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.I VEI{DREDI DE LA SEMAINE DES LAITAGES
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LE GRAND CARÊME
Homélie
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Hiéromoine Petronios fànase
. Le premier verser n'esr rien d'aurre que _la prière du Publicain gli, après
s'être tenu un peu en retrait, s'est frappé ia poitrine en disant: u-ô Di.tr,
sois apaisé envers moi qui suis un pécheur!» (Lc. XVIII, 13). C'est une
supplication_ pleine de repentir, qui a élevé l'humble Publicain à un degré
incomparablement plus élevé que l'orgueilleux Pharisien. Elle l'a élevé, paice
qu'il reconnaissait ses péchés, s'humiliait er n'osair demander à Dieu quoi que
ce fût, si ce n'esr la miséricorde. Ainsi, selon ia parole du Seigneuq cèlui qul
s'abaissa fut élevé (Lc. XMII, 14).
Dans le deuxième verser, nous discernons clairement la prière du lépreux
qui, voyant Jésus, tomba à Ses pieds sur le sol et le supplia, Lui disant:
1. cet usagc,esr propre à lapratique roumaine. Dans l'Église grecque ou russe, on dir: .. ô Di"u,
PUflne-mol, Pecneur I »
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« Seigneur, siTir yeux, Tir pegx me purifier, (Lc. V ï2). Le péché n'est pas
seulement une. transgression du commandement, mais une impureté, raiion r<-'
pour laquelle le Diable est_ appelé impur. Donc, le péché .rt Lrr. lèpre qui
s'empare complètement de l'homme. Auprès de qui .êl,ri-.i peut-il aciourii si
ce n'est auprès du Médecin et Guérisseui de touie maladie i o seigneur, si Tu
l.: u.g,JLp.r" me rendre purl», etJésus répondit: nJe le veu{ sois pur,
(LucV 13).
Le troisième yerset nous rappelle la prière du psalmiste: u Tes mains m'ont
fait et façonné. . . Je T'appartiens, sauvè-moi , (Ps. cxyIII, yersers 73 et 94).
C'est. la vérité, je reconnais que je suis pécheur, pénétré, couverr, de la lèpre
du péché, mais je n'ai pas tendu les mains vers dei dieux étrangers, je n'ouËlie
pas que je suis la création du Dieu véritable er j'accours veis Toi qui m'as
créé et qui peux_me sauver: uTir es notre Dieu et nous sommesTon peuple
et sommes tous l'ouyrage de Tês mains ,; n En dehors de Toi, je n en cànnais
pas d'autre »; « Je suis à Toi, sauve-moi, Toi qui m'as créé, mon Dieu, sauve-
moi!»
ya encore plus loin: non seulement, j'ai
.T,e.quatrième et dernier verset
péché, mais mes péchés sont sans nombre: u Aucun des vivants n'est juste
deyant Toi, (Ps. CXLII), dit le psalmiste, tandis que les Pères affirÂent
que si l'homme ne_ vit ne serait-cè qu'une heure sui terre, il pèche. Toute
notre vie est une chaîne ininterrompue de péchés et de transgressions des
commandements divins. Pour cette raison, lè Sauveur, parmi lés demandes
spirituelles absolument nécessaires, nous enseigne à demander le pardon de
nos. péchés. u Et pardonne-nous nos péchés. , Demandons le pàrdon des
péchés comme nous demandons le pain de chaque jour, car nous en ayons
besoin, comme nous a..ons besoin de pain. c'est pouiquoi les Pères du désert
nous enseignent que le seul mor que nous avons à dirJest: n Pardon ! , Nous
demandons.pardon, mais après avôir pardonné le prochain et avec la pénitence
du Fils Prodigue.
nJ'ai péché conrre le ciel er conrreToi; j'ai péché d'innombrables fois et
je regrette, Seigneur, de T'avoir mis en colère; ie me repens et ie Tê demande
de me pardonner; j'ai péché d'innombrables fois, Seigneur, paidonne-moi ! ,
__
Nous observons que ces quatre versets sont pénétiés de âeu* sentiments:
d'une part l'oppression de la conscience poui les péchés commis: je suis
pécherrr, souillé, je suis tombé d'innombrables fois; d'"ut.e part, la .oÉfir.r..
dans la miséricorde et l'amour de Dieu pour les hommes: àie pitié de moi,
purifie-moi, pardonne-moi I Ce sont lei deux états de l'âme, ^la crainte et
l'espoir, qui selon les saints Pères doivent touiours accompagner l'homme â'
sur la voie du salut, sans se laisser saisir par l'inquiétude, ni ierdr. l:espoir,
mais en joignant toujours la crainte à l'espoir (saint Pierre Damascènel). ces
l. Le starets athonite Païssios disait que l'homme est.en bonne surté spirituellement lorsqu'il est
conscient de ses péchés, mais espère néarimoins en la miséricorde de Dieu.'
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i
même façon exacremenr ici, par la prière du prêtre qui demande les dons du
saint-Esprit - les quatre esprits men-tionnés dàns Ia piiè.. l'homme pécheur
-
se transforme en un hommè spirituel, la prière de saint Éphrem étant ltpiclèse
de cette liturgie de la pénitence. Et de'même que l'épiclèse de l'EucËaristie
est la prière que Dieu accomplit immédiatemerrt, ti"nsformanr les Dons
offerts, la prière de la pénitenct, adressée à Dieu avec humilité, repentir er
foi, est enrendue er accomplie immédiarement. c'est ce que l'Éurrgil. ,,o,rs
confirme. Le Publicain qui ioupirait du fond de son âme ô Dieu I puîifie-moi
"
pécheur ! , fut justifié immédiâtement. Le larron sur la Croix cria: « Souviens-
Toi denoi Seigneur ! » er il entendit immédiatemenr: u Aujourd'hui ru seras
avec Moi dans le Paradis , (Luc )COII, 43).
- Voici donc que les combats du saint et Grand Carême consriruent la litursie- *"
de la pénitence durant laquelle.nous offrons en sacrifice norre être
-e-.,-qi.*
Dieu^reçoit, guérit et spiritualise. Toutefois, la renaissance de l'homrne,'sa
üansformation, ne p.."":"1 se produire en une fois, mais graduellement, peu à
peu, et la liturgie de la pénitenèe se répète de nombreur.Jfoi, dans la jo-r-rlnée,
et chaque fois constitué un pas vers la plénitude de la grâce divine, uné marche
encore vers la perfection.
. si la liturgie eucharistique esr l'expression de I'amour de Dieu envers les
hommes, la liturgie de la pêniten.. .ri l, réponse de l'homme à l'amour d,ivin,
en remettant toute sa personne entre les mains de Dieu, avec pleine confiance
et humilité. Ce n'est pas ici une simple similitude. Lexistence et la réalité de
la litrJrg.ie de 1a pénir-ence sonr témo1gnées par Ia Tiadition lirurgique même
de l'F8lise. c'est un fait connu q,r., rilon Itordo de l'Église orthidt*e, d..r*
liturgies ne peuvent être céIébréeile même iour sur le m§*. autel. Aussi. îous j-- -
.r9y?ns que,to.us les. jours_du saint carêmé, lorsqu'on accomplit l'office
de la
pénitencg liturgie eucharistique n'est pas célébrée. La liiurgie des Dons
.la
présanctifié,s, comme on le sair, n-est pas une liturgie dans sa pl.üe acceprion,
mais un office destiné à recevoir la Càmmunion. -
La conclusion de la prière. de.saint Éphrem, avec ses demandes les plus élevées
pour la.perfectio.n spirituelle, l'humiiité et l'amou! a encore quelque chose à
nous dire:_ que l'homme, même s'il s'esr purifié du péché .i ,'.i, régénéré
par la pénitence' ne resre pas sur place, mais croît dà plus en plus,
;ïrqJn
atteindre la mesure de I'homme parFrit dans le ChristJésus. La pénitenc. r,àu,
ouvre la voie infinie de la déifica1ion.