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Ukraine : les trois batailles d’Emmanuel
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Macron
Lecornu, aux Kiev a d’abord et ava
bons soins de
4 min • François-Xavier Bourmaud besoin de munitions
la macronie… DE RETOUR DE BERLIN

Ukraine : les 1 min • p. 1 1 min • p. 1

trois batailles PREMIÈRE PAGE PREMIÈRE PAGE

d’Emmanuel
Saadé achète RMC et BFM TV Immigration : quand
Macron Déjà présent dans la presse, Guillaume Larrivé ét
l’armateur veut se faire une place… identitaristes »…
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Le Premier ministre polonais Donald Tusk, Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, à
Berlin, le 15 mars 2024.SIPA PRESS

Alors que la Russie durcit ses positions sur le terrain en Ukraine et contre
ses alliés occidentaux , le chef de l’État tente d’imposer un rapport de
force avec Poutine en bâtissant un front européen uni

Le chef de l’État a changé de stratégie à l’égard du Kremlin. Pour assurer


Vladimir Poutine de la détermination de l’Europe à ne pas le laisser gagner la
guerre, Emmanuel Macron multiplie les démarches pour bâtir des coalitions
de soutien à Kiev. Le combat se mène parallèlement sur la scène nationale où,
à l’approche des élections européennes, le président de la République
affronte le RN et LFI qui s’opposent à ses initiatives.

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« Vladimir Poutine n’attend que l’effondrement des opinions publiques européenne et américaine »,
résume un diplomate.SIPA PRESS

LA PREMIÈRE PIÈCE du décor est en place. Comme prévu. Avec la réélection


dimanche soir de Vladimir Poutine à la tête de la Russie, la toile de fond du
conflit ukrainien se dessine. Prochaine étape en novembre aux Etats-Unis avec
la réélection redoutée de Donald Trump. Si l’ancien président américain devait
revenir à la Maison Blanche, « il ne donnera pas un centime à Kiev », a raconté
début mars le Premier ministre hongrois Victor Orban, à l’issue d’une
rencontre en Floride avec Donald Trump. Dès lors, la perspective d’une défaite

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de l’Ukraine deviendrait inéluctable, avec tout ce que cela emporte de


conséquences négatives pour le Vieux continent. « Si la Russie gagne cette
guerre, la crédibilité de l’Europe serait réduite à zéro », a mis en garde
Emmanuel Macron la semaine dernière lors d’un entretien sur TF1 et France 2.

Intimidation. Le risque est réel. « Il faut se préparer à un axe Trump-Poutine


délétère pour l’Europe, explique-t-on dans l’entourage du Président. Si nous
ne nous en préoccupons pas dès maintenant, nous n’aurons plus que nos
yeux pour pleurer en novembre ». Pour tenter de remporter cette course
contre la montre, le président de la République mène trois batailles de front.
La première contre Vladimir Poutine, sur fond de durcissement russe. Sur le
terrain en Ukraine, Moscou intensifie son offensive. Contre les alliés
occidentaux de Kiev, le régime du Kremlin déploie des campagnes de
désinformation, des cyberattaques et des manœuvres d’intimidation
aériennes au-dessus de la mer Noire. Après avoir longtemps tenté de trouver
une solution diplomatique, Emmanuel Macron a finalement changé de pied
pour engager un rapport de force avec le président russe.

C’est le sens de la menace brandie le 26 février dernier à l’Élysée, lors de la


conférence sur le soutien à l’Ukraine, d’envoyer des troupes au sol en Ukraine
pour aider Kiev. Malgré les réticences alors exprimées par l’Allemagne, le chef
de l’État n’en démord pas. Il se tient prêt. « Peut-être qu’à un moment donné
[…] il faudra avoir des opérations sur le terrain pour contrer les forces russes,
redit-il dans Le Parisien dimanche. La force de la France, c’est que nous
pouvons le faire ». Il faut persuader Vladimir Poutine de la détermination des
alliés à l’empêcher de gagner la guerre. D’où la deuxième bataille du
président, engagée celle-là sur le front diplomatique.

Alors que Vladimir Poutine parie sur une division du camp européen,
Emmanuel Macron tente d’afficher un front uni face à la Russie. Cela passe par
l’élaboration de coalitions « à la carte » pour aider l’Ukraine, chaque pays
s’engageant en fonction de ses moyens. Ici pour fournir des munitions, là pour

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aider au déminage, ailleurs pour produire de l’armement. « Chacun fait ce


qu’il sait faire », résume-t-on autour du chef de l’État. Mais des divergences
demeurent malgré tout au sein du couple franco-allemand. « Il n’y a jamais eu
de fâcherie entre le chancelier et moi. Nous avons une très grande
communauté de vues sur les objectifs et la situation », jure Emmanuel Macron,
en reconnaissant toutefois que « la manière de les traduire est différente,
parce que les cultures stratégiques de nos pays sont différentes ».

Alors pour tenter d’effacer l’image de division apparue avec l’idée d’une
intervention au sol, Olaf Scholz a reçu Emmanuel Macron vendredi à Berlin.
Pour tenter d’apaiser les tensions, le Premier ministre polonais Donald Tusk a
été spécialement convié à la rencontre. C’est au chancelier allemand qu’est
revenue l’annonce officielle d’une « coalition de capacités » sur « les armes à
longue portée ». Comme pour faire oublier qu’au-delà de la question des
troupes au sol, il s’oppose aussi à la livraison par l’Allemagne de missile Taurus
aux Ukrainiens. « La réunion d’aujourd’hui […] montre clairement que
certaines rumeurs malveillantes de divergences entre les capitales
européennes sont exagérées », a assuré le Premier ministre polonais à l’issue
de la rencontre. Les trois dirigeants se retrouveront mercredi et jeudi à
Bruxelles pour un sommet européen en partie consacré au soutien à l’Ukraine.

Capitulation. Dans son offensive diplomatique, le chef de l’État n’en oublie


pas pour autant sa troisième bataille. Celle qu’il mène sur le front intérieur
contre ceux qui militent pour la paix, quitte à céder aux conditions de Vladimir
Poutine. La ligne de fracture est apparue lors du débat organisé à l’Assemblée
nationale sur la question du soutien à l’Ukraine. « Il y a quelques mois, il y avait
une unanimité des formations politiques pour dire qu’il fallait soutenir
l’Ukraine, observe Emmanuel Macron. Quand on passe à la réalité en
demandant “êtes-vous prêt à choisir de soutenir l’Ukraine par un accord
bilatéral et un engagement de trois milliards d’euros”, l’extrême droite

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s’abstient, l’extrême gauche dit non. C’est le choix de la capitulation de


l’Ukraine et de l’insécurité des Français ».

Si au début du conflit, Marine Le Pen a dénoncé l’offensive russe, elle campe


depuis dans une position ambiguë. Difficile de faire oublier cette « forme
d’admiration » qu’elle avait confessé éprouver à l’égard du président russe lors
de son arrivée au FN en 2011. D’autant que depuis le début de la guerre, elle
n’a cessé de s’opposer, un jour à une déclaration de solidarité des pays
européens avec l’Ukraine, le suivant aux sanctions économiques contre
Moscou, la semaine dernière en s’abstenant lors du vote sur l’accord de
sécurité entre la France et l’Ukraine. À l’approche des élections européennes,
l’ex-finaliste de l’élection présidentielle a beau jeu d’accuser Emmanuel
Macron d’avoir « détourné, exploité et instrumentalisé » la question
ukrainienne. Tout comme Jean-Luc Mélenchon d’ailleurs, lui aussi dans le
viseur du chef de l’État. Ce week-end, le leader de la France insoumise a tenté
de justifier les agissements du président russe lors d’un meeting de sa
formation politique pour les élections européenne. Selon Jean-Luc
Mélenchon, Vladimir Poutine fait « dans son domaine ce qu’il croit être son
devoir, comme nous-mêmes nous faisons ce que nous croyons être de notre
devoir ».

Si les positions du RN et de LFI n’ont pas empêché l’Assemblée nationale


d’approuver très largement l’accord de sécurité passé entre la France et
l’Ukraine, il n’en va pas forcément de même dans l’opinion publique où le
soutien à Kiev s’érode de jour en jour. Pour Emmanuel Macron, le risque est de
voir ce recul trouver sa traduction dans les urnes en juin prochain lors du
scrutin européen. Ce qui ne manquerait pas de changer la donne, en faveur
du Kremlin. Comme le résume un diplomate : « Vladimir Poutine n’attend que
cela : l’effondrement des opinions publiques européenne et américaine ».

@fxbourmaudx

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« Il y a quelques mois, il y avait une unanimité des

formations politiques pour dire qu’il fallait soutenir

l’Ukraine, observe Emmanuel Macron. Quand on passe

à la réalité en demandant “êtes-vous prêt à choisir de

soutenir l’Ukraine par un accord bilatéral et un

engagement de trois milliards d’euros”, l’extrême

droite s’abstient, l’extrême gauche dit non »

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