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Médias, experts et idéologies

Travail :
Analyser le discours d’un économiste
Analyser en détail une seule interview de l’économiste (effets de cadrage, limitation du débat,
et réponses), analyser le fond et la forme très détaillé puisqu’il ne s’agit que d’une seule
interview (contre arguments, arguments que le journaliste aurait pu proposer etc., analyser la
rhétorique, lieux, communs, stéréotypes etc.)
Exposé oral d’ici un mois et demi, 2mois.
Faire valider l’article avant de commencer quoi que ce soit.

Vidéo : Bruno Colmant commente le rapport Oxfam sur la répartition des richesses (RTBF -
2017) :
 A quel moment B.C. intervient-il ?
Au moment où les inégalités sociales sont fortement augmentées en Belgique.
 Quel est son rôle ?
 Comment le présente on (choix éditorial) oralement et l’inscription en dessous ?
Economiste en chef banque Degroof et professeur à l’ULB
 Effets de sa présentation ?
 Pourquoi lui et pas juste le document d’Oxfam ?
Oxfam attaque le système fiscal dont B.C. en fait partie donc il se doit de donner des
explications.
 Que dit-il dans les grandes lignes ?
La richesse des riches profite immanquablement aux plus pauvres puisque cela crée de
l’emploi. Il dit que l’argent circule tout le temps, que les bénéfices sont réinvestis soit en
augmentant les salaires, en créant de l’emploi, soit en réinvestissant dans l’entreprise ou en
investissant dans des capitaux (explosion des fortunes).

La présentation n’est pas la même, ONG vs économiste. L’ONG apparaît comme plus
subjective et plus militante (forcément). L’ONG avance des chiffres concrets et incontestables
tandis que B.C. qui est sensé être l’expert, avance un discours général et non des chiffres.
Oxfam parle de la fiscalité mais B.C. ne répond pas forcément à cet argument précis
d’inégalités au niveau de la fiscalité.
Les riches contribuent-ils à l’économie ?
Oui, il y a une contribution, aussi minime qu’elle soit.
La banque Degroof : B.C. en est l’économiste en chef. La banque Degroof n’est pas une
banque classique, c’est un gestionnaire de fortune, l’enjeu est de gérer les portefeuilles des
gens très fortunés (min. quelques millions d’euros) et rôle de conseillers pour la privatisation
des actionnaires.
 Les grandes entreprises ou les lobbys par lesquels a transité B.C. ?
- Audit Senior et manager chez Arthur Andersen et Co
- Finance reporting manager chez Sofina
- CFO chez l’Intégrale
- Finance manager chez Puilaetco Dewaay private bankers
- Administrateur délégué chez ING
- Chef de cabinet au ministère des finances
- CEO Brussels stock exchange chez NYSE
- Député CEO chez Ageas (pôle assurance de fortis)
- Partenaire chez roland berger
- Président chez belgian finance club
- Directeur indépendant et membre du comité d’audit à l’hôpital universitaire de Bxl

 B.C. est ou était administrateur de 3 holdings qui appartiennent à 3 fortunes belges. En


trouver une et l’estimation de la fortune contrôlée par la famille du holding.
- Alcopa (société de distribution automobile, famille Moorkens – 150 millions d’euros)
- Brederode (société qui distribue dans tous les secteurs, famille Van der Mersch - 1,7
milliards d’euros) : holding la plus classique.
- Unibra (biens de consommation distribués au Congo, famille Relecom)

07.03.2022
Magazine Le Vif du 3 mars 2022 : Soldat de l’armée ukrainienne
 Première de couverture :
- Les titres colorés selon les couleurs du drapeau de l’Ukraine. Prise de position de la
part du magazine belge en faveur de l’Ukraine en mettant les couleurs du drapeau du
pays en couverture.
- Image d’un militaire : apologie de la guerre en mettant un militaire plutôt que par
exemple mettre en évidence la population ukrainienne.
- Titre : « Ukraine : là où se jouent l’avenir de nos libertés » : le titre nous englobe tous
(européens) comme si nous étions tous ukrainiens. C’est une guerre qui touche toute
l’Europe. Si l’Ukraine tombe, l’Europe aussi. Cela nous fait nous identifier à
l’Ukraine. Nos libertés seraient en péril.
- Avant cette guerre, on n’en savait pas énormément sur l’Ukraine, les médias belges
n’en parlaient que très peu (Tchernobyl, adhésion de la Crimée, Révolution de Maïdan
de 2014). La révolution de Maïdan concernait déjà la Russie contre l’Ukraine, la
Crimée aussi. Les médias aujourd’hui nous parlent beaucoup du fait qu’il faut être du
côté de la démocratie européenne. On est contre la Russie qui n’est pas démocratique
mais dictatoriale. L’Ukraine est depuis deux semaine (depuis cette guerre russo-
ukrainienne), européenne mais si elle n’en fait pas encore officiellement partie.
14.03.2022

Principes élémentaires de propagande de guerre :


Anne Morelli : elle a identifié 10 principes sur lesquels s’appuie chaque camp lors d’une
guerre en général. Elle veut montrer que les discours sont souvent similaires ainsi que les
arguments utilisés par chaque camp. Elle illustre cela par divers exemples :
1. « Nous ne voulons pas la guerre » :
Chaque responsable politique du pays qui va entrer en guerre, dit qu’il est en phase de
négociation avec l’autre camp et qu’ils essaient d’utiliser la diplomatie. Même Hitler a utilisé
cet argument au début de la guerre…Si un responsable politique dit qu’il veut la guerre, il
n’obtiendrait pas le soutien de sa population. On dit aussi, au fur et à mesure des négociations
que c’est le camp adverse qui veut attaquer dans le but d’avoir le soutien de sa population.
Dans les débats analysés, on le remarque aussi. Il y a une rhétorique de la minimisation de ce
qui est en train de se passer. C’est ce que l’on perçoit, nous, à partir d’ici en Belgique. La
Russie dit qu’ils ont dû intervenir en Ukraine car les ukrainiens veulent attaquer la population
russophone. Les accords de Minsk ont été déchirés par Poutine donc il est clairement
responsable de la guerre. Il dit n’avoir pas le choix pour sauver la population russe.
Les occidentaux rappellent souvent qu’ils ne sont pas en guerre avec la Russie. L’Allemagne,
la France, l’UE, l’OTAN ne sont en effet pas en guerre, au niveau juridique, avec la Russie.
Mais sur le fond, il y a des sanctions sur la Russie et depuis cette guerre, il y a une
accentuation de ces sanctions et un soutien militaire de la part de l’Europe. L’industrie de
l’armement vit de tension internationale, de conflits etc. Donc une partie du monde des
affaires a un intérêt à ce qu’il y ait des guerres ou des conflits.
2. « Le camp adverse et le seul responsable de la guerre en nous attaquant  », « On a
subi des sanctions pendant des mois, des années et ça nous pousse à attaquer »,
« Des minorités de notre camp subissent des atrocités ou massacres de nos
ennemis », « le camp adverse nous encercle depuis des années », « Le camp
adverse est responsable de la guerre donc les pactes nous obligent à nous impliquer
dans la guerre » :
Dans nos débats on parle de néonazisme ukrainien envers les russes. Poutine dénonce
l’encerclement de l’OTAN.
3. « L’ennemi a le visage du diable », « C’est le nouvel Hitler » :
C’est plus facile de mettre un visage sur l’ennemi que de viser toute la population en ennemi,
donc c’est les leaders politiques qui ont souvent le visage de l’ennemi.
Dans nos débats, pour Poutine c’est Volodymir le diable. Il a traité les ukrainiens de clique de
néonazis et de drogués (hors contexte car quel rapport de la drogue avec la guerre…).
Du côté occidental, on a retrouvé des affiches dans les manifestations qui qualifient Poutine
d’Hitler, de Satan, de fou etc. On hyper individualise la personne et on le psychopathologise.
4. « C’est une cause noble que nous défendons » :

A la fin de la guerre, les objectifs que le gagnant de la guerre sont souvent atteints mais les
objectifs nobles (démocratie etc.) même chez les gagnants, ne sont pas toujours atteints.
Avec la guerre russo-ukrainienne, les objectifs de la Russie sont un enjeu de puissance pour
avoir une plus grande Russie et donc plus de marché et plus de contrôle de flux économique
vers l’Europe dont les oligarques seront les premiers bénéficiaires. Poutine regrette l’URSS
pour son côté impérialiste mais pas pour certains points comme pour les droits et pouvoirs
qu’avaient la région ukrainienne à l’époque. En gros, il réécrit l’histoire de l’URSS.
Du côté occidental, on défend le petit pays qui est attaqué par le gros. Au parlement, on parle
de défendre la liberté, la démocratie contre le totalitarisme, la dictature. Défendre la
souveraineté de l’Ukraine qui est menacée. On défend l’Occident.
5. « L’ennemi provoque sciemment des atrocités. Si nous commettons des bavures,
c’est de leur faute » :
On met en avant les réfugiés, les femmes, les enfants (ce qui est une réalité en soi) pour
légitimer l’intervention. Principe de propagande. Quand notre propre camp commet des
atrocités, on va dire que c’et un dommage collatéral, on remettra la faute sur l’ennemi (ils
utilisent nos civils comme bouclier humain) etc. Poutine a utilisé le terme de bouclier humain
concernant sa population qui aurait été attaquée mais c’est de la faute des ukrainiens et non
des russes.
6. « L’ennemi utilise des armes non autorisées » :
On sort cet argument quand notre camp ne dispose pas de ces armes-là, donc c’est un peu de
la mauvaise foi car si on les avait, on les utiliserait. Les viols ont souvent été observés dans
les conflits.
Dans nos débats, l’arme atomique est détenue par Poutine. Sur LCI, des militaires de
l’Occident ont dit en avoir aussi mais que son usage n’était réservé qu’à la défense. Mais
l’arme atomique n’a en réalité qu’un usage dissuasif sauf qu’on pense que Poutine est
malheureusement capable de réellement l’utiliser.
7. « Nous subissons très peu de pertes. Les pertes de l’ennemi sont énormes »  :
Les belligérants disent qu’ils sortiront plus riches de la guerre quand ils sortiront vainqueurs.
8. « Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause » :
Explosion de mobilisations intellectuelles et artistiques. Ce sont des personnes qui paraissent
favoriser la paix, désintéressés du matériel etc. et plus réfléchis donc on se dit que si eux sont
d’un côté du camp, ils ont forcément raison et que s’ils pensent qu’il faut faire la guerre, c’est
qu’ils ont vraiment raison et qu’il n’y avait pas d’autre choix que la guerre.
9. « Notre cause a un caractère sacré »  :
Argument très présent dans les conflits en général.
10. « Ceux et celles qui mettent en doute notre propagande, sont des traitres » 

Emission TPMP (24.02.22) :
Contexte : 1er jour de bombardements en Ukraine.
La première image sur l’émission :
- Photo de Poutine, photo des bombardements et en titre « La guerre en Ukraine : Que
se passe-t-il vraiment ? » :
- Ressenti ? La guerre est de la faute de Poutine sinon on n’aurait pas mis sa photo en
image. L’image de Poutine est peu euphorique, peu empathique de la personne. 
Hyper individualisation de la guerre, volonté de guerre d’un seul homme (c’est
Poutine qui veut la guerre et non la Russie).
Image suivante :
- Une image de Poutine et en dessous une image de Macron tous les deux devant leurs
drapeaux respectifs et le drapeau de l’union européenne en plus derrière Macron.
Macron regarde fermement devant lui tandis que Poutine a le regard un peu imprésent.
- Les titres : « menaces d’une guerre mondiale : quelles conséquences pour la France ?
Toutes les questions que l’on se pose ! ». Usage un peu abusif des points
d’exclamation. Exagération car au premier jour on ne parle pas de guerre mondiale
normalement.

Invités :
- Jean Baptiste Noé : prof de géopolitique, rédacteur en chef de la revue « conflits ». On
le présente de façon à ce qu’il soit légitime dans l’émission vu que ce serait selon
TPMP un expert de ce genre de matière. Or, sur internet, quand on fait des recherches,
on voit de Noé, qu’il est écrivain, rédacteur en chef de la revue Conflits mais pas prof
de géopolitique donc on se demande si on n’exagère pas un peu sur TPMP.
REM : La revue Conflits est une série de droite (avec des employés d’extrême droite)
qui traite des domaines des conflits géopolitiques.
- Serguei Jirnov : ancien espion du KGB, qui a côtoyé Vladimir Poutine, lève le voile
sur la face cachée du président russe dans TPMP. On est dans une construction qui
n’est pas une analyse économique, etc. Le titre paraît un peu bateau… On nous dit
ensuite qu’il a été dans la même classe que Poutine. Mais est-ce qu’on connaît si bien
quelqu’un en étant juste dans la même classe et en simplement côtoyant la personne ?

Arguments :
- « Après plusieurs semaines de négociation avec l’OTAN, Poutine lance l’invasion de
l’Ukraine. »
- « Des bombardements dans tout le pays. » alors qu’il n’y avait qu’une région
(Dombass) à ce moment-là. »
- « Chaque pays qui interférera avec nous, connaîtra des sanctions jamais vues
auparavant » de la part de Poutine. C’est de la « musculation », des menaces un peu
dans le vide parce que si l’OTAN se met contre Poutine, la Russie ne tiendra pas le
coup face à l’arsenal de l’OTAN et il le sait.
Arguments de Noé :
- On est dans une forme de guerre mondiale.  Soit on est en guerre soit non, il n’y a
pas de « forme » de guerre mondiale.
- En gros, il fait une analyse très économique, politique etc. de ce qui se passe.

Arguments de Jirnov :
- Il parle de Poutine en le traitant de « connard » 
- LA solution selon Jirnov serait qu’on le tue ou qu’il meurt…

De Noé à Jirnov, on passe clairement d’un argumentaire politique, économique, sérieux à une
conversation de café où on ne sait même pas si ce qu’avance Jirnov, est vrai, on peut
clairement douter de ses histoires. Et il n’a rien d’un ancien agent du KGB quand on voit sa
façon de parler etc. même si c’est un fait avéré puisqu’on voit son ancienne carte.

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