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Pourquoi et comment les Etats-Unis se lancent dans une guerre contre le terrorisme 

Ce document est un extrait du discours prononcé par le président républicain des Etats-Unis,
réputé pour ses idées très conservatrices, George W. Bush le 29 janvier 2002. Ce discours sur l'état
de l'Union, discours annuel traditionnel du chef de l'Etat américain, prend un aspect encore plus
important en janvier 2002 car il intervient un peu plus de quatre mois après les attentats terroristes
du 11 septembre 2001 qui ont frappé New York et Washington. Ici George W. Bush annonce la
riposte américaine en désignant les Etats qu'il juge hostiles aux Etats-Unis. Nous serions donc
intéressés de savoir Comment sommes-nous arrivés à cette déclaration de guerre ? Dans le but de
répondre à la problématique, nous aborderons d'abord la contextualisation du discours, puis nous
examinerons les multiples menaces auxquelles sont confrontés les États-Unis et le monde, et enfin
nous conclurons sur le rôle et les objectifs que se donne les Etats – Unis.

En fait, c'est un discours qui s'inscrit dans le contexte de l’après 11 septembre. Les attentats
ont eu lieu ce jour-là à trois endroits différents aux États-Unis : à New York, où le World Trade Center
a été touché, en Pennsylvanie, où l'avion a été détourné à Shanksville, et dans la capitale,
Washington, visant le Pentagone de le département américain de la Défense. Ils se sont tous produits
le matin et ont tué près de 3 000 personnes. Le coupable derrière ces attentats est Oussama Ben
Laden, qui a fondé l'organisation terroriste Al-Qaïda et organisé les attentats. Il était initialement allié
aux États-Unis et était chargé de financer l'achat d'armes par les représentants américains dans le
monde musulman. En 1991, il rompt avec eux et fonde Al-Qaïda qui est une organisation rassemblant
d'anciens soldats de la guerre contre les Soviétiques en Afghanistan. L'idée de cette organisation est
de venger les peuples opprimés par les États-Unis et leurs alliés, au premier rang desquels, selon eux,
se trouvent les peuples musulmans. D'après elle, il serait temps de prendre une revanche, et tous les
moyens seraient bons, y compris et surtout des moyens terroristes. C'est l'idée d'un « djihad »
(guerre sainte) à reprendre. Selon cette idéologie, le terrorisme serait la forme de guerre des pauvres
: il peut fortement déstabiliser les régimes démocratiques en utilisant finalement peu de moyens
(quelques hommes prêts à se sacrifier) et matériels (bombes artisanales, détournement d'avions,
etc.). Il est important de préciser que cette idéologie ne doit pas être confondue avec l'Islam, religion
et non parti politique. George. W. Bush rappelle dans son discours les évènements tragiques
survenus le 11 septembre et fait remarquer la remonté du pays « Lors de notre dernière réunion,
nous étions sous le choc et en proie à la souffrance. En quatre mois à peine, notre pays a réconforté
les victimes, commencé à reconstruire New York et le Pentagone », il fait aussi remarquer que le
traumatisme à fait renforcer la cohésion nationale « notre union n’a jamais été aussi forte ». Le
président américain rappelle également l'entrée en guerre des États-Unis à la tête de la coalition en
Afghanistan, qui a eu lieu en octobre 2001 avec l’accord de l’ONU, la constitution d’une coalition
internationale « formée une grande coalition », ainsi que le bilan de l’intervention : Les talibans
chassés du pouvoir (Fin 2001, les talibans ne contrôlaient plus que quelques territoires au sud-est et
au nord-est du pays) : « capturé, arrêté et mis hors d’état de nuire des milliers de terroristes, détruit
des camps d’entraînement de terroristes en Afghanistan » et les Afghans libérés du régime de terreur
exercé par les talibans « sauvé un peuple de la famine et libéré un pays d’une oppression brutale. ».

Les Etats-Unis, champion de la défense de la liberté et de la justice dans un monde menacé


par de multiples menaces. Premièrement, Al Qaïda constitue une menace islamiste et terroriste
désormais structurée et organisée à l’échelle mondiale et qui entretient un climat de terreur « Des
milliers de tueurs dangereux, rompus aux méthodes de l’assassinat, souvent soutenus par des
régimes hors-la-loi, sont aujourd’hui disséminés un peu partout dans le monde, véritables bombes à
retardement prêtes à exploser sans avertissement ». Le président américain choisi « axe maléfique
qui menace la paix mondiale » pour désigner la menace, une expression née de la combinaison de
deux expressions : L’expression « axe » qui qualifiait l’alliance entre l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste
et le Japon impérialiste durant la seconde guerre et qui suppose une politique coordonnée (ce qui
n’est pas le cas pour les pays cités) et de l’expression « l’axe du mal » (« l’empire du mal » qui
qualifiait l’URSS dans les années 80). Selon l'auteur, trois Etats menacent la sécurité du monde.
George W. Bush commence par évoquer la « Corée du Nord », évoque « l'Iran » avant de terminer
par un développement plus important sur « l'Irak ». Ces Etats qu'il regroupe dans un « axe du Mal »
ont en commun une attitude nettement anti-américaine et qui développeraient « cherchent à se
doter d’armes chimiques, biologiques ou nucléaires ». Selon le président, plusieurs points communs
les réunissent, ces trois Etats oppressent leur propre peuple et menacent le monde par leur
programme militaire et en soutenant le terrorisme « De tels États constituent, avec leurs alliés
terroristes, un axe maléfique [ou axe du mal] et s’arment pour menacer la paix mondiale ».
Cependant, ces trois Etats dictatoriaux ne sont pas pour autant proches les uns des autres. La Corée
du Nord est un des derniers pays communistes du monde, un Etat refermé sur lui-même ce qui le
rend suspect aux yeux des Américains. L'Irak de Saddam Hussein est une dictature militaire et laïque
appuyée sur un parti fort, le parti Baas. Son opposition aux Etats-Unis remonte à la première guerre
du Golfe qui a vu l'Irak vaincu par l'intervention internationale menée par les Etats-Unis pour libérer
le Koweit. Quant à l'Iran, c'est un Etat ouvertement islamiste depuis la révolution de 1979 qui se pose
en principal ennemi des Etats-Unis, qualifié de « Grand Satan ».

La destinée des Etats-Unis, faire triompher la liberté et garantir la paix mondiale : « Nous
étions amenés à jouer un rôle exceptionnel dans le cours des évènements de l’humanité ». Les Etats-
Unis s’engagent durablement dans les affaires du monde et assument leur rôle de gendarme du
monde (vision interventionniste) « déjouer les plans des terroristes et faire comparaître ces derniers
devant la justice ». Les états – unis ont apparemment pour objectif de protéger non seulement les
Etats-Unis mais le monde « L’Amérique sera le champion de la défense de la liberté et de la justice …
pour tous les peuples du monde. », faire la chasse aux terroristes pour se faire justice : « fermer les
camps d’entraînement, déjouer les plans des terroristes et faire comparaître ces derniers devant la
justice ». (Quelle justice ? celle des Etats-Unis ? dans la mesure où les Etats-Unis refusent l’idée
d’une cour pénale internationale), des actions préventives « Notre guerre contre le terrorisme…ne
fait que commencer », et enfin faire triompher la liberté et la justice (en menant une guerre juste) : «
sauvé un peuple de la famine et libéré un pays d’une oppression brutale », « champion de la défense
de la liberté et de la justice…principes…justes, vrais et inaliénables pour tous les peuples du monde »
triomphe de la civilisation, des idées des Lumières « monde civilisé » face à l’obscurantisme incarné
par l’axe maléfique. En effet, comme on peut le remarquer le président américain donne une vision
très manichéenne et présente les Etats – Unis comme le parfait « défenseur de la liberté et de la
justice » et réaffirme la crédibilité internationale des Etats-Unis auprès de leurs alliés (réaffirmer le
leadership) et de leurs ennemis.
Pour conclure, comme nous l’avons remarqué ce discours c’est déroulé suite à plusieurs évènements
tragiques, c'est la première fois que les États-Unis sont touchés ainsi à l'intérieur de leurs frontières
continentales, et c'est la première fois qu'une organisation terroriste fait autant de victimes. À la
suite de cela, le président américain George W. Bush, annonce le lancement de la guerre contre le
terrorisme, la vision qu'a George Bush de la situation internationale est clairement manichéenne. Il
oppose tout au long de cet extrait de son discours le Bien représenté par « les Etats-Unis » et leurs «
alliés » aux trois pays cités (Corée du Nord, Iran, Irak) et aux « terroristes » qui constituent « l'Axe du
Mal. On doit cependant considérer avec prudence les affirmations qu'il fait car ce discours a
clairement un objectif mobilisateur et revanchard. Enfin, ce discours présente les états – unis comme
les « champion de la défense de la liberté et de la justice » qui a pour objectifs la protection du
monde.

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