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Def unilatérales
Def multilatérale
Le traité de Sam Francisco en juin 1945 institue l’organisation des nations unies. Les
États-Unis, vainqueurs de l’Allemagne nazi, veulent s’impliquer dans les affaires du
monde et diriger eux-mêmes la mondialisation. Ils veulent utiliser le multilateralisme
au service de leur puissance.
Les États-Unis opposent leur veto à l’URSS et vice versa avec le discours de
trouman, mars 1947 devant le congrès
Les soviétiques pratiquent la chaise vide, qui permet au américain d’obtenir une
décision d’intervenir en Corée, sans Veto
Après 1950, les soviétiques reprennent leur place, les nations unies deviennent le
lieu d’affrontement
Une politique étrangère réaliste a été menée aux États-Unis pendant la présidence
de Richard Nixon (1969-1974). Obama en était également adepte (2009-2017). Elle
s'appuie sur l'équilibre des forces en présence, prenant en compte un maximum de
données ainsi qu'une vaste palette d'options. Elle se veut donc la moins idéologique
possible. Une politique réaliste refuse par ailleurs la course aux armements et obéit
au multilatéralisme. Sous la présidence de George Bush père (1989-1993) on peut
aussi qualifier d'option « réaliste » la première guerre du Golfe en 1990-1991, menée
par une coalition internationale dirigée par les États-Unis et sous l'égide de l'ONU, en
riposte à l'invasion du Koweït par l'Irak de Saddam Hussein.
De son côté le néo-conservatismes'inscrit dans une histoire qui remonte au début de
la Guerre froide. Il a alimenté les deux mandats de Ronald Reagan (1981-1989) mais
surtout les options géopolitiques de George W. Bush (2001-2009) après les attentats
du 11 septembre (avec un lexique explicite : « États voyous », « axe du Mal », etc.).
Décrédibilisé par la dramatique deuxième guerre en Irak, surtout à partir de 2003, le
néo-conservatisme était minoritaire dans le parti républicain quand s'est achevé le
deuxième mandat de G.W Bush. À l'impopularité de la guerre en Irak et en
Afghanistan s'est ajoutée l'accusation d'avoir contribué à l'émergence de Daesh, en
particulier en Irak.
La destruction des tours du World Trade Center (Manhattan), lors des attentats du 11
septembre 2001 : commandités par le réseau djihadiste AlQaida, installé en
Afghanistan, ils ont causé près de 3 000 morts, ce qui en fait les attentats les plus
meurtriers de l'histoire.
Milliardaire américain investi par le parti républicain, Donald Trump a été élu
président des États-Unis en 2016, pour prendre ses fonctions en janvier 2017.
Ma politique étrangère placera toujours les intérêts des Américains et la sécurité de
l'Amérique avant toute autre chose. “L'Amérique d'abord” sera le thème majeur de
mon administration. […].
Les Américains doivent savoir que nous ferons passer le peuple américain
d'abord,avant le commerce, avant l'immigration, avant la politique étrangère. […]
Nous n'abandonnerons pas ce pays, ni son peuple, aux sirènes du mondialisme.
4) Une tradition unilatérale depuis 1945
Pendant la guerre froide, ces derniers (comme nombre d’autres pays) ont lancé
unilatéralement des opérations secrètes ou militaires, ou mené des actions violant la
légalité internationale, ignorant les Nations unies ou contournant la Déclaration
universelle des droits de l’homme de 1948. En Iran ou au Guatemala dans les
années 1950, au Vietnam ou en République dominicaine dans les années 1960, les
décisions politiques américaines ont rarement fait place à une consultation
approfondie des autres pays. Beaucoup de ces opérations se sont d’ailleurs soldées
par des désastres ; mais elles découlaient d’une même logique : elles étaient
considérées comme essentielles pour la sécurité nationale américaine. Même les
interventions ayant reçu l’aval des Nations unies – comme celle de Corée au début
des années 1950 – se sont déroulées dans des contextes bien particuliers et de
manière largement unilatérale du point de vue opérationnel. Lorsque leur sécurité
nationale apparaît en jeu, les Américains ne sont pas prêts à partager la décision
avec le reste de la communauté internationale, encore moins à se plier à la
« sagesse collective » des Nations unies.
Au seuil du nouveau millénaire, les États-Unis étaient en position de force. Bien que
Clinton ait réduit le budget de la défense, l’Amérique restait dominante dans le
domaine militaire. En 1999, les États-Unis assuraient environ un tiers des dépenses
militaires mondiales, soit plus qu’en 1991 pendant la guerre du Golfe, trois fois plus
que celles de la Chine, huit fois celles de la Russie – et plus que les six pays
suivants réunis. De même, la plus longue période de croissance soutenue de
l’histoire américaine se poursuivait : cette croissance restait stable sur toute la
période Clinton, le taux de chômage dépassant de justesse les 4 % (en baisse de
trois points par rapport au début des années 1990). En 2000, l’Administration Clinton
annonçait le plus grand surplus budgétaire connu jusqu’alors : plus de 200 milliards
de dollars, chiffre presque deux fois supérieur à celui de l’année précédente (lui-
même double de celui de 1998). Enfin, les États-Unis restaient de loin la plus lourde
économie mondiale : 23,7 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2000. Sous
Clinton, les États-Unis ont maintenu leur position de première puissance militaire et
économique mondiale : la destinée américaine semblait bien être, au début du
xxie siècle, de diriger le monde.
Nombreuses furent les propositions pour une nouvelle politique étrangère lors de la
campagne présidentielle de 2008. Le camp de Barack Obama promettait de mettre
fin à la guerre en Irak, de s’engager dans une initiative diplomatique avec l’Iran sans
condition préalable, de relancer les relations avec la Russie, de renforcer l’alliance
transatlantique, de combattre le changement climatique et de lutter contre la
pauvreté sur tout le continent africain. Obama comptait tenir ces promesses en
menant une politique qui devait « promouvoir les intérêts nationaux de l’Amérique
sans remettre en cause ses principes les plus durables ».
Impressionnante proposition : il suffisait d’élire Obama pour que la doctrine Bush soit
morte et enterrée. L’Amérique se doterait d’un nouveau leader, qui ne se laisserait
pas emporter par de naïfs excès idéologiques. Le 44 e président inverserait la
tendance, ramènerait chez eux des milliers d’Américains engagés dans une guerre
mal menée, éblouirait le monde de sa diplomatie victorieuse. L’Amérique serait à
nouveau respectée, et pas (seulement) pour sa capacité militaire. La puissance
coercitive (hard power) ferait place à la puissance douce (soft power).
L’unilatéralisme appartenait au passé.
Ce message comme son messager furent accueillis avec grand enthousiasme, dans
le monde entier. En Europe, l’inauguration d’Obama fut l’un?des événements
médiatiques majeurs du début de l’année 2009, les commentateurs insistant sur le
caractère historique du moment. Pratiquement du jour au lendemain, la vision
négative des États-Unis, lieu commun de la présidence Bush, avait disparu. Tout se
passait comme si le président des États-Unis avait été élu des deux côtés de
l’Atlantique. Mathias Muller Von Blumencron, rédacteur en chef du Spiegel, parlait
alors d’Obama comme du « président du monde ».
Ce n’est hélas pas le cas. Ces deux dernières années, il est devenu évident pour la
plupart des observateurs qu’en dépit de tous ses discours sur le changement, les
priorités d’Obama restent bien – comme il se doit – celles d’un président américain :
protéger la sécurité nationale et raviver l’économie du pays. Il est frappant de
constater à quel point les premières années au pouvoir d’Obama se sont placées
dans la continuité de l’ère Bush : l’Administration actuelle n’a fait que poursuivre le
retrait progressif décidé par l’Administration Bush à l’automne 2008 ; en août 2010,
les derniers bataillons américains de combat ont quitté le sol irakien. Mais à l’été
2011, il restait encore 46 000 Américains en Irak .
Le multilatéralisme est certes à la mode, mais on peut difficilement soutenir qu’il ait
jamais été plus qu’un simple outil pour la politique étrangère américaine. C’était le
cas pendant la guerre froide, alors que, pour la première fois dans leur histoire, les
États-Unis forgeaient de multiples et solides alliances. Même la plus importante de
ces alliances, l’OTAN, n’avait de pertinence pour les États-Unis que dès lors qu’elle
était utile à la poursuite de leurs objectifs de politique étrangère et intérieure.
Rarement – voire jamais – un engagement multilatéral déclaré ou la participation à
une alliance militaire ou à une organisation internationale n’ont empêché les États-
Unis d’agir de manière unilatérale. Dans la décennie suivant la guerre froide,
l’unilatéralisme a continué à prédominer, les dirigeants américains s’efforçant de faire
de leur pays la « nation indispensable ». Dix ans après le 11 septembre, rien ne
semble indiquer un profond changement.
Bien que les décideurs de la politique étrangère américaine soient toujours aussi
réticents à voir leur liberté d’action contrainte par des obligations d’ordre multilatéral,
deux facteurs pourraient pourtant obliger les États-Unis à s’engager plus avant sur la
voie du multilatéralisme. Tout d’abord, l’état actuel de l’économie américaine pousse
les États-Unis à « partager le fardeau » avec leurs alliés. Le secrétaire à la Défense
Robert Gates a été très clair sur ce point en enjoignant aux alliés de l’OTAN de
contribuer davantage à la défense commune. Deuxièmement, le poids croissant de
la Chine et d’autres puissances émergentes contraindra probablement les États-Unis
à chercher à renforcer leurs liens avec leurs partenaires traditionnels, au premier
rang desquels les pays européens. En d’autres termes, les États-Unis ne pourront
tout simplement pas se permettre de s’engager dans des initiatives militaires
unilatérales et sans limite de durée dans un futur proche ; c’est d’ailleurs ce qui a
poussé Obama à refuser un rôle clair de leader dans les opérations militaires en
cours en Libye.
Cela ne signifie pas pour autant que les États-Unis soient en train de devenir une
puissance comme une autre. Dans les prochaines décennies, Washington
continuera sans doute à jouer un rôle de leader mondial en dépit des changements
en cours dans la distribution de la puissance à l’échelle mondiale. Mais dans
l’immédiat et à moyen terme, à moins d’un virage radical vers l’isolationnisme au
cœur même des États-Unis, l’environnement mondial devrait pousser l’Amérique
vers une position plus multilatérale qu’elle n’en a jamais adopté depuis la fin de la
guerre froide. Pour l’heure, l’unilatéralisme américain reste relativement en retrait.
Conclusion