L'humour dans la guerre en Ukraine - corrigé perception par les Ukrainiens les plus engagés dans cette guerre de
communication, donc pas tous les Ukrainiens.
Résumé de l'article : il ne fallait pas procéder ligne à ligne, ni
paragraphe par paragraphe, mais envisager la structure de cet article
et identifier les personnes citées. Vous avez été sensibles à la
tiktokeuse, moins à la présidente d'ONG, et encore moins à
l'universitaire.
La journaliste commence par présenter le phénomène au travers de
témoignages variés (producteurs de blagues, relais et destinataires,
en et hors d'Ukraine), mèmes à l'appui. Puis elle le soumet à
l'analyse d'expertes : la présidente de l'ONG Danaïdes et une
universitaire, interrogées sur la visée de ce phénomène (mobilisation
informelle, soupape psychologique, résilience), sa portée
(générations, Ukrainiens et opinion internationale) et ses limites
voire ses dangers et dérives. En l'occurrence elles en pointent deux :
une dénaturation du rire accentuée par les algorithmes qui proposent
des contenus de plus en plus obscènes (cadavres), et un argument
pour justifier des exactions de l'armée russe, en assimilant les civils à
des partisans.
Synthèse : l'humour en temps de guerre est un outil de propagande
efficace et ancien. Il est amplifié dans sa portée et ses manifestations
par l'internet 2.0 qui permet à tout un chacun de produire du contenu,
de le mettre en ligne et de le relayer bien plus largement que par les
canaux médiatiques classiques.
La fabrique ukrainienne des mèmes, citée dans l'article, ou l'armée
ukrainienne des mèmes, d'où sont issus les mèmes que vous avez
étudiés, ne sont pas organisés par une instance officielle. Ce n'est
donc pas une propagande d'Etat, mais c'est une propagande tout de
même, qui poursuit plusieurs objectifs : alimenter la résilience de la
population ukrainienne et toucher l'opinion internationale.
A ne pas confondre avec de l'information comme je l'ai trop lu dans
vos devoirs : la seule information que ces supports apportent, c'est
l'impact de certains événements par rapport à d'autres et leur
Les ressorts d'un discours efficace
Pour convaincre par le discours, on peut jouer sur le raisonnement
ou les émotions des auditeurs. Mais le raisonnement doit être simple
et court, au contraire des développements et démonstrations plus
élaborés que l'on peut trouver à l'écrit.
Les figures de style les plus employées sont :
 L'anaphore et l'épiphore pour insister (cf. Scholz et Zelensky)
 L'antithèse pour opposer lisiblement des idées (cf. Scholz,
Poutine et Zelensky)
 La question rhétorique pour se concilier l'auditoire et mettre en
avant l'absurdité d'une position ou l'évidence d'une autre (cf.
Scholz, Zelensky et Poutine)
 L'hyperbole pour donner de l'ampleur à son propos (cf. Poutine)
Nb : l'antiphrase est beaucoup plus risquée car l'auditoire peut ne pas
la comprendre et la prendre au 1er degré. D'où par exemple le
recours au geste par Poutine pour bien marquer son ironie de
mention.
Il est également important de s'adresser régulièrement à l'auditoire :
l'interpeller, c'est l'impliquer dans le propos, soit au moyen du
"nous" (l'orateur et l'auditoire ne font qu'un), soit au moyen du
"vous" (son attention est maintenue parce qu'on s'adresser à lui).