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31/10/2019

III.3.5. La théorie de l’Action Collective
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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

L’analyse des communs est aujourd’hui d’une très


grande actualité pour tous ceux qui souhaitent dépasser
les discours apologétiques sur le marché qui marquent la
plus grande partie de l’économie standard.
 Les
es appo
apports
ts eempiriques
p ques et tthéoriques
éo ques dd’Ostrom,
Ost o ,
viennent en réponse à l’argumentation (trop) célèbre de
Hardin (1968) sur la « tragédie des communs ».

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Ostrom a montré comment l’étude de formes de


propriété et de gestion collective, permet des avancées
majeures dans la compréhension de nos économies, au‐
delà des institutions dominantes (les marchés, les firmes
ou les
es institutions
st tut o s pub
publiques)
ques) su
sur lesquelles
esque es oontt po
porté
té laa
plus grande partie des analyses des économistes.

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 À partir de longues réflexions sur l’organisation des


« ressources en pool commun » (common‐pool
ressources, CPR), Ostrom a construit une théorie
institutionnaliste approfondie qui présente une portée
plus
p us gé
générale.
é a e.
 Cette théorie est orientée par une certaine vision
sociale et politique, centrée sur les vertus de la « self‐
governance » et des « systèmes polycentriques »

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Ostrom a construit un corpus théorique d’analyse des


institutions original sur plusieurs points, synthétisé dans
ce qu’elle présente comme un « Institutional Analysis
and Development (IAD) Framework ».

 le marché et l’État ne sont pas les seules formes


possibles d’organisation des rapports économiques.

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Solution alternative : Dans un grand nombre de


situations, et notamment pour la gestion de CPR, laisser
les individus organiser par eux‐mêmes leurs relations
peut donner de meilleurs résultats que le recours à
te e t o pub
l’intervention publique,
que, auss
aussi b
bien
e qu
qu’au
au marché.
a c é.

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Références théoriques initiales (03):


1) l’article de Hardin (1968) sur « la tragédie des
communs », dont elle offrira une analyse critique
essentielle, notamment pour ce qui concerne l’analyse
de laa p
propriété
op été

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Références théoriques initiales (03):


2) La théorie des jeux : Jeux non coopératifs (dilemme du
prisonnier). Dans sa définition la plus générale, qui peut
s’appliquer aussi bien au cas des ressources matérielles
qu’aux
qu au co
communs
u s de co
connaissances,
a ssa ces, est co
considéré
s dé é
comme un commun toute « ressource partagée par un
groupe de gens »

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Le dilemme du prisonnier
• Deux prisonniers sont entendus séparément au sujet d d’un
un crime
qu’ils sont suspectés d’avoir commis. Une réduction de peine leur
est offerte s’ils accusent l’autre.
B silencieux B parle
A silencieux 6 mois chacun A: 10 ans
B: libéré
A parle A: libéré 5 ans chacun
B: 10 ans

• Le dilemme illustre pourquoi les « joueurs » ont tendance à ne pas


coopérer alors qu’ils y auraient intérêt.
• Résultats différents si le jeu est répété.

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Références théoriques initiales (03):


3) L’ouvrage de Mancur Olson (1965), La logique de
l’action collective.
 Olson s’attaque à l’idée qu’une hypothèse de
comportement
co po te e t individuel
d due rationnel
at o e conduirait
co du a t
spontanément les groupes sociaux à agir collectivement
conformément à leur intérêt.

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III.3.5.1. Cadre Conceptuel

 Références théoriques initiales (03):


 Les comportements de passager clandestin seraient
au centre des défaillances de l’action collective : l’intérêt
de chacun est de profiter d’un bien collectif, sans investir
u ê e da
lui‐même danss sa p
production
oduct o et sa gest
gestion.
o .
 On retrouve ici une autre manière de présenter les
questions de « dilemme social »

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements

 Ostrom se réfère en premier lieu à Commons quand


elle définit les règles comme « des compréhensions
partagées par les acteurs, ayant trait à des prescriptions
ff , définissant
effectives, f quelles actions ou q
q quels résultats
(outcomes) sont requis, interdits ou permis »

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements

 Toute « situation d’action » s’analyse comme une


interaction entre des acteurs qui ont :
 Certaines positions,
 Des capacités
p d’action (p
(processus de décision))
Un degré de contrôle
 Des informations
 Des coûts et bénéfices attendus

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

1) Les règles de « position » (position rules) définissent


différentes positions, et les actions qui leur sont
attribuées.
ib é

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

2) Les règles d’entrée/sortie (boundary rules), définissent


qui est éligible aux différentes positions et les
conditions
di i d
dans l
lesquelles
ll un individu
i di id peut accéder
éd
et quitter (par choix ou obligation) une position.

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

3) Les règles de choix qui spécifient les actions possibles


ou obligées (ou interdites) attachées à chaque
position,
ii aux différentes
diffé é
étapes d’
d’un processus de
d
décision.

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

4) Les règles d’attribution du contrôle (agrégation rules)


définissent le niveau de contrôle des individus sur les
actions
i ou la
l mise
i en œuvre d’une
d’ activité.
i ié

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

5) Les règles d’information agissent sur le niveau


d’informations disponibles sur les actions des divers
acteurs, et sur les
l liens
li entre actions
i et résultats
é l
(elles définissent des droits et des obligations à
l’information).

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

6) Les règles de payement, ou règles de contribution et


de rétribution (payoff rules) affectent les coûts et les
bé éfi
bénéfices en fonction
f i des
d actions
i d agents et des
des d
résultats.

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III.3.5.2. Les fondements de l’institutionnalisme d’Ostrom : 
règles, normes et comportements
Ostrom p
propose
p sept
p ((07)) types
yp de règles:
g

7) Les règles de cadrage, ou règles de ciblage des usages


des ressources (scope rules) définissent les
conséquences,
é et leur
l ampleur,
l quii peuvent ou non
être acceptés dans une certaine situation (un taux de
pollution par exemple)

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III.3.5.3. Règles et droits de propriété chez Ostrom

 Un des apports
pp majeurs
j d’Elinor Ostrom a été sa
critique du célèbre article de Hardin (1968) sur la
« tragédie des communs ». Elle a montré comment les
débats autour de la propriété commune ont été marqués
par de
d multiples
l i l confusions
f i conceptuelles.
ll

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III.3.5.3. Règles et droits de propriété chez Ostrom

 Ostrom soulève la confusion :


1) Entre caractère d’un bien (common pool ressource,
ou bien public) et régime de propriété (common
property),
2) Entre
E propriété
ié é commune (common
( property)) et
accès libre (open‐access regimes), et
3) Concernant l’ensemble des droits inclut dans la
possession

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III.3.5.3. Règles et droits de propriété chez Ostrom

 L’accent est p
placé sur cinq
q types
yp de droits.
a) Au niveau « opérationnel » des deux droits
essentiels sont
 Le droit d’accès aux ressources
 Le
L droit
d i d’extraction
d’ i («( withdrawal
i hd l »))
 le droit de s’approprier une fraction des ressources, ou
du produit de ces ressources.

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III.3.5.3. Règles et droits de propriété chez Ostrom

b)) Au niveau « de choix collectifs », se situent les


« collective‐choice property rights », à savoir:
le droit de gestion,
le droit d’exclusion( le droit de déterminer qui a le
d i d’accès
droit d’ è ou d’extraction
d’ i et comment ce droit
d i peut
être transféré)
le droit d’aliénation, c’est‐à‐dire le droit de céder l’un
ou l’ensemble des droits précédents.

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III.3.5.3. Règles et droits de propriété chez Ostrom

Tableau : Types de droits associés aux positions
Détenteur de Utilisateur
Propriétaire Possesseur droits d’usage autorisé
(Owner) (Proprietor) et de gestion (Autorized
(Claimant) User)

Accès et
X X X X
extraction

Gestion X X X

Exclusion X X

Aliénation X

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