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16 Chômage et marché du travail

OUVERTURE DE CHAPITRE (P. 189)


> Quelle est la cause principale pour laquelle les entreprises françaises recrutent ?
Dans certains secteurs d’activité, les carnets de commande sont remplis : la demande est en forte
augmentation. C’est le cas de l’entreprise de coutellerie Deejo qui connaît une croissance de 20 %. De
même, l’activité du fabricant de circuit électrique Centralp est en forte augmentation grâce à la demande
chinoise.
> Quelle est la conséquence de ces embauches sur le marché du travail ?
Étant donné l’augmentation des embauches, moins de candidats sont disponibles sur le marché. Il est
alors difficile de trouver des personnes diplômées et qualifiées dans certains domaines. Ceci est valable
aussi bien pour des opérateurs que des techniciens ou encore des ingénieurs.

COURS
1. Chômage et emploi (p. 190-191)
1. Classez les personnes ci-dessus dans les deux catégories suivantes : population active et population
inactive. DOC1
Les travailleurs (2) et les chômeurs (3) constituent la population active.
Les étudiants (1), les personnes au foyer (4) et les retraités (5) font partie de la population inactive.
2. Indiquez, à l’aide des visuels 2 et 3, la différence entre la population active occupée et la population
active non occupée. DOC1
La population active occupée est composée des personnes ayant un travail alors que la population active
inoccupée est constituée des chômeurs.
3. Identifiez les formules de calcul du taux d’activité, du taux de chômage et du taux d’emploi. DOC2
Taux d’activité = Population active / Population en âge de travailler
Taux de chômage = Chômeurs / Population active
Taux d’emploi = Population active occupée / Population en âge de travailler
4. Élaborez une phrase distinguant le taux d’activité et le taux d’emploi. DOC2
Le taux d’activité, qui est le rapport entre l’ensemble de la population active et la population en âge de
travailler, est à distinguer du taux d’emploi, qui est le rapport entre la population active occupée et la
population en âge de travailler.
5. Relevez les éléments permettant de caractériser un chômeur. DOC3
Les caractéristiques d’un chômeur sont les suivantes : personne sans emploi, en capacité de travailler,
cherchant un emploi rémunéré et mettant tout en œuvre pour trouver un emploi.
6. Identifiez les formes de chômage et leur caractéristique principale. DOC3
Chômage frictionnel : période d’inactivité entre deux emplois.
Chômage conjoncturel : lié à un ralentissement de l’activité économique.
Chômage structurel : dû à un déséquilibre sur le marché du travail.
Chômage volontaire : personnes en recherche d’emploi mais n’acceptant pas les conditions de travail
proposées.
Chômage involontaire : personnes souhaitant un travail mais n’en trouvant pas.
7. Indiquez, pour chacune de ces situations, la forme de chômage correspondante. DOC4
Situation 1 : chômage conjoncturel
Situation 2 : chômage frictionnel
Situation 3 : chômage volontaire

Thème 7 – Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ? 1


Situation 4 : chômage structurel
À vous de jouer !
> Classez les personnes de cette famille dans les différentes catégories de population (active occupée,
active non occupée, inactive).
Population active occupée Population active non occupée Population inactive
Christine Géraldine Bernard
Antoine
> Précisez celles qui sont au chômage et le type de chômage en question.
Géraldine est au chômage ; il s’agit d’un chômage conjoncturel.

2 Les déterminants de la demande de travail (p. 192-193)


1. Identifiez l’agent économique qui demande du travail. DOC1
La demande de travail émane de l’entreprise SNCF qui cherche à recruter des travailleurs. Le demandeur
d’emploi lui offre son travail.
2. Distinguez la demande de travail de la demande d’emploi. DOC1
La demande de travail est faite par les entreprises qui ont besoin de main-d’œuvre. Sur le marché du
travail, la demande de travail correspond aux entreprises qui demandent de la force de travail aux
ménages. Sur le marché de l’emploi, la demande d’emploi correspond aux ménages qui offrent leur
travail, c’est-à-dire leur force de travail aux entreprises. La demande d’emploi (sens courant) correspond
à l’offre de travail (sens économique).
3. Expliquez le lien entre demande anticipée et niveau d’emploi chez Keynes. DOC2
La demande anticipée est la demande prévue par les chefs d’entreprise. À partir de ces estimations, les
dirigeants décident de la production. Ils fixent alors les niveaux d’emploi et d’investissement.
4. Vérifiez cette théorie dans le cas d’Airbus. DOC2
En 2019, le nombre de commandes enregistrées chez Airbus (demande anticipée) nécessite l’embauche
de 6 000 personnes supplémentaires (augmentation du niveau d’emploi).
5. Repérez et explicitez les composantes du coût du travail. DOC3
L’entreprise verse à chaque salarié une rémunération brute comprenant salaire net et cotisations sociales à
la charge du salarié, mais le coût du travail se compose aussi des charges patronales (cotisations sociales à
la charge de l’employeur).
6. M. Morel bénéficie d’un salaire net de 1 450 € et d’un salaire brut de 1 950 €. Le coût total pour
l’employeur est de 2 500 €. Déduisez de cette situation les cotisations salariales et les cotisations
patronales dues au titre du salaire de M. Morel. DOC3
Montant des cotisations salariales : 1 950 – 1 450 = 500 €.
Montant des cotisations patronales : 2 500 – 1 950 = 550 €.
7. Expliquez l’impact du coût du travail sur la décision de Whirlpool. DOC4
En 2018, le coût horaire moyen du travail en France (36,50 €) est trois fois plus faible que celui en
Pologne (9,90 €). Cette différence de coûts a sans doute conditionné les choix des dirigeants de
Whirlpool, qui ont donc pris la décision de délocaliser une usine française en Pologne pour bénéficier
d’une économie en termes de coût du travail.
8. Précisez la notion de productivité. DOC5
La productivité est le rapport entre une production et les facteurs mis en œuvre pour la réaliser.
9. Faites un schéma présentant la théorie du déversement. DOC5

Hausse du Augmentation
Augmentation Hausse de
Gains de pouvoir d’achat de la
de la richesse l’emploi dans le
productivité du fait du consommation
créée secteur tertiaire
partage de la VA de services

2 Chapitre 16 – Chômage et marché du travail


10. Commentez l’affirmation suivante : « La productivité est l’ennemie de l’emploi. » DOC5
La productivité, c’est-à-dire l’efficacité du processus de production, a pour conséquence un moindre
besoin du facteur travail pour obtenir la même quantité de produits. En cela, un gain de productivité a
pour conséquence une baisse du niveau de l’emploi.
À vous de jouer !

> Résumez cette situation en utilisant les termes économiques suivants : demande de travail, demande
anticipée, coût du travail, productivité, substituabilité entre le travail et le capital.
La demande anticipée d’une entreprise est en augmentation. Les dirigeants de l’entreprise ont le choix
entre :
- embaucher de nouveaux salariés, c’est-à-dire augmenter la demande de travail ;
- ou investir dans une nouvelle machine de façon à substituer le travail par le capital et augmenter la
productivité ;
- ou encore délocaliser la production en Europe de l’Est pour bénéficier de coûts du travail plus faibles.

3 Les déterminants de l’offre de travail (p. 194-195)


1. Distinguez offre de travail et offre d’emploi. DOC1
Les demandeurs d’emploi offrent leur travail et répondent à des offres d’emploi.
2. Appréciez l’impact de la démographie allemande sur la population active du pays. DOC2
La population allemande est vieillissante : il y a de plus en plus de retraités et de moins en moins d’actifs.
La population active est donc en diminution.
3. Réfléchissez sur les risques de ces évolutions de la population active pour l’économie allemande. DOC2
La population active allemande étant en diminution, les actifs seront donc occupés et l’Allemagne sera en
situation de plein-emploi. Ainsi, les risques liés à cette évolution sont :
- une demande de travail des entreprises non satisfaite ;
- une baisse de qualité de l’offre de travail ;
- un problème de financement pour la formation des travailleurs ;
- au niveau social, un problème de financement des retraites, des prestations sociales.
4. Relevez les causes de l’augmentation du taux d’activité. DOC3
Cette augmentation est portée, d’une part, par les seniors (réformes des retraites qui portent sur
l’allongement de la durée de cotisations ou encore sur les possibilités restreintes d’accès à la cessation
anticipée d’activité) et, d’autre part, par les femmes (évolution des mentalités dans la société, désir des
femmes d’avoir une activité professionnelle et d’être indépendantes).
5. Expliquez le lien entre taux d’activité et offre de travail. DOC3
Le taux d’activité étant en augmentation, il y a donc de plus en plus de personnes qui travaillent. En
conséquence, l’offre de travail s’accroît.
6. Relevez le taux d’activité des 55-64 ans en France en 2018 et analysez l’évolution du taux d’activité des
55-64 ans sur la période 1985-2018. DOC4
Le taux d’activité des 55-64 ans s’établit à 56 % en France en 2018.
La tendance globale de l’évolution de ce taux d’activité est en augmentation depuis 1985. De 1985 à
2000, le taux d’activité des seniors baisse légèrement passant de 40 % à 37,3 %. À partir de 2000, le taux
d’activité augmente.
7. Comparez l’évolution du taux d’activité des 55-64 ans en France et dans les pays de l’UE. DOC4
Le taux d’activité des 55-64 ans de la France reste inférieur au taux d’activité des pays de l’UE sur toute
la période allant de 1985 à 2018. En 2002, le taux d’activité de la France égalise celui de l’UE pour
atteindre 41,7 %, puis le taux d’activité en France diminue en 2003 et l’écart entre les deux courbes se
creusent jusqu’en 2012. Depuis, l’écart reste constant entre les taux d’activité français et européen et
s’élève à environ 5 points.

Thème 7 – Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ? 3


À vous de jouer !
> Expliquez la conséquence de l’évolution du taux d’activité des femmes sur l’offre de travail en France.
Le taux d’activité des femmes est en constante augmentation entre 1990 et 2016 (+ 9,4 points), atteignant
67,6 % en 2016. Ceci se traduit par une offre supplémentaire sur le marché du travail.
> Proposez des causes à cette évolution.
On peut donner comme causes :
- la tertiarisation de l’économie ;
- la féminisation des professions ;
- la progression des qualifications pour les femmes ;
- la modification des contraintes familiales, etc.

ACTIVITÉS (P. 197)


1 Se tester
Sélectionnez la ou les bonnes réponses.
1. Le taux de chômage :
a. est un indicateur prenant en compte les inactifs ;
b. est le rapport entre la population active et la population en âge de travailler ;
c. est un indicateur du chômage ;
d. est le pourcentage de chômeurs dans la population active.
2. La demande de travail :
a. correspond à l’offre d’emploi ;
b. augmente si le coût du travail augmente ;
c. dépend de la population active ;
d. est fonction de l’efficacité du travail.
3. L’offre de travail :
a. augmente avec la substituabilité entre le travail et le capital ;
b. augmente lorsque la population active s’accroît ;
c. est proposée par les entreprises ;
d. baisse lorsque le taux d’activité diminue.
4. Le taux d’activité :
a. est le rapport entre les actifs et la population en âge de travailler ;
b. est le rapport entre les actifs occupés et la population totale ;
c. est en baisse en France depuis 1950 ;
d. dépend de la proportion de retraités dans la population.

2 Appliquer
1. Comparez le taux d’emploi en France en fonction du sexe.
Le taux d’emploi des femmes et des hommes en France suit la même tendance sur la période 2003-2017.
Toutefois, l’écart entre ces taux se maintient entre 7 et 10 points tout au long de la période : en 2017, le
taux d’emploi des hommes est de 68,5 % alors que celui des femmes est de 61 %.
2. Décrivez la situation de la France en termes de taux d’emploi par rapport à l’UE-28.
De 2003 à 2017, les taux d’emploi en France et au sein de l’UE ont tendance à augmenter, passant
respectivement de 64 % à 65 % et de 63 % à 68 %. Toutefois, en 2003 et 2004, le taux d’emploi de la
France était supérieur à celui de l’UE. Depuis 2005, c’est l’inverse : l’UE a un taux d’emploi supérieur à
celui de la France. Ces deux taux suivent la même tendance avec un écart qui se creuse depuis 2013 : une
augmentation du taux d’emploi de 2005 à 2008 puis une baisse jusqu’en 2009. Le taux d’emploi se
stabilise ensuite autour de 64 % de 2009 à 2013. Depuis, le taux a légèrement augmenté en France (65 %
en 2017). La hausse est beaucoup plus marquée pour les pays de l’UE car le taux d’emploi atteint presque
68 % en 2017.
3. Identifiez et explicitez les causes de cette situation en France.
Le taux d’emploi en France reste faible et s’éloigne du taux d’emploi au sein de l’UE. Plusieurs causes

4 Chapitre 16 – Chômage et marché du travail


peuvent être évoquées :
- entrée dans la vie active de plus en plus tardive pour les jeunes (allongement des études) ;
- taux de chômage plus élevé en France qu’au sein de l’UE. En décembre 2018, le taux de chômage de
l’UE est de 6,6 % alors qu’il est de 9,1 % en France à la même date ;
Source :
 https://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/9539662/3-31012019-BP-FR.pdf/a7f4cb13-d980-
4b59-87bd-1c13b57e4a57
- sur le plan conjoncturel : taux de croissance plus faible en France qu’au sein de l’UE ;
- sur le plan structurel : manque de formation pour les travailleurs français, entraînant une inadéquation
entre la demande de travail et l’offre de travail (constat de l’OCDE).

VERS LE BAC (P. 198-199)


1. Après avoir défini le taux de chômage, décrivez et interprétez l’évolution de ce taux en France de 2003
à 2019.
Le chômage désigne l’état de personnes sans emploi, disponibles pour travailler et recherchant
effectivement un emploi. Déterminer un taux c’est déterminer un rapport entre deux grandeurs en
pourcentage.
Le taux de chômage se définit donc de la manière suivante : nombre de personnes au
chômage / population active.
Le taux de chômage est relativement stable entre 8 et 9 % entre 2003 et 2006.
Il décroît entre 2006 et 2008 pour atteindre 6,7 %, ce qui peut s’interpréter comme une nette amélioration
de la situation économique en France. Le chômage peut alors être qualifié de chômage frictionnel, c’est le
plein-emploi.
En 2008, le taux de chômage augmente fortement jusqu’en 2009 pour atteindre 9 %. Cette augmentation
brutale montre que l’économie est confrontée à une crise majeure. Il s’agit donc d’un chômage
conjoncturel.
Entre 2009 et 2015, le taux de chômage continue d’augmenter mais plus lentement pour atteindre 10,2 %.
À partir de 2015, le taux de chômage décroit régulièrement et atteint 8,2 % en 2019. La situation
économique s’améliore.
2. Caractérisez le « halo du chômage » et précisez ses conséquences sur la mesure du chômage.
Les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir (exemple d'un
étudiant qui travaille quelques heures par semaine ou d’un chômeur qui travaille de manière non
déclarée...).
La définition stricte du chômage ignore donc certaines interactions qu'il peut y avoir avec l'emploi (travail
occasionnel, sous-emploi), ou avec l'inactivité : en effet, certaines personnes souhaitent travailler mais
sont « classées » comme inactives, soit parce qu'elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler
(par exemple les personnes en temps réduit volontaire pour élever un enfant), soit parce qu'elles ne
recherchent pas activement un emploi (par exemple les personnes en formation, en cessation d'activité ou
les chômeurs découragés).
De même, certaines personnes sont considérées comme ayant un emploi alors même qu’elles sont à la
recherche active d’un autre emploi (par exemple les personnes en temps réduit involontaire).
Les personnes exerçant un travail clandestin peuvent être à la fois considérées comme ayant un emploi
puisqu’elles travaillent, comme inactives car non déclarées à l’administration et comme étant à la
recherche d’un emploi (un chômeur régulièrement inscrit peut effectuer un travail clandestin).
La définition du chômage pose donc problème du fait de la diversité des situations individuelles possibles
face à l'emploi. Un certain nombre de personnes se trouvent dans une position intermédiaire entre
l'emploi, l'inactivité et le chômage. Ce sont ces personnes qui forment le « halo du chômage ». Il n'est
donc pas possible de comptabiliser avec précision les actifs et les inactifs.
Ce halo montre que la mesure du chômage est forcément approximative.
3. Après avoir expliqué la notion de plein-emploi, appréciez la possibilité d’une situation de plein-emploi
en France en 2025.
Le plein-emploi désigne une situation sur le marché du travail caractérisée par l’emploi de toutes les

Thème 7 – Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ? 5


personnes appartenant à la population active. Ainsi, les individus qui souhaitent trouver un emploi
n’éprouvent aucune difficulté pour en trouver un.
Cela ne signifie pas que le taux de chômage est à zéro dans la mesure où il peut exister un chômage
volontaire incompressible de la part des agents économiques (chômage frictionnel).
Pour les économistes, le plein-emploi en France est possible en 2025 en raison de l’évolution de la
démographie (baisse de la population active) si la croissance reste durable et forte.
Toutefois, une crise économique pourrait remettre en cause cette évolution du marché du travail (par
exemple la crise du Covid19 de 2020). Il faut également prendre en compte que certaines personnes ne se
déclarent pas comme chômeurs mais restent tout de même sans emploi (cf. consigne précédente sur le
halo du chômage).
4. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Le taux de chômage est-il un indicateur pertinent pour apprécier la situation économique d’un pays ?
I. Le taux de chômage, un indicateur pertinent pour apprécier la situation économique
A. Un indicateur aisément compréhensible
- Facilité de le calculer avec la déclaration des chômeurs auprès de Pôle Emploi.
- Lien évident entre la situation économique d’un pays et le taux de chômage.
B. Un indicateur permettant de faire des comparaisons
- Analyse de l’évolution du taux de chômage dans un pays.
- Comparaison des évolutions du taux de chômage entre les différents pays.
II. Le taux de chômage, un indicateur à améliorer
A. Une prise en compte biaisée
- Les chômeurs découragés, les personnes en formation ou en reconversion, les personnes en situation de
cessation anticipée d’activité.
- La prise en compte de personnes exerçant une activité économique : le cas des travailleurs clandestins.
B. Le chômage, un déséquilibre impossible à résorber
- Le chômage volontaire.
- Le chômage frictionnel.
- La critique de l’intervention de l’État.

3 MINUTES POUR CONVAINCRE - GRAND ORAL (P. 198)


Le plein-emploi est-il possible ?

 Analyse de la question en trois points


1. Définition des mots-clés, notions et concepts mobilisables, savoirs associés
Les mots-clés
 Plein-emploi : situation du marché du travail où la population en âge de travailler exerce un emploi
avec une durée du travail conforme à son désir tout en respectant la durée maximum légale. Cette
situation est compatible avec l’existence d’un chômage frictionnel et volontaire.
Les concepts mobilisables et savoirs associés
 Les différentes formes de chômage
 Le taux de chômage et le taux d’emploi
 La demande de travail / l’offre d’emploi
 L’offre de travail / la demande d’emploi
 La population active et le taux d’activité
 Le plein-emploi
 Le sous-emploi
2. Les bornes de la question
Le sujet peut être analysé sous différents angles et amener différentes réflexions chez l’élève :
- au niveau temporel : la Grande Dépression a été marquée par des situations parfois dramatiques de
chômage et de pauvreté. On considère souvent que les pays développés étaient en situation de plein-
emploi au cours des Trente Glorieuses. Le chômage a ensuite fortement augmenté, particulièrement en

6 Chapitre 16 – Chômage et marché du travail


Europe mais aussi aux États-Unis. Depuis, ce déséquilibre est devenu caractéristique des économies
développées ;
- au niveau contextuel : avec 13,984 millions de personnes sans emploi en février 2020, le taux de
chômage atteignait 6,5 % dans l'Union européenne et 7,3 % dans la zone euro, un mois avant que les
mesures de confinement liées au Covid-19 soient mises en place par les États membres. Il s'agissait des
taux les plus faibles depuis la crise économique de 2008 ;
- au niveau géographique : les chiffres du chômage s’améliorent (avant la récession liée à crise
sanitaire), mais l’Europe et particulièrement la France affichent des performances bien en deçà des grands
pays industrialisés qui affichent des taux de chômage compris entre 4 et 5 % ;
- au niveau théorique : le chômage classique est dû à la rigidité du salaire réel et donc à un salaire trop
élevé, qui réduit la rentabilité de la production. Le chômage keynésien est un chômage dû à une demande
anticipée insuffisante sur le marché des biens et services.
3. Sens de la question : formulation de la problématique
Il s’agit de réfléchir à la possibilité d’atteindre une situation de plein-emploi pour les pays qui ne l’ont pas
encore, la France par exemple. Les économies concernées ont-elles encore les moyens d’atteindre cet
équilibre ? En bref, le sujet amène implicitement à s’interroger sur l’efficacité des moyens à mettre en
œuvre pour atteindre le plein-emploi.

 Structuration de l’argumentation en trois points

1. A priori, il est souhaitable d’atteindre le 2. Les mesures pour favoriser un contexte de


plein-emploi plein-emploi
A. La mesure et les enjeux du plein-emploi A. L’approche conjoncturelle du plein-emploi
- Population active, taux de chômage, taux - La nécessité d’un contexte de croissance
d’emploi et taux d’activité. favorable à l’emploi, sans crise économique
- Les formes de chômage. majeure.
- Effets économiques et sociaux du plein-emploi : - L’importance des politiques en faveur de
hausse des revenus, lutte contre la pauvreté et les l’emploi : politiques actives et passives.
inégalités sociales, appartenance sociale, etc. B. Une approche plus structurelle du plein-
B. Les explications des déséquilibres sur le emploi
marché du travail - L’accroissement de la population active avec
 Par les déterminants de la demande de travail : employabilité des séniors et des jeunes de moins de
- insuffisance de la demande anticipée des 25 ans.
entreprises ; - Une législation du travail plus flexible.
- coût du travail trop élevé ; - Une fiscalité moins lourde pour les entreprises.
- productivité insuffisante du facteur travail et - De nouvelles orientations sectorielles : une ré-
substitution capital/travail. industrialisation, le développement des services et
 Par les déterminants de l’offre de travail : de la recherche et développement, etc.
- insuffisance de la population active ;
- effets du taux d’activité.
Autres structurations possibles : les arguments présentés dans cette problématique doivent s’inspirer
des éléments présentés dans les chapitres 16 et 17. Les éléments proposés peuvent en effet être combinés
dans différents plans envisagés par l’élève dont on attend connaissances et réflexion pour ce sujet.
1. Des situations hétérogènes des pays en matière d’emploi
2. Les solutions vers le plein-emploi
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
- Le plein-emploi est perçu comme un idéal qui paraît difficile à atteindre. On postule que cette situation
est souhaitable :
- elle permet à l’agent économique d’avoir un emploi qui lui apportera revenus et intégration sociale ;
- elle permet à l’élève de se garantir une employabilité plus aisée.
- Le sujet amène également à s’interroger sur les difficultés à atteindre cette situation et implicitement
aux actions que l’élève peut mettre en œuvre pour faciliter le plein-emploi : consommer ou investir pour
soutenir la demande, se former pour être plus employable, choisir dans son orientation des secteurs plus
porteurs d’emplois (nouvelles technologies, services, écologie…).

Thème 7 – Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ? 7


8 Chapitre 16 – Chômage et marché du travail
SYNTHÈSE ENRICHIE
On distingue la population active de la population inactive. Il existe des indicateurs qui permettent de
mesurer le chômage qui lui-même peut prendre différentes formes. Pour analyser le phénomène du
chômage, il est utile de comprendre quels sont les déterminants de la demande de travail mais également
ceux de l’offre de travail.

I. Chômage et emploi

A. La population active et la population inactive


La population active désigne les personnes qui ont un emploi et celles qui en recherchent un, les
chômeurs.
A contrario, les inactifs sont les personnes sans emploi et qui n’en recherchent pas tels que les jeunes de
moins de 15 ans, les étudiants, les retraités, les hommes et femmes au foyer.

On distingue la population active occupée de celle inoccupée. La population active occupée est
l’ensemble des individus exerçant une activité rémunérée tandis que la population active non occupée
cherche à exercer une activité rémunérée.

B. Les mesures du chômage


Les deux mesures principales du chômage sont le taux de chômage et le taux d’emploi, constitutifs du
taux d’activité.

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et la population active :


(Chômeurs / Population active) × 100.

Le taux d’emploi est le rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler :
(Population active occupée / Population en âge de travailler) × 100.

Le taux d’activité indique l’offre de travail à l’échelle du pays, il permet de calculer la part que
représentent les actifs occupés et les chômeurs dans la population totale de 15 ans ou plus :
(Population active / Population en âge de travailler) × 100.

C. Les différentes formes de chômage


Selon le Bureau international du travail (BIT), pour être reconnu chômeur, il faut remplir quatre
conditions : être dépourvu d’emploi, être capable de travailler, chercher un travail rémunéré, être
effectivement à la recherche d’un emploi.

Différentes formes de chômage existent :


- le chômage frictionnel ou « incompressible » correspond aux périodes inévitables d’inactivité entre
deux emplois ou au délai pour trouver un travail à la fin des études ;
- le chômage conjoncturel est dû à un ralentissement de l’activité économique ;
- le chômage structurel est lié à un déséquilibre profond et durable du marché du travail, conséquence de
changements de longue période intervenus dans les structures démographiques, économiques, sociales,
etc. ;
- le chômage volontaire est constitué de personnes appartenant à la population active qui, après un calcul
rationnel, choisissent de ne pas travailler au salaire fixé par le marché ;
- le chômage involontaire serait le fait de personnes qui ne trouvent pas de travail alors qu’elles le
souhaitent, et ceci à n’importe quel salaire.

II. Les déterminants de la demande de travail


La demande de travail est faite par les entreprises qui ont besoin de main-d’œuvre. Sur le marché du
travail, la demande de travail correspond aux entreprises qui demandent de la force de travail aux

Thème 7 – Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ? 9


ménages. Sur le marché de l’emploi, la demande d’emploi correspond aux ménages qui offrent leur
travail, c'est-à-dire leur force de travail aux entreprises. La demande d’emploi (sens courant) correspond à
l’offre de travail (sens économique).

Les facteurs influençant la demande de travail sont la demande anticipée par les entrepreneurs, le coût du
travail, la productivité du travail, la substituabilité entre le travail et le capital.

A. Demande du produit et demande anticipée


La demande anticipée est la demande prévue par les chefs d’entreprise. À partir de ces estimations, les
dirigeants décident de la production. Ils fixent alors le niveau d’emploi et d’investissement qui
permettront de répondre à cette demande.

B. Le coût du travail
Le coût du travail est l'ensemble des dépenses de l'entreprise liées à l'utilisation de la main-d'œuvre.

L’entreprise verse à chaque salarié une rémunération brute (salaire brut comprenant le salaire net et les
cotisations sociales à la charge du salarié), mais le coût du travail se compose aussi des charges patronales
(cotisations sociales à la charge de l’employeur).

L’hétérogénéité du coût du travail en Europe oriente les choix stratégiques des dirigeants des entreprises.
Les délocalisations des usines peuvent s’expliquer par une recherche d’une économie en termes de coût
du travail.

C. La productivité du travail
La productivité du travail se définit comme la production, en termes de quantité de biens ou de services,
par heures de travail, ou par nombre d’employés par exemple.

La productivité a un impact sur l’emploi dans la mesure où son augmentation peut a priori favoriser des
destructions d’emplois. En effet, une augmentation de la productivité correspond à une meilleure
efficacité du processus de production. Elle a donc pour conséquence un moindre besoin du facteur travail
pour obtenir la même quantité de biens.

D. La substituabilité entre le travail et le capital


Les gains de productivité peuvent également être obtenus grâce à la substitution du capital au travail. La
conséquence devrait être alors des pertes d’emplois et donc une hausse du chômage.

III. Les déterminants de l’offre de travail


Il ne faut pas confondre offre de travail et offre d’emploi. Les demandeurs d’emploi offrent leur travail et
répondent à des offres d’emploi. Les facteurs influençant l’offre de travail sont la population active et le
taux d’activité.

A. L’influence de la population active sur l’offre de travail


L’offre de travail dépend en premier lieu de la taille de la population active qui elle-même dépend des
facteurs suivants :
- l’âge du départ à la retraite : une augmentation de l’âge de départ à la retraite maintient sur le marché du
travail des personnes ;
- la durée de la scolarité : elle a pour effet de reculer la date d’entrée sur le marché du travail ;
- le taux d’immigration : sous l’effet des flux migratoires, il y aura plus ou moins de personnes offrant
leur force de travail.

B. Taux d’activité et offre de travail


Le taux d’activité des seniors est en augmentation car les réformes des retraites portent sur l’allongement
de la durée de cotisations ou encore sur les possibilités restreintes d’accès à la cessation anticipée
d’activité.

L’évolution des mentalités dans la société, le désir des femmes d’avoir une activité professionnelle et

10 Chapitre 16 – Chômage et marché du travail


d’être indépendantes expliquent l’augmentation de leur taux d’activité.

Le taux d’activité étant en augmentation, il y a donc de plus en plus de personnes qui travaillent. En
conséquence, l’offre de travail s’accroît.

Thème 7 – Quelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi et du chômage ? 11

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