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Royaume du Maroc

Direction des Études


et des Prévisions Financières

Concentration et persistance des flux bruts


de création et de destruction d’emplois du
secteur manufacturier

Mai 2006
Table des matières

Préambule……………………………………………………………………………..03

1- Introduction…………………………………………………………………….....05

2- Méthodologie……………………………………………………………………..06

2-1 Base de données longitudinale………………………………………..06


2-2 Concepts et définitions………………………………………………...07

3- Flux bruts et nets d’emplois…………………………………………………....10

4- Qualité des emplois créés………………………………………………………..13

5- Concentration……………………………………………………………………….16

6- Persistance………………………………………………………………………….18

7- Contribution par taille……………………………………………………………20

8- Contribution par type d’entreprise…………………………………………….....21

Conclusions………………………………………………………………………….…25

Bibliographie…………………………………………………………………….........27
Préambule

L’intérêt de l’approche longitudinale adoptée dans le cadre de ce travail est le suivi


individuel des entreprises sur une longue période et le calcul des créations et des
destructions brutes d’emplois. Les résultats obtenus à l'aide de cette méthode de calcul
reflètent l'effet combiné des créations et cessations d'entreprises, ainsi que la décroissance
et l'expansion des unités en exploitation continue. Cette variation est tributaire de
l'importance et du nombre de création et de disparition d'entreprises d'une part, et des
augmentations et des baisses d'activités des entreprises pérennes d'autre part.

Pour produire des résultats plus probants et couvrir d'autres aspects liés à la
problématique des créations d'emplois, la présente contribution s’attèlera à analyser
d'autres dimensions fondamentales de la dynamique des flux bruts d’emplois, telles que la
qualité et la nature des emplois créés, le degré de concentration des gains et des pertes
d'emplois par entreprise, la persistance des créations des nouveaux emplois créés et la
contribution des petites et moyennes entreprises par rapport aux grandes entreprises.

Le présent travail s'articule autours des principaux axes suivants :

• La nature des emplois créés ;


• Le degré de concentration des créations et des destructions d’emplois ;
• Le taux persistance des emplois créés ;
• La contribution des PME aux créations d’emplois.

Le premier volet de la note (i) relate l’importance des créations d'emplois


occasionnels dans le secteur manufacturier par rapport à l'emploi permanent, (ii) aborde le
glissement en faveur d'emploi à bas-salaire, (iii) traite également l'importance des créations
d'emplois des entreprises à faible productivité par rapport aux entreprises à forte
productivité apparente du travail et (iii) compare les gains et les pertes d'emplois des
entreprises exportatrices par rapport à leurs consœurs travaillant pour le marché local.

La deuxième partie s’intéresse à l’analyse de la concentration des créations et des


pertes d'emplois par entreprise. Cependant, une distinction est faite entre : (i) la part des
emplois créés par les nouvelles unités industrielles (start-ups) et les emplois créés par les
entreprises en extension d'activité et (ii) la part des emplois perdus à cause des fermetures
d'entreprises et les suppressions d'emplois attribuables aux entreprises qui procèdent à des
réductions de leurs effectifs.

Un volet est réservé au calcul de l’indicateur de la persistance des créations


d'emplois. Il s’agit du taux de pérennité ou de survie des nouveaux emplois créés par les
unités permanentes en extension d'activité au-delà d'une certaine période. Les deux
périodes retenues sont la persistance des nouveaux emplois créés après une année et au-
delà de deux ans.

La dernière partie de la note est consacrée à l’évaluation des écarts des créations et
des pertes d'emplois dans la catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) par
rapport aux grandes entreprises (GE). Cette partie tentera de répondre à une question

2
fréquemment posée sur l’importance de la contribution des PME aux créations et aux
destructions d’emplois et vérifier si effectivement les petites et moyennes unités sont plus
génératrices d’emplois que les grandes entreprises. Une comparaison sera ainsi faite pour
évaluer la contribution de deux cohortes d’entreprises pérennes (toutes les PME et toutes
les GE exerçant de façon continue) sur toute la période étudiée allant de 1986 à 2003.

3
1. Introduction

Les bonnes performances d’une économie sont appréhendées par sa capacité de


créer des emplois, en particulier, des emplois stables, rémunérateurs et offrant des
avantages sociaux suffisants pour améliorer la qualité de la vie des individus et, partant, de
l'ensemble de la population.

Par conséquent, de nos jours, un des défis majeurs que tous les pays doivent relever
est de faciliter le passage de l'école au travail pour les nouveaux arrivants sur le marché du
travail et de trouver un emploi aux personnes en situation de chômage.

Les travaux de spécialistes dans le domaine ont montré que la croissance macro-
économique, à elle seule, n'est plus jugée suffisante pour permettre de relever ce défi
puisque même les économies développées n’échappent pas au fléau du chômage. La
réglementation excessive du marché de travail, quant à elle, ne constitue pas non plus une
solution. D’un coté, la réduction de la flexibilité peut influencer les décisions
d’investissement des entreprises, favorisant ainsi les investissements d’équipement au
détriment de la valorisation des ressources humaines. Ce choix risque d’engendrer des
réductions d’effectifs, voire même des licenciements abusifs. De l’autre, une législation
trop rigide peut être contraignante à la création d’emplois permanents et favorise la
précarité de l’emploi en amplifiant le phénomène de création de main d’œuvre
occasionnelle. Par ailleurs, cette rigidité pourrait gêner la mobilité sectorielle des
travailleurs.

Au Maroc, pour faire face à un chômage élevé, persistant et sans cesse croissant
depuis le début des années quatre-vingt, les pouvoirs publics se sont tournés vers les
secteurs qui paraissaient comme créateurs d'un nombre important d'emplois. Ainsi, un
ensemble de dispositifs législatifs, des traitements préférentiels financiers et des structures
d'information et d'accueil, ont été mis en place visant l’encouragement de la création et le
développement d'entreprises, et partant, la promotion de l'emploi.

Pour évaluer l’impact des différents programmes mis en place, les travaux
statistiques sur les créations d’emplois se contentent de dénombrer les effectifs à la fin
d’une période et de les comparer avec la même période antérieure. Cette analyse des stocks
d'emplois nous renseigne uniquement sur le résultat net mais ne peut rendre compte sur les
flux des entrées et sorties des travailleurs.

L’intérêt de l’approche individuelle et longitudinale, adoptée dans le cadre de ce


travail, est de calculer ces flux bruts et nets d’emplois dans le secteur manufacturier, ainsi
que les réallocations sectorielles et annuelles des emplois sur une longue période allant le
1986 à 2003.

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2. Méthodologie

2.1. Constitution de la base de données longitudinale

La base de données utilisée pour réaliser ce travail est construite à partir des fichiers
annuels de l'enquête sur les industries de transformation. Cette opération est conduite
annuellement et exhaustivement auprès des entreprises industrielles par le Département de
l'Industrie et du Commerce.

Le choix de ce fichier pour l'analyse des mouvements de création et de destruction


d'emplois est du à la qualité de l'information collectée, sa régularité et sa disponibilité sur
une longue période. La série utilisée dans cette étude porte sur les données couvrant la
période allant de 1986 à 2003.

La base de données longitudinale est un fichier dont les données sont répertoriées
par entreprise (unité d'observation). Une entreprise étant définie comme l'entité juridique
qui gère et exploite un ou plusieurs établissements industriels. Le champ d’observation est
le secteur industriel tel qu’il est défini dans la nomenclature marocaine des activités
économiques (niveau deux chiffres de la NMAE).

L'approche adoptée dans ce travail, pour le calcul des flux de création, de


destruction et l’indicateur de persistance d’emploi, est celle élaborée par les chercheurs
américains Davis, Haltiwanger et Schuh1.

Les entreprises sont classées une année donnée comme (i) entreprise toujours
inscrite ayant connu une croissance ou une décroissance de l'emploi, (ii) entreprise
nouvellement inscrite ou encore (iii) entreprise n'étant plus inscrite. Ces deux dernières
catégories sont souvent appelées nouvelles entreprises ou entreprises ayant disparu. Il est à
signaler que les concepts entreprise " nouvellement inscrite " et entreprise " n'étant plus
inscrite " sont considérés comme création d'entreprise et cessation d'entreprise, mais il ne
s'agit en fait que d’une simple approximation.

Les fusions et les absorptions d'entreprises qui représentent des " fausses créations "
et de " fausses cessations " d'entreprises, peuvent avoir une incidence sur la mesure des
variations d'emplois au niveau de l'entreprise. A cet effet, l'acquisition d'une filiale par une
autre entreprise se traduit dans notre analyse par la création d'emplois dans l'une et la
destruction des mêmes effectifs dans l'autre. Mais comme les mouvements de fusions et de
dessaisissements se font généralement entre des entreprises opérant dans le même secteur
d'activité et entre des entreprises ayant presque la même taille (deux critères qui nous
intéressent le plus dans le cadre de ce travail), les déplacements de travailleurs entre
entreprise d'une année à l'autre n'ont qu'un effet négligeable sur la mesure des emplois
gagnés ou perdus par secteur et entre deux années consécutives.

1
"Job creation and destruction", Massachusetts Institutue of Technology, The MIT Press, 1996

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2.2. Concepts et définitions :

2.2.1. Création d'emploi :

Le gain brut d'emploi entre les années t et t+1 est la somme des emplois ajoutés aux
entreprises déjà inscrites dont les effectifs ont augmenté entre ces deux années et les
emplois créés dans les entreprises nouvellement inscrites en t+1.

2.2.2. Destruction d'emploi

La perte brute d'emploi entre les années t et t+1 est la somme des emplois disparus
dans les entreprises inscrites ayant réduit leurs effectifs au cours des années t et t+1 et des
emplois des entreprises existantes en t mais ne sont plus inscrites en t+1.

2.2.3. Croissance

La variation nette de l'emploi est tout simplement la différence entre les gains bruts
d'emplois et les pertes brutes d'emplois entre les années t et t+1.

Nt+1 : nouvelle création ou entreprise en démarrage d'activité.


nt+1 = l'effectif des entreprises dont l'emploi est non nul à l'année t+1 et égal à zéro
à l'année t

X : Entreprise en expansion d'activité


xt = l'effectif des entreprises à l'année t.
xt+1 = l'effectif des entreprises à l'année t+1.
∆x = xt+1 - xt emploi des entreprises existantes entre deux années consécutives t
et t+1 avec l'emploi de l'année t+1 supérieur à l'emploi de l'année t.

C : Entreprise en décroissance d'activité


ct = l'effectif des entreprises à l'année t.
ct+1 = l'effectif des entreprises à l'année t+1.
∆c = ct - ct+1 emploi des entreprises existantes entre deux années consécutives t et
t+1 avec l'emploi de l'année t+1 inférieur à l'emploi de l'année t.

Ft+1 : Fermeture ou entreprises en arrêt d'activité

ft+1 = les emplois des entreprises dont l'effectif est nul à l'année t+1 et différent de
zéro à l'année t.

et = l'emploi de l'entreprise à l’année t.


et+1= l'emploi de l'entreprise à l’année t+1.
Mt,t+1: l'emploi moyen des entreprises entre les années t et t+1.

Mt,t+1= (et + et+1)/2

6
Les taux sont obtenus en divisant les variations d'emplois par l'emploi moyen :

TBC : Taux de création brute = (nt+1+ ∆x)/ Mt,t+1


TBD : Taux de destruction brute = (ft+1+ ∆c)/ Mt,t+1
TNC : Taux de variation nette = T1 – T2
TR : Taux de rotation ou réallocation = T1 + T2

IL existe deux méthodes pour calculer le taux de croissance de l'emploi (T3) entre
deux années consécutives t et t +1.

1- Méthode conventionnelle :

Taux de croissance G = (et+1- et )/ et

2- Méthode adoptée par les chercheurs Davis, haltiwanger et schuh (1996) et qui est
utilisée dans le cadre de ce travail :

Taux de croissance g = (et+1- et )/ Mt,t+1

Des essais statistiques ont montré que les deux méthodes donnent des résultats
similaires et il existe une relation entre les deux formules :

G=2g/(2-g)

Le taux de croissance est symétrique par rapport à zéro et varie entre –1 pour les
cessations et plus l'infini pour les entreprises nouvellement créées dans la mesure
conventionnelle.
-1 <= G >= +∞
Dans la mesure adoptée, ce taux varie entre –2 pour les disparitions d'entreprises et
+2 pour les créations d'entreprises.
-2<= g >= +2

Exemple pour illustrer cette approche :

et et+1 ∆e

Entreprise 1 100 100 0


Entreprise 2 100 50 50
Entreprise 3 75 100 25
Entreprise 4 - 20 20
Entreprise 5 60 - 60

ƒ Le nombre d’emplois bruts créés entre t+1 et t est égal à 45 (25+20)


ƒ Le nombre d’emplois bruts supprimés est égal à 110 (50+60)
ƒ La variation nette serait alors de 65 emplois (110-45=65).

7
Il est nécessaire de signaler que les fichiers du Département de l'Industrie et du
Commerce donnent l'information sur les emplois permanents au 31 décembre de chaque
exercice comptable et le nombre de jours travaillés par les occasionnels et les saisonniers
durant toute l'année étudiée. La variable utilisée dans la base de données longitudinale est
l'emploi total de l'entreprise qui est égal à l'emploi permanent à l'année t augmenté des
emplois occasionnels convertis en emplois permanents.

et= (effectif permanent)t + (nombre de jours travaillés par les occasionnels)t / 250
2.2.4. Définition de la persistance :

La persistance de création d'emploi à la période n est le pourcentage des nouveaux


emplois créés à l'année t qui continuent d'exister jusqu'à l'année t+n pour les mêmes
établissements.
Persistance à la période n des emplois créés à l'année t
et: emploi de l'entreprise à l'année t
∆ e = et- et-1
Si et+n > et tous les emplois créés à l'année t dans les mêmes établissements
sont présents à l'année t+n
Si et+n < et-1 aucun emploi créé à l'année t dans les mêmes établissements n'est
présent à l'année t+n
Si et-1 < et+n < et et+n - et-1 emplois créés à l'année t dans les établissements sont
présents à l'année t+n
Pt,n = min(et- et-1 , et+1- et-1 , ........., et+n- et-1 )
Le taux de persistance à la période n des emplois créés à l'année t est obtenu par la
formule suivante :
pt,n = Pt,n / ∆ e
Il est à signaler que le taux de persistance est compris entre 0 et 100% et que le taux
de persistance à une année est toujours supérieur au taux à deux ans.

Exemple pour illustrer la mesure de la persistance :

Les emplois d’une entreprise passent de 1000 personnes en 1986 à 1100 personnes
en 1987, soit une création de 100 emplois entre les deux années. En 1988 et 1989 les
emplois de cette entreprise se présentent selon trois scénarios.

88 89

Scénario1 1050 1100


Scénario2 1050 1025
Scénario3 1200 1075

En appliquant la définition de la mesure de la persistance

Le taux de persistance à une année des 100 nouveaux emplois créés en 1987 est de
50% dans le scénario 1 et le scénario 2 et de 100% dans le scénario 3.

Le taux de persistance à deux années des 100 nouveaux emplois créés en 1987 est de
50% dans le scénario 1 25% dans le scénario 2 et de 75% dans le scénario 3

8
3- Flux bruts de création et de destruction d’emplois :

Durant la période étudiée allant de 1986 à 2003, les créations brute et nette
d'emplois du secteur industriel ont connu un important recul. Ainsi, le taux de gain brut est
passé de 20% en 1986 à 15% en 2003 et le taux de création nette a chuté de 8% à 2%
durant la même période. Cette tendance à la baisse s'est caractérisée par trois phases de
croissance :
• Avant 1990 : forte croissance avec un taux de variation nette d'emploi
supérieur à 8% ;
• Entre 1991 et 1997 : modeste croissance avec un taux de variation nette
d'emploi se situant aux alentours de 2% ;
• Après 1997 : faible croissance avec un taux de variation nette d'emploi
avoisinant 1%.
Il ressort de ces résultats que les destructions brutes d’emplois sont plus régulières
que les créations brutes d’emplois. En effet, le taux brut de destruction d’emplois n’a pas
beaucoup fluctué entre 1986 et 2003 passant ainsi de 11,5% en début de période à 12,5%
en fin de période, soit un écart de un point. En revanche, les taux de créations brutes
d’emplois ont accusé une importante baisse chutant ainsi de 19,5% en 1987 à 14,7% en
2003, soit une perte de près de cinq points.

Les écarts entre le rythme de croissance des créations brutes et les destructions
brutes d’emplois montrent que les ajustements sur le marché de travail se font par les
créations d’emplois. Cette configuration est inverse à celle des économies développées où
les adaptations des entreprises aux changements conjoncturels se manifestent par des
suppressions d’emplois.

Flux bruts et nets de création et destructions d'emplois entre 1986 et 2003


Année Taux brut de Taux brut de Taux net Réallocation
création destruction de (TR)
(TBC) (TBD) création
(TNC)
1986-1987 19,52% 11,54% 7,98% 31,06%
1987-1988 20,29% 10,40% 9,89% 30,69%
1988-1989 19,72% 10,32% 9,39% 30,04%
1989-1990 17,99% 12,00% 6,00% 29,99%
1990-1991 16,70% 13,18% 3,52% 29,88%
1991-1992 15,87% 12,98% 2,89% 28,85%
1992-1993 15,97% 14,20% 1,77% 30,17%
1993-1994 14,34% 14,31% 0,03% 28,66%
1994-1995 15,94% 13,62% 2,32% 29,55%
1995-1996 15,48% 13,01% 2,47% 28,49%
1996-1997 13,83% 10,94% 2,88% 24,77%
1997-1998 14,05% 12,37% 1,68% 26,42%
1998-1999 12,91% 12,38% 0,53% 25,29%
2000-2001 13,88% 13,29% 0,59% 27,16%
2001-2002 14,89% 15,05% -0,17% 29,94%
2002-2003 14,73% 12,52% 2,21% 27,25%
moyenne 15,75% 12,72% 3,03% 28,47%
écart type 2,27 1,37 3,22 1,93

9
Flux bruts et nets de création et de destruction d’emplois
Entre 1986-2003

45%
40%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003
(TBC) (TBD) (TNC)

Au niveau sectoriel, Les industries de l'habillement se distinguent par leur forte


croissance d'emplois. Le taux de création nette de la branche est le plus élevé de toute
l'industrie de transformation. Il est de l’ordre de 6%, soit deux fois le taux moyen (3%). La
seconde place revient au secteur des industries électriques et électroniques qui affiche un
taux net de création net de 5,5%. L’industrie de fabrication de matériel de transport vient
en troisième position avec un taux net de création d’emplois de l’ordre de 4,3%.
En termes absolus, on constate une forte concentration sectorielle des gains et des
pertes d'emplois. Ainsi, la rotation de la main d'œuvre (somme des créations et
suppressions d'emplois) est plus importante dans les branches de l'habillement, du textile,
des produits agroalimentaires et de la fabrication des matériaux de construction qui
participent, à elles seules, pour près des trois quarts aux créations comme aux destructions
d’emplois.
Les flux bruts et nets de création et de destruction par branche d'activité pour la période 1986-2003
flux bruts et nets d'emplois part %
SECTEUR TBC TBD TNC TR Cr. Des.
PRODUITS DE L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE 16,80% 14,75% 2,05% 31,54% 21,72% 23,62%
BOISSONS ET TABACS 12,40% 13,91% -1,51% 26,31% 1,63% 2,26%
PRODUITS TEXTILES ET BONNETERIE 14,01% 12,78% 1,24% 26,79% 12,76% 14,41%
HABILLEMENT SAUF LES CHAUSSURES 18,70% 12,65% 6,05% 31,36% 28,25% 23,67%
CUIR, ARTICLES ET CHAUSSURES EN CUIR 15,24% 13,78% 1,46% 29,03% 3,44% 3,86%
BOIS, ARTICLES EN BOIS OU VANNERIE 16,37% 14,47% 1,90% 30,84% 2,62% 2,86%
PAPIER ET CARTON, IMPRIMERIE 12,82% 10,74% 2,08% 23,56% 2,77% 2,87%
PRODUITS ISSUS DES MINERAUX 15,92% 13,78% 2,15% 29,70% 7,67% 8,22%
INDUSTRIE METALLIQUE DE BASE 9,61% 7,25% 2,36% 16,86% 0,35% 0,33%
OUVRAGES EN METAUX 15,80% 14,05% 1,75% 29,86% 5,08% 5,60%
MACHINES ET MATERIEL D'EQUIPEMENT 14,39% 13,44% 0,95% 27,83% 1,58% 1,83%
MATERIEL DE TRANSPORT 13,69% 9,44% 4,26% 23,13% 2,08% 1,78%
MATERIEL ELECTRIQUE & ELECTRONIQUE 13,77% 8,27% 5,50% 22,04% 2,79% 2,08%
MACHINES DE BUREAU ET INSTRUMENTS 18,05% 15,24% 2,82% 33,29% 0,27% 0,28%
PRODUITS DE LA CHIMIE & PARACHIMIE 10,79% 7,50% 3,29% 18,29% 4,38% 3,77%
ARTICLES EN CAOUTCHOUC OU PLASTIQUE 14,42% 11,49% 2,93% 25,91% 2,36% 2,33%
AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES 19,08% 15,12% 3,96% 34,19% 0,25% 0,25%
Total 15,75% 12,72% 3,03% 28,47% 100,00% 100,00%

10
les flux bruts et nets de création et de destruction par grand secteur pour la période 1986-2003
flux bruts et nets d'emplois part %
Grand secteur TBC TBD TNC TR TBC TBD
industries agroalimentaires 16,39% 14,67% 1,72% 31,06% 19,04% 24,78%
industries textiles et cuir 16,79% 12,79% 4,00% 29,59% 45,71% 40,91%
industries chimiques et para chimiques 13,92% 11,38% 2,54% 25,30% 20,86% 20,36%
Industries méca., électri. et électro. 14,51% 11,46% 3,05% 25,97% 14,39% 13,95%
Ensemble 15,75% 12,72% 3,03% 28,47% 100,00% 100,00%

4. Nature des emplois créés et supprimés

4.1. Poids de l’emploi occasionnel

L'analyse de la flexibilité du marché de travail, appréhendée par l'importance des


créations d'emplois occasionnels par rapport aux créations d'emplois à temps plein, montre
que les entreprises industrielles recourent à l ‘embauche de la main d'œuvre occasionnelle
à la place de recrutement de salariés permanents. Ce glissement en faveur d'emplois
temporaires peut être du, entre autres, à la rigidité de la législation de travail. Cette
dernière rend le licenciement difficile, empêche les entreprises à réduire leurs effectifs en
période de déclin d’activité et incite les entreprises à recourir à une main d’œuvre
occasionnelle de plus en plus nombreuse. Ce glissement en faveur de l’emplois occasionnel
est clairement mis en évidence par le taux brut de création occasionnel qui est deux fois
plus important que le taux brut de création pour l’ensemble du secteur manufacturier. En
effet, le taux de création brute d'emplois temporaires est de 29% contre 14,7% pour
l'emploi permanent. Les taux nets de création d’emplois occasionnels les plus élevés sont
ceux affichés par les activités de fabrication de matériel électrique avec 11%, suivies par la
fabrication des articles en bois avec 10%, l’habillement avec 9% et les articles en plastique
et caoutchouc avec 8%. Quant aux contributions aux créations et aux destructions brutes
d’emplois occasionnels, on assiste à une forte concentration sectorielle. En effet, 40% des
emplois créés ou détruits sont des emplois issus des activités des industries
agroalimentaires et la moitié de cette proportion (20%) est constatée au niveau des
industries textiles et de l’habillement.

Les flux bruts et nets de création et de destruction par branche d'activité pour la période 1986-2003
occasionnel
flux bruts et nets d'emplois part %
SECTEUR TBC TBD TNC TR Cr. Des.
PRODUITS DE L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE 24,90% 23,79% 1,11% 48,68% 40,01% 40,58%
BOISSONS ET TABACS 29,81% 35,14% -5,32% 64,95% 3,99% 4,99%
PRODUITS TEXTILES ET BONNETERIE 26,20% 28,69% -2,49% 54,89% 10,93% 12,71%
HABILLEMENT SAUF LES CHAUSSURES 53,05% 44,08% 8,97% 97,13% 8,98% 7,92%
CUIR, ARTICLES ET CHAUSSURES EN CUIR 43,79% 44,41% -0,62% 88,20% 2,34% 2,52%
BOIS, ARTICLES EN BOIS OU VANNERIE 36,85% 27,32% 9,53% 64,17% 3,37% 2,65%
PAPIER ET CARTON , IMPRIMERIE 32,47% 27,86% 4,60% 60,33% 3,25% 2,96%
PRODUITS ISSUS DES MINERAUX 26,73% 27,55% -0,82% 54,28% 8,70% 9,52%
INDUSTRIE METALLIQUE DE BASE 26,74% 20,22% 6,52% 46,97% 0,32% 0,25%
OUVRAGES EN METAUX 38,37% 33,16% 5,20% 71,53% 6,32% 5,80%

11
MACHINES ET MATERIEL D'EQUIPEMENT 46,00% 47,80% -1,80% 93,80% 1,29% 1,42%
MATERIEL DE TRANSPORT 31,95% 25,33% 6,62% 57,28% 1,57% 1,32%
MATERIEL ELECTRIQUE & ELECTRONIQUE 31,69% 20,70% 10,99% 52,39% 1,41% 0,98%
MACHINES DE BUREAU ET INSTRUMENTS 35,42% 31,39% 4,03% 66,81% 0,20% 0,18%
PRODUITS DE LA CHIMIE & PARACHIMIE 28,14% 22,35% 5,79% 50,50% 5,75% 4,85%
ARTICLES EN CAOUTCHOUC OU PLASTIQUE 40,32% 32,19% 8,13% 72,51% 1,51% 1,28%
AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES 40,07% 36,99% 3,08% 77,05% 0,07% 0,07%
Total 29,03% 27,34% 1,68% 56,37% 100,00% 100,00%

4.2. Importances des flux dans les entreprises a bas-salaire et a faible niveau de
productivité

En tenant compte de l'aspect qualité des emplois créés, on conclut qu'au cours de la
période 1986-2003, les entreprises industrielles à bas-salaire et les entreprises à faible
niveau de productivité apparente de travail ont un taux de croissance nette d'emplois
supérieur à celui des entreprises à niveau élevé de salaire et de productivité.

Flux brut et net de création par niveau de Flux brut et net de création par niveau de
productivité apparent de travail salaire
TBC TBD TNC TR TBC TBD TNC TR
haut 10,05% 11,94% -1,89% 22,00% haut 8,82% 13,23% -4,40% 22,05%
bas 18,07% 12,68% 5,39% 30,74% bas 19,46% 12,44% 7,02% 31,90%

En effet, le taux brut de création d’emplois dans la catégorie d’entreprises à faible


niveau de productivité de travail est supérieur de 8 points à celui affiché par les entreprises
à niveau plus élevé de productivité de travail. Ce phénomène est observé aussi chez les
entreprises à faible niveau de salaires qui un taux brut de création deux fois plus important
que celui des entreprises à haut niveau de salaire.

Ce glissement en faveur d'emplois moins performants peut être pénalisant pour


l'entreprise marocaine qui est appelée à faire face à une concurrence de plus en plus accrue
et des marchés ouverts sur l'extérieur.

Le faible niveau des créations d’emplois constaté dans les entreprises à niveau élevé
de salaire et productivité, peut être la conséquence d’une gestion rigoureuse des ressources
humaines au niveau des unités structurées où les recrutements se font généralement sur la
base de programmes prévisionnels à long et moyen termes. Aussi, ces entreprises
structurées s’adaptent régulièrement aux exigences du marché et préconisent
l’investissement dans le capital humain en favorisant le recrutement de salariés de haut
niveau de qualification et des profils bien adaptés.

12
4.3. Les entreprises exportatrices créent plus d'emplois que leurs consœurs
travaillant pour le marché local

Le calcul des gains et des pertes d'emplois selon la destination de la production des
entreprises révèle que :
• Les entreprises exportatrices et les entreprises qui travaillent pour le marché local ont
presque le même taux de création brute d'emploi, soit 16%;
• Les pertes brutes d'emplois sont plus importantes dans la catégorie des entreprises non
exportatrices par rapport aux exportatrices, soit respectivement 14,2% et 12,4%.
Par conséquent, et en fondant l'analyse sur la destination des produits fabriqués, on
peut dire que les entreprises tournées vers l'extérieur créent plus d'emplois que leurs
consœurs travaillant pour le marché local.
A ce propos, la croissance nette des emplois enregistrée par les entreprises
exportatrices est deux fois plus importante que celle affichée par les entreprises non
exportatrices, soit 3,3% contre 1,5%.

Flux brut et net de création par destination des ventes


TBC TBD TNC TR
Export 15,68% 12,42% 3,26% 28,11%
Local 15,60% 14,15% 1,45% 29,75%

Toutefois, on constate que le taux de croissance a chuté de façon significative après


les années quatre-vingt-dix pour les deux catégories d’entreprises. Cependant, durant les
trois dernières années la variation nette a été presque nulle, voire même négative.

Flux bruts et nets de créations et de destructions d’emplois


par destination des ventes entre 1986 et 2003

Entreprises non exportatrices Entreprises exportatrices


Années TBC TBD TNC TBC TBD TNC
1986-1987 20,80% 13,38% 7,42% 18,53% 10,12% 8,41%
1987-1988 15,88% 14,12% 1,76% 23,63% 7,59% 16,04%
1988-1989 19,47% 11,95% 7,52% 19,87% 9,34% 10,53%
1989-1990 16,90% 10,07% 6,84% 18,66% 13,17% 5,49%
1990-1991 17,77% 13,56% 4,21% 16,06% 12,95% 3,11%
1991-1992 15,88% 13,48% 2,39% 15,87% 12,67% 3,20%
1992-1993 16,74% 14,17% 2,57% 15,54% 14,22% 1,32%
1993-1994 12,75% 14,04% -1,29% 15,19% 14,46% 0,74%
1994-1995 14,88% 13,62% 1,26% 16,53% 13,62% 2,91%
1995-1996 15,48% 15,84% -0,37% 15,48% 11,44% 4,04%
1996-1997 13,72% 13,36% 0,36% 13,88% 9,56% 4,32%
1997-1998 14,02% 15,19% -1,17% 14,07% 10,81% 3,27%
1998-1999 14,70% 12,20% 2,51% 11,98% 12,47% -0,49%
2000-2001 15,20% 15,23% -0,04% 13,25% 12,35% 0,90%
2001-2002 16,02% 16,36% -0,34% 14,35% 14,43% -0,08%
2002-2003 14,86% 15,02% -0,17% 14,83% 14,99% -0,17%
TOTAL 15,60% 14,15% 1,45% 15,68% 12,42% 3,26%

13
Création nette par destination
20%

15%

10%

5%

0%
1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2001

2002

2003
-5%

TNC non export TNC export

5. Concentration des créations et des destructions brutes :

Les entreprises nouvellement créées ont été à l'origine de plus du quart (28%) des
emplois créés durant toute la période étudiée et pratiquement la même proportion (27,8%)
des suppressions d'emplois est imputable aux cessations d'entreprises.

Les entreprises en exploitation continue se distinguent par une certaine stabilité du


point de vue création brute d'emplois, avec une création annelle moyenne qui gravite
autour de 50 000 emplois. Par contre les destructions d’emplois des entreprises
permanentes ne sont pas régulières et les pertes d’emplois sont passées de 30 000
personnes par an avant 1990 pour s’établir à plus de 50 000 entre 1990-1994 avant de
descendre à près de 14 000 personnes en 2003.

L’analyse des flux bruts d’emplois par niveau de croissance fait apparaitre une forte
concentration des gains et des pertes d’emplois. En effet, les entreprises à forte croissance
d’emplois (taux de création brute supérieur à 100%) ont contribué à plus du tiers (35,4%)
aux créations brutes d’emplois. Pour ce qui est des entreprises à forte réduction d’emplois
(taux de perte brute supérieur à 100%), celles-ci ont contribué à près de 29% aux
suppressions brutes d'emplois.

Concentration des créations et des destructions


par niveau de croissance

part %
Taux de croissance créations destructions
inferieur à 10% 4,45% 4,94%
entre 10% et 20% 8,08% 7,70%
entre 20% et 50% 17,91% 18,67%
entre 50% et 75% 10,04% 11,93%
entre 75% et 100% 5,45% 8,46%
Entre 100% et 200% 25,21% 20,80%
Cr./des. 28,86% 27,50%
TOTAL 100,00% 100,00%

14
Taux de destruction

4,94%
7,70%

27,50%

18,67%

20,80% 11,93%

8,46%

inferieur à 10% entre 10% et 20% entre 20% et 50%


entre 50% et 75% entre 75% et 100% Entre 100% et 200%
Des

Taux de création

4,45%
8,08%

28,86%

17,91%

10,04%

25,21% 5,45%

inferieur à 10% entre 10% et 20% entre 20% et 50%


entre 50% et 75% entre 75% et 100% Entre 100% et 200%
Cr

Par ailleurs, les créations et les pertes d'emplois sont très concentrées dans un
nombre relativement restreint d'entreprises. En effet, 10% d'entreprises (les premières
entreprises classées par ordre décroissant des créations brutes d’emplois) ont participé pour
près des deux tiers à la création nette d'emplois. De l’autre coté, pratiquement la même
proportion des suppressions d’emplois est imputable au premier décile d’entreprises les
plus destructrices d’emplois.

15
6. La persistance des créations d’emplois

La persistance de création d'emplois à la période n est définie comme étant le


pourcentage des nouveaux emplois créés à l'année t et qui continuent d'exister jusqu'à
l'année t+n pour les mêmes établissements.

La mesure de la persistance des créations d'emplois, révèle que deux nouveaux


emplois créés sur trois continuent d'exister au-delà d'une année et seulement un emploi sur
deux survit au-delà de deux ans.

Le taux de persistance (à un an et deux ans) a enregistré un recul par rapport à son


niveau de la seconde moitié des années quatre-vingt. En effet, le taux de persistance à une
année est passé de 70,7% en 1987 à 66,5% en 2000 et celui de deux ans a perdu plus de
cinq points passant de 57,7% à 52,4% durant la même période.

Taux de persistance

une
Année année deux ans
1987 70,70% 57,74%
1988 69,33% 54,52%
1989 68,45% 47,42%
1990 66,71% 52,27%
1991 66,87% 48,61%
1992 62,10% 44,43%
1993 58,80% 47,12%
1994 69,48% 54,88%
1995 69,84% 57,79%
1996 75,85% 65,16%
1997 69,32% 52,21%
1998 69,72% 48,92%
1999 59,84% 47,15%
2000 66,53% 52,44%
Moyenne 67,46% 52,27%

16
Taux de persistance

160%
140%
120%
100% une année
80% deux ans
60%
40%
20%
0%
1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000
7. Contribution par taille

Le taux de création (brute et nette) est beaucoup plus élevé dans le secteur des
petites et moyennes entreprises (PME) que celui des grandes entreprises industrielles (GE).
En effet, le taux de création nette d'emplois est de l'ordre de 5,1% pour les petites
entreprises (effectif inférieur à 20 salariés) contre 2,4% pour les grandes entreprises
(effectif supérieur à 200 salariés). Pour les entreprises de taille intermédiaire, le taux varie
entre 4,8% pour la tranche d'effectif allant 20 à 50 personnes et 2,6% pour la classe
d'effectif allant de 100 à 200 travailleurs.

Flux bruts et nets de créations et de destructions d’emplois par taille


Ensemble des entreprises

Taille TBC TBD TNC TR


Moins de20 26,17% 21,05% 5,12% 47,22%
20 - 49 22,06% 17,27% 4,79% 39,33%
50 - 99 19,49% 14,99% 4,50% 34,48%
100 - 199 16,64% 14,09% 2,55% 30,73%
200 et plus 12,51% 10,17% 2,35% 22,68%
Total 15,75% 12,72% 3,03% 28,47%

En tenant compte uniquement des deux cohortes d'entreprises (toutes les PME et les
GE existantes au même moment) les taux de création brute, de suppression brute et de
croissance nette d'emplois sont inférieurs aux taux affichés par l'ensemble des entreprises
du secteur manufacturier. Ceci signifie que l'effet des créations d'emplois engendrées par
les entreprises nouvellement créées et les destructions d'emplois imputables aux cessations
d'entreprises sont très importants et ont une incidence sur l'analyse des contributions à
l'emploi par taille d'entreprise.

17
Flux bruts et nets de créations et de destructions d’emplois par taille
Entreprises pérennes

Taille TBC TBD TNC TR


Moins de 20 11,64% 11,23% 0,41% 22,87%
20 - 49 12,96% 10,93% 2,04% 23,89%
50 - 99 12,52% 9,84% 2,68% 22,36%
100 - 199 13,07% 10,12% 2,94% 23,19%
200 et plus 11,51% 8,85% 2,66% 20,36%
Total 12,00% 9,48% 2,52% 21,48%

Pour les entreprises pérennes les PME et les GE ont le même taux de création brute
d’emplois se situant aux alentours de 12%. Quant au taux net, ce sont les moyennes et
grandes entreprises qui affichent les taux les plus élevés avec une croissance nette de près
de 3%.

8. Contribution par type d'entreprises

8.1. Création et fermeture d'entreprises

Le secteur industriel a connu la création de quelques 10 000 entreprises entre 1986


et 2003. Il est à rappeler que le concept "création d'entreprise" ne correspond pas forcement
à la naissance juridique d'une entité, mais signifie seulement les entreprises enregistrées à
l'année t+1 et qui n'existaient pas au fichier longitudinal à l'année t.

Ces nouvelles entreprises ont été à l'origine de plus du quart (28%) des emplois
créés durant toute la période étudiée. La contribution des unités nouvellement inscrites aux
créations d'emplois a connu une nette amélioration après 1999. En effet, les créations
brutes d’emplois des nouvelles unités passent de 17 500 emplois en moyen par an
entre1987-1998 à près de 25 000 entre 1999-2003, soit un écart annuel moyen de près de
7 500 emplois.

Si la période 1998-2003 a été marquée par une forte contribution des nouvelles
unités aux créations d’emplois, les cessations d’entreprises, quant à elles, ont enregistré une
importante régression se situant aux alentours de 25 000 emplois supprimés par an contre
13 000 emplois par an durant la période allant de 1987 à 1998.

Au sein des nouvelles entreprises inscrites, on constate une forte concentration


sectorielle des créations d'emplois. En effet, les sociétés nouvellement créées dans la
branche de l'habillement participent, à elles seules, pour plus de 40% aux emplois créés par
les unités en démarrage d'activité. Les industries agroalimentaires, les industries textiles et
la fabrication de matériaux de constructions contribuent respectivement pour 13%, 11% et
10% aux créations d’emplois.

18
Contribution des nouvelles entreprises et des cessations aux créations et aux destructions d'emplois par secteur
toute la période : structure en pourcentage
Créations Destructions
SECTEUR Nb. entreprises emplois Nb. entreprises emplois
PRODUITS DE L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE 21,00% 13,26% 22,84% 18,72%
BOISSONS ET TABACS 0,08% 0,06% 0,12% 0,09%
PRODUITS TEXTILES ET BONNETERIE 9,66% 11,30% 10,06% 12,66%
HABILLEMENT SAUF LES CHAUSSURES 16,79% 40,65% 16,73% 34,25%
CUIR, ARTICLES ET CHAUSSURES EN CUIR 4,39% 3,57% 5,49% 3,79%
BOIS, ARTICLES EN BOIS OU VANNERIE 6,66% 2,43% 5,19% 2,81%
PAPIER , CARTON , IMPRIMERIE 5,79% 2,05% 5,24% 2,04%
PRODUITS ISSUS DES MINERAUX 8,45% 9,88% 7,05% 9,10%
INDUSTRIE METALLIQUE DE BASE 0,52% 0,30% 0,64% 0,31%
OUVRAGES EN METAUX 8,22% 4,62% 7,48% 4,97%
MACHINES ET MATERIEL D'EQUIPEMENT 4,14% 1,41% 3,49% 1,35%
MATERIEL DE TRANSPORT 1,74% 1,56% 1,70% 1,26%
MATERIEL ELECTRIQUE & ELECTRONIQUE 2,15% 3,32% 2,21% 2,06%
MACHINES DE BUREAU ET INSTRUMENTS 0,54% 0,33% 0,57% 0,46%
PRODUITS DE LA CHIMIE & PARACHIMIE 4,64% 2,78% 6,37% 4,01%
ARTICLES EN CAOUTCHOUC OU PLASTIQUE 3,97% 1,87% 3,48% 1,60%
AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES 1,26% 0,60% 1,33% 0,54%
Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%

Concernant les fermetures d’entreprises, le secteur industriel a connu la cessation de


quelques 7 700 entreprises entre 1986 et 2003. Il est à rappeler que le concept "cessation
d'entreprise " ne correspond pas forcement à la disparition juridique d'une entité, mais il
s’agit uniquement des entreprises enregistrées à l'année t et absentes du fichier longitudinal
à l'année t+1.

Les cessations d’entreprises ont engendré une réduction de près de 278 000 salariés
du secteur industriel durant toute la période étudiée, soit une perte annuelle moyenne de
l'ordre de 42 emplois par unité fermée. Les grandes pertes ont été observées après les
années quatre-vingt puisque depuis cette date les emplois perdus n'ont jamais descendu au-
dessous de 10 000 travailleurs par an.

Un emploi perdu sur trois est imputable aux unités opérant dans la branche de la
confection et un emploi perdu sur cinq exerçait dans les industries agroalimentaires. Les
cessations d’entreprises du secteur textile ont été à l’origine de la suppression de 13% des
emplois détruits par les fermetures d’unités du secteur manufacturier.

Contribution des nouvelles entreprises et des cessations aux créations et aux destructions d'emplois par
année: structure en pourcentage

19
Créations Destructions
Année Nb. entreprises emplois Nb. entreprises emplois
1986-1987 5,12% 5,10% 3,91% 2,15%
1987-1988 4,81% 5,18% 3,43% 2,34%
1988-1989 5,44% 5,94% 3,09% 1,47%
1989-1990 4,69% 6,13% 2,45% 2,53%
1990-1991 5,45% 5,56% 3,60% 3,45%
1991-1992 5,24% 5,94% 6,43% 5,36%
1992-1993 4,87% 5,37% 5,37% 6,13%
1993-1994 3,06% 3,26% 4,49% 4,53%
1994-1995 5,39% 5,47% 6,40% 8,41%
1995-1996 5,26% 5,26% 6,73% 7,14%
1996-1997 4,67% 4,86% 4,12% 4,69%
1997-1998 6,18% 4,62% 8,24% 6,98%
1998-1999 10,25% 10,13% 9,94% 8,71%
1999-2000 9,23% 8,26% 9,70% 14,96%
2000-2001 6,26% 6,40% 7,94% 8,20%
2001-2002 6,36% 6,43% 7,76% 6,98%
2002-2003 7,71% 6,09% 6,37% 5,97%
Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%

8.2. Entreprises en extension et en déclin d'activités

Les entreprises pérennes en expansion d'activités se distinguent par une certaine


stabilité du point de vue création brute d'emplois avec une création annelle moyenne qui
gravite autour de 50 000 emplois.

Un emploi créé sur deux des entreprises en expansion d’activités est assuré par les
industries agroalimentaires et par les unités de la confection qui ont la même contribution
aux créations d’emplois, soit 25% chacune. Les extensions des entreprises du textile et du
secteur de fabrication de matériaux de construction participent pour près de 20% aux
créations d’emplois.

Contrairement aux emplois des unités en expansion d’activité, les entreprises en


déclin d'activités ont connu des augmentations des effectifs supprimés. Ainsi, le nombre
d'emplois perdus est passé de 33 000 avant 1990 à plus de 44 000 emplois après l’année
2000.

20
Structure des gains et des pertes d'emplois par secteur
(en colonne)
gains pertes
SECTEUR extension création réduction fermeture
PRODUITS DE L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE 24,74% 13,26% 25,65% 18,72%
BOISSONS ET TABACS 1,74% 0,06% 2,83% 0,09%
PRODUITS TEXTILES ET BONNETERIE 12,44% 11,30% 13,88% 12,66%
HABILLEMENT SAUF LES CHAUSSURES 24,99% 40,65% 20,26% 34,25%
CUIR, ARTICLES ET CHAUSSURES EN
CUIR 3,37% 3,57% 3,70% 3,79%
BOIS, ARTICLES EN BOIS OU VANNERIE 2,79% 2,43% 2,99% 2,81%
PAPIER, CARTON , IMPRIMERIE 2,99% 2,05% 3,20% 2,04%
PRODUITS ISSUS DES MINERAUX 6,88% 9,88% 7,90% 9,10%
INDUSTRIE METALLIQUE DE BASE 0,45% 0,30% 0,37% 0,31%
OUVRAGES EN METAUX 5,18% 4,62% 5,73% 4,97%
MACHINES ET MATERIEL D'EQUIPEMENT 1,32% 1,41% 1,59% 1,35%
MATERIEL DE TRANSPORT 1,95% 1,56% 2,03% 1,26%
MATERIEL ELECTRIQUE & ELECTRONIQUE 3,19% 3,32% 2,06% 2,06%
MACHINES DE BUREAU ET INSTRUMENTS 0,24% 0,33% 0,20% 0,46%
PRODUITS DE LA CHIMIE & PARACHIMIE 4,82% 2,78% 4,66% 4,01%
CAOUTCHOUC OU PLASTIQUE 2,44% 1,87% 2,51% 1,60%
AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES 0,47% 0,60% 0,45% 0,54%
Total 100,00% 100,00% 100,00% 100,00%

Ce sont les entreprises du secteur agroalimentaire qui ont été les plus touchées par
les phases de régressions de l'activité industrielle. Celles-ci ont été à l’origine de 26%
emplois détruits par les entreprises en récession dans le secteur manufacturier. Elles sont
suivies par les établissements des branches de l'habillement et du textile qui ont perdu
respectivement 20% et 14%.

Structure des gains et des pertes d'emplois par secteur


(en ligne)
gains pertes
secteur création extension réduction fermeture
PRODUITS DE L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE 82,77% 17,23% 78,03% 21,97%
BOISSONS ET TABACS 98,58% 1,42% 98,83% 1,17%
PRODUITS TEXTILES ET BONNETERIE 73,91% 26,09% 73,97% 26,03%
HABILLEMENT SAUF LES CHAUSSURES 61,27% 38,73% 60,53% 39,47%
CUIR, ARTICLES ET CHAUSSURES EN
CUIR 70,84% 29,16% 71,68% 28,32%
BOIS, ARTICLES EN BOIS OU VANNERIE 74,67% 25,33% 73,41% 26,59%
PAPIER, CARTON , IMPRIMERIE 78,96% 21,04% 80,22% 19,78%
PRODUITS ISSUS DES MINERAUX 64,19% 35,81% 69,24% 30,76%
INDUSTRIE METALLIQUE DE BASE 79,55% 20,45% 75,89% 24,11%
OUVRAGES EN METAUX 74,25% 25,75% 74,92% 25,08%
MACHINES ET MATERIEL D'EQUIPEMENT 70,66% 29,34% 75,33% 24,67%
MATERIEL DE TRANSPORT 76,25% 23,75% 80,69% 19,31%
MATERIEL ELECTRIQUE & ELECTRONIQUE 71,22% 28,78% 72,18% 27,82%
MACHINES DE BUREAU ET INSTRUMENTS 65,05% 34,95% 53,21% 46,79%
PRODUITS DE LA CHIMIE & PARACHIMIE 81,68% 18,32% 75,09% 24,91%
CAOUTCHOUC OU PLASTIQUE 77,05% 22,95% 80,19% 19,81%
AUTRES INDUSTRIES MANUFACTURIERES 66,91% 33,09% 68,31% 31,69%
Total 72,01% 27,99% 72,16% 27,84%

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Conclusions

L’étude longitudinale des flux d’emplois dans le secteur manufacturier révèle que
les créations brutes d’emplois ont suivi une tendance à la baisse entre la seconde moitié da
la décennie quatre-vingt et l’année 2003. Se situant actuellement à 15%, le taux brut de
création d’emplois a perdu 5 points par rapport à son niveau de l’année 1987. Les
destructions brutes, quant à elles, n’ont pas beaucoup fluctué durant la même période et
leur taux brut s’est établi à 11,5% en 1987 contre 12,7% en 2003, enregistrant ainsi une
augmentation de un point.

Les écarts entre le rythme de croissance des créations brutes et les destructions
brutes d’emplois montrent que les ajustements sur le marché de travail se font par les
créations d’emplois. Cette configuration est inverse à celle des économies développées où
les adaptations des entreprises aux changements conjoncturels se manifestent par des
suppressions d’emplois.

Ce constat, ajoutée à l’importance du phénomène des créations d’emplois


occasionnels par rapport aux emplois permanents, peut être du, entre autres, à la rigidité de
la législation de travail. Cette dernière rend le licenciement difficile, empêche les
entreprises à réduire leurs effectifs en période de déclin d’activité et incite les entreprises à
recourir à une main d’œuvre occasionnelle de plus en plus nombreuse. Ce glissement en
faveur de l’emploi occasionnel est clairement mis en évidence par le taux brut de création
occasionnel qui est deux fois plus important que le taux brut de création pour l’ensemble
du secteur manufacturier.

Au niveau sectoriel, sur un total de dix-huit, les créations et les destructions brutes
d’emplois se concentrent dans quatre branches industrielles qui totalisent, à elles seules,
pour près des trois quarts aux créations comme aux destructions d’emplois. Ces branches
sont les industries agroalimentaires, la confection, le textile et la branche de fabrication
des matériaux de construction.

Par ailleurs, l’analyse de cette concentration par entreprise montre que les créations
et les pertes d'emplois sont plus fréquentes dans un nombre relativement réduit
d'entreprises. En effet, 10% d'entre elles, participent pour près des deux tiers à la création
nette d'emploi. Pratiquement la même proportion des suppressions d’emplois est imputable
au premier décile d’entreprises les plus destructrices d’emplois.

Concernant la qualité des emplois créés, il ressort de l’étude que les entreprises
industrielles à bas-salaire et les entreprises à faible niveau de productivité apparente de
travail ont un taux de croissance nette d'emplois supérieur à celui des entreprises à niveau
élevé de salaire et de productivité. Cette configuration peut être pénalisant pour l’entreprise
et entrave son développement. Cette situation est d’autant plus grave qu’elle se produit
dans un contexte d’ouverture de plus en plus acerbe et où le capital humain joue un rôle
déterminant dans l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise.

Il ressort, Cependant de l’étude que les entreprises exportatrices créent plus


d’emplois que leurs consœurs opérant sur le marché national. Ces performances justifient
le soutien accordé par les pouvoirs publics au secteur exportateur, considéré comme un
levier fondamental pour le développement du tissu industriel.

22
La réallocation d’emplois entre les usines nouvellement créées et celles sortantes
fait apparaître que les start-up ont été à l'origine de plus du quart (28%) des emplois créés.
La contribution de ces nouvelles unités sera renforcée suite à la mise en place de dispositif
pour l’encouragement et l’accompagnement des créations d’entreprises, notamment les
centres régionaux d’investissement, la simplification de procédures administratives, etc.
L’ensemble de ces mesures de soutien permettront aussi de réduire les risques de
fermetures et d’échecs d’entreprises qui engendrent la suppression de 27,8% d’emplois.

Le suivi de la trajectoire des nouveaux emplois créés montre que deux emplois
créés par le secteur industriel sur trois continuent d’exister au-delà d’une année et que seul
un emploi sur deux survit au-delà de deux ans. L’indicateur de persistance a régressé
sensiblement entre 1987 et 2000, passant de 70,7% à 66,5% pour une année et de 57,5% à
52,4% pour deux ans.

Analysé par taille, le taux de création (brute et nette) est beaucoup plus élevé dans
le secteur des petites et moyennes entreprises (PME). En effet, le taux de création nette
d'emploi est de l'ordre de 5,1% pour les petites entreprises (effectif inférieur à 20 salariés)
contre 2,4% pour les grandes entreprises (plus de 200 emplois). Pour les entreprises de
taille intermédiaire le taux varie entre 4,8% pour la tranche d'effectif allant de 20 à 50
personnes et de 2,6% pour la classe d'effectif allant de 100 à 200 travailleurs. Ce constat est
en cohérence avec un grand nombre d’études qui ont mis en évidence l’importance des
PME dans les créations d’emplois.

Pour les entreprises pérennes, les petites et moyennes entreprises ont le même taux
de création brute d’emplois se situant aux alentours de 12%. Quant au taux net, se sont les
moyennes et grandes entreprises qui affichent les taux les plus élevés avec une croissance
nette de près de 3%.

En se basant sur le diagnostic des flux d’emplois dans le secteur industriel et


d’autres investigations qui ont identifiées les entraves au développement du secteur, on se
rend compte de l’urgence de la mise en œuvre de la nouvelle politique élaborée par le
gouvernement qualifiée de ciblée et volontariste. Cette dernière a été construite autour du
développement de nouveaux métiers et produits, de la mobilisation du potentiel non utilisé,
de l’attraction des investissements étrangers et de l’anticipation et l’adaptation aux
changements futurs.

Les métiers considérés comme moteurs de croissance et choisis dans un premiers


temps par l’équipe de l’étude qui a réalisé l’étude sont : l’offshoring, l’industrie de
l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, les produits de mer. Les
retombées, en termes de création d’emplois, de ces activités sont évaluées à près de
400 000 emplois supplémentaires dans un horizon de dix ans.

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Bibliographie

-Steven J.Davis, John C.Haltiwanger, Scott Schuh, "Job creation and destruction",
Massachusetts Institutue of Technology, The MIT Press, 1996.

- Steven J.Davis, John C.Haltiwanger, Scott Schuh, "Gross job flows between plants and
Industry", New England Economic Review, March/April 1999.

-Catherine Armington, Zoltan Acs, " Differences in job growth and persistence in service
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-The New York Times, "The downsizing of America", March 7, 1996.

-L'observateur économique canadien,"Création, revenu et productivité dans le secteur


manufacturier", Novembre 1996.

-Le point sur les perspectives de croissance , " Question fréquemment posées à propos des
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-J Baldwin, G picot, "Les créations d'emplois par les petits producteurs du secteur
manufacturier canadien", numéro 70, Novembre 1994.

-J Baldwin, G picot, R Dupuy "La part des nouveaux emplois créés au Canada par les
petites entreprises est-elle disproportionnée ? réévaluation des faits ", numéro 71,
Novembre 1994.

-Perspectives économiques, "Revue électronique de l'agence d'information des Etats-


Unis", Volume 3, numéro 1, Février 1998.

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