HGG quinzaine 1- D.

Boissarie #2016 Lycée Sainte-Geneviève

Tableaux géopolitiques du monde : 1913, 1939, 1945

Repères chronologiques

1860 : Traité de commerce franco-anglais, dit de Cobden-Chevalier (libre-échange)

1868 : Début de l’ère Meiji au Japon (modernisation économique et politique)
1882 : L’Italie rejoint l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie pour former la Triple Alliance ou
Triplice
1889 : Création de la Deuxième Internationale socialiste
1892 : Tarif Méline (France)
1894 : Alliance franco-russe
1904 : Entente cordiale signée entre la France et l’Angleterre
1905 : Troubles révolutionnaires en Russie
1907 : Triple Entente entre la France, l’Angleterre et la Russie
1912-1913 : Guerres balkaniques
1914 : Assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Début de la IGM

1919 (28 juin) : Traité de Versailles

1920 : Fondation de la SDN
1922 : Tarif Fordney McCumber (USA), Conférence de Gênes
1924 : Plan Dawes
1928 : Pacte Briand-Kellog, tarif Kircher (France)
1929 : Plan Young, et krach de Wall Street le 24 octobre
1930 : Tarif Hawley-Smoot (USA)
1931 : Début de l’occupation de la Mandchourie par le Japon, moratoire Hoover
1932 : Import Duties Act, accords d’Ottawa (RU), et conférence de Lausanne
1933 : Début du IIIe Reich, le Japon et l’Allemagne quittent la SDN, conférence de Londres
1935 : Lois de Nuremberg
1936 : Remilitarisation de la Rhénanie
1937 : L’Italie quitte la SDN, début de la guerre Chine-Japon, loi « cash and carry » (USA)
1938 (mars) : Anschluss et annexion des Sudètes, puis accords de Münich (septembre)
1939 : Pacte de non-agression germano-soviétique

1941 : Charte de l’Atlantique

1944 : Accords de Bretton Woods et conférence de Dumbarton Oaks
1945 : Conférence de Yalta (février), et de Postdam (juillet), création de l’ONU (octobre,
conférence de San Francisco), début du jugement des criminels de guerre à Nuremberg
1947 : Début du plan Marshall, doctrine Truman, GATT
1949 : Naissance de l’OTAN

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1913

1) Part des principales puissances dans la production industrielle mondiale (en % du total
mondial pour chaque période)

1870 1896-1900 1913

Royaume-Uni 31,8 19,5 14
Allemagne 13,2 16,6 15,7
France 10,3 7,1 6,4
Etats-Unis 23,3 30,1 35,8

2) Les grandes puissances mondiales en 1913

Royaume-Uni France Russie Allemagne Etats-Unis Japon
Population (million d’hab.) 46 39 170 67 100 52
Population des colonies 450 50 14
(million d’hab.)
Part de la production 14 6,4 5,5 15,7 35,8 1,2
industrielle mondiale (%)
Production d’acier 8 2,8 4,9 13,8 31,8 0,3
(million de t.)
Part des exportations 13,3 6,9 4,1 12,5 12,8 1,6
mondiales (en %)
Flotte marchande (en 18,7 2,2 1 5,1 2,9
millions de tonneaux de
jauge brute (Mtjb))
Avoirs extérieurs (en % du 40,9 20,4 13,2 8
total mondial)
Régime politique Monarchie République Empire Empire semi- République Empire semi-
parlementaire autoritaire autoritaire autoritaire
Dirigeant en 1913 George V R. Poincaré Nicolas II Guillaume II W. Wilson Yoshihito

3) Théories et lexique

Adam Smith et la théorie des avantages absolus (1776, La Richesse des Nations)
Quand les avantages sont "absolus", un pays X fabrique le bien A avec moins de travail que
ne le ferait le pays Y, alors que le pays Y fabrique le bien B avec moins de travail que le pays
X. On comprend facilement que X et Y ont intérêt à se spécialiser chacun dans la fabrication
d'un seul des deux produits et à s'échanger leur production.

David Ricardo et la théorie des avantages comparatifs (1817)

La théorie des avantages comparatifs a été développée pour montrer que tous les pays
gagnaient à échanger librement leurs marchandises, leurs facteurs de production (capital et
travail) étant immobilisées à l'intérieur de leurs frontières.
Ricardo montre que même si le pays X fabrique A et B avec plus de travail que le pays Y, les
deux pays ont intérêt à se spécialiser et à échanger leur production, X dans le produit où il a
le plus faible désavantage, Y dans le produit où il a le plus grand avantage. Les pays doivent
donc "comparer" leurs avantages (ou désavantages) respectifs, d'où le nom de la loi. Les
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avantages comparatifs sont les avantages que tel ou tel pays peut mettre en avant et exploiter
dans l'échange international, justement dans la mesure où les autres pays ne les possèdent pas
ou les possèdent à un moindre degré.
Pour Ricardo, puisque tous les pays gagnent à l'échange international et à la spécialisation
qui va avec, il faut absolument agir pour imposer partout le libre-échange.

Friedrich List et le protectionnisme éducateur (1840)

Economiste allemand, Friedrich List est surtout connu pour ses théories sur le commerce
international, opposées à celles de Smith et de Ricardo. Selon lui, le libre-échange a tendance
à perpétuer la domination des nations qui ont su se lancer en premier dans une industrie
porteuse. Il préconise donc l’utilisation des droits de douane pour favoriser l’éclosion
d’industries nationales compétitives. Il défend ainsi la thèse du protectionnisme éducateur, qui
consiste pour un Etat à protéger, pour un temps, les industries jeunes et fragiles.

Libre-échange : Libre circulation par-dessus les frontières nationales des marchandises

(biens et services), des capitaux, de la monnaie et des hommes. Le libre-échange se réalise
peu à peu. Le "libre-échange" peut renvoyer à deux aspects :
-la doctrine économique qui recommande la libre circulation par-dessus les frontières
nationales des marchandises (biens et services), des capitaux, de la monnaie et des hommes.
-la situation économique modèle, c'est-à -dire la libre circulation totale. On parle alors de la
réalisation effective du libre-échange, qui s'obtient par exemple par l'abaissement progressif
des droits de douane. Dans ce cas, le libre-échange est un objectif à atteindre puisqu'il n'est
encore nulle part complètement réalisé.
Pour désigner ce processus de réalisation progressive du libre-échange, on parle souvent de
libéralisation des échanges (Attention ! pas "libération", ce n'est pas pareil). Un pays n’est pas
fondamentalement libre-échangiste ou protectionniste. La plupart des pays sont les deux à la
fois en fonction de leurs intérêts.

Protectionnisme : Doctrine économique et, surtout, politique qui recommande de limiter

l'entrée des produits (biens et services) et/ou des capitaux en provenance de l'étranger sur le
territoire national par des moyens divers. L'objectif est toujours de protéger les acteurs
économiques nationaux de la concurrence étrangère, soit que l'on espère ainsi encourager la
production nationale et protéger ainsi l'emploi, soit que l'on affirme vouloir conserver un haut
niveau de protection sociale (ce qui contribue à l'élévation des prix et donc à une moindre
compétitivité), soit qu'il s'agisse de productions qualifiées de "sensibles" pour lesquelles on
veut conserver une indépendance nationale.
Un ensemble de pratiques résulte de cette doctrine :
Le protectionnisme peut être avoué, apparent, ou rampant, c'est à dire plus ou moins caché. Il
peut ne concerner que certains produits ou être généralisé. Les mesures protectionnistes
peuvent être financières (droits de douane plus ou moins élevés), radicales (interdiction totale
de l'importation de tel ou tel produit ou contingentement, c'est à dire limitation quantitative),
ou indirectes (établissement de normes pour l'entrée de certains produits, subventions aux
produits nationaux, campagne de soutien aux produits nationaux, du genre "achetez français",
etc.).
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