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Collection | Références
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Échantillonnage des sédiments
marins et fluviaux
Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoire
Synthèse documentaire et recommandations
Collection | Références
Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement - www.cerema.fr
Cerema Eau, mer et fleuves - 134, rue de Beauvais CS 60039 - 60280 Margny-lès-Compiègne - Tél. : +33 (0)3 44 92 60 00
Siège social : Cité des Mobilités - 25, avenue François Mitterrand - CS 92 803 - F-69674 Bron Cedex - Tél. : +33 (0)4 72 14 30 30
Avant-propos
Chaque année en France, le dragage des sédiments marins et fluviaux génère de l'ordre de 40 millions de tonnes de matières
sèches. Sur ce total, le volume des sédiments gérés à terre est estimé à 4 millions de tonnes. Il constitue potentiellement un
moyen de préserver les ressources naturelles en offrant un gisement pour l'élaboration de matériaux recyclés.
En vu de ce recyclage, les sédiments doivent être correctement caractérisés, ce qui implique de disposer d'un échantillonnage
performant.
L'objectif du présent guide est de fournir une méthodologie opérationnelle de mise en œuvre d'un plan d'échantillonnage de
sédiments marins ou fluviaux, adaptés à des sites en eau ou des terrains de dépôt, dans un objectif de valorisation matière des
sédiments. Ce guide a été élaboré en tenant compte des retours d'expérience et des pratiques actuelles de réalisation d'un plan
d'échantillonnage de sédiments de dragage en France et à l'étranger. Il est à destination des gestionnaires de sites maritimes et
fluviaux. Il propose des recommandations pour l'organisation des prélèvements et de l'échantillonnage en fonction des contextes
opérationnels afin de garantir la bonne représentativité du gisement de sédiments lors d'analyses physico-chimiques et d'essai
de comportement.
Ce guide est notamment à articuler avec le guide relatif à la valorisation de matériaux alternatifs en technique routière, dans des
conditions environnementales maîtrisées : acceptabilité environnementale des sédiments en technique routière.
Ce guide d'échantillonnage a été élaboré par le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et
l'aménagement (Cerema) dans le cadre d'un groupe de travail ouvert aux acteurs de la filière regroupant des producteurs de sédi-
ments de dragage (VNF, CNR et EDF) et des établissements intervenant sur la gestion des sédiments (École des Mines de Douai,
CD2E, BRGM et INERIS). Il a été validé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES).
Marc Mortureux
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 3
Synthèse documentaire et recommandations
L’ouvrage est une œuvre collective réalisée sous la direction du Cerema.
4 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Sommaire
1. Plan d’échantillonnage 11
1.1 Stratégie d’échantillonnage 11
1.1.1 Zonage a priori 11
1.1.2 Implantation des prélèvements 15
1.2 Techniques de prélèvement 29
1.3 Logigramme de plans d’échantillonnage 32
2.1.3 Conservation 37
3. Références bibliographiques 41
3.1 Rapports 41
3.2 Normes 42
4. Fiches de recommandations 43
Fiche 1 : Réalisation d'un plan d'échantillonnage 45
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 5
Synthèse documentaire et recommandations
Index des tableaux
Tableau 2 : Données exploitées dans le cadre d’un plan d’échantillonnage pour la caractérisation des sédiments 14
(Environnement Canada, 2002)
Tableau 4 : Types de prélèvements et échantillon obtenu en fonction du projet de dragage (CTNGS, 2001) 16
Tableau 7 : Nombre d'échantillons à mettre en œuvre selon les instructions techniques de la circulaire n°2000-62 24
du 14 juin 2000 relative aux conditions d’utilisation du référentiel de qualité des sédiments marins ou
estuariens présents en milieu naturel ou portuaire
Tableau 8 : Protocole d’échantillonnage pour les différents secteurs gérés par le GPMR 25
Tableau 9 : Nombre d’échantillons à prélever en fonction du volume de terres polluées excavées pour des lots 28
de qualité similaire (Coussy et al., 2013)
Tableau 12 : Analyses spécifiques, en fonction du contexte, à réaliser sur les échantillons (CTNGS, 2001) 39
6 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Index des illustrations
Illustration 1 : Stratégie de prélèvement en fonction des milieux (linéaire ou non linéaire) (CTNGS, 2001) 17
Illustration 3 : É chantillonnage en zone intermédiaire pour un linéaire de 500 m (Cerema, 2014 - © IGN BD Ortho, 2015, 20
2016)
Illustration 5 : S
ecteur d’accumulation préférentielle de sédiments au niveau d’une confluence (Cerema, 2014 - © IGN 21
BD Ortho, 2014)
Illustration 6 : Échantillonnage d’un dépôt stratifié de sédiments au niveau d’une confluence (Cerema, 2014) 22
Illustration 7 : Échantillonnage au niveau d’un atterrissement de 700 m de long situé dans une zone intermédiaire 22
(Cerema, 2014 - © IGN BD Ortho, 2015)
Illustration 8 : Échantillonnage d’un dépôt stratifié de sédiments au niveau d’un atterrissement (Cerema, 2014) 23
Illustration 16 : Logigramme pour un diagnostic initial de la caractérisation des sédiments (CTNGS, 2001) 34
Illustration 18 : Protocole de caractérisation des effets écotoxiques des sédiments (VNF, 2008) 40
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 7
Synthèse documentaire et recommandations
Résumé
L’objectif de ce document est de fournir aux gestionnaires de sites maritimes ou fluviaux, des recommandations sur l’échantillon-
nage des sédiments afin de garantir la bonne représentativité des sédiments à caractériser.
L’analyse de la bibliographie et la prise en compte des retours d’expérience, en France et à l’étranger, des opérations de dragage
de sédiments, ont amené à proposer une méthodologie de mise en œuvre d’un plan d’échantillonnage.
Le document présente également les fiches de recommandations à l’attention des gestionnaires de sites maritimes ou fluviaux
pour leur permettre de mettre en œuvre un plan d’échantillonnage opérationnel.
Quatre fiches sont proposées :
1. Réalisation d’un plan d’échantillonnage ;
2. Réalisation d’un zonage ;
3. Réalisation des échantillons ;
4. Exemple de fiche d'échantillon.
Ces recommandations du ministère en charge de l’environnement sont reprises par le groupe de travail responsable de l’élaboration
de la doctrine en matière de valorisation terrestre de sédiments en technique routière.
8 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Introduction
Les matériaux traités dans ce document sont des sédiments que l’on trouve aussi bien dans le domaine maritime que fluvial. Ils
sont transportés par l’eau ou le vent et se déposent en strates successives au niveau des berges ou dans les méandres d’un cours
d’eau, au fond d’un lac ou d’un barrage, à l’embouchure d’un fleuve ou le long des côtes. Les opérations de dragage de ces sédi-
ments sont de plus en plus courantes que ce soit pour garantir le tirant d’eau nécessaire à la navigation, pour lutter contre les
inondations ou pour gérer l’érosion du littoral (zone de dégraissement, engraissement de plage).
Le CTNGS1 précise que les sédiments ont une origine exogène. Ils sont d’origine naturelle (érosion des sols, décomposition de
matières végétales, squelettes d’organismes) ou anthropique (apports de matières en suspension, de matières organiques, de
nutriments ou de micropolluants agricoles, domestiques ou industriels) et proviennent du ruissellement, des fleuves, des effluents
et de l’atmosphère. Ainsi, la qualité des sédiments est affectée par les contextes géologiques et géo-morphologique du bassin
versant d’origine ainsi que par les activités anthropiques.
CAP Sédiments2 définit dans son glossaire un sédiment comme un milieu complexe et hétérogène constitué jusqu’à 80 % d’eau,
de matériaux inorganiques et organiques dont des composés d’origines anthropiques.
Les sédiments sont constitués :
• d'éléments chimiques qualifiés de majeurs (principalement le silicium, le calcium, l’aluminium, le potassium, le fer et le
magnésium) et dont les teneurs sont notamment liées à la nature géochimique du sédiment (par exemple : qui dépendent
de la nature de la roche mère),
• de nutriments (notamment le carbone organique, les sulfates, l’azote et le phosphore),
• d'éléments métalliques présents, naturellement ou non, à l’état de traces (principalement le chrome, le cuivre, le mer-
cure, le nickel, le plomb et le zinc),
• de composés organiques tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les polychlorobiphényles (PCB) et
les composés phytosanitaires.
L’enquête dragage 2011 (Cerema, 2015) présente la synthèse des dragages réalisés dans le domaine maritime. La quantité de
matière sèche draguée en France, outre-mer compris (hors Guyane), représentait un total de 21,15 millions de tonnes. Les sept
Grands Ports Maritimes (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Marseille) comptabilisaient à eux seuls 86 %
du total. Si le gisement marin représente la part la plus importante des sédiments dragués, ceux-ci sont préférentiellement cla-
pés en mer.
Dans le domaine fluvial, les volumes dragués sont moindres, mais leur destination finale est régulièrement le milieu terrestre.
Ainsi, actuellement les volumes gérés à terre de sédiments maritimes et fluviaux sont du même ordre de grandeur. Pour le
domaine public, la moyenne annuelle des sédiments gérés à terre est de 1,2 millions de m3/an en milieu fluvial3 et 0,7 million
de m3/an en milieu maritime4.
Par ailleurs, la Directive Cadre sur l’Eau5 (2000) fixe les échéances de l’atteinte du bon état des masses d’eau. Le bon état des
masses d’eau superficielles se détermine avec l’état écologique et l’état chimique. L’état écologique d’une masse d’eau s’appré-
cie à l’aide de différents éléments de qualité : biologiques, physico-chimiques et hydromorphologiques. Selon l’arrêté6 du 25 jan-
vier 2010, les conditions morphologiques à prendre en compte sont :
• la variation de la profondeur et de la largeur de la rivière ou du lac ;
• la structure et le substrat du lit ou de la côte ;
• la structure de la rive ou de la zone intertidale7.
1 Comité Technique National sur la Gestion des Sédiments : il a été mis en place par le ministère de l’Environnement le 7 juin 1999. Il est présidé par la direction
de l’eau et regroupe l’ensemble des représentants des acteurs concernés.
2 Le projet CAP Sédiments a pour objectif de capitaliser les principaux travaux de recherches réalisés depuis le début des années 2000 à toute fin de répondre à
la problématique de la gestion à terre des sédiments contaminés.
3 Moyenne annuelle sur la période 2006-2010. Historique national des dragages du domaine public fluvial navigable (Cerema, 2018)
4 Moyenne annuelle sur la période 2011-2014 (rechargement de plage pris en compte). Bilan des enquêtes menées par le Cerema, Eau, mer et fleuves.
5 La directive du 23 octobre 2000 adoptée par le Conseil et par le Parlement européen définit un cadre pour la gestion et la protection des eaux en demandant
de veiller à la non-dégradation de la qualité des eaux.
6 Arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface
pris en application des articles R.212-10, R.212-11 et R.212-18 du code de l’environnement.
7 La zone intertidale est déterminée par la zone allant du niveau des basses marées au niveau des hautes marées.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 9
Synthèse documentaire et recommandations
Ainsi, des dragages environnementaux supplémentaires sont susceptibles d’être mis en œuvre pour l’atteinte du bon état des
masses d’eau et engendrer une augmentation du volume des sédiments dragués.
Dans tous les cas, la mise en place d’une opération de dragage (avec notamment le choix de l’outil, le volume, la fréquence)
dépend étroitement des configurations du milieu et des objectifs des dragages (par exemple : entretien, approfondissement,
extraction de matériaux). La bonne gestion des sédiments passe par une connaissance qualitative et quantitative des dépôts au
sein des systèmes aquatiques.
L’objectif de ce document est de fournir aux gestionnaires de sites maritimes ou fluviaux, des recommandations pour l’élabora-
tion d’un plan d’échantillonnage des sédiments. La définition des termes techniques employés dans ce document sont conformes
avec les normes ISO 11074, ISO 10381-8 et NF EN 14899. Les recommandations concernent les sédiments extraits des sites en
eau ou des terrains de dépôt existants avec un objectif d’une valorisation en génie civil.
Il est à noter que les méthodologies d’échantillonnage liées aux pollutions accidentelles ne sont pas traitées dans ce document.
Également, ne s’agissant pas de sédiments de dragage, ces méthodologies ne s’appliquent pas aux matériaux excavés lors de
l’élargissement des voies d’eau.
De manière plus détaillée, le premier chapitre présente le plan d’échantillonnage qui comprend :
1. La stratégie d’échantillonnage, composée de :
• la mise en place d’un zonage a priori du site à draguer. Le zonage est réalisé en fonction de la qualité des sédiments, une
quantité estimée d’après le niveau de connaissance et le contexte du site ;
• l’implantation des prélèvements. Cette étape définit leurs localisations verticale et horizontale sur le site à draguer et fixe
le nombre de prélèvements à mettre en œuvre pour l’obtention d’un échantillon représentatif. Cette étape est directe-
ment déduite du zonage.
2. L'analyse de la technique de prélèvement qui permet d’orienter un choix sur le matériel à mettre en œuvre pour récupérer
les sédiments à caractériser.
Le deuxième chapitre présente les modalités pratiques de mise en œuvre d’une stratégie d’analyses. Elle est décomposée en
trois étapes :
1. La préparation, le conditionnement et la conservation des échantillons ;
2. Le pré-traitement au laboratoire ;
3. Le protocole d’analyse qui fixe les types d’analyses à mettre en œuvre en fonction du contexte rencontré et des para-
mètres à étudier.
Le document se termine par les recommandations méthodologiques pour la préparation d'une opération de dragage avec la valo-
risation matière des sédiments extraits. Cette partie du guide présente les quatre fiches opérationnelles pour :
1. Réaliser un plan d’échantillonnage ;
2. Réaliser un zonage ;
3. Constituer des échantillons représentatifs ;
4. Produire une fiche d'échantillon.
Ces fiches constituent les recommandations du ministère en charge de l’environnement et, à ce titre, sont reprises par le groupe
de travail en charge de l’élaboration de la doctrine en matière de valorisation terrestre de sédiments.
10 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
1. Plan d’échantillonnage
Pour valoriser les sédiments, les gestionnaires doivent les caractériser (aspect quantitatifs et qualitatifs). Pour cela, ils mettent en
place un plan d'échantillonnage. Le plan d'échantillonnage est une procédure déterminée à l’avance pour sélectionner, prendre,
conserver, transporter et préparer les quantités prélevées dans une population, pour constituer un échantillon (NF EN 14899).
La conception du plan d'échantillonnage doit prévoir la prise en compte et la formulation de la stratégie d'échantillonnage. Ce
point est fondamental, car la stratégie doit garantir que les échantillons prélevés sont représentatifs. Deux points doivent donc
être pris en considération lors de la formulation du plan d'échantillonnage : (1) la stratégie d'échantillonnage et (2) les techniques
d'échantillonnage (NF ISO 10381-8).
La stratégie d’échantillonnage précise le nombre et l’implantation des points de prélèvements en prenant notamment en compte
la localisation, la nature et l’épaisseur des sédiments déposés. Elle doit permettre de définir les densités de prélèvement et les
méthodes d’investigation correctement dimensionnées et adaptées aux objectifs de l’échantillonnage : suivi qualitatif des sédi-
ments, étude préliminaire à un dragage environnemental ou un dragage d’entretien, approfondissement du chenal (RECORD, 2006).
De part leur genèse, les dépôts sédimentaires sont rarement homogènes. La stratégie d’échantillonnage devra donc débuter par
une phase préliminaire de connaissance des sédiments à partir des caractéristiques du bassin versant et de la géomorphologie
du secteur à caractériser (par exemple : données historiques, bathymétrie, résultats quantitatifs et qualitatifs des investigations
antérieures). Cette étape permet d’obtenir un zonage a priori de la qualité des sédiments.
Parmi les documents étudiés, cinq abordent une méthodologie de zonage des secteurs qui doivent être dragués (CETMEF, 2011 ;
VNF, 2014 ; Cerema, 2014 ; USACE, 2013 et Environnement Canada, 2002).
Pour caractériser la qualité des sédiments, le CETMEF (2011) propose une démarche au niveau du bassin d’alimentation du site
de dragage qui s’appuie sur :
• l’inventaire qualitatif des campagnes de dragage antérieures ;
• le recensement des rejets d’entreprises dans le cours d’eau, des secteurs de charges polluantes connues et des secteurs
sans risque ;
• la cartographie des sites potentiellement pollués du fait de la proximité d’activités à risques, passées ou actuelles (par
exemple : les industries, les mines).
Le guide dragage de VNF (2014) présente une classification suivant un contexte rural ou urbain pour les cours d’eau ou les canaux
à draguer.
Le cadre régional relatif à la gestion à terre des sédiments de dragage de cours d’eau et de retenues de barrage réalisé pour le
compte de la DREAL Rhône-Alpes (Cerema, 2014) s’appuie sur une démarche de type CETMEF pour délimiter un zonage en fonc-
tion de la qualité potentielle des sédiments.
La proposition s’appuie sur trois types de zones.
• Les cours d’eau classés en zone 1 sont localisés dans des territoires de montagne, en tête de bassin versant sans aucune
activité anthropique actuelle ou ancienne identifiée. L’urbanisation est peu dense ou parsemée, et aucun accident pou-
vant entraîner une contamination des cours d’eau n’a été recensé (par exemple : industries, rejets, dépôts de déchets,
infrastructures de transport fréquentées). La qualité des sédiments retranscrit le fond géochimique du bassin versant.
• Les cours d’eau classés en zone 3 présentent des sédiments susceptibles d’être impactés par des rejets d’installations
classées pour la protection de l’environnement (ICPE) identifiées dans la base de données RSDE ICPE, gérée par la DREAL.
Dès qu’une ICPE de la base de données RSDE ICPE est à moins de 5 000 mètres d’un cours d’eau, le cours d’eau situé en
aval est classé en zone 3.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 11
Synthèse documentaire et recommandations
• Les cours d’eau intermédiaires entre les zones 1 et 3 sont classés en zone 2. Les sédiments provenant de ces cours d’eau
sont susceptibles d’être contaminés par des activités anthropiques. L’identification d’un site dans la base de données
BASOL8 à moins de 500 mètres du cours d’eau ou d’une station d’épuration urbaine dans la base de données RSDE STEU,
correspondant au rejet des eaux traitées, entraîne le classement du cours d’eau en zone 2 en aval.
Le zonage peut être ensuite affiné pour tenir compte de la pollution des sols et des rejets de STEP dans l'environnement du sec-
teur à draguer.
Le Cerema (2014) précise que le zonage peut être adapté en fonction de la qualité mesurée des sédiments. Cette qualité passe
par un calcul d’indice de contamination QSm. Cet indice englobe l’ensemble des paramètres de l’arrêté du 9 août 20069 modi-
fié. Cette méthode mise en place par VNF à partir de 2004, s’inspire des travaux réalisés dans le cadre d’une étude menée par le
CETMEF (aujourd’hui Cerema Emf), l’ENTPE, le Cémagref (aujourd’hui Irstea) et VNF.
n
Ci Ci : concentration d’un élément i dans les sédiments
Si Si : v aleur seuil de l’élément i selon l’arrêté modifié du 9 août 2006
i=1 n : nombre de substances mesurées
QSm =
n
• un QSm supérieur à 0,5 indique que les sédiments présentent un risque potentiel. Cet indice prend en compte les éléments i
de l’arrêté du 9 août 2006, à savoir, les métaux et assimilés (arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc),
les PCB indicateurs (congénères 28, 52, 101, 118, 138, 153 et 180) et les 16 hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
De la même manière, la méthodologie du Cerema (2014) reprend la valeur de contamination des sédiments aux PCB déterminée
dans le cadre du plan d’action du bassin Rhône-Méditerranée (SDAGE Rhône-Méditerranée, 2013). Une teneur en contenu total
supérieure à 60 µg/kg pour les PCB classe les sédiments en zone 3.
Ainsi les zonages, tels que décrits dans la méthode du Cerema (2014) sont évolutifs : chaque nouvelle étude ou analyse qualita-
tive des sédiments est reportée sur la cartographie et permet d’ajuster ou de modifier les limites de zones.
Un travail de zonage a aussi été décliné à l’étranger avec le programme inter-agence de gestion des sédiments de dragage pour
l’État de Washington (USACE, 2013). La méthode développée dans le manuel de l’utilisateur s’appuie sur une échelle à quatre
niveaux de risque de pollution basée sur l’analyse des données disponibles (historique du site, données physico-chimiques et bio-
logiques) et des sources de pollution potentielle (type, nombre, proximité). Les quatre niveaux de risque sont présentés dans le
tableau 1. La méthode proposée est déclinée quelle que soit la localisation des sites de dragage (domaines fluvial et maritime).
La détermination du niveau de risque est basée sur le recueil de données quantitatives et qualitatives qui prennent en compte :
• une cartographie du site présentant le système d’assainissement (par exemple : l’évacuation des eaux pluviales, les sor-
ties d’égout) et les sites aquatiques spécifiques (zostère marine, marécages) ;
• l’activité et les usages des sites ;
• les procédés industriels sur le site de dragage ou à proximité et les substances dangereuses utilisées ou générées,
• les données sur les embouchures (type, volume, données NPDES10) ;
• les déversements connus ;
• l’historique des différents propriétaires des sites et de l’usage ;
• l’usage des sites voisins principalement à l’amont hydraulique ;
• les secteurs pouvant modifier la circulation des contaminants (par exemple : les remous liés aux hélices, le trafic des ferries) ;
• les résultats d’analyse d’échantillonnages précédents.
12 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Ces données sont accessibles aux travers de différentes sources d’information :
• les photographies aériennes,
• les cartographies immobilières et d’assurance incendie,
• les cartes topographiques, hydrogéologiques, pédologiques, les zonages environnementaux,
• les bases de données, les fichiers, les archives fédérales et des États,
• l’occupation du sol,
• l’enquête de terrain auprès des propriétaires, des responsables/directeurs, des employés,
• les atlas cartographiques existants.
Tableau 1
Critères de classification des niveaux de risque (USACE, 2013).
Le guide d’échantillonnage des sédiments du Saint Laurent (Environnement Canada, 2002), propose une méthode qui s’appuie
sur une revue détaillée des données disponibles et des campagnes d’investigation pour établir un plan d’échantillonnage.
La revue des données disponibles, phase préliminaire au plan d’échantillonnage, consiste à collecter, analyser et compiler les don-
nées historiques, physiques et chimiques relatives au site (tableau 2).
En l’absence de données et d’informations disponibles, il est mis en avant la possibilité de réaliser une phase préalable de recon-
naissance sur le terrain pour la localisation des secteurs de contamination afin de finaliser le plan d’échantillonnage.
Cette phase doit permettre :
• de collecter des informations auprès des clients ou personnes ressources au sujet des activités qui ont eu lieu sur le site d’étude,
• d’obtenir des observations sur les courants existants au niveau du site d’étude, la profondeur et le type de sédiments,
• d’inspecter les lieux, prendre des photographies, identifier les voies d’accès et les emplacements potentiels pour les prélèvements,
• d’élaborer un système hydro-sédimentologique par la reconnaissance sur le terrain.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 13
Synthèse documentaire et recommandations
Tableau 2
Données exploitées dans le cadre d’un plan d’échantillonnage pour la caractérisation des sédiments (Environnement Canada, 2002).
1 – programme de dragage
• superficie
• profondeur visée
• volume dragué (considérant les pentes latérales)
• méthode de dragage
Cette approche est particulièrement adaptée au contexte spécifique du Saint-Laurent soumis à de très fortes pressions et enjeux.
14 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Le tableau 3 présente une synthèse des différentes méthodes de zonage.
Tableau 3
Comparaison des méthodes de zonage a priori.
Cerema Cours d’eau et Analyse historique de la qualité des Trois zones en fonction de
retenues de barrage sédiments. la qualité des sédiments
Exploitation des bases de données : RSDE Cartographie évolutive en
ICPE, RSDE STEU et BASOL, et des études fonction des données
bibliographiques
USACE Fluviaux Recueil exhaustif des données relatives Quatre niveaux de risque
et maritimes au site et à la présence de source de de pollution
pollution potentielle
Dans le présent document, les termes « prélèvement » et « échantillon » sont utilisés selon les définitions issues de la norme NF
EN 14899 « Caractérisation des déchets, procédure cadre pour l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’échantillonnage » :
• prélèvement : quantité de matériau prélevé en une seule opération à l’aide d’un dispositif de prélèvement, qui n’est pas
analysée/étudiée comme une entité unique mais qui est mélangée à d’autres prélèvements pour constituer un échan-
tillon. Lorsque la fraction d’échantillonnage prélevée en une seule opération d’un dispositif de prélèvement est analysée
individuellement, le matériau résultant est appelé échantillon ;
• échantillon : quantité de matériau prélevé dans un volume plus important de matériau et dont les caractéristiques sont
considérées représentatives du matériau.
L’arrêté ministériel11 du 30 mai 2008 indique que les échantillons de sédiments doivent être représentatifs du contexte local. En
particulier, leur nombre et les modalités d’obtention doivent être cohérents avec la surface concernée, la nature granulométrique
et physico-chimique du sédiment.
Dans l’étude du Cerema (2014), la localisation géographique des prélèvements découle de la phase de zonage a priori. Elle est
fonction de la typologie des sédiments (homogénéité, épaisseur, volume). Les prélèvements sont réalisés en fonction de la nature
des sédiments dragués avec un prélèvement minimum tous les mètres. Le nombre de prélèvements pris en compte pour la réali-
sation d’un échantillon est fonction du volume et de la configuration en profondeur du cours d’eau (linéaire, atterrissement, plan
d’eau et retenue de barrage).
11 Arrêté du 30 mai 2008 fixant les prescriptions générales applicables aux opérations d’entretien de cours d’eau ou canaux soumis à autorisation ou à déclaration
en application des articles L.214-1 à L. 214-6 du code de l’environnement et relevant de la rubrique 3.2.1.0 de la nomenclature annexée au tableau de l’article
R.214-1 du code de l’environnement.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 15
Synthèse documentaire et recommandations
En prenant en compte le zonage a priori, le CTNGS (2001) propose trois types de prélèvements présentés dans le tableau 4.
Tableau 4
Types de prélèvements et échantillon obtenu en fonction du projet de dragage (CTNGS, 2001).
Les mêmes méthodes de prélevements et de constitution des échantillons sont utilisées par VNF (2014) :
• échantillonnage ponctuel moyen au droit des zones prédéfinies comme ayant des sédiments de mauvaise qualité ;
• échantillonnage ponctuel moyen de façon aléatoire pour les zones de milieux homogènes et où les sédiments ne pré-
sentent pas a priori une mauvaise qualité ;
• échantillonnage composite suivant un maillage pour les zones de milieux hétérogènes et où les sédiments ne présentent
pas a priori une mauvaise qualité.
Selon Schiavone et Coquery (2011), l’implantation des prélèvements doit garantir la bonne représentativité de l’échantillon par
rapport à l’environnement originel. Les auteurs précisent qu’afin d’obtenir un échantillon représentatif du site, plusieurs points
doivent être prélevés pour constituer un échantillon. Elles recommandent ainsi un minimum de trois points de prélèvement.
Cela permet également d’obtenir un volume de sédiments suffisant pour garantir la faisabilité des analyses physico-chimiques.
La constitution d’un échantillon par trois prélèvements est également préconisée dans le guide dragage de VNF (2014) et dans
l’étude du Cerema (2014).
Schiavone et Coquery (2011) précisent également qu’il faut s’assurer que les points prélevés présentent des sédiments de même
nature et en quantités équivalentes. Cette représentativité est mentionnée dans la norme ISO 5667-12 (1995) dédiée aux prélè-
vements de boues et de sédiments.
De façon générale (sauf pour des recherches de pollution ou des suivis de qualité), la bibliographie s’accorde pour préciser que le
prélèvement doit être réalisé sur toute l’épaisseur des sédiments à draguer. Cette recommandation est complétée dans l'étude
Cerema (2014) par le fait que chaque strate sédimentaire, caractérisée par les mêmes propriétés organoleptiques et de textures,
devra être prélevée sur toute son épaisseur. Cependant, cette épaisseur dépend de la fréquence d’échantillonnage et du taux de
sédimentation dans le cours d’eau ou le plan d’eau considéré.
Pour les prélèvements, la bibliographie mentionne les grands principes de mise en œuvre d’un plan d’échantillonnage mais ne
présente pas de façon opérationnelle la déclinaison vers l’implantation des points de prélèvement. Le guide méthodologique de
caractérisation des sédiments du CTNGS définit quatre types de stratégie de prélèvement en fonction des milieux (linéaire ou non
linéaire) (Illustration 1).
16 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Illustration 1
Stratégie de prélèvement en fonction des milieux (linéaire ou non linéaire) (ctngs, 2001).
Linéaire Non-Linéaire
La méthode aléatoire :
Elle consiste à effectuer des prélèvements de façon aléatoire sur
l’ensemble de la zone d’étude. Cette méthode implique que la zone
étudiée soit de nature homogène.
La méthode de Jugement :
Cette méthode consiste à effectuer les prélèvements de façon précise
au droit des zones considérées (zone d’accumulation de sédiments,
zones de rejets ou d’arrivée d’un effluent, amont/aval d’un point
particulier,...) déterminées au cours de la phase d'étude préliminaire.
La méthode de maillage :
Cette méthode consiste à répartir les points de prélèvement de façon
régulière et homogène sur l’ensemble de la zone d’étude. La taille de
la maille est définie selon les contraintes techniques et financières propres
à chaque étude. Pour un cours d’eau, le maillage consiste à effectuer
au moins trois prélèvements tous les x mètres : rive gauche, rive droite,
et centre.
Le SDAGE Rhône-Méditerranée (2013) fournit des recommandations relatives aux travaux et opérations impliquant des sédi-
ments aquatiques potentiellement contaminés, notamment par les PCB. Il présente une implantation des prélèvements diffé-
renciée en fonction du milieu fluvial ou maritime. L’implantation est déclinée selon trois méthodes : aléatoire, statistique, ciblée.
L’illustration 2 présente les trois méthodes d’implantation des prélèvements.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 17
Synthèse documentaire et recommandations
ILLUSTRATION 2
Implantation des prélèvements (SDAGE Rhône-Méditerranée,2013).
Méthode statistique
Le guide de l’Agence de l’eau Loire Bretagne (2006) précise que le nombre de prélèvements par site doit être déterminé au cas par
cas en fonction, notamment, de l’étendue du site d’étude, de la répartition et de la nature des substrats, de l’emplacement des rejets
en amont du site de dragage.
18 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
L’implantation et le nombre de prélèvements en fonction des situations du site doivent être définies par le gestionnaire. Les pré-
lèvements doivent être adaptés en fonction des objectifs de l’échantillonnage (entretien, dragage, suivi qualitatif). Néanmoins,
la synthèse des documents bibliographiques avec notamment le cadre relatif à la gestion à terre des sédiments de dragage de
cours d’eau et de retenue de barrage (Cerema, 2014), le guide dragage (VNF, 2014) et le guide relatif au dragage d’entretien des
voies navigables (CETMEF, 2011), met en évidence que lors de la réalisation du prélèvement, une coupe verticale de l’épaisseur
du dépôt dragué doit être effectuée en mentionnant les informations suivantes :
• la localisation du prélèvement ;
• la texture des différentes strates sédimentaires (sables, graviers, etc.) et leur épaisseur ;
• les propriétés organoleptiques des strates sédimentaires (couleur, odeur).
La synthèse bibliographique montre que l’implantation des prélèvements et la constitution des échantillons sont adaptées aux
zonages a priori définis au paragraphe 1.1.1. Ils doivent prendre en compte le contexte du site à prélever, la façon de prélever (en
fonction de l’épaisseur et de la nature du dépôt) et la technique de prélèvement à mettre en place.
Les retours d’expérience pour l’élaboration des opérations de dragage pour les ports maritimes (CETMEF, 2011 ; In Vivo, 2005 ; IDRA
Environnement, 2008 ; REPOM, 2013) et les cours d’eau (Cerema, 2014 ; Environnement Canada, 2002 ; Schiavone et Coquery,
2009 ; SDAGE Rhône-Méditerranée, 2013) permettent de distinguer les :
A. cours d’eau et canaux : linéaires, confluences, atterrissements ;
B. plans d’eau et retenues de barrage ;
C. ports maritimes et fluviaux ;
D. terrains de dépôt.
Section linéaire
Les documents (VNF, 2014 ; CETMEF, 2011 ; Cerema, 2014 ; Schiavone et Coquery, 2011) s’accordent sur la réalisation de l’échantil-
lon avec des prélèvements réalisés suivant un transect de cours d’eau avec au moins un point en rive gauche, un point au centre
et un point rive droite. L’épaisseur de sédiments à prélever varie selon les documents.
Dans le cas d’un cours d’eau, Schiavone et Coquery (2011) précisent que le prélèvement doit être réalisé sur une épaisseur maxi-
male de 5 cm en s’assurant de prélever des sédiments qui ont toujours été immergés. Cette préconisation s’applique à des opéra-
tions d’échantillonnage annuel pour les analyses physico-chimiques de la directive cadre sur l’eau12 et est fonction de la fréquence
d’échantillonnage et du taux de sédimentation.
Les recommandations du CETMEF (2011), mentionnent la réalisation d’un échantillonnage sur toute la hauteur de la couche hori-
zontale, au minimum tous les mètres et systématiquement à chaque variation de dépôt, jusqu’au terrain naturel.
En fonction du type d’étude (plan de gestion, opération de dragage) auquel est rattaché l’échantillonnage, VNF (2014) fait une
distinction dans la mise en œuvre de l’échantillonnage. Le nombre d’échantillons à réaliser sera différent si l’échantillonnage est
réalisé pour le diagnostic initial dans le cadre du plan de gestion ou s’il l’est pour une opération de dragage :
• un maillage large et la réalisation d’un minimum de dix à douze échantillons pour un linéaire de 200 km est réalisé dans
une phase de plan de gestion ;
• à l’échelle de l’opération de dragage, le nombre d’échantillons à former varie suivant le contexte (soit rural soit urbain ou
industriel). Le tableau 5 synthétise, pour les deux contextes retenus par VNF (2014), le nombre d’échantillons proposés
en fonction du volume à draguer.
12. La DCE demande d’améliorer la qualité chimique des eaux notamment vis-à-vis de 41 substances à impact sur la santé humaine et l’environnement.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 19
Synthèse documentaire et recommandations
Tableau 5
Nombre d’échantillons en fonction du contexte (VNF, 2014).
Dragage
Volume 3 échantillons pour les premiers 25 000 m3 5 échantillons pour les premiers 25 000 m3
> 25 000 m3 + 1 échantillon par tranche de 20 000 m3 + 1 échantillon par tranche de 10 000 m3
supplémentaires supplémentaires
Le cadre régional Rhône-Alpes « Gestion à terre des sédiments de dragage de cours d’eau et retenues de barrage » (Cerema,
2014) présente deux possibilités de prélèvement pour réaliser un échantillon représentatif : en fonction du linéaire de cours d’eau
dragué et/ou du volume de sédiments à draguer. Les possibilités de prélèvement, en fonction du zonage a priori, reprises dans
le tableau 6, sont les suivantes :
• en zone a priori non polluée, la stratégie d’échantillonnage dépend uniquement du volume de sédiments dragués. Un
échantillon est réalisé tous les 10 000 m3 de sédiments dragués, arrondi au volume supérieur ;
• pour la zone intermédiaire, un échantillon est réalisé par tranche de 10 000 m3 de sédiments à draguer et tous les 300 m
de linéaire de cours d’eau, arrondi au volume ou linéaire supérieur ;
• pour la zone a priori polluée, la stratégie d’échantillonnage consiste à prélever un échantillon par volume de 5 000 m3
de sédiments dragués et tous les 300 m de linéaire de cours d’eau dragué, arrondi au volume ou linéaire supérieur.
Tableau 6
Nombre d’échantillons sur un linéaire de cours d’eau (Cerema, 2014).
Échantillon 1 échantillon tous les 1 échantillon tous les 1 échantillon tous les
10 000 m3 10 000 m3 et 300 m 5 000 m3 et 300 m
L’illustration 3 présente des exemples de mise en œuvre d’un échantillonnage en fonction du volume de sédiments à draguer.
a) b)
Échantillon 1
Échantillon 1
500 m Échantillon 2
© IGN BD Ortho, 2015, 2016
Échantillon 2
Échantillon 3
Illustration 3
Échantillonnage en zone intermédiaire pour un linéaire de 500 m (Cerema, 2014).
a) Volume de sédiments dragués égal à 5 000 m3
b) Volume de sédiments dragués égal à 25 000 m3
20 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Pour les zones intermédiaires et a priori polluées, la stratégie d’échantillonnage est également adaptée en fonction de l’épais-
seur et de l’hétérogénéité du dépôt de sédiments (Cerema 2014). Cette stratégie s’applique à tous les contextes étudiés : linéaire,
confluence, atterrissements, retenue de barrage. Il s’agit de réaliser :
• pour les dépôts de sédiments homogènes, de même granulométrie et de même couleur, un échantillon par mètre sur
toute l’épaisseur du dépôt de sédiment à draguer ;
• si plusieurs strates sédimentaires sont identifiées sur l’épaisseur du dépôt, un échantillon par strate ;
• un échantillon du sédiment laissé en place.
Épaisseur de sédiments
à draguer (0,9 m)
Échantillon 1 réalisé par 3 prélèvements unitaires Échantillon 2 réalisé par 3 prélévements unitaires
sur la première strate de sédiments sur la seconde strate de sédiments
Illustration 4
Échantillonnage d’un dépôt stratifié de sédiments (Cerema, 2014).
Confluences
Au niveau des confluences, une discontinuité du transit sédimentaire apparaît suite à l’apport de sédiments d’un autre cours d’eau,
créant un secteur d’accumulation préférentielle des sédiments. Le dépôt de sédiments peut être plus ou moins important en fonc-
tion du régime du cours d’eau, notamment lors d’événements exceptionnels (crues).
Le nombre d’échantillons à prélever est fonction du zonage du cours d’eau et du volume estimé de sédiments à draguer (Cerema,
2014). Il est arrondi au volume supérieur :
• pour toute confluence dans une zone a priori non polluée, un échantillon tous les 10 000 m3 est réalisé ;
• pour toute confluence en zone intermédiaire ou a priori polluée, un échantillon tous les 5 000 m3 est réalisé.
Les prélèvements constituant les échantillons sont répartis sur l’ensemble du secteur de dépôt des sédiments à draguer. Au
niveau d’une confluence de deux cours d’eau de zonages différents, la stratégie d’échantillonnage s’applique pour le zonage le
plus pénalisant.
Les illustrations 5 et 6 présentent respectivement la localisation d’un secteur d’accumulation de sédiment au niveau d’une confluence
de cours d’eau et un exemple d’échantillonnage mis en œuvre dans ce contexte.
A
© IGN BD Ortho, 2014
B Illustration 5
Secteur d’accumulation préférentielle de sédiments au niveau d’une
confluence (Cerema, 2014).
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 21
Synthèse documentaire et recommandations
A B
Coupe A-B
EAU
Épaisseur de sédiments
à draguer (0,9 m)
Échantillon 1 réalisé par 3 prélèvements unitaires Échantillon 2 réalisé par 3 prélévements unitaires
sur la première strate de sédiments sur la seconde strate de sédiments
Illustration 6
Échantillonnage d’un dépôt stratifié de sédiments au niveau d’une confluence (Cerema, 2014).
Atterrissements
Les atterrissements se forment préférentiellement sur deux secteurs distincts (Cerema, 2014) :
• en rive convexe ;
• lorsque la vitesse d’écoulement est réduite (bras mort, méandres, îles, ouvrages sur lit mineur).
Le nombre d’échantillons à prélever sera déterminé en fonction du zonage a priori, du volume de sédiments à draguer et/ou de
la longueur de l’atterrissement.
En zone a priori non polluée, la stratégie d’échantillonnage dépend uniquement du volume du dépôt de sédiments à draguer. Un
échantillon sera réalisé tous les 10 000 m3 de sédiments à draguer (le nombre d’échantillons doit être arrondi au volume supérieur).
Pour la zone intermédiaire, deux échantillons sont réalisés tous les 600 m et tous les 5 000 m3 de sédiments dragués : un premier
échantillon est réalisé côté berge sur la longueur de l’atterrissement et un deuxième échantillon est réalisé côté cours d’eau, sur
la longueur de l’atterrissement. Le nombre d’échantillons doit être arrondi au volume ou linéaire supérieur. Une caractérisation
de la qualité des sédiments laissés en place est également nécessaire.
Pour la zone a priori polluée, la stratégie est identique avec un espacement de 300 m entre deux échantillons.
Les illustrations 7 et 8 présentent respectivement la localisation des sites de sédimentation pour un atterrissement et un exemple
d’échantillonnage.
Atterissement
1 à draguer
B
2
70
0m
3
© IGN BD Ortho, 2015
4 secteurs ILLUSTRATION 7
d'échantillonnage Échantillonnage au niveau d’un atterrissement de 700 m de long situé
dans une zone intermédiaire (Cerema, 2014).
22 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
A Coupe A-B B
EAU
Épaisseur de sédiments
à draguer (2 m)
Échantillon 1 réalisé par 3 prélèvements unitaires Échantillon 2 réalisé par 3 prélévements unitaires
sur la première strate de sédiments sur la seconde strate de sédiments
ILLUSTRATION 8
Échantillonnage d’un dépôt stratifié de sédiments au niveau d’un atterrissement (Cerema, 2014).
Le dépôt de sédiments est fortement lié à la forme de la vallée constituant le réservoir, au débit de la rivière et à la nature des
sédiments. La sédimentation qui se produit dans les retenues répond systématiquement à trois phénomènes (SDAGE Rhône-
Méditerranée, 2013) :
• les éléments les plus lourds se déposent en premier du fait de la baisse de la vitesse d’écoulement liée à l’entrée dans
le bassin ;
• les éléments les plus fins vont le plus loin et se déposent au plus près du barrage ;
• les dépôts des sédiments grossiers se déplacent de plus en plus loin dans le bassin (progradation deltaïque).
Le SDAGE Rhône-Méditerranée (2013) précise que l’effort d’échantillonnage est pondéré en fonction du volume de sédiments
considéré et de la période qui a donné lieu à cette accumulation. Le protocole d’échantillonnage prend en compte l’hétérogénéité
des sédiments, leur volume et leur répartition au sein de la retenue. Un découpage de la retenue en zones considérées homo-
gènes en termes d’âge et de nature sédimentaire est proposé.
L’implantation des prélèvements est réalisée selon trois méthodes : aléatoire, statistique ou orientée (Illustration 2). Les prélève-
ments sont réalisés sur toute l’épaisseur concernée au niveau des zones qui seront remises en suspension.
Les dépôts latéraux ne sont pas dans la zone d’influence de l’ouverture des vannes lors d’une chasse. Néanmoins, il est proposé
de ne pas les exclure de l’échantillonnage. Un débit de chasse plus important peut provoquer des effondrements de pans qui
sont entraînés par le courant.
Le nombre de prélèvements et d’échantillons est déterminé en fonction de l’âge de la dernière opération de chasse ou de curage
réalisée.
Le cadre régional Rhône-Alpes (Cerema, 2014) présente la stratégie d’échantillonnage des sédiments d’une retenue de barrage
comme définie par :
• le volume de sédiments à draguer ;
• la dynamique des écoulements.
Un échantillon est constitué tous les 10 000 m3 de sédiments dragués, avec un minimum de trois échantillons répartis sur le sec-
teur à draguer de la façon suivante :
1. un échantillon en amont de la retenue ;
2. un échantillon au plus près du barrage ;
3. un échantillon intermédiaire.
La stratégie d’échantillonnage des sédiments prend également en compte l’écoulement du ou des cours d’eau arrivant à la rete-
nue de barrage : un échantillon est réalisé perpendiculairement au sens d’écoulement des eaux. Une caractérisation de la qualité
des sédiments laissés en place est également nécessaire.
Pour Schiavone et Coquery (2011), le prélèvement dans un plan d’eau doit être réalisé au point de plus grande profondeur afin
de prélever à l’endroit le plus représentatif du site, là où les sédiments sont les moins perturbés. Une bathymétrie doit donc être
réalisée au préalable.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 23
Synthèse documentaire et recommandations
Les recommandations relatives aux travaux et opérations impliquant des sédiments aquatiques potentiellement contaminés (SDAGE
Rhône-Méditerranée, 2013) présentent le cas des dragages en lac selon la même procédure que les atterrissements, détaillés
dans le document du Cerema (2014).
Le tableau 7 présente le nombre d’échantillons à réaliser pour des sédiments marins ou estuariens selon les instructions tech-
niques de la circulaire du 14 juin 200013. La circulaire identifie trois contextes différents :
1. les zones à échanges libres qui sont caractérisées par des échanges importants de masse d’eau dus à de forts courants et/
ou à une agitation importante ;
2. les zones confinées qui sont caractérisées par un faible mouvement des masses d’eau notamment les bassins portuaires fermés ;
3. les ports de plaisance pour lesquels il est tenu compte soit du volume à draguer défini pour les zones confinées, soit du
nombre de bateaux. Le nombre d’échantillons à analyser correspond à la valeur la plus contraignante.
Tableau 7
Nombre d’échantillons à mettre en œuvre selon les instructions techniques de la circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 relative aux
conditions d’utilisation du référentiel de qualité des sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel ou portuaire.
Le REPOM14 présente une méthodologie de réalisation d’un échantillon constitué de prélèvements représentatifs de toutes les
situations rencontrées dans le port : pêche, avitaillement, cale de mise à l’eau, plaisance visiteur, plaisance permanente, chenal
(REPOM, 2015). Ce type de prélèvement permet d’obtenir un échantillon composite.
GEODE (2012), propose la prise en compte de distinctions qui peuvent être réalisées entre :
• les ports estuariens où la sédimentation est très souvent constituée de particules fines (Loire, Gironde) ou de mélange
de sable et de vase15 (Seine) ;
• les chenaux d’accès des ports maritimes où la sédimentation est, la plupart du temps, à dominante sableuse (notam-
ment Le Havre, Dunkerque) ;
• les bassins à flot16 où la sédimentation est liée à la décantation des matières en suspension de granulométrie fine.
Enfin, la Fédération Française des Ports de Plaisance propose dans son guide pour la gestion des opérations de dragage une méthode
qui s’appuie intégralement sur les instructions techniques de l’arrêté interministériel du 14 juin 2000 (In Vivo Environnement,
13. Circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 relative aux conditions d'utilisation du référentiel de qualité des sédiments marins ou estuariens présents en milieu naturel
ou portuaire défini par l'arrêté interministériel.
14. Réseau national de surveillance de la qualité des eaux et des sédiments des ports maritimes.
15. Sédiment meuble, gorgé d’eau à éléments détritiques très fins (sablons, limons, argiles) à colloïdes en grande partie d’origine biologique (bactéries, diatomées,
pollens, humus) à hydroxydes et sulfures de fer (Foucault et al., 2014).
16. Les bassins à flots se situent dans les ports soumis à la marée. Ils sont reliés à l’avant-port par une écluse.
24 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
2005). Le nombre d’échantillons à réaliser est fonction du volume estimé de sédiments en place et des caractéristiques du site à
draguer (confinée, libre, port de plaisance).
Les documents spécifiques aux pratiques actuellement mises en œuvre dans les ports de Brest (IDRA Environnement, 2008), du
Croisic (IDRA Environnement, 2012), de Dunkerque (Mac Farlane et Abriak, 2004) et de Rouen (Egis Eau, 2011) ont pu être exploi-
tés. Pour le Grand Port Maritime de Rouen (GPMR), les documents relatifs aux dragages de la zone d’eau douce de l’estuaire amont
(Egis Eau, 2011) et de l’estuaire aval (Port de Rouen, 2015) ont été analysés.
Ces documents s’appuient sur la déclinaison de la circulaire du 14 juin 2000 qui établit les instructions techniques portant sur le
prélèvement et l’analyse des matériaux de dragage. Cette dernière détermine en fonction du contexte du site (zone confinée,
zone libre, port de plaisance) le nombre de prélèvements et d’échantillons.
Le Grand Port Maritime de Rouen (GPMR) réalise l’échantillonnage en fonction du contexte : estuaire aval, estuaire amont par-
tie fluviale et estuaire amont partie maritime. Le tableau 8 reprend l’application de la circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 telle
qu’elle est mise en œuvre par le GPMR.
Tableau 8
Protocole d’échantillonnage pour les différents secteurs gérés par le GPMR.
Secteurs
du GPMR Nombre de Nombre
(zone à Nature prélèvements d’échantillons
échange libre) Volume matériaux unitaires / an à analyser / an Remarques
Estuaire amont < 250 000 m3 Homogènes 22 (+ 21 souilles) 12 (+ 21 souilles) Deux campagnes
– zone portuaire annuelles (sauf
souilles 1 fois/an)
Pour l’estuaire aval, compte tenu du dragage effectué en continu sur ce secteur, le GPMR réalise deux campagnes de prélèvement
annuelles afin d’être représentatives d’éventuelles variations saisonnières (première campagne entre février et avril, seconde
campagne entre septembre et novembre). Le nombre d’échantillons annuels est ainsi réparti sur ces deux campagnes.
Le GPMR réalise, à partir de prélèvements unitaires, des échantillons représentatifs de zones identifiées comme homogènes sur l’estuaire
aval. L’échantillon moyen pour chaque zone est ensuite constitué par mélange de prélèvements effectués à la benne Shipeck17. Ainsi, sur
les six zones de l’estuaire aval, le GPMR réalise douze échantillons basés sur cinquante stations de prélèvements en deux campagnes.
Pour l’estuaire amont, partie fluviale, les sédiments sont hétérogènes. Compte tenu du faible volume dragué dans ce secteur, le
GPMR réalise une seule campagne annuelle avec la réalisation de huit échantillons sur huit stations de prélèvements.
Pour l’estuaire amont, partie zone portuaire, le GPMR réalise deux campagnes annuelles sur les principales zones de dragage et une
campagne annuelle sur les souilles (volume faible). L’estuaire amont, partie zone portuaire, est composé de matériaux homogènes
fins (vases) et contaminés. Le GPMR réalise vingt-deux échantillons avec vingt-deux stations de prélèvements en deux campagnes.
17. La benne Shipeck est un instrument de prélèvement ponctuel de sédiment. Elle permet de ramener quelques centaines de grammes de sédiments par
prélèvement.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 25
Synthèse documentaire et recommandations
D. Installation de gestion à terre des sédiments de dragage
En fonction de l’activité sur le terrain de dépôt, la réglementation des ICPE est applicable, notamment les rubriques suivantes :
• 2517 : station de transit de produits minéraux ou de déchets non dangereux inertes autres que ceux visés par d’autres
rubriques ;
• 2716 : transit, regroupement ou tri de déchets non dangereux non inertes ;
• 2760-2 : installations de stockage de déchets non dangereux ;
• 2760-3 : installation de stockage de déchets inertes.
Pour les installations soumises à la rubrique 2517, les conditions d’admission sont définies par l’arrêté du 12 décembre 2014 :
sont ainsi admis les déchets non dangereux inertes qui respectent les valeurs limites des paramètres définis en annexe II de l’ar-
rêté du 12 décembre 201418.
Pour les installations relevant de la rubrique 2716, l’annexe I de l’arrêté du 16 octobre 2010 précise que la durée moyenne de
stockage des déchets susceptibles d’être à l’origine de dégagements gazeux ne doit pas excéder trois jours. La durée moyenne
de stockage des autres déchets non dangereux non inertes ne dépasse pas six mois. L’exploitant organise la gestion des déchets
sortants dans des conditions propres à garantir la préservation des intérêts visés à l’article L. 511-1 et L. 541-1 du Code de l’envi-
ronnement. Il s’assure que les installations de destination disposent des autorisations, enregistrements ou déclarations et agré-
ments nécessaires.
Pour les installations relevant de la rubrique 2760-2, les conditions d’admissions sont définies par l’arrêté préfectoral.
Pour les installations soumises à la rubrique 2760-3, les sédiments doivent être conformes aux prescriptions de l’arrêté du
12 décembre 2014.
À titre d'exemple, le GPMR dispose au total de cinq installations de transit réparties le long du fleuve.
Les installations de transit au titre de la rubrique 2716 du GPMR concernent les installations situées en aval de l’estuaire et desti-
nées à recevoir en partie des sédiments d’origine marine (salé). L’arrêté préfectoral du 5 décembre 2013 de la station de transit
d’Honfleur, autorise une capacité de 250 000 m3 pour un temps de séjour maximal de trois ans.
Les installations de transit au titre de la rubrique 2517 sont situées sur la partie amont de l’estuaire. L’arrêté préfectoral du
5 mai 2015 de la station de transit de sédiments de Moulineaux et de la Bouille autorise un stockage maximal de 375 000 m3. La
durée de transit des sédiments est de un an s’ils sont destinés à être éliminés et de trois ans s’ils sont destinés à être valorisés.
L’admission des sédiments sur la plateforme comporte des analyses réalisées tous les 25 000 m3 de sédiments avec un minimum
de deux analyses par an pendant la phase des dragages d’entretien de la Seine.
L’échantillonnage des sédiments stockés sur les installations devra répondre aux mêmes exigences que celles mises en œuvre in
situ, en garantissant la bonne représentativité du stock. Il prendra en compte l’hétérogénéité du stock.
Pour des stocks de sédiments, la norme « sol » NF ISO 10381-8 présente des critères généraux (nombre, type et emplacement des
prélèvements) pour constituer un échantillon. La norme s’attache à l’échantillonnage en tas. Les emplacements des prélèvements
pour constituer un échantillon sont proposés selon une approche probabiliste (échantillonnage simple au hasard, échantillonnage
stratifié au hasard ou échantillonnage systématique) ou une approche à dire d’expert (échantillonnage ponctuel ou directionnel).
Les illustrations 9 et 10 présentent des implantations possibles en fonction des types d’échantillonnage.
18. rrêté du 12 décembre 2014 relatif aux conditions d’admission des déchets inertes dans les installations relevant des rubriques 2515, 2516, 2517 et dans les
A
installations de stockage de déchets inertes relevant de la rubrique 2760 de la nomenclature des installations classées.
26 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
X W
Illustration 9
Échantillonnages au hasard (norme NF ISO 10381-8).
Illustration 10
Échantillonnage systématique (norme NF ISO 10381-8).
La norme « granulats » NF EN 932-1 peut également être mise en œuvre. Elle préconise que les prélèvements soient effectués en
différents points, à différentes hauteurs ou profondeurs, sur l’ensemble du stock. L’illustration 11 présente le principe de prélève-
ment. L’emplacement et le nombre de prélèvements doivent tenir compte de la manière dont le stock est construit, de sa forme
et de la possibilité de ségrégation interne (hétérogénéité). Le prélèvement doit être fait à l’aide d’une pelle à main, d’une pelle
ou d’une benne au point le plus profond de chaque trou.
Avant de procéder à un prélèvement, il convient de connaître la façon dont le stock a été constitué et la ségrégation qui en résulte.
L’échantillonnage sera alors adapté à l’état d’hétérogénéité du stock.
Illustration 11
Échantillonnage sur stock (norme NF EN 932-1).
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 27
Synthèse documentaire et recommandations
Dans le guide relatif à la caractérisation des terres excavées sur des sites et sols pollués19, Coussy et al. (2013) présentent le
nombre d’échantillons à réaliser en fonction du volume du lot considéré. La méthode proposée est synthétisée dans le tableau 9.
Tableau 9
Nombre d’échantillons à prélever en fonction du volume de terres polluées excavées pour des lots de qualité similaire (Coussy et al.,
2013).20
< 250 m3 1 1
De 250 à 2 000 m3 2 2
De 2 000 à 4 000 m3 4 4
De 4 000 à 7 000 m3 6 6
De 7 000 à 10 000 m3 8 8
L’étude du Cerema (2010) sur la valorisation agricole des sédiments de dragage de canaux en Saône-et-Loire présente une syn-
thèse des protocoles d’échantillonnage :
• le protocole d’échantillonnage relatif à l’arrêté du 8 mai 1998 fixant les prescriptions techniques applicables aux épandages
de boues sur les sols agricoles et prescrivant des méthodes d’échantillonnage des sols support à l’épandage,
• le protocole d’échantillonnage relatif à la norme NF ISO 10381-8 qui s’appuie sur des modèles d’échantillonnage en « N »,
« S », « W » et « X ».
L’étude propose une stratégie d’échantillonnage sur terrain de dépôt basée sur la délimitation de périmètres dans lesquels les
sédiments sont réputés homogènes. Comme indiqué sur l’illustration 12, au droit de chaque périmètre, un échantillon est consti-
tué de cinq prélèvements.
Illustration 12
Échantillonnage sur un terrain de dépôt (Cerema, 2010).
5 2
Points géoréférencés
1 r
r Rayon du cercle
(déterminé en fonction de chacun des terrains)
4 3
Le périmètre des prélèvements est déterminé en fonction de la surface totale du terrain de dépôt et de l’homogénéité du stock.
La profondeur de prélèvement dépend de l’épaisseur du sédiment et de l’homogénéité du stock. Le but final est d’obtenir la meil-
leure caractérisation des sédiments, en essayant de couvrir l’ensemble du stock.
19. Sols pollués extraits de sites relevant de la réglementation nationale sur la gestion des sites et sols pollués de 2007 et actualisée en 2017
(www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites-et-sols-pollues).
20 Chaque échantillon composite est formé de 10 prélèvements unitaires.
28 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
1.2 Techniques de prélèvement
La littérature exploitée ne développe pas spécifiquement les différentes techniques de prélèvement. Quelques pratiques et recom-
mandations ont néanmoins été identifiées et portent sur les périodes de prélèvement, les domaines de pertinence des outils eu
égard à la stratégie d'échantillonnage retenue et à la nature des sédiments.
Pour ce qui concerne les périodes de prélèvement, Schiavone et Coquery (2011) mentionnent que les prélèvements seront réali-
sés préférentiellement en fin d’étiage, c’est-à-dire à la fin de l’été (août-septembre) pour les cours d’eau à régime pluvial et à la
fin de l’hiver (février-mars) pour les cours d’eau à régime nival. Cette précaution permet de maximiser les chances d’obtenir des
sédiments fins. Les auteurs conseillent de ne jamais prélever après une augmentation du débit, à partir de vitesses d’écoulement
de l’eau de l’ordre de 50 cm/s (les particules fines sont transportées voire érodées).
Pour ce qui concerne les techniques de prélèvement, celles-ci doivent être retenues en fonction du secteur à draguer (accessi-
bilité, profondeur des sédiments, dépôts en eau ou hors eau), de son épaisseur et de la granulométrie des sédiments (Cerema,
2014). Pour VNF (2014), le choix de l’outil de prélèvement doit être adapté à la nature des matériaux et à la profondeur de pré-
lèvement recherchée :
• les carottiers donnent de très bonnes représentativités des sédiments en profondeur mais leur usage est limité à des
sédiments relativement meubles et sans élément grossier,
• les bennes, aussi appelées pinces à sucre, sont composées de deux godets articulés, ouverts sur leur partie supérieure,
qui se referment à la remontée. L’épaisseur ainsi prélevée ne dépasse pas 10 cm,
• les dragues à mains sont utilisées pour des profondeurs d’eau de l’ordre de 2 à 5 m, sur une épaisseur de sédiments
de 5 à 10 cm.
Le tableau 10 présente les différentes méthodes de prélèvements des sédiments mises en œuvre par EDF (2010).
Tableau 10
Méthodes de prélèvements (EDF, 2010).
Carottiers Le principe est de réaliser Le carottage permet Selon les modèles de carottiers,
un prélèvement à l’aide d’obtenir des hauteurs prélèvements réalisables de 1 m à 10
d’un tube descendu dans les de sédiments pas ou peu m de sédiments.
sédiments. remaniées et de mettre Certains modèles n’ont pas
en évidence les différents d’obturation et peuvent engendrer
horizons. la perte du prélèvement pour des
Les différents modèles sédiments trop liquides.
permettent de réaliser des Dans tous les cas, les branches
prélèvements adaptés à la et feuilles peuvent empêcher de
profondeur souhaitée. carotter.
Bennes La benne est descendue à Simplicité et rapidité. Prélèvements des sédiments fins,
la surface du sédiment pour Prélèvements possibles uniquement dans les 20 premiers
un prélèvement de surface. quelle que soit la hauteur centimètres du dépôt.
d’eau.
Dragues La drague est descendue Simplicité et rapidité. Prélèvements uniquement dans les
à la surface des sédiments Acquisition des grosses 30 à 40 premiers centimètres.
puis tirée avec un bateau. granulométries. Peu de sédiments fins.
Plongeurs Méthode adaptée aux retenues de barrage. Permet une reconnaissance visuelle des sédiments sur une
hauteur de un à deux mètres et une cartographie des secteurs de dépôt.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 29
Synthèse documentaire et recommandations
Pour sa part, le SDAGE Rhône-Méditerranée différencie deux types de prélèvements présentés dans l’illustration 13 : sur toute
l’épaisseur de sédiments (a) ou en surface (b).
Carottier Benne
Sédiment
à extraire
Sédiment
à extraire
Sédiment restant
en place
Sédiment restant
en place
Substrat Substrat
a) sur toute l’épaisseur du sédiment b) en surface
Illustration 13
Types de prélèvements en fonction du site échantillonné (SDAGE Rhône-Méditerranée, 2013).
L'illustration 14, issue de l’étude liée aux recommandations relatives aux travaux et opérations impliquant des sédiments poten-
tiellement contaminés (SDAGE Rhône-Méditerranée, 2013) propose une synthèse qui permet le choix de l’outil de prélèvement
en fonction de :
• la profondeur des sédiments ;
• l’accessibilité du site ;
• la nature du substrat.
30 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Zone d’étude
Illustration 14
Lacustre Fluviatile
Substrats meubles Substrats durs Substrats meubles Substrats durs Substrats meubles Substrats durs Substrats meubles Substrats durs
(vase fluide ou (vase compacte (vase fluide ou (vase compacte (vase fluide ou (vase compacte (vase fluide ou (vase compacte
semi-consolidée, ou consolidée, semi-consolidée, ou consolidée, semi-consolidée, ou consolidée, semi-consolidée, ou consolidée,
sables fins) sable, cailloutis) sables fins) sable, cailloutis) sables fins) sable, cailloutis) sables fins) sable, cailloutis)
ou ou ou ou ou ou ou ou
Carottier en plongé
Carottier à main Carottier poinçonneur Carottier gravitaire Carottier en plongé
Carottier gravitaire Carottier poinçonneur Carottier poinçonneur Carottier poinçonneur
Carottier à boîte Carottier à main
Carottier à boîte
L’illustration 15 présente un exemple de logigramme complet pour l’étude de la caractérisation des sédiments tel qu’il est pro-
posé par Environnement Canada (2002).
L’USACE (2013) présente des logigrammes principalement axés sur la chaîne décisionnelle et le déroulé de la méthode (phases
de validation, consultation, réunion) dans le cadre d’une demande de dragage de sédiments en fonction de leur qualité analysée.
Le guide méthodologique pour la caractérisation des sédiments (CTNGS, 2001) propose un logigramme pour la mise en œuvre du
diagnostic initial dans le cadre d'une démarche de caractérisation environnementale des sédiments (illustration 16).
32 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
CONSIDÉRATIONS ACTIVITÉS RÉSULTATS
Site de dragage
Délimitation de
Site de rejet
la zone d’étude
Site de référence
normalisées
3. Programme AQ / CG
Spécialistes
Consultation
Gestionnaires gouvernementaux
Transport / - qualité
Conservation
Résultats :
Analyses
- précis
- justes
- reproductibles
LABORATOIRE
- comparables
Physiques Chimiques Bio-essais
Niveau de qualité
Limites interprétatives Traitement / interprétation Impacts
Modes de gestion
Programme AQ / CG Rapport :
- objectifs
RAPPORT
Illustration 15
Logigramme pour la caractérisation des sédiments (Environnement Canada, 2002).
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 33
Synthèse documentaire et recommandations
Contexte
Contexte Historique
Environnemental
Rapport de Phase A
Prélèvements,
échantillonnage
et analyses
PHASE B
RÉSULTATS
comparaison avec les valeurs de référence
Rapport de Phase B
Sédiments Sédiments
non contaminés contaminés
Illustration 16
Logigramme pour un diagnostic initial de la caractérisation des sédiments (CTNGS, 2001).
34 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
L’illustration 17 présente un logigramme détaillé, réalisé dans le cadre du SDAGE Rhône-Méditerranée, des étapes de mise en
œuvre d’un plan d’échantillonnage. La trame précise les paramètres à prendre en compte, notamment, la localisation des pré-
lèvements, le nombre d’échantillons, l’outil pour le prélèvement, la quantité de sédiments pour les analyses physico-chimiques.
Transport
Entreposage
(au laboratoire ou sur place)
Manipulation des
échantillons
(au laboratoire ou sur place)
Préparation des
échantillons
Illustration 17
Schéma de principe d’un plan d’échantillonnage (SDAGE Rhône-Méditerranée, 2013).
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 35
Synthèse documentaire et recommandations
2. Préparation, conditionnement et analyse des prélèvements
Les analyses devront permettre de démontrer l’innocuité des sédiments de dragage vis-à-vis de l’environnement et de la santé
humaine. Elles devront également répondre aux caractéristiques géotechniques pour une valorisation en génie civil.
Les échantillons pris en charge par le laboratoire devront être préparés en fonction :
• des essais selon l’usage en génie civil ;
• des analyses environnementales et sanitaires ;
• des analyses selon les critères d’entrée dans une installation de traitement.
En fonction de l’usage visé, les quantités de matériaux nécessaires aux analyses, le conditionnement et les conditions de conser-
vation seront validés par un laboratoire accrédité21.
Les prélèvements devront être homogénéisés pour constituer un échantillon. Lorsque les caractéristiques des sédiments le per-
mettent, la méthode par quartage (norme X31-100) pourra être utilisée. Cette méthode permet de diminuer l’échantillon en
conservant à chaque étape qu’une moitié de l’ensemble des prélèvements.
Schiavone et Coquery (2011) précisent que l’étape d’homogénéisation des prélèvements individuels, si elle est réalisée sur le
terrain, doit être effectuée à l’abri des sources de contamination (notamment fumées des moteurs, cigarettes).
La norme NF EN ISO 5667-12 sur l’échantillonnage des sédiments précise les modalités suivantes :
• Dans le cas où un seul flacon est à remplir, les prélèvements sont versés directement dans le flacon au fur et à mesure,
à l’aide d’une spatule (ou à la main avec des gants en nitrile ou vinyle). La matière de la spatule est choisie pour éviter
la contamination de l’échantillon : acier inoxydable pour les micropolluants organiques et plastiques, de préférence non
teinté pour les métaux ;
• Si le flacon est de taille suffisante pour contenir un échantillon considéré homogène (au moins 1 litre), il n’y a pas d’ho-
mogénéisation à effectuer sur le terrain ;
• Si le flacon fourni par le laboratoire est jugé trop petit pour contenir un échantillon considéré homogène, les sédiments
doivent être prélevés en quantité suffisante, versés dans un contenant non contaminant vis-à-vis des éléments à recher-
cher et mélangés à l’aide d’une spatule. La matière de la spatule est choisie pour éviter la contamination de l’échantillon.
Une fraction des sédiments mélangés est ensuite versée dans le flacon (500 ml au moins) ;
• Si des flacons de matériaux différents doivent être remplis (par exemple, en verre teinté pour recueillir les sédiments des-
tinés à l’analyse des composés organiques traces et en polyéthylène ou polypropylène pour les métaux), il faut veiller
à ce que l’homogénéisation soit effectuée dans deux contenants différents à l’aide de deux spatules différentes, chacun
dans un matériau non contaminant vis-à-vis des sédiments prélevés ;
• Dans le cas où plusieurs flacons sont à remplir, il faut alors mélanger les sédiments prélevés en différents points dans un
contenant non contaminant vis-à-vis des polluants à rechercher, avant de le distribuer dans les flacons destinés à l’analyse.
La norme ISO 5667-15 précise que dans le cas d’analyses de composés volatils, il convient de remplir les flacons à ras-bord, afin de
prévenir tout dégazage de composé ou une oxydation accélérée des composés par l’air.
36 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
2.1.2 Conditionnement des prélèvements et de l’échantillon
En fonction des analyses souhaitées, les flaconnages peuvent être fournis par le laboratoire au préleveur. Les flacons devront être
« propres » et testés au préalable afin de s’assurer de l’absence de contamination (Schiavone et Coquery, 2011). Le laboratoire est
responsable des flaconnages fournis ainsi que des consignes de conditionnement, de conservation et de transport. Les flacons doivent
être assez volumineux pour permettre l’échantillonnage du sédiment en quantité suffisante. La norme ISO 5667-15 relative aux échan-
tillons de boues et de sédiments précise les volumes de sédiments qui doivent être prélevés pour permettre de :
• séparer les sous-échantillons pour chaque type d’analyse ;
• répéter les analyses conformément aux exigences de contrôle qualité.
Le cadre régional Rhône-Alpes (Cerema, 2014) précise que la nature du flaconnage doit être adaptée en fonction des éléments recher-
chés (elle ne doit pas interagir avec les composés organiques et inorganiques du sédiment prélevé).
Enfin, VNF précise dans sa méthodologie que chaque flacon est étiqueté avec la date, le lieu de prélèvement et l’identifiant attribué
à l’échantillon (VNF, 2014).
2.1.3 Conservation
Selon Kramer (2006) et VNF (2014), immédiatement après leur conditionnement, les échantillons doivent être stockés à 4 °C et
à l’obscurité. Pour cela, il est important de prévoir des glacières et pains de glace qui peuvent être fournis par le laboratoire. Les
échantillons doivent être acheminés au laboratoire dans un délai de 48 h et idéalement inférieur à 24 h.
Le Cerema (2014) indique que dans certains cas, il peut être utile de doubler chaque échantillon afin de vérifier des résultats aber-
rants ou de réaliser des analyses complémentaires. Dans ce cas, l’échantillon doublé sera conservé pour la durée de l’étude à une
température de 4-5°C. La bonne conservation des échantillons est à la charge de l’opérateur.
Ces préconisations de conservation correspondent à la norme NF EN ISO 5667-15 qui recommande une température comprise
entre 2 et 8°C.
Selon la norme NF EN 12457-2 (respectivement NF EN 12457-4), les échantillons présenteront une granulométrie inférieure à 4 mm
(respectivement 10 mm) pour les essais de lixiviation.
Selon la norme NF EN ISO 5667-15, les échantillons sont dans un premier temps homogénéisés, sous-échantillonnés et si besoin :
• le sédiment dédié à l’analyse de la granulométrie est sous-échantillonné séparément avant tamisage afin de réaliser
cette analyse sur le sédiment brut. Il n’est pas réutilisable pour l’analyse des polluants ;
• certains pré-traitements ou analyses doivent de préférence être effectués dans les 24 heures suivant l’échantillonnage
du sédiment. Il s’agit principalement de la mesure de l’azote organique, du carbone organique total (COT) ou de la fil-
tration et de l’acidification de l’eau interstitielle (cas des sédiments prélevés en plan d’eau) ;
• le sédiment dédié à l’analyse des micropolluants organiques non volatils et celui dédié à l’analyse des métaux pourront
être, si besoin, congelés, après vérification par le laboratoire de la période de conservation.
La norme NF EN ISO 5667-15 sera consultée pour obtenir des informations relatives à la conservation des échantillons selon les
paramètres à analyser.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 37
Synthèse documentaire et recommandations
En domaine fluvial, l’arrêté fixe un niveau S1 à prendre en compte pour les sédiments issus de cours d’eau ou de canaux. Les
valeurs de S1 associées au volume à draguer déterminent la nature des dossiers administratifs à déposer auprès des autorités
compétentes (dossier de déclaration ou d’autorisation).
Le GPMR réalise des analyses sur les sédiments dragués en fonction des filières de gestion (valorisation, élimination). Les analyses
portent sur des tests de lixiviation et en contenu total (seuils de l’annexe II de l’arrêté du 12 décembre 2014). Le GPMR complète
les analyses réalisées sur les sédiments dragués en fonction des valorisations envisagées.
Le cadre régional Rhône-Alpes (Cerema, 2014) explique que la stratégie d’analyses permet de déterminer le régime administratif
auquel l'opération de dragage est soumise et d’identifier les filières de gestion à terre des sédiments :
• quel que soit le zonage, les éléments du niveau S1 de l’arrêté du 9 août 2006 (arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure,
nickel, plomb, zinc, PCB totaux, HAP totaux) doivent être analysés. Le volume des sédiments à draguer et les résultats des
analyses permettent de connaître le régime administratif (autorisation ou déclaration) de l’opération de dragage selon la
rubrique 3.2.1.0 de la nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) ;
• en fonction des filières de valorisation ou d’élimination envisagées, des analyses complémentaires seront réalisées.
Le CTNGS (2001) présente deux niveaux d’analyses à mettre en œuvre sur les sédiments :
1. les analyses de routine, présentées dans le tableau 11, servant à évaluer la qualité physico-chimique des sédiments par
des mesures simples à mettre en œuvre et de faible coût ;
2. les analyses spécifiques, en fonction du contexte et des usages du site, présentées dans le tableau 12.
Tableau 11
Analyses de routine à réaliser sur les échantillons (CTNGS, 2001).
Potentiel d’oxydo-réduction Degré d’oxydation de certains ions Température, pH, mesure in situ
38 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
Tableau 12
Analyses spécifiques, en fonction du contexte, à réaliser sur les échantillons (CTNGS, 2001).
CONTEXTE DU SITE
Contexte agricole Teneur en azote, phosphate, pesticides Indicateur des traitements phytosanitaires
Contexte industriel Bilan des 8 métaux (As, Cd, Cr, Cu, Hg, Ni,
Pb, Zn)
Cours d’eau navigable Hydrocarbures, HAP, 8 métaux Polluants liés aux embarcations
(As, Cd, Cr, Cu, Hg, Ni, Pb, Zn)
USAGE DU SITE
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 39
Synthèse documentaire et recommandations
Le SDAGE Rhône-Méditerranée (2013) met en évidence des analyses physico-chimiques complémentaires pouvant être menées
en fonction du contexte local, principalement :
• les organoétains (TBT, DBT, MBT) utilisés dans les peintures anti-salissures des bateaux ;
• les hydrocarbures totaux (HCT) d’usage courant (gazole, fioul, huile) ;
• les hydrocarbures aromatiques monocycliques de type BTEX introduits par les activités humaines.
Selon les résultats issus du zonage (notamment de l’indice QSm) et dans le cas d’une détermination plus précise, VNF (2008) uti-
lise des tests écotoxicologiques (Brachionus, calyciflorus, Chironomus riparius ou autres). Le protocole de détermination alors mis
en œuvre est présenté dans l’illustration 18.
Risque faible
< 0,5 Test <1 Sédiments
QSm Vérifier la non
Brachionus dangereux
dangerosité
>1 Sédiments
non dangereux
Risque
non négligeable Test <1 Sédiments
> 0,5 Réaliser un diagnostic Brachionus dangereux
approfondi
Illustration 18
Protocole de caractérisation des effets écotoxiques des sédiments (VNF, 2008).
VNF (2008) propose également d’autres tests permettant de vérifier l’effet écotoxique des sédiments sur des organismes, avec
notamment des tests de bio-accumulation. Ces essais évaluent la quantité de substances chimiques accumulées par des orga-
nismes, soit par absorption directe soit par absorption d’aliments ou par ces deux facteurs.
40 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
3 - Références bibliographiques
3.1 - Rapports
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d’analyses physico-chimiques ». Guide technique, 128 p.
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projet, stratégie d’échantillonnage et prélèvements des sédiments », 53 p.
• Cerema (2014), « Cadre relatif à la gestion à terre des sédiments de dragage de cours d’eau et de retenues de barrage – De
la caractérisation à l’identification de la filière », 34 p.
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• Cerema 2018, « Rétrospective des dragages fluviaux en France - période 2006 - 2010 », Collection Données, 77p.
• CETMEF (2011), « Dragages d’entretien des voies navigables – Aide à l’élaboration et au suivi d’un plan de gestion plurian-
nuel. État de l’art », 185 p.
• CTNGS - Comité Technique National sur la Gestion des Sédiments - (2001), « Guide méthodologique – Caractérisation des
sédiments ». Version 1 – Novembre 2001, 406 p.
• Coussy S. avec la participation de L.Rouvreau, C.Blanc, M.Scamps et J.Windholtz (2013), « Guide de caractérisation des terres
excavées dans le cadre de leur réutilisation hors site en technique routière et dans des projets d’aménagement ». Rapport
BRGM /RP-62856-FR, 46 p.
• EDF (2010), « Guide des méthodes de prélèvements de sédiments », EDF Centre d’Ingénierie Hydraulique, documentation interne.
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• Foucault Alain, Raoult Jean-François, Cecca Fabrizio et Platevoet Bernard (2014), « Dictionnaire de géologie », 8e édition, DUNOD.
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réalisation d’opération de dragage ». Direction des Travaux Maritimes de Brest, 38 p.
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• In Vivo Environnement (2005), « Guide pour la gestion des opérations de dragage ». Fédération Française des Ports de
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• In Vivo Environnement (2008), « Guide pour la gestion durable des déblais de dragage portuaires contaminés en France ».
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• VNF (2014), « Prélèvements des sédiments », Déroulement et planification, Guide Dragage, 4-D, 5 p.
• VNF (2008) « Guide dragage », Collection Outils, 76 p.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 41
Synthèse documentaire et recommandations
3.2 - Normes
NF EN 932-1 : 1996, Essais pour déterminer les propriétés générales des granulats – Partie 1 : méthodes d’échantillonnage.
NF EN 12457-2 : 2002, Caractérisation des déchets – Lixiviation - Essai de conformité pour lixiviation des déchets fragmentés et
des boues – Partie 2 : essai en bâchée unique avec un rapport liquide-solide de 10 l/kg et une granularité inférieure à 4 mm (sans
ou avec réduction de la granularité).
NF EN 12457-4 : 2002, Caractérisation des déchets - Lixiviation - Essai de conformité pour l'ixiviation des déchets fragmentés et
des boues - Partie 4 : essai en bâchée unique avec un rapport liquide/solide de 10 l/kg et une granularité inférieure inférieure à
10 mm (sans ou avec réduction de la granularité).
NF EN 14899 : 2006, Caractérisation des déchets – Prélèvement des déchets : procédure cadre pour l’élaboration et la mise en
œuvre d’un plan d’échantillonnage.
NF EN 16179 : 2012, Boues, bio-déchets et sols – Lignes directrices pour le prétraitement des échantillons
NF EN ISO 5667-12 : 1995, Qualité de l’eau. Échantillonnage. Partie 12 : guide général pour l’échantillonnage des sédiments.
NF EN ISO 5667-15 : 2009, Qualité de l’eau – Échantillonnage – Partie 15 : lignes directrices pour la conservation et le traitement
des échantillons de boues et de sédiments.
NF ISO 10381-8 : 2008, Qualité du sol - Échantillonnage - Partie 8 : lignes directrices pour l'échantillonnage des stocks de réserve.
X 31-100 : 1992, Qualité des sols - Échantillonnage - Méthode de prélèvement d’échantillons de sol.
ISO 11074 : 2015, Qualité du sol – Vocabulaire.
42 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
4. Fiches de
recommandations
é ta p e
Réalisation
Fiche
1
d'un plan d'échantillonnage
Objectif
Pour valoriser à terre les sédiments, le gestionnaire doit les caractériser. Pour cela, la réalisation d’un plan d'échantillonnage est
recommandée. Celui-ci prend en compte :
• la stratégie d’échantillonnage ;
• la technique et les outils pour la réalisation de l’échantillon ou des échantillons.
Il s’agit de :
1. définir l’implantation des prélèvements pour obtenir des échantillons représentatifs du secteur à draguer ou du terrain de dépôt ;
2. réaliser les prélèvements, préparer, conditionner et conserver les échantillons pour le laboratoire.
Modalités opérationnelles
La stratégie d’échantillonnage est basée sur un zonage a priori de la qualité des sédiments.
Les éléments et données pour réaliser ce zonage sont décrits dans la fiche 2.
Ainsi, pour les cours d'eau et canaux, les plans d'eau et barrages et les terrains de dépôt de sédiments, trois zones peuvent être
définies :
1. non polluée ;
2. intermédiaire ;
3. polluée.
Pour les sédiments marins ou estuariens, les instructions techniques de la circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 identifient trois zones :
1. zone à échange libre ;
2. zone confinée ;
3. port de plaisance.
En fonction du zonage, la stratégie d’échantillonnage détaille le nombre et la localisation des prélèvements (voir fiche 3).
La campagne de terrain permet la réalisation des prélèvements puis la préparation, le conditionnement et la conservation de
l’échantillon ou des échantillons. La fiche 4 présente un exemple de fiche d'échantillon.
Les différentes étapes de la réalisation de la stratégie d'échantillonnage sont présentées dans le logigramme de la page suivante.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 45
Synthèse documentaire et recommandations
Logigramme pour la réalisation du plan d’échantillonnage.
Plan d'échantillonnage
FICHE
Stratégie d'échantillonnage
2 Exploitation
Connaissance Analyse du
de la qualité
zonage des bases de contexte
des
données local
sédiments
Nombre et
localisation
des
prélèvements
d'échantillonnage
Préparation
Réalisation de conditionnement
technique
FICHE
L’échantillon ou conservation de
4 des échantillons L’échantillon ou des
Terrain représentatifs échantillons pour
le laboratoire
46 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Réalisation
Fiche
2
du zonage
Objectif
L'objectif est de diviser les secteurs à draguer ou les terrains de dépôt en fonction d'une qualité présumée et, dans certains cas,
mesurée des sédiments. Il s'agit de différencier :
• les zones a priori non polluées : la probabilité d'un impact anthropique sur la qualité des sédiments est faible ;
• les zones a priori polluées : proche d’une activité potentiellement polluante ou d’une pollution avérée ;
• les zones intermédiaires.
Le zonage permet d’orienter l’implantation des prélèvements et d'adapter l'effort d'échantillonnage. Il est réalisé pour les cours
d'eau ou canaux, les plans d'eau ou barrage et les terrains de dépôt.
Pour les sédiments marins ou estuariens, les instructions techniques de la circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 identifient trois zones :
1. zone à échange libre (zone caractérisée par des échanges importants de masse d’eau dus à de forts courants et/ou une agi-
tation importante du plan d’eau [houle, etc.]) ;
2. zone confinée (zone caractérisée par un faible renouvellement des masses d’eau. Entrent souvent dans cette catégorie les
bassins portuaires fermés soumis à des apports, notamment industriels ou urbains) ;
3. ports de plaisance.
Modalités opérationnelles
Les fiches suivantes précisent les modalités opérationnelles du zonage en fonction du lieu de dragage ou d’extraction :
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 47
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Réalisation du zonage
Fiche
2.1
pour les cours d'eau et canaux
Le zonage pour les cours d'eau et canaux est défini en prenant en compte dans un premier temps, les bases de données exis-
tantes caractérisant un risque de pollution sur la qualité des sédiments. Il est ensuite amélioré avec la connaissance des lieux
de dragage, notamment, le contexte local, les analyses physico-chimiques des sédiments ayant déjà été réalisées, les éventuels
incidents ou accidents sur les cours d'eau et canaux.
• pour la ZONE 1 a priori non polluée : les secteurs en tête de bassin versant ;
• pour la ZONE 2, zone intermédiaire : elle débute dès qu'une station d'épuration urbaine (STEU) est localisée avec rejet dans
le cours d'eau ou dès qu'un site identifié dans la base de données BASOL1 (à terme SIS2) se situe à moins de 500 mètres du
cours d'eau ;
• pour la ZONE 3 a priori polluée : elle débute dès qu’à l’intérieur du bassin versant, une installation classée pour la protection
de l'environnement (RSDE ICPE) est située à moins de 5 000 mètres du cours d'eau à draguer.
Source du
Site ICPE
cours d’eau
Station
Sens d’écoulement d’épuration
urbaine
Site BASOL
Les informations relatives aux analyses chimiques ayant été réalisées lors de dragages antérieurs et/ou des accidents et incidents
survenus sur le cours d'eau seront à rechercher auprès des gestionnaires ou des services de l’État.
1 ase de données Basol sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif.
B
2 Secteurs d’information sur les sols, en 2017/ 2018 en cours d’élaboration.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 49
Synthèse documentaire et recommandations
En particulier, l’indice de qualité des sédiments en domaine fluvial – QSm - (outil VNF) peut être utilisé pour préciser le zonage.
Cet indice peut être calculé selon la formule suivante :
Informations complémentaires
L'illustration suivante schématise un exemple d'évolution de zonage en prenant en compte la connaissance de la qualité des sédi-
ments au niveau de la zone à draguer.
Source du
cours d’eau
Sens d’écoulement
Chaque nouvelle campagne doit mettre à jour la connaissance de la qualité des sédiments, pour ajuster ou modifier les limites
de zone. La mise à jour prend en compte, notamment :
• les évolutions du territoire (par exemple, l’augmentation des zones urbaines ou industrielles) ;
• les accidents dans les ICPE ou dans le cours d'eau ;
• les analyses de sédiments.
50 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Réalisation du zonage
Fiche
Plans d’eau
Il est considéré que les zones draguées concernent les ports de plaisance. La Fédération Française des Ports de Plaisance propose
la mise en application des instructions techniques de l’arrêté ministériel du 14 juin 2000 (voir fiche 2.4).
Barrages
Pour les barrages, le zonage est réalisé en fonction de données existantes. Il caractérise l’ensemble de la zone à draguer.
Les analyses de sédiments des dragages antérieurs permettent d’apprécier leur qualité.
La qualité des sédiments de la zone à draguer peut être anticipée en fonction de la connaissance du bassin versant de la retenue.
• Zone à draguer, a priori non pollué, en tête de bassin versant, urbanisation faible, sans site inscrit dans les bases de données
BASIAS1 ou BASOL2 (à terme SIS3), pas d’accident ou incident recensé ;
• Zone intermédiaire : zone à draguer, à l’aval d’un site BASOL (à terme SIS) situé à moins de 500 mètres du barrage ;
• Zone a priori polluée : zone à draguer, à l’aval d’une RSDE ICPE située à moins de 5 000 mètres du barrage, urbanisation
importante, forte pression anthropique.
1 Base de données relative à l’inventaire historique des sites industriels et activités de service
2 Base de données Basol sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif
3 Secteurs d’information sur les sols, en 2017/ 2018 en cours d’élaboration
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 51
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Réalisation du zonage
Fiche
Pour les terrains de dépôt, le zonage est défini par l'exploitation des données historiques sur la composition du stock.
Ces éléments permettent de statuer sur la qualité a priori des sédiments sur les terrains de dépôts (dépôt non pollué ou dépôt
pollué).
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 53
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Réalisation du zonage
Fiche
Pour les sédiments marins ou estuariens, les instructions techniques de la circulaire n°2000-62 du 14 juin 2000 identifient trois zones :
1. zone à échange libre : zone caractérisée par des échanges importants de masse d’eau dus à de forts courants et/ou une agi-
tation importante du plan d’eau (houle, etc.) ;
2. zone confinée : zone caractérisée par un faible renouvellement des masses d’eau. Entrent souvent dans cette catégorie les
bassins portuaires fermés soumis à des apports, notamment industriels ou urbains ;
3. ports de plaisance situés en zone confinée ou non.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 55
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Réalisation des échantillons
Fiche
Objectif
Il s'agit de réaliser des échantillons représentatifs du secteur à draguer ou du terrain de dépôt pour être analysés en laboratoire.
Modalités opérationnelles
Les échantillons sont constitués d’un ou plusieurs prélèvements homogènes. L’effort d’échantillonnage est adapté en fonction
du zonage (voir fiche 2).
Les modalités de constitution de l’échantillon pour laboratoire (nombre et implantation) sont adaptées en fonction :
• du zonage a priori et des différents contextes de prélèvement ;
• du volume à draguer ou à extraire (pour les ports de plaisance, le volume de sédiments ou nombre de bateaux en fonction
du contexte) ;
• de l’hétérogénéité des sédiments à draguer ou à extraire.
Les fiches suivantes présentent les modalités opérationnelles d'échantillonnage des sédiments selon les lieux de dragage ou
d'extraction :
Fiche 3.1 - cours d'eau ou canaux ;
Fiche 3.2 - plans d'eau et barrages ;
Fiche 3.3 - terrains de dépôts ;
Fiche 3.4 - mers et estuaires.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 57
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Échantillonnage des sédiments
Fiche
3.1
issus de cours d'eau et canaux
Chaque échantillon est constitué par le mélange de trois prélèvements réalisés sur la hauteur totale de la strate de sédiments.
Les prélèvements doivent être de masse identique.
Pour les sections courantes, les prélèvements sont réalisés suivant un transect (rive droite, milieu, rive gauche) comme pré-
senté dans l’exemple ci-dessous.
Coupe A-B
Le dépôt de sédiment est homogène sur toute la hauteur
Constitution de A B Chaque prélèvement est de masse identique
l'échantillon 1
© IGN BD Ortho, 2015, 2016
EAU
Épaisseur de sédiment
Constitution de à draguer
l'échantillon 2
Sédiment laissé en place
Pour les secteurs d’accumulation privilégiée (confluence, atterrissement), les prélèvements sont répartis de manière homo-
gène sur l’ensemble de la surface du dépôt comme présenté dans l’exemple ci-dessous.
Atterrissement
Coupe A-B
A Le dépôt de sédiment est hétérogène : faire un échantillon par strate
A B
© IGN BD Ortho, 2015
Épaisseur
de sédiment
à draguer EAU
B
Sédiment laissé en place
Prélèvements
Échantillon 1
Échantillon 2
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 59
Synthèse documentaire et recommandations
Nombre minima d'échantillons
Le nombre d’échantillons à constituer est fonction du volume à draguer1 dans la zone concernée. Il garantit, a minima :
• un échantillon tous les 2 000 mètres linéaires pour la zone a priori non polluée,
• un échantillon tous les 1 000 mètres linéaires pour la zone intermédiaire,
• un échantillon tous les 500 mètres linéaires pour la zone a priori polluée.
Volume à draguer Zone a priori non polluée Zone intermédiaire Zone a priori polluée
Jusqu'à 5 000 m3 1
1
Entre 5 000 et 10 000 m 3
1 2
Entre 10 000 et 20 000 m 3
2 4
Entre 20 000 et 40 000 m 3
3 6
2
Entre 40 000 et 80 000 m3 4 8
Entre 80 000 et 160 000 m3 5 10
3
Plus de 160 000 m 3
6 12
1 L e volume à draguer et l'homogénéité des sédiments peuvent être appréciés par l'analyse de la bathymétrie et les investigations antérieures de la même
zone à draguer
60 - Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Échantillonnage des sédiments
Fiche
3.2
issus des plans d'eau et barrages
Il est considéré que les zones draguées des plans d’eau concernent les ports de plaisance. Dans ce cas, la méthodologie de la fiche
3.4 est appliquée.
Dans le cas de prélèvements par carottage des sédiments des barrages, l’échantillon peut être constitué à partir d’un seul prélèvement.
Les prélèvements sont implantés de manière à être représentatifs du volume à draguer. Celui-ci peut être apprécié par l'analyse
de la bathymétrie et des investigations antérieures sur le secteur à draguer.
Le nombre d'échantillons pour chaque retenue dépend du volume à draguer et de la qualité des sédiments.
Volume à draguer Zone a priori non polluée Zone intermédiaire Zone a priori polluée
Jusqu'à 5 000 m3 1
1
Entre 5 000 et 10 000 m 3
1 2
Entre 10 000 et 20 000 m 3
2 4
Entre 20 000 et 40 000 m3 3 6
2
Entre 40 000 et 80 000 m3 4 8
Entre 80 000 et 160 000 m 3
5 10
3
Plus de 160 000 m 3
6 12
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 61
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Échantillonnage des sédiments
Fiche
3.3
des terrains de dépôt
Chaque échantillon est constitué par le mélange de trois prélèvements de masse identique réalisés sur la hauteur totale du dépôt.
Ils sont répartis de manière homogène sur l’ensemble de la surface d’une même zone du dépôt.
La zone soumise à l’échantillonnage peut toutefois se limiter à la zone du terrain de dépôt dont il est envisagé le déstockage en
vue d’une valorisation.
Le nombre d'échantillons, pour chaque zone identifiée, dépend uniquement du volume à extraire. Celui-ci peut être apprécié par
les investigations antérieures ou des relevés topographiques (en connaissant la géométrie du terrain de dépôt).
Jusqu'à 5 000 m3 1
Entre 5 000 et 10 000 m3 1 2
Entre 10 000 et 20 000 m3 4
Entre 20 000 et 40 000 m 3
6
2
Entre 40 000 et 80 000 m 3
8
Entre 80 000 et 160 000 m 3
10
3
Plus de 160 000 m 3
12
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 63
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Échantillonnage des sédiments
Fiche
3.4
marins ou estuariens
Conformément aux instructions techniques de la circulaire du 14 juin 2000, dans les ports, un prélèvement de même masse est
effectué par type d’activité identifiée (pêche, plaisance, avitaillement, carénage, cale de mise à l’eau, ponton, chenal, etc.).
L’échantillon est alors constitué par le mélange des prélèvements ainsi réalisés.
Le volume à draguer peut être apprécié par l'analyse de la bathymétrie et les investigations antérieures.
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 65
Synthèse documentaire et recommandations
é ta p e
Exemple de fiche
Fiche
4
d'échantillonnage
Exemple de fiche d’échantillonnage pouvant être utilisée pour la traçabilité des échantillons lors d'une campagne d'essai.
Localisation du dragage
Zonage a priori
Nom de l'opérateur
Nombre de prélèvement
Numéro de l'échantillon
Description
Profondeur Hauteur (granulo,
organoleptique)
Prél. 1
Prél. 2
Prél. 3
Échantillonnage des sédiments marins et fluviaux – Du plan d’échantillonnage aux analyses de laboratoires - 67
Synthèse documentaire et recommandations
© 2018 - Cerema
Coordination-Maquettage : In medias res – Achevé d’imprimé : Novembre 2018 – Dépôt légal : 23 octobre 2018
ISBN : 978-2-37180-225-4 – ISSN : 2276-0164 – Impression : imprimerie Jouve (01 44 76 54 40)
Illustration couverture ou crédits photos : La Maqueline © Laurent Mignaux - Terra
Éditions du Cerema
Cité des mobilités,
25 avenue François Mitterrand
CS 92 803
69 674 Bron Cedex
Cette méthodologieÉchantillonnage
comporte deux étapes des: sédiments marins et fluviaux
1. l’établissement d’un zonage a priori
Du plan d’échantillonnage de la qualité
aux analysesdes de
sédiments réalisé à partir des caractéristiques du
laboratoire
bassin versant et de ladocumentaire
Synthèse géomorphologie du secteur à caractériser (par exemple : données historiques,
et recommandations
bathymétrie, L’objectif
résultatsdequantitatifs et qualitatifs des investigations antérieures) ;
ce document est de fournir aux gestionnaires de sites maritimes ou fluviaux, des recommandations
2. l’implantationsurdes prélèvements
l’échantillonnage despour la réalisation
sédiments d’un laéchantillon
afin de garantir représentatif
bonne représentativité du lot deà sédiments
des sédiments caractériser. à
caractériser. Ces prélèvements seront à adapter en fonction du zonage réalisé lors de la première étape. des
L’analyse de la bibliographie et la prise en compte des retours d’expérience, en France et à l’étranger,
opérations
Le document présente de dragage
également de sédiments
les fiches ont amené à proposer
de recommandations une méthodologie
à l’attention de mise ende
des gestionnaires œuvre
sitesd’un
ma-plan
d’échantillonnage.
ritimes ou fluviaux pour leur permettre de mettre en œuvre un plan d’échantillonnage opérationnel.
Quatre fiches sontCette méthodologie comporte deux étapes :
proposées :
1. l’établissement d’un zonage
1. Réalisation d’un plan d’échantillonnage ; a priori de la qualité des sédiments, réalisé à partir des caractéristiques du
bassin versant et de la géomorphologie du secteur à caractériser (par exemple : données historiques,
2. Réalisation d’un zonage ;
bathymétrie, résultats quantitatifs et qualitatifs des investigations antérieures)
3. Réalisation des échantillons ;
2. l’implantation des prélèvements pour la réalisation d’un échantillon représentatif du lot de sédiments à
4. Exemple de fiche d’échantillon.
caractériser. Ces prélèvements seront à adapter en fonction du zonage réalisé lors de la première étape.
Le document présente également, des fiches de recommandations à l’attention des gestionnaires de sites
Ces recommandations du ministère en charge de l’environnement sont reprises par le groupe de travail en
maritimes ou fluviaux pour leur permettre de mettre en œuvre un plan d’échantillonnage opérationnel:
charge de l’élaboration de la doctrine en matière de valorisation terrestre de sédiments en technique routière.
1. Étapes pour réalisation d’une stratégie d’échantillonnage
2. Établissement d’un zonage a priori
Dragages d’entretien des voies navigables – Aide à l’élaboration et au suivi d’un plan de gestion pluriannuel -
CETMEF, 2011 Sur le même thème
Dragages d’entretien des voies navigables – Aide à l’élaboration et au suivi d’un plan de gestion pluriannuel -
CETMEF, 2011
Aménagement et développement des territoires - Ville et stratégies urbaines - Transition énergétique et climat - Environnement et ressources
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