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LE TA U X D 'O N D ES STA TIO N N A IRES

Q ue signifie-t-il ?

Nous pouvons entendre beaucoup de choses sur le SWR ou ROS (Standing Wave Ratio
- Rapport d'Ondes Stationnaires), mais, malheureusement, il existe une grande
incompréhension sur la signification de cette valeur, sur son importance, sur ce
qu'il signifie réellement et ce qui peut être fait pour l'améliorer. Il est
souvent utile de revoir quelques définitions et faits à ce sujet.

SWR est défini comme le rapport entre la tension maximum et la tension minimum
existant le long d'une ligne de transmission (entre le TX et l'antenne elle-
même). Cette valeur (nombre sans dimension), exprime un rapport Vmax+Vmin/Vmax-
Vmin. Normalement ce rapport n'est significatif que si les valeurs min et max
sont mesurée sur des points adjacents sur la ligne, la présence des pertes en
lignes pouvant avoir une grande influence sur ces mesures. A cause de ces pertes
en ligne le SWR s'améliore au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la charge
(antenne).

Pour une ligne de transmission donnée et une charge bien définie, rien ne peut
être fait du coté Tx pour modifier le SWR présent sur la ligne. Seulement par
des changements du coté charge (antenne), cette valeur peut être modifiée. Une
valeur élevée de SWR présente un inconvénient, car elle empêche principalement
la charge normale du Tx. Elle cause aussi des pertes en puissance rayonnée si la
ligne est longue et de mauvaise qualité.

Une adaptation parfaite de la ligne (SWR=1) ne se produira que si l'impédance


caractéristique de la ligne est égale à l'impédance de la charge (antenne).

La plupart des lignes de transmission présente des impédances bien définies par
leurs constructeurs (52, 75, 90, 300, etc). Une ligne présentant une impédance
caractéristique de Zo, chargée par une résistance pure R, présentera un SWR égal
à Zo/R ou R/Zo, donnant une valeur supérieure à 1.

Toute la confusion ou les frustrations provoquées par un SWR élevé sont le


résultat de vouloir réaliser l'impossible ou de la mauvaise interprétation du
SWR. Par exemple, une antenne demi-ondes horizontale présente théoriquement une
impédance résistive de 73 ohms (cette valeur n'est qu'indicative, car beaucoup
de paramètres peuvent la changer). La majorité des radio-amateurs utilise pour
l'alimenter une ligne coaxiale de Zo=52 ohms. D'où, immédiatement, un SWR de
1,40/1, résultat de 73 divisé par 52. Ce résultat causera quelques radio-
amateurs à se casser la tête à vouloir à toute force le baisser à 1/1, en
essayant de varier les dimensions de l'antenne, la longueur de la ligne
coaxiale, etc.

La même antenne, alimentée par une ligne coaxiale 75 ohms présentera un SWR de
1/1, donc parfait.

De la même façon, un pont de mesure de SWR construit pour une ligne de 52 ohms,
utilisé sur une ligne 75 ohm indiquera un SWR de 1,4/1, alors que l'adaptation
est parfaite, le SWR étant de 1/1.

Un autre exemple : vous avez une antenne 1/4 d'onde verticale, montée sur un sol
parfait ou sur un sol représenté par un ensemble de radians bien fait (plus de
cent brins de radians). Alimentée à travers une ligne 52 ohm, celle-ci
supportera un SWR de 52/36=1,44/1 (on suppose les impédances strictement
résistives, afin de ne pas avoir à traiter et manipuler des impédances
inductives ou capacitives). Un peu d'expérimentation montrera que l'impédance de
l'antenne varie avec le nombre de radians installés. Elle se rapproche de la
valeur théorique (36,5 ohms) avec l'augmentation du nombre de radiants et s'en
éloigne avec la diminution de ce nombre de radiants. On en déduira que le sol
parfait (=0 ohm) est une plaque métallique pleine ou une nappe d'eau ! Donc, si
on diminue le nombre de radiants, on augmente la résistance du sol, et en
continuant de diminuer on peu arriver à présenter à la ligne une charge parfaite
(52 ohms) composée de l'impédance de l'antenne (36,5 ohms) plus la résistance de
perte dans le sol (15,5 ohms). Parfait vous dites-vous ...!?

Non. La ligne est bien adaptée à la charge (antenne), donc tout est bien ; votre
Tx vous délivre 100 watts, donc la tension au borne de l'antenne (ligne idéale,
sans pertes !) sera de 72,1 volts. Jusque la, rien d'anormal. Cette tension
induit un courant circulant dans deux résistances en serie, celle de la
résistance de rayonnement de l'antenne (36,5 ohm) et celle représentant la
résistance de perte du sol (15,5 ohm). La puissance développée aux bornes de la
résistance de rayonnement sera effectivement rayonnée, mais celle apparaissant
aux bornes de la résistance du sol sera simplement dissipée en chaleur inutile.
Donc, votre Tx de 100 watts ne rayonnera que
(36.5/52)x100 = 70.2 watts ! Tout cela avec une ligne et une charge bien
adaptée, c'est à dire avec un SWR de 1/1 ! Rendement de l'ensemble aérien plus
ligne égale : 70.2 / 100 x 100 = 70.2%. D'ou conclusion : un rapport de SWR bas
n'est pas important.

Revenons à l'antenne 1/4 d'ondes verticale parfaite. Supposons une ligne de


transmission de 52 ohms ordinaire, c'est à dire ayant une perte caractéristique
(variable avec la fréquence d'utilisation). Pour les besoins des calculs, disons
qu'elle présente une perte de 0.01 watt par mètre (laissons tomber les décibels,
de façon à ne pas introduire des raisonnements complexes !).
Sa longueur est de 100 mètres ; le SWR est de 1.44/1 ; la puissance du Tx 100
watts.

Voyons voir ce qui se passe dans ce circuit :

La ligne de 100 mètres absorbe en perte (en chaleur) 0.01 x 100 = 1 watt. Donc
il n'arrive aux bornes de l'antenne que 99 watts. La désadaptation ligne-antenne
provoque un SWR de 1.44/1. c'est à dire qu'une partie des 99 watts serons
renvoyés vers le Tx, puis retournés vers la charge, une partie du retour sera
encore retourné vers le Tx et renvoyé à la charge, etc. Ne considérons que le
premier retour, le plus significatif.

L'antenne acceptera 99 x (1/1.44) = 68. 7 watts, qui seront rayonnés et 30.3


watts seront réfléchis vers le Tx et feront l'allez et retour pour être rayonnés
en partie après atténuation (perte de lignes : 1 w à chaque trajet, donc 2 watts
perdus à chaque allez et retour). Donc il ne revient que 28.3 watts lors de la
première reflection, d'ou puissance réellement rayonnée qui devient 68.7 + 28.3
= 97 w rayonnés par l'antenne en ne considérant qu'un seul trajet de réfléchit
et 3 watts dissipés dans la ligne.

On peu poursuivre jusqu'à l'infini ce raisonnement sur les réflexions et on


s'apercevra que la totalité de la puissance fournie moins les pertes en ligne,
sont supérieures en rendement que l'adaptation d'impédance à toute force !

Un autre test, qui met en jeu un Tx, un tuner antenne, une ligne de
transmission, un aérien quelconque (plusieurs, différents), et un contrôleur de
champ, placé à quelques dizaine de mètres de l'antenne. Quel que soit l'aérien
utilisé, le contrôleur de champ donnera à quelques millivolts près, la même
valeur de champ (mV ou µV/m), à partir du moment où le tuner antenne permet de
charger le Tx à la même puissance délivrée. Je n'entrerai pas dans le détail de
ce test, mais il est faisable par tout radio-amateur un tant soit peu équipés en
matériels de mesure simples.
Gardez en mémoire que le tuner antenne ne change rien au SWR présent sur une
ligne, mais permet seulement de présenter au Tx une charge compatible à ses
caractéristiques (~50 ohms).

Essai qui montre bien que peut importe le SWR, si le Tx peut être chargé, la
puissance fournie est totalement rayonnée par l'antenne, compte tenu des pertes
possibles en ligne.

En conclusion, un SWR faible n'est pas une garantie du bon fonctionnement


(rayonnement) de l'antenne. Rien de magique ne se passe lorsque qu'SWR de 1/1
est atteint. Lorsque l'on tient compte intelligemment du SWR, sa valeur peut
être un indicateur et un outil très utile pour un radio-amateur. Une mauvaise
interprétation de cette valeur mène à des heures de confusion et de
conversations inutiles...

F5UL/R. Drogoul

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