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1ère Partie
1. INTRODUCTION
L’adaptation des impédances est un problème qui en principe nous concerne tous. En effet, la
station radioamateur la plus élémentaire comprend au moins un émetteur et un récepteur (ou un
transceiver) et une antenne. En général, nous souhaitons évidemment que la puissance produite par
notre émetteur soit au maximum rayonnée par l’antenne et inversement, que la puissance captée par
l'antenne pour un signal donné, soit transférée au maximum au récepteur. Cela ne peut se produire
que si une relation bien précise est établie entre l’impédance de sortie de l’émetteur et l’impédance
de l’antenne vue à travers la ligne (idem dans l'autre sens avec le récepteur), c'est-à-dire, si ces
impédances sont adaptées.
L’objet de cet article (qui se veut essentiellement théorique) est d’expliquer en quoi consiste
exactement cette adaptation des impédances et comment on la réalise. En particulier, dans le
domaine qui nous intéresse, la théorie débouche sur le principe de fonctionnement des coupleurs
d’antennes (aussi appelés boîtes d'accord ou boîtes de couplage). Nous n'étudierons donc pas de
schémas pratiques de coupleurs; on en trouve à profusion dans les revues et handbooks, ainsi que
sur internet.
Cette première partie sera surtout consacrée au rappel des notions importantes d'impédance et
d'admittance.
2. POSITION DU PROBLEME
ZS
ZL
US
Nous désirons transférer un maximum de puissance du générateur à la charge ; cela ne peut être
obtenu que s’il existe une relation bien déterminée entre Z L et Z S . On dit alors que les impédances
sont adaptées.
En général, cette condition n’est pas satisfaite. Dans le cas de l’exemple émetteur-antenne,
l’impédance de sortie de l’émetteur peut être purement résistive et égale à 50 ȍ, tandis que
l’impédance de l’antenne (en fait, l'impédance vue à travers la ligne reliant l'émetteur à l'antenne)
est en général complexe; c'est-à-dire qu’elle peut être considérée comme étant équivalente à une
résistance en série avec une inductance ou une capacité. On doit alors insérer entre le générateur et
la charge, un réseau passif (donc composé uniquement de résistances, inductances et capacités) qui
réalisera l’adaptation des impédances (figure 2).
Pratiquement, ce réseau ne comprendra que des inductances et des capacités, les résistances étant
exclues puisqu’elles produiraient des pertes de puissance par effet Joule.
ZS
Réseau
d’adaptation des ZL
US impédances
Figure 2: le réseau d'adaptation des impédances permet d'obtenir un transfert maximum de puissance du générateur
vers la charge.
3. IMPEDANCES ET ADMITTANCES
Puisque nous allons utiliser en long et en large ces notions d’impédance et d’admittance, un petit
rappel s’impose, sans toutefois refaire tout un cours sur la question. Nous supposons évidemment
ici que les notions élémentaires de résistance et de réactance sont bien connues. Nous supposerons
aussi que le lecteur possède une connaissance élémentaire des nombres complexes.
3.1 IMPEDANCES
ON5WF 3/12
3.1.1 Définition
L'impédance Z d'un circuit est le rapport de la tension aux bornes de ce circuit au courant
circulant dans le circuit, soit
U
Z=
I
Les barres sur les symboles U et I indiquent que l'on a affaire ici aux substituts complexes (ou
phaseurs) des grandeurs sinusoïdales u(t) et i(t).
L'impédance Z est donc en général un nombre complexe et peut être considérée comme
l’association (en série) d’une résistance R et d’une réactance X. L'impédance est notée Z = R + jX;
la barre au dessus du Z indiquant que l'on a affaire à une expression complexe. Il ne faut donc pas
confondre l'impédance Z avec son module Z (voir plus loin). La réactance X peut être positive
(inductive) ou négative (capacitive). Le symbole j désignant le nombre imaginaire pur j = − 1 ;
plus concrètement, il exprime le fait que si l’impédance est traversée par un courant sinusoïdal I , la
tension jX I aux bornes de la réactance est déphasée de 90° (en avance ou en retard suivant le
signe de X) par rapport à la tension aux bornes de la résistance R I .
Cas particuliers:
- X = 0, Z = R (résistance pure);
- R= 0, Z =jX (réactance pure), avec X = ȦL = 2ʌfL pour une inductance L et X = -1/ȦC = -1/(2ʌf
C) pour une capacité C.
Une impédance peut être représentée graphiquement dans un plan cartésien X – R (représentation
cartésienne); l’axe horizontal R correspondant à des résistances pures et l'axe vertical X à des
réactances pures (figure 3).
Dans ce plan X – R, une impédance est représentée par un point de coordonnées (R,X). Tous les
points représentatifs d’impédances sont situés à droite de l’axe des X (les résistances sont
positives). Un point tel que Z1 , de coordonnées (X1, R1), situé au-dessus de l’axe des R, correspond
à une réactance positive (inductance); un point tel que Z 2 , de coordonnées (X2, R2), situé en
dessous de l’axe des R, correspond à une réactance négative (capacité).
La distance de l'origine des axes au point représentatif de l'impédance est égale au module Z de
l'impédance: Z = R 2 + X 2 .
La résistance et la réactance n’apparaissent pas toujours comme une résistance réelle mise en série
avec une capacité ou une inductance réelle. Une antenne par exemple, présente à son point
d’alimentation une certaine impédance et peut être représentée par une résistance R (résistance due
pertes + résistance de rayonnement) en série avec une inductance ou une capacité dont les valeurs
varient généralement avec la fréquence.
X (réactance)
X1 Z1
R L
Z1
ĭ1
0 R2 R (résistance)
R1
ĭ2
Z2
X2 Z2
R C
Figure 3: une impédance peut être représentée par un point dans le plan complexe X – R.
Exemple 1
Une résistance de 100 ȍ est connectée en série avec une inductance de 5 ȝH. Calculer l'impédance
correspondante à la fréquence de 3,7 MHz. Si une tension sinusoïdale de 100 V d'amplitude et de
fréquence égale à 3,7 MHz est appliquée aux bornes de ce circuit, que vaudront l'amplitude du
courant et sont déphasage par rapport à la tension?
Solution
A 3,7 MHz, la réactance de l'inductance vaut XL = 2ʌfL = 116,24 ȍ. L'impédance du circuit vaut
alors Z = (100 + j 116,24) ȍ. Soit un module Z = 153,34 ȍ et un argument ij = 49,30°. On peut
donc aussi écrire Z = 153,34∠49,30° ȍ.
100
Pour une tension d'amplitude 100 V, le courant vaudra: I = = 0,652∠ − 49,30° A.
153,34∠49,30°
Cela signifie que le courant dans le circuit a une amplitude de 0,652 A et est déphasé de 49,30° en
retard sur la tension.
Exemple 2
ON5WF 5/12
Même question pour une résistance de 100 ȍ en série avec un condensateur de 300 pF, la
fréquence étant inchangée.
Solution
-1
A 3,7 MHz, la réactance de la capacité vaut X = = - 143,38 ȍ. L'impédance du circuit vaut
C 2π f C
alors Z = (100 - j 143,38) ȍ ou Z = 174,81∠ − 55,11° ȍ .
100
Pour une tension d'amplitude 100 V, le courant vaudra: I = = 0,572∠55,11° A,
174,81∠ − 55,11°
soit une amplitude de 0,572 A et un déphasage en avance de 55,11°.
En particulier :
L’équation (1) montre que le fait de mettre une résistance en série avec une impédance ne modifie
Réactance
' Inductance en
X’1
Z1 série avec Z
Z = R + jX
X Z Z1
0 R R1 Résistance
Résistance en
série avec Z
X’’1 ''
Z1 Capacité en série
avec Z
Figure 4: transformation d'une impédance quelconque par mise en série avec cette impédance,
d'une résistance ou d'une réactance (inductance ou capacité).
ON5WF 6/12
que la partie résistive de cette impédance ; par contre (équation (2)), si l’on met une réactance pure
en série avec cette impédance, on ne modifie que la partie réactive de l’impédance. Ce deuxième
cas est d’application dans les coupleurs d’antennes, nous en reparlerons plus loin.
La figure 4 montre la transformation d’une impédance lorsque l'on met en série avec cette
impédance, une résistance ou une réactance.
'
- En plaçant une inductance Ls en série avec Z , on obtient une impédance Z1 = R + jX'1 dont la
partie résistive n’a pas changé et dont la partie réactive vaut X'1 = X + 2ʌfLs (f étant la fréquence).
''
- En plaçant une capacité Cs en série avec Z , on obtient une impédance Z1 = R + jX"1 dont la partie
résistive n’a pas changé et dont la partie réactive vaut X"1 = X - 1/2ʌfCs.
D'une façon générale, le point représentatif de l'impédance se déplace sur une droite parallèle à l'axe
réel pour une résistance en série et parallèle à l'axe imaginaire pour une réactance en série.
Exemple 3
On connecte en série les deux circuits des exemples 1 et 2. Que vaudra (à 3,7 MHz) l'impédance
résultante? A quelle fréquence l'impédance résultante sera-t elle purement résistive?
Solution
Pour trouver à quelle fréquence on obtiendra une résistance pure, il faut chercher la fréquence à
1
laquelle les deux réactances seront égales en valeur absolue: = 2π f L . On retrouve alors la
2π f C
1
formule de Thompson: f= .
2ʌ LC
En introduisant les valeurs de L et de C dans cette formule, on obtient f § 4,109 MHz.
Z1 × Z 2 (R 1 + jX1 ) × (R 2 + jX 2 ) (R 1 × R 2 - X1 × X 2 ) + j(R 1 × X 2 + R 2 × X1 )
Z= = = (3)
Z1 + Z 2 (R 1 + jX1 ) + (R 2 + jX 2 ) (R 1 + R 2 ) + j(X1 + X 2 )
En multipliant haut et bas dans (3) par le complexe conjugué du dénominateur, on obtient :
ON5WF 7/12
2 2 2 2
(R 1 + R 2 ) × R 1 × R 2 + R 1 × X 2 + R 2 × X 1 R 1 × X 2 + R 2 × X 1 + (X 1 + X 2 ) × X 1 × X 2
Z= + j = R + jX (4)
2 2 2 2
(R 1 + R 2 ) + (X 1 + X 2 ) (R 1 + R 2 ) + (X1 + X 2 )
En particulier :
2 2
(R 1 + R 2 ) × R 1 × R 2 + R 2 × X1 R 2 × X1
Z= +j = R + jX ; (5)
2 2 2 2
(R 1 + R 2 ) + X1 (R 1 + R 2 ) + X1
2 2
R ×X R × X + (X + X ) × X × X
1 2 1 2 1 2 1 2
Z= +j = R + jX . (6)
2 2 2 2
R + (X + X ) R + (X + X )
1 1 2 1 1 2
La relation (5) montre que si l’on met une résistance en parallèle sur une impédance, on modifie à la
fois la partie résistive et la partie réactive de cette impédance. De même (équation (6)), on peut
modifier les parties résistive et réactive d’une impédance en la shuntant par une réactance. Ce
deuxième cas nous intéresse tout particulièrement pour la conception des coupleurs
d’antennes.
X Z = R + jX
0 Résistance
R
Figure 5: lorsque l'on shunte une impédance par une inductance ou une capacité, le point
représentatif de l'impédance se déplace sur un cercle centré sur l'axe des résistances.
Dans ce cas, le point représentatif de l'impédance ne se déplace plus sur une droite, mais sur un
cercle centré sur l'axe des résistances, comme le montre la figure 5, pour une impédance shuntée par
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une réactance Xp (dans le cas d'une impédance shuntée par une résistance, le point représentatif de
l'impédance se déplace aussi sur un cercle dont le centre se trouve sur l'axe des réactances).
On trouvera de plus amples détails sur cet aspect mathématique des choses (et bien d'autres
informations ) sur le très intéressant site de G3YNH (http://www.g3ynh.info/zdocs/index.html; voir
au chapitre 5: IMPEDANCE MATCHING, PART 1)
3.2 ADMITTANCES
3.2.1 Définition
R
-la conductance G = (8)
2 2
R +X
X
-la susceptance S = − (9)
2 2
R +X
1 −1
Cependant, pour une résistance pure R, on a bien: G = et pour une réactance pure X: S =
R X
(attention au signe - !). Donc,
Tout comme pour les impédances, on peut représenter une admittance par un point dans le plan
complexe; l'axe vertical peut alors être gradué en valeurs de susceptance (siemens) et l'axe
horizontal en valeurs de conductance (siemens également). Comme l'admittance est l'inverse d'une
impédance, on peut aussi considérer qu'elle est représentée par le point représentatif de l'impédance
correspondante.
Exemple 4
Solution
1 1 100 + j143 , 38
Y = = = = (3 , 272 + j 4 , 692 ) mS
Z 100 - j 143,38 100 2 + 143 , 38 2
Nous avons vu qu'une impédance peut être représentée comme une résistance Rs en série avec une
réactance Xs. Dans certains cas, l'impédance se présente sous la forme d'une résistance Rp en
parallèle avec une réactance Xp (les indices s et p ont été mis pour bien distinguer les deux cas)
(figure 6). Il est intéressant de pouvoir passer de la forme série à la forme parallèle et vice versa.
Xp
1 1 1
Z s = Rs + jXs = + = Yp
Z p R p jX p
R p * jX p R p * X 2p R 2p * X p
Z s = Rs + jXs = Z p = = +j (10)
R p + jX p R 2p + X 2p R 2p + X 2p
R p * X 2p R 2p * X p
Rs = et Xs = (11)
R 2p + X 2p R 2p + X 2p
1 1 R − jX s 1 1 -1
Ys = = = s2 2
= Yp = = +j (12)
Zs R s + jX s R s + Xs Zp R p Xp
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D'où les relations inverses, pour passer de la forme série à la forme parallèle:
R s2 + X s2 R s2 + X s2
Rp = et Xp = (13)
Rs Xs
Exemple 5
Solution
1° Une résistance de 100 ȍ en série avec une inductance de 5 ȝH. Dans ce cas, les relations (13)
nous donnent: Rp = 235,12 ȍ et Xp = 202,27 ȍ; soit une résistance de 235,12 ȍ en parallèle avec
une inductance de 8,70 ȝH (à la fréquence de 3,7 MHz).
2° Une résistance de 100 ȍ en série avec un condensateur de 300 pF. Les relations (13) nous
donnent: Rp = 305,58 ȍ et Xp = -213,13 ȍ; soit une résistance de 305,58 ȍ en parallèle avec un
condensateur de 201,83 pF (à la fréquence de 3,7 MHz).
1 1 1
Comme on l'a vu précédemment, pour deux impédances Z1 et Z 2 en parallèle, on a: = + .
Z Z1 Z2
Donc, en terme d'admittances:
Lors de la mise en parallèle de deux impédances, les conductances et les susceptances s'ajoutent:
G = G1 + G 2 et S = S1 + S 2 .
1 1
En particulier, si Z 2 est une résistance pure (dans ce cas, = =G = Y 2 ), seule la conductance
Z2 R 2
2
est modifiée, alors que pour l'impédance correspondante, et la résistance et la réactance sont
modifiées. De même, dans le cas d'une réactance pure en parallèle sur Z1 (dans ce cas,
1 1
= = jS = Y 2 ), seule la susceptance est modifiée (pour l'impédance correspondante, la
Z2 jX 2
2
résistance et la réactance sont modifiées).
Les cercles tels que celui représenté à la figure 5 sont donc des lieux à conductance constante, la
valeur de la conductance étant donnée par l'inverse de la valeur de la résistance correspondant au
point d'intersection du cercle avec l'axe des R.
Dans le cas d'une adaptation vers une valeur finale de 50 ȍ, un cercle particulièrement intéressant
est le cercle correspondant à une conductance constante de 0,02 siemens (1/50 ȍ).
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La figure 7 résume les différents chemins sur lesquels se déplace le point représentatif d'une
impédance lorsque l'on place une réactance en série ou en parallèle avec cette impédance (voir la
figure 8 pour les schémas).
Réactance
Inductance en Inductance en
parallèle sur Z série avec Z
3 1
X Z = R + jX
0 4 Résistance
R
Capacité en
parallèle sur Z
2
Capacité en série
avec Z
Figure 7: influence sur une impédance d'une réactance placée en série (chemins 1 et 2) ou en
parallèle (chemins 3 et 4) avec cette impédance (les schémas correspondants sont donnés à la
figure 8).
- Une inductance placée en série avec Z = R + jX (chemin N° 1) déplace vers le haut (c'est-à-dire,
dans le sens des réactances croissantes) le point représentatif de l'impédance sur une parallèle à l'axe
des réactances passant par R. Le déplacement est d'autant plus grand que l'inductance est grande (X
= ȦL).
- Une capacité placée en série avec Z = R + jX (chemin N° 2) déplace vers le bas (c'est-à-dire, dans
le sens des réactances décroissantes au sens mathématique du terme) le point représentatif de
l'impédance sur une parallèle à l'axe des réactances passant par R. Le déplacement est d'autant plus
grand que la capacité est petite (X = -1/ȦC).
- Une inductance placée en parallèle sur Z = R + jX (chemin N° 3) déplace dans le sens anti
horlogique, le point représentatif de l'impédance sur le cercle passant par ce point. Le déplacement
est d'autant plus grand que l'inductance est petite.
- Une capacité placée en parallèle sur Z = R + jX (chemin N° 4) déplace dans le sens horlogique, le
point représentatif de l'impédance sur le cercle passant par ce point. Le déplacement est d'autant
plus grand que la capacité est grande.
Le long des chemins 1 et 2, la résistance R est constante (mais pas la conductance); le long des
chemins 3 et 4, la conductance G est constante (mais pas la résistance).
ON5WF 12/12
Dans la pratique, on utilise plutôt une représentation graphique polaire des impédances et des
admittances mieux connue sous le nom d'abaque de Smith. Dans cette représentation, les chemins 1
et 2 deviennent aussi des cercles. Mais dans un premier abord, l'abaque de Smith est plus complexe
que la représentation cartésienne, c'est pourquoi nous ne l'utilisons pas ici.
C
L
Chemin N° 1 Z Chemin N° 2 Z
Chemin N° 3 Z Chemin N° 4 Z
L C
Figure 8: suivant le chemin que l'on veut suivre dans le plan complexe, la réactance doit être mise
en série ou en parallèle avec l'impédance Z .
On constate donc qu'il est en principe toujours possible de transformer une impédance donnée en
une autre impédance, en plaçant des réactances en série et/ou parallèle avec cette impédance.
Dans cette première partie, nous avons introduit le problème de l'adaptation des impédances et
rappelé les notions essentielles sur les impédances et les admittances. Ce faisant, nous avons vu
qu'on pouvait transformer une impédance en plaçant une réactance en série ou en parallèle avec
cette impédance, ces transformations étant matérialisées dans le plan complexe par des segments de
droite ou des arcs de cercle.
Dans la suite de cet article, nous étudierons plus en détail le problème de l'adaptation des
impédances et son application aux coupleurs d'antennes.
ON5WF 1/12
2ème Partie
1. INTRODUCTION.
Dans la première partie de cet article, nous avons introduit le problème de l'adaptation des
impédances et rappelé les notions essentielles sur les impédances et les admittances. Ce faisant,
nous avons vu qu' en plaçant une réactance en série ou en parallèle avec une impédance, on pouvait
modifier les parties résistives et réactives de cette impédance; ces transformations étant
matérialisées dans le plan complexe par des segments de droite ou des arcs de cercle.
Dans la 2ème partie de cet article, nous étudierons plus en détail le problème de l'adaptation des
impédances.
Zs = R s + jX s
Z L = R L + jX L
branché sur une charge d'impédance Z L = R L + jX L (par exemple, un émetteur raccordé à une
antenne). On s'intéresse à la relation qu'il faut avoir entre Z L et Z S pour que la puissance fournie
par le générateur à la charge soit maximum.
On envisage d'abord le cas où les deux impédances sont purement résistives (figure 2).
Zs = R s IL
U UL ZL = R
s
L
Figure 2: générateur, d'impédance de sortie résistive, chargé par une résistance pure.
1 2
P = R I (1)
L 2 L L
avec
U
S (2)
I =
L R +R
S L
Le facteur 1/2 dans (1) provient du fait que l'on travaille ici avec les amplitudes. En remplaçant
dans (1), IL par son expression, on obtient:
2
1 § US ·
P = R ¨ ¸ (3)
L 2 L¨ R + R ¸
© S L ¹
Soit :
ON5WF 3/12
U2 RL
S
P = (4)
L 2 (R + R )2
S L
Si l'on suppose RS fixe, le problème est de savoir quelle doit être la valeur à donner à RL pour que la
puissance PL fournie à la charge soit maximum.
RL = RS (5)
1,00
0,80
Ș = PL/ PTot
0,60
PL/PTot
PL
0,40
PTot = PL + PS
PS
0,20
0,00
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
RL/RS
Figure 3: variation du rendement Ș = PL/ PTot en fonction du rapport RL/ RS; on voit bien le maximum de
PL pour RL = RS (pour les courbes de puissance, PTot a été normalisée à 1 W).
On voit que la puissance fournie à la charge est maximum lorsque la résistance RL de la charge est
égale à l'impédance de sortie RS du générateur; dans ce cas, la puissance PL fournie à la charge est
égale à la puissance PS dissipée dans le générateur et le rendement vaut alors 50 %. Par exemple, un
émetteur de 100 W, d'impédance de sortie égale à 50 , et branché sur une charge de 50 , dissipe
aussi 100 W (en chaleur) dans son étage de sortie.
La figure 3 montre comment varie le rendement = PL/ PTot en fonction du rapport RL/ RS (PTot
étant la puissance totale fournie par le générateur); la figure montre aussi les courbes de PL, PS et
PTot (avec PTot normalisée à 1 W).
La courbe du rendement montre bien que celui-ci n'est pas maximum lorsque la condition RL = RS
est réalisée; en fait, il ne vaut que 50 %. Pour cette raison, l'adaptation des impédances n'est pas
toujours réalisée, en particulier, dans les systèmes de production d'énergie électrique (voir à ce sujet
http://www.jaycar.com.au/images_uploaded/impmatch.pdf).
ON5WF 4/12
1 2
P = R I (6)
L 2 L L
Avec
US US
IL = = (7)
(R S + jX S ) + (R L + jX L ) (R S + R L ) + j(X S + X L )
I L et U S étant les amplitudes complexes (amplitudes réelles et phases) du courant dans la charge et
de la tension à vide du générateur.
U
S
I = (8)
L 2 2
(R S + R L ) + (X S + X L )
2
U
1 S
P = R (9)
L 2 L (R + R )2 + (X + X )2
S L S L
L'expression (9) montre que l'on peut maximiser une première fois la puissance PL dissipée dans la
charge en prenant XL = -XS. On a alors:
2
U
1 S
P = R (10)
L 2 L (R + R )2
S L
On est alors ramené au cas précédent (l'expression (10) est identique à l'expression (4) du 1er cas).
Par conséquent, pour maximiser la puissance fournie à la charge, il faut réaliser les deux conditions
suivantes:
RL = RS et XL = -XS (11)
Soit
*
Z L = RS – jXS = Z S (12)
ON5WF 5/12
Il faut donc que l'impédance de la charge soit le complexe conjugué de l'impédance de sortie du
générateur; on parle alors d'adaptation conjuguée (Rappelons que le complexe conjugué d'un
*
nombre complexe Z = a + jb est Z = a – jb).
Exemple.
Un émetteur dont l'impédance de sortie est de 50 doit fonctionner avec une antenne dont
l'impédance vue à travers la ligne reliant l'émetteur à l'antenne vaut (50 - j100) (figure 4). La
fréquence de travail est de 3,65 MHz. On peut donc considérer qu'à la fréquence de travail, le
système "ligne - antenne" est équivalent à une résistance de 50 en série avec une capacité de 436
pF. On veut assurer un transfert maximum de puissance vers l'antenne.
Zs = 50 Ω
Z L = (50 − j100) Ω
Zs = 50 Ω L = 4,36 H
XL = +100
Z L = (50 − j100) Ω
Comme l'égalité des parties résistives des impédances est déjà réalisée, il suffit, puisque
l'impédance de sortie de l'émetteur est purement résistive, d'annuler la partie réactive de
l'impédance de la charge. Pour cela, il faut insérer dans le circuit d'alimentation de l'antenne une
inductance L dont la réactance à 3,65 MHz vaut +100 ; soit L = XL/(2ʌf) = 4,36 ȝH (figure 5)
(on suppose ici que l'inductance est parfaite).
n n
p s
Z ZL
Lorsqu'une impédance est branchée aux bornes du secondaire d'un transformateur de rapport de
transformation np/ns (figure 6), l'impédance mesurée aux bornes du primaire vaut:
2
§ np ·
Z = ZL ¨ ¸ (13)
¨n ¸
© s¹
2 ª
§n · º
2
§ np ·
( )¨ ¸ = « Z ¨ p ¸ » ∠ϕ
Z = Z ∠ϕ
L L ¨n ¸ « L ¨¨ n ¸¸ » L = Z∠ϕ
L (14)
© s¹ «¬ © s ¹ »¼
ON5WF 7/12
Cette dernière relation nous montre que le module de Z est égal au module de Z L multiplié par le
2
§ np ·
carré du rapport de transformation ¨ ¸ ; par contre l'argument ijL n'est pas modifié. Il résulte de
¨n ¸
© s¹
cela que le point représentatif de l'impédance se déplace sur une droite passant par l'origine (figure
7).
Dans ce cas, on peut montrer que la puissance fournie par le générateur est maximum lorsque les
impédances de source Z S et de charge Z L ont le même module (ZL = ZS).
X (réactance)
ZL
Z
ĭL
0 R (résistance)
Figure 7: transformation d'une impédance par un transformateur (on a supposé ici un rapport
np/ns < 1).
Zs = R s + jX s
Impedance matching ZL =
Z = R s − jX s
network R L + jX L
Figure 8: à travers le réseau d'adaptation, le générateur voit une impédance Z égale au complexe conjugué de Z s .
Pour la suite de cet article, nous supposerons que les pertes dans les réactances du réseau
d'adaptation sont négligeables (ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas).
1° Le chemin ABC.
En plaçant une inductance Ls en série avec Z L , on passe de A à B; ensuite, une capacité Cp en
parallèle avec l'ensemble produit un déplacement dans le sens horlogique sur le cercle de
*
conductance constante passant par B, ce qui nous amène en C, point représentatif de Z S . Nous
avons ici affaire à un adaptateur en L direct de type passe-bas.
2° Le chemin AB'C.
En plaçant une inductance Lp en parallèle avec Z L , on passe de A à B' (déplacement dans le sens
anti-horlogique sur le cercle de conductance constante passant par A); ensuite, une capacité Cs en
*
série nous amène en C, point représentatif de ZS . Le circuit obtenu constitue un adaptateur en L
inversé de type passe-haut.
ON5WF 9/12
En général, il faut au moins deux réactances pour réaliser l'adaptation; on parle alors de réseau en L.
On peut utiliser un nombre de réactances plus élevé; pour trois réactances, on parle de réseau en T
ou en . La figure 10 illustre ces différentes configurations.
Réactance Ls
B *
ZS ZS Cp
XS ZL
B'
ZL A ABC path
0 RS Résistance
Cs
*
-XS C ZS Lp ZL
*
ZS
AB'C path
*
Figure 9: transformation d'une impédance Z L en une impédance Z S , complexe conjugué de Z S .
Considérons, en guise de transition vers la troisième partie de cet article, le cas de la figure 11 dans
lequel une antenne est reliée par une ligne à un émetteur dont l'impédance de sortie est supposée
purement résistive et égale à RS (50 ȍ par exemple). L'impédance Z A de l'antenne est transformée
par la ligne en une impédance Z L . Un coupleur est intercalé entre l'émetteur et la ligne pour
réaliser l'adaptation des impédances. Ce coupleur doit transformer l'impédance Z L de la charge en
une impédance RS purement résistive.
L'impédance Z L , à priori quelconque, est représentée sur la figure 12, par le point A. Le point C,
correspondant à une résistance RS, représente l'impédance de sortie de l'émetteur. Une configuration
de coupleur (L, T, PI …) est représentée dans le plan complexe par un chemin reliant A à C, ce
chemin étant composé de segments de droite (réactances en série) et d'arcs de cercle (réactances en
parallèle).
- La droite de résistance constante R = RS. Tous les points de cette droite correspondent à
des impédances dont la partie résistive est égale à RS. Pour une impédance représentée par le point
B par exemple (et en général par des points au-dessus de l'axe des R), la mise en série d'une
capacité avec cette impédance suffit pour passer au point C (RS); dans le cas des points de la droite
en dessous de l'axe des R (tel que B'), il faudrait utiliser une inductance.
ON5WF 10/12
X2 X1
X1 X2
X3 X1 X2
X1 X2 X3
PI network T network
1° Le chemin ABC.
En plaçant une inductance Lp en parallèle avec Z L , on passe de A à B en suivant dans le sens anti-
horlogique le cercle passant par A; ensuite, une capacité Cs en série avec l'ensemble produit le
déplacement de B à C.
2° Le chemin AB'C.
En plaçant une capacité Cp en parallèle avec Z L , on passe de A à B' en suivant dans le sens
horlogique le cercle passant par A; ensuite, une inductance Ls en série nous amène en C.
Une autre transformation possible est représentée par le chemin AA'B"C; elle correspond à un
coupleur en T de type passe-haut (capacités dans les branches série et inductance dans la branche
parallèle). Le chemin AD'DC représente un coupleur en PI de type passe-bas (capacités dans les
branches parallèles et inductance dans le branche série). Les schémas correspondant à ces
différentes transformations sont donnés à la figure 13.
A la figure 12, le point A représentatif de l'impédance Z L a été arbitrairement placé à droite du lieu
R =RS. D'autres solutions de coupleurs en L auraient été obtenues si ce point A avait été placé à
gauche de ce lieu; une distinction est aussi à faire en fonction de la position du point A par rapport
ON5WF 11/12
au cercle G = GS = 1/RS (à l'intérieur ou à l'extérieur). Afin de voir quelles sont les solutions qui se
présentent en fonction de Z L , il y a lieu de faire une étude plus détaillée des différentes zones du
plan complexe définies par les deux lieux R =RS et G = GS. Ce sera l'objet de la troisième partie de
cet article.
Antenna tuner
ZS = R S Antenna
Z=R ZL Line
S ZA
Transmitter
Réactance B Constant
A ( ZL ) resistance line (R
= RS )
B"
D
A'
0 RS Résistance
C
Constant conductance
circle (G = GS =
1/RS)
D' B'
CS LS
RS RS
ZL CP ZL
LP
CS1 CS2
LS
RS RS
ZL CP1 CP2 ZL
LP
Figure 13: schémas des coupleurs correspondant aux transformations de la figure 12.
ON5WF 1/12
3ème Partie
1. INTRODUCTION
Dans la première partie de cet article, nous avons introduit le problème de l'adaptation des
impédances et rappelé les notions essentielles sur les impédances et les admittances. Nous avons vu
qu'en plaçant une réactance en série ou en parallèle avec une impédance, on pouvait modifier les
parties résistive (dans le cas de la mise en parallèle uniquement) et réactive de cette impédance; ces
transformations étant matérialisées dans le plan complexe par des segments de droite (mise en série)
ou des arcs de cercle (mise en parallèle).
Dans la 2ème partie de cet article, nous avons étudié l'adaptation des impédances d'une façon
générale et introduit son application aux coupleurs d'antennes. Cette 3ème partie sera donc consacrée
à l'étude des coupleurs d'antennes à partir du plan complexe et plus particulièrement, les coupleurs à
réseau en L.
Rappelons au passage que nous supposons ici avoir affaire à des réactances parfaites. Par ailleurs
nous n'utilisons pas l'abaque de Smith dans le cadre de cet article, pour des raisons exposées dans la
1ère partie.
Rappelons que le rôle du coupleur consiste à transformer l'impédance Z L présentée par la ligne
reliant l'émetteur à l'antenne, en une impédance complexe conjuguée de l'impédance de sortie de
l'émetteur. Il faut bien noter que l'impédance de l'antenne n'est absolument pas modifiée par le
coupleur. Si cette impédance de sortie est purement résistive et égale à RS, l'impédance vue à travers
le coupleur doit être égale à RS (figure 1). Dans le plan complexe des impédances, le coupleur est
représenté par un chemin reliant le point représentatif de Z L au point représentatif de RS, ce chemin
étant constitué de segments de droite et/ou d'arcs de cercle.
La figure 2 nous rappelle les différentes transformations que l'on peut faire subir à une impédance
en mettant une réactance en série ou en parallèle avec cette impédance; le cas d'un transformateur y
est aussi pris en compte.
Nous supposerons pour la suite que l'impédance de sortie de émetteur est purement résistive et égale
à RS , 50 par exemple.
La situation idéale est celle dans laquelle l'impédance Z A de l'antenne et l'impédance caractéristique
Z C (supposée purement résistive) de la ligne sont égales à RS , auquel cas le coupleur d'antenne
n'est pas nécessaire. Cette situation idyllique est évidemment rarement présente dans les
installations d'amateurs.
ON5WF 2/12
Antenna tuner
ZS = R S Antenna
ZL
Z = RS Line ( Z C ) ( ZA )
Transmitter
Figure
Figure 9:
1: un
un émetteur
émetteur relié
relié àà une
une antenne
antenne par
par l'intermédiaire
l'intermédiaire d'une
d'une ligne
ligne et
et d'un
d'un réseau d' l'impédance de
coupleur;
sortie de l'émetteur est supposée purement résistive et égale à RS.
Step-down
X Z = R + jX transformer
0 Résistance
R
Step-up
Parallel
transformer capacitor
Serie
capacitor
2.1.1 La zone 1 : elle concerne toutes les impédances pour lesquelles RL > RS quelque soit XL.
C'est donc la partie du plan située à droite de la parallèle à l'axe des X passant par RS.
2.1.2 La zone 2 : c'est la zone située à l'intérieur du cercle correspondant à une conductance
constante G = GS = 1/RS. Pour tous les points situés à l'intérieur de ce cercle, les
admittances correspondantes présentent une conductance G > GS.
2.1.3 La zone 3+ : c'est la zone couvrant la partie du plan dans laquelle les impédances
Z L = R L + jX L répondent aux critères suivants: RL RS , GL GS et XL (ou ij) > 0.
2.1.4 La zone 3– : mêmes critères que pour la zone 3+ sauf XL (ou ij) qui est < 0.
ZONE 3+ :
RL RS et GL GS ZONE 1 :
XL > 0 RL > RS
Constant
resistance
line (=RS)
0 ZONE 2 : R
GL > GS = 1/RS RS
Constant
conductance
ZONE 3– :
circle (=GS = 1/RS)
RL RS et GL GS
XL < 0
Nous étudierons ici dans un premier temps, les solutions les plus simples, c'est-à-dire les coupleurs
en L.
On considère une impédance Z L située dans la zone 1 au point A (figure 4). Cette impédance doit
être transformée au moyen de réactances en une impédance égale à RS représentée par le point C.
L'observation de la figure 4 montre qu'en partant du point A, nous pouvons arriver au point C en
empruntant deux chemins: les chemins ABC (une inductance en parallèle sur Z L et une capacité en
série avec le tout) et AB'C (une capacité en parallèle sur Z L et une inductance en série avec le tout).
Les schémas des deux coupleurs correspondants sont donnés à la figure 5.
ON5WF 5/12
ZONE 3+ ZONE 1 :
R > RS
B
A
XL
ZL
0 R
ZONE 2
RS
RL
B'
ZONE 3-
Figure 4: une impédance Z L située au point A dans la zone 1 doit être transformée en une impédance égale à RS
(point C).
ON5WF 6/12
ZONE 1
CS LS
RS RS
ZL CP ZL
LP
Figure 5: les deux configurations de coupleur en L permettant d'adapter une impédance Z L de la zone 1 à
l'impédance de sortie RS de l'émetteur.
On considère ici une impédance Z L + (point A+) dans la zone 3+ et une impédance Z L- (point A –)
dans la zone 3– (figure 8). L'observation de la figure montre que l'on dispose ici (pour chacune des
deux zones) de quatre chemins pour passer de l'impédance Z L à l'impédance RS du point C. Il y a
donc quatre configurations de coupleurs possibles. Les schémas correspondants sont donnés aux
figures 9 (zone 3+) et 10 (zone 3–).
Un premier cas particulier correspond aux impédances pour lesquelles RL = RS avec XL 0; ce sont
donc les impédances représentées par tous les points de la droite R = RS (tels que les points B'+ et
B'– de la figure 8) à l'exception du point C.
Un second cas particulier correspond aux impédances pour lesquelles GL = 1/RS avec XL 0; ce
sont les impédances représentées par tous les points du cercle G = 1/RS (tels que les points B+ et B–
de la figure 8) à l'exception du point C.
ZONE 3+ ZONE 1
ZONE 2 :
G > GS = 1/RS C
0 RL R
A RS
XL
ZL
B'
ZONE 3-
Figure 6: en partant du point A ( Z L ) dans la zone 2, on peut arriver au point C (RS) par les chemins ABC et AB'C.
ZONE 2
CS
LS
RS CP ZL RS LP ZL
Figure 7: les deux configurations de coupleur en L permettant d'adapter une impédance Z L de la zone 2 à
l'impédance de sortie RS de l'émetteur.
ON5WF 8/12
X
A+ Z L+ ZONE 1
B'+
XL+
B+
ZONE 3+
0 ZONE 2 RL R
RS
ZONE 3– B–
XL-
A– ZL− B'–
Figure 8: dans le cas des zones 3+ et 3–, on dispose de quatre chemins pour rejoindre le point C.
ON5WF 9/12
CS
ZONE 3+ LS
RS CP RS CP ZL
ZL
CS CS
RS CP ZL RS LP ZL
LS
ZONE 3– LS
RS CP ZL RS LP ZL
CS LS
RS LP ZL RS LP ZL
A+ ZONE 1
B+
ZONE 3+
0 ZONE 2 R
RS
ZONE 3– B–
A–
Figure 11: les points A+ et A – correspondent au cas particulier n° 1; les points B+ et B– au cas particulier n° 2.
ON5WF 11/12
CS XL > 0 LS
RS ZL RS CP ZL
LS
XL < 0 CS
RS ZL RS LP ZL
XL > 0
CS
RS CP ZL RS LP ZL
XL < 0
LS
RS LP ZL RS CP ZL
INTRODUCTION
Après avoir étudié les coupleurs d'antennes à réseau en L (coupleurs à 2 réactances), nous
examinerons, dans cette 4ème partie, le fonctionnement des coupleurs à réseaux en T et en PI
(coupleurs à trois réactances).
Rappelons au passage que nous supposons ici avoir affaire à des réactances parfaites. Par ailleurs
nous n'utilisons pas l'abaque de Smith dans le cadre de cet article, pour des raisons exposées dans la
1ère partie.
Comme le montre la figure 35, on peut constituer un coupleur à trois réactances en les associant de
façon à former soit un réseau en PI (ou en triangle), soit un réseau en T (ou en étoile). A chacun de
X2 X1 X3
X1 X3 X2
PI network T network
L C
L C
Figure 36: configurations passe-bas et passe-haut pour les coupleurs en T et en PI (les plus utilisées sont le
T passe-haut et le PI passe-bas).
Remarque: les schémas donnés à la figure 36 ne sont pas les seuls possibles. Par exemple, pour le
T à deux capacités et une inductance, il existe 3 combinaisons; on peut en effet placer l'inductance
dans la branche d'entrée, dans la branche de sortie ou dans la branche verticale (cas de la figure).
Considérons (figure 37) un coupleur en T inséré entre la sortie d'un émetteur et l'entrée de la ligne
reliant l'émetteur à l'antenne. Z L est l'impédance mesurée à l'entrée de la ligne et Z S = R est
S
l'impédance de sortie de l'émetteur supposée purement résistive (50 ȍ par exemple). Le coupleur
doit donc transformer l'impédance Z L en une impédance égale à R S . Comme le montre la figure
ZS = R S
X1 X3
RS X2 ZL
37, l'impédance Z L est en série avec la réactance X3 du coupleur; on peut donc considérer que l'on a
affaire à un coupleur en L inversé (réactances X1 et X2 ) avec une charge égale à
ZS = R S
X1
RS X2 '
ZL
ZONE 3+ :
RL RS et GL GS ZONE 1 :
XL > 0 RL > RS
Constant
resistance
line (=RS)
0 ZONE 2 : R
GL > GS = 1/RS RS
Constant
conductance
ZONE 3– :
circle (=GS = 1/RS)
RL RS et GL GS
XL < 0
Figure 39: les quatre zones du plan des impédances (par rapport à RS).
ON5WF 4/10
'
Z L = Z L + jX (figure 38). Le fonctionnement des coupleurs en L a été étudié dans la troisième
3
partie de cet article. Nous avons vu à ce moment que, suivant le type de coupleur en L auquel on a
CS
High-pass inverted L
RS
ZL
Zones 1 and 3-
LP
LS
Low-pass inverted L
RS CP ZL Zones 1 and 3+
CS
High-pass direct L
RS LP ZL
Zones 2 and 3+
LS
Low-pass direct L
RS CP ZL Zones 2 and 3-
Tableau I: zones d'adaptation possible pour les coupleurs en L avec deux réactances de signes différents.
affaire (L direct ou L inversé) et suivant la configuration considérée (passe-bas ou passe-haut),
l'adaptation d'une impédance Z L = R + jX à une impédance RS n'est possible que dans certaines
L L
zones du plan complexe (la figure 39 rappelle la définition des quatre zones du plan complexe; le
tableau I indique les zones d'adaptation possible pour les coupleurs à deux réactances de signes
différents). Par conséquent, si le point représentatif de Z L n'est pas situé dans la bonne zone,
l'adaptation n'est pas possible avec le coupleur correspondant. On peut donc dire que la réactance
X3 du coupleur en T permet d'amener le point représentatif de l'impédance de charge dans la bonne
zone pour le coupleur en L constitué par les deux autres réactances X1 et X2. Comme le montre le
tableau I, avec un coupleur en L inversé passe-bas, l'adaptation n'est possible que dans les zones 1 et
3+; avec un coupleur en L inversé passe-haut, l'adaptation n'est possible que dans les zones 1 et 3–.
Pour la suite, nous nous intéresserons au T passe-haut (figure 40) qui est la configuration en T la
plus utilisée.
ON5WF 5/10
RS L (X2) ZL
Considérons d'abord le cas d'une impédance Z L1 dont le point représentatif (point A) est situé dans
la zone 1. Comme expliqué plus haut, la mise en série de Z L1 avec la capacité de sortie Cout du
' −1
coupleur donne une impédance Z L1 = Z L1 + jX (représentée par le point B), avec X 3 = . On
3 Ȧ C out
passe donc du point A au point B en suivant une parallèle AA'B à l'axe des réactances. Cette
'
impédance Z L1 est en parallèle avec l'inductance L. Comme on l'a vu précédemment, la mise en
parallèle d'une réactance (ici X 2 = Ȧ L ) avec une impédance donne lieu dans le plan complexe à un
déplacement suivant un cercle (dans le sens anti-horlogique pour une inductance) passant par le
point représentatif de l'impédance (point B en l'occurrence). Pour une certaine valeur de
"
l'inductance, le déplacement correspondra à l'arc de cercle BB'B" et l'impédance résultante Z L1 sera
représentée par le point B" situé sur la droite de résistance constante R = RS. La mise en série de Cin
−1 "
(de réactance X 1 = ) avec l'impédance Z L1 nous amène au point C correspondant à l'adaptation
Ȧ C in
"
parfaite ( Z L1 + jX = R ).
1 S
ON5WF 6/10
X
"
B"( Z L1 )
ZONE 3+ ZONE 1
G ( Z L4 )
A"
A ( Z L1 )
F ( ZL3 )
0 C B' R
ZONE 2
RS
A'
F'
E ( Z L2 )
ZONE 3- D '
B( Z L1 )
Figure 41: trajectoires suivies dans le plan complexe, lors du réglage d'un T passe-haut.
Considérons maintenant les points F (zone 2) et G (zone 3+) représentant les impédances Z L3 et
Z L4 . On voit sur la figure 41 qu'il n'est pas possible de rejoindre le point C si la réactance X3 de
Cout n'est pas suffisamment grande (en valeur absolue) pour amener dans la zone 3-, en D par
exemple, le point représentatif de l'impédance résultant de la mise en série de Z L3 ou Z L4 avec
X3. Dans le cas de Z L4 par exemple, une trajectoire possible serait GDBB'B"C. Comme
−1
X3 = , il y a donc, pour une impédance Z L donnée, située dans la zone 3+ ou dans la zone 2,
Ȧ C out
ON5WF 7/10
une valeur maximum de Cout (correspondant à un X3 minimum en valeur absolue) à ne pas dépasser
pour que l'adaptation soit possible. La valeur maximum permise est celle qui amène le point
'
représentatif de Z L = Z L + jX sur le cercle de conductance constante G = GS = 1/RS (en F' par
3
exemple). Dans ce cas précis, le T passe-haut dégénère en un L direct passe-haut si Cin a une valeur
très élevée (X1 très petit, à la limite nul).
ZS = R S
X2
RS
X1 X3 ZL
Sur la figure 42 représentant un coupleur en PI inséré entre l'émetteur et la charge , on peut voir que
l'impédance Z L se retrouve en parallèle avec la réactance X3 du coupleur. Tout se passe donc
comme si l'on avait affaire à un coupleur en L direct avec une impédance de charge égale à
'
Z L = Z L / / jX (figure 43). Comme dans le cas du coupleur en T, nous ne considèrerons ici que la
3
configuration la plus utilisée du coupleur en PI, c'est-à-dire le PI passe-bas (figure 44). Le coupleur
en L de la figure 43 est alors un L direct passe-bas; dans ce cas, l'adaptation n'est possible que dans
ZS = R S
X2
RS '
X1 ZL
ZS = R S L
X2
RS Cin X1 X3 Cout ZL
ZONE 3+ A ( Z L1 )
B ( Z L2 )
"
E" ( Z L1 )
E ( Z L4 )
0 C R
ZONE 2 ZONE 1
RS
E'
'
D' ( Z L1 )
D ( ZL3 ) B'
ZONE 3-
Figure 45: trajectoires suivies dans le plan complexe, lors du réglage d'un PI passe-bas.
En ce qui concerne le point D situé dans la zone 3- et représentant l'impédance Z L3 , le point C peut
être atteint en suivant le chemin DD'E"C. Contrairement aux deux cas précédents, on peut constater
ici que quelque soit la valeur donnée à la capacité Cout, il est toujours possible de rejoindre, à partir
du point représentant l'impédance jX3// ZL3 , le cercle G = 1/RS et de là, le point C. Pour la zone 3-, il
n'y a donc pas de limitation sur les valeurs de Cout. Il en va de même pour un point quelconque de la
zone 2, E par exemple, représentant une impédance Z L4 , et à partir duquel on rejoint le point C par
le chemin EE'E"C.
CONCLUSION
Dans le cas des coupleurs à deux réactances, nous avions, en fonction de la zone dans laquelle se
trouvait le point représentatif de Z L , des solutions d'adaptation bien déterminées. Avec les
coupleurs à trois réactances, nous avons (théoriquement) une infinité de combinaisons des trois
réactances donnant lieu à une adaptation. Cependant, si toutes ces solutions sont équivalentes au
point de vue de l'adaptation, elles ne le sont pas en ce qui concerne les pertes qui apparaissent
(essentiellement dans les inductances) dès que l'on travaille avec des réactances réelles. Ces
réactances réelles donnent aussi lieu à des trajectoires dans le plan complexe un peu différentes de
celles que nous avons rencontrées avec les réactances parfaites; nous ne les avons pas envisagées ici
ON5WF 10/10
mais on pourra trouver de plus amples informations à ce sujet sur le site web de G3YNH (voir
Impedance Matching. Part 2: Popular Matching Networks).
Lors de la conception d'un coupleur, il peut être intéressant de se demander comment obtenir une
bande passante suffisamment large, de façon à pouvoir travailler dans une bande de fréquences
donnée sans devoir retoucher aux réglages du coupleur. L'étude de la réponse fréquentielle des
coupleurs sera l'objet de la 5ème et prochaine partie de cet article.
ON5WF 1/9
Après avoir étudié le fonctionnement des coupleurs en L,T et PI, nous allons nous intéresser à leurs
réponses fréquentielles. D'une manière générale, la réponse fréquentielle d'un circuit est la variation
de l'une de ses caractéristiques (le gain par exemple) en fonction de la fréquence.
Les coupleurs étant composés de capacités et d'inductances dont les réactances varient avec la
fréquence, l'adaptation réalisée à une fréquence donnée ne sera rigoureusement valable qu'à cette
fréquence. Cependant, le coupleur étant réglé pour une bonne adaptation à une fréquence f0 donnée,
c'est-à-dire pour avoir un ROS de 1/1, on peut se demander comment varie le comportement du
coupleur lorsque l'on s'écarte de cette fréquence f0.
X2 X1
X1 X2
ZS
X2
X1 Z L = R L + jX L
Figure 47: coupleur en L direct inséré entre un émetteur d'impédance de sortie Z S et une
chargeZ L = R L + jX L .
Considérons le coupleur en L direct de la figure 47; on suppose que la ligne reliant l'émetteur au
coupleur a une longueur négligeable (c'est-à-dire beaucoup plus petite que la longueur d'onde).
L'impédance Z L = R L + jX L est l'impédance vue à travers la ligne reliant l'émetteur à l'antenne.
Remarque: à la figure 47, l'émetteur est représenté par son dipôle équivalent de Thévenin. Cela
n'est évidemment pas une représentation physique de l'étage de sortie de l'émetteur, mais une
modélisation de cet étage nécessaire au traitement mathématique du problème qui nous occupe.
En général, les parties résistive RL et réactive XL de l'impédance Z L varient avec la fréquence; cela
étant dû au fait que l'impédance de l'antenne elle-même varie avec la fréquence. Nous supposerons
ici, dans un but de simplification, que les impédances Z L et Z S sont purement résistives et
constantes, ce qui nous amène finalement au schéma simplifié de la figure 48.
En appelant I L le courant dans la charge (voir figure 48), la puissance PL fournie à la charge vaut:
1
PL = R L I 2L (1)
2
Dans l'équation (1), IL est l'amplitude du courant I L (cela explique le facteur ½ que l'on aurait pas si
l'on utilisait la valeur efficace). Nous désignerons par f0 la fréquence pour laquelle le coupleur
réalise l'adaptation parfaite entre l'émetteur et la charge. Les grandeurs dépendant de la fréquence
seront donc affectées de l'indice 0 lorsque l'on voudra indiquer que l'on considère leurs valeurs à la
fréquence f0. Nous aurons donc:
ZS = R S I IL
X2
US X1 ZL = R L
Figure 48: version simplifiée du schéma de la figure 47. U S est la force électromotrice de
l'étage de sortie de l'émetteur ; I L est le courant dans la charge et I le courant à l'entrée
du coupleur.
La puissance PL fournie par l'émetteur à la charge est maximum à la fréquence f0. Par conséquent,
P
l'étude en fonction de la fréquence du rapport L entre la puissance PL à une fréquence f donnée et
PL0
la valeur PL0 de cette puissance à la fréquence f0, nous montrera le comportement fréquentiel du
coupleur autour de la fréquence f0. La puissance étant directement proportionnelle au carré du
courant, nous avons:
2
PL § I L ·
=¨ ¸¸ (2)
PL0 ¨© I L0 ¹
PL
Pour calculer ce rapport , nous devons donc d'abord calculer le courant I L dans la charge RL.
PL0
Ce courant se calcule aisément à partir du courant I à l'entrée du coupleur. En se référant à la figure
48, on voit que
US
I= (3)
R S + jX1 //(R L + jX 2 )
Soit
US
I= (4)
jX 1 (R L + jX 2 )
RS +
R L + j(X1 + X 2 )
Le courant I se divise entre les branches X1 et X2; nous avons donc un diviseur de courant constitué
des impédances jX1 et RL + jX2. Donc (formule du diviseur de courant):
jX 1
IL = I (5)
jX 1 + (R L + jX 2 )
ON5WF 4/9
En remplaçant dans l'équation 5, I par son expression (4), on obtient, après quelques calculs et
regroupement des termes réels et imaginaires:
jX1 U S
IL = (6)
[R S R L − X1X 2 ] + j[R S (X1 + X 2 ) + R L X1 ]
Il nous faut maintenant encore exprimer X1 et X2 en fonction de la fréquence f. Pour ce faire, nous
avons besoin des expressions de X1 et X2; ces expressions seront données ici sans démonstration car
le calcul des éléments d'un coupleur (en L, T et PI) fera l'objet d'une prochaine partie de cet article
(voir éventuellement le "ARRL Antenna Book" au chapitre "Coupling the transmitter to the line").
RL RS - R L
X1 = ±R S (7) X 2 = #R L (8)
RS - RL RL
Remarque
1°) X1 et X2 ne sont réels que si RL est inférieur à RS. Le coupleur en L direct ne fonctionne donc
pas si RL > RS.
2°) Dans l'équation 8, les signes + et – sont inversés par rapport à l'équation 7. Cela veut dire que
X1 et X2 doivent être de signes contraires; donc, si X1 est une inductance, X2 est une capacité et vice
versa. Cela n'est évidemment plus valable lorsque la charge Z L est une impédance quelconque,
ainsi que nous l'avons vu dans la troisième partie de cet article.
Pour un L direct passe-bas, X1 est négatif (capacité) et X2 est positif (inductance), avec
1
X1 = − et X 2 = 2π f L . On a donc:
2π f C
RL RS - RL
X 10 = − R S (9) X 20 = + R L (10)
RS - R L RL
Dans les équations 9 et 10, X1 et X2 ont été affectés de l'indice 0 conformément à la convention
expliquée plus haut. Les valeurs obtenues par ces deux équations doivent donc donner l'adaptation à
la fréquence f0. X1 étant une capacité et X2 une inductance, on a alors à la fréquence f0:
1
X 10 = − (11) X 20 = 2π f 0 L 0 (12)
2π f 0 C 0
Les équations 9 à 12, nous permettent de calculer les valeurs de C0 et de L0. A une fréquence f
différente de la fréquence d'adaptation f0, les réactances X1 et X2 valent:
1 f f
X1 = − = 0 X10 (13) X 2 = 2π f L 0 = X 20 (14)
2π f C 0 f f0
En éliminant X1 et X2 entre les équations (6), (9), (10), (13) et (14), on obtient une équation donnant
I L en fonction du rapport f/f0, avec comme paramètres RS et RL. De cette équation, on peut tirer
ON5WF 5/9
l'amplitude IL du courant dans la charge et finalement, après un calcul assez long, une équation
P
donnant le rapport L en fonction de f/f0:
PL0
PL 4n
= (15)
PL0 ª§ ·
4
§f ·
2
º
(n − 1)2 «¨¨ f ¸¸ − 2¨¨ ¸¸ » + (n + 1)2
«¬© f 0 ¹ © f0 ¹ »¼
RS
Avec n = , n étant supérieur à 1 car RS doit être supérieur à RL. Le lecteur pourra vérifier que
RL
pour f = f0, on obtient bien PL = PL0, c'est-à-dire la puissance fournie à la charge à la fréquence f0
pour laquelle l'adaptation est réalisée. C'est la valeur maximum de PL et elle vaut
1 U2
PL0 = R L I 2L0 = S (16)
2 8R S
ce qui est bien la moitié de la puissance totale fournie par l'émetteur à la fréquence f0.
Comme cela a été dit plus haut, le calcul montre que l'équation 15 est aussi valable pour un
R
coupleur en L inversé passe-bas, avec dans ce cas-ci n = S < 1 car RS doit être inférieur à RL
RL
pour un L inversé. On peut d'ailleurs assez facilement vérifier que l'équation 15 ne change pas si
P
l'on remplace n par 1/n; graphiquement, cela se traduit par le fait que la courbe représentant L
PL0
pour n = 5 par exemple est la même que celle pour n = 1/5 (voir la figure 49).
-20 n = 2 or 0,5
n = RS/RL
-30 n = 5 or 0,2
n > 1 : low-pass direct L
-40 n = 10 or 0,1
n < 1 : low-pass inverted L
-50
0,1 1,0 10,0
f/f0
Figure 49: allure générale de la réponse fréquentielle d'un coupleur en L direct passe-bas (n > 1)
ou en L inversé passe-bas (n < 1), pour différentes valeurs de n = RS/RL. PL/PL0 est représenté ici
en dB.
ON5WF 6/9
Sur le graphique de la figure 49, on a porté les valeurs de 10log(PL/PL0) (en dB) au lieu de PL/PL0 ,
et ce, pour éviter d'écraser les petites valeurs. On aurait le même résultat en portant les valeurs de
PL/PL0 sur une échelle logarithmique; c'est d'ailleurs ce qui a été fait pour la variable indépendante
f/f0. D'autre part, PL/PL0 est représenté dans un intervalle de valeurs de f/f0 relativement grand (2
décades), et pour différentes valeurs du paramètre n = RS/RL, pour bien montrer l'allure générale des
courbes. On peut constater que l'on a bien la réponse fréquentielle d'un filtre passe-bas.
1,0
0,8
n = 1,5 or 0,667
0,6
PL/PL0
n = 2 or 0,5
0,4 n = RS/RL
n = 5 or 0,2
n > 1 : low-pass direct L
0,2 n = 10 or 0,1
n < 1 : low-pass inverted L
0,0
0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5
f/f0
Figure 50: dans ce graphique, le rapport PL/PL0 est représenté en valeur réelle, dans un
intervalle de fréquence plus réduit qu'à la figure 49. On peut constater que toutes les courbes
passent bien par un maximun ( = 1) pour f = f0.
Afin de bien voir l'allure des courbes autour de la fréquence d'adaptation f0, on a représenté à la
figure 50, le rapport PL/PL0 en valeur réelle et dans un intervalle de fréquence nettement plus réduit
-10
n = 1,5 or 0,667
PL/PL0 (dB)
-20
n = 2 or 0,5 n = RS/RL
-30 n > 1 : high-pass direct L
n = 5 or 0,2
-40 n < 1 : high-pass inverted L
n = 10 or 0,1
-50
0,1 1,0 10,0
f/f0
Figure 51: allure générale de la courbe de réponse fréquentielle pour les coupleurs en L
direct passe-haut (n > 1) ou en L inversé passe-haut (n < 1). On reconnaît bien la réponse
d'un filtre passe-haut.
qu'à la figure 49. Le graphique montre bien que la puissance PL fournie à la charge passe par un
maximum à la fréquence f = f0.
ON5WF 7/9
Le graphique de la figure 50 montre aussi très clairement que le rapport PL/PL0 varie (diminue)
d'autant moins vite autour de f0 que n est proche de 1 (donc que RL est proche de RS). Cela signifie
que la bande passante du coupleur est d'autant plus grande que n est proche de 1. Autrement
dit, lorsque l'on s'éloigne de la fréquence f0 à laquelle on a réglé le coupleur, on devra d'autant
moins retoucher aux réglages que n est proche de 1. On remarquera aussi que pour des valeurs de n
nettement supérieures ou inférieures à 1, le circuit tend à se comporter comme un passe-bande
plutôt qu'un passe-bas.
Remarque: l'intervalle de fréquence utilisé pour la figure 50 est encore relativement grand par
rapport à ce que l'on a dans le cas des bandes décamétriques. Dans le cas de la bande des 80 m par
exemple, en prenant f0 = 3,65 MHz (milieu de la bande), le rapport f/f0 varie de 0,959 (pour f = 3,5
MHz) à 1,041 (pour f = 3,8 MHz). La variation de f/f0 est encore plus faible pour les autres bandes.
1,0
0,8
n = 1,5 or 0,667
0,6
n = 2 or 0,5
P /P
n = RS/RL
0,4
n > 1 : high-pass direct L
n = 5 or 0,2
0,2 n < 1 : high-pass inverted L
n = 10 or 0,1
0,0
0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5
f/f0
Figure 52: variation du rapport PL/PL0 (en valeur réelle) en fonction de f/f0, pour un
coupleur en L direct passe-haut (n > 1) ou en L inversé passe-haut (n < 1).
Les cas des coupleurs en L direct passe-haut et L inversé passe-haut se traitent de façon semblable
aux cas précédents; l'expression de PL/PL0 est identique à (15) sauf qu'il faut remplacer f/f0 par f0/f.
Les figures 51 et 52 montrent les réponses fréquentielles de ces coupleurs; les conclusions ci-dessus
pour les L passe-bas restent valables pour les L passe-haut.
APPLICATION NUMERIQUE
Afin d'illustrer la théorie ci-dessus, considérons le petit problème suivant. Le schéma étant celui de
la figure 48, on dispose des données suivantes: US = 141,42 V (amplitude), RS = 50 ȍ, RL= 4 ȍ, f0
= 3,65 MHz. On suppose que la ligne reliant l'émetteur au coupleur a une longueur négligeable; tout
se passe donc comme si le coupleur était directement branché aux bornes de l'émetteur.
On veut calculer
1°) les éléments X10 et X20 du coupleur, ainsi C0 et L0 (on utilise une configuration passe-bas).
2°) la puissance PL0 fournie à la charge ainsi que la puissance PL fournie à la charge à 3,5 MHz.
Solution
RL 4
X 10 = −R S = −50 = −14,744 Ω
RS -RL 50 - 4
RS - RL 50 - 4
X 20 = + R L =4 = 13,565 Ω
RL 4
1 1
C0 = − =− = 2957 * 10 −12 F , soit 2957 pF
Ȧ 0 X10 2ʌ * 3,65 * 10 (- 14,744 )
6
Cette valeur élevée de C0 rend peu pratique la réalisation du coupleur, du moins si la capacité doit
être variable. Cela confirme ce qui a été dit précédemment, à savoir que les coupleurs en L
présentent l'inconvénient de nécessiter des capacités de valeurs élevées (du moins dans les bandes
basses).
X 20 13,565
L0 = = 6
= 591,5 *10 −9 H , soit 591,5 nH
Ȧ0 2ʌ * 3,65 *10
2°) Comme le coupleur est réglé pour une adaptation parfaite à f0 = 3,65 MHz, l'impédance Z in à
l'entrée du coupleur est égale à RS (figure 53).
Z S = R S = 50 Ω
U S = 141,42 V Z in = 50 ȍ
2 2
§ US ·
¸ = 50§¨
1 1 141,42 ·
PL0 = Z in ¨¨ ¸ ¸ = 50 W
2 © R S + Z in ¹ 2 © 50 + 50 ¹
Lorsque l'on passe de 3,65 à 3,5 MHz, les réactances du coupleur varient et l'adaptation n'est plus
réalisée. Calculons d'abord les nouvelles valeurs des réactances X1 et X2 (équations 13 et 14):
f0 3,65
X1 = X 10 = (- 14,744 ) = −15,376 Ω
f 3,5
ON5WF 9/9
f 3,5
X2 = X 20 = (13,565) = 13,008 Ω
f0 3,65
Ensuite, on peut calculer l'impédance Z in présentée par le coupleur à son entrée (se référer à la
figure 48):
jX 1 (R L + jX 2 ) -j15,376 * (4 + j13,008)
Z in = = = (43,767 + j10,534) ȍ
R L + j(X 1 + X 2 ) 4 + j (-15,376 + 13,008)
La puissance PL fournie à la charge est la puissance dissipée dans la partie résistive Rin de
l'impédance Z in (figure 54), on a donc:
2 2
1 US 1 141,42 1 2
PL = R in = 43,767 * = 43,767 * 1,489 − j0,167 = 49,158 W
2 R S + Zin 2 50 + (43,767 + j10,534) 2
Z S = R S = 50 Ω
Dans la cinquième partie de cet article, nous avons étudié la réponse fréquentielle des coupleurs en
L (coupleurs à deux réactances). Cette sixième partie sera consacrée à la réponse fréquentielle des
coupleurs à trois réactances, en l'occurrence, les coupleurs en T et en PI.
RS
Dans le cas des coupleurs en L, la réponse fréquentielle dépendait du rapport n = entre les
RL
impédances de source et de charge (toutes deux supposées purement résistives); les valeurs des
deux réactances étant bien déterminées dès que l'on connaît ces deux impédances.
Dans le cas des coupleurs en T (et en PI), nous avons trois réactances à calculer (voir la figure 55).
La condition d'adaptation des impédances donne deux équations permettant de calculer deux des
trois réactances si la valeur de la troisième est imposée (il est aussi possible d'imposer une condition
supplémentaire comme le facteur de qualité Q du circuit). On peut bien sûr imposer l'une
quelconque des trois réactances mais il est intéressant ici d'imposer la réactance centrale X2, par
ZS = R S IL
X1 X3
US X2 ZL = RL
X 1 = −X 2 ± R S k − 1 (1)
X 3 = −X 2 ± R L k − 1 (2)
ON5WF 2/11
X 22
Avec k= (3)
R SR L
Les relations (1) et (2) montrent que pour une valeur de X2 donnée, il y a en général deux valeurs
possibles pour X1 et X3, une avec le signe + et une avec le signe -. Cependant, une des deux
possibilités est moins intéressante que l'autre. Pour un T passe-haut, X2 est positif (inductance) et X1
et X3 sont négatifs (capacités). Avec le signe -, X1 et X3 seront toujours négatifs quelle que soit la
valeur de k (1). Par contre, avec le signe +, les valeurs de k donnant X1 et X3 négatifs sont limitées
R
à un intervalle plus ou moins réduit selon la valeur de n = S . Dans le cas du T passe-bas, c'est le
RL
signe – qui est moins intéressant.
Les réactances X1 et X3 ne seront physiquement réalisables que si k est supérieur ou égal à 1, c'est-
à-dire si
X 22 ≥ R S R L (4)
Par conséquent, on ne peut pas imposer n'importe quelle valeur pour X2. La valeur minimum (en
valeur absolue) pour X2 (correspondant à k = 1) est donnée par
X2 min
= R SR L (5)
Dans la relation (5), les barres verticales indiquent que l'on doit considérer X2 en valeur absolue.
X1 = X3 = -X2 (6)
Solution
1°) k = 1
Dans ce cas, la relation (3) donne: X 2 = 2ʌ f L = 50 *100 = 70,71 ȍ ; ce qui à 3,65 MHz, correspond à
une inductance L = 3,083 ȝH.
En appelant Cin et Cout les capacités d'entrée et de sortie du T, nous avons, compte tenu de (6):
−1 −1
X1 = = −70,71 ȍ et X3 = = −70,71 ȍ
2ʌ f C in 2ʌ f C out
Ce qui donne: Cin = Cout = 616,7 pF. La figure 56 donne le schéma du T correspondant.
2°) k = 1,5
On obtient pour X2: X 2 = 1,5 * 50 *100 = 86,60 ȍ
L = 3,083 ȝH Z L = 100 Ω
3°) k = 2
On obtient pour X2: X 2 = 2 * 50 *100 = 100 ȍ
Le T passe-haut dégénère ici en un L inversé passe-haut. On peut facilement vérifier que pour k >
2, X3 devient positif, ce qui correspond alors à une inductance.
ON5WF 4/11
Le tableau 1 reprend les résultats obtenus ci-dessus. En conclusion, on peut constater que lorsque k
augmente, les valeurs de L augmentent et que les valeurs des capacités diminuent avec le signe – et
augmentent avec le signe +. Par ailleurs, les valeurs des capacités obtenues avec le signe + sont
moins intéressantes d'un point de vue pratique.
T PASSE-HAUT
RS = 50 ȍ RL = 100 ȍ
- Pour le T passe-haut,
X 1 = −X 2 − R S k − 1 (7) X 3 = −X 2 − R L k − 1 (8)
X 22
Avec k = ≥1 et X2 > 0.
R SR L
Pour le T passe-bas,
X 1 = −X 2 + R S k − 1 (9) X 3 = −X 2 + R L k − 1 (10)
X 22
Avec k = ≥1 et X2 < 0.
R SR L
2
PL § I L ·
=¨ ¸¸ (11)
PL0 ¨© I L0 ¹
IL étant l'amplitude du courant dans la charge (figure 55); IL0 et PL0 étant respectivement l'amplitude
du courant et la puissance dans la charge à la fréquence f0 pour laquelle le coupleur réalise
l'adaptation. Les calculs étant ici assez longs et fastidieux, nous n'en donneront que les grandes
lignes, les graphiques étant finalement parlant par eux-mêmes.
ON5WF 5/11
En se référant à la figure 55, nous avons pour I L :
US
IL = (12)
R S + jX 1 + jX 2 // (R L + jX 3 )
jX 2 U S
IL = (13)
[R S R L − (X1 X 2 + X 1 X 3 + X 2 X 3 )] + j[R S (X 2 + X 3 ) + R L (X1 + X 2 )]
- T passe-haut
X1 et X3 sont négatifs (capacités) et X2 est positif (inductance). Donc, puisque X2 augmente avec la
fréquence et que X1 et X3 diminuent avec la fréquence, il vient, par un raisonnement semblable à
celui effectué pour les coupleurs en L:
f f
X2 = X 20 = kR S R L (14)
f0 f0
f0 f
X1 =
f f
[
X 10 = 0 − X 20 − R S k − 1 ] (15)
f0 f
X3 =
f f
[
X 30 = 0 − X 20 − R L k − 1 ] (16)
X10, X20 et X30 étant les valeurs des réactances X1, X2 et X3 à la fréquence f0, selon la convention
déjà utilisée pour les coupleurs en L. Les éléments L, Cin et Cout du coupleur étant donnés par les
relations suivantes:
X 20 -1 -1
L= (17) C in = (18) C out = (19)
2π f 0 2ʌ f 0 X 10 2ʌ f 0 X 30
En remplaçant dans la relation (13), X1, X2 et X3 par leurs expressions données par (14), (15) et
PL
(16), on obtient l'expression de représentée graphiquement à la figure 57. Ce graphique de la
PL0
figure 57 est également valable pour un PI passe-haut. Sur le graphique, on a porté les valeurs de
§P · PL PL
10 log¨¨ L ¸
¸ (en dB) au lieu de ; d'autre part, est représenté dans un intervalle de valeurs de
© PL0 ¹ PL0 PL0
f RS X 22
relativement grand (2 décades), et pour différentes valeurs des paramètres n = et k = ,
f0 RL R SR L
pour bien montrer l'allure générale des courbes. On peut constater que l'on a bien la réponse
fréquentielle d'un filtre passe-haut. Afin de bien voir l'allure des courbes autour de la fréquence
PL
d'adaptation f0, on a représenté à la figure 58, le rapport en valeur réelle et dans un intervalle de
PL0
fréquence nettement plus réduit qu'à la figure 57 (cet intervalle correspond approximativement à la
bande des 80 m). Le graphique montre bien que la puissance PL fournie à la charge passe par un
PL
maximum à la fréquence f = f0. On peut aussi constater que le rapport varie (diminue) d'autant
PL0
moins vite autour de f0 que n et/ou k sont proches de 1. Autrement dit, lorsque l'on s'éloigne de la
ON5WF 6/11
0
k=1
n = 2 or 0,5
-10
k=1
n = 5 or 0,2
PL/PL0 (dB)
k=2
-20
n = 2 or 0,5
k=1
-30 n = 10 or 0,1
-40 k=5
n = 2 or 0,5
-50
0,1 1,0 10,0
f/f0
Figure 57: allure générale de la réponse fréquentielle d'un coupleur en T passe-haut ou en PI
passe-haut, pour différentes valeurs de n et de k. PL/PL0 est représenté ici en dB.
1,00
0,95
k=1
n = 10 or 0,1
k=2
PL/PL0
0,90 n = 2 or 0,5
k=1
n = 5 or 0,2
k=5
0,85 k=1 n = 2 or 0,5
n = 2 or 0,5
0,80
0,95 1,00 1,05
f/f0
Figure 58: dans ce graphique, le rapport PL/PL0 est représenté en valeur réelle, dans un intervalle
de fréquence plus réduit qu'à la figure 57. On peut constater que toutes les courbes passent bien
par un maximun (= 1) pour f = f0. L'intervalle de valeurs de f/f0 utilisé ici correspond pratiquement
à la bande des 80 m.
fréquence f0 à laquelle on a réglé le coupleur, on devra d'autant moins retoucher aux réglages que n
et/ou k sont proches de 1.
ON5WF 7/11
T passe-bas
k=1
-10
k=1 n = 2 or 0,5
n = 5 or 0,2
PL/PL0 (dB)
-20
k=1
-30 n = 10 or 0,1
k=2
-40
n = 2 or 0,5 k=5
n = 2 or 0,5
-50
0,1 1,0 10,0
f/f0
Figure 59: allure générale de la réponse fréquentielle d'un coupleur en T passe-bas ou en PI passe-
bas, pour différentes valeurs de n et de k.
1,00
0,95
k=2 k=1
n = 2 or 0,5 n = 10 or 0,1
PL/PL0
0,90
k=1
k=5 n = 5 or 0,2
n = 2 or 0,5
0,85
k=1
n = 2 or 0,5
0,80
0,95 1,00 1,05
f/f0
Figure 60: dans ce graphique, le rapport PL/PL0 est représenté en valeur réelle, dans un intervalle
de fréquence plus réduit qu'à la figure 59. On peut constater que toutes les courbes passent bien
par un maximun (= 1) pour f = f0. L'intervalle de valeurs de f/f0 utilisé ici correspond pratiquement
à la bande des 80 m.
passe-bas. Les conclusions tirées plus haut pour les passe-haut sont également valables ici.
ON5WF 8/11
-1
= S1 = −S 2 ± G S k − 1 (20)
X1
-1
= S 3 = −S 2 ± G L k − 1 (21)
X3
S 22 R R
Avec k= = S 2L (22)
G SG L X2
Un raisonnement identique à celui expliqué plus haut pour le T passe-haut, mais en utilisant les
susceptances et les conductances, permet d'obtenir la réponse fréquentielle du PI passe-haut (figures
57 et 58) ou du PI passe-bas (figures 59 et 60).
ZS = R S IL
X2
US X1 X3 ZL = R L
Pour illustrer les relations ci-dessus, reprenons le problème résolu plus haut dans le cas d'un T
passe-haut.
Solution
1 1 1 1
GS = = = 0,02 S et GL = = = 0 ,01 S
R S 50 R L 100
1°) k = 1
ON5WF 9/11
Pour un PI passe-bas, X2 est positif (ou S2 négatif) car c'est une inductance, par conséquent, la
relation (22) donne :
RS RL
X 2 = 2ʌ f L = = 70,71 ȍ ; ce qui à 3,65 MHz, correspond à une inductance L = 3,083 ȝH.
k
Les réactances X1 et X3 sont négatives (les susceptances S1 et S3 sont positives). En appelant Cin et
Cout les capacités d'entrée et de sortie du PI, nous avons, par les relations (20) et (21):
−1 −1
X1 = = − X 2 = −70,71 ȍ et X3 = = − X 2 = −70,71 ȍ
2ʌ f C in 2ʌ f C out
Ce qui donne: Cin = Cout = 616,7 pF. La figure 62 donne le schéma du PI correspondant.
On peut noter que pour k = 1, les mêmes réactances disposées en T passe-haut ou en PI passe-bas
permettent d'adapter les mêmes impédances.
Z S = 50 Ω L = 3,083 ȝH
Cin = Cout =
Z L = 100 Ω
616,7 pF 616,7 pF
2°) k = 1,5
RS RL 50 *100
On obtient pour X2: X 2 = 2ʌ f L = = = 57,74 ȍ
k 1,5
1
a) Avec le signe+, les relations (20) et (21) donnent, en n'oubliant pas que S 2 = − :
X2
-1 −1 1 -1 −1 1
= S1 = − + 1,5 − 1 = 31,46*10 −3 S = S3 = − + 1,5 − 1 = 24,39*10 −3 S
X1 57 ,74 50 X3 57 ,74 100
-1 −1 1 -1 −1 1
= S1 = − − 1,5 − 1 = 3,177*10 −3 S = S3 = − − 1,5 − 1 = 10,25*10 −3 S
X1 57 ,74 50 X3 57 ,74 100
ON5WF 10/11
Soit X1 = -314,8 ȍ et X3 =-97,58 ȍ
3°) k = 2
RS RL 50 *100
On obtient pour X2: X 2 = 2ʌ f L = = = 50 ȍ
k 2
-1 −1 1 -1 −1 1
= S1 = − + 2 − 1 = 0,04 S = S3 = − + 2 − 1 = 0,03 S
X1 50 50 X3 50 100
-1 −1 1 -1 −1 1
= S1 = − − 2 −1 = 0 S = S3 = − − 2 − 1 = 0,01 S
X1 50 50 X3 50 100
Soit X1 = et X3 =-100 ȍ
Le tableau II reprend les résultats obtenus ci-dessus. En conclusion, on peut constater que lorsque
k augmente, les valeurs de L diminuent et que les valeurs des capacités augmentent avec le signe +
et diminuent avec le signe -. Par ailleurs, les valeurs des capacités obtenues avec le signe + sont
moins intéressantes d'un point de vue pratique.
Nous terminerons cette étude sur la réponse fréquentielle des coupleurs par une comparaison entre
les coupleurs en L et les coupleurs en T ou en PI. La figure 63 montre les courbes de réponse d'un
coupleur en L (direct ou inversé) pour n = 2 et d'un coupleur en T ou en PI, pour n = 2 et k = 1
(valeur de k donnant la bande passante la plus large). On peut constater au vu de la figure que la
bande passante la plus grande est obtenue avec le L (on a considéré, dans le cas de la figure 63, des
coupleurs de type passe-haut, mais cela est également valable pour les coupleurs de type passe-bas).
La différence est toutefois moins marquée si l'on considère l'intervalle de fréquence correspondant
aux bandes décamétriques.
ON5WF 11/11
PI PASSE-BAS
RS = 50 ȍ RL = 100 ȍ
0,900
0,800 High-pass L
PL/PL0
n=2
0,700
High-pass T or PI
0,600 k= 1 &n=2
0,500
0,50 0,60 0,70 0,80 0,90 1,00 1,10 1,20 1,30 1,40 1,50
f/f0
Figure 63: comparaison des réponses fréquentielles de coupleurs à 3 (T ou PI) et à 2 (L) réactances.
Nous désirons ici calculer les éléments d'un coupleur en L, en fonction des impédances à adapter
(figure 64).
ZS = R S
COUPLEUR EN ZL
L (X1, X2)
Le schéma du coupleur en L direct est rappelé à la figure 65. Dans un premier temps, nous
supposerons que l'impédance de charge Z L est purement résistive et égale à RL; ensuite, nous
traiterons le cas général avec une impédance de charge quelconque.
ZS = R S
X2
US X1 Z L = R L + jX L
'
RS Z S = R S // jX 1
X2
'
X1 RL
US ' jX 1
US = US
R S + jX 1
R S' X 1' X2
RL
R S X 12
R S' = (1)
R S2 + X 12
ON5WF 3/12
et
R S2 X 1
X 1' = (2)
R S2 + X 12
L'adaptation conjuguée sera réalisée lorsque l'on aura RL = R'S et X2 = -X'1. Cette condition donne
les deux équations suivantes:
R S X 12
R L = R S' = (3)
R S2 + X 12
R S2 X 1
X 2 = −X 1' = − (4)
R S2 + X 12
RL X
=− 1 (5)
X2 RS
Ou encore:
X1 X 2 = −R S R L (6)
La relation (6) montre que le produit X1X2 est négatif, ce qui veut dire que X1 et X2 sont de signes
contraires. Donc, si X1 est une capacité, X2 est une inductance et vice versa. L'équation (3) ne
contient que X1 comme inconnue. En la résolvant, on obtient:
RL
X1 = ±R S (7)
RS −RL
En remplaçant dans l'équation (6) X1 par son expression (7), on obtient X2:
RS − RL
X 2 = #R L (8)
RL
Les relations (7) et (8) montrent que X1 et X2 ne sont réels (donc physiquement réalisables) que si
RS > RL. Le coupleur en L direct ne convient donc pas pour les cas où RS < RL.
EXEMPLE 1
SOLUTION
20
X 1 = ±50 = ±40,83 Ω
50 − 20
ON5WF 4/12
50 − 20
X 2 = #20 = #24,50 Ω
20
1
X1 = − = −40,83 ȍ et X 2 = 2ʌfL = +24,50 ȍ
2ʌfC
De ces deux équations, nous déduisons: C = 552,9 pF et L = 0,5531 ȝH. Le schéma correspondant
est donné à la figure 68.
Z S = 50 Ω L = 0,5531 ȝH
C = 552,9 pF Z L = 20 Ω
1
X 1 = 2ʌfL = +40,83 ȍ et X2 = − = −24,50 ȍ
2ʌfC
D'où: L = 0,9217 ȝH et C = 921,4 pF. Le schéma de ce L passe-haut est donné à la figure 69.
Z S = 50 Ω C = 921,4 pF
L = 0,9217 ȝH Z L = 20 Ω
X'2 = X2 + XL (9)
X '2 = X 2 + X L
ZS = R S
X2 XL
US X1
RL
On peut alors calculer comme précédemment et en tenant compte de l'équation (9), les deux
réactances du coupleur:
RL
X1 = ±R S (10)
RS −RL
RS − RL
X 2 = X '2 − X L = # R L − XL (11)
RL
EXEMPLE 2
Pour RS = 50 ȍ et Z L = (20 − j100) Ω , calculer les réactances X1 et X2 ainsi que les éléments L et C
des coupleurs en L direct réalisant l'adaptation à la fréquence de 7,05 MHz.
SOLUTION
§ 50 − 20 ·
X 2 = ¨ # 20 − (−100) ¸ = (# 24,50 + 100) Ω
¨ 20 ¸
© ¹
1
X1 = − = −40,83 ȍ et X 2 = 2ʌfL = +24,50 + 100 = +124,5 ȍ
2ʌfC
De ces deux équations, nous déduisons: C = 552,9 pF et L = 2,811 ȝH. Le schéma correspondant
est donné à la figure 71.
ON5WF 6/12
Z S = 50 Ω L = 2,811 ȝH
Dans ce cas-ci, X2 est aussi positif et le coupleur est constitué de deux inductances.
Z S = 50 Ω L2 = 1,704 ȝH
Comme pour le coupleur en L direct, nous transformons le circuit complet (coupleur en L inversé
avec le générateur et la charge) de la figure 73 en un circuit RLC (figure 74). En appliquant de
nouveau les relations de transformation parallèle-série, nous obtenons:
R L X 22
R 'L = (12)
R 2L + X 22
et
ON5WF 7/12
R 2L X 2
X '2 = (13)
R 2L + X 22
ZS = R S X1
US X2 ZL = R L
RS X1 X '2
US R 'L
R L X 22
R S = R 'L = (14)
R 2L + X 22
R 2L X 2
X 1 = −X '2 = − (15)
R 2L + X 22
Comme pour le L direct, ces deux équations nous permettent de calculer les deux réactances du
coupleur:
RL − RS
X1 = ±R S (16)
RS
RS
X 2 = #R L (17)
RL − RS
ON5WF 8/12
Les relations (16) et (17) montrent que le coupleur en L inversé ne convient que pour les cas où RL
> RS (nous avons vu plus haut que le coupleur en L direct ne convenait que pour les cas où RL <
RS).
EXEMPLE 3
Pour RS = 50 ȍ et RL = 100 ȍ, calculer les réactances X1 et X2 ainsi que les éléments L et C des
coupleurs en L inversé passe-bas et passe-haut réalisant l'adaptation à la fréquence de 7,05
MHz.
SOLUTION
50
X 2 = # 100 = # 100 Ω
100 − 50
1
X 1 = 2ʌfL = +50 ȍ et X2 = − = −100 ȍ
2ʌfC
De ces deux équations, nous déduisons: L = 1,129 ȝH et C = 225,8 pF. Le schéma correspondant
est donné à la figure 75.
Z S = 50 Ω L = 1,129 ȝH
C = 225,8 pF Z L = 100 Ω
1
X1 = − = −50 ȍ et X 2 = 2ʌfL = +100 ȍ
2ʌfC
D'où: L = 2,258 ȝH et C = 451,5 pF. Le schéma de ce L passe-haut est donné à la figure 76.
En se référant à la figure 77, on voit que l'on peut se ramener au cas précédent en exprimant
l'impédance ZL sous la forme parallèle. On remplace donc la résistance RL en série avec la
ON5WF 9/12
réactance XL par une résistance R'L en parallèle avec une réactance X'L (figure 78). Les relations de
transformation série-parallèle donnent:
Z S = 50 Ω C = 451,5 pF
L = 2,258 ȝH Z L = 100 Ω
ZS = R S X1
XL
US X2
RL
X'2 = X2 // X'L
ZS = R S X1
US X2 X'L R'L
R 2L + X 2L
R 'L = (18)
RL
et
R 2L + X 2L
X 'L = (19)
XL
ON5WF 10/12
On remplace ensuite les deux réactances X2 et X'L en parallèle par une réactance X'2 équivalente:
1 1 1
= + ' (20)
X '2 X2 XL
ZS = R S X1
US X'2 R'L
Cela nous amène au schéma de la figure 79. On peut alors calculer, comme dans le cas d'une
impédance purement résistive, les deux réactances X1 et X'2:
R 'L − R S
X1 = ±R S (21)
RS
RS
X '2 = # R 'L (22)
R 'L − RS
1 1 1
= − (23)
X 2 X '2 X 'L
EXEMPLE 4
Pour RS = 50 ȍ et Z L = (100 + j 75) Ω , calculer les réactances X1 et X2 ainsi que les éléments L et C
des coupleurs en L inversé réalisant l'adaptation à la fréquence de 7,05 MHz.
SOLUTION
En premier lieu, il faut calculer la forme parallèle de l'impédance de charge Z L = (100 + j 75) Ω . Les
relations (18) et (19) donnent:
100 2 + 75 2
R 'L = = 156,3 Ω
100
et
100 2 + 75 2
X 'L = = 208,3 Ω
75
ON5WF 11/12
Les relations (21) et (22) donnent:
156,3 − 50
X 1 = ± 50 = ± 72,90 Ω
50
50
X '2 = # 156,3 = # 107,2 Ω
156,3 − 50
−1
1 § 1 1 ·
X2 = − =¨ − ¸ = −70,78 Ω
2ʌfC ¨© - 107,2 208,3 ¸¹
De ces deux équations, nous déduisons: L = 1,646 ȝH et C = 318,9 pF. Le schéma correspondant
est donné à la figure 80.
Z S = 50 Ω L = 1,646 ȝH
1
X1 = − = −72,90 ȍ et X '2 = +107,2 ȍ
2ʌfC
−1
§ 1 1 ·
X 2 = 2ʌfL = ¨¨ − ¸¸ = 220,9 ȍ
© + 107,2 208,3 ¹
D'où: L = 4,987 ȝH et C = 309,7 pF. Le schéma de ce L passe-haut est donné à la figure 81.
ON5WF 12/12
Z S = 50 Ω C = 309,7 pF
Dans cette deuxième partie sur le calcul des coupleurs, nous nous intéresserons aux coupleurs en T
et en PI. Comme pour les coupleurs en L, nous supposerons que l'impédance de sortie Z S du
générateur est purement résistive que les réactances X1, X2 et X3 du coupleur sont parfaites (figure
82).
ZS = R S
COUPLEUR EN ZL
T OU EN PI
(X1, X2, X3)
Figure 82: on désire calculer les éléments X1, X2 et X3 du coupleur, en fonction des
impédances Z S et Z L à adapter.
Le calcul est un peu plus compliqué ici car nous avons à déterminer trois réactances au lieu de deux
dans le cas des coupleurs en L. Nous avons donc besoin de trois équations, c'est-à-dire trois
relations liant les trois inconnues X1, X2 et X3. La condition d'adaptation des impédances nous en
donne deux. La troisième peut être obtenue en imposant par exemple, une certaine valeur au facteur
de qualité du circuit complet (générateur + coupleur + charge); cela revient à imposer la sélectivité
du circuit. Une autre méthode, que nous appliquerons ici, consiste à se donner la valeur d'une des
trois réactances, celle de sortie (X3) par exemple.
14.1 COUPLEURS EN T
Considérons le circuit de la figure 83 dans lequel un coupleur en T réalise l'adaptation entre un
générateur d'impédance de sortie ZS = R S et une charge Z L = R L + jX L . Si nous imposons une
valeur pour la réactance X3, nous pouvons regrouper cette réactance avec la réactance XL de la
charge. En appelant X'L la réactance résultante, nous avons:
ON5WF 2/8
X 'L = X 3 + X L
ZS = R S
X1 X3 XL
RS ZL = R L + jX L
X2
RL
Figure 83: la réactance X3 étant imposée, on peut remplacer X3 en série avec XL par une
réactance équivalente X'L.
X 'L = X 3 + X L (1)
'
Nous sommes alors ramenés à un coupleur en L inversé (figure 84) avec une charge ZL telle que
'
ZL = R L + jX 'L (2)
ZS = R S
X1 X 'L
RS '
ZL = R L + jX 'L
X2
RL
Figure 84: le coupleur en T de la figure 83 à été réduit à un coupleur en L inversé avec une
'
charge ZL = R L + jX 'L
Comme nous l'avons vu dans la 7ème partie de cet article, on se ramène ensuite à un coupleur en L
inversé avec une charge purement résistive. Pour ce faire, on met l'impédance Z'L sous la forme
parallèle (figure 85). Les relations de transformation série-parallèle donnent alors:
2
R 2 + X 'L
R 'L = L (3)
RL
et
ON5WF 3/8
2
R 2L + X 'L
X 'L' = (4)
X 'L
X'2 = X2 // X"L
ZS = R S X1
X2 X"L R'L
'
Figure 85: l'impédance de charge Z L a été mise sous la forme parallèle (R'L //
X"L); on peut alors remplacer X2 en parallèle avec X"L par la réactance
équivalente X'2.
On remplace ensuite les deux réactances X2 et X"L en parallèle par une réactance X'2 équivalente:
1 1 1
= + (5)
X '2 X 2 X 'L'
En appliquant les relations 21 et 22 établies dans la 7ème partie de cet article, on obtient pour X1 et
X'2:
R 'L − R S
X1 = ±R S (6)
RS
RS
X '2 = # R 'L (7)
R 'L − RS
1 1 1
= ' − '' (8)
X2 X2 XL
EXEMPLE 1
SOLUTION
On s'impose la valeur de la réactance de sortie X3 en prenant Cout = 150 pF (figure 86). On peut
alors calculer cette réactance:
ON5WF 4/8
X1 X3
X2 L Z L = ( 25 + j 20 ) ȍ
−1 −1
X3 = = = −150,5 ȍ
2ʌ f C out 2ʌ* 7.05 *10 6 *150 *10 −12
'
L'impédance ZL vaut:
'
Z L = Z L + jX 3 = RL + j(X L + X 3 ) = RL + jX 'L = ( 25 − j130,5 )ȍ
'
L'impédance ZL est mise sous la forme parallèle, ce qui donne, en appliquant les relations (3) et
(4):
−1 R 'L − R S
X1 = = −RS = −181,1 ȍ
2ʌ f C in RS
−1 −1
C in = = 6
= 124,7 *10 −12 F Soit: 124,7 pF
2ʌ f X 1 2ʌ* 7.05 *10 *(−181,1)
RS
X 2' = + R 'L = 194,9 ȍ
R 'L − RS
79,86
L= 6
= 1,803 *10 − 6 H Soit: 1,803 ȝH
2ʌ* 7.05 *10
Comme les relations (6) et (7) le montrent, les réactances X1 et X'2 (et donc aussi X2) ne sont
physiquement réalisables que si l'expression sous la racine est positive. Il faut donc avoir R'L–RS>0.
Comme R'L est fonction, par la relation (3), de X'L = XL + X3 , on en déduit qu'il peut y avoir des
valeurs de X3 (et donc de Cout) qui ne sont pas permises. Comme cela a été vu dans la 4ème partie de
cet article, le problème se pose uniquement pour les impédances Z L dont le point représentatif est
situé dans les zones 2 (RL < RS et GL > 1/RS) et 3+ (RL < RS, GL < 1/RS et XL > 0). Dans ces deux
cas, les valeurs permises pour la capacité Cout du T passe-haut sont données par
1
C out < C max = (9)
[
2ʌf X L + R L (R S − R L ) ]
Dans le cas de l'exemple précédent, la relation (9) donne Cout < 501,7 pF. Si Cout = Cmax, R'L – RS =
0; dans ce cas, X1 = 0 et X2 = X"L et le T passe-haut dégénère en un L direct passe-haut.
14.2 COUPLEURS EN PI
Le schéma général du coupleur en PI est repris à la figure 87.
ZS = R S '
ZL
X2
X1 X3 Z L = R L + jX L
R L X 32
R 'L = (10)
R 2L + (X L + X 3 )2
X 'L =
( )
X 3 R 2L + X 2L + X 32 X L
(11)
R 2L + (X L + X 3 )2
Remarque
Dans le cas où on désirerait utiliser un tableur (EXCEL par exemple) pour effectuer ces calculs, on
aura intérêt à utiliser toutes les possibilités de calcul du tableur en ce qui concerne les nombres
'
complexes. Il est alors possible, par exemple, de calculer directement l'impédance Z L et donc, de se
passer des relations (10) et (11).
X '2 = X 2 + X 'L
ZS = R S X2
X 'L
X1
R 'L
Figure 88: l'impédance ZL en parallèle avec la réactance X3 a été remplacée par l'impédance
'
équivalente ZL = R 'L + jX 'L .
En appliquant les relations (10) et (11) établies dans la 7ème partie de cet article, on obtient:
R 'L
X1 = ±R S (12)
R S − R 'L
R S − R 'L
X 2 = X '2 − X 'L = # R 'L − X 'L (13)
R 'L
Dans le cas d'un PI passe-bas, X1 et X3 sont négatifs (capacités), tandis que X2 est positif
(inductance). Dans le cas d'un PI passe-haut, X1 et X3 sont positifs (inductances), tandis que X2 est
négatif (capacité).
ON5WF 7/8
Comme dans le cas du coupleur en T, les relations (10), (12), et (13) montrent que certaines valeurs
de X3 sont interdites car elles rendent négative l'expression RS – R'L sous la racine dans (12) et (13).
Pour un PI passe-bas, le problème se pose lorsque le point représentatif de l'impédance de charge
Z L se trouve dans les zones 1 (RL > RS) et 3+ (RL < RS, GL < 1/RS et XL > 0). Dans ce cas, la
capacité Cout de sortie du PI passe-bas doit être supérieure à une valeur donnée par:
- S L + G L (G S − G L )
C out > C min = (14)
2ʌf
Avec
§ 1 ·
( )
G L = Re Y L = Re¨¨ ¸¸ (15)
© ZL ¹
§ 1 ·
( )
S L = Im Y L = Im¨¨ ¸¸ (16)
© ZL ¹
1
GS = (17)
RS
EXEMPLE 2
SOLUTION
Cout = 1000 pF
X3 = -43,60 ȍ
Z S = 50 ȍ L (X2)
−1 −1
X3 = = = −43,60 ȍ .
2ʌ f C out 2ʌ* 3.65 *10 6 *1000 *10 −12
ON5WF 8/8
'
On peut maintenant calculer l'impédance ZL équivalente à X3 en parallèle avec Z L , en appliquant
'
les relations (10) et (11): Z L = R'L + jX 'L = (25,16 − j 45,75) ȍ . Ensuite, l'application des relations (12) et
(13) donne:
25,16 50 − 25,16
X 1 = ±50 = ±50,32 Ω et X 2' = X 2 + X 'L = #25,16 = #25,0 ȍ
50 − 25,16 25,16
−1
Pour un PI passe-bas, X 1 = est négatif. On a donc, pour la capacité d'entrée:
2ʌ f C in
−1 −1
C in = = 6
= 866,5*10 −12 F Soit: 866,5 pF
2ʌ fX 1 2ʌ*3,65*10 *( − 50,32 )
La réactance X2 vaut:
X2 70,75
L= = = 3,085 *10 −6 H Soit 3,085 ȝH
2ʌ f 2ʌ * 3,65 *10 6
Les deux exemples ci-dessus n'ont pas d'autre but que d'illustrer la théorie, mais tous ces calculs
peuvent paraître longs et fastidieux à effectuer. A moins de disposer d'une calculatrice capable de
traiter les nombres complexes, on résout généralement ce genre de problème soit au moyen de
l'abaque de Smith, soit en utilisant un calculateur réalisé par exemple au moyen d'un tableur.
ON5WF 1/9
Jusqu'à présent, nous avons supposé que les réactances composant les différents coupleurs étudiés
étaient parfaites (c'est à dire: ne dissipaient pas de puissance). Cette hypothèse se justifie pour une
étude théorique des coupleurs. Cependant, dans la réalité, les réactances ne sont pas parfaites. Les
inductances comportent une composante résistive due à la résistance du conducteur; elles présentent
aussi une composante capacitive due à la capacité entre les spires et entre la bobine et les
conducteurs environnants. Les capacités présentent une composante résistive plus ou moins grande
suivant l'isolant utilisé entre les armatures; par ailleurs, les conducteurs reliant la capacité aux autres
éléments du coupleur présentent une certaine inductance.
Il résulte de cela qu'une partie plus ou moins importante de la puissance fournie par l'émetteur est
dissipée en chaleur dans les composantes résistives des inductances et des capacités du coupleur. Il
n'est donc pas inintéressant d'essayer d'évaluer le pourcentage de puissance ainsi perdue. Pour ce
faire, nous devons d'abord voir comment nous pouvons représenter une inductance ou une capacité
réelle.
L
R
1
f0 = (1)
2ʌ LC
En dessous de la fréquence f0, le circuit se comporte comme une inductance; l'impédance augmente
avec la fréquence. Au dessus de la fréquence f0, le circuit a un comportement capacitif; l'impédance
diminue quand la fréquence augmente. En conclusion, l'inductance réelle n'est donc utilisable
comme inductance qu'aux fréquences inférieures à f0. Dans une plage de fréquences plus ou moins
étroite en dessous de f0, l'inductance réelle peut être représentée par le modèle simplifié de la figure
91.
L
R
La figure 92 donne le schéma équivalent d'une capacité réelle. Les deux inductances L/2
L/2 C L/2
apparaît à la fréquence f0 donnée par la relation (1). A cette fréquence, l'impédance du circuit
équivalent passe par un minimum. En dessous de cette fréquence, le circuit a un comportement
capacitif et au-dessous, un comportement inductif. La capacité réelle n'est donc utilisable en tant
que capacité qu'aux fréquences inférieures à f0; dans ce cas, comme pour l'inductance, un modèle
simplifié peut être utilisé (figure 93). Pratiquement, la résistance R est essentiellement en parallèle
sur C, mais une représentation avec R en série est possible aussi. La résistance en série RS est
calculée de façon à ce que le circuit présente le même facteur de qualité que le circuit avec la
résistance en parallèle RP.
C
RS
RP
-X 1 X2
R1 = et R2 = (2)
QC QL
Dans ces deux relations, QC et QL sont respectivement les facteurs de qualité de la capacité et de
l'inductance; pour des capacités et des inductances de qualité, les valeurs couramment admises pour
effectuer des calculs sont QC =1000 et QL = 200 à 250.
L'adaptation des impédances impose que l'impédance Z in vue à travers l'entrée du coupleur soit
égale à RS:
Z in = R in + jX in = R S (3)
ON5WF 4/9
Z 2 = R 2 + jX 2
ZS = R S I in X2 R2
I2
I1 X1
Z L = R L + jX L
Z in = R in + jX in
Z1 = R 1 + jX 1
R1
Figure 94: coupleur en L direct passe-bas avec réactances réelles. Les rectangles en traits interrompus
indiquent que X1 et R1 d'une part et X2 et R2 d'autre part, ne sont pas des composants séparés, mais
constituent ensembles les réactances réelles X1 et X2.
Z in =
(
Z1 Z 2 + Z L ) (4)
Z1 + Z 2 + Z L
Dans la relation (4), Z1 et Z 2 sont les impédances correspondant aux réactances réelles X1 et X2. La
relation (3) entraîne: Rin = RS et Xin = 0. En égalant la partie réelle de (4) à RS et en annulant la
partie imaginaire de cette même équation, on obtient deux équations avec deux inconnues
permettant de calculer X1 et X2 . Le calcul est relativement long et fastidieux et sort du cadre de cet
article; ce qui nous intéresse surtout ici, ce sont les renseignements que l'on peut tirer des résultats
de ce calcul. Connaissant X1 et X2, on peut en déduire R1 et R2 au moyen des relations (2). On peut
ensuite calculer les puissances dissipées en chaleur dans les résistances R1 et R2. Tous ces calculs se
font évidemment par programme ou au moyen d'un tableur. Une fois toutes les relations encodées
dans le tableur, toutes les simulations sont possibles.
2
Pin = R S I in (5)
Dans la relation (5), Iin est la valeur efficace du courant à l'entrée du coupleur. Les puissances PLost1
et PLost2 dissipées en chaleur dans les résistances R1 et R2 valent (figure 94):
Dans les relations (6), I1 et I2 sont les valeurs efficaces des courants dans les réactances X1 et X2.
On a donc pour la puissance totale dissipée en chaleur et exprimée en % de la puissance fournie:
PLost ªR § I1 ·
2
R §I ·
2º
(%) = 100 « 1 ¨¨ ¸¸ + 2 ¨¨ 2 ¸¸ » (7)
Pin «RS © I in ¹ R S © I in ¹ »
¬ ¼
La relation (7) est représentée graphiquement à la figure 95, pour des valeurs QL = 200 et QC =
1000, et en supposant une charge purement résistive. Les courbes à gauche de RL = 50 ȍ se
rapportent aux L directs passe-bas et passe-haut; comme le graphique le montre, ces deux courbes
sont quasiment confondues. Il en va de même pour les deux courbes de droite, relatives aux L
inversés passe-bas et passe-haut.
4
L DIRECT L INVERSE
P Lost /Pin (%)
2 RL = 50 ȍ
1
0
1 10 100 1000
RL (ȍ)
Figure 95: variation en fonction de la charge RL (XL = 0), de la puissance perdue en chaleur dans un
coupleur en L. L'impédance de sortie RS de l'émetteur est supposée égale à 50 ȍ. On peut constater que la
puissance perdue est d'autant plus faible que RL est proche de RS.
§ Pin ·
PLost (dB) = 10log¨¨ ¸
¸ (8)
© Pin − PLost ¹
Dans la relation (8), (Pin – PLost) représente la puissance fournie à la charge (c'est à dire la ligne
reliant l'émetteur à l'antenne). Par exemple, une perte de puissance de 1 dB correspond à
Pin 1 PLost
= 10 10 = 1,259 . Soit = 20,6 % .
Pin − PLost Pin
Z 3 = R 3 + jX 3
I in = I1 Cin (X1) Cout (X3) R3 I3
R1
ZS = R S
L (X2)
I2 Z L = R L + jX L
R2
La puissance totale dissipée en chaleur dans le coupleur vaut (en % de la puissance Pin fournie):
PLost P P P
(%) = Lost1 (%) + Lost2 (%) + Lost3 (%) (9)
Pin Pin Pin Pin
Dans cette dernière relation, PLost1, PLost2 et PLost3 sont respectivement les puissances perdues dans
Cin, dans L et dans Cout. Comme pour le coupleur en L, ces puissances se calculent à partir des
courants dans les réactances. On a donc, en remarquant que I in = I1 :
PLost ªR R §I ·
2
R §I ·
2º
(%) = 100 « 1 + 2 ¨¨ 2 ¸¸ + 3 ¨¨ 3 ¸¸ » (10)
Pin « R S R S © I in ¹ R S © I in ¹ »
¬ ¼
Dans le cas d'un coupleur en T (et pour un coupleur à trois réactances en général), puisque l'on peut
imposer une des réactances, on dispose (du moins théoriquement) d'une infinité de réglages donnant
tous l'adaptation. Cependant, tous ces réglages ne sont pas équivalents du point de vue de la
puissance dissipée en chaleur dans les composantes résistives des réactances du coupleur. Pour un T
passe-haut avec des condensateurs variables à air, la majeure partie de la puissance perdue l'est dans
l'inductance. La figure 97 représente la puissance perdue dans un coupleur en T passe haut, en
fonction de l'inductance L et du rapport n = RL/RS, à la fréquence de 3,65 MHz. On constate
aisément que la puissance perdue dans le coupleur augmente avec l'inductance L. A inductance
constante, elle est d'autant plus grande que la charge RL est petite. On a donc intérêt à rechercher
un réglage qui correspond à une valeur aussi faible que possible de l'inductance. La figure 98
représente la variation de l'inductance du T passe haut, en fonction de la capacité de sortie Cout et du
rapport n = RL/RS, à la fréquence de 3,65 MHz. On constate qu'à charge constante, l'inductance du
T passe-haut diminue lorsque la capacité de sortie Cout augmente. On peut aussi constater qu'au-delà
d'une certaine valeur de Cout (de 100 à 500 pF selon la charge), l'inductance ne varie plus beaucoup.
Les graphiques des figures 97 et 98 correspondent au cas d'une charge purement résistive; dans le
cas contraire, pour se retrouver dans les conditions d'une charge résistive,la capacité Cout devra être
augmentée pour une charge inductive et diminuée si la charge est capacitive. Des conclusions
semblables peuvent être tirées pour les autres bandes.
ON5WF 7/9
50
n = 0,125
40 n = 0,25
n = 0,5
P L o st (% )
30
n=1
20
n=2
n=4
10
n=8
0
0 5 10 15 20 25 30
L (ȝH)
Figure 97: variation de la puissance perdue dans un coupleur en T passe haut, en fonction de
l'inductance L et du rapport n = RL/RS, à la fréquence de 3,65 MHz. La charge du coupleur est
supposée purement résistive (XL = 0).
10 n=8
0
20 120 220 320 420 520 620 720 820 920
Cout (pF)
Figure 98: variation de l'inductance du T passe haut, en fonction de la capacité de sortie Cout et
du rapport n = RL/RS, à la fréquence de 3,65 MHz. La charge du coupleur est supposée purement
résistive (XL = 0).
De ce qui précède, on peut déduire que pour obtenir un réglage du coupleur avec un minimum de
puissance dissipée, il est conseillé de fixer d'abord Cout au maximum de sa valeur et d'ensuite ajuster
les deux autres composants L et Cin. Si le réglage est difficile (valeur de L trop faible), diminuer
Cout et recommencer le processus de réglage.
Etant donné que Cout augmente lorsque la fréquence diminue, le problème de la dissipation de
puissance dans le coupleur est le plus critique pour les bandes basses (80 et 160 m); on peut y avoir
ON5WF 8/9
affaire à des valeurs assez élevées de Cout. Le problème peut être résolu par l'adjonction d'une
capacité fixe en parallèle sur Cout. On trouvera plus d'information à ce sujet dans [8], [9] et [10].
Les graphiques précédents ont été établis pour des charges purement résistives. La figure 99 qui
représente la puissance perdue dans le coupleur en fonction de la fréquence et pour trois types de
charges, montre que cette dissipation de puissance dans le coupleur est plus importante pour les
charges capacitives.
0
0 5 10 15 20 25 30
f (MHz)
Figure 99: variation de la puissance perdue dans le coupleur, en fonction de la fréquence et pour trois
charges différentes (inductive, purement résistive et capacitive). La valeur de Cout est fixée à 250 pF, QL =
250 et QC = 1000.
CONCLUSION
Le rôle d'un coupleur est de réaliser l'adaptation des impédances entre l'émetteur et sa charge, c'est à
dire l'impédance présente à l'entrée de la ligne reliant l'émetteur à l'antenne. Lorsque cette condition
est réalisée, l'émetteur fournit le maximum de puissance. Une partie plus ou moins importante de
cette puissance sera dissipée en chaleur dans le coupleur. Dans le cas d'un coupleur en L, les valeurs
des réactances sont fixées par l'impédance Z L à adapter et il en va de même pour la puissance
perdue dans le coupleur (pour un QC et un QL donnés). Par contre, dans le cas d'un coupleur à trois
réactances (T ou PI), on peut imposer la valeur d'une de ces trois réactances et par ce fait agir sur la
puissance perdue dans le T ou le PI. En particulier, pour un T passe-haut, nous avons montré que le
minimum de puissance perdue est obtenu pour un réglage de la capacité de sortie Cout à sa valeur
maximum. Nous avons également vu que le problème est plus grave pour les bandes basses (80 et
160 m) et dans le cas d'une charge capacitive.
ON5WF 9/9
BIBLIOGRAPHIE
6. S. Best, VE9SRB, "Wave Mechanics of Transmission Lines, Part 2: Where Does Reflected
Power Go?", QEX, Jul/Aug 2001, pp 34-42.
7. S. Best, VE9SRB, "Wave Mechanics of Transmission Lines, Part 3: Power Delivery and
Impedance Matching", QEX, Nov/Dec 2001, pp 43-50.
8. A. S. Griffith, W4ULD, "Getting the Most Out of Your T-Network Antenna Tuner", QST, Jan
1995, pp 44-47.
9. W. E. Sabin, W0IYH, "Understanding the T-Tuner (C-L-C) Transmatch", QEX, Dec 1997, pp
13-21.
10. K. Schmidt, W9CF, "Estimating T-Network Losses at 80 and 160 Meters", QEX, Jul 1996, pp
16-20.
12. Motorola Application Note AN721, "Impedance Matching Networks Applied to RF Power
Transistors".