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ELECTROCINETIQUE DES COURANTS VARIABLES


DEUXIEME PARTIE : ETUDE DES CIRCUITS ELECTRIQUES

1. GENERALITES
Le principe d’étude des circuits électriques en courants variables ne présente pas de
différence majeure avec l’électrocinétique des courants continus : les lois (loi de
KIRCHHOFF, loi d’Ohm, …) et les théorèmes (Théorème de THEVENIN, théorème de
superposition, …) développés en 1ère Année sont applicables sans aucune
restriction. Mais comme il a été vu dans la première partie du cours, la forme
d’onde (tension ou courant), ainsi que le type de récepteur vont influer sur les
raisonnements et les résultats d’étude. D’autre part, des subtilités (mathématiques
surtout) doivent être maîtrisées pour mener à bien toute étude en courants
variables. Une bonne manipulation des nombres complexes est primordiale, sans
négliger toutefois les autres possibilités de présentation des différents paramètres et
grandeurs, tels la représentation géométrique (vectorielle) et/ou le tracé des courbes
représentatives de grandeurs sinusoïdales.
Outre les paramètres usuels caractéristiques d’un circuit électrique (tension,
courant, puissances électriques), des notions nouvelles (impédance de circuit,
composant linéaire ou non, déphasage, …) vont être exploitées.

2. DEFINITIONS
2.1 RAPPELS

 CIRCUIT ELECTRIQUE
Un circuit électrique est une association plus ou moins ordonné de « composants »
électriques, dans lequel des courants électriques vont circuler, permettant de
développer différents types de puissance.

(GBF = Générateur de Basse Fréquence)


FIGURE 2.1 EXEMPLE SIMPLE DE CIRCUIT ELECTRIQUE

 COMPOSANT ELECTRIQUE (Rappel)


Un composant électrique peut être soit un générateur (source d’énergie électrique),
soit un récepteur. En électrocinétique des courants variables, outre les résistances,
d’autres types de récepteurs (inductance, capacité) vont être utilisés. Les récepteurs
électriques peuvent être, passifs ou actifs, linéaires ou non linéaires.

 DIPOLE (Rappel)
Un dipôle électrique est un élément de circuit ne pouvant communiquer avec
« l’extérieur » que par 2 bornes. Il peut être soit passif, soit actif.

 QUADRIPOLE (Rappel)
Un dipôle électrique est un élément de circuit ne communiquant avec « l’extérieur »
que par 4 bornes.

 RECEPTEURS ACTIFS
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Ce sont en général des sources d’énergie électrique qui « s’opposent » aux


principales sources d’énergie (équivalent des forces contre-électromotrices vues en
1ère Année). Ils peuvent aussi être des composants qui apportent leur contribution
dans l’amélioration du fonctionnement général d’une installation (tels les
condensateurs statiques qui fournissent de « l’énergie réactive »).

 RECEPTEURS PASSIFS
Ils ne fournissent pas d’énergie permettant la circulation d’un quelconque courant
dans une portion de circuit électrique (l’exemple-type est la résistance électrique).

o Récepteur linéaire
Un récepteur est linéaire lorsque sa valeur est indépendante des autres paramètres
d’un circuit électrique donné et ne varie pas au cours du temps.

o Récepteur non linéaire


Un récepteur est linéaire lorsque sa valeur peut être dépendante des autres
paramètres d’un circuit électrique donné et est susceptible de varier au cours du
temps.

2.2 IMPEDANCE(S) ELECTRIQUE(S)


L’impédance d’un composant passif de circuit électrique, notée Z, est le rapport
entre la tension U aux bornes du composant, et le courant I :

Elle s’exprime en Ohm [Ω], si la tension et le courant sont exprimés dans le système
d’unités M. K. S. A. Comme en électrocinétique des courants continus, l’impédance
et un générateur sont représentés respectivement comme suit :
Z
I I
U U
FIGURE 2.2 IMPEDANCE ET GENERATEUR ELECTRIQUES
 Impédance d’un résistor (résistance)

 Impédance et symbolisation d’une inductance pure L

, avec j2 = -1
jL𝛚
IL
UL
 Impédance et symbolisation d’une capacité pure C

IC
UC
Remarque
Dans la pratique, une inductance (une capacité) possède une résistance interne. Dans
ce cas, les symbolisations correspondantes sont les suivantes :
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R L C

Z = R + jL𝛚
R
FIGURE 2.3 SYMBOLES D’INDUCTANCE ET DE CAPACITE REELLES

2.3 VOCABULAIRE
 Dans le cas général, une impédance s’exprime par: Z = R + jX = Z∠𝜑
R : résistance [Ω]
X : réactance [Ω]
: admittance [Ω-1]

Dans le cas général, une admittance s’exprime par: Y = G + jB = Y∠𝜓
G : conductance [Ω-1]
B : susceptance [Ω-1]
3. RELATION ENTRE TENSION ET COURANT DANS UN CIRCUIT R-L-C
SERIE
3.1 EXPRESSIONS INSTANTANEE DE LA TENSION
On applique une tension sinusoïdale u(t) à un circuit RLC série est schématisé
comme suit :
u(t)
R L i(t) C

uR (t) uL(t) uC(t)


FIGURE 2.4 IMPEDANCES DISPOSEES EN SERIE

La tension (sous forme instantanée) aux bornes de l’ensemble s’exprime :


u(t) = uR (t) + uL(t) +uC(t) = Ri(t) + L + ∫
Cette égalité exprime une équation différentielle du 1 ordre avec second membre.
er

3.2 NATURE DU REGIME CHERCHE


Quand on applique la tension u(t) à un tel circuit, tout débute par un régime
transitoire. Le courant i(t) est la somme de :
 D’un terme LIBRE obtenu par la solution générale de l’équation précédente
avec second membre nulle. Il fait intervenir les conditions initiales. Il est
apériodique ou pseudo-périodique mais toujours amorti. Ainsi au bout de
quelques périodes de u(t), il devient négligeable.
 D’un terme FORCE correspondant à une solution particulière de l’équation
avec second membre. Celui-ci étant sinusoïdal et l’équation différentielle à
coefficients constants, le terme formé ne peut être que sinusoïdal et de même
pulsation 𝛚.
Quand le terme libre est amorti, il ne reste que le terme forcé qui donne le régime
permanent en régime établi. Pour une tension √ , l’intensité du
courant i(t) en régime permanent est donc de la forme :
√ 𝜑
La tension étant prise comme référence des phases, on cherche I et

3.3 METHODE ALGEBRIQUE


En remplaçant dans l’équation différentielle précédente i(t) par √ 𝜑 , on
obtient :


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Définitions
On appelle :
 Impédance du circuit, Z =√ ;

 ( ) la réactance totale du circuit.


La réactance totale peut être positive, négative ou nulle, selon les valeurs de L et C.
Au cas où elle est nulle, on dit que le circuit entre en RESONANCE. Dans cet état,
l’intensité de courant peut devenir très élevée. De même, les tensions aux bornes de
L et C peuvent présenter des valeurs très supérieures à U. Ce qui pourrait porter
préjudice à toute une installation.
3.4 METHODE VECTORIELLE
Le courant i(t) étant un paramètre commun aux 3 composants disposés en série, le
vecteur le représentant sera pris comme référence des phases. Ce qui donne le
diagramme vectoriel des tensions (FRESNEL):

𝜑
Référence des phases
RI
FIGURE 2.5 DIAGRAMME VECTORIEL D’UN CIRCUIT RLC - SERIE

Le théorème de Pythagore donne :

√ √

D’où :

L’angle 𝜑 représente le déphasage entre la tension aux bornes de l’ensemble et le


courant traversant le circuit. Dans cet exemple, le courant i(t) est en retard par
rapport à la tension u(t). Ceci est dû au fait que l’effet inductif est plus prépondérant
que celui capacitif.
3.5 NOTATION COMPLEXE
L’équation différentielle exprimant u(t) peut être transcrite comme suit :

Ce qui donne la forme complexe de l’intensité du courant :

D’où le module :
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On appelle IMPEDANCE EQUIVALENTE d’un tel circuit la quantité Z telle que :

3.6 PHENOMENES DE RESONANCE


La présence d’éléments inductifs L, capacitifs C, et résistifs R, raccordés en série ou
en parallèle, donne lieu à des répartitions de courants et de tensions dont les
valeurs peuvent être dangereuses pour le matériel et l’installation.

3.6.1 Résonance SERIE


Considérons l’installation suivante :
R L i(t) C

u(t)

Le diagramme vectoriel correspondant à ce montage est le suivant :

U jL𝛚I

RI
FIGURE 2.6 DIAGRAMME « COMPLEXE » D’UN CIRCUIT RLC - SERIE

Le diagramme montre que pour certaines valeurs de L et C, les tensions aux bornes
de l’inductance et de la capacité peuvent être supérieures à la tension U du réseau
d’alimentation. Le phénomène de résonance apparaît lorsque :

Soit :

Pratiquement, l’inductance et la capacité en série se comportent comme un « court-


circuit ».
La pulsation , correspondant à la résonance « série » est appelée pulsation
de résonance.
On définit alors le « facteur de surtension 𝜏S» par :
𝜏
La figure ci-dessous montre un exemple de variation de courant en fonction de la
pulsation (donc de la fréquence) dans un circuit RLC série :
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FIGURE 2.7 ILLUSTRATION D’UNE RESONANCE DE CIRCUIT RLC - SERIE

3.6.2 Résonance PARALLELE


Considérons le montage suivant :

I R L C U

FIGURE 2.8 SCHEMA D’UN CIRCUIT RLC - PARALLELE


La tension étant commune aux différents éléments du circuit, on peut écrire :

Le phénomène de « résonance parallèle » apparaît lorsque :

Soit :

Ce qui donne toujours :

Physiquement, l’inductance et la capacité se comportent comme un « circuit ouvert ».


On définit alors le « facteur de surtension 𝜏P» par le rapport entre :
 La tension qui apparaît aux bornes de l’ensemble à la résonance ;
 La tension qui apparaîtrait à la résonance si l’inductance (ou la capacité)
était le seul élément du circuit.
Il vient alors :

4. PUISSANCES
4.1 PUISSANCE INSTANTANEE p(t) (unité : Watt [W])
C’est le produit u(t).i(t) à un instant t donné.
p(t) = 2 UI sin𝛚t . sin(𝛚t + 𝜑)
4.2 PUISSANCE ACTIVE P (unité : Watt [W])
Pour des grandeurs sinusoïdales de période T, elle est égale à la valeur moyenne de
la puissance instantanée :

P = UI cos𝜑
4.3 PUISSANCE FLUCTUANTE p(t) - P (unité : Watt [W])
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On appelle puissance fluctuante, la quantité :


p(t) - P
Elle représente les variations de la puissance p(t) autour de sa valeur moyenne.
4.4 PUISSANCE APPARENTE S (unité : Volt Ampère [VA])
C’est la quantité S définie par :
S=UI
On définit alors le facteur de puissance fP le quotient de la puissance active par la
puissance apparente. En régime purement sinusoïdal, on a :

4.5 PUISSANCE REACTIVE Q (unité : Volt Ampère réactif [VAr] ou [VAR])


En régime purement sinusoïdal, elle s’exprime par :
Q = UI sin
Elle traduit l’importance de l’échange d’énergie entre la source et l’inductance (ou la
capacité).
4.6 PUISSANCE APPARENTE COMPLEXE S (unité : Volt Ampère [VA])
Elle est définie par :

Où I* exprime le conjugué de I.
Remarque
La partie réelle de U.I exprime la puissance fluctuante vue au paragraphe 4.3.

FIGURE 2.9 EXEMPLE D’ALLURE DE LA PUISSANCE MOYENNE DANS UN CIRCUIT RLC -


SERIE
4.7 LARGEUR DE BANDE D’UN CIRCUIT

La plupart des circuits ont une impédance qui varie avec la fréquence ce qui veut
dire qu'ils ne laissent pas passer toutes les fréquences de la même manière. Un
exemple typique est donné par le circuit RLC série. Le courant connaît un
maximum à la fréquence de résonance : celle-ci est favorisée, ainsi que les
fréquences voisines. On définit la largeur de bande d'un circuit, BW (pour Band
Width en anglais), comme la différence entre deux fréquences f2 et f1 auxquelles le
courant ne vaut plus que fois le courant maximum, ce qui correspond à une

perte de puissance de 50% par rapport à celle de la fréquence de résonance :
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FIGURE 2.10 DEFINITION DE « BW » DANS UN CIRCUIT RLC - SERIE


Théorème de BOUCHEROT
Dans un réseau alimenté par une source sinusoïdale, les puissances réactives et
actives se conservent. Autrement dit, les puissances active et réactive d’une
installation sont les sommes, respectivement des puissances actives et réactives
composant l’installation.
5. ENERGIE
5.1 ENERGIE EMMAGASINEE DANS UNE BOBINE L
Il apparait une tension aux bornes d’une bobine parcourue par un courant ; cette
tension peut être restituée ultérieurement au reste du circuit sous forme d’un
courant électrique. La bobine peut donc stocker de l’énergie électrique, fournie par
le reste du circuit, sous forme d’une tension. La puissance emmagasinée est :

On en déduit l’énergie emmagasinée dans la bobine :

Elle s’exprime en Joule [J].

5.2 ENERGIE EMMAGASINEE DANS UNE CAPACITE C


En régime variable, la tension aux bornes du condensateur varie. La charge du
condensateur varie également, ce qui signifie qu’il y a un flux de charge, associé à
un courant d’intensité :

Ce qui donne la relation entre courant et tension (en convention récepteur):

Les condensateurs emmagasinent des charges, qui peuvent être ultérieurement


restituées au circuit, sous forme d’un courant électrique. De l’énergie est donc
stockée dans un condensateur. La puissance emmagasinée, reçue du reste du
circuit, est :
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Ce qui donne l’énergie emmagasinée dans la capacité :

Elle s’exprime en Joule [J].

5.3 FACTEUR DE QUALITE

On définit le facteur de qualité Q d'un circuit comme étant 2π fois l'énergie


maximale emmagasinée dans le circuit divisée par l'énergie dissipée par cycle :
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Résistance R Inductance L Capacité C

Schéma

Equation
fondamentale

Impédance Z ( )

Admittance Y (S)

Relation entre les


valeurs efficaces

Déphasage j (rad)

Représentation de
Fresnel

Puissance active

P (W)
R absorbe P
Puissance réactive

Q (VAR) L absorbe Q C fournit Q

TABLEAU 1. RECAPITULATIF DES PROPRIETES DES ELEMENTS SIMPLES


D’UN CIRCUIT ELECTRIQUE

6. FACTEUR DE PUISSANCE D’UNE INSTALLATION


6.1 INTRODUCTION
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Le facteur de puissance est un reflet de la qualité énergétique d’une installation


électrique. Il permet d’évaluer indirectement le niveau de la puissance réactive dans
une installation. En effet, en rappelant de la définition du facteur de puissance :

𝜑

Il faut remarquer que, plus la puissance réactive Q augmente, plus le facteur de


puissance est faible.

Seule la puissance active est utilisable (en chaleur ou en puissance mécanique), la


puissance réactive, quant à elle, permet la création et l’entretien du champ
magnétique (magnétisation d’un espace physique) nécessaire au fonctionnement de
la majorité des systèmes électromécaniques, machines électriques et circuits
«couplés».

6.2 INCONVENIENTS DE LA PUISSANCE REACTIVE


Une augmentation de la puissance réactive provoque, entre autres :
 Une élévation de l’intensité de courant de ligne ;
 Une augmentation de la chute de tension dans les fils de transport d’énergie ;
 La nécessité de surdimensionner les fils de transport ;
 L’usure prématurée des appareillages (échauffement excessif, …).

6.3 MONTAGE D’ETUDE


Considérons l’exemple simple de montage suivant :

RL
I

2 [Ω]
U = 40 [V]
j2 [Ω]
f = 50 [Hz] j2 [Ω]

FIGURE 2.11 EXEMPLE SIMPLE D’UNE INSTALLATION

RL représente la résistance des lignes de transport d’énergie.

1. Calculer la puissance apparente complexe de la charge lorsque RL = 0 ;


2. En déduire l’intensité de courant de ligne;
3. Déterminer le facteur de puissance correspondant;
4. Reprendre les mêmes calculs pour RL = 1 [Ω]. Commenter les résultats.

6.3.1 Solution

1. Puissance apparente complexe de la charge pour RL = 0


Plusieurs méthodes peuvent être adoptées, mais on exploitera le Théorème de
Boucherot.
On obtient : S = 400.00 + j 1200.00 [VA] = 1264.91 ∠71.57° [VA]
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2. Intensité du courant de ligne


On peut la calculer à partir de la définition de la puissance apparente complexe
d’une installation :

Ce qui donne : I = 31.62 ∠-71.57° [A]


Le signe (-) indique le déphasage en arrière du courant par rapport à la tension U.

3. Facteur de puissance de l’installation


Le facteur de puissance de l’installation vaut :

cos 𝜑 = cos (71.57°) = 0.32

4. Détermination des mêmes paramètres pour RL = 1 [Ω]


 Calculer la nouvelle valeur du courant de ligne, ainsi que celle du facteur de
puissance ;
 En déduire la valeur de la chute de tension aux bornes de RL ;
 En déduire la nouvelle valeur de la tension aux bornes de la « charge » ;
 Déterminer ensuite la puissance apparente de la charge.

On obtient alors :
I’ = 21.69 ∠-40.60° [A]
cos 𝜑’ = 0.76
△UL = RL I’ = 21.69 ∠-40.60° [V]
U’ = U - △UL = 40 - 21.69 ∠-40.60° = 27.44 ∠-30.96° [V]
S’ = U’.I’* = 27.44 ∠-30.96° * 21.69 ∠+40.60° = 595.26 ∠71.57° [VA]

6.3.2 Commentaires
 On constate une importante chute de tension (presque 54 %) aux bornes de
la charge, ce qui va provoquer une baisse des performances de la charge.
Ceci est dû au fait qu’une part de la puissance fournie par la « source » est
dissipée sous forme de chaleur (470.46 [W]) dans RL.
 Le facteur de puissance de l’installation a augmenté (de 0.32 à 0.76) du fait
de la présence de RL. Ainsi, vis-à-vis de la « source », la ligne et la charge
constitue un ensemble pouvant être qualifié de « bon récepteur ». Ainsi, plus
un récepteur consomme de la puissance active, plus le facteur de puissance
augmente.

L’établissement des diagrammes des puissances, correspondant à chaque type de


situation explique ces résultats.
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FIGURE 2. 12 DIAGRAMMES DES PUISSANCES D’UNE INSTALLATION POUR


DIFFERENTES VALEURS DE L’IMPEDANCE DE LIGNE

6.3.3 Signification

 L’axe des abscisses représente les puissances actives, et l’axe des ordonnées,
les puissances réactives ;
 Le triangle en jaune représente le diagramme des puissances de l’installation
lorsque RL = 0 ;
 Le triangle en rouge représente le diagramme des puissances de l’installation
lorsque RL = 1 [Ω] ;
 Le triangle en vert représente le diagramme des puissances de la « charge »
lorsque RL = 1 [Ω].

Dans le triangle jaune :


 représente la puissance active développée au niveau de l’installation
lorsque RL = 0 ;
 représente la puissance réactive développée au niveau de l’installation
lorsque RL = 0. Ce qui donne l’angle 𝜑
 représente la puissance apparente complexe de l’installation pour RL = 0.
Dans le triangle vert :
 représente la puissance active développée au niveau de la charge lorsque
RL = 1 [Ω] ;
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 représente la puissance réactive développée au niveau de la charge


lorsque RL = 1 [Ω]. Ce qui donne toujours l’angle 𝜑 qui est une
caractéristique non modifiable de la « charge ».

Dans le triangle rouge:


 représente la puissance active développée au niveau de la résistance de
ligne RL = 1 [Ω];
 représente la puissance réactive développée au niveau de l’installation
lorsque RL = 1 [Ω]. Ce qui donne l’angle 𝜑
 représente la puissance apparente complexe de l’installation lorsque RL =
1 [Ω].

6.4 TECHNIQUES DE COMPENSATION


On peut toujours raisonner à partir du diagramme des puissances. Ainsi, 3
situations peuvent être envisagées :
 Augmenter la puissance active de la « charge » sans toucher à la valeur de la
puissance réactive de l’ensemble (figure 2.12);
 Apporter, à partir d’autres dispositifs, une certaine quantité de puissance
réactive sans toucher à la puissance active de l’ensemble (figure 2.13);
 Augmenter la puissance active consommée par la charge tout en injectant de la
puissance réactive à l’installation (figure 2.14).

La 1ère situation a déjà été développée dans le précédent exemple. Les diagrammes
des puissances relatifs aux situations 2 et 3 sont les suivants :

FIGURE 2. 13 AMELORATION DU FACTEUR DE PUISSANCE


PAR APPORT EXTERNE DE PUISSANCE REACTIVE
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FIGURE 2. 14 AMELORATION DU FACTEUR DE PUISSANCE


PAR APPORT EXTERNE DE PUISSANCE REACTIVE ET AUGMENTATION
DE LA PUISSANCE ACTIVE CONSOMME

Le cas le plus pratique correspond à la 2nde situation (figure 2.13), consistant à


améliorer le facteur de puissance de l’installation par apport externe de puissance
réactive.

Cet apport externe de puissance réactive peut se faire de 02 façons :


 Soit par utilisation de batteries de condensateurs statiques ;
 Soit par l’exploitation des compensateurs synchrones (cours sur les
« Machines Synchrones »).

6.5 CALCUL DU CONDENSATEUR DE COMPENSATION


Selon la figure 2.13, la puissance réactive Qext est celle apportée par la capacité C de
compensation.

La puissance réactive d’un condensateur de capacité C vaut :

Si U est la tension aux bornes du condensateur et 𝛚 la pulsation du signal. On a


alors :

D’où l’expression de C :

6.6 OU PLACER LE(S) CONDENSATEUR(S) DE COMPENSATION

6.6.1 Représentation schématique d’un réseau électrique


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Dans le cas général, un réseau électrique peut être schématisé comme suit :

FIGURE 2. 15 SCHEMA SIMPLIFIE D’UN RESEAU D’ENERGIE ELECTRIQUE

Plus succinctement, on peut adopter le diagramme simplifié suivant :

PRODUCTION

TRANSFORMATION

TRANSPORT

TRANSFORMATION

DISTRIBUTION VERS « UTILISATEURS »

FIGURE 2. 16 CHAINE SYNOPTIQUE D’UN RESEAU ELECTRIQUE


L’énergie électrique est essentiellement distribuée aux utilisateurs sous forme de
courant alternatif par des réseaux en haute, moyenne et basse tension. Tout au
long de cette chaîne, on peut subdiviser en 3 grandes catégories les différents
niveaux de tension:

Très Basse Tension Basse Tension Haute Tension à THT


Domaines TBT BTA BTB HTA HTB
Alternatif <=50 V 50<U500 500<U1kV 1k<U50kV U>50kV
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TABLEAU 2. CLASSIFICATION DES NIVEAUX DE TENSION

6.6.2 Types de localisation de la compensation

REGLE : La compensation en énergie réactive doit être au plus près possible des charges (zone
BASSE TENSION en général).

Généralement, les localisations d’implantation possibles sont :


 Compensation GLOBALE, où la batterie est raccordée en tête d’installation et assure la
compensation pour l’ensemble des charges. Elle convient lorsqu’on cherche essentiellement à
supprimer les pénalités et soulager le poste de transformation.

 Compensation LOCALE, ou par secteurs où la batterie est installée en tête du secteur


d’installation à compenser. Elle convient lorsque l’installation est étendue et comporte des
ateliers dont les régimes de charge sont différents.

 Compensation INDIVIDUELLE, dans laquelle la batterie est raccordée directement aux bornes
de chaque récepteur inductif (machine tournante en particulier). Elle est à envisager lorsque la
puissance du récepteur est importante par rapport à la puissance souscrite. Ce genre de
compensation est techniquement idéale puisqu’elle produit l’énergie réactive à l’endroit même
où elle est consommée, et en quantité ajustée à la demande.

D’autre part, selon les possibilités de l’utilisateur, la compensation peut être :


 du type FIXE, où l’on met en service l’ensemble de la batterie dans un fonctionnement
« TOUT-OU-RIEN ». la mise en service peut être manuelle, semi-automatique. Ce type de
compensation est utilisé lorsque la puissance réactive est faible et la charge relativement
stable.
 Du type automatique ou « à gradins », dans lequel la batterie de condensateurs de
compensation est fractionnée en gradins, avec possibilité de mettre en service plus ou moins
de gradins, en général de façon automatique. Ce type d’installation est placé en tête de la
distribution BT ou d’un secteur important. Il permet une régulation « pas-à-pas » de l’énergie
réactive.

6.6.3 Illustration

Reprendre l’exemple du montage du paragraphe 6.3 pour analyser les conséquences d’une
compensation de l’énergie réactive, ainsi que l’influence du type de localisation d’implantation de la
batterie de compensation.

1. Développement
On a 2 possibilités d’implantation de la batterie de condensateurs de compensation. Soit elle est placée
en amont de l’impédance de ligne, soit elle est disposée en aval.

Premier montage : Compensation Globale

RL = 1 [Ω]
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2 [Ω]
C j2 [Ω]
U = 40[V]
f = 50 [Hz] j2 [Ω]

« Ligne » « Charge »
« Installation »

2. Calcul de C

L’impédance de charge équivalente peut s’exprimer comme suit :


L’impédance totale de l’installation avant le branchement du condensateur vaut :

La puissance apparente complexe de l’installation est alors égale à :

S = U I* = 658.82 + j 564.71 [VA] = 867.72 ∠40.60° [VA]

Selon la théorie développée, le condensateur de compensation C s’exprime par:

Avec :
P = 658.82 [W]
U = 40.00 [V]
𝛚 = 100 𝜋 [rad/s]
tg𝜑 = tg 40.60° = 0.86
tg𝜑’ = tg(arcos 0.90) = 0.48

Ce qui donne:

C = 498.06 [μF]

3. Conséquences du branchement de C
Le tableau récapitulatif suivant montre les caractéristiques de l’installation, avant
et après le branchement de C, et souligne les conséquences du branchement de C :

PARAMETRES Avant branchement de C Après branchement de C

Impédance « Charge » [Ω] 1.26 ∠71.57° 1.26 ∠71.57°

Impédance « Installation » [Ω] 1.84 ∠40.60° 2.19∠25.51°

Courant « Charge » [A] 21.69 ∠-40.60° 21.69 ∠-40.60°

Courant « Ligne » [A] 21.69 ∠-40.60° 21.69 ∠-40.60°


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Courant « Installation » [A] 21.69 ∠-40.60° 18.25∠-25.51°

Tension « Charge » [V] 27.44 ∠30.96° 27.44 ∠30.96°

S « Charge » [VA] 595.25 ∠71.57° 595.25 ∠71.57°

Pertes en ligne [W] 470.46 470.46

S « Installation » [VA] 867.72 ∠40.60° 730.00∠25.51°

Facteur de puissance « Installation » 0.76 0.90

TABLEAU 2. RECAPITULATIF DES CARACTERISTIQUES D’UNE INSTALLATION


SANS, ET AVEC COMPENSATION GLOBALE (OU LOCALE)

On constate bien que ce type de compensation, avec une amélioration du facteur de


puissance certes, ne fait que soulager la « Source » (diminution du courant
« installation » ainsi que la puissance apparente).

Second montage : Compensation Individuelle (ou sélective)

RL = 1 [Ω]

2 [Ω]
U = 40 [V] j2 [Ω] C’
f = 50 [Hz] j2 [Ω]

« Ligne » « Charge »
4. Calcul de C’

La formule exploitée précédemment, donnant l’expression de la capacité de


compensation n’est plus applicable. En effet dans ce nouveau montage, d’une part,
le condensateur C’ fait partie de la zone « charge », et d’autre part, on ne connaît
pas la valeur de l’intensité du courant de ligne.

Pour déterminer C’, connaissant l’objectif de rehausser le facteur de puissance de


l’installation jusqu’à une valeur bien déterminée, on raisonnera comme suit :
 Le déphasage du courant principal (ici, courant « installation ») est dû aux
caractéristiques de l’impédance de l’installation en entier ;
 Si représente l’impédance équivalente de toute l’installation une
fois le condensateur C’ branché, la phase 𝜑’ de Z’ détermine le facteur de
puissance cos 𝜑’ de l’installation.
Il « suffit (…) » alors de calculer cette impédance équivalente et d’en déduire la
valeur de la capacité C’ du condensateur de compensation.
Posons alors :

Le schéma de montage permet d’écrire que :


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Ce qui, après calcul, donne :


𝜑

Aboutissant à l’équ ation du 2nd degré suivante :

Où X = C’𝛚.
On en déduit :
C’ = 1869.24 [μF]

5. Conséquences du branchement de C’
Comme pour le premier type de compensation (« globale »), il faut analyser les
conséquences de ce type de branchement de condensateur sur les paramètres
principaux de l’installation. Ce que résume le tableau suivant :

PARAMETRES Avant branchement de C Après branchement de C

Impédance « Charge » [Ω] 1.26 ∠71.57° 3.36 ∠32.91°

Impédance « Installation » [Ω] 1.84 ∠40.60° 4.23∠25.51°

Courant « Charge » [A] 21.69 ∠-40.60° 9.45∠-25.51°

Courant « Ligne » [A] 21.69 ∠-40.60° 9.45∠-25.51°

Courant « Installation » [A] 21.69 ∠-40.60° 9.45∠-25.51°

Tension « Charge » [V] 27.44 ∠30.96° 31.74 ∠7.37°

S « Charge » [VA] 595.25 ∠71.57° 796.36 ∠71.57°

Pertes en ligne [W] 470.46 89.31

S « Installation » [VA] 867.72 ∠40.60° 378.00∠25.51°

Facteur de puissance « Installation » 0.76 0.90

TABLEAU 3. RECAPITULATIF DES CARACTERISTIQUES D’UNE INSTALLATION


SANS, ET AVEC COMPENSATION INDIVIDUELLE (OU SELECTIVE)

On remarquera que, non seulement la « source » est soulagée, mais aussi la tension
aux bornes de la charge est plus élevée qu’avant, ce qui ne ferait qu’améliorer le
« rendement » de la charge.
Remarque
Pour mieux voir les variations des paramètres, il est laissé aux soins de l’Etudiant de
les exprimer en « pour cent ».
CONCLUSION
Au vu de ces exemples, il faut souligner qu’autant que possible, BRANCHER LE
CONDENSATEUR DE COMPENSATION aux bornes de la charge la plus
« défavorable ».

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