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CHAPITRE 1: PROPAGATION LE LONG D'UNE LIGNE DE TRANSMISSION

CHAPITRE1

PROPAGATION LE LONG D'UNE LIGNE DE


TRANSMISSION ET ADAPTATION

Introduction

Ce premier chapitre permet de réviser les concepts de base de la propagation d’ondes. On


verra en détails les concepts de ligne de transmission, un concept fondamental pour l’étude
des circuits à hautes fréquences. Les lignes de transmission forment la base de l’analyse des
circuits à hautes fréquences. On verra différents types de lignes de transmission, comme les
câbles coaxiaux ou les guide planaires, et les concepts qui s’y rattachent, comme le coefficient
de réflexion.

1.1 Ligne de transmission

Une ligne de transmission est un ensemble d’un ou plusieurs conducteurs entourés d’un
isolant permettent ainsi le transfert des informations. Quelques exemples communs sont:
câble coaxial, fil de cuivre, ligne micro-ruban.

1.2 Onde dans une ligne de transmission

Classiquement, lorsque l'on relie deux points d'un montage par une ligne de transmission,
on s'attend à ce que le potentiel électrique soit le même tout au long de la ligne. En fait, toute
variation au niveau du générateur ne peut pas être transmise instantanément à l'autre bout de
la ligne. Cela ne devient sensible que si la ligne est longue.

Figure1.1 : Propagation dans une ligne


Si l'information se propage la vitesse , la tension sur la charge à l'instant t est la même quelle
était à la sortie du générateur à l'instant t - d/ . En effet, en régime sinusoïdal par exemple, la
tension Ve(t) sur le générateur s'écrit:

Ve(t)= V0 sin(w t )

où w est la pulsation du signal reliée à la fréquence f et à la période T par w=2πf et f=1/T.


L'onde de tension v(x,t) qui s'éloigne du générateur à la vitesse en direction de la charge
s'écrit : v(x, t) = V0 sin (ω (t - x/v))
On voit que la tension en une abscisse x quelconque est la même qu'à la sortie du générateur
x/ν plus tôt.

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La tension V(x,t) peut encore s'écrire: v(x,t)= V0sin(ωt - (ωx)/v) et en posant ω/v= β
constante de propagation on a: v(x, t) = V0 sin (ω t - βx) ; v est une fonction de l'espace et de
temps. On peut la représenter en fonction de l'un ou de l'autre des deux paramètres x et t.

Figure1.2 : Propagation dans une ligne

La tension à une abscisse particulière x0 est une sinusoïde de période temporelle T, alors que
la tension le long de la ligne à un instant donné t0 est une sinusoïde de période spatiale λ.

En écrivant par définition de la période spatiale: v (0, t) =v (λ, t) on obtient: ωt - βλ+2π = ωt


c'est à dire λ = v/f. On appelle ν la vitesse de phase car c'est la vitesse que doit avoir un
observateur pour voir la phase (w t - βx) constante. Nous la noterons dorénavant Vφ.
En conclusion nous pouvons retenir que la tension à un instant donné n'est pas la même en
tout point de la ligne.

1.3 Types de lignes de transmission

1.3.1Câble coaxial

Le câble coaxial est le type de ligne de transmission le plus commun. Ce type de ligne de
transmission permet de transporter des signaux de toutes les fréquences, selon les dimensions.
Un exemple est donné à la figure 1.3.

Figure1. 3: Câble coaxial

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1.3.2 Ligne bifilaire

Les lignes bifilaires sont de moins en moins utilisées. On s’en servait principalement pour
raccorder une antenne à une télévision. Un exemple est donné à la figure 1.4.

Figure1. 4 : Câble coaxial


1.3.3 Plaques parallèles

Les plaques parallèles sont peu utilisées en pratique, mais elle peuvent servir `a simplifier
l’analyse de guides d’ondes plus complexes.

Figure 1.5 – Plaques parallèles

1.3.4 Circuits planaires

Dans le domaine des hautes fréquences au-delà de quelques 100 MHz, on utilise des lignes
spéciales sur les circuits pour reliés les "puces" ou les composants entre eux. Elles sont bons
marchés car elles utilisent la technologie des circuits imprimés Les différentes géométries
existantes sont présentées dans la suite. Les caractéristiques électriques des lignes dépendent
des dimensions des métallisations et des caractéristiques des matériaux utilisés (métaux et
diélectriques).

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La ligne coplanaire est un guide d’onde souvent utilisé dans les circuits intégrés. Il ressemble
à la ligne microruban, sauf que les mises à terre sont placées de chaque côté du conducteur.

1.4 Modélisation de la ligne de transmission


La méthode des lignes de transmission permet d’analyser des circuits à hautes fréquences en
termes familiers à l’analyse de circuits : tension, courant, impédance. A hautes fréquences, ces
termes dépendent des équations de Maxwell, mais on cherche à simplifier l’analyse pour
éviter l’utilisation des champs électriques et magnétiques.

1.4.1 Modélisation
On utilise le modèle de la figure 1.6 pour schématiser une ligne de transmission. La ligne
comporte une tension et un courant qui varient en fonction du temps et en fonction de la
distance z. On analyse une petite section ∆z de la ligne. Cette petite section de ligne est
modélisée à l’aide d’éléments id´eaux, comme montré à la figure 1.7.
Les éléments idéaux représentent tous des caractéristiques réelles ou primaires de la ligne:

Figure 1.6 – Schéma d’une ligne Figure 1.7 – Modélisation d’une ligne de
de transmission transmission

Dans le modèle précédent,


R = résistance en série [Ω/m]. Représente les pertes du conducteur.
L = inductance en série [H/m].
G = conductance parallèle [S/m]. Représente les pertes du diélectrique.
C = capacitance parallèle [F/m].
Dans une ligne sans pertes, R = G = 0.

On cherche maintenant à relier la tension à z+∆z à la tension à z. En appliquant les lois de


Kirchhoff, et en prenant la limite ∆Z→0, on obtient:

dV ( z )
= − ( R + jwL ) I ( z ) (1.1)
dz
dI ( z )
= − ( G + jwC ) V ( z ) (1.2)
dz
On solutionne ces deux équations pour obtenir les caractéristiques secondaires:

γ = α + jβ = ( R + jwL )( G + jwC ) (1.3)

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γ est la constante de propagation, qui est fonction de la fréquence, la partie réelle α


représente l’atténuation de la ligne.
Les solutions pour V (z) et I(z) sont:

V ( z ) = V0+ e−γ z + V0− eγ z (1.4)


I ( z ) = I 0+ e −γ z + I 0− eγ z
(1.5)

ou le terme e−γ z représente la propagation de l’onde dans le sens +z, et le terme eγ z représente
la propagation de l’onde dans le sens -z.
On peut relier la tension et le courant sur la ligne avec la relation :

V0+ V0− R + jwL R + jwL


Z0 = = − = = (1.6)
I0+
I0 γ G + jwC

ou Z0 est l’impédance caractéristique de la ligne de transmission.

1.4.2 Cas d’une ligne sans pertes

On utilise souvent la simplification qu’une ligne de transmission est sans pertes. Pour des
lignes de transmission réelles, les pertes sont généralement très faibles et cette simplification
est valide. Pour une ligne sans pertes, R = G = 0.
On a alors :
γ = jLwjCw = jw LC (1.7)
donc la constante d'atténuation a est nulle : α=0 et la constante de propagation
β = w LC
La tension (ou le courant) reste dans ce cas la superposition de deux ondes se propageant en
sens inverse mais sans atténuation.
1
La relation de dispersion devient alors: Vϕ = La vitesse de phase est dans ce cas
LC
indépendante de la fréquence (si L et C n'en dépendent pas). Les ondes se propagent alors
sans distorsion.
L
De plus l'impédance caractéristique devient purement réelle: Z 0 =
C
1.4.3 Cas d’une ligne avec faibles pertes
Dans le cas de la ligne possédant de faibles pertes, on a : R << Lw et G << Cw
 j  R G 
d’où γ 2 = RG − LCw2 + jw [ RC + LG ] ≈ − LCw2 + jw [ RC + LG ] = − LCw2 1 − + (1.8)
 w  L C  

j R G  j  R G  LC R G
d’où γ ≈ jw LC 1 −  +  ≈ jw LC 1 −  +   =  L + C  + jw LC (1.9)
wL C  w  L C  2
LC R G
d’où α ≈  L + C  et β ≈ w LC
2

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On constate que la constante de propagation est identique à celle calculée dans le cas de la
ligne sans perte. Comme dans le cas de la ligne sans perte, la vitesse de phase ne dépend pas
de la fréquence:
1
Vφ =
LC
1.4.4 Cas de la ligne sans distorsion
Nous avons :
R G
γ 2 = RG − LCw2 + jw ( RC + LG ) , et si = = k alors: γ = ( k + jw ) LC
L C
α = k LC 1
d’où,  c'est-à-dire Vϕ =
 β = w LC LC

Dans ce cas particulier, malgré les pertes supposées non négligeables, α et vφ sont
indépendants de la fréquence. Il n'y a donc pas de déformation du signal pendant sa
propagation.

1.4.5 Paramètres des lignes de transmission


Les paramètres (R, L, G et C) des lignes de transmission sont obtenus en analysant les champs
électriques et magnétiques. Le tableau 1.1 résume les paramètres des lignes de transmission
les plus communes.

Tableau 1.1 – Résumé des paramètres des lignes de transmission communes

1.5 Coefficient de réflexion et impédance le long d'une ligne


1.5.1. Coefficient de réflexion

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L'existence d'une onde réfléchie sur une ligne peut s'expliquer, soit par la présence sur la ligne
d'un élément perturbateur tel que la charge disposée en bout de ligne ou par une discontinuité
dans les caractéristiques de la ligne. Par exemple, une onde acoustique se propageant dans
l'air se réfléchira sur un obstacle interposé sur sa trajectoire (échos sur les flancs d'une
montagne) ou encore une onde lumineuse dans une fibre optique se réfléchira partiellement
tout au long de sa propagation (rétro diffusion) à cause des micros imperfections du milieu de
propagation composant la fibre. Dans notre cas, nous supposerons la ligne de transmission
parfaite et n'étudierons que les réflexions causées par l'interposition d'une charge à l'extrémité
de la ligne.
Afin de quantifier cette réflexion, on peut définir le coefficient de réflexion comme étant
l'amplitude complexe de l'onde réfléchie rapportée à celle de l'onde incidente:
V
Γ = réfléchie (1.10)
Vincidente
Le coefficient de réflexion est un nombre complexe. On le notera dans la suite:
Γ( x) = ρ ( x)e jθ ( x ) (1.11)

L'argument de Γ( x) noté θ ( x) est le déphasage de l'onde réfléchie par rapport à l'onde


incidente, tandis que le module ρ ( x) représente la fraction de tension réfléchie.
En bout de ligne, la relation devient:
z − 1 Zt − Z g
Γt = t = (1.12)
zt + 1 Z t + Z g
1.5.2 Calcul de puissance
On peut calculer la puissance moyenne transportée par la ligne de transmission :
2

(1 − Γ )
2
1 Vi
P=
2
(1.13)
2 Zg
Si Γ = 0, la puissance maximale est délivrée à la charge, tandis qu’aucune puissance n’est
délivrée à la charge si Γ = 1.
Lorsque Γ ≠ 0 , la charge n’est pas adaptée à la ligne, et une partie de la puissance de la source
ne se rend pas `a la charge. Cette puissance “perdue” est appelée les pertes d’adaptation (ou
return loss),
RL = −20 log Γ [ dB ] (1.14)
On peut aussi calculer la puissance supplémentaire qui serait fournie à la charge si la charge
était adaptée. Les pertes de désadaptation (ou mismatch loss) sont données par:
(
ML = −10 log 1 − Γ
2
) [ dB ] (1.15)
1.5.3 Ondes stationnaires
Dans une ligne de transmission coexistent une onde incidente d’amplitude Vi et une onde

réfléchie, d'amplitude Vr . La superposition de ces deux ondes va produire une onde résultante
dont l'amplitude va varier le long de la ligne.

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• On observera des maxima aux endroits où l'onde incidente et l'onde réfléchie


produisent des interférences constructives. On a donc Vmax = Vi + 1 + Γ( 2
);
• réciproquement, on observera des minima aux endroits où les deux ondes produisent
(
des interférences destructives. On a donc Vmin = Vi + 1 − Γ
2
).
Au fur et à mesure que Γ augmente, le rapport Vmax/Vmin augmente aussi. On définit alors
une autre mesure de la désadaptation de la ligne, le rapport d’onde stationnaire ROS (en
anglais SWR):
V 1+ Γ
SWR = max = (1.16)
Vmin 1 − Γ
Le SWR est un nombre réel qui varie entre 1 (charge adaptée) et ∞ .

1.5.4 Equation de la ligne de transmission

Puisque la tension varie le long de la ligne de transmission, l’impédance varie aussi. A une
distance z = -l de la charge, l’impédance est:
Z + jZ 0 tan ( β l )
Z in = Z 0 L (1.17)
Z 0 + jZ L tan ( β l )
Exercice
A partir de l’équation 1.17, étudier le comportement de la ligne dans les cas suivant.
• Cas 1 : ZL = 0
• Cas 2 : ZL = ∞
• Cas 3 : l=λ/2
• Cas 4 : l=λ/4
• Cas 5 : ligne terminée par une autre ligne
1.6 Abaque de Smith
1.6.1 Intérêt
L’abaque de Smith constitue un outil encore largement utilisé dans le domaine des
hyperfréquences, malgré l’avènement d’outils CAO de plus en plus performants et
accessibles. Il permet d’effectuer graphiquement le passage (dans les deux sens) entre le
coefficient de réflexion à l’extrémité d’une ligne et l’impédance de charge. Ces deux
paramètres étant complexes, ils peuvent être représentés dans un plan complexe. L’abaque de
Smith consiste à superposer deux plans complexes: un plan cartésien représentant le
coefficient de réflexion et un faisceau de courbes représentant l’impédance de charge.

1.6.2 Présentation de l’abaque de Smith


L’abaque de SMITH contient 2 informations: Γ(x) et Z(x), mais dont les valeurs ne se lisent
pas au même endroit:

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• On lit Z(x) directement sur l’abaque, aux intersections des arcs de cercles, où on
obtient R et X. On notera : Z(x)=R + j X ; où R est la résistance et X la réactance.
• Le vecteur reliant le centre de l’abaque au point Z(x) est la valeur de Γ(x) que l’on
trouve en considérant que l’abaque a un rayon 1 et que Γ(x)= Γr+j Γi . On décompose
Γ(x) en ses parties réelle et imaginaire et à l’aide d’un compas et l’échelle marquée A ,
on trouve |Γi| et |Γr|.
• La circonférence de l’abaque est graduée en longueur d’onde.
• Une demi-longueur d’onde sur la ligne correspond à une révolution complète sur
l’abaque.

Figure 1.8 – Abaque de Smith


1.6.2 Abaque de Smith et utilisation pratique
L'abaque de Smith est donc le tracé des cercles Re(z)=cste et des cercles Im(z)=cste
sur le plan complexe de G, comme le montre la figure suivante.

L'Abaque que nous utiliserons le plus souvent se présente comme l’annexe1. Elle comporte de
nombreuses indications supplémentaires que nous commenterons plus tard.

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On peut placer par exemple z=0.3+j0.5. Pour mesurer G=ρejθ, il suffit de mesurer la longueur
du segment ρ sachant le rayon du grand cercle vaut 1 (règle de 3) et de mesurer l'angle θ grâce
à l'échelle extérieure (en degrés) ou d'utiliser les autres échelles en faisant une règle de 3. Ici
par exemple G=0.62 e j 123°.

1.6.3 Exemple 1

Nous considérons une ligne de propagation d’impédance caractéristique Zc= 200Ω, de


longueur électrique ou phase βl = 130° terminée par une impédance ZT = R - jX = 400-j300Ω
(Figure9).
Quelle est l’impédance d’entrée Ze vue du plan P1 ?

Figure9. Utilisation de l’abaque de Smith. Exemple 1 : circuit.


Solution:
l l
• La longueur électrique est égale à β l = 2π   , soit = 0, 36
λ λ
• Les impédances reportées sur l’abaque de Smith sont normalisées et est appelée
Z R − jX
impédance réduites, donc nous reporterons: zT = T = = r + jx = 2 − J 1, 5Ω
Zc 200
• Portons cette valeur sur l’abaque de Smith à l’intersection des cercles r=2 et x=-1,5,
soit Po (figure10)
• En l’absence de pertes, si l’on s’éloigne de la charge, le point Po se déplace sur le
cercle de rayon OPo, dans le sens des aiguilles d’une montre. Le rayon de ce cercle

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nous permet, à l’aide de la réglette disposée près de l’abaque, de déduire le ROS de la


ligne sera: ρ=3,33.
• A partir du point Po représentant la ligne à la terminaison, on se déplace sur le cercle
défini précédemment d’un angle de 260° (2βl), ce qui donne le point P. P est à
l’intersection des cercles ; re=0,77 et xe=1,09, d’où l’impédance d’entrée cherchée:
Ze=re+jxe).Zc=(0,77+j1,09).200, soit Zc=154+j218Ω.

On peut retrouver ce résultat par calcul.


On peut également partir d’une ligne définie par ses paramètres physiques, par exemple une
ligne micro-ruban, et donner la fréquence du générateur, afin de calculer la longueur
électrique de la ligne. Par exemple, si l’on choisit une ligne sur substrat RO4003 (Rodgers)
très utilisé en hyperfréquences, d’épaisseur 635µm et de permittivité relative εr= 3,36, pour
200Ω et 130° à 2 GHz, on obtient une ligne de largeur 32µm et de longueur 35,6 mm.

Figure 10. Utilisation de l’abaque de Smith. Exemple 1 : abaque.

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1.7Adaptation d’impédance

L’adaptation d’impédance est une des tâches courantes de l’exercice de conception de circuits
aux hyperfréquences. Le concept est illustré ci-dessous, où l’on retrouve un réseau à deux
ports intercalé entre une charge quelconque Z C et une ligne de transmission d’impédance
caractéristique Z o . Le circuit d’adaptation d’impédance est généralement sans perte de façon
à éviter des pertes en puissance entre la charge et la ligne de transmission. Le circuit
d’adaptation est conçu de façon à ce que l’impédance vu à gauche du circuit d’adaptation
corresponde à l’impédance caractéristique de la ligne, Z o . De cette façon, on élimine les
réflexions sur la ligne de transmission.

Réseau
Zo d’Adaptation ZC
d’Impédance

Figure Erreur ! Il n'y a pas de texte répondant à ce style dans ce


Figure 11: Adaptation
document.-1: Adaptationd'impédance
d’impédance
L’adaptation d’impédance est importante pour les raisons suivantes:

On obtient un transfert de puissance maximale lorsque la charge est adaptée à la ligne de


transmission.
En améliorant le transfert de puissance, on maximise également le rapport signal à bruit
dans les systèmes de réception.
L’adaptation d’impédance dans un réseau de distribution minimise les erreurs d’amplitude
et de phase.

Plusieurs solutions sont possibles pour réaliser un circuit d’adaptation d’impédance. Les
facteurs important dans la sélection d’un circuit d’adaptation d’impédance sont:
Complexité: Typiquement, le design le plus simple est le meilleur.
Design simple: moins coûteux, plus able, moins de pertes.
Largeur de bande : Tous les réseaux peuvent théoriquement donner une adaptation parfaite
(Г=0) à une seule fréquence. Cependant, il faut souvent une large bande d'adaptation.

Implantation: Selon le type de ligne de transmission, certains circuits sont plus faciles à
implanter. Ex : des stubs s'intègrent bien dans des guides rectangulaires.

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1.7.1 Problème posé :

Un générateur d’impédance de sortie Zg alimente une charge d’impédance ZL via une ligne
de longueur l et d’impédance caractéristique Zc.
Le but recherché est de fournir le maximum de puissance à la charge.
Idéalement, il faut pour cela que le générateur fournisse le maximum de puissance (puissance
disponible) à la ligne et qu’à son tour celle-ci fournisse le maximum de puissance à la charge.
Ces deux conditions sont dites conditions d’adaptation: adaptation du générateur à la ligne et
de la ligne à la charge.
Satisfaire ces deux conditions suppose dans le cas général d’insérer deux circuits d’adaptation
dans le montage, l’un en entrée et l’autre en sortie de la ligne.

1.7.1.1Adaptation du générateur à la ligne

∗ E2
La condition d’adaptation du générateur est: Zin = Z , Pd =
g
4 Rg

Alors la puissance fournie par le générateur Pd = Puissance disponible

1.7.1.2 Adaptation de la charge


La charge est adaptée à la ligne si le coefficient de réflexion sur la charge est nul, c. a. d. si:
Γ L = 0 donc, la condition d’adaptation de la charge est: Z L = Z c
Pour fournir le maximum de puissance à la charge via une ligne il faut satisfaire deux
conditions d’adaptation :
• Adaptation du générateur : Zin = Zg* • Adaptation de la charge : ZL = Zc

1.7.1.3 Exemple 2
On réalise l’adaptation d’une charge ZT= 20+ j6Ω à l’aide d’un tronçon de ligne court-circuité
de longueur l, placé à une distance d de la charge (Figure 21). La fréquence de travail est
égale à 2 GHz. La permittivité relative effective du milieu est εreff= 2.

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Figure 13. Utilisation de l’abaque de Smith. Exemple 2: adaptation d’impédance.


Solution :
En M, nous devons combiner deux impédances :
• L’impédance ramenée par le tronçon de longueur d terminé par Z T,
• L’impédance ramenée par le tronçon de longueur l en court-circuit.

Il est de ce fait plus simple de raisonner en admittance car deux admittances en parallèle
s’ajoutent. On souhaite que l’ensemble des tronçons présente une impédance égale à Zc afin
qu’il y ait adaptation, c'est-à-dire une admittance normalisée yM= 1. Or la ligne court-circuitée

ramène en M une admittance ycM = jb. Il faut donc qu’en M, le tronçon de longueur d ramène

une admittance yTM =1-jb. Donc le point représentatif de yTM doit se trouver sur le cercle

dont la partie réelle est égale à 1, soit le cercle passant par le centre de l’abaque. Sur l’abaque
ZT
de Smith, pointons le point P0 correspondant à zT = = 0, 2 + j 0, 06 (Figure 22). Nous
Z
raisonnons en admittance, donc yT s’obtient en prenant le symétrique de P0, soit Q0, par
rapport au centre de l’abaque. Lorsque l’on s’éloigne de la charge yT , on se déplace sur le
cercle de rayon OQ0 puisque les lignes sont supposées sans pertes.
L’admittance ramenée par le tronçon de longueur d doit se trouver sur l’intersection entre ce
cercle et le cercle r = 1, ce qui donne deux possibilités, représentées par les points M1 et M2,
que nous appelons solution1 et solution2.

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Solution1 : M1
• La longueur d se déduit immédiatement : on tourne de Q0 vers M1 dans le sens
trigonométrique, on parcourt donc : 0,5(1/2 tour) -0,26 + 0,183 = 0,423λ. La longueur
c 3.108
d’onde guidée est égale à: λ = = = 10, 6cm
f ε reff 2.109 2
Donc d1 = 0, 423.10, 6 ≈ 4, 5cm
• L’admittance normalisée ramenée par le tronçon de longueur d en M se lit sur
l’abaque:
ydM 1 = 1 + j1, 75 . Pour que yM =1 , il faut donc que le court-circuit ramène −j1, 75.

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Pointons l’admittance d’un court-circuit, soit ∞ , ce qui donne le point CC. Lorsque nous
nous déplaçons vers le point M, nous rencontrons l’admittance −j1,75 au point CCM. Nous
avons alors parcouru 0,083ʎ, donc l1 = 0, 083.10, 6 ≈ 8,8mm .

Solution 2 : M2
Nous obtenons respectivement : d 2 = 0, 057.10, 6 ≈ 6mm et l2 = 0, 42.10, 6 ≈ 4, 45cm .
On peut dire que les deux solutions sont à peu près équivalentes car les longueurs mises en jeu
sont du même ordre de grandeur.

1.7.2 Adaptation à un stub


Un stub est un tronçon de ligne de longueur s que l’on branche en dérivation sur la ligne
principale à une distance d de la charge.

Stub en
CC ou CO

Objectif du stub: placer en un point de la ligne d’impédance réelle adaptée une impédance
purement imaginaire compensant celle de la charge.

zr + jzc ⋅ tan βl
zo = zc
zc + jzr ⋅ tan βl l la longueur du stub

1.7.2.1 Exemple1

Imaginons une ligne d'impédance caractéristique de Zc= 50 Ohms fermée sur une charge
d'impédance complexe Zr = 100 + j200 Ohms.

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Les ondes passant dans la ligne vont en partie être réfléchis lorsqu'elles arrivent sur Zr car Zc
est différent de Zr. Il y a désadaptation d'impédance.

• Détermination du coefficient de réflexion R :

L'abaque de Smith nous permet de trouver facilement le coefficient de réflexion R.


Pour ce faire il faut calculer l'impédance "réduite": Zr' = Zr/Zc = (50 +j100)/50 = 1 + j2
Une fois qu'on a cette impédance réduite on la place sur l'abaque de Smith. Les cercles
visibles entièrement représentent les réels et les autres les complexes.
Pour déterminer le coefficient de réflexion, il suffit alors de tracer le segment qui part du
centre de l'abaque jusqu'au point de l'impédance réduite. Ensuite le module de coefficient
de réflexion se trouve en reportant cette longueur sur l'échelle du bas dans la ligne "coeff de
réfl. (V,l)". Ici on trouve 0.72. L'argument du coefficient de réflexion correspond à l'angle
entre l'axe des abscisses et le segment tracé. Ici on a: Arg(R) = 45°.

Donc le coefficient de réflexion vaut: R = 0.72*e^(j45°)


L’intérêt de l'abaque de Smith est de pouvoir déterminer l'impédance réduite et le coefficient
de réflexion en tout point de la ligne. Il suffit de tracer le cercle partant du centre de l'abaque
jusqu'à l'impédance réduite de la charge (Zr') et de tourner le long de ce cercle. En effet un

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CHAPITRE 1: PROPAGATION LE LONG D'UNE LIGNE DE TRANSMISSION

tour complet correspond à une distance de λ/2 , un demi tour à λ/4. Pour pouvoir se placer à
d'autres points de la ligne il faut utiliser les graduations du cercle extérieur "Longueur d'onde
vers la source" ou "Longueur d'onde vers la charge" et de multiplier la différence entre la
distance que vous parcourez par λ pour avoir la longueur effective.

• Réaliser le design d'un Stub série:

Un stub à quoi ça sert ? Un Stub sert à effectuer une adaptation d'impédance pour
supprimer la partie imaginaire.

Un stub c'est quoi ? C'est un tronçon de ligne de longueur S que l'on branche en circuit
ouvert ou en court circuit le long d'une ligne à une longueur l de la charge.

Pour calculer s et l on utilise l'abaque de Smith. Prenons un exemple Zr=20+j50, donc


l'impédance réduite vaut Zr'=0.4 + j1. On place comme précédemment l'impédance réduite et
le cercle qu'elle forme avec le centre de l'abaque.

Ensuite en parcourant ce cercle du point de l'impédance dans le sens horaire on prend


la première intersection avec le cercle des réels 1 (point A). En A, on se trouve à la distance l
ou l'impédance réelle est égale à celle de la ligne. On est donc à une distance de l= (0.186-
0132)λ.
Maintenant on veut que notre stub compense l'impédance complexe, on se place donc en B
ou l'impédance complexe est négative et on trace le segment qui part du centre jusqu'à
l'impédance complexe pure (gris).

La distance s dépend de si on veut un stub en circuit ouvert (CO) ou en court-circuit (CC). Ici
le plus cours est le circuit ouvert. On part soit de CO soit de CC et on va dans le sens horaire
jusqu'au segment qu'on a tracé.
En circuit ouvert on a s=(0.314-0.25)λ

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• Réaliser le design d'un Stub en parallèle:

C'est exactement le même principe sauf qu'on travaille en admittances. Pour passer
d'impédance à admittance il suffit de tracer le symétrique de l'impédance par rapport au centre
de l'abaque de Smith. De plus les points CC et CO s'inversent.

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