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CHAPITRE1
Introduction
Une ligne de transmission est un ensemble d’un ou plusieurs conducteurs entourés d’un
isolant permettent ainsi le transfert des informations. Quelques exemples communs sont:
câble coaxial, fil de cuivre, ligne micro-ruban.
Classiquement, lorsque l'on relie deux points d'un montage par une ligne de transmission,
on s'attend à ce que le potentiel électrique soit le même tout au long de la ligne. En fait, toute
variation au niveau du générateur ne peut pas être transmise instantanément à l'autre bout de
la ligne. Cela ne devient sensible que si la ligne est longue.
Ve(t)= V0 sin(w t )
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La tension V(x,t) peut encore s'écrire: v(x,t)= V0sin(ωt - (ωx)/v) et en posant ω/v= β
constante de propagation on a: v(x, t) = V0 sin (ω t - βx) ; v est une fonction de l'espace et de
temps. On peut la représenter en fonction de l'un ou de l'autre des deux paramètres x et t.
La tension à une abscisse particulière x0 est une sinusoïde de période temporelle T, alors que
la tension le long de la ligne à un instant donné t0 est une sinusoïde de période spatiale λ.
1.3.1Câble coaxial
Le câble coaxial est le type de ligne de transmission le plus commun. Ce type de ligne de
transmission permet de transporter des signaux de toutes les fréquences, selon les dimensions.
Un exemple est donné à la figure 1.3.
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Les lignes bifilaires sont de moins en moins utilisées. On s’en servait principalement pour
raccorder une antenne à une télévision. Un exemple est donné à la figure 1.4.
Les plaques parallèles sont peu utilisées en pratique, mais elle peuvent servir `a simplifier
l’analyse de guides d’ondes plus complexes.
Dans le domaine des hautes fréquences au-delà de quelques 100 MHz, on utilise des lignes
spéciales sur les circuits pour reliés les "puces" ou les composants entre eux. Elles sont bons
marchés car elles utilisent la technologie des circuits imprimés Les différentes géométries
existantes sont présentées dans la suite. Les caractéristiques électriques des lignes dépendent
des dimensions des métallisations et des caractéristiques des matériaux utilisés (métaux et
diélectriques).
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La ligne coplanaire est un guide d’onde souvent utilisé dans les circuits intégrés. Il ressemble
à la ligne microruban, sauf que les mises à terre sont placées de chaque côté du conducteur.
1.4.1 Modélisation
On utilise le modèle de la figure 1.6 pour schématiser une ligne de transmission. La ligne
comporte une tension et un courant qui varient en fonction du temps et en fonction de la
distance z. On analyse une petite section ∆z de la ligne. Cette petite section de ligne est
modélisée à l’aide d’éléments id´eaux, comme montré à la figure 1.7.
Les éléments idéaux représentent tous des caractéristiques réelles ou primaires de la ligne:
Figure 1.6 – Schéma d’une ligne Figure 1.7 – Modélisation d’une ligne de
de transmission transmission
dV ( z )
= − ( R + jwL ) I ( z ) (1.1)
dz
dI ( z )
= − ( G + jwC ) V ( z ) (1.2)
dz
On solutionne ces deux équations pour obtenir les caractéristiques secondaires:
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ou le terme e−γ z représente la propagation de l’onde dans le sens +z, et le terme eγ z représente
la propagation de l’onde dans le sens -z.
On peut relier la tension et le courant sur la ligne avec la relation :
On utilise souvent la simplification qu’une ligne de transmission est sans pertes. Pour des
lignes de transmission réelles, les pertes sont généralement très faibles et cette simplification
est valide. Pour une ligne sans pertes, R = G = 0.
On a alors :
γ = jLwjCw = jw LC (1.7)
donc la constante d'atténuation a est nulle : α=0 et la constante de propagation
β = w LC
La tension (ou le courant) reste dans ce cas la superposition de deux ondes se propageant en
sens inverse mais sans atténuation.
1
La relation de dispersion devient alors: Vϕ = La vitesse de phase est dans ce cas
LC
indépendante de la fréquence (si L et C n'en dépendent pas). Les ondes se propagent alors
sans distorsion.
L
De plus l'impédance caractéristique devient purement réelle: Z 0 =
C
1.4.3 Cas d’une ligne avec faibles pertes
Dans le cas de la ligne possédant de faibles pertes, on a : R << Lw et G << Cw
j R G
d’où γ 2 = RG − LCw2 + jw [ RC + LG ] ≈ − LCw2 + jw [ RC + LG ] = − LCw2 1 − + (1.8)
w L C
j R G j R G LC R G
d’où γ ≈ jw LC 1 − + ≈ jw LC 1 − + = L + C + jw LC (1.9)
wL C w L C 2
LC R G
d’où α ≈ L + C et β ≈ w LC
2
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On constate que la constante de propagation est identique à celle calculée dans le cas de la
ligne sans perte. Comme dans le cas de la ligne sans perte, la vitesse de phase ne dépend pas
de la fréquence:
1
Vφ =
LC
1.4.4 Cas de la ligne sans distorsion
Nous avons :
R G
γ 2 = RG − LCw2 + jw ( RC + LG ) , et si = = k alors: γ = ( k + jw ) LC
L C
α = k LC 1
d’où, c'est-à-dire Vϕ =
β = w LC LC
Dans ce cas particulier, malgré les pertes supposées non négligeables, α et vφ sont
indépendants de la fréquence. Il n'y a donc pas de déformation du signal pendant sa
propagation.
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L'existence d'une onde réfléchie sur une ligne peut s'expliquer, soit par la présence sur la ligne
d'un élément perturbateur tel que la charge disposée en bout de ligne ou par une discontinuité
dans les caractéristiques de la ligne. Par exemple, une onde acoustique se propageant dans
l'air se réfléchira sur un obstacle interposé sur sa trajectoire (échos sur les flancs d'une
montagne) ou encore une onde lumineuse dans une fibre optique se réfléchira partiellement
tout au long de sa propagation (rétro diffusion) à cause des micros imperfections du milieu de
propagation composant la fibre. Dans notre cas, nous supposerons la ligne de transmission
parfaite et n'étudierons que les réflexions causées par l'interposition d'une charge à l'extrémité
de la ligne.
Afin de quantifier cette réflexion, on peut définir le coefficient de réflexion comme étant
l'amplitude complexe de l'onde réfléchie rapportée à celle de l'onde incidente:
V
Γ = réfléchie (1.10)
Vincidente
Le coefficient de réflexion est un nombre complexe. On le notera dans la suite:
Γ( x) = ρ ( x)e jθ ( x ) (1.11)
(1 − Γ )
2
1 Vi
P=
2
(1.13)
2 Zg
Si Γ = 0, la puissance maximale est délivrée à la charge, tandis qu’aucune puissance n’est
délivrée à la charge si Γ = 1.
Lorsque Γ ≠ 0 , la charge n’est pas adaptée à la ligne, et une partie de la puissance de la source
ne se rend pas `a la charge. Cette puissance “perdue” est appelée les pertes d’adaptation (ou
return loss),
RL = −20 log Γ [ dB ] (1.14)
On peut aussi calculer la puissance supplémentaire qui serait fournie à la charge si la charge
était adaptée. Les pertes de désadaptation (ou mismatch loss) sont données par:
(
ML = −10 log 1 − Γ
2
) [ dB ] (1.15)
1.5.3 Ondes stationnaires
Dans une ligne de transmission coexistent une onde incidente d’amplitude Vi et une onde
réfléchie, d'amplitude Vr . La superposition de ces deux ondes va produire une onde résultante
dont l'amplitude va varier le long de la ligne.
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Puisque la tension varie le long de la ligne de transmission, l’impédance varie aussi. A une
distance z = -l de la charge, l’impédance est:
Z + jZ 0 tan ( β l )
Z in = Z 0 L (1.17)
Z 0 + jZ L tan ( β l )
Exercice
A partir de l’équation 1.17, étudier le comportement de la ligne dans les cas suivant.
• Cas 1 : ZL = 0
• Cas 2 : ZL = ∞
• Cas 3 : l=λ/2
• Cas 4 : l=λ/4
• Cas 5 : ligne terminée par une autre ligne
1.6 Abaque de Smith
1.6.1 Intérêt
L’abaque de Smith constitue un outil encore largement utilisé dans le domaine des
hyperfréquences, malgré l’avènement d’outils CAO de plus en plus performants et
accessibles. Il permet d’effectuer graphiquement le passage (dans les deux sens) entre le
coefficient de réflexion à l’extrémité d’une ligne et l’impédance de charge. Ces deux
paramètres étant complexes, ils peuvent être représentés dans un plan complexe. L’abaque de
Smith consiste à superposer deux plans complexes: un plan cartésien représentant le
coefficient de réflexion et un faisceau de courbes représentant l’impédance de charge.
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• On lit Z(x) directement sur l’abaque, aux intersections des arcs de cercles, où on
obtient R et X. On notera : Z(x)=R + j X ; où R est la résistance et X la réactance.
• Le vecteur reliant le centre de l’abaque au point Z(x) est la valeur de Γ(x) que l’on
trouve en considérant que l’abaque a un rayon 1 et que Γ(x)= Γr+j Γi . On décompose
Γ(x) en ses parties réelle et imaginaire et à l’aide d’un compas et l’échelle marquée A ,
on trouve |Γi| et |Γr|.
• La circonférence de l’abaque est graduée en longueur d’onde.
• Une demi-longueur d’onde sur la ligne correspond à une révolution complète sur
l’abaque.
L'Abaque que nous utiliserons le plus souvent se présente comme l’annexe1. Elle comporte de
nombreuses indications supplémentaires que nous commenterons plus tard.
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On peut placer par exemple z=0.3+j0.5. Pour mesurer G=ρejθ, il suffit de mesurer la longueur
du segment ρ sachant le rayon du grand cercle vaut 1 (règle de 3) et de mesurer l'angle θ grâce
à l'échelle extérieure (en degrés) ou d'utiliser les autres échelles en faisant une règle de 3. Ici
par exemple G=0.62 e j 123°.
1.6.3 Exemple 1
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1.7Adaptation d’impédance
L’adaptation d’impédance est une des tâches courantes de l’exercice de conception de circuits
aux hyperfréquences. Le concept est illustré ci-dessous, où l’on retrouve un réseau à deux
ports intercalé entre une charge quelconque Z C et une ligne de transmission d’impédance
caractéristique Z o . Le circuit d’adaptation d’impédance est généralement sans perte de façon
à éviter des pertes en puissance entre la charge et la ligne de transmission. Le circuit
d’adaptation est conçu de façon à ce que l’impédance vu à gauche du circuit d’adaptation
corresponde à l’impédance caractéristique de la ligne, Z o . De cette façon, on élimine les
réflexions sur la ligne de transmission.
Réseau
Zo d’Adaptation ZC
d’Impédance
Plusieurs solutions sont possibles pour réaliser un circuit d’adaptation d’impédance. Les
facteurs important dans la sélection d’un circuit d’adaptation d’impédance sont:
Complexité: Typiquement, le design le plus simple est le meilleur.
Design simple: moins coûteux, plus able, moins de pertes.
Largeur de bande : Tous les réseaux peuvent théoriquement donner une adaptation parfaite
(Г=0) à une seule fréquence. Cependant, il faut souvent une large bande d'adaptation.
Implantation: Selon le type de ligne de transmission, certains circuits sont plus faciles à
implanter. Ex : des stubs s'intègrent bien dans des guides rectangulaires.
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Un générateur d’impédance de sortie Zg alimente une charge d’impédance ZL via une ligne
de longueur l et d’impédance caractéristique Zc.
Le but recherché est de fournir le maximum de puissance à la charge.
Idéalement, il faut pour cela que le générateur fournisse le maximum de puissance (puissance
disponible) à la ligne et qu’à son tour celle-ci fournisse le maximum de puissance à la charge.
Ces deux conditions sont dites conditions d’adaptation: adaptation du générateur à la ligne et
de la ligne à la charge.
Satisfaire ces deux conditions suppose dans le cas général d’insérer deux circuits d’adaptation
dans le montage, l’un en entrée et l’autre en sortie de la ligne.
∗ E2
La condition d’adaptation du générateur est: Zin = Z , Pd =
g
4 Rg
1.7.1.3 Exemple 2
On réalise l’adaptation d’une charge ZT= 20+ j6Ω à l’aide d’un tronçon de ligne court-circuité
de longueur l, placé à une distance d de la charge (Figure 21). La fréquence de travail est
égale à 2 GHz. La permittivité relative effective du milieu est εreff= 2.
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Il est de ce fait plus simple de raisonner en admittance car deux admittances en parallèle
s’ajoutent. On souhaite que l’ensemble des tronçons présente une impédance égale à Zc afin
qu’il y ait adaptation, c'est-à-dire une admittance normalisée yM= 1. Or la ligne court-circuitée
ramène en M une admittance ycM = jb. Il faut donc qu’en M, le tronçon de longueur d ramène
une admittance yTM =1-jb. Donc le point représentatif de yTM doit se trouver sur le cercle
dont la partie réelle est égale à 1, soit le cercle passant par le centre de l’abaque. Sur l’abaque
ZT
de Smith, pointons le point P0 correspondant à zT = = 0, 2 + j 0, 06 (Figure 22). Nous
Z
raisonnons en admittance, donc yT s’obtient en prenant le symétrique de P0, soit Q0, par
rapport au centre de l’abaque. Lorsque l’on s’éloigne de la charge yT , on se déplace sur le
cercle de rayon OQ0 puisque les lignes sont supposées sans pertes.
L’admittance ramenée par le tronçon de longueur d doit se trouver sur l’intersection entre ce
cercle et le cercle r = 1, ce qui donne deux possibilités, représentées par les points M1 et M2,
que nous appelons solution1 et solution2.
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Solution1 : M1
• La longueur d se déduit immédiatement : on tourne de Q0 vers M1 dans le sens
trigonométrique, on parcourt donc : 0,5(1/2 tour) -0,26 + 0,183 = 0,423λ. La longueur
c 3.108
d’onde guidée est égale à: λ = = = 10, 6cm
f ε reff 2.109 2
Donc d1 = 0, 423.10, 6 ≈ 4, 5cm
• L’admittance normalisée ramenée par le tronçon de longueur d en M se lit sur
l’abaque:
ydM 1 = 1 + j1, 75 . Pour que yM =1 , il faut donc que le court-circuit ramène −j1, 75.
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Pointons l’admittance d’un court-circuit, soit ∞ , ce qui donne le point CC. Lorsque nous
nous déplaçons vers le point M, nous rencontrons l’admittance −j1,75 au point CCM. Nous
avons alors parcouru 0,083ʎ, donc l1 = 0, 083.10, 6 ≈ 8,8mm .
Solution 2 : M2
Nous obtenons respectivement : d 2 = 0, 057.10, 6 ≈ 6mm et l2 = 0, 42.10, 6 ≈ 4, 45cm .
On peut dire que les deux solutions sont à peu près équivalentes car les longueurs mises en jeu
sont du même ordre de grandeur.
Stub en
CC ou CO
Objectif du stub: placer en un point de la ligne d’impédance réelle adaptée une impédance
purement imaginaire compensant celle de la charge.
zr + jzc ⋅ tan βl
zo = zc
zc + jzr ⋅ tan βl l la longueur du stub
1.7.2.1 Exemple1
Imaginons une ligne d'impédance caractéristique de Zc= 50 Ohms fermée sur une charge
d'impédance complexe Zr = 100 + j200 Ohms.
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Les ondes passant dans la ligne vont en partie être réfléchis lorsqu'elles arrivent sur Zr car Zc
est différent de Zr. Il y a désadaptation d'impédance.
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tour complet correspond à une distance de λ/2 , un demi tour à λ/4. Pour pouvoir se placer à
d'autres points de la ligne il faut utiliser les graduations du cercle extérieur "Longueur d'onde
vers la source" ou "Longueur d'onde vers la charge" et de multiplier la différence entre la
distance que vous parcourez par λ pour avoir la longueur effective.
Un stub à quoi ça sert ? Un Stub sert à effectuer une adaptation d'impédance pour
supprimer la partie imaginaire.
Un stub c'est quoi ? C'est un tronçon de ligne de longueur S que l'on branche en circuit
ouvert ou en court circuit le long d'une ligne à une longueur l de la charge.
La distance s dépend de si on veut un stub en circuit ouvert (CO) ou en court-circuit (CC). Ici
le plus cours est le circuit ouvert. On part soit de CO soit de CC et on va dans le sens horaire
jusqu'au segment qu'on a tracé.
En circuit ouvert on a s=(0.314-0.25)λ
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C'est exactement le même principe sauf qu'on travaille en admittances. Pour passer
d'impédance à admittance il suffit de tracer le symétrique de l'impédance par rapport au centre
de l'abaque de Smith. De plus les points CC et CO s'inversent.
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