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Les lignes de transmission

R ÉMI SIESKIND – remi.sieskind@ens-cachan.fr

Table des matières


1 Les lignes : utilité et mode de propagation 1
1.1 Intérêt et technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Le mode TEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.3 L’ARQP et les hautes fréquences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

2 Modèles de lignes 2
2.1 Modèle à constante réparties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2.2 Modèle de la ligne parfaite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

3 Impédance caractéristique et adaptation 4


3.1 Impédance et coefficient de réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.2 Adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.3 Abaque de Smith . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1 Les lignes : utilité et mode de propagation


1.1 Intérêt et technologies
En transmission de l’information par micro-ondes, il existe deux types de propagation : la radio-propagation,
dans l’air, à longue portée, et la propagation guidée, dans les lignes de transmission qu’on trouve en
général entre une antenne et un analyseur. Une ligne de transmission est composée de deux conduc-
! !
teurs séparés par un diélectrique dans lequel se propage l’on de électromagnétique ( E , H ). Il existe
trois grands types de ligne : La ligne coaxiale, la ligne bifilaire et la ligne microruban (fig. 1).

1.2 Le mode TEM


! !
On appelle onde Transverse ElectroMagnétique une onde électromagnétique telle que E et H soient
!
orthogonaux au vecteur d’onde k . On se limitera à l’étude de ce mode dans nos lignes car il permet
! !
de définir une dualité simple entre E et une tensionV entre les deux conducteurs et entre H et une
intensité dans chaque (fig. 4).

F IGURE 4 – Exemple dans une ligne micro-ruban

1
Leçon lignes de transmission

F IGURE 1 – Ligne micro-ruban F IGURE 2 – Ligne coaxiale

F IGURE 3 – Ligne bifilaire

1.3 L’ARQP et les hautes fréquences


L’Approximation des Régimes Quasi-Permanents revient à considérer comme négligeable les temps de
propagation des ondes électromagnétiques devant la période du signal ou à considérer les dimensions
du circuit très petites devant la longueur d’onde. A cette condition, un fil peut-être considéré comme
équipotentiel, mais dans le cas des micro-ondes, f ' 1 GHz et ⇠ 30 cm. L’ARQP est donc mise en
défaut dans nos lignes. En fonction de la charge à l’entrée et à la sortie, ces ondes vont être réfléchies et
transmises en bout de ligne, on essaye généralement de limiter les réflexions qui constituent une perte
de puissance de signal.

2 Modèles de lignes
2.1 Modèle à constante réparties
R1 dz L1 dz
i(z, t) i(z + dz, t)

v(z, t) G1 dz C1 dz v(z + dz, t)

R1 = Résistance série linéique en ⌦.m 1


L1 = Self inductance linéique en H.m 1
G1 = Conductance linéique de l’isolant en ⌦ 1
.m 1

C1 = Capacité linéique en F.m 1

On suppose l’ARQP valable entre z et z + dz.

2
Leçon lignes de transmission

Loi des mailles :


@i(z, t)
v(z, t) = R1 dz.i(z, t) + L1 dz + v(z + dz, t)
@t

Loi des noeuds :


@v(z + dz, t)
i(z, t) = G1 dz.v(z + dz, t) + C1 dz + i(z + dz, t)
@t
Au premier ordre : 8
< @v = R1 i + L1 @i
>
@z @t
> @i @v
: = G1 v + C 1
@z @t
En dérivant par rapport à z :
8 2 2
< @ v = L1 C1 @ v + (R1 C1 + L1 G1 ) @v + R1 G1 v
>
@z2 2 @t2 2 @t
>
: @ i @ i @i
= L C
1 1 + (R C
1 1 + L G
1 1 ) + R 1 G1 i
@z 2 @t2 @t
Ces équations sont appelées équations des télégraphistes. Comme elles sont identiques en v et en i, on
ne va résoudre que pour v. On cherche v de la forme v(z, t) = V (z)ej!t (solution ondulatoire). On a
@2V
alors : = L1 C1 ! 2 V + j!(R1 C1 + L1 G1 )V + R1 G1 V = (R1 + jL1 !)(G1 + jC1 !)V
@z 2
@2V
On écrit : = 2 V et on pose = ↵ + j .
@z 2
D’où V = Vi e ↵z e j z + Vr e↵z ej z et v(z, t) = Vi e ↵z ej(!t z) + Vr e↵z ej(!t+ z) . On a donc la somme
d’une onde de tension incidente (vers les z croissants) et une onde de tension réfléchie (vers les z
décroissants) et vp = ! est appelée vitesse de phase ( ⇠ 2.108 m.s 1 ).

2.2 Modèle de la ligne parfaite


On considère ici un conducteur parfait (R1 = 0) et un isolant parfait (G1 = 0)

L1 dz
i(z, t) i(z + dz, t)

v(z, t) C1 dz v(z + dz, t)

A nouveau, l’ARQP est valable entre z et z + dz


Loi des mailles :
@i(z, t)
v(z, t) = L1 dz + v(z + dz, t)
@t

Loi des noeuds :


@v(z + dz, t)
i(z, t) = C1 dz + i(z + dz, t)
@t

3
Leçon lignes de transmission

Au premier ordre : 8
< @v = L1 @i
>
@z @t
> @i @v
: = C1
@z @t
En dérivant par rapport à z : 8 2 2
< @ v = L1 C 1 @ v
>
@z2 2 @t2 2
>
: @ i @ i
= L1 C1 2
@z 2 @t
A nouveau, on cherche v de la forme v(z, t) = V (z)ej!t (solution ondulatoire).
z z
On obtient v(z, t) = Vi ej!(t c ) + Vr ej!(t+ c ) avec c = pL1 C .
1 1

On perd le terme atténuateur en e ↵z


.

3 Impédance caractéristique et adaptation


3.1 Impédance et coefficient de réflexion
q
V
On définit Zc = Iii = R1 +jL1 ! d’où Zc = GR1 +jL1 !
1 +jC1 !

Souvent Zc = 50⌦ en micro-ondes 600⌦ en téléphonie et 75⌦ en vidéo.


q
Dans le cas du modèle sans pertes, on a Zc = Rc = C L1
1

Exemple : câble coaxial RG-58U (diélectrique en po-


lyéthylène)

⇢cond 1, 7.10 8 ⌦.m 1


2a 0, 406mm
2b 1, 418mm
e 0, 25mm
✏r 2, 25
µr 1
⇢isol 3.1013 ⌦.m 1
C1 = 2⇡✏ 0 ✏r
ln( b )
100pF.m 1
a
1
L1 = 2⇡ µ0 µr ln( ab ) 0, 25µH.m 1
c 2.108 m.s 1
Rc 50⌦

Vr,L
On définit L = Vi,L le coefficient de réflexion et L,d = Le
2↵d
e 2j d
le coefficient ramené en d.

VL Vr,L + Vi,L Vi,L 1 + L


ZL = = =
IL Ir,L + Ii,L Ii,L 1 L

ZL
On pose z = ZC .

4
Leçon lignes de transmission

F IGURE 5 – Schéma d’une ligne chargée

Si ZL (ici, Rload ) = Zc alors L = 0, on n’a pas de réflexion (régime d’onde progressive).

F IGURE 6 – Transmission d’une impulsion vers une charge de 50⌦

Si ZL = 1 alors L = 1, on a réflexion.

F IGURE 7 – Transmission d’une impulsion vers une charge infinie

Si ZL = 0 alors L = 1, on a réflexion inversée.

5
Leçon lignes de transmission

F IGURE 8 – Transmission d’une impulsion vers une charge nulle

3.2 Adaptation
On s’intéresse à la puissance absorbée par un dipôle en bout de ligne. Pabs = Pinc Pref = Pinc (1
| L |2 ) et maximiser la puissance revient à avoir L = 0, z = 1 ou ZL = ZC .
Si on a une onde réfléchie, il existe un système d’onde stationnaires. On le caractérise par le T OS ou
1+| |
SW R = 1 | LL | 1, jusqu’à 1,2, on considère la charge bien adaptée.
NB : L,d = L si d = 4 , ce qui signifie qu’on peut changer un charge inductive en une charge
capacitive pour une certaine longueur d’onde en rajoutant une certaine longueur de ligne. De plus si la
charge vaut R1 à un bout, l’onde voit R2 à l’autre bout tel que R1 R2 = ZC 2 . La ligne quart d’onde est
un adaptateur d’impédance.

3.3 Abaque de Smith


(
= p + jq
z = r + jx

= zz+11 donc p + jq = rr+1+jx


1+jx

D’où p(r + 1) qx + j((r + 1)q + px) = r 1 + jx


(
p(r + 1) qx = r 1
(r + 1)q + px = x
(
p(r + 1) q 2 1r+1p = r 1
x = q 1r+1p

D’où p(r + 1)(1 p) q 2 (r + 1) = r 1 et (p 1+r r 2 1 2


) + q 2 = ( 1+r ) qui est l’équation d’un cercle pour
r constant. De même si on élimine r au lieu de x, (p 1) + (q x1 )2 = ( x1 )2 . Ce qui explique l’abaque
2

de Smith : à partir de z, on retrouve .

6
Leçon lignes de transmission

F IGURE 9 – Abaque de Smith

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