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EDOGEST
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THESE
Belkis ERNEZ
Jury
Voilà que je ressens, enfin, la satisfaction du devoir accompli et je réalise aussi, que je
n’aurais jamais pu être efficace en solitaire. Ce travail doctoral a été pour moi, l’occasion de
connaître plusieurs personnes. Certaines ont influencé directement mes avancements avec
intérêt et compréhension, d’autres m’ont encouragée et soutenue moralement.
Je tiens, tout d’abord, à exprimer mon entière gratitude à mes chers directeurs de recherche :
Cécile Bozzo et Bernard Pras pour leur confiance, leur gentillesse, leurs conseils précieux, et
leur patience sans laquelle ce travail n’aurait jamais abouti. Tout au long de mon parcours, j’ai
été extrêmement touchée par leurs qualités humaines d'écoute, de compréhension et de
complaisance. La disponibilité et l’enseignement riche de Madame Cécile Bozzo m’ont
facilité la tâche à bien des égards. J’ai également, été impressionnée par les directives très
avisées de l’éminent professeur Bernard Pras, ainsi que de son comportement très paternel.
Que ces modestes mots soient témoins de mon infinie reconnaissance et de ma respectueuse
admiration.
Je tiens également à exprimer mes vifs remerciements aux membres du jury : Monsieur
Dwight Merunka, Monsieur Pierre Voile, Monsieur Ali Ben Yahia et Monsieur Hassen Mzali
pour l'honneur qu'ils me font en évaluant mon travail. Leurs remarques, lors de la
présoutenance, ont contribué à améliorer ce travail doctoral et à le valoriser. Qu'ils trouvent
ici, l'expression de mon extrême gratitude et l’assurance de mon profond respect.
Je souhaite aussi adresser ma reconnaissance aux professeurs qui ont guidé mes avancements
à petits pas lors des séminaires doctoraux : Monsieur Pierre Desmet, Monsieur Raymond
Alain Thiétart, Monsieur Denis Guiot, Monsieur Denis Darpy, et Monsieur Christian Pinson.
Ma gratitude va également vers tous les 'DMSPiens' qui m'ont aidé dans mon long parcours :
Stéphane Debenedetti, Manuel Cartier, Tierry Delecole, Ouidade Zaaraoui, Lilia Smaoui,
Aida Mimouni, Sarrah Benmoyal, Philippe Mérigot, et Béatrice Parguel pour leurs
participations effectives à certaines de mes enquêtes qualitatives, leurs remarques
constructives et plus généralement, pour la bonne ambiance qu’ils assurent au centre de
recherche.
Je remercie également Professeurs : Wolfgang Ulaga et Daniel J. Flint pour leur complaisance
et pour l’attention qu’ils ont accordé à mon travail.
Mon travail de recherche sur le terrain a été énormément facilité par l'Union Tunisienne de
l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (l’UTICA) ; et j’aimerais exprimer mon entière
reconnaissance à tous les membres de cette union présidée par Monsieur Hédi Jilani. Plus
particulièrement, je tiens à remercier Monsieur Lazhar Sta (vice président) et Monsieur
Taoufik Laaribi (président du bureau régional de l’UTICA à Sousse) pour la confiance et
l’intérêt qu’ils ont manifestés à l’égard de mon travail académique. Je les remercie pour
m’avoir mise en contact avec différents membres de l’UTICA et m’avoir, ainsi, facilité
l’accès au milieu industriel tunisien. Je les remercie également pour leurs complaisances et
leurs enthousiasmes lors de chaque rencontre.
Je tiens à témoigner toute ma reconnaissance à toutes les assistantes de l’UTICA ; la liste est
longue, mais je cite particulièrement Madame Sonia Chaaraoui et Madame Hamida Arogoub,
pour leurs disponibilités et leurs sympathies.
Mes remerciements seraient inachevés sans témoigner ma profonde reconnaissance à mes très
chers parents qui n’ont jamais cessé de m’aider, de m’encourager et de supporter mes doutes
et mes états d’âme.
A tous ceux qui m’ont aidé, tant soit peu, à l’élaboration de ce travail doctoral, et que j’ai, par
stricte mégarde, oubliés.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION 1
RELATION DE FIDÉLITÉ 10
2. Le courant interactif : 14
2. Définition de la relation : 21
3. La satisfaction : 112
4. La confiance : 112
5. L'engagement : 113
6. Le comportement de coopération : 114
7. Les changements souhaités de la valeur de la relation : 114
8. La réactivité perçue des fournisseurs aux changements de la valeur : 115
9. Confirmation des liens modérateurs : 116
CHAPITRE II : Les hypothèses de la recherche : 119
IV
Section 2 : Tests des effets médiateurs : 211
1 .L’aspect global et multidimensionnel de la qualité de la relation : 211
1.1. Arguments relatifs au modèle de mesure : 211
1.2. Arguments relatifs au modèle structurel : 213
1.2.1. Les deux représentations de notre modèle structurel : 213
1.2.2. Fondements statistiques du choix de notre modèle structurel: 216
2- Les liens entre les médiateurs : 219
ANNEXES 287
INTRODUCTION
changing ... Some firms lose half or more of their cust orners
every three days and the most is still to corne ”. (Day, 2000)
Chercheurs et praticiens en Marketing se sont toujours interrogés sur la fidélité des clients
(Day, 1969 ; Jacoby, 1971 ; Jacoby et Kyner, 1973). La question semble encore d'actualité :
De nos jours, une nouvelle culture de Management des relations inter organisationnelles
s'installe. Certains clients industriels réduisent grandement leur portefeuille fournisseurs pour
garder des relations de long tenue avec les meilleurs d'entre eux.’ Par exemple au lieu de trois
A titre d'exemples : Chez Sony le nombre de ses fournisseurs est passé de 4700 à 1000 en
deux années avec son programme « Transfonnation 60 ».1 2 3 De même pour Peugeot
Motocycles, qui a réduit le nombre de ses fournisseurs hors production de 1200 à 800 et côté
existantes. Ce sont ces éléments de différenciation qui pennettent de créer de la valeur dans
Cette notion de valeur a connu durant ces dernières années, un regain d’intérêt tant au niveau
En effet, dans le domaine du marketing industriel, les chercheurs ont placé la notion de
valeur parmi leurs thèmes prioritaires de recherche. Deux centres de recherches anglo-saxons
particulièrement actifs en B to B -1’ «Institute for the Study of Business Markets » (ISBM) à
1
la Pennsylvania State University et le « Center for Business and Industrial Marketing »
(CBIM) à la Georgia State University- intègrent Taxe de la création de valeur pour les clients
Le concept de valeur a, néanmoins, déjà été usité en Marketing. La valeur a donc, toujours
été « la base fondamentale pour toutes les activités marketing » (Holbrook, 1994). Et comme,
Le marketing relationnel à son tour permet une approche dynamique, durable et évolutive de
la relation client - fournisseur, au cœur de laquelle la notion de fidélité, ainsi que celle de
valeur trouvent tout leur sens. C’est notamment le courant relationnel qui a fait ressortir
du client industriel (Bozzo, 2000). D'autre part, des relations étroites entre fournisseurs et
clients ne peuvent se nouer que dans la mesure où elles se fondent sur la création et l'échange
de la valeur entre les deux partenaires. Ainsi, Anderson (1995) souligne que «la création et le
partage de valeur peuvent être considérés comme la raison d'être de relations partenariales
En outre, des travaux de recherches récents s’occupent de plus en plus de la nature dynamique
de la valeur (Flint et al, 2002 ; Beverland et Lockshin 2003 et Eggert, Ulaga et Schultz,
2006...) et de ses changements que tout client industriel pourrait souhaiter voir survenir sur
émerger lors de changements de la valeur dans une relation ? Par exemple, est ce que les
clients qui souhaitent des changements importants collaborent plus avec les stratégies de leurs
fournisseurs ? (Mentzer, Foggin et Golicic 2000). Ces fournisseurs devraient trouver des
solutions actives pour répondre aux changements souhaités par leurs clients (Jaworski, Kohli
et Sahay, 2000 et Parahalad et Ramaswamy, 2004). Nous pouvons donc nous demander
L’idée ici est qu’il existe très peu de recherches sur le rôle des changements de la valeur dans
une relation client fournisseur et sur les actions qu’ils peuvent provoquer tout au long d’une
relation (Blocker, 2007). Mais encore, même si certains travaux montrent que les
changements de la valeur ont un rôle crucial dans les décisions du client pour le maintien et/
2
ou la dissolution d’une relation (Flint, Woodruff et Gardial, 2002 ; Beverland et Lockshin,
2003 ; et Beverland, Farrelly et Woodhatch, 2004) ces résultats restent limités par des études
qualitatives et des échantillons restreints dans des marchés à produit unique. Il est donc
important de mener une recherche empirique qui met en relief des liens entre la valeur, ses
Plusieurs raisons nous poussent à nous intéresser davantage aux relations inter
relation, et sa nature dynamique (Flint et al, 2002 ; Beverland et Lockshin 2003 et Eggert,
et l’engagement (Jap et, 2000 ; Jap, 2001 et Eggert et al 2006 a) ; d'autre part, l’engouement
pour un concept nouveau qui apparaît : celui des changements souhaités par le client de la
valeur de la relation (CDVC ou Customer Desired Value Change) . Nous nous proposons,
donc, d’apporter un éclairage nouveau aux relations entre entreprises en associant le concept
Cette recherche s’inscrit donc dans le cadre de la compréhension des relations inter
dynamique est intégré aux modèles classiques d’analyse de la relation client - fournisseur afin
Au delà des variables précédemment citées en marketing relationnel, les travaux sur la valeur
comportement d’achat du client industriel. Or, si la valeur de la relation non seulement existe
mais entrent de façon de plus en plus prégnante dans la stratégie des entreprises, son influence
sur la fidélité des clients industriels n’a pas encore, à notre connaissance, été intégrée jusqu’à
relation de fidélité ?
3
Les recherches sur la fidélité en milieu industriel se sont largement développées ces dix
l’engagement.
Par ailleurs, c’est la création de la valeur qui est la clé des compagnies pour une survie et un
succès de long terme (Slater, 1997 ; Woodruff, 1997 et Eggert et al, 2006). Dans ce sens, les
clients ont besoin de décider soit d'investir dans une nouvelle relation avec un fournisseur,
soit de maintenir et développer une relation qui a de la valeur, ou encore de désinvestir d'une
relation de faible valeur (Ulaga, 2003). Et de leur coté, les fournisseurs industriels, cherchent
Ainsi, Clients industriels et fournisseurs ont compris l'importance que pouvait revêtir la
valeur dans l'établissement d’une relation durable avec leur partenaire d'échange. Cette
importance semble particulièrement forte si l'on se concentre sur les relations les plus
A notre connaissance, la valeur de la relation n’apparaît jamais de façon dynamique dans les
modèles globaux de fidélité. Alors, notre souci est d'introduire la valeur de la relation dans
une hypothèse qui tend à élargir les sources de la fidélité en tenant compte de la dynamique de
la relation.
Comment est ce que la valeur de la relation et ses changements souhaités par le client, ainsi
que la réactivité du fournisseur à ces changements interagissent - ils avec les composantes
Les contributions issues de cette recherche ont une portée aussi bien théorique, que pour
l’entreprise.
Contributions théoriques
Le modèle proposé dans cette recherche tend à élargir les sources de la fidélité du client
industriel. Le rôle de la valeur de la relation en tant que concept dynamique est intégré aux
4
modèles classiques d’analyse de la relation client fournisseur afin d’accroitre la
compréhension des mécanismes de la fidélité. C’est ainsi que nos apports sont principalement:
Nous avons repéré, dans la littérature, certaines lacunes. Nous nous proposons de combler
Très peu de recherches ont intégré les changements de la valeur de la relation (Eggert,
Le tableau suivant montre que notre recherche, relativement à certaines autres, met en jeu des
variables cognitives affectives et conatives dans un même modèle global. Elle intègre donc la
comportement de coopération):
Recherche : engagement)
Lapierre (2000) X
Cannon et Homburg X
(2001)
Flint, Woodruff et X
Gardial (2002)
Lam et al. (2004) X
Ulaga et al (2001-2005) X
Blocker (2007) X X X
Notre recherche X X X X X
En marketing industriel, peu de chercheurs ont validé empiriquement leur recherches sur les
En outre, les quelques recherches qui ont appréhendé le concept des changements de la valeur
de la relation (Blocker, 2007), l’ont mesuré à travers son intensité seulement; sans se soucier
5
de ce qu’est vraiment le changement souhaité. A cet effet, leur mesure reste selon Blocker
(2007) abstraite et insuffisante pour cerner vraiment les changements de la valeur souhaités
par le client. En fait, l’absence, dans la littérature, d’une échelle de mesure des fonnes des
changements éradique toute idée de mesure du concept. Ainsi, dans cette recherche, nous
changements de la valeur souhaités par le client, surtout que le concept prend davantage de
Une autre vertu théorique de cette recherche c'est celle de mettre en exergue à la fois:
la théorie de l'équité,
Certes, tout travail de recherche devrait mobiliser des champs variés de la littérature ;
cependant, cette thèse se propose d’appuyer des hypothèses issues de ces théories et
auxquelles les autres recherches ne s’y sont pas intéressées (Blocker, 2007). Cette recherche
6
Contributions managériales :
Cette recherche s’inscrit dans un contexte dynamique de construction de la fidélité. Avec une
volonté stratégique de la part des fournisseurs industriels ainsi que de leurs clients de tenir
permettre aux fournisseurs de mieux gérer leurs relations avec leurs clients, et
d’influencer leurs comportements en agissant non seulement sur leur satisfaction, leur
pennettre aux fournisseurs, ainsi qu'au client de produits et/ou services industriels de
mieux gérer les changements de la valeur tout au long de la relation; et les fournisseurs
relation.
Organisation de la recherche :
Nous avons organisé cette thèse en trois grandes parties, composées de trois chapitres
chacune.
premier chapitre le comportement du client industriel est cerné dans un cadre relationnel
chapitre, les liens théoriques des variables mises enjeux dans cette recherche sont décrits.
La deuxième partie porte sur les études préliminaires pour le développement du modèle
notre modèle conceptuel et les hypothèses qui lui sont appropriées. Enfin, dans le troisième
7
valeur -jusqu’à lors inexistante-. Et nous préparons aussi les autres mesures mobilisées pour
La troisième partie vise à concrétiser cette recherche et à la tester. Dans le premier chapitre,
nous décrivons la collecte de nos données. Dans le deuxième chapitre, nous présentons les
résultats. Dans le troisième et dernier chapitre de cette thèse, nous discutons les résultats et
Le schéma de la structure générale qui organise cette thèse est exposée au début de chaque
8
PARTIE # t FONDEMENTS THEORIQUES DE LA RECHERCHE
Cette première partie représente notre cadre conceptuel. Nous nous proposons donc de
commencer par expliciter le comportement industriel au sein d'une relation stable et durable,
plus précisément, une relation de fidélité. Et de rechercher par la suite à évaluer l'équilibre
équitable dans cette relation tel que perçu par le client industriel. La valeur de la relation est
dans le temps (section 2) pour introduire la relation de fidélité ainsi que ses déterminants
(section 3).
Ainsi, nous nous proposons d’évaluer l’équilibre de la relation de fidélité en commençant par
exposer les théories mobilisées à cette fin (section 1). Ensuite, nous cernons le concept de la
valeur de la relation (section 2). Mais comme la relation est dynamique, le maintien de son
Le troisième chapitre sera consacré surtout à analyser les différents liens entre les variables
issues de notre littérature : soit dans le cadre d’un effet médiateur (section 1) ; soit dans le
cadre d'un effet modérateur (section 2) ; pour pouvoir donner une proposition de modèle
9
CHAPITRE I :
recherche (section 2) pour pouvoir finalement cerner la relation de fidélité ainsi que ses
10
11
Section 1 : Les fondements théoriques du comportement de l’acheteur industriel et le
marketing relationnel :
sur ce sujet : le courant inductif et le courant interactif ont émergé au début des années quatre
vingt. Ensuite, le marketing relationnel apparaît comme résultat à plusieurs disciplines (dont
processus d'achat (comme c’était le cas dans courant inductif) mais plutôt en s’intégrant dans
une approche temporelle dyadique (qui est apparue avec le courant interactif) dans le cadre
d'une relation visant des échanges fructueux (dans le cadre du marketing relationnel).
1. Le courant inductif :
D'après Cova et Salle (1992) : « Johnson (1981) et Moritary (1983) ont fait une présentation
exhaustive des modèles de comportement d'achat industriel développés à la fin des années
Dans la littérature, il est reconnu que ces modèles ont permis de mieux cerner le processus
d’achat. Ils présentent des similitudes sur un grand nombre de points, notamment, les phases
variables d’influence.
Selon Cova et Salle (1992) l’approche inductive a émergé parce que : « nous avons clairement
besoin de savoir comment les individus se comportent avant d’expliquer pourquoi ils se
comportent ainsi » (comme l’a exprimé Peter (1981) retrouvé dans Cova et Salle, 1992). Le
12
besoin d’approfondir la connaissance descriptive du processus d’achat a poussé les chercheurs
se centrer sur l’étude du fonctionnement du groupe d’achat chez le client (unité d’analyse)
Le développement du courant inductif s’appuie sur une méthode fortement inductive. Il s’agit
Nord et en Europe dans les travaux du groupe IBB (Industrial Buyer Behavior Group). Les
processus d'achat dans son ensemble. La différence entre modèles fondateurs et ceux
inductifs réside dans la décomposition en phase du processus d'achat selon les différents
Reconnaissance du besoin -
Initiation de l’achat
Définition des spécifications Préparation de l’appel d'offres Définition des critères d’évaluation
Présélection Présélection
Négociation
13
La quintessence des similarités de ces modèles réside dans le fait qu’ils présentent un précis
son fournisseur est loin d’être l’objectif de cette recherche. Nous nous intéressons à
l’évolution dans le temps de la relation client fournisseur. Il manque donc au courant inductif
2. Le courant interactif :
Ce courant a été principalement initié par le groupe IMP (Industrial Marketing and
Purchasing) en Europe, et par le groupe ISBM (International Studies for Business Markets) aux
Etats Unis. Il représente une synthèse des théories inter organisationnelles et de la nouvelle
Dans la littérature, le modèle proposé dans cette approche interactive est totalement différent
de celui issu du courant inductif. Les différences viennent essentiellement des trois dogmes
comportement de l'acheteur est plus complexe et ne peut être prévu de façon intégrale.
il est impératif de tenir compte de la dyade acheteur et vendeur dans le cadre d'une
approche interactive.
l’acheteur ainsi que le vendeur sont les deux parties de l’échange et visent à avoir une
relation stable dans le temps. Cova et Mazet (1996) avancent que « fournisseurs et
clients industriels sont engagés dans des relations tendant à être stables, où chacun des
partenaires peut être actif dans toutes les dimensions de l'échange relationnel ».
L'approche interactive ainsi présentée, nous propose donc un cadre de recherche intéressant
temporelle.
engouement à l’étude de la relation client/foumisseur est ainsi pris depuis les années 90.
Morgan et Hunt (1994) définissent l’approche relationnelle comme : <d’ensemble des activités
14
3. Les spécificités des relations industrielles:
Dans cette recherche, nous nous situons au croisement entre le marketing relationnel et le
marketing industriel. Nous commençons donc par mieux cerner le contexte industriel en le
distinguant de celui de la grande consommation (1) ; nous nous attarderons par la suite sur les
spécificités de notre contexte industriel (2) notamment sur les spécificités du produit et de
l’achat industriel.
contexte industriel :
Môller et Halinen (2000) comparent les contextes des relations. Ils dressent un tableau pour
Tableau n°3 : comparaison des caractéristiques du contexte d’une relation inter organisationnelle à celui
d’une relation au consommateur.
• Segmentation des marchés basée sur le profil des • Différents niveaux de relations (client, client du client
clients et fournisseur du fournisseur)
• La concurrence crée un marché dynamique • Les relations forment nécessairement les réseaux
Dans le même sens des idées, autrement dit, en comparant toujours, les contextes des
- Le marketing relationnel basé sur le marché : où les relations d’échange sont simples,
- Le marketing relationnel basé sur le réseau : où les relations sont plus complexes.
Marché Réseaux
r
Low relational complexity High relational complexity
15
Ainsi, cette structure en réseau permet au client d’avoir plusieurs fournisseurs pour une même
catégorie de produits, et aussi de « facilement reporter une part ou la totalité de ses achats d'un
Nous nous situons dans un cadre relationnel où le client industriel peut avoir plusieurs
fournisseurs sur une même catégorie de produits. Cette situation peut éventuellement se
révéler coûteuse à gérer. Le client sera amené à évaluer son portefeuille de relations
fournisseurs afin de réduire ses coûts. Les fournisseurs qui partiront sont ceux dont la relation
présente plus de coûts que de bénéfices. Les clients sont amené à garder le fournisseur qui a
la meilleure valeur de la relation : encore appelé « fournisseur principal » (Ulaga & Eggert,
2006 b).
Môller et Halinen (2000) présentent le marketing industriel comme Lune des racines du
marketing direct.
Nous présentons dans ce qui suit certaines spécificités de notre contexte industriel : à savoir :
D'après Lichtenthal et Goodwin (2005) les produits industriels différent largement de ceux de
Il est souvent question à l’entreprise de faire le choix entre produire par elle-même ces
première...)
L’emballage des produits industriels est moins attirant et de nature informative et est
très protecteur.
Le délai de leurs livraisons est primordial pour éviter des problèmes de retards de
productions.
16
Dressés dans un inventaire avant leur utilisation ce qui est relié au plan du programme
de production
Importance majeure donnée aux services de pré et de post vente telle que l’assistance
technique et l’entretien.
Notons aussi que dans la littérature, il existe plusieurs classifications des produits industriels.
Tableau n°4 : Classification des biens industriels selon Hutt et Speh (2004) et Kotler et Relier (2006)
Les biens de base : utilisés dans le processus de fabrication ; et ne font pas partie du produit fini : exemples :
installations et équipements.
Installations : des biens installés et fixes de l’usine (grande machine -élévateurs - machine d'impression...)
Equipements : des articles du capital investi non considérés comme étant parties fixes de l'usine (moteurs de
véhicules- outils portables - ordinateurs - bureaux ...).
Les biens industriels entrants : composantes qui deviennent parties du produit fini (matière première, produits
semi finis et les services manufacturiers)
La matière première : matière première qui provient de l'industrie agricole ou d'autre industries d'extraction
(Blé. bétail, coton, pétrole brut et minerai de fer, bois de charpente)
Les produits semi - manufacturés : l'output fini de l'usine ou le processeur qui subit des changements
additionnels dans sa forme par un autre. Exemples : l’acier en feuilles, des produits chimiques de base, ciment et
textile vendu aux fabricants de vêtements, farine vendue aux boulangeries.
Parties de biens industriels : produits manufacturés qui sont installés comme composant d'un biens industriel
plus grand. Exemples : moteurs électroniques, batteries d’automobiles et thermostats.
Contrats de services manufacturiers : partie du processus de fabrication régie par un contrat avec un acteur
externe à l’organisation. Exemples : casting, coupe, ou services de formation exécutés par une société sur
matières fournies par le client...
Les biens industriels de praticité : consommés dans le processus de fabrication. Exemples : maintenance &
réparation, provisions de fonctionnalité & services.
Maintenance & réparation : Les articles rapidement consommés et fortement consommables qui assurent la
continuation, fonctionnalité satisfaisante de l’usine et de l’équipement. Exemples : pièces détachées, lubrifiants
et clous, détachants, peinture...
Provisions de fonctionnalité : articles demandés pour des opérations quotidiennes. Exemples : crayons,
imprimante...
Services industriels : services fournis par d’autres organisations, souvent impliquant l’utilisation de matières
produites par l’entreprise. Exemples : services d’impression, services de propreté, services de réparation,
services de communication et d’études et de conseils...
17
Dans le cadre de notre travail, et par souci de parcimonie, nous nous intéresserons à des
équipements non fixes à l’usine (parmi les biens industriels de base) et des produits
semi manufacturés (parmi les biens industriels entrants) : ces types de produits sont à la
fois importants pour le client, ont une répétition d’achat assez fréquente et pouvant être
Dans la littérature, nous pouvons retrouver essentiellement les trois situations d'achat
le rachat à l'identique
le rachat modifié
Saporta (1989) croise ces situations avec le degré de nouveauté du problème posé à l'acheteur
Tableau n°5 : Croisement des situations d’achat et de leur degré de nouveauté de Saporta (1989)
rachat à
faible minimum nulle
l'identique
Kotler (1997) montre l’impact des situations d’achat sur les phases du processus d’achat. En
outre, Pras et Tarondeau (1981) font entrer enjeux le type de la stratégie du fournisseur avec
Dans le cadre de cette recherche, nous nous concentrerons sur des rachats à l’identique
En conclusion, l’interaction entre le client industriel et le fournisseur est ainsi située dans une
approche de long terme. Les comportements des deux parties de l’échange évoluent et
s’adaptent pour pérenniser encore davantage la relation. Nous avançons notre recherche dans
18
Section 2 : Analyse de l’approche relationnelle:
Pour analyser l’approche relationnelle, nous commençons par distinguer entre la relation et la
transaction, pour arriver à bien cadrer la relation et la définir. Ensuite, nous expliquerons par
relation sont certainement aussi les raisons principales de la volonté d’instaurer les relations
de fidélité.
D'après N'Goala (2007), il y a eu deux crises d'identité qui ont marqué l'histoire récente du
Marketing. Le début des années 70 fut l'occasion d'un large débat sur l'identité du Marketing,
Pinson, 1975). Les années 80 et 90 furent le contexte d'un « glissement » d'un Marketing de
progressive des marchés de masse (2) le besoin des clients d’un traitement plus spécifique et
personnalisé (3) l’atteinte du seuil de maturité des marchés (4) la concurrence de plus en plus
forte et internationale (5) de moins en moins de standardisation des marchés à cause des
Selon Desmet (1995) "la transaction devient relation quand : (1) la dépendance est prolongée
dans le temps entre les contractants, (2) elle nécessite une planification et une confiance dans
l’autre partie, (3) elle intègre une dimension personnelle, sociale et des bénéfices non
économiques, (4) les parties investissent pour définir et mesurer le contenu de l'échange."
transaction.
Webster (1992) dresse un continuum des échanges marketing repris par Fontenot et Wilson
(1997). Entre les deux extrémités du continuum, plusieurs types d’échanges allant de la
19
Webster (1992) dresse le continuum comme suit :
Transaction
I
Transactions
I
Relations de
long terme
J
Partenariat
fournisseur - client
1
Alliances
stratégiaues
I
Organisations
en réseau
i
Intégration
verticale
Comme nous pouvons le constater sur le schéma du continuum, toute relation est à la base une
transaction simple. Dans cette première étape, les parties ne prévoient rien pour le futur. Seul
le prix est la base fondamentale de cet échange discret. Les évaluations se baseront de moins
Après au moins un échange passé, les transactions se répètent. Le client commence à racheter
le produit.
Ensuite, dans le cadre des relations de long terme, les deux parties commencent à anticiper
des échanges futurs ; sauf que le bénéfice économique reste encore le critère d’évaluation
20
principal pour répéter les achats. Et les deux parties ont encore des comportements à intérêts
contradictoires.
A l’étape de partenariat, client et fournisseur sont interdépendants (au moins sur une activité
Lorsque les partenaires constituent une alliance stratégique ; l’équité et le bénéfice mutuel
Prenant la suite sur le continuum, l'engagement dans de multiples alliances stratégiques donne
Ainsi, les différences entre transaction (échange discret) et relation (échange continu) font
En revanche selon Benamor (2000), « la relation est, en quelque sorte, une somme de
transactions a condition que chacune d'elles soit perçue par rapport a son histoire et à son
futur anticipé. Cet échange relationnel ne peut être reconnu et ressenti que par les parties de la
2. Définition de la relation :
Czepiel (1990) définit la relation de la manière suivante : "Une relation est une reconnaissance
mutuelle d'un statut spécial entre partenaires d'échange". D’après Benamor (2000) cette
• « La notion de mutualité : une relation doit être perçue des deux côtes de l'échange
pour exister.
• La notion de statut spécial : celle-ci suggère que la relation est difficile à définir
mais que les partenaires concernés sentiront et sauront à quel moment celle-ci existe ».
Une relation découle de la libre volonté de ses parties. Elle intègre des caractéristiques
21
satisfaction, confiance et engagement) et conatifs ("comportement de coopération",
Cette définition est assez large pour couvrir les relations industrielles. Cependant, la
complexité des relations industrielles et les adaptations mutuelles qu’elles comportent nous
conduisent à mieux spécifier la nature de la relation étudiée dans notre recherche. C’est pour
cette raison, qu’il serait utile à ce niveau d’exposer les différentes étapes du développement de
Une relation est un phénomène dynamique. Son évolution lente et progressive passe par
potentiel de l’échange. Ceci dit, les actions restent unilatérales. Toute interaction
L’étape de « l’exploration » : elle fait référence à une étape d’essai, où les parties
prise de risque est grandissante. Parce qu’elle est alimentée par la confiance et la
parties est atteint. En effet, l’interdépendance entre les partenaires et la satisfaction, les
empêchent de recourir à d’autres parties. L’engagement selon Dwyer et al. (1987) est
en quelque sorte une étape qui « garantit » la continuité de la relation entre les
partenaires.
22
l’étape de « la dissolution » : la dissolution de la relation émane de la volonté de
l’une des parties, qui perçoit une évaluation inéquitable de la relation et juge donc que
les sacrifices supportés pour continuer la relation sont supérieurs aux bénéfices
potentiels. C’est ainsi que la possibilité de rupture ou de dissolution est réalisable dans
Ford (1980) utilise certains critères pour analyser les différentes étapes de la relation (telles :
L'étape de « pré relation » : c'est une étape qui se réfère plutôt à la notion de
transaction. La relation proprement dite n'a pas encore commencé. Il s'agit d'une
cette étape que les négociations entre les parties de l'échange commencent.
régulièrement. Selon Ford (1980) c'est avec cette étape que la relation
L’étape de « long terme » : cette étape traduit une reconnaissance mutuelle des
deux partenaires comme étant dans un échange continu. Ils se soucient donc de
pérenniser cet échange et de garantir sa continuité. Autrement dit, ils sont engagés.
- L'étape « finale » : enfin les deux partenaires vont ‘institutionnaliser’ cette forme de
Nous pouvons constater que Ford, contrairement à Dwyer et al, ne mentionne pas dans les
la relation. Ce qui est légitime puisque dans la littérature la notion de ^dissolution” est
"pré relation" de Ford avec celle de "prise de conscience" de Dwyer et al. Celle de
23
"commencement" est intégrée dans l’étape de "exploration" de Dwyer et al. Celles de
l'étape "finale" de Ford coïncide dans son explication avec l’étape de "rengagement".
En restant dans la même optique épisodique de la relation, Powers et Reagan ont résumé les
travaux réalisés dans la littérature sur les différentes étapes de la relation depuis les travaux de
Définition des objectifs : les deux partenaires vont donner un objectif commun à leur
relation.
le degré par lequel chaque partenaire se mêle du travail de l'autre pour atteindre des
actions jointes.
- Création de la valeur : C'est le processus qui accentue les capacités compétitives des
deux parties tant qu'elles sont en relation. Il ya création de la valeur lorsque les deux
accès au marché, infonnations, prix bas, coûts opérationnels, savoir faire ; ou encore
lorsque les parties adaptent leurs offres pour répondre aux besoins spécifiques de leur
partenaire d'échange.
développement de toutes les autres étapes. Lorsque les partenaires atteignent cette étape
c’est comme si chacun d’eux travaillait avec son partenaire comme dans sa propre
entreprise.
Nous concluons donc que Ford (1980), Dwyer et al (1987) et Powers et Reagan (2007) ont
proposé des processus linéaires de formation de la relation. D’autres chercheurs ont une vision
Plusieurs chercheurs ont essayé de montrer que la relation est constituée de différentes phases
24
Lacobucci et Zerillo (1997) ont modélisé et défini le cycle de vie de la relation en mettant en
Wilkinson et Young (1997) résument les phases de cycle de vie de la relation présentées par
Ford (1980) et par Dwyer, Schurr et Oh (1987), par un schéma directement inspiré du schéma
classique de cycle de vie du produit, phase de pré relation, phase de développement, phase de
Ring et Van de Ven (1994) évoquent la notion de cycle composé d’une phase de
négociations, une phase d'engagement et enfin une phase d'exécutions où les partenaires
passent à l'action après la planification. Enfin, un nouveau cycle est relancé par des
renégociations.
Notons tout de même que par analogie au cycle de vie du produit, il est très difficile de cerner
les frontières des phases de la relation au cours de son cycle de vie. Ceci étant dit, les
personnes parties prenantes de la relation peuvent à eux seuls reconnaître et sentir la relation
industrielle est atteinte une parfaite connaissance, voire une maîtrise du contexte
mutuelle est donc devenue possible et le comportement de rachat est de plus en plus stable.
C'est dans cette phase de maturité que nous allons situer notre recherche. L’hypothèse faite
est qu’une relation mature, est une relation où les parties ont suffisamment eu le temps de se
connaître. Nous pourrions donc observer des clients industriels évaluer l’échange et les
Il ne faut surtout pas croire que la stabilité de cette relation mature éradique toute idée de
contraire, la stabilité de la relation est une occasion pour le client de demander des
changements spécifiques sur le fournisseur ou son offre ou même sur la relation elle-même
donnant ainsi un nouveau souffle à la relation. Ce qui permet par la même occasion
d’identifier de façon claire les réactions du fournisseur telles que perçues par le client
industriel.
25
Nous pouvons conclure donc que toutes ces approches exposent la progression et l’évolution
de la relation dans le temps, et qu’elle est régie par des caractéristiques qui lui sont propres et
Cet aspect temporel nous permet de distinguer entre les étapes qui précèdent la relation de la
relation proprement dite. Il est dés lors intéressant à ce niveau de détailler la relation par ses
variables caractéristiques.
Bien comprendre l'approche relationnelle impose de lister les variables qui caractérisent la
relation. D'ailleurs, la présence de ces caractéristiques traduit l'état relationnel des parties de
l'échange.
Certains chercheurs (Fontenot et Wilson, 1997 Heffeman, 2004, et Powers et Reagan, 2007)
ont fait des examens de la littérature marketing et ont proposé des listes synthétiques de
Fontenot et Wilson (1997) ont proposé une liste de variables relationnelles. Nous pouvons
catégoriser sur le tableau suivant, ces différentes variables selon qu'elles tendent à la
relation) ou plutôt à sa destruction et à sa rupture et sont donc dans ce cas, des caractéristiques
Dans la même logique des idées, Morris et al (1998) ont donné une liste de 22 variables
26
Adaptation, investissements non recouvrables, engagement, complexité, comparaison des
Bien que ces différentes caractéristiques interviennent ensembles sur des relations stables et
durables ; elles sont, cependant, dosées à des proportions variables selon la dimension
et Reagan, 2007 ont résumé les différentes étapes du développement d'une relation pour
mieux identifier la proportion de présence des variables dans chacune de ces étapes.
Certains autres chercheurs ; dont Dwyer et al (1987), Anderson et Narus (1990), Morgan et
Hunt (1994), Ganesan (1994); ont tenté de synthétiser ces éléments caractéristiques de la
relation à l’intérieur de modèles. Ils montrent ainsi, l'importance de ces éléments dans le
Heffeman (2004) a essayé de synthétiser les recherches entre 1987 et 2002 en présentant un
état de l'art des variables caractéristiques de la relation qui sont en même temps des facteurs
clés de réussite des relations durables. Les travaux de Heffeman (2004) se résume en :
Nous avons proposé une synthèse des caractéristiques de l'échange relationnel (et non
transactionnel). Notons à ce niveau que le client ainsi que son fournisseur profitent des
Dans la littérature marketing, les bénéfices issus d’une relation de long tenue sont -dans la
plupart des cas- étudiés du point de vue du fournisseur. Ainsi, une relation durable pennet -
entre autres- d’amortir le coût d’acquisition d’un client sur plusieurs années : puisqu’elle
(Reichheld et Sasser, 1990). Elle présente même pour certains un avantage concurrentiel
27
entreprises à gérer et à structurer concrètement une relation de long terme comme un facteur
clé de succès.
Par ailleurs les travaux sur les avantages que retire le client du maintien de la relation avec un
même fournisseur sont moindres. A cet effet, Gwinner, Gremler et Bitner (1998), étudient les
bénéfices -pour le client- d'une relation de long terme. Ces derniers identifient trois formes de
confiance dans le fournisseur. En fait, le client se sent à son aise, plus sécurisé et
fournisseur.
3. Des bénéfices d'adaptation : Il s'agit ici de toutes les actions d'adaptation des
produits ou des services du fournisseur aux besoins spécifiques de son client. Ces
peut profiter le client. Ces bénéfices intègrent le plus souvent des avantages
aussi dans le cadre de ces bénéfices dits d’adaptation que le client pourrait tester
Ces trois types de bénéfices sont des occasions pour fortifier la relation davantage et la
pérenniser. En fait, le fournisseur devrait exploiter ces bénéfices (que recherche le client) pour
le fidéliser encore plus via des actions de marketing relationnel. Gwinner et al. (1998)
constatent cependant que ces trois types de bénéfices n’ont pas le même niveau
particulièrement ceux reliés à la confiance, sont primordiaux. Les bénéfices sociaux viennent
alors en seconde position et les bénéfices d'adaptation (incluant des avantages économiques)
en dernier.
28
Notons enfin, que les mutations de l’environnement et du marché incitent fortement les
offensive (Carson, Gilmore et Walsh (2004). La durabilité de la relation est donc utile et
profitable aussi bien pour le client que pour le fournisseur ; d’autant plus que c’est la solution à
adopter face aux mutations contextuelles. Autrement dit, c’est la relation de fidélité qui peut
29
Section 3 : Les fondements de la relation de fidélité :
Nous nous proposons dans ce qui suit d’expliciter le concept de la fidélité (1) ainsi que
chacun des déterminants classiques de la fidélité à savoir : la satisfaction (2), la confiance (3)
et l’engagement (4) qui représentent dans notre modèle conceptuel « les caractéristiques
importantes d'une bonne relation client - fournisseur» (Han, Wilson et Dant, 1993). Ces
1. Le concept de la fidélité:
Le concept de fidélité est caractérisé dans la littérature par deux courants différents : une
Pour les tenants de cette approche, la fidélité est un comportement : racheter le même produit
régulièrement c’est être fidèle à ce produit. Cette approche est considérée comme étant
stochastique, selon Fournier et Yao (1997) et Odin et al. (2001), par opposition à une
D’autant plus que selon Odin et al. (2001), il serait difficile pour une entreprise d’influencer le
comportement d'achat répété de son client dans l’avenir si elle ne peut pas expliquer la cause
de sa fidélité actuelle. Ainsi, l’approche comportementale, telle que décrite, ne fournit aucune
explication quant aux motivations de l’adoption d’un tel comportement. L’approche est donc
relié à ce point de vue tient au fait qu’il sera difficile pour une entreprise d’influencer le
30
1.2. Une approche déterministe (encore dénommée psychologique ou attitudinale) :
Le postulat principal relié à cette approche est qu'il existe un nombre limité de facteurs
explicatifs générant la fidélité : la littérature peut donc cerner ces variables et par conséquent
les manipuler. Dans la littérature propre à cette approche la fidélité est traitée plutôt comme
étant une attitude. Les recherches qui s’inscrivent dans ce courant, parlent de l’engagement
psychologique du consommateur dans l’achat sans pour autant tenir compte du comportement
Pour réconcilier les deux approches, Jacoby (1971) propose d'intégrer les deux notions de
comportement et d'attitude dans un même cadre conceptuel. C’est le premier auteur qui
propose une définition de la fidélité qui comporte six points et intègre l'aspect
Une définition qui a été le plus fréquemment usitée et citée, elle est considérée comme étant la
(l'achat) biaisée (non aléatoire), exprimée dans le temps par une unité de décision portant sur
Quasiment, la totalité des auteurs utilise cette définition comme base de leurs recherches et
reconnaît ainsi, la complétude et l’aspect précis de cette définition (Fournier et Yao 1997).
Même la critique de Tarpey(1974) n’a pas influencé l’ampleur de cette définition. En fait,
d’après Tarpey (1974) la définition de Jacoby et Kyner ne donne pas d’explications sur le
pourquoi du comportement du client fidèle, alors que c’était censé être le but premier de leur
travail.
Jacoby et Chesnut (1978) ainsi que Filser (1994) ont établit un listing exhaustif de toutes les
Trois remarques ont été présentées par Odin et al. (2001) quant à ces mesures :
- Une hétérogénéité importante dans les résultats obtenus en utilisant ces différents
instruments de mesure.
31
Le développement de mesures de la fidélité échouent par manque de leur fiabilité et
leurs validité, en dépit des tentatives et essaies de Oison et Jacoby (1971) pour vérifier
Et enfin, les recherches partent de définition opérationnelles qui sont développées sans
L'intérêt majeur des mesures comportementales réside dans le fait qu'elles mesurent les
raison de l'achat répété (habitude, raisons situationnelles, ou encore d'autres raisons plus
fidélité vs infidélité ; les consommateurs sont obligés d'appartenir à l'une ou à l'autre des
catégories ; ce qui rend les jugements arbitraires puisque les réponses ne peuvent jamais être
nuancées.
Dans ce travail de recherche, nous avons choisi d'étudier des cas de clients industriels
se situant dans des relations de fidélité à leurs fournisseurs ; nous ne mesurons donc
Après avoir exposé les avantages et les limites de la mesure de la fidélité ; nous nous
confiance et engagement.
2. La satisfaction :
C’est dans les années 80 que les fournisseurs industriels ont cherché à mettre en place des
politiques de satisfaction, puisqu’ils ont compris que « la satisfaction a un impact direct sur
Les travaux sur la satisfaction se sont multipliés en marketing industriel et Geysens et al.
(1996) comptabilisaient déjà 71 recherches entre 1970 et 1996. Il s’ensuit donc qu'il existe
32
2.1. Les définitions de la satisfaction :
Les définitions de la satisfaction ont évolué dans le temps en s’intégrant dans des approches
différentes. Ces approches suivent l’intérêt croissant donné au marketing relationnel par
Dans la littérature, nous pouvons identifier trois approches distinctes qui sont :
L’approche cumulative : selon cette approche, on considère que c'est l’accumulation des
expériences qui permet au client de construire son cadre de référence et former ses attentes au
moment de l'achat.
Et l’approche relationnelle : Dans cette approche, les définitions sont plus orientées sur la
relation proprement dite que sur le cumul de plusieurs épisodes de transactions. Ainsi le client
se réfère à une expérience globale bâtie au cours du temps, donc tout au long d'une véritable
relation. A cet effet, selon Sanzo et al. (2003) les acheteurs considèrent que non seulement les
résultats passés et présents sont sources de satisfaction, mais aussi les intensions
33
Tableau n°7 : Les différentes définitions de la satisfaction.
approches critique
U
l’acquisition d’un produit et/ou à son expérience occultent les
_i
-J
W de consommation » phénomènes de
Z
Z
mémorisation et
o
H
Withey (1988) La satisfaction est reliée à la qualité de la
d’apprentissage du
(j
< transaction
client. En fait, le
Z
< client forme ses
2;
Fornell (1992) C'est une « évaluation globale de l'acte d'achat
H
attentes au fil des
LiJ
après la réalisation de celui - ci »
La
U
achats successifs.
avant l’achat »
Westbrook (1980) « la satisfaction d'un client vis à vis d'un produit Il s’agit toujours
>
subjective par l'individu des différents éléments et « court terme mais en
<
expériences associés à son utilisation ou à sa tenant compte
-1
(Backhaus et
Rabin et Griffin « une émotion résultant de l’appréciation d’un
Büschken, 1997)
(1998) ensemble d’expériences »
U
Anderson, Fornell et « une évaluation globale basée sur l’expérience Réelle approche
J
J
U Lehmann (1994) d’achat ou de consommation d’un bien ou d’un relationnelle et non
Z
service au cours du temps prise dans son plus uniquement une
0
I
Steenkamp et les aspects d’une relation de travail d’une
U
O
ai Kumar (1999) entreprise avec une autre entreprise »
CL
<
Citée par Farrelly et Quester (2005)
34
La méta - analyse de la satisfaction de Geyskens, Steenkamp et Kumar (1999) considèrent la
satisfaction comme « un état affectif résultant de l'appréciation de tous les aspects d'une
Cette définition s’intégre parfaitement dans le cadre des relations industrielles (des relations
client -fournisseur en milieu industriel : «d'une entreprise avec une autre entreprise »
Geyskens et al., 1999 et Farrelly et Quester, 2005), ce qui n'est pas le cas des autres
définitions présentées.
Nous avons choisi de retenir cette définition de la satisfaction pour la suite de notre étude.
La satisfaction est un construit vital pour tout type de relation à deux ou plusieurs parties
(Sanzo, 2003). D'ailleurs, pendant longtemps les recherches ont montré que plus un client est
satisfait, plus il rachète. Donc la satisfaction peut influencer le rachat des produits sur le long
fidélité du client (Churchill et Surprenant 1982; Fornell 1992 ; Rust et Zahorik, 1993 ;
Abdul-Muhmin (2005) indique dans sa recherche que la satisfaction a un effet négatif sur la
Cependant, cette vision du lien satisfaction et achat répété, a été remise en cause depuis
quelques années. Plusieurs recherches détectent que la satisfaction seule est faiblement reliée
Grewal et Godfrey, 2005 et Paulssen et Birk, 2007). La satisfaction n'est, en effet, plus
comme l’un des facteurs importants donc nécessaire mais non suffisant (Wilson, 1995).
3. La confiance :
Nous commençons cette section par définir le concept de confiance, par un listing des
différentes définitions retrouvées dans la littérature depuis 1990, ainsi que ses dimensions.
Nous détaillons ensuite les spécificités de la confiance dans le milieu industriel. Nous
Pour cerner le concept de confiance, nous détaillons tout d’abord les dimensions qui
expliquent le contenu de la confiance. Nous présentons par la suite un listing des différentes
35
conceptualisations de la confiance retrouvées dans la littérature depuis 1990 propres au
entre ses antécédents, ses composantes et ses conséquences (Rousseau et al. 1998 ; et Mayer,
Les différents travaux de recherche qu'ils comparent diffèrent dans les détails puisqu’il
n'existe pas de consensus sur le sens sémantique des différentes dimensions mais les
En effet, trois dimensions apparaissent le plus souvent et sont cités par Williams (2001) et
client qu'il peut compter sur le fournisseur (Doney et Cannon, 1997 et Kumar et
al., 1995). Elle reflète aussi la capacité perçue du fournisseur à remplir son rôle de
sentiment que le partenaire remplira son rôle et sera sincère. (Geyskens, et al. 1996
al., 2007) il s’agit de la composante affective qui fait référence à l’attention que
peut manifester une partie (le fournisseur) aux intérêts et au bien être de l’autre
Ainsi, lorsque le client perçoit que son fournisseur est crédible, intègre et bienveillant, il pense
incertitudes, des contradictions (Guibert, 1999) et des confusions (Mayer et al. 1995).
36
Les recherches en milieu industriel ont débouché sur une multitude de définitions.
Nous proposons dans le tableau suivant un listing des différentes définitions données à la
Nous nous appuyons en partie sur une synthèse critique récente faite par Seppânen, Blomqvist
et Sundqvist (2007), qui met en comparaison 15 articles de recherche sur la confiance dans le
milieu industriel. L’article le plus ancien sur cette sélection de 15 articles date de 1994 ; nous
Anderson et « la croyance d'une entreprise que l’autre accomplira des actions qui auront des
Narus(1990) résultats positifs pour elle et qu’elle n'accomplira pas d'actions pouvant avoir des
conséquences négatives »
Moorman, « la volonté de se fier à un partenaire d’échange en qui l’on croit »
Zaltman et
Desphandé(1992,
1993)
Morgan Et Hunt « la confiance existe quand l'une des parties croit en la fiabilité et l’intégrité du
(1994) partenaire de l'échange »
Ganesan (1994) « une croyance, un sentiment ou une attente vis-à-vis d'un partenaire d'échange qui
résulte de son expertise, sa fiabilité ou ses intentions »
Mayer, Davis et « le souhait d'une partie d'être exposée aux actions d'une autre partie, basé sur l'espoir
Schoorman (1995) que l'autre mène à terme une action importante pour elle »
Geyskens, « la confiance existe lorsque l’un des membres de l’échange pense que son partenaire
Steenkamp et est honnête et bienveillant »
Kumar (1996)
37
Dans le cadre de notre recherche nous définissons la confiance comme : « la volonté de sefier
Cette définition demeure parfaitement inscrite dans le cadre de notre recherche parce qu’elle
est retrouvée dans la grande majorité des travaux en marketing industriel. Elle a pour avantage
2000).
Nous nous attardons sur le concept de perception du fournisseur comme digne de confiance et
sur la dualité confiance envers l’entité (groupe entreprise) et confiance envers l'interlocuteur
(individu).
son fournisseur. (Bozzo, 2000 ; Seppanen et al. 2007 ; Ruy, Park et Min, 2007 )
perception par le client des caractéristiques de son fournisseur. Une conception complètement
fait que l’autre partie est digne de confiance, alors que d’autres recherches se concentrent sur
Etant donné que confiance et « trustworthiness » sont considérés comme deux concepts
multi items propre au concept ; Dyer et Chu, 2000 proposent une échelle muli items pour
Zaheer et al. (1998) incluent le concept de ‘trustworthiness’ dans leur études pour mesurer la
38
confiance inter personnelle et la confiance institutionnelle; Smith et Barclayl(1997) ainsi
Dans la littérature ces deux concept apparaissent tantôt distincts, tantôt confondus.
Certaines recherches distinguent comme suit entre la confiance envers le fournisseur - entité
Selon Doney et Cannon (1997), la confiance n'est pas seulement une affaire d'entreprise à
entreprise, mais est également une affaire de personne à personne. On identifie donc deux
Cependant, une grande majorité des travaux en marketing industriel (Bozzo, 2000 ; Ryu, Park
et Min, 2007) qui traite de la confiance du client envers son fournisseur entend par
Les travaux de Ganesan (1994) et de Doney et Cannon (1997) ont pennis de montrer que la
crédibilité.
Dans notre recherche, nous choisirons de nous focaliser sur la confiance envers l’entité.
Nous traitons l’individu comme appartenant au groupe. Ceci étant puisque nous nous
focalisons sur les relations de long terme, et plusieurs vis-à-vis pourraient avoir défilé
tout au long de la relation. Notre souci est d’identifier le fournisseur (entité) avec lequel
Le Marketing relationnel est une philosophie de gestion des ressources de la firme visant la
39
L’engouement des chercheurs pour la confiance est étroitement associé à l’évolution du
vision de l’échange que sous tend le marketing relationnel : l’échange discret (transactionnel)
cède la place à un échange continu (relationnel) ; une logique d’orientation à long terme qui
privilégie la continuité de la relation se substitue à une optique de court terme marqué par la
primauté du profit immédiat (Llosa et Flambard- Ruaud, 1999). C’est ce que Doney, Cannon
La littérature insiste de plus en plus sur la présence de la confiance comme condition d’un
marketing relationnel réussi entre les fournisseurs industriels et leurs clients, par opposition au
rôle traditionnel des facteurs liés à la dépendance et aux rapports de force (Guibert,
Morgan et Hunt (1994) ont accordé à la confiance une place centrale dans leur modèle
conceptuel. Ils la présentent comme variable médiatrice clé de leur modèle. Pour ces auteurs
confiance et engagement sont des pré requis au succès d’une relation commerciale. La
bénéfice psychologique (en terme de confiance) parmi les bénéfices client issu du maintien de
la relation.
Ainsi, la confiance est une attente. Elle traduit le fait qu'un partenaire va agir en congruence
avec les anticipations de l’autre partie. La confiance est considérée comme un indicateur du
comportement futur. Cet aspect lié à la prévisibilité du comportement a été évoqué par Doney
confiance par Doney, Cannon et Mûllen (1998). En effet, l’expérience passée avec un
La confiance joue un rôle central dans les relations industrielles client - fournisseur. Elle
engage les responsabilités des parties intéressées à des investissements conséquents relatifs à
40
Pour accentuer l’aspect temporel relié à la relation de long tenue de la confiance, certains
4. L'engagement :
Doney et Cannon, 1997 ; Tellefsen et Thomas, 2005 ; Kingshott, 2006). Il convient tout
concept lui même, et pouvoir donc par la suite mettre en relief le contenu du concept en le
Sur la base des travaux de Gundlach, Achrol et Mentezer (1995), ceux de Kim et Frazier
considéré comme ayant : une composante temporelle (de continuité) ; une composante
(attitudinale).
Cette composante vient essentiellement du lien qu'ont établit plusieurs chercheurs entre la
continuité de la relation et l’engagement des parties dans la relation. (Morgan et Hunt, 1994 ;
l’entreprise de pérenniser la relation sur le long terme. En effet, d’après Kim et Frazier (1997)
C’est le type d’engagement le plus communément étudié dans les recherches en Marketing et
qui correspond à la composante attitudinale. Elle est définie comme étant « une intention
significative et durable des parties de développer et maintenir une relation stable de long terme
(Gundlach et al. 1995) à cause d’un effet positif (Kumar, Sheer et Steenkamp, 1995) ; d’une
41
conséquence et d’une obligation (Gilliland et Bello,2002) ; d’un sentiment d’unité ou de
étal. (1996).
Elle correspond concrètement à « des investissements spécifiques à une relation ... difficiles à
transférer sur une autre relation » (Anderson et Weitz, 1992), ou au fait de passer certains
types de contrats qui sont « semblables à des barrières à la sortie volontairement mises en place »
(Gundlach et al. 1995) par le client envers son fournisseur. En effet, ce que nous entendons par
investissement, c'est le « processus par lequel des ressources sont engagées afin de créer, de
construire ou acquérir d'autres ressources qui seront utilisées dans l'avenir» (Johanson et
Mattsson, 1985). En fait, d'un point de vue économique, la notion de temps est associée à
celle de F investissement.
Easton et Araujo (1994) analysent différents types d'investissements exigés par une relation
d'échange. Ils mentionnent qu'en plus de l'investissement minimal exigé par l’acquisition de
production et de livraison, et il vise la création de la confiance entre les parties. (2) Un autre
type d'investissement est lié au développement de la relation dans le temps. Il influence les
participants puisque les ressources qu’il exige seront utilisées soit pour d’autres adaptations,
soit pour renforcer d’autres éléments plutôt intangibles (image, réputation des intervenants et
est aussi dénommé «engagement calculé». En effet, selon Anderson et Weitz (1992) les
investissements particuliers dans la relation et les contrats passés ne sont pas des antécédents
d’un engagement classique mais d’un « engagement calculé » puisque le client calcule les
coûts de rupture de la relation et perçoit donc qu’il a besoin de maintenir sa relation avec son
fournisseur.
42
Ceci étant dit, il est tout de même important de souligner qu’il n’existe pas de consensus réel
actions : tels les investissements particuliers dans la relation ou la signature de contrats qui
Dwyer et al. (1987) « l'accord implicite ou explicite de développement d'une continuité relationnelle entre les
parties de l’échange »
Moorman et al. « le désir durable de maintenir une relation à laquelle on accorde de la valeur »
(1992)
Morgan et Hunt « L’un des partenaires de l'échange pense que l'importance d'une relation durable avec
(1994); l’autre est telle, qu’il se doit de faire le maximum d’effort pour la maintenir »
Geyskens et al. « L'intention de l'un des membres d’un réseau de continuer la relation »
(1996)
Ces définitions sont fondées sur les travaux de Dwyer, Schurr et Oh (1987). Certains
al. (1987) par exemples Gundlach et al (1995) ou Stanko et al. 2007. Nous choisissons donc de
garder la définition consensuelle de Dwyer, Schurr et Oh (1987) pour notre recherche et nous
43
4.3. Engagement et achat répété :
L'engagement est une des variables influençant la relation entre le client et le fournisseur qui a
été souvent étudiée en marketing industriel, notamment pour différencier les clients "qui
Par définition, le comportement d’achat répété est le degré auquel l’acheteur est engagé dans
efficient pour le vendeur (Bonner et Calantone, 2005). Ainsi, l'engagement en tant que désir
aura, en fait, tendance à acheter plus de produits chez le fournisseur pour améliorer son
avec lui. L'engagement constitue donc un facteur déterminant de l'achat répété (Stanko et al.
2007).
5. La qualité de la relation :
Nous avons expliqué déjà chacune des variables qui permettent d'apprécier la qualité d'une
donc dans ce qui suit de cerner la qualité de la relation de part ses dimensions et définitions
Le concept de qualité de la relation a émergé des théories et des recherches dans le domaine
du marketing relationnel (Crosby et al, 1990 et Dwyer et al, 1987). Domaine dans lequel
l’objectif est de consolider les relations déjà établies et de convertir les clients indifférents à
des clients fidèles (Berry et Parasuraman, 1991). D'ailleurs, Rauyruen et Miller (2007) se sont
concentrés à expliquer comment la qualité de la relation peut influencer la fidélité des clients
(Rauyruen et Miller, 2007 ; Lages et al, 2005 ; Walter et al, 2003 ; Wulf et al, 2001 ; Dorsh et
al, 1998 ; Crosby et al, 1990). Certains auteurs (Woo et Emew, 2004, 2005) pensent que la
qualité d’une relation industrielle est un facteur crucial dans le succès des entreprises sur le
44
marché. Cependant, la définition et l’opérationnalisation de la qualité de la relation différaient
En effet, à travers les recherches les dimensions de la qualité de la relation pouvaient être :
l’opportunisme, l’orientation client (Dorsh et al, 1998) ; la confiance ( Huntley, 2006 ; Dorsh
et al, 1998 ; Henning - Thurau et Klee, 1997 ; Moorman et al, 1992 ; Crosby et al, 1990 ; et
Dwyer, et al, 1987) ; la satisfaction (Crosby et al, 1990 ; Dwyer, et al, 1987) ; l’engagement (
Cater et Zabkar, 2008 ; Dorsh et al ,1998 ; Henning - Thurau et Klee, 1997 ; Moorman et al,
1992) et la qualité perçue ( Henning - Thurau et Klee, 1997 ; Moorman et al, 1992 ).
qualité de la relation ; elles ont surtout étudié les variables de satisfaction, confiance et
engagement (De Cannière et al, 2008 ; Rauyruen et Miller, 2007 ; Morgan et Hunt, 1994 ;
De Wulf et al (2001) ; Garbarino et Johnson (1999) et Henning - Thurau et Klee (1997) ont
montré empiriquement que la meilleure façon de comprendre l'influence de ces trois variables
centrales et ayant souvent des liens conceptuels confus, réside dans leurs effets combinés. Ils
ajoutent aussi, qu'il est préférable de modéliser ces trois variables en tant que composantes
d’un même construit de second ordre celui de qualité de la relation. Ce méta construit est
considéré comme l’évaluation la plus complète d'un client envers la qualité et la force de sa
Ceci dit, Huntley (2006) pense que le tenne de "qualité de la relation’ a été fréquemment
utilisé dans la littérature inter organisationnelle, comme si son sens était déjà admis ; alors
qu’en réalité, peu de chercheurs s’accordent sur une même définition et mesure. En
conceptualisation est la base de toute mesure fiable et valide (Broom, Casey et Ritchey,
1997). A cet effet, Huntley (2006) a essayé de résumer les définitions de la qualité de la
45
Tableau n°10 : les conceptualisations de la qualité de la relation.
Chercheurs Conceptualisation
Dwyer, Schurr et Oh ( 1987) Satisfaction, confiance et opportunisme minimal
Crosby, Evans et Cowles ( 1990) Satisfaction et confiance
Moonnan, Zaltman et Desphandé (1992) Degré avec lequel les utilisateurs perçoivent les
interactions productives
Johnson, Skano, Cote et Onzo (1993) Satisfaction, coopération et stabilité de la relation
Kumar, Sheer et Steenkamp (1995a) Pas de définition formelle (engagement, confiance et
conflit)
Kumar, Sheer et Steenkamp (1995b) Conflit, confiance, engagement, volonté d’investir
dans une relation, éspérance de continuité de la
relation
Pelsmacker et Geunes (2008) et se base sur une approche la plus communément acceptée ;
c'est la définition d'Anderson et Mittal (2000) : « C’est une chaîne de variables qui
s ’influencent les unes, les autres ; commençant par la satisfaction produit/service, ensuite
Han, Wilson et Dant (1993), dans une étude sur les relations client - fournisseur en milieu
importantes d’une bonne relation client - fournisseur». Pour Smith (1998), la confiance, la
fournisseur.
Ainsi, la qualité de la relation est un méta construit avec des composantes distinctes mais
Certes, ces trois variables sont des composantes de la qualité de la relation. Par ailleurs,
certaines recherches (Hewett et al, 2002) montrent qu’il n’existe pas de consensus dans les
Ainsi, en s’appuyant sur des travaux de synthèse récente et de méta - analyse (Geyskens et al.
1994 et Leonidou et al. 2008), il est possible de tirer les confirmations suivantes :
Tout d’abord, il existe un lien la satisfaction => la confiance. En effet, la satisfaction nourrit
graduellement la confiance. Ces deux variables ont été souvent jugées de natures cumulatives
et de long terme. Ceci étant parce que la confiance prend du temps à être construite après des
46
échanges et des interactions répétées et satisfaisantes (Nevin, 1995). Le lien entre la
littérature, nous pouvons en citer: Ganesan (1994); Ha, Karande et Singhapakdi (2004);
Leonidou, Talias et Leonidou (2008) ; Miyamoto et Rexha (2004) ; et Weitz, Ruyter, Keen et
Streukens (2004).
confiance est extrêmement précieuse aux parties d'une relation, parce qu’une fois établie, les
deux parties de la relation développent un fort désir d’engager plus de temps, de ressources et
d'énergie dans le développement d'une relation de travail durable (Morgan et Hunt, 1994). Ce
empiriquement par plusieurs recherches dans la littérature marketing dont: Morgan et Hunt
(1994) ; Ross et Weitz (1996) ; Doney et Cannon (1997) ; Ha et al. (2004) ; Lohita, Bello,
confiance.
D'autres chercheurs (Backer et al., 1999 ; Crosby et al., 1990 ; Dorsh et al., 1998 et Lewin et
causalité entre ces variables. De même pour Ulaga et Eggert, 2006 ; satisfaction, confiance et
engagement sont trois composantes de la qualité de la relation. Le souci des chercheurs était
de mesurer la qualité de la relation ainsi que ses liens avec les autres variables de leur modèle
(valeur de la relation, ...) et non pas les liens entre satisfaction, confiance et engagement.
Dans la suite de notre recherche, nous nous attachons à étudier les liens issus de la littérature
entre les variables de valeur et de coopération avec celle de la qualité de la relation à travers
choisie dans cette recherche du concept de qualité de la relation fait référence à l’ampleur de
l’effet des trois variables de satisfaction, confiance et engagement pour cerner le concept de
comme concept global. Dans notre recherche, la qualité de la relation est le médiateur
coopération).
47
6. La coopération :
comportementale dont le développement n’est possible que si le client est satisfait, confiant et
Nous nous attachons à cerner le concept de coopération à travers ses spécificités en termes de
formes et d’intérêt (1) ; pour arriver à sa définition (2) ; et à identifier son rôle dans le cadre
(Smith, Caroll et Ashford, 1995). L'intérêt du concept s’accroît depuis, avec l'ampleur
- ventures et fusions (Ring et Van de Ven , 1994 ; Cai, Yang et Hu, 2009).
Dans un tel cadre, pour le succès et le bien être des parties de l'échange, les liens deviennent
de plus en plus étroits (Dyer et Singh, 1998). La mise en place de ces structures a induit à
fausser les premières compréhensions des relations inter organisationnelles. En effet, selon
Mukherji et Francis (2008) les recherches ont basculé d'une approche fondée sur des rapports
et des contrats formels à une approche plus relationnelle. Les managers s'accordent sur
l’intérêt de cette approche qui permet un partenaire plus flexible et plus réactif, améliorant
ainsi la performance des deux firmes (Dyer et al., 1998 et Mukherji et al., 2008).
D'ailleurs, selon Anderson et Narus (1990) lorsque les firmes entreprennent des actions
la coopération exige la flexibilité des parties (Yilmaz et Kabadayi, 2006 ; Mukherji et al.,
2008; Cai et al., 2009 ; Lui et al., 2009) ; les adaptations mutuelles (Dwyer et al. ,1987 ;
Hallen et ah, 1991 ; Cannon et Perrault, 1999 ; Brennan,Tumbull et Wilson, 2003) ; l’échange
d’informations (Yilmaz et Kabadayi, 2006 ; Lui étal., 2009) ; et le partage de la résolution des
problèmes (Pearce, 2001 ; Yilmaz et al., 2006 ; Cai et al. 2009 ; Lui et al., 2009).
Nous entendons par ‘flexibilité’ « la volonté des parties d’adapter leurs comportements
respectifs aux besoins de l’autre partie » (Lui et al., 2009). Par ailleurs, ‘l’échange de
l’information’ est « la volonté des deux parties de partager l’information, l’une uniquement
48
avec l’autre » (Lui et al., 2009). Et ‘le partage des résolutions des problèmes’ indique que
leur relation » (Peace, 2001). La notion ‘d’adaptations mutuelles’ est cruciale dans la pratique
des relations client - fournisseur (Cannon et al., 1999 ; Brennan et al. ,2003). D’ailleurs, selon
Hallen et al. (1991) l’essence même de l’existence d’une relation inter organisationnelle vient
lorsqu’il y a une raison de croire que les parties de l’échange s’adaptent les unes aux autres.
En effet, tout comportement associé à une relation d’échange est basé sur l’attente d'un intérêt
mutuel et désigné à accroître le bien être des deux parties (Dwyer et al., 1987).
Notre recherche, se concentre sur les formes de relations inter organisationnelles entre client
formes dites « verticales » de partenariats. Nous cernons plus clairement la coopération dans
6. 2. Définitions de la coopération :
Pour définir le concept de la coopération, nous avons cherché à citer les recherches -dans le
Ring et Van De Ven « Les relations inter - organisationnelles coopératives sont des mécanismes socialement
(1994) élaborées pour l’action collective, qui sont formés et restructurés de façon continue par des
Cannon et Perrault « La coopération est un ensemble de normes coopératives reflétant les attentes qu’ont les
(1999) parties de l’échange, de leur travail commun, pour atteindre des objectifs individuels et
collectifs jointement »
Yilmaz et Kadabayi « La coopération dans une relation d’échange est définie par trois processus
(2006) motivationnels : (1) une collaboration économique, (2) un comportement normatif auquel
Lui et al. (2009) « La coopération est définie comme l’ensemble des actions coordonnées entreprises par
problèmes»
49
Dans la littérature, il existe une coopération informelle où des normes de comportements
régissent les parties et une coopération formelle où des obligations contractuelles de contrôle
formel déterminent les échanges des parties (Smith, Caroll et Ashford, 1995). Dans cette thèse
nous considérons que la formalisation de la coopération est inutile du moment que les parties
sont engagées dans une relation de long terme, qu’elles sont autonomes et coopèrent
coopération celle de Cannon et Perrault (1999) qui comble les conditions de notre présente
recherche. La coopération est donc: « Un ensemble (le nonnes coopératives reflétant les
attentes qu'ont les parties de l'échange, de leur travail commun pour atteindre des objectifs
Les recherches sur la coopération dans les relations inter organisationnelles se placent
D'ailleurs, Fontenot et Wilson (1997) ont placé la coopération comme caractéristique propre
Selon Powers et Reagan (2007) la coopération se développe sur une relation qui a déjà
commencé ; son ampleur grandit au fur et à mesure que l’on avance sur les étapes du
Pour appuyer cette idée, Lui et al. (2009) soulignent l’existence des liens directs entre la
relation, son accroissement dans le temps implique une coopération plus forte. «... parce que
l’exposition aux risques d’abus de l’autre partie ; ces risques ne seront réduits que par une
en milieu industriel. Ces trois variables sont donc les composantes d’un méta - construit celui
50
de la qualité de la relation. Nous les avons exposé chacune à part, pour vérifier le rôle de
chacune sur une relation de long tenue. Elles jouent aussi un rôle déterminant dans l’existence
nous attacherons, dans ce qui suit, à introduire une autre variable qui permettrait
51
Ce premier chapitre nous a permis de nous familiariser avec la relation dans le milieu
industriel et d'établir certains choix quant à notre recherche. Nous avons analysé l'approche
relationnelle dans laquelle s'inscrit notre travail. En effet. Le comportement d'achat que
nous traitons est stable et durable. Il correspond à un échange relationnel où nous pouvons
C 'est au sein de cette relation de fidélité que le client ainsi que le fournisseur peuvent
Dans ce qui suit, nous nous proposons d’expliquer l'importance de la valeur dans la
recherche d'un équilibre équitable entre les contributions et les rétributions dans une
relation entre fournisseur et client industriel. La valeur de la relation est intégrée dans un
52
CHAPITRE II :
Après avoir approché de façon classique la relation de fidélité et ses fondements dans le cadre
théories nous aideront à mieux cerner cet équilibre au sein d'un échange relationnel
dynamique (section 1). Le concept de la valeur (section 2) apparaît ainsi comme le pilier
d'une nouvelle théorie qui s’installe. Puisque la relation est dynamique, une fois l'équilibre
retrouvé via la valeur de la relation, des ajustements dans le temps sont nécessaires pour le
maintien de cet équilibre et se concrétisent par des changements souhaités par le client de la
53
54
Section 1 : Les théories mobilisées dans la recherche d’équilibre de la relation :
La relation stable et durable s’instaure lentement et ses enjeux sont importants pour les parties
de l’échange. Retrouver une relation équilibrée, revient à instaurer une relation où l’équilibre
entre contributions et rétributions est perçu comme juste. Un certain nombre de théories sont
mobilisées dans ce paragraphe. En effet, les théories de l'équité, des attentes, de l’échange
de la relation de fidélité.
March et Simon (1991) ont montré que les personnes restent dans l'organisation tant que ce
qu'ils y reçoivent (leurs rétributions), est supérieur à ce qu'ils donnent (leurs contributions).
Pour cela, les chercheurs ont proposé un modèle d'échange de contributions et de rétributions
D'après Dayan et al. (1999) rétributions et contributions peuvent être réelles, ou consister en
contributions et rétributions n’est pas assuré par le système de l'organisation, les individus
cherchent à rétablir l'équilibre par eux - mêmes : en réduisant leurs contributions (retards,
excessives, vols...).
Ainsi, nous nous proposons d’exposer les principes des théories d'instrumentalité (théorie de
l’équité et la théorie des attentes) qui nous aideront à expliquer comment est ce que le client
évalue son fournisseur ainsi que la relation avec lui. Ces théories décrivent les processus par
lesquels les individus mettent en œuvre des comportements qu’ils perçoivent comme
Nous expliquons dans ce qui suit les principes de la théorie de l’équité et nous montrons son
55
1.1.1. Principes de la théorie de l’équité :
Cette théorie stipule que, toute personne compare ses contributions et ses rétributions avec
ceux de ses collègues de travail dont les conditions lui sont perçues assimilables. Ainsi,
lorsque la personne perçoit que le rapport de ses contributions et de ses rétributions n’est pas
égal à celui de la personne à laquelle elle se compare ; elle a tendance à adopter des
comportements qui visent à rectifier un état d’éventuelle injustice perçue (Dayan et al., 1999).
La théorie de l'équité a été reconnue comme déterminante dans le maintien des relations
consommateur revient aux suggestions de Bagozzi (1975) qui perçoit que l'équité joue un rôle
important dans les échanges commerciaux (notamment l'achat). Prenant la suite, Huppertz,
Arenson et Evans (1978) ont montré que les considérations de l’équité s'appliquent aux
D'autres recherches réalisées à la fin des années 80, se sont intéressées aux partenaires
et Swan, 1989a).
En effet, dans le cadre des relations commerciales, selon Oliver et Swan (1989a), le processus
de l'équité est suivi lorsque le client forme une perception de ses outcomes et de ses inputs,
ainsi que des inputs et outcomes de son partenaire d’échange. Ensuite, ce client applique une
règle d’intégration pour combiner les quatre éléments d’inputs et d’outputs : les siens et ceux
comporte deux étapes : tout d’abord le client compare ses inputs et ses outcomes, ensuite, il
compare les outcomes et input de son partenaire d’échange ; les deux combinaisons sont
ensuite comparées.
conception traditionnelle qui propose une singularité des inputs et outcomes (par exemple :
heures de travail contre argent) ; la conception contemporaine tient compte d’une multitude
différentes voir même opposées relativement aux deux conceptions de la théorie de l’équité
56
1.1.2. Intérêt de la théorie de l’équité dans cette recherche:
La théorie de l’équité décrit le processus cognitif utilisé par les individus pour faire des
comparaisons et juger des perceptions d’équité dans les relations (Adams, 1965). En ce qui
la façon dont les clients évaluent le rapport entre les outcomes et les inputs dans leurs
relations avec leurs fournisseurs pour évaluer ce qui est juste, équitable ou mérité (Oliver et
DeSarbo, 1988). Ces évaluations correspondent aux perceptions de la valeur (Blocker, 2007).
La théorie de l'équité permet d'expliquer pourquoi les clients devraient réaliser les mêmes
comparaisons des bénéfices et sacrifices pour arriver à une évaluation globale qui est la valeur
Nous expliquons dans ce qui suit les fondements relatifs à la théorie des attentes et nous nous
focalisons par la suite sur son intérêt dans le cadre de cette recherche.
Dans la littérature, cette théorie peut être retrouvée sous le nom de la théorie du résultat
escompté. Selon cette théorie, tout individu fournit un certain effort pour atteindre un niveau
déployé.
Vrooin (1964) a modélisé cette théorie. D’après le modèle de Vroom qui traite de la
motivation et du management, la motivation est une fonction multiplicative des attentes des
employés à l’égard des résultats futurs et de la valeur personnelle accordée à ces résultats.
En effet, le modèle de Vroom (1964) basé sur la théorie des attentes s’appuie sur les principes
suivants :
- Chaque individu est caractérisé par des besoins différents auxquels doivent
57
La théorie des attentes indique que les individus ont différents ensembles de buts et peuvent
être motivés s’ils ont certaines espérances. Selon cette théorie, les individus sont orientés, ou
guidés à travers leurs espérances (expectancies) et leurs évaluations (Vroom, 1964 et Vroom
et Jago, 1988). En effet, les individus qui ont un objectif à atteindre sont motivés par :
niveau.
3. et, leurs évaluations (ou encore Valence) : elles se réfèrent aux orientations émotives
que les personnes ont en ce qui concerne les résultats (récompenses). Autrement dit,
Vroom suggère que les convictions des employés au sujet des espérances, des croyances
force de motivation, telle que l’employé agira de manière à ce que cela lui apporte du plaisir
Dans la littérature, elle est appelée encore théorie de la dis confirmation. En effet, le client
établit des expectations ou des normes (des standards). Lors de l’utilisation du produit ou de
la prestation du service, le client compare ses perceptions aux normes standards qu’il avait. Si
ses perceptions sont au delà de ces standards pré établis il s’agit de disconfirmations positives,
et s’ils se placent en dessous de ces standards, il s’agit de disconfirmations négatives. Dans les
deux cas, les perceptions ne coïncident pas avec les nonnes standards, il s’agit donc de
Il s’agit d’une base théorique pour expliquer les motivations des clients pour prendre des
décisions à propos des produits, services et de leurs relations avec les fournisseurs.
58
• Cette base théorique explique les motivations des clients pour maintenir leur relation
avec leur fournisseur en se basant sur la force de leurs attentes (expectancies). Ce qui
positives- (des bénéfices) de la relation (Blocker, 2007). Selon la théorie des attentes,
alternatives, Blocker (2007) explique que les clients sont motivés par le fait de
maintenir leur relation avec celui qu'ils pensent le plus à même de fournir la meilleure
• Cette recherche se propose d'élargir les explications actuelles qu'apporte la théorie des
valeur souhaités par le client. En effet, les changements de la valeur impliquent que les
évaluations des clients (de la valeur qu'ils cherchent dans leurs fournisseurs) changent.
La théorie des attentes prédit que, lorsque les clients changent la valeur qu'ils
modifiées. Sauf qu'il n'existe pas encore de recherche qui appuie cette hypothèse
(Blocker, 2007).
• Spreng, Mac Kenzie et Olshavsky (1996) dans leur travail sur les désirs, proposent
que : « lorsque les clients changent ce qu'ils désirent de leurs fournisseurs à travers le
temps, leurs satisfaction change aussi». Ainsi, la perception des clients s'ils recevront
changements souhaités par le client) influence les orientations des clients au vu des
résultats.
C’est donc ainsi que, les perceptions de la valeur et de ses changements forment un contexte
Certes, dans ce travail de recherche, il ne s’agit pas de mesurer les attentes et les évaluations
des clients (comme présentés dans les modèles de la théorie des attentes) mais il s’agit plutôt
d’étudier le rôle des changements de la valeur dans une relation client - fournisseur à travers
D’après les travaux d’Oliver et Swan (1989a) et ceux de Dayan et al., (1999) les différences
59
en deux points : la disconfirmation fait intervenir les outcomes seulement ; alors que le
processus de l’équité met en jeux et les oucomes et les inputs. De plus, la complexité de
l’équité est relativement plus accentuée que les jugements de la disconfirmation (le processus
La théorie de l’équité ainsi que la théorie des attentes nous aident à rechercher l’équilibre de
Dans le même contexte que ces deux théories, nous citons la théorie de l'échange social
La théorie de l'échange social permet d'expliquer comment est ce que les individus décident
rapport bénéfices/sacrifices des deux cas : maintien ou rupture de la relation. Ainsi qu'en
comparant leurs attentes aux bénéfices des autres alternatives potentielles d’éventuelles
Thibaut et Kelly (1959) suggèrent que les deux parties de l’échange fixent un niveau de
comparaison pour les résultats attendus dans la relation actuelle et un niveau de comparaison
pour les autres alternatives de relations éventuelles. Le résultat du jugement porté en opposant
Grassenheimer, Houston et Davis (1998) montrent que la théorie de l’échange social explique
nouvelles relations. Certaines autres recherches (Agustin et Singh, 2005 et Auh, 2005), ainsi
que notre recherche, utilisent la théorie de l’échange social comme support théorique dans un
cadre relationnel qui explique les intentions de rester fidèle ou de changer de fournisseur en
60
3. Les apports de la théorie de l’accomplissement des besoins (Need -achievement
theory) à cette recherche:
autre niveau de ce travail de recherche ; elle permettrait d’étudier les réactions du fournisseur
La théorie de l'accomplissement des besoins est construite autour des notions psychologiques
l’accomplissement des besoins d’après Blocker (2007) est similaire à celui de « l'obtention
des objectifs (‘Goal - striving") discuté par Bagozzi et Dholakia (1999) ainsi que Vancouver
et Putka (2000). En effet, Bagozzi et Dholakia (1999) expliquent que l'objectif naît d'un fort
désir (ou souhait) ou d'un besoin à accomplir et demande donc à être atteint. Le schéma
suivant explicite le processus par lequel les objectifs sont établis et poursuivis dans le
comportement du consommateur.
61
A chacune de ces étapes un certain nombre de questions est posé.
(3) Plan d’action : Comment atteindre mes objectifs ? Quand ? Où ? Comment ? Et pendant
(4) Initiation à l’action et contrôle : mes plans sont - ils bons ? Est ce que je progresse envers
mes objectifs ? Quels ajustements faire ? Est ce que l’objectif est encore important pour moi ?
(6) Feed back et réactions : Quels sont mes sentiments par rapport à 1 ‘atteinte ou non de mes
objectifs ?
L’atteinte des objectifs demande des efforts de la part des individus, ainsi que des interactions
entre eux et avec le contexte (l’environnement) de l'objectif. Les individus évaluent aussi le
degré d’atteinte des objectifs et les moyens choisis pour cette finalité (Bagozzi et Dholakia,
1999 et Vancouver et Putka, 2000). Lorsque des contradictions sont identifiées dans les
évaluations; les individus (1) «exécutent» ou (2) «évitent» certaines actions avec leur
environnement pour augmenter les probabilités d’atteinte des objectifs (Vancouver et Putka,
2000).
clients sur les marques, ou aussi le changement de fournisseurs ; contrairement à des actions
égard (Gilliland et Bello, 2002 et Bozzo, 2000). En fait, le client cherche d'autres fournisseurs
d’autres termes, les changements souhaités par un client représentent les besoins et les
objectifs des entreprises ; lorsque ces besoins ou objectifs changent dans le temps ou que de
légitime que des nouvelles demandes ou objectifs surviennent dans le cadre d’une relation et
Ainsi, entretenir des actions pour rechercher le succès de la relation entre le client et son
fournisseur et éviter l’échec de cette relation, revient à examiner la réactivité des fournisseurs
62
Alors que ces différentes théories permettent de comprendre les soubassements de notre
relation et de sa valeur; certains chercheurs suggèrent qu’une théorie à part entière commence
à s’installer c’est la théorie de la valeur (Ulaga et Eggert, 2005 ; Woodruff et Flint, 2006 et
Blocker, 2007).
63
Section 2 : Le concept de la valeur :
En économie, le concept de valeur a été discuté par Aristote depuis le 4eme siècle av J.-C
lorsqu'il a évoqué Eutilité et la valeur des objets dans l’échange commercial (Fishbum 1987).
(Blocker 2007).
Elle représente les bénéfices tangibles et intangibles qu'un individu déduit après
Elle représente l'évaluation d'un objet lorsqu'il est négocié dans le commerce et tel
A travers le temps, la notion de valeur de l'échange a reçu plus d'attention parce qu'elle est
En psychologie sociale, les auteurs parlent de valeurs personnelles (Personal values). Les
valeurs personnelles représentent les croyances centrales d'un individu à propos du bien et du
mal et sont considérés comme ayant une grande ampleur sur son comportement (Rokeach
1973). Les recherches dans ce sens, examinent la nature des valeurs humaines, la manière par
laquelle les croyances centrales motivent le comportement, ainsi que les similarités et les
personnelles.
A titre d’exemple le tableau suivant montre que ces différentes notions sont toujours utilisées
en marketing.
64
Tableau n°12 : exemples de notions de valeurs en économie, ou psychologie sociale utilisées en Marketing.
Holbrook (2005) dans ses recherches sur les types de valeurs du client ; définit la
La valeur utilitaire valeur comme étant une expérience privilégiée interactive qui provient de
Lutilisation des produits par les clients.
Avant de commencer à parler du concept de valeur, les managers ont commercé à se poser des
questions sur « ce qu'est vraiment la qualité ? » (Gravin 1988). En effet, un grand intérêt a été
donné à la notion de qualité entre les années 50 et 80. Sauf que lorsque cette notion de
qualité s'est avérée controversée (Steenkamp 1989) et problématique (Holbrook 1994) ; les
Pendant les années 90, un certain nombre de chercheurs ont commencé à arrêter de parler de
la qualité en faveur de la valeur (Gale, 1994 ; Grônroos, 1997 ; Holbrook, 1994 ; Lapierre,
Filiatrault et Chebal, 1999 ; et Woodruff, 1997). De nos jours, il est commun de retrouver la
Dans le milieu industriel, de plus en plus se distinguent deux notions : la valeur du client
(Value of the customer) et la valeur au client (Value to the customer). Nous explicitons ces
- La valeur du client :
L’entreprise fournit une valeur supérieure pour gagner en avantage compétitif. Cependant,
l’entreprise fournisseur a aussi besoin de gagner de la valeur provenant de ses clients (Walter
et al 2001). Autrement dit, à quelle valeur devront s’attendre les fournisseurs de la part de
65
En effet, pour illustrer la valeur que crée le client à son fournisseur, Roemer (2006) explique
que : la rentabilité du client, le cycle de vie de la valeur du client et l'équité du client, sont
Par rentabilité du client, Van Raaij (2005) entend une analyse rétrospective basée sur
une base de données historique ; dont le calcul est comparable à celui de la rentabilité
Le cycle de vie de la valeur du client est défini par Roemer (2006) en tenues de la
projection des cash flows générés par un client tout au long de son cycle de vie,
escomptées à la date actuelle. Ainsi, plus le cycle de vie d'un client est long, plus ce
Finalement, / 'équité du client est: l'ensemble des ressources tangibles et intangibles que
le client investit dans une entreprise fournisseur (Dorsh et Carlson 1996). Il s'agit d'un
déterminant de la valeur de long tenue et donc la clé du succès à long tenue (Lemon et
al 2001).
La valeur au client :
Un échange volontaire ne peut se réaliser que dans une situation où les parties impliquées
considèrent retirer un avantage de cet échange (Ulaga et Eggert 2002 a). La notion de la
« Savoir où est ce que la valeur peut être retirée à l’acheteur est critique pour l’entreprise
fournisseur» (Wilson et Jantrania, 1993) parce que le succès d’une entreprise est détenuiné
par son offre au client ; c’est cette offre que le client évalue et lui attribue donc une valeur
(Doyle 2000).
Dans cette recherche nous nous intéressons au concept de la valeur au client. C'est-à-dire au
concept de la valeur tel qu’expliqué dans le dernier paragraphe. Nous approfondissons les
66
3. Définition de la valeur de la relation :
On appellera dans cette recherche ‘valeur de la relation’ la valeur au client considérée dans le
cadre d’une relation inter organisationnelle. La valeur dans les relations entre les clients et les
fournisseurs est aussi appelée : Valeur relationnelle (Ulaga et Eggert 2002a). En fait, la
traduction du concept de l’anglais (‘Relationship value’) lui permet d’avoir deux nominations
possibles mais ayant toujours le même sens : la valeur de la relation et la valeur relationnelle.
Ainsi, ces deux nominations peuvent être utilisées de manière interchangeable. Mais, dans
cette recherche et pour ne pas provoquer de confusions chez le lecteur nous appellerons la
valeur dans les relations client fournisseur, la valeur de la relation. Nous nous situons donc
dans le cadre des relations client - fournisseur et nous expliquons donc la valeur qui régit ce
type de relation.
En effet, le concept de valeur est étroitement lié à la notion d'échange en marketing. Selon
cette vision, l’échange volontaire entre les partenaires sur le marché représente un mécanisme
Eggert et Ulaga 2002a). Dans la mesure où un échange volontaire ne peut se réaliser que dans
une situation où les parties impliquées considèrent retirer un avantage de cet échange, la
notion de valeur apparaît clairement comme un concept clé de la discipline. En effet, selon
Bagozzi (1975), Hunt (1991) et Ulaga et Eggert (2006 a) l'échange en marketing est basé sur
le concept de la valeur.
Les définitions de la valeur dans les relations industrielles sont abondantes (voit tableau ci-
définissent communément la valeur comme le rapport perçu entre les bénéfices et les
sacrifices dans les relations (Filiatrault et Chebat, 1999 ; Lapierre 2000b; Ulaga et Chacour,
2001; Lam et al. 2004 ; Spiteri et Dion 2004 et Ulaga et Eggert 2002, 2006). Les bénéfices et
les sacrifices sont des conducteurs de la valeur que les clients croient qu’ils facilitent
(bénéfices) ou bloquent (sacrifices) leurs objectifs dans des situations d’usage (Woodruff,
1997).
67
Tableau n°13 : les définitions de la valeur de la relation.
Chercheurs : Définitions
La valeur est :
Zeithaml 1988 un rapport entre les bénéfices (« ce qui est reçu ») et les sacrifices (« ce qui est donné »)
Zeithaml, Une évaluation globale de l’utilité d’un produit basée sur la perception de ce qui est reçu et
Berry 1990
Butz et Goodstein L’engagement émotionnel établi entre un client et un producteur après que le client ait
1996 utilisé le produit de ce producteur ou ait été servi parce producteur et trouve dans le
Woodruff 1997 Une préférence perçue d’un client et une évaluation des attributs du produit, des
bloque) l’accomplissement des objectifs du client et des buts dans des situations d’usage.
Narus 1998 économiques que l'entreprise cliente reçoit en échange du prix qu’elle paye pour l’offre du
Lapierre 2000 La différence entre les bénéfices et les sacrifices (monétaires et non monétaires) perçus par
les clients.
Ulaga 2001 Le rapport entre une multitude de bénéfices et sacrifices de l’offre du fournisseur, tels que
perçus par les décideurs-clés de l’organisation cliente, et tenant compte des offres
provenant de l’association du client avec l’offre d’une organisation, et peut arriver comme
une réduction dans les sacrifices ; la présence des bénéfices (perçus comme attributs ou
Ulaga et Eggert Le rapport entre les bénéfices et les coûts perçus dans le cœur de l’offre du fournisseur, le
2006 processus d’origine et au niveau des opérations d’un client tenant compte des autres
Dans la littérature, les définitions de la valeur de la relation peuvent être appréhendées dans
une approche plutôt transactionnelle ou plutôt relationnelle. En fait, nous pouvons citer dans
la première approche Woodruff (1997) ainsi que Beverland et Lokshin (2003) qui définissent
68
la valeur perçue comme étant « la préférence et l’évaluation du client des attributs du produit
(ou de l’expérience), de ses perfonnances et des conséquences de son utilisation (ou de son
vécu) qui facilitent (ou bloquent) l’atteinte des objectifs et des finalités que le client souhaite
atteindre dans les situations d’usage». Ou encore dans le cadre d’une approche relationnelle :
la valeur perçue par un client est communément définie comme un rapport entre les bénéfices
(« ce qui est reçu ») et les sacrifices (« ce qui est donné ») dans un échange de marché
(Zeithaml, 1988).
différentes dimensions: les bénéfices et les sacrifices. En effet, selon Monroe (1990)
l'évaluation de la valeur était basée essentiellement sur le rapport entre la qualité et le prix du
produit. Ainsi, l'ensemble des bénéfices se réduisait à la qualité du produit et les sacrifices
étaient résumés au prix du produit. Nous exposons dans ce qui suit plusieurs autres
dimensions.
Dans le contexte du marketing B2B, le rapport entre les bénéfices et les sacrifices reliés à une
relation entre un client et son fournisseur, est souvent particulièrement complexe dans la
mesure où les entreprises recherchent à la fois des bénéfices dans l’achat de produits et des
services entrant dans leur processus de production. De la même manière, les sacrifices
supportés recouvrent plusieurs coûts (coûts monétaires et non monétaires). Ainsi, l’évaluation
de la valeur est logiquement basée sur une influence simultanée de plusieurs bénéfices et de
Puisque nous nous situons dans une approche relationnelle, les chercheurs en marketing ont
69
Tableau n°14 : les différentes catégorisations des bénéfices et des sacrifices de la valeur dans le milieu
industriel
Chercheurs Les bénéfices (ce que je reçois) Les sacrifices (ce que je
donne)
(1999)
-fiabilité des prestataires de services -temps passé
relation
Bénéfices associés à la relation
-Bénéfices sociaux
-efforts de recherche
-interaction personnelle
-Partage de F information
-Incertitude de l'acheteur
Bénéfices personnels
1990, Ulaga et Eggert de 2001 à 2006) considèrent la valeur comme étant un rapport
entre les bénéfices et les sacrifices. (Voir tableau ci-dessus des différentes
catégorisations des bénéfices et sacrifices). Monroe (1990) montre que les clients sont
plus sensibles à une réduction des sacrifices qu’à une augmentation des bénéfices.
70
• La concurrence est importante : la valeur est relative à la concurrence. En fait, donner
un meilleur rapport entre les bénéfices et les sacrifices d’un produit ou d’un service,
donc offrir une meilleure valeur que la concurrence, aide la firme à créer un avantage
71
Section 3 : La dynamique de la valeur de la relation et sa perception :
Même si l’équilibre de la relation peut être identifié à un certain moment à travers le concept
de la valeur, la relation est dynamique et évolutive et ne peut être statique. De ce fait, des
ajustements pourront être déployés pour maintenir l’équilibre dans les relations stables et
l'équilibre de la relation.
Nous nous proposons d’expliquer dans ce qui suit le concept des changements souhaités par le
(Richins, 1994 ; Day et Crask, 2000). En fait le client peut changer ce qu’il évalue, ce qu'il
reçoit et ce qu’il désire recevoir comme valeur. A ce niveau nous nous intéressons aux
changements que le client souhaiterait voir arriver chez son fournisseur (son produit, service,
entité ou autres), c’est à dire les changements relatifs à la valeur de sa relation avec son
fournisseur.
Nous commençons donc par éclaircir les confusions relatives à l'appellation même du concept
et, qui pourraient nuire à la cohérence de notre travail de recherche si nous ne nous soucions
pas de les mettre plus au clair (1). Nous présentons, par la suite, les apports de l’approche des
événements qui peuvent provoquer le changement (3) chez le client, son fournisseur ou dans
72
1.1. Les appellations différentes autour du même concept :
Tel que présenté en Anglais : « Customer’s Desired Value Change » (Flint et al. , 1997-2002)
et abrégé par « CDVC » ou « Customer Value Change » (Blocker, 2007) le concept pourra se
valeur ou encore Changements de la valeur désirée. Cette confusion est rapidement dépassée
si dans les textes l’apparition du concept est précédée par l’explication de la valeur reçue et de
la valeur désirée.
Une distinction entre la valeur reçue et la valeur désirée est importante à ce niveau. En effet,
la valeur reçue est la valeur que le client a réellement expérimenté lors de son expérience de
consommation et/ ou utilisation du produit. Et, la valeur désirée est ce que le client aimerait
Sauf que la notion de « désir » est reliée au milieu de la grande consommation et a des
connotations qui peuvent être très contestées. En fait, le désir peut concerner « un moyen
privilégié de satisfaire un besoin » Kotler et Dubois (1997) et peut être relié à des différences
culturelles du consommateur... Le sens de la notion de désir dans sa traduction directe est loin
du sens voulu par la valeur désirée. En effet, il s’agit de la valeur souhaitée par le client c'est-
à-dire concrètement ce que le client souhaiterait recevoir de son fournisseur. Nous avons
changements souhaités par le client de la valeur de la relation ». Ce choix étant confirmé par
« Customer’s Desired Value Change » dans les travaux de Blocker (2007) ainsi que ceux de
Le sens même du concept se retrouve plus clair et aide à comprendre la définition donnée par
Flint, Woodruff et Gardial (2002). En fait, pour arriver à cette définition, plusieurs travaux de
recherche (Flint et al. 1997 - 2002) se sont intéressés au processus de la formation du concept
Pour mieux appréhender le construit, nous allons expliquer le processus de fonnation des
changements. Nous nous proposons donc, de citer les recherches qui se sont intéressées aux
73
antécédents du changement que le client souhaiterait voir arriver à l’égard de son
fournisseur.
provocateurs initient le changement. C’est une approche par les incidents critiques.
Un incident critique est défini comme étant : « un stimulus dans l'environnement du client
qu'il perçoit comme important pour ses objectifs lesquels résultent en certaines formes de
Flint et al., (1997)entendent par (1) Valeurs: «l'ensemble des croyances qui guident le
désirée : « C'est la perception du client de ce qu'il voudrait voir arriver (les conséquences) -en
termes de bénéfices- après une situation d'utilisation particulière, avec l'aide de l'offre du
l'appréciation du client de la valeur que le fournisseur avait créé pour lui étant donnée les
En fait, si la valeur désirée est ce que le client voudrait voir arriver, la valeur de jugement
Ces trois types de valeurs peuvent être altérés suite à des événements qui peuvent provoquer
le changement.
74
Evénements provoquant le changement
Figure n°4 : Schéma simplifié du modèle général de Flint, Woodruff et Gardial (1997)
relation :
Dans le même sens des idées, Flint et Woodruff (2001) se sont intéressés aux initiateurs des
que des changements dans les demandes du client, des changements du macro -
demandes des fournisseurs et leurs performances) d'une part ; et à une perception des
capacités actuelles internes à l’entreprise (Le degré de savoir - faire, le degré de performance
Les forces affectives : Elles représentent un stress émotionnel. Ce sont des réactions
émotionnelles telles que la panique, la peur, l’anxiété. En fait, plusieurs forces causent
non plaisant. Les manifestations affectives de la tension sont appelées des forces
émotionnelles ou affectives.
75
L’extensivité perçue : c’est la seconde dimension de la tension. Si les forces affectives
fois cette tension est crée, elle peut se développer ou diminuer dans le temps.
Suite à cette tension, le client ressent qu’il a besoin de son fournisseur et reconnaît donc une
certaine dépendance à son égard. Ainsi, lorsque le client essaye de prendre des décisions, c'est
à ce niveau que le fournisseur intervient pour atténuer ces tensions et créer une certaine
dépendance du client à son égard ; c'est ainsi que se manifestent donc les changements de la
Figure n°5 : les conducteurs des Changements de la valeur souhaités par le client industriel (CDVC) de
Flint et Woodruff (2001)
76
1.4. Le contenu et la définition des changements souhaités par le client de la valeur
de la relation:
Mis à part les recherches qui s’intéressent aux antécédents du changement de la valeur désirée
par le client (initiateurs ou incidents critiques); c'est-à-dire les événements, ou les conditions
d'explorer le contenu du concept, ainsi que ses antécédents et les stratégies d’actions /
dans le contexte du B to B à travers une étude qualitative dans l’industrie automobile aux U.S.
En effet, Flint, Woodruff & Gardial (2002) définissent les Changements Souhaités de la
Valeur comme : « des changements que le client souhaiterait voir survenir chez son
fournisseur: quand il interagit avec lui ou qu'il utilise les produits et/ou les services de ce
fournisseur ».
Dans la littérature, le concept peut être scindé en deux dimensions : l'intensité du changement
Par Intensité du changement, Flint, Woodruff et Gardial (2002) parlent des aspects de
du changement fait référence à la perception par les clients de la rapidité à laquelle ses
référence à l'ampleur des changements entre ce que l’on souhaiterait du fournisseur dans le
passé et ce que l'on désire maintenant. C’est la réalisation effective de ces changements. Et la
Par forme des changements, les chercheurs proposent les quatre dimensions expliquées
comme suit :
77
Tableau n°15 : les définitions des quatre dimensions des formes de changements de la valeur selon Flint,
Woodruff et Gardial (2002)
Dimensions Définitions
nous proposons de construire une échelle qui permettrait de compléter l'échelle déjà faite à
L'apport principal de Flint et al. (2002) est un modèle général (Le modèle FWG des
changements de la valeur de la relation) proposé dans leur recherche. Ce modèle est considéré
comme général parce qu'il englobe d'une part les conditions contextuelles qui initient le
changement de la valeur de la relation (ces conditions externes et internes ont déjà été
abordées dans les travaux de Flint et Woodruff, 1997) ; d’autre part, le contenu du concept
modèle général explique les stratégies d'actions/interactions que les clients emploient pour
différents types de stratégies identifiées comportent: (1) les clients catégorisant les
fournisseurs qui sont vraiment capables de répondre à leurs souhaits de changements. (2) les
clients construisant des relations plus fortes comme moyens d’influencer les fournisseurs pour
s’adapter aux souhaits de changements des clients. (3) les clients motivant les fournisseurs par
des moyens variés pour répondre aux changements souhaités. (4) les clients coordonnant des
personnes, des communications et des processus avec des fournisseurs pour obtenir de
78
Il est aussi important de mentionner un autre résultat issu des travaux de Flint et al. (2002)
qui est : les changements de la valeur fournissent une très grande motivation pour la
construction et le maintien de la relation client - fournisseur. Ainsi, la relation prend fin (elle
se dissout) lorsqu’un fournisseur n’arrive plus à répondre aux changements souhaités par son
client.
79
Conditions contextuelles Forme et intensité changement Actions / Interactions
l’environnement
‘Newness’
Sous dimensions:
Capacités actuelles perçues
• Degrés de performance ‘Rate’
Motivation
• Degrés de savoir
‘Magnitude’
• Degrés de contrôle
‘Volatility’
Tension managériale: t
n
Tension
Réduction de tension
Sous dimensions
Forces émotionnelles
Essayer d’apprendre Reconnaissance de
Figure n°6 : Modèle Général des Changements Souhaités par le Client de la Valeur de la Relation de Flint, Woodruff et Cardial (2002)
80
Suite à l’apparition de ce modèle général, plusieurs recherches utilisent le concept de
en Australie avec une étude qualitative longitudinale pour étudier le rôle des changements de
Eggert, Ulaga et Schultz (2006) mesurent l’effet modérateur du cycle de vie de la relation sur
le lien entre les bénéfices et les sacrifices composants la valeur de la relation et les bénéfices
Blocker (2007) teste l'effet modérateur des changements de la valeur de la relation sur le lien
entre la valeur de la relation et la satisfaction par une étude quantitative sur des industries
Nous pouvons donc comprendre, que grâce à ce modèle général de Flint et al. (2002), les
plus d'ampleur.
(2003) ; et Flint, Woodruff et Gardial (2002)) montrent que les fournisseurs peuvent adopter
• Une approche proactive : c’est une anticipation à ce que le client souhaiterait changer.
• Une approche réactive : c’est une réponse effective (une réaction) du fournisseur suite
L’approche proactive est intéressante dans le contexte des services industriels, dans un
marché très compétitif à industrie mature (Beverland, Farrelly et Woodhatch, 2004). Dans
cette recherche nous nous proposons de voir de plus près l’approche réactive. Nous nous
81
intéressons donc à des changements de la valeur de la relation tels que demandés
Le concept de « Customer Value Responsiveness » (CVR) a été défini par Blocker (2007)
telle que perçue par le client: « représente les perceptions du client de la réactivité du
2007).
Les mesures de la réactivité perçue du fournisseur par le client aux changements de la valeur
sont issues des travaux de Blocker (2007) puisque le concept lui-même a émergé de ses
travaux. D'autant plus qu'il a distingué entre la réactivité effective perçue et la pro activité du
Selon Beverland, Farrelly et Woodhatch (2004) les actions qu'un fournisseur opère
d’éviter la dissatisfaction. Cependant, ces actions ne sont pas suffisantes pour augmenter la
relation :
La réactivité des fournisseurs aux demandes de changements de leurs clients est un concept
qui a été beaucoup étudié (Brennan, Tumbull et Wilson, 2003). Ainsi, dans la littérature,
82
du fournisseur» (Dahlstrom, McNeilly et Speh, 1996). Nous expliquons ces trois exemples
En effet, par « adaptations spécifiques à la relation », Cannon et Perrault (1999) décrivent les
permanents du produit ou des processus de fabrication pour répondre à des besoins client
particuliers.
Selon Jaworski et Kohli (1993), être réactif aux demandes de changements de son client est
En outre, la ‘flexibilité" et la réactivité des fournisseurs sont aussi objet de confusion. 11 s'agit
Nous pouvons donc conclure que dans notre recherche, nous nous proposons d'appréhender la
réactivité perçue du fournisseur dans une approche purement réactive et effective. Nous
entendons traiter la réaction du fournisseur perçue par le client industriel quant aux demandes
explicites de changements de la valeur. Les concepts proches pré cités sont inclus dans la
définition du concept. Le fournisseur adapte son offre aux demandes explicites de son client,
il est 'flexible' et ‘orienté marché' afin de satisfaire au mieux la demande de son client. C'est
83
Pour évaluer l'équilibre d'une relation de fidélité, nous avons mobilisé plusieurs
et celle de l’accomplissement des besoins. Les trois premières ont permis d'expliquer
son client. En effet, l'évaluation de ce qui est donné dans une relation relativement à
ce qui est reçu dans un échange de marché correspond aux perceptions de la valeur.
L 'équilibre d’une relation, ainsi apprécié, est déstabilisé lorsque les clients modifient
travers les changements qu'ils demandent à leur fournisseur, les clients industriels
maintiennent une relation dynamique encore plus stable et plus durable. La valeur de
mécanismes de la fidélité.
Nous allons, dans ce qui suit, expliciter les liens entre les différentes variables mises
84
CHAPITRE III :
variable de la coopération, ainsi que celle de valeur de la relation et ses changements. Au delà
de leurs liens avec le comportement d'achat, ces variables sont également liées entre elles. Il
convient donc d'exposer ces liens en dissociant l'effet médiateur de celui modérateur avant de
Nous commençons par expliciter l’effet médiateur (Section 1) entre la valeur, la qualité de la
85
86
Section 1 : L’effet médiateur :
Dans leur théorie de l’action raisonnée (reasoned action), Fishbein et Ajzen (1975) suggèrent
que la variable cognitive est antécédente à la variable affective, qui à son tour, est antécédente
à la conative. C’est par analogie à ce travail que dans notre recherche, la valeur de la relation
est antécédente à la qualité de la relation ; autrement dit, la valeur de la relation est précurseur
En effet, cette dite analogie est devenue possible grâce aux arguments suivants :
D'une part, dans leur étude concernant la nature de la confiance dans les relations client
fournisseur, Doney et Cannon (1997) trouvent que la sélection (le choix ou encore le recours
à) d'un fournisseur dans le milieu industriel n'est pas influencée par la confiance ; mais plutôt
par la performance de ce fournisseur en ternies de livraison, ainsi que du rapport qualité / prix.
Ces deux derniers (performance de livraison et rapport qualité prix) sont des éléments
cognitifs et sont par la même occasion des constituants de la valeur de la relation (Ulaga et
Eggert, 2001 - 2006). D'autre part, Doney et Cannon (1997) retrouvent que la confiance
augmente la probabilité d'anticiper une relation entre le client et son fournisseur dans le
Ajzen (1975).
Ulaga et Eggert (2006a) se sont appuyés sur un tel raisonnement pour proposer la valeur de la
relations entre le client et son fournisseur. Ils ont donc confirmé le lien entre la valeur et la
Cette appréciation de la relation (la qualité) est elle même antécédente à des résultats conatifs
87
Variable cognitive : Variables affectives : Variables conatives :
Confiance
=> coopération
Figure n°7: Analogie de notre structure de base avec le modèle proposé par Fishbein et Ajzen (1975)
Avant de commencer à décortiquer les liens entre la valeur et la qualité ; nous nous proposons
Dans la suite de notre recherche, nous nous attachons à étudier les liens issus de la littérature
entre les variables de valeur et de coopération avec celle de la qualité de la relation à travers
2008).
Dans leur recherche, Ulaga et Eggert (2006 - a) ont montré que la valeur de la relation est
importantes d'une bonne relation client fournisseur (Han et al., 1993). Il s’agit bien des
dimensions de la qualité de la relation. Donc nous pouvons déduire le lien éventuel : la valeur
88
1.1. Lien entre la valeur de la relation et la satisfaction :
aussi et surtout distincts (Woodruff et Gardial, 1996, Ulaga et Eggert2002 - 2006 a).
Ulaga et Eggert (2002 b) ont développé et testé empiriquement deux modèles différents. Le
premier modèle montre qu’il existe un impact direct entre la valeur et l’intention d’achat et le
deuxième modèle montre que la satisfaction est un élément médiateur de la relation entre la
valeur et l’intention d’achat ou de ré achat. Il s’est avéré donc, que la satisfaction et la valeur
Ulaga et Eggert (2002 b) ont conceptualisé dans un tableau les différences entre la satisfaction
Tableau n°l6 : les différences entre satisfaction et valeur de Ulaga et Eggert (2002 b)
Cette relation est confirmée par Mc Douglass et Levesque’s (2000) ainsi que par La et Styles
(2005). Dans des travaux concernant le domaine des services industriels. Ce lien direct entre
la valeur et la satisfaction est encore confirmé par Spiteri et Dion (2004). Ces chercheurs
testent la variable de valeur de la relation en utilisant l’échelle d’Ulaga et Eggert (2003) dans
le secteur pharmaceutique.
89
1.2. Lien entre valeur de la relation et confiance :
Morgan et Hunt (1994) placent la confiance au cœur de leur modèle pour souligner son
ampleur. L’hypothèse commune faite par plusieurs recherches (Woodruff, 1997 ; Siriex et
Dubois 1999 ; Frisou 2000; Chandhuri et Holbrook 2001 et Gurviez et Korchia 2002) réside
Ainsi, concrètement, lorsque le client perçoit une bonne valeur de sa relation avec son
fournisseur ; il est plus confiant. Il sait que l’offre de son fournisseur est de bonne qualité
donc il peut compter sur lui pour assurer cette qualité. Le lien se schématise donc comme
suit :
Dwyer et al (1987) suggèrent que l'engagement est «entretenu par les bénéfices en cours
par le client des efforts entrepris par le fournisseur. Selon De Wulf et al (2001) ainsi que
Gwinner et al (2001) si le client ne perçoit pas les bénéfices issus de sa relation de fidélité, les
De Wulf et al (2001) considèrent qu'en offrant des bénéfices variés et pertinents aux yeux du
client, se créent alors des liens émotionnels et psychologiques qui le poussent à maintenir plus
longtemps la relation.
Pour conclure, nous pouvons mentionner qu’un grand nombre de recherches portant sur la
création de la valeur dans les relations entre les finnes a été dominé jusqu’à présent par des
travaux de nature conceptuelle. Récemment, des études empiriques ont proposé un certain
Eggert 2006 a). D’autres recherches l’ont mesuré à un niveau dissocié (Ulaga et Eggert, 2002
90
a et Blocker, 2007). C’est dans ce sens, qu’Ulaga et Eggert (2002 a) traitent les corrélations
relationnel. Il existe donc des corrélations positives, et d’autres négatives. En fait, les
En fait, les mêmes chercheurs (Ulaga et Eggert) qui ont proposé une échelle de mesure de la
valeur de la relation, dissociée en bénéfices et sacrifices, en 2002 ; n’ont pas utilisé cette
échelle de mesure de la valeur sur une recherche plus récente (2006). Sur cette dernière
recherche récente, Ulaga et Eggert (2006a) ont mis en jeux sur un même modèle la valeur de
principal de leur travail. Nous nous proposons dans notre recherche de traiter le lien entre la
valeur et la qualité de la relation et nous nous fions au choix d'Ulaga et Eggert (2006a). Ce
choix nous parait judicieux pour plusieurs raisons : tout d'abord, il nous permet d'avoir un
questionnaire beaucoup plus intelligible ; ensuite, l'outil de mesure d'Ulaga et Eggert (2006a)
est très fiable ; d'autant plus qu'ils ont appréhendé la valeur de façon globale, pour montrer le
lien de causalité entre la valeur et la qualité de la relation, ce lien est le principal apport de
leur recherche.
Dans cette recherche, nous avons choisi dans ce qui suit, d'appréhender la valeur de la
Avec ce deuxième lien de notre recherche, nous nous attachons à traiter la qualité de la
souligne sa définition. Nous vérifions donc les relations entre la satisfaction, la confiance et
D’une part, le lien entre la satisfaction et la coopération a été vérifié par Andaleeb (1996).
Et ce lien stipule que lorsqu’un client est satisfait de sa relation avec son fournisseur, il va
coopérer avec lui dans le sens de « réalisation de travaux interdépendants » (Wagner, 1995)
91
D’autre part, le lien entre la confiance et la coopération a été démontré par plusieurs
Le schéma suivant montre bien donc les différents liens ainsi constitués :
développement d’une relation durable entre les deux parties. En effet, le client et le
services forts et extensifs avec l’intention de faire baisser les coûts et /ou d’accroître la valeur,
et par la même occasion d’atteindre un bénéfice mutuel » (Anderson et Narus, 1991). Dans ce
sens, Lui et al., (2009) montre que la coopération témoigne d’une véritable fidélité du client.
Coopération >
Comportement d’achat répété
Ainsi, la mise en place de cette coopération suppose des investissements spécifiques qui
rendent le coût de changement de partenaire trop important pour pouvoir se défaire librement
92
Section 2 :L’effet modérateur :
elle ne prenait pas en compte les effets modulateurs qui pourraient influencer
Dans ce qui suit, nous argumentons, tout d'abord, l'éventualité d'avoir pensé à l'existence de
modérateurs ; ensuite, le choix de la nature des variables modératrices ; pour enfin, justifier le
La structure de notre modèle de base, telle que nous l'avons présenté dans la section
précédente ne reflète pas la réalité des échanges industriels. En effet, la relation industrielle
est de nature dynamique et complexe (Holmund, 2004 ; Johnson et Seines, 2004 et Medlin,
2004). Le schéma de notre modèle linéaire présente bien les liens entre une variable cognitive
(la valeur de la relation), une variable affective (la qualité de la relation) et une variable
logique de Fishbein et Ajzen (1975). Toutefois, ces effets simples ne reflètent pas assez la
réalité des relations client - fournisseur dans le milieu industriel. Notre recherche serait donc
incomplète si elle ne mettait pas en relief les principaux modérateurs pouvant affecter les liens
simples.
L’apport d’Ulaga et Eggert (2006 a) est de modéliser la relation client fournisseur dans le
milieu industriel en intégrant la valeur et la qualité de la relation. Ils ont montré que la qualité
est une variable médiatrice entre la valeur et la fidélité. Cependant, ils ont mentionné - comme
93
voie de recherche en conclusion de leur article- la possibilité d’existence de modérateurs sur
les différents liens qu’ils ont montré. Ces modérateurs pourraient exister sur le lien entre la
Ce qui nous a conduits à explorer le concept des changements de la valeur de la relation. C'est
en avançant dans ce sens que la réactivité perçue relative à ces changements vient s'imposer
Selon Flint, Woodruff et Gardial (1997) : la compréhension de la rétention des clients reste
problématique et demande des informations - clients concernant : (1) ce dont ils ont besoin
délivrer, et (3) comment est ce que leurs perception de la valeur change dans le temps. Ce
troisième point met en relief l'importance d’évoquer la dynamique de la valeur sur notre
d’une part, ainsi que la perception de la réaction du fournisseur à ces changements, d'autre
part.
Woodruff 2001 ; Flint et al 2002 ; Fournier 1998 et Richins 1994). Eggert, Ulaga et Shultz
(2006) reprennent les sources de la création de la valeur pour expliquer les changements de la
valeur de la relation tout au long des différentes phases de la relation par une étude quasi -
Les clients ont donc besoin de décider soit d’investir dans une nouvelle relation avec un
94
désinvestir d'une relation de faible valeur (Ulaga, 2003). Et de leur côté, les fournisseurs
leurs interactions avec les clients (Vandenbosch et Dawar, 2002). Il s’est avéré aussi - d’après
Flint, Woodruff et Gardial (2002) - que les changements de la valeur fournissent une très
dans ce sens qu’offrir une valeur supérieure est essentiel pour créer et maintenir des relations
Or, maintenir une relation révèle d'un comportement de coopération. Ce qui représente
entre les deux parties, dans le cadre d‘une relation durable. En fait, la coopération c'est aussi
fournisseur avec son client. L'effort du fournisseur est donc de répondre aux changements
souhaités par son client. Ainsi, la relation prend fin (elle se dissout) lorsqu'un fournisseur
n'arrive plus à répondre aux changements souhaités par son client (Flint, Woodruff et Gardial,
2002).
adaptations mutuelles -aux éventuels changements de la valeur qui régit la relation client
réactivité perçue du fournisseur à ces changements en tant que modérateurs sur notre modèle
de base.
Nous pouvons donc conclure que la revue de la littérature a montré la nécessité de prendre en
fournisseur à ces changements en tant que variables qui modèrent les liens de notre modèle de
base. Dans le paragraphe suivant, nous identifions les positions des modérateurs sur le
modèle.
Sur notre modèle linéaire basique, la qualité de la relation (variable affective) est un
(variable conative) (Fishbein et Ajzen, 1975). Donc l’effet modérateur pourrait survenir soit
95
sur le lien entre la valeur de la relation et la qualité, soit sur le lien entre la qualité de la
A notre connaissance, il n’existe pas de recherches préalables ayant testé l’effet modérateur
coopération des clients. Mais les hypothèses découlent d’un raisonnement logique relatif aux
à cette valeur. Notons aussi que certains propos des répondants lors de notre étude qualitative
En effet, De Cannière et al (2008) ainsi que Ebner et al (2002) et Reichheld (1996) montrent
qu'il est difficile de prouver qu'une variable affective explique directement un comportement.
En outre, Blocker (2007) avait proposé les changements de la valeur de la relation comme
modérateur du lien entre la variable cognitive (la valeur de la relation) et la variable affective
(représentée par la satisfaction dans son modèle). Mais son hypothèse a été rejetée
n’est pas modéré par les changements de la valeur de la relation. Ce qui confirme davantage le
lieu d’action de l’effet modérateur des changements de la valeur de la relation : sur le lien
Nous pouvons donc conclure que : les changements de la valeur modulent le lien entre la
96
Ainsi, nous pouvons proposer l’illustration suivante :
Mis à part le travail de Blocker (2007), il n’existe, à notre connaissance, aucune autre
recherche qui intègre la réactivité du fournisseur aux changements de la valeur sur un modèle.
Dans la littérature, la valeur de la relation est une variable dynamique ; le cadre relationnel lui
pennet de retrouver tout son sens. Les changements de la valeur pennettent au client
d’explorer, de maintenir ou d’achever une relation avec son fournisseur (Flint et al, 2002).
détérioration de sa relation avec son client (Gassenheim, Houston et Davis, 1998). En d'autres
(Flint et al, 2002). Dans le cas contraire, la détérioration de la relation client fournisseur finit
par une rupture. Il s’agit ici d’un aspect comportemental et conatif. Cela s’expliquerait par le
fait qu’avec un fournisseur qui ne s’adapte pas aux demandes de changements de son client, il
serait difficile, voire inutile d’apprécier la relation avec lui ou de continuer de coopérer avec
lui. Ainsi, c’est le lien entre une appréciation de la relation (qualité) et le comportement de
coopération, qui est altéré ; et non pas le lien entre la valeur de la relation et sa qualité.
97
Nous pouvons conclure alors que :
- plus un fournisseur sera perçu comme étant réactif aux changements de la valeur
explicitement demandés par son client, plus la qualité de la relation aura un effet
demandés par son client, moins la qualité de la relation aura un effet positif marqué
X
X
Qualité de la relation
Figure n°8 : effet modérateur de la réactivité perçue du fournisseur aux changements de la valeur
Explication de la figure :
Sur le premier schéma, celui de la partie gauche : le client demande des changements à son
fournisseur passif jusqu'à un certain seuil où, il commence à coopérer de moins en moins
avec lui. Par exemple, sur le début de la courbe (partie ascendante), un client demande à son
fournisseur de faire des études de marché, le fournisseur ne réagit pas. Ce même client lui
demande encore d’être plus disponible, toujours sans réponse ; d’être plus transparent sur la
tarification et reste sans réaction de la part de son fournisseur. Enfin, il lui demande une
remise, le fournisseur ne réagit pas non plus (atteinte du plus haut point de la courbe après
Sur le deuxième schéma, celui de droite : le client perçoit son fournisseur réactif, donc l’effet
atteint traduit que le fournisseur est tellement réactif qu’il pourrait même anticiper les besoins
98
de changements non encore exprimés de son client. Cette approche pro active ne fait pas
partie de notre recherche donc nous avons choisi de la représenter par une phase de la courbe
BDAUPHINE
En conclusion, nous avons remarqué que le lien simple entre la qualité de la relation et le
Nous pouvons ainsi conclure par proposer que les changements de la valeur de la relation et
99
Nous pouvons conclure cette section par le tableau suivant qui récapitule notre argumentation
quant aux choix des variables modératrices :
Quelles sont ces variables La théorie (Flint.et al, 2002 ; Ulaga, Eggert et Schultz, 2006 et
modératrices ? Blocker.2007)
Flint (2007)
la réactivité perçue du fournisseur aux Littérature Gassenheimer
(2007)
Remarque : Les liens théoriques aussi bien médiateurs que modérateurs seront confirmés par le
terrain relatif au contexte industriel (cf. Chapitre 1. Partie 2). En fait, la pertinence des
changements de la valeur de la relation a été mise en relief par notre étude qualitative réalisée
auprès de 7 répondants appartenant à des entreprises clientes en relation stables et durables avec
changements de la valeur a fait l’objet d’une réaction instinctive chez les mêmes répondants (Ils
l’évoquent avant de leur poser la question prévue sur le concept). Ceci dit, la phase qualitative
confirme nos conclusions de la littérature. Les modérateurs n’ont pas émergé de l’étude
100
Section 3 : Le modèle conceptuel:
A Tissu de l’ensemble des liens exposés dans les deux sections précédentes, nous pouvons
101
PARTIE II s LES ETUDES PRELIMINAIRES POUR LE
MODELES DEMESURES
Après avoir achevé la conceptualisation de notre modèle de recherche ; il est temps de réaliser
certaines études préliminaires servant à faire des choix méthodologiques pour pouvoir valider
En fait, nous commençons par une étude préliminaire, qualitative et exploratoire (Chapitre 1 )
qui a pour objet de vérifier la pertinence de notre modèle théorique ; ensuite, elle nous
permettra avec les conclusions issues de la littérature de formuler nos hypothèses de recherche
dans un second chapitre. Une troisième étude préliminaire sera celle relative au
chapitre qui sert à faire nos choix de mesures et donc à opérationnaliser nos variables
(Chapitre 3). Ce dernier chapitre d'études préliminaires des modèles de mesures des variables,
légitimera le passage à la concrétisation de notre étude quantitative ; étape qui viendra dans
102
CHAPITRE I :
L'étude qualitative :
par une phase qualitative pour pouvoir s’assurer de la pertinence de notre modèle, de son
intérêt managérial avant d'entamer une phase quantitative pour tester empiriquement nos
Nous avons choisi d'interroger des entreprises industrielles clientes sans pour autant s'attarder
sur l'avis de la deuxième partie de la dyade qui est le fournisseur. En fait, tous les concepts
qui nous intéressent dans cette recherche se focalisent sur les perceptions du client (la valeur
perçue, la qualité perçue, les changements de la valeur souhaités par le client et la réactivité
du fournisseur à ces changements telle que perçue par le client). Ainsi, nous avons choisi de
n’interroger que des acheteurs industriels appartenant à des entreprises clientes en relation
Les choix des clients interrogés se sont fait grâce à un bureau d’études et de conseils en
12 entreprises contactées
d
9 entreprises acceptants de participer
a
4 entretiens réalisés
a
7 entretiens retenus pour l’analyse
103
104
Section 1 : Les objectifs de l’étude :
Cette étude qualitative auprès des clients industriels avait pour objectif de s’assurer que les
variables jusque là abordées de façon théorique ainsi que les liens qui les régissent existaient
concrètement sur le terrain. Ainsi nous souhaitions vérifier si les variables telles que reliées
correspondaient bien à la réalité telle que perçue par les clients industriels. Cette étude
qualitative devrait aussi nous pennettre de nous orienter vers l'intérêt managérial de notre
relation et ses liens avec des déterminants de la relation stable et durable ; viennent
français (Ulaga et Eggert 2001). Cette phase qualitative représentait donc un pont pour
pouvoir passer de la littérature à des contextes d'applications différents à savoir notre contexte
tunisien.
Dans notre recherche nous nous soucions de comprendre la dynamique de l’équilibre d’une
relation de fidélité à travers la valeur de la relation et ses changements dans le temps. Nous
nous proposons donc par cette étude qualitative de mettre au jour des causes et des
hypothèses. La formulation des hypothèses était l’un des objectifs de notre approche
qualitative (Hermel, 1995). Certes, notre revue de littérature nous a permis d’avoir certaines
conclusions mais la phase qualitative devait appuyer ou non ces dites conclusions. En effet,
les questions ouvertes proposé par l’outil des entretiens devaient permettre aux professionnels
répondants de s’exprimer de façon libre et nous pennettre donc d’avancer vers la partie
quantitative de manière plus fondée. Procéder directement par des questions fennées propres à
une étude quantitative aurait à ce stade enfermé le répondant dans un carcan empêchant toute
105
exploration pour le chercheur et la recherche et dans une logique unique ne pouvant ainsi
En conclusion, le passage par un repérage qualitatif s’avère légitime puisque tout d’abord,
approcher le terrain du milieu industriel devait nous pennettre de vérifier si les variables
issues de la littérature existent réellement sur le terrain, si les liens entre ces variables
existent et sont pertinents et si notre problématique et notre modèle issu de la théorie aurait
un intérêt managérial concret auprès des professionnels du milieu industriel. Grâce à cette
approche qualitative nous souhaitons aussi, poser les jalons de nos hypothèses de recherche.
106
Section 2 : La méthodologie de l’étude qualitative :
L’objectif de cette recherche met en jeux la relation entre le client et le fournisseur. Nous
pensons donc expliquer cette relation stable et durable à travers des entretiens individuels en
profondeur.
Notre souci est surtout la richesse du contenu des propos collectés, leur profondeur et leur
qualité. Le nombre des entretiens est réduit et n'a aucun objectif de représentativité au sens
statistique du terme, mais devrait répondre à certains critères de choix compte tenu de notre
unité d'analyse qui est la relation stable et durable entre le client et le fournisseur.
Se situant dans un cadre d'approche qualitative, le nombre des entretiens est fixé
« théoriquement ». En fait, le chercheur poursuit ses entretiens tant qu'il n'a pas le sentiment
d’entendre les mêmes propos et d'avoir fait l'inventaire complet des avis. C'est ce qu'on
Nous avons retenu 7 entretiens individuels en profondeur auprès des entreprises clientes
Le critère principal de choix des entreprises est la relation stable et durable. En effet, notre
unité d’analyse est la relation (et non la transaction). Ainsi, notre unité à sélectionner pour
cette étude qualitative est l’entreprise industrielle cliente. Et les individus interrogés sont des
responsables achats qui adhérent à des entreprises industrielles clientes qui sont en relation
stable et durables avec un fournisseur. Seul le répondant peut sentir et reconnaître un vis-à-
107
2. Elaboration du guide d’entretien
2.1. Objectif :
L’objectif principal de cette étude est de vérifier la pertinence et la véracité des conclusions
relatives à nos variables et des liens entre les variables issus de la théorie. Ainsi, nous
Ainsi nous voulons donc comprendre la dynamique de la valeur de la relation dans le cadre
d'une relation stable et durable entre un client industriel et son fournisseur. Plus précisément,
nous rappelons que notre problématique se pose comme suit : Comment est ce que la valeur
engagement) pour expliquer le comportement d'achat stable et durable d'un client industriel ?
(1) Vérifier l’effet médiateur de notre modèle de recherche : identifier les variables de
de l’importance des liens entre ces différentes variables telle que la valeur est
fournisseur perçue par le client aux changements de la valeur. Et essayer de cerner les
(3) Vérifier s’il existe d’autres variables ou d’autres liens importants et que nous n’avions
pas identifié.
108
2.3. Thèmes abordés :
Nous avons procédé par des entretiens semi - directifs auprès des clients industriels afin de
pouvoir aborder des thèmes cohérents avec l’objectif de notre étude tout en laissant les
Nous nous proposons d'exposer les thèmes principaux de l'étude comme suit :
Présentation du répondant :
Ce thème introductif rassurera le répondant et le mettra à son aise en abordant des sujets qui
lui sont familiers et permettent de le valoriser, ce qui nous donnera par la même occasion des
Grâce à ce thème nous pouvons situer le répondant dans un contexte relationnel (et non
Après avoir choisi un vis-à-vis dans la relation ; le répondant essayera de nous expliquer à
travers ce thème sa perception de l'équilibre entre ce qu'il donne et ce qu’il reçoit à travers la
La dimension temps fait que la relation est dynamique donc le répondant appréhendera cette
Autres suggestions :
Par ce thème, le répondant ajoute d’autres exemples ou d’autres détails quant à l’entretien de
façon générale. Certains responsables nous donnent d’autres contacts éventuels si besoin y
est.
109
Section 3 : Technique d’analyse et résultats de l’étude qualitative
Pour vérifier la pertinence des variables que nous avons proposé dans notre modèle ainsi que
celle des liens qui les relient, nous avons choisi de faire des analyses thématiques. Cette
technique est généralement utilisée dans le traitement des entretiens, vise à réorganiser les
(Caumont, 1998). Nous allons donc procéder à des découpages par thème ou unité de sens
(Bardin, 1993 et Everard, Pras et Roux, 2003). Ce type d'analyse répond bien à notre objectif.
En effet, nous nous proposons de vérifier l'existence des différentes variables et de leurs liens
1. La relation :
Seul le répondant est capable de juger le cadre transactionnel ou relationnel dans lequel il se
situe avec un fournisseur. En effet, tous les répondants évoquent directement Vancienneté de
En effet, tout au long de cette relation ce qui permet de la faire durer c’est surtout : « que ..., à
ce jour, on n 'a pas eu de problèmes majeurs... ». Selon les clients interrogés, la stabilité de la
relation est préservée avec « un fournisseur qui a toujours bien travaillé ». La qualité et la
« partenaires ».
Un des répondants a parlé d’un cas de rupture de relation ; il avait expliqué que : « la période
110
2. La valeur de la relation :
Les répondants semblent évaluer la relation de façon globale mais encore précisent certains
éléments composant la valeur de la relation client - fournisseur. Dans les détails, ils évoquent
très souvent la qualité et le prix du produit. Les répondants parlent aussi très souvent du savoir
faire de leur fournisseur pour apprécier la relation. En outre, un intérêt particulier est donné
aux bénéfices personnels. En effet, les acheteurs industriels tiennent compte des liens
personnels qu’ils développent avec la personne qui représente leur fournisseur. D'ailleurs, un
des répondants s’est mis à décrire la personne (qui représente son fournisseur) de part sa
formation et ses compétences ; mais encore son empathie qui semble très importante pour
cette entreprise. Les bénéfices liés à la valeur de la relation sont toujours évoqués avant de
mentionner les sacrifices ce qui montre davantage que le client aimerait accentuer les
avantages de son fournisseur pour se rassurer avant de parler des éventuels sacrifices.
En ce qui concerne les sacrifices, les acheteurs industriels semblent donner une importance
particulière à la tarification de façon générale et aux remises plus précisément. En fait, les
répondants évoquent les différentes facilités qu'ils peuvent avoir concernant les modalités de
paiement, ou encore le prix convenable mais un intérêt spécifique est donné aux remises.
D’ailleurs, un des répondants dit : «... noire entreprise s'investit dans la relation donc elle
doit profiter des meilleures réductions ... enfin, en contre partie je veux dire... ». Ainsi, en
avançant dans la relation, la remise accordée devient de plus en plus une obligation. Par
Mis à part les sacrifices monétaires, les répondants évoquent le temps passé et l’effort fourni
avec un fournisseur pour expliquer une idée ou décider de façon commune sur un point
Ainsi, en essayant d’apprécier l’équilibre entre ce qui est donné et ce qui est reçu dans la
relation avec son fournisseur, un client essaye tout d’abord de montrer que c’est un bon
fournisseur, il le vente et montre les avantages qu’il peut tirer de sa relation avec lui, ensuite
parle des remises qu’il en tire pour pouvoir parler par la suite d’une appréciation globale sur
toute la relation avec le fournisseur. Un des répondants s’exprime ainsi : « si je reste c ’est que
je trouve mon compte..., mais je pense que c’est aussi une relation gagnant - gagnant... ».
Dans tous les cas cette appréciation est positive et l’équilibre donc est plutôt établi (surtout
que nous sommes en présence de clients fidèles à leurs fournisseurs); mais ceci n’empêche
111
pas les répondants de souhaiter certains changements éventuels relatifs à leurs fournisseurs ou
à leurs offres.
3. La satisfaction :
Concernant des clients qui sont dans une relation stable et durable de long ternie, depuis un
certain moment, la satisfaction est cruciale, surtout aux débuts de la relation, beaucoup plus
qu'elle ne l'est pour une relation déjà établie depuis un long moment et qui est mature.
D'ailleurs, « Dès le début, si le produit est de mauvaise qualité, on n 'en rachète pas ».
Ceci dit, la satisfaction reste la base essentielle au développement de la relation. « ... C’est
seulement quand on est satisfait d 'un fournisseur qu 'on va lui faire confiance et racheter ses
produits, c 'est clair ! ». Après, lorsque la relation évolue ; les clients semblent en être arrivés
à des phases avancées de la relation grâce à la satisfaction qu'ils ont éprouvé à l'égard du
4. La confiance :
Tous les clients interrogés semblent accorder un intérêt et une importance particulière à la
confiance dans la relation avec leur fournisseur. Ils s'accordent tous à dire :
« certainement sans confiance, il ne peut pas y avoir de relation, de long terme surtout »
Les clients font confiance à leur fournisseur mais précisent que « la confiance n 'exclut pas le
contrôle ». Autrement dit, cette confiance ne serait pas totale puisque « lorsque la routine
Les répondants évoquent le lien qui régit confiance et coopération en disant que : « si on ne
peut pas compter sur lui, c ’est qu 'on ne pourra pas coopérer » ou encore en disant : « la
112
confiance se crée et se développe ; ça prend du temps. Et c ’est seulement lorsqu ’on se sent en
Dans ce sens des idées, un des répondants nous parle d'une expérience concrète : « si je n’ai
pas confiance en lui, je ne pourrais pas avancer dans mon travail avec lui, c ’est simple. Il est
spécialiste dans ce domaine, et pas moi. Je dois lui faire confiance pour pouvoir profiter de
ses idées nouvelles ‘... ' Je n 'aurais jamais pensé utiliser trois appareils seulement ...ça m 'a
fait gagné de l'argent et j’ai encore plus confiance en lui aujourd’hui ». En fait, lorsqu’un
fournisseur remplit son rôle efficacement et pense à l’intérêt de son client, il gagne sa
5. L’engagement :
Les clients interrogés sont fidèles à leur fournisseur. Ils se sentent donc engagés et soucieux
de maintenir une relation de long tenne. Un des clients dit : « maintenant, tout s'entremêle...
mais c est sûr qu au tout début de la relation on avait bien senti qu 'on pouvait continuer avec
eux aujourd'hui les années le confirment ». Il explique ainsi, qu'il sentait et voulait
continuer avec cette entreprise. Un autre répondant explique que ce fournisseur existait certes
sur une liste dés le départ, puisqu'il répond à certains critères importants pour son entreprise,
mais précise aussi que rien ne l’obligeait à ne travailler qu’avec lui et que pourtant il le fait
volontairement.
D’ailleurs, un répondant montre que « les adaptations spécifiques » que lui accorde son
fournisseur l’engagent davantage dans la relation. En fait, le client explique que son
distinguerait de tout autre fournisseur « qui ne me connaîtra assez que dans quelques
années ». Il explique ainsi qu’il a investit du temps dans ce fournisseur et qu’il ne pourra pas
le changer facilement. Un autre client déclare qu’il « désire vraiment continuer » la relation
En effet, engagement et coopération semblent deux concepts très proches. Lorsqu’un client
veut conserver la relation avec son fournisseur, il coopérera avec lui pour concrétiser sa
volonté de continuer sur le long terme la relation. Ainsi, lorsqu’un client déclare qu’il
« désire » que la relation dure, c'est-à-dire qu’il fera ce qu’il pourrait pour faire durer la
113
relation, qu’il rachètera de ce fournisseur et qu’il fera un maximum d’efforts pour faire durer
la relation. D’ailleurs, tous nos répondants sont en relation stables et durables avec leurs
fournisseurs et affirment avoir déjà fait des concessions pour pérenniser la relation.
6. Le comportement de coopération :
La régularité des achats concrets n’est pas le critère le plus important aux yeux du client pour
comportement mutuel » ; des « réflexions communes », soit sur des idées nouvelles, soit pour
En situation de fidélité, les clients coopèrent avec leur fournisseur même lorsque la qualité de
la relation se détériore à un moment donné. En effet, dans le cadre d'une relation de fidélité
un répondant explique : « lorsqu 'il qu 'on se sent mécontent ou insatisfait de notre fournisseur
passées avec son fournisseur, et développe l'idée qui montre qu’on ne peut pas arrêter une
relation pour «un petit problème qui n'arrive qu'une fois, voir deux... ». D'ailleurs,
«personne n'est parfait et tout le monde se trompe... ». En fait, rompre une relation c'est
perdre tout ce qu’on a pu y investir tout au long des années. Alors le répondant dit :
« pourquoi gâcher une relation qui a duré des années, pendant ces années notre fournisseur a
appris à nous comprendre et à nous connaître... On n’a pas envie de perdre ça. Il faut juste
« conflits ». Ainsi, un répondant explique que lorsqu’il perçoit que la qualité de la relation
devient mauvaise par rapport à ce qu’elle était, il pense que : « la première chose à faire c'est
d’appeler son fournisseur pour que les choses changent... ». Ces propos explicitent le rôle
important des changements souhaités par le client de la valeur de la relation sur le lien entre la
Le renforcement d’une bonne relation passe par des ajustements. En effet, les changements de
la valeur -que pourrait souhaiter un client- sont très importants dans le cadre d’une relation de
fidélité sur la quelle les deux parties semblent atteindre une certaine stabilité ou routine de
comportement. C’est donc en ce moment que les changements de la valeur viennent intervenir
114
pour préserver la durabilité de la relation. En effet, même les clients qui évaluent leur relation
entretien entrain de souhaiter certains changements. D’ailleurs, aucun répondant n’a affirmé
qu’il n’aimerait rien changer dans son fournisseur, son offre ou la relation avec lui. Ceci dit, la
majorité des changements souhaités sont d’intensité moyenne ou faible. Aucun changement
n’est radical. Les souhaits des clients industriels tournent autour d’un fournisseur : « ... plus
présent » ; « plus disponible... » ; « ... plus aucun jour de retard » ; « plus de réduction de
lui demander de changer le gars qu 'il a envoyé pour réparer la panne... ». Un autre répondant
souhaitait que son fournisseur change la présentation de ses papiers de factures !!! Il dit : « ...
Pff... Je ne sais pas, je crois que ce sont les couleurs, ou la présentation même... l'entête ou
c'est peut être son logo... il ne l'a jamais changé depuis le temps ! Je vais peut être le lui
demander carrément ».
En fait, les acheteurs industriels semblent souhaiter certains changements sans les demander
directement à leurs fournisseurs, certains autres souhaits seraient plus urgents. Mais dès qu'ils
d'y répondre.
Tous les répondants accordent une importance primordiale à la façon dont répond leur
attendre la réaction de son fournisseur « ... des fois, il fait de son mieux ...et c’est ce qu'on
veut ; mais le résultat auquel on s ’attend n ’est pas encore là. Bien sûr on lui demande encore
de faire un effort mais si ça va le léser vraiment il va dire qu’il ne peut plus faire moins que
ça... On comprend, c’est normal... ». D’ailleurs, le client qui apprécie de façon générale sa
relation avec son fournisseur et continue à coopérer avec lui, change de ton quand on lui pose
la question par rapport à un fournisseur qui ne répondrait plus à une demande de son client :
« Il sait très bien qu ’il est obligé de s ’adapter de toutes les façons... sinon, ben sinon, je vais
115
souligné par les répondants. Une bonne perception de la réaction du fournisseur va accentuer
alors qu’une mauvaise perception, diminue fortement ce même lien. Un des répondants
déclare « ... non, non, mon fournisseur réagit bien la preuve je viens de passer une
commande ! ».
Les propos des professionnels appuient l'existence de nos liens modérateurs. Nous proposons
des extraits pour consolider la nature ainsi que les positions des variables modératrices.
D'un point de vue managérial, nous analysons des situations de fidélité de clients industriels.
En fait, la situation de fidélité et en raison de sa stabilité, pourrait soit inhiber tout changement
dans la relation entre le client et son fournisseur ; soit aussi, expliquer des changements
spécifiques reliés à la valeur de la relation (Blocker et Flint. 2007). A cet effet, nos entretiens
temps ». Le client aimerait donc faire intervenir certains changements chez le fournisseur ou
dans son offre ou même dans l’interaction qu'il entretient avec lui. D'autres répondants ont
évoqué la phase de « maturité de la relation » pour accentuer son caractère stable, et donc
propice à des demandes explicites de changements qu’ils souhaitaient voir survenir dans leur
relation avec leur fournisseur. Un des répondants qu’il faut «profiter de cette stabilité » et
montrer au fournisseur «qu'il n'est pas installé [...] même si nous lui sommes fidèles
aujourd 'hui, l'environnement change, nous subissons les pressions de cet environnement, de
nos clients, de nos objectifs... et qu’il vaudrait mieux pour lui qu'il soit réactif... ». C’est
ainsi que ce répondant a donné la définition même des changements de la valeur (un ensemble
de tensions qui forment les changements de la valeur) et a par la même occasion évoqué
spontanément la réactivité de son fournisseur par rapport à ces changements. C’est de cette
Nous pouvons donc conclure que la revue de la littérature et la phase qualitative ont montré la
116
réactivité perçue du fournisseur à ces changements en tant que variables qui modèrent les
liens de notre modèle de base. Dans le paragraphe suivant, nous identifions les positions des
• Position des changements de la valeur souhaités par le client sur le lien entre la
D'un point de vue managérial, les clients industriels semblent toujours coopérer avec leurs
fournisseurs, même s'ils se sentent, à un moment donné, moins apprécier la relation. En fait
deux répondants semblaient avoir la même réaction face à une même situation qui se résume
ainsi: « si je ne suis pas satisfait, et bien j’appelle mon fournisseur pour lui demander une
remise ». Plus précisément, lorsqu'un client apprécie sa relation avec son fournisseur, il
coopère avec lui. Mais, lorsqu'il n'apprécie plus la relation, qu'il est insatisfait par exemple, il
appelle son fournisseur pour demander une remise, pour lui demander d'avoir telle
technologie, pour lui demander une modification particulière sur l'offre qu'il lui présente).
valeur, a émergé spontanément (avant que nous posions la question prévue) dans les discours
lorsque les répondants évoquaient les changements de la valeur de la relation. Donc, à priori,
leurs effets de modération agissent sur le même lien. D'autant plus que lorsque nous évoquons
la passivité d'un fournisseur ; nous nous retrouvons avec un répondant qui parle de rupture.
La passivité est toujours mal perçue et semble agir entre l'appréciation de la relation et le
surtout qu'il n'y a pas d'aspect conatif sur ce lien. L'un des répondants a déclaré : « Je ne vais
pas l’évaluer dans l’absolu ! J'attends de voir comment il va réagir par rapport à ce que j’ai
demandé et là ...Là aussi il y a des niveaux dans sa réactions ... après je pèse le pour et le
contre et je réagis en fonction de cela ». Autrement dit, avec un fournisseur comme étant
perçu réactif, l’effet positif entre la qualité de la relation et la coopération semble s’accentuer.
Nous concluons que ce dernier paragraphe met en relief l’intérêt d’avoir compléter notre
117
Après avoir approché ainsi, le terrain industriel, nous avons pu vérifier la pertinence de notre
modèle conceptuel. En fait, toutes nos variables existent dans le milieu industriel réel et leurs
liens sont aussi, bien concrets. Nous nous sommes, aussi assurés que notre problématique -
issue de la théorie jusqu’à lors- a un réel intérêt managérial qui pourrait intéresser les
professionnels industriels. Nous avons choisi d’interroger des clients industriels en relation
Finalement, c’est aussi grâce à cette étude préliminaire de repérage qualitatif que nous
pourrions croiser les conclusions issues de la théorie et celles de notre premier passage sur le
118
CHAPITRE II :
119
120
Sectionl : Les conclusions issues de la littérature et de l’étude qualitative :
plusieurs hypothèses :
définition même de la qualité de la relation montre que le concept est composé de trois
montrent qu'il existe des liens de causalité entre satisfaction et confiance d’une part et
confiance et engagement d'autre part (Leonidou et al, 2008). D’autres chercheurs (Hewett et
al, 2002) montrent qu'il n'y a pas de consensus régissant ces liens de causalité. Il s'agit donc,
et de l’engagement ; d’ailleurs, les dites dimensions sont inter reliées ce qui confirme leur
appartenance à un bloc commun, celui de la qualité de la relation. Nous nous proposons donc
Ensuite, sur la structure de base de notre modèle conceptuel, il s'est avéré que les éléments de
la valeur perçue par le client de sa relation avec le fournisseur lui permettent d’avoir une
appréciation quant à sa relation (H2). Ainsi, il en ressort aussi que la relation est appréciée par
la qualité de la relation.
En raisonnant toujours sur la structure de base de notre modèle conceptuel, autrement dit, en
considérant, seulement, l’effet médiateur, nous pouvons constater que les appréciations d’un
client industriel à l’égard de sa relation avec son fournisseur, lui permettent d’installer des
durable de long terme vont donc travailler ensemble pour le succès de la dyade. En effet,
l’engagement de sa relation avec son fournisseur, le conduit à coopérer avec lui. Ceci dit, le
comportement coopératif, ainsi décrit, les conduit à souhaiter certains changements associés à
121
par les changements que souhaite le client (H4) Mais encore, par la réactivité du fournisseur
En effet, nous avons conclut que les clients industriels souhaitent changer des éléments de
l’interaction avec lui. Plus explicitement, c’est surtout l’intensité du changement (son
importance) que nous sous entendons et de ce qu’est ce changement (sa forme). Ainsi, la
variable « les changements de la valeur souhaités par le client » comporte deux dimensions
qui sont : l’intensité du changement et les formes du changement. Par ailleurs, la dimension
des formes du changement est composée de trois sous dimensions à savoir : les changements
souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et / ou de son offre) ; les
pro activité souhaitée par le client et enfin les changements quant à l'adaptation souhaitée du
Ainsi, en détaillant la logique de l'effet modérateur de notre modèle (cf. chapitre III. Partie I) ;
nous pouvons comprendre que l'effet positif entre la qualité de la relation et le comportement
de coopération est accentué lorsque les clients souhaitent un (ou des) changement (s) de la
précisément, les clients industriels souhaitant des changements de la valeur de forte intensité
(H4.1) et donnant une grand importance aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou de
client (H4.4) dans les changements de la valeur qu'ils souhaiteraient voir survenir ; accentuent
Enfin, il est également sorti de la revue de la littérature que les clients industriels sont très
Nous avons conclut, que la perception de cette réactivité vient au même titre que les
changements de la valeur souhaités par le client moduler la force du lien entre la qualité de la
changements demandés par son client modère l’effet de la qualité de la relation sur le
comportement de coopération.
122
Section 2 : La formulation des hypothèses :
H4.1 L’intensité des changements de la valeur souhaités par le client industriel modère le
lien entre la qualité de la relation et le comportement de coopération.
123
Section 3 : Les analyses à faire pour tester les hypothèses :
Plusieurs analyses seront menées pour tester nos hypothèses ainsi issues de la littérature et de
En effet, nous utilisons les équations structurelles pour vérifier nos hypothèses.
Nous procéderons, tout d'abord, par une vérification de nos instruments de mesure des
variables. Ainsi, pour chaque variable nous effectuerons des analyses en composantes
qualité de la relation, sera assurée par une analyse des contributions factorielles, une
vérification des corrélations entre les trois facettes du concept : satisfaction, confiance et
engagement et nous confronterons deux modèles structurels pour garder celui qui présente un
Par la suite, nous nous assurons des liens entre les médiateurs sur notre modèle linéaire de
base. C'est-à-dire nous passons à la vérification du lien direct entre la valeur de la relation
d’une part et la qualité de la relation d'autre part (H2). Et celui entre la qualité et le
Nous avons choisi de vérifier les effets modérateurs (H4 et H5) par des analyses multi
groupes -en dichotomisant donc nos modérateurs - passage obligé de la méthode de Baron et
Kenny (1986)- puisque nous disposons de variables métriques. Par ailleurs, nous avons un
échantillon de taille importante (421 questionnaires retenus) ; cet avantage nous facilite
l’analyse multi-groupes
Nous mentionnons à ce niveau que nous nous sommes situés dans des cas de clients
est suffisamment régulière pour être observée, autrement dit, nous avons contrôlé la variable
Le tableau suivant récapitule les analyses menées pour valider nos hypothèses :
124
Tableau n°18 : les analyses à faire pour valider les hypothèses.
(AMOS 16.0)
(AMOS 16.0)
Regréssions multiples
(SPSS 16.0)
125
CHAPITRE III :
126
127
Section 1 : Mesures des changements souhaités de la valeur de la relation
Les mesures relatives aux changements de la valeur de la relation sont inspirées des travaux
de Flint, Woodruff et Gardial (2002) ainsi que ceux de Blocker (2007) et complétés par des
Les travaux de Flint, Woodruff et Gardial (2002) se sont intéressés au contenu du construit
des changements de la valeur souhaités par le client : autrement dit le contenu des
changements que le client souhaiterait voir survenir chez son fournisseur. En fait, Flint,
Woodruff et Gardial (2002) ont exploré le phénomène de "Customer Desired Value Change'
dans le contexte du B to B à travers une étude qualitative dans l'industrie automobile aux U.S.
s'intéresse à ce que le client souhaiterait voir changer chez son fournisseur. Elle distingue
entre deux dimensions relatives au concept de changements souhaités par le client de la valeur
de la relation.
Nous présentons dans ce qui suit l’échelle relative à l’intensité des changements et nous nous
proposons de compléter l’échelle relative aux formes des changements. Nous nous proposons
donc de développer l’échelle qui nous permettrait de mesurer les formes des changements
Churchill (1979).
Cette dimension a été mesurée par Blocker(2007). Elle a trois dimensions principales : le taux
128
Tableau n°19 : les définitions des dimensions de l’intensité des changements de la valeur selon
Blocker(2007)
- je souhaiterais que mon fournisseur fasse un assez grand nombre de (opère beaucoup de)
modifications dans ses produits et / ou services.
Aucune mesure relative aux formes de changements souhaités de la valeur de la relation n’a
été retrouvée dans la littérature. Mêmes les chercheurs qui ont mesuré récemment le concept
des changements de la valeur de la relation (exemple Blocker, 2007) ; ont choisi de mesurer
seulement l’intensité des changements sans pour autant ne s’attarder sur la deuxième
relation à travers des questions aux managers sur l’intensité des changements qu’ils
souhaiteraient, nous parait très abstrait et donc insuffisant pour cerner vraiment ce que les
clients souhaiteraient changer dans leurs fournisseurs. Ainsi, nous nous sommes retrouvés
129
donc contraints de développer une échelle propre aux fonnes des changements de la valeur de
la relation. Notre démarche s’appuie sur les étapes préconisées par le paradigme de Churchill
items (énoncées) mesurent un seul construit. Cette démarche méthodologique vise à « intégrer
les connaissances concernant la théorie de la mesure ainsi que les techniques appropriées pour
La démarche est exposée sur le schéma suivant. Nous nous attarderons à expliciter ces
Coefficients ou techniques
recommandées
Générer un échantillond'items
77
Phase exploratoire Analyse factorielle
Purifier l'instrument de mesure coefficient alpha de crombach
Collecte de données
Estimer la fiabilité
Phase confirmatoire
Indices d’ajustement
Estimer la validité Indices relatifs de comparaison
Indice issus de la théorie de l’information
sz
Développer des normes
130
2.1. Spécifier le domaine du construit :
Par définition, les changements souhaités par le client de la valeur de la relation « sont des
changements que le client souhaiterait voir survenir chez son fournisseur; quand il interagit
avec lui ou qu’il utilise les produits et/ou les services de ce fournisseur »(Flint, Woodruff et
Gardial, 2002).
La formation des changements de la valeur de la relation a été expliquée dans la littérature (cf.
Chapitre 2 - partie I) à travers rapproche des incidents critiques (Flint, Woodruff et Gardial,
1997). Ainsi, certains incidents chez le fournisseur, chez le client ou même dans
l'environnement conduisent à des changements souhaités par le client relatifs à la valeur qu'il
Une autre approche vient compléter la première et s'intéresse aux événements qui peuvent
produit, du service, ou dans la relation même avec le client) ; chez le client (des changements
concurrence et même chez le client du client). Ces événements sont source de stress au client
et entraîne la formation d’une certaine tension. C’est cette tension qui provoquerait le souhait
Mis à part l’intensité du changement c’est à dire son importance ; ce que le client souhaiterait
été mis au jour par le travail de recherche qualitatif de Flint, Woodruff et Gardial (2002). Le
client peut donc souhaiter voir survenir des changements dans les caractéristiques propres du
fournisseur lui - même (et/ou de son offre) (dimension 1 : ‘Hierarchy Level) ; des
raising’). Enfin, le client peut souhaiter des changements quant à l’adaptation souhaitée du
fournisseur à l’évolution des priorités du client (dimension 4 : ‘Priority Change ’). Le tableu
suivant récapitule les définitions des quatre dimensions extraites des travaux de Flint,
131
Tableau n°20 : Explications des dimensions des formes de changements de Flint, Woodruff et Cardial
(2002).
Dimensions issues des travaux de Flint, Woodruf et Définitions (Flint, Woodruff et Gardial, 2002)
Cardial (2002)
1. ‘HIERARCHY LEVEL’ : Changement souhaité quant aux attributs du
Changements souhaités quant aux caractéristiques fournisseur à divers niveaux
propres du fournisseur (et / ou de son offre) à divers « hiérarchiques » (comme dans une chaîne moyens /
niveaux « hiérarchiques » pour répondre aux besoins fins): les différents niveaux concernent 1. les attributs
du client et du client du client. du fournisseur (et / ou de son offre), 2. les besoins du
client et/ou 3. les besoins du client du client.
Nous nous basons sur ces quatre dimensions issues de la littérature pour l'étape suivante de
notre démarche vers la construction d'une échelle de mesure adaptée aux fonnes de
Une première étape nous a servi à générer plusieurs items sur les 4 dimensions telles que
dégagés de la littérature (Flint, et al. 2002). En fait, nous sommes revenus sur les détails des
propos des répondants de l’étude de Flint et al. (2002) pour générer certains items, ensuite
nous avons demandé à un groupe de 3 chercheurs de retrouver d’autres items relatifs aux
Nous avons, dans une deuxième étape, soumis cette liste d’items ainsi que les définitions du
construit et des différentes dimensions à des experts. A l’issu de cette seconde partie, nous
132
2.2.1. Les travaux de Flint, Woodruff et Gardial (2002) :
L’étude qualitative de Flint, Woodruff et Gardial (2002) s’est intéressée aux formes du
changement de la valeur de la relation et nous avons donc pu cerner les dimensions relatives
niveaux « hiérarchiques » pour répondre aux besoins du client et du client du client. Ce sont
les changements souhaités quant aux attributs du fournisseur (et / ou de son offre) à divers
niveaux « hiérarchiques » (comme dans une chaîne moyens /fins). Les changements peuvent
concerner les attributs du fournisseur à des niveaux hiérarchiques différents (comme dans une
*Les attributs du fournisseur : ce sont les caractéristiques propres du fournisseur; qui peuvent
être des caractéristiques générales du fournisseur ou de son offre (liées à des attentes
Ce sont des changements quant à l’attitude du fournisseur, souhaitée par le client, quant à
anticiper les nouveaux besoins et souhaits du client, donc à être pro actif et à proposer des
nouveau.
133
> Le changement est inattendu : lorsque le changement de la valeur concerne
> Le changement est nouveau pour le fournisseur lorsque c’est la première fois que le
Le changement n’est pas entièrement nouveau lorsque le client l'a déjà demandé à son
Ce sont des changements quant à l'attitude du fournisseur à améliorer ses performances pour
En effet, ce sont des améliorations souhaitées par le client parce qu’elles pourront aider le
client à produire plus rapidement et/ou à meilleure qualité. Plus concrètement, il s'agit des
performances du fournisseur qui lui permettent de répondre au changement souhaité par son
client. Ces performances sont mesurées par rapport à des standards de référence.
Il peut donc *ne pas y avoir de mouvements par rapport aux standards de comparaison : c’est
à dire que les performances du fournisseur à répondre aux changements souhaités par le client
ne s’améliorent pas. Et que le client « n’élève pas la barre » d’amélioration des perfonnances
de son fournisseur.
D’un autre côté, il peut y avoir *une augmentation des standards dans le sens où le client peut
chercher à améliorer les performances du fournisseur et donc augmenter la barre par rapport
En d’autres termes, «Bar raising » inclut cette dimension d’augmenter les exigences de
manière générale vis-à-vis de tous les concurrents. Ainsi, le « bar raising » est différent du
« continuous improvement » dans la mesure où l’ont fait un saut significatif (puisqu’on fixe
134
Dimension 4 : Changements quant à l’adaptation souhaitée du fournisseur à l’évolution des
priorités du client.
priorités du client. Il peut s’agir de modification dans les priorités déjà existantes; mais aussi
En fait, il y a *modification dans l'ordre des priorités des changements souhaités lorsque le
client change effectivement l'importance relative de ses souhaits. Par exemple, des fois un
changement dans le prix est plus important qu'un changement de la qualité, des fois, les
changements dans les services associés au produit sont les plus importants.
Les changements peuvent concerner le prix, la qualité, les services associés ou encore la
aussi *ne pas y avoir de modification dans l'ordre de priorité des souhaits du client.
A partir des définitions des différentes dimensions des formes de changements de la valeur de
la relation nous avons dégagé certains items en revenant aux détails des propos exposés dans
Nous avons présenté à trois chercheurs en Marketing notre travail dans un document
modèle conceptuel). Nous avons également présenté les définitions relatives à la valeur de la
relation, les changements souhaités par un client relatifs à la valeur de la relation et les
définitions des formes de changements et de ses 4 dimensions issues des travaux de Flint et al.
135
2.2.3. L’avis des experts :
Le document a été administré par mail et demandait à l’expert d’évaluer les items : c'est-à-
dire de vérifier la cohérence de chaque item avec la définition du construit (Les formes des
136
Tableau n° 21 : les résultatsdes avis des experts pour l'évaluation des items vers le développement de l'échelle des formes de changements de la valeur
propres du
Je souhaiterais que mon fournisseur soit impliqué dans mes
* Ht *
fournisseur (et / - - -
marketing.
*
« hiérarchiques »
Je souhaiterais que mon fournisseur m'accorde plus de * * Ht
pour répondre
temps. Ht
aux besoins du D4 D3
Je souhaiterais que mon fournisseur comprenne mes besoins
client et du
et mes demandes rapidement. * *
client du client. D2 Ht
clients. *
la structure de sa tarification Ht
*
Je souhaiterais que mon fournisseur m'aide à développer
plus ma productivité
* Ht
Je souhaiterais que mon fournisseur soit plus à mon écoule D3 Re
*
D3 Re
Je souhaiterais que mon fournisseur soit plus disponible
- -
-
137
2. Je souhaiterais que mon fournisseur anticipe davantage mes
‘NEVVNESS’ : besoins
Re : problème de redondance.
F : problème de formulation.
Dn : cet item appartient plus à la dimension n (n={ 1,2,3,4}
138
A l’issu de l’étude auprès d’experts, nous avons :
Tableau n°22 : la rcformulation de certains items pour le développement de l’échelle des formes de
changements de la valeur
« Je souhaiterais que mon fournisseur soit Je souhaiterais que mon fournisseur s’implique
impliqué dans mes projets de Recherches davantage dans mes projets de Recherches et
et Développement » Développement
« Je souhaiterais que mon fournisseur Je souhaiterais que mon fournisseur m’assiste
m 'offre une assistance Marketing » davantage en Marketing
« Je souhaiterais que mon fournisseur Je souhaiterais que mon fournisseur comprenne plus
comprenne mes besoins et mes demandes rapidement mes besoins et mes demandes
rapidement »
« Je souhaiterais que mon fournisseur s 'adapte Je souhaiterais que mon fournisseur s’adapte aux
aux différents changements de son environnement différents changements de son environnement
rapidement/ plus rapidement que les autres / plus rapidement
rapidement qu 'aujourd'hui » Je souhaiterais que mon fournisseur s'adapte aux
différents changements de son environnement
plus rapidement que les autres fournisseurs
Je souhaiterais que mon fournisseur s'adapte aux
différents changements de son environnement
plus rapidement qu'aujourd'hui
« Je souhaiterais que mon fournisseur réponde Je souhaiterais que mon fournisseur réponde plus
plus rapidement (que les autres fournisseurs / plus rapidement que les autres fournisseurs aux
rapidement qu aujourd 'hui) aux problèmes que je problèmes que je rencontre
rencontre » Je souhaiterais que mon fournisseur réponde plus
rapidement qu'aujourd'hui aux problèmes que je
rencontre
« Je souhaiterais que mon fournisseur m'accorde plus de temps » et «je souhaiterais que mon
critères d’achat »
139
Dimension 1 :
• je souhaiterais que mon fournisseur soit plus transparent sur les problèmes
éventuels
• Je souhaiterais que mon fournisseur soit plus transparent sur la fabrication de ses
produits.
• Je souhaiterais que mon fournisseur m’aide à développer plus ma productivité
• Je souhaiterais que mon fournisseur soit plus à mon écoute
Dimension 2 :
140
Dimension 3 :
Dimension 4 :
Lorsque je passe une commande certains éléments sont plus importants, pour moi. que
d'autres (soit le prix, soit la qualité, soit le service associé...). Ou aussi tout peut avoir le
même poids. Ceci dit, lors d'une commande, il peut arriver que certaines caractéristiques
deviennent beaucoup plus prioritaires ce qui m 'amène à changer mes souhaits.
• Je souhaiterais que mon fournisseur m’incite à modifier certaines de mes priorités
de changements pour me rendre plus compétitif.
• Je souhaiterais que mon fournisseur s’adapte davantage à mes nouvelles priorités
du moment
• Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l’emporte sur la
qualité et inversement), je souhaiterais que mon fournisseur me propose des
solutions pour faire face.
• Je souhaiterais que mon fournisseur prenne en compte rapidement nos critères
d’achat.
Nous obtenons ainsi une liste de 35 items. Par souci d’intelligibilité de notre questionnaire
final, nous nous proposons de réduire le nombre de ces items en passant par une étude
quantitative, en suivant toujours les étapes de la démarche de Churchill (1979). Les items
141
2.3. Analyse exploratoire de l’échelle :
Les questionnaires après leur administration, ont été soumis à des analyses exploratoires :
autrement dit, d’une part des analyses factorielles et d’autre part une analyse de fiabilité / de
cohérence.
L'étude exploratoire visait à purifier l'échelle de mesure de la coopération. Pour ce faire nous
La quasi - majorité des entreprises sont des PME (entre 1 et 449 employés).
• Un questionnaire, où les questions ont été administrées sous la forme d’une échelle
142
2. 3.2. Les analyses factorielles exploratoires
synthèse de données (Roussel, Durieu, Campoy et El Akrimi, 2002). A ce stade nous avons
une liste de 35 items répartis sur 4 dimensions, nous ne pourrons pas utiliser tous les items
pour mesurer notre concept des formes de changements souhaités de la valeur de la relation,
sur notre questionnaire final. Par souci d’intelligibilité, nous nous proposons donc d’alléger le
nombre des items initiaux en les répartissant sur un nombre réduits de facteurs. A cet effet,
certaines conditions doivent être vérifiées pour s’assurer de la capacité des données à être
factorisables.
Dans notre étude, le test de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), ainsi que le test de sphéricité de
Bartlett sont significatifs (voir le tableau suivant). Ce qui indique une capacité moyenne des
données à être factorisables. L'étude de la matrice des corrélations anti - image (MSA :
(supérieures à 0,5). Ainsi, nous pouvons passer à l'étape de la recherche des différents
Tableau n° 23 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett.
KMO 0,522
Bartlett 2949,597
(P) (0,00)
La première ACP (analyse en composantes principales) est réalisée sur la matrice des
de 34,460 % sur les trois premiers axes. Le premier facteur explique 13,334% de la variance ;
variance. Nous nous arrêtons au troisième axe, puisque la variance qui est expliquée par les
autres axes (4,5 et 6) est faible (les variances expliquées sont respectivement aux axes :
En outre, le teste de Coude (ou Scree test) révèle trois axes différents. En effet, en regardant la
forme du graphique nous pouvons constater le nombre de facteurs. La tracée présente trois
cassures. D’autant plus que selon Roussel, Durieu, Campoy et El Akrimi (2002) ; « il est
révélateur du nombre de facteurs ». Ainsi, nous pouvons retenir les trois premiers axes (ou
143
Scree Plot
Prenant la suite, nous allons identifier les items à retenir. Ainsi, au regard de la matrice des
composantes, nous retenons les items suivants sur les axes appropriés comme suit :
Tableau n° 24 : L’association des items aux axes selon la matrice des composantes.
-Je souhaiterais que mon -Je souhaiterais que mon -Je souhaiterais que mon
fournisseur me donne des idées fournisseur anticipe davantage fournisseur m’incite à modifier
qualité de notre relation solutions plus adaptées aux -Comme mes priorités évoluent
-Je souhaiterais que mon problèmes que je rencontre au cours du temps (parfois le prix
fournisseur s’adapte aux -Je souhaiterais que mon l’emporte sur la qualité et
différents changements de son fournisseur me propose des inversement), je souhaiterais que
environnement plus rapidement solutions innovantes pour mon mon fournisseur me propose des
que les autres fournisseurs activité sans même que je ne le solutions pour faire face.
-Je souhaiterais que mon lui demande. -Je souhaite que mon fournisseur
fournisseur m’accorde plus de intègre mes demandes passées
temps. sur des commandes de réassort
144
Le premier axe semble représenter la dimension 1 (‘Hierarchy Level’ : Changements souhaités
quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et / ou de son offre) à divers niveaux
« hiérarchiques » pour répondre aux besoins du client et du client du client) des travaux de Flint,
Woodruff et Gardial (2002). Les items qui y sont repris existaient déjà sur la dimension 1. Sauf
l’item : « Je souhaiterais que mon fournisseur s’adapte aux différents changements de son
environnement plus rapidement que les autres fournisseurs ». Cet item appartenait (théoriquement)
dimension 3 a été jugée par deux experts (lors de l’étude qualitative) comme pouvant être
confondue avec la dimension 1 parce que les définitions paraissent proches et les items le sont
donc aussi. En effet, l’amélioration des performances du fournisseur et sa pro activité pouvaient
être des caractéristiques propres du fournisseur. L'axe 1 parait donc bien cerné, il semble porter
sur les caractéristiques propres du fournisseur (et/ou de son offre) pour répondre aux besoins du
Le deuxième axe reprend les items de la dimension 2 (Newness: ce sont les changements quant à
de Flint, Woodruff et Gardial (2002) sauf pour l’item : « Je souhaiterais que mon fournisseur me
propose des solutions plus adaptées aux problèmes que je rencontre ». D’ailleurs, cet item
appartenait à la dimension 3 (‘Bar raising’) à priori ; et un des experts à qui nous avions demandé
leurs avis lors d’une étude qualitative l’avait attribué à la dimension 2 (Newness ). Proposer des
solutions plus adaptées à mes problèmes semble un item cohérent avec la pro activité du
fournisseur telle que souhaitée de la part du client. Donc l’axe 2 semble porter sur les changements
souhaitée.
Le troisième axe reprend la majorité des items de la dimension 4 (Priority change : Changements
Woodruff et Gardial (2002). Sauf pour l’item : «je souhaiterais que mon fournisseur intègre mes
demandes passées sur des commandes de réassort ». Cet item comporte la notion de report de
critères déjà passés et négociés sur d’autres commandes. Il peut donc s’intégrer dans les
client.
Suite à cette distinction des trois axes, nous avons effectué une rotation VARIMAX qui est restée
sans effets importants par rapport à notre première ACP. Ne serait ce que les valeurs à l’intérieur
de la matrice des composantes ont augmenté. Ce qui appuie davantage la première ACP effectuée.
145
Application de la deuxième ACP :
A ce stade, nous avons supprimé les items qui n’ont pas été retenus sur la première ACP. Et
nous avons relancé une autre ACP avec les treize items précités. Il s’est avéré que le test de
KMO s’est amélioré, ainsi que le test de sphéricité de Bartlett et la matrice anti image devenus
meilleurs.
Tableau n°25 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett :
KMO 0,642
Bartlett 1783,715
(P) (0,00)
Cependant, nous devons nous appuyer sur d’autres preuves statistiques puisque le test de
sphéricité de Bartlett par exemple dépend du degré de liberté qui lui-même dépend du nombre
de paramètres et donc dépend du nombre des items et nous sommes dans un cas de rétention
d‘un nombre d'items limité treize items par rapport aux trente cinq initiaux.
Nous allons donc interpréter le test de Coude (où le premier changement de concavité
coïncide avec le trois) qui révèle effectivement trois facteurs comme suit :
Scree Plot
146
Cependant, dans la matrice des composantes, la structure factorielle n’est pas très claire et
mérite donc une rotation VARIMAX. En fait, l’item : «je souhaiterais que mon fournisseur
m’incite à modifier certaines de mes priorités» et l’item: «je souhaiterais que mon
fournisseur s’adapte aux changements de son environnement plus rapidement que les autres
rotation, la lecture de la matrice est beaucoup plus aisée et révèle bien trois axes différents,
1 2 3
Je souhaiterais que mon fournisseur me donne des idées pour réduire mes coûts ,783 -,096 -,170
Je souhaiterais que mon fournisseur connaisse mieux mes clients. ,839 -.016 -.084
Je souhaiterais que mon fournisseur ait le souci d'améliorer davantage la qualité d.. ,816 .071 .030
Je souhaiterais que mon fournisseur s'adapte aux différents changements de son ... ,907 -,081 -.044
Je souhaiterais que mon fournisseur m'accorde plus de temps. ,878 -,107 ,016
Je souhaiterais que mon fournisseur anticipe davantage mes besoins -.075 ,953 -.062
Je souhaite que mon fournisseur me fasse profiter en avant première de ses innov.. -.010 ,841 -,083
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées aux pb.. -,064 ,961 ,079
Je souhaiterais que mon fournisseur m'incite à modifier certaines de mes priorités de .. -,012 ,019 ,933
Je souhaiterais que mon fournisseur s'adapte davantage à mes nouvelles priorités .. -,062 -,021 ,950
Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l’emporte sur la...
-,107 -,033 ,822
Je souhaite que mon fournisseur intègre mes demandes passées sur des commandes de -,036 ,021 ,966
Après la rotation effectuée dans l’espace factoriel, nous pouvons très bien différencier les
items de chacun des axes. Les conclusions issues de ce tableau confirment celles de la
26,450% et le troisième 22,884%. Ce qui fait que le plan factoriel rend compte de 80,871%
147
de l'information de départ. Et après la rotation Varimax : le premier facteur
Les conclusions que nous pouvons déduire suite à la rotation VARIMAX dans l’espace
factoriel coïncident avec les conclusions issues de la première ACP. En effet, nous avons bien
- l’axe 1 : comporte les items relatifs aux changements souhaités quant aux caractéristiques
propres du fournisseur (et/ou de son offre) pour répondre aux besoins du client et du client du
performances sont des caractéristiques propres du fournisseur et sont une partie intégrée dans
Je souhaiterais que mon fournisseur me donne des idées pour réduire mes coûts
Je souhaiterais que mon fournisseur connaisse mieux mes clients.
Je souhaiterais que mon fournisseur ait le souci d'améliorer davantage la qualité
de notre relation
- l’axe 2 : comporte les items relatifs aux changements souhaités quant à l'amélioration de la
tendance à innover du fournisseur et de sa pro activité souhaitée par le client. Cet axe
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées aux
problèmes que je rencontre
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour mon
activité sans même que je ne le lui demande.
- l’axe 3 : comporte les items relatifs aux changements quant à l’adaptation souhaitée du
fournisseur à l’évolution des priorités du client. Cet axe referme quatre items qui sont :
Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l'emporte sur la
qualité et inversement), je souhaiterais que mon fournisseur me propose des
solutions pour faire face.
148
Je souhaite que mon fournisseur intègre mes demandes passées sur des
commandes de réassort.
Après avoir donc rappelé les trois différents axes ainsi que leurs items respectifs, nous nous
(et/ou de son offre) qui répondent aux besoins du client et du client du client’ : nous nous
En fait, le test KMO; ainsi que celui de sphéricité de Bartlett révèlent une capacité moyenne
Tableau n°27 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett :
KMO 0,782
Bartlett 428,917
(P) (0,00)
La matrice anti image indique qu'on doit conserver les cinq indicateurs ayant tous des MSA
Le premier facteur explique 72% de la variance et le schéma du test de Coude décrit une
tracée avec une seule cassure ce qui confirme l’unidimensionnalité de cette première
‘variable’.
unidimensionnel et est bien présenté par les quatre items qui lui sont associés. En fait, les
Tableau n°28 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,735
Bartlett 661,946
(e) (0,00)
La matrice anti image indique qu’on peut conserver les quatre indicateurs ayant tous des
149
En outre, le premier facteur explique 86,124% de la variance et le test de coude révèle une
- d’une part : le test de KMO et celui de Bartlett présentent une capacité moyenne des
Tableau u°29 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,759
Bartlett 497,415
(P) (0,00)
Les alphas de Cronbach des trois facteurs sont très satisfaisants. Il s’agit donc de la fiabilité
des trois facteurs qui est mesurée à travers leurs alphas de Cronbach respectifs. Ces alphas
sont des indices qui nous renseignent plus précisément sur la cohérence interne entre les
items. Cette cohérence est vérifiée, nous maintenons donc cette structure de l'échelle des
Tableau n°30 : récapitulatif des coefficients alphas de Cronbach des trois facteurs
Axes Alpha de
Cronbach
Axel 0,900
Axe2 0,942
Axe3 0,936
Ces différents résultats issus de notre étude exploratoire, vont nous pennettre de passer à une
grand nombre.
Nous allons procéder à l’épuration de notre échelle au moyen des analyses factorielles
confirmatoires. Cette analyse correspond aux trois étapes de la démarche de Churchill (1979)
150
2.4.1. Méthodologie de l’analyse confirmatoire :
Nous nous appuyons sur les équations structurelles pour poursuivre les étapes 5,6, et 7 de la
industrielles clientes en relation stables et durables avec leurs fournisseurs. Les produits
industriels concernés sont importants pour l'activité de l’entreprise, et ont des répétitions
Les conditions de la collecte des données sont comparables à celles de l’étude exploratoire.
Nous allons étudier pour chaque facteur sa fiabilité ainsi que sa validité convergente.
L'alpha de Cronbach est extrait directement des tableaux de calculs (Annexes) ; cet indice sert
à mesurer la fiabilité mais parait peu adapté aux équations structurelles donc nous calculerons
Il s’agit de prendre dans les tableaux de calculs, pour chacun des facteurs à part, les
Dans notre cas, on entend par indicateur i : les items relatifs à chacun des facteurs. On
mentionne aussi que le facteur A peut être dans notre étude Le facteur 1, le facteur 2 ou le
facteur 3. Nous rappelons donc nos trois facteurs et les items qui lui sont associés dans ce qui
suit :
151
Tableau n° 31 : les trois facteurs des formes des changements de la valeur et les items qui leur sont
associés.
-Je souhaiterais que mon -Je souhaiterais que mon -Je souhaiterais que mon
fournisseur me donne des idées fournisseur anticipe davantage mes fournisseur m’incite à modifier
La validité convergente est la capacité d'une mesure à fournir des résultats proches de ceux
1°) la validité convergente d'un construit est bonne si le test t associé à chaque contribution
2°) On calcule le p de validité convergente qui doit être > 0.5 avec p le nombre d’indicateurs
On calcule le p de validité convergente (version 2) qui doit aussi être > 0.5
152
Nous présentons maintenant, les trois tableaux synthétiques relatifs aux trois facteurs :
Facteur 1 : comporte les items relatifs aux changements souhaités quant aux
caractéristiques propres du fournisseur (et/ou de son offre) pour répondre aux besoins
La cohérence interne entre les items est vérifiée puisque l’alpha est =0,832 et le p de Jôreskog
confirme la fiabilité de l’échelle relative aux changements souhaités par le client quant aux
caractéristiques propres de son fournisseur (et / ou de son offre) pour répondre aux besoins du
Concernant la validité convergente, la valeur t du test de Student est bien supérieur à 1,96 et le
p de validité convergente est supérieur à 0,50. Le tableau suivant synthétise ces différents
a = 0,832
P = 0,838
t = 5,798
Pvc= 0,515
La cohérence interne entre les items est vérifiée par le p de Jôreskog et l’alpha dont la valeur
est =0,808 d’où la fiabilité de l’échelle relative aux changements souhaités par le client quant
Concernant la validité convergente, la valeur t du test de Student est bien supérieure à 1,96 et
le p de validité convergente est supérieur à 0,50. Le tableau suivant récapitule ces différents
153
Tableau n°33 : synthèse de la fiabilité et de la validité convergente
Analyse confirmatoire du deuxième facteur des « formes de changements souhaités de la valeur de la
relation»
a = 0,808
P = 0,823
t = 6,462
p VC— 0,549
Facteur 3 : comporte les quatre items relatifs aux changements quant à l'adaptation
La fiabilité de l'échelle relative aux changements souhaités par le client quant à l'adaptation
souhaitée du fournisseur à l'évolution des priorités du client est vérifiée à travers les valeurs
Par ailleurs, la validité convergente est aussi vérifiée. La valeur t du test de Student est bien
a = 0,874
P = 0,823
t =
6,462
CL > U II
0,549
Nous avons déjà interprété les trois axes issus de l’étude exploratoire. Ces axes représentent
les trois facteurs composés d’indicateurs. Nous pouvons donc pour la suite des analyses
évoquer nos trois facteurs en parlant des trois dimensions relatives aux formes des
sont aussi les items correspondants aux dimensions Nous venons de vérifier la fiabilité de
chacun des facteurs (encore appelé dimensions) pris un à un. Nous pouvons conclure qu’il
154
existe bien une cohérence interne entre les items de chacune des dimensions. Nous avons
aussi vérifié la validité convergente de chacune de ces trois dimensions. Nous nous
proposons, dans ce qui suit, de vérifier la validité discriminante entre les trois dimensions.
La validité discriminante consiste à vérifier qu’un construit théorique est bien spécifique à lui-
même. Autrement dit, les indicateurs doivent mesurer un seul construit. Elle permet de
s’assurer que deux construits différents, sur le plan théorique, sont également distincts sur le
plan empirique.
entre deux construits. En effet, elle consiste à comparer la racine carrée du pvc de chaque
construit avec les corrélations (cov2ij) qu'il partage avec les autres construits théoriques. La
validité discriminante est établie lorsque la variance moyenne du construit est supérieure au
Le test porte sur les variances partagées entre les différentes variables latentes, ainsi qu'entre
Si la validité discriminante est vérifiée entre toutes les variables nous nous limitons à
ce premier test. Sinon il est souhaitable de poursuivre le deuxième test (Bagozzi et Yi 1991 ).
• Le premier modèle Ml: c’est un modèle dit libre (où les corrélations entre les
• Le deuxième modèle M2 : c’est un modèle contraint (où les corrélations entre les
Il s’agit de calculer la différence entre les Chi-Deux des deux modèles. Si la différence est
significative (supérieure à la valeur 3,84 (valeur fournie par la table de Chi-Deux pour un
alpha égale à 5% à 1 degré de liberté)). Alors nous pouvons conclure que la validité
Dans notre étude, nous allons vérifier la validité discriminante entre les dimensions 1, 2 et 3
155
? . .
prises deux par deux en comparant l'indice de la validité convergente (pvc) au cov“ij.
Le schéma du modèle suivant (tel que présenté par AMOS) illustre bien notre objectif de
e1 l^Chang „VflL1
e2 F Chang V£L2
o4 F_6hang V-fM
/
e5 F-Qhang_V9\L5
e6 F;^*iang_yAL6
;e7; F^GJRang_^AL7/-
DIM2
@)^GI»ang_V^tlL0\
e9F1CI»ang VAL13
é10FzGl*ang_\^L30
é11-F3Gl*ang_VAL31.
' -, DIM3 V
e 12F~Gh*a n g_WtC3Î
13F_Ctemg_VAL34
Figure n°13 : schéma présenté par AMOS 16.0 pour vérifier la validité discriminante
Le tableau suivant, nous montre que toutes nos pvc > cov2ij (avec {i,j}= {1,2,3})
pvc
Dimension 1
0,515
cov2 (0,234)2 pvc
Dimension 2
0,0547 0,549
cov2 (0,091)2 cov2 (0,162)2 pvc
Dimension3
0,0082 0,0264 0,549
156
Nous pouvons donc nous limiter à ce premier test pour conclure qu’il existe bien trois
dimensions distinctes les unes des autres. Les items qui leurs sont associés les présentent bien
et leur sont cohérents. La validité discriminante nous a permis d’obtenir le modèle de premier
Nous présentons dans ce qui suit le modèle du second ordre ainsi que les interprétations de la
Figure n°14 : schéma du modèle de second ordre des formes de changements de la valeur souhaités par le
client présenté par AMOS 16.0
Il s’agit du modèle global où nous pouvons voir les différents échelons du construit « les
différentes :
157
Dimension 1 : changements souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ou
de son offre) pour répondre aux besoins du client et du client du client. A ce facteur sont
Je souhaiterais que mon fournisseur me donne des idées pour réduire mes coûts
Je souhaiterais que mon fournisseur connaisse mieux mes clients.
Je souhaiterais que mon fournisseur ait le souci d’améliorer davantage la qualité
de notre relation
fournisseur et de sa pro activité souhaitée par le client. Les quatre items qui lui sont associés
sont :
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées aux
problèmes que je rencontre
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour mon
activité sans même que je ne le lui demande.
priorités du client. Les quatre items qui lui sont associés sont :
Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l'emporte sur la
qualité et inversement), je souhaiterais que mon fournisseur me propose des
solutions pour faire face. -Je souhaite que mon fournisseur intègre mes demandes
passées sur des commandes de réassort.
Dans la littérature, les indices de la qualité d’ajustement sont nombreux, nous les classons en
158
En effet, les indices sont très nombreux, il faut en choisir certains qui nous sont les plus
Fe tableau suivant résume les indices de la qualité globale d’ajustement que nous nous
proposons d’interpréter :
X2 91,230
du (P) 62 (0,009)
X2/ddl 1,471
GFI 0,925
AGFI 0,890
RMSEA 0,055
NFI 0,911
NNFI/TLI 0,961
CFI 0,969
Fe Khi 2 mesure la divergence entre les relations spécifiées entre les variables par le modèle
significativité, nous pouvons comparer des Khi 2 de modèles ayant des paramètres différents.
Concernant les autres indices absolus : le GFI > 0,90 et l’AGFI est proche de 0,9. Le GFI
(Goodness of Fit Index) et l’AGFI (Ajusted Goodness of Fit Index) expriment la part de
variance / covariance expliquée par le modèle spécifié. Et dans notre cas, nous nous situons
bien dans la zone des valeurs souhaitées. Le RMSEA est < 0,08 et plutôt proche de 0,05. Cet
de la taille de l’échantillon. Dans notre cas, nous nous situons bien dans les valeurs
souhaitées.
Le NFI (Nonned Fit Index) pennet d’évaluer l’apport du modèle testé par rapport au modèle
le plus simple où toutes les corrélations sont nulles. Le NNFI, quant à lui (Non Normed Fit
Index) connu aussi sous l’appellation (TLI : Tucker Lewis Index) permet d’évaluer s’il est
spécifié. Enfin, le CFI (Comparative Fit Index) prend explicitement en compte la comparaison
des degrés de liberté entre le modèle testé et le modèle d’indépendance. Concernant notre
159
Nous pouvons donc déduire que la qualité globale de l’ajustement est bonne.
Les résultats de cette étape confirmatoire nous ont permis de vérifier que, nous avons bien un
modèle de mesure fondé sur des dimensions isolées. Ces dimensions sont chacune
-Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées
aux problèmes que je rencontre
-Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour
mon activité sans même que je ne le lui demande.
160
Section 2 : Etude d’applicabilité de l’échelle de la coopération:
nous proposons de nous appuyer sur les travaux complémentaires de Fontenot et Wilson
D'après Smith, Caroll et Ashford (1995), il existe un problème d'appellation qui handicape
En effet, les chercheurs n'emploient pas les mêmes tenues pour désigner le concept de
coopération ; ce qui entraîne des problèmes au moment du choix d'une échelle de mesure.
En fait, nous pouvons trouver dans la littérature des concepts très proches qui désignent le
même concept de la coopération. Comme par exemple : interdépendance (Dwyer et al, 1987 et
(1997) se sont intéressés à construire une échelle de mesure complète des relations client -
fournisseur. D'autant plus qu'il s'avère que plusieurs recherches ne tiennent pas compte de
Fontenot et Wilson (1997) ont fait une synthèse théorique des différentes dimensions cités
161
Ils en déduisent donc onze items permettant de différencier les relations de partenariat des
Wilson et Vlosky (1997) valident ce travail théorique par une étude empirique. Les items
étant adaptés des recherches de Kumar, Scheer et Steenkamp (1994), de Han et Wilson
L'échelle a déjà été adaptée par Bozzo (2000) selon les critères suivants :
suppression d'un item sur l'échange de l'information (quel département est le plus
impliqué dans la communication avec le fournisseur) jugé aussi inutile dans cette
recherche.
Modifications sur la formulation des questions pour permettre une évaluation sur
Cette échelle a présenté une très forte fiabilité de 0,838 mesurée par l’alpha de Cronbach
Nous nous proposons donc d'utiliser les items du construit tels qu’ils ont été adaptés par ces
différents travaux mais nous nous proposons encore de mener une étude quantitative préalable
à notre questionnaire final pour pouvoir juger de la validité discriminante des items et les
162
9. ce fournisseur réalise un étiquetage code barre des produits selon nos spécifications
10. ce fournisseur fabrique ses produits selon nos spécifications
11. nous réalisons des bilans de performances techniques avec ce fournisseur
12. des représentants de ce fournisseur nous rendent visite
13. nous communiquons en face à face avec ce fournisseur
14. nous avons accès à certains fichiers informatiques de ce fournisseur
15. ce fournisseur a accès à certains de nos fichiers informatiques
16. des personnes de notre entreprise visitent les sites de production de ce fournisseur
17. des personnes de notre entreprise cherchent à rencontrer des représentants de ce
fournisseur dans des foires ou des conférences
L'échelle relative à la coopération comporte 20 items. Nous nous proposons de réduire le plus
fidèlement possible cette liste afin de la rendre intelligible et de pouvoir l'intégrer dans notre
questionnaire final. Pour ce faire, nous allons procéder à deux études quantitatives l'une est
Nous nous proposons donc d'expliciter la méthodologie de cette étude suivie des différentes
L’étude exploratoire vise à purifier l’échelle de mesure de la coopération. Pour ce faire nous
avons profité de l’étude exploratoire précédente, celle relative à l’échelle concernant les
formes des changements de la valeur souhaités par le client. Ainsi, l’échantillon et les
conditions méthodologiques sont les mêmes que pour l’étude précédente dont les détails sont
présentés à la page 140 de cette thèse. Nous rappelons qu’il s’agit d’un échantillon de 104
163
3.1.2. Analyses factorielles de l’étude exploratoire :
Dans cette étape, nous allons essayer de réduire les items initiaux en un nombre réduits de
facteurs. Certaines conditions sont à vérifier pour s’assurer de la capacité des données à être
factorisables. Dans notre étude, le test de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), ainsi que le test de
sphéricité de Bartlett sont significatifs (voir le tableau suivant). La matrice anti - image
présente aussi des valeurs diagonales intéressantes. Ainsi, nous pouvons passer à l’étape de la
Tableau n°37 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,745
Bartlett 1602,399
M (0,00)
En effet, les sept premiers facteurs restituent 75% de la variance expliquée. Cependant, nous
relativement aux autres six facteurs supprimés, le premier facteur à lui seul
8,239% - 7,409% - 6,465% - 6,105% et 5,566%. Les six derniers facteurs ont des
Sur la matrice des composantes (quand on ne garde que les valeurs supérieures à
0,5 sur les sept facteurs), nous nous retrouvons avec sept items sur le premier
facteur qui explique 33,181% de la variance à lui seul. Pour les six autres facteurs,
Les sept items sont assez fortement corrélés au premier facteur et se présentent comme suit :
164
Tableau n°38 : la matrice des composantes après suppression des valeurs inférieures à 0,5.
au 1er facteur
> La rotation VARIMAX est sans effet majeur sur l'état de nos facteurs et nos items.
> Nous refaisons l'analyse en composantes principales avec seulement nos sept items du
premier facteur (option SPSS) ; nous obtenons donc les résultats suivants :
Le test du coude révèle bien l'existence d'un seul facteur puisqu'une seule cassure
Scree Plot
Figure n°15 : Schéma du test de coude (Scree plot de la deuxième ACP avec 7 items)
165
Nous pouvons donc conclure que la coopération est une variable unidimensionnelle, nous
l'alpha de Cronbach, relatif au facteur qui représente la variable de coopération, est très
Après les résultats de l'analyse exploratoire, nous procéderons à une analyse factorielle
nombre.
confirmatoires.
Nous nous appuyons sur les équations structurelles pour poursuivre les trois dernières étapes
industriels impliquant pour l’activité de l’entreprise, et ayant des répétitions d’achats assez
fréquentes.
Les conditions de la collecte des données sont comparables à ceux de l’étude exploratoire.
Nous vérifions tout d’abord sur AMOS la fiabilité de la coopération avec 7items. Il est de
166
Tableau n°39 : fiabilité de la coopération après extraction des items un par un.
supprimé item
supprimé
Des personnes de notre entreprise visitent les sites de production de ce 49,607 0,853
fournisseur
Nous remarquons qu'en supprimant l'item : « Des personnes de notre entreprise visitent les
le t (Student) de cet indicateur est = 0,94 inférieur à 1,96 donc il est non
significatif.
Nous nous proposons de vérifier la qualité d’ajustement si nous gardons ou nous supprimons
fournisseur ».
L’analyse factorielle confirmatoire fournit une batterie d’indices pour apprécier la qualité
d’ajustement. Dans la littérature, nous pouvons associer les calculs des indices de la qualité
d’ajustement. Les indices sont nombreux et aucun n’est parfait de façon absolue. Nous devons
donc en choisir certains de façon à couvrir les différentes façons d'évaluer les modèles.
167
Celles basées sur la fonction d’ajustement (le Khie 2, ainsi que son rapport avec le
Relativement à notre étude sur la coopération, nous nous attarderons à calculer les indices
d’ajustements pour l’échelle à 7 items ensuite pour l’échelle à 6 items et nous les
Nous présentons donc tous les indices que nous nous proposons d’interpréter de façon
• Pour vérifier la fiabilité des construits, nous nous posons les questions suivantes : les
leie solution : utiliser classiquement l'a de Cronbach, mais c'est peu adapté aux
équations structurelles.
Pour calculer cet indicateur, il est plus simple de prendre les coefficients standardisés des
Pour notre variable de coopération, nous utiliserons les contributions factorielles suivantes :
Des personnes de notre entreprise visitent les sites de production de ce fournisseur 0,072
168
p de Jôreskog (échelle à 7items)- 0,823
D’où et o de Jôreskos (échelle à ôitems)= 0.857
• Pour vérifier les tests t de Student (C.R) qui doivent dépasser la valeur de 1,96, nous
1°) la validité convergente d'un construit est bonne si le test t associé à chaque
2°) On calcule le p de validité convergente (version 2) qui doit être > 0.5 avec p le
On calcule le p de validité convergente (version 2) qui doit aussi être > 0.5
169
n . v
XU;)
/=]
ÊU;) + îvar(e,)
/=! /=1
Pour notre variable de coopération, nous utiliserons les contributions factorielles suivantes
Tableau n°42 : Les contributions factorielles utilisées pour calculer la validité convergente
Des personnes de notre entreprise visitent les sites de production de ce fournisseur 0.072
Les valeurs des indices d'ajustement sont améliorées avec l’échelle à 6 items. Nous nous
L'échelle telle qu'elle ressort de l’analyse exploratoire, à sept items, représente une assez
bonne qualité d’ajustement global. Néanmoins, nous pouvons améliorer cette qualité par la
suppression de l’item : « Des personnes de notre entreprise visitent les sites de production de
ce fournisseur ». L’échelle qui en ressort, à six items, a une meilleure qualité globale
170
Tableau n°43 : comparaison de la qualité globale d’ajustement des échelles à 7 et à 6 items :
Analyse confirmatoire de « la Coopération »
X2 24,714 17,559
degrés de liberté (p) 14 (p=0,037) 9 (p=0,041)
/2/ddl 1,765 1,951
GFI 0,957 0,963
AGFI 0,915 0,914
RMSEA 0,070 0,077
NFI 0,936 0,953
NNFI/TLI 0,956 0,961
CFI 0,971 0,976
a = 0,798 0,853
P = 0,823 0,857
t = 0,842 6,435
Nous nous décidons donc à supprimer l'item: « Des personnes de notre entreprise visitent les
D'ailleurs, cet item parait connoter un certain 'contrôle' que pourrait chercher à exercer le
client industriel en visitant le site de production (usine) de son fournisseur. En fait, cette
notion de contrôle est contradictoire avec les aspects coopératifs et de partenariat que ramène
Cet item a été expulsé statistiquement pour une meilleure représentation de Eéchelle de la
coopération grâce aux six items gardés. Ce rejet d’item est appuyé théoriquement. Nous
pouvons donc conclure que Eéchelle de la coopération est bien représentée par 6 items que
171
Section 3 : Mesure des autres variables :
Dans cette section, nous ferons nos choix des échelles de mesure des variables relatives à la
valeur.
Nous avons choisi de nous appuyer sur les travaux d'Ulaga et Eggert (2006 a) où la qualité de
Comme nous l’avons souligné précédemment, la littérature sur la qualité de la relation nous
amène à deux constats différents : La qualité de la relation peut être perçue comme un méta
des liens entre ses différentes dimensions ou à travers le calcul d'un indice global. Il s'agit
d’une mesure globale(l). Ce même concept de qualité de la relation peut être mesuré de façon
dissociée : c’est à dire chacune de ses dimension est mesurée à part (2).
En effet, la qualité de la relation est définie et caractérisée par des dimensions qui la
composent. Dans la majorité des recherches, les variables étudiées sont: la satisfaction, la
confiance et l'engagement (Dwyer et al. 1987 ; Anderson et Narus, 1990 et Morgan et Hunt,
1994)). Certains chercheurs (Dwyer, et al. 1987 ; Moorman et al. 1992) ont vérifié
empiriquement ce résultat.
Dans cette recherche nous mesurons le concept de la qualité de la relation en empruntant les
Nous avons choisi de nous appuyer sur les travaux d’Ulaga et Eggert (2006 a) pour les raisons
suivantes :
172
• Similarités entre les recherches :
Ulaga et Eggert (2006 a) ont mesuré les liens entre la valeur de la relation avec la qualité
de la relation dans le milieu industriel. Les liens entre les variables qualité (satisfaction
travail de recherche. Ce qui représente ici une partie de notre modèle conceptuel.
Les deux recherches se situent dans le milieu industriel et expliquent donc les relations
inter organisationnelles plus précisément : les relations entre les clients et les fournisseurs.
Les relations analysées sont des relations de longs termes ( 13 ans en moyenne).
Une étude qualitative rigoureuse a été faite en deux étapes : Tout d'abord, des entretiens
individuels en profondeur sur une période de trois mois avec dix responsables achat
d'entreprises industrielles aux Etats-Unis a permis d'explorer le sens et les inter relations des
Dans une seconde étape de l'étude qualitative d'Ulaga et Eggert (2006 a), une liste d'items et
de définitions des construits a été générée en se basant sur la littérature ainsi que sur l'analyse
des entretiens qu'ils ont déjà mené lors d'une première étape. Définitions et items ont été
assurer ainsi la validité du contenu des construits ; méthode utilisée par Anderson et Gerbing
(1991). Ainsi les étapes de leurs études qualitatives rigoureuses leur ont permis d’avoir des
items adaptés au contexte industriel mais encore formulés en tenant compte de la définition
théorique des construits et du jargon des professionnels industriels. Ces items seront présents
aussi sur leur questionnaire lors d’une troisième étape pour une étude quantitative sur 400
directeurs achat.
Des échelles de Likert à 7 points ont été associées aux items dans le questionnaire. Après une
phase de pré test le questionnaire final a été administré auprès de 1950 membres de
173
Purchasing Managers) par des mails dans les secteurs mécaniques, électroniques et chimiques.
Tableau n°44 : les fiabilités des variables : valeur, satisfaction, confiance et engagement issues des travaux
d’Ulaga et Eggert (2006)
choisi de nous appuyer sur les travaux d'Ulaga et Eggert (2006) pour vérifier les liens de ces
dire à l’adaptation par le fournisseur de certains aspects de ses produits ou services, ou encore
2007).
Les mesures de la réactivité perçue du fournisseur par le client aux changements de la valeur
sont issues des travaux de Blocker (2007) puisque le concept lui-même a émergé de ses
travaux.
Puisqu’il n’existait pas d’échelle relative à la Réactivité perçue du fournisseur par le client
aux Changements de la Valeur (RCV) ; Blocker (2007) a mené une étude qualitative
174
exploratoire qui s’est basée sur la théorie enracinée de Glaser et Strauss (1967) et sur les
travaux de Flint, Woodruff et Gardial (2002) sur les changements de la valeur de la relation.
Le concept lui-même avait émergée des travaux de Blocker (2007), surtout que ce dernier a
distingué entre l’approche réactive et celle pro active. Le concept ici présent est spécifique à
une vision réactive et effective et ne contient donc pas des items d’anticipation des besoins du
valeur dans son travail de recherche récent, dans le milieu industriel et l’échelle a présenté
175
PARTIE Ms CONCRETISATION ET RESULTATS DE LA
RECHERCHES
176
CHAPITRE I :
177
178
Section 1 : La Structure de l’échantillon :
Dans cette section nous argumentons nos choix de méthode d’échantillonnage (1), notre unité
d’analyse (2), notre unité d’échantillonnage (3), et la personne interrogée (4) pour concrétiser
1. La méthode d’échantillonnage :
Nous avons choisi d'interroger directement des entreprises industrielles clientes à des
fournisseurs sans pour autant s'attarder sur l'avis de la deuxième partie de la dyade qui est le
fournisseur.
En effet, toutes les variables mises en jeux dans notre modèle relèvent des perceptions du
client. Dès lors, c'est la perception des clients qui nous permettrait de proposer des
éventuelles stratégies de réaction des fournisseurs. Dans ce sens, il est plus important de
comprendre « comment les clients interprètent-ils la valeur et non comment les fournisseurs
Pour cela, les deux méthodes d’échantillonnage celle probabiliste et celle non probabiliste
sont mobilisées.
Nous avons commencé par utiliser par une méthode empirique (non probabiliste). Nous avons
combiné deux techniques d’échantillonnage par souci de respect des différents critères de
son vis-à-vis (fournisseur) de fournir les références des personnes répondants aux
Nous avons aussi utilisé une méthode probabiliste puisque nous disposons d’une base de
sondage des clients (une liste exhaustive de notre unité d’échantillonnage). C’est la base de
Annexes 4). Il s’agit d’échantillon aléatoire au premier degré où toute personne appartenant à
179
la population a une chance connue d’appartenir à l’échantillon (Kotler et Dubois 1997). Cette
méthode nous pennet d’assurer une meilleure rapidité de notre étude et nous proposons une
consigne au début de chaque questionnaire pour s’assurer que la personne interrogée répond à
Dans notre recherche, les deux méthodes d’échantillonnage se complètent puisque d’une part
nous ne pouvons pas nous limiter à une base de sondage sans donner certains critères de
sélection de la personne interrogée et nous ne pouvons pas non plus par la méthode empirique
2. L’unité d’analyse :
Notre unité d'analyse est : la relation (et non la transaction) entre le client industriel et son
fournisseur. Nous étudions donc la relation, et pour ce faire nous interrogeons des entreprises
clientes en relation (et non transaction) avec leur fournisseur. En effet, le répondant est le
responsable achat adhérant à une entreprise cliente en relation stable et durable et donc de
long ternie avec son fournisseur. Seul le répondant peut sentir et reconnaître un vis-à-vis
(fournisseur) avec lequel il estime être en relation stable et durable (et pas en transaction). A
cet effet, notre critère principal d'échantillonnage est celui de ne choisir que des clients en
relation de long terme avec leur fournisseur. D’ailleurs, Czepiel (1990) définit la relation
comme étant: « une reconnaissance mutuelle d’un statut spécial entre partenaires d'échange ».
Cette définition, selon Benamor (2000) met en évidence deux points importants :
« La notion de mutualité : une relation doit être perçue des deux côtés de l’échange
pour exister.
La notion de statut spécial : celle-ci suggère que la relation est difficile à définir ; mais
que les partenaires concernés sentiront et sauront à quel moment celle-ci existe ».
Nous pouvons donc comprendre que seul le répondant peut se considérer ou non en relation
durable avec un fournisseur. La condition de mutualité de Czepiel (1990) ainsi que celle de
statut spécial, permettent au fournisseur ainsi qu’au client de juger avec quel partenaire
d’échange il est en réelle relation durable. Le répondant chez l’entreprise cliente est la seule
personne capable de s’identifier comme étant en relation stable et durable avec un certain
fournisseur.
180
Il est également important de mentionner que, nous nous intéressons aux relations stables et
nous écartons les cas de ruptures et de dissolution de la relation. Les cas de rupture de
relations sont aussi intéressants à comprendre mais, par souci de parcimonie, nous avons
choisi de nous focaliser sur des situations de relation stables et durables, de long terme.
Ainsi, notre unité d’échantillonnage (que nous expliciterons avec plus de détails au
3. L’unité d’échantillonnage :
La relation client - fournisseur que nous choisissons de décrire dans le cadre de notre présente
recherche est une relation entre un producteur et un client ayant lui même un processus de
ne change pas le type de relation du client avec son fournisseur. En effet, les entreprises de
services peuvent acheter des produits tangibles pour les utiliser à leurs propres fins (le produit
sera utilisé tel quel) ou sera utilisé dans la ‘servuction’ (le processus de fabrication du
service). Un cabinet d’études peut par exemple acquérir des ordinateurs de façon
raisonnablement répétée soit pour rénover son matériel de travail, soit pour augmenter sa
capacité de travail.
Cependant, nous avons choisi d’écarter les entreprises dont la mission est la distribution. En
fait, d’après Bozzo (2000) dans ces entreprises qui n’effectuent aucune transformation sur le
produit, « les mécanismes de la relation ne sont pas exactement les mêmes entre deux
est moins libre de ses choix que le client industriel indépendant, et peut, par exemple, être lié
par des contrats d'exclusivité ». Les entreprises achetant des produits en qualité de
D’une part, nous retenons donc pour notre terrain les entreprises clientes agissant de façon
produits doivent être importants pour le client. Il nous semble, en effet, que nous avons
181
besoins de produits industriels impliquants pour le client. Puisque le besoin de changement de
certaines conditions de l’offre du fournisseur sera ainsi plus cohérent. Il ne s’agit pas
Etant donné que notre travail porte sur des achats stables et durables de la fidélité, nous ne
rachat légèrement modifié (saporta, 1989; Pras et al., 1981) pour pouvoir justifier des
souhaits de changements de la part du client. Le produit doit être racheté sur des périodes de
temps raisonnablement fréquentes. Ainsi, les produits ayant une durée de vie longue ne sont
rachetés que très rarement comme les machines ou les équipements. Le temps écoulé pour
renouveler l'achat peut être très long et donc difficile à observer dans le cadre de cette
recherche.
En conclusion, nous récapitulons la description des types de produits séléctionnés pour notre
recherche. En fait, nous nous concentrons sur des produits industriels tangibles, utilisés par
des clients industriels. Ce sont des produits impliquants. La répétition d'achat de ces produits
* Autres critères :
L’entreprise devra être assez ancienne dans son secteur : l’hypothèse faite est qu’en raison de
son ancienneté l’entreprise aurait eu le temps de développer certaines relations qu’elle peut
-Un large éventail d’industries et -Des tailles différentes : Nous avons choisi de ne pas nous
limiter à un secteur d’activité particulier ou un type d’entreprise (comme, par exemple des
182
recherche ne soient pas influencés par les caractéristiques propres d’un secteur d’activité ou
d’un type d’entreprise. La variété de situation proposée dans notre échantillon était donc pour
nous un moyen de proposer des résultats plus facilement généralisables et moins dépendants
du contexte.
technique.
* Influence sur la décision (rachat : Cette influence peut être plus ou moins importante ;
*Ancienneté dans l’entreprise : Le répondant devrait avoir un historique vécu de son produit
et devrait connaître son fournisseur et devrait aussi avoir déjà demandé à son fournisseur
d'opérer certaines adaptations de son offre pour mieux répondre à ses besoins de
changements. Ainsi, le répondant pourrait nous parler de son expérience passée sinon, les
183
Section 2 : Le questionnaire :
Nous avons déjà expliqué nos choix de mesure des différentes variables, La majorité des
items ont été traduits de l’anglais. Nous nous sommes donc souciés de traduire les questions
de la manière la plus fiable possible (1) et nous exposons dans ce qui suit les contraintes
industriel (2).
1. Traduction du questionnaire :
Les items des échelles que nous avons choisies pour mesurer nos variables sont issus de
travaux réalisés en anglais. Une traduction des items en français s’impose. Pour profiter d'une
traduction fiable et la plus fidèle possible, nous avons soumis nos items après traduction à
deux experts.
Tout d'abord, nous avons commencé par traduire nous même nos items de l'anglais au
français. Ensuite nous avons préparé dans un document (voir Annexes 1) : un tableau
contenant d’une part les items en anglais tel qu'extraits de la littérature ; d’autre part nos
propositions de traductions. Une autre colonne est consacrée à l’avis de l’expert : ce dernier
peut valider notre proposition, la rejeter et proposer une autre reformulation en français.
et la rendre plus difficile. Nous présentons ces difficultés et les manières appropriées pour les
éviter.
184
Identification de la personne adéquate interrogée au sein de l’entreprise cliente:
Un problème classique à toutes les enquêtes en milieu industriel est celui d’identifier la
personne à interroger chez l’entreprise cliente. Autrement dit, qui est la ou les personnes qui
détiennent l’information dont nous avons besoin, et comment les cibler exactement ?
Ce problème est habituel dans le cadre des études en industriel parce que la prise de décision
des personnes externes à l’entreprise peuvent aussi intervenir dans certaines situations ainsi
que d’autres facteurs qui régissent les relations entre les membres du centre d'achat et le
La décision au sein d'une entreprise est assez complexe parce qu'elle peut être collective
et/ou individuelle.
En fait, concernant les décisions d’achat industriel il s’avère que la taille du centre d’achat est
d'autant plus réduite que la situation d'achat est connue (Crow et Lindquist, 1985 et
Anderson, Chu et Weitz, 1987). En outre, plusieurs chercheurs (Valla, 1981 ; Lilien et Wong,
1984 et Jackson, Keith et Burdick, 1984) s’accordent sur l’influence relativement importante
d’un individu parmi les différents membres du centre d’achat lors de la décision du choix d’un
fournisseur.
Nous pouvons conclure qu’il est possible de réduire la décision collective en une décision
individuelle au sein du centre d’achat et essayer d’identifier le membre le plus important lors
Ainsi, pour pouvoir dépasser relativement ce problème, nous avons choisi de nous intéresser
à des situations de rachat à l’identique (voir légèrement modifié : pour légitimer la demande
185
taux de retour des questionnaires
reconnaître la personne la plus apte à nous donner l’information, « les industriels participent
moins que les consommateurs finaux aux enquêtes » (Greer, Chuchinprakam et Seshadri
(2000). En effet, les facteurs qui induisent le plus l'accroissement du taux de retour des
questionnaires, sont classés par Greer et al. (2000) par ordre de priorité décroissant comme
suit : (1) le contenu du questionnaire (2) l’organisme réalisant l'étude (3) enveloppe de retour
prépayée (3) le caractère personnel et délicat des questions (4) utilisation d'une lettre
introduisant le questionnaire...
nous avons donné un titre à notre questionnaire pour expliquer son contenu de façon à
l’Artisanat (UTICA). Cette association est bien connue de la part de toutes les
entreprises qui y sont membres. Elle nous a pennis d'accéder à sa base de données
d’entreprises et nous a autorisés à diffuser par mail notre questionnaire à travers ses
différentes agences à travers tout le pays (voir Annexes 1). Le nom de cette association
Nous avons précisé au début de notre questionnaire que les réponses garderont leur
Le tableau suivant récapitule les facteurs de Greer et al. (2000) les plus importants qui
permettent d’accroître le taux de retour des questionnaires et notre manière à chaque fois de
186
Tableau n°45 : les facteurs augmentant le taux de retour de notre questionnaire.
187
Section 3 : Pré-test de la rédaction du questionnaire final
Nous avons pré testé la rédaction du questionnaire final auprès de 15 répondants, présentant
Les personnes auprès desquelles nous avons pré testé notre questionnaire final, l’ont trouvé
questionnaire :
Un problème a été abordé très souvent. Les répondants nous ont aidé à changer la
industriels tunisiens préfèrent la formulation: « par rapport aux autre fournisseurs tout
relation.
donc, essayé de supprimer les questions de synthèses que nous avions proposé au
début après chaque mesure d’une variable. En fait, par exemple, après avoir listé les
items relatifs la variable satisfaction, nous avions une question d’ordre générale :
cocher sur une échelle de 7 points. Ces questions sont d’ailleurs jugées inutiles pour
On mentionne à ce niveau que le pré test dont on parle, a concerné 15 répondants industriels.
Donc, son objectif était dés le départ qualitatif. C'est-à-dire, vérifier la compréhension des
188
fournisseurs de produits industriels impliquant pour l’activité de l’entreprise, et
La quasi - majorité des entreprises sont des PME (entre 1 et 449 employés).
• Un questionnaire, où les questions ont été administrées sous la tonne d'une échelle
de Likert à sept points. Le questionnaire a été administré par rnail et/ ou en face à
189
CHAPITRE II :
Ce chapitre est consacré aux analyses statistiques qui ont pennis l'obtention des résultats de
cette recherche. En effet, avant de tester nos hypothèses, des analyses préalables sont menées
(Sectionl). Tout d'abord, la structure, la fiabilité, ainsi que les validités convergentes et
discriminantes des instruments de mesures de nos variables aussi bien médiatrices, que
modératrices sont re testées sur l'échantillon issu de notre collecte finale ; afin de s'assurer de
Ensuite, nous exposons les résultats relatifs aux tests des liens linéaires du modèle. Autrement
dit, les rôles des variables médiatrices sont vérifiés dans une deuxième section.
Enfin, nous présentons dans la troisième section de ce chapitre, les effets modérateurs et les
190
191
Section 1 : Tests des échelles de mesures des variables :
Dans cette section, nous allons re vérifier la structure et la cohérence interne de nos
Ainsi, même si certaines de nos échelles ont déjà été testées dans des conditions similaires (c.f
Partie 2. Chapitre III) et que d'autres ont seulement été traduites de recherches antérieures, il
est important de vérifier, avant tout, leurs applicabilités à notre contexte actuel et aussi
qu'elles ont au moins conservé les mêmes propriétés que lors des pré - tests.
A cet effet, nous nous concentrons dans cette section, à s'assurer de la capacité de nos
échelles à bien présenter les phénomènes qu'elles décrivent. En effet, c'est « la validité de
construit » selon Evrard, Pras et Roux (2003). L'étude de cette validité est effectuée par une
Pour ce faire, nous vérifierons la faisabilité des ACP en utilisant le test classique de Kaiser,
Meyer et Olkin (KMO) et le test de sphéricité de Bartlett. Le test KMO nous renseigne sur la
capacité des variables à être factorisables. Et le test de Bartlett pour vérifier si les corrélations
entre les variables initiales sont toutes milles. L'interprétation des tableaux statistiques nous
Concernant les échelles de mesures des variables médiatrices, nous vérifierons leurs fiabilité à
travers :
- l'alpha de Cronbach
- et le calcul du Rhô de Jôreskog, puisque nous utiliserons les équations structurelles pour
Nous nous attacherons aussi à revoir leurs validités discriminantes. Et Ceci aussi bien pour les
Par ailleurs, et avant de re tester nos instruments de mesures, il a été important de traiter le
En fait, nous n'avions toléré sur les questionnaires recueillis qu’un maximum de trois
réponses manquantes sur tout le questionnaire. Ceci dit, le logiciel utilisé, nous a permis de
192
traiter ce problème et de remplacer donc de la façon la plus adéquate possible les valeurs
manquantes sur notre base. Nous avons utilisé la méthode de T’Expectation Maximization’
(EM) de SPSS. 16.0. Cette méthode repose sur un processus itératif à deux étapes qui
détermine les valeurs prédictives des paramètres et calcule des estimations maximales
probables. Il s’est avéré que cette méthode est meilleure que les autres techniques
d’estimations par la moyenne (Meng 2000). En effet, la comparaison des moyennes des
déviations standards relatives aux items sur la base originale et les items sur la base contenant
Dans cette section, nous présentons les tests de fiabilité et de validité convergente des échelles
L'échelle d'origine a été empruntée aux travaux d’Ulaga et Eggert (2006 a). C’est un travail
de recherche récent, qui s’est appuyé sur une étude qualitative rigoureuse et présentent des
similarités à notre contexte : notamment un milieu industriel, plus précisément des relations
client fournisseur de long ternie et l'échelle utilisée a présenté une très forte fiabilité de 0,95.
Ceci dit, nous nous proposons de la retester avec notre échantillon issu de notre collecte
Pour procéder à une analyse factorielle (Analyse en composantes principales) nous vérifions
Tableau n°46 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,848
Bartlett 1172,848
ddL 6
iE) (0,00)
193
L’application du test classique de Kaiser a permis une restitution de la variance de 79,587%.
Concernant la fiabilité de cette échelle : l’alpha de Cronbach est très satisfaisant. Il est de :
0,91. Ceci dit, la suppression d’items sur cette variable n’améliore pas la fiabilité de l’échelle.
La fiabilité de l’échelle a été vérifiée aussi par le calcul du Rho de Jôreskog, puisque nous
11 s'agit de reprendre dans les tableaux de calculs, pour chacune des variables à part, les
(loadings).
Dans notre cas, on entend par indicateur i : les items relatifs à la variable de valeur de la
est vérifiée. Nous nous attardons à calculer la validité convergente. Cette dernière est la
capacité d’une mesure à fournir des résultats proches de ceux d’autres mesures du même
construit.
1 °) la validité convergente d’un construit est bonne si le test t associé à chaque contribution
En fait, l’examen des tableaux statistiques fait apparaître des tests t de Student relatifs aux
2°) On calcule le p de validité convergente qui doit être > 0.5 avec p le nombre d’indicateurs
194
On calcule le p de validité convergente (version 2) qui doit aussi être > 0.5
L’échelle d'origine de la satisfaction a aussi été empruntée aux travaux récents d'Ulaga et
Eggert (2006a). Ce travail de recherche a été réalisé dans le milieu industriel, plus
précisément sur des relations de longs termes entre clients et fournisseurs. L'échelle de la
satisfaction avait présenté un très fort indice de fiabilité : 0,94. Nous allons dans ce
En effet, les conditions nécessaires pour réaliser des analyses factorielles sont satisfaisantes et
Tableau n°47 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,781
Bartlett 485,496
ddL 10
Je) (0,00)
la variance expliquée.
puisqu’il est de : 0,79. Cet indice ne s’améliore pas en essayant de supprimer des items. Nous
retenons donc les cinq items de l’échelle de la satisfaction pour la suite de nos analyses.
195
En suivant la même logique de raisonnement sur la vérification de la fiabilité de l’échelle de
la satisfaction, nous nous proposons de calculer le Rho de Joreskog qui s’avère utile pour
vérifier la fiabilité d’une échelle surtout que nous l’utiliserons sur des équations structurelles.
En appliquant la formule nous obtenons 0,832. Cette valeur est supérieure à 0,7 ; nous
validité convergente de la satisfaction. Ceci dit, en examinant les tableaux des données
statistiques, nous pouvons vérifier que le plus petit t de Student (parmi les valeurs des tests t
de Student des différents items associés à l'échelle de la satisfaction) est de 10,826 > 1,96.
pouvons donc conclure que l'échelle de la satisfaction présente une bonne validité
convergente.
L'échelle relative à la confiance a présenté sur les travaux d'Ulaga et Eggert (2006a) une très
forte fiabilité (0,93). Outre les similarités dans les conditions de cette recherche et de celle
d'Ulaga et Eggert (2006) ; nous vérifierons les fiabilités et les validités de l'échelle de la
confiance sur notre terrain. Les statistiques menées nous ont permises de retirer un item pour
En fait, les données se sont avérées bien factorisables. D’ailleurs, La mesure de précision de
l’échantillonnage de Kaiser, Meyer et Olkin a présenté un indice satisfaisant. Ainsi que le test
Tableau n°48 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,750
Bartlett 1857,762
ddL 10
i£) (0,00)
l’information de départ.
Par ailleurs, l’alpha de Cronbach de l’échelle de la confiance avec ses cinq items est de 0,77.
196
Cet indice est assez satisfaisant sauf qu’il s’améliore en supprimant l’item 3 : « le fournisseur
principal se soucie autant de notre bien être que du sien lorsqu ’ilprend des décisions
D’ailleurs, la suppression de cet item est fondée si on se réfère à la matrice des composantes ;
puisque la plus faible des corrélations entre les items et la variable de confiance est celle
Composante
CF4: nous pensons que notre fournisseur principal prend toujours en compte
0,942
d'agir au mieux de nos intérêts.
Nous nous pouvons donc, dans cette recherche retenir les quatre items de la confiance et
Nous allons maintenant vérifier la fiabilité de l’échelle de la confiance ainsi constituée par le
calcul du Rho de Joreskog. Ainsi, l’application de la formule (par une feuille de calcul Excell)
nous permet d’obtenir une valeur largement supérieure à 0,7 (0,905). D'où, la fiabilité de
vérifier les valeurs des tests t de Student des différents items relatifs à la confiance. Nous
convergente qui est dans notre cas >0,5 (pvc =0,713). D’où la validité convergente de l’échelle
197
1-4- Fiabilité et validité convergente de l’engagement :
L’échelle d’origine relative à l’engagement a aussi été empruntée aux travaux d’Ulaga et
Eggert (2006a). Mis à part les similarités avec le contexte dans lequel elle a servie et sa forte
fiabilité (0,92) ; nous procédons dans ce qui suit à tester sa validité et sa fiabilité sur notre
échantillon final.
Tout d'abord, les données que nous nous proposons de synthétiser par une analyse factorielle
sont factorisables. En fait, le test de Kaiser, Meyer et Olkin ainsi que celui de Sphéricité de
Tableau n°50 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,869
Bartlett 925,857
ddL 15
JP) (0,00)
En outre, la fiabilité de cette échelle est assez convenable. D’ailleurs, l'indice de fiabilité
(l'alpha de Cronbach) est de 0,84. D'autant plus que cet indice n'est pas amélioré si on
essaye de supprimer certains items. Tous les items sont aussi bien corrélés à la variable
d’engagement, ils la présentent bien. Nous pouvons donc retenir nos six items pour mesurer
Comme pour les échelles des variables précédentes, nous vérifions le Rho de Joreskog pour
consolider encore la fiabilité de cette échelle surtout que nous utiliserons les équations
structurelles pour les analyses futures. Le calcul du Rho de Joreskog montre un résultat
supérieur à 0,7 (p Joreskog =0,854) donc une bonne fiabilité de l’échelle de l’engagement.
puisque :
le plus petit t de Student des items relatifs à la mesure de la variable de l’engagement est
198
et, le calcul du Rho de validité convergente donne un résultat de 0,495 très proche de la
valeur 0,5.
Ainsi, nous pouvons conclure que la fiabilité ainsi que la validité convergente de féchelle de
confiance et rengagement (Ulaga et Eggert 2006). L'échelle générale est testée sur
Tout d'abord, il est possible d'appliquer une analyse factorielle parce que le test de Kaiser,
Meyer et Olkin et celui de Bartlett sont satisfaisants et se présentent comme suit sur le tableau
suivant :
Tableau n°51 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,799
Bartlett 3199,329
DdL 15
Je) (0,00)
fiabilité (l’alpha de Cronbach) est de 0,77. D'autant plus que la suppression d’items
Comme pour les échelles des variables précédentes, nous vérifions le Rho de Joreskog pour
consolider encore la fiabilité de cette échelle surtout que nous utiliserons les équations
structurelles pour les analyses futures. Le calcul du Rho de Joreskog montre un résultat
supérieur à 0,7 (p Joreskog =0,750) donc une bonne fiabilité de l’échelle globale de la qualité
de la relation.
199
1-6- Fiabilité et validité convergente de la coopération :
L’échelle de la coopération a été issue des travaux de synthèses ainsi que d’adaptation de
Fontenot et Wilson (1997) et Wilson et Volsky (1997) ; ainsi que Bozzo (2000). L’échelle
d’origine ainsi présentée a fait l'objet d’une étude d’applicabilité à notre travail de recherche.
Une première étude exploratoire sur un échantillon de 104 répondants, suivie d’une étude
confirmatoire sur 157 répondants ont révélé une échelle de la coopération composée de six
items.
Dans ce paragraphe nous revérifions les résultats de notre étude d'applicabilité en utilisant
L’examen des données statistiques montre que les conditions permettant d’appliquer une
analyse factorielle sont réunies. D'ailleurs, le teste de Kaiser, Meyer et Olkin et celui de
Tableau n°52 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,892
Bartlett 1313,097
DdL 15
(P) (0,00)
restituée.
L’alpha de Cronbach nous confirme encore la forte fiabilité de cette échelle (0,88). Par
ailleurs, cet indice n’augmente pas si nous essayons de supprimer des items. Nous pouvons
donc retenir nos six items pour mesurer et analyser la coopération. D’autant plus que les
corrélations des items avec la variable coopération sont assez importantes (toutes supérieures
Nous vérifions la fiabilité de cette échelle en calculant le Rho de Joreskog. Sa valeur est de
0,891 > 0,7 : nous pouvons donc dire que la fiabilité de l’échelle de la coopération est
vérifiée.
vérifiée puisque :
200
le plus petit t de Student relatif aux items de la coopération a une valeur de 13,019 >1,96.
Nous pouvons donc conclure que la fiabilité et la validité convergente de l’échelle de mesure
Nous pouvons récapituler nos résultats de fiabilité et de validités convergentes sur le tableau
suivant :
Tableau n°53 : Le tableau récapitulatif des résultats de fiabilités et de validités convergentes des
médiateurs du modèle
5 items retenus
Satisfaction 0,79 0,832 0,500>0,5
4 items retenus
Confiance 0.90 0,905 0,713>0,5
15 items
Qualité 0,77 0,750 0,501 >0,5
retenus
6 items retenus
coopération 0,88 0,891 0,579>0,5
La validité discriminante consiste à s’assurer que les indicateurs doivent mesurer un seul
construit. Elle permet de s’assurer que deux construits différents, sur le plan théorique, sont
La méthode de (Fomell et Larcker, 1981) permet vérifier la validité discriminante entre deux
construits. En effet, elle consiste à comparer la racine carrée du pvc de chaque construit avec
-y
les covariances (cov ij) qu’il partage avec les autres construits théoriques. La validité
discriminante est établie lorsque la variance moyenne du construit est supérieure au carré de
201
Le test porte sur les variances partagées entre les différentes variables latentes, ainsi qu’entre
Nous vérifions dans le tableau récapitulatif suivant (en le lisant colonne par colonne ; il s’agit
de comparer sur une même colonne les covariances au carrées telles que calculées et les rho
Le tableau suivant, nous montre que toutes nos pvc > cov2ij pour les variables du modèle
linéaire :
pvc
Valeur de la relation
0,728
Ainsi, la validité discriminante est vérifiée pour les variables de notre modèle de base
(structure linéaire). Autrement dit, nous pouvons conclure qu'il existe bien trois variables
distinctes les une des autres. Les items qui leurs sont associés les présentent bien et leurs sont
cohérents.
Avant donc de passer aux tests du modèle, nous nous proposons, de continuer la vérification
modératrices.
Nous présentons dans ce paragraphe les tests de fiabilité, les résultats des Analyses en
Composantes Principales (ACP) ; ainsi que les validités convergentes et discriminantes des
variables modératrices; à savoir : (1) Les changements de la valeur souhaités par le client ;
plus précisément : (1.1) l’intensité des changements de la valeur souhaités par le client ; (1.2)
les changements souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou de son
offre) pour répondre aux besoins du client et du client du client; (1.3) les changements
202
souhaitée par le client ; et (1.4) les changements quant à l’adaptation souhaitée du fournisseur
à l’évolution des priorités du client. Et aussi, notre dernière variable modératrice : (2) la
2-1- ACP et Fiabilités des échelles des changements de la valeur souhaités par le
client :
Les changements de la valeur souhaités par le client, sont définis de part : l'intensité du
changement a déjà été utilisée dans la littérature. Cependant, l'échelle relative aux formes des
changements de la valeur souhaités par le client, n'a jamais existé au préalable. Nous avons
donc, développé une échelle relative aux fonnes des changements de la valeur de la relation
souhaités par le client en se référant au paradigme de Churchill (1979). A cet effet, une double
Nous avons présenté les résultats des études exploratoires (avec 104 répondants) et celle
confirmatoire (avec 157 répondants) dans la sectionl du chapitre III de la deuxième partie de
ce travail. D’ailleurs, nous allons re tester les échelles en utilisant notre collecte finale de 421
répondants.
Nous procédons donc à effectuer des Analyses en Composantes Principales et à re vérifier les
Blocker(2007). La base de son travail revient à Flint, Wooduff et Gardial (2002). Ceci dit,
quand il a utilisé cette échelle dans le milieu industriel de son enquête, elle a révélé une forte
fiabilité de 0,93.
Nous allons donc vérifier la dimensionnalité et la fiabilité de cette échelle en utilisant notre
L’examen des données statistiques fait apparaître des données factorisables. D’ailleurs, les
indices des tests de Kaiser, Meyer et Olkin et celle de sphéricité de Bartlett sont satisfaisants
203
Tableau n°55 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,846
Bartlett 3226,159
ddL 10
M (0,00)
plus que les cinq items s’avèrent bien corrélés à un seul facteur.
L'alpha de Cronbach de l'échelle ne s’est pas amélioré quand on a essayé de supprimer les
items un par un (option SPSS). Nous allons donc retenir nos cinq items pour la suite des
analyses.
L’échelle que nous avions développée à la deuxième partie de ce travail, et plus précisément
au chapitre II et à la première section, a été testée : lors d’une première étude exploratoire sur
104 répondants appartenant à des entreprises industrielles clientes qui sont en relation stables
et durables avec leurs fournisseurs et d’une deuxième étude quantitative confirmatoire (de 157
répondants). Elle a donc présenté une bonne fiabilité avec un alpha de Cronbach de 0,832.
Nous allons revérifier les résultats avec notre échantillon issu de la collecte finale.
Nous avons pu effectuer une ACP puisque les données se sont montrées factorisables comme
Tableau n°56 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,843
Bartlett 3019,378
ddL 10
M (0,00)
204
A la suite de notre ACP, nous avons une restitution de l’information de 88,333% sur un seul
facteur. Ainsi, l’échelle est bien unidimensionnelle ; et les items sont bien corrélés à cette
Par ailleurs, l’alpha de Cronbach est très satisfaisant : il est de 0,967 et il ne s’améliore pas
quand on essaye de supprimer l’un des items. Nous retenons donc nos cinq items pour
mesurer et analyser la variable des changements souhaités quant aux caractéristiques propres
du fournisseur (et/ ou de son offre) pour répondre aux besoins du client ou du client du client.
L'échelle relative à cette variable a été explicitée lors de son développement à la première
confirmatoires, nous avons pu retrouver une bonne fiabilité de l'échelle avec un alpha de
Cronbach de 0,808.
Nous revérifions cette échelle à travers l'échantillon issu de notre enquête finale.
En effet, les données sont bien factorisables aussi pour cette variable ; d'ailleurs, le test
classique de Kaiser et celui de sphéricité de Bartlett le montrent bien. Ces indices sont
Tableau n°57 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,870
Bartlett 2073,272
ddL 6
(P) (0,00)
Ainsi, nous avons réalisé une Analyse en Composantes Principales. La variance expliquée est
donc de 89,312% sur le premier facteur. Cette échelle est bien unidimensionnelle et les
L’indice de la fiabilité de l’échelle est de 0,960. Un tel alpha de Cronbach révèle une forte
l’échelle. Nous retenons donc les quatre items relatifs à cette échelle pour mesurer et analyser
205
2-1-4- Les changements quant à l’adaptation souhaitée du fournisseur à
l’évolution des priorités du client :
L’échelle que nous avions développée et qui est relative à cette variable, a été testée lors de
l’étude exploratoire, ensuite de l’étude confirmatoire. Elle a montré donc une forte fiabilité
(0,874) que nous nous proposons de re vérifier sur notre échantillon de collecte finale.
L’examen du tableau suivant montre que nous pouvons réaliser une ACP. Ainsi, les indices
Tableau n°58 : les résultats du test de Kaiser, Mever et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,816
Bartlett 21153,565
ddL 6
M (0,00)
Nous avons obtenu 89,721% de la variance, qui ont été ainsi restitués par un seul facteur.
L’échelle est donc bien unidimensionnelle. D'autant plus que les quatre items sont fortement
corrélés à ce facteur.
L’alpha de Cronbach montre une fiabilité forte, relative à l’échelle ainsi constituée (0,962).
Cette valeur n’augmente pas si on supprime les items un par un. Ainsi, nous retenons les
quatre items de l’échelle pour mesurer et analyser les changements quant à l'adaptation
changements de la valeur :
aux changements de la valeur aux travaux de Blocker (2007) puisque, le concept lui-même a
émergé de ses travaux. En effet, Blocker (2007) a distingué entre la réaction effective et
l’anticipation d’un changement souhaité par un client. Les items qu’il utilise sur l’échelle de
la réactivité perçue aux changements de la valeur, sont propres à une approche réactive et non
pro active ou d’anticipation. Ce qui est très encré dans notre approche. L’échelle qu’il a
développée contenait cinq items. Elle a été utilisée dans le milieu industriel - contexte de son
206
Nous allons re vérifier la fiabilité de cette échelle ainsi que sa validité convergente adéquate à
notre contexte.
Nous avons donc constaté que les données de notre base étaient factorisables et qu’il nous est
possible de faire une analyse factorielle. D’ailleurs, les indices des tests de Kaiser, Meyer et
Tableau n°59 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,892
Bartlett 3928,874
ddL 15
iP) (0,00)
expliquée par le premier facteur. En outre, tous les items sont bien corrélés à un même
facteur.
L'alpha de Cronbach est très satisfaisant (0,97). D’où la fiabilité de l'échelle qui est très
Nous retenons donc les cinq items mesurant la variable de réactivité perçue du fournisseur
Tableau n°60 : Le tableau récapitulatif des résultats de fiabilités et de validités convergentes des
modérateurs
Nombre
Rhô de Rhô de validité
Alpha de d’items
Les variables modératrices Jôreskog convergente
Cronbach retenus
P Pvc
5 items
l’intensité des changements de la valeur
0,97 0,960 0,860 >0,5 retenus
souhaités par le client
6 items
207
2-3- La validité discriminante des variables modératrices:
A ce niveau nous vérifions si les indicateurs mesurent un seul construit. Nous vérifions aussi,
pour nos variables modératrices que nos construits différents, sur le plan théorique, sont
Nous utilisons la méthode de (Fornell et Larcker, 1981) pour vérifier la validité discriminante
entre deux construits. Nous procédons par une comparaison systématique de la racine carrée
du pvc de chaque construit avec les covariances (cov'ij) qu'il partage avec les autres
construits théoriques. Nous vérifions dans le tableau récapitulatif suivant (en le lisant colonne
par colonne ; il s’agit de comparer sur une même colonne les covariances au carrées telles que
calculées et les rho de validité convergentes associés) que les cov2ij < pvc :
souhaitée client
l’intensité des
Pvc
changements de la
0,860
valeur souhaités
par le client
les changements
souhaités quant aux
Pvc
caractéristiques cov2 (0,105)2
0,848
propres du
fournisseur 0,011
les changements
souhaités quant à
l’amélioration de la cov2 (0,104) 2 cov2 (0,022) 2
Pvc
tendance à innover
0,860
du fournisseur, et 0,010 0,00048
de sa pro activité
souhaitée
les changements
quant à
l’adaptation cov2 (0,101)2 cov2 (0,334)2 cov2 (0,020)2 pvc
souhaitée du 0,856
fournisseur à 0,0102 0,111 0,0004
l’évolution des
priorités du client
208
Le tableau ci-dessus montre que toutes les pvc > cov2ij pour les variables modératrices.
Nous pouvons conclure que toutes nos échelles de mesures ont été vérifiées et peuvent être
utilisées pour présenter de la façon la plus fidèle les variables concernées. Le tableau
Tableau n°62 : Le tableau récapitulatif des échelles de mesure de toutes les variables mise en jeu.
( sur 421
réponses)
Nous nous sentons très engagé dans la relation avec notre fournisseur principal
La relation avec notre fournisseur principal est très importante pour notre activité
Nous avons 1 ’intension de maintenir sans limite dans le temps notre relation avec notre
fournisseur principal
La relation avec notre fournisseur principal est très semblable à une relation familiale
Nous attachons vraiment de l’importance à la relation avec notre fournisseur principal
Cela vaut la peine que nous fassions un maximum d’effort pour maintenir la relation avec
notre fournisseur principal
209
Changements de la valeur souhaités par le client
Changements quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ou de son offre) 0,96 0,965 0,848
Je souhaiterais que mon fournisseur me donne des idées pour réduire mes coûts.
Je souhaiterais que mon fournisseur connaisse mieux mes clients.
Je souhaiterais que mon fournisseur ait le souci d’améliorer davantage la qualité de
notre relation
Changements quant à l’amélioration des performances, de la tendance à innover du 0,96 0,960 0,860
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées aux
problèmes que je rencontre
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour mon
activité sans même que je ne le lui demande.
Changements quant à l’adaptation du fournisseur à l’évolution des priorités du client 0,96 0,959 0,856
Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l’emporte sur la qualité
et inversement), je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions pour faire
face.
Je souhaite que mon fournisseur intègre mes demandes passées sur des commandes de
réassort
Agit immédiatement lorsque nous lui indiquons ce que nous souhaitons comme
changements dans la relation
Réagit rapidement à nos demandes de changements
Répond toujours efficacement quand nous leur demandons d’opérer des changements
Est toujours flexible pour s'adapter aioc changements que nous demandons
Ne manque jamais de répondre à nos demandes de changements
Accepte toujours de répondre à nos demandes de changements.
Nous pouvons passer, dans ce qui suit, à la vérification des liens médiateurs et modérateurs
sur notre base de données finale collectée sur 421 questionnaires retenus.
210
Section 2 : Tests des effets médiateurs :
Les tests relatifs aux échelles de mesures des variables médiatrices de notre modèle se sont
variable qualité de la relation (I). Nous passons, par la suite, à la vérification des différents
liens simples qui régissent les différentes variables de notre modèle (II).
Nous avons déjà montré théoriquement que la qualité de la relation est un concept global et
définition même du concept ainsi que les liens qui existent entre la satisfaction, la confiance et
de la première partie). Nous vérifions cette hypothèse statistiquement. A cet effet, nous nous
fions à des arguments relatifs au modèle de mesure de la qualité (1), ainsi que des arguments
- Tout d’abord, les corrélations entre les dimensions : il existe des corrélations entre la
satisfaction (0,206) montrent que ces trois facettes de la qualité de la relation peuvent partager
En effet, nous avons procédé par une ACP puisque les données se sont montrées factorisables
211
Tableau n°63 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
KMO 0,799
Bartlett 3199,329
(P) (0,00)
A la suite de notre ACP, nous avons une restitution de l’information de 60,614% sur trois
facteurs. Ainsi, l’échelle de la qualité de la relation est bien tridimensionnelle ; et les items
sont bien corrélés à trois axes différents d’après la matrice des composantes reportée dans le
tableau suivant qui permet de différencier les items de chacun des trois axes distincts.
Tableau n°64 : les corrélations des items aux trois axes différents
1 2 3
Satisfaction 1 : notre entreprise regrette de travailler avec notre fournisseur principal .607
Satisfaction 2 : notre entreprise est très satisfaite de son fournisseur principal ,646
Satisfaction 3 : notre entreprise est très contente de ce que son fournisseur principal a fait pour
610
nous
Satisfaction 4 : notre entreprise n’est pas complètement satisfaite de son fournisseur principal .587
Satisfaction 5 : si c’était à refaire, notre entreprise choisirait à nouveau de travailler avec son ‘111
fournisseur principal
Confiance 1 : le fournisseur principal respecte les promesses qu'il a faites à notre entreprise ,679
Confiance 2 : le fournisseur principal se sent vraiment concerné du succès de notre activité ,636
Confiance 4 : nous pensons que notre fournisseur principal prend toujours en compte d'agir au
734
mieux de nos intérêts
Engagement 1 : nous nous sentons très engagés dans la relation avec notre fournisseur principal ,627
Engagement 2 : la relation avec notre fournisseur principal est très importante pour notre
,667
activité
Engagement 3 : nous avons l’intention de maintenir sans limite dans le temps notre relation SS 1
Engagement 4 : la relation avec notre fournisseur principal est très semblable à une relation S91
familiale
Engagement 5 : nous attachons vraiment de l’importance à la relation avec notre fournisseur 593
principal
Engagement 6 : cela vaut la peine que nous fassions un maximumd’efforts pour maintenir la 601
relation avec notre fournisseur principal.
Les deux arguments relatifs au modèle de mesure de la qualité de la relation montrent qu’il
globale de l’ajustement de notre modèle structurel, que nous exposerons dans ce qui suit,
212
1.2. Arguments relatifs au modèle structurel :
Avant de présenter la qualité globale de l'ajustement de notre modèle théorique, nous allons
exposer les deux représentations schématiques de notre modèle, comparer leurs qualités
globales d’ajustement, pour pouvoir identifier par la suite, sur notre modèle structurel
Dans la première partie de ce travail de recherche, nous avons construit notre modèle
structurel en considérant que la qualité de la relation était un concept global.Ce choix a été fait
variables, il s'est avéré que deux représentations sur AMOS de notre modèle coexistent. Nous
avons donc choisi de comparer, les qualités d'ajustements des deux modèles pour prouver
que la qualité d'ajustement de celui que nous avions choisiétait supérieure au modèle
alternatif. En d'autres termes, nous avons souhaité vérifier si la qualité de la relation était bien
la confiance et l’engagement (Han, Wilson et Dant, 1993 ; Smith, 1998). Toutefois, selon
Mimouni et Voile (2003) : «la littérature sur la qualité de la relation nous amène à deux
conclusions :
(1) la qualité de la relation est perçue comme un méta construit, un concept de premier ordre
(2) ces dimensions inter reliées sont traitées à part (e.g., Henning-Thaurau et al., 2002), soit
en renvoyant au concept global de qualité de la relation, soit à travers le calcul d'un indice
global ».
Clairement, il coexiste deux modèles de mesure différents : l’un fondé sur une représentation
engagement et peuvent donc partager un socle conceptuel commun) et l’autre fondé sur une
représentation des variables de satisfaction, confiance et engagement chacune à part (avec des
liens de causalité entre ces trois variables tels que démontrés par Leonidou et al., 2008).
213
Ceci dit, cette deuxième représentation des variables chacune à part dans un modèle global,
peut être établie sans pour autant indiquer des liens de causalité entre satisfaction, antécédente
consensus sur l’ordre des liens fonde ce type de présentation schématique. (Voir Hewett et al,
2002 : qui montrent qu’il n’existe pas de consensus sur les liens qui régissent la satisfaction,
la confiance et l’engagement; Gundlach et al, 1995 qui retrouvent que l’engagement est
Crosby et al. (1990), Dorsh et al. (1998) et Lewin et Johnaston (1997) qui proposent la
confiance et l'engagement comme étant au même titre sans montrer de liens de causalité entre
ces variables).
renvoie à la qualité de la relation (Han et al. ,1993 ; Smith, 1998 ; Geyskens et al. , 1998 ;
Les figures suivantes montrent bien qu'il existe deux représentations possibles sur AMOS 16
214
Figure n° 16: Schéma du Modèlel selon AMOS 16.0
215
Pour pouvoir tester nos hypothèses dans des conditions statistiques optimales, nous
comparons les qualités d’ajustement des deux modèles pour pouvoir en retenir le meilleur.
Dans ce paragraphe, nous confrontons les deux représentations des deux modèles structurels.
Nous comparons donc les indices d’ajustements des deux modèles entre eux ; ensuite nous
Avant de confronter les indices d'ajustements des deux modèles, nous avons constaté que,
dans la littérature, les indices pour évaluer l'ajustement sont très nombreux. Cependant, nous
Les indices absolus : évaluent dans quelle mesure le modèle conceptuel reproduit les
fit ») tels que : y2 ; CMIN/DF (ou encore nommé dans la littérature « y2 scaled ») GFI
Les indices incrémentaux : évaluent les apports d’un modèle testé relativement à un
modèle comparatif de base. Ils sont nombreux, nous pouvons en citer : NFI ; NNFI (ou
TLI) et CFI.
Nous avons ainsi, catégorisé les indices de la qualité globale d’ajustement. Nous pouvons
confronter ceux relatifs aux deux modèles dans le tableau suivant pour déterminer ainsi le
modèle optimal :
216
Tableau n°65: Comparaison des valeurs des indices de la qualité d’ajustement des deux modèles
A priori, le modèle 2 est légèrement meilleur que le modèle 1. En fait, mis à part des valeurs
relation est un concept global) présente des valeurs de TL1, et CFI légèrement supérieures aux
indices du modèle 1. L'AIC et l'ECVI du modèle 2 sont légèrement inférieurs que ceux du
A cet effet, nous retenons donc le modèle 2 pour la suite des analyses.
présente une bonne qualité globale d'ajustement au regard des normes recommandées. En
effet, le Khi deux (x2) mesure la divergence entre les liens du modèle théorique et celles
liberté associé est de 269 et donc le rapport du x2/ddl (CMIN/DF) est de 1,5. Ce rapport étant
Concernant notre RMSEA (Root Mean Square Error of Approximation), il est de 0,037. Cet
indice mesure l’erreur moyenne d'approximation attachée au modèle spécifié. Autrement dit,
Nous pouvons conclure que nos indices absolus se situent bien dans les valeurs souhaitées.
Concernant les indices incrémentaux, tout d’abord, le NFI (Normed Fit Index) de Benler-
celui de base (c’est le modèle le plus simple où toutes les corrélations sont milles). En outre,
217
le NNFI (Non Nonned Fit Index de Bentler - Bonnett), connu aussi sous l’appellation de TLI
(Tucker Lewis Index), teste l’amélioration apportée par le modèle testé relativement au
modèle de base en rajoutant des paramètres au modèle spécifié. Enfin, le CFI (Comparative
Fit Index de Bentler) permet de donner une mesure améliorée du NFI. Le CFI permet de
comparer les degrés de liberté entre le modèle testé et le modèle de base. Ceci dit, à propos de
notre recherche doctorale, le NFI, le TLI et le CFI sont tous >0,9. Nous nous situons donc
Finalement, nous nous penchons sur les indices de parcimonie, encore appelés dans la
explicatifs. En fait, LAÏC de Akaike est limité à la comparaison de modèles alternatifs. Il est
important d'indiquer la valeur du modèle testé et de celui indépendant et d'en retenir la plus
petite valeur. Enfin, l'ECVI de Browne et Cudeck représente l'écart entre la matrice des
covariances estimée et celle prédictive si l'on estimait à partir d'un autre échantillon toujours
représentatif de notre population. Les valeurs des indicateurs du modèle retenu s'avèrent
satisfaisants. Nous pouvons conclure que la qualité globale d'ajustement de ce modèle est
satisfaisante. Nous pouvons donc nous fier à ce modèle pour vérifier les différents liens
-l'existence des corrélations entre les trois facettes de la qualité de la relation : satisfaction,
- l’ajustement du modèle 2 est meilleur que celui du modèle 1. Autrement dit, l’ajustement
aux données est meilleur avec le modèle structurel qui représente la qualité de la relation
Nous pouvons donc passer à l’étape de la vérification de nos tests de liens entre les variables
218
2- Les liens entre les médiateurs :
Rappelons tout d’abord, que notre structure de base est issue des travaux de Fishbein et Ajzen
antécédente à la variable affective (la qualité de la relation) ; et cette dernière est antécédente
Nous allons présenter dans ce qui suit les résultats de manière statistique brute. Leur mise en
perspective sera appréhendée sur le dernier chapitre, lors de leur interprétation et de leur
discussion. Le tableau n°66 suivant montre que l'examen des tableaux statistiques (AMOS
Dans la plupart des recherches académiques, le degré de significativité retenu pour affirmer
l'existence d'un lien significatif est de p<0,05. Ainsi, nous pouvons à priori, valider les
hypothèses relatives aux relations linéaires de notre modèle. Autrement dit, H2 et H3.
En effet, notre première hypothèse concerne l'effet direct entre la valeur de la relation et la
relation est significatif (p=0,004 < 0,05). Ainsi, nous pouvons, donc, comprendre que la
valeur de la relation est bien antécédente de la qualité de la relation. D'où H2 est validée.
H2 : « Plus la relation entre le client industriel et son fournisseur a de valeur, plus cette
Prenant la suite, la troisième hypothèse de notre recherche concerne l'effet direct entre la
qualité de la relation d'une part et le comportement de coopération d’autre part. Ceci dit, le
lien entre la qualité de la relation et le comportement de coopération est vérifié puisque le test
t de Student associé à ce lien est significatif. En effet, son test t de Student présente une valeur
de 1,991 >1,96 ; et ce lien s’avère donc significatif avec p=0,047<0,05 comme le confirme le
H3 : « Plus la relation est de qualité, plus tes clients industriel coopèrent avec leur
fournisseur »
219
Tableau n°66 : Le tableau récapitulatif des significativités des tests de Student associés aux relations
linéaires
Nous pouvons donc conclure que nos hypothèses régissant les relations linéaires de notre
modèle sont validées. Nous allons, dans ce qui suit, essayer de tester les effets modérateurs
220
Section 3 : Tests des effets modérateurs :
Nous procédons donc dans ce qui suit à vérifier les effets des modérateurs.
« Une variable modératrice est une variable qui module le sens et/ou la force de X (variable
sens et/ou la force de l'influence de X sur Y varient selon les niveaux de cette variable dite
modératrice.
La mise en évidence de l'effet modérateur d'une certaine variable repose sur une procédure
groupes d'observations apparaissent donc. En pratique, la médiane est souvent utilisée. C'est
variable indépendante et la variable dépendante dans chacun des groupes constitués. Baron et
Kenny (1986) recommandent donc la manipulation des équations structurelles. Nous avons
Plus précisément, les étapes que nous suivons pour mettre en évidence les effets modérateurs
Pour chacun des groupes ainsi constitués, réaliser une analyse factorielle (AFC) pour
comparer les Khi2 entre modèle contraint et modèle libre. La contrainte est fixée en
Si la différence des Khi2 est significative, nous procédons à une analyse multi groupes
contrainte (où nous fixons les X à égalité entre les deux groupes). Sinon, lorsque la
différence des Khi2 n’est pas significative, nous réalisons une analyse multi groupes
221
L’effet modérateur est mis en évidence si les différences de valeurs des corrélations
Nous allons donc procéder dans ce qui suit à l’examen statistique des données pour chacune
coopération. C’est donc sur ce lien que nous vérifierons les effets modérateurs des variables :
(1) Les changements de la valeur souhaités par le client ; plus précisément : (1.1) l’intensité
des changements de la valeur souhaités par le client ; (1.2) les changements souhaités quant
aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou de son offre) pour répondre aux besoins du
tendance à innover du fournisseur, et de sa pro activité souhaitée par le client ; et (1.4) les
client. Et aussi, notre dernière variable modératrice : (2) la réactivité perçue du fournisseur
Nous vérifions les effets modérateurs des changements de la valeur souhaités par le client sur
tout d’abord, par l’effet modérateur de l’intensité des changements de la valeur. Ensuite, nous
nous concentrons sur les effets modérateurs des différentes formes des changements de la
Nous présentons dans ce qui suit, les résultats des effets modérateurs de l’intensité des
‘intensité des changements de la valeur’, nous avons obtenu deux groupes d’observations. Un
Ensuite, nous avons eu recours à des analyses multi-groupes sous AMOS, pour tester l’effet
222
modérateur de l’intensité des changements de la valeur souhaités par le client sur le lien entre
Tableau n° 67 : Tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS de l’intensité
des changements de la valeur souhaités par le client
Modèle libre Modèle A des Décision Clients souhaitant des Clients souhaitant des
512,066 370 639,567 372 127,501 Analyse 0,188 0,04 significative 0,277 0,04 significative
multi -
(P<0,01) groupe
contrainte
Nous pouvons donc lire sur le tableau ci-dessus que l'intensité du changement souhaité par le
client modère de manière significative (AChi-deux= 127,501 ; p<0,01) le lien entre la qualité
régression (standardisé) est significativement plus faible pour le groupe de clients industriels
souhaitant des changements de la valeur de faible intensité ((3=0,188 contre (3=0,277 pour les
clients industriels demandant des changements de forte intensité). Contrairement aux clients
relation sur le comportement de coopération est plus important pour les clients demandant des
Pour tester l’effet modérateur des changements souhaités quant aux caractéristiques propres
du fournisseur (et/ ou de son offre) ; nous avons procédé par des analyses multi - groupes
sous AMOS.
Sur la base de la valeur de la médiane (médiane=5) nous avons constitué deux groupes
d’observation. Un premier groupe de clients industriels donnant une faible importance aux
clients industriels donnant une grande importance aux caractéristiques propres du fournisseur
Ensuite, pour les analyses multi - groupes que nous avons menées ; AMOS nous a donné des
résultats statistiques que nous présentons de façon synthétique sur le tableau suivant :
223
Tableau n°68 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS des
changements souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou de son offre)
Modèle libre Modèle À des Décision Clients donnant une faible Clients donnant une
508,774 370 637,823 372 129,049 Analyse 0,143 0,06 Non 0,242 0,06 Non
(p<0,01) groupes
contrainte
Nous pouvons constater donc par une lecture simple du tableau ci-dessus que les changements
souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou de son offre) ne modèrent
Nous vérifions les effets des changements souhaités quant à l’amélioration de la tendance à
innover du fournisseur, et de sa pro activité souhaitée par le client sur les liens entre la qualité
échantillon en deux groupes sur la base de la médiane (de valeur=5). Le premier groupe
(n=185) est constitué de clients industriels donnant une faible importance quant à
changements qu’ils souhaitent. Un second groupe comporte des clients industriels donnant
Par la suite, nous avons procédé sous AMOS à des analyses multi - groupes dont le
224
Tableau n°69 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS des
changements souhaités quant à l’amélioration de la tendance à innover du fournisseur, et de sa pro
activité souhaitée par le client
Modèle libre contraint Khi2 donnant une faible donnant une grande
(P) importance quant à importance quant à
l’amélioration de la l’amélioration de la
516,600 370 645,702 372 129,102 Analyse 0,245 0,02 significative 0,323 0,02 significative
(P<0,01) multi -
groupes
contrainte
fournisseur et à sa pro activité souhaité dans les changements de la valeur qu'ils aimeraient
voir survenir sur le fournisseur et/ ou l’interaction avec lui. Nous pouvons également, que le
groupe de clients industriels donnant une grande importance quant à la tendance à innover du
Nous allons vérifier les effets modérateurs des changements quant à l’adaptation souhaitée du
fournisseur à l’évolution des priorités du client sur le lien entre la qualité de la relation et le
comportement de coopération.
Comme pour les variables précédentes, nous commençons par scinder notre échantillon en
deux groupes sur la base de la valeur de la médiane (médiane=5). Le premier groupe est
fournisseur à l’évolution de leurs priorités dans les changements de la valeur qu’ils souhaitent
(n=183) ; et un autre groupe où les clients industriels donnent une plus grande importance
225
Ensuite, nous présentons de manière synthétique les résultats que nous avons obtenus sous
Tableau n°70 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS des
changements souhaités quant à l’adaptation souhaitée du fournisseur à l’évolution des priorités du client
509,029 370 636,999 372 127,797 Analyse 0,136 0,02 significative 0,307 0,02 significative
multi -
(p<0,01) groupes
contraintes
Le tableau ci-dessus montre que les changements souhaités quant à l'adaptation souhaitée du
faible ((3= 0,136 <0,307) pour le groupe constitué de clients industriels donnant une faible
aussi remarquer, que le groupe de clients industriels donnant une grande importance quant à
changements de la valeur demandés explicitement par le client sur le lien entre la qualité de la
Nous procédons à nouveau de la même façon que précédemment pour tester l’effet
Nous commençons, tout d’abord, par la constitution de deux groupes d’observation sur la base
(n=191), le second groupe caractérisé par des clients industriels percevant leur fournisseur
226
Ensuite, nous récapitulons les résultats retrouvés sous AMOS pour tester l’effet modérateur de
Tableau n°7l : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS de la réactivité
perçue du fournisseur aux changements de la valeur
valeur
518,896 370 648,349 372 129,453 Analyse 0,233 0,03 significative 0,298 0,03 Significative
(p<0,01) multi -
groupes
contrainte
valeur demandés par son client modère de manière significative le lien entre la qualité de la
significativement plus faible ({3= 0,233 <0,298) pour le groupe constitué de clients industriels
percevant leur fournisseur fortement passif aux changements de la valeur qu’ils leur
demandent. Nous pouvons aussi remarquer, qu’une réactivité du fournisseur aux changements
demandés par son client, perçue forte, augmente l'effet positif du lien entre la qualité de la
Pour récapituler les rôles des variables modératrices dans notre modèle, nous présentons le
227
Tableau n°72 : tableau synthétique des rôles des variables modératrices dans le modèle
d’hypothèse
à comportement de
l'amélioration coopération
de la tendance
à innover du
fournisseur, et
de sa pro
activité
souhaitée
Changements significatif
souhaités quant
à l'adaptation
souhaitée du
fournisseur à
l'évolution des
priorités du
client
de la valeur
demandés par
son client
modère le lien
entre la qualité
de la relation et
le comportement
de coopération.
228
Tableau n°73 : Tableau synthétique de validation des hypothèses de la recherche
Hypothèses Résultats
la confiance et l’engagement.
H2. Plus la relation entre le client industriel et son fournisseur est de valeur, plus elle est Validée
de qualité.
H3. Plus la relation est de qualité, plus les clients industriels coopèrent avec leur Validée
fournisseur.
H4 : Les changements de la valeur souhaités par le client modèrent la force du lien entre Validée
H 5 : La réactivité perçue du fournisseur aux changements de la valeur demandés par son Validée
229
CHAPITRE III
230
231
Après un huitième chapitre consacré à l'exposition brute de nos résultats ; leur mise en
En fait, trois sections structurent le présent chapitre. La première section synthétise et discute
les résultats issus de ce travail de recherche. Ensuite, une deuxième section souligne les
managériales pratiques. Enfin, la troisième section mettra en relief les principales limites
associées à ce travail doctoral ; ainsi que leurs justifications mais encore leurs éventuelles
232
Section 1 : Discussion des résultats :
Pour discuter nos principaux résultats, nous reviendrons sur les deux grandes questions
inhérentes à cette recherche. Les réponses à ces deux questions représentent les deux finalités
(1) La première finalité tend à élargir les sources classiques d'explication des mécanismes de
- la valeur de la relation,
du comportement de coopération comme variables médiatrices sur une structure linéaire d'un
modèle de base.
(2) La deuxième finalité est de développer et de valider une échelle de mesure d'un concept
récent, celui des fonnes de changements de la valeur de la relation. Echelle jusqu’à lors
inexistante, et dont l'absence handicape la complétude des recherches qui tentent de mesurer
233
Après validation empirique intégrale de nos hypothèses de recherche, nous nous proposons de
commençant par évaluer de façon synthétique et comparative les instruments de mesure (1),
Nous nous sommes souciés de vérifier la structure ainsi que la cohérence interne des échelles
de mesure de toutes les variables mises en jeu dans cette thèse. Un intérêt particulier est
accordé à féchelle des changements de la valeur souhaités par le client que nous avons
construite et validée sur ce travail de recherche et qui constitue un apport important de cette
thèse.
Nous rappelons que les variables de notre structure de base sont : d’une part, la valeur de la
changements.
Les appréciations des différentes échelles de mesure, celles que nous avons empruntées de la
littérature, et adaptées à notre contexte ; ainsi que celles que nous avons développées ont
Tout d'abord, une phase exploratoire composée d’un échantillon de 104 acheteurs industriels
Ensuite, une deuxième étude de type confirmatoire, élaborée auprès de 157 acheteurs
industriels. Le nombre des items retenus varie entre 4 et 6 items par dimension / variable. Ce
Enfin, nous avons re vérifié les fiabilités et les validités de toutes nos échelles lors de notre
enquête finale. Sur un échantillon de 421 acheteurs industriels en relation stable et durable
avec leurs fournisseurs, nous avons vérifié l’applicabilité de nos instruments de mesure à
notre contexte industriel tunisien ; et qu’ils ont bien conservé les mêmes propriétés que lors
234
La fiabilité et la validité des échelles de mesure, ont été jugées satisfaisantes pour toutes les
échelles. Selon Roussel et al (2002), la fiabilité des échelles peut être vérifiée à l’aide de Rhô
de Jôreskog qui mesure la cohérence interne d’une échelle à partir des contributions
factorielles des indicateurs de mesure. Cet indicateur paraît plus adéquat pour mesurer la
fiabilité des échelles. Les résultats ont indiqué que la cohérence interne des variables du
modèle, sont toutes satisfaisantes. Nous avons donc procédé à la vérification de la validité du
Les deux tests de la fiabilité (selon l'alpha de Cronbach et le Rhô de Jôreskog) des différents
modèles de mesure nous ont pennis de constater que les différentes variables du modèle
Selon Evrard et al. (2003) la validité convergente pennet de vérifier si « les différents
indicateurs qui sont censés mesurer le même phénomène sont corrélés ». En d'autres termes,
il s'agit de vérifier que l'on mesure réellement les construits ou les variables du modèle quels
que soient les instruments utilisés. Les Rhô de validité convergente sont jugés acceptables.
Toutes les valeurs de pvc sont supérieures à 0.5. La validité discriminante est quant à elle
admise lorsque chaque construit mesure bien ce qu'il est supposé mesurer, et ne se confond
instruments de mesure. Même si dès le début la majorité des échelles a présenté de bons
indices de fiabilité et de validité sur des recherches antérieures ; nous avons procédé à une
présentons un récapitulatif des résultats sur l’échelle développée pour ce travail de recherche.
Partant d’une liste de 35 items répartis sur 4 dimensions, nous avons réalisé une étude
exploratoire (Etude 1) sur 104 acheteurs industriels, une étude confirmatoire (Etude 2) sur 157
acheteurs industriels et une enquête finale (Etude 3) composée d’un échantillon de 421
acheteurs industriels en relation stable et durable avec leur fournisseur : à l’issus de ces
études, nous avons abouti à garder 13 items et 3 dimensions. Les résultats de fiabilité, de
235
Tableau n° 74 : Tableau synthétique des fiabilités et validités des échelles des variables modératrices sur
les trois études de la thèse.
client
propres du fournisseur
fournisseur, et de sa pro
activité souhaitée
Certes, ces différents résultats existent dans la thèse ; mais de façon dispersée. Nous avons
choisi de confronter les résultats issus de trois études quantitatives concernant l’échelle
développée sur cette thèse pour montrer la bonne fiabilité et validité de notre échelle de
mesure des changements de la valeur souhaités par le client. Ce récapitulatif des indices issu
des trois enquêtes quantitatives, concerne l'échelle développée au sein de cette recherche,
celle des changements de la valeur souhaités par le client. Cette dernière a présenté de bons
résultats relatifs à sa structure et à sa cohérence interne. Cela a également été le cas pour les
En conséquence la discrimination et les validités de toutes les échelles sont jugées acceptables
entre toutes les variables du modèle. Nous présentons dans ce qui suit les interprétations des
Avant de discuter les effets médiateurs dans notre modèle, nous nous attarderons sur
236
Interprétation du choix du modèle structurel :
qui peut être considérée comme variable réflective ou encore formative. Selon Blocker(2007),
l’absence de conclusion sur les deux types de la qualité de la relation dans les recherches reste
(Javis, Mckenzie et Podsakoff, 2003; Crié, 2005 ; Tensaout, 2006) précisent que dans les
applications pratiques réalisées, le modèle réflectif est le plus utilisé ». Dans cette recherche
aussi, nous avons choisi le modèle structurel où la qualité de la relation est une variable
latente (modèle réflectif). Ce qui coïncide encore une fois avec la majorité des applications
pratiques. D'ailleurs, notre modèle structurel (avec la qualité de la relation comme variable
latente : modèle réflectif) a montré un meilleur ajustement à nos données réelles et statistiques
Cette prédominance du modèle réflectif peut avoir plusieurs explications (Tensaout, 2006).
L'une d'entre elles pourra être la difficulté d'identification et d’estimation du modèle formatif
(Javis, Mckenzie et Podsakoff, 2003). D'autant plus que, le modèle réflectif est plus proche de
la théorie classique de la mesure, et s’intégre mieux dans les logiciels les plus communs (Stan
et Jakobowicz, 2008).
nécessaires associées à notre terrain pour utiliser le modèle réflectif sont toutes réunies (Stan
et Jakobowicz, 2008) :
relation
corrélées à la variable latente de la qualité de la relation, sont aussi corrélées les unes
confiance-engagement : 0,057).
237
L’unidimensionnalité des variables du même bloc (condition vérifiée par l’importance
chaque bloc).
Toutes ces propriétés consolident le meilleur ajustement à nos données avec le modèle
Ceci dit, le nombre des items reste raisonnable et la taille de l’échantillon est assez importante
(421 répondants). Donc la qualité de la relation représentée par le modèle réflectif est mieux
Par analogie aux travaux de Fishbein et Ajzen (1975); ainsi qu'aux travaux d'Ulaga et
Eggert(2006), nous avions dressé la première structure de notre modèle de base linéaire et
primaire. Ainsi, l'apport principal d’Ulaga et Eggert (2006) était de montrer que la valeur de
avec ses trois composantes : satisfaction, confiance et engagement ; qui elle-même est
Dans cette thèse, les résultats ont été encore une fois confirmés avec un échantillon de 421
La valeur de la relation en tant que variable cognitive est positivement reliée à la qualité de la
relation. La qualité de la relation est une appréciation cruciale pour induire un comportement
de coopération de la part d'un client. Ces résultats confirment ceux retrouvés par Ulaga et
Eggert (2006). En outre, ces chercheurs mentionnent que la qualité de la relation est une
condition nécessaire mais non suffisante pour assurer le maintien de la relation. Ce résultat est
plus amplement discuté dans ce qui suit lorsque nous discutons les effets modérateurs sur le
Les hypothèses relatives à l’effet modérateur (H4 et H5) ont été toutes les deux validées.
Ainsi, les changements de la valeur souhaités par le client industriel de même que la réactivité
238
du fournisseur à ces changements telle que perçue par le client, modèrent le lien entre la
Par définition, ce sont des clients qui ont des besoins qui changent très rapidement ; ce sont
aussi des clients qui demandent des changements de grande ampleur relativement au passé ;
stable et durable avec son fournisseur, et qui lui demande un changement de forte intensité,
sont des changements mineurs qui pourraient être réalisés par 'tout fournisseur' ; en
comme étant fournisseur principal qui se détacherait du lot des autres fournisseurs. Il semble
relation avec un fournisseur principal, lui demande des changements d'intensités fortes.
Il s’agit des changements quant à l’attitude du fournisseur, souhaitée par le client, relative à
anticiper les nouveaux besoins et souhaits du client, donc à être pro actif et à proposer des
solutions innovantes à son client (Flint et al, 2002). Ainsi, demander des changements
la relation et le comportement de coopération de ce client et montre que ce client est dans une
Par définition, c’est l’attitude du fournisseur, souhaitée par le client, à s’adapter à des
nouvelles priorités du client. Il peut s’agir de modification dans les priorités déjà existantes;
239
mais aussi de T émergence de priorités nouvelles et / ou la suppression de priorités (Flint et al,
2002). Un client industriel qui accorde une grande importance à l’évolution de l’ordre de ses
priorités, cherche donc à ce que son fournisseur suive cette évolution ; ce qui revient à
consolider son attitude de continuité de relation. En fait, demander à son fournisseur des
changements en accordant une grande importance à l’évolution de l’ordre des priorités, reflète
plus de solidité dans le lien que ce client établit entre son appréciation de la qualité de cette
client qui considère ce fournisseur comme étant principal et n’essayera sûrement pas de
les clients industriels percevant leurs fournisseurs plus réactifs à leurs demandes
explicites de changements :
fournisseur aux changements demandés par le client sur le lien entre la qualité de la relation et
industriel qui perçoit son fournisseur réactif à ses demandes de changements, le considère
comme fournisseur stratégique dans le cours de son travail. La relation avec ce fournisseur est
maintenue puisque cette réactivité perçue forte du fournisseur consolide le lien entre les
effectif que le client s'engage à entretenir. A cet effet, un fournisseur de plus en plus passif
aux demandes explicites de changements de son client, causera une détérioration du lien entre
Nous pouvons conclure donc que le lien positif entre l’appréciation affective de la qualité de
fournisseur principal concerne surtout des clients industriels avec les caractéristiques
suivantes :
changements, et
240
• Non validation d’un effet modérateur :
Une sous hypothèse a été rejetée dans cette thèse. Nous rappelons l’énoncée de l’hypothèse et
Cette hypothèse montre que les changements de la valeur relatifs aux caractéristiques propres
du fournisseur (et/ ou de son offre) ne modèrent pas le lien entre la qualité de la relation et le
comportement de coopération.
Par définition, il s'agit d’un changement souhaité par le client industriel quant aux attributs du
fournisseur à divers niveaux « hiérarchiques » (comme dans une chaîne moyens / fins): les
différents niveaux concernent 1. Les attributs du fournisseur (et / ou de son offre), 2. Les
besoins du client et/ou 3. Les besoins du client du client (Flint et al., 2002). Les changements
ainsi souhaités semblent ne pas avoir d'effet modérateur sur le lien entre la qualité de la
des changements relatifs aux caractéristiques propres du fournisseur et ou de son offre ne sont
pas forcément dans une optique relationnelle avec ce fournisseur. De tels changements
pourraient être demandés par le client industriel même dans une optique transactionnelle.
Autrement dit, demander à changer certaines caractéristiques propres de notre fournisseur et/
ou certaines caractéristiques de son offre pourrait survenir même si l'on ne tient pas à la
relation durable avec ce fournisseur. Un client peut demander que son fournisseur lui accorde
plus de temps, ou une remise sur de simples transactions et ne catégorise donc pas ce
L’effet modérateur confirmé dans cette thèse représente un apport majeur. Pour appuyer
davantage le résultat retrouvé, nous avons procédé par des régressions multiples pour vérifier
l’effet modérateur éventuel (voir Annexes 2.1). L’effet modérateur existe toujours, que l’on
procède par régressions multiples ou par analyses multi-groupes. Ce qui consolide la stabilité
241
Nous avons vérifié l’influence de chaque variable modératrice, sur les liens entre la
coopération. C’est donc sur ces trois liens que nous avons vérifié les effets modérateurs des
variables : (1) Les changements de la valeur souhaités par le client ; plus précisément : (1.1)
l’intensité des changements de la valeur souhaités par le client; (1.2) les changements
souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou de son offre) pour répondre
aux besoins du client et du client du client; (1.3) les changements souhaités quant à
des priorités du client. Et aussi, notre dernière variable modératrice : (2) la réactivité perçue
Nous avons donc pu conclure qu'il existe bien un effet de modération entre les changements
de la valeur souhaités par le client industriel sur les trois liens : satisfaction - coopération ;
changements de la valeur souhaités par le client sur le lien entre la qualité de la relation et le
comportement de coopération retrouvé dans cette thèse via des analyses multi-groupes.
demandés par le client ; l’effet de modération sur les différents liens : satisfaction -
D’où, nous pouvons conclure que la réactivité perçue modère le lien entre la qualité de la
• Résultats complémentaires:
L’utilisation de la méthode des régressions multiples (Annexes 2.2), nous a permis de voir
des effets quasi modérateurs des variables : changements de la valeur souhaités par le client
client.
En effet, il existe bien un effet direct significatif et un effet d’interaction significatif aussi.
Selon la régression 1, nous reprenons notre modèle où la qualité de la relation est un concept
global, et nous remarquons tout d’abord que le tableau ANOVA montre que le modèle est
significatif. Ensuite, l’examen du tableau des coefficients montre que toutes les variables sont
significatives (p<0,05), sauf la constante. Mais ceci, ne remet pas en cause le sens de la
242
relation retrouvée (qui est la pente de la droite). Le coefficient de signification élevé signifie
Enfin, en regardant les statistiques de colinéarité, Tolérance et VIF sont bien dans les limites
prescrites. Tolérance>0,3 et VIF<3,3. Ce qui explique que les variables explicatives sont peu
Ainsi, il existe bien un effet quasi modérateur (Annexes 2.2) des variables de changements
En fait, l’effet modérateur des deux variables sur le lien entre qualité et la coopération est
significatif, et l’effet direct de ces mêmes deux variables sur la coopération est significatif.
Les analyses multi groupes ont pennis de mettre en relief l'existence de l'effet modérateur
des changements de la valeur souhaités par le client industriel et celui de la réactivité perçue
confirmé le résultat issu des analyses multi groupes ; et a révélé plus de précisions concernant
En fait, les changements de la valeur souhaités par le client ainsi que la réactivité perçue du
fournisseur à ces changements sont deux variables qui ont bien un effet modérateur sur le lien
le sens où le client industriel qui demande des changements associés à la valeur à son
fournisseur est intégré dans une optique relationnelle et de coopération. Le client souhaite
que son fournisseur s’adapte à ses besoins et demandes de changements au lieu d'aller
chercher un autre fournisseur qui peut présenter les changements qu’il souhaite ; il aimerait
donc continuer de coopérer avec le même fournisseur. Dans la même logique, un client qui
perçoit son fournisseur passif à ses demandes explicites de changements, n’aimerait plus
A cet effet, nous pouvons comprendre que d’un côté, les demandes de changements des
relation. Et, d’un autre côté, la perception de la réactivité d’un fournisseur par son client
243
En ce sens, le fournisseur qui reçoit une demande de changements de la part de son client
peut comprendre que ce client le considère comme partenaire effectif. Et, le client qui perçoit
son fournisseur réactif, continue à coopérer avec lui. Les fournisseurs devraient donc
s’adapter au mieux aux demandes de changements de leurs clients et être réactif à leurs
244
Section 2 : Les contributions de la recherche :
changements de la valeur souhaités par le client qui a été cerné et validé empiriquement. En
outre, le choix du concept de la valeur de la relation pour expliquer la relation de fidélité dans
le milieu industriel et la présence raisonnée des variables mises enjeu sont aussi des apports
théoriques importants.
échelle des formes de changements de la valeur avec plusieurs collectes pour la valider.
Un apport principal dans ce travail doctoral est de cerner le rôle modérateur des changements
de la valeur souhaités par le client industriel ainsi que celui de la réactivité perçue du
coopération. Les hypothèses relatives à ces effets modérateurs ont été déduites d'une logique
théorique appuyée par une phase exploratoire qualitative et surtout une phase de validation
empirique avec trois enquêtes quantitatives. A cet effet, il est important de mettre en-avant ces
effets modérateurs puisque : (1) plusieurs recherches ont insinué Eéventualité de tels effets
modérateurs mais aucun travail de recherche précédent n’a effectivement vérifié ces effets ;
(2) sur le plan théorique, ces effets apportent plus de clarté dans les liens entre les variables
managérial, ces effets modérateurs contribuent à mieux gérer la continuité d’une relation entre
245
le choix du concept de la valeur de la relation pour expliquer la relation de fidélité
Mis à part l’engouement récent au concept de valeur, les quelques recherches qui ont tenté de
croiser la valeur et ses changements avec la dynamique d’une relation de fidélité sont limités
par des études qualitatives exploratoires ou un échantillon restreint (Blocker, 2007). Il était
donc très pertinent au niveau théorique, de chercher à élargir l’hypothèse qui tend à expliquer
les mécanismes de la fidélité. Par ailleurs, une tendance actuelle du contexte industriel donnait
au concept de valeur une ampleur de plus en plus grandissante chez les managers industriels.
relief l’influence de la valeur de la relation dans les stratégies des entreprises de façon de plus
en plus prégnante.
Outre cette actualité du contexte industriel, plusieurs théories fondent le recours au concept de
la valeur pour expliquer une décision de maintien ou de rupture de la relation. Ainsi, pour
décider de maintenir ou de rompre une relation avec son fournisseur, le client industriel
essaye d'évaluer sa situation. En ce sens, pour évaluer si la relation est équitable, juste ou
méritée (Oliver et DeSarbo, 1988), le client industriel compare ce qu’il donne à ce qu'il reçoit
dans cette relation. La théorie de l’échange social ainsi que celle de l’équité expliquent
pourquoi et comment le client cherche à évaluer ses échanges. La théorie des attentes est un
fondement qui explique que les clients sont motivés par leurs attentes de la relation ; ce qui
leur permet de maintenir la relation avec le fournisseur le plus capable de fournir plus de
valeur ou une meilleure valeur. Ces différents arguments sont des soubassements de notre
problématique et sont donc les raisons qui nous ont poussées à choisir d’intégrer la valeur de
la relation pour mieux expliquer les mécanismes de la fidélité dans le milieu industriel
Aucune autre recherche préalable n’a intégré les mêmes concepts dans un même cadre. En
effet, la présence simultanée de nos concepts découle d’un raisonnement logique appuyé par
Blocker, 2007 ; Ulaga et al., 2006 ; Flint et al, 2002 ; Grassenheimer et al., 1998...) ; ainsi
246
le développement et la validation empirique de la nouvelle échelle des formes de
changements de la valeur :
Partant des travaux de Flint et al. (2002), nous avons mis en exergue plusieurs études
L’inexistence de cette échelle de mesure empêchait les chercheurs de travailler sur le concept
des changements de la valeur souhaités par le client. Cet outil de mesure peut servir aussi bien
2. Recommandations managériales :
Ce travail de recherche ouvre la voie pour proposer des conseils aux industriels, qu'ils soient
des clients industriels soucieux de réduire le portefeuille de leurs fournisseurs ou encore des
managers soucieux d'occuper la position de fournisseur principal aux yeux de leurs clients.
Les outils de mesure que nous avons développés ainsi que ceux que nous avons utilisés sont
tout au long de cette thèse notre unité d’analyse a été : « la relation entre le
déséquilibre.
l’intensité des changements qu’elle lui demande ; mais encore sur la base de la
247
• pour ne retenir que des fournisseurs principaux et stratégiques dans son activité
et ingérable.
• Pour détenniner les raisons qui l'ont motivé à entretenir une relation stable et
• Pour arriver à fidéliser ses clients et sur le long terme. En effet, cette thèse
fournisseur comprend mieux son client, il pourra mieux gérer sa relation avec
le plus long terme. D’ailleurs, être élu par son client comme étant fournisseur
du lot de concurrents, non seulement par son offre mais encore par une
248
• Pour comprendre au mieux sa relation avec ses clients et arriver à mieux la
gérer.
• Pour différencier son offre, en identifiant les besoins de son client en tenues
• Pour mieux s’adresser à ses clients par des actions ou des réflexions
changements de son client, lui seul est apte par exemple, à lui présenter des
lui suggérer des solutions ou des conseils techniques plus généraux qui seront
solutions personnalisées.
• Pour présenter des politiques globales par groupes de clients. En fait, les
En outre, les stratèges et les consultants pourraient éventuellement se servir de cette recherche
pour identifier des solutions aux questions cruciales de leurs clients : comment fidéliser ou
retenir ses clients ; comment mieux satisfaire et retenir ses partenaires d'échanges dans un
marché global et dynamique ; comment est ce que les clients changent leurs préférences et en
quoi est ce que ces changements pourraient influencer la stratégie des firmes ; quelles
ressources déployer et sous quelles conditions cacher une offre standardisée par des
adaptations spécifiques.
Par exemple, pour mieux servir un client en se basant sur les bénéfices et les sacrifices de la
relation, il faudrait pouvoir déterminer le client industriel qui demande des changements
importants ou de formes différentes, ce qui demande tout d’abord, dans une étape préalable,
249
Section 3 : Limites et voies de recherche futures :
Dans cette section nous nous attachons à présenter un bilan des limites dont souffre notre
Les limites associées à ce travail de recherche sont relatives (1) aux choix des variables du
cadre conceptuel de cette recherche ; (2) à certains choix méthodologiques ; (3) à la validité
interne, et à la validité externe de notre recherche. Pour chacune des limites nous proposons
Nous avons établi une validation empirique intégrale de notre modèle complet issu de la
littérature. Cependant, nous aurions pu compléter notre modèle par certaines variables ou
dimensions de variables.
En effet, nous avons choisi une approche purement réactive et sans tenir compte d’une
valeur. En effet, selon Blocker (2007) deux concepts existent et concrétisent la réactivité du
fournisseur aux changements de son client. Blocker (2007) a utilisé dans sa recherche, la
éventuels changements que pourrait souhaiter son client. Ce deuxième concept n’a pas été
c—^ Il serait donc possible, lors d’éventuelles recherches, d’intégrer l’approche pro active
dans la réaction des fournisseurs aux changements de la valeur sur un modèle semblable au
aux changements de la valeur, une échelle est déjà existante et a été utilisé par Blocker
(2007).
250
Cette recherche indique qu’effectivement un fournisseur devrait réagir et s’adapter à une
demande explicite de changement de son client. D’un point de vue managérial, certains
professionnels ne croient pas qu’il est possible de deviner ou d’anticiper ce que leurs clients
i—S II serait très pertinent d’intégrer la réaction pro active du fournisseur et son rôle sur les
stratégies des entreprises. En d’autres ternies, choisir d’expliquer les stratégies réactives des
fournisseurs dans un modèle qui tient compte de la valeur de la relation et des changements de
Dans le même ordre des idées, nous nous sommes soucié d'expliquer le concept des
changements de la valeur, telles que souhaités par le client industriel comme variable
modératrice à part entière ; et nous nous sommes donc intéressés à la réactivité perçue du
fournisseur seulement aux changements de la valeur, qui sont explicitement demandés par le
client industriel à son fournisseur. Ceci dit, les changements souhaités par le client, peuvent
être explicitement demandés à son fournisseur ou seulement pensés et souhaités sans pour
autant que le client ne les demande. Nous pensons que la partie des changements de la valeur
souhaités par le client et non demandés coinciderait avec les réactions anticipatives des
fournisseurs, nous nous sommes donc contenté de traiter les changements explicitement
demandés et non ceux qui sont implicites et non exprimés par le client.
i—s II serait donc possible d'intégrer ces changements souhaités et non exprimés par le client
lors d’une éventuelle recherche qui tiendrait compte de la dimension pro active de la réactivité
Choix méthodologique :
Dans cette thèse, la variable de comportement d’achat répété n’a pas été mesurée de façon
empirique parce que nous avions choisi de la contrôler. Nous n’avons intégré sur notre
échantillon que des clients qui se considéraient comme étant dans une relation stable et
durable avec leurs fournisseurs. Une phrase qui introduit notre questionnaire, propose au
client en question de tenir compte dans ses réponses d’un fournisseur de produits tangibles
Il serait donc possible, dans une recherche future de mesurer le comportement d’achat
répété des clients au lieu de le contrôler simplement. Etant dans une posture positiviste, il
251
s’agit d’intégrer quelques questions relatives à la mesure de la variable comportement d’achat
répété, les répondants déclarent ainsi des précisions sur ce qu’ils achètent. L’observation du
Nous exposons quelques précisions pertinentes qui concernent la validité interne de notre
travail.
Toutes les triangulations réalisées entre les méthodes et les sources de collecte des données,
ont été justifiées dans la première section du premier chapitre de la troisième partie. Tout
d'abord, nous n'avons donc pas interrogé la dyade client- fournisseur lors de nos enquêtes.
Puisque toutes les variables mises en jeux concernent les perceptions du client industriel et
non celles du fournisseur, notre souci majeur est celui d'étudier les perceptions du client
industriel. Il était donc plus judicieux dans cette thèse de se contenter d'interroger directement
A cet effet, notons qu’il serait éventuellement possible sur une autre recherche de tenir
compte d’une part des changements voulus par le client et d'une autre part, les changements
tels que pensés par son fournisseur pour confronter les deux types de changements et
retrouver une échelle de mesure des changements de la valeur. Cette approche serait
probablement plus épanouie dans un contexte d'études de cas où la dyade client et son
Une autre limite dont souffre ce travail de recherche : nous n’avions pas pensé dés le début à
distinguer entre les moyens de collecte des données (mail, face à face ou fax) ; de ce fait, nous
n’avons pas pu effectuer de comparaisons sur les résultats qui peuvent en être issus.
Par validité externe, nous entendons la possibilité de généraliser des résultats de cette
recherche.
252
En effet, nous avons choisi le contexte industriel tunisien pour les facilités d’accès dont nous
pouvions en profiter. Ainsi, nous avons approché plusieurs secteurs d’industries différentes
i—s II serait intéressant de répliquer cette recherche à d’autres pays afin de savoir si l’analyse
faite pourrait être généralisée et pouvoir faire un bilan sur les points communs et les points de
différences. Dans le même sens des idées, il serait possible de dégager des variables
identifier l'ampleur.
Un autre point important concerne aussi la possibilité de généraliser des résultats ; il s’agit du
fait de n’avoir choisi d'appliquer uniquement notre enquête sur les clients industriels et leurs
connaissance des spécificités plus complexes (Eiglier et Langeard, 1987) ; nous n'en avons
donc pas tenu compte des services. De la même façon, nous avons choisi de ne pas interroger
Il serait donc également possible de mener une nouvelle étude sur ce type de dyade en
Toutes les limites précitées peuvent améliorer cette recherche et constituer donc des voies de
encore une question sans conclusion pertinente dans le domaine de la recherche (Blocker,
2007). Même si dans notre recherche, nous nous sommes efforcés de comparer les ‘fits’ de
deux modèles et d’en choisir un ; il reste toujours intéressant de vérifier les ajustements de ces
deux modèles à d’autres données (autres pays, autres secteurs, autres contextes...). Ce qui
ferait l’objet de nouvelles recherches certes intéressantes dans le sens où les comparaisons des
recherches aident à dégager des éléments similaires et d’autres différents qui enrichissent
253
La question est valable aussi pour le concept de valeur de la relation où une mesure dissociée
des bénéfices et sacrifices et celle globale coexistent. D’ailleurs, une mesure dissociée de la
valeur enrichit beaucoup une recherche du moment que les bénéfices seuls ou les sacrifices
repris en un seul bloc peuvent être croisés aux autres variables et donner des
Dans cette recherche, nous avons préféré mesurer les changements de la valeur de façon
statique, ponctuelle via notre étude quantitative. Il serait intéressant d’appréhender une
approche longitudinale pour étudier les changements de la valeur dans le temps. Surtout que
la notion de changements de la valeur souhaités par le client est une notion dynamique qui
évoque le changement dans le temps, qui fait évoluer la relation dans le temps. La notion
même serait probablement plus épanouie et enrichie. Par exemple, un panel d’acheteurs
industriels qui accepterait d'évaluer de façon périodique sa relation avec son fournisseur
principal, pourra présenter un terrain très enrichissant et une autre vision aux changements
que tout client industriel souhaiterait voir survenir dans sa relation avec un fournisseur.
être plus intelligible. En fait, il s'agit d'administrer des questionnaires à un moment précis
dans le temps mais à des groupes de clients industriels à des phases différentes de la relation.
Une analyse typologique ou également une analyse de probit ordonné assurerait la validation
254
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Liste des Tableaux
Tableau n°15 : les définitions des quatre dimensions des formes de changements de la valeur
selon Flint. Woodruffet Cardial (2002) 78
Tableau n°16 : les différences entre satisfaction et valeur de Ulaga et Eggert (2002 b) 89
Tableau n°l 7 : récapitulatif de l'argumentation de l'effet modérateur 100
Tableau n°18 : les analyses à faire pour valider les hypothèses 125
Tableau n°19 : les définitions des dimensions de l'intensité des changements de la valeur
selon Blocker(2007) 129
Tableau n°20 : Explications des dimensions des formes de changements de Flint. Woodruff et
Cardial (2002) 132
Tableau n° 21 : les résultatsdes avis des experts pour l'évaluation des items vers le
développement de l’échelle des formes de changements de la valeur 137
Tableau n°22 : la reformulation de certains items pour le développement de l’échelle des
formes de changements de la valeur 139
Tableau n ° 23 : les résultats du test de Kaiser. Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett.
143
Tableau n° 24 : L'association des items aux axes selon la matrice des composantes 144
Tableau n°25 : les résultats du test de Kaiser. Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett :
146
Tableau n°26 : la matrice des corrélations à 13 items après rotation VARIMAX 147
Tableau n°27 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett :
149
Tableau n°28 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett 149
Tableau n°29 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett 150
Tableau n°30 : récapitulatifdes coefficients alphas de Cronbach des trois facteurs 150
Tableau n° 31: les trois facteurs des formes des changements de la valeur et les items qui leur
sont associés 152
283
Tableau n°33 : synthèse de la fiabilité et de la validité convergente Analyse confirmatoire du
deuxième facteur des « formes de changements souhaités de la valeur
de la relation» 154
Tableau n°48 : les résultats du test de Kaiser. Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
’ 196
Tableau n°49 : Matrice des composantes de la variable de la confiance 197
Tableau n°50 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
198
Tableau n°51 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
199
Tableau n°52 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
200
Tableau n°55 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
204
Tableau n°56 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
204
Tableau n°57 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
205
Tableau n°58 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
206
Tableau n°59 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
207
284
Tableau n°62 : Le tableau récapitulatif des échelles de mesure de toutes les variables mise en
jeu 209
Tableau n°63 : les résultats du test de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO) et du test de Bartlett
212
Tableau n°64 : les corrélations des items aux trois axes différents 212
Tableau n°65: Comparaison des valeurs des indices de la qualité d’ajustement des deux
modèles 217
Tableau n°66 : Le tableau récapitulatif des significativités des tests de Student associés
aux relations linéaires 220
Tableau n° 67 : Tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS
de l'intensité des changements de la valeur souhaités par le client 223
Tableau n°68 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS
des changements souhaités quant aux caractéristiques propres dit fournisseur
(et/ ou de son offre) 224
Tableau n°69 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS
des changements souhaités quant à l'amélioration de la tendance à innover
du fournisseur, et de sa pro activité souhaitée par le client 225
Tableau n°70 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS
des changements souhaités quant à 1 adaptation souhaitée du fournisseur à
l'évolution des priorités du client 226
Tableau n°71 : tableau synthétique des résultats des analyses multi - groupes sous AMOS de
la récidivité perçue du fournisseur aux changements de la valeur 227
Tableau n°72 : tableau synthétique des rôles des variables modératrices dans
le modèle 228
285
Liste des Figures
Figure n°4 : Schéma simplifié du modèle général de Flint. Woodruff et Gardial (1997) 75
Figure n°5 : les conducteurs des Changements de la valeur souhaités par le client industriel
(CDVC) de Flint et Woodruff (2001) 76
Figure n°6 : Modèle Général des Changements Souhaités par le Client de la Valeur de la
Relation de Flint. Woodruff et Gardial (2002) 80
Figure n°7: Analogie de notre structure de base avec le modèle proposé par Fishbein et
Ajzen (1975) 88
Figure n°13 : schéma présenté par AMOS 16.0 pour vérifier la validité discriminante 156
Figure n°14 : schéma du modèle de second ordre des formes de changements de la valeur
souhaités par le client présenté par AMOS 16.0 157
Figure n°15 : Schéma du test de coude (Scree plot de la deuxième ACP avec 7 items) 165
286
ANNEXES
287
Annexes 1 :
2. Questionnaire 1
Annexes 2 :
1. Effets modérateurs avec la méthode des régressions (modèle où la qualité est un concept formatif)
Annexes 3 :
288
ANNEXES 1
289
1- DOCUMENT D’EVALUATION D’EXPERT :
Vers la construction d’lne échelle des changements de la valei r desiree par le client.
Ce OL'l ESTA TTESDU DE L ’EXPERT EST D ’ÉI 'ALLER CE OUE CONTIENT CE DOCUMENT. C'EST-À-DIRE, DE IAL1DER
Par LA SUITE. UNE FOIS VALIDÉE, CETTE ÉCHELLE sera administrée à DES ENTREPRISES INDUSTRIELLES CLIENTES.
NOUS NOUS SITUONS DANS LE MILIEU INDUSTRIEL, OÙ NOTRE UNITÉ D ’ANAL YSE EST LE CLIENT INDUSTRIEL
(ENTREPRISE), LA PERSONNE CHEZ LE CLIENT AMENÉE À RÉPONDRE A U QUESTIONNAIRE EST CELLE CONSIDÉRÉE PAR LE
290
SOMMAIRE
La question de la recherche
La problématique de la thèse
Tableau récapitulatif
291
La Question de la Recherche
Quel est le poids de la valeur de la relation et de ses changements dans la compréhension des mécanismes
La Problématique de la thèse
Comment les dimensions de la valeur de la relation ainsi que les dimensions de ses changements
relation) pour expliquer le comportement stable et durable d’un client industriel envers son fournisseur?
Le schéma suivant nous permet de visualiser la relation entre les différents construits en compte dans ce travail
de recherche. Entre autres, le concept de « Changements de la Valeur Désirée par le Client » (CDVC). Dans la
292
Définition du construit à mesurer
Par Valeur de la relation on entend : « le rapport entre les bénéfices (‘ce qui est reçu’) et les sacrifices (‘ce qui
« Customer Desired Value Change » : CDVC : Les changements de la valeur désirée : Ce sont des
changements que le client souhaiterait voir survenir chez son fournisseur; quand il interagit avec lui ou qu 'il
utilise les produits et/ou les services de ce fournisseur. (Flint, Woodruff & Gardial, 2002).
Dans certains cas, des incidents chez le fournisseur, chez le client ou dans l'environnement peuvent conduire à
des changements de la valeur désirée par le client (cela a été étudié par la méthode des incidents critiques par
Flint. Woodruff et Gardial, 1997).
Les événements qui provoquent le changement peuvent être chez le fournisseur (les caractéristiques du produit,
du service ou dans la relation même avec le client); chez le client (des changements stratégiques, tactiques ou
opérationnels); ou dans l'environnement (le macro environnement, la concurrence et même chez le client du
client).
Ces différents événements peuvent être source de stress et entraîner une certaine tension chez le client. Cette
tension provoquerait son souhait de changement de la valeur (les bénéfices et les sacrifices) de sa relation avec
son fournisseur (Flint & Woodruff. 2001 ).
Une recherche de Flint, Woodruff et Gardial (2002) s'est intéressée au construit des Changements de la Valeur
Désirée par le client : autrement dit le contenu des changements que le client souhaiterait voir survenir chez son
fournisseur. En fait, cette recherche s’intéresse à la forme et à l’intensité des changements, c’est à dire à ce
que le client souhaiterait voir changer chez son fournisseur.
Ces chercheurs ont exploré le phénomène de CDVC dans le contexte du B to B à travers une étude qualitative
dans l'industrie automobile aux U.S. auprès de 22 répondants choisis dans 9 organisations. Par forme des
changements, les chercheurs entendent d'abord, le niveau hiérarchique de ce changement : Changement souhaité
quant aux attributs du fournisseur à divers niveaux « hiérarchiques » (comme dans une chaine moyens / fins).
Ensuite, il y a les changements souhaités quant à l'amélioration de la tendance à innover du fournisseur et de sa
pro activité souhaitée. Après, viennent les changements quant à la réactivité souhaitée du fournisseur et à sa
tendance à l’amélioration de ses performances. Et enfin l’ordre de priorité du changement. A propos de
l’intensité du changement, il s’agit des aspects d’amplitude, de volatilité et de taux de rapidité de l’évolution.
• La forme du changement : porte sur la variété de formes sous lesquelles les changements de la valeur
désirée apparaissent dans l’étude précitée. La forme du changement de la valeur désirée a 4
dimensions :
1. Hierarchy level
2. Newness
3. Barraising
4. Priority Change
293
(Ces mots -tel que repris de l’article en anglais- seront expliqués plu tard)
Nous nous intéressons à compléter l’échelle relative à la forme du changement et non pas à l’intensité : vu
que l’échelle par rapport à l’intensité existe déjà (Blocker, 2007); alors que pour la forme du changement
seules les grandes dimensions ont été identifiées dans la littérature.
Pour des raisons d'intelligibilité, nous proposons les intitulés suivants relatifs aux quatre dimensions de la forme
du changement de la valeur désirée par le client comme suit :
client du client.
La définition de chacune des quatre dimensions ainsi que des explications s’y référant sont résumés dans les
tableaux suivants :
294
Dimension 1 Définition Plus d’explications...
‘HIERARCHY Changement souhaité Les changements peuvent concerner les attributs du fournisseur à des niveaux hiérarchiques différents (comme dans une
LEVEL’ : quant aux attributs du chaîne moyens / fins). Ils peuvent être au niveau :
Changement fournisseur (et / ou de son 1. des attributs du fournisseur (et / ou de son offre).
souhaité quant offre) à divers niveaux 2. des besoins du client.
caractéristiques dans une chaine moyens *Attributs du fournisseur : ce sont les caractéristiques oronres du fournisseur: oui Deuvent être des caractéristiques
du fournisseur à /fins): les différents générales du fournisseur ou de son offre (liées à des attentes générales du client) et / ou qui peuvent aussi concerner
divers niveaux niveaux concernent 1. les l’interaction du fournisseur avec le client et/ ou le client du client.
du client. client.
295
Dimension 2 Définition Plus d'explication
‘NEWNESS’ : Changements quant à l’attitude du fournisseur, Le niveau de nouveauté du changement peut être inattendu, nouveau ou pas
Changements souhaités quant à souhaitée par le client, quant à l’amélioration entièrement nouveau.
l’amélioration de la tendance à innover du de sa tendance à innover, à expérimenter *Le changement est inattendu : lorsque le changement de la valeur concerne
fournisseur et de sa pro activité souhaitée. (prototypes, innovations...) et à anticiper les l’émergence de nouveaux souhaits chez le client qui pourraient surprendre le
nouveaux besoins et souhaits du client, donc à fournisseur puisqu’il ne s’y attendait pas.
être pro actif et à proposer des solutions *Le changement est nouveau doui- le fournisseur lorsaue c’est la nremière
innovantes à son client. fois que le client le demande à son fournisseur.
*Le changement n 'est pas entièrement nouveau lorsaue le client l’a déià
296
Dimension 3 Définition Plus d’explication
‘BAR Changements quant à Ce sont des améliorations souhaitées par le client parce qu’elles pourront aider le client à produire plus rapidement et/ou à
RAISING’ : l’attitude du meilleure qualité. Plus concrètement, il s'agit des performances du fournisseur qui lui permettent de répondre au changement
Changements fournisseur, souhaitée souhaité par son client. Ces performances sont mesurées par rapport à des standards de référence.
quant à la par le client, à Il peut donc *ne pas v avoir de mouvements par rapport aux standards de comparaison : c’est à dire eue les performances
réactivité améliorer ses du fournisseur à répondre aux changements souhaités par le client ne s’améliorent pas. Et que le client « n’élève pas la barre »
souhaitée du performances pour d’amélioration des performances de son fournisseur.
fournisseur et à répondre aux D’un autre côté, il peut v avoir *une augmentation des standards dans le sens où le client peut chercher à améliorer les
l’amélioration de changements souhaités performances du fournisseur et donc augmenter la barre par rapport aux standards de comparaison.
son niveau de par le client. En d’autres termes, « Bar raising » inclut celle dimension d’augmenter les exigences de manière générale vis-à-vis de tous les
performances. concurrents. Ainsi, le « bar raising » est different du « continuons improvement » dans la mesure où l’ont fait un saut
significatif (puisqu’on fixe un seuil à atteindre) au lieu d’une amélioration graduelle.
297
Dimension 4 Définition Plus d’explication
‘PRIORITY L’attitude du fournisseur, C’est à dire que les souhaits du client peuvent changer en termes d'importance relative.
CHANGE’ : souhaitée par le client, à En fait, il v a *nwdification dans l'ordre des priorités des changements souhaités lorsaue le client chance
Changements quant à s’adapter à des nouvelles effectivement l’importance relative de ses souhaits. Par exemple, des fois un changement dans le prix est plus
l’adaptation souhaitée priorités du client. Il peut important qu’un changement de la qualité, des fois, les changements dans les services associés au produit sont les
du fournisseur à s’agir de modification dans plus importants.
l’évolution des les priorités déjà existantes; Les changements peuvent concerner le prix, la qualité, les services associés ou encore la staicture organisationnelle
priorités du client mais aussi de l’émergence de du fournisseur. Cependant, d’un changement sur l’autre il peut aussi *ne pas v avoir de modification dans l'ordre
priorités nouvelles et / ou la de priorité des souhaits du client.
suppression de priorités.
298
TABLEAU RECAPITULATIF
Dimensions Définitions
1 ‘HIERARCHY LEVEL’ : Changement souhaité quant aux attributs du fournisseur à divers niveaux « hiérarchiques » (comme dans une
Changements souhaités quant aux caractéristiques chaine moyens / fins): les différents niveaux concernent 1. les attributs du fournisseur (et / ou de son offre), 2.
propres du fournisseur (et / ou de son offre) à divers les besoins du client et/ou 3. les besoins du client du client.
2. ‘NEWNESS’ : Changements quant à l'attitude du fournisseur, souhaitée par le client, relative à l’amélioration de sa tendance à
Changements souhaités quant à l’amélioration de la innover, à expérimenter (prototypes, innovations...) et à anticiper les nouveaux besoins et souhaits du client,
tendance à innover du fournisseur et de sa pro activité donc à être pro actif et à proposer des solutions innovantes à son client..
souhaitée.
3. ‘BAR RA1SING’ : Changements quant à l’attitude du fournisseur, souhaitée par le client, dans sa tendance à améliorer ses
Changements quant à la réactivité souhaitée du performances pour répondre aux changements souhaités par le client.
fournisseur et à sa tendance à l’amélioration de ses
performances.
4. ‘PRIORITY CHANGE’ : L’attitude du fournisseur, souhaitée par le client, à s’adapter à des nouvelles priorités du client. Il peut s’agir de
Changements quant à l’adaptation souhaitée du modification dans les priorités déjà existantes; mais aussi de l'émergence de priorités nouvelles et / ou la
fournisseur à l’évolution des priorités du client. suppression de priorités.
299
Évaluation des items
Pour chaque dimension, je vous saurais grée d'indiquer si vous estimez que les items
(voir tab. récapitulatifpagelO). N’hésitez pas à faire part de vos commentaires (formulation
Je souhaiterais que mon fourni sseur améliore davantage la qualité de ses produits et/ou
services.
Je souhaiterais que mon fourni sseur développe plus la qualité de ses prestations
300
Je souhaiterais que mon foum isseur soit impliqué dans mes projets de Recherche &
Développement.
Adéquation à la définition Oui O Non O Doute O
Adéquation à la dimension Oui O Non O Doute Q.
Commentaire
Je souhaiterais que mon fournis,seur me donne des idées pour réduire mes coûts
Adéquation à la définition Oui O Non O Doute
Adéquation à la dimension Oui Non Doute C i
Commentaire
Je souhaiterais que le personne de mon fournisseur interagisse plus avec les employés
de mon entreprise.
Adéquation à la définition Oui [[] Non O Doute O
Adéquation à la dimension Oui Q Non Doute
Commentaire
301
Je souhaiterais que mon fourni sseur connaisse mieux mes clients.
Je souhaiterais que mon foum isseur ait le souci d’améliorer davantage la qualité de
notre relation
je souhaiterais que mon fournis seur soit plus transparent sur les problèmes éventuels
Adéquation à la définition Oui O Non O Doute Q
Adéquation à la dimension Oui Non O Doute E j
Commentaire
Je souhaiterais que mon fou misseur soit plus transparent sur la structure de sa
tarification
Je souhaiterais que mon foun îisseur soit plus transparent sur la fabrication de ses
produits.
Adéquation à la définition Oui Non Doute
Adéquation à la dimension Oui Non Doute E
Commentaire
302
Adéquation à la définition Oui Non Doute E1
Adéquation à la dimension Oui Non Doute
Commentaire
303
Dimension 2 : Changements souhaités quant à la volonté d’aller de l’avant, d’innovation du fournisseur et de
sa pro activité souhaitée.
2. Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour mon
3. je souhaiterais que mon fournisseur a nticipe les évolutions du marché afin de me proposer de nouveaux
4. Je souhaiterais que mon fou misseur me propose des idées différentes des autres
entreprises du secteur
5. Je souhaite que mon fournisseu r me fasse profiter en avant première de ses innovations
304
305
Dimension 3 : Changements quant à la réactivité souhaitée du fournisseur et à l’amélioration de ses
performances.
3. Je souhaiterais que mon foun tisseur me propose des solutions plus adaptées aux
problèmes que je rencontre
306
Dimension 4 : Changements quant à l’adaptation souhaitée du fournisseur à l’évolution des priorités du
client.
Lorsque je passe une commande certains éléments sont plus importants, pour moi, que d’autres (soit le prix,
soit la qualité, soit le service associé...), Ou aussi tout peut avoir le même poids. Ceci dit, lors d’une
commande, il peut arriver que certaines aractéristiques deviennent beaucoup plus prioritaires ce qui
m 'amène à changer mes souhaits.
1. Je souhaiterais que mon fournisseur rn’incite à modifier certaines de mes priorités de changements pour
2. Je souhaiterais que mon fourn isseur s'adapte davantage à mes nouvelles priorités du
moment
3. Comme mes priorités évoluen t au cours du temps (parfois le prix l'emporte sur la
qualité et inversement), je soûl taiterais que mon fournisseur me propose des solutions
307
Commentaires
généraux
308
309
2- QUESTIONNAIRE 1
Ce questionnaire porte sur les relations client fournisseur dans le milieu industriel et servira à
un travail de recherche purement académique. Vous pouvez donc, répondre en toute liberté
puisque les résultats de cette étude seront traités de façon totalement confidentielle.
1- Pouvez vous donner une estimation de la fréquence avec laquelle vous menez, les
actions suivantes avec ce fournisseur ?de fl) : très souvent à (7)très rarement
produits.
®©®@©©©
©®®©©©@
©©@@©©@
©©©©©©©
©©©©©©©
©©©©©©©
0©@@©©®
spécifications
©®@©©©@
®©@@©©©
©©@©©©@
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®©@©©©@
®©®©©©@
®©@@©©©
®©®®©©@
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®©®@©©®
®©®©©©@
®©@©©©®
2- Pouvez vous donner votre niveau d'accord avec les affirmations suivantes
©©©©©©©
©©©©©©©
©©©©©©©
• Je souhaiterais que mon fournisseur comprenne mes besoins et mes demandes plus
rapidement. ©@@@©©®
• Je souhaiterais que mon fournisseur me donne des idées pour réduire mes coûts
©©©©©©©
©©©©©©©
• je souhaiterais que mon fournisseur soit plus transparent sur les problèmes
éventuels ©©©©©©©
tarification ©©©©©©©
• Je souhaiterais que mon fournisseur soit plus transparent sur la fabrication de ses
produits. ©©@@©©@
©©©©©©©
©©©©©©©
• Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour mon
• Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des idées différentes des autres
• je souhaite que mon fournisseur intègre mes demandes passées sur des commandes
de réassort ©©@@©©@
• Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées aux
Lorsque je passe une commande certains éléments sont plus importants, pour moi, que
d'autres (soit le prix, soit la qualité, soit le service associé...). Ou aussi tout peut avoir le
même poids. Ceci dit, lors d’une commande, il peut arriver que certaines caractéristiques
• Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l'emporte sur la
• Vous choisissez ce fournisseur sur une liste qui vous est imposée par votre
entreprise :
©©©©©©©
• Vous avez déjà demandé à votre fournisseur d’adapter son offre à vos besoins :
©©©©©©©
confondus)
Ce questionnaire porte sur les relations client / fournisseur dans le milieu industriel et servira à un travail de
recherche purement académique.
Il vous est demandé d’évaluer les traductions (en français) relatives aux différents items (en anglais).
Merci de préciser l’erreur ou de donner une reformulation.
général.
VAL2: compared with the VAL2: comparé au Oui Non Doute O
second supplier we gain more deuxième fournisseur, nous Reformulation :
principal.
VAL3: compared with the VAL3 : comparé au Oui Non Doute
second supplier the deuxième fournisseur, la Reformulation :
SAT4: our firm is not SAT4 : notre entreprise Oui Non Doute
completely happy with the n’est pas complètement Reformulation :
principal.
SAT5: our firm would still SAT5 : si c’était à refaire, Oui O Non O Doute Q
choose to use the main notre entreprise choisirait à Reformulation :
activité
confiance
ENG1: the relationship with ENG1: nous nous sentons Oui 0 Non O Doute 0
our main supplier is très engagé dans la relation Reformulation :
ENG2: the relationship with ENG2: la relation avec notre Oui 0 Non O Doute l~~1
our main supplier is very fournisseur principal est très Reformulation :
ENG3: the relationship with ENG3: nous avons Oui 0 Non 0 Doute 0
our main supplier is F intension de maintenir Reformulation :
familiale
ENG5: the relationship with ENG5: nous attachons Oui 0 Non 0 Doute 0
our main supplier is vraiment de l’importance à Reformulation :
QLT2 : We are quite satisfied QLT2 : Nous sommes tout à Oui Non Doute EU
with the quality of seller’s fait satisfaits de la qualité Reformulation :
service solutions des solutions relatives aux
QLT3 : For seller’s products, QLT3 : concernant nos Oui Non Doute EU
we are quite satisfied with the fournisseurs de produits, Reformulation :
QLT4 : For seller’s services, QLT4 : concernant les Oui Non EU Doute
we are quite satisfied with the services de nos fournisseurs, Reformulation :
produits et / ou services.
CVCI5: Changes in what CVCI5: les changements Oui O Non EU Doute EU
we want front [provider] que je souhaiterais de Reformulation :
changements dans la
relation
changements.
CVR3: always responds CVR3: répond toujours Oui Non Doute
effectively when we ask efficacement quand nous Reformulation :
CVR5: never stops short of CVR5: ne manque jamais Oui O Non O Doute O
fully accommodating our de répondre à nos Reformulation :
changements.
CVR6: is always willing to CVR6: accepte toujours Oui O Non O Doute O
accommodate our requests de répondre à nos Reformulation :
changements.
Ce questionnaire porte sur les relations clients - fournisseurs dans le milieu industriel et servira à un travail de
recherche purement académique. Vous pouvez donc, répondre en toute liberté puisque les résultats de cette
étude seront traités de façon totalement confidentielle.
Tout au long de ce questionnaire, nous vous demandons de faire référence à un produit tangible qui vous est livré
par au moins deux fournisseurs. Avec l'un de ces fournisseurs vous vous estimez être en relation stable et
durable ; c’est à dire que la relation est selon vous, suffisamment ancienne et que les achats sont suffisamment
réguliers. Ce fournisseur vous livre un produit tangible (avec ou sans services associés) qui soit assez important
dans l'activité de votre entreprise. Ce n'est jamais un fournisseur de services ou un distributeur. Nous
emploierons donc dans ce questionnaire l'expression de « fournisseur principal » pour désigner ce fournisseur
bien précis.
5- Pouvez- vous donner votre niveau d’accord avec les affirmations suivantes ?
(merci de cocher la case de la réponse cpti correspond le plus à voire niveau d'accord : de 1 =pas du
tout d’accorcl, à 7= Tout àfait d’accord)
Pas du lout Tout à fait
d'accord d'accord
comparé aux autres, le fournisseur principal ajoute plus de valeur à la relation en général. 1 2 3 4 5 6 7
comparé aux autres fournisseurs, nous gagnons plus de notre relation avec le fournisseur principal 1 2 3 4 5 6 7
comparé aux autres fournisseurs, la relation avec notre fournisseur principal a plus de valeur. 1 2 3 4 5 6 7
comparé aux autres, le fournisseur principal crée plus de valeur pour nous quand on compare les 1 2 3 4 5 6 7
d'accord d'accord
notre entreprise est très contente de ce que son fournisseur principal a fait pour nous. 1 2 3 4 5 6 7
si c’était à refaire, notre entreprise choisirait à nouveau de travailler avec son fournisseur principal. 1 2 3 4 5 6 7
d'accord d'accord
le fournisseur principal se soucie autant de notre bien être que du sien lorsqu’il prend des décisions 1 2 3 4 5 6 7
importantes
nous pensons que notre fournisseur principal prend toujours en compte d’agir au mieux de nos 1 2 3 4 5 6 7
intérêts.
d'accord d’accord
nous nous sentons très engagé dans la relation avec notre fournisseur principal 1 2 3 4 5 6 7
la relation avec notre fournisseur principal est très importante pour notre activité 1 2 3 4 5 6 7
nous avons Tintension de maintenir sans limite dans le temps notre relation avec 1 2 3 4 5 6 7
cela vaut la peine que nous fassions un maximum d’effort pour maintenir la relation 1 2 3 4 5 6 7
319
6- Pouvez vous donner une estimation de la fréquence avec laquelle vous menez les actions suivantes
avec ce fournisseur ?
Très
Jamais Régulièrement
7- Pouvez vous donner votre niveau d'accord avec les affirmations suivantes concernant tes
d'accord d'accord
je demande souvent à mon fournisseur de réaliser ses opérations de manière entièrement différente 1 2 3 4 5 6 7
d'accord d'accord
Je souhaiterais que mon fournisseur me donne des idées pour réduire mes coûts 1 2 3 4 5 6 7
Je souhaiterais que mon fournisseur ait le souci d’améliorer davantage la qualité de notre relation 1 2 3 4 5 6 7
Je souhaiterais que mon fournisseur s'adapte aux différents changements de son environnement 1 2 3 4 5 6 7
d'accord d'accord
Je souhaiterais que mon fournisseur me fasse profiter en avant première de ses innovations 1 2 3 4 5 6 7
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions plus adaptées aux problèmes que je 1 2 3 4 5 6 7
rencontre
Je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions innovantes pour mon activité sans 1 2 3 4 5 6 7
d’accord d’accord
Je souhaiterais que mon fournisseur m’incite à modifier certaines de mes priorités de changements 1 2 3 4 5 6 7
Comme mes priorités évoluent au cours du temps (parfois le prix l’emporte sur la qualité et 1 2 3 4 5 6 7
inversement), je souhaiterais que mon fournisseur me propose des solutions pour faire face.
Je souhaite que mon fournisseur intègre mes demandes passées sur des commandes de réassort 1 2 3 4 5 6 7
320
8- Pouvez vous donner votre niveau d’accord avec les affirmations suivantes concernant votre
appréciation puant à la réponse de ce fournisseur à Pégard (les changements que vous lui avez
demandés ?
d’accord d’accord
agit immédiatement lorsque nous lui indiquons ce que nous souhaitons comme changements dans 1 2 3 4 5 6 7
la relation
répond toujours efficacement quand nous leur demandons d’opérer des changements 1 2 3 4 5 6 7
est toujours flexible pour s’adapter aux changements que nous demandons 1 2 3 4 5 6 7
• I ’oits choisisse: ce fournisseur sur une liste qui vous est imposée par votre entreprise :
fournisseur :
vos besoins :
• En ce qui concerne le fournisseur auquel vous ave: pensé et le produit concerné ; en quelle année
avez-vous commencé à acheter ce produit (Tous fournisseurs confondus)
321
ANNEXES 2
322
1- EFFETS MODÉRATEURS AVEC LA METHODE DES
Variables introduites/éliminées1’
1 Changval2*Satisfact
ion, Changval2, Introduire
Satisfaction3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAh
Coefficients'1
Erreur
323
le lien entre la confiance et la coopération :
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval2*Confian
ce, Changval2, Introduire
Confiance3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients"
Erreur
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval2*Engage
ment, Changval2, Introduire
Engagement3
324
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients"
Erreur
325
Effets modérateurs des changements souhaités quant aux caractéristiques propres du fournisseur (et/ ou
de son offre) :
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval 1 l*Satisfa
ction, Chang_vall 1, Introduire
Satisfaction3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients'1
Erreur
326
le lien entre la confiance et la coopération ;
Variables introduites/éliminéesh
1 Changval 11 ^Confia
nce, Chang_val 11, Introduire
Confiance3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
AiNOVAb
Coefficients'1
Erreur
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval 11 *Engage
ment, Chang vall l, Introduire
Engagement3
327
Récapitulatif (lu modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients*
Erreur
328
Effets modérateurs des changements quant à l’amélioration de la tendance à innover du fournisseur et de
sa pro activité souhaitée par le client :
Variables introduites/éliminéesb
1 Satisfaction,
Changval 12*Satisfa Introduire
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients’1
Erreur
329
le lien entre la confiance et la coopération :
Variables introduites/éliminées*1
1 Changval l2*Confïa
nce, Changval 12, Introduire
Confiance3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients11
Erreur
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval 12*Engage
ment, Changval 12, Introduire
Engagement3
330
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients"1
Erreur
331
Effets modérateurs des changements quant à l’adaptation souhaitée du fournisseur à l’évolution des
priorités du client :
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval 13*Satisfa
ction, Changval 13, Introduire
Satisfaction3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients8
Erreur
332
le lien entre la confiance et la coopération :
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval 13*Confia
nce, Changval 13, Introduire
Confiance3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients”
Erreur
333
le lien entre l’engagement et la coopération :
Variables introduites/éliminéesb
1 Changval 13 *Engage
ment, Changval 13, Introduire
Engagement3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients3
Erreur
334
Effets modérateurs de la réactivité perçue du fournisseur aux changements de la valeur de la relation :
Variables introduites/éliminéesb
1 Réctivité*satisfactio
n, Réactivité, Introduire
Satisfaction3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients11
Coefficients Statistiques de
Coefficients non standardisés standardisés colinéarité
Erreur
335
sur le lien entre la confiance et la coopération :
Variables introduites/éliminées1’
1 Réactivité*Confianc
e, Réactivité, Introduire
Confiance3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients”
Coefficients Statistiques de
Coefficients non standardisés standardisés colinéarité
Erreur
336
sur le lien entre rengagement et la coopération :
Variables introduites/éliminéesb
1 Réactivité*Engagem
ent, Réactivité, Introduire
Engagement3
Récapitulatif du modèle
Erreur standard de
ANOVAb
Coefficients'1
Erreur
337
2- EFFETS QUASI MODERATEURS AVEC LA METHODE DES
REGRESSIONS
Régression 1 :
ANOVAc
Coefficients3
Erreur
338
Régression 2
ANOVAb
Coefficients
Erreur
Régression 3 :
ANOVAc
cr
2 Régression 301,447 2 150,723 84,298 OO O
339
Coefficients
Régression 4 :
ANOVAb
Coefficients
Erreur
340
Tableau montrant la significativité des variables et les VIF
Statistiques de colinéarité
Réactivité*changement
,139a 2,489 ,013 ,128 ,581 1,722 ,581
^Qualité
Qualité, réactivité*changement*Qualité
c. Variable
dépendante :Coopération
341
3- SCHEMA DU MODELE (avec coefficients standardisés et SMC)
iè) éTJji
I ,68
(e î) — Satesfacti
(e 2}—S a tes fa c ti
e3 Satesfacti
; e 4) S a tes fa c t i
CF1
ve tel. .70
e7
:e 9; CF5-*
^54
e 1 0 E G 1
v /
73
éTj:— — E G2
.04
e12— E G 3 —
-Vb ENG
e 1 3 EG4
é 1 4- E G 5
-4 7 ,
él 5- E G 6 A
D 5
,68 ,42
© e24 ©
S
342
Squared Multiple Corrélations: (Group number 1 - Default model)
Estimate
ENG ,038
CONF ,233
S ,179
Engagement 6 ,471
Engagement 5 ,496
Engagement 1 ,536
Engagement^ ,567
Engagement^ .412
Engagement 4 .492
Confiance 1 .486
Confiance_2 .405
Confiance_4 ,966
Confiance 5 ,996
Satisfaction 1 ,517
Satisfaction 2 ,476
Satisfaction 3 ,495
Satisfaction 4 ,469
Satisfaction 5 ,076
343
ANNEXES 3
344
1-PRESENTATION DE L’UNION TUNISIENNE DU COMMERCE,
DE L’INDUSTRIE ET DE L’ARTISANAT
L'UTICA est le porte parole des entreprises du secteur privé auprès des pouvoirs publics, des
syndicats ouvriers, des Organismes de promotion et d'une façon générale auprès de tout
organisme et institution dont les activités ont une influence directe ou indirecte sur l’entreprise
et son environnement.
Administration de l’UTICA :
Les services aux entreprises sont assurés par l'administration de l’UTICA aussi bien à son
siège, qu'auprès des fédérations ou des unions régionales.
Services liés aux relations sociales : Négociations avec les syndicats, législation du travail,
défense et représentation des entreprises auprès du Prud'Hon.
Services liés aux structures de l'UTICA: Adhésion à l'UTICA, information sur les régions
(Unions Régionales), information sur les secteurs (Fédérations professionnelles).
L'UTICA est représentée à travers toutes les régions de la Tunisie par des Unions Régionales
de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat. L'organisation régionale de l’UTICA respecte
l'organisation administrative de la Tunisie. Ainsi, l'UTICA dispose de 24 Unions Régionales
réparties sur tout le territoire. Ces Unions Régionales sont elles mêmes composées de
Chambre syndicales régionales (secteurs / métiers ) et d'Unions Locales.
345
2-INDEX DES SECTEURS D’ACTIVITES DE L’UTICA
TRANSPORTS-TELECOMMUNiCATIONS-COMMERCE INTERNATIONAL
20
Compagines Aériennes
; : :s Aériens 21
23
Transports Maritimes
2C
i ^ ; ii.püi i i fui i UViflil’ ïza
28
T': ansports Routiers
33
Transports internationaux
37
Agences Maritimes
Transitaires 41
48
Experts Mant mes
49
Déménagements
49
Représentations Commerciales irnport - Expo't
59
Importateurs
62
Exportateurs
56
Négoce Internet onal
Matériel Téléphonique & Téléphonés Mobiles 73
Télécommunications i Reseaux ) 78
81
Sociétés ce Gardiennage
Materiel de Sécurité et de Protection 82
INFORMATIQUE ET EDITION
100
informatique (Logiciels Progiciels) ....
Informatique (Formation) 107
115
Equipement de Bureaux
Code a barre 121
Librairies 122
Papeteries 128
'Imprimeries 130
Editions 144
ENERGIE
346
Pétrole Divers. 160
Lubrifiants 161
Gaz 161
Aluminium 156
Constructions Mécaniques 167
Transformation de l'Acier 172
Tôles 174
Outillage 175
Machines - Outils 178
Abrasifs f Industrie ) 181
Abrasifs ( Vente ï 181
pompes 181
•"'cm: es a Essence 184
'•Afùux 185
Engrenages 186
'restation de Service Electro-Mécanique 187
Moteurs 188
Chariots Elévateurs 189
.mr.cniilerij et Robinet tenu (Fabnc. 191
Ouincaiilerie et Robinettene (D r-t; loution } 193
Fonderie 198
Constructions Métalliques 199
Articles Métalliques 205
Charpentes Métalliques 206
Echafaudages 208
Fourniture Industrielle 209
Chauffage ( Indutne ) 210
Chauffage { Vente ) 211
Chauffage ( Installation ) 213
Chauffage à Gaz 215
Chauffe-Eau 216
Chaudière 217
Chaudronnerie 219
Construction Navales ( Matériel Maritime et de Pêche ) 221
Tubes Profil : et Flexibles 223
Articles de nage 224
Grillage 226
Extraction f nerai de Fer 226
Boulons et V,j 227
Clouterie. 227
Ressorts 228
Matériel Hv- rulique 228
Equipem «dustriel 230
Compre- . pour Air et Gaz 234
F«r 235
347
CONSTRUCTIONS ELECTRIQUES ET ELECTRONIQUES
Bobinage 248
Electronique 252
Arômes 310
j Dattes 315
i
348
Glaces 316
Epices 320
Sucrerie 320
Chocolaterie 320
Pèche 321
Supermarchés 322
Cimenteries 325
Chaux 325
Piatres 325
Briqueteries 325
Carrelages 326
Peinture 379
Colle 380
Parfums et Produits de Beauté 381
Shampooing 384
Sav m arie 386
Produits Cosmétiques et Beauté 387
Assainissement 391
Er s et Dérivés Miniers 392
E fs-Air Liquide-Gaz Industriel onx
349
Détergents Insecticides 394
Bois ; 1 j
Commerce du Bois il2
Scieries ."114
MEUBLES ET AMEUBLEMENT
Meubles 432
Moquettes 447
Mousse - Matelas - Sommiers 448
350
Sérigraphie 466
Impression sur Tissus 467
Vêtement de Travail 469
Sous-Vêtement 473
Vêtement en Cuir 476
Confection 477
Habillement Enfants 490
Habillement Hommes 495
Habillement Femmes 499
Maille - 505
Broderie 509
Mercerie 512
Bonneterie 514
Maroquinerie 515
Tannerie 518
Chaussures 519
CONCESSIONNAIRE VEHICULES
LABORATOIRE DE PHOTOS
EQUIPEMENT MEDICAL
351
LES EDITIONS S
VERRERIE ET MIROITERIE
METIERS DIVERS
Horlogerie 600
Ferronnerie SCO
A-rides ce Cadeaux 601
INSTRUMENTS
CAOUTCHOUC ET PLASTIQUE
REPERTOIRE DU GUIDE
352
ETABLISSEMENTS FINANCIERS - ORGANISMES ET SERVICES
Banques : 646
Organisations Internationales 66 5
OTiçes 66"
Séminaires ( Organisations )
HOTELS
671
Promotion Touristique
Hotels 675
592
Equipement Hôteliers
Restaurants 694
704
Agences de Voyages
715
Bateaux (Location et Vente’
Stations Balnéaires 716
353
Vu : le Président Vu : les suffragants
M MM
354
Mises à part les variables classiques de satisfaction, confiance et engagement, nous intégrons
la valeur de la relation ainsi que ses changements souhaités par le client dans un modèle
global d’explication des mécanismes de la fidélité dans le milieu industriel. Dans ce travail de
recherche, nous développons et validons empiriquement une échelle de mesure des formes des
Sur un échantillon de 421 acheteurs industriels, nous avons tout d’abord, procédé par une
analyse de l’utilisation de la qualité de la relation en tant que concept réflectif. Ensuite, nous
avons vérifié les liens médiateurs entre la valeur, la qualité de la relation et le comportement
changements de la valeur souhaités par le client ainsi que celui de la réactivité perçue du
managériales.
fournisseur aux changements de la valeur demandés par son client, coopération, Marketing
In this thesis, value relationship and its changes are integrated in a classic model of loyahy
compréhension. We develop and valid a scale of forms of Customer’s desired value changes.
We used a sample of 421 industrial buyers, firstly, to analyze the use of quality relationship as
a reflective concept; then, to verify mediator links between the value, the quality of the
moderator effect of customer’s desired value changes and customer value responsiveness.
Key words: Loyalty, satisfaction, trust, commitment, relationship quality, relationship value,