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[> ROUTES
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> TERRASSEMENTS
\> OUVRAGES D'ART
\> GÉNIE CIVIL
>BARRAGES
D> CONSTRUCTIONS
INDUSTRIELLES
SEA MEDITERRANEAN
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NADOI% ~ V -
OUKJEMAA BERKA>œ)
BOUARFA
5HCE
Réalisations S.N.C.E.
à 1996
Périmètres irrigués
500.000 ha
LEGENDE
• Usine .S.N.C.E
BIRGANDOUZ • {Périmètre irrigué)
SIX U S I N E S réparties sur l'ensemble du territoire national - Ayant pour PRINCIPALES ACTIVITES:
-Canaux et tuyaux en béton précontraint destinés aux écoulements gravitaires
-Tuyaux en béton précontraint pour les écoulements sous pression
-Matériel hydromécanique destiné à l'équipement des barrages et des secteurs Irrigués
-Coffrages métalliques standards de type BLAW KNOX pour les ouvrages de génie civil et le bâtiment
-Ponts roulants et nombreux appareils de levage mécaniques toutes charges et toutes portées
-Travaux de terrassements, nivellement, assainissement et drainage.
La S.N.C.E est apte à assumer la réalisation des programmes les plus ambitieux d'équipement hydroagricole et d'alimentation
en eau tant au Maroc qu'à l'étranger et notamment les pays du Golfe et d'Afrique.
La S.N.C.E est en train de réaliser sa vocation internationale pour une implantation de ses activités à l'étranger
ES PONTS ET CHA \J
année 1997 sera l'année de la célébration du 250'' anniversaire de l'Ecole Nationale des
Ponts et Chaussées ; il est agréable à l'Amicale des Ingénieurs des Ponts et Chaussées
du Maroc d'y contribuer par ce numéro spécial du PCM-le Pont.
0SS^
ytàà
277-6Chakib BENMOUSSA
Président de l'AIPCM
X 79-PC 81
Après des études complémentaires
aux Etats-Unis où il obtint un Master
du Massachusetts Institute of Tech-
nologie (MIT), il a intégré le ministère
de l'Equipement en 1983 et y a occu-
pé jusqu'en 1995 différents postes
dont ceux de Directeur de la Planifi-
cation et des Etudes et Directeur des
Routes et de la Circulation Routière.
Depuis deux ans, il est Secrétaire
Général du Département du Premier
ministre. Chakib Benmoussa est Pré-
sident de l'Amicale des Ingénieurs
des Ponts et Chaussées du Maroc Rabat, capitale administrative, constitue un carrefour de convergence des
depuis 1993. routes.
I P POKIT — FFV/PIFP 1 0 0 7
Célébrer le 250" anniversaire de
l'ENPC, c'est d'abord l'occasion de
rendre hommage à l'Ecole Nationale
des Ponts et Chaussées, qui bien
avant le courant actuel de mondiali-
sation et d'ouverture sur l'extérieur a
développé un important programme
de coopération internationale, notam-
ment avec le Maroc. Ainsi, depuis
1957, de nombreuses promotions
d'ingénieurs marocains ont été for-
mées à l'ENPC, constituant ainsi
avec 250 lauréats, l'effectif le plus
élevé d'ingénieurs étrangers diplô-
més de l'Ecole. De nombreuses mis-
sions dans le cadre des programmes
de formation continue de l'Ecole ou
dans le cadre de programmes spé-
ciaux organisés au Maroc ont permis
de maintenir les échanges scienti-
fiques à un très haut niveau. Enfin,
l'assistance de l'ENPC aux Gran-
des Ecoles Marocaines d'Ingénieurs
dans la conception, la mise en œu-
vre et l'évaluation de leur programme
de formation a été un puissant vec-
teur de développement de la qualité
de la formation des ingénieurs maro-
cains, et de leur ouverture sur l'envi-
ronnement international.
Célébrer le 250" anniversaire de
l'ENPC, c'est aussi l'occasion de
souligner l'effort de développement
du Maroc auquel ont contribué les
ingénieurs des Ponts et Chaussées,
tant au niveau des gouvernements
successifs qu'au niveau de l'admi-
nistration et du secteur privé. Que
cela soit dans le domaine de l'infra-
structure ou dans le domaine écono-
mique et financier, le Maroc a dû fai-
re face à de nombreux défis. Satisfai-
re les besoins en équipement des
populations, répondre aux exigences Fès, centre religieux et universitaire.
des opérateurs en matière d'infra-
structure, mettre à niveau l'économie
nationale et favoriser son intégration de l'ENPC. Relations fortes ancien- pant aux nombreuses manifestations
harmonieuse à l'économie mondiale nes et fortes étroites, puisque de prévues en France mais aussi en or-
ont été rendus possibles par l'action nombreux camarades français ont ganisant au Maroc avec le concours
d'hommes et de femmes de haut ni- exercé au Maroc ou ont eu, dans le de l'Association pour la Célébration
veau, motivés et dévoués. Les ingé- cadre de leurs activités, à travailler du 250'' Anniversaire de l'ENPC un
nieurs des Ponts et Chaussées ont avec le Maroc, créant ainsi au-delà colloque international les 30 et
eu, chacun à leur niveau et dans leur de la formation commune une certai- 31 octobre 1997 à Rabat sur le thè-
domaine, le privilège de participer à ne "complicité" qui peut faciliter le me : "Infrastructure de base : mo-
relever ces défis. développement d'un nouveau parte- teur de la compétitivité économi-
Célébrer le 250= anniversaire, c'est nariat entre les opérateurs économi- que et du développement régio-
enfin l'occasion de mettre en exer- ques de nos deux pays. nal" ainsi qu'une exposition sur
gue l'excellence des relations entre L'Amicale des Ingénieurs des Ponts l'Aménagement du Territoire et un
les Ingénieurs des Ponts et Chaus- et Chaussées s'associe à la célébra- voyage au Maroc pour les anciens
sées du Maroc et les anciens élèves tion de cet anniversaire en partici- élèves de l'ENPC. •
1956-1967 : la phase
Abdeleziz MEZIANE BELFKIH Brève histoire de reconstruction
Ministre des Travaux Publics
PC 74 des infrastructures Pendant cette période, le Maroc
indépendant a mis l'accent sur sa
- Directeur de l'Inspection générale
au ministère de l'Equipement et de marocaines reconstruction. A cette époque, il a
fallu mettre en place les structures en
la Promotion Nationale de 1978 à
1980. En 25 ans, la population marocaine a charge des équipements, former les
- Directeur des Routes et de la Cir- plus que doublé. Si dans les années cadres et les ingénieurs marocains
culation Routière de 1980 à 1983. 60 la population urbaine ne repré- et régler les problèmes urgents que
- Secrétaire général du ministère sentait que le tiers de la population posait le manque de certains équipe-
des Travaux Publics, de la Forma-
globale, actuellement les citadins ments publics, notamment dans la
tion Professionnelle et de la For-
mation des Cadres à partir de sont aussi nombreux que les ruraux. production d'eau potable, l'irrigation
1983 à 1992. Pendant, cette période l'économie ou les transports. La construction de
1975-1982 : accélération
de l'équipement du pays
Au cours de cette période, marquée
par la récupération de nos provinces
sahariennes, le Maroc a dû consentir
des efforts très importants pour la
mise à niveau des infrastructures
dans ces provinces. Les grands
chantiers ouverts dans le Sud Maro-
cain, dans les domaines routiers,
portuaires et hydrauliques, ont été
nombreux et ont conduit à intégrer
cette région à la marche économique Barrage Ait Youb.
et sociale du pays. La politique des
infrastructures a également connu un la volonté d'assainir les finances 1992-1996 : relance du secteur
tournant en 1976 avec l'adoption de publiques, notamment par la lutte des infrastructures
la Charte Communale portant créa- contre les déficits du budget. Le Pro- La réussite du Programme d'Ajuste-
tion des collectivités locales. Les gramme d'Ajustement Structurel (PAS) ment Structurel, la bonne tenue de
prérogatives accordées à ces entités mis en application à cet effet a don- l'économie, les exigences imposées
décentralisées en matière de gestion né un coup de frein aux investisse- par la globalisation de l'économie et
de certaines infrastructures, comme ments publics qui ont connu globale- le démarrage de la politique de pri-
par exemple les routes urbaines et ment un léger recul. La situation éco- vatisation ont conduit les pouvoirs
communales, la distribution d'eau nomique a été, en outre, marquée publics à repenser la politique des
potable, l'assainissement etc.. par des années de sécheresse répé- infrastructures dans le sens d'une
titives qui ont eu un impact défavora- plus grande modernisation pour
1982-1992 : pause en matière ble sur la croissance et sur les possi- accompagner le développement éco-
d'infrastructures bilités de relance du secteur des in- nomique du pays. Les principales
Cette décade s'est caractérisée par frastructures. orientations de cette politique sont :
Etat
des infrastructures
marocaines
Quel regard jeter sur les infrastruc-
tures du Maroc ? Sans vouloir faire
une présentation détaillée de ces
Gare de péage de Kénitra Centre.
infrastructures, je me dois quand
même d'en donner un aperçu : d'armature autoroutier est composé potentiel très prometteur dans le
1 - Les routes ; la route joue un rôle des axes Nord-Sud de Tanger à cadre d'une stratégie de transport
moteur dans l'économie marocaine. Agadir, et Est-Ouest d'Oujda à Rabat multimodal et de la recherche d'une
En effet, 95 % des personnes et 4/5 en passant par Fès. La société Natio- plus grande compétitivité de l'écono-
des biens (hors phosphates) transi- nale d'Autoroutes du Maroc (ADM) mie.
tent par le réseau routier. Ce trafic gère, en concession, 250 km déjà
4 - Les ports : les infrastructures
est en constante progression et aug- livrés à la circulation et possède en
portuaires sont les principales dé-
mente de 6 à 8 % annuellement. Le chantier près de 300 km qui seront
bouchées vers l'étranger du com-
Maroc dispose actuellement de achevés avant l'an 2000. Le finance-
merce extérieur marocain puisque
60 000 km de routes dont la moitié ment du programme repose sur des
environ la totalité des marchandises
est revêtue. Pendant les 40 dernières montages financiers adéquats mon-
exportées et importées transitent par
années le linéaire des routes revê- tés par ADM faisant appel à des cré-
les ports. La communication de
tues a plus que doublé, mais il reste dits concessionnels et sur la conces-
M. Layachi sous le titre "Les Ports :
encore un grand effort à faire dans sion privée à d'autres opérateurs
comme c'est le cas de l'opération en Clé de la compétitivité économique"
ce domaine pour atteindre le niveau fait état des principales réalisations
cours pour le tronçon Casablanca-EI
des pays nord méditerranéen, no- dans ce secteur.
Jadida-Jorf Lasfar.
tamment en matière de désenclave-
5 - Le secteur hydraulique : déjà
ment des localités rurales.
3 - les chemins de fer : le réseau évoquée auparavant, la politique des
Dans ce domaine, nous avons dé-
ferroviaire du Royaume est d'une lon- barrages constitue la pierre angulai-
marré en 1995 le Programme Natio-
gueur de 3 000 km dont plus que la re du développement économique et
nal des Routes Rurales qui vise à
moitié est électrifiée. En dehors du social du Royaume. Le climat semi-
construire ou aménager environ
dédoublement de l'axe Casablanca- aride du Maroc et la répartition très
10 000 km de pistes sur une pério-
Rabat-Kénitra, ce réseau n'a malheu- inégale dans le temps et dans l'es-
de de 7 ans à raison de 1 400 km
reusement, pas connu d'extensions pace des précipitations font que
par an. Le financement de ce pro-
importantes. Néanmoins, l'Office Na- l'eau est et restera un défi perma-
gramme est assuré par le biais d'un
tional des Chemins de Fers (ONCF) nent, à cause de sa rareté. Les
Fonds routier spécial, alimenté par
transporte environ 10 millions de efforts consentis par l'Etat ont permis
des prélèvements de taxes sur le
voyageurs et 20 millions de tonnes de construire un dispositif hydrau-
carburant.
de phosphates par an, et joue à ce lique constitué de grands barrages,
2 - Les Autoroutes : le programme titre un rôle important dans le systè- de petits barrages collinaires et des
autoroutier marocain ambitionne de me national des transports. forages pour l'exploitation des nap-
réaliser 1 000 km à l'horizon 2004 à Les perspectives du développement pes qui, aujourd'hui, concourent à la
raison de 100 km par an. Le schéma de ce mode de transport offrent un mobilisation de près de 70 % du
^f\
3) Le Partenariat avec les collectivi-
tés locales et les associations des
usagers : Le Ministère des Travaux
Publics a démarré des opérations de
partenariat pour la construction des
pistes ou l'aménagement des points
d'eau avec les collectivités locales
depuis une dizaine d'années. Au-
delà de la participation de nos parte-
naires dans ces projets, cette formu-
le garantie la justesse de la program-
mation des projets concernés et de
leur maintenance pendant leur ex-
ploitation.
4) Les nouveaux modes de finance-
ment associant le secteur privé : Il
s'agit là d'une grande opportunité
permettant de déléguer, pour cer-
tains services marcliands, la cons-
truction et la gestion des projets
publics sous forme de concessions.
Les opérations lancées par le Maroc
dans le domaine de la production
d'électricité, les autoroutes ou les
ports laissent penser que ces for- haut le retard accumulé en matière plus près possible du littoral. Cette
mules représentent une solution d'équipement du monde rural et les rocade méditerranéenne va certaine-
d'avenir pour pallier aux insuffisances programmes mis en place pour ment jouer le rôle de catalyseur pour
budgétaires. La note de M. Ghellab essayer de les rattraper. Sans vouloir attirer des investissements industriels
sur "Le Développement privé des me répéter, je dirai qu'il est impen- et touristiques dans ces régions.
infrastructures : Mythie ou réalité" re- sable d'aspirer à un développement
late les premières expériences maro- durable et homogène en laissant une e) Une priorité absolue :
caines dans ce domaine. frange de la population au bord de la l'investissement humain
route. Il est également impensable L'homme reste à la base de tout ce
b) Une priorité sectorielle : l'eau pour un pays d'avancer s'il ne remé- qui peut être entrepris dans le do-
Pour les priorités sectorielles, je pla- die pas aux disparités régionales et maine des infrastructures. La réussi-
cerai le secteur de l'eau au sommet sociales. C'est ce constat qui a moti-
te des projets et des programmes
des priorités. L'eau dans le prochain vé les orientations prises pour élabo-
dépend évidemment de la qualité
siècle constituera un Inandicap au rer et mettre en place une vraie stra-
des hommes qui les conçoivent, les
développement économique et so- tégie pour le monde rural qui s'étale
réalisent et les gèrent. Le Maroc a in-
cial pour bon nombre des pays sur une dizaine d'années et qui
vesti très tôt dans la formation des in-
dont les conditions climatiques, concerne les principaux services de
génieurs et des cadres qui sont au-
comme au Maroc, sont caractérisées bases : les routes, l'eau potable,
jourd'hui en charge de ces respon-
par des sécheresses répétitives. La l'électrification, etc..
sabilités. M. Benjelloun fera le point
maîtrise des ressources en eau pour
dans son article intitulé "La formation
mon pays est une orientation straté- d) Une priorité régionale :
des hommes et rôle de l'ingénieur
gique à plusieurs égards. Evidem- les provinces du nord
marocain" de cet aspect.
ment, il y a l'alimentation de l'eau Pour des raisons histohques et géo- L'ingénieur marocain a prouvé sa
potable des villes. Mais aussi parce graphiques, les provinces du nord
capacité et son savoir-faire dans les
qu'un grand pan de l'économie en du Maroc n'ont pas bénéficié des
différents domaines liés au bâtiment
dépend : l'agriculture. Ce secteur mêmes efforts en matière d'équi-
et aux travaux publics, qu'il s'agisse
représente environ 20 % du PIB na- pement. La création récente d'une
de l'administration des projets, de
tional et l'agriculture irriguée, bien agence pour le développement et la
l'ingénierie ou de l'entrephse. Pour
qu'elle ne concerne que 10 % des promotion des provinces du nord est
relever les défis de demain, il est
terres arables contribue à environ le signe de la priorité accordée à ces
45 % de la valeur ajoutée agricole et essentiel de continuer d'investir dans
provinces en vue de les mettre au
intervient pour 65 % des exportations la formation de base des lauréats
niveau des autres provinces du cen-
agricoles. des écoles d'ingénieurs à l'étranger
tre et du sud. Le ministère des Tra-
ou au Maroc, et dans la formation
vaux Publics a lancé un important
continue pour permettre à nos ingé-
c) Une priorité sociale : Le monde projet concernant la construction
nieurs de rester au fait des nouvelles
rural d'une rocade méditerranéenne sur
technologies. •
J'ai eu l'occasion d'exposer plus 560 km allant de Tanger à Saïdia le
11
lénnent de la vie quotidienne, l'eau est si familière que l'on oublie souvent l'extraordinaire
originalité, la particularité et le rôle de premier plan qu'elle joue sur cette terre, à qui elle
a donné la vie.
12
vivre, d'autre part, attestent bien de
la pertinence du choix.
Témoin privilégié de cette politique
des barrages que j'ai pratiquée deux
décennies durant à différents ni-
veaux de responsabilité, je n'ai ni la
prétention de tenter de relater le dé-
roulement des faits, ni celle d'en faire
une évaluation objective. Je me limi-
terai donc à une description des
phases les plus marquantes de son
évolution. Je voudrais auparavant
donner quelques indicateurs chiffrés
susceptibles de faciliter la compré-
hension de la problématique de l'eau
au Maroc.
Le climat du Maroc est du type semi-
aride à aride. Et bien que le volume
moyen des précipitations soit impor-
tant (150 milliards de m^ par an) la
plus grosse part est, soit consom-
mée sous forme d'évapotranspira-
tion, soit perdue par évaporation ou
déversement vers la mer. Le poten-
tiel renouvelable moyen est estimé à
l'alimentation artificielle des nappes. partir du néant une administration
30 milliards de m^ dont 20 sont mobi-
La capacité de stockage des 90 moderne dans son fonctionnement,
lisables avec les moyens convention- soucieuse du meilleur management
grands barrages constituant le parc
nels et dans des conditions écono- d'infrastructures hydrauliques du de ses ressources humaines sur les-
miques acceptables. Royaume est de 14 milliards de m^ quelles allait reposer la réussite de
Ainsi, la quantité d'eau disponible permettant de régulariser en moyen- ce projet. L'enjeu était de taille, toute
per capita n'atteint que 1 000 m^ par ne près de 9 milliards de m^ l'économie marocaine de l'époque
an, alors qu'elle tourne autour de reposait sur ce projet et qui plus est,
3 000 m^ au Nord de la méditerranée il n'y avait guère de temps, il fallait
(France, Espagne, Italie) et elle dé- Ressources Humaines viser juste et vite. Le camarade Mus-
passe 18 000 mVan en Amérique du
Nord et 23 000 m^/an en Amérique et organisation tapha Fans qui présidait aux desti-
nées de l'Hydraulique et dont je me
Latine. La Direction de l'Hydraulique a été permets de souligner l'ingéniosité et
dette disparité entre le Nord de la créée en 1967 pour superviser le la compétence, a réussi son pari en
Méditerranée et le Sud ira en s'ag- programme de construction de bar- cherchant d'abord à donner à cette
gravant à cause de la poussée dé- rages annoncé par le discours d'Er- Direction une culture d'Entreprise. Il
mographique et le Maroc devra do- foud la même année. a fait appel à EDF et je pense qu'il ne
rénavant vivre avec une dotation Elle devait lancer un premier lot de pouvait pas avoir meilleure idée.
inférieure à 1 000 m^ par habitant et construction de six barrages (Moulay Il fallait ensuite faire face à d'autres
par an, seuil considéré comme cri- Youssef-Hassan Addakhil-Mansour difficultés. Rappelons que l'Adminis-
tique. Cette moyenne occulte au Eddahbi-Youssef Ben Tachfine-Idriss tration de l'époque aspirait tous les
demeurant deux caractéristiques qui 1"' et Sidi Mohamed Ben Abdellah). diplômés d'études supérieures en
aggravent la situation : Lancés entre 1967 et 1970, ils ont leur offrant des postes de responsa-
• Disparité géographique : certaines été mis en eau entre 1970 et 1974. bilité immédiatement à leur sortie des
régions du Nord du Royaume reçoi- Elle comptait en son sein deux ingé- écoles ; cette opportunité ne peut
vent jusqu'à 2 000 mm de pluie par nieurs marocains et n'avait pour ainsi s'envisager pour les barrages, ou-
an pour 40 mm par an au Sud. dire aucune expérience de barrages. vrages complexes nécessitant une
• Disparité dans le temps car 90 % Outre le programme des ouvrages grande expérience. Comment attirer
des précipitations tombent en 5 mois de la première série à réaliser et de alors, des ingénieurs vers des sites
au Nord du pays et en quelques la deuxième à étudier, la Direction de éloignés, des conditions de travail
jours au Sud. l'Hydraulique devait assurer la maro- difficiles, un salaire ordinaire, pour
canisation de son encadrement et occuper des postes de second
La première disparité est corrigée
imaginer et mettre en place un cadre plan ? Il fallait compter sur la sollici-
par les transferts d'eau du Nord vers
de développement de l'infrastructure tude dont entourait Sa Majesté Le
le Sud et de l'Ouest vers l'Est, la
hydraulique pour faire face aux be- Roi la Direction de l'Hydraulique, sur
seconde est corrigée par le stockage
soins du Royaume. Il fallait créer à le capital confiance qu'avait le cama-
dans les barrages et depuis peu par
Transfert
de technologie
La Direction de l'Hydraulique (DH) a
démarré en 1967 avec deux ingé-
nieurs marocains et des étrangers.
Sa réputation d'administration sé-
rieuse a drainé vers elle des ingé- Barrage de Sidi Driss.
Mobilisation de l'eau
Le Maroc n'a jamais sous-estimé les
difficultés inhérentes à son climat. Il
a su, de surcroît, tirer profit du déve-
loppement technologique et réaliser Barrage Bin el Ouidane.
d'importants résultats.
L'irrigation au Maroc a été pratiquée
depuis des siècles. Il est connu que
le Maroc exportait il y a plus de trois
X .!«.
siècles notamment vers l'Italie, du
sucre qu'il produisait dans des péri- ï-i^Bi^^^^^^H
mètres irrigués. Cependant, il a fallu
attendre 1929 avant que le Maroc
n'édifie son premier grand barrage,
"Sidi Saïd Maâchou", destiné à l'ali-
mentation en eau potable de Casa- >
blanca et à la production électrique.
En 1953, il mit en eau un barrage
exceptionnel "Bin El Ouidane", barra-
ge Voûte mince de 133 m de haut, * ^^^B
1,5 milliard de m' de capacité per-
mettant d'irriguer plus de 100 000 ha ^ ^
et produisant 550 Gwh par an. D'au-
tres ouvrages exceptionnels ont été il» ^•^ ' ' **
Ifi^
est le seul pays arabe et africain dis- réduire celles d'entretien, car on en A la politique de gestion de l'offre,
posant de deux bureaux d'études paie le prix plus tard. s'est adjointe ces dernières années
d'un niveau international ayant à leur L'administration de l'Hydraulique l'a une politique de gestion de la de-
actif plus de 10 barrages en cours compris assez tôt pour réserver à la mande. Cette nouvelle politique qui
d'exploitation. Il dispose en outre de maintenance toute la place qu'elle s'est imposée au Maroc, depuis les
quatre entreprises de Génie Civil mérite dans ses programmes, aidée deux dernières et longues périodes
ayant déjà réalisé au moins un barra- en cela il est vrai, par une prise de de sécheresse, vise en dernier lieu à
ge et une entreprise ayant équipé en conscience du danger que représen- faire reculer les investissements en
vannerie plusieurs ouvrages. Il dis- te pour la population à l'aval un bar- amenant les usagers à entreprendre
pose enfin d'un laboratoire public, le rage mal entretenu. des programmes de conservation, à
LPEE qui développait entre autres, il L'auscultation et l'interprétation des utiliser des moyens techniques plus
y a déjà près de 20 ans, des mé- mesures sont confiées à des bu- efficients, en assurant une meilleure
tfiodes permettant par exemple de reaux d'Ingénieurs conseils natio- répartition de la pénurie, en proté-
déterminer avec une marge d'erreur naux ayant développé un savoir-faire geant la ressource contre toute sour-
acceptable la résistance d'un béton appréciable dans le domaine. ce de pollution, en incitant les usa-
de barrage, deux fieures avant de L'entretien des équipements se fait gers et particulièrement les agricul-
l'avoir coulé : cette prouesse était sur la base de MECEP (Méthodes de teurs à utiliser des techniques éco-
réalisée au barrage Al Massira à un Conduite de l'Entretien Préventif) à nomisant l'eau.
moment où le IVlaroc connaissait une l'instar des méthodes développées
en France par EDF.
pénurie ctironique de ciment.
Sur le plan de la rechierchie appli-
Certains barrages anciens ont connu La formation
quée, l'administration de l'Hydrauli-
que a réalisé quelques percées dans
des travaux de réfection un peu plus
poussés. C'est le cas pour les bar-
des hommes
rages qui ont plus de 30 années de Parallèlement au développement des
beaucoup de domaines. Celui qui l'il-
service ou lorsque les équipements ressources en eau par la construc-
lustre le mieux est certes le dévelop-
commencent à poser de sérieux pro- tion de barrages ou par la réalisation
pement du BCR. En effet le Maroc a
blèmes de pièces de rechange. de forages d'eau ; parallèlement à
été le 3' pays à édifier un grand bar-
l'amélioration de la gestion de l'eau,
rage en BCR après les USA et le Ja-
à la sauvegarde de sa qualité, à la
pon, toutes proportions gardées. Il
s'agit en l'occurrence du barrage Gestion de l'eau modernisation du cadre institution-
nel, à la mise en place d'une poli-
d'Aoulouz 700 000 m' de béton et
La gestion de l'eau obéit au Maroc à tique participative de l'eau..., le
79 m de haut, c'est aussi l'un des ra-
un cadre analytique global qui doit Maroc s'est attaché à perfectionner
res barrages de par le monde, conçu
s'adapter aux besoins, aux stocks les compétences d'analystes de poli-
pour que les eaux de crues qu'il
dans les barrages à la fin de l'été et tique, de planificateurs, de gestion-
stocl<e soient lâchées à l'aval pour
aux prévisions d'apports, la qualité naires et de techniciens de l'eau.
alimenter artificiellement la nappe al-
de l'eau est intégrée au système L'administration de l'Hydraulique n'a
luviale. En 10 ans, le Maroc a cons- cessé d'organiser des cycles de for-
principalement pour les barrages
truit en tout 8 grands barrages en destinés à l'alimentation en eau pota- mation à l'analyse intersectorielle,
BCR dont 5 ont été réalisés avec un ble. aux problèmes de législation et
tout-venant d'oued sans traitement. réglementation, aux techniques de
La gestion est assurée par les Di-
rections des régions Hydrauliques, gestion, à la protection de l'environ-
structures décentralisées ayant éta- nement, à l'évaluation des projets...
Maintenance bli des rapports fructueux et cons-
tructifs avec les usagers de l'eau
Par ces formations, par les rapports
qu'elle a développés avec les usa-
des ouvrages et ce, depuis que l'administration gers de l'eau, l'administration de
l'Hydraulique souhaite pouvoir abor-
a développé des modèles perfor-
L'insuffisance de l'entretien repré- mants d'aide à la gestion, modè- der de manière moderne la mobilisa-
sente un échec presque universel, les qui ont été d'un grand secours tion et la gestion du patrimoine eau,
c'est bien connu. La négligence de pendant les longues périodes sè- elle veut rompre avec les pratiques
l'entretien est souvent aggravée par ches des débuts des années 80 et passées où la dimension économi-
des réductions de dépenses inconsi- 90. Le développement de ces mo- que de l'eau n'était pas prise en
dérées. Il est normal, en période dèles vise en outre à contenir la de- compte. En d'autres termes, elle dé-
d'austérité budgétaire de freiner les mande en eau et à rendre plus effi- sire contribuer de façon substantielle
dépenses d'investissement, mais cientes les conditions d'utilisation de à faire du concept de développe-
c'est une fausse économie que de l'eau. ment humain durable, une réalité. •
17
ROC
miques et sociales indéniables. L'irri-
Uirrigation gation s'impose comme une voie pri-
Un impératif technique vilégiée du développement agricole
et bénéficie de ce fait d'une attention
incontournable particulière des pouvoirs publics.
Dans le cadre de la stratégie de dé-
veloppements agricole et rural, de
Avec une superficie de 71 millions
grands espoirs sont fondés sur l'irri-
d'hectares, le Maroc ne compte que
gation. Celle-ci doit contribuer signifi-
Mohamed AIT KADI 9 millions d'hectares environ dont les
cativement à satisfaire les besoins
• Directeur de l'Administration sols et les conditions hygrométriques
du Génie Rural alimentaires croissants de la popula-
sont adaptés à la culture. Le climat
• Ingénieur du Génie Rural tion. De plus, les zones irriguées doi-
du pays est caractérisé par des pré-
• Membre du Comité Technique vent jouer pleinement leur rôle de
Consultatif du Partenariat cipitations irrégulières qui sont à l'ori-
véritables pôles de développement
International de l'Eau gine de grandes variations en matiè-
tant au niveau local que régional,
• Gouverneur du Conseil Mondial re de production agricole dans les
de l'Eau avec les retombés escomptées sur
zones d'agriculture pluviale. Pour ne
• Directeur du Développement l'économie nationale dans son en-
et de la Gestion de l'Irrigation, citer que des exemples récents, la
semble.
Administration du Génie Rural, production céréalière a chuté de
Compte tenu du potentiel hydrau-
ministère de l'Agriculture 85 millions de quintaux en 1991 à
et de la Mise en Valeur Agricole, lique mobilisable estimé actuelle-
28,5 millions de quintaux en 1992
Rabat, Maroc ment à 21 milliards de mètres cubes
par suite du déficit pluviométrique et
• Professeur au Département et de la part réservée à l'agriculture
de l'Equipement et de l'Hydraulique de la mauvaise répartition de la
(17 milliards de mètres cubes), le
(DEH) de l'Institut Agronomique pluie. En valeur, la production agri-
et Vétérinaire Hassan II, Rabat, potentiel irrigable d'une façon péren-
cole a connu un bond de plus de
Maroc depuis septembre 1976. ne est estimé actuellement, environ
15 milliards de dirhams (en termes
Chef du Département de 1982 1,35 million d'hectares auxquels
constant base 1980) entre la campa-
à 1989 s'ajoutent quelque 300 000 hectares
• Responsable du Centre Internationalgne 1992-93 qui fut une mauvaise pouvant bénéficier d'une irrigation
de l'Irrigation de l'Institut campagne et la campagne 1993-94
Agronomique et Vétérinaire saisonnière et/ou par eaux de crues.
qui fut une très bonne campagne.
Hassan II Ce potentiel reste relativement limité
Ainsi, l'insuffisance et/ou la mauvaise
• Professeur visiteur à l'Institut eu égard aux besoins du pays. Il
Agronomique Méditerranéen répartition des précipitations annihi-
convient par conséquent de le valori-
de Bah, Italie lent grandement toutes les actions vi-
ser au mieux des intérêts de la col-
• Consultant pour le ministère sant l'amélioration de l'agriculture
de l'Agriculture et de la Réforme lectivité nationale.
pluviale. Du reste, les sécheres-
Agraire, Bureau d'Etudes, ses successives qui ont sévi sur le
Organismes Publics et Organisations
Internationales Royaume durant ces dernières an-
• Conseiller en Irrigation nées nous amènent à considérer de
pour les Domaines Royaux plus en plus ce fléau comme une
contrainte structurelle à laquelle doit
Les réalisations :
faire face notre agriculture. vers l'objectif
Ainsi, et depuis toujours, les condi-
tions climatiques du Maroc ont fait
du million d'hectares
de l'irrigation un impératif technique
incontournable qui a acquis au fil Depuis que Sa Majesté le Roi a fixé
des années des dimensions écono- en 1967 l'objectif du million d'hecta-
?n
Le Programme
National d'Irrigation ^ 1150 — 1131
nn
915 «i^Hj
g, 900- 895,5
est entrée dans une nouvelle ère.
Cette ère est marquée par un double 850
défi. 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Le premier défi réside dans l'exten-
sion de l'irrigation à 250 000 hec-
tares qui représentent actuellement cisément promouvoir un développe- l'exploitation des réseaux. Le but est
le décalage entre les superficies do- ment économique. La durabilité est d'assurer un meilleur service de l'eau
minées par les barrages construits aussi liée à la viabilité économique aux usagers qui réponde à leurs be-
ou en cours de construction (y com- des exploitations agricoles. La maî- soins en minimisant les pertes.
pris le Barrage AlWahda dont la mise trise de l'irhgation au niveau de l'ex- 3 - L'organisation des agriculteurs
en service est prévue en 1997) et les ploitation doit conduire à une réduc- dans le cadre des associations
superficies aménagées. Cette exten- tion des coûts de production et amé- d'usagers des eaux agricoles qui
sion s'impose non seulement dans le liorer les marges brutes à l'hectare. constituent le cadre privilégié du dia-
cadre d'une politique hydraulique Les actions entreprises en matière logue et de la participation effective
harmonieuse mais aussi et surtout d'économie d'eau s'articulent autour des bénéficiaires dans la gestion des
compte tenu de l'aridité du climat qui des axes suivants : équipements qui les concernent.
réduit de plus en plus l'espace agri- 1 - La réhabilitation et la modernisa- 4 - La réduction des pertes d'eau et
cole productif du pays. Elle est éga- tion des équipements vétustés. Le une meilleure planification des arro-
lement une opportunité pour infléchir Programme National d'Irrigation a re- sages au niveau des exploitations.
les conceptions d'ensemble vers une tenu une superficie de 200 000 hec- L'effort dans ce domaine portera sur
adaptation précise aux nouvelles exi- tares dont 62 000 en grande hydrau- la mise en place d'un réseau national
gences de l'agriculture irriguée. lique et 138 000 concernent plus de de démonstration-vulgarisation sur
Le deuxième défi consiste à amélio- 600 périmètres de petite et moyenne les conditions de mise en oeuvre des
rer les performances de l'agriculture hydraulique répartis sur l'ensemble différentes techniques d'irrigation et
irriguée dans son ensemble pour la du territoire du Royaume. Il convient la conduite des arrosages.
rendre plus productive, plus compé- de souligner qu'en matière de Petite 5 - La mise en place d'un système
titive et durable. Dans ce cadre les et Moyenne Hydraulique, le MAM'V'A de tarification rationnel qui incite à
améliorations prévues intéressent a élaboré récemment une stratégie l'économie de l'eau, mais dans un
l'économie de l'eau, l'intensification de mise en valeur intégrée de ces cadre macro-économique cohérent
et l'accroissement de la productivité zones qui associe la réhabilitation qui garantie la rentabilité des inves-
et enfin l'efficacité opérationnelle des des systèmes d'irrigation anciens à tissements et la viabilité des exploita-
Offices Régionaux de Mise en Valeur l'intensification et à la valorisation tions agricoles. Gérer l'eau comme
Agricole. des productions agricoles. Le but re- un bien économique est un moyen
Au Maroc, actuellement 90 % des res- cherché est de réunir les conditions important pour promouvoir son usa-
sources en eau mobilisées sont utili- favorables pour que ces périmètres ge efficient et équitable et encoura-
sées dans l'irrigation. L'économie d'eau expriment pleinement leur potentiel ger son économie et sa préservation.
s'impose, non seulement pour fai- de production et deviennent de véri- 6 - L'utilisation du potentiel hydrauli-
re face à la concurrence sur l'eau tables pôles de développement à que du pays au mieux des inté-
qu'exercent de plus en plus les sec- travers la création d'activités agrico- rêts de la collectivité nationale, nous
teurs de l'eau potable et industrielle, les et para-agricoles productives et conduira ultimement à réfléchir à une
mais aussi pour garantir la durabilité économiquement motivantes. C'est carte agricole du pays qui maximise
des aménagements hydroagricoles. ainsi que pourront être créés des la valorisation des ressources en eau
Cette durabilité est liée premièrement emplois et des revenus stables disponibles.
à la conservation des ressources en contribuant à l'amélioration des ni- En matière de mise en valeur agrico-
eau et en sol. Les gaspillages d'eau veaux de vie des populations rurales le, initialement, son obligation stipu-
et les problèmes de salinité et de et à leur fixation. lée dans le Code des Investisse-
drainage qui s'ensuivent risquent 2 - Le renforcement des capacités ments Agricoles devait répondre non
d'aboutir à ce paradoxe qu'ils bloque- des organismes gestionnaires des seulement à la recherche de la meil-
raient le développement de ces zo- infrastructures d'irrigation dans les leure rentabilité au niveau de l'exploi-
nes dans lesquelles on a voulu pré- domaines de la maintenance et de tation agricole mais également au
oo
ECONOMIQUE
6 Maroc à la veille de l'indépendance disposait d'infrastructures portuaires limitées qui
se sont vite révélées insuffisantes pour suivre l'accroissement de ses échanges exté-
rieurs ou pour satisfaire les besoins de sa flottille de pêche sans cesse croissants. Il a fallu
ainsi développer ce secteur en deux phases. La première, qui correspondait aux années 1970
jusqu'à 1985, avait pour objectif de mettre en place les infrastructures de base et les équipe-
ments pour la réception des trafics. C'est ainsi que de grands projets de nouveaux ports ont
vu le jour, dont 4 grands ports polyvalents commerce-pêche (Nador, Jorf-Lasfar, Mohammedia
et Agadir-Anza) et 8 ports de pêche (Ras-Kebdana, Jebha, M'diq, Tan-Tan, Sidi-lfni, Tarfaya,
Laayoune et Dakhia). Depuis 1985, et avec la nouvelle organisation du secteur portuaire mise
en place par la création de l'Office d'Exploitation des Ports (ODEP) et la société de dragages
DRAPOR, une nouvelle stratégie a été adoptée pour le développement des ports. Cette straté-
gie a pour objectif général de mettre à niveau les infrastructures portuaires pour assurer la
meilleure compétitivité de notre économie nationale et de faire largement participer le secteur
privé dans le financement, la gestion et l'exploitation des ports. Des résultats probants au
niveau des conditions d'exploitation des ports ont été d'ores et déjà constatés à la satisfaction
des usagers, et les efforts d'amélioration sont encore poursuivis. Dans le domaine des ports
de plaisance, plusieurs nouveaux projets ont été réalisés et confiés au secteur privé pour leur
exploitation dans le cadre de concessions. Ce recours au secteur privé pour la réalisation ou
l'exploitation des infrastructures portuaires commence à être plus largement utilisé comme le
montre les exemples du nouveau terminal charbonnier de Jorf-Lasfar concédé au privé et
l'appel d'offres international en cours pour la concession de la réalisation et de l'exploitation
du futur port de Tanger-Atlantique.
01.08.1970-30.09.1970 : Chef de
l'Equipement du Barrage Bouregreg
1970-1972 : Chef de l'Arrondisse-
ment de Safi
1972-1973: Chef du Service des
Ports Secondaires
Du 03.03.1976 à nos jours : Direc-
teur des Ports et du Domaine Public
Maritime
Si Mohamed LAYACHI
PC 70
Directeur des Ports
et du Domaine Public l\/laritime
1965-1967 : Chef de la Subdivision
de Têtouan
1967-1970 : Chef par Intérim de l'Ar-
rondissement de Têtouan
velopper l'économie de toute la ré- Port de Dakhia : ce nouveau port de Juste après l'indépendance, l'organi-
gion de Tan-Tan. Une nouvelle ex- pêche est actuellement en cours de sation du secteur portuaire était ca-
tension de ce port est en cours construction. Conçu en port îlot, cet ractérisée par l'existence de plu-
actuellement pour répondre à l'ac- ouvrage comportera en phase fi- sieurs Sociétés concessionnaires
croissement de la flotte de pêche. nale : 1 500 ml de pont d'accès, disposant de peu de moyens pour le
1 000 ml de quais de - 5,00 à - 7,00 m développement des ports. Une Ré-
Port de Laayoune : le nouveau port
hydro pour les besoins d'accostage, gie d'Aconage (RAPC) a été créée
de Laayoune a été implanté à envi-
de ravitaillement et la réparation à en 1963 pour l'exploitation du Port de
ron 25 km au sud de la ville de
flot et 30 ha de terre-pleins gagnés Casablanca et par la suite l'exploita-
Laayoune. Il s'agit d'un nouveau port
sur la mer en plus d'une zone indus- tion d'autres ports de commerce. Au
adapté aux besoins du trafic com-
trielle de 300 ha et des installations cours de cette période de 1963 à
mercial et de la pêche. La première
de mise à sec des bateaux. 1984, l'intervention de l'Etat dans les
tranche de ce port, réalisée entre
investissements, l'entretien et l'équi-
1981 et 1986 a porté sur 2 200 ml de
pement des ports était prépondéran-
digues, 250 ml de quai et 4 hectares
de terre-pleins. Un nouveau quai de Restructuration te. Cette phase était caractérisée par
un faible niveau d'investissement
350 ml est actuellement en cours
d'achèvement et 330 ml seront pro-
du secteur portuaire dans le développement des services
portuaires et par recouvrement défi-
grammés à court et moyen termes. Parallèlement au développement des
citaire des investissements au moyen
Les apports de pêche de ce port ont infrastructures portuaires, l'organisa-
des recettes perçues pour l'usage
atteint 173 000 tonnes de poissons, tion des ports et les conditions d'ex-
des Infrastructures et pour les pres-
plaçant ainsi Laayoune à la deuxiè- ploitation des ports ont également
tations de services aux usagers.
me place des ports de pêche du subi une nette amélioration au cours
Royaume juste après Tan-Tan. des 40 dernières années. A partir de 1985, les ports sont en-
Qg
très dans une nouvelle phase dont f:
les idées maîtresses sont : la consoli-
dation des acquis, la restructuration
institutionnelle et la modernisation
des services et des méthodes de
gestion. La dernière réorganisation
du secteur, datant de 1985, a défini
les principes de base régissant les
relations entre les différentes entités
intervenant dans les ports. Dans ce
cadre, le ministère des Travaux
Publics est chargé, à travers la Di-
rection des Ports et du Domaine Pu-
blic IVlaritime et la Direction des Ports
de Casablanca et Mohammedia, de
la construction, de la gestion et de ports de Casablanca, Mohammedia financement des Infrastructures, la
l'exploitation portuaires. Ces deux di- et Jorf-Lasfar, stevedoring dans l'en- gestion et l'exploitation des ports.
rections veillent à la mise en oeuvre Les résultats atteints après ces diffé-
semble des ports, manutention au
de la politique portuaire nationale et rents efforts d'investissement et de
port de Kenitra, etc..) ainsi que dans
à la coordination générale des activi- restructuration ont été favorablement
l'exploitation de certains ports de
tés s'exerçant dans les ports. La Di- perçus par les usagers, ce qui a valu
plaisance (Restinga-Smir, Kabila et
rection des Ports et du Domaine Pu- à l'organisation portuaire nationale
Asilah).
blic Maritime réalise les études rela- d'être citée comme exemple de réus-
Sur le plan du financement des infra-
tives au développement du secteur site par des organisations internatio-
structures portuaires, la nouvelle or-
portuaire et exécute les travaux nales comme la CNUCED pour les
d'aménagement et d'extension des ganisation a amélioré l'ancien systè-
me de financement qui était basé pays en développement.
infrastructures. Pour l'exploitation Pour illustrer ces améliorations, cer-
commerciale des ports, un Office principalement sur les ressources du
Budget de l'Etat en ayant recours le tains résultats et indicateurs montrant
d'Exploitation des Ports (ODEP) a été l'évolution entre les situations des
créé et a été chargé, en plus de l'ex- plus possible à la participation du
années 1961 et 1995 sont donnés ci-
ploitation commerciale, de l'entretien secteur privé et des usagers aux
après :
des quais et terre-pleins et des dra- financements des projets portuaires,
gages dans les ports où il intervient. soit de manière directe par le biais Activités des ports
Cet établissement public à caractère des concessions d'ouvrages ou Sur les trente-cinq dernières années,
commercial et industriel disposant d'équipements ou par l'intermédiaire le trafic portuaire a augmenté en
de l'autonomie technique et financiè- des recettes et taxes perçues par tonnage de 226 % passant de
re exploite actuellement la majeure l'ODEP. 13,5 millions de tonnes en 1961 à
partie de nos ports (Casablanca, La nouvelle stratégie adoptée pour le 44 millions de tonnes en 1995, soit
Mohammedia, Safi, Agadir, Tanger, développement du secteur portuaire avec un taux annuel moyen de crois-
Nador, Jorf-Lasfar, Kenitra, Tan-Tan, poursuivie depuis la réorganisation sance de 3,5 %. La tendance obser-
Laayoune, Dakhia, M'diq, Al Hocei- de 1985 est basée en premier lieu vée au niveau de la structure du tra-
ma, Essaouira, et El Jadida). Les sur la mise à niveau des infrastruc- fic commercial se caractérise par
autres ports (Jebha, Ras-Kebdana, tures et services portuaires avec une décroissance pour les trafics
Larache, Sidi-lfni et Tarfaya) sont pour objectif de favoriser la compéti- des vracs de minerais bruts, notam-
gérés et exploités par l'Administra- tivité de l'économie nationale et en ment le phosphate, et une croissan-
tion (Direction des Ports et du Do- second lieu sur une plus grande par- ce plus rapide des trafics de mar-
maine Public Maritime). Les nou- ticipation du secteur privé dans le chandises unitarisées. Ainsi, pour les
velles méthodes de gestion appli-
quées par rODEP mettent l'accent
sur la satisfaction des usagers des
ports et sur l'amélioration de la quali-
té des services offerts. Pour l'exécu-
tion des dragages des bassins et
chenaux, une société spécialisée
"Dragage des Ports" ou DRAPOR a
été également créée en 1986.
A côté des ces organismes publics,
le secteur privé intervient dans les
ports pour certains services spéci-
fiques (pilotage et remorquage aux
C O M M U N A U T E U R B A I N E DE BORDEAUX
c haque jour
nous avons
630 000
î -i î ^
bonnes raisons
de d é v e l o p p e r
la v i l l e .
La Communauté
U r b a i n e de B o r d e a u x est née de la v o l o n t é de
créer un c a d r e de vie et de d é v e l o p p e m e n t a d a p -
té a u x b e s o i n s d ' u n e g r a n d e agglomération.
Eau-Assainissement t o u t e s f a ç o n s a p p e l é à j o u e r les p r e m i e r s r ô l e s
Voirie-Signalisation
e u r o p é e n s . C'est p o u r q u o i B o r d e a u x Métropole
Parcs de stationnement
Transports urbains
d o i t être l'expression d'une active solidarité
Enseignement
Environnement e n t r e les 2 7 c o m m u n e s q u i la c o m p o s e n t , p o u r
Sapeurs-pompiers
s'affirmer comme un v é r i t a b l e catalyseur de
Parcs cimetières
.4h
33
seront résolues par la cession d'une velle dynamique que connaît la re- • Un nouveau métier dans l'ad-
parcelle attenante d'une superficie cherche de partenaires privés pour ministration : les techniques de
de 10 hectares pour permettre des la réalisation et la gestion des infra- concessions font appel à des com-
opérations de promotion touristique structures au Maroc. pétences nouvelles d'une part. D'au-
et immobilière associée et accroître tre part, même quand elles sont dis-
l'attrait d'un tel projet, ponibles, elles ne sont pas regrou-
- des études de préparation sont en pées autour des mêmes hommes ou
cours afin de permettre la mise en 3. Rôle de l'Etat des mêmes structures. Il s'agit en
particulier des compétences relati-
concurrence dans de bonnes condi-
tions de certaines activités d'exploi- dans les concessions ves à l'ingénierie financière, au droit
tation portuaire. Il est à signaler que
plusieurs de ces activités sont déjà à
au secteur privé et notamment droit international en
plus des compétences plus tradition-
la charge d'opérateurs privés, princi- nelles sur les plans techniques et
Il est cependant indispensable de
palement marocains. économiques. Ces techniques font
préciser que ces solutions, encore
Dans les autres secteurs, notamment aussi appel à une ingénierie d'un
théoriques et non testées au Maroc,
celui de la production de l'énergie nouveau type qui cherche à conce-
jusqu'au début de l'année 1996 avec
électrique et de la distribution de voir la meilleure solution en l'absence
le lancement des opérations de la
l'eau, deux projets ont marqué l'ac- de référence empirique d'une part et
centrale thermique de Jorf Lasfar et
tualité en 1996 : de Code législatif ou réglementaire
de la distribution de l'eau et de
- la concession par l'ONE au grou- d'autre part.
l'électricité de la ville de Casablanca,
pement ABB-CMS des tranches I et
de l'autoroute de Casablanca-EI • Une cohésion dans l'action de
Il de la centrale thermique de Jorf
Jadida et enfin du Port de Tanger l'administration : plus que jamais
Lasfar. Le concessionnaire devra
Atlantique, apparaissaient comme dans ce type de projet, les structures
construire les tranches II! et IV et
des solutions qu'on pourrait qualifier concernées de l'administration sont
exploiter les 4 tranches de la centra-
de solution "miracle" désengageant appelées à fonctionner ensemble, à
le, la production concessionnelle
en totalité l'Etat, faciles à mettre en rechercher simultanément la solution
étant achetée par l'ONE qui garde le
oeuvre et pour lesquelles il suffisait de consensus et la réactivité dans
monopole sur le transport de l'éner-
de décider l'octroi d'une concession l'analyse des différentes variantes,
gie électrique. Dans le même sec-
pour que le capital privé national ou ainsi que de leurs impacts, proposés
teur, les négociations sont en cours
international se dispute le bénéfice par les soumissionnaires.
concernant la construction et d'ex-
d'être le concessionnaire choisi.
ploitation d'un parc éolien d'une • Un partenariat réel entre l'Etat et
La réalité est toute autre comme le
puissance de 50 MW dans la région le concessionnaire : ce partenariat
montrent les premiers retours d'ex-
deTétouan, se traduit par un partage des risques
périence des cas cités plus haut,
- la distribution de l'eau et l'assainis- ainsi que l'expérience internationale. entre les deux parties. La couverture
sement de la ville de Casablanca En effet, si les expériences réussies des différents risques peut revêtir
dont la concession, en cours de fina- existent, les échecs ne sont pas plusieurs formes qui constituent l'en-
lisation, sera confiée à la Lyonnaise moins nombreux de par le monde. gagement de l'Etat et du concession-
des Eaux, Le recours au capital privé par le naire. Ce partage se négocie pour
- enfin, le secteur des télécommuni- biais de concession d'un service pu- chaque concession en fonction no-
cation connaîtra une réforme en pro- blic pour des infrastructures lourdes tamment de la rentabilité financière
fondeur et sera ainsi ouvert à la peut en effet se traduire par un du projet. Plus cette dernière sera
concurrence. Il sera aussi doté d'un désengagement budgétaire, quoique élevée, moins l'habillage et l'effort
cadre juridique et réglementaire per- partiel de l'Etat. Cependant, ce dé- d'accompagnement de l'Etat devront
mettant d'encourager les initiatives sengagement a une contrepartie. être soutenus. En revanche, pour des
privées pour étendre les réseaux et Celle-ci peut être résumée à travers projets à rentabilité financière insuffi-
les services et permettre aux opéra- les 4 conditions de réussite, non sante, les facilités, garanties et sub-
teurs économiques d'être dans une exhaustives que doit présenter l'Etat ventions apportées par l'Etat devront
position concurrentielle. Cette réfor- et surtout son administration, qui sont être présentes afin de conserver au
me favorisera l'émergence de ces décrites sommairement ci-après : projet une attractivité globale.
nouveaux métiers. Les services à va- Cette proposition s'illustre particuliè-
leur ajoutée seront attribués par ap- • Environnement global attrayant : rement quand un écart important en-
pel d'offres à lancer prochainement il est d'autant plus important que l'in- tre la rentabilité dite économique,
pour la sélection de nouveaux opéra- vestisseur est en général étranger. dont bénéficie la collectivité, et la
teurs. L'opérateur national, initiale- L'investissement étranger doit trou- rentabilité financière, dont bénéficie
ment établissement public, devient ver les réelles conditions d'implanta- l'investisseur, apparaît. Ce type de
société anonyme. tion favorable. Certains outils ont été situation justifie une subvention de
Ces commentaires rapides sur les mis en place à cet égard : charte l'Etat permettant de restituer au pro-
projets cités plus haut donnent une des investissements, guichet unique, jet une rentabilité financière au moins
idée de l'accélération et de la nou- incitations fiscales, etc. égale à la rentabilité économique.
34
La subvention peut être fixée comme FIN V|f|-f iNttmitaM PH RVSU
étant -VANfinancière (TF^Iéconomique) • CettS
approche donne à la subvention la -ECO
signification de la compensation de
l'écart entre la rentabilité écono-
mique et financière. Ce montant est
pris à l'année 0 de la concession.
Le graphique ci-contre explicite cette
approche :
A (R) : traduit la différence, à un taux
donné, entre la rentabilité écono-
mique et la rentabilité financière. Elle
représente la valeur des avantages
perçues par la collectivité mais non
perçus par le promoteur du projet.
S : est le montant de la subvention,
versée à l'année "0", qui permet de
hisser le TRI-financier au niveau du
TRI-économique, toutes choses étant
égales par ailleurs.
Dans le cas des concessions auto-
routières, il est proposé dans ce qui
suit un modèle de partage de ces
risques, par la description d'une
matrice qui constitue l'architecture
principale du partenariat entre l'Etat
et le concessionnaire. Celle-ci peut - risque de gestion : c'est le risque le concessionnaire pour fixer le prix
être aisément généralisée au cas de dépassement des coûts de fonc- de vente de sa prestation,
d'autres infrastructures. tionnement, de non-performance - risque pays : il porte sur les ris-
L'inventaire des différents risques (7) dans la gestion de la société d'ex- ques liés au respect des engage-
à couvrir ou formes de participation ploitation, de gestion des ressources ments de l'Etat, autorité concédante.
de l'Etat se présente comme suit ; humaines et le coût social associé. Des organismes internationaux tels
quand c'est nécessaire un commen- • Financement que le Groupe Banque Mondiale
taire explicatif accompagne chaque - montage financier : c'est la res- peuvent aider à couvrir ce risque,
item : ponsabilité de réunir les moyens né- - cadrage fiscal et économique : ils
• Construction cessaires en fonds propres, en en- portent sur la TVA sur les travaux, la
- expropriation et acquisition de dettement, de négocier les condi- TVA sur les péages, ainsi que la ré-
l'emprise, tions d'emprunts etc., glementation en matière de calcul
- subvention à la construction, - risque de change : les emprunts des dotations aux amortissements
- participation au capital de la so- contractés par la société conces- pour les travaux neufs ainsi que les
ciété concessionnaire, sionnaire étant pour une grande par- provisions pour la réparation et pour
- risque de dépassement du coût tie accordés en devises, les rem- les travaux de maintenance, les
des travaux, boursements sont à faire en devi- droits de timbres etc. Il porte aussi
- risque de dépassement du délai ses. Les recettes sont perçues en sur les évolutions législatives que
des travaux. dirhams. Une dévaluation du dirham peut décider le pays et qui ont un
• Exploitation se traduit par une charge supplé- impact important sur le résultat net
- risque lié au trafic : c'est l'écart en- mentaire. Celui qui couvre ce risque de la société concessionnaire (aug-
tre les prévisions de trafic et les ni- est responsable de cette charge, mentation importante du carburant,
veaux mesurés. Cet écart impacte - risque de remboursement des em- augmentation du SMIG, etc.).
directement les cash-flows de la so- prunts : celui qui le couvre garantit La matrice de la page suivante pro-
ciété concessionnaire. aux organismes qui financent le pro- pose les différents risques et un
jet, le remboursement des emprunts mode de partage entre l'Etat et le
que la société concessionnaire a concessionnaire :
(7) Cette analyse des risques est ins- contractés (intérêt + principal) en Les expériences en cours, notam-
pirée des cas en cours de la conces- cas de défaillance de cette dernière. ment l'autoroute d'EI Jadida-Jorf
sion de l'autoroute Casablanca-EI Ce risque contient le hsque - de taux Lasfar et le port de Tanger Atlanti-
Jadida et du port de Tanger Atlan- - lié à la variation du taux des em- que sont très importantes. C'est du
tique d'une part, et d'autre part, de
prunts (lorsqu'il est variable), degré de leur réussite que dépen-
l'ouvrage "f^inancement privé des
équipements publics" sous la direc- • Risques Divers dra la continuation du processus
tion de C. Martinand, 1993, Economi- - liberté tarifaire des péages : il défi- d'ouverture vers le privé non seu-
ca, pp. 84-86. nit le degré de liberté dont bénéficie lement pour ce type d'infrastructures
r^F,
Matrice de partenariat public-privé
Type(l)
Object du risque Rôle de l'Etat Rôle du concessionnaire
D A
CONSTRUCTION
Subvention à la construc- Quand la rentabilité financière du projet est insuffisante, A l'exception des éventuelles parts prises
tion, ou participation au l'Etat doit participer à hauteur du montant permettant de par l'Etat, le concessionnaire finance la
capital restituer au projet une rentabilité financière satisfaisante, totalité du capital
sous forme d'une subvention à la construction
EXPLOITATION
Risque lié au trafic X Pas de garantie par l'Etat Le concessionnaire supporte ce risque. Il
est inhérent au méfier de la concession
autoroutière
Risque de gestion X X Pas de subvention d'exploitation par l'Etat Le concessionnaire supporte ce risque.
FINANCEMENT
Montage financier Pour les seuls cas de sections à faible rentabilité finan- A la charge, en totalité, du concessionnai-
cière, l'Etat doit apporter un soutien par les formules de re
conversions de dettes ou de prêts concessionnels
Risque de change X Au-delà du montant couvert par le concessionnaire, Le concessionnaire couvre ce risque en
l'Etat couvre le risque de change ; il correspond à ce constituant une provision prélevée sur le
moment à une dévaluation décidée par l'Etat faisant par- péage (ex. 1 cts/km). Sa couverture se
tie de la politique économique du Pays limite à cette provision.
DIVERS
Liberté tarifaire du péage Les tarifs de péage et leur évolution sont régis par le Les tarifs de péage et leur évolution sont
cahier des charges de la concession régis par le cahier des charges de la
concession
Cadrage fiscal et économique X A garantir par l'Etat : les formules de report des évolu-
tions sont à définir dans le cahier des charges
(1) Nature : Présentant une composante majoritaire déterministe (D) ou majoritaire aléatoire (A).
mais aussi dans d'autres secteurs. formes possibles pour permettre la faut donc attirer de manière à com-
Le recours à ce type de partena- réalisation de ces projets (facilités penser cette carence.
riat, s'il se traduit par un désengage- fiscales, octroi de garanties particu- C'est à ces seules conditions que
ment budgétaire total ou partiel de lières, conversion de la dette quand ces projets réussiront et auront un
l'Etat, doit être accompagné d'un c'est possible, acquisition des ter- effet d'entraînement, donnant les
engagement plus important vis-à-vis rains, subvention à la construction possibilités concrètes de diminuer
de l'investisseur privé. L'Etat doit être etc.). sur le plan des agrégats macro-éco-
en effet au moins autant présent Ce soutien de l'Etat est d'autant plus nomiques le volume des investisse-
dans le cadre de projets concédés important pour les premiers investis- ments publics en infrastructures afin
au secteur privé que de projets qu'il seurs, qui n'ont pas devant eux des de financer le déficit budgétaire, tout
réalise directement. Cet accompa- exemples d'expériences réussies au en maintenant la croissance écono-
gnement doit prendre toutes les Maroc et dans leur secteur, et qu'il mique. •
_32L
L'orientation et la formation de l'ingé-
nieur adaptées à la demande du
marché du travail étaient dominées
par l'intervention de l'Etat, principal
investisseur et employeurs, en l'ab-
sence d'un secteur privé développé
en parallèle.
De ce fait, les administrations, les
offices et les établissements publics
se sont dotés d'un encadrement
technique suffisant pour leur per-
mettre d'assurer leurs missions.
De nouveaux besoins
pour le secteur privé
Toutefois, l'effectif d'ingénieur reste
encore faible pour satisfaire les exi-
gences du secteur privé en émer-
gence et pèse de tout son poids sur
les capacités d'encadrement tech-
nique de ce secteur vital de l'écono-
mie nationale.
Les six mille étudiants orientés vers
les sciences de l'ingénieur représen-
tent à peine 3 % de l'ensemble des
effectifs en formation au niveau natio-
nal. La comparaison avec des pays
développés permet de constater le
retard enregistré en matière de for-
mation d'ingénieurs. En effet le
nombre d'ingénieurs par 10 000 ha-
bitants qui est de 7 au Maroc, atteint
Entrée de l'Ecole des Ponts, 28, rue des Saints-Pères à Paris - coll. ENPC. 40 en Jordanie, 64 en France, 380 en
économiques du pays et dans les particulièrement orientées vers le Suède ou encore 540 au Japon.
différents secteurs de développe- secteur des infrastructures. Le désengagement de l'Etat qui s'est
ment, un intérêt particulier a été ac- Le nombre d'ingénieurs en exercice effectué d'une manière progressive,
cordé à la formation des cadres, et est estimé à 23 000 dont 18 000 sont d'abord par un transfert des compé-
des ingénieurs en particulier, dans des lauréats d'établissements natio- tences et de certains investisse-
toutes les spécialités auxquelles font naux et 5 000 formés dans des éta- ments à des établissements publics
effet ces technologies en cernant un blissements étrangers (dont environ et sociétés d'Etat, et ensuite par un
dispositif de formation national et en 250 à l'ENPC) programme de privatisation en cours
facilitant l'accès d'autres candidats Grâce à cette politique le pays est de réalisation, d'une part et la néces-
aux écoles d'ingénieurs étrangères. aujourd'hui doté d'un encadrement sité de l'affrontement des défis qui
Par ailleurs, la formation continue technique de bon niveau permettant découlent de la globalisation de
des ingénieurs a bénéficié elle aussi de répondre en nombre et en com- l'économie mondiale et de l'ouverture
d'une attention particulière dans l'ob- pétence aux besoins de l'administra- des frontières d'autre part exige
jectif d'assurer une veille technolo- tion. De nombreuses branches du des entreprises de se doter de
gique et une présence dans ce secteur des infrastructures sont lar- moyens d'action dont particulière-
domaine caractérisé par sa perpé- gement couvertes par l'ingénierie ment l'encadrement et des pouvoirs
tuelle évolution. nationale qui, intégrée dès le début publics une nouvelle approche pour
Au niveau national, le secteur de la dans la réalisation des grands pro- l'ajustement des capacités de forma-
formation des cadres compte à pré- jets d'infrastructure du pays, a capi- tion des ingénieurs et l'adaptation
sent une trentaine d'établissements talisé une expérience et un savoir qui systématique des filières à l'évolution
dont 50 % concernent la forma- la qualifient à relever le défi du futur. technologique mondiale, ce qui par
tion d'ingénieurs. De ces écoles, Et dans des secteurs à forte com- ailleurs confirme et renforce le rôle
l'Ecole Hassania des Travaux Publics plexité tels que les barrages par de l'ingénieur non seulement dans le
(EHTP), l'Ecole Mohammedia des exemple, les études, la réalisation, le secteur des infrastructures mais
Ingénieurs (EMI) et l'Ecole Nationale contrôle et l'évaluation sont entière- dans les différentes branches de
des Industries Minières (ENIM) sont ment l'œuvre de l'ingénieur national. l'économie. •
An
E SECTEUR
e Secteur Bancaire est organisé par la Loi Bancaire du 6 juillet 1993. Sa physionomie
actuelle est le résultat de l'évolution progressive qu'il a connue depuis le milieu des an-
nées 80. Cette évolution s'est particulièrement accélérée au cours des années 90 et n'est
sans doute pas achevée.
£L
1 - La déréglementation de division des risques fixé à 10 % • l'amélioration des performances
de l'activité bancaire sur les engagements bancaires. du capital humain en profitant du
Le désencadrement du crédit, sur- Des règles très sévères sont, égale- Know How des Européens dans les
venu en 1991, a initié une réelle ment, appliquées en matière de pro- domaines où ils nous ont précédés
concurrence entre les banques ; les visionnement des créances douteu- et ce, dans le cadre de programmes
Autorités Monétaires ne fixant plus à ses et contentieuses. ambitieux devant permettre d'assimi-
l'avance le montant des crédits à dis- ler les différentes réformes entrepri-
5 - La modernisation
tribuer, les banques développaient ses,
des instruments d'intervention
ainsi différentes stratégies commer- de la Banque Centrale • la modernisation technique et
ciales pour la conquête de nouvelles Depuis juin 1995, Banque Al Maghrib technologique des procédures de
parts de marchés. a mis en place de nouvelles modali- gestion et de distribution des ser-
tés d'intervention reposant sur la pri- vices bancaires et financiers afin
2 - L'encouragement d'une meilleure se en pension à l'initiative soit de la de les rendre plus compétitifs à la
concurrence entre les banques Banque Centrale soit des Banques. veille de l'ouverture de notre pays
par la libéralisation intégrale Les deux taux directeurs ainsi mis en sur la concurrence extérieure.
des taux d'intérêt place fixent, désormais, les marges
Les niveaux des taux d'intérêt obéis- de fluctuation du taux interbancaire.
sent désormais à la loi de l'offre et de
la demande. 6 - Le marché de change
Conclusion
Cette libéralisation est intervenue Il s'agit d'un marché interbancaire Depuis l'indépendance, le Système
graduellement depuis 1986. Aujour- fermé où seules les banques maro- Bancaire marocain a connu une évo-
d'hui elle est totale. Celle-ci permet caines peuvent intervenir. Elles peu- lution si rapide et profonde que l'on
dorénavant aux banques d'opérer de vent s'échanger en continu, des de- pourrait parler de mutations fonda-
véritables rating des clients et d'offrir vises dans le cadre de fourchettes mentales.
à chaque catégorie d'entre eux des de taux de change définis par la D'ici l'an 2000 le secteur bancaire
concours financiers à des taux adap- Banque Centrale. marocain sera exposé à la concur-
tés comme cela se pratique dans Ce marché a introduit trois innova- rence internationale. Les termes de
d'autres pays. tions : la concurrence actuelle vont chan-
• les cours de devises sont connus, ger. Elle se mesurera au degré
3 - Réduction des emplois aujourd'hui, au jour j de l'opération des compétences humaines, en
obligatoires des banques alors qu'il fallait attendre, auparavant moyens technologiques, et surtout
Les autorités monétaires ont procédé 48 heures, en moyens financiers.
à une réduction significative de ces • les cours peuvent fluctuer toute la La mise en place de nouveaux ins-
emplois, en les ramenant de 55 % à journée en tenant compte de la réali- truments financiers constitue donc
13 % des exigibilités des banques et té des marchés extérieurs, un ensemble de défis à relever par le
ce, en vue de permettre à ces der- • les banques peuvent détenir, ac- système bancaire marocain.
nières de procéder a une allocation tuellement, des positions en devises La prochaine étape dans la recom-
de leurs ressources en fonction des à l'achat comme à la vente et couvrir position du Système Bancaire sem-
le risque commercial à court terme. ble être la concentration en grandes
conditions du marché.
banques perspective qui marquera
4 - Les nouvelles règles
prudentlelles
Mesures peut-être une étape décisive dans la
recomposition du paysage bancaire
La libéralisation s'est accompagnée d'accompagnement marocain (nous avons déjà assisté à
l'absorption de la SBC par la BCM, et
par le renforcement des règles pru-
dentlelles qui se sont largement ins- des réformes récemment l'UNIBAN par la WAFA-
pirées des règles usitées dans les BANK).
Pour permettre aux banques de
pays de l'OCDE. s'adapter à ces évolutions, une mise Pour ce qui est de l'activité, les li-
Le ratio Cooke est appliqué par les à niveau est prévue avec l'Union Eu- gnes de mutation futures s'appuient
banques marocaines depuis 1992. ropéenne. Les besoins du secteur sur 3 axes : l'ouverture sur l'interna-
Outre ce ratio, les banques marocai- bancaire se situent notamment au tional, les métiers de la finance et le
nes sont assujetties à un coefficient niveau de : "private banking". •
^2_
ECONOMIQUE
n marché financier dynamique et efficace constitue une condition nécessaire pour une
mobilisation optimale et une affectation rationnelle des ressources financières et, par
conséquent, un facteur important de développement et de croissance économique.
C'est la raison pour laquelle une réforme radicale a été engagée, depuis 1993, pour dynami-
ser le marché des capitaux, dans ses deux composantes, marché financier et marché moné-
taire.
43
d'existence seulement, une épargne d'un dispositif destiné à améliorer la créance négociables, un corps inter-
d'un montant de 2,8 milliards de DH, liquidité de ces titres, une fois émis, médiaire en valeurs du Trésor a été
d'autre part, montrent, à l'évidence, • la diversification des titres du mar- mis en place.
que le marché financier recèle des ché monétaire, avec l'introduction
ressources potentielles importantes. des billets de trésorerie, des certifi-
Le niveau des performances ainsi cats de dépôt et des bons des socié- Le développement
réalisées a amené, récemment, la
SFI à intégrer 13 valeurs cotées à la
tés de financement.
L'objectif recherché par ces actions
de l'épargne
Bourse de Casablanca dans son in-
dice général pour les pays émer-
est triple : institutionnelle
• permettre au Trésor de se financer Compte tenu du rôle fondamental
gents. aux conditions avantageuses que que joue l'épargne dans la relance
peut procurer un marché ouvert et li- de l'investissement et de la croissan-
quide, ce, un vaste programme de réforme
La réforme • mettre à la disposition des opéra- a été lancé à la fin de l'année derniè-
teurs économiques aussi bien des re. Ce programme a pour objectif
du marché monétaire sources de financement que des ins- une plus grande mobilisation de
Cette réforme s'est fixée les objectifs truments de gestion de trésorerie, l'épargne domestique. Le plan d'ac-
ci-après : • permettre à la Banque Centrale de tion arrêté à cet effet vise, notam-
• la dynamisation du marché des mettre en œuvre une politique moné- ment, la modernisation du secteur
adjudications de bons du Trésor, à taire basée sur des instruments indi- des assurances, la dynamisation du
travers d'une part l'aménagement de rects. rôle de la Caisse de Dépôts et de
la procédure d'émission et l'élargis- Par ailleurs, et pour animer les mar- Gestion et de la Caisse d'Epargne
sement de l'éventail des souscrip- chés primaire et secondaire des Nationale ainsi qu'une meilleure via-
teurs et d'autre part, la mise en place valeurs du Trésor et des titres de bilité des organismes de retraite. •
44^
réaliser dans les 24 mois qui suivent,
Philosophie et principes Les bénéfices • réduction de 50 % (2,5 % au lieu
Simplification,
vestissement, dans la limite de 20 %
du bénéfice fiscal, avant impôt, en
La fiscahté locale
vue de financer les investissements
harmonisation en biens d'équipement. Toutefois
La charte dans son article 14, annon-
ce qu'il sera procédé à une simplifi-
et généralisation ces provisions ne doivent pas dé-
passer 30 % de l'investissement pro-
cation et à une harmonisation des
taux maximums et des assiettes des
Quant aux principes, ils se résument jeté. impôts locaux.
en une simplification de la procédure
administrative en une harmonisation
et une généralisation des mesures
Les biens Organes de promotion
incitatives.
La simplification des procédures ad-
d'équipement des investissements
La charte de l'investissement accor-
ministratives est assurée par la sup- En plus de la mesure visant à suppri-
de une exonération totale de la TVA
pression du visa de conformité. Elle mer le visa de conformité, la charte
et du PFI (Prélèvement Fiscal à l'Im-
supprime également la conditionnali- prévoit la création d'une agence qui
portation) aux biens d'équipement,
té d'octroi des avantages aux sec- sera chargée de l'accueil, de la pro-
matériel et outillages, pièces déta-
teurs de la pêche côtière et de l'arti- motion et de l'assistance des inves-
chées et leurs accessoires. Ces
sanat à la marocanité de l'entrepnse tisseurs.
biens bénéficient d'un aménagement
bénéficiaire. Un fond de promotion des investisse-
des droits de douane par fixation du
La charte accorde les avantages à ments est prévu par la charte afin de
taux minimal du droit à l'importation à
tous les équipements nécessaires à permettre à l'Etat de prendre en
2,5 % et d'un taux maximal de 10 %.
l'investissement quelle qu'en soit sa charge une partie des coûts de l'in-
Les biens fabriqués localement sont
finalité. vestissement (terrain, formation pro-
exclus des listes éligibles à ces taux.
Tous les avantages font partie du fessionnelle, dépenses d'infrastructu-
droit commun, et donc tous les sec- re externe) d'une part, et de financer
teurs d'activité deviennent éligibles :
industrie, artisanat, mines, exporta-
Les actes juridiques une partie des zones industrielles
dans les régions qui sont sous-équi-
tions, tourisme, immobilier... mais accomplis pées, d'autre part.
aussi la santé, l'enseignement, les
travaux publics, le sport, etc.
par les entreprises
Les droits d'enregistrement exigibles Garantie
Les avantages fiscaux lors de l'accomplissement des for-
malités juridiques par les entreprises
de transfert
accordés se présentent comme suit :
• exonération totale des actes d'ac-
La charte accorde la libre convertibi-
lité et la liberté de transférer les bé-
lis intéressent aussi bien le potentiel quisition des terrains destinés à la néfices, les profits et les plus-values
des entreprises que leurs bénéfices réalisation d'un projet d'investis- sans limitation de montant ni de du-
et profits. sement mais sous condition de le rée. •
4S
La charte de l'investissement
Art. 22. Allégement des procédures administratives Art. 21. Accueil et assistance Identification d'une Art. 13. Taxe urbaine
II est procédé à un allégement et à la simplifica- Il est Institué un organe administratif chargé de activité sur un marctié En sont exonérés les constructions nouvelles, les
tion des procédures administratives liées à la réa- l'accueil, de l'orientation, de l'information et de porteur au Maroc additions de construction ainsi que les appareils
lisation des investissements. Dans tous les cas
où le maintien d'une autorisation administrative
pour l'octroi d'avantages prévus par la présente
l'assistance des investisseurs ainsi que de la pro-
motion des investissements. i
Création
Art. 5. Droits d'enregistrement
Taux = 0,5 % pour les apports société
(constitution ou augmentation de capi-
faisant partie intégrante des établissements de
production de biens ou de services (6), (8).
(1) Au prorata du chiffre d'affaires réalisé à l'export. (8) Sont exclus les établissements stables des sociétés et entreprises n'ayant pas leur siège au Maroc, attributaires
(2) Les biens d'équipement, matériel et outillage ainsi que leurs parties pièces détachées et accessoires. de marchés de travaux, de fournitures ou de services, les établissements de crédit, les entreprises d'assurances et
(3) Tenant compte des intérêts de l'économie nationale. les agences immobilières.
(4) Biens d'équipements matériels et outillage à inscrire dans un compte d'immobilisation. (9) En ce qui concerne les entreprises exportatrices de services (toute opération exploitée ou utilisée à l'étranger),
(5) Entreprises exportatrices de produits ou de services l'exonération et la réduction ne s'appliquent qu'au chiffre d'affaires réalisé en devises.
(6) Pendant les cinq premières années de l'entreprise. (10) En raison de son montant, du nombre d'emplois stables à créer, de la région dans laquelle il doit être réalisé de
(7) Au-delà de cinq ans d'activité. la technologie dont il assurera le transfert ou de sa contribution à la protection de l'environnement.
I / \\J
s ACTEURS ECONOMIQUES
ntré en vigueur le 3 octobre 1996, le nouveau Code de commerce est venu compléter
les réformes législatives et réglementaires engagées pour moderniser l'entreprise et son
environnement. L'objectif recherchié est de rehausser le droit marocain des affaires au niveau
des normes et pratiques internationales.
Dans cette optique, le Code constitue une pièce maîtresse de tout un édifice comportant
notamment, la réforme du statut des sociétés, la réorganisation de la profession des experts-
comptables, la réforme du marché financier et boursier.
S'inspirant des principes en vigueur dans les pays les plus avancés en la matière, le Code du
commerce se caractérise par la souplesse des procédures, la transparence et le renforce-
ment des garanties dans les transactions commerciales.
47
créanciers du fonds de commerce : - En matière de preuve et de pres- la faillite a été remplacé par la
c'est le cas notamment en matière cription le Code de commerce étend procédure de redressement judiciai-
de réalisation du gage, lorsqu'un l'application du droit commercial aux re, dans laquelle le juge jouera un
commerçant envisage de déplacer actes entre commerçants et non rôle de garant des intérêts réci-
son fonds de commerce, il est tenu commerçants. Ce qui contribuera à proques des créanciers et des entre-
d'en informer à l'avance ses créan- assurer un règlement rapide des af- prises en difficulté. La liquidation
ciers dans les 15 jours au moins, à judiciaire n'étant que l'étape d'un
faires litigieuses.
défaut, les créances garanties par le processus qui donne toutes les
fonds de commerce deviennent de chiances à l'entreprise pour redres-
plein droit exigibles. ser sa situation.
En outre, le recouvrement des créan-
ces détenues par les bénéficiaires
Responsabilisation Ce dispositif a été récemment
complété par la création des tribu-
de cfnèques a été assorti de nom-
breuses garanties.
accrue naux de commerce ainsi que par la
préparation d'une loi sur la concur-
La durée d'interdiction d'émettre des des commerçants rence et les prix que le gouverne-
chèques a notamment été portée ment compte faire adopter prochai-
à 10 ans. En matière de gestion le régime de nement. •
Le service des
531 r
TRAVAUX PUBLICS
est assuré par
LA CAISSE NATIONALE
DES ENTREPRENEURS DE TRAVAUX PUBLICS
DE FRANCE ET D'OUTRE MER
Association régie par ia ioi du 1er juiliei 1901
Agréée par arrêté ministériel du 6 avril 1937 (J.O 9 avril 1937)
La le ^^^^^H^^^^^^^^^^^H
du une ^^^^^^^^^^^^l^^^^^^^^l
aux Entrepreneurs de Travaux Publics ^ ^ ^ ^ ^ l ^ l ^ l ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^ l Tél.: 01 47 7816 50
de ^^^^^^^I^^^^^^H^^^^^^B
Car les liens historiques qui unis- L'ambition des projets qui m'ont
sent ie Maroc et la France, qui été présentés, leur volonté de sa-
ont conduit nos deux pays à tis- tisfaire les besoins essentiels de
ser des relations bilatérales parti- la population, m'ont également
culièrement intenses, vont bien séduit. J'en veux pour preuve le
au-delà des simples relations programme du ministère des Tra-
commerciales. vaux Publics d'adduction d'eau
Dans le domaine intéressant mondans les zones rurales, entamé
Bernard PONS ministère, ces relations privilé- en 1996 et qui devrait permettre
Ministre de l'Equipement,
du Logement, des Transports giées seront illustrées en 1997 à terme à 11 millions de maro-
et du Tourisme par le deux cent cinquantième cains, répartis dans 31 000 vil-
anniversaire de la création de lages, de bénéficier de la res-
l'Ecole Nationale des Ponts et source en eau qui leur fait cruel-
Chaussées, qui sera une excel- lement défaut.
lente occasion de renforcer les Une nouvelle forme de coopéra-
liens entre ingénieurs français et tion est en train de se mettre en
marocains - et ils sont nombreux place, par l'intermédiaire du ju-
- formés dans cette école. Les melage entre des services dé-
manifestations qui se déroulerontconcentrés du ministère maro-
à cette occasion permettront en cain des Travaux Publics et des
effet de valoriser non seulement Directions Départementales de
les techniques mises en œuvre l'Equipement Françaises. Elle ré-
mais également la grande qualité pond au souhait de nos amis ma-
de tous les ingénieurs passés par rocains de favoriser la proximité
l'Ecole. Les cadres marocains quides services publics et des usa-
en proviennent sont, aujourd'hui, gers, par le biais de la déconcen-
de hauts responsables contri- tration, afin de mieux satisfaire les
buant à promouvoir le renom de besoins individuels et collectifs
l'Ecole. de la population.
La coopération franco-marocaine Je souhaite donc une pleine
reflète, de manière exemplaire, laréussite à toutes ces initiatives,
profonde modernisation des ser- qui doivent permettre de contri-
vices publics. Lors de mon sé- buer à la poursuite et au dévelop-
jour, j'ai été frappé de constater pement de nos excellentes rela-
la très grande qualité des infra- tions. Et n'oublions pas que 1999
structures marocaines, telles quesera l'année du IVIaroc en Fran-
la direction de la météorologie ce... IVIon ministère mettra, pour
nationale. Je suis très fier que no-sa part, tout en œuvre pour que
tre ministère y ait participé de fa- cet événement connaisse tout le
çon particulièrement active. succès qu'il mérite. •
La S.F.E.R.B.,
Section des Fabricants d'Emulsions Routières de Bitume,
organise deux manifestations en 1997
• Le 12 avril à LYON
Une réunion de promotion des techniques à base d'emulsion de bitume regroupera les décideurs et res-
ponsables techniques des Communes, Départements et DDE des régions Rhône-Alpes, Bourgogne et
Auvergne. Au cours de cette journée, seront présentés les développements récents des diverses tech-
niques utihsant de l'émulsion, ainsi que des sujets comme la normahsation européenne, la sécurité, la
qualité et la certification.
Cette réunion fait suite à celles réalisées en 1996 à La Baule et Colmar ; et en 1995 à Toulouse et Cha-
malières.
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Ecole des Ponts et Chaussées fête cette année le 250' anniversaire de sa fondation.
C'est une commémoration importante à laquelle le Maroc va être associé.
Mustapha PARIS
PC 59
Président-Directeur Général
de la BMCI
- Ingénieur responsable de l'exploi-
tation du Port de Casablanca, de l'in-
frastructure et des Grands Equipe-
ments de la zone nord du Maroc, des
travaux de sauvetage, de déblaie-
ment et de réparation de la ville
d'Agadir, après le séisme de février
1960
- Directeur de l'Equipement puis Di-
recteur Général Adjoint de l'Office
National de l'Irrigation (ONI), organis-
me chargé de la conception, de l'étu-
de et de la réalisation des grands - Ministre des Finances - Depuis août 1984 et pour un
périmètres d'irrigation à travers tout - Président-Directeur Général de la second mandat, Président-Directeur
le pays Banque Nationale pour le Développe- Général de la Banque Nationale pour
- Directeur de l'Hydraulique, chargé ment Economique le Développement Economique
de la réalisation des grands ouvrages - Ministre de l'Agriculture et de la - Président Délégué de la Banque
hydrauliques Réforme Agraire Marocaine pour l'Afrique et l'Orient
- Secrétaire d'Etat auprès du Pre- - Vice-Président Directeur Général (BMAO)
mier ministre, chargé du Plan et du de la Banque Arabe et Internationale
Développement Régional d'Investissement à Paris
KK
Deschamps, Paul-Louis Girardot et nements et Premier ministre, et à la l'Hydraulique et de l'Electricité et qui
Lasky qui ont pris également une mobilisation de l'ensemble de l'Admi- a été transférée presque au complet
participation active à ces travaux. nistration civile et militaire à Agadir. au nouvel Office créé à l'effet d'inten-
Une fois la phase d'urgence de quel- Agadir a permis que se nouent des sifier l'équipement hydro-agricole et
ques semaines terminée, un Haut amitiés, que se crée et s'enracine un la mise en valeur des périmètres irri-
Commissariat à la reconstitution respect mutuel entre ceux qui ont gués : l'Office National des Irriga-
d'Agadir a été mis en place et confié participé à ces tâches exaltantes et tions "ONI". C'est mon ami Claude
à notre regretté camarade Mohamed qui ont oeuvré pour l'intérêt général Rattier d'abord en tant qu'ingénieur
Imani, alors secrétaire général du et pour le bien-être de la population, en chef de la Circonscription de l'Hy-
ministère des Travaux Publics en rai- Agadir a aussi été le champ d'expé- draulique aux Travaux Publics, puis
son de sa connaissance du milieu (il riences enrichissantes, un bon exem- comme directeur de l'Equipement à
avait démarré sa carrière à Agadir), ple de la manifestation de la solidari- l'Office National des Irrigations, qui a
de son intelligence, de ses nombreu- té internationale et une formidable dirigé une équipe technique de haut
ses qualités humaines et de son démonstration de la capacité d'un niveau qui a relevé plusieurs défis et
"ancienneté" par rapport à nous. pays à relever de ses ruines toute réalisé d'importants travaux. Dans
J'étais moi-même son délégué à une ville et à construire une cité qui toutes les tâches qu'il a accomplies,
Agadir et en cette qualité, respon- est redevenue très rapidement pros- Claude Rattier a beaucoup donné et
sable de la coordination de l'ensem- père et tournée vers l'avenir. s'était fait remarquer par son intelli-
ble des travaux d'urgence en plus de gence, son dévouement à la chose
mes fonctions de chef de l'Arrondis- publique, sa rigueur morale et intel-
sement pour la gestion du service lectuelle et son humour incisif.
ordinaire des Travaux Publics dans Les aménagements La direction de l'ONI a été confiée à
Mohamed Tahiri, brillant ingénieur
les provinces d'Agadir et de Tar-
faya.
hydro-agricoles agronome, ayant occupé de hautes
Cette période d'Agadir a été aussi un et la modernisation fonctions dans l'Administration de
l'Agriculture et au Gouvernement et
moment très fort de la collaboration
entre ingénieurs français et maro- de l'agriculture qui était capable par son énergie, sa
compétence et sa foi dans le déve-
cains. Cette collaboration a été éten-
Pour ce secteur vital de l'économie loppement du pays par l'agriculture,
due à d'autres corps de métiers qui
marocaine, la contribution des ingé- de mobiliser l'action et de coordon-
ont apporté leurs précieux concours ner le travail d'équipes multidiscipli-
nieurs a été très importante. Elle s'est
et aides. Je veux parler des urba- naires, composée d'ingénieurs de
manifestée à travers les nombreuses
nistes Pierre Mas et Chalet, des génie civil, du génie rural, d'agro-
études et réalisations d'aménage-
architectes Azagury et Benmbarek, nomes, d'hydro-géologues, de socio-
ment de bassins, de grands ré-
des géologues et hydrogéologues logues et de juristes. Cette période a
seaux d'irrigation et de drainage et
comme Jean Soldini, des ingénieurs été très intense. Au départ de Moha-
de grands ouvrages hydrauliques.
de l'Habitat sous la conduite d'Ar- med Tahiri de l'Office, fin 1962, c'est
L'un des éléments essentiels du dis-
naud Marin de Montmarin, ingénieur notre camarade Imani qui l'a rempla-
positif technique mis en place était
en chef, secondé par l'architecte cé.
constitué au ministère des Travaux
Abdessiam Faraoui, à l'époque res- Publics par la Circonscription de J'ai eu également la chance de vivre
ponsable de l'Urbanisme et par Pier-
re Watel. L'étape d'urgence s'est
déroulée dans d'excellentes condi-
tions. Mohamed Imani ayant été ap-
pelé à de hautes fonctions a été rem-
placé par notre camarade Mohamed
Belhaj comme Haut Commissaire à
la Reconstruction d'Agadir. Celui-ci a
entrepris avec courage, abnégation
et dévouement, un travail de recons-
truction et d'aménagement de la ville "^^
qui fait aujourd'hui honneur au Ma-
roc. Le mérite en revient d'abord aux ^-^,-
hautes Autorités du pays sous l'im-
pulsion, la direction et la participation
effective de Sa Majesté Hassan II,
alors Prince Héritier, au Gouverne-
ment, à l'énergie extraordinaire dé-
ployée par feu le Docteur Mohamed
Benhima, Gouverneur de la Province
et futur membre de plusieurs gouver- Parcelle de betteraves à sucre.
Cfi
cette aventure. J'ai succédé en effet
à Claude Rattier, nommé inspecteur
général, et pris la Direction de l'Equi-
pement où j'ai travaillé en harmonie
et en collaboration avec mes cama-
rades Jacques Brunei, Raymond Au-
brac, Henri Boumendil, Dimitri Ca-
vassilas, André Vallette et Robert Or-
sini.
Je voudrais faire une mention spé-
ciale pour les ingénieurs marocains
qui ont également participé à l'ONI,
mes camarades Benisty, Bensous-
san, Dadi et Chaoui, et pour les
autres responsables tels que Hari-
ki, directeur administratif, Guigui,
directeur du Personnel, le brillant
sociologue Paul Pascon, David Ber- ^^a^aiHKiA''
dugo, directeur des Etudes Géné-
ments en aval et de la mise en valeur Les différents souvenirs que je viens
rales et Kabbaj, chargé de la Direc-
agricole proprement dite au ministè- d'évoquer concernent essentielle-
tion des Ressources en Eau, après la
re de l'Agriculture intervenant direc- ment la collaboration, la coopération
mort en mission dans un accident
tement par le biais de ses Grandes et les relations fructueuses et ami-
d'avion de Roger Hazan, eminent
Directions Centrales (génie rural et cales entre anciens camarades fran-
hydro-géologue. Je voudrais égale-
mise en valeur) ou par les Offices çais et marocains de la même Ecole,
ment ne pas oublier le travail formi-
Régionaux de Mise en Valeur Agrico- appartenant à un cercle limité et à
dable accompli par les autres ingé-
le, Cette politique des grands bar- une époque qui remonte déjà à quel-
nieurs et techniciens, les respon-
rages a aussi accentué et fortifié l'ef- ques décennies. Tout au long de ma
sables administratifs, les projeteurs
fort de coopération franco-marocain carrière et dans toutes les fonctions
dessinateurs et m'excuser de ne pas
au niveau, en particulier, de la pres- que j'ai occupées, j'ai continué à
les citer nommément tant la liste entretenir et à renforcer ces liens très
tation de personnel (une équipe
serait longue. complète nous avait été détachée solides d'amitié et de fidélité avec
L'ONI a depuis éclaté en Offices par EDF), des études des grands mes camarades. Chacun d'entre
Régionaux de Mise en Valeur, mais il barrages (mon ami Hassan Chami a nous, dans son environnement pro-
a réalisé d'importantes tâches et pré- développé par ailleurs un bon exem- fessionnel et personnel, a fait de
paré de très nombreuses études sur ple de coopération franco-marocaine même. Les ingénieurs plus jeunes et
les actions de modernisation de sur le plan technique : celui de la moins jeunes, qui nous ont succédé
l'agriculture et qui ont été à la base collaboration et de l'association Ingé- à de très nombreux postes de res-
de toutes les actions concrètes et ef- ma - Coyne et Bellier), d'échanges ponsabilité, maintiennent ces liens
ficaces menées à ce jour en faveur d'expériences et d'expertise et de forts et amicaux à travers les pro-
du développement de l'agriculture prestations de personnel, en particu- grammes de formation continue de
marocaine. lier avec la SCET-Coopération Inter- l'Ecole, les échanges d'expertise et
Une autre étape où la collaboration a nationale, filiale de la Caisse de d'expériences, la participation à des
été intense entre ingénieurs des Dépôts et Consignations française. manifestations techniques organi-
Ponts marocains et français a été en Pendant cinq ans, le responsable de sées en France et au Maroc et la
1967 la création de la Direction de SCET Maroc a été mon ami Jacques présence simultanée à de nombreux
l'Hydraulique au ministère des Tra- Bourdillon (il évoque par ailleurs congrès et symposiums internatio-
vaux Publics, après l'éclatement de dans ce bulletin son expérience ma- naux. Cette exemplarité des relations
l'Office des Irrigations et la création rocaine). Je voudrais insister sur les entre anciens élèves de la même
des Offices Régionaux de Mise en tâches eminentes qu'il a entreprises, Ecole est assez unique.
Valeur Agricole "les ORMVA", Cette sur le rôle capital joué par la SCET et Mon souhait, en cette année du
entité, dont je fus le premier direc- sur la qualité des hommes que cette 250° anniversaire de notre Ecole, est
teur, était en charge d'un vaste pro- Entreprise a mis à la disposition du que la qualité des relations que nous
gramme de grands aménagements Maroc au moment du séisme d'Aga- avons nouées et renforcées durant
hydrauliques pour accélérer le pro- dir, pour les grands aménagements toutes ces nombreuses années
cessus d'équipement des grands de bassins, la construction des bar- puisse toujours continuer à servir
périmètres irrigués et pour concen- rages et pour la politique de l'Urba- d'exemple et que, d'une façon géné-
trer dans les Directions techniques nisme et de l'Habitat (André Vallette rale, les relations franco-marocaines,
organisées l'ensemble des tâches et François Serre à l'ONI, Henry excellentes à plus d'un titre, puissent
permettant cette accélération, lais- Maziol au barrage de Mechraa Kli- toujours s'améliorer, se renforcer et
sant la responsabilité des aménage- la...). se développer. •
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des Grandes Ecoles
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tants (Joseph Klatzmann...), à l'in- François Bloch-Lainé à Raymond Au-
dustrie, Mohamed Benkirane et Ray- brac, j'étais à plusieurs titres au ser-
mond Aubrac me demandent d'orga- vice de nouveaux donneurs d'ordre
niser une cellule-conseil, à l'ambas- (notamment Raymond Aubrac, Clau-
sade de France, je découvre une de Rattier, Mustapha Fans...).
équipe d'une exceptionnelle qualité Il fallait continuer pour le compte
entièrement au service du dévelop- de l'Onl les missions que m'avait
pement du Maroc ; l'ambassadeur, confiées la Direction de l'Hydrauli-
Alexandre Parodi, bientôt remplacé que ; le contrôle du barrage de Mé-
par Roger Seydoux, le conseiller à la chra Klilla, confié à Henry Maziol sur
coopération technique, Jacques Viot la Moulouya, une mission conseil à
(futur ambassadeur à Londres) à qui Benl-Mellal, dans le Tadia.
succède Jean-François Poncet (futur Mais l'uni me confiait déjà de nou-
ministre des Affaires Étrangères), velles missions ; prestation de per-
son adjoint Pierre-Louis Blanc (futur sonnels de haut niveau à la nouvelle
ambassadeur auprès des Nations Direction de l'Equipement, et par ail-
Unies) puis Christian Graef (futur leurs 4 études régionales pluridisci-
ambassadeur à Beyrouth Tripoli et plinaires sur de nouveaux périmè-
Téhéran), le conseiller juridique Mar- tres : très vite ; Loukkos et Haouz de
ceau Long (futur vice-président du Chênes-lièges de la forêt de Maâmora.Marrakech, plus tard, Doukkala et
Conseil d' Etat et Président-Directeur rirrigation dans le "pays du million Souss.
Général d'Air France), à qui succède d'hectares irrigables". Les acteurs • La recherctie agronomique :
Jacques Fournier (futur Président- de ce beau projet sont connus : Noureddine EIghorfi, Directeur de la
Directeur Général de la SNCF). Mohammed Tahiri, Mohammed Ima- Recherche Agronomique (futur sous-
ni, Mustapha Paris, Aubrac, Rattier, secrétaire d'Etat à l'Agriculture avait
2} Quatre événements majeurs Dutard et bien d'autres... besoin d'une aide pour organiser
Pendant ces 5 années passées au l'édition des résultats de la recher-
• Lamortdel\flohammedV(28 2 61),
Maroc, j'ai vécu quatre événements che, je réussis à créer une équipe
que j'ai sentie comme une catas-
majeurs restés profondément ancrés dont la direction fut confiée à Fran-
trophe nationale : j'ai appris la nou-
dans ma mémoire ; çois Monnier assisté de Jacques
velle par mon chauffeur, Driss, qui
• La route de l'unité : le nouveau Mahieu.
m'a dit d'une voix éteinte ; "le Malik
Maroc indépendant veut affirmer sa • L'habitat : Arnaud Marin de
est mort", je suis allé à mon bureau,
cohésion retrouvée : le symbole de la Montmarin et ses adjoints (Faroul et
avenue du Père-de-Foucauld (deve-
réunification entre les anciennes zo- Watel) souhaitaient bénéficier du
nue depuis Charil Alaouylne) je n'ai
nes des protectorats français et es- savoir-faire de la caisse des Dépôts
pas pu me mettre au travail, j'ai pré-
pagnol était le chantier d'une nouvel- en matière de logement : la première
féré pendant des heures regarder
le route à travers le Rif, entre Fès et mission qui nous fut confiée permit
défiler une véritable marée humaine,
Ketama, dite de 'TUnité" dont l'ani- de mettre en place Claude Vignaud,
et je me suis senti soudain très pro-
mateur était le gouverneur Chbicheb. un jeune urbaniste de talent. Plus
che de ces hommes et de ces fem-
• Le tremblement de terre d'Aga- tard, Jean-Paul Garcia (64, futur dé-
mes proches du désespoir, je n'ou-
dir, 29.2.60 ; c'est un matin de légué général de la FNPC) monta un
blierai pas.
bonne heure que j'ai appris la terrible centre de recherche sur l'habitat qui
nouvelle. Le drame avait eu lieu la 3) Modestes contributions fut unanimement apprécié.
nuit précédente. J'appris par la suite au grand chantier du Maroc • Gara Djebilet, (un projet mort-né) :
qu'un hydrogéologue, Robert Am- (années 60) pour exporter le minerai de fer de
broggi, avait prévu la possibilité d'un • La reconstruction d'Agadir : Gara-Djebilet (en Algérie nouvelle-
tel sinistre à l'échelle des temps géo- deux opérations furent confiées à ment indépendante) il fallait construi-
logiques. Un jeune ingénieur des Scet international : évaluation des re sur la hamada une voie ferrée jus-
Ponts en poste à Têtouan. Mustapha dommages : une cellule placée au- qu'au port marocain d'Hassi Tantan,
Paris est aussitôt nommé à Agadir près de Mohammed Bel-Hadj, Haut le projet nous fut confié par la Sermi,
pour coordonner le déblaiement et le Commissaire à la Reconstruction (di- héritière de l'ancien BIA, il fut dirigé
rétablissement d'urgence des infra- rigée pendant 6 ans par François Ja- par André Bouzy (54) et Alfred
structures de base de la ville. nin) ; le nouveau plan d'urbanisme ; Costes (56), nous avions l'appui de
• La création de l'Office National je proposai d'intégrer Pierre Mas Louis Armand, de Karim Lamrani et
des Irrigations : (septembre 1960) : (déjà à la disposition du ministère du BRPM, l'accord maroco-algérien
prévisible depuis quelque temps, ce des TP) à une équipe de jeunes fut obtenu, mais jamais ratifié.
fut une décision politique ; après des architectes-urbanistes marocains.
années de guerre larvée, mettre en- Son rôle eminent fut unanimement 4) L'amitié franco-marocaine
fin en commun les moyens des Ponts reconnu. J'ai donc contribué pendant 5 ans
et Chaussées et du génie rural, don- • L'Office National des Irrigations : avec enthousiasme et dans un climat
ner surtout une priorité nationale à conformément à une promesse de exceptionnellement amical aux ef-
an
forts d'équipement et de modernisa- 90, j'ai été amené à renouer avec le Scetauroute, devenue une ingénierie
tion du Maroc dans de nombreux do- Maroc de multiples façons. des transports de réputation mondia-
maines : je n'oublierai jamais ce mer- J'ai eu le plaisir et l'honneur d'ac- le), le développement du tourisme, la
veilleux pays, où se trouve toujours compagner Mohammed Kabbaj croissance équilibrée mais impres-
une partie de mon cœur, et que j'ai- (alors ministre des Travaux Publics, sionnante des villes, la poursuite des
me pour ses paysages, ses villes, sa de la Formation Professionnelle et irrigations dans les périmètres auto-
culture, sa cuisine... mais aussi et des Cadres), et son épouse à une nomes issus de l'Oni, la construction
surtout parce que, j'y ai vécu une visite du Tunnel sous la Manche le de la grande mosquée de Casablan-
amitié véritable qui vient de notre 10 janvier 1990. ca, etc..
formation commune à l'Ecole des J'ai été Invité 8 fols, sur des thèmes J'ai été Impressionné aussi par l'arri-
Ponts, et aussi de notre adhésion à variés, à contribuer à des colloques : vée au pouvoir de camarades plus
des objectifs communs, tous liés • à la demande d'amis marocains : jeunes et remarquablement efficaces
au développement du l\/laroc. Cette Rabat : les 26 et 27 janvier 1989 : fi- que je n'avais pas connus (et pour
amitié s'est développée au niveau nancement des projets d'infrastructu- cause), je pense au ministre des
d'ingénieurs, jeunes et moins jeunes re, Fès les 26 et 27 novembre 1992 : Finances, Mohammed Kabbaj, au
dont beaucoup n'avalent pas connu l'autoroute Transmaghrébine, Marra- ministre des Travaux Publics de la
le protectorat, il est impossible de kech, mai 1990 et Seville, mai 1995 Formation Professionnelle et des Ca-
tous les citer, je m'y risquerai pour- (le lien fixe par Gibraltar), dres, Abdelaziz Meziane, à l'ex-di-
tant : les Marocains : Bel Hadj, Ben- • à l'initiative de Claude Martlnand recteur des routes devenu Secrétaire
jelloun, Paris, Benisty, Lasky, Mous- (DAEI du ministère des Transports) : Général de la Primature, Chakib, Ben
saoul, etc.. et les Français : Aubrac, Paris janvier 1990 : colloque Banque Moussa, au secrétaire général de la
Boumendil, Brunei, Cavasilas Des- Mondiale sur les transports, puis Sned, Jillali Chafik, je ne prendrai
champs, Girardot, Montmarin, Rat- Marseille les 12 et 13 juin 1995 : défi- pas le risque de tenter de les citer
tier, Vallette, Watel etc.. tous rentrés nition des corridors terrestres en tous, je rappellerai que j'en ai comp-
en France au milieu des années 60. Méditerranée Occidentale. té 250 sur l'annuaire de l'école.
Nos relations d'amitié n'ont pas souf- 11 s'agit bien de retrouvailles, j'ai été 1997 sera donc à la fols l'année du
fert de cette inévitable séparation. impressionné par l'extraordinaire dé- 250° anniversaire de l'Ecole Natio-
veloppement réalisé en 30 ans : le nale des Ponts et Chaussées, et
Maroc a su accélérer cette moderni- l'année du lUIaroc en France, c'est
sation à laquelle nous avions modes- pour nous l'occasion " 0 combien
Les retrouvailles : tement contribué au début des an- agréable" de contribuer à deux nu-
Mohamed Bel Hadj Soulami lors d'une visite du groupe Marocain en France.
63
\J
ays sec, mais riche de ressources en eau provenant des précipitations et des chutes de
neige sur les reliefs, le Maroc a fait de l'hydraulique agricole l'une des composantes
majeures du développement rural. Scet International a eu la chance de pouvoir contribuer à
ce développement par de nombreuses études et réalisations en diverses régions du pays,
notamment dans les Doukkala.
Elevage bovin.
64
surélevés, la réalisation des réseaux
de distribution d'eau, d'assainisse-
ment et de circulation, la création
d'une ferme semencière, de centres
de collecte de lait, d'unités de trans-
formation industrielle (laiterie, sucre-
rie, usines de concentré de tomates),
l'équipement de base de 20 nou-
veaux villages, et le renforcement de
rORFvIVAD (Office Régional de Mise
en Valeur des Doukkala) pour lui per-
mettre de répondre à l'extension de
ses activités.
Ces études ont été conduites en
16 mois en concertation étroite avec
les Directions Techniques du ministè-
re de l'Agriculture et du ministère des
Travaux Publics, et avec la super-
Elevage ovin. vision du Centre d'Investissement
FAO-BIRD. Et dès 1975 ont été entre-
sèment très rapide des besoins en structures existantes et de l'évolution pris les travaux de construction du
eau urbains, industriels et énergéti- prévisible des besoins pondérés par grand barrage d'EI Massira, tandis
ques, la question s'est alors posée leur degré de priorité, les taux de dé- que, parallèlement, Scet International
de réaliser un ou plusieurs nouveaux fection admissibles, et les résultats se voyait confier les études d'exécu-
ouvrages de régularisation sur l'Oum économiques à en attendre. Des mé- tion et rétablissement des dossiers
er R'Bia en amont d'Im Fout. thodes originales ont été mises en d'appels d'offres pour la réalisation
A partir d'octobre 1973, Scet Interna- œuvre à cette occasion, faisant ap- des 32 000 ha prévus. En outre, dans
tional, qui bénéficiait d'une forte im- pel à la programmation linéaire sous le cadre d'un second marché, une
plantation techinique locale et d'une contraintes, à l'analyse des risques, équipe de 5 techniciens de Scet Inter-
longue expérience en matière d'hy- et à l'actualisation en temps continu. national était mise en place auprès
draulique agricole au Maroc, s'est vu - D'autre part une étude d'avant- de l'ORMVAD pour assurer la coordi-
confier une double étude avec l'ap- projet et de faisabilité d'une nouvelle nation et la supervision des travaux.
pui d'un financement de la BIRD : tranche d'irrigation de 32 000 hec- Fruit d'une démarche cohérente et
- D'une part un plan directeur hy- tares en aspersion dans la plaine volontariste associant les divers
draulique, dit de "la branche Oum er des Douk(<ala. Cette étude prévoyait partenaires concernés depuis la
R'Bia" consistant à définir les carac- le recalibrage du canal bas service, conception jusqu'à la mise en œu-
téristiques dimensionnelles et dates la construction de trois nouveaux ca- vre, l'ensemble du programme
optimales de mise en service de naux bétonnés à commande par d'aménagement des 32 000 nou-
nouveaux ouvrages de régularisation l'aval, la construction de 12 stations veaux hectares a pu ainsi être mené
du fleuve, compte tenu des infra- de pompage avec des réservoirs à bien entre 1977 et 1986. •
1 È
Hassan CHAMI
PC 61
M^ vers le Maroc
Entre autres :
- MARGEC:
Entreprise de Génie Civil spéciali-
sée dans les ouvrages complexes
- FORASOL:
- L'Etat, à travers la définition des
règles du jeu ; environnement légal
et social, protection accordée aux
produits fabriqués au Maroc, niveau
de la taxation et des prélèvements à
Entreprise de forage et de fonda- opérer sur le produit intérieur brut.
Vice-président de la Confédération tions profondes
des Entreprises du Maroc - FACEMAG : - Les opérateurs privés, appelés à
et président du Comité France Maroc Entreprise de production de car- investir dans un cadre tracé à l'avan-
1961 à 1963 : Ingénieur Chef de l'Ar- reaux de revêtement sols et murs ce, avec une visibilité à long terme et
rondissement des Travaux Publics de - INGEMA : des encouragements effectifs (codes
Meknès Bureau d'études qui assure la
1963 à 1965 : Chef d'exploitation du d'investissements, exonération de
conception et la surveillance de
Port de Casablanca et Directeur de la l'exécution des barrages au Maroc droits de douane sur du matériet im-
RAPC par des Ingénieurs Marocains porté, exonération fiscale pour les
1965 à 1969 : Directeur Général des - MULTIPLEX: secteurs exportateurs et les exploita-
Ports de Casablanca et Mohamme- Entreprise intégrée de textiles, tions industrielles dans certaines ré-
dla comprenant une filature, un tissage
1969 à 1970 : Directeur Général de et un finissage gions du Maroc).
l'Hydraulique Dans ce cadre, le Maroc a connu un
1970 à 1971 : Ministre des Travaux développement économique régulier
Publics et des Communications
qui a vu la naissance d'un tissu en-
1971 à 1976 : Directeur Général de
l'Office de Commercialisation et d'Ex- trepreneurial constitué en grande
portation majorité de PME, PMI.
RR
être entrepris au cours de ces 10 an-
nées et le tandem public/privé ne
peut plus fonctionner comme aupa-
ravant, dans un cadre Administration
protectrice/opérateurs économiques
protégés.
Le Maroc, dans son ensemble, doit
être compétitif et la relation public/
privé doit être une relation de com-
plémentarité, la compétitivité du pro-
duit Maroc étant tributaire de la com-
pétitivité des différents composants
du tissu économique marocain.
L'ambition aujourd'hui est de bâtir un
couple performant qui puisse soute-
nir la comparaison avec les écono-
mies des pays concurrents du Ma-
roc.
Le tandem public/privé doit être per-
formant face à tous les tandems in-
ternationaux. Pour qu'il gagne, il faut
que les efforts se conjuguent et se
démultiplient
L'Etat doit veiller à la mise en place
des règles du jeu qui favorisent l'ini-
tiative privée et facilitent la compétiti-
vité du produit Maroc.
Ces règles sont juridiques, écono-
miques et sociales. Elles doivent être
toutes caractérisées par leur libéra-
lisme et leur souci de faire en sorte
que les différentes composantes de
la formation de la compétitivité du
Maroc soient les plus performantes.
Cela concerne, bien évidemment, la
formation des hommes, leurs rela-
tions sociales et économiques et les
facilités d'accès à l'acte d'entre-
prendre.
Le rôle des entrepreneurs profitant
de ce cadre nouveau est de créer le
Marrakech - La Koutoubia. maximum de richesses possibles
pour assurer l'emploi et le bien-être
de la population du Maroc et faire en
sorte que le Maroc compétitif sorte
Ce cadre Maroco-Marocain accep- bien sur le plan interne qu'externe vainqueur de ce défi de modernité
tait une compétitivité réduite, compa- avec la production internationale. qui l'attend dans les années à venir.
rativement avec la production inter- Cette libéralisation va prendre un L'entreprise doit alors opérer une
nationale, compte tenu des barrières rythme plus accentué depuis la révolution sur tous les plans de sa
protectrices (droits de douane, prix signature, par le Maroc, des Accords gestion : management des hommes,
plancher à l'importation). Il pouvait de Marrakech portant organisation management des relations sociales,
tolérer des prélèvements importants mondiale du commerce et de l'ac- management des rapports de la pro-
sur les intrants économiques, des cord d'association avec l'Union Euro- duction, le tout tendant vers la pro-
distorsions de la législation sociale, péenne qui prévoit la mise en place duction de biens et services compé-
des distorsions de la législation sur d'une zone de libre échange, à l'hori- titifs, par rapport à l'environnement
les entreprises. zon de 2010. international. C'est une entreprise ci-
La politique d'ajustement structurelle, Les entreprises marocaines ressenti- toyenne et responsable, face à une
mise en place dans les années 80, a ront alors de plein fouet la compéti- Administration efficace et transpa-
entraîné une libéralisation progressi- tion des produits extérieurs. rente.
ve des échanges qui met la produc- Un effort important de mise à niveau Ce sera le tandem gagnant de de-
tion marocaine en compétition, aussi du tissu économique marocain doit main.
^ßTL
explique le caractère exceptionnel une durée d'au moins une année. Ils
INGEMA des réussites, si bien qu'elles méri- étaient tous considérés et traités au
Coyne et Bellier tent d'être rapportées et commen-
tées.
même titre que tout autre cadre de
COB, sans aucune restriction.
Une expérience Le présent article en relate dans le
domaine de l'ingénierie des bar-
En 1983, la direction de la société et
la présidence du Conseil d'adminis-
réussie rages, considérée comme technique tration devinrent marocaines (deux
de pointe, une expérience réussie ingénieurs de l'ENPC).
Le "Transfert de technologie" revient entre le bureau français Coyne et L'Administration marocaine ayant
souvent dans les discours chaque Bellier (COB) et le bureau marocain. constaté les actions menées par
fois qu'il s'agit d'une coopération ou Société Maghrébine d'Ingénierie (IN- COB considéra qu'il fallait l'encoura-
collaboration Nord-Sud. Il ne peut GEMA). ger en lui confiant un certain nombre
cependant réussir que sous cer- L'histoire commence en 1973, lors- d'études de barrages, notamment le
taines conditions ; que COB, après plusieurs années de suivi des travaux du barrage Moulay
a) possession effective d'un savoir- présence au Maroc, décida de créer Hassan 1"'. Ce fut l'occasion du ren-
faire de haut niveau susceptible de une filiale marocaine, employant des forcement des équipes de Ingéma
faire l'objet du transfert, cadres expatriés. avec détachement de techniciens
b) existence d'une réelle volonté de Dès 1978, COB considéra que le dé- supérieurs de COB pour la formation
transmission du savoir, laquelle vo- veloppement de son activité au Ma- des dessinateurs.
lonté doit s'inscrire dans une straté- roc passait par l'embauche d'ingé- La part COB, dans les contrats trai-
gie à moyen et/ou long terme, nieurs marocains mais aussi par l'as- tés par le groupement des deux so-
c) partage d'une volonté au moins sociation de partenaires marocains ciétés, avait ensuite tendance à dimi-
égale par l'entité censée apprendre dans le capital de la filiale. nuer progressivement en passant de
ou recevoir le transfert tout en s'ins- L'embauche a été limitée à des ingé- 90 % en 1978 à moins de 10 % en
crivant également dans une stratégie nieurs de grandes écoles françaises 1990. En même temps l'expéhence
convergente, (Pont et Centrale), capables de d'Ingéma s'affirmait davantage, si
d) présence d'un environnement sti- mieux s'intégrer dans les équipes de bien qu'elle n'avait plus besoin de
mulant, projet de COB. Le partenariat a été soutien permanent d'ingénieurs ou
e) continuité en rapport avec la du- recherché parmi les anciens respon- de techniciens de COB.
rée minimum d'apprentissage. sables du département des barrages A partir de 1992, l'Administration ma-
Il s'agit là de conditions à caractère au sein de l'administration marocai- rocaine commença à confier la res-
général. D'autres plus spécifiques à ne. Ils sont plus à même de com- ponsabilité totale des études de bar-
chaque type d'activité sont égale- prendre l'objectif de COB pour l'ai- rages de toute taille et de tout type à
ment nécessaires. der à l'atteindre. Ingéma seule, à charge pour elle de
Le nombre de conditions à remplir Les premiers ingénieurs marocains ont faire appel à des expertises de COB
devient relativement important. Il été reçus en stage chez COB pour si cela lui semble nécessaire.
aa
La collaboration entre les deux vaste programme de construction du lancement de l'expérience, est
sociétés a même dépassé les fron- des barrages au Maroc. manifestement positif pour toutes les
tières du Maroc. Ainsi, en 1989, L'Administration en charge de ce parties.
le groupement COB/Ingéma fut rete- programme considéra comme priori- D'abord, l'administration marocaine
nu par le gouvernement du Yémen té première la formation des cadres est pleinement satisfaite, puisqu'elle
pour des études de barrages. L'en- nationaux et perçut la collaboration peut désormais compter des compé-
couragement de certains fonds de entre COB et Ingéma comme répon- tences locales de haut niveau, pour
développement à l'ingénierie des dant parfaitement à cette priorité. la poursuite du programme de cons-
pays arabes et africains accentua Elle l'encouragea en confiant au truction des barrages et pour la
l'intérêt de partir ensemble dans ces groupement des deux sociétés des maintenance d'un parc de plus en
pays, la notoriété internationale de études de plus en plus nombreuses. plus nombreux.
COB et les coûts relativement faibles COB a ainsi vu ses efforts rapide-
des prestations Ingéma constituent ment récompensés. Ingéma est devenu le leader au Ma-
les atouts majeurs du groupement. Il convient de rappeler certaines réti- roc dans l'ingénierie des barrages et
En 1996, COB est le seul bureau cences notamment chez quelques commence à s'attaquer au marché
étranger qui continue à opérer au personnes de COB. La diminution extérieur, tout en étendant son activi-
Maroc à travers notamment de nom- avec le temps de la part de COB té à d'autres domaines.
breuses expertises concernant la était alors considérée comme un Enfin COB a réussi à maintenir sa
plupart des grands barrages en point négatif suffisamment sérieux présence au Maroc alors que plu-
cours d'exécution. pour justifier l'arrêt du processus. sieurs autres bureaux internationaux
Cette vision à très court terme allait à n'y exercent plus aucune activité. Il
Ingéma compte actuellement 65 per-
contresens de la volonté du client, peut également compter sur Ingéma
sonnes et opère naturellement dans
le domaine des barrages mais aussi d'une part et des ambitions des comme partenaire fiable pour l'ac-
dans ceux de l'eau potable et des cadres d'Ingéma, d'autre part. quisition de parts de marché dans
routes et autoroutes. Sa notoriété au Ce dernier point est particulièrement les pays arabes et en Afrique.
Maroc est bien établie et ses inter- important, car la prise en main de Il est essentiel d'insister, en conclu-
ventions à l'étranger se multiplient. responsabilités techniques de plus sion, sur l'importance dans la réussi-
La réussite de cette expérience vient en plus importantes constituait un te de cette expérience de l'apparte-
également du fait qu'elle a été me- facteur de motivation déterminant nance des cadres d'Ingéma et de
née dans un environnement particu- dans le maintien des ingénieurs ma- Coyne et Bellier au même vivier d'in-
lièrement favorable. Elle a en effet rocains. génieurs de l'Ecole Nationale des
été concomitante au lancement d'un Le bilan, après presque 20 années Ponts et Chaussées. •
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L_ \J\J \J ROC*
affaire de la betterave ne fut pas mon aventure personnelle. J'y ai joué mon rôle comme
membre d'une équipe et pas en première ligne, Si j'essaie de définir la fascination
qu'elle exerce dans mon souvenir, je citerai d'abord son exemplarité ; ce fut une expérience
complète : humaine, technique, politique, une expérience de sortie du sous-développement.
Cet office des irrigations, dont j'avais voulu la naissance pendant des mois, était le lieu idéal
où l'expérience pouvait réussir et réussit effectivement. Enfin, à quelques reprises, j'ai pu m'y
rendre utile. Voilà pourquoi je revendique, avec sans doute excès de prétention, ma part dans
l'aventure et dans sa réussite.
De nos jours encore, le pain avec le Casablanca (COSUMA) et Têtouan.
thé sucré est à la base du régime ali- Il n'est donc pas étonnant que la
mentaire des paysans marocains. Il culture de la betterave à sucre ait fait
n'est pas une famille où la cérémonie l'objet de nombreux essais dans les
du thé, saturé de sucre cassé en stations de la recherche agronomi-
morceaux et introduit dans la théière que.
de forme traditionnelle, ne soit le Au moment de la création de l'ONI,
symbole de la convivialité et de l'hos- on disposait des résultats d'essais
pitalité. Des plus pauvres aux plus betteraviers dans la plupart des zo-
Raymond AUBRAC riches, les Marocains reçoivent ainsi nes irriguées du pays et dans celles
PC 37
leurs hôtes autour du plateau circu- de culture "en sec" bénéficiant d'une
La production de sucre au Maroc re- laire, chargé de verres plus ou moins pluviométrie suffisante, essentielle-
monte à un passé ancien. Les ar- ouvragés. Le maître de maison pro- ment dans le Rharb. Rendements en
chéologues ont retrouvé dans la ré- cède à la fragmentation du pain de betteraves et taux de sucre étaient
gion de Marrakech des chantiers de sucre, place les morceaux dans la satisfaisants.
traitement de la canne à sucre, avec théière, et goûte le mélange jusqu'à Dès le début de 1961, le gouverne-
des fours, des marmites en cuivre, l'infusion convenable, avant de ver- ment marocain décida, sur proposi-
des moules à pain de sucre et les ser la liqueur verte et dorée dans les tion de l'ONI, de lancer la culture de
installations hydrauliques Arar, verres de ses hôtes, avec les feuilles la betterave et la fabrication du su-
La canne à sucre, venue d'Asie, fut de menthe quand la saison convient. cre.
apportée au Maghreb par la conquê- Ainsi, dès le dix-neuvième siècle, le L'application de cette décision se
te arabe, au septième siècle. Elle fut Maroc devint-il importateur de sucre, heurtait à trois difficultés, l'une tech-
produite dans le Souss et le Haouz car la production locale disparaissait nique, une autre socioculturelle, et
de Marrakech. Au seizième siècle, le petit à petit. une troisième économico-politique,
sucre marocain était exporté vers Tandis que la population marocaine La difficulté technique était liée au
l'Europe. Les souverains maghrébins s'accroissait, la consommation de climat. Au Maroc, en raison de la
payaient en sucre, à poids égal, le sucre par habitant augmentait rapi- température, le délai entre l'arracha-
marbre de Carrare dont ils ornaient dement : de quatorze kilos et demi ge de la betterave et son traitement
leurs palais. Au dix-huitième siècle,
par habitant et par an en 1949, elle en sucrerie est réduit à quarante-huit
la production dans les îles du Nou- atteignait trente-quatre kilos en 1958, heures sous peine d'assister à une
veau Monde vint concurrencer en dépassant celle de la Belgique et de inversion de la dextrose en lévulose,
Europe le sucre du Maghreb, dont la France. et une dégradation très rapide du
dès lors la production baissa. En 1960 la consommation annuelle rendement en sucre. C'est une
Cependant la consommation locale du Maroc était de trois cent soixante contrainte lourde dans la logistique
continua de croître, surtout quand au
mille tonnes, entièrement importées. du processus.
dix-neuvième siècle celle du thé prit
Le sucre était au premier rang des La difficulté socio-économique résul-
une importance grandissante. importations du Maroc, qui y consa- te de ce que les sucreries modernes
crait 10 % de ses ressources en sont construites pour traiter chaque
devises étrangères. jour de grands tonnages de bette-
* Extrait du livre de Raymond Aubrac
Environ 75 % du sucre était importé raves. Le Maroc avait besoin d'une
"où la mémoire s'attarde". Editions
Odile Jacob. brut, puis raffiné dans les usines de production moderne pour que ses
70
sieurs dîners furent organisés. Je
n'eu à subir que quelques allusions
prudentes. Le seul argument sérieux
était révocation du risque que la bet-
terave faisait peser sur l'emploi du
personnel abondant des raffineries.
Mais notre projet ne prétendait pas,
dans ses débuts, fournir plus de
10 % de la consommation de sucre
du pays.
Je reçus la visite de Michel Ponia-
towsl<i. Ce personnage à la rondeur
plutôt sympathique nous avait reçus
à notre arrivée au Maroc lorsqu'il
était conseiller économique et finan-
cier auprès de l'ambassade de Fran-
ce. Il avait quitté le Maroc pour pour-
suivre, dans le sillage de Valéry Gis-
card d'Estaing, une carrière rapide
qui le conduirait place Beauvau. Il
avait gardé de nombreuses relations
au Maroc et y revenait souvent.
11 n'y alla pas par quatre chemins.
"Vous avez entrepris, me dit-il, de fai-
re produire du sucre au Maroc ; il
faut arrêter cela. C'est contraire aux
intérêts de la France".
La discussion s'engagea. J'énumérai
les avantages de la culture de la bet-
terave pour l'agriculture marocaine et
pour l'économie du pays. La dé-
monstration n'était pas difficile : amé-
lioration du niveau de vie des pay-
sans, industrialisation à partir de
matière première nationale, améliora-
tion de la balance commerciale. Il
savait tout cela, bien entendu. Son
propos était simplement la défense
d'intérêts établis. Le mien tendait à
prix de revient soient comparables à culture qu'ils n'avaient jamais vue. démontrer que le véritable intérêt de
ceux du marclné international. Il lui Ce fut l'objet d'un effort d'information la France était le développement
fallait donc construire une sucrerie et de motivation sans précédent économique de son partenaire maro-
qui traiterait au moins deux mille cinq dans le pays. cain.
cents à trois mille tonnes par jour, Quant à la difficulté économico-poli- Cela dura des heures. Je fus traité
correspondant à l'arrachage journa- tique, elle résultait de l'ancien régi- de mauvais Français, presque de
lier d'une centaine d'hectares. L'usi- me, du protectorat. Pendant des dé- traître à mon pays. C'était dérisoire et
ne allait fonctionner environ cent cennies, l'importation du sucre, brut cela m'amusa.
jours par an, compte tenu du calen- ou raffiné, avait été une importante Je décidai de ne pas en rester là. Je
drier du cycle betteravier. C'est donc activité commerciale, assurée par préférai ne pas parler de l'algarade à
dix mille hectares qu'il fallait consa- des sociétés françaises. Le raffinage mes amis marocains, mais je vins la
crer chaque année à une culture du sucre brut était l'une des indus- raconter à Jean-François Poncet, qui
complètement ignorée du paysan tries les plus profitables. Ceux qui la était alors le chef de mission d'assis-
marocain. Nous savions, par l'échec contrôlaient allaient faire tout ce tance technique française au Maroc.
d'expériences dans des pays voi- qu'ils pourraient pour entraver la Avec un sourire plein d'indulgence
sins, qu'il était très difficile de nouvelle politique. pour son ami "Ponia", il me donna
convaincre et aucunement question Je ne sais pas quelles furent les entièrement raison.
de contraindre des paysans vivant interventions auprès du palais royal Les obstacles de principe étaient
au seuil de subsistance de consa- et du gouvernement marocain. Je donc écartés. Il restait à réussir
crer une partie importante de leurs sais seulement qu'elles échouèrent. l'opération dans laquelle notre jeune
terres, un quart dans l'hypothèse Dans les milieux d'affaires de Casa- institution avait investi tout son presti-
d'un assolement quadriennal, à une blanca où j'avais des relations, plu- ge.
71
L'entreprise était complexe. L'achat La délégation polonaise arriva, diri- inévitables. Il fallait faire accepter par
de la sucrerie et la campagne qui gée par un vice-ministre et compo- les Polonais de lourdes pénalités
permit de mobiliser les agriculteurs sée d'une dizaine de spécialistes, journalières en cas de retard dans la
marocains en furent les points forts, des techniciens, des commerciaux, mise en marche de l'usine. En effet,
L'acfiat d'une sucrerie, à l'échelle du des financiers. nous conduisions une autre aventure
Maroc de 1960, était un investisse- Nous demandions au fournisseur pour décider les fellahs à entrepren-
ment important, de l'ordre de quatre- de l'usine quelques prestations an- dre la culture des betteraves, et tous
vingts millions de dirhams soit envi- nexes ; former chez eux des techni- nos efforts eussent été vains, et l'in-
ron huit milliards de centimes. ciens marocains, assurer la marche vestissement dilapidé si, à la date de
La région choisie était le Rharb où le de la sucrerie pendant la première mûrissement de ces betteraves, l'usi-
climat permettait de produire une campagne, se tenir prêts à venir ne n'avait pas été prête à les traiter.
partie des betteraves en sec, et une résoudre les problèmes techniques Enfin, le contrat de plusieurs cen-
partie dans le périmètre irrigué de des premières années. Ce fut accep- taines de pages fut rédigé. Il restait à
l'oued Beth. C'était une région de pe- té, et le premier contingent de jeunes y mentionner le prix global, puis à le
tites propriétés où les paysans, vi- Marocains se prépara à partir pour la signer.
vant au voisinage du seuil de subsis- Pologne. Avant cette dernière étape, Tahiri
tance, constateraient vite les bien- La préparation du contrat s'engagea. offrit un excellent dîner marocain à la
faits de cette nouvelle spéculation. D'abord, il fallut se mettre d'accord délégation polonaise. Après le dîner,
La réussite espérée permettrait sur la technologie adoptée, et les di- nous revînmes au bureau, le vice-
d'étendre la culture à l'ensemble des mensions de chaque composante. ministre polonais et un de ses assis-
zones favorables du Maroc. L'ensemble comportait en effet une tants, Mohamed Tahiri et moi. Jus-
Il fallait acquérir l'usine, nécessaire- zone de réception de la betterave et que-là aucune mention n'avait été
ment à l'étranger. Un appel d'offres des silos de stockage, les installa- faite du prétendu représentant maro-
fut donc lancé, dans les pays d'Euro- tions de fabrication du jus, qu'il faut cain, qui n'avait en rien participé à la
pe connus pour être les fournisseurs ensuite purifier et concentrer par négociation. Vers onze heures du
de sucreries. evaporation, puis faire cristalliser soir, dans son bureau, Tahiri brancha
Cinq constructeurs présentèrent avant séchage et mise en sac. son magnétophone et fit entendre,
leurs offres. Les meilleurs prix étaient Le complexe comportait aussi une en la traduisant, la conversation qu'il
ceux de CEKOP, société polonaise centrale thermique et des aires de avait enregistrée. Et il demanda au
qui fut déclarée adjudicataire. stockage du combustible et du cal- vendeur un rabais de 2 %, montant
Il fallut alors préparer le contrat. Les caire. de la commission. Le Polonais recon-
Polonais furent invités à faire venir Une bonne partie du chantier était nut immédiatement qu'il avait signé
leurs spécialistes. confiée à des entreprises marocai- ce contrat de représentation. Il invo-
Avant l'arrivée de la délégation polo- nes et françaises pour le génie civil qua les pratiques habituelles des af-
naise se produisit un incident qui me et l'aménagement des accès. Le site faires internationales et donna même
confirma l'estime que je portais à choisi, à Sidi-Slimane, était bien pla- quelques exemples. Il refusait le ra-
Mohamed Tahiri. cé vers le centre de gravité du péri- bais demandé. Commencée dans la
Il fut appelé au téléphone par un mètre betteravier, et ses soixante-dix plus grande courtoisie, la discus-
Marocain de ses amis, apparenté au hectares pouvaient être facilement sion devint violente. Tahiri démontra
plus haut niveau du royaume, et qui reliés aux réseaux routiers et ferro- qu'une telle commission n'était rien
souhaitait le rencontrer car, disait-il, il viaires. d'autre qu'un outil de corruption.
était le représentant de CEKOP au Pour discuter les problèmes de tech- Il était plus de deux heures du matin
Maroc. nique de sucrerie, nous fîmes appel quand le contrat fut signé. Le prix
Tahiri le reçut et apprit que son visi- à un ingénieur-conseil belge spécia- avait baissé de 2 %. Nous devions
teur, détenteur d'un contrat de repré- lisé dans ces opérations. apprendre quelques semaines plus
sentation, allait toucher une commis- Comme il s'agissait d'un contrat in- tard que l'intermédiaire marocain
sion s'élevant à 2 % du prix de l'usi- ternational, il était accompagné d'un avait quand même touché une com-
ne. Tahiri lui fit remarquer qu'il n'avait dispositif financier comprenant l'ou- mission. Ainsi fut lancée la construc-
joué aucun rôle dans la désignation verture et la libération d'accréditifs tion de la sucrerie de Sidi-Slimane.
de ses mandants et devait, dès lors, bancaires suivant un calendrier, d'un L'autre grand chapitre de la prépara-
abandonner sa commission. L'inter- dispositif juridique prévoyant les tion concernait les fellahs.
médiaire refusa de renoncer à son agréages et les dispositions de rè- Le premier problème tenait au fait
magot, mais offrit de le partager glement des contentieux. J'utilisai là qu'une bonne partie du polygone
avec Mohamed Tahiri, ainsi que le l'expérience que j'avais acquise lors betteravier était constituée par des
voulait l'usage, disait-il ; refus de no- de la négociation pour la vente du terres collectives. La propriété de
tre directeur général, qui congédia train de laminoir à large bande ache- ces terres, divisées en lots dont la
son visiteur. Mais il avait discrète- té par les Tchèques et bloqué aux culture était confiée chaque année
ment enregistré toute la conversation Etats-Unis. aux attributaires, échappait aux in-
par un magnétophone camouflé La négociation dura plusieurs semai- dividus. Ce système, qui assurait
dans son bureau. nes, avec les moments de tension l'équité du partage, présentait un
72
inconvénient majeur pour notre en- Des affiches avec le minimum de Sultan Mohamed V à son fils Has-
treprise, car la betterave intervient texte et un dessin parlant montraient san Il comme un héritage précieux,
dans un assolement, et sa culture a le fellah, la betterave, une usine et le bénéfique pour la patrie.
un impact important sur la récolte qui drapeau national dans un graphisme Les deux conteurs de souk furent si
la suivra, grâce aux engrais, et plus et des couleurs rappelant l'imagerie convaincants et convaincus que, pe-
encore à l'enhchissement du sol par naïve vendue sur les souks ou dans tits cultivateurs eux-mêmes, ils signè-
les résidus qu'on y enfouit. Il était les boutiques. L'ONI produisit aussi rent avec l'ONI le contrat de betterave.
donc important que le producteur de des séries de dessins ou de photos La principale réalisation audiovisuel-
betteraves pût bénéficier de ses ef- montrant les étapes de la culture et le fut la préparation d'un film. Son ti-
forts et gardât la même terre suffi- sa double conclusion : la fabrication tre était Wa Zaraou ech chamandar :
samment longtemps. Une négocia- du pain de sucre et la rémunération Et ils plantèrent la betterave.
tion porta la durée de jouissance de du paysan. Le film ne visait pas un objectif di-
un à huit ans. Une "carte de planteur de betterave" dactique ni de propagande. C'était
Le second problème était plus diffici- fut attribuée à chaque agriculteur, au un film de persuasion autour d'un
le. Il fallait décider ces fellahs à moment de la signature du contrat. scénario racontant l'histoire sim-
entreprendre une culture nouvelle, Une série d'émissions de radio qui ple d'un paysan pauvre se laissant
qu'ils ignoraient, sur une fraction touchaient le fellah le soir dans sa convaincre par un ami de s'engager
importante d'une terre suffisant tout famille lui expliquaient d'abord l'inté- dans l'aventure de la betterave. Au
juste à nourrir leur famille. rêt du contrat, puis les péripéties de passage, on peut y observer les ges-
A L'ONI, un groupe de collègues, la culture, en arabe avec accompa- tes de la culture, vécus par les fel-
marocains et français, connaissait gnement musical. lahs semblables à ceux auxquels le
fort bien les conditions de vie et la On mobilisa les conteurs de souk. film était destiné.
mentalité des fellahs. Nous savions C'est une tradition très ancienne,
C'était un film joué par des paysans
qu'aucun effort ne devait être épar- d'écouter sur le souk, quand les tran-
pour un public paysan dans le décor
gné pour réaliser une mutation béné- sactions sont finies, le conteur et sa
de leurs douars et de leurs champs.
fique dans leur mode de travail et de qarida. Ce poème chanté, accompa-
Le polygone betteravier, pour une
vie, et finalement dans leur condition gné de quelques instruments, a son
population totale d'environ cent mille
économique et sociale. Paul Pascon style, son vocabulaire, sa cadence. Il
personnes, comptait une centaine de
fut la cheville ouvrière de la réussite, interpelle le public avec gentillesse
douars. 90 % des habitants allaient
avec Mohamed Tahiri et quelques et fantaisie, et véhicule les messa-
voir le cinéma pour la première fois.
autres, comme Jean Scalabre, qui ne ges simples qui ont été concertés
On tira plusieurs copies du film et on
ménagèrent pas leurs efforts. avec ses promoteurs. Ainsi deux des
organisa les projections en plein air,
Paul Pascon, qui avait fait de bril- conteurs les plus appréciés visitè-
dans chacun des douars.
lantes études de sociologie, d'ethno- rent-ils chaque douar du périmètre
logie, de linguistique, avait à l'indé- J'ai assisté à l'une de ces séances
betteravier, les jours de souk, trans-
pendance choisi la nationalité maro- près d'un douar isolé. Au crépuscu-
mettant l'histoire de la betterave
caine. Il parlait arabe et berbère, et confiée, sur son lit de mort, par le le, le camion arnvait, guidé par un
connaissait le monde rural sur lequel agent du Centre de Mise en Valeur
il a laissé de nombreux écrits. Sa (CMV) voisin. On tendait l'écran entre
thèse de doctorat sur le Haouz de ses haubans, on installait le projec-
Marrakech fait autorité et le quali- teur et son groupe électrogène et,
fia pour enseigner à l'université de comme la nuit tombait, les specta-
Rabat. teurs s'approchaient. Les femmes,
assez peu nombreuses, se grou-
Cet homme de réflexion et d'étude
paient. Les enfants s'installaient aux
était aussi un homme de terrain. Grâ-
premiers rangs. Les hommes, derriè-
ce à lui, le programme de motivation
des fellahs fut établi et mené à bien. re, étaient quelques centaines. La
La campagne avait pour double ob- séance commençait par la projection
jectif de convaincre le paysan de si- d'un court documentaire. Suivait une
gner, avec l'ONI, un contrat de cultu- bande d'actualités, disparue de nos
re de la betterave, puis de lui per- cinémas depuis l'arrivée de la télévi-
mettre de conduire cette culture de sion, encore absente de la campa-
manière satisfaisante. gne marocaine.
Tout d'abord, la méthode d'autorité, J'avais remarqué un groupe d'une
l'emploi de contraintes furent écar- vingtaine de gamins, de huit à dou-
tés. Il fallait persuader. On ne pouvait ze ans, qui s'étaient installés sous
pas, dans un milieu largement anal- l'écran, assis à la turque comme tout
phabète, recourir aux articles de le monde, mais qui faisaient face au
journaux. Il fallait donc employer des public.
moyens visuels et le contact person- Tandis que l'opérateur chargeait ses
nel. bobines, un agent de l'ONI expliqua
73
rapidement pourquoi le film Chaman- L'un d'eux jouait son propre rôle : Le printemps de 1963 nous réserva
dar avait été préparé. promoteur de la betterave. Ses ca- une double surprise climatique.
Le film commença. Il était naturelle- marades s'étaient partagé les autres Au Maroc, des pluies diluviennes,
ment parlant et ponctué de musique, personnages : le vieux sage du villa- comme il s'en produit très rarement,
et j'avais assisté à de nombreuses ge, plutôt conservateur et prudent ; inondèrent la plaine du Rharb. Six
séances de préparation du scénario, l'opposant systématique qui accu- mille trois cents hectares avaient été
dont je connaissais bien les argu- mulait les objections ; le jeune épris semés. L'inondation en détruisit plus
ments. Ce que je ne comprenais de progrès qui était convaincu de la moitié. Trois mille hectares seu-
pas, c'étaient les courtes phrases d'avance, et les spectateurs qui lement survécurent.
lancées par ces gamins assis sous jouaient le choeur antique. Ainsi l'ar- En Pologne, l'hiver 1962-1963 fut
l'écran. Mon ami marocain m'expli- gumentation était-elle bien préparée particulièrement rigoureux, et les
qua ; les gosses venaient de douars et affinée. ports de la Baltique bloqués par les
voisins. Ils avaient vu le film et s'em- Les éléments techniques et écono- glaces. La fourniture des machines
ployaient à annoncer à l'auditoire ce miques du contrat avaient été élabo- de la sucrerie prit des retards de
qui allait se passer, séquence après rés par les ingénieurs : les presta- plus en plus alarmants.
séquence. tions de rONI étalent les semences, Au moment où je quittai le Maroc,
Après la projection s'ouvrait sponta- les engrais, certaines façons cultu- dans l'été 1963, on connaissait les
nément une discussion au cours de rales, et l'achat de toute la récolte à résultats de la campagne sucrière.
laquelle, me dit-on, les paysans inter- un prix intéressant. Les prestations La récolte des betteraves se dé-
rogeaient l'agent du CMV sur les sti- du cultivateur étalent son travail avec roula normalement, pour les champs
pulations du contrat, la nature des obligation de respecter les normes qui avaient survécu à l'inonda-
prestations. Comme partout, on ré- définies, jusqu'à l'arrachage et le tion. Elle fut d'environ soixante-dix
clamait d'autres séances. transport de la récolte en limite de sa mille tonnes, dont l'arrachage et les
Le rôle du film n'était pas de condui- propriété. transports furent effectués comme
re chaque fellah jusqu'à la signature Dans le jeu de présentation du prévu,
du contrat, mais de créer une atmo- contrat, nos stagiaires en analysaient La sucrerie entra en fonction à la mi-
sphère générale propre à l'introduc- tous les aspects. Leur connaissance juin. Ses installations et les réglages
tion d'une nouvelle culture. des conditions de la vie des paysans n'étaient pas tous terminés. Elle pro-
Pour convaincre le fellah de signer leur fit faire une découverte im- duisit pourtant environ sept mille ton-
son contrat de culture, nous avions portante : à un certain stade de la nes de sucre, autant de mélasse, et
choisi une autre méthode, celle du production, les paysans pauvres trois mille tonnes de pulpes sèches.
contact personnel. n'avalent plus de ressources et les Ces sous-produits allaient dévelop-
Pour réussir l'opération, il fallait pratiques établies allaient les condui- per un élevage bovin dont les pro-
d'abord convaincre dix mille cultiva- re à vendre leurs betteraves, avant la grammes avalent été établis.
teurs de signer le contrat, puis ies récolte, à des spéculateurs pour Quelques mauvais esprits prétendi-
conseiller, les guider, ies "encadrer" franchir cette passe difficile. Pour rent que les inondations du Rharb
pour apprendre et réussir les façons éviter ce qui priverait le paysan du avaient sauvé la face des Polonais,
culturales de la nouvelle spéculation. plus clair de son "bénéfice", on sti- dont l'usine cette année-là n'aurait
Or, les moniteurs, les agents d'enca- pula dans le contrat le versement pas pu traiter un tonnage double. Je
drement, ies vulgarisateurs des CMV d'une avance récupérable sur la n'en sais rien. Ce que je sais, c'est
ne connaissaient pas mieux que les récolte, et payée dans la période cri- qu'on ne peut espérer, la première
fellahs la culture de la betterave. tique. année, dans une entreprise aussi
L'ONI recruta donc environ trois Les agents de contact ainsi formés complexe, des performances calcu-
cents nouveaux agents de vulgarisa- partirent avec leurs familles vivre lées sur la base de rendements théo-
tion, qui allaient être chargés, répar- dans les douars, à raison de trois par riques.
tis dans les cent douars, de convain- douar, et entreprirent la campagne Le Maroc considéra que l'opération
cre les paysans de signer le contrat, de persuasion qui allait assurer la était positive, puisqu'elle fut le pilote
puis de leur montrer comment cultiver. réussite de l'aventure. d'une politique étendue maintenant à
Groupés dans un camp de toile, cha- Le contrat d'achat de la sucrerie de l'ensemble du pays, avec plus d'une
cun reçut un petit lopin de quelques Sidi-Slimane fut signé avec CEKOP douzaine de sucreries achetées à
mètres carrés et fit, du semis à la en mars 1962 et l'usine devait rece- des fournisseurs divers - y comprjs
récolte, l'apprentissage de son nou- voir ses premières betteraves au l'industrie française.* •
veau métier. Cela dura plusieurs début de l'été 1963, Les agents
mois, la durée du cycle de végéta- de contact vinrent s'établir dans
tion. les douars durant l'été 1962. Les
Leur premier travail serait la signatu- contrats devaient être signés à
re du contrat, et ils s'y préparèrent. temps pour que les premiers semis
J'assistai à l'une de ces séances de fussent faits en novembre 1962. * © "Où la mémoire s'attarde" avec
préparation. C'était à la veillée, en L'ensemble de l'opération se dérou- l'aimable autorisation des Editions
forme de psychodrame. lait en une vingtaine de mois. Odile Jacob.
74
\J \J
Ton premier livre "Les dents du to- vaillé à l'Office Chérifien des Phos-
pographe" édité par Julliard a été phates, puis en 1989 j'en suis parti.
salué par la critique au Maroc J'ai travaillé un an à la CEE, à Bruxel-
(dans la Vie Economique) et en les, et cinq ans à Amsterdam, com-
France (dans le Monde des Livres). me chercheur à l'université. En 1995
Qu'est-ce qui peut pousser un on m'a offert un poste à l'université
chercheur en économétrie à écrire de York, en Angleterre. J'y suis enco-
un roman ? re, pour le moment.
Fouad LAROUI L'économétrie est sans doute une
PC 82 En quoi l'Ecole des Ponts a-t-
discipline assez aride, écrire un ro-
elle marqué ta formation intellec-
man est une bonne façon de retrou-
tuelle ?
ver le goût de la vie, des choses
concrètes... plus sérieusement, je Outre l'enseignement lui-même, j'y
ne me suis pas assis un jour à une ai rencontré des enseignants qui
table en me disant : bon, aujourd'hui ne se contentaient pas de débiter
je vais écrire un roman. En fait, j'ai leurs cours mais qui se posaient des
toujours écrit des contes, des poè- questions méthodologiques sur leur
mes, des "choses vues"... C'était, propre pratique, sur la science, sur
selon le cas, soit une thérapie, soit les rapports avec la société, etc. Je
une catharsis, soit tout simplement ne veux pas citer de noms, mais il y
l'envie de fixer un souvenir, un per- avait là, par exemple, un professeur
sonnage intéressant. Et puis un jour d'économie assez extraordinaire, un
je me suis aperçu que plusieurs de autre de statistiques, je crois ; plus
mes histoires avaient un fil conduc- quelques jeunes passionnés par leur
teur, un thème similaire et qu'il y sujet, qui arrivaient presque à nous
avait une sorte d'intrigue, ou du faire croire qu'on ne peut compren-
moins de progression dramatique, dre la marche du monde sans la
qui leur donnait un sens lorsqu'elles méca "flu" ou la recherche opération-
étaient mises côte à côte. Alors je les nelle... Il y avait aussi Philippe Mah-
ai réunies et cela a donné "Les dents rer, dont on ne savait pas très bien
du topographe". ce qu'il faisait là, mais qui venait
bavarder avec nous sur à peu près
A-t-il était difficile de trouver un tous les sujets, et avec quel brio...
éditeur ?
Comme je n'avais aucun contact Plusieurs de tes personnages et
dans le monde de l'édition, je me en particulier le narrateur se cher-
suis procuré les adresses de quel- chent une identité entre le Ma-
ques éditeurs et je leur ai envoyé le roc, l'Europe, l'Amérique. Com-
manuscrit par la poste. Julliard a ment vois-tu évoluer les jeunes
réagi très vite, et j'ai signé un contrat marocains de ce point de vue ?
pour trois romans. Le problème non seulement subsis-
tera mais s'aggravera à cause de la
Quel a été ton itinéraire entre le diffusion de plus en plus rapide de
Maroc et l'Europe avant et après ta l'information. Les antennes paraboli-
formation à l'Ecole des Ponts ? ques et Internet font qu'une large
J'ai fait ma taupe au lycée Lyautey partie de la population peut avoir l'il-
de Casablanca. J'ai intégré les Ponts lusion de vivre "en temps réel" en
en 1979. Après avoir obtenu le diplô- Europe ou en Amérique... De ce
me, j'ai d'abord passé trois années point de vue, ou bien la société ma-
supplémentaires à Paris, à l'Ecole rocaine évoluera vers plus de démo-
des Mines, comme chercheur. Puis cratie, de flexibilité, de tolérance, et
je suis rentré au Maroc où j'ai tra- alors ça pourra encore aller ; ou bien
7F,
il y aura une crispation sous l'influen- D'autres l'on fait, certains l'ont payé Ce livre, n'est-ce pas aussi une fa-
ce de l'intégrisme et de la peur des cher. Mais pour cela il faut avoir du çon pour toi, comme Voltaire, de
grands vents, et alors il y aura tôt ou courage, voire de la témérité, et une revenir dans ton pays par l'écrit
tard des heurts violents. Espérons grande capacité d'abnégation. Le et de faire avancer certaines va-
que la première hypothèse se vérifiera. narrateur, peut-être sous l'influence leurs ?
de la culture française, est d'abord
L'ingénieur-narrateur est plusieurs Revenir dans son pays par l'écrit,
un observateur, quelqu'un qui cher-
fois désigné et rejeté en tant que c'est une belle formule... Ce n'était
che à comprendre, à analyser. Ce
nasrani. Faut-il le voir comme une pas le but mais en fait c'est bien
qui signifie le plus, ce sont d'abord
exclusion de nature religieuse ? ce qui s'est passé, je reçois du
les manquements à la logique, au
courrier (et même des e-mail) en
Non, pas vraiment. Etymologique- bon sens. Cette distance l'empêche
provenance du Maroc, des gens
ment, le mot nasrani signifie bien de s'engager véritablement.
qui m'écrivent parce qu'ils ont lu
"chrétien" (nazarethin) mais dans la dans mon roman ce qu'ils sentaient
langue de tous les jours il signifie Peux-tu nous parler du personna-
confusément sans toujours pouvoir
tout simplement "français". En fait ge du logicien ?
l'exprimer. Par ailleurs, si tout cela
traiter quelqu'un de nasran/n'est pas Le logicien fait ses études à Paris. Il contribue à faire avancer un tant soit
bien méchant, c'est plutôt ironique. rentre "chez lui" et se retrouve peu des valeurs auxquelles je crois
confronté à un problème insensé (on (par dessus tout, la tolérance et l'ac-
Le livre suggère que pour l'ingé- l'accuse d'avoir écrasé un policier) ceptation de l'autre, même et surtout
nieur-narrateur, la fracture se fait qui ne fait que s'aggraver à mesure s'il est différent), j'en suis très heu-
sur les valeurs de justice et de vé- que lui - le logicien - cherche à le reux.
rité. Pourtant il semble partager comprendre et le résoudre. Il s'en
ces valeurs avec la victime, le tire, de justesse, lorsque sa femme,
topographe, et son père (qui pro- plus pragmatique, lui conseille de Après "Les dents du topographe"
teste contre le licenciement). Est- renoncer à comprendre, il renonce, penses-tu continuer à écrire des
ce que son départ n'est plus plutôt en effet, et même, il renonce à tout romans ?
un abandon ? ce que Paris (l'Occident) lui a appris Oui, je viens d'envoyer mon second
Tout à fait. Le narrateur n'est pas un en fait de pensée... C'est une issue roman à mon éditeur. Le troisième
héros. Il aurait pu rester et se battre. possible. est en préparation. •
7R
- Jean Koch (IPC 86), le 1" janvier - Roland Demarti (PC 95) - décédé
NAISSANCES 1997. accidentellement à Bali (Indonésie) le
26 janvier 1997.
- Isabelle et Nicolas Bonnault (IPC 89) - Jean-Pierre Maillant (IGPC 55), le
font part de la naissance d'Aurianne, le 24 décembre 1996. - Joseph Elkouby (IGPC 50), le 11 dé-
3 décembre 1996. cembre 1996.
- Louis Penarroya (IGPC 72), le 16 dé-
- Anne-Charlotte et François-Daniel cembre 1996. - Jean l'Excellent (IPC), le 22 janvier
Migeon (IPC 93) font part de la naissan- 1997.
- Claude Pradon (ICPC 61), le 1" jan-
ce de Marie-Adeline, le 30 novembre - Pierre Guillot (PC 49), le 28 décem-
1996. vier 1997.
bre 1996.
- Jacques Villepelet (IPC 53), en 1996.
- Henri Laurent (PC 36), le 17 mai
RETRAITES 1996.
- Paul Pellecuer (IGPC 51), au mois de
- Albert Alezra (ICPC 79), le 4 janvier DECES décembre 1996.
1997.
- Maurice Peter (ICPC 67), au mois de
- Pierre Arribehaute (IGPC 32), le
- Maurice Bonfils (IGPC 20), le 18 dé- décembre 1996.
23 septembre 1996.
cembre 1996, dans sa 103° année.
- Yves Robert (IGPC 48), le 28 décem- - Claude Rousset (ICPC 72), au mois
bre 1996. - Roger Brissot (ICPC), le 4 juillet de janvier 1997.
1996.
- Jean-René Giraud (ICPC 77), le - Rousset Robert (PC 47), le 9 janvier
26 octobre 1996. - André Couard (PC 29). 1997.
fi \i. Ik
INTRODUCTION AUX EUROCODES
imm Yous
par J.-A. CALGARO, ICPC 72 {Presses des Ponts)
es Eurocodes intè- nelle la conception et le tion sur les planchers de mentation • Valeurs des
A
partir de 1961, le et relier la ramure routiè- a complètement remode- ne s'est pas fait en un
désenclavement re bretonne à l'arbre eu- lé le paysage breton. jour • La conquête de
de la Bretagne était ropéen. Il y verra retracés le rôle l'Ouest • Le mille-feuille
à l'ordre du jour, avec C'est à l'histoire politi- et la persévérance des routier • Les grands ou-
la décision de réaliser que, teciinique et socio- différents acteurs qui ont vrages d'art • Que serait
l'électrification de la ligne économique de cette vas- participé à ce "grand œu- la Bretagne sans le PRB ?
SNCF jusqu'à Rennes et te entreprise que nous vre" et permis son déve- • Vous avez dit environ-
la construction de l'auto- invite cet ouvrage. loppement progressif au
route Paris-Le Mans. nement ? • Eternel PRB ?
Le lecteur y découvrira fil des années.
Mais il aura fallu un quart l'ampleur de cette réali- Cartonné 2T X 29,7, 160 pa-
de siècle à partir de cette sation, marquée par la Sommaire ges, nombreuses illustra-
époque pour réaliser un construction de plus de Une longue gestation tions. 250 F, ISBN 2-
réseau routier moderne 1 000 ouvrages d'art, qui • Le Plan routier breton 85978-242-7. •
D
e tout temps, le vient de paraître. Les bille, est étudié scientifi- Régis PETIT
billard a fasciné les réponses qu'il apporte quement.
néophytes et pas-
sionné les amateurs, car
sont issues de la théorie A partir de cette appro- BILLARD
mathématique du jeu de che théorique, l'auteur
il a toujours entretenu billard, qui permet de énonce un certain nom- Théorie du jeu
autour de lui une part de comprendre et de prévoir bre de résultats concrets
mystère. Les questions le mouvement des billes utiles au jeu du billard, et
que l'on se pose à son sur le tapis, et surtout clarifie ainsi la plupart
f
sujet sont nombreuses :
Pourquoi une bille décri-
d'en déduire rationnelle-
ment les réponses aux
des ambiguïtés, non-dits,
voire malentendus que
^^ 1
vant une droite se met- questions que l'on se l'on rencontre parfois
elle à dévier à angle droit pose. dans les ouvrages tech-
afin de contourner la Cet ouvrage constitue un niques consacrés au bil-
quille disposée par l'arbi- événement dans le milieu lard.
1
tre ? Pourquoi faut-il utili- du billard. Il propose une Dès sa parution, l'ouvra-
ser une queue plutôt lé- synthèse moderne, com- ge de Régis Petit s'an-
gère, et sans la serrer avec plète et originale de la nonce comme une réfé- r , • •'
fo.
la main, si l'on veut réus- théorie du jeu de billard, rence scientifique, un
sir un "rétro" ? Pourquoi reposant sur des bases complément indispen- guer dans ce sport mys-
faut-il incliner la queue à mathématiques solides. Il sable aux autres ou- térieux. Ce livre intéres-
moins de 79° sur un bil- étudie rigoureusement vrages techniques écrits sera aussi les scienti-
lard ordinaire, si l'on veut les mécanismes du par les grands cham- fiques passionnés par les
réussir un "piqué" ? billard, en particulier le pions. Tout joueur de problèmes de modélisa-
Voici quelques questions, mouvement et la trajec- billard en quête d'amé- tion de phénomènes phy-
parmi tant d'autres, aux- toire des billes. Chaque lioration personnelle y siques, les éditeurs de
quelles répond l'ouvrage type de choc : queue trouvera des explica- logiciels...
de Régis Petit "BILLARD, contre bille, bille contre tions rationnelles à tout Editions Chiron.
THEORIE DU JEU", qui bande et bille contre ce qui peut encore l'intri- 0143 25 37 52. •
C
réée sous Louis XV, aient été grands bâtis- ge moins connue, moins Sous la direction de
la plus ancienne seurs ou aménageurs, institutionnelle aussi de OUVCOROMO
7Q
OFFICE NATIONAL DE L'EAU POTABLE
Siège : 6 bis, rue Patrice-Lumumba - RABAT (Maroc)
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ONEP
CREATION
L'ONEP, créé en 1972, est un établissement public à caractère industriel et commercial. 11 est
doté de la personnalité civile et de l'autonomie financière et est placé sous la tutelle du
Ministère des Travaux Publics et sous le contrôle financier du Ministère des Finances et des
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