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GUIDE

METHODOLOGIQUE
pour l’éco-réhabilitation du patrimoine bâti
dans le sud-ouest européen
SOMMAIRE

1- Introduction

A– Eco-réhabilitation / réhabilitation durable


B- Réhabilitation et architecture traditionnelle
C- Projet ECO-ARQ

2– Eco-réhabilitation du patrimoine - typologies d’intervention


Typologie générale
Typologie 1 - Conservation de la fonction du bâti
Typologie 2 - Nouvelle fonction du bâti

3- Processus d’éco-réhabilitation
Points-clés
Etapes

4– Eco-réhabilitation : des savoir-faire traditionnels aux techniques innovantes


A- Matériaux, systèmes de construction, techniques et savoir-faire traditionnels
B- Nouveaux matériaux et nouvelles techniques
Chanvre
Terre crue

5- Formation

6– Annexes
Modèle de fiche de recensement « Artisans et savoir-faire »
Modèle de fiche de recensement « Patrimoine bâti »
Plate-forme technique transnationale : site Internet www.eco-arq.eu

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sur la formation de ses agents, ainsi Le territoire du sud-ouest européen
que sur la diffusion des connaissan- concerné par le projet Eco-Arq, pos-
ces acquises. Ce n’est qu’ainsi sède un patrimoine bâti susceptible
qu’une vision commune et durable d’être réhabilité. Ce patrimoine pos-
de l’éco-réhabilitation pourra s’éla- sède une identité forte qui peut de-
borer. venir une ressource économique
grâce au développement touristi-
A– Eco-réhabilitation / Réhabilita- que, d’une part, et à la création de
tion durable nouveaux marchés pour les entre-
prises de construction/réhabilitation,
Le concept d’Eco-réhabilitation re- d’autre part. En outre, la population
pose sur l’association des connais- est de plus en plus sensibilisée à la
sances et pratiques de réhabilitation protection de l’environnement et,
avec celles du développement dura- dans le cas concret du logement,
ble. La mise en œuvre de ce elle est de plus en plus exigeante
concept est à l’ordre du jour de l’A- en termes de consommation éner-
genda international. Mais pourquoi gétique et de salubrité/santé. En
cet intérêt ? réponse à cela, les techniques d’é-
co-construction se développent et
D’après la Communication de la progressent, tandis que les autorités
Commission européenne du 19 oc- locales apportent leur soutien à des
tobre 2007 intitulée « Agenda pour projets qui respectent les contrain-
un tourisme européen durable et tes écologiques.
1.Introduction compétitif », outre la consommation
de matériaux et d’énergie lors de la L’éco-réhabilitation est transversale
construction de bâtiments, le princi- et multisectorielle. Le défi des pro-
Le présent Guide méthodologique pal impact environnemental survient chaines années réside dans l’éco-
s’inscrit dans le cadre du projet pendant la phase d’exploitation ou réhabilitation du patrimoine bâti, en
transnational Eco-Arq (INTERREG d’utilisation, notamment en termes tenant compte, tout d’abord, des
IVB SUDOE), issu de partenariats de consommation énergétique. En questions environnementales. L’éco
portugais, espagnols et français, et Europe, la consommation énergéti- -réhabilitation soulève des ques-
dont l’objectif est de promouvoir la que des bâtiments constituerait près tions techniques et de conception
réhabilitation durable du patrimoine de 40 % de la consommation éner- qui requièrent une conciliation entre
bâti sur les chemins d’itinérance des gétique totale. savoir-faire local et techniques plus
« Villages de schiste » au Portugal innovantes. La question de la né-
et des Chemins de Saint-Jacques en L’Agenda Habitat et la Charte de la cessité pour les entreprises d’ac-
Espagne et dans le Massif Central. Terre et, surtout, l’Agenda 21 pour quérir des compétences est égale-
la Construction Durable, compren- ment soulevée. Le patrimoine archi-
Ce Guide reflète les conclusions ti- nent des orientations et des lignes tectural ancien doit être réhabilité,
rées des expériences de réhabilita- d’action qu’il est important de mobi- en améliorant sa salubrité, tout en
tion menées sur ces trois territoires liser. Parmi celles-ci, ressort la né- réduisant son impact environne-
et qui pourront contribuer à l’élabora- cessité d’ « appliquer les concepts mental et sa consommation d’éner-
tion d’une méthodologie en faveur de développement durable au cycle gie. Il est également important de
de l’éco-réhabilitation dans le sud- global des interventions, depuis l’ex- valoriser les compétences locales
ouest européen. traction et la valorisation des matiè- (artisans) dans toutes les phases.
res premières, jusqu’à l’aménage-
Le recensement exhaustif des maté- ment urbain et la gestion des dé- L’Eco-réhabilitation doit être envisa-
riaux, des techniques et des savoir- chets, entre autres ». gée comme un processus de déve-
faire traditionnels utilisés sur ces loppement local, intégré et cumula-
territoires a permis de définir une Outre l’intérêt pour la durabilité envi- tif, garantissant les actions suivan-
vision commune du développement ronnementale, notamment la réduc- tes :
durable appliqué à la réhabilitation tion et la réutilisation des matériaux  Protection et valorisation du patri-
de bâtiments dans des contextes et pour la diminution de la consom- moine et de la mémoire
ruraux et sur des chemins d’itinéran- mation énergétique pendant la du-  Intégration de politiques de déve-
ce. rée de vie des bâtiments, apparaît loppement économique et social
également un intérêt pour la préser-  Participation d’acteurs à différents
Si ce recensement favorise la pré- vation des ressources patrimoniales niveaux (régional, municipal, com-
servation d’un certain héritage cultu- et culturelles associées à la cons- munautaire)
rel, la notion de durabilité implique truction vernaculaire. Approche public-privé
également l’utilisation de nouveaux (partenariats)
matériaux, liés dans la mesure du L’éco-réhabilitation revêt un intérêt  Mise en œuvre d’actions pour la
possible aux ressources locales et particulier dans la mesure où elle création interactive de connais-
permettant une économie d’énergie. permet d’aborder conjointement la sances et d’apprentissages
Finalement, la réhabilitation durable réhabilitation du patrimoine bâti ain- (innovation)
doit être un processus ouvert à tous si que la préservation et la sauve-  Appropriation des bénéfices par la
les acteurs impliqués et doit miser garde du patrimoine naturel. communauté (propagation)

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B- Réhabilitation et architecture A l'heure actuelle, la situation est  Il faut développer la fabrication et
traditionnelle telle que l'architecture traditionnelle l'utilisation de matériaux locaux,
est menacée, en raison de la dispa- qu'ils soient traditionnels ou nou-
La réhabilitation revêt une importan- rition des métiers et des techniques veaux, en se basant sur les res-
ce croissante dans le monde entier traditionnels de construction et du sources renouvelables de chaque
car elle favorise la préservation des manque de connaissances et de région ou sur la création de petites
valeurs culturelles, la protection de valorisation des utilisateurs et des entreprises spécialisées en cons-
l’environnement et apporte des techniciens. C'est pourquoi il faut truction.
avantages économiques. D’un point appeler à sa préservation et sa ré-
de vue culturel, les bâtiments ont utilisation en éco-réhabilitation pour  Le développement de la systéma-
une grande valeur pour l’histoire des qu'elle puisse être utilisée à l'avenir tisation de l'éco-réhabilitation per-
lieux où ils se situent, car ils reflètent tout en conservant ses symboles et mettra en particulier de réduire en
l’évolution des différents modes de les éléments architectoniques de continu la consommation énergéti-
vie des populations au fil du temps. base formant son identité. Il faut que des bâtiments qui intègrent
Ils constituent également le support réhabiliter cette architecture avec d'autres systèmes complémentai-
physique des divers mouvements les principes du respect de l'envi- res écologiques.
esthétiques, de l’architecture et de ronnement en s'inspirant de son
l’art, érudits ou populaires, au fil des propre processus créatif décrit pré-  Il faut encourager la recherche sur
années. cédemment. les matériaux de chaque région et
le développement de nouveaux
L’architecture traditionnelle constitue Il faut ainsi tenir compte des as- matériaux basés sur des produits
une part essentielle du patrimoine pects suivants pour développer et locaux, en faisant travailler les
culturel de nos communautés rura- mettre en œuvre l'éco- communautés locales et régiona-
les, représentant les modes de vie réhabilitation : les en collaboration avec les cen-
historiques sur chaque territoire. Elle  Il est indispensable de former les tres et les équipes de recherche
est un authentique symbole de leur acteurs intervenant dans le pro- spécialisés.
identité, le cœur de nos paysages cessus de construction, en s'inté-
culturels ruraux, devenant ainsi une ressant particulièrement aux arti- Cette démarche doit s'inscrire grâce
ressource fondamentale, culturelle et sans et aux techniciens en cons- à la participation de tous les acteurs
économique, qui doit être associée à truction. Cette formation pourrait intervenant dans les procédés de
un développement durable approprié permettre de conserver les maté- construction, à savoir les artisans,
du monde rural et, plus particulière- riaux et techniques de construc- les techniciens et les utilisateurs, en
ment, à un tourisme rural responsa- tion traditionnels, ainsi que d'inté- s'intéressant en particulier à la po-
ble. grer de nouveaux matériaux et pulation locale qui permettrait d'as-
systèmes de nature écologique et sumer socialement les concepts et
Cette architecture s’appuie sur les compatibles avec cette architectu- les applications de l'éco-
matériaux de construction disponi- re. réhabilitation.
bles sur chaque territoire, ainsi que
sur les techniques de construction  Il est nécessaire d'approfondir la
artisanales locales, en utilisant ces formation et la spécialisation des
connaissances dans le respect des techniciens en construction pour
conditions géographiques et climati- pouvoir leur fournir un savoir-faire
ques du lieu concerné. Elle repré- et les inciter à valoriser cette ar-
sente un véritable paradigme de la chitecture et les applications d'éco
construction durable, par l’utilisation -réhabilitation.
de dispositifs climatiques passifs
basés sur la forme et les caractéristi-  Il est nécessaire d'encourager la
ques du bâtiment et par l’intégration société à apprécier cette architec-
de dispositifs actifs, tels que la cha- ture et les concepts et applications
leur, l’aération, l’humidité ou la régu- d'éco-réhabilitation dans le monde
lation variable de l’exposition solaire, rural, et en particulier auprès de
associés à la réutilisation de tous les ses utilisateurs actuels et poten-
anciens matériaux de construction. tiels.

En outre, l'architecture traditionnelle  Il faut développer le recyclage des


représente une mine de connaissan- matériaux de construction, en les
ces techniques, fondées sur l'expéri- réutilisant dans les processus de
mentation depuis des générations, réhabilitation et en évitant de gé-
concernant les qualités intrinsèques nérer des résidus et des déchets.
des matériaux et des techniques de Il faut également envisager la pos-
chaque région. Ces connaissances sibilité de créer des banques de
sont directement applicables pour matériaux ou d'éléments de cons-
des travaux de restauration ou de truction facilitant leur réutilisation
réhabilitation mais également pour au niveau local.
les nouvelles constructions.

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C– Projet ECO-ARQ - Rassembler et valoriser les bon-  Présentation de solutions innovan-
nes pratiques en matière d’éco- tes pour les types de matériaux à
Le projet Eco-Arq est né de la réhabilitation et les mettre à la dis- utiliser
concertation entre de nombreux ac- position de tous les territoires du
teurs du développement local au sud-ouest européen  Privilégier les savoirs en conser-
Portugal, en Espagne et en France. - Sauvegarder le patrimoine bâti et vant et en entretenant ce qui exis-
le savoir-faire traditionnel des diffé- te déjà en tant qu’éléments de
L’objectif de ce projet était de pro- rents territoires l’identité
mouvoir la réhabilitation durable du
patrimoine bâti de petite dimension, Le projet Eco-Arq a tenté d’apporter
afin d’apporter de la valeur ajoutée une réponse aux questions suivan-
en termes économiques aux che- tes :
mins d’itinérance.  Démonstration et propagation des Les partenaires
avantages de l’adhésion des en- du projet ECO-ARQ :
Dans ce contexte, le projet Eco-Arq treprises, des propriétaires et des
a contribué à la protection du patri- décideurs aux principes d’éco-
moine bâti et du savoir-faire tradi- réhabilitation ADECO-CAMINO - Asociación para
tionnel local, à la valorisation des el Desarrollo Rural de las Comar-
bonnes pratiques en matière d’éco-  Équilibre entre développement cas circundantes al Camino de
réhabilitation et à la mise à disposi- durable (économique, énergéti- Santiago entre Castrojeriz y Fro-
tion de celles-ci à un ensemble de que) et identité c ulturelle mista (Espagne)
territoires du sud-ouest européen. (matériaux, techniques)
En outre, Eco-Arq a permis l’identifi-
ADXTUR - Agência para o Desen-
cation et la valorisation du patrimoi-  Intégration de nouveaux matériaux
ne présent autour des chemins d’iti- volvimento Turístico das Aldeias do
et compétences aux savoirs et
nérance dans lesquels sont impli- Xisto (Portugal)
techniques traditionnels
qués les partenaires transnationaux.
 Certification des compétences Consejería de Cultura y Turismo /
Les résultats du projet sont de natu- pour les entreprises travaillant Junta de Extremadura (Espagne)
res diverses, notamment en ce qui dans le domaine de la réhabilita-
concerne la sensibilisation de la po- tion
pulation locale et des acteurs qui SOTUR - Sociedad de Promoción
travaillent dans le domaine de réha- del Turismo de Castilla y León /
 Association du monde scientifique Junta de Castilla y León (Espagne)
bilitation. Cette sensibilisation s’est et technologique à la thématique
accompagnée d’une formation de de l’éco-réhabilitation
professionnels à l’éco-réhabilitation, UNCEAR - Unión de Centros de
permettant ainsi aux entreprises du Tout au long du projet Eco-Arq, des Acción Rural (Espagne)
secteur de se positionner sur une sessions de débat ont été organi-
nouvelle niche de marché. Les terri- sées au niveau local avec des ac-
toir es int éres s és pa r l’éc o - MACEO/APAMAC - Association
teurs identifiés : pour la Promotion de l’Artisanat du
réhabilitation devront, dans la lignée  Artisans
de ce projet, travailler conjointement Massif Central (Françe)
 Entreprises de construction
dans le but de développer une offre
 Municipalités
touristique spécifique. MACEO-UCCIMAC - Union des
 Propriétaires
Chambres de Commerce et d’In-
Eco-Arq s’est inscrit dans un proces-  Entreprises de matériaux de cons-
dustrie du Massif Central (France)
sus transnational, depuis sa concep- truction
tion jusqu’à l’identification des princi-  Architectes
pales problématiques soulevées par  Ordre des architectes / Associa-
l’éco-réhabilitation au Portugal, en tions professionnelles
 Universités Pour plus d’information sur le projet
Espagne et en France. Néanmoins,
 Centres technologiques et ses partenaires voir le site Inter-
les expériences menées sur chaque
net
territoire dans ce contexte de coopé-  Écoles professionnelles
ration internationale sont applicables  Agences de promotion touristique www.eco-arq.eu
à l’ensemble des territoires du sud- locales/régionales
ouest européen.
Des sessions de sensibilisation ont
Objectifs : également été organisées afin d’a-
- Promouvoir la réhabilitation durable border les aspects suivants :
du patrimoine bâti comme axe de
valorisation économique des che-  Identification de la méthodologie à
mins d’itinérance appliquer en matière de réhabilita-
- Identifier et valoriser le patrimoine tion
autour des chemins d’itinérance,
plus particulièrement par la création  Avantages de la construction du-
d’une offre touristique en réseau rable

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lequel il s’insère, ou dont il est perti- village de schiste d’Aigra Velha,
nent de conserver la fonction ; ceci situé dans la municipalité de Góis.
englobe les bâtiments ayant un pro-
fil architectural adapté ou, si ce Ces éléments, utilisés depuis tou-
n’est pas le cas, qui sont suscepti- jours par la communauté, font partie
bles d’être réhabilité
- être mobilisable pour le processus
de développement local, en particu-
lier au niveau du tourisme
- être porteur de mémoire et d’iden-
tité
- être identifié comme un élément
important pour la communauté loca-
le

Approche générale
- Choix minutieux d’artisans et de
techniques en fonction des besoins
spécifiques de restauration du bâti-
ment
- Attention portée à l’origine, au de la mémoire collective des habi-
transport et à l’utilisation des maté- tants et, par conséquent, leur res-
riaux tauration vise à préserver l’identité
- Réutilisation de la plus grande culturelle du village. L'objectif était
2. Eco-réhabilitation du quantité possible de matériaux qu’ils retrouvent leur fonction d’origi-
- Diffusion des connaissances en ne.
patrimoine - typologies impliquant le plus grand nombre
d’intervention possible d’acteurs liés à la réhabili- Description des travaux
tation durable
- Le développement durable doit Chantier
être le sujet de préoccupation trans-  Montage et démontage du chan-
Dans le cadre du projet Eco-Arq,
versale de tous les processus mis tier, comprenant le nettoyage des
trois bâtiments ont été réhabilités,
en œuvre lors de l’intervention déchets provenant des travaux sur
dont deux au Portugal, sur le territoi-
le site.
re des « Aldeias do Xisto » (villages
de schiste), et un en Espagne, à  Élaboration, fourniture et applica-
Castrojeriz (Burgos), sur le Chemin Typologie 1 tion du Plan de Sécurité et de
de Saint-Jacques. Différentes appro- Conservation de la fonction Santé (Phase des travaux),
conformément aux dispositions du
ches ont été développées à partir de du bâti
ces expériences, en fonction des décret-loi 273/2003 (soumis pour
aspects traités, afin de contribuer à approbation préalablement au dé-
Bâtiments communautaires de peti-
l’élaboration d’une méthodologie marrage des travaux).
te taille pour lesquels l'objectif prin-
durable en matière de réhabilitation cipal de l'intervention est de conser-
du patrimoine. ver leur fonction. Par exemple : four,
alambic, fontaine, bergerie, entre
A partir des initiatives mises en œu- autres.
vre, deux typologies et approches
spécifiques ont été définies, décou- Approche
lant des actions concrètes menées
dans chaque bâtiment. Cependant,  Conservation des caractéristiques
une approche générale a également architecturales, dans une logique
été élaborée, celle-ci étant plus glo- de préservation de la mémoire et
bale et applicable à tout immeuble de l’identité culturelle du bâtiment
devant être réhabilité conformément
aux principes d’éco-réhabilitation.  Préservation des matériaux et des
techniques traditionnels utilisés
dans la construction du bâtiment. Retraits
 Démolition provisoire des murs de
Typologie générale schiste endommagés, comprenant
L’approche concrète du bâtiment Illustrations leur stockage pour une recons-
dépend de sa fonction et de sa typo-
Portugal - Atelier Eco-Arq N°1 truction ultérieure, ainsi que tous
logie. Néanmoins, tout immeuble est
Four et Alambic les travaux nécessaires
susceptible d’être restauré confor-
Village de schiste d’Aigra Velha,  Étude préalable, retrait des char-
mément aux principes d’éco-
Góis pentes et/ou des éléments en bois
réhabilitation s’il remplit les condi-
des toitures endommagées, com-
tions suivantes :
Un ancien four et un alambic très prenant le nettoyage et le stocka-
- être clairement visible dans le
abîmés ont été restaurés dans le ge de tous les éléments en bon
contexte urbain et patrimonial dans

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état de conservation pour une ré- les matériaux et accessoires iden-
utilisation future, ainsi que le trans- tiques à ceux existants, ainsi que
port des matériaux non réutilisa- tous les travaux nécessaires à une
bles jusqu'à la décharge finition adéquate, tels que : coussi-
 Retrait minutieux des tuiles exis- nets en bois, douves, garnitures,
tantes sur le toit, des pièces de application de teinture pour bois,
garniture de la toiture, des faîtes et peintures, sur : portail
des mortiers de fixation, compre-
nant le nettoyage et le stockage de Divers
tous les éléments en bon état de  Réalisation de la cheminée jus-
conservation pour une réutilisation qu’à 0,50 m de hauteur, sur le faî-
future, ainsi que le transport des te, en maçonnerie de pierres de
matériaux non réutilisables jusqu'à schiste ;
la décharge.  Construction du four communau-
taire en pierres de schiste de la
Toitures région, comprenant l’exécution de
 Fourniture et pose d'une charpente la base en briques de céramique
massive ; réalisation de la base et
de l’ouverture ;
 Fourniture et installation de la por-
te en tôle de fer permettant la fer-
meture du four pendant la cuis-
son ;
 Restauration et mise en fonction-
nement de l’alambic existant, com-
prenant la réalisation de la base
en pierres de schiste.

en bois et, si nécessaire, rempla-


cement des éléments en bois abî-
més par des éléments de nature
identique, comprenant tous les au- Remarques
tres travaux, matériaux et acces-  L’exécution de tous les travaux a toujours été précédée d’une étude minu-
soires nécessaires à une bonne tieuse ;
installation : piliers, poutres, lattes,  Les artisans et l’entrepreneur ont convenablement documenté toutes les
solives ; étapes du processus d’intervention (avant-pendant-après), à l’aide de des-
 Restauration des éléments en bois sins techniques et de photographies de l’ensemble et des détails, de façon à
existants, comprenant nettoyage, garantir un résultat de restauration (qui soit au minimum acceptable) de ce
traitement et finitions, ainsi que type de patrimoine ;
tous les travaux, matériaux et ac-  Les artisans et l’entrepreneur ont utilisé des outils et des techniques tradi-
cessoires nécessaires à une bonne tionnels de conservation/réparation, afin de se conformer aux principes d’é-
exécution ; co-réhabilitation.
 Fourniture et pose du revêtement
de la toiture en tuiles, similaire à
celui existant, comprenant la réins-
tallation des tuiles stockées et leur
fixation à l'aide de mortier d'argile
au niveau des faîtes, des avant-
toits, des pignons ou des murs mi-
toyens.

Maçonnerie
 Réparations ponctuelles des murs
endommagés en maçonnerie de
schiste, comprenant la réparation
des joints de mortier d’argile, ainsi
que la fixation des pierres de schis-
te mal posées ou manquantes, à
l’aide de mortier d'argile.

Menuiserie
 Fourniture et pose de bois massif
de bonne qualité, de même nature
que celui existant, y compris tous

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Typologie 2 Description des travaux - Fourniture et pose du revêtement
Nouvelle fonction du bâti de la toiture en tuiles, similaire à
Chantier celui existant, comprenant la réins-
Il s’agit d’interventions ayant pour - Montage et démontage du chan- tallation des tuiles stockées et leur
objectif principal de donner au bâti- tier, comprenant le nettoyage des fixation à l'aide de mortier d'argile
ment une nouvelle fonction, en gé- déchets provenant des travaux sur au niveau des faîtes, avant-toits,
néral une fonction d’habitation. le site. pignons ou des murs mitoyens.

Approche : Retraits Maçonnerie


- Amélioration des conditions d’habi- - Démolition provisoire des murs de - Réparations ponctuelles des murs
tabilité : confort thermique, acousti- schiste endommagés, comprenant endommagés en maçonnerie de
que et imperméabilisation leur stockage pour une reconstruc- schiste, comprenant la réparation
- Amélioration du métabolisme éner- tion ultérieure, des joints de mortier d’argile, ainsi
gétique - Étude préalable, retrait des char- que la fixation des pierres de schis-
- Sélection de nouveaux matériaux pentes et/ou des éléments en bois te mal posées ou manquantes, à
incorporables des toitures endommagées, com- l’aide de mortier d'argile,
prenant le nettoyage et le stockage - Fourniture et construction des
de tous les éléments en bon état de murs en maçonnerie de schiste d’u-
conservation pour une réutilisation ne épaisseur de 60 cm, comprenant
future, ainsi que le transport des les joints constitués de mortier d’ar-
Illustrations matériaux non réutilisables jusqu'à gile,
la décharge, - Fourniture et installation de pan-
Portugal - Atelier Eco-Arq N°2 - Retrait minutieux des tuiles exis- neaux en bois pour la construction
Centre des Arts tantes sur le toit, des pièces de gar- des murs intérieurs, avec isolation
Village de schiste de Cerdeira, niture de la toiture, des faîtes et des en liège à l'intérieur.
Lousã, Portugal mortiers de fixation, comprenant le
nettoyage et le stockage de tous les Menuiserie
A Cerdeira, village de schiste si- éléments en bon état de conserva- - Fourniture et pose de bois massif
tué dans la municipalité de Lousã, tion pour une réutilisation future, de bonne qualité, de même nature
un ensemble de bâtiments a été res- ainsi que le transport des matériaux que celui existant, y compris tous
tauré en vue d’abriter un centre de non réutilisables jusqu'à la déchar- les matériaux et accessoires identi-
formation aux arts destiné à des jeu- ge. ques à ceux existants, ainsi que
nes en difficultés. tous les travaux nécessaires à une
Ce travail de restauration réalisé Planchers finition adéquate : coussinets en
dans le cadre du projet Eco-Arq, a - Fourniture et pose d'une structure bois, douves, garnitures, application
été le fruit d’un vaste partenariat en- en bois et remplacement des élé- de teinture pour bois, peintures,
tre la municipalité de Lousã, ADX- ments en bois abîmés par des élé- sur portes.
TUR – Aldeias do Xisto, les habi- ments de nature identique(*), com-
tants et une initiative privée d’action prenant tous les autres travaux, ma- Divers
sociale. tériaux et accessoires nécessaires à - Réalisation de la cheminée jusqu’à
Les interventions dans ces deux bâ- une bonne installation : poutres, 0,50 m de hauteur, sur le faîte, en
timents ont été les premières d’une plancher en bois, solives. maçonnerie de pierres de schiste,
série de sept visant à restaurer et à - Installation des infrastructures
réhabiliter un ensemble de dimen- Toitures électriques, de gaz, d’eau et des
sion non négligeable et bénéficiant
 Fourniture et pose d'une charpen- égouts,
d’une exposition privilégiée, ce qui - Fourniture et installation des sani-
te en bois de nature identique à cel-
profitera largement à l’image de tout taires.
le existante, comprenant tous les
le village. La philosophie et l’appro-
autres travaux, matériaux et acces-
che pratique du projet Eco-Arq ont
soires nécessaires à une bonne
porté sur l’utilisation de matériaux
installation : poutres, lattes, solives,
autochtones, avec des émissions
 Restauration des éléments en
réduites de CO2. Ainsi, les matériaux
bois existants, comprenant le net-
choisis ont été le schiste, le bois et
toyage, le traitement et les finitions,
la tuile canal. Le mortier utilisé a été
l’argile et l’isolation thermique a été  Fourniture et pose de voliges en
réalisée en liège, tandis que la laine pin, de 1,1 cm d’épaisseur, sur la
a servi d’isolant acoustique. toiture,
Les bâtiments concernés par ce pro-  Application d’une couleur naturel-
jet de restauration comprennent un le,
espace de travail, un dortoir, une - Fourniture et pose de plaques de
cuisine et un réfectoire, ainsi qu’un liège, comprenant les coupes et les
espace à caractère social. Les espa- finitions,
ces ont été organisés en fonction de - Fourniture et pose de plaques
leur utilisation future et la dénivella- sous-tuiles, comprenant lattes, ban-
tion entre les étages des deux bâti- des de rives, solins métalliques,
ments fournira plusieurs zones dis- accessoires de fixation sur les faî-
tinctes pour chaque activité. tes, coupes, avant-toit, finitions,

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Espagne - Atelier Eco-Arq N°1 ruines, on peut encore discerner le puits et la cuve de l'ancien pressoir à la
Maison viticole droite de la porte d'accès de sa façade méridionale.
Castrojeriz, Burgos La tâche principale pour réhabiliter ce bâtiment consiste à consolider la voûte
de la cave et le mur supérieur de la façade septentrionale ayant subi un ébou-
Ce chantier concerne la réhabilita- lement et un glissement de terrain en raison de fortes pluies, en utilisant à cet
tion d'une construction en ruines, à effet les matériaux locaux comme la pierre, la terre récupérée et un béton
savoir une ancienne maison viticole armé réutilisant les moellons du site, pour maçonner le mur écroulé à l'aide
abritant une cave, un pressoir et un des BTC stabilisés. D'autre part, les murs des façades ont été stabilisés en
entrepôt, établie dans la vieille ville reprenant un angle extérieur qui menaçait de s'écrouler.
de la commune de Castrojeriz, site
historique constituant une étape im-
portante sur le tronçon français du
Chemin de Saint-Jacques-de-
Compostelle, inscrit au patrimoine
mondial de l'UNESCO en 1993.
Ce bâtiment dispose d'une ancienne
cave souterraine, datant de l'époque
médiévale, qui s'étendait bien au-
delà des limites de l'actuelle cons-
truction.
Une fois réhabilité, ce bâtiment ser-
vira de Centre régional de ressour-
ces.
Dans le cadre du projet ECO-ARQ,
le chantier se limite à nettoyer et à
dégager les ruines de l'édifice, en
mettant l'accent sur le déblaiement
des terres de la cave médiévale sou-
terraine et sur sa consolidation. Il
s'agit d'un élément constitutif de l'or-
ganisation historique du site qu'il
sera possible de visiter à l'avenir.
De toute évidence, la réalisation et
l'exécution de ce projet s'inscrivent
dans un processus à plus long terme
et impliquent une gestion assez lour-
de en termes de procédures admi-
nistratives, en raison de l’insertion
du bâtiment dans un site historique.

Les travaux entrepris dans le cadre


du projet ECO-ARQ ont consisté à
récupérer les matériaux provenant
du déblaiement et à les utiliser dans
le cadre des ateliers de formation qui
se sont tenus pendant l’été 2011.
Il s’est agit de dégager la terre pro-
venant de la cave souterraine, accu-
mulée par des glissements de ter-
rain, et la terre du rez-de-chaussée
provenant de l'éboulement et de
l'érosion des anciens murs d'adobes.
Le déblaiement s'est effectué au
cours au printemps 2011. La terre
récupérée a permis de fabriquer plu-
sieurs séries de BTC et d'adobes
stabilisés grâce à un apport en mor-
tier pour analyser leurs caractéristi-
ques dans le cadre des ateliers de
formation et fabriquer des matériaux
susceptibles d'être utilisés dans la
nouvelle construction.
D'autres matériaux comme des bri-
ques moulées-main et des moellons
ont été dégagés en moindre quantité
afin d'être récupérés. Au cœur des

9
Les étapes du processus
d’éco-réhabilitation
Les étapes du processus d’éco-
réhabilitation ont été divisées en
deux grandes catégories :

 La première, la préparation,
concerne le processus de caracté-
risation du bâtiment et l’identifica-
tion des ressources locales
(techniques et matériaux). Des mo-
dèles de fiches de recensement
sont fournies en annexe de ce gui-
de.

 La deuxième catégorie d’étapes,


l’exécution, concerne le déroule-
ment des travaux et la production
de connaissances associées.

3. Processus ► Préparation
d’éco-réhabilitation 1- Étude du bâtiment
L’ensemble des « fiches artisans » est disponible
sur le site Internet du projet www.eco-arq.eu
Définition du métabolisme énergéti-
que
Les expériences de réhabilitation
menées dans le cadre du projet Eco- 2- Cadre
Arq ont permis de définir les points-  Histoire du bâtiment
clés et des étapes essentielles dans  Contexte socio-culturel
la réalisation de travaux de réhabili-  Usage initial
tation dans le respect des principes  Objectifs futurs (fonction)
d’éco-réhabilitation.
3- Identification des ressources
locales
 Les artisans et leurs connaissan-
Points-clés ECO-ARQ ces techniques
(Exemple de « fiche artisan » ci-contre)

 Respecter l’architecture tradition-  Caractéristiques de l’architecture


nelle et son esprit traditionnelle
(Exemple ci-contre : caractérisation de
 Respecter l’environnement l’architecture traditionnelle de la Sierra
de Guadalajara, Espagne)
 Valoriser les savoir-faire locaux  Matériaux et techniques de cons-
truction
 Faire appel à des entreprises de (Exemples à la suite)
réhabilitation locales (dans la me-
sure du possible) 4- Identification de nouveaux ma-
tériaux
 S’autoriser à modifier l’usage du
bâtiment (exemple : transformer
5- Élaboration d’un projet d’archi-
une grange en hébergement)
tecture
 Utiliser des ressources locales
actuellement disponibles mais qui 6- Élaboration des projets relatifs
ne l’étaient pas autrefois aux spécialités

 Privilégier les matériaux et techni- 7- Élaboration du cahier des char-


ques traditionnels tout en s’autori- ges
sant l’utilisation de certaines tech-
niques innovantes d’éco-
construction

10
► Exécution

1- Travaux
 Privilégier les techniques tradition-
nelles
 Impliquer les fournisseurs
 Restauration et réutilisation

2- Production de connaissances
 Ateliers
 Débats
 Déroulement des travaux observa-
ble, discutables et visitables
 Participation de tous les acteurs
 Élaboration de la synthèse de l’en-
semble du processus et sa trans-
position par écrit

3- Valorisation
 Intégration sur les chemins d’itiné-
rance
 diffusion des connaissances

11
4. Eco-réhabilitation,
des savoir-faire tradi-
tionnels aux techniques
innovantes

L’utilisation de matériaux et de
techniques traditionnels dans le
processus de réhabilitation du patri-
moine bâti participe activement à un
développement territorial durable,
notamment en matière de respect de
l’environnement, de préservation de
l’identité culturelle et du maintien
d’une activité économique locale.

Les nouvelles techniques d’éco-


construction, qui intègrent de nou-
veaux matériaux mais aussi déve-
loppent des applications techniques
innovantes à partir de matériaux tra-
ditionnels, ont également largement
prouvé leur durabilité.

En association, matériaux tradition-


nels et techniques récentes donnent
un souffle nouveau à la réhabilitation
du patrimoine bâti.

12
A– Matériaux, systèmes de construction, techniques et savoir-faire traditionnels
Cette partie décrit les matériaux, les systèmes de construction et les techniques et savoir-faire traditionnels répertoriés
sur les trois territoires concernés par le projet ECO-ARQ.

> Portugal

Spécialité Matériau Type Variétés Utilisation Système de construction


(savoir-faire)

Maçon Pierre Schiste Au couteau Dallage de chaussée


Marbrier Maçonnerie Pierre sans joint ;
Ravaleur pierre avec joint d’argile ;
pierre avec enduit chaux-
argile-sable ;
pierre avec enduit chaux-
plâtre-sable ;
pierre avec enduit plâtre-
sable.
Accès verticaux Escaliers
Appareillé Maçonnerie
Accès verticaux Escaliers (balcons)

Moulures des travées


Cimaises
Corniches
Cheminées
Ardoise Toits Toitures en ardoise et argile

Dallage Dalles
Intérieurs Éviers
Accès verticaux Escaliers
Rebords de fenêtres et
seuils
Granit Bouchardé Accès verticaux Escaliers
Gris et
Moulures des travées
jaune
Cimaises
Corniches
Faîtes de la maison
Rebords de fenêtres et
seuils
Galet Dallage de chaussée
Maçonnerie
Maçon Chaux / Mélangée Peintures extérieures et
Peintre Plâtre à l’eau intérieures
Fixation du verre au
châssis
Maçon Argile Naturel Maçonnerie
Céramiste
Avec de la Cloisons intérieures Parois
paille Toits Chaume
Cérami- Argile rouge Toits Tuile canal
que Intérieurs Vaisselle
Argile noire Intérieurs Vaisselle

13
Spécialité Matériau Type Variétés Utilisation Système de
construction
(savoir-faire)
Charpentier Bois Pin Charpentes
Poutres maîtresses, poutrelles, che-
vrons et solives
Balcons
Châssis de fenêtres et de portes.
Volets intérieurs.
Cimaises / Avant-toits
Moulures des travées
Rebords de fenêtres
Intérieurs Cloisons / Mobilier
Accès verticaux Escalier
Revêtement de sol
Plafonds
Balustrades de balcons

Bâcles de portes et fenêtres

Clôtures et barrières
Eucalyptus Charpentes
Poutres maîtresses et poutrelles
Châssis extérieurs, portes et volets
intérieurs.
Châtaignier Charpentes
Poutres maîtresses, poutrelles, che-
vrons et solives
Balcons
Châssis de fenêtres et de portes.
Volets intérieurs.
Intérieurs Cloisons / Mobilier
Accès verticaux Escaliers
Revêtement de sol
Plafonds
Balustrades de balcons
Clôtures et barrières
Fer Fer naturel Charpentes
et
dérivés Canalisations
Balustrades de balcons
Ferrures de travées et de châssis
Portes et gonds
Claires-voies
Intérieurs Vaisselle / mobilier
Tôle de fer Gouttières et chéneaux
Email Intérieurs Baignoires, lavabos
et bassines
Suif Naturel Protection du bois
Cannes Séchées Plafonds
Clôtures / barrières

14
Spécialité Matériau Type Variété Utilisation Système de cons-
truction (Savoir-
faire)
Jardinier Végétation Arbres/ ar- Protéger du soleil Plantation et sélec-
bustes/ plan- tion d’espèces végé-
tes indigè- tales
nes
Artisans Plombier
spécialisés
dans les Chauffage
nouveaux Isolation
matériaux
Électricité
Télévision
par câble
Réseaux
Internet

> Espagne
Liste des matériaux traditionnels utilisés dans l'architecture vernaculaire de la région de Páramos dans la pro-
vince de Burgos.

Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Pierre Pierre à chaux Taillée en pierres Maçonneries extérieures


Grès (Zone nord) de taille et moel- Formation d'embrasures et
lons piqués d'angles
Corniche
Dallages Dalles de rez-de-
chaussée
Accès verticaux Marches d'escalier
Moellons d'appa- Murs de maçonneries exté-
reil en maçonnerie rieures et intérieures
Dallages Pièces irrégulières

Accès verticaux Escaliers

Formation d'embrasures
Corniche
Cheminées
Galet de quartzite Pavages intérieurs de rez-
de-chaussée, soubasse-
ments de murs et murets

Chaux Eau de chaux Avec ou sans pig- Peintures extérieures et inté-


ments naturels rieures

Mortier de chaux Mortier de chaux Scellement des maçonne-


et de sable grasse, de sable ries, revêtements exté-
et parfois de terre rieurs : crépi et ravalement,
badigeon au lait de chaux
sur les murs de pisé

15
Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Bois Chêne rouvre Équarri, ébauché Charpentes, colombage en


ou en rondin façades.
Poutres maîtresses, pou-
tres, solives et poutrelles
Encadrements de fenêtres
et portes. Embrasures inté-
rieures.
Avant-toits composés de
corbeaux et poutres
Moulures des embrasures
Traverses de fenêtres
Intérieurs Mobilier
Accès verticaux Escaliers
Bardage de toiture
Barres de portes et fenêtres

Charpentes, poutres, pou-


Peuplier noir et Équarri, ébauché,
trelles, solives, bardage et
bois de rive en rondin
corbeaux
Charpentes, colombage en
Équarri, ébauché, façades, pieds-droits.
Orme
en rondin Poutres, poutrelles et bar-
dage
Chêne rouvre, Bardage de toitures
chêne vert, orme Branches
et bois de rive

Pin Charpentes
Poutres maîtresses, pou-
tres, solives et poutrelles
Menuiseries de fenêtres et
portes. Embrasures inté-
rieures
Intérieurs Cloisons
Équarri, ébauché
Mobilier

Accès verticaux Escaliers


Pavage sur poutrelles Sous forme de plan-
ches
Barres de portes et fenêtres

Métaux Fer forgé Structures en bois Clouage


Barres d'appui de balcon et
grilles d'embrasures
Ferrures de fixation et de
sécurité d'embrasures
Intérieurs Clouage, Mobilier de
cuisine, chaînes de
cheminée /crémaillère

Fonte Associée au fer Barres d'appui de balcon et


forgé grilles d'embrasures
Émail Intérieurs Baignoires, lavabos...

Zinc Sous forme de Cornières, gargouilles et Conduites d'écoule-


plaques descentes ment des toitures

16
Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Cristal Artisanal Menuiseries d'embrasures

Argile Naturelle, mélan- Mortier Maçonnerie, constructions


gée à de l'eau en pierres et adobes, scelle-
ment des tuiles de toitures et
bardages
Ravalement de maçonneries

Naturelle, mélan- Mortier Ravalement de maçonneries


gée à de l'eau et
du plâtre ou de la
chaux
Naturelle, mélan- Bloc de pisé Murs extérieurs, soutenus Elle est apparente lors-
gée à de l'eau et par de gros pilastres et des qu'elle est utilisée com-
des cailloux et assises de briques, de pier- me revêtement ou en
parfois à du plâtre res de taille ou de moellons badigeon
piqués
Mélangée à de la Adobes Maçonnerie de murs, voûtes Murs de façade, parois
paille en cul-de-four, colombage
en bois, cloisons intérieures
Céramique Argile rouge Sols Carreaux et dalles en
céramique
Céramique Argile rouge Façades unitaires, remplis- Brique moulée-main
sage de colombages en
bois, formation d'ouvertures,
angles extérieurs et avant-
toits
Toiture et avant-toits Tuile creuse

Cloisons Brique moulée-main

Textiles Lin Tissu Intérieurs Rideaux

Nappes, serviettes et
torchons

Draps

Vêtements

Laine Tissu Intérieurs Couvertures

Vêtements

Huile Olive et lin Avec ou sans Protection et peintures de


pigments naturels menuiseries

Roseaux Secs avec du plâ- Faux plafonds Intérieurs


tre

Tressés recou- Bardage de toitures


verts de boue

17
Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Plâtre Mélangé à de l'eau Fixation des cadres de me-


nuiserie intérieurs

Mélangé à du sa- Mis en œuvre Remplissage des cavités


ble, du gravier et dans un coffrage entre solives et colombage
de l'eau en bois des façades
Mélangé à de l'eau Moulage Soffites en remplissage des Décorés de rosaces au
cavités entre solives plafond

Mélangé à de l'eau Mortier Enduits intérieurs de murs et Plâtre gros comme en-
plafonds duit de base et plâtre
fin comme enduit de
finition
Mélangé à du sa- Mortier Revêtements de façades et Normalement pigmenté
ble et de l'eau et murs intérieurs dans sa couche exté-
parfois à de la rieure
chaux
Tempera Délayée dans de En couleurs Peintures de revêtements Intérieurs et parfois
l'eau extérieurs

Pigments miné- Mélangés au revê- En couleurs Peintures de revêtements A l'extérieur en derniè-


raux et indigo tement ou à la re couche
peinture

> Espagne (suite)


Liste des matériaux traditionnels utilisés dans l'architecture vernaculaire de la Sierra Norte de Guadalajara

Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Pierre Ardoise et schiste En dalles Pavages extérieurs, inté-


rieurs de rez-de-chaussée
Toitures, cheminées
Accès verticaux Marches d'escalier
Moellons d'appa- Murs de maçonneries exté-
reil en maçonnerie rieures et intérieures
Accès verticaux Escaliers
Formation d'embrasures
Cheminées
Taillée en pierres Angles extérieurs de ma-
de taille et moel- çonnerie
lons piqués Formation d'embrasures
Pierre à chaux, Taillée en pierres Murs extérieurs
grès de taille et moel-
Formation d'embrasures
lons piqués
Angles extérieurs de ma-
çonnerie
Corniches
Galet de quartzite Pavages extérieurs et inté-
et quartz rieurs de rez-de-chaussée
Maçonnerie

18
Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Charpentes, colombage en
Bois Chêne rouvre Équarri, ébauché façades.
ou en rondin Poutres maîtresses, poutres,
solives et poutrelles
Balcons
Encadrements de fenêtres et
portes. Embrasures intérieu-
res.
Traverses

Avant-toits composés de
corbeaux et poutres
Moulures des embrasures
Traverses de fenêtres
Intérieurs Cloisons

Mobilier
Accès verticaux Escaliers
Bardage de toiture
Pavages des étages supé-
rieurs

Plafonds

Barres d'appui de balcon et


grilles d'embrasures
Barres de portes et fenêtres

Portes à claire-voie
(clôtures)
Chêne rouvre et Bardage de toitures
Branches
bois de rive

Pin Équarri, ébauché Charpentes


ou en rondin Poutres maîtresses, poutres,
solives et poutrelles
Balcons

Encadrements de fenêtres et
portes. Embrasures intérieu-
res
Intérieurs Cloisons

Mobilier

Accès verticaux Escaliers

Pavage sur poutrelles

Barres d'appui de balcon

Barres de portes et fenêtres

Portes à claire-voie
(clôtures)

19
Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Structures en bois Clouage


Métaux Fer forgé
Barres d'appui de balcon

Ferrures de fixation et de
sécurité d'embrasures

Intérieurs Clouage, menuiserie et


dallages en bois
Mobilier de cuisine

Chaînes de cheminée
ou crémaillère

Fonte Associée au fer Barres d'appui de balcon et


forgé grilles d'embrasures
Émail Intérieurs Baignoires, lavabos et
cuvettes

Zinc Cornières, gar- Conduites d'écoulement des


gouilles et des- toitures
centes

Chaux Eau de chaux Avec ou sans Peintures extérieures et inté-


pigments naturels rieures

Mortier de chaux Mortier de chaux Revêtements extérieurs


et de sable grasse, de sable
et de terre

Cristal Artisanal Menuiseries d'embrasures

Argile Naturelle, mélan- Mortier Maçonnerie, constructions Partie supérieure des


gée à de l'eau en pierres et scellement des façades
dalles de toitures
Ravalement de maçonneries
Sols supérieurs
Mélangée à de la Adobes Colombage en bois, cloisons Murs de façade, parois
paille intérieures

Céramique Argile rouge Sols Dalles en céramique

Céramique Argile rouge Façades unitaires, remplis- Brique moulée-main


sage de colombages en bois

Cloisons Brique moulée-main

Huile Olive et lin Avec ou sans Protection et peintures de


pigments naturels menuiseries

20
Matériau Type Variétés Utilisation Spécifications

Textiles Lin Tissu Intérieurs Rideaux

Nappes, serviettes et
torchons

Draps

Vêtements

Laine Tissu Intérieurs Couvertures

Vêtements

Plâtre Mélangé à de l'eau Fixation des cadres de me-


nuiserie intérieurs

Mélangé à du sa- Mortier Revêtements de façades


ble et de l'eau

Mélangé à des Mis en œuvre En remplissage des cavités Colombages


graviers, du sable dans un coffrage entre solives (hourdis) (charpente apparente)
et de l'eau inférieur

Roseaux Secs Faux plafonds Intérieurs

Tressés recou- Bardage de toitures


verts de boue

21
> France
a) SAVOIR-FAIRE RECENSES
Les savoir-faire recensés en France (Massif Central) ont été classifiés comme suit :

Maçonnerie – gros-œuvre Maçonnerie – second-œuvre

Techniques traditionnelles de mise en œuvre de la Finitions extérieures traditionnelles


pierre : Enduit chaux-sable (pigmenté ou non)
pierre sèche Badigeon de chaux
pierre liée au mortier
pierre de taille (assemblée à joint vif ou au mortier) et Finitions non traditionnelles
sculpture de la pierre Rejointoiement
Enduit à pierre vue
Techniques traditionnelles de la terre crue porteuse :
Pisé Finitions intérieures traditionnelles
En éléments empilés : adobe Badigeon de chaux
Enduit terre, terre et fibres végétales
Techniques innovantes de la terre crue porteuse :
BTC (bloc de terre crue compressé) Finitions intérieures non traditionnelles localement
Stuc, marmorino (finition traditionnelle de façon très
Techniques innovantes de la terre cuite porteuse : ponctuelle : ornement intérieur d’église par ex.)
Briques de type « monomur » Tadelakt (savoir-faire traditionnel exogène : Maroc)

Techniques innovantes à base de chaux et de chan- Finitions intérieures innovantes :


vre : Enduits chaux-chanvre (« à vocation isolante »)
Béton de chaux Enduits terre-chaux
Béton de chanvre
Blocs de chanvre Menuiseries extérieures, intérieures et mobilier
Fabrication et pose de menuiseries extérieures bois
Charpente, structure et ossature bois (portes et fenêtres)
Menuiseries extérieures bois (bardage, terrasse, pergola)
Constructions bois traditionnelles : Menuiseries intérieures bois (escalier, revêtement murs,
Charpente traditionnelle cloisons et sols, portes, aménagement…)
Structure poteaux-poutres et planchers Mobilier intérieur et extérieur
Ossature bois + remplissage traditionnels
(colombage ou pan de bois) Isolation thermique et acoustique écologique
Isolation par l’intérieur (à base végétale ou animale)
Construction bois traditionnelle exogène : Isolation par l’extérieur (à base végétale ou animale)
Ossature, charpente en bois rond (fuste) Isolation répartie (à base végétale ou animale)

Constructions bois innovantes : Plâtrerie – Revêtements – Décoration


Ossature en panneaux préfabriqués Plâtrerie traditionnelle
Ossature bois remplissage béton de chanvre ou bot- Peinture « écologique »
te de paille Carrelage terre cuite
Panneaux de bois massif Autres revêtements de sol (linoléum, liège,…)
Structure en lamellé-collé
Brique de bois Equipements techniques, installations à énergies
renouvelables
Couverture – zinguerie Bois énergie
Solaire thermique / Solaire photovoltaïque
Couverture minérale Eolien
Lauze Géothermie, aérothermie
Ardoise Autres (hydroélectricité, moteur Stirling)
Terre cuite Electricité « écologique » : réseau électrique intérieur
blindé
Couverture végétale Ventilation double-flux – puits canadiens.
Bardeaux
Chaume Si certaines entreprises sont spécialisées dans un do-
maine, plusieurs d’entre elles proposent des prestations
Couverture (et bardage) métalliques complémentaires. Ainsi, il n’est pas rare de rencontrer
Zinc naturel des artisans charpentiers ou couvreurs qui proposent la
réalisation de l’isolation des toitures, ou des artisans ma-
Zinguerie accessoire çons qui mettent en œuvre des enduits à la chaux natu-
relle ou des badigeons.

22
> France (suite)
b) MATERIAUX UTILISES

De la classification des savoir-faire inventoriés, il se dé-


gage plusieurs filières principales :

 la filière pierre
 sèche
 liée au mortier
 pierre de taille

 la filière terre crue


 la filière couvertures traditionnelles (minérales et
végétales)

 la filière bois
 la filière chaux
 la filière chanvre
 la filière isolants écologiques ou alternatifs
 la filière équipements à énergies renouvelables

23
B– Nouveaux matériaux, nouvelles techniques
Des expériences ont été réalisées avec de nouveaux matériaux pouvant être utilisés dans un contexte d’éco-
réhabilitation, plus particulièrement le chanvre, en France, et les BTC (Briques de Terre Comprimée), en Espagne.

La filières chanvre les aère par ses racines profondes concernent le gros-œuvre, le poste
et les protège de l’érosion. Sa crois- isolation et les finitions :
En France, l’utilisation du chanvre en sance est extrêmement rapide, un
construction est assez récente – fin hectare de chanvre produit en une  Bétons de chaux-chanvre : la
des années 1980 – car ses qualités année l’équivalent de 4.15 hectares chènevotte est utilisée comme
intrinsèques le destinaient à des de forêt en matière ligneuse3. granulat pour la réalisation de bé-
usages plus nobles : alimentation, tons allégés liés à la chaux, pour
fabrication de papier (notamment la réalisation de dalles non porteu-
pour les billets de banque), cordage, ses (RDC ou en toiture) ou de
huiles pour l’industrie, textile… seu- chapes (décrites au chapitre pré-
les quelques torchis témoignent de cédent « filière chaux »). Le chan-
son utilisation ancienne dans le bâti- vre confère au dallage ou à la cha-
ment. pe (RDC ou entre étage) une plus
L’Auvergne produisait 400 tonnes de grande résistance mécanique et
chanvre par an au début du XVIIIè- des propriétés d’isolations thermi-
me siècle1. Le recul de la marine à que et phonique. Pour les dalles,
voile et les interdictions liées à ses le temps de séchage peut être
propriétés psychotropes ont fait assez long (grande capacité du
considérablement reculer son exploi- chanvre à absorber l’eau), il peut
tation au cours du XXème siècle arriver que des moisissures appa-
(raison justifiée ou prétextée ?). Ses raissent si le séchage est trop
atouts et ses propriétés justifient au- long, les dosages inadaptés… Le
jourd’hui son retour (ou arrivée) dans savoir-faire lors de la confection et
le domaine de la construction, pour de la mise en œuvre et, en amont,
des raisons environnementales no- sur la conception et les choix tech-
tamment. Description, caractéristiques et niques (drainage, hérisson…) per-
applications : mettent d’éviter les écueils.

En construction, le chanvre est


utilisé sous différentes formes :
 la chènevotte (partie centrale de
la tige, transformée en paillettes de
5 à 15 mm de long) comme isolant
en vrac ou entrant dans la compo-
sition des enduits et bétons de
chaux-chanvre à vocation isolante
 les fibres (filasses périphériques
de la tige) qui permettent la fabri-
cation de la laine de chanvre, utili-
sée comme isolant en vrac, en
panneaux ou en rouleaux.
 L’huile extraite des graines
(chènevis) de chanvre est égale-
ment utilisée pour le traitement des
bois extérieurs et intérieurs, en
couche d’imprégnation.
Matériau naturellement imputresci-
ble, il ne nécessite pas de traitement
chimique au cours de sa transforma-  Béton de chaux-chanvre ban-
La culture du chanvre2 demande tion, il n’attire pas les rongeurs, ni ché : ce procédé de construction
tr ès peu ou pas d’intr ants les insectes. Associé à la chaux permet de réaliser des doublages
(notamment de pesticides), pas d’ir- (insecticide et fongicide) comme isolants (par l’intérieur ou l’exté-
rigations et s’adapte même à des liant, les mortiers de chaux-chanvre rieur). Ce béton léger est mis en
sols pauvres. Le chanvre est idéal sont de bons régulateurs hygrother- œuvre dans des coffrages, par lits
en culture de rotation, cycle de cultu- miques et complètent l’inertie des successifs. Ce mélange et cette
re court, il n’appauvrit pas les sols, murs anciens. Les applications mise en œuvre peuvent être utili-

1
Source CIVAM – Chanvre d’Auvergne, chanvreauvergne.e-monsite.com
2
Les variétés semés actuellement sont des cultivars ayant une teneur très faible en THC selon directives européennes (THC : Tétra-Hydro-Cannabinol, substance psycho-
trope)
3
Source « L’isolation écologique » - Jean-Pierre OLIVA, édition Terre Vivante

24
sés en remplissage d’une ossature Le mélange pour la réalisation des
bois ancienne (réfection d’un co- bétons pourra être réalisé à la béton-
lombage) ou d’une ossature bois nière, au malaxeur à axe vertical ou
neuve. En usage externe, de par la horizontal. La mise en œuvre sur
présence des fibres végétales, il chantier des mortiers et bétons de
est nécessaire d’apposer un enduit chanvre peut être réalisée manuelle-
hydrofuge (enduit chaux-sable par ment pour les différentes applica-
exemple). Ce procédé permet en tions. L’application manuelle devient
réhabilitation (construction en toutefois fastidieuse et onéreuse dès
moellons) d’améliorer les proprié- que les volumes deviennent impor-
tés thermiques d’un mur ancien, tants. Dans ce cas, on peut utiliser
sans se priver de l’apport en inertie des machines de projection adap-
thermique de celui-ci. tées5.
Le bâti utilisant la terre crue repré-
 Blocs de chanvre ou brique de  L’isolation en chènevotte et en sente 15 % du patrimoine français,
chanvre : composés de chènevot- laine de chanvre : la chènevotte notamment présent, pour le Sud de
te et de chaux (hydraulique et aé- et la laine de chanvre s’utilise en la France, dans la vallée du Rhône,
rienne), ces blocs préfabriqués vrac, entre solivage pour l’isolation le Dauphiné, l’Auvergne et le Midi
constituent une alternative aux élé- (phonique et thermique) des plan- toulousain.
ments conventionnels. L’emploi de chers ou des rampants de toitures. Il existe deux catégories de mises
ces blocs produits industriellement, La laine de chanvre s’utilise égale- en œuvre distinctes : « terre porteu-
supprime les temps de séchage. Ils ment en panneaux semi-rigide se » ou « terre non porteuse ». Par-
peuvent être utilisés en doublage pour l’isolation des m urs mi celles mentionnées par les arti-
intérieur ou extérieur des murs (intérieure, extérieure et répartie), sans rencontrés, les techniques du
existants, en remplissage d’une en rouleau pour l’isolation en com- pisé, de l’adobe et celle du BTC
structure poteau-poutre ou une bles ou sous rampants de toits. (bloc de terre compressée) sont
ossature bois (existante ou en pa- Les mises en œuvre se font sans dans la première catégorie, le tor-
rois neuve), en cloison intérieure à poussière, sans inconvénient pour chis dans la seconde.
l'épiderme. Il existe maintenant de
nombreux fournisseurs pour ces La terre (hors terre végétale) est
types de produits. extraite sur le chantier (issue des
terrassements par exemple) ou à
proximité immédiate. L'argile sert de
La terre crue liant aux sables et graviers naturel-
lement contenus dans la terre. L'as-
pect des constructions en terre est
directement influencé par la nature
et la couleur de la terre locale.

Le pisé : procédé de construction


vocation isolante (thermique et permettant de bâtir des murs por-
phonique). Les blocs sont légers, teurs monolithiques qui consiste à
montés à joint mince au mortier de damer de la terre crue humide dans
sable et de chaux selon le DTU un coffrage, en couches successi-
20.1. En façade, les blocs doivent ves. Les murs ainsi obtenus font
être enduits (chaux-sable). entre 30 et 60 cm d’épaisseur. Ce
compactage se fait manuellement à
 Les enduits chaux-chanvre : utili- l’aide d’un pilon (ou dame, pisoir,
Description, caractéristiques et
sés comme enduits de finition inté- pisou). Les modes de préparation,
applications :
rieurs à vocation « isolante » (plus de compactage (pisoir pneumati-
précisément de régulation hygro- La terre est l’un des matériaux de
thermique), les recettes de ce type construction les plus vieux au mon-
d’enduit peuvent varier selon les de. La terre crue (en opposition à la
« écoles ». Yves Kühn4 a mis au terre cuite), est employée en France
point une recette et un procé- jusqu’à la dernière guerre mondiale.
dé appelé « Canosmose » : mélan- Son emploi a considérablement dé-
ge de chaux aérienne, chènevotte, cliné depuis (perte du savoir-faire,
d’agrégats de type pouzzolanique nécessité de reconstruire rapide-
(pierre ponce), de fine de ponce et ment…). Un regain d’intérêt se fait
d’eau (adjonction de plâtre gros sentir dans les années 1980 pour
selon les usages et les supports). ces techniques, pour leur aspect
écologique, esthétique et qualitatif.

4
Artisan créateur du procédé Canosmose, vente de matériaux et mise en œuvre des procédés, www.canosmose.com
5
Source site Internet de l’association « Construire en chanvre », www.construction-chanvre.asso.fr

25
que) et d'acheminement de la terre acoustique.
se sont modernisés. Cette mise en La terre crue est particulièrement
œuvre est la plus directe des techni- sensible à l'eau et son usage néces-
ques de la terre. Elle est traditionnel- site une conception générale du
lement employée en Livradois- bâti adaptée afin de protéger le bas
Forez. et le haut des murs (soubassement
La terre doit être préférablement en pierre, protection des façades
riche en sables, graviers et cailloux, exposées par une toiture largement
mais peu argileuse. débordante ou par un enduit.
En réhabilitation, les interventions
consistent à reprendre des portions
de murs endommagées, refaire des
enduits, créer ou modifier des ouver-
tures... cadre du projet ECO-ARQ, différen-
tes séries de BTC ont été réalisées
L'adobe : la technique de l’adobe est afin de rapprocher les résultats obte-
un procédé de construction en bri- nus de ceux d’autres régions d’Es-
ques de terre crue. On utilise pour pagne et du monde et pour dévelop-
ce faire un mélange de terre argileu- per des données fiables et utilisables
se et d’eau, malaxé et moulé dans sur d’autres chantiers.
un cadre de bois pour former des
adobes, qui sont ensuite séchés au Les séries suivantes ont été réali-
soleil. Cela nécessite un grand espa- sées avec : L’usage d’un matériau, disponible
ce disponible et des conditions mé-  de la terre seule, sur site, utilisé sans ou avec peu de
téorologiques favorables pendant  6% de ciment, transformation et de transport, recy-
tout le temps de séchage (15 jours  9% de ciment, clable à l’infini, fait de la terre crue
environ).  6% de chaux, un matériau de construction au bi-
 9% de chaux, lan écologique inégalable. Outre
La terre, fine, de préférence sableu-  3% de ciment et 3% de chaux, ses qualités environnementales, les
se et assez argileuse, peut être techniques de la terre crue valori-
 4,5% de ciment et 4,5% de chaux.
amendée d'une petite quantité de sent le travail et le savoir-faire de
paille hachée. Ces fibres arment la l’artisan. La technique choisie est
Des séries d’adobe ont été aussi
structure de la brique et en amélio- appropriée à la nature de la terre
réalisées : terre et paille selon un
rent les performances thermiques. locale. La ressource est disponible
mode traditionnel, avec 6% de chaux
partout avec peu de restrictions
et avec 9% de chaux.
Les applications sont multiples : administratives quant à son extrac-
murs, arc, voûte, coupole ; cette tion.
technique est historiquement répan-
Le torchis (terre non porteuse) : tra-
due là où le bois d’œuvre manquait.
ditionnellement, le torchis, mélange
Son usage témoigne également de
d’eau, d’argile et de fibres naturelles
la grande modestie de ceux qui l’em-
(paille, foin, crin de chevaux…), vient
ploient.
enrober un clayonnage ou lattis. Cet-
te technique est employée en rem-
En France, elle est traditionnelle-
plissage d’une structure en bois
ment présente dans la vallée de la
(colombage) pour la réalisation de
Garonne, mais on la recense aussi
murs ou de cloisons.
dans quelques communes d'Auver-
gne.
D’un point de vue du confort thermi-
que, la terre est un excellent régula-
La brique de terre comprimée ou
teur hygrométrique (absorption ou
compressée (BTC) : est une techni-
restitution d’humidité dans l’air par
que innovante, dérivée de celle de
diffusion) et constitue une masse de
l’adobe. Elle consiste à fabriquer des
stockage appréciable pour le confort
briques de terre stabilisée grâce à
d’été (inertie thermique = déphasa-
un léger apport en chaux (ou ci-
ge jour / nuit).
ment). Ce mélange est compressé à
Cependant, il s’agit d’un isolant ther-
l’aide de presse manuelle ou méca- Une étude, conduite par MACEO/
mique médiocre, les murs extérieurs
nique. Moins fragile à l’eau que les APAMAC dans le cadre du projet euro-
nécessitent donc une isolation com-
techniques précédentes, le BTC péen ECO-ARQ, sur l’identification et la
plémentaire. Pour exemple, un mur
peut rester apparent. Sa production caractérisation des savoir-faire et les
en pisé de 60 cm d’épaisseur a une acteurs locaux de l’éco-réhabilitation sur
peut être massive et moins contrain-
résistance thermique (R) de 0,75. Le le secteur du Massif central, est disponi-
te par la météorologie que la réalisa-
cœfficient demandé dans le cadre ble sur le site Internet du projet :
tion du pisé ou la fabrication des
de la rénovation selon la RT 2005 www.eco-arq.eu
adobes.
(bientôt obsolète) est de 2,3. Les
murs de terre crue constituent, ce-
Lors des ateliers réalisés dans le
pendant, une excellente isolation

26
Systhèse de la fiche finition et badigeon à base de
“formation à l’éco- chaux et de terre,
 Pose de terre cuite, dallage et
réhabilitation” pavage en pierre.
1.Présentation générale
1.3 Méthodes pédagogiques
Le stage proposera une alternance
1.1 Objectifs et résultats attendus
entre théorie, ateliers pratiques en
La « Formation à l’éco-réhabilitation
centre et mise en situation sur
» a pour objet de sensibiliser et de
chantier.
former les artisans et les salariés
Un projet transversal, en binôme,
aux aspects techniques de l’éco-
sera mené sur l’étude d’un
réhabilitation.
bâtiment : diagnostic technique,
bilan financier, argumentation du
A l’issue de la formation, le stagiaire
choix technique,...
devra être capable :
- d’appréhender globalement un
1.4 Evaluation
chantier,
L’évaluation sera réalisée tout au
- de mettre en œuvre différentes
long de la formation et un jury
techniques ou procédés.
composé de professionnels validera
le projet en binôme.
1.2 Contenu détaillé du stage
a) Appréhender globalement un
2.Conseils de mise en œuvre du
chantier :
stage
5. Formation  Etat sanitaire d’un bâtiment ancien,
 Diagnostic des problèmes 2.1 Pré-requis
d’humidité et proposition de A minima le stagiaire devra être
solutions, titulaire d’un diplôme en bâtiment
La formation est ainsi devenue un  Réalisation du bilan thermique de (Maçon, taille de pierre, enveloppe
réel enjeu pour l’apprentissage des l’existant et des solutions proposés bâtiment …) ou d’une expérience
techniques et la connaissance des avec le calcul des besoins en professionnelle dans le bâtiment.
éco-matériaux et plus globalement chauffage et en climatisation,
pour l’avenir de l’éco-réhabilitation.  Choix des techniques et des 2.2 Public visé
matériaux appropriés pour diviser  Artisans installés souhaitant
par 3 à 10 la consommation en développer leur activité d’éco-
En effet, réaffirmé lors des ateliers chauffage, dans le respect de réhabilitation,
qui se sont tenus dans le cadre du l’environnement et du bâti ancien,  Demandeurs d’emploi ayant un
projet ECO-ARQ, notamment en  Argumentation des solutions et projet d’installation en éco-
France, les artisans n’ont, matériaux retenus, réhabilitation (jeunes ayant suivi
majoritairement, pas reçu de  Chiffrage des solutions techniques, une formation initiale ;
formation spécifique à la devis, Reconversion professionnelle dont
réhabilitation « et encore moins à  Organisation, planification et femmes ; salariés intérimaires du
l’éco-réhabilitation ». coordination du chantier, bâtiment),
 Communication avec les différents  S a l a r i é s a ya n t u n p r o j e t
Et si formation il y a eu, celle-ci a intervenants en vue de leur d’installation en éco-réhabilitation,
généralement été de trop courte coordination,  Demandeurs d’emploi et salariés
durée, laissant les participants  Bilan du chantier (attentes clients, ayant un projet de reconversion en
quelque peu « sur leur faim ». technique, délais, finances). éco-réhabilitation.
Un fiche “formation à l’éco- b) Mettre en œuvre différentes 2.3 Nombre de participants par
réhabilitation” a été élaborée suite techniques ou procédés respectueux session
aux échanges qui ont eu lieu lors du bâti ancien et de Chaque session comportera au
des ateliers de valorisation ECO- l’environnement : maximum 15 stagiaires.
ARQ en Espagne, en France et au  Maçonnerie en pierres sèches, et
Portugal. maçonnerie pierres et briques 2.4 Durée
hourdée au mortier de chaux et La durée du stage est estimée à
Ce doc um ent pr és e nte u ne terre, 940 heures techniques.
formation à l’éco-réhabilitation type.
 Isolation humide avec des produits
A noter que les artisans présents ont
naturels de proximité, à base de 2.5 Profil des intervenants
évoqué aussi d’autres moyens de
chaux, de terre, de fibres, Les intervenants seront des
formation tel que le
 Isolation sèche avec des matériaux professionnels de l’éco-
compagnonnage, des chantiers
naturels d’origine végétale ou réhabilitation présents sur le
participatifs ou des journées de
animale, territoire Interreg SUDOE et
sensibilisation.
 Enduits extérieurs et rejointoiement référencés dans le réseau ECO-
au mortier de chaux et de terre, ARQ.
 Enduits intérieurs et enduits de

27
6. Annexes

28
Modèle de fiche de recensement « ARTISANS et SAVOIR-FAIRE »

1. CONTACT
Nom commercial
Nom / prénom du propriétaire Photo
Adresse postale
Ville / commune
Code postal / département
Pays
Email
N° téléphone

2. EXPERIENCES

1 PARCOURS – HISTOIRE
Formation initiale, expériences professionnelles
Date de création de l’entreprise, des premiers chantiers,…
Nombre d’années d’expérience dans ce domaine

2 CHANTIERS
Nombre de chantiers d’architecture traditionnelle auxquels
vous avez participé ?

Nombre de chantiers (ou % de chantiers) réalisés localement

Nombre de chantiers dont vous avez été le maître d’œuvre

Nombre de chantiers auxquels vous avez participé et qui fai-


saient l’objet d’un projet d’architecture

Nombre de chantiers publics auxquels vous avez participé

Nombre de chantiers auxquels vous avez participé et qui n’é-


taient pas destinés à des logements privés

Nombre de chantiers auxquels vous avez participé à l’extérieur


de votre commune / département

3 EXPERIENCES

Expériences positives : succès d’un chantier, valorisation d’u-


ne technique, partage ou mutualisation des savoirs, res-
sources, aide d’un partenaire extérieur,…

Obstacles, difficultés rencontrées : absence de formation


adapté, règlement d’urbanisme, contraintes physiques,…

29
4 FORMATION

Nombre de sessions de formation dans le domaine de la réha-


bilitation auxquelles vous avez participé

Avez-vous déjà été formateur ?

Nombre de sessions de formation réalisées en tant que forma-


teur.

Accueil d’apprentis dans votre atelier, enseignement dans des


écoles

Implication dans projets pilotes, personne ressource…

Connaissances des lieux et organismes de formation

5 COLLABORATION - RESEAUX

Nombre d’autres artisans avec qui vous collaborez


(régulièrement), dans quel corps de métier

Nombre de chantiers pour lesquels vous avez engagé d’autres


entreprises spécialistes de travaux de conservation ou de
restauration ?
Implication, participation, adhésion à un réseau d’acteurs, une
association, promotion de savoir faire

6 ECOLOGIE

Nombre de chantiers pour lesquels vous avez utilisé des techni-


ques d’économie d’énergie. Si oui lesquelles ?

Nombre de chantiers pour lesquels vous avez optimisé la ges-


tion des matériaux (limitation/traitement des déchets…)

Sur vos chantiers, avez-vous déjà utilisé plusieurs techniques


d’isolations différentes ou plus ?

7 RESSOURCES LOCALES - MATERIAUX

Nombre de chantiers pour lesquels vous avez utilisé des maté-


riaux locaux
Localisation des fournisseurs, ressources locales

Utilisation de matériaux écologiques

8 Capacité financière à gérer des délais de paiement assez longs


de la part des commanditaires ?

30
3. METIER

Corps de métier Matériau Sous-catégorie Application / Savoir Faire


(local) de matériau Type d’ouvra- Savoir-faire / technique
(type de pierre, es- ge traditionnelle spécifique
sence de bois,…)

4. AUTRE SAVOIR-FAIRE : Savoir-faire / techniques innovantes (nouvelles techniques d’éco-construction


applicables à l’éco-réhabilitation, en termes d’isolation…)

5. FORMATION

Formation(s) suivie(s)

Autre(s) formation(s) dont vous avez la connaissance

Souhaitez-vous participer à des chantiers-école, des ate-


liers de valorisation, des actions pilotes ?

6. REFERENCES

Travaux d’éco-réhabilitation réalisés :


Mentionner le lieu, le type de bâti, la date de réalisation…. Joindre des photos si possible

7. REMARQUES – MESSAGES

31
Modèle de fiche de recensement « PATRIMOINE BATI »

1. TYPOLOGIE de bâtiment
Catégorie Sous-catégorie Détail (utilisation)

2. LOCALISATION

Pays
Région / Département
Ville / commune / lieu dit
Adresse
Coordonnées GPS
Le bâtiment fait partie d’un ensemble ?

3. IDENTIFICATION

Superficie du bâtiment

Utilisé / à l’abandon

Etat de conservation (bon, moyen, mauvais)

Propriétaire (actuel, ancien)

Architecte/Constructeur / date de Construction

Type de protection / classement / périmètre protégé


Des transformations d’éco-réhabilitation ont été réalisées ? Si oui :
A quelle date ? Pour tout ou partie du bâtiment ?
Qui a réalisé des transformations ?
Quel ont été les coûts, le financement ?
Quelle est le degré de motivation du propriétaire pour l’éco-réhabilitation ?

4. VALORISATION TOURISTIQUE du bâtiment (utilisation à des fins touristiques : hébergement, restauration,


activités culturelles, connaissance du territoire…)

a) Le bâtiment est actuellement valorisé à des fins touristiques


Depuis quand ?
Quel est le type de valorisation touristique ? (hébergement, restauration, acti-
vités culturelles…)
Avec quels résultats ? (Chiffres de fréquentation…)

Qui exploite cette valorisation ? (propriétaire, gérant, collectivité…)

Qui s’est chargé de la valorisation touristique ? (propriétaire, organisme de


tourisme public, privé…)
Coût et financement de la valorisation ?

32
b) Un projet de valorisation touristique est en cours de réalisation
pour le bâtiment
Quel est le type de valorisation touristique prévu ? (hébergement, restau-
ration, activités culturelles…)
Qui est en charge du projet de valorisation ?

Des techniques d’éco-réhabilitation sont-elles prévues ?

c) Le bâtiment n’est actuellement pas valorisé sur un plan


touristique, mais un projet est envisagé
Pourquoi ?

5. STRUCTURE ARCHITECTURALE
5.1 Eléments de construction

Type d’éléments Matériaux utilisés Techniques utilisées

Eléments porteurs Murs

Eléments de couverture Toiture


Charpente
Sols Intérieurs

Ouvertures Portes
Fenêtres
Eléments d’ornementation

Autre

5.2 Eléments de planimétrie (facultatif)


Plans, coupes… avec mesures

5.3 Relevé photographique


Fournir photos extérieures et intérieures pour le bâtiment recensé

33
Plate-forme technique transnationale de l’éco-réhabilitation

www.eco-arq.eu

Page d’accueil :

Toutes les informations


sur le projet, ses parte-
naires, son déroulé et
son actualité.

Espace abonnés :
(pour accéder à cet
espace, s’inscrire à
la Communauté Eco-
Arq)

 Base de données
des artisans du
sud-ouest euro-
péens impliqués
dans l’éco-
réhabilitation

 Etudes transna-
tionales, descrip-
tifs des chantiers
réalisés, etc...

34
www.eco-arq.eu

35

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