Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
des déchets en cinq étapes a été établie afin d’en clari- Analyse AFOM Liens avec d’autres
fier les applications [8]. technologies clés
En France, les objectifs nationaux fixés par le Grenelle Forces
de l’environnement visent à améliorer le taux de recy- Deux leaders mondiaux français de la récupération : Veolia 31 37
clage matière et organique à 35 % en 2015 et 45 % en Environnement et Suez Environnement.
2020 et porter le taux de recyclage des déchets d’em- Faiblesses
ballages ménagers et déchets banals des entreprises à Une diffusion des technologies de tri et de valorisation
75 % en 2012 [49]. des déchets encore faible.
Le plan d’actions français 2009-2012, qui intervient dans
le prolongement des travaux du Grenelle de l’environ- Opportunités
nement, s’inscrit pleinement dans les orientations de la Un élargissement des consignes de tri au niveau natio-
directive européenne et doit permettre à la France d’être nal, la raréfaction des ressources naturelles contribuant
un des pays européens les plus avancés dans le domaine au développement des filières et plus largement un
de la gestion des déchets [8]. contexte réglementaire et politique favorable.
Menaces
Acteurs Une rentabilité du secteur qui reste très dépendante du
cours des matières premières et de la stabilité des condi-
Principaux acteurs français tions d’approvisionnement.
• R&D : BRGM
• Industriels : Équipements : Delta Neu, Galloo
Plastics, Pellenc, Vauche… ; opérateurs de centres de
Recommandations
tri : Coved, Onyx, Sita…
La réflexion sur le développement et la diffusion des
• Pôles de compétitivité : Team2 et Axelera technologies de tri automatique des déchets est bien
sûr à mener dans une logique de filière (collecte, tri,
Principaux acteurs étrangers traitement…). Développer les technologies de tri plus
performantes n’a de sens que si l’ensemble de la chaîne
• Binder+CO, Bollegraaf, LLA instruments, MDE...
est optimisé.
Il convient de souligner que le tri à la source des déchets,
par les usagers eux-mêmes reste plus efficace, du moins si
Position de la France les pratiques évoluent en ce sens. Développer les actions
La société PELLENC a un rayonnement international et d’information et d’éducation des usagers et des indus-
reste en très en pointe vis-à-vis des technologies de tri triels sur le tri amont des déchets est donc probable-
et notamment la technologie de tri optique. ment un levier intéressant. Dès lors, on peut imaginer
L’Ademe soutient l’investissement dans la recherche sur que le tri aval soit à terme dédié au traitement de flux
les technologies de tri ainsi que la modernisation du parc résiduels de déchets. Maturité (échelle TRL)
de centres de tri dans le cadre des objectifs du Grenelle. Émergence (TRL : 1-4)
L’Ademe a ainsi lancé un appel à projet afin de dévelop-
Développement (TRL : 5-7)
per les procédés de tri et de séparation, les systèmes de
reconnaissance et d’identification et les dispositifs de Maturité (TRL : 8-9)
séparation et d’extraction de la matière et des éléments
indésirables concernant notamment le démantèlement
Position de la France
d’équipements complexes multi-matériaux, les textiles, le
mobilier hors d’usage et les métaux stratégiques. Leader ou Co-Leader
La France est aujourd’hui en retard vis-à-vis de ses voi- Dans le peloton
sins allemands et anglais qui disposent de centres plus En retard
grands et plus automatisés. Cependant, la France est
aujourd’hui en train de s’équiper notamment de cen-
tres de tri haute performance, qui devrait permettre la Potentiel d’acteurs en France
production de matières premières plus compétitives Faible
que ses voisins. Moyen
Fort
Position de la France
Les méthodes de traitement diffèrent sensiblement entre
les états membres. En 2007 selon Eurostat, l’office sta-
tistique des communautés européennes, dans l’Union
européenne des vingt-sept, 42 % des déchets munici-
paux traités ont été mis en décharge, 20 % incinérés,
22 % recyclés et 17 % compostés.
Les plus fortes proportions de déchets municipaux com-
postés l’ont été en Italie, en Autriche et aux Pays-Bas.
Analyse AFOM
Atouts
Actions des pouvoirs publics (politique des déchets 2009-
2012).
Faiblesses
Développement insuffisant du compostage domes-
tique, captage des gisements des gros producteurs Maturité (échelle TRL)
insuffisant.
• réduire de 7 % la production de déchets ménagers et Émergence (TRL : 1-4)
assimilés par habitant sur les cinq premières années ; Menaces Développement (TRL : 5-7)
• diminuer de 15 % les quantités partant à l’incinération Contexte normatif, dimension sociale (compostage Maturité (TRL : 8-9)
ou au stockage. domestique).
Pour atteindre ces objectifs, les enjeux sont d’ordre :
• technique : production de boues plus sûres, en plus Recommandations Position de la France
petite quantité et de meilleure qualité (boues valorisa- Aujourd’hui, le devenir de la fraction solide du diges- Leader ou Co-Leader
bles et « sans odeur ») ; tat des méthaniseurs est complexe à cause des normes
Dans le peloton
• économique : quel modèle économique de la valori- auxquelles elle est soumise : un travail d’influence pour
modifier la norme serait bénéfique. En retard
sation matière de ces déchets organiques ? Le prix de
la gestion des boues se répercute sur le prix de l’eau La collecte, le tri et la valorisation des déchets organi-
par exemple ; ques sont étroitement liés à l’existence de débouchés.
Potentiel d’acteurs en France
• réglementaire : la fraction solide des méthaniseurs est État, collectivités, représentants de l’agriculture et de la
production alimentaire, associations environnementa- Faible
soumise aujourd’hui à des normes qui empêche sa valo-
risation matière. les et usagers ont tous un rôle à jouer pour favoriser les Moyen
débouchés pour des composts de qualité. Fort
Enjeux et impacts
Un certain nombre de normes et de rapports techniques
existent aussi bien en France qu’à l’étranger. Les normes
NF 14040 et 14044 sont par exemple relatives aux ana-
lyses de cycle de vie et la norme NF P 01 010 aux décla-
rations environnementales et sanitaires des produits de
construction.
Le plan d’action de l’Union européenne [61], adopté en
juillet 2008 et relatif à la consommation, la production
et la politique industrielle durables, vise à s’assurer que
les produits en circulation sur le marché unique soient
plus respectueux de l’environnement. L’éco-conception
constitue la pièce maîtresse de ce plan d’action.
La Commission européenne mène une politique active
de déploiement des achats publics durables dans ses
États membres. Elle a notamment conduit une étude fai-
sant l’état des lieux dans différents pays, identifiant les
pays les plus avancés. Elle a notamment mis en ligne un
60
Cycle de vie d’un produit outil (le toolkit) rassemblant un ensemble de fiches four-
nissant les critères environnementaux à utiliser dans les
marchés publics [62].
Un des outils utilisés en éco-conception est l’analyse du Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la circu-
Degré de diffusion dans l’absolu
cycle de vie (ou ACV). Cette méthode est normalisée. laire du 3 décembre 2008 sur l’exemplarité de l’État au
Faible diffusion En plus d’une approche multi-étape, l’éco-conception se regard du développement durable dans le fonctionne-
Diffusion croissante caractérise aussi par une approche multicritère : eau, air, ment de ses services et de ses établissements publics,
Généralisation sols, bruit, matières premières, énergie… instaure l’élaboration d’un plan « administration exem-
plaire » basé sur vingt actions communes dont une grande
Applications partie porte sur les achats durables.
Degré de diffusion en France L’éco-conception s’inscrit dans des objectifs de faisabilité Certaines entreprises trouvent dans la démarche un avan-
Faible diffusion technique et économique, de qualité du service rendu, tage concurrentiel, une dimension stratégique. En effet,
Diffusion croissante de maîtrise des coûts et de satisfaction client. un sondage Ifop réalisé en février 2010 sur les critères de
Elle s’applique à tous les secteurs y compris les services. choix des emballages dans l’agroalimentaire en France
Généralisation
plaçait la notion d’impact environnemental en troisième Position de la France Liens avec d’autres
position, derrière le prix et le caractère pratique, mais La France serait en retard par rapport notamment aux technologies clés
avant les critères de poids et d’esthétique. pays anglo-saxons. Mais dans les faits, les entrepri-
Une étude a été réalisée conjointement par la chambre ses françaises se lançant dans l’éco-conception adop- 31 35 38
de commerce et de l’industrie de Saint-Etienne et l’Ins- tent souvent une démarche plus forte que les sociétés
titut de développement de produits (IDP) à Montréal, en anglo-saxonnes. 39
décembre 2008. Cette étude, portant sur 30 entreprises A travers les filières REP (responsabilité élargie du pro-
françaises et québécoises, a montré que l’éco-concep- ducteur), l’Etat français a introduit dans le cahier des
tion n’avait pas entraîné de détérioration de leur renta- charges des éco-organismes, le principe d’une modula-
bilité et pour une nette majorité d’entre elles, la démar- tion de l’éco-contribution en fonction notamment de la
che a permis une augmentation de revenus. Mais il n’y recyclabilité du produit concerné (les premières appli-
a pas d’étude plus globale et l’analyse économique est cations concernent certains équipements électriques
souvent réalisée au cas par cas en matière d’éco-con- et électroniques).
ception [64].
Analyse AFOM
Acteurs
Atouts
R&D, programmes nationaux.
Principaux acteurs français
Faiblesses
• Ademe, Cemef (Mines ParisTEch) : proposition Retard par rapport à d’autres pays.
de formation continue en ACV ; Cetim, les CCI,
cellule « Environmental Life cycle and Sustainable Opportunités
Assessment » (ELSA) : consortium entre École des Prise de conscience écologique des consommateurs,
mines d’Alès, Cirad, Cemagref, Agromontpellier, Inra marketing vert, diminution des ressources naturelles.
• Bureaux d’étude : 3A Consulting, A3i, Airele, ACV
Conseil, Bureau Veritas, Cycleco, Enviro-Conseil, Enviro-
Menaces
Stratégies, Epure Éco-Innovation, Estia-Innovation, Aucune.
Gingko 21, OMEGA Incorporation, RDC Environnement,
BG Ingénieurs Conseils SAS, BIO Intelligence Service…
• Association Edif (Energies Durables en Ile-de-France), Recommandations
Organics Cluster (Rhône-Alpes) Les recommandations pour la diffusion de ce concept
• Plateforme [Avnir] du CD2E, association pôle éco- touchent à la fois :
conception, de nombreux pôles de compétitivité • la formation ;
se penchent sur la question (projets, journées • les services à développer ;
d’informations…) : Aerospace Valley, ASTech, Fibres,
• et la veille qu’il convient de mener pour mesurer
Axelera, pôle Pass, Maud, Dream Eau & Milieux (aspect
l’opportunité de s’engager dans cette démarche. Maturité (échelle TRL)
technologies propres : matériaux biosourcés…) et la
liste n’est pas exhaustive
Le développement de cette approche relève de Émergence (TRL : 1-4)
l’influence des acteurs publics, via notamment les mar- Développement (TRL : 5-7)
Principaux acteurs étrangers chés qu’ils gèrent, mais aussi des règles du marché. Les
Maturité (TRL : 8-9)
relations de type grands donneurs d’ordre-PME peu-
• 2.-0 LCA consultants, 2B, Aalborg University,
vent être un levier de diffusion si ces grands donneurs
AQUA+TECH Specialities, BASF, Boustead Consulting,
d’ordre imposent à leur sous-traitant d’adopter ce type Position de la France
Sichuan University, University of Stuttgart
de démarche.
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Position
de la
France
Attrait du marché
45 modeste
Leader/Co-leader 52
moyen
53 46 fort
50
54
Dans le peloton 57 51
41 Enjeux
56
48 43 Lutte contre le changement
55 42 climatique
Indépendance énergétique
Marchés internationaux
49 44
En retard Dimension sociale
(*) Considérant les caractéristiques en termes d’accès au marché qui peut être très court, dans le cas de la maintenance par exemple ou très long terme
pour les aspects technologiques, le type de graphique ci-dessus n’est pas adapté à la représentation de la technologie clé « Énergie nucléaire» .
elles-mêmes relativement concentrées : ainsi, la Communauté des quantités d’eau, rejets liquides (eaux usées) et gazeux (com-
des États indépendants en détient environ un tiers. Au total, posés soufrés, en particulier)...
l’Opep et la Russie détiennent les trois quarts des réserves de Par ailleurs, il faut souligner que les ressources pétrolières hors
pétrole, et trois quarts des réserves de gaz. La conséquence est Opep sont en voie d’épuisement, ce qui implique une dépen-
qu’à long terme, l’économie mondiale est appelée à dépen- dance de plus en plus marquée vis-à-vis des pays de l’Opep,
dre d’un nombre restreint de pays producteurs d’hydrocarbu- alors que certains de ceux-ci peuvent éprouver des difficultés
res, dans un contexte où la marge de manoeuvre des pays de (voire des réticences) à augmenter leurs capacités de produc-
l’Opep au niveau des moyens de production est limitée et où les tion. Pour l’ensemble de ces raisons, les prix vont très probable-
capacités de raffinage sont sous tension. Dans cette situation ment rester structurellement orientés à la hausse.
tendue, tout aléa climatique ou géopolitique se traduit immé-
diatement par une flambée des prix. Le changement climatique
En matière de scénarios sur le changement climatique, il est
Les ressources en hydrocarbures devenu usuel d’utiliser l’échéance de 2050 comme point de
La question du « pic pétrolier mondial » (« peak oil »), qui fait repère. Deux scénarios, en particulier, encadrent les « avenirs
référence à la date à laquelle la production mondiale de pétrole possibles » : le premier caractérisé par un objectif « raisonnable »,
atteindra son maximum puis commencera à décliner du fait de revenir en 2050 au niveau d’émission actuel ; le second, carac-
l’épuisement des réserves, fait l’objet de débats réguliers, les avis térisé par un objectif ambitieux, diviser par deux les émissions
divergeant fortement à ce sujet. mondiales par rapport au niveau actuel (voir à ce sujet le rapport
Ce pic dépendra à la fois de l’évolution de la production et de la de la commission énergie du Centre d’analyse stratégique, ainsi
consommation (on introduit ainsi également la notion de « pic que le scénario « Blue Map » de l’AIE, évoqué ci-après). Ce der-
de la demande »). Le bilan des réserves prouvées pour les prin- nier objectif est à différencier selon le stade de développement
cipales sources d’énergie, qui équivalent à 40 années de pro- du pays considéré : pour les pays les plus industrialisés, il s’agit
duction pour le pétrole conventionnel, 70 années par le gaz de diviser par quatre les émissions de GES d’ici à 2050. C’est cet
naturel et l’uranium (utilisé selon les méthodes actuelles, hors objectif qui est rappelé à l’article 2 de la loi de programme de
réacteurs de quatrième génération qui multiplieront cette res- 2005 fixant les orientations de la politique énergétique.
source de deux ordres de grandeur) et 170 années pour le char- À ce stade, il est utile de rappeler que les émissions de CO2 de
bon, montre qu’il n’y a pas de risque de pénurie à court terme, la France, rapportées aux différents secteurs émetteurs, possè-
même pour les hydrocarbures. Des investissements massifs res- dent une structure relativement atypique. Cela résulte principa-
tent toutefois nécessaires : ainsi, selon l’AIE, près de la moitié de lement du fait que la production d’électricité repose pour l’es-
la capacité de production mondiale de gaz naturel devra être sentiel sur des énergies très faiblement émettrices : nucléaire et,
remplacée d’ici à 2030 en raison de l’épuisement des gisements. dans une moindre mesure, hydraulique. En revanche, on constate
Il s’agit toutefois de perspectives à moyen-long terme ; dans l’im- que les niveaux d’émission des autres secteurs (résidentiel-ter-
médiat, la récession économique qui a débuté en 2008 devrait tiaire, transport et industrie) sont, toutes proportions gardées,
avoir comme conséquence une diminution de la consomma- comparables à ceux des autres pays développés.
tion énergétique en 2009, avec comme corollaire un tassement
conjoncturel du cours des hydrocarbures.
Émissions de CO2 rapportées au PNB en 2005 (source : AIE)
Dans le cas du pétrole, trois leviers principaux devraient per-
mettre de maintenir dans les prochaines années la production
à un niveau suffisant :
r̾UPVUEBCPSE MFNBJOUJFOEFTJOWFTUJTTFNFOUTEBOTMBNPOU
pétrolier ; il faut toutefois noter que le rythme de découverte
de nouveaux gisements s’est ralenti et que leur taille moyenne a
diminué, ce qui implique que les investissements en exploration
et pour la mise en production sont plus longs à amortir ;
r̾FOTVJUF VOFFYQMPJUBUJPOQMVTFîDBDFEFTHJTFNFOUTFYJTUBOUT̾
en moyenne, seulement un tiers du pétrole d’un gisement est
récupéré ; l’amélioration de ce taux de récupération, par exem- Dans le détail, on constate que ce sont les émissions issues du
ple grâce à la mise en oeuvre nouveaux procédés, permettra de secteur des transports qui ont connu la plus forte progression
repousser l’échéance d’épuisement de ces gisements ; en l’espace de quelques décennies – devenant ainsi le pre-
r̾FOñO MFYQMPJUBUJPOEFSFTTPVSDFTOPODPOWFOUJPOOFMMFTVO mier secteur émetteur – alors que celles issues du secteur rési-
des exemples les plus connus est celui des sables bitumineux dentiel-tertiaire progressent à un rythme nettement plus lent
de la province d’Alberta, au Canada ; le coût environnemental depuis les années 1990, et que celles issues de l’industrie sont
de cette exploitation est toutefois élevé et devra être incorporé en décroissance régulière.
dans la chaîne de valeur : déforestation, consommation de gran-
suffisante à court-moyen terme et porte sur des puissances fai- de silicium pour la production d’électricité ; en France, ces pro-
bles ; en revanche, les technologies de conversion de l’énergie duits se sont principalement diffusés dans l’habitat. Les nou-
thermique des mers ou de l’énergie de la houle, intensives en capi- velles générations de cellules photovoltaïques sont basées sur
tal, s’inscrivent dans une perspective à moyen-long terme ; l’utilisation de matériaux inorganiques semi-conducteurs en
• la biomasse occupe une place significative dans le bilan éner- couches minces ; des cellules basées sur des matériaux organi-
gétique français actuel, principalement en combustion pour la ques pourraient aussi voir le jour.
production de chaleur. D’autres modes de valorisation pour-
raient permettre de mieux exploiter le potentiel français, tels Les énergies fossiles
que la méthanisation pour la production de biogaz ; quant aux
Dans le cas du pétrole, deux enjeux constituent les principaux
biocarburants, si la première génération (production à partir de
moteurs des évolutions technologiques :
plantes sucrières, de céréales ou d’oléagineux) atteint ses limi-
• le renouvellement des ressources, destiné à repousser la date du
tes (concurrence avec les usages alimentaires, en particulier), la
« pic de production » : c’est ce qui motive, par exemple, l’amélio-
deuxième génération, produite à partir de ressources lignocel-
ration du taux de récupération dans les gisements déjà exploités,
lulosiques (donc à vocation non alimentaire), pourrait prendre
la production en offshore très profond, l’exploitation des réser-
le relais, une fois que les procédés de conversion seront suffi-
ves d’huiles extra-lourdes, ou bien encore de ressources non
samment maîtrisés. À plus long terme, une troisième génération
conventionnelles telles que les schistes bitumineux ;
pourrait voir le jour, qui reposerait sur l’exploitation de la bio-
• la maîtrise de la qualité des produits pétroliers, en réponse au
masse marine (microalgues, en particulier) ; de nombreux ver-
renforcement des normes environnementales, en particulier
rous restent toutefois à lever : procédés de culture et de récolte,
dans le secteur des transports : il s’agit à la fois de valoriser de
extraction à coût réduit... ;
façon optimale (sous forme de carburants ou de bases pétro-
• l’éolien terrestre a aujourd’hui atteint une certaine maturité,
chimiques) chaque baril, tout en faisant face au recours crois-
même si le caractère intermittent de la production rend déli-
sant à des ressources non conventionnelles, qui nécessitent des
cate son intégration dans les réseaux électriques ; de fait, les
technologies de conversion spécifiques ;
améliorations techniques sont essentiellement incrémentales.
• la question de l’exploitation de ressources non convention-
En revanche, l’éolien offshore n’a fait son apparition que récem-
nelles se pose aussi dans le cas du gaz naturel : un exemple est
ment (premier champ de 500 MW en 2003 au Danemark), et les
celui du gaz issu de roches indurées, des gisements caractéri-
obstacles techniques sont multiples : tenue des équipements
sés par une faible perméabilité de la roche, ce qui freine la cir-
en environnement sévère (milieu salin, intempéries) et raccor-
culation du gaz et nécessite donc une fracturation intense pour
dement au réseau électrique en particulier ;
permettre la production, et dont l’exploitation se développe en
• dans le domaine du solaire, deux technologies ont atteint un
particulier aux États-Unis.
certain degré de maturité : les capteurs thermiques pour la pro-
duction d’eau chaude, et les panneaux photovoltaïques à base
L’énergie nucléaire
Les prochaines années seront marquées par la mise en ser-
vice de centrales de nouvelle génération, dite génération III.
Parmi ces réacteurs, on peut citer l’EPR (« European Pressurized
Reactor »), en cours de construction sur deux sites en Europe
(France et Finlande et un en Chine), opérations les plus avan-
cées. L’Atméa-1 est un autre exemple de réacteur en cours de
développement par Areva, de plus faible puisssance que l’EPR.
Les réacteurs de troisième génération présentent des évolutions
importantes en termes de sûreté, intégrant l’historique des ris-
ques potentiels et les techniques les plus récentes. La quatrième
génération constitue quant à elle une rupture technologique
avec un horizon à long terme (2040). Les réacteurs de généra-
tion IV sont des réacteurs à neutrons rapides qui peuvent ainsi
tirer un potentiel énergétique de la totalité de l’uranium com-
bustible, contre moins de 1% pour les réacteurs à neutrons lents
de deuxième et troisième génération.
Cette génération future fait l’objet d’une concertation au niveau
international dans le cadre du programme « Generation IV
International Forum ». Les partenaires impliqués ont présélec-
tionné six filières qui apparaissent à ce jour comme les plus pro- • s’agissant des réacteurs de type SFR, les principales difficul-
metteuses ; elles se distinguent notamment par le fluide calo- tés sont liées à l’utilisation d’une boucle de sodium liquide,
porteur utilisé : sodium, hélium, plomb, eau supercritique ou pour laquelle il est nécessaire de limiter au maximum les ris-
sels fondus. La France a choisi de se positionner sur les réac- ques d’interaction avec l’eau ou l’air (risques de réactions chimi-
teurs à caloporteur sodium liquide (du même type que les ques violentes) ;
réacteurs Phénix et Superphénix, on les désigne sous le sigle • deux types de réacteurs refroidis à l’hélium sont envisageables :
SFR – sodium-cooled fast reactor) ou hélium. Les systèmes de réacteur à neutrons rapides (GFR – Gas-cooled Fast Reactor) ou
quatrième génération seront en mesure, non seulement de réacteur très haute température à neutrons thermiques (VHTR –
recycler le plutonium mais également de consommer complè- Very High Temperature Reactor). À ce jour, on ne dispose pas de
tement l’uranium 238. retour d’expérience sur les réacteurs de type GFR ; les priorités à
Les RNR (Réacteurs à neutrons rapides), qui valorisent énergé- court terme sont l’analyse de la sûreté du réacteur et la concep-
tiquement à la fois l’uranium naturel, recyclable ou appauvri, tion de l’assemblage combustible, qui doit résister aux hautes
et tous les isotopes du plutonium, apparaissent comme une températures (environ 850°C). Les réacteurs de type VHTR, quant
solution pour la gestion du plutonium, via son multirecyclage. à eux, nécessiteront le développement de matériaux de struc-
Ils permettent une bien meilleure utilisation de la ressource en ture résistant à de très hautes températures et de composants,
uranium naturel, en multipliant par un facteur d’environ 100 tels que les échangeurs, fabriqués à partir de ces matériaux,
la quantité d’énergie produite par la même quantité d’ura- l’objectif étant d’atteindre une température de fonctionnement
nium naturel. La technologie des RNR permet de rendre l’éner- de 950-1 000°C. Un des intérêts d’un tel niveau de température
gie nucléaire techniquement durable sur plusieurs millénaires. est la possibilité d’utiliser cette source de chaleur pour produire
Ces réacteurs ont également un potentiel de gestion alterna- massivement de l’hydrogène par décomposition thermochimi-
tive des déchets, grâce en particulier à leur capacité potentielle que de l’eau ou par électrolyse à haute température ;
de transmutation des actinides mineurs. • enfin, le programme ITER peut offrir des solutions à très long
Les enjeux technologiques relatifs à ces réacteurs de nouvelle terme mais n’a pas été intégré dans les technologies clés eu
génération sont multiples : égard à un horizon de temps excédant cet exercice.
Recommandations que énergétique nationale, les actions des collectivités, les prio-
rités définies au sein des pôles de compétitivité, la capacité (et
Une impulsion nouvelle a été donnée aux évolutions dans le la volonté) des filières industrielles françaises et les choix tech-
domaine de l’énergie suite aux travaux menés dans le cadre nologiques, tels qu’ils transparaissent dans la répartition du
du Grenelle de l’environnement. Si certaines dispositions qui soutien public à la R&D ;
ont ensuite été adoptées ont un effet à court terme (retrait des • créer des conditions favorables au développement pérenne
ampoules à incandescence, par exemple), d’autres ont voca- des filières, comme le fait de disposer, au niveau des acteurs,
tion à avoir des effets structurants à plus long terme, avec en d’une visibilité suffisante à moyen-long terme. Dans le domaine
particulier des conséquences sur les technologies du domaine de l’énergie, cela concerne en particulier la fiscalité, les tarifs
de l’énergie en cours de développement ou émergentes. En réglementés d’achat de l’électricité (dans le cadre de l’obliga-
dehors des mesures spécifiques au bâtiment ou aux transports, tion d’achat), ainsi que les prescriptions technologiques dans
on peut citer en particulier : les achats publics et les normes internationales ;
• la programmation pluriannuelle des investissements (PPI) de • opérer des choix clairement assumés.
production d’électricité et de chaleur (arrêtés du 15 décembre Concernant ce dernier point, on peut remarquer que la stra-
2009), qui fixe des objectifs en terme de capacités de produc- tégie nationale de recherche et d’innovation (SNRI) a retenu
tion à horizon 2020. Par exemple, dans le cas de l’électricité, le quatre « domaines clés » pour l’énergie : le nucléaire, le solaire
solaire devra contribuer à hauteur de 5,4 GW (contre 110 MW photovoltaïque, les biocarburants de deuxième génération et
en 2008), l’éolien terrestre à hauteur de 19 GW (contre 3,5 GW les énergies marines. Ceux-ci sont complétés, au nom de leur
en 2008) et l’éolien offshore (ainsi que les énergies marines) à contribution potentielle à la lutte contre le changement clima-
hauteur de 6 GW ; tique, par le stockage du CO2, la conversion de l’énergie (dont
• la création du Comité stratégique des éco-industries (Coséi), les piles à combustible) et l’hydrogène.
lequel a mis en place en son sein un groupe de travail dédié à Le rapport de l’OPECST sur la SNRE avait toutefois souligné la
l’innovation et à la diffusion des éco-technologies. nécessité de définir des priorités qui soient à la fois validées au
Face à ces objectifs, la première question qui se pose est celle plus haut niveau politique, et sélectionnées sur la base de cri-
de la capacité du tissu industriel français de contribuer, à terme, tères de choix explicites, l’objectif étant d’opérer un classement
à l’atteinte de ces objectifs, que ce tissu exploite des technolo- entre, d’un côté, les « paris technologiques », avec comme ambi-
gies « tricolores » (existantes ou à développer) ou soit composé tion de se positionner parmi les leaders mondiaux, et, à l’autre
en partie d’implantations de grands groupes internationaux extrême, les thèmes pour lesquels le maintien d’une veille tech-
installant des capacités de production dans l’Hexagone : dans nologique est considéré comme suffisant. Les débats menés
les deux cas, le bilan en termes d’emplois est positif. L’analyse autour de la SNRE, ceux menés dans le cadre de l’Ancre, ainsi
ne peut toutefois être purement franco-française : dans un cer- que, dans le cadre du présent exercice, la présentation d’une
tain nombre de cas, les enjeux, en termes de débouchés, sont sélection de 17 technologies clés du domaine de l’énergie,
avant tout internationaux. amorcent des pistes de réflexion dans ce sens, qu’il serait sou-
Dans ce contexte, plusieurs priorités émergent : haitable d’approfondir.
• assurer une bonne cohérence entre les orientations de la politi-
Analyse AFOM
Atouts
• Mobilisation active d’acteurs industriels.
• Capacité à répondre à des appels d’offres interna-
tionaux. Maturité (échelle TRL)
Faiblesses Émergence (TRL : 1-4)
• Absence de marché intérieur susceptible de servir de Développement (TRL : 5-7)
« vitrine » à l’international.
Maturité (TRL : 8-9)
• Démarrage tardif des projets nationaux.
Opportunités
• Besoins en électricité de pays en voie de développe- Position de la France
ment à fort ensoleillement. Leader ou Co-Leader
• Grands programmes internationaux, tels que le pro- Dans le peloton
jet DII GmbH (précédemment Desertec) qui doit faire En retard
l’objet d’une analyse d’ici à 2012 ou le Plan solaire
méditerranéen.
Potentiel d’acteurs en France
Faible
Moyen
Fort
Analyse AFOM
Atouts
• Un large territoire maritime.
• Installation en cours d’hydroliennes à Paimpol-Bréhat,
6 MW, par EDF.
• Initiative Ipanema visant à favoriser l’émergence d’une
filière complète.
Faiblesses
• Environnement juridique et administratif complexe.
• Tarif d’achat de l’énergie peu incitatif.
Opportunités
• Possibilités de participation active à des projets de coo-
pération à l’international.
Menaces
• Un impact environnemental mal cerné, avec des conflits
d’usage possibles.
• Financements nécessaires élevés, donc difficiles à Maturité (échelle TRL)
mobiliser, pour des perspectives s’inscrivant dans le Émergence (TRL : 1-4)
long terme. Développement (TRL : 5-7)
Maturité (TRL : 8-9)
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
les infrastructures à hauteur de 60 Md€ pour un parc de Analyse AFOM Liens avec d’autres
16 millions de véhicules à l’horizon 2027. technologies clés
Par ailleurs, l’hydrogène pourrait soulever des questions Atouts :
du point de vue de l’acceptabilité, du fait de son usage • Continuité du financement public de la R&D (program- 44 62
comme combustible. Des travaux spécifiques aux normes mes PAN-H puis HPAC de l’ANR).
de sécurité ont d’ailleurs été initiés dans la perspective • Présence d’un des leaders mondiaux.
du déploiement d’une infrastructure dédiée à l’hydro- • Mise en réseau des acteurs.
gène. Une autre difficulté réside dans le décalage entre Faiblesses
les « promesses » de l’économie de l’hydrogène, qui a • Nombre relativement limité d’entreprises impliquées.
pu être « survendue », et l’implémentation effective de • Logistique lourde à déployer (transports, stockage).
ces technologies. Ainsi les stratégies actuelles des États
membres de l’Union européenne et des constructeurs en Opportunités
matière de véhicules décarbonés s’orientent davantage • Soutien européen aux activités de R&D à travers la struc-
vers les véhicules hybrides et électriques. ture « Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking ».
• Disponibilité de plusieurs briques technologiques pour
Acteurs la production ou le stockage.
Menaces
Principaux acteurs français • Risque de distanciation dans une compétition interna-
tionale accélérée, (États-Unis, Japon).
• Recherche : CEA, IFP, CNRS • Concurrence d’autres filières vertes.
• Industrie : Air Liquide, Areva, Ceth, Mahytec, Mc Phy,
N-GHY, Ullit
• Pôles de compétitivité : Axelera, Capenergies,
Derbi, Tenerrdis, S2E2
Recommandations
Les recherches menées ces dernières années doivent
Principaux acteurs étrangers être poursuivies par les organismes de recherche afin
de préparer les technologies de rupture et en déve-
• Air Products, BP, Linde, Praxair
loppant encore le partenariat public-privé. L’objectif
visé d’une production massive d’hydrogène sans CO2.
passe par le développement de projets de démonstra-
Position de la France tion sur les procédés et la structuration d’une offre glo-
La France bénéficie avec Air Liquide de la présence sur son bale pour la filière.
territoire d’un des leaders mondiaux de l’hydrogène.
La filière hydrogène mobilise un nombre relativement
restreint d’acteurs français, mais l’ensemble de la chaîne
est couverte, jusqu’aux usages finaux. Le niveau de sou- Maturité (échelle TRL)
tien aux travaux de R&D menés dans ce domaine, ainsi Émergence (TRL : 1-4)
que la façon dont ce soutien se répartit en fonction des Développement (TRL : 5-7)
secteurs d’application, a récemment été remis en cause Maturité (TRL : 8-9)
par un rapport de l’OPECST de 2009 qui a soulevé la ques-
tion d’un éventuel déséquilibre entre le soutien accordé
aux véhicules à piles à combustible et celui accordé aux Position de la France
véhicules électriques équipés uniquement de batteries Leader ou Co-Leader
et aux véhicules hybrides.
Dans le peloton
En retard
Position de la France
Les compétences françaises dans le domaine du captage
et du stockage du CO2 sont avérées, alors que, parado-
xalement, les perspectives de mise en œuvre sur le ter-
ritoire national sont passablement limitées. On peut
retenir le principe selon lequel il s’agirait donc d’un «
marché potentiel à l’export », avec des acteurs majeurs
tels qu’Alstom ou Air Liquide, en remarquant toutefois
que les principaux marchés géographiques visés à court
terme (États-Unis, Chine) seront fortement concurren-
tiels et parfois protégés.
Analyse AFOM
Atouts
• La présence de grands groupes sur l’ensemble de la
chaîne de valeur.
• Le soutien au développement de l’offre : appels à projet
de l’ANR, appel à manifestation d’intérêt de l’Ademe. Maturité (échelle TRL)
Faiblesses Émergence (TRL : 1-4)
• Un marché domestique de taille modeste. Développement (TRL : 5-7)
• Pas de retour sur investissement en l’état, en raison du Maturité (TRL : 8-9)
prix du carbone trop faible.
Opportunités
• Un marché mondial en développement. Position de la France
Leader ou Co-Leader
Menaces
Dans le peloton
• Un développement de la filière fortement conditionné
par la mise en place d’une politique adaptée, notam- En retard
ment au niveau de l’Europe.
Potentiel d’acteurs en France
Faible
Moyen
Fort
radioactifs ; à ce titre, des enseignements pourront être Analyse AFOM Liens avec d’autres
tirés des débats publics menés depuis plusieurs années technologies clés
autour du site expérimental de stockage souterrain de Atouts
Bure-Saudron. • Un cumul d’expérience sans égal en matière d’exploitation 4 7 8
de réacteurs et de gestion du cycle du combustible.
Acteurs • L’importance de la filière industrielle (grands groupes
13 18 19
et sous-traitants).
• La capacité de R&D.
Principaux acteurs français 20
Opportunités
• Recherche : Andra, CEA, IRSN... • Les programmes d’investissement majeurs à
• Industrie : Alstom, Areva, Bouygues, EDF, GDF-
l’international.
Suez, Vinci...
• Pôles de compétitivité : Pôle Nucléaire de Menaces
Bourgogne ; Trimatec • L’émergence de nouveaux concurrents (coréens,
chinois).
Principaux acteurs étrangers
• GE-Hitachi, Mitsubishi Heavy Industries, Rosatom,
Toshiba-Westinghouse... Recommandations
Les actions de recherche dans le domaine de l’énergie
nucléaire font l’objet d’une coordination (en particulier
Position de la France entre les organismes de recherche et les principaux acteurs
Le programme électronucléaire des années quatre-vingts industriels) qui s’est structurée au niveau national autour
et quatre-vingt-dix a permis à la France de se positionner du programme Astrid, et qui s’opère aussi au niveau euro-
parmi les leaders mondiaux de l’énergie nucléaire. La filière péen dans le cadre de la plateforme « Sustainable Nuclear
française comporte plusieurs grands groupes et quelques Energy Technology ». Il faut par ailleurs souligner que les
centaines de PME, dont environ 200 spécialisées dans le travaux de recherche représentant des enjeux majeurs à
domaine du nucléaire. La maintenance emploie à elle long terme (génération IV, projet Iter) font l’objet de coo-
seule plus de 20 000 intervenants extérieurs. pérations au niveau mondial.
Le soutien public à la recherche dans le domaine du Les technologies du nucléaire ne sont toutefois pas l’apa-
nucléaire (fission et fusion) reste significatif : ces dépen- nage de groupes industriels internationaux et de grands
ses représentaient en 2008 environ la moitié du budget organismes de recherche. Des besoins spécifiques exis-
de R&D dédié à l’énergie. On peut également souligner tent, sur lesquels des PME peuvent se positionner (ins-
qu’un volet du programme « investissements d’avenir trumentation, métiers de la maintenance... mais aussi,
est dédié au « nucléaire de demain » ; il comporte trois à l’avenir, démantèlement des réacteurs en fin de vie) ;
priorités : le futur prototype de réacteur de quatrième un accompagnement peut toutefois s’avérer nécessaire, Maturité (échelle TRL)
génération ; le réacteur expérimental Jules Horowitz ; le puisqu’aborder ces marchés requiert de bien intégrer et
Émergence (TRL : 1-4)
traitement et le stockage des déchets. maîtriser les « référentiels » (normes, certifications...) pro-
pres au secteur nucléaire. Développement (TRL : 5-7)
La France reste donc un des acteurs majeurs de la recher-
che dans le domaine du nucléaire. Au niveau industriel, Il faut enfin souligner que le marché français du nucléaire Maturité (TRL : 8-9)
sa position a néanmoins pu être fragilisée par les retards est majoritairement celui de la maintenance ; de ce fait,
pris sur les deux chantiers EPR en Europe (du fait de leur les principales opportunités actuelles se situent au niveau
international. Pour les PME de la filière, l’export repré- Position de la France
positionnement en tant que têtes de série), ainsi que par
les difficultés rencontrées sur l’appel d’offres aux Émirats sente donc un enjeu majeur, y compris, le cas échéant, Leader ou Co-Leader
Arabes Unis. L’EPR reste néanmoins le réacteur de géné- en réponse aux demandes de concurrents des grands Dans le peloton
ration III dont la construction est la plus avancée (des acteurs français. D’autres aspects (structuration de En retard
chantiers en cours en Finlande, en France et en Chine) et filière, normes...) dépassent le seul champ de l’analyse
il reste très bien positionné dans beaucoup de pays qui technologique.
ont fait le choix de la relance du nucléaire (UK, USA, Italie, Potentiel d’acteurs en France
Inde et Pologne notamment). Par ailleurs, Areva travaille Faible
sur un projet de réacteur de moindre puissance, baptisé Moyen
Atmea-1 (1 GW, contre 1,6 GW pour l’EPR), en partenariat
Fort
avec le japonais Mitsubishi Heavy Industries.
Position de la France
La filière française de l’industrie éolienne ne s’est pas
développée de façon significative, et le développement
de l’éolien en mer ne pourra donc pas ou peu s’appuyer
sur celle-ci.
Ce point n’est pas forcément critique dans le cas des
éoliennes flottantes qui représentent une opportunité
importante pour la filière française. Les technologies
sont notablement différentes de celles mises en œuvre
dans le domaine de l’éolien terrestre et s’apparentent à
l’offshore pétrolier. Par ailleurs, la France possède les com-
pétences en conception et développement pour déve-
lopper la filière et grâce à sa façade maritime, elle dis-
pose d’un des premiers potentiels européens.
Analyse AFOM
Atouts
• Gisement éolien offshore significatif.
Maturité (échelle TRL)
• Présence de grands groupes dans les activités prépon-
dérantes de la filière : construction des fondations, rac- Émergence (TRL : 1-4)
cordements au réseau électrique, installation, exploita- Développement (TRL : 5-7)
tion et maintenance. Maturité (TRL : 8-9)
Recommandations
Faiblesses Il apparaît tout d’abord essentiel de renforcer l’offre fran-
• Faiblesse de la filière de l’éolien en général. çaise sur l’ensemble de la chaîne de valeur, notamment Position de la France
Opportunités sur les composants.
Leader ou Co-Leader
• Lancement des premiers projets à l’échelle indus- Les principaux besoins de développements technologi-
Dans le peloton
trielle. ques concernent l’éolien offshore flottant, lequel ne peut
bénéficier que de transferts très limités de technologies En retard
• Appels d’offres nationaux et internationaux.
issues de la filière de l’éolien terrestre. En revanche, l’ex-
Menaces périence acquise dans le cadre du développement de
• Intensité concurrentielle forte, en particulier au niveau Potentiel d’acteurs en France
cette dernière a montré la nécessité d’outils de concer-
européen (projet Seatec en mer du Nord et en mer tation avec les parties prenantes de chaque projet afin Faible
Baltique). de prendre en compte les différents aspects relatifs aux Moyen
• Conflits d’usage sur les zones maritimes. dimensions sociales. Fort
fait d’un positionnement géographique et géologique Analyse AFOM Liens avec d’autres
exceptionnels, représentent un potentiel valorisable pour technologies clés
développer une position de leader. Atouts
• Cumul d’expérience en géothermie basse enthalpie. 7
Acteurs • Technologie proche de l’équilibre du marché pour la pro-
duction de chaud et froid pour le secteur tertiaire.
Faiblesses
Principaux acteurs français
• Technologies qui restent globalement complexes à met-
• Recherche : BRGM, CSTB, IPG Paris tre en œuvre (hors pompes à chaleur géothermique).
• Industrie : AJ Tech, CFG Services, DFM-Sofath • Absence d’acteurs français d’envergure internatio-
(De Dietrich), EDF, France Géothermie, Giordano nale.
Industries, Veolia/Dalkia
• Pôles de compétitivité : Avenia, Capenergies, Opportunités
Pôle Dream Eau & Milieux • Potentiel de développement de la géothermie
profonde.
Principaux acteurs étrangers
Menaces
• Chevron, ENEL, Halliburton, Nevada Geo Power, • Risque de domination des constructeurs étrangers de
Ormat, Star Energy
pompe à chaleur.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
cité actuellement mises en œuvre ne trouvent pas leur PME sont par ailleurs très actives sur des produits inno- Liens avec d’autres
équilibre économique dans la seule rémunération des vants (volants d’inertie, recyclage des matériaux d’élec- technologies clés
services systèmes et dans leur valorisation sur le mar- trodes, etc.).
ché dérégulé : l’amélioration de leur modèle économi- La France dispose de laboratoires publics de premier plan 7 42 44
que passe aussi par la réduction des coûts pour l’indus- au niveau mondial dans le domaine du stockage électro-
trie du stockage. chimique. Elle possède également un savoir-faire tech- 52 63
nologique reconnu dans l’électronique de puissance, les
Acteurs systèmes de charge, etc.
brute, en 2020, contre 10,3 % en 2005. L’article 16 por- Analyse AFOM Liens avec d’autres
tant sur l’accès au réseau et la gestion des réseaux pré- technologies clés
cise les objectifs en termes de maintien d’un niveau Atouts
élevé de qualité de fourniture d’électricité et de sécurité • Expertise française reconnue dans l’élaboration de réseaux 51
du système électrique, dans le cadre d’un accès garanti électriques et de systèmes de télécommunications.
au réseau pour l’électricité produite à partir de sources • Présence d’acteurs sur toute la chaîne de valeur.
d’énergie renouvelables. • Rôle moteur de plusieurs industriels majeurs.
Faiblesses
Acteurs • Priorités assez mal définies.
• Faiblesse sur le segment des logiciels et des services
Principaux acteurs français informatiques.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Position de la France
L’industrie parapétrolière française occupe aujourd’hui
le quatrième rang mondial dans son secteur d’activité et
compte en son sein des acteurs de taille internationale,
tels que CGGVeritas, Doris Engineering ou Technip.
Par ailleurs, l’industrie parapétrolière française s’appuie
sur l’existence de compagnies pétrolières et gazières de
[source : IFP Énergies nouvelles] et devraient être sta- rang mondial dont les centres de décision sont en France.
bles ou croître légèrement de 5 % au maximum en 2010. Ainsi, Total est la quatrième compagnie pétrolière mon-
Les principales zones d’investissements en exploration- diale et GDF Suez figure parmi les cinq premières com-
production sont en Amérique du Nord, en Asie et en pagnies gazières mondiales.
Afrique.
Le marché est structuré entre trois types d’acteurs : les Analyse AFOM
compagnies pétrolières dominées par les cinq majors Atouts
(ExxonMobil, BP, Shell, Chevron et Total) produisant et • Positionnement parmi les leaders.
commercialisant les hydrocarbures extraits, les sociétés
parapétrolières offrant leurs services pour les activités Faiblesses
d’exploration, de forage et de construction en mer (pla- • Absence d’investissements sur la zone Europe.
teforme, installations sous-marines) et les États pétroliers Opportunités
détenant les réserves. Environ 85 % des réserves sont • Baisse des coûts en cours et reprise de la demande Maturité (échelle TRL)
sous contrôle des compagnies nationales. mondiale. Émergence (TRL : 1-4)
• Existence d’opportunités importantes nécessitant des
Enjeux et impacts technologies toujours plus complexes.
Développement (TRL : 5-7)
Le contexte pétrolier et parapétrolier se caractérise par Maturité (TRL : 8-9)
des tendances lourdes : accès aux réserves de plus en Menaces
plus difficiles, abondance de projets de développement • Secteur cycliquement touché par le ralentissement
de plus en plus complexes et montée durable des prix général de l’économie. Position de la France
des hydrocarbures. • Montée en puissance des pays émergents (Brésil, Leader ou Co-Leader
Le gaz et le pétrole représentent 60 % de l’énergie pri- Chine). Dans le peloton
maire. L’exploitation des ressources non conventionnel- En retard
les est devenue un enjeu majeur, mais leur impact envi-
ronnemental risque d’être très important. Recommandations
La dépendance de l’Union européenne de l’importa- Afin d’accompagner le développement de la filière, il est Potentiel d’acteurs en France
tion de gaz naturel va s’accentuer : en 2020, elle sera nécessaire de soutenir la formation des compétences
Faible
dépendante pour les deux tiers de sa consommation et nécessaires à la géophysique, au forage et à la construc-
tion en mer. Moyen
dès 2030 ce niveau atteindra plus de 80 % [source : IFP
Fort
Énergies nouvelles].
Applications
Ces technologies sont dédiées à la production de pro-
duits pétroliers tels que les carburants, les intermédiai-
res pétrochimiques.
Des plus légers aux plus lourds : gaz de pétrole liquéfié
(butane, propane, etc.), supercarburants, bases pétrochi-
miques (gaz, naphta), solvants (white spirit, pétrole lam-
pant), carburéacteurs (kérosène), gazole, fioul domesti-
que, lubrifiants, cires et paraffines, fioul lourd, bitumes
Degré de diffusion dans l’absolu et bases chimiques.
Faible diffusion
Le secteur du raffinage regroupe 10 000 emplois directs
en France [source : MEEDDM] et est caractérisé par sa
Diffusion croissante
forte concentration autour de cinq opérateurs (Esso,
Généralisation Ineos, Lyondellbasell, Petroplus et Total) exploitant
12 usines (sur 661 dans le monde) qui ont traité 73,7 mil-
lions de tonnes de brut en 2009 [source : UFIP].
Degré de diffusion en France
Les dépenses mondiales de l’industrie du raffinage se sont
Faible diffusion élevées à 62 Md€ en 2008 [source : IFP Énergies nouvel-
Diffusion croissante les], dont environ un tiers pour les investissements et un
Généralisation autre tiers pour les catalyseurs et produits chimiques. La
plus lourds et à terme de pétroles non conventionnels. Position de la France Liens avec d’autres
La diminution des émissions de CO2 repose largement La France compte avec Total un des principaux acteurs technologies clés
sur l’amélioration de l’efficacité dans l’emploi des hydro- du secteur raffinage distribution en Europe et dans le
carbures. Les émissions de CO2 du raffinage en 2008 monde. La filière raffinage mobilise des acteurs français, 5 53 56
ont représenté 4,7 % des émissions globales françai- sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
ses [source : CITEPA] et elles augmentent de 2 % par an Il existe un écart grandissant entre la capacité de pro-
par tonne de brut traité. L’autoconsommation des raffi- duction nationale du raffinage et les besoins du marché,
neries est en croissance et atteint 7 % du brut traité en nécessitant l’importation de 40 % du gazole consommé
2008 [source : UFIP]. Aux États-Unis, où les procédés de en France et l’exportation de 30 % de la production d’es-
conversions profondes de fioul lourd sont plus dévelop- sence et de 70 % de la production de fioul lourd (source :
pés, ce pourcentage atteint 11 à 13 %. UFIP).
Recommandations
Dans ce contexte, les pistes de réflexion sont les sui-
vantes :
• soutenir les projets de développement de raffinage
visant à améliorer l’efficacité énergétique des procédés
et à réduire leur impact environnemental ; Maturité (échelle TRL)
• garantir des infrastructure logistiques et portuaires Émergence (TRL : 1-4)
compétitives ; Développement (TRL : 5-7)
• améliorer la visibilité sur les réglementations à venir tout
Maturité (TRL : 8-9)
en limitant l’empilement des nouvelles mesures.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Position de la France
La France dispose d’acteurs majeurs dans le domaine de la
Maturité (échelle TRL)
production de carburants de synthèse et le transfert entre
recherche et industrie est développé. Néanmoins, la plu- Émergence (TRL : 1-4)
part des projets sont implantés à l’international, notam- Développement (TRL : 5-7)
ment en Afrique du Sud qui occupe une place de leader, Maturité (TRL : 8-9)
et de plus en plus en Chine et aux États-Unis.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
• les unités petites et moyennes de cogénération autour Position de la France Liens avec d’autres
de 20 MW ; La France dispose d’acteurs académiques et le monde de technologies clés
• les unités de production de chaleur pour les la recherche s’est structuré : l’ANR a lancé un programme
communes. bioénergies en 2008 et depuis 2005 le programme natio- 3 39
Le marché fait l’objet de plusieurs formes de soutien nal de recherche sur les bioénergies (PNRB) coordonne
public : appels d’offres pour la construction de centrales les projets.
de production d’électricité à partir de biomasse ; fonds La filière française présente un retard dans le déploiement
chaleur renouvelable qui vise 1 100 ktep issues de la des technologies par rapport à ses partenaires européens,
biomasse en 2012 et 3 800 ktep en 2020 ; programma- Allemands, Suédois et Autrichiens notamment.
tion pluriannuelle des investissements (PPI) de produc-
tion de chaleur et d’électricité à partir de biogaz (filière Analyse AFOM
méthanisation).
Atouts
Enjeux et impacts • Des mécanismes de soutien sont mis en place pour sou-
Les principaux enjeux concernent la réduction des émis- tenir la filière (BCIAT 2011).
sions de gaz à effet de serre et la contribution à l’indé- • Un gisement de bois-énergie de premier ordre.
pendance énergétique de la France. La biomasse, hors Faiblesses
biocarburants, représente plus du tiers du potentiel de • Une filière atomisée sans réel leader.
développement des énergies renouvelables en France • Un retard conséquent dans le déploiement des tech-
à l’horizon 2020, soit 7,5 Mtep sur 20 Mtep [source : nologies (méthanisation notamment).
MEEDDM].
En France, la biomasse est principalement utilisée pour Opportunités
la production thermique dans les secteurs résidentiels • Localisation forte des ressources sur un territoire
et tertiaire, et ensuite pour la production d’électricité. Le donné.
potentiel de biomasse mobilisable pour la production Menaces
de chaleur, d’électricité et d’hydrogène et de biocarbu- • Compétition forte des constructeurs d’équipements
rants est estimé à plus de 30 Mtep [source : Prospective étrangers.
Ademe 2004].
Acteurs Recommandations
La diffusion des technologies de valorisation énergéti-
que de la biomasse et des déchets nécessite le renfor-
Principaux acteurs français cement des incitations réglementaires aux travers de la
• Recherche : Cemagref, Ceva, Fédération Jacques réévaluation du tarif d’achat, notamment pour l’électri-
Villermaux, Gremi (Groupe de Recherches sur cité produite à partir de biogaz, à l’exemple de l’Allema- Maturité (échelle TRL)
l’Energétique des Milieux Ionisés), IFP Énergies gne et de la Suisse. Émergence (TRL : 1-4)
nouvelles, Inra/LBE, LSGC Nancy L’efficacité globale de la chaîne de valorisation énergé- Développement (TRL : 5-7)
• Industrie : Air Liquide, Areva Bioenergies, Bionersis, tique doit être renforcée par une optimisation à chaque
Europlasma, GDF-Suez, Naskeo, Proserpol, SAUR, Veolia Maturité (TRL : 8-9)
étape des procédés et équipements. En aval, un point sen-
• Pôles de compétitivité : Capenergies, DREAM Eau &
sible se situe au niveau des émissions polluantes (parti-
Milieux, Tenerrdis
cules, notamment), pour lesquelles les normes d’émis- Position de la France
Principaux acteurs étrangers sion tendent à devenir plus contraignantes.
Leader ou Co-Leader
• Caterpillar, GE Energy, MWM, Schmack Biogas, Dans le peloton
Viessmann Werke En retard
Position
de la
France Attrait du marché
modeste
Leader/Co-leader 58 65
moyen
68 fort
64
Dans le peloton 61 67 63 69 60
66 Enjeux
Compétitivité
59 62
Environnement
En retard Sécurité
Le secteur naval
L’industrie navale française représente – hors plaisance – un
chiffre d’affaires cumulé de l’ordre de 5 Mds€, soit moins de
1% de l’industrie manufacturière française. La France est un
des premiers pays de l’Union européenne dans la construc-
tion navale, mais reste très loin derrière des pays comme la
Norvège et Malte en Europe, ou encore la Corée sur le marché
des porte-containers.
Le transport et la logistique
La filière transports et logistique représente une force économi-
Le paysage industriel français est structuré autour de quel- que importante en France avec des opérateurs de premier plan,
ques grands constructeurs français (Alstom) ou étrangers tant dans les opérateurs de plateformes (ADP, Port du Havre, etc.)
(Bombardier, Siemens transportation), et d’équipementiers que des transporteurs (Norbert Dentressangle, Geodis, SNCF
(Faiveley, Neotec…). Fret…). Les opérateurs de la logistique sont notamment fédé-
Les opérateurs de transport français tels la SNCF ou Veolia pren- rés autour de l’Association française pour la logistique (ASLOG)
nent des positions à l’international sur le fret ou le transport de et du pôle Nov@log.
permettent aujourd’hui à des sociétés comme BYD de proposer Le travail sur les procédures et outils de conception est donc
des véhicules complets aux normes européennes, introduisant un enjeu pour l’ensemble de l’industrie des transports et des
une concurrence nouvelle à la vente sur les marchés européens, opérateurs des systèmes de transport.
et une concurrence internationale sur la conception des véhi-
cules. Ce phénomène est semblable dans le domaine aéronau- La normalisation
tique avec la construction d’une usine d’assemblage d’Airbus La normalisation constitue un enjeu globalement partagé par
A320 en Chine. En parallèle, ces pays améliorent leurs systèmes l’ensemble des secteurs. Elle est envisagée comme une arme
de formation, et font former leurs étudiants en Europe ou aux économique par la Chine, les États-Unis ou le Japon. Elle est
États-Unis. Aujourd’hui, la concurrence de l’Inde ou de la Chine développée en Europe comme ailleurs et la présence à l’ISO,
par exemple se porte aussi sur les centres de recherche ou la au CEN ou au CENELEC constitue des atouts stratégiques. La
conception offshore. Il est donc vital pour l’industrie française normalisation et la standardisation des technologies et des
de garder un temps d’avance en termes d’innovation, pour gar- processus, pour ceux qui la promeuvent, est un moyen essen-
der une part significative de valeur ajoutée en France. tiel d’imposer ou de favoriser l’adoption d’une technologie et
• Les taux de change très favorables aux exportations en dol- des produits et systèmes qui la mettent en œuvre.
lars poussent les acteurs, de l’aéronautique notamment, à aller
vers un rééquilibrage de la production entre les zones euro et Les congestions
dollar. De plus en plus, une partie de la production est donc Les congestions routières, particulièrement en milieu urbain
déportée en zone dollar. et périurbain, représentent un coût pour la société. Si le calcul
• Enfin, la formidable croissance économique des Bric et autres de ce coût est complexe, des travaux récents [5.22] estiment à
pays en développement est en train de déplacer les marchés 160 M€ le coût social des congestions sur le périphérique pari-
et de bouleverser la position des acteurs. À titre d’illustration, sien. La diminution des congestions représente donc un enjeu
la structure de consommation en Inde fera de plus en plus une important pour les zones périurbaines et urbaines, tant en coût
large place au transport. Les pays en voie de développement économique qu’environnemental ou sociétal. Un corollaire de
constituent donc aujourd’hui les principaux foyers de croissan- cet enjeu réside également dans le développement de l’offre
ces pour les industriels du transport et les opérateurs. alternative de transport dans ces zones : véhicules légers et pro-
pres, développement de nouvelles infrastructures de transport,
Structure de la consommation en Inde – in [Pipame] d’après McKinsey nouvelles règles d’urbanisme pour concentrer activité écono-
mique et habitat.
La congestion est également une source de coût dans le domaine
aérien. Sur la base de ce constat, les autorités travaillent à un
assouplissement des règles de circulation (ciel ouvert), qui per-
mettra de réduire les coûts de carburant et de diminuer la conges-
tion dans les points critiques de l’espace aérien.
L’accessibilité
L’accès aux moyens de transport et la mobilité en général est
l’objet d’une attention particulière dans une société vieillis-
sante. La question de l’âge rejoint alors celle du handicap pour
Le transport de marchandises et la logistique, secteurs diffici- imposer de nouvelles manières de concevoir les transports,
lement délocalisables, sont en concurrence, quels que soient qu’il s’agisse des véhicules, des aides à la conduites ou des sys-
les modes de transport. tèmes dans leur ensemble, pour faciliter leur accès à toutes les
populations. Cette question d’accessibilité se pose aussi pour
Qualité de conception des populations « financièrement défavorisées », qui habitent
Une réponse aux enjeux de délocalisation réside dans l’enjeu souvent en périphérie des villes, et qui se trouvent fortement
induit que constitue la question de l’efficacité et de la qualité de pénalisées dans leur mobilité.
conception des matériels. La conception d’un véhicule, ou d’un
système, ne repose plus aujourd’hui sur un seul acteur, concen- Enjeux spécifiques
tré dans un lieu géographique donné. On l’a vu avec les déboi-
La sécurité routière
res fortement médiatisés de certains industriels : la concep-
Malgré une diminution importante de la mortalité routière
tion comme la fabrication sont réparties entre plusieurs sites
consécutive à la mise en place des contrôles de vitesse automa-
du donneur d’ordre, des bureaux d’études offshores, des sous-
tiques, la sécurité reste un enjeu sociétal important. En 2009, le
traitants. Par ailleurs, on l’a décrit, la diminution des coûts de
nombre de tués sur la route est resté stable (4 273), et le nom-
conception à juste niveau de qualité reste un moyen de lutter
bre de blessés graves a diminué de 3,1 % à 90 934 [5.23]. Par
contre la délocalisation des prestations à haute valeur ajoutée
contre, on constate en 2009 une hausse significative du nom-
(recherche, innovation, développement).
Les grandes tendances tion de multimodalité devant le constat que des organisations
intermodales généralisées sont impossibles à mettre en place
d’évolution du secteur avec les infrastructures actuelles et que les modes « propres »
ne sont pas en mesure de répondre à la demande globale. La
La hausse du prix du pétrole multimodalité prend alors comme principe de proposer un
Les évolutions à la hausse du prix du pétrole, et par conséquent choix dans les modes là où cela est possible, dans une démar-
des carburants, a montré la capacité de la société à s’adapter à che d’optimisation de l’ensemble de la filière. Ainsi, le ferroviaire
une ressource plus chère. Durant l’année 2009, cette évolution travaille à une meilleure gestion du wagon isolé et diminue le
des prix associée à la crise économique a conduit à un recul his- nombre de points de chargement sur le territoire afin de ren-
torique de 1,4 % du trafic autoroutier, particulièrement marqué dre son offre plus compétitive.
pour les camions (- 2,8 %). Pour le transport de passagers, force est de constater que, mal-
Cette évolution des cours et la crise économique ont renforcé la gré la volonté politique de limiter l’usage de la voiture dans
volonté des pouvoirs publics de promouvoir la voiture électri- les grandes agglomérations, l’offre de transport en commun
que, au même titre que les transports « plus électriques » d’une (en région parisienne par exemple) n’est pas aujourd’hui en
manière générale, comme un nouveau vecteur de croissance de mesure de répondre seule, durablement, à un changement
l’activité industrielle et économique. L’électrification des véhi- des habitudes de mobilité ; cette amélioration devra se situer
cules, bien amorcée dans le ferroviaire, est donc devenue un dans un contexte plus global d’information multimodale qui
enjeu majeur pour tous les acteurs industriels, comme un des permettra des déplacements plus fluides (« sans couture » ou
moyens de diminuer la consommation de ressources fossiles. À seamless). L’amélioration de la communication sur les condi-
ce titre, l’hybridation est également une voie qui aura un déve- tions de transport et une réflexion sur le maillage des ban-
loppement important dans les dix ans à venir. lieues sont vitales dans ce cadre pour améliorer l’acceptation
On note que cette tendance conforte par ailleurs la recherche du transport collectif.
d’une moindre dépendance au pétrole, enjeu stratégique des
nations non productrices. L’évolution des modèles économiques
Les modèles de vente dans les transports évoluent pour plu-
Urbanisation et évolution de la mobilité sieurs raisons : une demande de maîtrise des coûts de mainte-
Une urbanisation continue à l’échelle mondiale a des impacts nance de la part des opérateurs et utilisateurs, le renchérisse-
forts sur la demande de mobilité : en 2010, le nombre de per- ment des investissements qui rend nécessaire la ventilation du
sonnes vivant dans les zones urbaines a dépassé celui des per- coût de manière différente. Deux exemples peuvent être cités
sonnes vivant dans les zones rurales, dans le monde. En effet, en regard de cette assertion :
si elle tire la demande de transports en commun, cette urba- • dans l’aéronautique civile et de défense, les utilisateurs des
nisation se traduit également par un développement fort de aéronefs utilisent de plus en plus la location avec contrat de
la périurbanisation, facteur de développement important de maintenance pour disposer de leurs appareils. Ainsi, les loueurs
la mobilité individuelle faute d’une offre de transport collec- d’avions sont parmi les premiers acheteurs, au profit de tous les
tif adaptée à une densité moyenne de l’habitat. Cette périur- types de compagnies, qui ont souvent un parc mixte de pos-
banisation est également marquée, notamment en France, par session propre et de location ;
une séparation géographique forte des centres économiques • dans le domaine routier, le renchérissement des véhicules
et des lieux de résidence. Une conséquence directe de cette traditionnels d’une part, mais également des véhicules élec-
tendance est la forte proéminence des trajets courts : 80 % des triques, a provoqué le développement d’offres de location
trajets font moins de 80 km. Ce constat est mis en avant par les longue, avec maintenance ou extension de garantie, pour
acteurs de la filière automobile pour appuyer les développe- maintenir l’attractivité des modèles. L’exemple emblématique
ments du véhicule électrique. en est la proposition de vente de véhicules électriques avec
Cette concentration suscite également des travaux et des locations des batteries (Renault) ou de location complète du
réflexions autour de l’optimisation de la logistique et des trans- véhicule (Bluecar de Bolloré).
ports de marchandises dans ces zones, et leur articulation avec D’une manière générale, l’évolution des business models fait
le transport interurbain. passer les consommateurs d’un achat de matériel à un achat
de services.
L’intermodalité et la multimodalité De plus, l’économie de la production est elle aussi en train de
changer à travers les choix stratégiques faits par les acteurs des
La promotion de l’intermodalité reste une ambition affichée des
systèmes de transport. Ainsi, dans l’industrie, les constructeurs
différents acteurs, mais peine à émerger en raison des contrain-
de véhicules incorporent des métiers qu’ils ne maîtrisaient pas
tes économiques et d’organisation qu’elle implique. D’un dogme
jusqu’ici, afin de garder la mainmise sur des briques à forte valeur
de l’intermodalité au début des années 2000, qui visait à pro-
ajoutée dans les véhicules. Ainsi, et à titre d’exemple, une par-
poser (imposer ?) le mode le plus « durable » ou économique
tie de la valeur ajoutée qui portait sur le moteur à explosion se
selon les trajets ou parties de trajet, on est passé à une ambi-
La surveillance en continu
et l’échange de données
Pour servir un certain nombre d’enjeux exposés ci-avant, le
besoin d’informations sur le fonctionnement des systèmes
en temps réel ou quasi réel est de plus en plus important. Ce
besoin sert notamment les dispositifs actifs de sécurité (rou-
tière, ferroviaire, aérienne, navale), embarqués ou coopéra-
tifs ; les opérations de gestion de trafic ; la télémaintenance ou
la surveillance en continu (monitoring) à des fins de mainte-
nance prédictive, etc.
Cette surveillance suscite des développements technologiques
l’hybridation peut venir à travers le downsizing des moteurs sur toutes les briques concernées des systèmes :
thermiques et complément de puissance électrique, ou encore • les capteurs embarqués sur les véhicules ou sur l’infrastructure,
par la prise en charge électrique des systèmes de confort et de ainsi que le traitement des informations, via la fusion de don-
maintien des marchandises (froid, chauffage de la cabine, etc.). nées, pour fournir au système une information de haut niveau
Dans le cas des bus, ces deux dernières années ont vu naître directement traitable ;
de nombreux projets portant sur une approche nouvelle des • les systèmes de communications : vecteurs physiques, proto-
transports en commun, avec par exemple la mise en convoi de coles, adaptés à leur contexte particulier ;
séries de véhicules électriques indépendants. L’hybridation avec • les bases de données et les modèles économiques pour le
stop-and-start est aussi particulièrement adaptée aux profils de stockage, l’exploitation, la mise à disposition des données. Des
mission urbains et déjà des offres commerciales apparaissent ; questions juridiques se posent également, dans le domaine de
la recherche se poursuit avec l’hybride rechargeable par bibe- la protection des données individuelles, du partage des don-
ronnage en station et l’électrification complète du mode bus nées entre acteurs… ;
se profile à terme, assurant un rapprochement avec les techno- • les modes de diffusion des données ;
logies propulsives du trolleybus et du tramway ; • la prise en comptes des systèmes nomades existants et embar-
• les trains, déjà largement électrifiés, font l’objet de travaux sur quant déjà capteurs et systèmes de transmission ;
l’architecture globale, la répartition de la propulsion, etc. Pour • les systèmes d’exploitation des données pour la gestion de tra-
les tramways, de fortes demandent existent pour une amélio- fic, la maintenance, les services, le télépéage, etc.
ration de l’autonomie entre les sections alimentées pour favo- Voir fiche :
riser l’esthétique des centres-villes. – 66. Communications et données.
Enfin il est important de noter que cette tendance technologi-
que s’accompagne d’une remise en cause profonde des modè- Méthodes et processus
les économiques classiques du secteur, voire du rôle des acteurs L’évolution des méthodes et outils de conception est porteuse
de la filière. Notamment, l’installation et la gestion des infras- de grands potentiels de changement et d’amélioration aussi
tructures de recharge pour les véhicules routiers posent un cer- bien des coûts de conception que de la fiabilité des systèmes
tain nombre de questions de modèle de vente, qui font l’objet conçus :
d’expérimentations aujourd’hui. • co-conception ou conception collaborative entre plusieurs
acteurs ;
Acteurs
gramme de démonstrateur sur les systèmes propulsifs à Position de la France Liens avec d’autres
fort taux de dilution ; La France dispose d’acteurs majeurs dans le domaine de technologies clés
• les turbopropulseurs utilisés pour l’aviation commerciale l’aéronautique, et notamment pour ce qui est des turbo-
régionale (ATR) ou pour l’aviation militaire (A400M) ; 41 56 65
machines à travers Safran et ses différentes filiales. Les
• les turbomoteurs utilisés pour les hélicoptères. Des tra- activités de Safran en font d’ailleurs le quatrième moto-
vaux initiés par Eurocopter et Safran Turbomeca portent riste mondial, derrière General Electric, Rolls-Royce et 68
notamment sur les turbomoteurs forte puissance (gain Pratt & Whitney. Il est à noter que la collaboration entre
de consommation, gains environnementaux, améliora- Snecma et General Electric est un exemple réussi de coo-
tion du rapport puissance/masse). pération industrielle entre la France et les États-Unis.
À noter que les technologies de turbomachines sont très Suite au succès du CFM56 l’alliance CFM International
proches des turbines utilisées dans le domaine de l’éner- a été reconduite jusqu’en 2040 et s’attache désormais à
gie et certains motoristes ont développés des gammes développer le Leap-X.
de turbines dédiées à ce marché. Le monde académique et la recherche sont aussi bien
développés : l’Onera et les nombreux laboratoires en
Enjeux et impacts mécanique des fluides et énergétiques contribuent lar-
Les enjeux concernent essentiellement la réduction des gement au développement des turbomachines pour l’in-
émissions polluantes et des gaz à effet de serre. Ainsi, les dustrie aéronautique européenne.
objectifs fixés par l’Acare (Advisory Council for Aeronautics
Research in Europe) pour 2020 imposent au transport Analyse AFOM
aérien de réduire les émissions de CO2 de 50 %, de NOx
de 80 %. Ces objectifs sont pour beaucoup tributaires de Atouts
l’amélioration des performances énergétiques des tur- Safran Snecma est un challengeur sur le marché mon-
boréacteurs couplée à l’avènement de nouveaux carbu- dial (moteurs d’avions), Safran Turboméca un leader
rants à faible impact en termes de rejets. (moteurs d’hélicoptères).
Un des autres enjeux concerne la limitation des nuisan- Faiblesses
ces sonores. À nouveau, l’Acare fixe des objectifs ambi- Offre peu développée pour les turboréacteurs de fai-
tieux pour 2020 avec une réduction du bruit perçu de bles puissances, autonomie réduite liée aux coopéra-
moitié par rapport aux niveaux d’aujourd’hui. tions internationales.
L’enjeu économique est de taille puisque l’industrie des
turbomachines et plus généralement l’industrie aéronau- Opportunités
tique est particulièrement développée en France, 80 % Renouvellement des avions vers des gammes plus sobres
de son chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Les vingt et respectueuses de l’environnement.
prochaines années, ce ne sont pas moins de 30 000 avi- Menaces
ons de ligne qui devraient être mis en service dans le Concurrence mondiale sévère, marché de l’aéronautique
monde [5.36]. mondial lié aux taux de change. Maturité (échelle TRL)
Émergence (TRL : 1-4)
Acteurs Développement (TRL : 5-7)
Recommandations Maturité (TRL : 8-9)
• Recherche : Onera ; Institut supérieur de
La principale recommandation concerne le soutien finan-
l’aéronautique et de l’espace (Isae) ; Laboratoire cier pour le développement des grands programmes
de mécanique des fluides et d’acoustique (LMFA) de démonstrateurs afin de permettre ainsi aux acteurs Position de la France
– Ecole centrale de Lyon ; Complexe de recherche français de continuer la course dans le peloton de tête.
Leader ou Co-Leader
interprofessionnel en aérothermochimie (Coria) – L’étude des carburants alternatifs doit être renforcée dans
Dans le peloton
Université de Rouen, CNRS… le développement de la filière.
• Pôles de compétitivité et réseaux : Aerospace En retard
Valley, Astech, Gifas, Corac (Conseil pour la recherche
en aéronautique civile)
• Industriels français : Safran Snecma (notamment Potentiel d’acteurs en France
à travers la joint venture CFM International créée avec Faible
General Electric), Safran Turbomeca, Safran Aircelle,
Moyen
Airbus, Dassault Aviation, Eurocopter
Fort
Applications
Degré de diffusion dans l’absolu Non spécifique au transport, cette technologie ou métho-
Faible diffusion
dologie est critique pour des domaines aussi différents
que le pilotage d’un réseau d’énergie ou de transport
Diffusion croissante
(enjeu d’efficacité ou de sécurité) et l’interaction sur ordi-
Généralisation phone (enjeu commercial). De manière non exhaustive,
les applications peuvent être :
• aides à la conduite pour les usagers automobiles (particu-
Degré de diffusion en France
liers) ou les professionnels (camion, bus, train, tram…) ;
Faible diffusion • pilotage non intrusif des systèmes de confort à bord
Diffusion croissante des véhicules (téléphone mobile, navigation, systèmes
Généralisation multimédia…) ;
• la fiabilité des produits et des process ; Position de la France Liens avec d’autres
• les conditions de travail et leurs conséquences sur la La France, à travers son industrie des grands systèmes technologies clés
santé des opérateurs… critiques, occupe une position forte sur cette thémati-
On se doit de souligner que la bonne définition de l’in- 17 18 66
que. Cependant, force est de constater que la diffusion
teraction et des interfaces est un vecteur d’image fort des compétences est aujourd’hui faible dans l’ensemble
pour l’entreprise. des filières industrielles.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Description
L’optimisation de la chaîne logistique concerne des tech-
nologies logicielles et matérielles, notamment liées aux
systèmes d’information et à la communication.
L’objectif est d’optimiser tous les composants de la chaîne
logistique, en partant du fournisseur de matière première
jusqu’au client final, par une meilleure coordination des
différents processus à mettre en œuvre : achats et appro-
visionnement, production, gestion des stocks, distribu-
tion, service client…, qu’ils soient séquentiels, simulta-
nés ou indépendants.
Ces technologies comprennent aussi bien l’optimisation munes et normalisées (les logiciels en mode SaaS et le
de la charge d’un camion que la réduction des temps cloud computing ont un rôle à jouer) ;
morts lors des ruptures de charge : • les entrepôts mutualisés fabricants-distributeurs ;
• systèmes de chargement et outils de manutention tels • la distribution mutualisée en zone urbaine : les flux de
que les transpalettes et gerbeurs ; transport dans les villes sont regroupés pour déconges-
• organisation des entrepôts et automatisation des process, tionner les centres-ville ;
dont l’intégration des utilisateurs finaux et les impacts • la logistique ascendante (bottom-up ou encore « adapta-
sociaux économiques qui en découlent ; tive ») fondée sur des décisions locales, à la différence de la
• architecture des véhicules (barges modulaires, wagons logistique verticale qui planifie et optimise à l’avance ;
autotractés, véhicules urbains propres et silencieux...) ; • la prise en compte de la logistique des retours (« reverse
• outils de traçabilité : marqueurs et capteurs pour la réa- logistique ») pour les problèmes de recyclage ;
lisation d’un étiquetage intelligent (RFID, tags...) ; • la tendance à l’intermodalité ou la multimodalité des
• outils d’information en temps réel des professionnels; différents réseaux de transport.
• logiciels et méthodes d’optimisation des transports de
bien (chargement, tournées, gestion des stocks et des Applications
entrepôts, planification, relation clients...) : SCM, TMS, SCM, Tous marchés de la logistique, quel que soit le secteur
ERP, WMS, éco-comparateurs et éco-calculateurs.... (industrie, transport, santé) ou le mode (maritime, flu-
• normalisation : poids et mesures des unités de trans- vial, messagerie, aérien, route…).
port intermodales : conteneurs, caisses mobiles, semi- Elle comprend notamment :
remorques afin d’optimiser leur remplissage et le trans- • le transport de marchandises ;
fert modal ; • les activités d’opérations physiques (manutention) ;
• éco-conception (conditionnement et emballages) : opti- • les activités d’entreposage ;
misation des palettes, des emballages et suremballages • et toutes les activités de pilotage et d’organisation opé-
logistiques et du packaging. rationnelle de la chaîne logistique.
L’optimisation de la chaîne logistique peut être réalisée
à différents niveaux : Enjeux et impacts
• niveau stratégique, à long terme (implantation et nom- L’objectif de l’optimisation de la chaîne logistique est de
bre des entrepôts, choix des fournisseurs, stratégie de réduire les coûts tout en améliorant la qualité de service.
production) ; Pour cela, plusieurs leviers d’optimisation sont disponi-
• niveau tactique, à moyen terme (prévisions, planification bles : configuration de la chaîne, coûts de distribution,
Degré de diffusion dans l’absolu
de la production, de la distribution et du transport) ; processus, délais, niveau des stocks…
Faible diffusion Face à la mondialisation des marchés, l’enjeu est donc éco-
• et enfin niveau opérationnel, à court terme et en temps
Diffusion croissante nomique et représente une source majeure de gain de pro-
réel (production, stockage, distribution et gestion de l’in-
Généralisation teraction des étapes). ductivité pour les entreprises du secteur. Un réseau logis-
En plus de la modification et de la complexification de la tique performant est toujours source de compétitivité.
structuration des flux et des processus, certaines tendan- Le développement de l’intermodalité constitue par ailleurs
Degré de diffusion en France un enjeu important pour le futur de la chaîne logistique.
ces vont amener à faire évoluer la gestion de la chaîne
Faible diffusion logistique : Par exemple, la seule suppression de la rupture de charge
Diffusion croissante • le partage des données de référence entre les diffé- pour l’acheminement par rail entre le réseau électrifié et
Généralisation rents intervenants, à travers des bases de données com- le point de desserte est de nature à faire gagner une part
51 64 65
Acteurs industriels sur l’électronique embarquée et l’industrie française est le chantier de la normalisation,
l’intégration dans les véhicules. notamment sur la sécurité. Pour arriver à des déploie-
ments effectifs, sécurité et sûreté doivent être traitées Potentiel d’acteurs en France
Soutien actif et continu des pouvoirs publics.
en parallèle des développements technologiques. Une Faible
Faiblesses analyse stratégique est en cours au C.A.S. Moyen
Peu de fabricants proprement dits de matériaux en
Fort
France.
tif de 28 200 personnes. 62 % de ce chiffre d’affaires étant Position de la France Liens avec d’autres
réalisé à l’export [5.47]. La présence de donneurs d’ordre à vocation mondiale technologies clés
Deux verrous sont toutefois à noter concernant son déve- (constructeurs) et les initiatives de mise en réseau par
loppement : diverses organismes (Thésame, Artema, Cetim, pôles de 13 58 59
• la multiplicité des métiers et des technologies à maîtri- compétitivité…) ont permis de développer un potentiel
ser. La mécatronique impose notamment de faire dialo- d’acteurs important en France, notamment autour de la 64 69
guer les experts de différents domaines entre eux. Ces filière automobile.
difficultés peuvent être surmontées par une mise en Par ailleurs, des initiatives françaises de normalisation
réseau efficace des acteurs et par la formation d’ingé- des méthodes de conception ont aboutie à la publica-
nieurs et techniciens pluridisciplinaires ; tion de deux normes et à la création d’un groupe tech-
• les outils et méthodes à disposition des concepteurs nique international (Iso) dans le domaine de la mécatro-
de systèmes mécatroniques sont aujourd’hui très divers nique Iso/TC 184/AH Mechatronics.
et trop spécifiques pour apporter un niveau de fiabilité
systématique aux phases d’ingénierie. Des projets sont Analyse AFOM
actuellement menés pour développer des outils géné-
riques pour l’ensemble de la filière. On pourra citer le Atouts
projet O2M (outils de modélisation et de conception Communauté structurée ou du moins se structu-
mécatronique) de Mov’éo. rant, nombre de formations en hausse, initiative de
normalisation.
Acteurs Faiblesses
Frilosité de certains industriels liée aux probléma-
Principaux acteurs français tiques de complexité, de fiabilité et de sûreté de
fonctionnement.
• Recherche : CEA Leti ; Laboratoire électromécanique
de Compiègne (LEC) – UTC ; Laboratoire mécatronique Opportunités
3M (M3M) – UTBM ; laboratoire systèmes et matériaux Amélioration de la compétitivité de la filière transport,
pour la mécatronique (Symme) – Université de Savoie ; nombre d’applications croissant.
Département mécatronique de l’ENS Cachan
• Pôles de compétitivité et réseaux : Thésame,
Menaces
Mov’eo, Arve-Industries, Viameca, Aerospace Valley, Maintien d’un cloisonnement entre les différentes disci-
Astech, Artema, Cetim, PFA plines qui pourrait ralentir l’essor de la mécatronique.
• Constructeurs, intégrateurs et équipementiers :
Airbus, Renault, PSA Peugeot Citroën, Valeo,
Continental, Johnson Controls, SNR, ST Recommandations
Microelectronics, Michelin, Schneider Electric, Groupe La mécatronique est jugée comme étant particulière-
Gorgé, ECA, Cybernetyx, Dassault Systèmes, Zodiac ment clé pour améliorer la compétitivité de la filière Maturité (échelle TRL)
Aerospace transport en France. Pour cela plusieurs actions doivent Émergence (TRL : 1-4)
être menées : Développement (TRL : 5-7)
• développer l’offre de formation, en particulier l’offre de
Maturité (TRL : 8-9)
formation continue qui permettrait aux techniciens et
ingénieurs d’avoir une vision mécatronique globale ;
• soutenir les projets de recherche appliquée et collabo- Position de la France
rative sur les trois thèmes prioritaires de la mécatroni-
Leader ou Co-Leader
que : sûreté de fonctionnement, méthodes et outils de
Dans le peloton
conception, micro-machines de production ;
• maintenir l’investissement (le leadership) de la France En retard
dans les travaux de normalisation.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Parallèlement à l’enjeu énergétique, les nouveaux maté- Analyse AFOM Liens avec d’autres
riaux et techniques d’assemblage doivent répondre à technologies clés
d’autres préoccupations : Atouts
• la sécurité par un renforcement des structures, des pro- Potentiel de recherche élevé et nombreux acteurs indus- 1 7 11
priétés d’absorption accrue ou encore pour une meilleure triels de premier plan en France.
résistance à l’environnement (feu, eau, poussière…) ; Faiblesses 69
• les problèmes de recyclabilité et de traitement des Cloisonnement entre les différentes industries.
déchets : en 2015, 95 % des matériaux utilisés dans la
fabrication d’une voiture commercialisée en Europe Opportunités
devront être recyclables ; Secteur des transports très demandeur, marchés en
• les performances acoustiques et la tenue aux vibrations. croissance.
La réduction de la pollution sonore est notamment un Menaces
enjeu très fort dans le domaine des transports ; Prix (rareté) de certains matériaux qui induisent des
• l’esthétique pour les matériaux apparents. problèmes de sûreté d’approvisionnements, problè-
mes liés à la récupération et au recyclage des matériaux
Acteurs composites.
Position de la France
La France est plutôt bien placée pour ce qui est du tra- Maturité (échelle TRL)
vail sur les matériaux et l’allègement pour le secteur des Émergence (TRL : 1-4)
transports. Elle bénéficie en effet de nombreux industriels Développement (TRL : 5-7)
donneurs d’ordre et de fabricant de matériaux innovants
Maturité (TRL : 8-9)
de renommée mondiale. Ces acteurs possèdent des cen-
tres d’innovation en France. Le réseau académique est
aussi particulièrement développé sur le sujet des nou- Position de la France
veaux matériaux et alliages.
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Analyse AFOM
Atouts
Des acteurs de forte compétence, voire de premier plan
international.
Question prise en compte de manière forte dans les
projets de pôles de compétitivité impliqués dans les
transports.
Quelques PME innovantes.
Faiblesses
Difficultés à diffuser les pratiques par manque d’outils
face à une concurrence forte des pays à moindre coût adaptés aux PME.
de main d’œuvre, non plus seulement sur la production, Faiblesse de l’offre de formation ou de compétences.
mais également sur la conception. Dans ce contexte, la
Opportunités
maîtrise des aspects haut niveau de la conception à des
Développement de la co-conception.
coûts de développement concurrentiels, en parallèle de
délais de conception de plus en plus courts, imposent de Menaces
concevoir plus vite, de manière plus fiable, de réduire les Perte de marché des entreprises au profit des pays
délais et les coûts de validation en plus de garder la maî- émergents.
trise française et européenne des technologies majeures.
L’enjeu autour de cette question est le maintien de l’em- Maturité (échelle TRL)
ploi en R&D des grands groupes européens, mais égale- Recommandations Émergence (TRL : 1-4)
ment la montée en compétence des PME qui, en déve- La diffusion de ces pratiques et de ces outils se heurte Développement (TRL : 5-7)
loppant une offre à plus forte valeur ajoutée, résisteront aujourd’hui à un obstacle patent qui est le manque de
Maturité (TRL : 8-9)
mieux à leurs concurrents internationaux. personnels et étudiants formés. Une étude commanditée
par le pôle System@tic en 2008 estimait à 12 000 le nom-
Acteurs bre de spécialistes « systèmes » à recruter dans l’industrie Position de la France
à un horizon de cinq ans, avec un déficit avéré de profils
Leader ou Co-Leader
en réponse à la demande industrielle. Le besoin en forma-
Principaux acteurs français Dans le peloton
tion, la plus appliquée possible, est aujourd’hui posé.
• Dassault systemes, CEA, Renault, EADS, Airbus, CPC La promotion de formats de données normalisés facili- En retard
Premium, Areva, Dassault Aviation, Nexter, Thales, terait l’interopérabilité des systèmes. La généralisation
RATP, Altran, DCNS, Aneo…
de l’utilisation des outils logiciels à l’usage, peu diffusée
• System@tic Paris-Région, Association Française Potentiel d’acteurs en France
aujourd’hui, assortie d’un accompagnement en compé-
d’Ingénierie Système (Afis), Incose, Insa Toulouse, Faible
INRIA, École Polytechnique, GDR MACS, INPL (Nancy),
tences, est un facteur favorisant de la diffusion de leur
Ensta, Cnam, Nov@log… utilisation dans l’ensemble de l’écosystème. Moyen
Fort
Position
Attrait du marché
de la
modeste
France
moyen
Leader/Co-leader
73 fort
70
Enjeux
Dans le peloton Préservation de
l'environnement et
74 71 développement durable
75 Maîtrise énergétique
Approche globale
et interdisciplinarité
En retard
72 Dimension sociale
(2) L’énergie primaire représente l’énergie nécessaire pour extraire, distribuer, stocker et
produire l’énergie mise à disposition chez le consommateur. Dans le cas de l’énergie électrique,
le kWh primaire amené par le réseau est égal à 2,58 fois le kWh final, énergie mesurée au (3) En France, le marché de la rénovation des logements avec des solutions performantes
compteur de l’abonné. s’élève à 7 Md€ par an en 2007 en incluant les ventes de matériels et de services d’installation.
Les grandes tendances chaque année pendant dix ans pour atteindre les objectifs du
Grenelle, notamment ceux portant sur la rénovation. Le défi
d’évolution du secteur est donc à la fois quantitatif (augmentation du nombre de pro-
fessionnels à former et renforcement de la formation continue
Grandes tendances et enjeux globaux pour les professionnels déjà en activité) et qualitatif (formation
L’évolution souhaitée ne se fera qu’à la condition de dévelop- des professionnels sur des techniques, technologies ou équi-
per une filière industrielle capable d’évoluer vers l’intégration pements innovants ; développement de l’interopérabilité) pour
de l’éco-conception et de l’« énergie grise » tant sous la dimen- aider l’ensemble des entreprises à renforcer collectivement leur
sion du KW, que sur celle du CO2, c’est-à-dire dans le sens d’une visibilité et capacité à répondre à la nouvelle demande à venir.
approche globale basée sur l’intégration de l’ensemble des
corps de métier au moment de la conception, sur l’émergence
d’une culture du résultat et non plus uniquement de moyens,
sur l’incitation à l’utilisation de technologies et de services de
gestion active des équipements et sur l’industrialisation de la
filière des installateurs-diagnostiqueurs. Selon la définition de
l’Ademe, « l’éco-conception consiste à intégrer l’environnement
dès la phase de conception des produits, qu’il s’agisse de biens,
de services ». Elle nécessitera que la production des déchets
(4) Substances chimiques à caractère Cancérogènes, Mutagènes ou toxiques pour la
soit prise en compte dès la conception des produits, comme les Reproduction.
méthodes de construction pour en favoriser de manière effec- (5) Composés Organiques Volatiles.
Produits et services qui permettront renforcer, du fait de leur rôle central dans l’amélioration des pra-
tiques de la filière. Le prestataire du contrat de performance doit
de répondre aux enjeux 2015-2020 être l’interlocuteur unique et engagé sur des résultats contrac-
Commercialisation d’offres de bouquets de travaux tualisés et quantifiables. Son principe est le suivant : il contrac-
gérant l’interface bâti-équipements-usages tualise l’obligation de résultats autour d’une garantie de gain
Les professionnels du secteur doivent encourager la réalisation énergétique, définit les actions d’amélioration énergétique et
de bouquets de travaux conduisant statistiquement à une amé- assure l’exploitation dans la durée du bâtiment afin de péren-
lioration de la performance énergétique : les bouquets de tra- niser les gains, rentabiliser les actions d’amélioration énergéti-
vaux sont composés des opérations à meilleurs rendements que et vérifier les performances selon une méthode de mesure
énergétiques et à meilleurs retours sur investissements. Ils com- et de calcul définie.
binent de manière raisonnée différentes solutions, par exem- L’opérateur, par sa connaissance des bâtiments et sa présence
ple, le remplacement des fenêtres avec l’isolation des parois régulière sur le terrain, est ainsi en mesure de diagnostiquer les
et de la toiture, l’installation d’équipements d’énergies renou- actions d’amélioration, de contrôler la réalisation des travaux
velables, etc. et de faire jouer les garanties dans les premiers mois suivants
En rénovation du tertiaire et du collectif résidentiel, le besoin en les travaux, de décider d’investissements complémentaires au
isolation doit être systématiquement évalué. Dans le but de par- regard des contraintes économiques et de maximiser l’impact
venir à la suppression des ponts thermiques, les professionnels des actions d’amélioration énergétique par sa bonne gestion.
doivent évoluer vers une parfaite maîtrise. L’isolation thermique L’ensemble de la filière est à mobiliser, à commencer par les
intérieure doit donc se baser sur une très bonne connaissance maîtres d’ouvrage dont le rôle est déterminant, notamment
des matériaux et de leurs poses, notamment pour les maté- pour les marchés publics. Leur sensibilisation pour la formali-
riaux d’isolation répartie, tels que les briques à alvéoles (briques sation des cahiers des charges respectant les critères environ-
monomur), les briques cellulaires, ou encore les matériaux d’ori- nementaux et faisant la demande explicite d’une approche glo-
gine renouvelable. De même, la mise en œuvre de l’isolation bale est nécessaire.
thermique par l’extérieur doit être généralisée à l’ensemble des Le suivi (ou « commissionnement ») consiste à définir les pro-
maçons, menuisiers et plâtriers à court terme. cédures, assurer la réalisation des essais, vérifier et contrôler
Services de gestion active de la performance énergétique les équipements individuels et les systèmes, vérifier les per-
Une rupture technologique des solutions de gestion active formances, former les personnels d’exploitation et de mainte-
des équipements et des services existants est souhaitée. Sont nance. Cette fonction est d’autant plus importante que de nou-
concernés les équipements à haut rendement (appareils élec- veaux systèmes-concepts constructifs intégrant de nouveaux
troménagers performants, lampes et luminaires à haut rende- équipements et matériaux verront le jour.
ment, moteurs à haut rendement, câbles à section adaptée Matériaux biosourcés, composites et recyclés
pour limiter les déperditions d’énergie, etc.), les équipements • Les matériaux biosourcés
de régulation (régulation et pilotage des systèmes de chauffage Les matériaux biosourcés sont issus de ressources végétales
et de climatisation, système de gestion de l’éclairage (gradation, renouvelables qu’il s’agisse d’agro-ressources (chanvre, lin,
détection de présence, variateurs de vitesse, etc.) et les services bois, etc.), ou de matériaux issus du recyclage (ouate de cel-
d’optimisation de la consommation énergétique6. lulose, fibres de bois, etc.). Ils sont l’une des voies de valorisa-
Les services d’optimisation de la consommation énergétique tion de la biomasse et permettent de limiter l’appauvrissement
reposent sur l’établissement de contrats de performance éner- des ressources fossiles. Leur incorporation, pour tout ou par-
gétique, les actions diagnostic de la performance énergétique tie, à la place des matériaux d’origine pétrochimique ou miné-
initiale et celles de mise en place d’actions d’amélioration. Les rale permet d’envisager une réduction des rejets de gaz à effet
contrats de performance énergétique sont cruciaux car ils per- de serre. En plus d’adresser l’enjeu de renouvelabilité, ils per-
mettent de garantir la réalisation des économies d’énergie affi- mettent également d’adresser celui de la recyclabilité dans le
chées en matérialisant les potentiels de gains par la gestion cas de la réutilisation du matériau après récupération et traite-
active. L’amélioration de l’efficacité énergétique doit être en ment. Ils présentent un bon bilan écologique, une bonne sta-
effet vérifiable et mesurable (ou estimable). Le prestataire doit bilité et présentent l’avantage de s’inscrire dans un schéma de
fournir une garantie de résultats et mettre en œuvre les moyens développement local ou régional.
lui permettant de s’engager par contrat pour atteindre dura- L’utilisation de bois (en élément de bardage, de structure, ou
blement les objectifs de qualité et d’amélioration annoncés et d’aménagements intérieurs) et d’autres plantes annuelles, telles
contrôler et mesurer la performance. que le chanvre, le lin (en isolants) permet d’économiser les res-
Opérations de diagnostic et de suivi (commissionnement) sources si toutefois le renouvellement effectif des matériaux
du bâti existant est assuré. Dans le cas du bois, les labels FSC (Forest Stewardship
Le diagnostic, le suivi et l’évaluation sont des fonctions clés à Council) et PEFC (Pan European Forest Certification) offrent une
garantie sur la gestion durable des forêts. La provenance du
matériau doit également faire l’objet d’une attention particulière.
(6) Définition des services d’efficacité énergétique d’après le Club des services d’efficacité
énergétique (CS2E). Ils peuvent être utilisés tant en construction neuve, en parti-
Les tendances
technologiques
et les technologies clés
Les technologies capacitantes clés support sont les suivan-
tes :
• les technologies permettant l’intégration des ENR dans une
optique de mutualisation et de gestion active de la performance
énergétique et environnementale ;
• les technologies de comptage intelligent ;
• la généralisation des outils de modélisation de la performance
et des maquettes numériques ;
• les systèmes d’enveloppe du bâtiment ;
point pour l’eau chaude sanitaire : Cesi et SSC. Le marché est en • l’intégration des matériaux biosourcés, composites et recyclés ;
croissance : 150 000 pompes à chaleur vendues en 2008 (deux • les offres de systèmes constructifs (conception, organisation et
fois plus qu’en 2007), 1,2 million de logements à équiper d’ici à gestion de la fabrication des produits utilisés dans le bâtiment).
2012. Il nécessite néanmoins une montée en compétences des Les technologies capacitantes trouveront leur place dans les
installateurs et devra reposer sur un dimensionnement plus produits, process et services en assurant : un même niveau de
cohérent des équipements. certification pour les nouveaux matériaux (résoudre les pro-
Le photovoltaïque sera clé à échéance 2020 mais son essor blèmes de garantie décennale) et une formation continue des
semble encore limité pour les constructions individuelles, notam- professionnels dans le but de proposer les services optimaux
ment en raison de son coût. De même, la géothermie tarde à se en termes de pose et de maintenance, tant sur les produits que
développer, les savoir-faire, notamment les techniques de forage services existants et nouveaux. L’objectif est d’autant plus impor-
profond, étant peu maîtrisés. La faisabilité de cette technologie tant qu’il sera nécessaire de capitaliser très rapidement sur les
nécessite une étude préalable des sols et le développement adé- premières expériences de démonstration et de réalisation et de
quat des compétences. Le micro-éolien peut constituer, dans ne pas « discréditer » les nouvelles offres pour en assurer une
quelques cas, une évolution intéressante pour la construction, diffusion large et pérenne.
même s’il participera pour une part moindre aux objectifs 2020
du Grenelle (d’après le comité opérationnel 1). Les problèmes
de performance, de longévité des matériaux et de leur installa-
tion, urbaine notamment, freinent l’essor de cette technologie.
nelle et d’un programme de recherche spécifique afin de réduire clés (caméras thermiques, filtrométrie, équipements d’ENR)
les coûts, appuyé par les fédérations professionnelles ; ainsi que des visites de chantiers démonstratifs mettant l’accent
• etc. sur l’absence de ponts thermiques, l’étanchéité à l’air, le ration-
De nombreuses autres mesures ont été mises en œuvre pour nel du choix des équipements et de leur dimensionnement, la
soutenir les politiques définies en matière de développement pose optimale des freine-vapeurs et isolants en couche mince.
des énergies renouvelables et d’amélioration de l’efficacité De tels dispositifs permettront de passer du modèle tradition-
énergétique. Parmi elles : les labels de qualité dans les éner- nel de responsabilisation par lot (ne permettant pas d’assurer
gies renouvelables, les étiquettes énergie sur les équipements une cohérence globale) à un modèle intégré où la conception
du foyer, le système du bonus malus écologique, la mise en et la réalisation sont organisées autour d’un objectif commun à
place de financements spécifiques (tels que le livret dévelop- l’ensemble des acteurs partageant les responsabilités. La forma-
pement durable), etc. tion de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre (bureaux
La combinaison des objectifs réglementaires issus du Grenelle d’études et architectes) ne devra pas être oubliée, chaque tissu
de l’environnement et des aides accordées pour la rénova- régional devant adapter ses compétences en parallèle de l’aug-
tion énergétique des bâtiments devrait fortement dynamiser mentation de la demande de bâtiments performants.
le marché. Le potentiel de croissance est important en cas de Le foisonnement d’informations non qualifiées pour les
mise en œuvre massive de ces solutions à horizon 2020 (mar- professionnels, majoritairement composé d’artisans
ché de 20 Md€ par an, 110 000 emplois nets et 82 TWh écono- Le foisonnement d’informations non qualifiées rend difficile
misés annuellement). sa lisibilité et son accès. Cela est d’autant plus le cas au regard
de la composition du secteur majoritairement composé d’ar-
Freins à la diffusion des technologies tisans ne disposant pas des moyens de grands groupes. Cela
capacitantes entraîne une réelle difficulté du tissu de TPE-PME à modifier ses
offres et à intégrer les nouveaux services et produits. La mise
L’inertie du tissu de formation et le manque de lieux de
en place de mesures larges d’accompagnement garantissant
démonstration et/ou de formation sur sites
l’impulsion d’une dynamique efficace et pérenne, doit permettre
Les professionnels du bâtiment doivent être les acteurs et vec-
de mettre à disposition une information soutenue en privilé-
teurs de conviction et les prescripteurs des consommateurs.
giant la lisibilité de la performance énergétique des bâtiments
Or, le niveau de compétences évolue trop lentement, d’où des
au plus près des particularités socio-économiques du terrain et
cloisonnements encore importants entre corps de métiers, par
des types de logements.
exemple entre le monde des TIC et celui du bâtiment. Ces élé-
La non-diffusion de bouquets de travaux et la non-diffusion
ments sont des freins à l’usage de procédés innovants (inté-
d’opérations de diagnostic de qualité
gration des ENR et de systèmes hybrides, intégration de pro-
Le développement d’une offre globale autour de bouquets de
duits d’origine renouvelable, etc.) et à la diffusion de la culture
travaux proposés et portés par des groupes d’éco-artisans per-
du résultat. Pour accélérer les mutations, il sera nécessaire de
mettra à terme la professionnalisation et l’industrialisation des
rapprocher la formation des professionnels des lieux de réali-
opérations d’amélioration. La diffusion d’opérations de diagnos-
sation et de démonstration en capitalisant sur les formations
tic menées par des diagnostiqueurs est essentielle pour que les
existantes, en particulier celles du Feebat et Crepa.
objectifs de rénovation soient atteints et pour que les réalisa-
Les métiers doivent intégrer une dimension de conseil, de pres-
tions les plus performantes soient identifiées. Ces opérations
cription et de service d’optimisation de la consommation : évo-
de diagnostic constituent le socle des offres globales pour évi-
lution du métier de fournisseur vers celui garantissant un ser-
ter la succession d’actes d’amélioration désordonnés et ineffi-
vice ; pour l’énergie, évolution d’un métier de pose vers celui
caces en privilégiant une planification et un étalement dans le
d’énergéticien. Il est nécessaire de développer une filière de
temps et en appréhendant l’ensemble des composantes tech-
thermiciens conseils avec des compétences multi-produits. Ils
niques en fonction de l’opportunité des investissements consen-
contribueront ainsi directement à l’adoption de matériaux et
tis, compte tenu d’un ratio économique / gains attendus. Lutter
d’équipements performants en les mettant en « première ligne
contre la précarité énergétique des logements est également
commerciale », en adaptant leur offre et leur discours et en pra-
un élément clé à prendre en compte.
tiquant des prix attractifs.
Des structures de contrôle de la mise en œuvre de la réglemen-
Les interactions entre acteurs, métiers et compétences doivent
tation thermique devront également émerger, notamment au
être modifiées autour de plusieurs groupes de métiers : la concep-
sein des administrations publiques, pour un suivi et un bilan des
tion-programmation (architectes et bureaux d’études), l’enve-
performances énergétiques et environnementales et pour une
loppe (maçons, couvreurs, charpentiers, menuisiers, plaquistes,
résolution des problèmes rencontrés, tels que des défaillances
peintres), les équipements (chauffagistes, plombiers, électriciens,
de mise en œuvre, d’intégrabilité des solutions appliquées, etc.
génie climatique) et les fournisseurs de matériaux et d’éner-
gie (fournisseurs, fabricants industriels, fabricants artisanaux).
Cette évolution passera par des plateformes de démonstration
au sein de lieux communs d’apprentissage sur des techniques
ces technologies, les investissements d’avenir constituant sur ce énergétique passent par une transformation de la filière du bâti-
point une opportunité. Des réflexions doivent également être ment. Les pratiques professionnelles s’en trouvent profondément
menées pour soutenir l’intégration de l’ensemble de ces tech- modifiées. Afin d’aider les acteurs à mieux se positionner, la mise
nologies dans une logique bâtiment. Cet enjeu d’intégration en place de réseaux ou de groupements locaux doit être incitée.
doit en effet tenir compte des volets ENR, des nouveaux maté- Cela passe notamment par la création de centres d’excellence
riaux et systèmes constructifs dans une approche globale du consacrés aux technologies clés et à leur intégration. Au-delà
bâtiment construit ou à construire. Ces appels à projet pour- des aspects technologiques, ces mutations doivent également
raient ainsi permettre de lever des verrous encore existants, s’appuyer sur des dispositifs de formation et des supports péda-
d’une part techniques, tels que des verrous de conception, de gogiques adaptés, tels que des plateformes technologiques en
maîtrise des assemblages, d’optimisation des traitements, des lien avec les industriels et les professionnels de la filière. Comme
processus de mise en œuvre, etc., mais également réglemen- précédemment indiqué, il est nécessaire de rapprocher la for-
taires, notamment pour les normes DTU, le passage à des bâti- mation des lieux de réalisation (par exemple, visites de chantiers
ments bois allant au-delà du R+1, la mise en place de standards mettant l’accent sur les technologies et équipements clés) et de
de rénovation, etc. L’intégration des technologies devra être démonstration. La filière des installateurs-diagnostiqueurs doit
recherchée en privilégiant les problématiques de confort, de également faire l’objet d’une attention particulière, par exemple
santé, de sécurité et de conception architecturale. en certifiant les solutions de rénovation thermique les plus per-
La performance énergétique et thermique des bâtiments passe formantes et/ou les entreprises elles-mêmes pour leur capacité
par une première phase de diagnostic, de suivi et d’évalua- à déployer des technologies clés, tant dans la construction que
tion. Elle permet d’établir un bilan et un suivi des performan- dans l’existant. De plus, un plan de formation spécifique doit être
ces énergétiques et environnementales du bâti dans le but lancé afin de couvrir les besoins pour les jeunes qui intègrent la
d’améliorer les bâtis existants et de réaliser les bâtis les plus filière sans bagage spécifique. Les formations continues doivent
performants. Le développement d’offres globales autour de la être proposées en plus grand nombre, l’extension du dispositif
réalisation de bouquets de travaux performants est pour cela Feebat étant l’une des options possibles. Notons que ces évo-
de première importance car il permettrait de tirer pleinement lutions ne pourront se faire qu’à la condition de créer le vivier
partie des technologies clés et des services de gestion active de futurs enseignants. Enfin, les TIC doivent être intégrées aux
des équipements. besoins de formation, en développant des outils de e-learning
La lutte contre le réchauffement climatique et l’indépendance et des centres de ressources en ligne.
Acteurs l’isolation est performante, les installateurs devant s’as- Liens avec d’autres
surer en premier lieu de ce prérequis. Il est donc crucial technologies clés
de développer une offre adaptée et de structurer un
Principaux acteurs français réseau d’entreprises capable de proposer une offre glo- 7 11 40
• Structures relais : Advancity, Cerib, Cerma, CSTB, bale, par exemple par le biais d’appels à projets régio-
Derbi, FCBA, Fédération Française du Bâtiment, Pôle naux, chaque artisan devant avoir conscience de l’im- 72 74 75
Fibres Grand Est, Xylofutur portance de l’isolation par l’extérieur et des systèmes
• Intégrateurs : Arcelor, Bouygues Construction, d’enveloppe adaptés.
Imerys, Lafarge, Materis, Roofing, Saint-Gobain, Vinci Des leviers économiques et financiers doivent être mis en
Construction place pour assurer la pérennité économique de la réno-
• Concerne aussi bien les fabricants d’isolants que
vation. Concentrer les dispositifs incitatifs (TVA réduite,
les fabricants d’éléments de construction (briques,
subventions, etc.) sur les systèmes d’enveloppe les plus
éléments de parois, etc.) et de menuiserie
performants peut être un levier, en particulier pour le ter-
Principaux acteurs étrangers tiaire où la pénétration peut être plus facile.
De plus, même si les systèmes d’enveloppe sont diffu-
• Nippon Steel, Posco (Corée), JFE (Japon), Boosteel sants, de nouveaux matériaux minces et plus performants
(Chine), Nucor, Riva, Tata-Corus, Thyssen Krupp,
restent encore à développer. Il faut donc encourager les
US Steel
investissements dans la filière et renforcer l’accessibi-
lité aux dispositifs d’appui à l’innovation. Le renfort des
solutions de transferts vers le tissu de TPE-PME est clé.
Position de la France Concernant la formation, l’enjeu prioritaire est d’adapter
La France est très bien positionnée avec la présence les cycles existants aux besoins des professionnels. Dans
d’acteurs internationaux, notamment dans la fabrication un deuxième temps, de nouveaux cycles de formations
de vitrages ou de produits pour la façade et la toiture. peuvent être développés, tels que des formations sur le
De nombreuses opportunités existent donc pour créer montage des nouveaux isolants par exemple.
des filières sur des technologies innovantes (certains Avec la présence de leaders mondiaux du secteur du
citent l’isolation en couche mince). bâtiment, la France est très bien positionnée pour faire
émerger un grand acteur des systèmes d’enveloppe et
Analyse AFOM des matériaux innovants. Une riche stratégie de coo-
pération et de partenariat entre les entreprises et les
Atouts
pôles de compétitivité notamment doit être encoura-
Fortes compétences d’acteurs français à dimension
gée : engager un grand programme commun et encou-
internationale.
rager la création de plateformes démonstratrices, capa-
Faiblesses bles d’assurer la passerelle entre le monde de l’innovation
Fragmentation du tissu d’entreprises ; manque de for- et le tissu d’entreprises. Maturité (échelle TRL)
mation spécifique sur les systèmes d’enveloppe ; man- Par ailleurs, les systèmes d’enveloppe doivent être envi- Émergence (TRL : 1-4)
que d’offres en prestation globale. sagés sous l’angle du couple équipements – systèmes
Développement (TRL : 5-7)
passifs. Aujourd’hui, peu d’acteurs sont positionnés sur
Opportunités Maturité (TRL : 8-9)
de tels équipements, alors qu’il existe un potentiel fort
Position de leader à prendre, notamment sur les systè-
de développement. Cette filière doit donc être soutenue
mes d’isolation en couche mince ; opportunité de créer
par le biais d’appels à projets spécifiques, permettant de
un « intégrateur » de taille internationale. Position de la France
soutenir une démarche partenariale forte, ou encore par
Menaces Leader ou Co-Leader
le biais de la promotion de labels pour les systèmes d’en-
Surcoût engendré par les constructions BBC. veloppe à haute efficacité. Dans le peloton
Enfin, la mise en place d’une réglementation précise sur les En retard
systèmes d’enveloppe performants permettrait de favo-
Recommandations riser le développement de nouvelles technologies, ainsi
Afin de répondre aux objectifs du Grenelle de l’environne- que leur intégration aux autres technologies clés : orien- Potentiel d’acteurs en France
ment pour l’existant, des technologies doivent être déve- tation des crédits d’impôts aux systèmes d’enveloppe les Faible
loppées de sorte à être intégrées au bâti. Or, l’installation plus performants, subvention supplémentaire pour l’at- Moyen
d’équipements n’est pertinente que dans la mesure où teinte de performances spécifiques, etc. Fort
11 40 70
72 73
Menaces leur adaptation aux normes de construction, principa- Émergence (TRL : 1-4)
Forte concurrence, notamment de pays d’Europe occi- lement sur les futures réglementations (notamment, les Développement (TRL : 5-7)
dentale et des États-Unis ; forte concurrence de pays RT 2012 et RT 2020), ainsi que les normes DTU. Le pas- Maturité (TRL : 8-9)
d’Europe du Nord sur l’exploitation du bois à visée habi- sage à des bâtiments au-delà de R+1 devra également
tat et systèmes constructifs. être visé. Un lien fort avec les organismes intervenant
dans la normalisation est nécessaire. Un fonds de sou- Position de la France
tien aux petites entreprises pourrait être créé pour assu- Leader ou Co-Leader
Recommandations rer les qualifications et leur permettre de lever les ver-
Dans le peloton
Si le béton possède des avantages certains, tels que sa rous réglementaires.
En retard
flexibilité, son étanchéité et son coût, et s’il n’est pas Enfin, des campagnes d’information permettraient de
question de le remplacer, la filière des systèmes pré- mettre en valeur la filière du préconstruit et de l’éco-
construits peut trouver une place, en particulier s’agis- construction en sensibilisant l’ensemble des consom-
Potentiel d’acteurs en France
sant du bois. mateurs (entreprises et grand public) et en lançant une
Faible
De plus, l’innovation ouvre la porte à de nouvelles oppor- dynamique. De telles campagnes devraient également
cibler le bois, afin de permettre son essor en France sur Moyen
tunités en proposant des produits et matériaux à plus
forte valeur ajoutée (finitions sans solvants, structures la maison individuelle. Fort
Recommandations
L’utilisation des matériaux biosourcés, composites et recy-
clés est aujourd’hui favorisée par des politiques régionales
misant sur le développement des filières courtes. Plusieurs
leviers sont clés pour son développement : formation, qua-
lification, recherche applicative et industrialisation.
Des formations adaptées, spécifiques et accessibles loca-
lement doivent être créées pour soutenir le développe-
ment de ces matériaux. La simplification des processus
d’évaluation de la performance des matériaux biosour-
cés est également requise, leur variabilité ne devant pas
être considérée comme un frein.
Il est par ailleurs nécessaire d’encourager la création et le
développement de PME spécialisées, ainsi que d’accompa-
gner celles désirant se réorienter vers le développement
de matériaux biosourcés. Les plateformes techniques et
projets démonstrateurs doivent être soutenus.
De plus, il existe un enjeu sociétal non négligeable : la PAC
(Politique agricole commune) évoluera à l’horizon 2013
et il sera alors nécessaire de prendre en compte la recon-
version de certains emplois ruraux (dans une optique de
valorisation des agro-ressources, hors bois) et leur diver-
Pour la valorisation du bois et de ses co-produits, elle
sification. L’industrialisation de l’amont agricole est donc
reste fortement en retrait, alors qu’elle possède la troi- Maturité (échelle TRL)
clé, ainsi que le financement de plateformes de démons-
sième forêt européenne [13]. Émergence (TRL : 1-4)
tration dans un but de sensibilisation.
La mise à niveau réglementaire est clé, notamment pour Développement (TRL : 5-7)
Analyse AFOM résoudre les problèmes de garantie décennale. Un fonds Maturité (TRL : 8-9)
Atouts de soutien aux petites entreprises pourrait être créé pour
Ressources agricoles et forestières du territoire ; multiples assurer les qualifications de performance et de sécurité
initiatives de valorisation de la ressource agricole ; PME de leurs matériaux et leur permettre de lever les verrous Position de la France
innovantes ; présence d’acteurs académiques de dimen- réglementaires. Un lien fort avec les organismes interve- Leader ou Co-Leader
sion européenne et de structures de transfert dédiées. nant dans les normalisations est nécessaire. Dans le peloton
Concernant les matériaux recyclés, une réflexion doit
Faiblesses En retard
être engagée par les pouvoirs publics afin de lancer des
Cadre réglementaire non adapté ; absence de bases de
appels d’offre sur la déconstruction, comme cela peut se
données partagées qui rend difficile la comparaison des
faire dans d’autres pays, notamment en Suisse. Potentiel d’acteurs en France
analyses de cycle de vie ; verrous techniques encore à
lever ; qualification de la performance coûteuse ; pro- Faible
blème d’assurabilité (garantie décennale) ; manque de Moyen
structuration de la filière. Fort
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Applications
Si le comptage intelligent renvoie le plus souvent aux
compteurs d’électricité, il peut également concerner les
compteurs d’eau et de gaz.
En France, 35 millions de compteurs électriques sont 15 % [15]. La réduction de la facture pour le particulier
actuellement en fonctionnement. L’Union européenne ou l’entreprise devrait ainsi être supérieure à l’investisse-
ayant demandé aux pays membres d’expérimenter le ment requis pour l’installation (entre 12 et 24 euros par
dispositif, ErDF, principal distributeur français, a lancé an pendant dix ans [15]).
en 2007 le projet Linky, qui sera déployé en une dizaine En termes d’acceptabilité, le problème de l’atteinte à la vie
d’années. ErDF a ainsi prévu l’installation de 250 000 privée est soulevé par plusieurs associations de consom-
compteurs en Indre-et-Loire et dans l’agglomération mateurs. La question de la rétention des données doit
lyonnaise en 2010. Si l’expérience se révèle concluante, donc être traitée de manière attentive.
les compteurs intelligents se déploieront sur le territoire Enfin, les dispositifs existants ne permettent pas encore
entre 2012 et 2017 [15]. un accès direct à la consommation, ni par l’utilisateur,
Le moteur de l’industrie du comptage intelligent réside ni par l’agent de relève. Un intermédiaire (outils com-
dans l’électrique et il n’est, à l’heure actuelle, pas prévu plémentaires ou agents de relève) doit donc interve-
d’expérimentation au niveau national pour l’eau et le gaz, nir afin de transmettre les informations relatives à la
même si plusieurs industriels indépendants proposent consommation.
leurs services pour le suivi de ces consommations. À ces problématiques de transmission de données,
Notons également que la mise en place de compteurs s’ajoutent des problématiques techniques qu’il reste à
intelligents, quelque soit le fluide considéré, nécessite résoudre afin d’atteindre une fiabilité maximale et évi-
des technologies avancées. Ceci implique de rempla- ter les dysfonctionnements.
cer les compteurs actuels, rallongeant ainsi les temps
de déploiement et augmentant les coûts associés au Acteurs
Degré de diffusion dans l’absolu comptage intelligent.
Notons également qu’il existe enfin une opportunité de
Faible diffusion Principaux acteurs français
coupler l’infrastructure énergétique du bâtiment aux
Diffusion croissante • R&D : CEA, CSTB
véhicules électriques. Dans une telle configuration qu’il
Généralisation conviendra de définir, les nouveaux bâtis pourraient • Structures relais : S2E2
• Intégrateurs / Utilisateurs : Aergy, Atos Origin,
ainsi intégrer des prises nécessaires à la recharge de
Domtis, Edelia, Effineo, Enerdis, ErDF, Gaz de France,
ces véhicules.
Degré de diffusion en France Google Power Meter, HomeRider Systems, Ijenko, ista,
Legrand, Poweo, Sinovia, Sierra Wireless, Schneider
Faible diffusion Enjeux et impacts Electric, ST Microelectronics, Vizelia, Voltalis, Wirecom
Diffusion croissante L’enjeu majeur du comptage intelligent réside dans les Technologies
Généralisation économies potentielles engendrées, de l’ordre de 5 % à
tée pour leur sensibilisation ; pour des raisons culturelles, Liens avec d’autres
acceptabilité pour les maisons individuelles. technologies clés
Opportunités 8 16 18
Volonté forte au niveau européen pour développer le
comptage intelligent ; marché potentiel important avec
de larges possibilités à l’export ; potentiel de création 28 31 52
d’emplois et de création de valeur.
70
Menaces
Concurrence notamment provenant des États-Unis avec
des acteurs d’autres cœurs de métier, tels que Google,
Cisco, IBM ou Intel, se positionnant déjà avec des projets
de large envergure à Miami ou Orlando, etc.
Recommandations
Le comptage intelligent est une composante clé d’une
approche globale de l’ensemble des composantes éner-
gétiques du bâtiment. Il s’agit en effet d’une technolo-
gie centrale et structurante pour la filière, en particulier
du fait de la richesse de services en résultant.
Position de la France Il est ainsi nécessaire de poursuivre son déploiement et
Le comptage intelligent s’applique aujourd’hui essen- son utilisation. La sectorialisation de son déploiement
tiellement aux compteurs électriques. Si la France est est pour cela indispensable, en se donnant notamment
bien positionnée dans ce domaine avec l’expérimen- des objectifs très ambitieux sur le tertiaire pour lequel la
tation actuellement menée, d’autres pays l’ont néan- pénétration potentielle à court terme peut être plus forte.
moins précédée. Ainsi, l’Italie a été pionnière en étant le L’essor de ces technologies pour les maisons individuel-
premier pays intégralement équipé de compteurs élec- les risque d’être plus long, en raison de difficultés socié-
triques intelligents. Le déploiement a débuté en 2000 tales liées à des craintes d’atteinte à la liberté.
et s’est achevé en 2005. Les dépenses énergétiques ont Il n’existe pas d’obligation réglementaire incitant le
depuis diminué de 5 % par an [16]. consommateur à mieux gérer sa consommation éner-
De nombreux pays ont ensuite emboîté le pas à l’Ita- gétique. Pour qu’il devienne acteur, il est donc nécessaire
lie, notamment la Suède, la Norvège, la Finlande, l’Es- d’encourager son éducation et sa sensibilisation par l’or-
pagne, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume- ganisation de campagnes d’information, la mise en place
Uni, l’Australie, le Canada, les États-Unis et la Turquie. de dispositifs, tels que les certificats d’énergie, etc. Maturité (échelle TRL)
Par ailleurs, l’UE a demandé en 2009 d’expérimenter ce La solidité, la fiabilité et la pérennité des capteurs sera
type de dispositifs. L’objectif est de parvenir à équiper Émergence (TRL : 1-4)
un enjeu clé pour rassurer le consommateur et ne pas
96,3 millions de foyers d’ici à 2014 et près de 80 % de Développement (TRL : 5-7)
nuire économiquement à l’essor de la filière par le biais
foyers d’ici à 2020 [16]. de frais d’intervention sur site pour leur remplacement, Maturité (TRL : 8-9)
réparation, etc.
Analyse AFOM L’interface homme-machine jouera également un rôle
Position de la France
Atouts clé pour permettre à l’utilisateur un suivi régulier de ses
consommations. Des progrès significatifs sont à faire Leader ou Co-Leader
Expertise académique et industrielle reconnue dans l’éla-
boration de réseaux ; initiatives d’acteurs industriels, tels dans ce domaine et sont une condition sine qua non à la Dans le peloton
que le projet Linky d’ErDF. bonne sensibilisation de l’utilisateur. En retard
Enfin, la mise en place d’une base de données fiable
Faiblesses
sur la rénovation et la construction neuve de bâtiments
Filière peu structurée avec une définition floue du comp- Potentiel d’acteurs en France
aurait à terme pour effet d’améliorer et de piloter de
tage intelligent ; technologies telles que la production
manière pérenne les performances énergétiques d’un Faible
décentralisée, non matures ; investissements lourds requis
bâtiment. Moyen
par les potentiels utilisateurs ; manque d’informations vis-
à-vis des utilisateurs et d’interface ergonomique adap- Fort
40 42 48
50 57 70
Menaces Faible
Forte concurrence et retard par rapport aux pays euro- Moyen
péens leaders. Fort
Position
de la Attrait du marché
France modeste
moyen
Leader/Co-leader 78
81 fort
76 Enjeux
Bien-être, prévention,
Dans le peloton 80 sécurité sanitaire
82 83 77
Meilleure prise en
85 charge et autonomie
Agriculture et
79 agroalimentaire
En retard 84 durable
Acceptation sociétale
(*) TC 79 : il s’agit de prévision à cinq ans ; les prévisions sont plus importantes à 10-15 ans.
et le solde commercial. En effet, en 2004, les entreprises de plus limentaires sont confrontées à des marges faibles du fait des
de 20 salariés représentaient un chiffre d’affaires de 125,5 Md€ rapports de force avec les distributeurs mais aussi de la volati-
contre 120,2 en 2007, et employaient 386 000 salariés contre lité des prix des matières premières. Cette situation nuit égale-
356 000 en 2007. D’après des chiffres publiés par le ministère ment à l’image du milieu aux yeux des consommateurs, qui ont
de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche, le chiffre d’af- déjà tendance à réduire la part de leur budget dédié à l’agroali-
faires 2009 serait de 150 Md€. En 2004, le solde commercial était mentaire. D’autre part, les exigences réglementaires sont crois-
positif à 7,5 Md€, et d’ores et déjà en baisse de 7,4 % par rapport santes, sont souvent plus fortes en France que dans d’autres
à 2003 [27]. Les entreprises positionnées à l’export connaissent pays, et demandent des moyens humains et financiers pour y
une concurrence accrue des pays émergents. Dans l’UE27, le mar- répondre. Les entreprises doivent également lutter contre les
ché de l’alimentation animale (hors animaux domestiques) est risques de fraude et de contrefaçon.
de 145 millions de tonnes, sur lesquelles la France détient 15 % Le degré d’innovation est plus faible comparativement à d’autres
de parts de marché [28]. Pourtant, la balance commerciale de secteurs industriels. Dans l’agroalimentaire, 7 % du chiffre d’af-
la France sur l’alimentation animale est déficitaire. faires est consacré à l’innovation en moyenne [29]. Moins de
L’industrie agroalimentaire demeure toutefois un pilier de l’éco- 1 % du chiffre d’affaires est dédié à la recherche en tant que
nomie française, et participe avec l’agriculture à l’aménagement telle. Toutefois, le secteur est propice à d’autres formes d’inno-
du territoire et à l’image de marque de la France. vations, qui seront capitales à l’avenir : marketing, circuits de
L’industrie agroalimentaire reste très dispersée, avec pas de distribution, emballages, recettes, design, qualité, développe-
moins de 10 500 entreprises dont 97 % de PME et 70 % de TPE ment durable, services associés, etc. Des experts soulignent par
(très petites entreprises) [29]. Ainsi, beaucoup d’entreprises exemple l’importance des stratégies mutualisées, notamment
n’ont pas une taille critique suffisante pour investir et aborder en termes de logistique et d’exportation.
le marché international. Pourtant, de nombreux défis doivent Les industriels doivent également anticiper les attentes des
être relevés. L’amont agricole est en pleine mutation, l’aval de consommateurs, elles aussi croissantes et changeantes :
la filière est particulièrement concentré et les industries agroa- alimentation au service du bien-être et de la santé, produits
La plupart de ces technologies n’ont pas été retenues comme 5FDIOPMPHJFTQPVSMBCJPMPHJF r#JPQSPEVDUJPO
r.FJMMFVSFQSJTFFODIBSHFEFTQBUJFOUT
EFTZOUIÍTF
clés pour plusieurs raisons : d’une part, il s’agit pour la plupart r"HSJDVMUVSFFUBMJNFOUBJSFEVSBCMFT
r#JFOËUSFEFTQFSTPOOFT QSÊWFOUJPOFUTÊDVSJUÊTBOJUBJSF
français ont en revanche une carte à jouer en termes d’utilisa- 5FDIOPMPHJFTEFEJBHOPTUJDSBQJEF r.FJMMFVSFQSJTFFODIBSHFEFTQBUJFOUT
r"HSJDVMUVSFFUBHSPBMJNFOUBJSFEVSBCMFT
UJPOEFDFTPVUJMT TUSVDUVSBUJPOEFQMBUFGPSNFT TBWPJSGBJSF FU
5FDIOPMPHJFTQPVSMhJNBHFSJF r#JFOËUSFEFTQFSTPOOFT QSÊWFOUJPOFUTÊDVSJUÊTBOJUBJSF
de services de génotypage. EVWJWBOU r.FJMMFVSFQSJTFFODIBSHFEFTQBUJFOUT
Ce sont davantage les données générées par les approches haut r#JFOËUSFEFTQFSTPOOFT QSÊWFOUJPOFUTÊDVSJUÊTBOJUBJSF
5FDIOPMPHJFTEPVDFTEhBTTBJOJTTFNFOU
r"HSJDVMUVSFFUBHSPBMJNFOUBJSFEVSBCMFT
EÊCJUFUjPNJRVFTvRVJTPOUTPVTFYQMPJUÊFT$FDJTFYQMJRVF
en grande partie par le manque de moyens dans les domaines
de l’informatique et de la bio-informatique, celle-ci étant définie Par ailleurs, d’autres technologies s’ajoutent aux technologies
comme l’ensemble des approches algorithmiques, statistiques ci-dessus pour développer ou proposer des produits ou servi-
et mathématiques permettant d’une part de traiter les données ces complets.
et d’autre part de modéliser la dynamique des réseaux biolo- "VEFMÆEFTUFDIOPMPHJFTEFDBMDVMJOUFOTJG EFTJNVMBUJPONPMÊ-
giques complexes et des structures moléculaires. Par ailleurs, culaire et des nanotechnologies, d’autres technologies rele-
les approches in silico pour assurer le criblage virtuel et prédire WBOUEFT5*$ FUñHVSBOUEBOTMBTFDUJPODPSSFTQPOEBOUF TPOU
M"%.& "CTPSQUJPO %JTUSJCVUJPO .ÊUBCPMJTNFFU&MJNJOBUJPO clés et desservent les secteurs de la santé, de l’agriculture et
et la toxicité des molécules sont également un relai. Les tech- de l’agroalimentaire :
nologies pour le calcul intensif ont ainsi été retenues comme r̾MPHJDJFMFNCBSRVÊFUQSPDFTTFVSTBTTPDJÊT̾
clés et traitées dans la section TIC. La simulation moléculaire a r̾OBOPÊMFDUSPOJRVF̾
également été retenue comme clé et est traitée dans la section r̾PQUPÊMFDUSPOJRVF̾
Chimie-Matériaux-Procédés. r̾JOUFSGBDFTIPNNFNBDIJOF̾
Parmi les technologies dites transversales figurent également r̾UFDIOPMPHJFT%̾
les nanotechnologies appliquées à la biologie. Elles permettent r̾TÊDVSJUÊIPMJTUJRVF OPUBNNFOUEFTEPOOÊFTFUEFMFVS
d’apporter une dimension nouvelle pour l’étude de molécu- USBOTGFSU ̾
les biologiques et de leurs modes d’actions, de nouveaux vec- r̾PCKFUTDPNNVOJDBOUT̾
teurs et formes galéniques. Les nanopuces, nanoréacteurs et r̾UFDIOPMPHJFTSÊTFBVYTBOTñM̾
autres outils miniaturisés permettent de caractériser des pro- r̾QPSUBJM DPMMBCPSBUJPOTFUDPNNVOJDBUJPOTVOJñÊFT̾
priétés et interactions de molécules sans avoir à les produire à r̾SPCPUJRVF
grande échelle, d’étudier des molécules uniques, de dévelop- À titre d’exemple, de nouvelles technologies chirurgicales et
per des systèmes automatisables voire autonomes. Les nano- interventionnelles sont attendues. La robotique a ainsi été rete-
technologies constituent ainsi une technologie clé, qui est trai- nue comme une technologie clé, notamment pour ses applica-
tée dans les sections Chimie-Matériaux-Procédés et TIC de ce tions médicales : nouveaux outils interventionnels miniaturisés
document. pour des gestes et actes chirurgicaux, systèmes de comanipu-
L’ensemble des enjeux des secteurs de la santé, de l’agri- lation et de télémanipulation à distance.
culture et de l’agroalimentaire, peuvent être synthétisés en
quatre grands enjeux : Technologies relevant des sciences
rMFCJFOËUSFEFTQFSTPOOFT MBQSÊWFOUJPOFUMBTÊDVSJUÊTBOJUBJSF économiques, humaines et sociales
rMBCJPQSPEVDUJPO
&OEFIPSTEFTUFDIOPMPHJFTEJUFTjEVSFTv MFEPNBJOFEFT
rMBNFJMMFVSFQSJTFFODIBSHFEFTQBUJFOUT
UFDIOPMPHJFTjNPMMFTv SFMFWBOUEFT4&4FU4)4 TDJFODFTÊDP-
rMBHSJDVMUVSFFUMBMJNFOUBJSFEVSBCMF
nomiques, humaines et sociales) et d’autres formes d’innova-
Le schéma ci-contre explicite les technologies clés retenues en
tion, doit également être souligné puisque participant à part
fonction de leurs réponses aux enjeux ci-dessus.
entière aux enjeux à venir.
Tout d’abord, il existe des besoins forts sur des thèmes très
globaux tels que la santé publique, la production alimentaire
durable et la gestion de la chaîne alimentaire. Ces thèmes de
Il est ainsi crucial que des spécialistes des sciences humaines et 1999 à 4,4 % en 2005 (soit une baisse plus forte qu’aux États-
sociales développent des recherches spécifiques sur ces ques- Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni). Entre 2001 et 2006, la
tions pour proposer aux acteurs du domaine et aux politiques part mondiale des publications scientifiques de la France en
publiques des clés pour répondre à ces questions et ainsi per- sciences de la vie a baissé de 17 % (baisse de 15 % en biolo-
mettre le développement et la diffusion des technologies. gie fondamentale, de 17 % en recherche médicale, de 20 % en
biologie appliquée-écologie [26]). Cette baisse reflète le déve-
loppement rapide de la recherche dans de nombreux pays en
Indicateurs de l’OST relatifs à la production scientifique pour l’ensemble des sciences du vivant
Part Monde (%) Part dans UE (%) Indice de spécialisation / Monde Indice d’impact relatif*
2007 Évolution** 2007 Évolution** 2007 Évolution** 2007 Évolution**
France 4,1 81 11,7 87 0,95 98 0,98 109
Allemagne 6,1 88 17,7 95 1,04 105 1,07 109
Royaume-Uni 7,2 84 20,8 90 1,19 103 1,12 108
* Part mondiale des citations reçues par les publications françaises en deux ans / part mondiale des publications françaises
** Mesure de l’évolution de la valeur de l’indicateur entre 2001 et 2007 en base 100 pour 2001
Acteurs Malgré tout, la France manque d’une masse critique de Liens avec d’autres
compétences et d’industriels et la concurrence interna- technologies clés
tionale est déjà très intense, particulièrement aux États-
Principaux acteurs français Unis. Par ailleurs, le secteur français ne possède pas de 1 2 3
• Laboratoires de recherche académique : AFM, fonds dédiés.
CEA (LTCG, Mircen, LICB), Centre de Primatologie de 7 20 28
Brétigny, CHU Hôtel Dieu Nantes, CNRS (CRRET, IPBC), Analyse AFOM
Généthon, Hôpital Necker, Hôpital Saint-Louis, IGBMC,
Inra (UMR0792 LISBP), Inserm (UTCG de Nantes, U891), Atouts 77 84
Institut Cochin, Institut Curie, Institut de Biothérapies, Fortes compétences ; acteur notable dans les essais cli-
Institut de Recherche Biologique, Institut du Thorax, niques ; présence de groupes de patients du type AFM ;
Institut Pasteur, IRB, I-STEM, Laboratoires Genévrier impact sur les normes ; existence de l’ATU (autorisation
• Utilisateurs : AP-HP (Georges Pompidou, Pitié- temporaire d’utilisation), exception mondiale ; existence
Salpêtrière), EFS, Hôpital d’instruction des armées d’un appel à projets de l’ANR sur les cellules souches.
Percy (HIA Percy)
• Industriels : ABCell-Bio, Atlantic Bone Screen, Faiblesses
Cellectis, CellProthera, Clean’Cells, Diana Ingrédients, Peu d’industriels (dix sociétés principales de produits de
Ectycell, EndoCells, Episkin, ERYtech Pharma, Genevrier, thérapie cellulaire) ; faibles investissements.
GenoSafe, Icelltis, MAbgène, Mabio International,
Opportunités
Myosix, Natural Implant, Neuronax, Sanofi-Aventis,
ScarCell Therapeutics, TBF, Texcell, TxCell, Vivalis
Harmonisation européenne de la règlementation; avan-
• Structures relais : Atlanpole Biotherapies, Cancer-Bio- cées sur les questions d’éthique ; découverte des iPS créa-
Santé, EFS, Medicen tion en janvier 2009 du Comité pour les thérapies inno-
vantes (CAT) de l’EMEA.
Principaux acteurs étrangers
Menaces
• Laboratoires de recherche académique : Forte concurrence des États-Unis ; brevetabilité ; dimen-
California Institute for Regenerative Medicine, Harvard sion sociale.
Stem Cell Institute, Hospital Clínic de Barcelona,
McGowan Institute for Regenerative Medicine
Medicine, University of Wisconsin Stem Cell and
Regenerative Medicine Center, Wake Forest Institute
Recommandations
• Poursuivre le travail sur les lois de bioéthique, les dimen-
for Regenerative
• Industriels : Advanced Cell Technology, Artelis,
sions sociales et la brevetabilité.
AstraZeneca, Bresagen, Cythera, Geron, GSK, Johnson • Donner les moyens à la France pour qu’elle soit le pre-
& Johnson, Nestlé, Novartis, Osiris Therapeutics, PAA, mier pays à établir des standards et normes notamment en
Pfizer, Roche, Theregen, TiGenix, ViaCyte production (déjà une longueur d’avance), pour donner un
avantage compétitif majeur aux industries françaises. Maturité (échelle TRL)
• Soutenir les initiatives pour développer une masse cri- Émergence (TRL : 1-4)
tique : encourager les partenariats notamment par le
Position relative de la France biais d’appels à projets ou FUI (Fonds unique intermi-
Développement (TRL : 5-7)
La France figure parmi les acteurs majeurs du domaine nistériel), de plateformes, prévoir des structures adap- Maturité (TRL : 8-9)
de la thérapie cellulaire. Elle a été pionnière dans l’ap- tées pour avoir des capacités de production suffisantes.
plication dans les cellules de sang de cordon ombilical • Soutenir la mise en place de formations adaptées pour
et elle se distingue également dans les cellules souches Position de la France
former des techniciens et des ingénieurs (« cultivateurs
mésenchymateuses et dans les cellules souches adultes. de cellules » par exemple) : création d’une école française Leader ou Co-Leader
En 2007, le pays est le deuxième pays européen en termes d’ingénierie cellulaire et tissulaire, d’une usine témoin. Dans le peloton
de développement clinique de produits de thérapie cel- • Allonger la durée des dispositifs de soutien financiers En retard
lulaire. La France est également le troisième pays au aux contraintes de ce domaine.
monde à réaliser des essais cliniques (derrière les États- • Renforcer les accès aux fonds propres des entreprises
Unis et l’Allemagne). La France est le premier pays à avoir (entrée de l’État dans le capital, adapter les dispositifs tels Potentiel d’acteurs en France
avancé sur les normes et sera le premier à établir les stan- qu’InnoBio aux entreprises agroalimentaires et à l’intro- Faible
dards normatifs. duction en bourse des entreprises). Moyen
Fort
1 2 3
20 28 41
76 84
Applications
L’ingénierie du système immunitaire trouve évidemment
des applications en santé humaine mais aussi animale,
pour développer des stratégies thérapeutiques ou de pré-
vention. L’immunothérapie, les vaccins thérapeutiques
et la thérapie cellulaire représentent des champs d’appli-
cations majeurs de l’ingénierie du système immunitaire.
Celle-ci permet également de définir des stratégies de
protection en cas de menaces bioterroristes.
La compréhension du système immunitaire et la capa-
cité à le manipuler touchent par ailleurs un large spectre
de pathologies dont : les maladies auto-immunes, les
Description cancers, les maladies infectieuses (Sida, hépatites B et
Le système immunitaire est un système de défense natu-
C), les allergies, le diabète etc. L’immunothérapie can-
rel de l’organisme composé d’un réseau complexe de
céreuse constitue par exemple une nouvelle approche
cellules, d’organes et molécules. Il existe deux systèmes
potentielle pour le traitement du cancer. Le marché des
immunitaires qui coopèrent l’un avec l’autre : l’immunité
vaccins croît de 15 à 25 % par an et est estimé à 20 Md€
« innée » et l’immunité « acquise ».
en 2015 alors qu’il est de 10 Md€ en 2010 [39]. Le mar-
L’ingénierie du système immunitaire a pour but de com-
ché français de l’industrie de santé animale représente le
prendre le système immunitaire dans le but de mieux le
premier marché européen avec 835 M€ de chiffres d’af-
manipuler. L’objectif principal est de modifier et d’opti-
faires en France et 1,4 Md€ à l’exportation [6].
Degré de diffusion dans l’absolu miser tous les composants du système immunitaire tels
Il s’agit d’un champ de recherche porteur, y compris sur
Faible diffusion que cellules ou molécules. Il peut par exemple s’agir de
le plan de la biologie fondamentale. L’ingénierie du sys-
Diffusion croissante trouver de nouveaux anticorps ou de modifier les anti-
tème immunitaire contribue également à l’amélioration
corps existants afin de les rendre plus spécifiques. En vac-
Généralisation des connaissances sur les allergies, à la découverte de
cinologie, l’immunologie moléculaire et cellulaire permet
biomarqueurs et au développement de produits d’ali-
de concevoir des vaccins sur des bases plus rationnelles
mentation santé.
Degré de diffusion en France et moléculaires.
Au global, ce domaine est porteur d’activités de service,
De nouvelles méthodes d’ingénierie d’éléments du sys-
Faible diffusion communes au développement de tout principe / molé-
tème immunitaire sont aujourd’hui développées, basées
Diffusion croissante cule active et spécifiques au domaine des protéines et
notamment sur les cellules dendritiques et les TCR (T Cell
Généralisation anticorps.
Receptor). Les cellules dendritiques jouent un rôle fonda-
Enjeux et impacts Par ailleurs, la France est très bien positionnée dans le Liens avec d’autres
L’ingénierie du système immunitaire est essentielle dans le domaine de la vaccinologie. L’écosystème français est par- technologies clés
développement de nouveaux traitements pour certaines ticulièrement riche, regroupant des forces croissantes à
la fois académiques et industrielles. Ainsi, 253 publica- 2 76 77
pathologies. Elle joue également un rôle majeur en santé
publique, notamment dans la prévention du risque sani- tions françaises relatives au domaine ont été publiées
taire lors d’épidémies ou de pandémies. 75 % des mala- en 2008 [40] et les industriels français Sanofi-Aventis,
dies émergentes chez l’homme étant d’origine animale Biomérieux et Merial font partie des leaders mondiaux.
(selon l’Organisation mondiale de la santé animale), les La France se distingue également par la présence de PME
médicaments vétérinaires visant à prévenir les mala- innovantes telles que Neovacs.
dies infectieuses ou parasitaires contribuent à la sécu- La France est le leader du marché des vaccins pour
rité sanitaire. Ils contribuent également à la compétitivité l’homme en Europe, et des raisons historiques et éco-
de l’élevage ((la fièvre aphteuse a coûté au Royaume-Uni nomiques ont fait de la France le deuxième marché de
12 Md€), et à la sécurisation de la filière agroalimentaire. santé animale au monde. Au-delà des vaccins, la France
Par ailleurs, les aspects règlementaires et éthiques ne sont est le premier pays en matière de recherche et de fabri-
pas à négliger puisque l’ingénierie du système immuni- cation de médicaments et de réactifs pour les animaux
taire implique en partie l’utilisation de cellules souches. en Europe.
Enfin, les temps de développement de nouvelles théra-
pies sont très longs – ils peuvent atteindre 10 à 15 ans Analyse AFOM
pour de nouveaux vaccins par exemple – ce qui peut dis- Atouts
suader les potentiels investisseurs d’injecter les capitaux Compétences académiques ; des leaders industriels ; des
nécessaires au développement de tels produits. plateformes technologiques.
Acteurs Faiblesses
Manque de coordination dans la communauté
scientifique.
Principaux acteurs français
Opportunités
• R&D : CNRS (GICC), Inra, Inserm (U768, U783), Institut De nombreuses pathologies sans traitement actuelle-
Curie, Institut Pasteur Université Pierre et Marie Curie ment ; des problématiques de santé publique au cœur
• Industriels : Biocytex, Biomérieux, Ceva, Erytech,
des préoccupations (pandémie, etc.).
Génopoïétic, IDM, Imaxio, Innate Pharma, Merial,
Monoclonal Antibodies Therapeutics, Neovacs, P.A.R.I.S, Menaces
Pierre Fabre, Proteogenix, Sanofi-Aventis, Stallergenes, Éthique, acceptabilité ; gestion des crises et impact sur
Transgene, Virbac, Vitoquinol, Vivalis la confiance des consommateurs.
• Structures relais : Alsace BioValley, Lyonbiopôle,
Medicen, Réseau Français pour la Santé Animale
Maturité (échelle TRL)
(RFSA), représentants des filières animales
Recommandations Émergence (TRL : 1-4)
• Faciliter l’interdisciplinarité et la mutualisation des
Principaux acteurs étrangers Développement (TRL : 5-7)
connaissances, par exemple en soutenant la création
• Abbott, Acambis, Amgen, Bavarian Nordic, Baxter, d’un institut spécialisé en immunologie, à l’instar de l’Ins- Maturité (TRL : 8-9)
Genzyme, GlaxoSmithKline, Johnson & Johnson, titut du cerveau et de la moëlle épinière.
Medigene, Merck, Novartis, Novaxax, Pfizer, Roche,
• Encourager la démarche de médecine transla-
Solvay, Wyeth, Xenova Position de la France
tionnelle.
• Instaurer ou renforcer des registres nationaux labellisés Leader ou Co-Leader
permettant de recueillir les données essentielles asso- Dans le peloton
ciées aux pathologies concernées. En retard
Position relative de la France • Soutenir les recherches économiques et sociales sur
La France est en bonne position dans le domaine de l’in- les problématiques de santé publique et de gestion
génierie du système immunitaire. Elle possède de réelles des crises. Potentiel d’acteurs en France
forces académiques, notamment avec la présence de Faible
l’Institut Pasteur dont les départements, en grande par-
Moyen
tie, s’intéressent au système immunitaire.
Fort
3 5 20
28 76 77
Compétences présentes. pour travailler d’emblée sur des applications industrielles Faible
et ainsi appliquer les pratiques de data mining. Moyen
• Engager des réflexions pour trouver des solutions sur
Fort
les différentes dimensions sociales et éthiques.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
Acteurs rée par le contrôle de l’humidité. Enfin, la génomique et Liens avec d’autres
les biotechnologies végétales font l’objet d’un appel à technologies clés
projets spécifique de l’ANR avec un axe dédié à la géno-
Principaux acteurs français mique microbienne. 3 5 77
• R&D : ANR (CES, InGEcoH), Cemagref, Cirad, CNRS
(LIEBE, MDCEM), École supérieure de microbiologie et Analyse AFOM 85
sécurité alimentaire de Brest (Esmisab), Enseignement
supérieur agricole, Enva, Genoscope, Ifremer, Ina P-G, Atouts
Inra (EMDS, Laboratoire de recherches fromagères), Compétences présentes en microbiologie prévision-
Institut Pasteur de Lille, Laboratoire d’écologie nelle, surtout en recherche ; plusieurs projets en cours
microbienne de Lyon (EcoMic), Montpellier SupAgro, dont Sym’Previus.
Unir, Université de Toulouse
Faiblesses
• Industriels : Agronutrition, Bel, Bonduelle, Bongrain,
Danone, Fromageries Bel, Goemar, Pernod Ricard, Peu de compétences transférées à ce jour au niveau
Veolia Environnement, Villmorin des industriels.
• Structures relais : Actilait, Adria Développement, Opportunités
Aérial, AgriMip Innovation, Aquimer, Céréales Vallée,
Prise de conscience environnementale ; bonne percep-
IAR, Ifip Institut du porc, Mer Paca, Valorial, Vitagora
tion du consommateur ; nombreux produits agroalimen-
Principaux acteurs étrangers taires utilisant des ferments.
Position de la France
Leader ou Co-Leader
Dans le peloton
En retard
trois géants respectifs Siemens, Philips et General Electric. Liens avec d’autres
Ces trois entreprises proposent des appareils d’imagerie technologies clés
variés, tels que des scanners ou des systèmes d’imagerie
à résonnance magnétique (IRM). General Electric propose 2 13 17
également des produits d’imagerie interventionnelle. Par
ailleurs, la Chine et le Japon sont en pleine explosion, la 18 20 22
concurrence internationale s’intensifie.
76 77
Analyse AFOM
Atouts
Compétences fortes, notamment académiques ; plu-
sieurs équipements à visibilité internationale ; premier
pays à proposer un appareil multi-ondes (SuperSonic
Imagine) ; un leader européen des agents de contraste
(Guerbet).
Faiblesses
Peu d’industriels présents ; peu de projets collaboratifs ;
forts investissements requis.
Opportunités
Nombreuses applications ; nombreux développements
encore attendus, notamment vers des échelles d’obser-
vation de plus en plus petites.
Position relative de la France
La France dispose d’une compétence historique en ima- Menaces
gerie du vivant et possède aujourd’hui un ensemble Forte concurrence internationale, notamment avec les
unique au monde de moyens et de compétences en trois géants de l’imagerie.
recherche, notamment académique, sur les secteurs de
l’imagerie moléculaire et de la modélisation et le traite-
ment des signaux. Des interactions fortes existent éga- Recommandations
lement entre les différentes équipes de recherche et • Structurer les forces de l’imagerie française, en les concen-
développement des domaines clés de la microscopie, trant sur ses domaines d’expertise reconnus à l’internatio-
en endoscopie et biophotonique. Enfin, plusieurs équi- nal : optique, technologies ultrasons, aimants pour IRM,
pements lourds et plateformes à visibilité internationale détecteurs en physique nucléaire, mathématiques appli-
tels que le centre de neuro-imagerie NeuroSpin (CEA) quées à l’analyse des données et des images. Maturité (échelle TRL)
et la plateforme d’imagerie Mircen, sont présents sur le • Développer la visibilité des forces françaises, notamment Émergence (TRL : 1-4)
sol français, offrant à la France de bonnes capacités en en participant à des initiatives européennes en matière
Développement (TRL : 5-7)
imagerie biomédicale. d’imagerie telles que l’Euro-BioImaging (Esfri) ou l’Euro-
pean Society for Molecular Imaging (Esmi). Maturité (TRL : 8-9)
Sur le plan industriel, le marché mondial est verrouillé
par les trois géants que sont Siemens, Philips et General • Susciter des projets collaboratifs autour de nouvelles
Electric. Toutefois, de très belles PME françaises se déve- applications et de ruptures technologiques, et en lien
Position de la France
loppent, parmi lesquelles pourrait émerger le futur cham- avec les organismes de réglementation pour un transfert
plus efficace vers des applications cliniques. Leader ou Co-Leader
pion français de l’imagerie qui se positionnerait parmi les
• Soutenir le développement des nouvelles sondes et Dans le peloton
leaders. SuperSonic Imagine est par exemple aujourd’hui
la seule entreprise au monde à proposer un appareil traceurs, ainsi que l’implication des informaticiens et En retard
d’imagerie multi-ondes, utilisé en cancérologie. Il faut mathématiciens.
également noter la position de Guerbet, leader sur le • Simplifier l’administration de plateformes d’image-
rie françaises. Potentiel d’acteurs en France
marché des agents de contraste avec 25 % de parts de
marché en Europe. • Soutenir le développement de bases de données cli- Faible
Les pays en pointe en imagerie du vivant sont l’Alle- niques en imagerie. Moyen
magne, les Pays-Bas et les États-Unis au travers de leurs Fort
à titre indicatif, le coût annuel relatif au traitement des Où en sont les autres pays sur la diffusion de cette tech- Liens avec d’autres
personnes infectées par la salmonellose est de 2 Md$ nologie ? technologies clés
aux États-Unis [52]. L’Europe est en général assez avancée dans le domaine,
Cependant, plusieurs verrous subsistent. La réglementa- principalement du fait des aspects règlementaires à res- 6 16 81
tion Novel Food demande que tout produit issu d’une pecter. Les technologies douces d’assainissement sont
nouvelle technologie fasse l’objet d’une demande d’auto- diffusantes dans des pays tels que l’Allemagne, l’Angle- 82
risation de mise sur le marché qui peut prendre de six mois terre et les Pays-Bas, positionnés au même niveau que
à deux ans, ce qui rend les industriels frileux aux change- la France.
ments dans leurs chaînes de production. De plus, l’indus- L’Amérique du Sud, et notamment le Chili et l’Argentine,
trie agroalimentaire française est très fragmentée, ren- développe également ce type de technologies, permet-
dant difficile la coordination entre les différents acteurs. tant ainsi une diffusion croissante.
La majorité d’entre eux sont par ailleurs des PME, qui ne Aux États-Unis et en Asie néanmoins, les pressions régle-
consacrent qu’un faible pourcentage de leur chiffre d’af- mentaires sont moins fortes et la recherche et le dévelop-
faires à la recherche et au développement, d’où de fai- pement sont moins avancés qu’en Europe, ce qui explique
bles investissements dans le développement de nouvel- une diffusion moins importante. Notons cependant
les technologies douces d’assainissement. l’exception du Japon qui a été pionnier sur le dévelop-
pement et la diffusion des technologies douces d’assai-
Acteurs nissement en agroalimentaire.