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Ressources de géographie pour les enseignants

Terres rares, métaux stratégiques


Les terres rares sont des métaux et des composés métalliques
utilisés dans un grand nombre de procédés de fabrication de
haute technologie, notamment de technologies récentes ou
« d'avenir » : batteries, écrans, téléphones portables, ampoules
basse consommation, véhicules hybrides, rotors d'éoliennes,
missiles, imagerie médicale.

Sur le plan physico-chimique, il s'agit de 17 éléments dont 15


appartiennent à la famille des lanthanides (lanthane, cérium,
praséodyme, néodyme, prométhium, samarium, europium,
gadolinium, terbium, dysprosium, holmium, erbium, thulium,
ytterbium, et lutécium), auxquels il faut ajouter l'yttrium et le
scandium. Ce ne sont donc pas des terres, leur rareté étant par
ailleurs relative.

Leur nom français vient sans doute d'une traduction


approximative de l'anglais. L'appellation rare-earth elements
aurait pu être traduite par « éléments rares sur Terre » ou
« éléments terrestres rares ». En anglais on trouve aussi le sigle
REY signifiant rare-earth elements and yttrium . On utilise aussi
en français l'expression métaux stratégiques, peut-être plus
explicite quant à leur nature et à l'importance de leurs usages.
Chaque appareil technologique n'en contient qu'une quantité
infime, mais l'explosion du nombre d'appareils produits a
entraîné une forte hausse de la demande mondiale à partir des
Cube de Lutécium de 1 cm³.
années 2010. Source : photographie de
Alchemist-Hp sur Wikimedia
Les terres rares sont présentes dans toutes les grandes régions Commons, sous licence CC.
d'extraction minières (Afrique du Sud, Australie, bouclier
canadien, Ouest américain, etc.) mais 98 % de la
consommation de l'Union européenne est importée de
Chine (en 2021). Si une extraction a existé ailleurs, en
Amérique du Nord notamment, elle a été abandonnée en raison
d'une rentabilité trop faible. La concentration de la production
entre les mains de la Chine (70 % de l'extraction mondiale en
2023) inquiète les autres puissances qui cherchent à diversifier
leur approvisionnement, ce qui explique la multiplication des
projets d'extraction d'une part (au Canada, au Groenland, en
Finlande...) et des projets de recyclage et de retraitement
d'autre part. Plusieurs projets de recherche existent par exemple
pour récupérer les métaux rares contenus dans les
accumulateurs, les aimants, les condensateurs, les écrans, etc. À
l'heure actuelle, c'est encore loin d'être le cas : à l'échelle
mondiale, le taux de recyclage, pour au moins la moitié
de ces métaux, est inférieur à 1 % (Bihouix, 2023, p. 566).
(JBB), novembre 2017. Dernière mise à jour : février 2024.

Références citées
https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/terres-rares-et-metaux-strategiques
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Bihouix Philippe, « High tech ou low tech ? », in Philippe Boursier et Clémence Guimont
(dir.), Écologies. Le vivant et le social . Paris, La Découverte, « Hors collection Sciences
Humaines », 2023, 624 p.

Pour aller plus loin

Carto n° 9, janvier-février 2012, p. 41–44


Sylvain Kahn et Laure Birckel, « Les terres rares en cartes et dans la presse : un marché
stratégique », févroer 2012 (mis à jour en janvier 2016), complément à une émission de
« Planète Terre », avec Christian Hocquard du BRGM (Bureau des recherches géologiques et
minières). Revue de presse en pied de page. Écouter l'émission (30 minutes).
Olivier Soria et Juliette Grau, « Terres rares : notre ultra-dépendance à la Chine (et comment
en sortir) », TheConversation, 28 octobre 2019.
Bernadette Mérenne-Schoumaker, cartographie de Claire Levasseur, Atlas mondial des
matières premières. Des ressources stratégiques, Autrement, 2013 [2020].

https://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/terres-rares-et-metaux-strategiques

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