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Université Cadi Ayyad

Faculté des Sciences-Semlalia, Marrakech

Thèse
Présentée à la faculté, pour obtenir le grade de Docteur d’Etat
Es-Science (Option : Biologie végétale)

Modélisation de l’architecture du palmier dattier (Phœnix


dactylifera L.) et application à la simulation du bilan radiatif
en oasis
Par
EL HOUMAIZI Mohammed Aziz
(Thèse de Troisième cycle)

Soutenu le 20/04/2002 devant la commission d’examen :

Président :
M. Mohamed Loudiki, Professeur à la Faculté des Sciences-Semlalia, Marrakech,
Maroc.
Examinateurs :
M. Abdallah Oihabi, Conseillé Technique Principal, FAO/UN, Namibie.
M. Ismail El Hadrami, Professeur à la Faculté des Sciences-Semlalia, Marrakech,
Maroc.
M. Jean Dauzat, Directeur de recherche, Unité de Modélisation des Plantes
CIRAD, Montpellier, France.
M. Mohamed Saaidi, Expert international indépendant sur la production et la
protection du palmier dattier (invité).
M. René Lecoustre, Directeur de recherche, Unité de Modélisation des Plantes
CIRAD, Montpellier, France.
M. Said Khaba, Professeur habilité à la Faculté des Sciences-Semlalia, Marrakech,
Maroc.
M. Vincent Dollé Secrétaire Général du CIRAD, Montpellier, France.
REMERCIEMENTS

Ce travail a été réalisé dans le cadre de la collaboration entre la Faculté

des Sciences Semlalia de Marrakech et le centre régional de la Recherche


Agronomique Haouz-Présahara-Marrakech Programme Palmier Dattier (PPD) et le

Centre International de la recherche Agronomique pour le Développement ( CIRAD).

Tout d’abord, il m'est très agréable de saisir cette occasion pour


exprimer mes remerciements à M. le Professeur KNIDIRI recteur de l'Université

Cadi Ayyad et à M. MOUKHLISSE doyen de la Faculté des Sciences-Semlalia, pour

avoir veiller sur le bon déroulement de l'enseignement et de la recherche.


Je remercie vivement les responsables de l'INRA de Marrakech: M.

HILAL et M. AMEZIANE respectivement chef du centre régional du Haouz Pré-


Sahara et chef du Programme Palmier dattier qui m'ont permis d'effectuer ce travail

au sein de leur service et m'ont accordé toutes les facilités pour l'utilisation du

matériel végétal .
Je tiens à exprimer ma gratitude à Monsieur le professeur A. OIHABI qui

a bien voulu accepter la direction de cette thèse. Ses qualités scientifiques et

humaines, sa disponibilité, sa patience jamais prise en défaut, et ses directives

avisées m'ont permis de mener à terme cette recherche.

J'exprime ma profonde reconnaissance qui ne date pas d'aujourd'hui à Dr

M. SAAIDI ex-chercheur au Programme Palmier dattier (INRA, Maroc) et

actuellement expert international indépendant spécialisé dans la production et la

protection du palmier dattier, qui m'a initié au travail de recherches sur le palmier

dattier. Il m'a été très utile pour la mise au point de ce document. Je lui exprime ma

sincère gratitude ainsi que mon grand respect .


Messieurs R. Lecoustre et J. Dauzat, Directeurs de recherches

chercheurs au CIRAD Unité de modélisation des plantes à Montpellier, ont été mes

précieux guides tout au long de mes cinq années de recherche sur la modélisation. Ils

m'ont consacré le temps nécessaire à l'aboutissement de mes travaux. Je leur

exprime toute ma sympathie et ma reconnaissance.

J'exprime ma profonde reconnaissance à M. Vincent Dolle, Secrétaire

générale du CIRAD qui a montré un intérêt soutenu pour mes travaux de recherches.

Il m'a toujours aidé et encouragé pendant les différents périodes de stage..

Je tiens à remercier tous les membres de mon jury qui ont bien voulu

prendre sur leur temps pour venir juger cette thèse.

Je n'aurais garde d'oublier toutes les personnes du Centre Régional de la

Recherche Agronomique à Marrakech et du Domaine Expérimental Nbech de Zagora

pour leur aide lors de la réalisation de ce travail.

Une thèse qui s’est étalée sur plusieurs années n'aurait pu se faire sans

l’aide technique, matérielle et humaine de nombreux collègues et amis. C'est un

agréable devoir pour moi d'exprimer ma sincère gratitude à tous ceux qui à

Marrakech, à Oujda, à Montpellier comme à Zagora m'ont apporté leur aide

matérielle ou technique, leur encouragement, leur sympathie et leur amitié, tout au

long de la réalisation de ce travail qu’ils trouvent ici l'expression de ma cordiale et

sincère gratitude.

Ce travail n'aurait pas été possible si je n'avais trouvé, partout dans les

oasis, des sympathies agissantes et un accueil chaleureux. Toute ma reconnaissance

va aux humbles fellahs qui mettaient une volonté si touchante à m'accueillir, me

renseigner, me guider. Je suis très heureux de trouver l’occasion de les remercier.

Grâce à leur endurance et à leur travail acharné de chaque jour nos palmeraies se

maintiennent dans un milieu hostile.


AVANT PROPOS

Nom et Prénom de l’auteur : ELHOUMAIZI Mohammed Aziz

Intitulé du travail :
Modélisation de l’architecture du palmier dattier (Phœnix dactylifera L.) et
application à la simulation du bilan radiatif en oasis

Nom et prénom du directeur de thèse :


Professeur OIHABI Abdallah .

Laboratoires où les travaux ont été réalisés


Faculté des Sciences-Semlalia, Laboratoire de physiologie végétale

Laboratoires avec les quels il y a eu collaboration pour ce travail


- Institut National de la recherche Agronomique, Programme palmier dattier, Station
Expérimental Nbech de Zagora, Maroc.
- Centre International de la recherche Agronomique pour le Développement (CIRAD),
Unité de modélisation des plantes. Montpellier, France.

Date de commencement de ce travail 1994

Rapporteur autres que l’encadrant


M. khabar,
Mme Brigitte Meyer-Berthaud

Cadres de coopération et de soutien financier


- Coopération Maroco-française (Projet PRAD/ n° 27, 1997 –1999).

- Agence universitaire de la francophonie, bourse doctorante 1999/2000.

- CIRAD Centre international de la recherche Agronomique, Département de

l’amélioration des méthodes pour l’innovation scientifique (CIRAD-amis), à l’unité de

modélisation des plantes Montpellier, France. Bourse de soutien aux thésards du sud

CIRAD 2000/2001.

- Bourse UNESCO/ICSU/TWAS (SC/RP 208.037 (2000/2001)).


Principales publications ou communications auxquelles ce travail a donné lieu :
Elhoumaizi M., Saaidi M. Oihabi A. & Cillas C. 2002. Phenotypic diversity of
date palm (Phœnix dactylifera L.) from Morocco. Genetic resources and crop
evolution (acceptée)

Elhoumaizi M., Lecoustre R. & Oihabi A. 2002. Phyllotaxis and yield on date
palm ( Phœnix dactylifera L.). Fruits(acceptée)

Elhoumaizi M.A. & Saaidi M. 2002. Note sur la classification des palmiers
dattiers de Marrakech (Maroc). Adanosnia ,(soumise)

Elhoumaizi M. A., Zirrari A., Dolle V., Dauzat J. Lecoustre R., Jaeger, M. &
Oihabi. A. 2000. Modélisation de l’architecture du palmier dattier : Méthodologie et
applications. Séminaire international sur le palmier dattier, du 20 au 25 février
2000, Windhoek, Namibie.

Elhoumaizi M. A., Saaidi M. & Ameziane Elhassanie A. 1998. L’apport des


caractères morphologiques dans l’étude des ressources phytogénétiques du palmier
dattier. Séminaire arabe sur le dattier. Du 16 au 18 février 1998, INRA Marrakech,
Maroc.

Elhoumaizi M. A., Oihabi A. & Saaidi M. 1998. La palmeraie de Marrakech :


ses contraintes et ses atouts de développement. Numéro spécial Oasis, sécheresse
n° 2, volume 9 Juin 1997, 163-166pp.
Résumé :
L’étude a porté sur une description architecturale fine de quatre cultivars marocains du palmier dattier (Phœnix
dactylifera L.) avec une double finalité :

- identifier des caractéristiques architecturales discriminantes permettant d’identifier des cultivars et,
éventuellement les classifier.
- reconstituer des maquettes informatiques 3D aussi réalistes que possible pour la visualisation et surtout pour
servir de support à la simulation des échanges radiatifs.
Les analyses biométriques et architecturales des cultivars ont montré que les rejets ont un sens phyllotaxique
indépendant des pied-mères, la palme est dissymétrique, la distribution des distances entre les pennes sur le rachis suit une loi
Gamma et la variation de la largeur du rachis suit une fonction exponentielle. Les deux cultivars BSB et JHL ont la même valeur
de l’angle phyllotaxique 136,2° alors que BFG et BSN ont respectivement 137°et137,9°. La fréquence des pennes solitaire est
plus élevée chez les cultivars BSN et BSB.

Les maquettes informatiques du cultivar JHL ont été utilisées pour les simulations du
bilan radiatif. Les mesures simulées concordent assez bien avec les mesures radiatives
mesurées in situ. Certains facteurs ont une faible incidence sur les calculs radiatifs
(phyllotaxie, hauteur du stipe et angles verticaux des pennes).
Cette étude est une première étape pour une modélisation plus complète incluant les
aspects hydriques. Elle pourra être appliquée pour l’évaluation des potentialités de cultures
associées compte tenu de la lumière disponible sous les palmiers dans les oasis.

Mots clés : Palmier dattier- modélisation – morphologie - architecture – bilan radiatif – oasis- Maroc
 SOMMAIRE 

Introduction générale ……………………….……….……………………………………………………………………………………………1

Partie 1: Etude bibliographique sur la bio-écologie du palmier dattier

1. Importance du secteur de production de datte ……………………..……………………………………………………5


1.a. au niveau mondial………………………………………………………………………………………………………………………… 6
1.b. au niveau national…………………………………………………………………………………………………………………………6
2. Systématique ……………………………………………………………………………………………………………………………………….10
3. Description botanique………………………………………………………………………………………………………………………...16
3.1. Appareil végétatif ………………………………………………………………………………………………………………16
3.1.a. Stipe…………………………………………………………………………………………….…………………………16
3.1.b. Palme………………………………………………………………………………………………………………………20
3.1.c. Racines……………………………………………………………………………………………………………………22
3.1.d. Architecture …………………………………………………………………………………………………………26
3.2. Appareil reproducteur………………………………………………………………………………………………………..26
3.2.a. Inflorescence………………………………………………………………………………………………………26
3.2.b. Fruits (datte) ……………………………………………………………………………………………………28
4. Cycle végétatif……..………………………………………………………………………………………………………………………………31
5. Aspects écologiques et agronomiques …………………………………….…………………………………………………….34
5.1. Diversité génétique…………………………………………………………………………………………………………………….34
5.2. écologie du palmier dattier ..……………………………………………………………………………………………………36
5.3 multiplication du palmier dattier……………..………………………………………………………………………………39

Partie 2 Analyses biométriques et simulation de l’architecture du palmier dattier

A-Analyses biométriques et architecturales


Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………………………….42
1. Matériel et Méthodes………………………………………………………………………………………………………………………. .42
1. 1. Matériel végétal…………………………………………………………………………………………………………………..42
1. 2. Protocole expérimental………………………………………………………………………………………..43
1. 2.1. Mesures sur le stipe………………………………………………………………………………43
1. 2.1.a. Phyllotaxie………………………………………………………………………………..44
1.2.1.b. Longueur de l’entre nœud……………………………………………………….44
1.2.2. Mesures sur les palmes en place………………………………………………………….44
1.2.2.a. Angle phyllotaxique ……………………………………………………………….44
1.2.2.b. Hauteurs caractéristiques de la palme……………………………..48
1.2.2.c. Courbure ………………………………………………………………………………….50

1.2.2.d. Tournure ………………………………………………………………………………….50


1.2.2.e. Angles caractéristiques de la palme…………………………………..50
1.2.3 Mesures sur les palmes coupées………………………………………………………….52
1.2.3.a. Longueurs caractéristiques de la palme…………………………….54
1.2.3.b. Alternance des plans de pennes par demi-palme……………..56
1.2.3.c. Mesures sur les pennes………………………………………………………..55
2. Résultats………………………………………………………………………………………………………………………………………………58
2.1. Phyllotaxie……………………………………………………………………………………………………………………………..58
2.2. Palmes………………………………………………………………………………………………………………………………….. .58
2.2.1. Dimensions de la palme………………………………………………………………………………………58
2.2.2. Rachis……………………………………………………………………………………………………………………60
2.2.3. Hauteur des palmes………………….……………………………………………………………………..62
2.2.4. Angle d’insertion …………………………………………………………………………………………….64
2.2.5. Angle au point C …………………………………………………………………………………………64
2.2.6. Tournure……………………………………………………………………………………………………….66
2.3. Pennes ………………………………………………………………………………………………………………………….68
2.3.1. Nombre…………………………………………………………………………………………………………68
2.3.2. Groupement…………………………………………………………………………………………………68
2.3.3. Espacement…………………………………………………………………………………………………70
2.3.3.a. Distance inter-groupes ……………………………………………………………….70
2.3.3.b. Distance intra-groupes ……………………………………………………………….72
2.3.4. Dimensions……………………………………………………………………………………………………72
2.3.5. Angles horizontaux et verticaux……………………………………………………………76
3. Discussions……………………………………………………………………………………………………………………………………..79

B- Simulation de l’architecture du palmier dattier

Introduction………………………………………………………………………………………………………………………………………87
1.Simulation de l’architecture de palmes…………………………………………………………………………………….87
1.1. Topologie et géométrie : La palme de référence…………………………………………………..87
1.2. Organisation du modeleur de palme…………………………………………………………………………88
1.3. Palme……………………………………………………………………………………………………………………………….89
1.4. Rachis…………………………………………………………………………………………………………………………….92
1.5. Pennes…………………………………………………………………………………………………………………………….94
2. Résultats de la simulation d’une palme…………………………………………………………………………………..96
2.1. Génération d’une palme……………………………………………………………………………………………..96
2.2. Génération du palmier……………………………………………………………………………………………….98
2.3. Maquettes informatiques des cultivars étudiés……………………………….………………….98
Partie 3 Simulation des transferts radiatifs sur maquettes informatiques

1.Introduction…………………………………………………………………………………………………………………………………104
2. Mesures radiatives in situ………………………………………………………………………………………………………105
2.1. Matériel et méthodes…………………………………………………………………………………………………105
2.1.1. Appareillage…………………………………………………………………………………………………..105
2.1.2. Etalonnage……………………………………………………………………………………………………105
2.1.3. Protocole de mesures radiatives…………………………………………………………….105
3. Simulation du bilan radiatif……………………………………………………………………………………………………107
3.1. Logiciels de simulation……………………………………………………………………………………………….108
3.1.1. Principe……………………………………………………………………………………………………………………….108
3.1.2. Description des scènes et des plantes……………………………………………………………….109
3.1.3. Calcul de l’interception du rayonnement incident avec MIR……………………….…109
3.1.4. Calcul des rediffusions multiples avec MUSC…………………………………………………..111
3.1.5. Intégration des résultats avec RADBAL……………………………………………….………….112
4. Protocoles de simulation …………………………………………………………………………………………………….. 114
4.1 Simulation sur des parcelle expérimentales…………………………………………………………114
4.2 Analyses de sensibilité ……………………………………………………………………………………………114
5. Résultats……………………………………………………………………………………………………………………………………117
6. Discussions………………………………………………………………………………………………………………………………123

CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………………………………………………………126

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………………………………………………….. 130

ANNEXES
Int rod uction générale

" L’écriture pousse la pensée à se croire


éternelle et la rend tangible ".
Jean-Paul Galibert
I NTRODUCTION GENERALE.

Les oasis constituent des îles de verdure dans l'immensité des espaces

désertiques arides et semi-arides. Elles occupent des surfaces restreintes,

discontinues, éparpillées dans un environnement hostile à fortes contraintes et à

écologie fragile. En raison de leur situation géographique, les oasis ont eu à travers le

temps des rôles multiples et importants : lieux d'une production agricole variée et

intense, escales et relais sur les voies de circulation transsaharienne et lieux

d'échanges commerciaux et culturels (Dollé & Clouet 1992). Dans le monde, les systèmes

de production oasiens organisés autour du palmier dattier (Phœnix dactylifera L.)

s'étendent sur environ 800 000 ha comptant plus de 100 millions d’arbres et font vivre

directement 10 millions d'oasiens. La production mondiale de dattes est estimée à 2.2

millions de tonnes. Elle vient au 4éme rang des productions fruitières tropicales et

subtropicales.

La complexité des systèmes oasiens dépend de la richesse des ressources en eau,

des fonctions attribuées à l'oasis, de leur histoire, de leur situation géographique ainsi

que des contraintes qu'elles subissent.

Le maintien des paysages agricoles oasiens est assuré par la présence du palmier

dattier ; sa remarquable adaptation aux conditions climatiques sévères, la haute valeur

nutritive de ses fruits, le grand nombre de ses produits et la diversité de leur usage

depuis l'antiquité, font du palmier dattier une composante essentielle de l’écosystème

oasien. De part son aspect morphologique et sa vigueur, le dattier favorise la pratique

d'autres cultures sous-jacentes (arboricoles, céréalières, maraîchères) assurant ainsi

une certaine autonomie économique de ses régions et un milieu typique favorable à la vie

des hommes et à leur cheptel. L'importance du dattier se traduit à plusieurs niveaux

écologique et socio-économique.

La vie dans les oasis s'organise autour de l'eau qui est une ressource rare. Le

système oasien "traditionnel" est cultivé à trois étages. A l'étage supérieur se

développent les palmiers dattiers, à l'étage intermédiaire les arbres fruitiers tandis que

le sol est occupé par des cultures très diverses. L’ensemble bénéficie des eaux

d'irrigation destinées aux cultures basses disposées en petites parcelles. La lumière est

-1-
un facteur important pour les cultures associées dans la mesure où une fumure adaptée

permet de limiter fortement les compétitions trophiques pour les éléments minéraux. La

perméabilité des palmiers à la lumière est variable d'un site à l’autre en fonction de leur

densité, du mode de plantation des arbres et de leur âge. Pratiquement, les résultats

expérimentaux en matière de potentialités des cultures sous palmiers peuvent être

interprétés en fonction d'une caractérisation précise du climat radiatif. Le climat

radiatif est directement lié à l'architecture du système agroforestier oasien ; mieux la

connaître et mieux apprécier les flux radiatifs aux différents "étages ou strates" de

l'oasis permettra d'utiliser au mieux la ressource rare, l'eau, et l'espace qui y est

associé.

La mise en œuvre de modèles numériques sur des représentations architecturales

de plantes (maquettes informatiques 3D (trois dimensions)) constitue une voie nouvelle

prometteuse pour simuler le bilan radiatif, thermique, hydrique et photosynthétique des

différentes composantes d’un agro-systéme. Cette démarche permettra dans l’avenir de

rationaliser les systèmes de culture oasiens, par ajustement des densités et dispositifs

de plantations des dattiers, de manière à optimiser les rendements tout en limitant la

consommation en eau. Ce travail porte sur le premier volet radiatif de cette démarche

en vue de quantifier les termes du bilan radiatif dans une oasis en fonction des cultivars

plantés. Il comporte trois parties:

1- Etude bibliographique sur la bio-écologie du palmier dattier.

2- Mesures architecturales détaillées sur quatre cultivars des palmiers


dattiers, basées sur des mesures fines de la morphologie et de l’architecture des

différents composants du palmier dattier (phyllotaxie, palme, foliole, épine, stipe …)

3- Etude du bilan radiatif, cette partie est composée de 2 volets :

a - Mesures sur le terrain du bilan radiatif et sa simulation sur les

maquettes informatiques puis validation du modèle.

-2-
b- Analyses de sensibilité du bilan radiatif sur des scènes

informatiques (orientation de la parcelle, distance de plantation, angle phyllotaxique et

angles horizontaux et verticaux).

-3-
Partie I

Bio-écologie du d attier
(Phœnix da ctylifera L.)

«Les Sages du Talmud racontent une petite histoire: un homme


marchait dans le désert. Il était fatigué, affamé et assoiffé. Il
aperçut un arbre ombrageux planté au bord d'un ruisseau et dont
les fruits paraissaient doux et agréables. L'homme mangea des
fruits, but de l'eau et s'assit à l'ombre de cet arbre. Au moment
de partir, il s'exclama: "Arbre, comment vais-je te bénir? Si je dis:
que tes fruits soient doux! Ils le sont déjà. Si je dis: que tu es
agréable! Tu l'es déjà. Si je dis: qu'une source coule près de toi!
Mais il en est déjà ainsi. Alors je vais demander que Dieu fasse que
tous tes rejetons te ressemblent »
Figure 1. Extension du palmier dattier dans le monde à travers le temps (Saad &

Mian, 1972 ; Munier 1973)

Figure 2. Zones de production mondiale de dattes en 1993 (Greiner, 1996).


Le palmier dattier (Phœnix dactylifera L.) est une plante fruitière anciennement

cultivée par l'homme. Il permet la subsistance, dans un milieu aux ressources

limitées, des populations oasiennes dont les moyens d’existence sont basés sur

l’exploitation du dattier et des cultures associées. Les premières plantations

dattières seraient apparues sur les bords du Golfe arabo-persique au niveau du

Moyen-Orient (Popenoe, 1924 ; Munier, 1974 a, 1956)

Au cours du temps, la culture du dattier a connu une extension croissante hors

de son aire de culture traditionnelle. En effet, la culture du palmier dattier avait

gagné l'Europe, plus récemment (fin 19e siècle et début du 20e siècle), elle s'est

propagée en Australie notamment et en Amérique du Nord et du Sud et en Afrique.

Actuellement, l’aire de répartition du palmier dattier couvre les cinq continents

(Munier, 1961, 1973 ; Munier et al., 1967 ; Saad & Mian, 1972 ; Kyburz, 1995) (Fig. :

1).

1- Importance du secteur phoenicicole

1-a Au niveau mondial

Le patrimoine phoenicicole mondial n’a pas fait l’objet d’études détaillées et

sont souvent anciennes. De plus, la diversité des sources et les époques de leur

élaboration font que les données présentées sont très approximatives. Par ailleurs,

ces données n’incluent pas certains pays producteurs de dattes en Afrique (Sénégal,

Burkina Faso, Nigeria, Cameroun, Afrique du Sud, Madagascar et Namibie), en Ex-

URSS et en Australie. En ce qui concerne l’effectif , on compte environ 104,944

millions palmiers dattiers, dont 66,79% sont localisés en Asie, 32,40% en Afrique,

0,48% en Amérique du Nord (Californie et Mexique), 0,28% en Europe (Espagne) et

0,05% en Amérique du Sud. Les pays arabo-islamiques totalisent un effectif de

101,414 millions pieds, soit 96,64% de l'effectif total (Popenoe, 1973 ; Toutain et al.,

1988).

Le patrimoine phoenicicole mondial couvre une superficie aux alentours de

783.030 ha dont 44,67% sont situés en Afrique, 55,25% en Asie, 0,06% en Amérique

et 0,02% en Europe (Espagne). Les pays arabo-islamiques en détiennent 97,95%, soit

-5-
encore 766 980 ha ; le reste du monde n'y représente que 2,05% (Popenoe, 1926,

Albakre, 1972).

D’après les annuaires des statistiques de la FAO, depuis 1950, la production

mondiale de dattes double tous les 20 ans. Elle aurait augmenté de 15,5% entre 89 et

93 passant de 3309 à 3823 milliers de tonnes. En 1992, la production mondiale

dattière réalisée est 3 737 000 tonnes dont 65,37% en Asie et 33,85% en Afrique

qui totalisent ainsi 99% de la production totale du globe (Fig. 2). La production des

pays arabo-islamiques représente environ 98% de la production totale, soit 3 557 670

tonnes (moyenne annuelle de la période 1990-1992), (Toutain et al., 1988, Ferry,

1996 ; Greiner, 1996 ; Loeillet, 1996a, b).

1- b Au niveau national

Vers la fin du 19e siècle, le secteur phoenicicole marocain occupait une surface

de 150 mille hectares avec un effectif de 15 millions de palmiers dattiers, constitué

de variétés et de clones de très bonne qualité dattière ayant une haute valeur

commerciale (Rebour, 1950 ; Miegre, 1952).

Notre secteur phoenicicole a connu une forte régression de sa surface qui a

chuté de 150 mille ha au début du siècle à 87 mille ha en 1948 et à 44 mille en 1996.

Cette forte dégradation est due à la conjugaison de plusieurs facteurs : le Bayoud, la

sécheresse, l’ensablement, l’insuffisance des ressources hydriques, le désintérêt des

populations oasiennes, le morcellement des terres empêchant la formation des

grandes unités rentables, l’hétérogénéité du matériel végétal (prépondérance des

clones de mauvaise qualité), la non maîtrise des techniques modernes de production et

la mauvaise valorisation de la datte (Sabari, 1988 ; Haddouch, 1996).

De nos jours, le patrimoine phoenicicole actuel du Maroc est composé de 223

variétés connues, totalisant un effectif de 2 317400 arbres (soit 52,5% de l'effectif

total) et de plus de 2337 hybrides totalisant 2.100.000 arbres, soit 47,5% du total.

Il ne conserve qu'une surface de 44 mille hectares pour un effectif de 4.417.400

-6-
N

126

100

1250

870
1800

200 km

Figure 3. Zones phoenicicoles marocaines (en milliers de pieds)

-7-
palmiers dattiers dont la qualité dattière est souvent au-dessous de la moyenne

(Saaidi, 1979).

Sur le plan national, le secteur phoenicicole occupe 1% de la superficie cultivée.

Sur le plan économique, il vient en deuxième place après les céréales et les fourrages

et en premier rang pour ce qui concerne l'arboriculture fruitière. La production

dattière marocaine est en moyenne 80 000 tonnes, soit, en valeur commerciale 500

millions de Dirham par an. La commercialisation des dattes contribue à hauteur de 20

à 60% à la formation des revenus d’une population oasienne qui dépasse 2 millions

d'habitants. Elle est à la base de la dynamique commerciale entre les régions du sud

et du Nord marocain (Haddouch, 1996).

Sur le plan agro-écologique, le palmier dattier joue un rôle tampon contre les

influences désertiques, par la création d’un microclimat permettant la pratique

d’autres cultures des étages inférieurs.

Outre les dattes, le palmier représente l’arbre aux multiples usages. Ses sous-

produits constituent une source de matières premières pour les oasiens. Les feuilles

sont utilisées pour la vannerie, la fibre de la base des palmes se transforme en

cordages et liens, le tronc, refendu, donne des supports de maison, la sève permet de

faire du vin de palme, les noyaux servent de nourriture pour le cheptel.

Les zones phœnicicoles marocaines se répartissent en trois grandes zones

géographiques différentes (Toutain et al., 1971 ; Saaidi, 1979 ; Sabari, 1988) (Fig. 3) :

- au sud de la chaîne montagneuse du haut Atlas et de ses contreforts,

principalement à Ouarzazate (1800000 palmiers), Tafilalet (1250000 palmiers) et

Tata (870 000 palmiers) qui représentent plus de 90 % de l’effectif total.

- au Nord du Haut Atlas région de Marrakech (100 000 touffes) qui est une

palmeraie à vocation touristique plus qu’une palmeraie économique.

- à l’Est du Haut Atlas, cas de la palmeraie de Figuig (126 000 palmiers).

-8-
Du fait de la disparité des ressources en eau, la majorité des effectifs de

palmiers dattiers est située au Sud de la chaîne des montagnes du Grand Atlas, sous

forme d'oasis localisées tout au long des oueds (Draâ, Ziz), aux voisinages des points

d'eau (Figuig, Ain Chair) et dans les endroits où les niveaux des nappes phréatiques

sont peu profonds (Bani, Saghro, Tafilalet).

Les palmeraies d'Ouarzazate (vallée du Draâ) et d'Errachidia (vallée du Ziz)

totalisent, à elles seules, 69% de l'effectif total du palmier dattier.

Cultivars Effectif Pourcentage


Khalt (hybrides) 2 100 000 47,51
Boufeggous 540 000 12,22
Jihel 525 000 11,88
Bouslikhéne 330 000 7,47
Bousthammie noire 235 600 5,33
Bouskri 88 700 1.99
Aguelid 22 400 0,51
Mejhoul 14 300 0,32
Aziza 9 000 0,20
Autres 552 430 12,58
Total 4 417 400 100,00

Tableau1 : Répartition de l'effectif actuel du palmier dattier selon les cultivars.

Le profil variétal du palmier dattier au Maroc est caractérisé par une diversité

dominée par l’abondance des Khalts issus du semi naturel des noyaux des dattes. Ces

hybrides constituent presque la moitié de l'effectif total du palmier dattier (47.5%).

Les meilleures variétés (celles ayant une bonne qualité dattière) sont Mejhoul,

Boufeggous, Bouskri et Jihel ; ces cultivars atteignent 26,4% du total. La production

moyenne nationale durant la période (1961-2000) est de l'ordre de 80 000 tonnes

dont uniquement 25 % sont de bonne qualité et 15 % sont utilisées pour l'alimentation

du bétail (Fig.: 4).

-9-
100

production (mille tonnes)


70

40

10
61 63 65 67 69 71 73 75 77 79 81 83 85 87 89 91 93 95 97 99
années

Figure 4: Production dattière nationale annuelle (1961-2000)

La consommation nationale par individu est estimée à 3 Kg par personne par

contre 15 Kg au niveau des zones de production. L’importation annuelle est de 12000

Tonnes. En comparaison avec les autres pays phoenicicoles le Maroc donne le

rendement le plus faible 18kg/pied alors qu'en Algérie, il est de 35 Kg/pied et en

Tunisie de 30 Kg/pied (Messar, 1996, Rhouma, 1996). Le rendement moyen en Egypte

est estimé à 90 kg (ce chiffre est lié en partie à la dominance des cultivars à dattes

molles) (Riad, 1996). En Israël le rendement est compris entre 150 et 300 Kg /pied

(Bernstein, 1996)

2- Systématique

Le dattier est une monocotylédone, arborescente et diploïde (2n= 36) (Beal,

1937 ; Soliman & Almahah, 1978 ; Almahah, 1988 ; Selbi, 1988). Le genre Phœnix est

classé dans l'ordre des principes à cause de leur port majestueux et de leur épaisse

couronne de feuille. Le palmier dattier est dénommé Phœnix dactylifera par Carlolus

Linne en 1753. Son nom de genre dérive de Phœnix (= phénicien) en relation avec le

fait que les Phéniciens qui auraient diffusé cette plante. Son nom d’espèce est

composé de dactyles = dattes (du grec dactylos = doigt)et fero =porté, soit porteur

de dattes.

-10-
Il fait partie de la famille des Arecaceae (anciennement Palmacées) selon les règles

scientifiques qui exigent que le nom de la famille dérive de celui du genre le plus

représentatif (dans le cas présent le genre Areca). La famille des Arecacées est

composée de plus de 200 genres regroupant 2800 espèces. Voici sa position

systématique actuelle, basée sur des données récentes de l'International Code of

Botanical Nomenclature (Moore, 1963 ; Uhl & Moore, 1971 ; Dransfield, 1999 ;

Hendreson, 1999).

Embranchement : Angiospermes
Classe : Monocotylédones
Ordre : Principes
Famille : Arécacées
Sous-famille : Coryphoidées
Tribu : Phoenicées
Genre : Phoenix
Espèce : Phoenix dactylifera L.

Après un remaniement des genres (Uhl & Dransfield, 1987 ; Hahn, 1999) la

famille des Arecacées a été subdivisée en six sous-familles:

Sous-famille Tribu Nombre Genres


Coryphoïdeae Corypheae 31 Chamaerops, Livistonia, Washingtonia
Phoeniceae 1 Phoenix
Boraseae 7 Latania, Borassus, Hyphaenae,
Calamoïdeae Calameae 19 Raphia, Calamus, Metroxylon
Lipedocaryae 3 Mauritia, Mauitiella, Lepidocrum
Nyoïdeae 1 Nypa
Ceroxyloïdeae Cyclospeae 1 Pseudophoenix
Cyroxyleae 5 Ceroxylon, Oraniopsis, Junia, Louvelia
Hyphorbeae 5 Chamaedore, Hyphorbe, Chamaedora
Arecoïdeae Caryoteae 3 Caryota, Aranga, Wallichia
Iriateae 4 Socratea,
Podococceae 1 Iriartea, Iriartella, Dictyocaryum
Areceae 85 Podococcus
Cococeae 22 Orania, Roystonea, Archontophoenix
Genomeae 6 Butia, Cocos, Elaeis, Astrocaryum
Welfia, Genoma, Asterogyne,
Phytelephant-Oïdeae 3 Plandra, Phytephas, Ammandra

-11-
Acaulis

Andamanensis

Rupicola

Caespitosa

Canariensis

Dactylifera

Theophrasti

Sylvestris

Loureiri (Lour.)

Loureiri (hum)

Paludosa

Robelenii

Pusilla

Reclinata

Sabal

Figure 5. Classification des espèces de Phœnix basée sur les données

morphologiques, anatomiques et moléculaires (Barrow, 1998, 1999).

-12-
La sous-famille des Coryphoideae est représentée par 39 genres et 2800

espèces environ. Elle se subdivise en trois tribus: Coryphoïdées, Borassées et

Phoenicées. La tribu des Phoenicées (1 seul genre) occupe une position intermédiaire

au point de vue évolution, fondée sur des critères morphologiques du pollen et de la

feuille (Ferguson, 1986 ; Dransfield & Uhl, 1986).

Les Phoenicoïdes se distinguent des Coryphoides par la morphologie des feuilles,

le mode de floraison et la répartition de leur sexe (Tomlinson, 1961 ; Moore, 1963). Le

genre Phœnix est caractérisé par des feuilles pennées dont les folioles de la base

sont modifiées en épines. Le genre Phoenix est surtout représenté en Afrique et en

Asie du sud. Les Phœnix possédant le même nombre de chromosomes 2n=36, les

croisements sont possibles dans leur aire de juxtaposition (Tomilinson, 1979 ; Uhl &

Dransfield, 1987 ; Roser, 1999 ; Lewis et al., 2000). Des travaux récents sur les

données morphologiques et moléculaires ont permis d’établir un arbre hiérarchique

des différentes espèces du genre Phoenix (Fig.5).

Le centre d'origine du palmier dattier est fortement contesté par les auteurs.

Plusieurs régions ont été supposées comme centre d'origine possible de cette plante.

Parmi ces régions la Péninsule arabique (Bonavia, 1885), le Croissant Fertile (Hehn,

1888), la Perse (Beccari, 1890 ; Werth, 1934 ; Zohary & Hopf, 1988) et les Iles

Canaries (Laville, 1966 ; Popenoe, 1973 ; Bircher, 1995).

L'ancêtre du dattier est inconnu. Du fait de la ressemblance morphologique du

dattier avec Phoenix sylvestris et Phoenix canariensis, ont les a supposés apparentés

au dattier, d'où l'hypothèse de l'ancêtre probable du palmier dattier à travers les

deux espèces ou leurs hybrides (Chevalier, 1952 ; Munier, 1973 ; Popenoe, 1973). La

forme actuelle du palmier dattier est un hybride de parents inconnus. Par ailleurs, les

Phoenix s'hybrident et donnent de nombreux génotypes très variables.

Le palmier dattier (Phoenix dactylifera L.) est une plante très ancienne. En se

référant aux travaux de Berry, les fossiles des palmiers à feuilles pennées remontent

au début de l'ère Tertiaire (Munier, 1973). Les travaux menés par Maley (1980) dans

les oasis Kourkour au sud-ouest d'Assouan en Egypte ont permis d'identifier des

-13-
Figure 6. Palmier dattier adulte

-14-
quantités suffisantes du pollen du dattier datant du Pliocène. En effet, les pollens de

Phœnix voyagent très mal dans l’atmosphère. Le palmier étant la seule espèce de

Phoenix actuellement présente dans la région, on pourrait penser que le dattier ou

une forme voisine l'occupait à la fin du tertiaire (Cour et al., 1971).

Des travaux récents (Zohary & Hopf, 1988) auraient permis d'identifier

l'ancêtre sauvage de cette espèce, distribué sur la frange méridionale chaude et

sèche du proche Orient sur le Nord-Est du Sahara et le Nord du désert d’Arabie.

Ses exigences écologiques et sa morphologie sont les mêmes que celles du dattier

cultivé. Par contre, ses fruits sont petits et présentent une pulpe réduite.

L'intervention de l'Homme aurait consister en une sélection intuitive des cultivars en

fonction de la qualité du fruit (Sharqawi & Khatab, 1990).

3- Description botanique

3.1 Appareil végétatif

3.1.a Stipe

Le dattier a un stipe simple, cylindrique de couleur brune et lignifié. La

ramification est de type monopodiale (Fig. 6). La hauteur et la vitesse de croissance

varient selon les cultivars, l'âge et le poids des rejets dont ils sont issus lors de la

plantation (Pereau-Lorey, 1951; Girard, 1962). Le tronc est revêtu par les bases des

palmes (cornafs) qui sont elles-mêmes imbriquées dans des fibrilles appelées

fibrillum. Ces fibrillums sont des excroissances de la base des palmes qui entourent

complètement le tronc (Toutain, 1967 ; Brac de la Perriére, 1995).

Le développement du stipe est assuré par un méristème terminal dont l'activité

végétative est indéfinie durant toute la vie de la plante. Durant la croissance du

stipe, des zones de rétrécissement du diamètre sont observées. Elles sont souvent

dues aux dysfonctionnements physiologiques liés à un manque d'eau, à l'âge ou à des

maladies et des insectes (Hilgeman, 1951 ;1954)

Le tronc est constitué par un parenchyme amylifère dans lequel les faisceaux

vasculaires sont distribués de façon dense dans la région corticale et plus lâche dans

-15-
Figure 7. Feuilles produites par le dattier issue de graine au cours de sa vie

-16-
la région centrale. La concentration des faisceaux dans la zone corticale correspond à

l'arrivée des faisceaux de la base des palmes et ces tissus constituent le cortex du

tronc (Bouguedoura, 1991 ; Bounaga,1991).

3.1.b Palme

Au cours de sa vie, un dattier issu de semis produit trois sortes de feuilles

(Fig.: 7):

- des feuilles juvéniles : les 10 à 12 feuilles sont constituées d'un limbe entier

et plissé. Elles sont pétiolées, engainantes, à nervation pennée et sont appelées

éophylles (Tomlinson, 1960)

- des feuilles semi-juvéniles : ces feuilles forment un limbe plus au moins

découpé vers la base. Les plis de la base se séparent pour donner les folioles de base

tandis que le reste du limbe reste entier et plissé. Les folioles de la base ont déjà

l'aspect d'épines.

- des feuilles de type adulte sont appelées palmes. Un palmier peut porter entre

30 à 140 palmes. Une palme comporte un rachis sur lequel sont insérés des folioles.

Chaque foliole est plié longitudinalement en gouttière. La gouttière est tournée vers

le haut. La section transversale de foliole est en forme de V.

Les palmes sont disposées en spirale sur le tronc. L'hélice foliaire véritable

n'apparaît pas à première vue. Seules apparaissent des spires ’apparentes’, qui sont

résultant de l’angle phyllotaxique (Girard, 1962). Le nombre de palmes ainsi que leur

longueur dépendent des cultivars, de la densité de plantation et des conditions de

culture (Nixon, 1947, 1957a).

Une palme adulte est constituée de trois éléments : les pennes appelées

généralement folioles, les épines et le rachis (Fig.: 8). Les pennes sont disposées en

position oblique le long du rachis, pliées longitudinalement en gouttière, droites,

ordinairement géminées, parfois fasciculées par 3 ou plus, plus ou moins divergentes,

à face canalicule introrse, antrorse, ou retorse (Maire, 1957).

-17-
Figure 8. Palme adulte

-18-
La formation des folioles chez les palmiers suit un processus complexe de

formation de plis et leur déchirement. Le mécanisme de l'initiation des plis et de leur

rupture a fait l'objet de plusieurs travaux très contestés. Quant à la structure de la

palme, elle est beaucoup plus complexe. La palme n'est pas une feuille composée, mais

une feuille fissurée (Kaplan, 1983). Dans les premiers stades, le limbe des palmes

apparaît ridé en sa partie médiane, tandis que sa périphérie est occupée par une

étroite bande tissulaire. Suite à une croissance différentielle du limbe, ces rides

s'accentuent et deviennent des plis serrés de plus en plus en plus profonds. De

nouveaux plis peuvent alors apparaître, principalement à la base du limbe, mais aussi à

son extrémité (kaplan, 1983). Ultérieurement, les plis se séparent par dégradation du

ciment intercellulaire le long des lignes de pliage, individualisant ainsi les folioles qui

ne sont plus reliées que par les bandes tissulaires périphériques portant alors le nom

de rênes. Ces rênes se déchirent à leur tour et tombent (Goebal, 1926 ; Eames, 1953;

Padmanabman, 1967a, 1967b ; Periasamay, 1962). Les épines, sont généralement de

couleur jaunâtre, droites, raides, géminées et dirigées en tous sens (Maire, 1957).

Le feuillage d'un palmier adulte peut être divisé en quatre parties :

- le cœur : il comprend les très jeunes palmes non visibles du bourgeon terminal

et les palmes visibles mais non encore épanouies ;

- la couronne supérieure : elle comprend les palmes dressées, qui sont encore en

cours de croissance rapide. Elles sont très peu écartées du cœur mais leurs pennes

sont déjà individualisés du rachis ;

- La couronne moyenne qui est composée de palmes obliques, ayant terminé leur

croissance. Elles sont le siège d'une activité photosynthétique intense. Elles forment

avec l'axe du tronc un angle variable de 30° à 45° (Girard, 1962) ;

- la couronne basse, formée de palmes âgées, qui sont en voie de sénescence et

généralement retombantes (Laudeho & Benassy, 1969).

A l'aisselle de chaque palme se différencie un bourgeon axillaire. Les bourgeons

axillaires sont de trois types morphologiques :

- les bourgeons végétatifs

-19-
Figure 9. Schéma des différentes phases de développement du palmier dattier
issue de rejet (Bougdoura, 1979, 1991)

(BI :bourgeon végétatif ; D :bourgeon végétatif dormant ; BS:bourgeon stérile ; F: feuilles

stériles ; G: gourmand ; I: inflorescence , R: rejets)

-20-
- les bourgeons inflorescentiels

- les bourgeons intermédiaires

Généralement, les productions axillaires situées à la base du stipe restent

végétatives et évoluent en rejets, qui sont utilisés pour la multiplication végétative

des cultivars sélectionnés. Les autres sont des bourgeons inflorescentiels. Les

bourgeons axillaires sont initiés tout au long de la vie du dattier, leur fréquence

relative varie avec l'âge de la plante (Fig. 9) (Albert & Hilgeman, 1932 ; Hilgeman,

1951 ; Bouguedoura, 1979). La vie du dattier serait donc divisée en deux phases bien

distinctes : au jeune âge c'est la période végétative, à l'état adulte c'est la phase

reproductrice (Hilgeman, 1954 ; Bouguedoura, 1980,1982).

3.1.c Racines

L'extension du système racinaire est fonction de la nature du sol, du mode de

culture et de la profondeur de la nappe phréatique (Leturcq & Sachs, 1964). Dans des

conditions normales, le système racinaire d'un palmier dattier ayant une hauteur de 8

à 10m peut s'étendre latéralement à plus de 7m du tronc et atteindre une profondeur

supérieure à 6 mètres (Fonteney, 1960). Le système racinaire du dattier est de type

fasciculé. La densité des racines dans le sol est décroissante en profondeur. Le

nombre et la densité des racines varient selon la nature du sol, les conditions

climatiques et les cultivars (Albakre, 1972).

Munier (1973), subdivise le système racinaire en trois types en fonction des

zones de profondeur dans le sol :

- les racines respiratoires qui sont les racines aériennes adventives et les

racines de la couche superficielle

- les racines de nutrition, qui sont légèrement plus profondes et très étendues.

- les racines de profondeur qui semblent avoir le même rôle que les précédentes

mais atteignent le niveau de la nappe phréatique.

Henry et Oihabi (1983), apportent des précisions sur la vitesse de croissance

des racines et les classent en trois types :

-21-
- les racines à croissance normale mais discontinue (auxirhizes).

- les racines à croissance minimale (mésorhizes).

- les racines à croissance très lente (brachyrhizes).

Tout au long de leur croissance, les racines du dattier se ramifient

généralement jusqu'au troisième ordre. Toutes les racines d‘ordre 1 prennent

naissance à la base du stipe. Elles sont sensiblement cylindriques sur toute leur

longueur. L’extrémité conique ne présente jamais de poils absorbants. Leur longueur

moyenne est de 4 mètres. Les racines d’ordre 2 ont une longueur moyenne de 22cm.

Les racines d’ordre 3présentent des associations mycorhiziennes (Oihabi, 1991).

Les premiers travaux sur l'existence de pneumatodes ont débutés par

Jost(1887). Belarabi-Halli et al. (1983) ont mis en évidence des régions racinaires

spécialisées qui permettent le passage de gaz depuis l’atmosphère jusqu'à la région

interne de cortex. Ces régions présentent des formations de bourrelets soit à leur

base, soit le long des racines courtes. Ces structures sont appelées pneumatodes ou

pneumatophores ou pneumatorhizes. La structure exacte de ces formations, leur

origine et leur rôle restent encore controversés malgré de nombreux travaux

(Yampolsky, 1924 ; Oldeman, 1969 ; Belarbi-Halli et al., 1984)

Bouguedoura (1991), a mis en évidence dans les racines de rejets la présence

d'un tissu d'apparence secondaire le phellogène. Ce tissu joue sûrement un rôle dans

l’épaississement des racines adventives. La stèle centrale est de type polarche. Le

nombre de faisceaux conducteurs varie selon le cultivar ; il est très élevé dans les

grosses racinaires adventives.

Sur le plan morphologique, Bouguedoura (1991), distingue trois types de racines

en fonction de leur diamètre, leur position au niveau de l'arbre et du sol :

- les grosses racines adventives de la base du tronc jusqu'à un mètre du sol.

Elles se caractérisent par l’absence de ramification et par un diamètre compris entre

10 et 20 mm. Elles ont une trajectoire verticale ou horizontale.

- les racines centrales moyennes qui sont émises à la base du tronc, dont le

diamètre est compris entre 8 mm et 10 mm. Elles se ramifient en donnant des racines

-22-
Figure 10. Exemples de modèles architecturaux (Halle & Edelin, 1987)

a: modèle de CORNER, b: Modèle de LEEUWENBERG, c: Modèle de RAUH,


d: modèle d‘AUBREVILLE, e: Modèle de MASSARAT, f: Modèle de ROUX, g: Modèle de
TROLL

-23-
secondaires longues et fines dont le rôle serait fonction de leur position et de leur

orientation.

- les racines d'ordre III, courtes et de petit diamètre, correspondant aux

ramifications des racines secondaires.

Plus récemment Jourdan (1995), a mis en évidence l’importance du diamètre des

racines chez le palmier à huile car ce paramètre est un bon indicateur de leur vigueur.

3.1.d Architecture:

Les premiers ouvrages de synthèse (Halle & Oldeman 1970, Oldeman1974, Halle

et al., 1978) ont mis en évidence une convergence des modalités de la croissance et

de l'architecture pour de nombreuses espèces d'arbres.

L'étude approfondie de la structure des arbres a permis à Halle & Oldeman (1970) de

mettre en évidence la notion de modèle architectural. Le modèle architectural est

défini comme la structure spatiale idéale réalisée par la plante au cours de sa

croissance, dans un environnement optimal.

L'analyse architecturale vise à décrire la description de la forme de végétaux

pris dans leur globalité (Halle et al., 1978). Les observations nécessaires à cette

analyse portent sur:

- le mode de croissance,

- le mode de ramification,

- la différenciation morphologique des axes,

- la position de la sexualité.

En se basant sur ces caractéristiques morphologiques primaires, Halle a classé

l'ensemble des plantes dans une trentaine de modèles (Fig.10). Toutes ces plantes

poussent selon plusieurs modèles, qui sont engendrés par l'activité ordonnée des

méristèmes. Le principe de l’analyse architecturale est fondé sur l’observation et la

caractérisation des modalités de croissance, de ramification des différents axes à

divers stades.

-24-
Modèle de TOMLINSON Modèle de SHOUTE
Phœnix dactylifera L. Hyphaene thebaica

Modèle de HOLTUM Modèle de CORNER


Corypha umbracaculifera Cocos nucifera

Figure 11. Modèles architecturaux des palmiers.

-25-
Les palmiers sont classés en quatre groupes en fonction de leur taille et la

forme du stipe:

1- arborescents

2- arbustes

3- acaules

4- grimpants

Le palmier dattier appartient au groupe des palmiers arborescents. Le stipe est

formé par un axe orthotrope, produisant à la base, des ramifications latérales

monopodiales. L'ensemble des palmiers se répartit en quatre modèles architecturaux

(Halle et al., 1978) (Fig. 11):

- le modèle de HOLTUM caractérise les plantes qui ne ramifient pas et dont la

floraison est terminale (Apocarique). Exemple: Corypha umbracaculifera

- le modèle CORNER caractérise les plantes qui ne ramifient pas et qui sont à

floraison latérale (poléonantique). Exemple : Cocos nucifera, Elaeis guineensis

- le modèle de SHOUTE caractérise les plantes à ramification terminale par

dichotomie du méristème apical. Exemple : Hyphaene thebaica Mart .

- le modèle de TOMLINSON est caractérisé par un axe principal orthotrope

présentant des ramifications d'origine axillaire souvent situées à la base du stipe et

dont les la floraison est latérale (Pléonantique) ou terminale (Hapaxantique). Exemple:

Raphia (Hapaxantique), Phœnix dactylifera L. (Pléonantique)

Certains palmiers présentent une combinaison de deux modèles, c'est le cas de:

Nannorhps nitchina (modèles SHOUTE & TOMLINSON) et Serenoa repens (modèles

CORNER & TOMLINSON)

Le palmier dattier est représenté par le modèle de TOMLINSON. Cependant, le

nombre et la position de ses ramifications restent aléatoires. Des potentialités de

production d'axes secondaires existent à tous les stades de développement du

dattier.

-26-
Figure 12. Inflorescence mâle et femelle

-27-
3.2 Appareil reproducteur

3.2 a Inflorescences

Le palmier dattier fait partie de la tribu Phoeniceae ne comprenant que des

espèces dioïques. Il existe de façon exceptionnelle des clones bisexués présentant un

changement de sexe au cours des années (Demasson & Tisserat, 1980). Les

inflorescences naissent du développement de bourgeons axillaires situés à l'aisselle

des palmes dans la région coronaire du tronc.

Le dattier est une espèce pléonanthique où les inflorescences sont produites de

façon latérale à l'aisselle des palmes.

La floraison du dattier ne se déclenche généralement qu'une seule fois par an.

Elle se divise en plusieurs phases successives régies par différents facteurs

endogènes et exogènes (Jahiel, 1989, 1993 ; Jahiel & Fortin, 1991). D'après certains

auteurs (Swingle, 1904 ; Munier 1958, 1973) l'émergence des inflorescences serait

liée à un processus faisant intervenir les facteurs climatiques, en particulier la

température. Elle se déroule en deux phases dans les régions sahariennes (Munier,

1973) :

- une phase d’initiation qui se fait pendant la période où la température moyenne

journalière est au-dessous du zéro de floraison. Elle correspond au repos végétatif

du dattier. Le zéro de floraison, est de l'ordre de 18°C. Dans les pays du Sahel, il est

de l'ordre de 24°C alors qu’à Elche (Espagne) elle est à 17°C (Jahiel, 1996).

- une phase d’élongation qui est initiée par une augmentation de la température

au-dessus du zéro de floraison.

L'inflorescence est renfermée dans une spathe. Les spathes sont de forme

allongée, furfuracées ou squamuleuses extérieurement ; leur longueur dépend des

cultivars. Les spathes mâles sont plus courtes et plus renflées avec une dépression

dans leur partie supérieure (Pereau-Leroy, 1958 ; Toutain & Saaidi 1973 ; Toutain,

1967 ; Munier, 1973).(Fig.: 12).

L’inflorescence est du type grappe d'épis. Elle est formée d'un spadice qui se

ramifie en épillets, portant des fleurs. Les fleurs sont sessiles, cycliques,

-28-
Figure 13. Datte et graine (Peyron & Gay, 1988)

-29-
actinomorphes trimères et généralement unisexuées (Tomlinson, 1961 ; Boudyach,

1982).

Selon Peyron (1990), les inflorescences mâles et femelles se différencient par

les caractères suivants:

- l'inflorescence mâle est plus trapue que l'inflorescence femelle.

- les fleurs sont très denses sur les épis mâles alors qu'elles sont éparses sur

les épis femelles.

- les épis sont nombreux et sont de même longueur chez les inflorescences

mâles.

- les fleurs mâles sont légèrement plus allongées et plus nombreuses. Elles

émettent une forte odeur caractéristique attirant ainsi les abeilles, alors que les

fleurs femelles sont globuleuses, moins denses et sans odeur.

3.2.b Fruits:

Après la fécondation (anémogame), un seul carpelle sur les trois se développe.

La durée de fructification est variable selon les cultivars et les conditions

climatiques. Contrairement à ce qui est rapporté par Pereau-Leroy (1951) qui parle de

drupe, le fruit est une baie, monosperme appelée "datte" (Munier, 1973). Il est

généralement, cylindrique oblongue et très polymorphe (Pereau-Lorey, 1958).

La datte est constituée d'une partie charnue comestible riche en sucre

(mésocarpe) protégée par un épicarpe fin. La graine est entourée d'un endocarpe

parcheminé. La graine est appelée vulgairement et erronément "Noyau". Elle est

fusiforme, atténuée aux bouts et présente chez certains cultivars des

protubérances. La face dorsale présente un sillon de forme variable. La face ventrale

est convexe avec une faible dépression circulaire refermant le pore germinatif

(Maire, 1957) (Fig.: 13).

Les caractères du fruit sont fluctuants selon les conditions du milieu, l'âge des

arbres et les techniques culturales (Girard, 1962 ; Munier, 1973). La datte est

composée essentiellement d'eau, de sucres non réducteurs (saccharose) ; de sucres

-30-
réducteurs (glucose, fructose), de protides, de lipides, de cellulose, de pectines, de

sels minéraux, de vitamines et d’enzymes. Chimiquement, Slade (1906) avait distingué

deux catégories de dattes : celles à saccharose et celles à sucres réducteurs

(glucose et fructose). Cook et Furr en 1952 ont aboutit à la classification suivante:

- dattes à invertase

- dattes peu d'invertase

- dattes sans invertase.

Dans la classification commerciale, ces trois catégories correspondant

respectivement:

- dattes molles dont la chair est très aqueuse lorsqu'elles sont fraîches

- dattes demi-molles dont la teneur en eau de la chair est moins élevée que celle

de la catégorie molle. Elles sont relativement sèches au stade Tamar

- dattes sèches dont la pulpe est naturellement sèche Du développement à la

maturation, la datte passe par plusieurs étapes caractérisées par des variations de la

couleur, de la forme et des caractères chimiques (Cogginis et al., 1967 ; 1969 ;

Benyamin et al., 1972). Au cours de son développement, la datte passe par cinq stades

de la nouaison à la maturation. Ces stades sont désormais classiques (Barger, 1940 ;

Rygg, 1946 ; Elfawal, 1962 ; Albakre, 1972 ; Barreveled, 1975 ; Jarrah, 1983) :

- Hababouk : après la nouaison

- Chamri : le début du grossissement du fruit

- Bser ou Khalal : le changement de la couleur

- Rutab : début de maturation

- Tamar : complète maturation

Les variétés riches en invertase contiendront presque exclusivement des sucres

invertis (réducteurs) ; par contre les variétés sèches n'auront que du saccharose. Les

demi-molles contiendront les deux catégories de sucres (réducteurs et non

réducteurs).

Le nombre de palmes a un effet marquant sur les dimensions de la datte, de

sorte qu'en phoeniciculture, on recommande de limiter le nombre de régime pour

-31-
obtenir un ratio de 8 à 9 palmes par régime selon les auteurs (Mathez & Bliss, 1942 ;

Nixon, 1957a ; Brown, 1957 ; Miremadi, 1971).

La maturation des dattes étant fonction de la température, c'est pourquoi

certains auteurs ont définit le coefficient thermique comme la somme des

températures de la floraison à la maturité des dattes. Le coefficient thermique est

variable selon la précocité des cultivars (Swingle, 1904 ; Rygg, 1971 ; Elhoumaizi,

1989; Elhoumaizi et al., 1992 ; Elhoumaizi & Saaidi, 1993,). Le pollen a un effet sur la

taille du fruit, sur celle de la graine et sur la précocité (Lakhoua, 1966 ; Osman et al.,

1974 ; Fahmi, 1981 ; Chafik, 1983)

4- Cycle végétatif
Le développement d'un végétal depuis sa naissance à la mort se fait par la

succession de phases caractérisées par des changements morphologiques,

anatomiques, physiologiques et biochimiques. Ces phases définissent son ontogénie.

Le passage d'un stade juvénile pendant lequel la plante est incapable de fleurir

à un stade adulte florifère. Il a fait l'objet de plusieurs travaux de recherches,

d'interrogations et de réflexions (Doorenenbos, 1965 ; Picard, 1965 ; Zimmerman,

1972 ; Brochert, 1976 ; Schwabe, 1976)

La durée de chaque phase est plus au moins fixée pour chaque espèce

(Zimmerman, 1972 ; Hackett, 1985). Généralement pour chaque plante on détermine

l'âge moyen à partir duquel la plante est capable de fleurir. Cet âge est nommé

différemment selon les auteurs "âge chronologique" ou "âge physique" (Ritterbusch,

1990) ou "calendar age" (Gatsuk et al, 1980). (Cet âge peut être exprimé en jours, en

semaines ou en années (tableau 2).

-32-
Figure 14. Diagramme de développement du palmier dattier,modèle de
Tomlinson. (Halle et al, 1978 ; Bougdoura, 1979 ; Fisher & Aidman 1999)
(A: axe à croissance indéfinie ; fs: feuille stérile ; fv: feuille à bourgeon végétatif ; ff feuille
à bourgeon inflorescentiel ; ffs feuille inflorescentiel stérile ; a: stade de graine et
germination ; b: stade de "construction establishment" ; c: stade adulte végétatif ; d: phase
adulte reproductive)

Figure 15. Cycle végétatif d’un palmier dattier adulte

-33-
Espèce végétale Durée (ans)
Pinus sylvestris 5-10
Larix decidua 10-15
Pseudotsuga taxifolia 20-25
Picea abies 25-30
Abies alba 15-20
Fraxinus excelsior 15-20
Acer pseudoplantus 15-20
Quercus robur 25-30
Fagus syllvatica 30-40

Tableau 2. Durée de la phase juvénile de quelques arbres (Wareing, 1959)

Le développement du palmier dattier se caractérise par deux phases : état

végétatif et 'état floral (Bouguedoura, 1991 ; Bounaga, 1991) :

Etat végétatif : il comprend deux phases :

phase juvénile : durant ce stade, tous les bourgeons sont stériles. Le

nombre de palmes est de l'ordre de 20. Il s'étend sur 2 ans.

phase végétative : tous les bourgeons produits durant cette période sont

soit végétatifs soit de type inflorescentiel stérile. Les bourgeons indifférenciés

apparaissent à l'aisselle des feuilles au moment de la formation de palme de type

adulte.

Etat floral : il débute par l'apparition des inflorescences latérales. Deux

périodes se distinguent: une période d'établissement de l'état floral ou

inflorescentiel, caractérisée par la production des bourgeons végétatifs et

reproducteurs durant une période variable entre 2 à 4 ans.

Une période reproductrice étalée sur toute la vie du dattier où des bourgeons

inflorescentiels sont produits avec quelques rares bourgeons végétatifs. L'acquisition

de l'état floral complète chez le dattier pourra être estimée à l’âge de 8 à 10 ans

(Fig. 14).

Le cycle végétatif du palmier dattier adulte comprend en général deux périodes :

-34-
- période de repos végétatif : cette phase dure généralement deux mois,

décembre et janvier. Lors de cette période il y a accumulation des réserves de

synthèses.

- période d'activité végétative qui se décompose en quatre étapes

correspondant à la floraison, la fécondation, la nouaison et la maturité des fruits. Ces

différentes étapes sont en partie affectées par les composantes du climat,

notamment les précipitations et les températures. Le cycle végétatif varie

légèrement avec le milieu, les conditions culturales, les cultivars et parfois avec l'âge

des palmiers (Fig. 15).

5- Aspects écologiques et agronomiques

5- 1 Diversité génétique

L'agriculture est née par le choix de l'homme de cultiver des plantes de la

nature, celles dont les produits satisfont ses besoins. Au cours des générations,

l'homme a consacré de multiples efforts pour mieux garder d'une génération à une

autre la transmission fidèle des caractères agronomiques appréciés (Lourad et al.,

1984). Ces efforts sont concrétisés par l'existence pour chaque espèce végétale des

variétés cultivées ou mieux encore "cultivars"(terme issu de l'expression anglaise

"cultivated variety" qui permet de distinguer sans ambiguïté la variété agronomique

de la variété botanique aux contours beaucoup plus flous (Deysson, 1979).

La nomenclature horticole régit la façon de nommer les catégories de plantes

obtenues, sélectionnées ou maintenues par les soins de l'homme dans le but de les

cultiver. Bien que les plantes cultivées soient toutes issues d'espèces botaniques, il

n'est pas toujours possible de leur attribuer des noms scientifiques régis par les

règles de la nomenclature botanique. Ce sont des plantes dites «améliorées» en vue

de mieux servir les intérêts de l'homme : elles sont plus rentables et mieux adaptées

aux exigences de la société humaine et forment des populations homogènes

d'individus tous semblables (Rayanal-Roques, 1994).

-35-
Les cultivars ont toujours été distingués par des noms. La nécessité de désigner

chacun par un nom unique et reconnu à l’échelle internationale a justifié

l'établissement de règles de nomenclature spéciales aux plantes cultivées ; elles

constituent un complément aux règles de la nomenclature botanique auxquelles elles

ne se substituent pas. La dernière mise à jour de ces règles a été effectuée par la

Commission Internationale pour la nomenclature des plantes cultivées, réunie à

Utrecht en 1980 (Rayanal-Roques, 1994). Ainsi les règles de nomenclature propres

aux cultivars sont:


er
- depuis le l janvier 1959, les cultivars reçoivent obligatoirement des noms

tirés de langues vivantes et non du latin ; cependant, les noms horticoles latins

attribués avant cette date demeurent valables.

- le nom d'un cultivar s'écrit toujours avec une initiale capitale.

- il est signalé par des guillemets simples ‘’.

- il ne s'écrit pas en caractères italiques, contrairement aux noms scientifiques

latins des plantes spontanées.

Pour le dattier, au sein de chaque oasis, le processus de sélection et de

nomination des cultivars s’est réalisé indépendamment, chaque palmeraie possède sa

propre composition variétale. En effet, la diversité variétale de chaque palmeraie est

le fruit de sélections autonomes et d’échanges entre les agriculteurs traditionnels

dans les mêmes régions. Il n’existe pas de variétés améliorées issues d’un programme

de sélection. Les variétés existantes sont issues d’une sélection ancestrale des

phoeniciculteurs (Munier, 1974b ; Peyron & Gay 1988 ; Brac de La Perrière, 1988,

1992 )

La nomination des cultivars repose sur des différences liées à la qualité de la

datte, à la phénologie de l’appareil végétatif, à la palmeraie d’origine ou à son

propriétaire. L’importance des cultivars dans les régions est liée aux conditions

climatiques de chaque oasis et l’appréciation des agriculteurs (Zone optimale de

production de chaque cultivar). Ainsi, les dattes du cultivar Deglet Nour collectées,

en Algérie, à Tolga ou à Biskra sont de très bonne qualité alors que celles, du même

-36-
cultivar, provenant du Mzab sont généralement plus sèches et plus petites, donc de

qualité nettement inférieure (Brown, 1924 ; Peyron et al., 1988 ; Benkhalifa, 1989)

Les cultivars répertoriés sont très nombreux. Les chiffres varient fortement

selon les auteurs et ne se basent pas sur un recensement exhaustif. La variabilité des

chiffres révèle le problème d’ambiguïté et des erreurs liées à la nomination des

cultivars, de même que l’absence de toute procédure normalisée et de descripteurs

communs adoptés pour l’ensemble des pays phoenicicoles (Maatalah, 1969 ; Rhouma,

1987).

En Algérie, uniquement dans la région de l’Ouest, environ 270 variétés ont été

dénombrées par Benkhalifa (1989). Au Maroc, un cultivar pourra être nommé

différemment (dénominations berbère ou arabe) et changer de nom lors de son

transfert dans une autre palmeraie. De ceci découle le phénomène d’homonymie et de

synonymie. Il est courant dans les pays du Moyen-Orient de donner le même nom de

cultivar femelle par un pied mâle ayant le même phénotype, cette analogie n’est

évidente que pour l’oasien (Ferry et al., 1991).

Les palmiers issus de semis sont appelés Khalts ou Sairs (Maroc), Degouls

(Algérie), Mantours (Egypte). Les Khalts présentent une grande diversité, et par

conséquent sont le moteur de la diversité des palmeraies traditionnelles. De

nombreuses palmeraies sont issues dans leur totalité de semis comme les palmeraies

du Sahel en Mali, au Niger, au Tchad, Elche (Espagne) et à Marrakech (Munier, 1951,

1956, 1980).

5.2 Ecologie du dattier

Comme son origine botanique, de nombreuses hypothèses ont été émises sur

l’origine de culture du dattier. Actuellement, l'hypothèse la plus acceptée est celle de

Chevalier (1952), selon laquelle la culture du dattier a été inventée de façon

concomitante en plusieurs régions de son aire traditionnelle de culture.

Les auteurs situent l'origine de sa culture à la période de 4000-5000 av J.-C.

(Popenoe, 1924 ; Caty, 1929 ; Munier, 1981a,b). Ils ont localisé son centre d'origine en

-37-
Mésopotamie (dans les plaines du Tigre et l’Euphrate) ou en Egypte (dans le delta Nil)

sans accorder l'antériorité à aucune des deux régions.

L'extension de la phoenciculture vers les autres régions du globe, où les

conditions agro-écologiques sont favorables, s'est effectuée suivant deux voies

différentes: l'une à partir de la basse Mésopotamie en progressant vers le nord pour

gagner la région côtière du Plateau iranien puis la vallée de l'Indus et le Pakistan, et

l'autre à partir de l'Egypte pour gagner la Libye puis les autres pays du Maghreb

ainsi que l'Afrique sahélienne (Munier, 1973 ; 1974b).

La propagation du palmier dattier se fit également par les navigateurs arabes

sur les côtes de l'Afrique Orientale au XV siècle et sur les Comores et Madagascar

respectivement au XVII et XVIII siècle, suivant les anciennes relations de

transactions commerciales ou le processus colonial, le palmier dattier fut disséminé

dans certains pays européens tels le Portugal, l'Espagne, la France (sud), l’Italie, la

Yougoslavie et la Grèce. Au XVI siècle après la découverte de l'Amérique, le palmier

fut introduit dans ce continent par les Espagnols et les Portugais. Vers la fin du XIX

siècle, sa culture s'est développée principalement en Californie puis en Arizona et au

Texas. Enfin, la phoenciculture a pu gagner certaines régions d'Australie et

d'Afrique du sud (Munier, 1982c,d)

Dans le monde, la culture du palmier dattier est délimitée dans l'Hémisphère

Nord entre le 9° (Cameroun) et le 39° latitude Nord (Elche en Espagne) (Munier,

1973 ; FAO, 1982). L'écologie du dattier est difficile à décrire, puisque ses exigences

de culture sont variables. En effet, le palmier dattier est connu pour sa grande

plasticité écologique et son aire de culture est plus vaste que l'aire de production des

dattes et des graines viables (Nixon, 1957b, 1966)

Pour le palmier dattier, on définit deux sortes de zones:

- les zones phoenicicoles vraies , où le palmier dattier est cultivé comme plante

rentable. Les cultivars de qualité produisant des dattes exportables ne peuvent pas

se cultiver en dehors de la zone hyper-aride non littorale avec une pluviosité

inférieure à 100mm (Lehouerou, 1989). L'aire de culture traditionnelle du palmier

-38-
dattier au Maroc, s'étend au sud des chaînes de montagnes de l'Atlas, dans une

région présaharienne caractérisée par un climat aride. Cette aire comprend les oasis

du Draa, du Tafilalet, du Bani, du Sargho et du Figuig (Toutain et al., 1971 ; Saaidi,

1979 ; Sabari, 1988)

- les zones phoenicicoles marginales ; dans ces zones le dattier se comporte

comme plante ornementale (Elhoumaizi et al., 1998). Blombery & Rodd (1982)

signalent que dans les régions marginales, il suffit que la température minimale

absolue oscille entre -2°C et 3°C pour que le dattier végète. L’isotherme m= 1°C

constitue la limite thermique inférieure absolue pour le palmier dattier (Unesco,

1965; Lehouerou, 1989). Dans ces régions les dattes mûrissent plus lentement. Il peut

s'écouler deux mois pour une maturation complète du régime

Au Maroc, en dehors des "zones phoenicicoles vraies" il existe des "palmeraies

marginales" situées soit au piemont Sud de l'Atlas (Anti-Atlas, entre haut Atlas et

Sarghro), soit même au Nord du Haut Atlas (palmeraie de Marrakech). Les palmiers

poussant dans ces régions n'arrivent pas tous à mûrir leurs dattes

Une palmeraie est en pleine production de douze à quinze ans après sa

plantation et elle peut être exploitée en moyenne 50 ans. Si certains palmiers ne

donnent pas plus de 20 à 50 kg de fruits, d'autres variétés produisent entre 100 et

200 kilos par pied. Selon les variétés, la récolte s'échelonne dans l’hémisphère Nord

de juillet à novembre (Toutain, 1967 ; Benabedallah, 1989).

Généralement, l'activité végétative du palmier dattier s'arrête en deçà de 7°C

et au-delà de 45°C. Son optimum est aux alentours de 32°C à 38°C (Rebour, 1947). La

température du sol a également une influence sur la végétation du dattier ; elle doit

être supérieure à 12°C pour qu'il y ait croissance normale (Girard, 1962). Les

températures minimales ont des effets observables à -6°C : le bout de ses pennes

‘gèle’. A -9°C les palmes entières se dessèchent (Pereau-Leroy, 1958 ; Girard, 1962 ;

Toutain, 1967). Les chutes brutales de températures ont une action directe sur le

pollen et la fécondation (Monciero, 1954 ; Monceiro & Werthaman, 1954). La pluie est

néfaste pour la production des dattes lors de la pollinisation en empêchant la

-39-
fécondation, et au moment de la maturité des fruits en provoquant leur pourriture

sur les régimes (Toumey, 1898 ; Nixon, 1966).

Le palmier dattier se développe sur des terrains divers. Il affectionne en

particulier les sols profonds contenant des limons sableux qui assurent un drainage

efficace (Pereau-Leroy, 1950,1958 ; Toutain, 1977). Le palmier dattier ne fait l’objet

d’une exploitation intensive qu’en Afrique, au Moyen-Orient et aux Etats-Unis

d’Amérique. En dehors de ces aires, le dattier est conduit soit en culture extensive

soit entretenu comme arbre d’ornement.

Le palmier dattier végète généralement jusqu'à 1000 mètres au Todra (Maroc)

par exemple (Toutain et al.. 1971), contrairement à ce qui est indiqué par Fennane

(1987), qui cite 600 m d'altitude comme limite extrême.

Phœnix dactylifera L . est une plante thermophile Une humidité relative élevée

favorise le développement d'un champignon sur les palmes, Graphiola phoenicis Mang.

(Elmer et al., 1972 ; Carpenter & Elmer, 1978).

Le dattier tolère le sel à des concentrations de 7g/l à 9 g/l. Au-delà, le

rendement et la qualité de la production peuvent être largement affectés (Furr et al.,

1962, 1966)

Le palmier dattier résiste à la sécheresse, néanmoins, sa production et sa

croissance sont réduites en cas d'insuffisance d'eau. Ses besoins annuels en eau sont

difficiles à définir puisqu'ils sont variables selon l'âge, la nature du sol et le climat

(Pillusbury, 1937 ; Reuveni, 1969 ; Albakre, 1972 ; Hilal, 1986 ; Hussein, 1986). Le

palmier dattier est associé aux milieux arides et semi-arides, mais il ne peut

s’installer que dans des endroits où les ressources hydriques souterraines

compensent les précipitations insuffisantes. Les besoins en eau d’irrigation ont été

estimés à 0,5 m3 par palmier ou 60 m3 par jour et par hectare de palmeraie

régulièrement plantée (à 9 m x 9 m).

Traditionnellement, le palmier dattier se multiplie par deux voies:

voie sexuée : étant donné le caractère dioïque du dattier, la descendance issue

de semis est formée de 50% de mâles et 50% de femelles. Les individus issus de

-40-
semis sont en majorité de mauvaise qualité, cependant il peut exister des palmiers

très intéressants issus de semis. C'est une pratique courante dans les pays du Sahel

et dans certaines palmeraies marginales (Marrakech et Elche). Cette multiplication

est utilisée dans les programmes de croisements dirigés (Crider, 1926 ; Swingle, 1929

; Saaidi, 1979, 1988).

voie végétative : c'est une méthode ancienne de propagation du palmier dattier

qui s’effectue par la plantation de rejets développés à la base du stipe, après leur

sevrage du pied mère. Cette voie garantit la conformité des caractères du pied mère

et par conséquent les qualités organoleptiques du fruit (Drummond, 1919). Néaumoins,

le palmier dattier ne produit qu'un nombre limité de rejets au cours de sa vie en

moyenne 20 à 40 rejets selon les cultivars (Toutain & Rhiss, 1973). Récemment, la

propagation végétative in vitro a ouvert la voie à une autre modalité de multiplication

des meilleurs cultivars performants ; cette technique requiert cependant, une haute

technicité et des infrastructures coûteuses (Saaidi & Toutain, 1979 ; Ferry et al.,

1991).

Le développement de la multiplication in vitro constitue un progrès important

permettant de pallier le caractère dioïque du palmier dattier et à son faible taux de

propagation végétative lié au nombre limité de rejets. Il existe trois principales voies

de multiplication in vitro l’embryogenèse somatique, la réversion végétative

d'ébauches foliaires et l’organogenèse de bourgeons à partir des rejets. Cette

dernière a aboutit aux meilleurs résultats (Rhiss et al. , 1979 ; Zaid & Tisserat, 1983;

Aboelnil et al. , 1986 ; Rhiss, 1980,1988). L'application à grande échelle de cette

nouvelle méthode de multiplication permettra d'accélérer la reconstitution des

palmeraies Algéro-marocaines qui ont subi de grandes pertes à la suite des attaques

d'une trachéomycose mortelle appelé "Bayoud" Fusarium oxysporum f. sp. albedinis

(Louvet & Toutain, 1973 ; Saaidi et al., 1981 ; Djerbi et al., 1986 ; Brac de la Perriére

& Benkhalifa, 1991).

-41-
Part ie II

A - A nalyses biométriques &


architectur ale

B- S imulation de l’ architecture d u
dattier

« Aujourd’hui , le palmier enseigne à l’homme


la beauté, l’envol, la liberté ; le songe. Il lui fait signe,
avec ses palmes, de s’élever, de s’emplir les poumons
de vent, les yeux de lumière et de distance. Le
palmier habite toujours le paradis »
Hervé Alain 1990
A- Analyses b iométrique &
ar ch itecturale du dattier
"Nos connaissancesne résistentpas à
l’examen,toutes sontdouteuses, et
cellesqui semblentmoins incertaines,
nousne lestrouvons paspar le
raisonnement".
Montaigne
Figure 15. Zone d’étude Zagora (Sud du Maroc)

- 41 -
Introduction :

Dans cette partie nous avons effectué la description architecturale des

cultivars du dattier par des analyses architecturales et biométriques. Notre

objectif est : d’une part une caractérisation fine de la morphologie des cultivars

et d’autre part la reconstitution des maquettes informatiques en trois dimensions

servant de base pour les simulations du transfert radiatif.

1. Matériel et méthodes

1. 1. Matériel végétal:

Le matériel végétal étudié est composé de quatre cultivars : Bousthammie

noire (BSN), Boufegous (BFG), Bousthammie blanche (BSB) et Jihel (JHL).

Les cultivars BFG et JHL ont des palmes courtes avec des pennes raides et

un rachis peu épais, alors que les cultivars BSN et BSB présentent des palmes

longues, peu épineuses, avec des pennes souples et fragiles. Les 4 cultivars

possèdent donc des palmes très différentes, représentant une plage de variation

importante.

Les cultivars étudies poussent dans les mêmes conditions écologiques et

reçoivent pratiquement le même entretien, au Domaine Expérimental de Nbech à

Zagora (INRA-Maroc) au sud du Maroc (Fig.15). Ils sont tous considérés comme

des palmiers adultes. Les pieds choisis sont sains et normaux (port dressé, exempt

de maladie), présentant peu de rejets. La hauteur du stipe sous la dernière palme

de 1m. Les mesures ont été réalisées en dehors de la période de récolte des

dattes afin d’éviter les effets d’arcure artificielle des palmes. Les mesures

indispensables pour modéliser l’architecture du palmier dattier portent sur l’axe

- 42 -
végétatif et sur l’organisation du système foliaire. Pour chaque arbre, les

observations et les mesures ont porté sur l'appareil végétatif :

- caractéristiques générales de l’arbre (Phyllotaxie, nombre de palmes,

hauteur..)

- structure et morphologie des palmes.

- Morphologie des pennes

Les mesures ont porté sur 2 palmes par pied et 4 pieds par cultivar.

1.2 Protocole Expérimental

1.2.1 Mesures sur le stipe

1.2.1. a Phyllotaxie

Terminologie: l’identification des spires apparentes est primordiale. La

spire apparente où se succèdent les palmes 1,9,17, 25,..., 65,... est la spire de rang

1 et d’ordre 8. La spire apparente où se succèdent les palmes 3, 8,13,..., 58,... est la

spire de rang 3 et d’ordre 5.

On nomme pennes les folioles et les épines. La palme de rang 1 est la

première palme dont au moins les 20 pennes terminales sont déployées. Il est

indispensable de l’identifier parfaitement même pour des cultivars où la longueur

des pennes rend ce repérage délicat (cas BFG) car cette palme sert de référence

pour la numérotation de toutes les autres.

Repérage des spires apparentes : une base pétiolaire ou une palme de rang X

est surmontée de 3 palmes voisines qui sont de rangs X – 5, X - 8 et X - 13. Il y a

aussi une palme très proche qui est de rang X - 3.

- 43 -
Les palmes de rangs X - 8 et X - 3 sont situées du même côté d’une

génératrice verticale passant par la palme de rang X, celles de rangs X - 13 et X -

5 sont situées de l’autre côté. Les palmes sont numérotées et le sens phyllotaxique

est identifié.

Matériel

- 1 perche munie d’un crochet ou d’une potence

- perche télescopique

- 1 décamètre

Mesures

La hauteur du stipe est mesurée sous la dernière palme en place. Le nombre

de palmes en place, ainsi que le nombre de cicatrices foliaires et de bases

pétiolaires sous la dernière palme sont notées. Les rejets sont comptabilisés. Le

sens phyllotaxique des rejets est comparé à celui du pied mère. Le sens

phyllotaxique a été noté pour chaque pied mère et quatre rejets par pied (Fiche 1

annexe).

1.2.1.b Longueur de l’entre-nœud

La distance verticale séparant deux palmes de rangs repérés est mesurée

puis divisée par la différence entre les rangs pour obtenir la longueur moyenne

des entre nœuds.

1.2.2 Mesures sur les palmes en place

1.2.2.a Angle phyllotaxique

C’est l’angle que font entre elles deux palmes émises consécutivement.

L'arrangement phyllotaxique donne lieu à l'apparition de spires apparentes le long

du stipe marqué par les bases pétiolaires et les palmes.

- 44 -
Repérage des palmes : Flèche
(palme 0), 9 et 17

Repérage des spires d’ordre 5, 8 et 13

Spire
d’ordre 5

Spire
d’ordre13

Spire
d’ordre 8

Numérotation des palmes sur le stipe

Figure 16. Repérage des palmes et des spires

- 45 -
Matériel :

- 2 tiges métalliques de 1 mètre de long avec anneaux

- 8 piquets métalliques de 50 cm de long

- 2 tiges métalliques de 1.25 à 1.5 mètres de long avec 2 anneaux dont les

centres sont espacés de 1 mètre pour constituer la "tige éprouvette "

- 2 fils à plomb

Mesures :

Les palmes sont numérotées selon leur succession dans l'émission foliaire : la

palme de rang 1 est la première déployée vers le sommet, la numérotation de rang

s'effectue alors de manière croissante de la palme flèche à la plus ancienne le long

de la spire d'ordre 8. L'angle phyllotaxique se mesure entre deux palmes de la

spire d'ordre 8. Sur le terrain, le choix dépend surtout de l'accès aux palmes

(plus ou moins difficile selon les palmiers ou l’état de la palme). La tige métallique

est placée sur la palme à partir du point où apparaissent les premières épines (ce

point sera dénommé point (C) dans toute l'étude). On laisse descendre les fils à

plomb jusqu'au sol, les repères 41-1, 41-2 et 57-1 (ou 65-1), 57-2 (ou 65-2) sont

ainsi obtenus (Fig. 16).

Les tiges éprouvettes sont alignées sur les repères et fixées au sol en

passant un autre piquet dans chaque anneau, puis les distances d1 et d2 sont

mesurées (Fig. 17) :

L'angle alpha est alors calculé par : Alpha = 2 x arcsin ((d2-d1) / 2)

L'angle phyllotaxique phi se calcule en fonction d’alpha :

Phi = (1 / (y - x)) x alpha + 135

- 46 -
Fil à plomb

Figure 17. Mesures de l’angle phyllotaxique

- 47 -
(135 est l'angle phyllotaxique "nombre" d'or 3/8 ; ce qui signifie qu’en

première approximation, il faut 8 palmes pour tourner 3 fois autour du stipe et se

retrouver sensiblement à l’aplomb de la palme de départ).

Les distances de projection au sol des barres calibrées qui servent à

l’estimation de l’angle phyllotaxique sont utilisées pour calculer l’angle tangent à 50

cm au point (C), (Fiche 2 annexe).

1.2.2.b Hauteurs caractéristiques de la palme

Matériel

- 1 niveau à bulle

- 2 bulles pour calage vertical (du type de celles utilisées pour les mires de

topométrie) ou un niveau à bulle que l'on déplace autour de la barre verticale

- Perche télescopique munie de son crochet

- 1 barre droite et rigide avec repères métriques et décimétriques d'une

longueur de 6 m.

Mesures

Sur les palmes de la spire apparente d’ordre 8 passant par la palme de rang 1

les mesures portent sur :

- les hauteurs d'insertion de la palme au niveau de son aisselle par rapport

au sol et à la barre de niveau.

- la hauteur du point le plus haut de la palme et de son extrémité ainsi que

les distances au stipe correspondantes (Fig. 18).

La hauteur d’insertion est délicate à mesurer pour les palmes hautes car il

est difficile d’atteindre leur aisselle. En revanche, les hauteurs d’insertion des

- 48 -
1m
Hmax

hext

Stipe
Hin

His DHmax
Dext
SOL

Figure 18. Mesures des hauteurs caractéristiques de la palme


His : hauteur du point d’insertion de la palme par rapport au sol.
Hin : hauteur du point d’insertion de la palme par rapport à la barre de niveau.
Hext : hauteur à l’extrémité de la palme par rapport à la barre de niveau.
Hmax: hauteur du point le plus haut de la palme par rapport à la barre de niveau.
Dext : distance entre le stipe et la projection de l’extrémité de la palme sur le sol.
Dmax : distance entre le stipe et la projection du point le plus haut de la palme sur le sol.
- 49 -
palmes de rang 33 (ou plus) le long de la spire d’ordre 8 et de rang 1 sont

systématiquement mesurées (Fiche 4 annexe).

1.2.2.c. Courbure

Cette mesure est réalisée sur les palmes qui ont servi pour l’estimation de

l’angle phyllotaxique. Sur ces palmes, différents points sont échantillonnés le long

du stipe avec mesure de leur hauteur et de la distance de leur projection au sol

par rapport à une horizontale dont la côte par rapport à la base du stipe est

connue (Fig. 19).

1.2.2.d. Tournure

C’est la mesure de l’angle formé entre le plan des pennes terminales et

l’horizontale (Fig. 19).

1.2.2.e. Angles caractéristiques de la palme

Afin d’établir les fonctions de flexion propres à chaque palme, trois angles

principaux sont mesurés:

- l’angle d’insertion, si la palme est suffisamment dégagée du lif.

- l’angle au point (C)

- l’angle tangent à la palme à 50 cm du point (C ). S’il est trop près du stipe,

cette distance est portée à 75 cm ou 1 m du point (C).

Angle d'insertion, angle au point 'C' : les mesures sont effectuées sur les

palmes de la spire apparente passant par la palme de rang 1. L'angle d'insertion et

l'angle au point 'C' sont mesurés par un rapporteur et un fil à plomb.

- 50 -
Positions caractéristiques des palmes (A, B, et C)

Tournure de la palme

Courbure de la palme

Figure 19. Caractéristiques des palmes

- 51 -
Direction angulaire au point 'C': la direction angulaire au point 'C' est

déduite des données recueillies sur les palmes qui ont servi à l'estimation de

l'angle phyllotaxique ; les distances entre les premiers piquets repères sont

mesurées :

d41 = distance entre 41-1 et 41-2

d65 = distance entre 65-1 et 65-2

Bêta 'C'41 = arcsin d41

Bêta 'C'65 = arcsin d65

Les angles d’insertion et au point C sont mesurés sur les palmes de rang 9,

17, 25 et 39. La direction angulaire est mesurée sur les palmes échantillonnées

pour le calcul de l’angle phyllotaxique.

1.2.3. Mesures sur les palmes coupées

Terminologie :

- l'orientation gauche/droite de la palme se fait en la plaçant face

supérieure (ou ventrale) au-dessus et en regardant vers son extrémité distale ou

point (A). Le point 'C' correspond aux épines D1 (première épine côté droit) et G1

(première épine côté gauche). Le point 'B' correspond au point de passage des

épines aux folioles.

- La demi-palme gauche est située à gauche et la demi-palme droite est à

droite de la palme par rapport à l’axe central longitudinal du rachis.

- Une penne est dite externe si l’angle qu’elle forme avec le plan

« horizontal » passant par le rachis se trouve du côté de la face ventrale. Elle est

notée par la codification (+1)

- 52 -
Position des folioles selon les plans
foliolés

Mesures des angles verticaux des folioles

Mesure des angles horizontaux des folioles

Figure 20. Mesures sur les caractéristiques des pennes

- 53 -
- Une penne est dite interne si l’angle qu’elle forme avec le plan

« horizontal » passant par le rachis se trouve du côté de la face dorsale. Elle est

notée par la codification (-1).

- Une penne est dite médiane si l’angle qu’elle forme avec le plan

« horizontal » passant par le rachis est presque nul. Elle est notée par la

codification (0).

1.2.3.a.Longueurs caractéristiques de la palme

Les mesures sont réalisées sur la palme de rang 41 ou une palme voisine.

Avant de couper la palme, la distance entre l’aisselle de celle-ci et son point « C ».

est mesurée. Sur la palme coupée, la distance entre le point « C » et la base de la

(ou les) penne(s) terminale(s) est mesurée (la présence d’une ou 2 pennes

terminales est notée).

Les longueurs du pétiole (de la coupe au point 'C'), du rachis (CA) et la zone

épineuse CB sont mesurées. On compte le nombre d'épines à gauche et à droite

entre 'C' et 'B', puis le nombre de pennes entre 'B' et 'A'. Les pennes 10, 20, 30,

40 ,100 de part et d'autre du rachis sont repérées et marquées (Fiche 4 annexe).

1.2.3.b Alternance des plans de pennes par demi-palme

Pour chaque demi- palme, la position de chaque penne en face de son numéro

d'ordre est codée (Fig. 20):

1 = penne vers le haut,

0 = penne médiane,

-1 = penne vers le bas

- 54 -
Les distances entre les pennes sont mesurées pour individualiser les groupes

de 1, 2, 3 ou 4 pennes et de caractériser les distances entre pennes d'un même

groupe et entre groupes consécutifs (Fiche 5 annexe).

1.2.3.c Mesures sur les pennes

Rang des pennes : le rang des pennes est noté à compter de la première épine

et ce de 10 en 10 de part et d’autre de la palme. Le nombre total d’épines, et de

pennes sont notés séparément pour chaque demi-palme. La position interne,

médiane ou externe des pennes est relevée.

Distances entre les pennes : le long de chaque demi-palme, les distances

entre les nervures principales des pennes sont mesurées.

Identification des groupes : Les pennes sont soit isolées, soit groupées par

2, 3, 4 ou parfois 5. Ces groupes peuvent être identifiés par la distance, mesurée

sur la face ventrale du rachis, entre les insertions des pennes qui les composent ou

à travers les cicatrices foliaires. les cicatrices d’insertion sont de très bons

indicateurs de la position des pennes.

Angle horizontal : C’est l’angle formé par la nervure de la penne avec l’axe du

rachis (angle entre les projections de l’axe du rachis et de l’axe de la palme). Cet

angle est mesuré sur les demi-palmes gauche et droite tant pour les épines que

pour les pennes, tout au long du rachis (Fig. 20).

Angle vertical : c’est l’angle formé par la nervure de la penne avec l’axe de

symétrie de la section du rachis (Fig. 20). Cet angle est mesuré sur des tronçons

de palme portant à la fois des pennes ‘externes’ et des pennes ‘internes’. La

- 55 -
longueur des tronçons est limitée à une dizaine de pennes en moyenne par côté.

Ces sections permettront aussi d’estimer la courbure des pennes.

Mesures des dimensions : une penne sur 10 est prélevée, sur chaque demi-

palme; et son rang est noté. Sa longueur et sa plus grande largeur sont mesurées.

Mesures des angles d'insertion : des pennes voisines de type d’insertion 0, -1

et +1 sont sélectionnées de part et d’autre du rachis pour mesurer leur angle

horizontal d’insertion. Ces mesures sont réalisées tout au long du rachis pour des

rangs de pennes proches de 10,20, 30 etc.

Les mesures de l'angle sécant et de l'angle de l'extrémité de la penne, sont

presque impossibles à réaliser sur la palme. Elles sont alors réalisées sur des

projections photographiques. Ainsi, un tronçon de rachis comportant au moins 3

pennes est prélevé aux environs de la penne 10, 20, ..100. Ce tronçon est piqué sur

la potence de maintient par sa partie basale, étiqueté et photographié de face

Sur chacune de ces pennes, les mesures ont porté sur :

- sa longueur totale

- la distance entre les bords du limbe à 1/3 et 2/3 de la longueur de la penne

- la largeur du limbe à la base, à 1/3 et 2/3 de la longueur de la penne . Si la

penne se sépare le long de sa nervure, il est indispensable de noter la distance

entre le point d’insertion et celui de séparation (Fiche 6 annexe).

- 56 -
70 60

BSN BSB
60 50

50

fréquence
40
fréqu ence

40
30

30
20
20
10
10
piedmèr e rejets
piedm ère rejets
Droite Gauche

70 JHL 60 BFG

60 50

50
fréquence

40
fréquence

40
30
30
20
20

10 10

piedmère rejets pied mère rejets

60 140

50 138
Angle (degré)
fréquence

40 136

30 134

20 132

10 130
piedmère etrejets BSB JHL BFG BSN
Cultivars

Figure 21. Variation des fréquences du sens phyllotaxique et des angles phyllotaxiques chez
les arbres adultes et les rejets selon les cultivars

-57-
2.Résultats

2.1.Phyllotaxie

La proportion des pieds à phyllotaxie positive et négative chez les arbres

adultes varie suivant les cultivars. Sur l’ensemble des pied-mères et des rejets

confondus, les proportions de phyllotaxie gauche ou droite demeurent proches de

50% (Fig.21, Tableau4 annexe).

Les graphiques montrent que la fréquence du sens phyllotaxique des pied-

mère est différente de celle des rejets (Fig. 21). Les rejets ont une phyllotaxie

positive ou négative indépendamment du pied-mère et par conséquent, il n’y a pas

de corrélation entre le sens phyllotaxique des pied-mères et des rejets du même

cultivar.

La valeur de l’angle phyllotaxique est variable selon les cultivars mais sa

moyenne reste dans la plage de variation entre 136 et 137,9 (Fig. 21). Les spires

lesplus nettessur lepalmier dattiersont, dansl’ordre, laspire d’ordre13, laspire

d’ordre8 etla spired’ordre 5.Les deuxcultivars BSBet JHLont lamême valeur

d’anglephyllotaxique 136.2alors queles cultivarsBFG etBSN ontre spectivement

137et 137,9.La valeurde l’anglephyllotaxique n’estpas liéeau sensphyllotaxique.

La représentation schématique des couronnes d’arbres vus du haut montre

que la meilleure répartition apparente des palmes est obtenue pour un angle de

137.5 (angled’or) (Fig. 22)

2.2.Palmes

2.2.1 Dimensions de la palme

Lecultivar BSNa lapalme laplus longue(550 cm)alors quela pluspetite est

celle de BFG (257 Cm) (Fig. 23). Le cultivar BSB a la plus grande partie épineuse

(127cm), tandisque laplus faibleest celledu cultivarBFG (60,75cm).

-58-
angle 136 angle 137

angle 137,5 angle 138

Palmes spire 5 spire 8 spire 13

Figure 22. Représentation schématique de la variation de la diposition des


feuilles selon les spires et les palmes,

-59-
Les cultivars BSN et BSB ont sensiblement le même nombre de pennes par demi

palme (124 pennes). Le cultivar BSB présente un nombre double d’épines que le

cultivarBSN.

Les cultivars BFG et JHL ont le même nombre d’épines avec des longueurs

différentes des parties épineuses et par conséquent des densités d’implantation

différentes(Fig. 23).

La densité d’implantation d’épines la plus élevée est celle du BFG (31

épines/m)et laplus faibleest cellede BSN( 13épines/m). Elleest sensiblementla

mêmepour JHLet BSB(17épines/mètre). Lecultivar JHLà palmecourte présente

une densité d’implantation des pennes de l’ordre de 43 pennes/mètre qui est

proche de celle de BSB cultivar à palme longue. A l’exception du cultivar BFG la

densitéd’implantation desfolioles estsupérieure àcelle desépines.

On note de même une grande variabilité entre la densité d’implantation

d’épinespar rapportà celledes folioles.Vue laprésence despennes intermédiaires

dans la zone de transition épines folioles, le comptage du nombre d’épines et des

folioles est délicat. Par conséquent, le passage Des épines aux folioles est un

passagecontinu etdiscret (Tableau5 &6 annexe).

2.2.2. Rachis:

Laforme dela nervureévolue defaç oncontinue desa baseà sonextrémité,

lasection desa basea uneforme deU évaséépousant laforme dustipe. Auniveau

des premières épines, elle devient aussi haute que large. Elle tend ensuite

progressivement vers une forme oblongue de plus en plus étroite et offrant des

possibilitésde torsionde plusen plusgrandes.

La palme de BSN est très longue, elle a un rachis plus large (16.3 cm) le

cultivarBFG aune palmecourte etun rachismoins large(10 cm).En effet,une

-60-
650 160
longueurde lapartie épineuse
longueurtotale dela palme

longueur
500
Longueur

100
350

BSB
200 40 BFG

BSB BFG BSN JHL BSB BFG BSN JHL


BSN
JHL

25
140
nombrede pennes/palme nombred'épines/palme
20

15
100
10

60 0
BSB BFG BSN JHL BSB BFG BSN JHL

Densitéd'implan tation(nom bre/métre)

40 épines folioles pennes

30

20

10

0
BSN JHL BFG BSB
cultivars

Figure 23. Variation des dimensions de la palme selon les cultivars

-61-
palmelongue nécessiteun supportépais etlarge pourson maintience quiexplique

larelation étroiteentre lalongueur dela palmeet lalargeur durachis àla base.

Ladiscrétisation durachis en12 positionsrelatives :la positionà labase du

rachis, la position à la première épine et les 10 positions relatives des pennes

ramenées à 100 pennes par demi-palme; montre que la variation de l’épaisseur du

rachis depuis la base jusqu’au l’extrémité, pour l’ensemble des cultivars, suit une

fonction exponentielle dont le coefficient varie selon la longueur de la palme. Les

cultivarsBSN etBSB ayantdes palmeslongues ontun coefficientrespectivement

19,56 et 17,71 alors que les cultivars JHL et BFG tous les deux à palmes courtes

ontun coefficientsemblable (Fig.24).

La normalisation et l’ajustement de la fonction exponentielle pour les 4

cultivars a permis de mettre en évidence le fait que quelque soit le cultivar, la

variationde lalargeur adimensionnédu rachis(de labase jusqu'àl’extrémité dela

-1,3648 2
palme)suit unefonction exponentielle(Y= 1,2482x ,R =0,9663 ).(Fig. 24).

2.2.3. Hauteurs des palmes

Les données présentées au (Tableau 7 annexe) montrent une très forte

hétérogénéité des hauteurs des palmes à différents niveaux quel que soit le rang

dela palme.Cette hétérogénéitéest liéeà lacomposante denombreux paramètres

métriques(longueurs caractéristiques)et géométriques(angles caractéristiqueset

courbures). Les hauteurs maximales et minimales des palmes de rang 9 sont

sensiblement égales pour les 4 cultivars car ces palmes, appartenant au cœur du

palmier, sont en cours de croissance et ont un port plus dressé proche de la

verticale.

-62-
20
20

Largeur du rachis
15
BSN 15
BSB
Largeur du rac his

y = 19,563x-1,4159 -1,4415
10 10 y = 17,711x
2
R = 0,9359
R 2 = 0,9575

5 5

0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
position relative position relative
20
20

15
15
Largeur du rachis

BFG
Largeur du ra chis

JHL
10 -1,2368 y= 13,222x -1,4165
y = 13,447x 10
R2 = 0,9604
R 2 = 0,9721

5 5

0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
position relative position relative

1,4
1,2

1,2
1
BSB
longueur adimensionné d u r achis

longueur adimen sioné du rachis

y = 1,2482x-1,3648
1
0,8 BSN
R 2 = 0,9663
0,8
JHL
0,6

BFG 0,6

0,4
0,4

0,2
0,2

0
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
position relative position relative

Figure 24. Ajustement à la fonction exponentielle de la variation de la largeur du rachis

-63-
La variation des hauteurs caractéristiques des palmes, selon leurs rangs, est plus

élevée pour les cultivars BSB et BSN que pour les autres cultivars JHL et BFG.

Ceci s’expliquera par le faite que les dimensions des palmes des cultivars BSN et

BSB sont plus élevées que les autres et par conséquent, plus les palmes sont

courtes plus la variation entre leurs différentes hauteurs caractéristiques est

faibleet inversement.

2.2.4 Angle d'insertion

L’angle d’insertion des palmes de rang 9 est plus élevé chez les cultivars

JHLet BFGque chezles cultivarsBSB etBSN. Ilaugmente progressivementpour

les palmes de rang 17 il est de l’ordre de 17° pour (JHL et BFG) et de 5° pour

(BSNet BSB).Pour lapalme derang 25,il estd’environ 8°pour tousles cultivars.

L’angle d’insertion est très délicat à mesurer du fait de la présence d’épines vers

la base des palmes comme le cas du cultivar BFG, qui rendent les mesures sur le

terraindifficiles etparfois imprécises(Fig. 25).

2.2.5 Angle au point "C'

Cesmesures sontplus précisescar ilest plusaisé demesurer cetangle au

point "C" (zone dégagée et libre de la palme) que l'angle d'insertion (zone

encombréede basespétiolaires etd’épines). Ilest ànoter quecet angleest unbon

indicateur du port de différents cultivars. Les palmes axillantes de régimes ont

généralement un port plus affaissé que les autres (différence d'angle de l'ordre

de 5 degrés en moyenne) car les agriculteurs prennent appui dessus pour couper

les régimes. Les palmes supportant, ou ayant supporté un régime ont un angle au

pointC plusouvert queles autrespalmes.

-64-
10 Palme 9 15 Palme 17
angle

10
5

angle
5

0
0
JHL9 BFG9 BSN9 BSB9 JHL17 BFG17 BSN17 BSB17
Cultivars Cultivars

35
Palme 25 insertion pointC
30
25
angle (degré)

20
15
10
5
0
JHL25 BFG25 BSN25 BSB25

palme9 palme17 palme25


1
position relative des pennes

Courbure de la palme
0,8

0,6

0,4

0,2

0
JHL BFG BSN BSB
Cultivars
Figure 25. variation de l'angle d'insertion, de l'angle au point C et de la courbure
chez les palmes de rang 9, 17 et 25 selon les cultivars

-65-
2.2.6 Tournure

La tournure des palmes est variable selon les rangs. Pour les palmes du

centre de la couronne du palmier, se fait au 1/10 de l’extrémité supérieure de la

palme. La position relative de la penne où s’effectue la tournure diminue de la

palme9 versles palmesd’ordre supérieureselon lescult ivarset ladimension dela

palme.Pour lescultivars BSNet BSBla tournurese faitpour lespalmes d’ordre17

et25 respectivementà laposition relative0.42 et0.3, alorsque pourles cultivars

JHL et BFG la tournure est aux alentours de la position relative 0.6 et 0.5 (Fig.

25).

Lecaractère relatifà laforme dela couronnedes cultivarsdu dattiera été

décrit auparavant selon la densité à couronne soit très aérée, aérée ou dense. En

fait ce caractère est lié en partie à la valeur de l’angle au point C puisque le

cultivar BFG est connu par sa couronne foliaire très dense (les palmes en flèches

sont invisibles) contrairement au cultivar BSN dont les palmes du cœur sont

nettementvisibles del’extrémité ouà traversle feuillage.

Lespalmes sontdissym étriques.Cette dissymétrieinduit àla foisune torsion

etune déviationlatérale durachis: Latorsion s'effectuegénéralement ducôté de

la partie foliolée la plus étendue et pour laquelle les premières folioles sont les

plus longues. Sous l'effet de la pesanteur et les dimensions de la palme, le rachis

s'infléchit dans le sens où s'effectue la torsion. Le sens de la torsion, et par

conséquent celui de la déviation latérale, est le même chez la plupart des palmes

d'unmême palmieret dépenddu cultivare tson sensdépend dusens phyllotaxique.

-66-
130 + 100

+ + D G
BSN
+

pennes
120 + + BFG
+
pennes

85
+
110 + + +

+
70
100
1 2 3 4 5 6 7 8
1 2 3 4 5 6 7 8
palmes
palmes

140
115

JHL BSB
pennes
pennes

100 130 +
+ + +
+

85 120

1 2 3 4 5 6 7 8 1 2 3 4 5 6 7 8
palmes palmes

Figure 26, Variation du nombre de pennes des deux côtés (droit et gauche) des palmes
avec le sens phyllotaxique (+ positif et - négatif ) selon les cultivars

-67-
2.3.Pennes

2.3.1.Nombre

Le nombre de pennes sur la même palme, varie d’un côté à l’autre. Les

différences observées entre les deux côtés vont de 0 à 9 pennes, la moyenne

étant de 2. Le nombre de pennes du côté de la palme, correspondant au sens

phyllotaxique du palmier, est toujours supérieur ou égal au nombre de pennes de

l’autre côté de la palme. Les pennes s’insèrent très régulièrement sur le rachis

maisne sontpas exactementopposées entreelles (Fig.26) .

2.3.2 Groupement des pennes

Les pennes sont solitaires, ou groupés par 2, 3, 4 ou 5 pennes le long du

rachis. Ces groupes sont facilement identifiables car la distance les séparant est

nettement supérieure à celle séparant les pennes d'un même groupe. Les groupes

depennes sontcaractérisés parune dispositionquasi constantedes pennesqui les

forment; pour un groupe de deux pennes, la première est orientée vers le haut

(mode d'insertion +1) et la seconde vers le bas (mode d'insertion -1) ou, dans

certainscas, dansle plande lapalme (moded'insertion 0).Les pennesd'un groupe

de3 sontgénéralement inséréesen +1,0 et -1respectivement. Cellesd'un groupe

de4 lesont en+1, 0,0 et -1.Les pennessolitaires sontfréquentes, principalement

àla base etau sommetde lapalme, Ellesont unmode d'insertion0.

Lesfréquences desgroupes depennes sontdifférentes pourles 4cultivars.

Les groupements les plus fréquents sont les groupes de 2, 3 et solitaires. La

fréquence des autres groupes de 4 ou 5 pennes sont faibles. Chez tous les

cultivarsle groupementpar 2est leplus fréquentsuivi selonles cultivarspar des

groupements par 3 puis 4 pennes. La fréquence des groupes de 5 pennes est très

faible.Les cultivarsBSN etBSB présententplus depennes solitairesque les

-68-
0,6 0,6

fréquence

fréquence
0,5 0,5
BSN
0,4 0,4 JHL

0,3 0,3

0,2 0,2

0,1 0,1

0 0
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5

groupements despennes groupements des pennes

0,6
0,6

fréquence
fréquence

BSB
0,5
BFG
0,5

0,4
0,4

0,3 0,3

0,2 0,2

0,1 0,1

0 0
1 2 3 4 5 1 2 3 4 5
goupements des pennes goupementsdes pennes

0,6
BSN
fréquence

BSB
0,5

0,4
JHL
0,3 BFG
0,2

0,1

0
1 2 3 4 5
groupements despen nes

Figure 27 Variation des fréquences des groupements de pennes pour les 4


cultivars

-69-
autres cultivars cependant le cultivar BSB a plus de groupes de 2, 3 et 4 pennes.

(Fig.27).

Lasubdivision dela palmeen 10portions montreque lafréquence desgroupements

solitairesdes pennespour lescultivars BSBet BSNest plusélevée àla basede la

palme en position relative 1. Pour tous les cultivars la fréquence des groupes de

deux pennes est maximale à la position relative 2. A chaque position relative des

pennes tout au long de la palme la fréquence des groupes de 2 pennes est plus

élevéeque lesautres, àl’exception ducultivar BFGoù lafréquence degroupe par3

estplus élevéeau niveaudes positionsrelatives 4, 5et 6des pennes.Le maximum

defréquence desgroupes de3 estobservé auniveau despositions relatives 5ou 6

selonles cultivars(Fig. 28).

2.3.3 Espacement des pennes

2.3.3.a Distances intergroupes

La distribution des espacements intergroupes, par classes de 5 mm a ainsi

été calculée sur chaque position relative ; sur l'ensemble des palmes cette

distributions'ajuste avecune loigamma (Fig.29).

Al’exception dela premièreposition relative,les espacementsinter -groupes

sontmaximaux àla positionrelative 2et décroissentprogressivement toutau long

du rachis pour se stabiliser aux alentours de 30 mm en fin de la partie foliolée

(Fig. 30). Les distances intergroupes de cultivar BFG au niveau des positions

relatives3, 4,5 et6 sontles plusélevées, alorsque pourles positions7, 8,9 et10

les distances intergroupes pour les 4 cultivars sont sensiblement voisines de 2,5

cm.

-70-
1
1

Fréquences

Fréquences
BSB BSN

0,5 0,5

0 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
position relative position relative

1 1
Fréquences

JHL
Fréquences

BFG

0,5 0,5

0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
position relative position relative

Groupe1 Groupe2 Groupe3 Groupe4 Groupe5

Figure 28. variation des fréquences des groupements des pennes selon leurs positions
relatives sur le rachis

-71-
2.3.3.b. Distance intra-groupe

Pour l’ensemble des cultivars les espacements entre pennes d'un même

groupe sont variables mais, si l'on excepte les premières pennes (position 1 et 2),

leur moyenne reste sensiblement constante (20 mm) tout au long du rachis (Fig.

30). A l’exception de la première position relative, Les distances intra-groupes

sont maximales au niveau de la position relative 2 chez tous les cultivars sauf le

cultivar BFG ou le maximum est à la position 3. La variation de la distance est

régressive de la position 2 jusqu’au sommet de la palme. Les distances intra-

groupes les plus élevées sont celles observées pour le cultivar BSN. Comme les

distances inter-groupes la distribution des espacements, par classes de 5 mm, a

ainsi été calculée sur l'ensemble des palmes, cette distribution s'ajuste une loi

gamma(Fig. 29).

2.3.4 Dimensions des pennes

Lecultivar BSNpossède lespennes lesplus longuesqui peuventatteindre 60

cm. On observe pour les quatre cultivars une évolution rapide de la longueur des

foliolesde laposition relative1 auxpositions relatives2, 3ou 4selon lescultivars.

Lemaximum delongueurs estobservé auxpositions 2,3 et4 respectivementpour

les cultivars BSN, BSB et BFG. La largueur des pennes à la base est maximale au

niveau de la position relative 5 pour les 4 cultivars. On note une évolution

progressivede lalargeur despennes àla basedepuis lespremières épinesjusqu’à

laposition relative5 puisune diminutionpour lescu ltivarsBSB, BSNet BFGalors

quepour lecultivar JHLles pennesgardent lemême largeurà partirde laposition

relative5 (Fig.32).

La longueur des pennes varie fortement à la base de la palme et

principalementdans lazone detransition d’épineen foliole,alors quela largeurdes

-72-
Distribution: Gamma, cultivar JHL
position relative 6, Espacements intra-groupes
A= 4,6 K= 12,16
40

35

30

25
F requences

20

15

10

0
0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5

Ecarts en cm

Distribution Gamma, cultivar BSN


Position relative 5, Espacement intergroupe
A= 7,89 K= 17,89
45

40
35

30
Fr equences

25

20
15

10

5
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5 6,0
ecarts en cm

Distribution: Gamma, Cultivar BSB


position relative 8 , Espacements Intergroupes
A= 4,47 K= 11,81
40

35

30

25
Frequences

20

15

10

0
0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5
Ecarts en cm

Figure 29. Ajustements à la loi Gamma sur les distributions de distance des

pennes sur le rachis

-73-
12
BSN JHL
distance (cm)

8 BSB BFG

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
positionrelative

Figure 30.Distances moyennes intergroupes des pennes selon


les 4 cultivars en fonction de la position relative des pennes

3
distance (cm)

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Figure 31, Distances moyennes intragroupes des pennespositionrelative
selon
les les 4 cultivars en fonction de la position relative des
pennes

-74-
80 1,5

longueur normalisée
longueur des pennes (cm)
60
1

40

0,5
20

0 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
postion relative
postion relative

2,5 1,2

lar gueur normalisée


largeur d es pennes à la base (cm)

2 1

0,8
1,5
0,6
1
0,4
0,5
0,2

0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
postion relative postion relative

80 2,5
rapport longueur/largeur

70
rapport

2
60
50 1,5
40
30 1

20
0,5
10
0 0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
postionrel ative postion relative

BSB BSN JHL BFG

Figure 32. Variation des dimensions absolues et normalisées des pennes selon leurs
positions relatives pour les 4 cultivars

-75-
pennesà labase, estmaximale auniveau dela positionrelative 5.Le rapport

Longueur/largeurdes pennesmontre quela variationest sensiblementla même

pourtous lescultivars étudiés.Elle secaractérise parles foliolestrès finesà la

basede lapalme (position2). lesvaleurs deslargeurs despennes sontmoins

variablesentre cultivarsque celledes longueurs(Fig. 32).

2.3.5. Angles horizontaux et verticaux d'insertion des pennes

L’anglehorizontal despennes estplus élevépour lescultivars àpalme longue

(BSB et BSN) que pour les cultivars à palme courte (JHL et BFG). Les premières

pennes ont un angle faible qui décroît jusqu’à la positionrelative 2 puis croit vers

un maximum au niveau de la position 5 à l’exception de BSN dont le maximum de

valeur d’angle est en la position relative 6. Les pennes médianes ont des angles

horizontauxfaibles parrapport auxautres pennes(externes etinternes) (Fig.33).

Cet angle est variable quel que soit le ‘plan vertical’ d’insertion de la penne.

Les plus grands écarts étant cependant enregistrés pour des pennes internes et

externes.Les pennesmédianes deBSB ontdes anglesverticaux plusélevée queles

autres cultivars(plus de 10°).Le cultivarJHL présented esangles d’insertiondes

pennesexternes plusélevés (45°) (Fig.34).

-76-
50 50
JHL BSN
45 45

40 40

ang le horizontal (degré)

ang le horizontal (degré)


35 35

30 30

25 25

20 20

15 15

10 10
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
position relative position relative

A B C
50 BSB 50 BFG

45 45

40 40
angle horizontal (degré )

angle horizontal (degré )

35 35

30 30

25 25

20 20

15 15

10 10
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
positon relative
position relative

Figure 33. Variation des angles horizontaux (A, B & C) selon leurs
positions relatives pour les 4 cultivars
(A= penne interne B= penne mediane C= penne externe)

-77-
60
pennesinternes
angle (degré) 50
40
30
20

10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
position relative

15

10 pennesinternes
angle (degré)

-5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
positon relative
-10

-15

-20

20 pennesmédianes
15
10
angle (degré)

5
0
-5 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
-10
-15
position relative
-20

JHL BSB BSN BFG

Figure 34.Variation des angles verticaux en fonction du mode d'insertion des


pennes et leurs positions relatives pour les 4 cultivars

-78-
6. Discussions

Phyllotaxie

Plusieurs travaux ont été effectués sur la phyllotaxie des Palmacées

notammentcelle dupalmier àhuile etdu cocotier(Davis, 1962,1963; 1971;Arasu

1970; Louis & Chidambarar, 1976; Davis & Davis, 1987). L’analyse bibliographique

nousmontre queles feuillesdes palmierssont disposéesen hélicesfoliaires. Elles

sont insérées, selon les espèces sur une spire : (Areca catechu), ou deux spires

(Chamaedorea costaricana) ou plusieurs spires ( Cocus nucifera, Elaesis guineensis,

Phœnix dactylifera L.) (Davis, 1971). La disposition géométrique régulière des

ébauches foliaires (spirales et hélices) donne des angles phyllotaxiques exprimés

sousforme defractions. Lesangles mesuréssont généralementproches desangles

théoriques (Douday & Couder, 1993; Jean, 1994; Adler et al., 1997). Tous ces

travaux, à l’exception de ceux d’Hirsh (1972), ont été focalisés sur l’étude de la

fréquence des cultivars à phyllotaxie positive et négative et aucun auteur n’a

mesuré l’angle phyllotaxique. Un seul travail a été réalisé sur la phyllotaxie du

palmierdattier (Reuveni,1986).

Les résultats ont montré que les fréquences du sens phyllotaxique de

l’ensemble des pieds observés (rejets et pied-mères) sont sensiblement égales.

Des travaux effectués sur la phyllotaxie du palmier à huile et du cocotier ont

montréune plusgrande fréquencedes sujetsà phyllotaxienégative parrapport à

ceuxà phyllotaxiepositive (Davis,1963; Arasu,1970).

Davis (1974) a signaléque les cocotiersà phyllotaxienégativ e prédominent

dansl’hémisphère Nordet lessujets àphyllotaxie positivedans l’hémisphèreSud,

cequi indiqueraitpar conséquentun effetde lalatitude surla phyllotaxie.Davis et

-79-
Davis (1987) mentionnent que la phyllotaxie du cocotier est influencée par la

latitudemagnétique. Minorsky(1998) aexpliqué quela prédominancedes cocotiers

àphyllotaxie négativedans l’hémisphèreNord provientdu cheminementde l’auxine

au niveau du bourgeon terminal : elle a tendance à circuler dans le sens négatif

alors quedans l’hémisphèresud, ellecircule dansle sensopposé.

Les rejets assurent la multiplication conforme des pied-mères et la même

productiondattière, contrairementà ceque Reuveni(1986) rapporteen affirmant

que les palmiers à phyllotaxie négative produisent plus que ceux ayant une

phyllotaxiepositive.

Les cultivars BSN et BFG sont connus par leurs productions élevées de

dattes (Pereau-lorey, 1958); ils ont un angle phyllotaxique supérieur à celui des

cultivarsJHL etBSB. D’autrestravaux ontmont réla relationentre laphyllotaxie

et le rendement chez les palmiers (Davis, 1963, Reuveni, 1986) et chez d’autres

plantes(Nikulin &Leisle, 1970,Bible, 1976,Rama Sawamy, etal. ,1984).

Angle phyllotaxique

Pour optimiser la capture des photons nécessaires à la photosynthèse, la

dispositiondes feuillesles unespar rapportaux autresest capitale.En particulier,

ilfaut éviterque lesfeuilles dudessus viennentombrager lesfeuilles dudessous.

Une telle disposition permet qu’aucune feuille ne se situe exactement au-dessus

d'une autre, ce qui diminue l’effet d'ombre porté par cette feuille sur celles

situées plus bas (Bell, 1993). La valeur de l'angle phyllotaxique n'est pas liée au

sens phyllotaxique. La disposition oblique ou verticale des palmes sur la spire 8

-80-
peut s’expliquer par la vitesse de croissance du stipe car plus celle-ci est élevée

plusles spiressemblent verticalesentre deuxfeuilles émisessuccessivement.

Les anglesf aibles font se superposerles feuillesd ’une mêmespire d’ordre

8c equi, enoutre, entravela circulationde l’airà l’intérieurdu feuillage, parsuite

leralentissement deséchanges gazeuxentre lesfeuilles etl’atmosphère. Unangle

phyllotaxique élevé favorise l’absorption de l’énergie lumineuse et son utilisation

pour la photosynthèse alors qu’un angle faible qui referme le palmier dattier sur

lui-même,tend àlimiter seséchanges avecle milieuextérieur.

Lorsquel’approvisionnement eneau estsuffisant, lafréquence desdattiers

avecl’angle phyllotaxiqueoptimal seraélevée. Tandisqu’en conditionsdéfavorables

liées à de forts déficits hydriques, des palmiers qui ont un angle faible seront

favorisés; ils pourront limiter ainsi leur captation d’énergie et leur déperdition

d’eau. Des études complémentaires plus approfondies permettront l’établissement

d’unecorrélation éventuelleentre lerendement etl’angle phyllotaxique.

L’angle phyllotaxique semble être un facteur important de la capacité

d’assimilation énergétique du palmier dattier. L’intérêt de ce caractère réside

dans le gain de rendement mais surtout dans son utilisation pour l’optimisation du

choixdes cultivarsles mieuxadaptés pourles zonesmarginales dupalmier dattier.

Analyse morphologique et architecturale

Le palmier dattier a fait l'objet de plusieurs études morphologiques qui

visent, soit l'identification des cultivars, soit l'établissement des listes des

principaux cultivars dans leurs zones traditionnelles de culture. Mais ces études

restentgénéralement descriptiveset souventincomplètes.

-81-
Les différentes descriptions sont faites surtout par des Américains. Elles

ont pour but la réalisation des fiches de reconnaissance des cultivars du dattier,

(Kearney, 1906; Mason, 1915; Nixon, 1950). Des études similaires ont été faites

par plusieurs auteurs mais dans des pays différents. Ces auteurs ont dressé les

listes des différents cultivars dans chaque pays, par exemple Kearney (1906) en

Tunisie,Brown (1924)en Egypte,Chevalier (1930)en Mauritanie,Dowson (1960)en

Libye, Maatalah (1969) en Algérie et Popenoe (1973) pour plusieurs pays du

Maghreb et du Golf. Au Maroc, les premiers travaux sur la morphologie ont été

faits par deux Anglais Rohfls et Haris en 1868 cité par Popenoe (1973) dans les

palmeraies d'Errachidia, ensuite les travaux ont été poursuivis par Pereau-Lorey

(1958),Toutain (1967)et Saaidi(1979).

Les premières clés de détermination des cultivars ont été réalisées par

Mason(1915) etNixon (1950)pour 194cultivars dudattier plantésaux EtatsUnis

d'Amérique.Les observationsont été baséessur lephénotype variétal,néanmoins

Masons'est aussiintéressé auxcaractères quantitatifsde lapalme.

Toutesces étudesprésentent ànotre avisun certainnombre delacunes. Eneffet,

la majorité de ces travaux se basent sur des observations simples, éparpillées et

surtout n'ont aucun support statistique. La majorité des publications sur la

morphologie du dattier sont focalisées sur les caractères quantitatifs ou

chimiques de la datte (Khairi et al., 1983; Alsaid et al. , 1986; Ismail et al., 1986;

Hussein etal., 1984;Sourial etal. ,1986). Certainesétudes, ontété faitessur des

caractèresvégétatifs restreints(Saad &Wasim, 1972;Shaheen, 1986).

Récemmentdes fichesde descriptiondes cultivarsdu dattieren Algérieet

en Tunisie ont été réalisées (Rhouma, 1987; Hannachi et al., 1998). D'autres

-82-
auteurs ont utilisé des traitements statistiques multidimensionnels, tels que les

travaux de Benkhalifa (1985) en Algérie, qui a utilisé des analyses factorielles

(AFC)pour l'étudedes caractèresqua ntitatifset qualitatifsde ladatte.

Au Maroc, depuis les travaux de Pereau-Leroy (1958), plusieurs observations ont

étéfaites surla descriptiondes cultivarsdu palmierdattier (Toutain etal., 1971 ;

Toutain, 1977). Certaines sont relatives au développement et à la croissance des

cultivars (Saaidi & Rodet, 1972; Toutain & Saaidi, 1973; Toutain & Rhiss, 1974;

Saaidi, 1975, 1979). Elyoussefi (1987) a tenté une caractérisation morphologique

de 28 cultivars marocains, mais son travail reste incomplet car le nombre de

caractères retenus concernant l'appareil végétatif et l'appareil reproducteur est

réduit(26 caractères).

Notrepremier travaildans cedomaine concerneune étudemorphométrique

sur 26 cultivars marocains du dattier (Elhoumaizi, 1993). Elle a porté sur une

descriptiondétaillée detous lesorganes dela plantenotamment ceuxde l’appareil

végétatif (63 critères) et ceux de l’appareil reproducteur (39 critères). Les

résultats obtenus ont permis de sélectionner des critères discriminants

permettant de reconnaître les cultivars sur le terrain même en dehors de la

périodede maturationdes dattes.Par lasuite cetteétude apermis demettre en

évidence une forte ressemblance au sein de certains groupes de cultivars,

suggérant ainsi une parenté probable entre eux et notamment ceux qui ont été

sélectionnésrésistants auBayoud (Elhoumaizi etal. ,2002).

Leprésent travailconstitue unesuite denos travauxsur lamorphologie du

dattier déjà entamés depuis 1989 (Elhoumaizi, 1989). A travers une description

fine de l’architecture des palmes, les résultats ainsi obtenus ont permis de

-83-
montrer que pour chaque cultivar, la palme forme un groupe homogène (folioles,

épineset rachis).Cet ensemblechangera dedimensions enfonction desconditions

de culture et de l’âge de la plante. Cependant, les proportionnalités entre ces

différents constituants resteront les mêmes. La variation des caractères

morphologiques en fonction des conditions culturales est numérique et métrique

alorsque lesvaleurs mesuréesne dépendentque del eurposition relative.L’étude

desdifférents paramètresmorphologiques descultivars dudattier nécessiterade

normaliser les distances et de relativiser les positions car la morphologie du

dattierest sujetteaux variationsdu milieu.Une tellevariation estdimensionnelle

et non proportionnelle. Cette démarche permettra d’entamer la caractérisation

morphologique des différents cultivars du palmier dattier sur des bases

d’architectureet passeulement biométriques.

Les principaux résultats de notre travail sur la morphologie du palmier

dattier. Il s’agit là, à notre avis d’un travail original qui a permis de mettre en

évidencepour lapremière foisles principauxrésultats suivants:

- la dissymétrie de la palme mise en évidence par la différence du

nombrede penneset dela longueurdes pennesentre lesdeux côtés.Cette

dissymétrie est toujours dans le même sens pour les palmes d'un arbre

donné mais change au sein du même cultivar. Elle est liée au sens

phyllotaxiquede l'arbre.

- sous l'effet de la pesanteur, le rachis s'infléchit dans le sens où

s'effectue la torsion. Le sens de la rotation, et par suite celui de la

déviationlatérale, estle mêmechez la plupartdes palmesd'un mêmepied.

Généralement la rotation s'effectue du côté où les pennes les plus longues

-84-
sont décalées vers l'extrémité de la palme. La dissymétrie de la palme

induità lafois unetournure etune déviationlatérale durachis.

- ladistribution despennes surle rachiss’ajuste parfaitementà une

loiGamma. Ainsi,la longueurfinale dela zonefoliolée d'unepalme peutêtre

considérée comme la somme de distances issues de tirages dans des lois

gammaà paramètresdépendants dela positionsur lapalme.

- la variation de l’épaisseur du rachis de la base à l’extrémité de la

palmesuit unefonction exponentielle.

- le caractère relatif à la forme de la couronne des cultivars du

dattiera étédécrit auparavantselon ladensité dela couronnefoliaire, très

aérée,aérée oudense). Enfait cecaractère estlié enpartie àla valeurde

l’angleau pointC puisquele cultivarBFG estconnu parsa couronnefoliaire

plus dense (les palmes en flèches sont invisibles) contrairement au cultivar

BSNdont lespalmes duc œursont nettementvisibles.

- le groupement par deux pennes est le plus fréquent au niveau des

palmes. Les fréquences des groupements sont variables selon les cultivars

etla positionrelative auniveau dela palme.

- les groupes de pennes sont caractérisés par un arrangement quasi

constantdes pennesqui lesconstituent. Letype despennes peutse définir

par leur position par rapport à une horizontale perpendiculaire au plan de

symétrieverticale durachis: 1penne dirigéevers lehaut, 0à l'horizontale

et -1 vers le bas. Ceci permet de déceler les groupesmême dans le cas où,

par le fait du hasard, les distances entre pennes d'un groupe et le groupe

suivantsont faibles.

-85-
- les distances entre pennes d'un groupe sont, en moyenne, les

mêmesqu'il s'agissede groupesde 2,3 ou4 pennes.

- la largeur des pennes est maximale à la position relative 5 par

contre la longueur est maximale à la position 2 (zone de transition

épine/foliole).

-86-
« L’oasisest uneterre héritée,chargée d'histoires,
unlieu deproduction dedatte autantqu'un lieu
fortde sociabilité :on yvit, ony dort,
ony boit,on ydiscute ouparfois on ydispute»
VincentBattesti 1992
Introduction

La simulation d'un palmier est basée sur la simulation fine de l'architecture de ses

palmes. Un logiciel AMAP est développé par l'unité Mixte de recherche (botanique et

bio-informatique de l’Architecture des plantes (CIRAD-amis, France) qui permet de

construire des palmes en intégrant les critères de variabilité observés sur le terrain.

Cet outil s'intègre dans les travaux de simulation et de génération procédurale

d'éléments descriptifs de l'architecture des végétaux développés autour d’AMAP Le

prototype développé dans le cadre des études sur le palmier à huile (De Reffye, 1979;

Jaeger, 1987; De Reffye,1988; De Reffye et al., 1990; Blaise, 1991).

Nous décrivons les étapes de la construction des palmes à l'aide de primitives

géométriques tridimensionnelles simples puis celle du palmier entier.

1. Simulation de l’architecture de palmes

1.1 Topologie et géométrie : la palme de référence.

La topologie d'une palme est l'ensemble des caractères décrivant sa structure

indépendamment de ses caractéristiques géométriques. Elle se définit par l’agencement

des différents éléments de la palme (palme, rachis et pennes).

La simulation de la palme est axée sur la notion de "rang " des pennes sur le rachis.

Les mesures faites sur le dattier montrent que le nombre de pennes est variable d'une

palme à l'autre, mais les palmes conservent une forme équivalente.

L'idée maîtresse de la simulation est de travailler en rang relatif sur la palme, en

spécifiant les données mesurées sur une palme moyenne dite de référence, qui

permettra de simuler de nombreuses palmes distinctes.

La notion de palme de référence est à comparer à celle d'axe de référence pour la

simulation de croissance des végétaux (De Reffye et al., 1990; Jaeger & De Reffye,

1991). Elle se présente sous la forme d'une table linéaire, dont chaque cellule, décrit les

caractéristiques géométriques et physiques, type de la penne et de la portion du rachis

le supportant au rang relatif désigné par l'abscisse de la cellule. La simulation de

l'architecture d'une palme sera un parcours séquentiel de cette table. La simulation est

-87-
donc descriptive et non de croissance. La définition des paramètres de la palme de

référence est donc la première étape nécessaire à la simulation (Tableau 7 annexe).

Elle se découpe en 5 catégories :

- Les paramètres globaux du palmier (nombre de palmes et insertion).

- Les paramètres globaux de la palme.

- Les paramètres rang par rang du rachis et de l'insertion des pennes.

- Les paramètres globaux des pennes.

- Les paramètres rang par rang des propriétés des pennes.

1.2. L'organisation du modeleur de palme :

Le logiciel de simulation de l'architecture des palmiers se découpe suivant

l'organisation citée ci-dessus des paramètres. Elle se résume sommairement par

un découpage en modules:

Palmier :

- Lance la simulation de chaque palme

- Lire les paramètres de la palme de référence

- Pour (chaque entre-nœud du palmier)

- Faire calculer l'orientation de la palme issue de l’entre-nœud

- Si (l’entre-nœud est jeune)

- Alors construire une palme (complète)

- sinon

- Construire une palme (élaguée)

- FinSi

- Fait

Construire une palme :

- Détermine le nombre de pennes d'une palme et leurs positions

- Calculer le nombre de pennes pour chaque côté

- Pour (chaque côté) faire :

- Calculer les distances entre pennes

-88-
- Fait

- Calculer les caractéristiques du pétiole

Construire le rachis

- Déterminer la géométrie du rachis

- Pour chaque penne, Faire

- Tordre le rachis en fonction de :

- La tension, la courbure, la résistance des matériaux

- Construire la penne

- Fait

Construire la penne :

- Déterminer la géométrie d'une penne

- Calculer sa longueur, sa position, sa courbure

1.3. Palme.

Le paramètre primordial pour le modeleur de palme est le rang maximal de

la palme de référence. Le rang maximal a été choisi comme la moyenne des

maxima des rangs sur les palmes mesurées. Cette valeur, correspondant, au

nombre moyen de pennes par côté d'une palme. Elle permet de définir avec

précision la palme de référence

Les paramètres de construction de la palme évoluent le long du rachis. On

ne les définit cependant pas pour chaque rang, mais par pas de un dixième

environ; une simple interpolation linéaire permet ensuite de trouver une

approximation de la valeur des paramètres en tout rang.

-89-
La variation du nombre de pennes de chaque côté est rendue par la valeur

maximale d'écart entre chaque côté et l'utilisation d'un nombre aléatoire.

On obtient de même des palmes de nombre de pennes différent

Le calcul pour chaque côté du nombre du rang est du type :

Nombre de pennes = Rang Maxi +rnd1 * palm_range + rnd2 * side_range

Où :

- Rnd1 et Rnd2 sont deux nombres aléatoires compris entre –1 et 1 ;

- Palm_range et side_range sont les écarts maxi en nombre de rangs

d'une palme à l'autre et d'un côté à l'autre respectivement.

Le nombre total de pennes de chaque côté de la palme étant connu, on


regroupe ces dernières par paquets. Ceci s'effectue par tirage de nombres

aléatoires que l'on compare à des probabilités conditionnelles (probabilités

d'avoir k pennes ou plus)

Les distances séparant les paquets de pennes entre elles sont simulées par

une loi gamma obtenue par ajustement aux mesures, il en est de même pour la loi

séparant les pennes à l'intérieur d'un même paquet.

-90-
Distances entre paquets suivant une loi Gamma

Distances intra paquets suivant une Loi Gamma

L'ensemble de ces traitements permet d'obtenir la longueur de la partie

foliolée de la palme et la position des insertions des épines ou folioles.

A la partie foliolée de la palme est ajoutée le pétiole, partie du rachis ne

portant pas d'éléments.

-91-
1.4. Rachis.

Les positions des pennes sont triées indépendamment de leur côté. A

chaque position correspond l'insertion d'une penne qui sert également de point

de contrôle du rachis. Le pétiole est défini par 20 points de contrôle répartis

uniformément sur sa longueur.

Le rachis de la palme est généré en calculant ses propriétés géométriques

aux points successifs de contrôle. Initialement définie par une direction et sa

normale, l'orientation du rachis est calculée à chaque point de contrôle par

rotations successives afin de rendre les effets de courbure, torsion et flèche.

L'effet de la déviation latérale est rendu par rotation de la direction

courante du rachis autour de sa normale vers le côté le moins fourni en pennes.

Son effet est d'autant plus réaliste que son action augmente en fonction du

rang.

L'effet de torsion est rendu par rotation de la direction courante du

rachis autour de la normale. Son effet peut être couplé à l'effet de la déviation

latérale.

-92-
Torsion et courbure vue en profil

L'effet de la pesanteur est rendu par rotation de la direction courante du

rachis autour d'un axe horizontal qui lui est orthogonal. La détermination de

l'angle s'effectue par un calcul simplifié de résistance des matériaux développé

dans la simulation de croissance pour les végétaux (De Reffye, 1979; Jaeger,

1985).

Sur le pétiole, l'effet de la pesanteur est accentué par un angle

d'affaissement en fonction de l'âge de la palme. Il se déduit par un arc-sinus

donné par les directions courantes du pétiole et celle définie par un angle

d'affaissement maximal. Ce paramètre est important, il permet notamment de

donner l'aspect caractéristique du cône dans la couronne du palmier dattier

lorsqu'il n'est actif que sur les palmes d'un certain âge.

-93-
Enfin, il reste à définir l'épaisseur du rachis à chaque point de contrôle.

Ceci s'effectue en spécifiant deux largeurs de contrôle sur le pétiole et des

diamètres pour des rangs particuliers que l'on interpole sur le rachis

1.5. Pennes.

La construction de chaque penne est définie selon son rang, son

orientation géométrique et son type (-1, 0 ou 1)

En fonction de son rang, la penne peut être de nature différente : épine ou


foliole proprement dite; la simulation reste identique dans les deux cas. Selon

son rang, on calcule une longueur pour chaque penne, de chaque côté de la palme.

En fonction de son rang et de son type, que l'on calcule selon le nombre de

pennes dans le paquet courant et le rang de la penne courant dans le paquet, on


détermine l'orientation de la penne par rotation de la direction courante du

rachis au point d'insertion de la penne. Par rotation d'un angle d'insertion

-94-
horizontal de la direction courante du rachis autour de sa normale au

point d'insertion, on obtient la direction d'insertion horizontale de la penne.

La rotation d'un angle d'insertion vertical de cette direction autour d'un

axe horizontal orthogonal permet d'obtenir la direction d'insertion de la penne.

Vue latérale

Vue de face

On opère de même pour déterminer la normale d'insertion d'une penne à

partir de la normale du rachis au point d'insertion. L'ensemble des opérations

de rotation est affecté d'un facteur aléatoire afin de retrouver une


distribution des données proche des mesures effectuées sur le terrain.

-95-
Il reste dès lors à décrire la penne proprement dite Cette opération est

liée à la construction du rachis. On décompose la penne en 4 parties dont on

détermine les directions principales et normales par rotations successives entre

elles, permettant ainsi de simuler les effets de :

- torsion de la penne sur elle-même (la normale tourne autour de la

direction principale)

- flexion due à la pesanteur.

- cassure due aux accidents.

Le découpage en parties des pennes est non uniforme et paramétrable. Il

permet de décrire au mieux la forme dite "normale" de la penne en choisissant


de définir une extrémité de partie au point des maxima de largeur de la penne.

De même que pour le rachis, il convient de définir les épaisseurs aux extrémités

des parties définissant la penne. Ces grandeurs sont données en fonction du

rang de la penne.

2. Résultats de la simulation d'une palme.

2.1 Génération d'une palme.

Les fonctions décrites ci-dessus sont intégrées dans un logiciel. Il génère

des matrices de transformation trois dimensions pour chaque élément. En effet,

-96-
la donnée de la direction principale, de la normale et des facteurs d'échelle

permettent la construction d'une matrice de transformation tridimensionnelle.

Elle est plus souple à manipuler et permet une manipulation interactive du

squelette appelé "Ligne élastique " (Jaeger, 1987) de l'objet simulé.

Ainsi le rachis est décrit par une liste de matrices de transformation.

Elles sont appliquées à des coordonnées d'objets graphiques tridimensionnels

simples permettant la représentation complète du rachis.

Chaque penne est décrite par une liste de matrices décrivant chacune, une

partie de la penne.
En se donnant des primitives graphiques simples pour le rachis et les

pennes, on habille le squelette décrit par les matrices de transformations. Par

conséquent, les sections du rachis sont de forme constante. Il peut être

amélioré en utilisant une description sous forme de courbes Spline ou B-Splines,

mais il nécessite un calcul lourd en temps de calcul et en mémoire.

On obtient ainsi un support de description tridimensionnel de la palme.

Afin de clarifier la lecture des simulations, un traitement de lignes cachées a

été développé.

-97-
2.2. Génération du palmier.

La simulation d'un palmier se fait par la création d'un stipe feuille par le

générateur des végétaux AMAP. Les feuilles sont ensuite remplacées par des

palmes par un appel au générateur de palmes pour chaque entre-nœud du stipe.

Lorsque la palme courante est d'âge nul (âge =0), tous les angles sont

divisés par un paramètre, transformant ainsi la palme en un fuseau étroit. Un

certain nombre de palmiers avec des séquences de nombres aléatoires

différents a ainsi été simulé puis habillé en polygones, pour permettre le calcul

de flux radiatifs sur ceux-ci. Les outils graphiques de visualisation et de

création de scènes ont été employés pour réaliser les images et les plantations.

Lorsqu’il s’agit d’une palme âgée, seule une partie du pétiole est générée.

Sinon, les directions de développement de la feuille et son âge sont utilisés par

le modeleur de palme pour construire une palme complète.

2.3 Maquettes informatiques des cultivars

-98-
Cultivar BFG

Cultivar BSB

-99-
Cultivar BSN

CultivarJHL

-100-
Anglephyllotaxique (BSB=136°, BFG=137° &BSN =138°)

Phyllotaxiepositive etnégative

-101-
Plantationsmodernes despalmiers adultes

Plantationsmodernes despalmiers jeunes

-102-
Oasistraditionnelles

-103-
Partie III

S im ulation d es t ransfert s radiat ifs sur


m aquett es Informat iq ues
t ridim ensionnelles

«Le bel arbre qu'un palmier ! Comme il s'élance


Comme il plane. Comme l'air joue librement entre ses palmes,
et quel jet de sève puissante, une sève qui résiste à
l'oppression d'un tel soleil et dont la vigueur semble
d'autant plus miraculeuse qu'autour de lui il n'y a que le vide
et la stérilité. Le palmier est une plante sacrée. Il est
l'arbre de la vie et de la mort»
Alain Hervé 1991
1. Introduction

De nombreux modèlessont destinés à simuler les échangesradi atifs au sein des

couverts végétaux. Cependant les méthodes de calcul de l'interception du rayonnement

sont différentes selon la façon dont la végétation est représentée. Les modèles

classiques reposent sur une description de la végétation très simplifiée et statistique.

Le couvert y représenté par une forme volumique simple à l'intérieur de laquelle des

élémentsde végétationsont répartisselon unedistribution statistique.Le transfertdu

rayonnementest alorsmodélisé selonune loiexponentielle d'extinctiondu rayonnement.

Malgré leur utilisation fréquente, ces modèles sont limités, et ne peuvent s'appliquer

quedans lecas decouverts végétauxprésentant unestructure continue ethomogène.

Une seconde approche, issue de techniques infographiques , s'applique sur des

représentations plus réalistes de la végétation. Une plante est représentée par une

maquette plus ou moins détaillée. Cette approche est bien adaptée aux couverts

hétérogènescar ellepermet dereprésenter assezprécisément lastructure ducouvert,

et ainsi de définir le climat radiatif à une échelle très fine. En contre partie, leur

utilisation est très coûteuse en ressources informatiques (mémoire, temps de calcul).

C'estdans cetted ernièrecatégorie ques'inscrivent lesmodèles MIR-MUSCet Radbal

de la plate forme Archiméd, développés par Dauzat qui serviront de point d'entrée à

cetteétude (Dauzat,1990; Dauzat& Hautecoeur,1991; Dauzat& Erov, 1997).

Notre objectif est la modélisation du bilan radiatif en palmeraie notamment la

transmission du Rayonnement Photosynthétiquement Utile ou PAR (Photosynthetic

ActiveRadiation) sousles arbres.Dans cebut notretravail sefait enquatre étapes :

- Sélection de dattiers homogènes (plantations monovariétales et

régulières)et différenciés;

- Mesuresdu rayonnementtransmis sousles dattiersétudiées;

- Description,modélisation puissimulation del’architecture desarbres;

- Simulation du bilan radiatif sur des scènes informatiques représentant

lesdattiers étudiés.

104
2. Mesures radiatives in situ

2.1. Matériel & Méthodes


2.1.1. Appareillage
Lescapteurs utiliséssont:

- Uncapteur dePAR «ponctuel»de marqueDelta -Tservant deréférence pourles

autrescapteurs dePA Rdécrits ci-dessous;

- 25 capteurs de PAR «ponctuels SLAM» de marque SOLEMS (Ref DPAR/CBE1B)

avecdifférentes longueursde câble(15 de5m, 15de 10met 10de 15m);

- Uncapteur derayonnement global«ponctuels» demarque SOLEMS.

Les capteurs utilisés sont fabriqués à partir de cellules au Silicium Amorphe et

appelés de ce fait ‘capteurs SLAM’. Les cellules SLAMS sont dotées d'une importante

résistanceafin dedélivrer unvoltage mesurablesur voltmètreou centraled’acquisition

(Chartier et al., 1989). Les cellules sont sensibles au rayonnement dans la gamme de la

longueur d'onde [400-700] nm. On mesure le Rayonnement Photosynthétiquement Utile

ou PAR. Les capteurs SLAM délivrent un signal (mv) directement proportionnel au

rayonnementreçu. Lessignaux délivréspar lescapteurs sontenregistrés surla centrale

d'acquisition Delta-T (DL2e Data logger). Les données sont ensuite transférées sur

micro-ordinateur portable. Les capteurs SLAM sont utilisés pour mesurer le PAR

transmis au niveau du sol. Le capteur Delta T sert à la fois pour la mesure du PAR

incidentin situet deréférence pourla calibrationdes capteursSLAM.

2.1.2. Etalonnage

Avant chaque compagne de mesure les capteurs ont été étalonnés. L’étalonnage

des capteurs SLAM a été réalisé sur une journée. La centrale a été programmée avec

une scrutation toutes les 5 secondes et un calcul des moyennes sur 5mn. Le capteur

«quantum sensor» Delta-T de sensibilité connue a été utilisé comme référence.

L’ensemble des capteurs sont placés sur un plan horizontal en terrain découvert. Le

coefficientd’étalonnage descapteurs estcalculé, enprenant pourl’axe desabscisses le

signal du capteur Delta-T exprimé en mmoles et pour l’axe des ordonnées le signal d’un

capteurSLAM expriméen mvolts.la régressionliné aire :Y =a X,est calculée(Y étant

lesignal ducapteur SOLEMSconsidéré etX lesignal ducapteur deréférence Delta-T).

105
2m

capteu r Capteur

Manc hon
plastiqu e =
P ique t (tube mé ta lli que)

avec
câble
serrage

Palmier

Figure35. Représentationde laparcelle utiliséepour lesmesures radiatives insitu

106
Le coefficient d’étalonnage (CE) du capteur est l’inverse de la pente a (CE = 1/a). Pour

transformerle signalen mvoltsdu capteuren mmoles,il estmultiplié parCE.

2.1.3. Protocole des mesures radiatives


Unseul sitea étésélectionné àZagora pourles mesuresradiatives. Lesite aété

choisi en fonction de son homogénéité:il s’agitd e plantations monovariétaleséquiennes

ducultivar JHLplantées encarré avecun espacementde 10m.

Pour l’échantillonnage du rayonnement transmis, le carré élémentaire (espace

délimitépar 4arbres) estsubdivise en25 sous-carrésde mêmesurface. Uncapteur est

placéau centrede chaquesous -carré(Fig. 35).

Les mesures ont été effectuées durant des journées entières, de la levée au

coucherdu soleil . Lerayonnement mesurépar lescapteurs estle rayonnementtransmis

au sol. Les données de rayonnement, obtenues en millivolts, sont transformées en

micromoles de photons par mètre carré et par seconde; elles expriment l'éclairement

quantiquereçu.

Lerayonnement transmisau solpar lavégétation, notéQPAR, parla suite,est donnépar

(Varlet-grancher etal .,1989) :

QPARt= QPAR0 - QPARa - QPARr

Avec (QPAR0= Rayonnement incident, QPARa= Rayonnement absorbé

par le couvert végétal, QPARr =Rayonnement dirigé vers le ciel résultant

desrediffusions parl'ensemble sol- culture)

Lesmesures ontété effectuéessur lemême carré élémentaireen deuxpér iodes

del’année moisd’octobre 1999et lemois demars 2000:.

Date Période(heures dela journée)

13/10/1999 7 :30au 18 :10

14/10/1999 07 :50au 17 :55

15/10/1999 08 :00au 18 :00

09/03/2000 09 :05au 17 :40

10/03/2000 09 :25au 17 :40

107
3. Simulation du bilan radiatif
3.1.Logiciels de simulation
3.1.1. Principe
Trois logiciels de simulation des transferts radiatifs sont utilisés à l’UMR-

AMAP : MIR-MUSC et ART, développés au sein de l’UMR, et BRIGHT, développé par

l’équipe Imagis de l’INRIA. ART est un modèle de lancer de rayons consommateur en

temps de calculs et surtout adapté pour la simulation de la réflectance des couverts

végétaux tandis que BRIGHT est un modèle de radiosité surtout adapté au calcul de

rediffusions multiples au sein de couverts et donc pour la simulation des transferts

radiatifs dans le proche infrarouge. Nous n’utiliserons donc pas ces deux modèles dans

cette étude mais uniquement le logiciel MIR-MUSC mieux adapté à la simulation de

l’interceptiondu PARpar lesdifférentes composantesd’un couvert.

Lelogiciel MIR-MUSCeffectue entrois étapes :

- MIR (pour «Maping Intercepted Radiation») calcule l’interception du rayonnement

incidentarrivant depuisdes directionsdiscrètes.

- MUSC (pour «Multiple Scattering») utilise les résultats fournis par MIR pour

calculer les rediffusions multiples au sein du couvert en fonction des propriétés

optiquesde lavégétation etdu soldans unebande spectraledonnée.

- Radbal (pour «Radiative Balance») combine les résultats de MIR et MUSC pour

fournirun bilanradiatif détaillésur unepériode donnée.

Calculspréliminaires pour Intégrationdes


46directions répartiessur résultatssur une
lavoûte céleste période

MIR MUSC RADBAL

Organisation de la chaîne logicielle MIR-MUSC

108
3.1. 2. Description des scènes et des plantes

Le modèle MIR-MUSC (comme le modèle ART) fonctionne sur des scènes virtuelles

composées de maquettes informatiques. Cette scène et ses composantes sont décrites

dansles fichierssuivants :

- Unfichier possédantle suffixe.sc3 quiindique lenom dela scène,l’espace utile

detravail (c’està direles coordonnéesde laparcelle utileet lahauteur dela scène),un

découpage 3D de la scène (en particulier un découpage en strates horizontales est

utilisépar MUSC),son orientationazimutale etses coordonnéesgéographiques.

- Un fichier possédant le suffixe .scn (référencé dans le fichier .sc3) indiquant

les constituants de la scène (plantes) avec leurs positions, leur orientations et leur

facteurd’échelle.

- Des fichiers contenant la description tridimensionnelle des plantes (fichiers

.lig) et des fichiers indiquant les symboles de bibliothèque utilisés pour leur

représentationainsi queles propriétésoptiques quileur sontassociées (fichiers.mat).

3.1.3. Calcul de l’interception du rayonnement incident avec MIR

Lelogiciel MIRa pourobjet lecalcul del’interception (d’ordre1) durayonnement

incident. Pour ce faire on découpe l’hémisphère céleste en 46 secteurs (suivant le

modèle Turtle) et l’on calcule l’interception du rayonnement incident arrivant depuis

chaquesecteur.

Le principe utilisé par MIR pour le calcul de l’interception du rayonnement

originaire d’un secteur de ciel consiste à calculer une image de la scène informatique

depuis la direction considérée et de comptabiliser les pixels de l’image obtenue par

objet ou type d’objet de la scène. Supposons, par exemple, que la direction considérée

soit la direction du soleil. Tout les objets, ou portions d’objets, vus sur l’image seront

alors directement exposés au rayonnement direct. En comptabilisant les pixels

correspondantau sol,on pourraainsi accéderà laquantité durayonnement directau sol

et à sa répartition. Le même type d’informations est également obtenu pour la

végétation à différents niveaux de détail (organe élémentaire, type d’organe, plante ou

groupede plantes).

109
Dufait que,dans laplupart descas, ons’intéresse àl’intégration durayonnement

intercepté par les plantes et le sol sur une période d’une journée ou plus, la mise en

œuvre de MIR pour des positions discrètes du soleil serait trop consommatrice en

temps de calculs. On se limite donc au calcul de l’interception du rayonnement incident

pourles 46directions dumodèle Turtle.La priseen comptede latrajectoire dusoleil et

le calcul du rayonnement incident arrivant depuis chaque direction ne sont réalisés que

dansune étapeultérieure parle logicielRadbal.

Le logiciel MIR effectue un calcul d’image classique selon la technique du Z-

buffer mais avec des spécifications particulières qui impliquent une programmation en

«soft» des calculs. La spécificité de ces calculs réside principalement dans les points

suivants :

- Le planimage utiliséest unplan horizontalet nonun planperpendiculaire àla direction

d’observationde lascène;

- Seuls les objets ou parties d’objets inclus dans la scène utile sont retenus pour le

calculdes images;

- Lapossibilité estofferte dedup liquervirtuellement lascène utilepour représenterun

couvertinfini;

- Chaqueobjet élémentaire(chaque feuillepar exemple)est identifié;

- Lesparties masquéesde lascène sontconservées enmémoire :en pratique,on associe

à chaque pixel, outre l’altitude du point d’interception et l’identifiant de l’objet

concerné, le nombre d’interceptions par strate de végétation. Ce sont ces informations

qui permettent de calculer ensuite les probabilités (utilisées par le modèle MUSC) de

rencontrerdeux objets successivementdans unestrate net unestrate n+i.

Les images sont écrites dans un format particulier avec un suffixe .pix et

peuventêtre affichéesavec l’utilitaireaffpix etanalysées avecl’utilitaire statpix.

Le logiciel MIR génère également des fichiers .prb indiquant les probabilités de

rencontrer successivement des éléments dans tous les couples de strates définis et

pour chaque direction du modèle Turtle. Ces fichiers constituent les données d’entrée

dumodèle MUSC.

110
Enfin MIR génère des fichiers .lit qui indiquent,pour chaque élément de plantes

(feuilles, entre-nœuds…), le nombre de pixels éclairés depuis la direction (le secteur)

considérée.

3.1.4. Calcul des rediffusions multiples avec MUSC

Le modèle MUSC effectue, suivant une méthode itérative, le calcul des échanges

radiatifs entre des strates horizontales de végétation. Connaissant l’interception du

rayonnement incident par chaque strate de végétation (résultat des calculs du modèle

MIR),MUSC calcule :
1- Le rayonnement directionnel rediffusé par chaque strate et par le sol dans 46

directionsascendantes et46 directionsdescendantes;

2- Laréinterception dece rayonnementau seindes strateset dusol;

3- Larediffusion d’ordre2 durayonnement ré-intercepté;

4- Répèteles étapes2 et3 jusqu’àquasi extinctiondu rayonnementrediffusé.

Le calcul de la ré-interception du rayonnement rediffusé est effectué à partir des

probabilités de présence d’éléments dans des couples de strates (fichiers.prb générés

par MIR). Le calcul de la rediffusion du rayonnement par chaque strate fait intervenir

despropriétés optiquesde lavégétation etdu solqui sont entréesdirectement lorsde

l’appeldu programmeMUSC (àterme, cesinformations serontlues dansle fichier.mat).

MUSC, comme le programme MIR, effectue des calculs radiatifs séparément pour

chaque secteur du modèle Turtle. La combinaison des résultats obtenus, secteur par

secteur, est effectuée par Radbal en fonction des conditions radiatives. Cette

procédurepermet dedissocier :

- une étape de calculs préliminaires avec MIR et MUSC qui est assez

consommatricede tempsde calculs;

- une étape de simulations radiatives pour différentes périodes et conditions

radiativesqui estrapide dansla mesureoù ellese réduità unepondération dessorties

de MIR et MUSC en fonction de la répartition du rayonnement incident dans les

secteursde Turtle.

111
Fichier Fichier Fichiers Fichiers Fichier Propriétés
_.sc3 _.scn _.lig _.mat _.prb optiques

MIR MUSC

Fichiers Fichiers
_.pix _.prb
Fichiers Fichiers
_.lit _.msc

Fichiers d’entrées-sorties des modèles MIR et MUSC.

3.1.5. Intégration des résultats avec RADBAL

Lafonction deRadbal estde combinerles résultatsobtenus secteurpar secteurpar

MIR et MUSC pour une période et des conditions radiatives données. Dans le cas

général ces informations sont lues dans un fichier météorologique (fichier .met)

indiquantpour chaquepas detemps lavaleur du rayonnementglobal incidentou celledu

PAR. En l’absence de fichier météorologique, l’opérateur indique une période et des

conditions radiatives moyennes pour la période. En pratique, ces conditions radiatives

sont spécifiées par un indicateur qui est le rapport du rayonnement global sur le

rayonnement extraterrestre (aux confins de l’atmosphère). Le rayonnement global est

calculéà partirde cetindicateur parpas detemps discretssur l’ensemblede lapériode.

Dansles deuxcas onprocède àchaque pasd etemps auxétapes suivantes :

- Décompositiondu rayonnementglobal enses composantesdirecte etdiffuse;

- Répartition du rayonnement direct et du rayonnement diffus dans les 46

secteursde Turtle.

- Sommation du rayonnement incident pour chaque secteur sur la période

considerée.

Al’issue deces opérations,plusieurs sortiesdu modèlesont possibles:

a. Calculdu bilanradiatif dela scènepour lapériode considérée

Cebilan radiatifcontient deuxtypes d’informations :

- L’interception du rayonnement, incident et rediffusé, par les différentes

composantesde lascène (solet stratesde végétation);

112
- Les flux radiatifs au sein du couvert, décomposés en flux incidents

(descendants) et rediffusés (ascendants et descendants) à l’interface des strates

définies. Ces données correspondent aux flux radiatifs que l'on pourrait mesurer par

des capteurs placés à différents niveaux du couvert et orientés soit vers le haut soit

versle bas.

b. Lacartographie durayonnement auniveau dusol

Cette sortie fournit une image pixel (au format .pix) du rayonnement au sol intégré

sur la période considérée. Cette image peut être ensuite traitée par l’utilitaire

«statpix»qui calculel’éclairement moyenreçu dansdes carrésélémentaires obtenuspar

un découpage régulier de l’image (figure ci-dessous). Stapix fournit un tableau

d’éclairements dans un fichier .map qui peut être relu directement sous tableur pour

obtenirune cartographieen courbesd’isovaleurs.

_.pix _.map

Utilisationde l’utilitaireStatpix pourla cartographiedu rayonnementau sol :l’image


pixeldu rayonnementau solest diviséeen carrésélémentaires pourlesquels Statpix
calculeun tauxde transmissionmoyen.

c.Calcul deséclairements foliaires

Radbal permet également de calculer, à partir des fichiers .lit, les éclairements

moyensdes constituantsdu couvert.Suivant lesniveaux ded étailaffectés aux plantes

dansle fichier.scn, leséclairements pourrontêtre fournisà l’échellede chaqueélément

dela plante(chaque feuilleet chaqueentre -nœud)ou simplementà l’échellede laplante

(avec décomposition dans les strates horizontales définies dans le fichier .sc3 »). Le

calcul des éclairements nécessite la connaissance de la surface des feuilles et autres

éléments végétaux. Ces informations sont fournies dans un fichier .area généré par le

113
programme Biomscen dont la fonction générale est d’effectuer un bilan biométrique de

lascène.

d.Données radiatives

Enfin, le programme Radbal permet de sortir, dans un fichier .rad, la

décomposition du rayonnement global en ses composantes directe et diffuse à chaque

pas de temps ainsi que sa répartition par secteur. La position du soleil est également

indiquée(azimut etélévation).

Fichier Fichier Fichiers Fichiers Fichiers BIOMSCENE


_.met _.lit _.pix _. msc _. area

RADBAL

Fichier Fichier
_.rad _.bal
Fichier Fichier
_.irr _.pix

Fichiers d’entrées-sorties du logiciel Radbal

4. Protocoles de simulation

4.1 Simulation sur des parcelles expérimentales

Une scène a été générée composée de maquettes du cultivar JHL. Le dispositif de

plantation est similaire à celui de la parcelle de JHL in situ (plantations de 10m et

hauteurd’arbre de8 m).

4.2 Analyses de sensibilité :

Plusieursscènes ontété créesen faisantvarier lavaleur del’angle phyllotaxiquedes

pieds, la distance de plantation et les angles horizontaux et verticaux. Les simulations

desmesures dubilan radiatifont étéréalisées pendant3 jours(21 Décembre,21 Mars

et 21 juillet) de 5h 00 a 19:00 pour un pas de temps de 5 mn et durant toute l’année

(pourun pasde tempsd’une heure)

114
Phyllotaxie: les scènes ont été faites avec des palmiers ayant un angle

phyllotaxiquede 136,137,5 et138 .

Distances: les distancesde plantationde 2m ,4m ,6m ,8 met 10m

Hauteur: leshauteurs destipe 2,3, 4, 5et 6m

Angles horizontaux et verticaux des pennes: une plage de variation extrême

(minimales et maximales) a été effectués pour les angles horizontaux et verticaux des

pennesdes palmes.

Orientation de la parcelle: plusieursscènes simuléesayant pourangles deparcelle

variablesde 0,30, 60,90, 120,150 et180 degrés.

115
8 8
horizontalité parfaitedu capteur horizontalite imparfaitedu capteur

6 6

4 4

mv
mv

y= 3,676x
2 2
R2 =0,999 4 y= 3,7733x
R2 =0,949 5

0 0
0 0,5 1 1,5 2 0 0,5 1 1,5 2
mmole mmole

Figure 36. Etalonnage des capteurs SLAM au moyen du capteur PAR

0,4

0,3
Coefficient d'étalonnage

0,2

0,1 sept-99 févr-00

0
1

11

21
0

2
3
4
5
6
7
8
9
10

12
13
14
15
16
17
18
19
20

22
23
24
25

Capteurs

Figure 37.Variation du signal des 25 capteurs SLAM durant les deux périodes de mesures
(Septembre 1999 et Fevrier 2000)

116
5. Résultats

5.1 Etalonnage

Le coefficient de la régression R² obtenu avec un capteur fonctionnant

correctementdoit êtrede 0.98ou 0.99.La concavitédu nuagede pointsexpérimentaux

résulte d’une horizontalité imparfaite des capteurs. Ainsi, une hystérésis entre la

matinéeet l’après-midis’observe surle nuagede points(Fig. 36).

Pourl’ensemble decapteurs, uncoefficient d'étalonnage(CE) moyena étéretenu

(0,27).Cette moyennepermet detamponner lesécarts dusà unpositionnement imprécis

des capteurs lors des étalonnages : du fait d'une trop faible rigidité de la planche
servantde supportaux capteurs.Ces derniersne sontpas toujoursbien horizontaux.

On observe une variation faible du CE des différents capteurs durant les deux

compagnesde mesures(Fig. 37).

5.2 Mesures radiatives in situ

Leta ux detransmis sionest de 60% au début del a journéepuis se stabiliseaux

alentoursde 70%.Une diminutionprogressive estconstatée àpartir de11 hdu matinet

vers le coucher du soleil il est de 60%. Le taux de transmission durant la campagne de

mars2000 estlégère mentplus faibleque celuidu moisd’Octobre 1999(Fig. 38).

Cetaux detransmission estélevé carles arbressont espacésde 10m,le cultivar

JHLa despalmes courteset lesarbres ontune hauteurélevée (8m)et parconséquent

lazone debalayage d’ombre despalmes ausol estfaible.

5.3 Simulation du transfert radiatif

Pourdes plantationshomogènes ducultivar JHL,nous avonsremarqué quele taux

de transmission enregistré in situ est très proche de celui simulé sur les maquettes

informatiquesles mêmesjournées (Fig.39).

Lasimulation amontré qu’ily aune faibledifférence entreles résultatssimules

avecou sansdonnées météorologique avecun tauxde transmissionmoyen de70% (Fig.

40).La valeurdu rapportinflue surles proportionsrelatives durayonnement directet

derayonnement diffus.Or, àl’échelle dela journéele tauxde transmissiondu

117
100

80
taux de t ransmisiion

60

13-Octobre19 99
40
14-Octobre19 99

15-Octobre19 99

20

0
07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18
heures

100

80
Taux de t ransmission

60

10ma rs2000
40
09-mars-2000

20

0
09 10 11 12 13 14 15 16 17 18
heures

Figure 38.Evolution du taux de transmission sous les palmiers du cultivar


JHL au cours de la journée

118
rayonnementdirect diffèrepeu dutaux detransmission durayonnement diffus.Le taux

derayonnement globalest doncpeu sensibleà lavaleur durap port.

La variation des angles horizontaux minimaux et maximaux et l’orientation de la

parcellen’a aucuneffet surle tauxde transmission(Fig. 41).

En faisant varier l’angle phyllotaxique des arbres de 136°, 137°, 137,5° et 138° le taux

detransmission resteinchangé. Lamême conclusionressort enfaisant varierla hauteur

dustipe (Fig.41).

Le taux de transmission varie fortement avec la distance inter-arbres. Il est

croissantavec ladistance deplantation despalmiers quipourrait êtreliée àla longueur

despalmes. Eneffet, pourdes palmiersà palmecourtes casdu JHLou BFGune distance

de 6 à 8 est optimale alors que pour les cultivars à palmes longues une distance de 8 à

10m(cas deBSN &BSB).

5.4 Cartographie de la répartition du rayonnement transmis au sol

Plusieursimages ontété prisesau coursdes expériencesde simulations :

- Au dessus de la parcelle pour l’angle phyllotaxique et la distance de

plantations

- La cartographie au sol du rayonnement transmis a été faite pour les

expériences de simulation selon les distances de plantations 2, 4, 6, 8 et 10 m.

ainsique pourune hauteurde stipede 2m(Fig. 44).

119
100

80
Ta ux de transmission

60

40 Mesuré Simulé

20

0
8à 9 9à 10 10à 11 11à 12 12à 13 13à 14 14à 15 15à 16 16à 17 17à 18
Heures

Figure 39. Comparaison des taux de transmission mésuré et simulé

90
Calculé Simulé avecmétéo Simulé sansmétéo

80
Taux de transmission

70

60

50
(13/10/99) (14/10/99) (15/10/99) (09/03/00) (10/03/00) Journées

Figure 40.Comparaison des taux de transmission mesurés et simulés avec ou


sans données météo.

120
100 100
Angles phyllotaxiques Distance de plantation

80 80
Taux de transmissi on

62

taux de transmission
174
60 60
342
Année
40 40

20 20

0 0
136 137 137,5 138 2m 4m 6m 8m 10m

100 Hauteur du stipe


100 Angles des pennes
80
taux de transmission

80
taux de tra nsmiss ion

60
60

40 40

20 20

0 0

h2 h3 h4 h5 h6 angles minimaux angles maximaux

100
Orientation de la parcelle

80
taux de transmission

60

40

20

0
0 30 60 90 120 150 180

Figure 41. Simulation du taux de transmission selon l'angle phyllotaxique,distance de


plantation, hauteur du stipe, angles des pennes et l'orientation de la parcelle.

121
30
2 10 10 30
20 40
4 20 40
30 30 50
6 50
40 40 60
8 50 60
50 70
10 60 70
80
12 70 80
90
14
16
Distance de plantation 10m
Distance deplantation8m
Distanceplantation4m Distance deplantation6 m
Distance de plantation 2m

Figure 42. Cartographie au sol du taux de transmission selon la

distancede plantation(cultivar JHL)

122
6.Discussions

Au terme de cette étude, le taux de transmission est variable en fonction des


distances de plantations. Alors que l’orientation, les angles horizontaux des pennes,

hauteursdes arbreset laphyllotaxie n’ontaucun effet. Laconfrontation desrésultats


obtenus pour différentes conditions radiatives simulées avec les mesures in situ ont

montrél avalidation dumodèle.

Orientation de la parcelle : compte tenu de la faible latitude conduisant à de

fortes élévations du soleil et de la faible densité des arbres, l’orientation des lignes

d’arbresne sejustifie paspar l’optimisationde l’interception dela lumièreà l’échellede

lajournée. Desétudes plusfines devraientcependant êtremenées surla localisationde

la lumière transmise au cours de la journée pour savoir si les cultures associées

bénéficientmieux dela lumièredu matinou dusoir, parexemple.

Hauteur du stipe : plus les arbres sont hauts, plus les ombres portées balayent

desdistances importantesà lasurface dusol. Enconséquence lerayonnement journalier

estréparti plusuniformément lorsqueles arbressont haut.A l’inverse,les zonessituées

à l’aplombd e petits arbressont très ombragéeset impropresà l’installationde culture

associées.

Effetde l’anglephyllotaxique :l’hypothèse d’uneoptimisation del’interception de

lalumière esten contradictionavec lesrésultats simulés :Etant donnéla trajectoiredu

soleil (exceptionnellement à la verticale) et l’éclairement des couronnes par des

rayonnements diffus, la superposition des palmes (vues depuis la verticale) ne conduit

pas à une réduction significative de l’interception du rayonnement incident par la

couronnedes arbres(bien qu’unelégère diminutionde l’interceptionde certainespalmes

nesoit pasexclue).

Les simulations concordent assez bien avec les mesures radiatives. Certaines

divergencespourraient avoircomme origineprobable unereprésentation imparfaitedes

arbres (l'architecture absolue d’un arbre n’est jamais restituée, telle que la

représentationdes rejets)et cellesdes parcelles.Les sourcespotentielles d’imprécision

du modèle radiatif lui-même sont limitées et peuvent être liées à une reconstitution

imparfaite du rayonnement incident ou à des propriétés optiques mal renseignées. Le

123
modèle par contre ne tient pas compte des réflexions spéculaires sur les palmes et le

sol. Du fait de son approche mécaniste, le modèle fournit a priori des simulations
précisesdes échangesradiatifs pourla scèneinformatique simulée.

Dans le cas des agro-systèmes oasiens, ce n’est pas la simple optimisation de la


productionqui doitêtre recherchéemais c’estla meilleure efficiencede l’eaurapportée

à une production économique. Cette optimisation doit donc faire intervenir la

consommationen eaudes culturesintercalaires aussibien quecelle desdattiers.

Le calcul du PAR au sol est un élément essentiel pour la rationalisation des

culturesintercalaires. Eneffet, lorsquel’alimentation hydriqueet minéraledes cultures

n’estpas limitante,c’est lePAR qui,via l’assimilationcarbonée, conditionnedirectement

leur développement et leur production (Dauzat & Eroy, 1997). Il est donc important de

poursuivre les études radiatives initiées et de les compléter par des expérimentations

decultures intercalairessous palmeraiesà différentesdensités.

Des études ont montré que l’ombrage des dattiers diminue considérablement

l’évapotranspiration des cultures de blé (Faouzi, 1999). Afin de modéliser cette

réduction de l’ETP, il serait nécessaire de mettre en œuvre les modèles MIR-MUSC

dansle domaineproche del’infrarouge (thermique)pour obtenirle rayonnementnet sous

couvert.

Un modèle spécifique a été développé par le programme AMAP pour simuler le

bilan énergétique des plantes et leur transpiration. Ce modèle a cependant des

applications plus théoriques que prédictives et sa mise en œuvre nécessite la

modélisation de la régulation stomatique des plantes. Cette modélisation nécessite des

campagnes importantes de porométries. Deux techniques permettraient cependant

d’allégeret compléterces mesures :

- la mesure des flux de sève sur le stipe ou les rachis des dattiers : cette

méthode a été expérimentée sur le cocotier et s’avère très prometteuse pour

mesurer la transpiration des arbres et la mettre en relation avec les facteurs du

milieu;

124
- la mesure des échanges gazeux au dessus du couvert par la méthode des

fluctuations turbulentes. Cette méthode permet d’estimer les flux d’eau et de


carbonepour l’ensemblede l’agro-système.

125
« Je ne suis pas si convaincu de notre ignorance
par les choses qui sont, et dont la raison nous est
inconnue, que pour celles qui ne sont point, et dont
trouvons la raison. Cela veut dire que, non seulement
nousn’avons pasle sprincipes quimènent auvrai, mais
que nous en avons d’autres qui s’accommodent très
bienavec lefaux»
Bernardde Foutenelle,1686
CONCLUSION GENERALE

Notre travail a été basé sur une description architecturale fine des

cultivarsavec unedouble finalité:

- Identifier des caractéristiques architecturales discriminantes permettant de

mieuxidentifier lescultivars et,éventuellement de lesclassifier.

- Reconstituerdes maquettesinformatiques 3Daussi réalistesque possiblepour

la visualisation et surtout pour servir de support à la simulation des échanges

radiatifs.

Analyse biométrique et architecturale

A travers la description fine de l’architecture des palmes les résultats

obtenusont permisde montrerque, pourchaque cultivar,la palmeforme ungroupe

homogène (folioles, épines et rachis). Cet ensemble changera de dimensions en

fonctiondes conditionsde cultureet del’âge dela palmeet dupalmier; cependant

lesproportionnalités caractéristiquesde cesdifférents constituantsresteront les

mêmes. La variation des caractères morphologiques en fonction des conditions

culturalesest numériqueet métriquealors queles valeursmesurées nedépendent

que de leur position relative. La variation est donc dimensionnelle et non

proportionnelle. L’étude des différents paramètres morphologiques des cultivars

du dattier nécessitera de normaliser les distances et de relativiser les positions,

afin de ne pas répliquer ce qui a été dit depuis longtemps, à savoir que la

morphologie du dattier est sujette aux variations du milieu. Une telle démarche

permettra d’entamer la caractérisationmorphologique des différents cultivars du

-126-
palmierdattier surde sbases d’architecture,de modélisationet nonseulement sur

desdonnées biométrique.

Lesprincipaux résultatsdes analysesbiométriques etarchitecturales sont:

- lesrejets ontun sensphyllotaxique indépendantdes pied-mères.

- l’angle phyllotaxique n’est pas lié au sens phyllotaxique et une meilleure

productiondu palmierdattier pourraitêtre liéeà l’anglephyllotaxique.

- lapalme estdissymétrique parrapport aurachis

- legroupement pardeux pennesest leplus fréquentau niveaudes palmes.

- les fréquences des groupements des pennes sont variables selon les

cultivarset laposition relativesur la palme.

- ladistribution desdistances entrepennes surle rachispar classede 5cm

suit une loi Gamma et la variation de la largeur du rachis suit une fonction

exponentielle.

- la variation des caractères morphologiques en fonction des conditions

culturalesest numériqueet métriquealors queles valeursmesurées nedépendent

quede leurposition relative.

- lesmesures relativesà labiométrie desc ultivarsdu dattierdoivent être

essentiellementfaites surdes palmesde mêmerang, lapalme 17nous sembleplus

propice.

Simulation du bilan radiatif

La méthode de simulation numérique tient compte de la géométrie en trois

dimensionsdes planteset de leuragencement. Cecipermet detraiter touttype de

-127-
formation végétale, y compris des formations pluri-spécifiques et hétérogènes

commeles agro-sytémesoasiens.

Lessimulations concordentassez bienavec lesmesures radiativesmesurées

in situ. Le taux de transmission varie fortement avec la distance inter-arbres. En

effet le taux de transmission est croissant avec la distance de plantation des

palmiers jusqu'à un certain niveau : de telles distances pourraient être liées à la

longueurdes palmes.

Certains facteurs ont une faible incidence sur les calculs radiatifs

(Phyllotaxie,hauteur dustipe etangles horizontaux verticauxdes palmes),ce qui

permet de se contenter d’un protocole expérimental simplifié. En revanche

certains paramètres doivent être mesurés (nombre et longueurs des palmes, des

folioles…).

Le couplage de la modélisation architecturale des palmiers et la

modélisationnumérique destransferts radiatifsoffre diversavantages :

- une connaissance de tous les paramètres caractéristiques de la

scène (surfaces foliaires par rang de palme, stratification verticale de l’indice

foliaire)

- unsuivi d’uneplantation depalmiers àtous lesstades dedéveloppement.

- la possibilité de modifier la scène informatique pour simuler différents

modesd’age ncementdes palmiersou différentesdensités.

- une simulation fine de tous les termes du bilan radiatif d’une plantation

(cartographiedu rayonnementtransmis ausol, interceptiondu PARpar rangde

palme,réflectance directionnelle)

-128-
Lesdifférentes applicationspossibles sont:

- évaluation des possibilités d’installation de cultures associées sous les

dattiersd’une façonla plusrationnelle possibleafin d’exploiteraux mieuxl’eau et

lesol.

- calculdu bilanphotosynthétique despalmiers,

- élagagede spalmes,

- analyse de la réflectance de plantations pour mieux interpréter les données

acquisespar télédétection .

-129-
"L’harmonieest l’unitéd’un
mélangede plusieurs,et lapensée
uniquede pensantsséparés ".
philosophegrec
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