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ANALYSE DE LA PROTECTION DE L’ENFANT DANS LE

MONDE ET AU SÉNÉGAL

Aujourd’hui, tant dans les pays industrialisés que dans les pays en développement, dans les
milieux aisés ou défavorisés, en situation de paix et de sécurité ou en situation de trouble et
d’urgence, des enfants sont victimes de discrimination, de maltraitance et d’exploitation.
C’est en cela que sur la scène mondiale les 196 États parties à l’organisation des Nations
Unies dont le Sénégal ont ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de
l’enfant (CDE) qui est actuellement l’instrument juridique international relatif aux droits de
l’Homme le plus ratifié (Tobin, 2019 ; UNICEF, s.d.). Celle-ci comporte 54 articles,
énonçant que chaque enfant a :

• le droit d’avoir un nom, une nationalité, une identité


• le droit d’être soigné, protégé des maladies, d’avoir une alimentation suffisante et
équilibrée
• le droit d’aller à l’école
• le droit d’être protégé de la violence, de la maltraitance et de toute forme d’abus et
d’exploitation
• le droit d’être protégé contre toutes les formes de discrimination
• le droit de ne pas faire la guerre, ni la subir
• le droit d’avoir un refuge, d’être secouru, et d’avoir des conditions de vie décentes
• le droit de jouer et d’avoir des loisirs
• le droit à la liberté d’information, d’expression et de participation
• le droit d’avoir une famille, d’être entouré et aimé

De plus, La convention met en avant quatre principes fondamentaux concernant les


enfants : la non-discrimination, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit de vivre, survivre
et se développer ainsi que le respect des opinions de l’enfant. Trois protocoles facultatifs
ont été ajoutés au texte principal. Le premier vise à protéger les enfants contre le
recrutement dans les conflits armés, le deuxième concerne la vente d’enfants (à des fins de
travail forcé, adoption illégale, don d’organes…), la prostitution ainsi que la pornographie
mettant en scène des enfants. Le troisième définit la procédure internationale qui permet à
tout enfant de déposer une plainte pour violation de ses droits, directement auprès du
Comité des droits de l’enfant des Nations unies, lorsque tous les recours ont été épuisés au
niveau national.

Au plan africain, lors de la 26e conférence des chefs d'État et de gouvernement de


l'Organisation de l'unité africaine en juillet 1990 La charte africaine des droits et du bien-
être de l’enfant a été adoptée. Elle est entrée en vigueur le 29 novembre 1999, après avoir
reçu la ratification de 15 États, conformément à son article 47.

Elle s’inspire de la Convention des Nations unies sur les droits de l’enfant et sur la
Déclaration sur les droits et le bien-être de l'enfant africain, adopté par l’OUA en juillet 1979,
ainsi que de la Déclaration universelle des droits de l'homme, de la Charte africaine des droits
de l'homme et des peuples et de la Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine.
Dans le même cadre d’autre Etats, tel que le Gabon dans le souci d’harmoniser ses textes de
lois aux conventions internationales et de créer au plan interne un cadre légale de protection de
l’enfance va adopter en date du 08/02/2019 la loi organique N° 003/2018 portant Code de
l’Enfant en République Gabonaise, celui-ci comporte 298 articles. Ce Code énonce les
droits, devoirs et libertés de l’enfant notamment :
- le droit à la vie ;
-le droit au nom ;
-le droit à une nationalité ;
-le droit à l'émancipation.

Celui-ci à pour but de lutter plus efficacement contre les abus de tout genre dont son
victime les enfants et garantir un plein épanouissement pour ces derniers.

Au Sénégal, les enfants représentent près de 48,25% de la population et constituent l’un des
groupes les plus vulnérables. Beaucoup d’entre eux sont victimes de formes diverses de
violences et du non-respect de leurs droits. Bien que le pays est ratifié au plan international la
Convention Internationale des Droits de l’Enfant, la Charte Africaine des Droits et du Bien-
être de l’enfant, les conventions N° 138, N° 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des
enfants etc.

Au plan national, force est de constater avec le plus grand regret que dans plusieurs textes
législatifs et réglementaires des incohérences quant à la pluralité des définitions de l’enfant et
des limites dans leur application : Code de la Famille, Code du travail, Code du travail,
Code Pénal, Code pénal et code de procédure pénal, etc.

Suite à ces incohérence et difficulté l’ONG SAVE CHILDREN a mené une enquête afin
d’avoir un aperçu de la protection de l’enfance au Sénégal. Cette dernière à laisser
transparaitre quelque chiffre qui sont :

• Seulement 55 % des enfants sénégalais ont un certificat de naissance.


• 5.000 enfants des rues et talibés sont forcés à mendier dans les rues du Sénégal.
• 1 enfant sur 4 au Sénégal est un enfant immigré.
• 1 fille sur 5 quitte le ménage en raison de mariage forcé ou pour travailler comme
domestique.
• Les châtiments corporels sont acceptés comme une norme sociale.

En somme, il est plus qu’urgent pour le Sénégal de créer au plan interne un cadre légal de
protection de l’enfance. Cela aura pour impact de réduire considérablement le nombre de
violence et d’abus dont sont victimes les enfants. Cela favorisera ainsi le bien-être de ces
derniers et leur épanouissement. Car il est plus que nécessaire d’accorder à l’enfant sénégalais
un nouveau statut.

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