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i

UNIVERSITE DU BURUNDI

FACULTE DES SCIENCES


SECTION POLYTECHNIQUE

DEPARTEMENT DE PHYSIQUE

ETUDE D’UN SYSTEME SOLAIRE


PHOTOVOLTAIQUE :
CAS DE L’INSTALLATION AU C.H.U.K

Par

MUHOZA Béni Trésor

Sous la direction de : Mémoire présenté et défendu


publiquement en vue de
Dr Ir BANGURAMBONA Bonaventure
l’obtention du grade de Licencié
en Sciences Physiques

Option : Physique
Fondamentale et Appliquée

Bujumbura, le 07 Avril 2015


i

DEDICACES

A Dieu Tout-puissant,

A mes regrettés parents,

A mes frères et sœur,

A mes cousins et cousines,

A tous ceux qui me sont chers.


ii

REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, je tiens à exprimer mes vifs et sincères remerciements au
Docteur Ingénieur Bonaventure BANGURAMBONA, promoteur et directeur de
ce mémoire. Son bon sens d’organisation, ses conseils judicieux et surtout sa
rigueur scientifique m’ont été d’une grande utilité.

Mes sentiments de reconnaissance s’adressent aussi à tous ceux qui ont participé
dans ma formation tant humaine que scientifique depuis l’école primaire jusqu’à
l’université; spécialement tous les professeurs de la Faculté des Sciences du
département de Physique ; qu’ils trouvent dans ce mémoire le fruit de leur noble
mission à vocation intellectuelle et universelle.

Je remercie également le directeur de CHUK et le chef de service technique et


maintenance des équipements au CHUK, Guy Claude NKUNDABAHIZI, qui
m’ont facilité la tâche en mettant à ma disposition les données scientifiques
auxquelles j’ai fait recours.

Enfin, que ma famille, mes amis, et toutes les personnes qui, m’ont prêté main
forte pour contribuer à ma formation et à la réalisation de ce travail trouvent ici
l’expression de ma profonde gratitude.

MUHOZA Béni Trésor


iii

RESUME
Découvert par le physicien Henri Becquerel en 1839, le principe de l’énergie
photovoltaïque consiste à transformer la lumière solaire en énergie électrique. Il
est surtout basé sur le silicium qui est un matériau semiconducteur.

Nous avons parlé des systèmes photovoltaïques, qui comportent un ensemble


d’organes distincts ou de sous systèmes en relation entre eux, représentant un
processus énergétique complexe.

Parmi les applications des systèmes photovoltaïques, les uns sont connectés à un
réseau, les autres sont indépendants du service public de distribution
d’électricité.

L’électricité solaire a besoin d’être stockée afin d’être utilisée plus tard en cas de
besoin. Les moyens de stocker l’électricité sont nombreux, et tous passent par
sa conversion en une autre forme d’énergie plus aisée à confiner.

Nous avons fait aussi l’analyse de la production d’énergie de la centrale solaire


photovoltaïque au CHUK, nous avons parlé de ses infrastructures et de leur
fonctionnement.

En considérant enfin les données de l’énergie photovoltaïque produite durant


l’année 2013, nous avons constaté que la production énergétique varie selon
l’attention portée à l’installation, à la protection et à l’inspection des
infrastructures.
iv

ABSTRACT
Discovered by the physicist Henri Becquerel in 1839, the principle of
photovoltaics is to convert sunlight into electrical energy. It is mainly based on
silicon which is a semiconductor material.

We talked photovoltaic systems, which include a set of separate organs or


systems in relation to each other, representing a complex energy process.
Among the applications of photovoltaic systems, some are connected to a
network, others are independent of the public service electricity.

Solar power needs to be stored to be used later when needed. The means to store
electricity are many, and all pass through its conversion into another form of
energy easier to contain.

We made also the analysis of the energy production of the photovoltaic solar
plant in CHUK, we talked about infrastructure and operation.

Considering finally the photovoltaic data generated during 2013, we found that
energy production varies attention to the installation, protection and inspection
of infrastructure.
v

LISTE DES ABREVIATIONS

˚C : degré Celsius
A : ampère
AGM : Mat de Verre Absorbant
Ah : ampère heure
ASI : Alimentation Sans Interruption
BT : basse tension
CA : courant alternatif
CC : courant continu
C.H.U.K : Centre Hospitalo-Universitaire de Kamenge
cm : centimètre
Co : Cobalt
dm3 : décimètre cube
EVA : Ethylène-Vinyle Acétate
g : gramme
GaAs : Arséniure de Gallium
h : heure
H2 : molécule d’hydrogène
H2SO4 : Acide sulfurique
HT : haute tension
Hz : hertz
Inv : Inverseur
ISO : Organisation Internationale de Standardisation
kg : kilogramme
khz : kilohertz
KOH : Hydroxyde de Potassium
kVA : kilovoltampère
kWh/m2 : kilowattheure par mètre carré
vi

LCD : Affichage à Cristaux Liquide


LED : Diode électroluminescence
M : masse molaire
mA : milliampère
mm : millimètre
mm2 : millimètre au carré
Mn : Manganèse
MnO2 : Dioxyde de Manganèse
Moy : moyenne
Mppt : Point de Recherche de la Puissance Maximale
mV : millivolt
MW : Mégawatts
Ni : nickel
Pb : Plomb
PLC : Communication par Ligne de Puissance
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.
PVF : Poly-Fluorure de Vinylidène
REGIDESO : Régie de Production de l’Eau et de l’Electricité
s : seconde
SPD : Dispositif de Protection des Surtentions
SPF : Système extérieur de Protection contre la Foudre
TiO2 : Dioxyde de Titane
Tot : total
UV : ultra violet
V : volt
VRLA : Valve Regulated Lead Acid
Wh/kg : wattheure/kilogramme
ZnBr : Bromure de zinc
ZCE : Zone de Charge d’Espace
PV : Photovoltaïque
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté
vii

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement


Kwc : Kilowatt crête
Wc : Watt crête
LiCoO2 : Lithium-Cobalt-Oxygène
LiNiO2 : Lithium-Nickel-Oxygène
LiMn2 O4 : Lithium-Manganèse-Oxygène
LiPF6 : Lithium-Phosphore-Fluor
Zn/Br : Zinc/Brome
Li Al : Lithium-Aluminiun

Fe S : Fer-Soufre

KOH : Hydroxyde de Potassium

CdS : Cadminium-Soufre
CdTe : Cadminium-Tellure
CuInGaSe2 : Cuivre-Indium-Gallium-Sélenium
viii

LISTE DES FIGURES

Figure I.1 : Le principe de fonctionnement d’une cellule PV………………………. 8


Figure I.2 : La caractéristique de la photodiode ……………………………………. 10
Figure I.3 : Variation du flux de photons d’énergie……………………………….... 15
Figure II.1 : Schéma synoptique décrivant le système photovoltaïque le plus
général ………………………………………………………………….. 18
Figure II.2 : Système autonome ……………………………………………………. 19
Figure II.3 : Schéma synoptique décrivant le système hybride le plus général ……. 20
Figure II.4 : Schéma de principe de la configuration avec injection des excédents
de production ………………………………………………………….. 22
Figure II.5 : Schéma de principe de la configuration d’injection totale d’énergie…. 24
Figure II.6 : Schéma de principe de la configuration sans injection de l’énergie ….. 25
Figure II.7 : Schéma de principe de la configuration (ASI) et d’injection du surplus
d’énergie….…………………………………………………………….. 26
Figure II.8 : principe de production d’électricité dans un convertisseur
électrochimique...………………………………………………………. 28
Figure III.1 : Système de génération d’électricité solaire au CHUK ………………. 50

LISTE DES TABLEAUX

Tableau II.1 : Principales données techniques de la batterie au plomb ….………….. 33


Tableau II.2 : Performances des systèmes électrochimiques au lithium ………......... 36
Tableau III.1. L’énergie directe et convertie du système …………………………… 59
Tableau III.2. La tension et le courant continu ……………………………………… 60
Tableau III.3. La tension et le courant alternatifs …………………………………… 61
Tableau III.4. La moyenne de ces caractéristiques..…………………………………. 62

LISTE DES GRAPHIQUES


Graphique 1 : Variation de l’énergie produite en fonction de l’énergie solaire reçue 63
Graphique 2: Variation de la Tension et de l’Intensité en fonction de l’énergie
solaire reçue …………………………………………………………... 64
Graphique 3: Variation de la tension et de l’intensité en fonction de la température
à une énergie solaire presque constante ……………………………… 65
ix

TABLE DES MATIERES

DEDICACES ......................................................................................................... i
REMERCIEMENTS ............................................................................................. ii
RESUME .............................................................................................................. iii
ABSTRACT ......................................................................................................... iv
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................. v
LISTE DES FIGURES ....................................................................................... viii
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................. viii
LISTE DES GRAPHIQUES .............................................................................. viii
TABLE DES MATIERES ................................................................................... ix
CHAPITRE 0. INTRODUCTION GENERALE .................................................. 1
CHAPITRE I. PRINCIPE GENERAL DE PRODUCTION DE L’ENERGIE
PHOTOVOLTAÏQUE .......................................................................................... 3
I.1. Introduction .................................................................................................. 3
I.2. Le système de captation ............................................................................... 3
I.2.1. Cellule photovoltaïque........................................................................... 4
I.2.2. Modules photovoltaïques....................................................................... 4
I.3. Le silicium semiconducteur principal dans le photovoltaïque .................... 5
I.3.1. Introduction ........................................................................................... 5
I.3.2. La technologie du silicium aux cellules solaires ................................... 5
I.3.3. Différents types de silicium ................................................................... 6
I.3.3.1. Le silicium monocristallin .................................................................. 6
I.3.3.2. Le silicium polycristallin .................................................................... 6
I.3.3.3. Le silicium amorphe ........................................................................... 6
I.3.4. Les autres cellules photovoltaïques composite et organique ................ 7
I.4. Principe scientifique de production du photovoltaïque ............................... 8
I.4.1. Le fonctionnement des cellules photovoltaïques .................................. 8
I.4.2. Calcul du photocourant........................................................................ 11
I.5. L’utilisation de l’énergie photovoltaïque produite .................................... 15
I.6. La conversion et le stockage de l’énergie photovoltaïque......................... 16
I.7. Conclusion ................................................................................................. 17
x

CHAPITRE II. SYSTÈMES PHOTOVOLTAÏQUES ....................................... 18


II.1. Introduction .............................................................................................. 18
II.2. Les types des systèmes photovoltaïques .................................................. 19
II.2.1. Systèmes photovoltaïques autonomes ................................................ 19
II.2.2. Systèmes photovoltaïques hybrides ................................................... 20
II.2.3. Systèmes photovoltaïques connectés au réseau ................................. 21
II.3. Les différents systèmes photovoltaïques connectés au réseau ................. 21
II.3.1. Installation PV raccordée au réseau avec injection des excédents de
production. .................................................................................................... 22
II.3.2. Installation PV raccordée au réseau avec injection totale de l’énergie
produite ......................................................................................................... 23
II.3.3. Installation PV raccordée au réseau sans injection ............................ 24
II.3.4.Variante sécurisation ........................................................................... 25
II.4. Le stockage de l’énergie solaire photovoltaïque ...................................... 27
II.4.1. Les technologies de stockage d’énergie électrique ............................ 27
II.4.2. Principe général de fonctionnement d’une batterie ........................... 27
II.4.3. Les batteries au plomb ....................................................................... 30
II.4.3.1. Le fonctionnement des batteries au plomb ..................................... 30
II.4.3.2. Les différents types de batteries au plomb ...................................... 32
II.4.3.3. Les performances techniques ......................................................... 33
II.4.4. Les batteries au lithium ...................................................................... 34
II.4.4.1. Les différents types de batteries au lithium .................................... 34
II.4.4.2. Les performances techniques .......................................................... 36
II.4.5. Quel choix adéquat pour le PV ?........................................................ 37
II.5. La conversion CC–CA ............................................................................. 38
II.6. Protection des systèmes photovoltaïques ................................................. 39
II.6.1. Protection par diodes .......................................................................... 39
II.6.2. Protection contre les surtensions et la foudre..................................... 39
II.7. Conclusion ................................................................................................ 40
CHAP III. PRODUCTION DE L’ENERGIE SOLAIRE PHOTOVOLTAIQUE
AU CHUK ........................................................................................................... 41
xi

III.1. Description générale du système de production ..................................... 41


III.1.1. Introduction ....................................................................................... 41
III.1.2. Modules photovoltaïques .................................................................. 41
III.2. Les infrastructures du système et leurs constituants ............................... 43
III.2.2. Le tableau de connexion PV ............................................................. 44
III.2.3. Le tableau basse tension ................................................................... 45
III.2.4. Le boîtier de raccordement ............................................................. 46
III.2.5. Le boîtier transducteur (TD) ............................................................ 46
III.2.6. Le boîtier commutateurs embranchements ...................................... 47
III.2.7. Le tableau de contrôle du système ................................................... 48
III.2.8. Onduleur photovoltaïque ................................................................. 48
III.2.9. Le dispositif de collecte des données............................................... 49
III.2.10. Le cadran d’affichage .................................................................... 49
III.3. D’autres appareils utilisés ....................................................................... 51
III.3.1. Le pyranomètre ................................................................................. 51
III.3.1.1. Qu’est ce que c’est un pyranomètre ? ............................................ 51
III.3.1.2. Spécification de l’appareil au CHUK ............................................ 51
III.3.2. Le sonde de température avec bouclier antiradiation ....................... 52
III.3.2.1. Description générale ...................................................................... 52
III.3.2.2. Caractéristiques .............................................................................. 53
III.4. Le fonctionnement général du système................................................... 53
III.5. Entretien et inspection des infrastructures photovoltaïques ................... 55
III.5.1. Rubrique de l’inspection journalière ................................................ 55
III.5.2. Rubrique de l’inspection périodique ................................................. 56
III.6. Les tableaux montrant la production en énergie PV au CHUK.............. 59
III.6.1. L’énergie directe et convertie du système ........................................ 59
III.6.2. La tension et le courant continus ...................................................... 60
III.6.3. La tension et le courant alternatifs .................................................... 61
III.6.4. La moyenne de ces caractéristiques .................................................. 62
III.7. Le rendement........................................................................................... 63
III.7.1. Influence de l’éclairement ................................................................ 63
xii

III.7.2. Influence de la température............................................................... 65


III.7.3. Le rendement du système ................................................................. 66
III.8. Avantages et inconvénients..................................................................... 66
III.9. Conclusion............................................................................................... 68
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS ............................. 69
REFERENCES .................................................................................................... 72
1

CHAPITRE 0. INTRODUCTION GENERALE


L’énergie est nécessaire à toute activité humaine et indispensable pour la
satisfaction des besoins de base comme l’accès à l’eau potable, l’alimentation,
les soins de santé, l’éducation, et dans bien d’autres aspects du bien-être. On se
rend donc compte que l’énergie est aussi importante que ces services de base
eux-mêmes, puisqu’il en est un pré-requis.

L’énergie est donc une clé au développement ou à la lutte contre la pauvreté. La


disponibilité de l’énergie, à un coût abordable, facilite énormément les petites
activités génératrices de revenus, les activités artisanales et industrielles. Cela
veut dire que la croissance économique exige également un service continu et
fiable d’approvisionnement en énergie électrique.

Malgré le lien assez évident entre l’accès aux sources d’énergie et le


développement, l’énergie électrique n’est pas considérée comme une priorité
primaire au Burundi. Pourtant, ce dernier est doté de ressources énergétiques qui
pourraient, une fois exploitées rationnellement, beaucoup contribuer et à son
développement et à la lutte contre la pauvreté : c’est le cas de la tourbe, de
l’hydroélectricité et de l’énergie solaire.

Les formes d’énergies consommées au Burundi, selon le bilan énergétique pour


l’année 2012, sont : le bois énergie inclusivement le charbon de bois
représentant 96,6 % du bilan énergétique global ; les produits pétroliers : 2,8 % ;
l’électricité : 0,5 % ; la tourbe : 0,0 8% et les énergies nouvelles et renouvelables
en quantité négligeable [9].

Le Burundi connait un déficit d’énergie électrique. A titre d’exemple, la


puissance de l’énergie électrique disponible en 2014 était de 50 MW alors que la
demande s’élevait à 60 MW, ce qui fait un déficit de 10 MW. La situation est
comme telle depuis longtemps et la solution n’est pas proche du fait que la
demande en énergie ne cesse d’augmenter alors qu’aucune nouvelle unité ne
2

s’ajoute au parc des infrastructures de production de cette énergie. La


REGIDESO a annoncé que ce déficit en énergie électrique dans le pays ne
pourra être atténué que vers 2020-2021 avec la fin de construction de 5 barrages
qui sont déjà financés [9].

Dans un pays où l’extension du réseau électrique risque de prendre encore du


temps, le sous secteur des énergies renouvelables (énergie solaire
photovoltaïque, biogaz, énergie éolienne) pourrait constituer une alternative
intéressante à l’électrification décentralisée. L’énergie solaire photovoltaïque
est adaptée à l’électrification de centres isolés ou par mini centrales hybrides
thermique-photovoltaïques.

Dans une optique de développement de l’électrification rurale des populations


disséminées, la solution d’alimentation par des kits photovoltaïque semble une
solution possible au Burundi.

Le programme d’électrification décentralisée pourrait faire appel à


l’investissement privé et à la prise en délégation de service public. Un cas
exemplaire est la centrale photovoltaïque installée au CHUK avec une
puissance crête de 403 kWc (le kilowatt crête est la puissance qu’un module
peut fournir lorsqu’il est fermé sur sa charge optimale, sous un éclairement de 1
kW/m² et à une température de 28°c). Le principal atout des renouvelables
réside dans le fait qu’elles peuvent être localisées sur un point précis, sur ou hors
réseau, et engendrer un impact tangible et immédiat. Dans la plupart des cas,
elles évitent aussi l’exposition aux diverses formes de pollutions, préservent
ainsi la santé humaine et favorisent la protection de l’environnement. Malgré
que ce domaine ne soit pas bien exploité, le Burundi a un gisement solaire
excellent, avec un ensoleillement moyen annuel qui est proche de 2000 kWh/m²
par an [6].
3

CHAPITRE I. PRINCIPE GENERAL DE PRODUCTION DE


L’ENERGIE PHOTOVOLTAÏQUE

I.1. Introduction

Découvert par le physicien Henri Becquerel en 1839, le principe de l’énergie


photovoltaïque consiste à transformer la lumière solaire en énergie électrique. Il
est basé sur le silicium qui est un matériau semiconducteur, c’est-à-dire qu’il
n’admet pas de déplacement d’électron. Les électrons du silicium ont en
revanche la particularité de se mettre en mouvement quand ils sont percutés par
les photons composants de la lumière. Les "photopiles" en silicium se polarisent
sous l’effet du bombardement de photons contenus dans la lumière solaire et
produisent ainsi un courant continu. Les cellules, reliées en série, constituent un
module (ou panneau) solaire. Protégées des intempéries par une enveloppe en
verre et en plastique, elles forment les éléments constitutifs des installations
permettant de transformer le rayonnement solaire en courant électrique. Le
module photovoltaïque convertit sur place et directement entre 3% et 30% de
cette énergie en courant électrique continu [2]. Ce courant est alors aussi
transformé grâce à un convertisseur (onduleur) en courant alternatif de 230 V, il
peut être injecté dans le réseau local ou stocké dans des accumulateurs afin
d’être utilisé plus tard en cas de besoin.

I.2. Le système de captation

Le système de captage est désigné sous le nom de champ photovoltaïque, il est


composé d’un groupement de modules élémentaires associés en série et en
parallèle suivant la puissance souhaitée, eux-mêmes constitués par une
association d’un certain nombre de cellules.
4

I.2.1. Cellule photovoltaïque

Une cellule photovoltaïque est l'unité de base du système de conversion


d’énergie solaire en électricité du type continue directement utilisable ou
convertit en alternatif. Il est basé sur le phénomène physique : effet
photovoltaïque qui consiste à établir une force électromotrice lorsque la surface
de cette cellule est exposée à la lumière solaire.

I.2.2. Modules photovoltaïques

Le module photovoltaïque produit du courant continu en transformant le


rayonnement solaire en énergie électrique. La cellule solaire qui constitue
l’unité de base d’un panneau solaire photovoltaïque, délivre une petite
puissance. On assemble donc soit en parallèle soit en série (continu) plusieurs
cellules solaires pour produire davantage de puissance, des cellules solaires
identiques sont assemblées pour former un module solaire (panneau solaire ou
photovoltaïque).

Les composants ajoutés aux modules constituent les « infrastructures connexes »


et peuvent être classifiés dans les quatre catégories suivantes :

- Batteries d’accumulateurs : éléments de stockage qui emmagasinent


sous forme chimique l’énergie produite par les modules PV ;
- Onduleur : dispositif électrique utilisé pour convertir en courant alternatif
(CA), le courant électrique continu (CC) produit par les modules PV;
- Contrôleur : dispositif électrique qui gère le stockage de l’énergie dans
les accumulateurs et la distribution vers la charge ;
- Portante : support requis pour monter ou installer les modules PV et les
autres composants du système.

Néanmoins, selon le type d’application, certaines infrastructures connexes d’un


système PV ne sont pas nécessaires. Par exemple, le système connecté à un
réseau électrique n’a pas besoin des batteries d’accumulateurs pour le stockage.
5

I.3. Le silicium semiconducteur principal dans le photovoltaïque

I.3.1. Introduction

Les semiconducteurs sont les matériaux utilisés pour la fabrication des


dispositifs électronique et optoélectronique.

Actuellement, le matériau le plus utilisé dans la filière photovoltaïque est le


silicium. Il s’est imposé car son profil semiconducteur correspond à celui
nécessaire pour cette filière. Il s’agit d’un des éléments les plus abondants sur la
Terre (25% de la masse terrestre) et sa manipulation est suffisamment accessible
pour ne pas alourdir les frais de construction des modules. Il est le matériau de
base de 90% de l’industrie micro-électronique [11].

I.3.2. La technologie du silicium aux cellules solaires

Le silicium est actuellement le matériau le plus utilisé pour fabriquer les cellules
photovoltaïques disponibles à un niveau industriel. Le silicium est fabriqué à
partir du sable quartzeux (dioxyde de silicium). Celui-ci est chauffé dans un four
électrique à une température de 1700 °C. Divers traitements du sable permettent
de purifier le silicium. Le produit ainsi obtenu est un silicium dit métallurgique,
pur à 98 % seulement. Ce silicium est ensuite purifié chimiquement et aboutit au
silicium de qualité électronique qui se présente sous forme liquide, puis coulé
sous forme de lingot suivant le processus de cristallisation du silicium, et
découpé sous forme de fines plaquettes (wafers).
Ce silicium pur va ensuite être enrichi en éléments dopants (P, As, Sb ou B),
afin de pouvoir le transformer en semiconducteur de type P (lorsqu’il est dopé
par un élément possédant moins d’électrons que le silicium) ou de type N
(lorsqu’il est dopé par un élément possédant plus d’électrons que le silicium). La
diffusion d’éléments dopants (bore, phosphore) modifie l’équilibre électronique
de ces plaquettes (wafers), ce qui les transforme en cellules sensibles à la
lumière.
6

I.3.3. Différents types de silicium [11]

Le silicium utilisé pour les cellules photovoltaïques doit être d’une grande
pureté, quelle que soit sa forme. Comme beaucoup d’autres éléments, le silicium
peut exister à température ambiante sous différentes structures, dont les deux
extrêmes sont respectivement l’état amorphe et l’état cristallin (monocristallin
ou multicristallin).

I.3.3.1. Le silicium monocristallin

La réalisation de nombreux dispositifs commence par la production d'une


matière monocristalline de grande pureté. En particulier, la fabrication de puces
microélectroniques nécessite des substrats monocristallins semiconducteurs, par
exemple du silicium, du germanium ou de l'arséniure de gallium. Dans le cas du
Silicium, la fusion de zone et le tirage en creuset (méthode de Czochralski) sont
les deux méthodes utilisées couramment pour obtenir des lingots monocristallins
de grande pureté, longs de plusieurs mètres et d'un diamètre allant jusqu'à 300
mm. On a des rendements photovoltaïques élevés, supérieurs à 15 %.

I.3.3.2. Le silicium polycristallin

On peut réaliser d’un seul coup un lingot de grandes dimensions par


refroidissement directionnel d’une masse de silicium en fusion. Le lingot obtenu
est composé de plusieurs gros cristaux, séparés par des joints de grain. Ce
matériau, moins homogène que le silicium monocristallin, a de ce fait un
rendement énergétique légèrement moins bon (13%) dans le commerce, mais sa
fabrication est plus facile. Ces lingots de silicium multicristallin doivent être eux
aussi coupés en tranches de 200 à 400 mm, grâce cette fois-ci à une scie à fil.

I.3.3.3. Le silicium amorphe

Le silicium amorphe a une structure atomique désordonnée, non cristallisée,


vitreuse, mais il possède un coefficient d’absorption de la lumière environ 1000
7

fois supérieur au silicium cristallin. Une fine couche de 0,3 mm est donc
suffisante pour absorber l’essentiel du spectre visible.

Avec ce type de matériau peu coûteux par rapport aux autres formes de silicium,
on a de faibles rendements1 entre 5 et 6 % et des problèmes de stabilité
apparaissent rapidement quand on l’expose au soleil et aux intempéries.

I.3.4. Les autres cellules photovoltaïques composite et organique

Plusieurs technologies de cellules photovoltaïques autre que la technologie


"silicium" existent mais ne sont pas représentatives de la production actuelle
mais plutôt du domaine de la recherche. Ce sont des cellules PV composites qui
se présentent sous deux catégories : les monocristallins (GaAs) et les
polycristallins (CdS, CdTe, CuInGaSe2).
On distingue entre autres le Thin film au silicium amorphe ou CIS (cuivre-
indium-sélénium). Il met en œuvre 1% seulement du silicium utilisé pour la
fabrication de modules cristallins équivalents. Les cellules thin film sont plutôt
utilisées pour des applications "courant faible". Elles sont également souvent
utilisées là où un fort échauffement des modules est à prévoir car le rendement
ne chute pas avec la température. Cependant, le rendement est de l’ordre de plus
de 2 fois inférieur à celui du silicium cristallin et nécessite donc plus de surface
pour la même puissance installée. Il y a un risque de toxicité vis-à-vis de
l’environnement pour les modules CIS qui présentent un meilleur rendement que
l'amorphe pur.

1
Le rendement d’une cellule PV est le rapport entre l’énergie électrique produite
par cette cellule et l’énergie solaire reçue sur la cellule
8

I.4. Principe scientifique de production du photovoltaïque

Un module photovoltaïque est composé du verre, du revêtement antireflet, de la


grille conductrice, du semiconducteur dopé N, du semiconducteur dopé P, et du
conducteur.

Lorsqu’un rayon solaire frappe le dispositif, il traverse d’abord le verre et


ensuite la grille (le revêtement antireflet ne subit qu’un simple passage du
rayon). Le rayon est constitué de photons (grains d’énergie) qui heurtent les
électrons sur les deux couches semiconductrices : l’énergie des photons est donc
transférée aux électrons.

I.4.1. Le fonctionnement des cellules photovoltaïques [1]

Le courant inverse d’une jonction pn est fonction d’une part des densités des
porteurs minoritaires dans des régions neutres de la diode et de la génération des
paires électrons-trous dans la zone de charge d’espace d’autre part.

Dans une photodiode, le rayonnement augmente le courant inverse, la création


des porteurs minoritaires dans les régions neutres et la génération de paires
électrons-trous dans la ZCE (zone de charge d’espace). Le principe de
fonctionnement d’une cellule PV est illustré sur la figure suivante :

p n
hν ZCE
+
-
hν +
-

hν +
-
1 2 3

0 Xp Xn Xc X

Figure I.1 : Le principe de fonctionnement d’une cellule PV


9

Les photons incidents créent des porteurs dans chacune des régions 1 ,2 et 3. Le
comportement de ces porteurs libres diffère suivant leurs lieux de création.
Dans les régions électriquement neutres p et n, les porteurs minoritaires se
diffusent, ceux qui atteignent la ZCE sont propulsés par le champ
photoélectrique vers la région où ils deviennent majoritaires. Ces porteurs
contribuent donc au courant par leur diffusion. Dans la ZCE, les paires
électrons-trous créées par les photons sont dissociées par le champ électrique ;
l’électron est propulsé vers la région de type n et le trou vers la région p. Ces
porteurs donnent naissance à un photocourant de génération. Ces différentes
contributions se combinent pour créer un photocourant résultant ��ℎ qui
contribue au courant inverse de la diode.

� = �� �� �� ⁄�� − 1� − ��ℎ (I .1)

Avec:

��ℎ : Le photocourant

�� : L’intensité de polarisation de la diode

V : La tension

K : la constante de Boltzmann

T : la température
10

La caractéristique de la photodiode est représentée sur la figure suivante :

P0 v

Obscurité

P
Eclairement

Figure I.2 : La caractéristique de la photodiode

Le photocourant est pratiquement indépendant de la tension de la polarisation.


Dans la pratique, on mesure soit le photocourant débité par la diode soit le
photovoltage qui apparait aux bornes de la diode.

Dans le 1er cas, la diode est polarisée en inverse par une tension négative �0 .
��
Dans la mesure où –�0 >> , l’expression (I.1) s’écrit :

� = −(�� + ��ℎ ) (I.2)

Dans la pratique, �� est très inférieure à ��ℎ de sorte que le courant mesuré est
égal au photocourant et par suite proportionnel au rayonnement incident.

Dans le mode PV, la diode est connectée aux bornes d’un voltmètre. Le courant
est alors nul et V=��ℎ (le photovoltage).
11

L’expression (I.1) donne alors :

�� �� ℎ
��ℎ = ln⁡
( + 1) (I.3)
� ��

Le photovoltage varie donc logarithmiquement avec le photocourant et par


conséquent avec l’intensité du rayonnement.

I.4.2. Calcul du photocourant

Le photocourant est la somme de 3 composants : l’intensité de diffusion des


photoélectrons dans la région p, l’intensité de photogénération dans la ZCE et
l’intensité de diffusion des phototrous dans la région n. On obtient la
photointensité totale en additionnant ces 3 composantes en un même point en ��
par exemple, soit :

��ℎ = ������ (� = �� ) + �� (� = �� ) + ������ (� = �� ) (I.4)

On ne peut calculer ������ que dans la région p et en négligeant les


recombinaisons de la ZCE.

Tous les électrons qui arrivent en �� se retrouvent en �� , d’où :

������ (�� ) = ������ ��� � (I.5)

Considérons le courant de génération dans la ZCE. En un point quelconque de X


de cette zone, le courant résulte à la fois des photoélectrons créés entre �� et x et
des phototrous créés entre x et �� . Il s’agit de �� (�) = ��� (�) + ��� (�). En
� = �� , ce courant n’est dû qu’aux trous en �� qui ont été créés tout au long de
la ZCE, depuis �� jusqu’au �� , soit �� (�� ) = ��� ��� �.

En � = �� , le courant de génération est dû uniquement aux électrons qui ont été


créés depuis �� jusqu’aux �� , soit :

�� (�� ) = ��� (�� ). (I.6)


12

Compte tenu des expressions (I.5) et (I.6), l’expression (I.4) s’écrit sous la
forme :

��ℎ = ������ ��� � + ��� (�� ) + ������ (�� ) (I.7)

Calculons ces différentes composantes du photocourant.

- Courant de génération, région 2


��
En régime stationnaire ( = 0) et en négligeant les recombinaisons dans la
��

ZCE (�� = 0), l’équation de continuité s’écrit :


1 ���
0= +� (I.8)
� ��

Où g est le taux de génération d’électrons


Le courant de génération d’électrons en � = �� est par conséquent donné par

��� (�� ) − ��� ��� � = ��� (�� ) = −� ∫� � � �� (I.9)

Le taux de génération de photoporteurs est donné par l’expression qui s’écrit


� = ��� −�� où � = (1 − �)�0 , où �0 est le flux de photons incidents et R le
coefficient de réflexion du semiconducteur.
En portant cette expression de g dans l’équation (I.8) et en intégrant, on obtient :
��� (�� ) = −��(� −�� � − � −�� � ) (I.10)
ou
��� (�� ) = −��� −�� � (1 − � −�� ) (I.11)
où � = �� − �� est la largeur de la ZCE et � le coefficient d’absorption du
matériau semiconducteur. Le courant est négatif en raison de l’orientation de
l’axe X sur la figure 1.
- Courant de diffusion de trous en � = �� , region 3

Le courant de trous dans la région 3 est un courant de diffusion


���
������ = −��� , D étant le coefficient de diffusion. (I.12)
��

La distribution des photoporteurs dans cette région est donnée par l’expression
�� � �
générale : �� = �� −� ⁄�� + �� � ⁄�� + � −�� avec �� = ���� .
1−� 2 �2�
13

Les constantes A et B sont déterminées par les conditions aux limites qui sont ici
les densités des phototrous en � = �� et en � = �� . En � = �� , �� = 0 car les
phototrous qui atteignent ce point sont propulsés par le champ électrique à
travers la ZCE. La durée de vie des trous en ce point est pratiquement nulle, non
pas parce qu’ils se recombinent, mais parce qu’ils sont évacués. De même, au
contact ohmique, la perturbation cristalle est telle que la durée de vie des trous
est nulle : ��(� = �� ) = 0. Pour simplifier l’expression de ��, on peut
toutefois supposer que la région arrière de la jonction (région 3) est beaucoup
1
plus épaisse que la longueur de diffusion des trous et que ≫ 1 . On peut alors

rejeter �� à l’infini et la deuxième condition aux limites se ramène à �� = 0


pour � → ∞, ce qui entraine B=0. On peut alors calculer simplement la
constante A.
�� � � �� � �
0 = �� −� � ⁄�� + � −�� � . Soit � = − � −�� � +� � ⁄�� .
1−� 2 �2� 1−� 2 �2�

La densité de phototrous s’écrit donc :


�� � �
�� = � −�� � �� −�(�−� � ) − � −(�−� � )⁄�� � . (I.13)
1−� 2 �2�

En portant cette expression dans l’équation (I.12) on obtient :


�� � � 1
������ = −��� � −�� � �−�� −�(�−� � ) + � −(�−� � )⁄�� � . (I.14)
1−� 2 �2� � �

���
En � = �� , ������ (�� ) = −�� � −�� � . (I.15)
1+ ���

- Courant de diffusion d’électrons en � = �� , région 1


La distribution de photoélectron dans la région p est de la même forme que la
distribution de phototrous dans la région n :
�� � �
�� = �� −� ⁄�� + �� � ⁄�� + � −�� . (I.16)
1−� 2 �2�

Les conditions aux limites permettant de calculer les constantes A et B sont ici
définies en � = �� et en x = 0 à la surface de l’échantillon. En � = �� ,
��(� = �� )=0, car les électrons qui atteignent ce point sont propulsés à travers
la ZCE.
14

En x = 0, la densité des photoélectrons est conditionnée par la vitesse de


�� ���
recombinaison en surface : � = ± . On peut donc déterminer les
�� ��

constantes A et B. Comme leurs expressions sont lourdes, nous les appellerons


simplement �� �� �� . On obtient alors le courant de diffusion d’électrons en
� = �� en dérivant (I.16), et en faisant � = �� , soit :
�� �� 2 � �
������ = ��� (− � −� � ⁄�� − � −�� � ) . (I.17)
�� 1−� 2 �2�

On obtient le photocourant ��ℎ en portant les expressions (I.11), (I.15) et (I.17)


dans l’expression (I.7). On simplifie considérablement l’expression ��ℎ en se
plaçant dans le cas pratique où la région frontale (région 1) de la photodiode est
1
d’épaisseur beaucoup plus faible que . Cette condition doit être remplie en

pratique si l’on veut que le nombre de photoporteurs créés dans la ZCE soit
important.
De ce cas, le courant de diffusion d’électrons est négligeable et, d’autre part, on
peut faire des approximations �� ≈ 0 et �� ≈ � dans les expressions des 2
autres courants qui s’écrivent alors :
��� (�� ) ≈ −��(1 − � −�� ),
���
������ (�� ) ≈ −�� � −�� .
1+ ���
15

Le photocourant résultant s’écrit alors :

1
��ℎ ≈ −��(1 − � −�� ) (I.18)
1+ ���

Φ(x)

ZCE

1 2 3
xp
2 xn x
Figure I.3 : Variation du flux de photons d’énergie

Le signe – montre, compte tenu de l’orientation de l’axe X sur la fig.3, que le


photocourant à travers la jonction est dirigé de la région n vers la région p, c’est
à dire que c’est un courant inverse.
Pour obtenir un photocourant important, on a intérêt à réaliser la condition
�� >>1, dans ce cas le photocourant est maximum et simplement donné par :
��ℎ ≈ −��. (I.19)
Cette expression traduit le fait que, dans ces conditions optima, le flux
d’électrons débité par la photodiode ��ℎ / électron est égal au flux � de photons
d’énergie supérieure au gap du semiconducteur qui pénètre dans la photodiode.

I.5. L’utilisation de l’énergie photovoltaïque produite

Les cellules photovoltaïques fournissent une tension continue avec laquelle de


nombreux appareils ne peuvent pas être utilisés. La plupart des appareils
électroménagers sont en effet conçus pour fonctionner à partir du courant
16

alternatif. Le système photovoltaïque peut s’adapter à tout, mais il est souvent


rentable d’y adapter des appareils qui consomment particulièrement peu ou qui
sont capables de fonctionner directement en courant continu (6 V, 12 V à 24 V).

Certains appareils ne fonctionnent en fait qu’à tension très élevée (> 90 V) et


leur amorçage exige une ou plusieurs impulsions à haute tension (100 à 600 V).
Dans les installations à basse tension est incorporé un convertisseur qui convertit
le courant à basse tension en courant à haute tension dont la fréquence est de
l’ordre de 20 à 50 Hz.

I.6. La conversion et le stockage de l’énergie photovoltaïque

L’électricité produite peut être utilisée pour la consommation propre ou


réinjectée dans le réseau de distribution électrique ou aussi être stockée dans des
accumulateurs afin de l’utiliser en cas de besoin. Alors que le système PV
produit du courant continu, on aura donc besoin dans certains cas d’un onduleur
pour la conversion en courant alternatif. La principale mission des onduleurs est
de transformer le courant continu produit par la centrale photovoltaïque en
courant alternatif pouvant être injecté dans le réseau. Les onduleurs ont aussi la
fonction de faire fonctionner le champ photovoltaïque à son point de puissance
maximal et ont de ce fait une fonction très importante dans le dispositif global.

La puissance nominale de l’onduleur doit être choisie de manière à couvrir à


chaque instant le besoin en puissance maximum des appareils électriques. Si des
moteurs sont utilisés, il faut également tenir compte du besoin élevé en courant
lors du démarrage.
17

I.7. Conclusion

Dans ce premier chapitre, nous avons parlé du principe général de production de


l’énergie PV par le système de captation (cellule PV) qui est basé sur le silicium.
Nous avons aussi analysé le fonctionnement de ces cellules PV et le calcul du
photocourant.

Ce calcul nous a amené à conclure que le photocourant est directement


proportionnel aux flux de photons incidents d’énergie supérieure au gap du
semiconducteur.
18

CHAPITRE II. SYSTÈMES PHOTOVOLTAÏQUES

II.1. Introduction

Un système photovoltaïque comporte un ensemble d’organes distincts ou de


sous systèmes en relation entre eux, représentant un processus énergétique
complexe. L’élément de base est le système de captation puis l’ensemble de
conditionnement de l’énergie électrique produite aux spécifications des
récepteurs.

Cet ensemble groupe tous les équipements entre le système de conversion


d’énergie solaire (champ PV) et la charge finale, à savoir la structure porteuse
rigide des composants du champ PV, qui est fixe ou mobile, le câblage, la boîte
de jonction, les éléments de protection, la batterie en cas nécessitant un stockage
d’énergie et son régulateur de charge et le convertisseur du courant CC en CA
(l’onduleur) dans la majorité des cas.

La gamme de puissance admise pour les systèmes photovoltaïques ne possède


théoriquement pas de borne. Elle s’étend donc des systèmes comportant une
installation de modules PV de quelque dizaine de watts à des systèmes de
puissances plus importantes de plusieurs kilowatts à des mégawatts.

La figure ci-dessous représente symboliquement les divers éléments du système


le plus général. Dans la pratique, bien sûr, les systèmes utilisent les éléments
appropriés aux types de charges et aux conditions locales.

Charge CC Charge CA Charge CA

Champ de Régulateur Compteur


module CC
de charge réversible Réseau CA
CA

Batterie Générateur
d’accumulateurs auxiliaire

Figure II.1 : Schéma synoptique décrivant le système photovoltaïque le plus général [2]
19

II.2. Les types des systèmes photovoltaïques

Les principales applications des systèmes photovoltaïques que l’on rencontre


généralement sont les systèmes autonomes, hybrides et connectés à un réseau.
Les deux premiers sont indépendants du service public de distribution
d’électricité. On les retrouve souvent dans les régions isolées.

II.2.1. Systèmes photovoltaïques autonomes

Les systèmes autonomes dépendent uniquement de l’énergie solaire pour


répondre à la demande d’électricité. L’énergie produite par les modules
photovoltaïques au cours de la journée peut être utilisée immédiatement ou
emmagasinée dans les accumulateurs, servant la nuit ou pendant des périodes à
ciel couvert ou dans le cas d’insuffisance d’énergie solaire, permettant ainsi la
couverture des besoins énergétiques de la charge.

Dans ces systèmes, la puissance électrique du champ de modules et la capacité


des accumulateurs sont soigneusement déterminées afin d’obtenir un rendement
optimal. Certaines applications des systèmes autonomes, tel le pompage de
l’eau, peuvent être adaptées sans accumulateurs. L’eau est pompée lorsque le
soleil brille et est emmagasinée directement dans un réservoir au-dessus du point
d’utilisation, ce qui rend l’eau accessible par simple effet de gravité. Charge CC

Régulateur
de charge
CC
Champs PV

CA
Charge CA

Parc d’accumulateur

Figure II.2 : Système autonome [2]


20

II.2.2. Systèmes photovoltaïques hybrides

Les systèmes hybrides, qui sont également indépendants des réseaux de


distribution d’électricité, sont composés d’un générateur photovoltaïque
combiné à une éolienne ou à un groupe électrogène à combustible, ou aux deux
à la fois. Un tel système s’avère un bon choix pour les applications qui
nécessitent une alimentation continue d’une puissance assez élevée, lorsqu’il n’y
a pas assez de lumière solaire à certains moments de l’année, ou si on désire
diminuer son investissement dans les champs de modules photovoltaïques et les
batteries d’accumulateurs.

La figure suivante nous montre le montage de ce système :

Champ PV Chargeur de Générateur


batterie auxiliaire

Sectionneur

Régulateur de Onduleur
Centre de
charge
contrôle

Commutateur
Charge CC Batterie manuel
d’accumulateur

Charge CA

Figure II.3 : Schéma synoptique décrivant le système hybride le plus général [2]
21

II.2.3. Systèmes photovoltaïques connectés au réseau

Les systèmes de production d’énergie photovoltaïque connectés à un réseau sont


une résultante de la tendance à la décentralisation du réseau électrique.
L’énergie est produite plus près des lieux de consommation et non pas
seulement par de grandes centrales thermiques ou hydroélectriques.

Au fil du temps, les systèmes connectés à un réseau réduiront la nécessité


d’augmenter la capacité des lignes de transmission et de distribution. Un
système connecté à un réseau produit sa propre électricité et achemine son
excédent d’énergie vers le réseau auprès duquel il s’approvisionne au besoin.
Ces transferts éliminent le besoin d’acheter et d’entretenir une batterie
d’accumulateur. Il est toujours possible d’utiliser ceux-ci pour servir
d’alimentation d’appoint lorsque survient une panne de réseau.

Les systèmes plus petits comportent un boîtier renfermant un petit convertisseur


synchrone coordonné au réseau installé à l’endos de chaque panneau. Les
systèmes plus importants comportent un grand onduleur qui peut être relié à
plusieurs panneaux (tout comme dans le cas des systèmes non connectés).

Ces deux dispositifs convertissent le courant continu en courant alternatif et ils


synchronisent le courant de sortie à celui du réseau afin de ralentir le compteur
électrique. Si la puissance de sortie du système photovoltaïque est moindre que
la consommation, le compteur se ralentit. Au contraire, si elle l’excède, le
compteur tourne à rebours et accumule un crédit. Ce crédit peut être utilisé
auprès du service de distribution quand le soleil est absent. Autrement dit, le
réseau de distribution tient lieu de batteries d’accumulateurs sans limite.

II.3. Les différents systèmes photovoltaïques connectés au réseau

On distingue divers types d’installations PV raccordées au réseau : avec


injection des excédents de production, avec injection totale de l’énergie
produite, sans injection et la variante sécurisation.
22

II.3.1. Installation PV raccordée au réseau avec injection des excédents de


production.

Le client consomme une partie de sa production et injecte au réseau le surplus.


Lorsque la consommation dépasse la production, le client soutire du réseau le
solde. Cette installation est équipée de deux compteurs, l’un mesurant l’énergie
soutirée du réseau lorsque la consommation excède la production (compteur de
soutirage), l’autre mesurant l’énergie injectée dans le réseau (compteur
d’injection). Le compteur qui enregistre le courant injecté est installé sur la
partie de ligne appartenant au réseau de distribution publique. Ce principe exclut
le compteur réversible.

Voici le schéma de montage :

Charge CA
Champ PV

CC CC

CA CA

Limite de Concession
Comptage de l’énergie

kWh
fournie

Comptage de l’énergie
produite
kWh
Réseau

Figure II.4 : Schéma de principe de la configuration avec injection des


excédents de production [2]
23

II.3.2. Installation PV raccordée au réseau avec injection totale de l’énergie


produite

Le champ photovoltaïque est raccordé au réseau par l’intermédiaire d’un point


de livraison distinct du point de livraison utilisé pour les besoins de soutirage du
producteur. Le producteur peut injecter la totalité d’énergie produite dans le
réseau et soutirer au réseau la totalité d’énergie nécessaire à la consommation.

La séparation entre les deux points de livraison (consommation et injection),


conduit donc à étoiler le branchement en deux parties, avec cependant une seule
liaison au réseau basse tension.

Le branchement production comporte deux compteurs montés en tête bêche


(production et consommation des dispositifs de la chaîne PV), pour mieux saisir
leurs utilités, l’un des compteurs se charge de l’énergie d’origine photovoltaïque
produite (comptage énergie produite par le client) et l’autre pour compter
l’énergie achetée au fournisseur et consommée par les récepteurs de
l’installation (Comptage énergie fournie au client).
24

AC
Champ PV

Champ PV

ChargeAC
Charge
CC CC

CA CA

Point
Pointde
delivraison
llivraison
Limite de Concession
Comptage non
consommation

l’énergie fournie
kWh kWh

Comptage de Comptage de
l’énergie produite kWh

Réseau

Figure II.5 : Schéma de principe de la configuration d’injection totale d’énergie [2]

II.3.3. Installation PV raccordée au réseau sans injection

Installation PV résidentielle raccordée au réseau sans injection de production est


un cas particulier. L’énergie produite par le système photovoltaïque est destinée
à l’autoconsommation dans le cas où la production PV est insuffisante pour des
systèmes de petite taille. L’énergie soutirée du réseau comble le déficit d’énergie
de consommation.
25

La figure ci-dessous nous montre le montage :

Charge CA
Champ
PV

CC
Tableau de
CA répartition

Compteur
kWh d’énergie

Réseau

Figure II.6 : Schéma de principe de la configuration sans injection de l’énergie [2]

II.3.4.Variante sécurisation

La variante avec générateur de sécurisation a pour objectif de permettre, en


absence d’énergie fournie par le réseau, l’utilisation d’énergie stockée par le
parc batterie et celle fournie par le champ photovoltaïque afin d’alimenter des
usagers propriétaires de l’installation. Cette option de sécurisation introduit les
batteries d’accumulateurs, d’une fonction redresseur-onduleur de type
alimentation sans interruption (ASI) avec une sortie secours associée à un mode
de fonction autonome de l’onduleur.

Cette variante permet d’utiliser au maximum l’énergie produite par les modules
PV par l’intermédiaire caractéristique spécifique de l’onduleur permettant un
fonctionnement en mode synchrone sur la sortie du réseau, assurant en cas de
26

défaillance du réseau, une alimentation instantanée des appareils de faible


puissance grâce au mode de fonctionnement autonome.

Cette version est plus coûteuse et n’a d’intérêt pour le producteur que si les
risques de non fiabilité du réseau sont trop élevés. Voici la figure de montage :

secourue
secourue
Champ PV

Charge
Charge

non
Inverseur

secours
CC

réseau
Batterie Régulateur

CA

Point de livraison
Limite de Concession
Comptage de l’énergie

kWh
fournie

Comptage de l’énergie
produite
kWh
Réseau

Figure II.7 : Schéma de principe de la configuration (ASI) et d’injection du


surplus d’énergie [2]
27

II.4. Le stockage de l’énergie solaire photovoltaïque [5]

II.4.1. Les technologies de stockage d’énergie électrique

Il existe de nombreux moyens de stocker de l’électricité, qui passent quasiment


tous par sa conversion en une autre forme d’énergie plus aisée à confiner, telle
l’énergie chimique. Seuls le stockage électromagnétique et le stockage
électrostatique stockent l’électricité sous forme de charges électriques.

Le stockage électrochimique est largement employé dans les applications


stationnaires. Les batteries au plomb possèdent un retour d’expérience de plus
de cinquante ans, notamment grâce aux applications automobiles. Son faible
coût et son excellent taux de recyclabilité en font un acteur incontournable du
stockage dans les systèmes électriques.

Les batteries au lithium seront ensuite évoquées. Bien qu’ayant atteint une
certaine maturité dans le domaine des applications portables, ce type
d’accumulateurs est encore peu utilisé dans les applications stationnaires mais
représente une solution de remplacement intéressante de la technologie au
plomb, à moyen terme.

II.4.2. Principe général de fonctionnement d’une batterie

Une batterie possède deux électrodes, l'une positive et l'autre négative, qui sont
séparées par un électrolyte. Aux deux interfaces électrode-électrolyte
interviennent des réactions électrochimiques.

A l’anode (électrode négative en décharge) s’opère une réaction d'oxydation


selon la formule suivante :

�1 ⟶ �1�+ + �� − , de potentiel redox �1 ; �1 étant l’espèce active de l’anode.


28

Les électrons libérés transitent dans le circuit extérieur pour atteindre finalement
la cathode (électrode positive en décharge) où s’opère une réaction de réduction
selon :

�2�+ + �� − ⟶ �2 , de potentiel redox �2 ; �2 étant l’espèce active de la


cathode.

L’électrolyte assure le transport des espèces ioniques mises en jeu dans la


réaction globale d’oxydoréduction, qui s’écrit :

�1 + �2�+ ⟶ �1�+ + �2 .

La force électromotrice E de ce convertisseur se calcule selon : � = �2 − �1

Figure II.8 : principe de production d’électricité dans un convertisseur


électrochimique [5]

La figure (II.8) présente le fonctionnement d’un accumulateur en décharge. A la


différence des piles électrochimiques, les réactions d’oxydoréduction
intervenant dans les batteries sont inversables.
29

On peut donc, à l’aide d’une source extérieure, fournir du courant à la batterie


qui fonctionnera alors en charge et les réactions s’effectueront inversement.

La capacité (en Ah) du convertisseur électrochimique est directement liée à la


quantité des matières actives mises en jeu dans la réaction d’oxydoréduction.
Elle confère en outre au convertisseur son rôle d’accumulateur d’énergie, dont
l’expression est, en chaque instant, le produit de la capacité (chargée ou
déchargée) et de la tension aux bornes de l’accumulateur.

Pour obtenir l'énergie massique ou volumique stockée la plus importante, on a


recours aux espèces présentant le potentiel redox le plus élevé possible et dont
les réactions d'oxydoréduction font intervenir le maximum d'électrons pour une
même masse ou un même volume de matière. Un assemblage série/parallèle des
cellules élémentaires à surface variable permettra d’ajuster la tension et la
capacité de la batterie.

La technologie des accumulateurs est très diversifiée. On peut en citer les


principaux types :

- les accumulateurs au plomb ;

- les accumulateurs au nickel à électrolyte alcalin (KOH), nickel/cadmium,


Nickel/hydrure métallique, Nickel/hydrogène, Nickel/fer;

- les accumulateurs alcalins nickel/zinc et ���2 /zinc ;

- les accumulateurs alcalins métal/air : air/zinc, air/fer, air/magnésium ;

- les accumulateurs scellés au sodium à électrolyte solide en alumine


fonctionnant à haute température (300 °C) : sodium/soufre,
sodium/chlorure de nickel ;

- les accumulateurs au lithium à électrolyte sel fondu à 450 °C : Li Al/Fe S


ou ���2 ;
30

- les accumulateurs au lithium fonctionnant à température ambiante dont


l’électrode positive est un composé d’insertion Li/��� :

- à électrolyte polymère solide et anode de lithium métallique en


films minces Li/��� ;
- à électrolyte organique liquide ou polymère plastifié avec
électrode négative à insertion ��� �6 /��� ;
- les « systèmes Redox » Zn/Br, ou au vanadium utilisant des électrodes
liquides (catholytes ou anolytes).

II.4.3. Les batteries au plomb

II.4.3.1. Le fonctionnement des batteries au plomb

Il est basé sur la réaction d’oxydoréduction suivante :

A l’anode:


Pb + H2 SO4 ⟶ Pb2+ + S02− +
4 + 2H + 2� (II-1)

� 0 = −0,36 �

A la cathode :

PbO2 + H2 SO4 + 2e− ⟶ Pb2+ + S02−


4 + 2OH

(II-2)

� 0 = 1,68 �

La réaction globale est :

decharge
Pb + PbO2 + 2H2 SO4 ⇄charge 2Pb2+ + 2S02−
4 + 2H2 O (II-3)

� 0 = 2,04 �

Lors de la décharge, le plomb de l’électrode négative s’oxyde en Pb2+et perd


deux électrons (II-1).
31

A la cathode, l’oxyde de plomb PbO2 gagne deux électrons lors de sa réduction


en Pb2+ (II-2). Les protons produits à l’anode et les ions hydroxydes produits à
la cathode se recombinent en H2 O (II-3). Les décharges trop profondes peuvent
conduire à une perte irréversible de capacité.

Trois causes possibles sont à l’origine de ce phénomène :

• transformation irréversible d’une partie de la matière active de l’électrode


positive (PbO2 ) en cristaux de sulfate de plomb ;
• gonflement progressif et perte de cohésion de la matière active de
l’électrode positive ;
• panne du collecteur de courant de l’électrode positive.

Lors de la charge, les réactions inverses des précédentes se produisent.

Si la charge se poursuit trop longtemps, la tension peut atteindre 24 V, valeur


seuil à partir de laquelle on assiste à la décomposition de l’eau (électrolyse) en
dioxygène �2 gazeux à l’électrode positive et en dihydrogène �2 gazeux à
l’électrode négative.

Ce phénomène dit de dégazage est caractérisé par les réactions suivantes :

• A l’anode:

2H + + 2e− ⟶ H� (II-4)

• A la cathode :

1
H� O ⟶ O2 + 2H + + 2e− (II-5)
2

La réaction globale s’écrit alors :

1
H� O ⟶ O2 + H� . (II-6)
2

La densité théorique d’énergie de ce couple électrochimique est de 170 Wh/kg.


Cependant, le sulfate de plomb produit par les réactions aux deux électrodes est
32

insoluble et non conducteur. Son accumulation sur les électrodes, et dans une
moindre mesure dans l’électrolyte, limite par conséquent l’énergie qui peut être
extraite de la batterie. De plus, les concentrations et les quantités de masses
actives sont inférieures à celles conduisant à cette valeur.

La densité pratique d’énergie est proche de 40 Wh/kg, soit quatre fois moins que
le maximum théorique [5].

II.4.3.2. Les différents types de batteries au plomb

Les accumulateurs au plomb sont divisés en deux grandes familles : les batteries
ouvertes (Vented Batteries) et les batteries scellées (Valve Regulated Lead Acid
Batteries).

a. Batteries « classiques » ou ouvertes.

Pour ce type de batteries, la cellule n’est pas fermée. La quantité d’électrolyte


(composé typiquement de 65 % d’eau et 35 % d’acide sulfurique) peut diminuer
en raison des occurrences successives du phénomène de gassing ainsi que de
l’évaporation naturelle. La batterie nécessite donc une maintenance au cours de
laquelle le niveau de l’électrolyte doit être réajusté avec de l’eau déionisée pour
le bon fonctionnement de l’accumulateur.

Enfin, ces batteries doivent se trouver dans un emplacement suffisamment


ventilé car le dégagement gazeux qu’elles peuvent produire devient explosif
lorsque la proportion d’hydrogène dans l’air atteint 4 % en volume.

b. Batteries VRLA (Valve Regulated Lead-Acid)

Ces batteries sont aussi appelées batteries « sans entretien ». Ici, la cellule est
fermée. L’électrolyte y est immobilisé sous forme de gel (ajout de silice à haute
surface spécifique), ou encore retenu dans un séparateur en fibre de verre à haut
pouvoir capillaire (Absorbent Glass Mat).
33

Les gaz produits durant le gassing restent donc « prisonniers » dans le gel et sont
recombinés durant la décharge. La consommation d’eau et l’émission de gaz
sont donc extrêmement faibles.

II.4.3.3. Les performances techniques

Le tableau ci-dessous résume les principales données techniques des


accumulateurs au plomb.

Température de
-20 à +50
fonctionnement

Energie 25/45 Wh/kg et 60/120 Wh/dm3

Nombre de cycles
300/1500
profonds
Puissance massique 80/150 W/kg
Rendement Energétique : de 60 à 95 % et faradique : de 65 à 100 %
Auto décharge 2 à 10 % par mois à 25 ˚C
Surveiller le niveau d'eau pour les batteries (ouvertes)
Maintenance tous les deux mois, Sulfatation de l'électrolyte en cas de
stockage prolongé
Impact
le plomb est toxique: recyclage 100 %
environnemental
acide sulfurique : corrosif et problèmes de surpression de
Sécurité
l'hydrogène en cas de surcharge

Tableau II.1 : Principales données techniques de la batterie au plomb [5]


34

II.4.4. Les batteries au lithium

L’utilisation et la diversité sans cesse grandissantes des applications électriques


ont conduit au développement de nouvelles technologies de stockage.

Les efforts menés en matière de recherche et de développement ont permis de


voir apparaître de nouvelles technologies de stockage électrochimique comme
les systèmes redox, les systèmes de stockage via l’hydrogène, ou les batteries au
lithium.

L’élément lithium présente des caractéristiques physico-chimiques


intéressantes :

• fort potentiel redox : ���� = - 3,04 �/��� ;


�� +

• masse molaire faible : M = 6,94 g/mol ;


• capacité massique = 3,87 Ah/g.

Utilisé comme matière active à l’anode, le lithium permet d’obtenir des batteries
à fort potentiel énergétique. Mais sa réactivité avec le milieu ambiant
(notamment avec l’air) en fait un matériau difficile à manipuler à l’état
métallique.

II.4.4.1. Les différents types de batteries au lithium

Il existe trois grandes familles de batteries au lithium : Lithium métallique,


Lithium-Ion et Lithium-polymère.

a. Les batteries Lithium métallique

La technologie « Lithium métallique » est de moins en moins explorée du fait de


problèmes de sécurité qu’elle engendre. Pour contourner cette difficulté, des
matériaux « hôtes » ont été développés, permettant d’accueillir dans leur
structure l’élément lithium à l’état ionique.
35

b. Les batteries Lithium-Ion

Pendant la recharge, des ions lithium viennent s'insérer dans la structure de


l'électrode négative en carbone graphité. Lors de la décharge, l'anode libère ses
ions qui viennent se replacer dans la structure de la cathode. L'électrode positive
est constituée d'un oxyde du type �����2 .

Actuellement, trois de ces oxydes sont utilisés dans ce type de batteries: �����2 ,
�����2 et ����2 �4 . Le séparateur est constitué d'une membrane polymère
microporeuse et l'électrolyte est une solution de ����6 dans un mélange de
solvants organiques. Leurs énergies massique et volumique sont très élevées, de
l'ordre de, respectivement, 120 Wh/kg et 200 W/kg.

La tension varie quant à elle de manière assez linéaire avec la profondeur de


décharge, et est relativement peu influencée par la température ainsi que par la
puissance de décharge. Cette caractéristique peut être mise à profit pour
l'estimation de l'état de charge.

Le respect des tensions de fin de charge est primordial pour préserver la durée
de vie de la batterie et pour éviter tout problème de sécurité. En effet, en cas de
surcharge, la structure des électrodes peut être modifiée de manière irréversible
et l’on peut assister à la création d'un dépôt de lithium métallique, ce qui conduit
à la détérioration de l'accumulateur voire à son inflammation si le lithium entre
en contact avec l’air.

c. Les batteries Lithium-polymère

Afin d'augmenter la densité d'énergie ainsi que la sécurité et la durée de vie des
batteries au lithium, le remplacement de l'électrolyte liquide par un électrolyte
solide a été envisagé. Les risques de contacts directs anode/cathode sont ainsi
évités et la matrice d'insertion en carbone peut être supprimée, augmentant ainsi
la quantité d'énergie de la batterie. Ces batteries sont par conséquent fort
compactes et présentent une énergie massique élevée (de l'ordre de 150 Wh/kg).
36

Les métaux utilisés à l’électrode positive sont le vanadium (V), le nickel (Ni), le
manganèse (Mn) et le cobalt (Co). L’électrolyte polymère doit avoir de bonnes
caractéristiques mécaniques. Sa conductivité ionique est améliorée par addition
de sels conducteurs.

Cependant, cette conduction reste faible et limite la puissance en décharge à


environ 250 W/kg durant quelques secondes.

La tension lors de la décharge varie peu avec l'intensité du courant. Elle peut
alors être utilisée afin de fournir une estimation de l'état de charge. De plus,
aucune réaction chimique secondaire n'a lieu durant la charge, ce qui explique
les rendements énergétiques très élevés (entre 90 % et 100 %).

II.4.4.2. Les performances techniques

Type Li ion (4 V) Li polymère (3 V)


Température de
0 à 50˚C +60 à +90 ˚C
fonctionnement
80 à 120 Wh/kg et 150 à 100 à 150 Wh/kg et 150 à
Energie
250 Wh/dm3 220 Wh/dm3
Nombres de cycles
200 à 1000 300 à 600
profonds
Puissance massique
50 à 200 W/kg 50 à 250 W/kg
permanente/30s
Rendement charge / Energétique : de 85 à 100 %, Energétique : de 85 à 100 %,
décharge faradique : de 90 à 100 % faradique : de 90 à100 %
2 semaines à chaud quelques
Auto décharge
10 % par mois % par an à froid
37

sels de Li et oxydes
Impact recycles, solvants polymères
Idem
environnemental et carbone inerte, utilisation
du Cobalt très toxique
Problème de stabilité
mécanique (Li-ion),
échauffement et risques
Sécurité Idem
d'explosion en cas de
surcharge, stockage longue
durée

Tableau II.2 : Performances des systèmes électrochimiques au lithium [5]

II.4.5. Quel choix adéquat pour le PV ?

En stockant son énergie, la finalité serait d’avoir à sa disposition de l’énergie


quel que soit l’ensoleillement. Il existe une grande diversité de moyens de
stockage d’énergies comme nous l’avons constaté ci-haut, chacun étant adapté à
une application donnée. Les batteries dites solaires présentent la particularité
notamment de se décharger plus lentement.

Les batteries au plomb répondent bien à la problématique du stockage courte


durée dans les applications stationnaires isolées. C’est d’ailleurs la technologie
la plus utilisée aujourd’hui pour ce type d’applications. Mais ce cycle très court
de restitution ne permet pas d’envisager l’autonomie énergétique d’un foyer.
Des chercheurs ont mis au point une nouvelle génération de batteries adaptées
au besoin du solaire : ce sont des batteries au lithium. Les batteries au lithium
présentent des performances intéressantes. Les travaux des chercheurs ont
permis, en situation réelle, d’observer que les nouvelles batteries avaient une
durée de vie 5 fois supérieure à leurs prédécesseurs. Mais elles nécessitent
38

encore des développements conséquents avant d’envisager leur utilisation dans


les systèmes électriques autres que portables et automobiles.

II.5. La conversion CC–CA

La conversion du courant continu produit par les cellules PV en courant


alternatif, est assurée par les onduleurs. L’onduleur intègre 3 fonctions
principales : la conversion du courant continu en courant alternatif, le couplage
et découplage du réseau électrique et le suivi de la puissance maximum (Pmax)
du champ PV en fonction de l’ensoleillement et de la température.

Pour que l’onduleur soit couplé avec le réseau électrique, il faut que la puissance
et la tension du courant continu (CC) soient suffisantes. En outre, il faut qu’il y
ait de la tension sur le réseau électrique et qu’il n’y ait pas de défaut d’isolement
au niveau du champ photovoltaïque. Si l’une de ces conditions n’est pas remplie,
l’onduleur se découple avec le réseau électrique.

La recherche de Pmax ou Mppt est cruciale pour un onduleur. Elle garantit en


effet d’exploiter au mieux l’énergie électrique transformée par les panneaux
solaires. Ainsi l’onduleur adapte en permanence son impédance (tension de
"travail") d’entrée côté CC pour se placer au Mppt du champ photovoltaïque.

Plusieurs éléments sont à prendre en compte dans le choix d’un onduleur :

• rendement de l’onduleur supérieur à 90 % pour une charge égale à 10 %


de sa charge nominale ;
• rendement maximal de l’onduleur proche de 95 % ;
• faible consommation interne de l’onduleur ;
• protection de l’onduleur contre les perturbations extérieures, notamment
présence d’un dispositif protégeant les surtensions ;
• tension CC d’entrée en fonction de sa puissance, etc [11].
39

II.6. Protection des systèmes photovoltaïques

II.6.1. Protection par diodes

Tout choc électrique doit être évité aux cellules, qui sont des éléments fragiles.
En particulier, elles peuvent être détruites par un échauffement excessif par effet
Joule si elles deviennent réceptrices de courant.

Les modules doivent donc être protégés par des diodes :

 Les diodes séries : un module peut devenir récepteur du courant fourni par
les autres séries de modules ayant une tension plus élevée. Pour empêcher
la batterie de se décharger la nuit dans les photopiles, ou pour protéger
une série de modules contenant un module défaillant ou masqué, une
diode "d'anti retour" est intégrée dans chaque série.
 Les diodes parallèles : dans un couplage série, un module qui ne peut plus
produire d'énergie (masquage, défaillance) doit être protégé pour ne pas
devenir récepteur et s'endommager irrémédiablement. Des diodes sont
donc placées en parallèle sur chacun des modules du générateur. Elles
permettent de dévier le courant produit par les autres modules de la série.

II.6.2. Protection contre les surtensions et la foudre

La plupart des fabricants solaires de modules offrent une garantie de 20 ans et


plus sur leurs produits. Le coût de tels dispositifs est calculé sur cette longue
période. Toutefois ces installations sont régulièrement exposées aux foudres et
aux surtensions, qui peuvent considérablement réduire l'espérance de vie
attendue. Les surtensions sur les systèmes PV ont pour origine les tensions
générées par couplage capacitif ou inductif provenant de coups de foudre ou de
manœuvres de commutation issues du réseau électrique.

Les surtensions générées par la foudre sur les systèmes PV peuvent


endommager les modules PV ainsi que les onduleurs. Afin de prévenir des
pannes de systèmes photovoltaïques par des surtensions dues à la foudre, il est
40

nécessaire de coordonner de manière adéquate les concepts de protection contre


la foudre et contre les surtensions.

En règle générale, un système de protection contre la foudre destiné à un


générateur PV se compose des éléments suivants :

- Système extérieur de Protection contre la Foudre ;


- Installation de mise à la terre et équilibrage de potentiel ;
- Blindage magnétique et câblage ;
- Protection SPD coordonnée.

L'installation photovoltaïque peut être exposée aux surtensions sur différentes


parties:

• Coté CA : Les protecteurs des surtensions subites sont nécessaires, parfois


obligatoires, pour le monophasé 230 V réseau (ou 3-phasés 230/400 V)
sur lequel l’onduleur photovoltaïque est relié.

• Coté CC : Les protecteurs de montée subite sont nécessaires, parfois


obligatoires, sur le courant continu entre les modules et l’onduleur.

• Réseau informatique : Si l’onduleur photovoltaïque est lié aux lignes de


données (capteurs, sondes, surveillance), les protecteurs de surtensions
subites sont parfois exigés.

II.7. Conclusion

Dans ce deuxième chapitre, nous avons parlé des systèmes PV, ces différents
types et leur fonctionnement sur base de leur montage. Nous avons développé le
stockage électrochimique qui est largement employé comme un des moyens de
stockage de l’énergie électrique.

Nous avons aussi vu la conversion du CC en CA, et la protection de ces


systèmes PV contre les surtensions et la foudre.
41

CHAP III. PRODUCTION DE L’ENERGIE SOLAIRE


PHOTOVOLTAIQUE AU CHUK

III.1. Description générale du système de production

III.1.1. Introduction

Dans le cadre du projet d’introduction d’énergie propre par système solaire en


République du Burundi, le Gouvernement japonais a financé une centrale solaire
photovoltaïque de 400 kWc installée au CHUK. Il s’agit de la première centrale
de cette capacité installée et raccordée au réseau électrique au Burundi.

Il s’agit d’une installation photovoltaïque qui fonctionne par raccordement au


réseau. Le courant continu produit à partir du rayonnement solaire est
transformé en courant alternatif par les onduleurs et distribué dans CHUK. S’il y
a un surplus d’électricité supérieur à la puissance consommée par la charge, il
est injecté dans le réseau. L’énergie de la centrale n’est produite que durant la
journée et sa production varie en fonction des conditions météorologiques. Le
CHUK s’approvisionne en électricité de la REGIDESO pendant la nuit ou
lorsque la production d’énergie est faible. Par conséquent, le CHUK ne
manquerait pas d’électricité, ni pendant la nuit, ni en cas de mauvais temps.

III.1.2. Modules photovoltaïques

Le module photovoltaïque produit du courant continu en transformant le


rayonnement solaire en énergie électrique. La cellule solaire qui constitue
l’unité de base d’un panneau solaire photovoltaïque, délivre une petite
puissance.

On assemble donc en parallèle et/ou en série plusieurs cellules solaires


identiques formant ainsi un module solaire (panneau solaire ou photovoltaïque)
afin de produire davantage de puissance.
42

La centrale photovoltaïque installée au CHUK est faite de 1920 panneaux,


chacun étant constitué de 72 cellules, installés sur une superficie d’environ égale
à 6300 m². Ils sont étoilés sur 24 sous-rangées, se constituant de 80 panneaux
chacune, avec une capacité de 210 Wc pour chaque panneau. Dans les
conditions standards, la production énergétique théorique s’élève à 403,2 kWc.

Ces panneaux sont connectés à 5 onduleurs pour la transformation du CC en


CA. Quatre onduleurs fonctionnent constamment et le cinquième n’intervient
que pour remplacer celui qui présente un problème.

Photo des modules photovoltaïques au CHUK


43

III.2. Les infrastructures du système et leurs constituants [7]

En plus des modules photovoltaïques, le système solaire au CHUK est aussi


constitué de plusieurs infrastructures :

III.2.1. Le tableau de mesure de haute tension

C’est un dispositif de mesure des quantités d’électricité achetées et vendues dans


le circuit haute tension à 6600 V. Il est composé du :

- Compteur électrique : le compteur électrique d’achat qui mesure la quantité


d’électricité consommée et le compteur électrique de vente qui mesure la
quantité d’électricité qui reflue ;

- Relais de surtension terre et détecteur de haute tension terre : ce détecteur


installé sur la partie haute tension, détecte les surtensions terre et envoie
depuis le relais de signaux pour arrêter les onduleurs ;

- Transformateur pour compteur : le transformateur de courant pour compteur


(50/5 A) qui transforme le courant électrique de la partie haute tension et le
transformateur de tension pour compteur (6600/110 V) qui transforme la
tension électrique de la partie haute tension. Le dispositif est muni de fusibles
de haute tension ;

- Borne de test : borne de test de courant (sert pour les circuits de courant) et
borne de test de tension (sert pour les circuits de tension) ;

- Chauffage : on a un chauffage muni d’un interrupteur thermique. Si la


température descend en-dessous de la température programmée, l’interrupteur
s’enclenche et le chauffage se met en marche. La température est réglable
librement entre 0 ˚C et 40 ˚C ;

- Transformateur de tension pour alimentation (6600/110 V) : il sert à alimenter


la partie interne du tableau en électricité. Il s’utilise pour l’alimentation des
circuits du chauffage, du relais, etc. Le dispositif est muni de fusibles de haute
tension ;
44

- Disjoncteur alimentation (boîtier moulé) : il s’utilise pour l’alimentation des


circuits du chauffage, du relais, etc.

III.2.2. Le tableau de connexion PV

Il comprend :

- Le compteur d’énergie électrique (d’achat, et de vente) ;

- Le relais de sous tension : il détecte les coupures et les baisses de tension du


secteur et envoie un signal qui interrompt la marche par exemple des
onduleurs, via le tableau de commande ;

- Le multimètre : il affiche la valeur du courant d’échange. En alternant les


modes, il indique la tension, l’ampérage, la puissance, le facteur de
puissance, la fréquence, etc ;

- Le convertisseur de fréquence : il affiche la valeur du courant électrique


d’échange. Il mesure la fréquence et la transforme pour une valeur du
courant comprise entre 4 et 20 mA ;

- Le transformateur de tension pour compteur : il convertit la tension de la


partie réceptrice du présent tableau. Le dispositif est muni de fusibles de
basse tension ;

- Le disjoncteur alimentation : il est utilisé pour l’alimentation du circuit du


chauffage ;

- Le chauffage : il est muni d’un interrupteur thermique.

Habituellement, le tableau de connexion PV connecte le circuit photovoltaïque


aux câbles internes du réseau. Il permet aussi de basculer entre le circuit
photovoltaïque et le circuit du générateur diesel. Il effectue également les
mesures des quantités d’électricité achetées et vendues au niveau du circuit de
basse tension (400/230 V) et diverses mesures grâce à son multimètre.
45

III.2.3. Le tableau basse tension

Il possède les fonctions suivantes:

- il capte le courant alternatif au niveau des onduleurs et est raccordé au


transformateur externe ;

- il connecte la ligne de l’alimentation domestique 400 V au transformateur


externe ;

- il fournit l’électricité grâce aux transformateurs (sortie triphasée 200 V)


pour l’alimentation interne. L’alimentation de secours intégrée se met en
marche automatiquement en cas de coupure de l’électricité à usage
domestique.

Ses constituants sont :

- l’indicateur d’alimentation qui s’allume lorsque la ligne secteur 400 V est


alimentée en électricité ;

- l’interrupteur éclairage extérieur ;

- l’interrupteur d’alimentation de secours ;

- le détecteur de fuite pour le transformateur 500 kVA et 50 kVA ;

- le transformateur qui permet d’alterner l’alimentation secteur de secours


des cellules photovoltaïques ;

- le dispositif d’alimentation d’urgence CC/CA : il fournit l’électricité


venant de la lumière solaire comme alimentation d’urgence.

En présence d’électricité photovoltaïque, il se met en mode de réserve et


s’alimente en électricité. En cas de coupure de courant, le transformateur se
déclenche et l’alimentation de secours fournit l’électricité au système.
46

III.2.4. Le boîtier de raccordement

C’est un équipement qui collecte et transmet en bloc l’électricité générée par les
cellules photovoltaïques dans chaque branche.

Il comprend :

- un disjoncteur câble (boîtier moulé) qui fournit et interrompt la puissance


électrique regroupée dans la boîte de connexion ;

- une borne de déconnection qui ouvre et ferme les différents circuits des
cellules photovoltaïques ;

- une diode contre les reflux de courant : si un des circuits des cellules
photovoltaïques connaît une baisse de tension en raison d’apparition
d’ombres, le dispositif empêche le courant de refluer dans les autres
circuits ;

- un dispositif parafoudre qui est installé depuis l’extérieur pour protéger le


système contre les surtensions. En fonctionnement normal, la lampe
témoin est allumée ;

- les fusibles qui protègent le circuit du parafoudre quand il est court-


circuité.

III.2.5. Le boîtier transducteur (TD)

Il est constitué :

- du disjoncteur alimentation (boîtier moulé) qui fournit l’alimentation aux


transformateurs de signaux ;
- des transformateurs de signaux (pour actinomètre) (T / D-1) qui
transforme les signaux de l’actinomètre (0 à 10 mV) en signaux de 4 à 20
mA et les envoie vers l’extérieur ;
47

- des transformateurs de signaux (pour thermomètre) (T / D-2) qui


transforme les signaux du thermomètre (Pt 100 ohm) en signaux de 4 à 20
mA et les envoie vers l’extérieur.

III.2.6. Le boîtier commutateurs embranchements

Ce boîtier collecte l’électricité des cellules photovoltaïques recueillie dans


chaque boîtier de raccordement, et l’envoie dans chaque onduleur.

Il est constitué par :

− Un disjoncteur câble (boîtier moulé)

• Disjoncteur pour boîtier de raccordement ;

• Disjoncteur pour câbles approvisionnant les onduleurs ;

• Disjoncteur pour câbles approvisionnant alimentation CC/CA.

− Un contacteur magnétique d’alternance en cas de coupure de courant du


secteur : quand il y a fermeture du contact principal, il détecte la coupure de
courant du secteur et se met sur arrêt ;

− Un commutateur (pour contacteur magnétique d’alternance en cas de coupure


de courant du secteur) : c’est un interrupteur servant à tester le fonctionnement
du contacteur magnétique ;

− Un dispositif parafoudre ;

− Une diode contre les reflux de courant : elle empêche les reflux d’électricité
photovoltaïque fournie par chaque onduleur ;

− Les fusibles

• Fusible pour parafoudre qui protège ses circuits quand ils


subissent un court-circuit ;

• Fusible d’alimentation qui agit comme contacteur magnétique


pour coupure de courant du secteur.
48

III.2.7. Le tableau de contrôle du système

Il contrôle l’état du système, démarre ou arrête les onduleurs, les affichages


d’état et les alarmes.

Il comprend :

− Un gyrophare muni d’un signal sonore qui prévient d’éventuelles anomalies


du système à l’aide d’avertissements lumineux et sonores ;

− Une lampe témoin de l’état du système ;

− Un bouton de manipulation ;

− Un bouton d’arrêt d’urgence qui arrête tous les onduleurs ;

− Un dispositif de réglage de température dans la partie interne du poste


électrique et d’affichage de la température courante de la pièce ;

− Un disjoncteur alimentation ;

− Une communication par ligne de puissance (PLC) : appareil indispensable


pour contrôler le système. Il envoie, reçoit et traite les signaux du système ; il
contrôle la marche des onduleurs et en surveille l’état. Il surveille l’état des
disjoncteurs à boîtier moulé apparentés et les anomalies et stoppe les onduleurs
en cas de nécessité ;

− Une alimentation sans interruption (ASI) qui permet de maintenir le dispositif


alimenté pendant environ 10 minutes en cas de coupure d’électricité.

III.2.8. Onduleur photovoltaïque

L’onduleur convertit le courant continu généré par les cellules solaires et produit
un courant alternatif conforme au réseau électrique (230 V, 50 Hz). Il gère
également des fonctions de commande et de réglage afin d’optimiser l’apport
énergétique.
49

III.2.9. Le dispositif de collecte des données

Ce dispositif collecte les divers signaux de mesures des onduleurs, tels que ceux
de production d’électricité et de leur état de fonctionnement, et les présente sous
forme de rapports ou graphes.

III.2.10. Le cadran d’affichage

Il affiche les données de production d’énergie ou encore l’état des onduleurs à


partir du dispositif de collecte des données à l’aide d’un afficheur sept segments
et de lampes. Le cadran d’affichage est fait de :

− Un indicateur à 7 segments (puissance d’électricité produite) : machine qui


indique en valeur numérique la puissance actuelle d’électricité produite (unité
kW) ;

− Un indicateur à 7 segments (puissance d’électricité produite dans la journée) :


machine qui indique en valeur numérique la quantité d’électricité produite
pendant la journée (unité kWh / jour) ;

− Un voyant (rouge) qui s’allume même dans le cas où un seul des onduleurs est
en marche ;

− Un voyant (vert) qui s’allume si tous les onduleurs sont à l’arrêt mais s’éteint
même si un seul des onduleurs est en panne ;

− Un Voyant (orange) qui s’allume même dans le cas où un seul des onduleurs
est en panne.

La figure suivante nous montre le système de génération d’électricité solaire au


CHUK :
50
CC 300 V CC 300 V CA 200 V

CC CC CA
Boîtier de Onduleur 1
raccordement 1 Tableau de
CA
mesure de
CC Tableau basse haute tension
Boîtier de
raccordement 2 tension CA 400 V
CC CA
Onduleur 2
Boîtier de CC CA 200 V
raccordement 3
Boîtier CA

CC Commutateurs CC
CA
Boîtier de Onduleur 3
raccordement 4 Tableau de
Embranchements CA 400 V
CA connexion PV
CA 200 V

CA Transformateur
CC Onduleur 4
500 kVA

Tableau de
Boîtier de
CC CC Onduleur 5 (de CA contrôle du
raccordement système
24 rechange)

Cadran d’affichage 2 Cadran d’affichage 1

Dispositif de
collecte des
données

Figure III.1 : Système de génération d’électricité solaire au CHUK [6]


51

III.3. D’autres appareils utilisés

III.3.1. Le pyranomètre

III.3.1.1. Qu’est ce que c’est un pyranomètre ?

Un pyranomètre est un capteur de flux thermique utilisé pour la mesure de la


quantité d'énergie solaire en lumière naturelle notamment en météorologie. Il
permet la mesure de la puissance du rayonnement solaire total en watts par
mètre carré. Il est sensible dans un domaine spectral de 300 à 2500 nm selon le
filtre utilisé.

III.3.1.2. Spécification de l’appareil au CHUK

Le pyranomètre se trouvant au CHUK est de deuxième classe de paramètres ISO


9060. Il est caractérisé par :

- Le temps de réponse : durée nécessaire pour que la puissance atteigne 95


%. Il est de 60 secondes ;

- Point zéro :

a. qui est inférieur à ±30 W/�2 quand le volume de balance des


émissions est de 200 W/�2 ;

b. qui est inférieur à ±8 W/�2 quand la température ambiante change de


5 ˚C en une heure ;

- Stabilité : le taux de variation annuel de la limite de sensibilité (%) est


inferieur à ±3 % ;

- La non-linéarité : la marge d’erreur de linéarité quand l’intensité


d’exposition solaire passe de 100 W/�2 à 1000 W/�2 est inférieure à
±3%;

- Caractéristique de l’orientation : la marge d’erreur du cosinus de la


réponse quand l’incidence de toutes les directions est dirigée vers le
52

pyranomètre global après avoir changé l’angle d’incidence ainsi que


l’angle d’orientation pour une exposition solaire de 1000 W/�2 est
inférieure à ±3 W/�2 ;

- Caractéristique spectroscopique : l’écart avec la moyenne du produit du


taux de perméabilité spectroscopique du dôme de verre et du taux
d’absorption spectroscopique du receveur dans un champ de longueur
d’onde entre 0.35 µm et 1.5 µm est inférieur à ±10 % ;

- Caractéristique de température : le taux de variation de réponse quand la


température ambiante a varié de 50 ˚C est inférieur à ±8 % ;

- Caractéristique d’inclinaison : le taux de variation de réponse quand le


pyranomètre global a été tourné de l’horizontale à la verticale sous une
intensité d’exposition solaire de 1000 W/�2 est de ±5 % ;

- Limite de sensibilité : environ 7 µV/W.�−2 ou environ 7 mV/kW. �−2


(Réglable de portée de puissance 0 à 10 mV → environ 0 à 1.4 kW/�2 ) ;

- Environnement thermique :

• de -10 à +50 ˚C (amplitude de garantie du taux de précision) ;

• de -40 à +80 ˚C (amplitude thermique d’utilisation) ;

- Résistance interne : 20 à 140 Ω.

III.3.2. Le sonde de température avec bouclier antiradiation

III.3.2.1. Description générale

Cet appareil est constitué d’un bouclier antiradiation à l’intérieur duquel est
logée une résistance de platine. Ce bouclier antiradiation intercepte les
rayonnements solaires direct et diffus, quel que soit l’angle du rayonnement
solaire. Constitué de 10 couches de plastique, il a une forme particulière et
efficace contre les courants d’air. Il a aussi une haute réflectivité, une
conductivité thermique faible et une bonne résistance.
53

III.3.2.2. Caractéristiques

a. Bouclier antiradiation

Il est caractérisé par :

• Dimension limite de la sonde : 10 mm x 1,2 mm.

• Marge d’erreur liée aux radiations : pour une irradiation solaire de


1080 W/�2 , quand la vitesse du vent est de 3 m/s ⟶ 0,4 ˚C,
2 m/s ⟶ 0,7 ˚C et 1 m/s ⟶1,5 ˚C.

• Matériaux : platine résistant à la chaleur, plastique résistant aux UV.

• Poids : 0,7 kg.

b. Sonde de température

Il s’agit d’une résistance de platine utilisée pour mesurer la température.


L’enveloppe externe est en acier inoxydable pour éviter les dégradations liées à
l’humidité. Elle a les caractéristiques suivantes :

• Elément de mesure : Pt 100 Ω à 4 fils ;


• Température d’utilisation de - 40 ˚C à + 60 ˚C ;
• Précision : classe A, selon la norme industrielle japonaise JIS
(± 0,15 ˚C à 0 ˚C) ;
• Courant nominal de 1 mA ;
• Longueur du fil de 10 m (standard).

III.4. Le fonctionnement général du système

Les 1920 panneaux solaires permettent de convertir le rayonnement solaire en


courant continu, qui est ensuite transformé en courant alternatif par le biais des
onduleurs. L’énergie ainsi produite alimente en partie le CHUK et le reste est
injecté dans le réseau électrique de la REGIDESO. C’est pourquoi ce système
est appelé "le système raccordé au réseau".
54

En outre, le système marche en mode MPPT (Régulateur à recherche de point de


puissance maximum) pour que la puissance de sortie des cellules
photovoltaïques, qui est variable, soit toujours à son maximum.

Lorsque l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques diminue ou est


anormale, les onduleurs arrêtent de fonctionner et se mettent en veille. Quand la
production d’électricité par les panneaux photovoltaïques est rétablie, la
fourniture d’électricité, raccordée au réseau public (de la Regideso), reprend
après la mise en marche des onduleurs.

En cas d’anomalie, l’état de marche et les erreurs sont indiquées aussi bien sur le
tableau de contrôle du système que sur les onduleurs. S’il y a anomalie ou
coupure de courant sur le réseau de la Regideso, la sortie des onduleurs est
coupée et ils sont mis en veille.

Lorsque le réseau électrique à usage public fonctionne normalement ou a été


restauré, le système redémarre après un laps de temps déterminé, et, raccordé au
réseau électrique domestique, fournit de l’électricité. Si la tension du réseau
électrique à usage domestique augmente suite à l’injection de l’énergie par les
onduleurs, le système réduit la production d’électricité et limite ainsi la hausse
de tension du réseau électrique public.

Si un onduleur tombe en panne, à la sortie du réseau électrique de la Regideso,


le système s’arrête automatiquement. En appuyant sur le bouton de
réinitialisation (fin de panne) et celui en marche au niveau de l’onduleur et du
tableau de contrôle du système, le système redémarre. Le démarrage et l’arrêt du
système se font automatiquement suivant divers critères de fonctionnement.

Les 3 critères de démarrage sont les suivants :

1. Procédures de démarrage et arrêt : en temps normal, fonctionnement


automatique au niveau de l’onduleur.
2. Tension et fréquence du CA au niveau du réseau : 400 V, 50 Hz.
55

3. Tension CC au niveau du champ photovoltaïque : Démarrage après tension


ouverte de 270 V et plus maintenue pendant 20 minutes, ou de 300 V et
plus maintenue pendant 5 minutes.

III.5. Entretien et inspection des infrastructures photovoltaïques [6]

Un contrôle régulier permettra de déceler des pannes qui pourraient diminuer le


rendement. Un contrôle technique doit être effectué une fois tous les 1 ou 2 ans.
L’entretien et l’inspection des infrastructures photovoltaïques s’effectuent tous
les jours mais il y en aussi qui se font périodiquement. La qualité des données
obtenues varie selon l’attention portée à l’installation, à la protection et à
l’inspection des infrastructures.

III.5.1. Rubrique de l’inspection journalière

1. Salissure et détérioration des modules photovoltaïques :


− Vérifier qu’il n’y a pas de salissures remarquables sur la surface en
verre des modules photovoltaïques, de feuilles mortes, ni de tissus ou
papiers qui pourraient bloquer les rayons solaires.

− Vérifier que la surface en verre n’est ni rayée, ni cassée.


2. Rouille et détérioration des supports photovoltaïques :

− Vérifier qu’il n’y a ni rouille, ni détérioration sur les supports


photovoltaïques.

3. Rouille et détérioration des boîtiers externes des appareils :

− Vérifier qu’il n’y a ni rouille, ni détérioration sur les boîtiers externes


des appareils.

4. Endommagement du câblage (câblage de connections) :

− Vérifier que les câbles reliés aux différents appareils ne sont pas
endommagés.

5. Contrôle des orifices d’aération :


56

− Vérifier que les orifices d’aération ne sont pas obturés.

6. Bruits anormaux, mauvaises odeurs, présence de fumée ou surchauffe :


− Vérifier, pendant le fonctionnement, qu’il n’y a pas de bruits ou
vibrations anormaux, qu’il n’y a ni mauvaises odeurs, ni d’excès de
température anormaux.

7. Affichage LED et LCD :


− Vérifier que la lampe LED d’affichage des pannes sur le tableau de
contrôle du système n’est pas allumée.

− Vérifier qu’il n’y a pas de codes d’erreurs sur le panneau d’affichage


LCD des onduleurs.

− Vérifier qu’il n’y a pas d’affichage anormal sur le dispositif de collecte


des données ou sur les cadrans d’affichage.

8. Etat de production de l’électricité :


− Vérifier sur les onduleurs, le dispositif de collecte de données et les
cadrans d’affichage que l’état de la production d’électricité (courant
alternatif, quantité d’électricité accumulée) n’est pas anormal.

III.5.2. Rubrique de l’inspection périodique

1) Salissure et dégradation des modules photovoltaïques :


− Vérifier qu’il n’y a pas de salissures remarquables sur la surface en
verre des modules photovoltaïques, ni de feuilles mortes, tissus ou
papiers qui pourraient bloquer les rayons solaires.
− Vérifier que la surface en verre n’est ni rayée, ni cassée.
− Vérifier que le cadran en aluminium et la face arrière ne sont pas
abimés.
− Vérifier que les fils ne sont pas abimés, et que les connecteurs ne sont
pas lâches.
− Vérifier que les boulons de fixation des panneaux ne sont pas lâches.
57

2) Corrosion et dégradation des supports photovoltaïques :

− Vérifier qu’il n’y a pas de corrosion, de rouille ni de détérioration sur


les supports photovoltaïques.

− Vérifier que les boulons ne sont pas lâches et que les éléments en acier
ne sont pas déformés. Corriger les endroits lâches en serrant davantage.

3) Corrosion et dégradation des boîtiers externes des appareils :

− Vérifier qu’il n’y a pas de corrosion ni de rouille sur les boitiers


externes des appareils, et que les éléments de recharge ne sont pas
exposés.

4) Détérioration du câblage (câbles de connexion) et relâchement des bornes de


raccordement :

− Vérifier que les câbles reliés aux différents appareils ne sont pas
endommagés ni défectueux.

− Vérifier qu’il n’y a pas d’anomalie sur la ligne de terre.

− Vérifier que les bornes de raccordement ne sont pas lâches. Si elles le


sont, corriger en les serrant davantage.

5) Contrôle des orifices d’aération :

− Vérifier que les orifices d’aération ne sont pas obturés.

− Vérifier que les filtres ne sont pas bouchés. Les nettoyer s’il le faut.

6) Bruits ou odeurs anormales, présence de fumée ou de surchauffe :

− Vérifier, pendant le fonctionnement, qu’il n’y a pas de bruits ou


vibrations anormaux, qu’il n’y a pas de mauvaises odeurs ni d’excès de
températures anormaux, et qu’il n’y a pas de changements de couleur.

7) Vérification des fusibles, des éclateurs et appareils de protection contre les


surtensions (SPD) :
58

− Vérifier que les fusibles n’ont pas sauté et que les éclateurs et les SPD
ne sont pas endommagés.

8) Mesure de la valeur de la résistance d’isolement :

− Mesurer et contrôler la valeur de la résistance d’isolement dans chaque


appareil.

− Pour les précautions d’emploi concernant les mesures, se référer aux


modes d’emploi de chaque appareil.

9) Affichages LED et LCD :

− Vérifier que la lampe LED d’affichage des pannes sur le tableau de


contrôle du système n’est pas allumée.

− Vérifier qu’il n’y a pas de codes d’erreurs sur le panneau d’affichage


LCD des onduleurs.

− Vérifier qu’il n’y a pas d’affichage anormal sur le dispositif de collecte


des données ou sur les cadrans d’affichage.

10) Etat de la production d’électricité :

− Vérifier sur les onduleurs, le dispositif de collecte de données et les


cadrans d’affichage que l’état de la production d’électricité (courant
alternatif, quantité d’électricité accumulée) n’est pas anormal.

11) Essai de fonctionnement du temporisateur :

− Vérifier que, une fois arrêtés, les onduleurs redémarrent


automatiquement après un laps de temps déterminé.

12) Nettoyage de l’intérieur de l’installation.


59

III.6. Les tableaux montrant la production en énergie PV au CHUK [10]

III.6.1. L’énergie directe et convertie du système

Solar P1 PV P2 PV P3 PV P4 PV Tot PV P1 inv P2 inv P3 inv P4 inv Tot inv Rendement


Mois T ˚C
(���/�� ) kWh kWh kWh kWh kWh Kwh kWh kWh kWh kWh %
1 152,11 25,60 12322,7 12288,8 12442,3 12076,8 49130,6 11596,6 11443,2 11727,0 11374,6 46141,4 75,23
2 150,45 25,30 12557,5 12562,1 12719,9 12397,9 50237,3 11802,9 11710,8 11975,2 11668,6 47157,4 77,77
3 155,93 25,20 12371,9 12425,3 12561,8 12255,4 49614,4 11633,9 11567,1 11826,6 11535,0 46562,6 74,09
4 156,09 25,20 11428,3 11166,4 11603,4 10918,1 45116,2 10749,5 10407,7 10926,3 10276,7 42360,2 67,34
5 175,16 25,50 12880,1 13016,2 13091,0 12623,4 51610,7 12114,7 12141,1 12332,8 11883,4 48472,0 68,66
6 169,39 24,90 3196,2 3249,9 3271,6 3137,7 12855,4 3008,3 3032,9 3079,4 2953,9 12074,5 17,68
7 161,75 25,2 1352,1 1410,9 1437,6 1358,3 5558,9 1276,9 1309,9 1355,4 1277,9 5217,1 8,00
8 163,97 25,6 13752,4 13744,7 13718,1 13343,2 54558,4 12943,4 12803,9 12913,8 12563,2 51224,2 77,51
9 154,29 25,5 12904,7 13212,1 13357,3 13189,9 52663,9 12142,5 12309,7 12576,0 12430,7 49458,9 79,54
10 161,01 25,3 13440,1 13481,6 13620,7 13341,2 53885,0 12631,5 12557,1 12819,0 12566,5 50575,5 77,94
11 129,63 24,2 9786,4 9819,6 9948,0 9594,2 39148,2 9216,4 9129,4 9375,4 9041,0 36762,2 70,37
12 123,51 24,2 10779,5 10850,0 10973,2 10510,0 43112,6 10166,7 10084,3 10346,7 9912,1 40509,8 81,38
Tableau III.1. L’énergie directe et convertie du système

Le tableau ci-dessus nous montre la production énergétique directe et convertie du système installé au CHUK. Les P1, P2, P3, et
P4 représentent les onduleurs. Le tableau nous indique aussi le rendement de la production par mois. Ce rendement est normal
60

sauf pour les mois de juin et juillet où il est très petit (en dessous de 65 %). Ceci peut être dû aux poussières qui augmentent
pendant la saison sèche et empêchent les rayons incidents de pénétrer facilement.

III.6.2. La tension et le courant continus

Solar (���/ Tot PV


Mois T ˚C P1 PV V P2 PV V P3 PV V P4 PV V Tot PV V P1 PV A P2 PV A P3 PV A P4 PV A Tot PV A
�� ) kWh
1 152,11 25,60 49130,6 166,6 166,1 166,4 166,3 665,4 53,3 53,2 53,8 52,0 212,3
2 150,45 25,30 50237,3 165,6 165,0 165,4 165,2 661,2 60,4 60,5 61,1 59,5 241,5
3 155,93 25,20 49614,4 165,9 165,3 165,6 165,5 662,3 53,8 54,1 54,6 53,2 215,7
4 156,09 25,20 45116,2 165,0 165,4 164,9 165,3 660,6 51,0 49,9 51,8 48,7 201,4
5 175,16 25,50 51610,7 164,4 164,1 164,4 164,1 657 55,8 56,3 56,6 54,5 223,2
6 169,39 24,90 12855,4 185,5 185,4 185,4 184,3 740,6 14,1 14,3 14,4 13,7 56,5
7 161,75 25,2 5558,9 186,8 186,7 186,9 185,5 745,9 5,7 6,0 6,1 5,7 23.5
8 163,97 25,6 54558,4 162,9 162,2 162,4 161,5 649 58,5 58,6 58,4 57,0 232,5
9 154,29 25,5 52663,9 163,4 162,5 162,8 161,8 650,5 57,2 58,8 59,3 58,8 234,1
10 161,01 25,3 53885,0 166,3 165,1 165,2 164,4 661 57,6 58,1 58,6 57,6 231,9
11 129,63 24,2 39148,2 170,9 169,9 169,9 169,7 680,4 43,2 43,6 44,2 42,5 173,5
12 123,51 24,2 43112,6 167,3 166,2 166,5 166,1 666,1 46,0 46,5 46,9 44,9 184,3
Tableau III.2. La tension et le courant continus

Le tableau ci-haut nous renseigne sur la tension et le courant continus à la sortie de chaque onduleur pour chaque mois.
61

III.6.3. La tension et le courant alternatifs

M Solar Tot inv


T ˚C P1 inv V P2 inv V P3 inv V P4 inv V Tot inv V P1 inv A P2 inv A P3 inv A P4 inv A Tot inv A
Mois (���/�� ) kWh
1 152,11 25,60 46141,4 85,7 85,9 85,8 85,1 342,5 46,00 46,00 46,6 45,3 183,9
2 150,45 25,30 47157,4 85,0 85,4 85,3 84,6 340,3 52,2 52,4 53,1 51,8 209,5
3 155,93 25,20 46562,6 84,4 84,7 84,6 84,0 337,7 46,7 47,1 47,6 46,5 187,9
4 156,09 25,20 42360,2 75,9 73,8 76,1 73,2 299 44,2 43,3 45,0 42,4 174,9
5 175,16 25,50 48472,0 79,4 79,5 79,5 79,0 317,4 48,5 49,1 49,4 47,7 194,7
6 169,39 24,90 12074,5 19,2 19,3 19,3 19,2 77 12,5 12,7 12,8 12,3 50,3
7 161,75 25,2 5217,1 12,6 12,7 12,7 12,6 50,6 5,1 5,4 5,5 5,2 21,2
8 163,97 25,6 51224,2 87,2 87,3 87,3 86,6 348,4 51,6 51,6 51,6 50,2 205
9 154,29 25,5 49458,9 88,0 88,3 88,2 87,7 352,2 50,1 51,4 52,0 51,4 204,9
10 161,01 25,3 50575,5 85,2 85,5 85,4 84,8 340,9 50,5 50,8 51,3 50,4 203
11 129,63 24,2 36762,2 78,0 78,2 78,2 77,4 311,8 38,1 38,3 38,8 37,5 152,7
12 123,51 24,2 40509,8 88,4 88,8 88,5 87,9 353,6 40,4 40,8 41,2 39,6 162
Tableau III.3. La tension et le courant alternatifs

Le tableau ci-haut nous renseigne sur la tension et le courant alternatifs à la sortie de chaque onduleur pour chaque mois.
62

III.6.4. La moyenne de ces caractéristiques

Solar
Mois T ˚C Moy PV kWh Moy PV V Moy PV A Moy inv kWh Moy inv V Moy inv A
(���/�� )
1 152,11 25,60 1584,85 166,35 53,07 1488,43 85,62 45,97
2 150,45 25,30 1794,18 165,3 60,37 1684,19 85,07 52,37
3 155,93 25,20 1600,46 165,57 53,92 1502,01 84,42 46,97
4 156,09 25,20 1503,87 165,15 50,35 1412,00 74,75 43,73
5 175,16 25,50 1664,86 164,25 55,8 1563,61 79,35 48,67
6 169,39 24,90 428,51 185,15 14,12 402,48 19,25 12,65
7 161,75 25,2 179,31 186,47 5,87 168,29 12,65 5,3
8 163,97 25,6 1759,94 162,25 58,12 1652,39 87,1 51,25
9 154,29 25,5 1755,46 162,62 58,52 1648,63 88,05 51,22
10 161,01 25,3 1738,22 165,25 57,97 1631,46 85,22 50,75
11 129,63 24,2 1304,94 170,1 43,37 1225,40 77,95 38,17
12 123,51 24,2 1390,72 166,25 46,07 1306,76 84,4 40,5

Tableau III.4. La moyenne de ces caractéristiques

Le tableau ci-dessus porte sur les moyennes des caractéristiques montrées dans les
tableaux précédents. Ces caractéristiques sont la puissance, la tension et le courant.
63

III.7. Le rendement

La puissance d'un panneau solaire indiquée par les constructeurs est sa puissance
maximum obtenue dans des conditions optimales. L’installation des panneaux
solaires est soumise aux plusieurs contraintes entre autres :

• l’orientation (Nord, Sud, Est, Ouest) ;


• l’inclinaison (de 0 ˚ à 90 ˚) ;
• la température ;
• le masque de l’ombre.

Toutes ces contraintes ont une grande influence sur le rendement du générateur
photovoltaïque.

III.7.1. Influence de l’éclairement

La luminosité influence considérablement les performances des cellules.


L’énergie électrique produite par une cellule photovoltaïque dépend de
l'éclairement qu'elle reçoit sur sa surface. Sans éclairement, il n'y a pas de
photon et donc pas de création de paires et ainsi pas de courant, ce qui fait que
l’énergie produite augmente proportionnellement à l’énergie solaire reçue.

60000
Puissance produite en kWh

50000

40000

30000

20000

10000

0
0 50 100 150 200
Energie solaire reçue en kWh/m²

Graphique 1 : Variation de l’énergie produite en fonction de l’énergie solaire reçue.


64

Soulignons que l’énergie produite n’est pas toujours croissante


proportionnellement à l’énergie solaire reçue, ceci du fait qu’il y a d’autres
paramètres pouvant influencer cette productivité. On peut citer notamment la
hausse de la température ambiante, l’ombrage sur les plaques PV, les poussières,
etc. Ces facteurs diminuent la production en énergie PV.

N.B : Nous avons utilisé les données figurant dans les tableaux pour les mois de
mars, août, septembre et de décembre 2013.

355
350
345
340
Tension en V

335
330
325
320
315
310
305
0 50 100 150 200 250
Intensité en A
Graphique 2: Variation de la Tension et de l’Intensité en fonction de l’énergie
solaire reçue

On remarque aussi que la tension Vmax correspondant à la puissance maximale


ne varie que très peu en fonction de l'éclairement, contrairement au courant
Imax qui augmente fortement avec l'éclairement.

Cela est illustré par les relations suivantes :

���
���� = �� � ��� ⁄�� (III.1)
��

�� ��ℎ
���� = ln( + 1) (III.2)
� ��
65

Avec:

Iph: le photocourant

Is: le courant direct de polarisation de la diode dans le sens passant

Vm: la tension maximale

Imax et Vmax sont l’intensité et la tension maximales respectivement.

N.B : Nous avons utilisé les données des mois de Mars, Août et Novembre
2013.

III.7.2. Influence de la température

La température a une influence considérable sur le comportement de la cellule et


donc sur son rendement. Cette influence se traduit principalement par une
diminution de la tension générée et une très légère augmentation du courant.
Lorsque la température augmente, le courant connaît une légère augmentation
alors que la tension diminue sensiblement.

354
352
350
348
Tension en V

346
344
342
340
338
336
185 190 195 200 205 210
Inténsité en A

Graphique 3: Variation de la tension et de l’intensité en fonction de la


température à une énergie solaire presque constante
66

N.B : Pour ce graphique, nous avons fait recours à certaines données figurant dans
les tableaux des données à savoir celles de mars, août, septembre et d’octobre
2013.

III.7.3. Le rendement du système

Le rendement d’une cellule ou d’un module photovoltaïque est le rapport entre


l’énergie électrique produite par cette cellule ou module et l’énergie lumineuse
reçue sur la surface correspondante multiplié par la puissance crête du système :

��(��ℎ )
η [%] = (��ℎ /� 2 ) � 403 ���
� 100 (III.3)

Le rendement réel varie donc continuellement, en fonction notamment de


l’énergie solaire incidente. Si le % est en dessous de 65 %, il est possible que le
système soit tombé en panne [3].

III.8. Avantages et inconvénients

L’énergie photovoltaïque possède quelques avantages non négligeables:

- Environnement : le système photovoltaïque, à l’opposé des énergies


d’origine fossile, ne produit pas de gaz à effet de serre. Ce système
n'émettant aucun bruit et ne polluant pas, contribue à la préservation de
l’environnement local. En outre, le fait que le système soit visible au public
contribuerait à la sensibilisation des populations à l’économie d’énergie ou à
la préservation de l’environnement.

- Economie : les panneaux photovoltaïques ont une durée de vie assez


importante (estimation faite sur 20 et 25 ans). De plus, la centrale
photovoltaïque ne nécessite pas de combustibles. Le coût d’exploitation et
d’entretien est relativement faible, si bien que, plus la centrale est exploitée
longtemps, plus elle devient économique.
67

- Malgré les conditions météorologiques qui varient, la centrale du CHUK


pourrait couvrir en principe tous les besoins en électricité du CHUK. Elle est
automatisée et elle n'a pratiquement pas besoin d’une main d’œuvre pour son
exploitation.

Le CHUK s'approvisionne en électricité par le réseau de la REGIDESO


pendant la nuit ou lorsque la production d’énergie est faible. Par conséquent,
le CHUK ne manquerait pas d’électricité, ni pendant la nuit, ni en cas de
mauvais temps. Par contre, lorsqu’il y a un surplus de production, le CHUK
injecte de l’électricité dans le réseau de la REGIDESO.

- La fiabilité du produit et le très peu d’entretien qu’il nécessite sont un atout


pour les panneaux photovoltaïques.

Cependant, cette énergie présente aussi des inconvénients :

- Tout d’abord, les panneaux photovoltaïques ne produisent de l'énergie que


lorsqu'il y a du soleil, c'est donc une source irrégulière. D'ailleurs, la
production est plus importante pendant la saison sèche que pendant la saison
des pluies.

- La production nécessite aussi l'inclinaison des panneaux photovoltaïques par


rapport au soleil car en fonction de cette inclinaison, le panneau sera plus
longtemps exposé chaque jour. Par conséquent, il vaut mieux que les
panneaux photovoltaïques soient exposés vers l'est (pour profiter
l’ensoleillement depuis son levé). La surface disponible est donc affaiblie.

- La production n'est pas aussi importante selon la période de la journée. En


effet, l'atmosphère retient une partie des photons de la lumière si bien que les
cellules photovoltaïques ne captent pas tous les photons émis par le soleil.
La production durant la journée est maximale au zénith du soleil (midi) car
l'atmosphère (la moins épaisse à ce moment-là) retient une moins grande
quantité de photons.
68

- En plus, le rendement des cellules photovoltaïques n’est pas très élevé (entre
10 % et 15 %).

- Enfin se pose le problème du recyclage de certaines cellules photovoltaïques


qui contiennent des éléments chimiques polluants.

III.9. Conclusion

Dans ce troisième chapitre, nous avons parlé de la production de l’énergie


solaire PV au CHUK, des infrastructures du système, leurs constituants et leur
fonctionnement. Nous avons aussi parlé de l’entretien et de l’inspection de ces
infrastructures PV.

Nous avons ensuite analysé les données numériques de la production


énergétique de l’année 2013, à base desquelles nous avons commenté les
influences du rendement.

Nous avons terminé ce chapitre en signalant quelques avantages et


inconvénients du central.
69

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS


Pays équatorial, pays de montagne, situé sur le rift africain, bordé d’un des plus
grand lacs du monde, le Burundi a tous les atouts pour l’exploitation de
nombreuses et diverses énergies renouvelables. Il dispose d’un potentiel
hydraulique important et d’un ensoleillement élevé.
Le Gouvernement du Burundi s’intéresse de plus en plus à la filière de l’énergie
PV, et des ressources financières ont été allouées à l’électrification par cette voie
à des écoles et centres de santé. Cependant, le coût des équipements reste encore
très élevé et les circuits de commercialisation et les technologies liées à ces
nouvelles formes d’énergie sont encore peu maîtrisés au niveau local.

Malgré les ressources abondantes, la production de l’électricité est insuffisante


par rapport à la demande de la population qui s’accroît de façon galopante. Le
déficit en énergie électrique auquel le Burundi est confronté oblige

la REGIDESO à procéder aux opérations de délestage qui consistent à priver


périodiquement du courant certains quartiers.

Le CHUK est l’exemple typique qui a choisi l’énergie solaire comme un moyen
de résoudre ce problème, et cela est une réussite puisque il ne manque pas
d’électricité.

Les principales contraintes rencontrées dans le domaine énergétique sont :

- Le relief accidenté du pays et l’habitat dispersé, qui rendent très coûteux


l’électrification des ménages ruraux qui souhaiteraient être raccordés au
réseau de la REGIDESO ;

- Le faible pouvoir d’achat de la population en général ;

- L’enclavement du pays, qui contribue à renchérir les coûts de transport


des outils de l’énergie électrique en général et ceux des infrastructures PV
en particulier ;
70

- Le caractère généralement très capitalistique des investissements


énergétiques, alors que le pays doit recourir aux dons et emprunts
extérieurs, assortis de conditions de plus en plus contraignantes ;

- La quasi-absence du secteur privé dans ce domaine [9].

En ce qui concerne les recommandations :

- Il est urgent que le pays se dote d’une politique nationale de l’énergie qui
définit la vision et le fonctionnement futur des institutions du secteur de
l’énergie. La vision du secteur doit s’intégrer concrètement dans les
cadres et instruments de développement et de planification (CSLP, OMD,
Vision 2025) que le pays a adoptés. Ensuite, il faut mettre en place une
stratégie énergétique qui s’appuie sur la vision et sur les objectifs et
principes préalablement établis.

- L’Etat doit prendre en main d’une manière particulière la problématique


de l’énergie électrique, vulgariser l’usage de l’énergie solaire, accorder
des facilités aux sociétés privées voulant investir dans ce domaine,
diminuer les taxes aux importateurs des infrastructures PV et faire le suivi
strict de la commercialisation de ces produits.

- Nous recommandons aussi aux sociétés étatiques et privées d’investir


dans le PV afin de résoudre les problèmes liés au manque d’énergie
électrique.

- Nous recommandons le CHUK de continuer à améliorer la maintenance,


l’entretien et la protection des infrastructures PV et à nettoyer
régulièrement les panneaux PV surtout pendant la saison sèche, période
durant laquelle ils sont souvent couverts de poussières.
71

Le secteur de l’énergie doit s’attaquer à certains défis. Il s’agit notamment


de :

- Remettre en place un mécanisme institutionnel de coordination du


secteur ;

- Renforcer les capacités institutionnelles, techniques et de gestion ;

- Améliorer la gouvernance du secteur ;

- Assurer le suivi et procéder à l’évaluation périodique de la politique.

Il est aussi souhaitable de faire procéder à une étude de gisement solaire plus
précise prenant en compte les spécificités topographiques et saisonnières.

Nous signalons enfin que nous n’avons pas épuisé notre recherche, et de ce fait
nous invitons tous les chercheurs intéressés par ce domaine de continuer les
recherches y appropriées.
72

REFERENCES
[1] BANGURAMBONA B. ; « Les notes de cours, Electronique Approfondie »
UB, 2ème licence Physique, 2013.

[2] BENCHERIF M. ; « Modélisation de systèmes énergétiques


photovoltaïques et éoliens intégration dans un système hybride basse
tension », Thèse de doctorat en Physique, Université ABOU-BEKR
BELKAID TLEMCEN.

[3] FOGELMAN T. ; « Systèmes photovoltaïques pour les pays en


développement, Systèmes A.M.I », septembre 1982.

[4] KANYAMUHANDA M. J. ; « L’utilisation de l’énergie solaire par


conversion photovoltaïque au Burundi », mémoire, Bujumbura, 1984.

[5] LABBE J. ; « L’hydrogène électrolytique comme moyen de stockage


d’électricité pour systèmes photovoltaïques isolés », Thèse de doctorat,
Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, le 21 décembre 2006.

[6] MARUBENI PROTECHS CORPORATION : « Installation photovoltaïque


System CHUK-Mode d’emploi », BUR-076 Rev-1/20-July-12.

[7] MBAZUMUTIMA M. ; « Conversion directe de l’énergie solaire en énergie


électrique : Les générateurs photovoltaïques », mémoire, Bujumbura, 1987.

[8] Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Environnement et du


Tourisme : « Identification des besoins en technologies pour la réduction
des émissions des GES au Burundi », document de synthèse, PNUD/Projet
BDI/98/G32, Bujumbura, Novembre 2002.

[9] Ministère de l’Energie et des Mines : « Opportunités dans le secteur des


énergies renouvelables au Burundi », élaborées avec le soutien de PNUD,
octobre 2012.
73

[10] NKUNDABAHIZI Guy C. : « Rapport annuel de la production d’énergie


photovoltaïque 2013 », au CHUK, février 2014.

[11] STI ELT : «Production d’énergie électrique : Energie solaire


photovoltaïque », doc/ B.Flèche-D.Delagnes /juin 07.

[12] Violaine D. ; « Les onduleurs pour système photovoltaïque,


fonctionnement, état de l’art et étude des performances », Août 2007.

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