Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1/1
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
EXEMPLES :
— cupru în bare (en français) cuivre en barres
— zbor în circuit închis (en français) vol en circuit fermé
MAIS :
— zbor în nori (en français) vol dans les nuages
Dans l'article, l'auteur analyse quels sont les traitements parallèles et les
traitements non-parallèles; Pour expliquer les disparités de traitement, il remonte à
l'organisation argumentative des prépositions en latin et aux possibilités développées
par le français et le roumain. A aucun moment il n'est question d'un apprentissage du
roumain ou du français. Cette étude reste complètement théorique dans la
comparaison entre les deux langues.
2/2
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
Lisez à présent une deuxième synthèse claire et très concrète qui explique
l'utilité de l'analyse contrastive pour l'enseignement des langues. (extrait n°4).
ACTIVITÉ 9
• Expliquez en quelques phrases et avec vos propres mots comment vous
comprenez interférence et transfert.
3/3
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
Grâce à cette théorie des transferts et des interférences, certains ont pu croire
qu'une solution définitive pour faciliter l'apprentissage d'une L2 avait été trouvée.
C'est ainsi qu'en 1971 Jean-Gérard Janitza commençait un article dans le numéro 81
du Français dans le monde consacré à l'analyse contrastive :
Des projets d'étude comparée du français et de l'allemand, signe d'un nouvel essor de la
linguistique contrastive, sont en train de prendre corps; mais il faut bien avouer que jusqu'à
présent on avait hésité à entreprendre ces études de façon systématique, et on s'était
contenté de remarques éparses, faute de méthodes d'analyse rigoureuses.
4/4
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
Nous nous bornerons, quant à nous, à débrouiller un terrain encore en friche, et nous
limiterons notre étude à la comparaison du syntagme verbal dans les deux langues. Nous
ne ferons pas l'inventaire - cet inventaire reste à faire - de toutes les erreurs commises dans
ce domaine par les germanophones, mais la comparaison des structures nous permettra
d'expliquer certains types de fautes et d'en expliciter les sources.
Afin de bien se faire comprendre, Janitza termine son article par une démonstration
des erreurs prévisibles que des apprenants germanophones en français (L2) vont
commettre par le simple fait des interférences entre les deux langues. Prenez l'extrait
n°6 :
ACTIVITÉ 10
• Lisez l'extrait n°6 et expliquez quelles sont les structures allemandes
interférentes (cf. formes en italiques et en gras).
Voici quelques explications qui expliquent les erreurs commises dans l'extrait
construit par Janitza (cf. exercice n°10) :
Les erreurs commises par Janitza dans le passage reformulé du texte de
Voltaire correspondent soit à des formes soit à des structures allemandes calquées
en français :
— la conjugaison des verbes pronominaux avec l'auxiliaire avoir à la place de
l'auxiliaire être. [*nous nous avons fait / nous nous sommes fait].
— l'utilisation de l'auxiliaire être à la place de l'auxiliaire avoir avec les verbes qui
indiquent la manière dont on se déplace : marcher/nager/courir etc. [*Nous sommes
marché / nous avons marché].
— le subjonctif avec le verbe demander qui introduit une complétive interrogative
indirecte. Cette dernière se construit en allemand avec un mode spécial qui n'existe
pas en français (Konjunktiv I et que les Allemands traduisent souvent à tort par
subjonctif). En français, il faut appliquer dans le système interrogatif indirect ce que
nous appelons la concordance des temps. [*et lui demanda ce qui rende / et lui
demandait ce qui rendait].
— l'alternance en français du passé simple et de l'imparfait ne correspond pas au
système à deux temps de l'allemand (Praeteritum/ Perfekt). [*versa du thé (...) et lui
demanda (...) poussait la bassesse (...) demeura aussi (...) qu'on appela / versait du
5/5
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
thé (...) et lui demandait (...) poussa la bassesse (...) demeurait aussi (...) qu'on
appelait].
— la place du verbe à un temps composé dans les phrases subordonnées. [*Nous
avons (...) traité été / Nous avons été traités].
6/6
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
• nombre d'erreurs, dans une langue cible donnée sont communes à des
apprenants de langues maternelles diverses, y compris sur des points où
celles-ci paraissent très dissemblables. Dans certain cas, on peut parler
d'erreurs universelles. Par exemple : *personne n'est pas venu est une erreur
que de nombreux apprenants de langues-source diverses commettent en
français.
• des erreurs imputées à l'interférence se rencontrent chez des natifs et dans
certaines variétés de la langue maternelle.
Donc, on a abandonné l'analyse a priori d'erreurs pour ne plus s'occuper que des
erreurs effectivement commises. On n'a plus parlé de transferts ou d'interférences
mais d'analyse d'erreurs. Une dizaine d'années plus tard, un chercheur comme
Bernard Py (cf. extrait n°8) redéfinit les objectifs de l'analyse contrastive devenue
alors l'analyse d'erreurs :
ACTIVITÉ 11
• en (7) il s'agit d'une erreur courante commise par exemple par des natifs à
l'écrit et quelquefois à l'oral : le verbe est accordé avec le pronom le plus
proche même si ce n'est pas le sujet.
• en (8) il peut s'agir d'un amalgame entre deux structures différentes : la
forme négative impérative fais pas ça et la forme affirmative impérative
avec un pronom personnel fais-le.
• en (9) il s'agit d'une erreur courante d'apprenant en train de s'exercer avec
des batteries d'exercices qui portent sur les formes interrogatives
mélodiques sur le modèle elle est arrivée quand ?
• Résumé : il ne s'agit plus de relever les structures divergentes entre L1 et
L2 pour savoir quelles erreurs l'apprenant va faire car l'acquisition d'une
7/7
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
Ces erreurs peuvent être interprétées comme des indices positifs d'acquisition et
relever de stratégies d'apprentissage ou de communication.
En fait, l'analyse d'erreurs est complexe et relève de repères distincts (10) :
8/8
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
9/9
Didactique 2 - Les méthodologies d’enseignement d’une langue étrangère
Enseignante : Danielle Omer Chapitre 3
- université - oui
- quel est votre lieu de naissance ? - je suis né en Algérie
- ach ! Algérie ? - mmh
- vous habitez l'Allemagne ? quelles - j'habite depuis trois ans en Allemagne
années ?
- aha, est-ce que / äh / en France aussi - non, non
à Paris ?
- ne pas - non, en vacances, oui
- direct de l'Algérie ? - je ne comprends plus
Ainsi, de l'idée de départ que l'on pourrait proposer aux apprenants des
échantillons de langue, dans les manuels, qui faciliteraient l'apprentissage en
centrant les efforts sur les points problématiques (interférences), on est passé à
l'analyse effective des erreurs commises (analyse d'erreurs). On s'est alors aperçu
que les apprenants faisaient des erreurs qui ne devaient rien aux différences
intersystémiques entre L1 et L2. L'apprenant “se construit” (L. J. Calvet) plutôt une
langue intermédiaire qui peut évoluer et se rapprocher de plus en plus de celle du
natif ou bien en rester à un niveau élémentaire, selon les cas. Dans l'analyse de la
langue de l'apprenant (interlangue) des ensembles attestés beaucoup plus vastes et
riches que ceux qui étaient pris en compte par l'analyse d'erreurs permettent mieux
de comprendre les processus de l'acquisition d'une langue étrangère.
10/10