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First published in the United States by W. W. Norton & Company. L’édition originale de cet ouvrage
a été publiée en 2011
: aux États-Unis par W. W. Norton & Company, sous le titre
. The Tell-Tale Brain
. Couverture : Raphaël Tardif
Photo : mypokcik / Shutterstock.com
Vue d’ensemble
Si ce livre couvre un large éventail de sujets, on y retrouve les
mêmes thèmes principaux tout au long de l’ouvrage. Le premier
tient au caractère véritablement unique et spécifique de l’humain,
qui est loin d’être une « simple » espèce de primates. Je suis
étonné de devoir encore défendre cette position – pas seulement
face aux anti-évolutionnistes, mais aussi à un certain nombre de
mes comparses qui affirment sans vergogne que nous sommes
de « simples singes », sur un ton désinvolte censé témoigner de
notre profonde humilité. Je m’interroge parfois : s’agit-il de la
version humaniste et séculière du péché originel ?
Autre thème récurrent, la perspective évolutionniste largement
répandue. Il est impossible de comprendre le fonctionnement du
cerveau sans comprendre son évolution. Comme le grand
biologiste Theodosius Dobzhansky le disait : « Rien en biologie
ne fait sens, si ce n’est à la lumière de l’évolution ». Cette
affirmation crée un contraste saisissant avec la plupart des
problèmes de rétro-ingénierie.
Par exemple, quand le grand mathématicien Alan Turing a
Séductions de l’enfance
« Vous connaissez mes méthodes, Watson », dit Sherlock
Holmes avant d’expliquer comment il a découvert l’indice crucial.
Ainsi, avant de plonger plus avant dans les mystères du cerveau
humain, je me dois de vous exposer la mienne. C’est, avant tout,
une approche multidisciplinaire d’envergure, guidée par la
curiosité et l’éternelle question : Et si ? Mon histoire d’amour avec
les sciences remonte à mon enfance à Chennai (parfois encore
appelée Madras), en Inde. J’étais déjà fasciné par les
phénomènes naturels, et au premier chef par la chimie. J’étais
enchanté à l’idée que l’univers tout entier fût basé sur de simples
interactions entre les éléments d’un ensemble fini. Plus tard, je
me suis laissé séduire par la biologie et sa complexité, à la fois
frustrante et fascinante. À l’âge de douze ans, j’ai lu des articles
sur les axolotls, une espèce de salamandre qui a évolué pour
vivre en permanence à l’état de larve aquatique. Ses animaux
conservent leurs ouïes (au lieu de les troquer contre des
p ou mon s, comme les salamandres ou les grenouilles) en
bloquant la métamorphose et deviennent sexuellement matures
dans l’eau, à l’état larvaire. J’étais proprement ébahi d’apprendre
qu’en donnant simplement à ces créatures l’« hormone de
métamorphose » (extraite de la thyroïde), on pouvait inverser le
processus et recréer cet ancêtre adulte terrestre dépourvu d’ouïes
à partir duquel l’axolotl a évolué. On pouvait ainsi voyager dans le
La moitié des disques est vue comme des œufs (ceux éclairés du
dessus), l’autre comme des cavités. Cette illusion montre que le
système visuel assume toujours que la lumière vient d’en haut.
Retournez la page, et œufs et cavités s’inverseront !
À présent, tentons une autre expérience. Retournez à la
figure 2.4, mais cette fois, au lieu de faire pivoter la figure, gardez-
l a bien droite et penchez votre corps et votre tête, de sorte que
votre oreille droite touche pratiquement votre épaule droite et que
votre tête soit parallèle au sol. Que se passe-t-il ? L’ambiguïté
disparaît. Sur la rangée du dessus apparaissent des œufs et sur
celle du dessous des cavités. Et ce parce que la rangée
supérieure est à présent éclairée par le haut, par rapport à votre
tête et votre rétine, même si la lumière vient toujours de la droite
par rapport à la terre ferme. Autrement dit, l’hypothèse de la
lumière venant d’en haut est centrée sur la tête, et non sur la
Rien de ce que dit ici Lady Macbeth n’est littéral. Elle ne parle ni
de chandelles, ni d’un idiot. Littéralement, ces vers sont des
délires insensés. Pourtant, ils sont l’un des commentaires les plus
profonds et les plus émouvants jamais écrits sur l’existence !
L e s jeux de mots, eux, sont en revanche fondés sur des
associations superficielles. Les schizophrènes, dont le cerveau
con n aît des problèmes de connexions, sont de médiocres
interprètes de métaphores et de proverbes. Cependant, d’après le
folklore clinique, ils sont très forts en jeux de mots. Cela semble
paradoxal car, après tout, les métaphores comme les jeux de
mots associent des concepts relativement indistincts. Alors
pourquoi les schizophrènes seraient-ils moins doués dans la
première catégorie ? Réponse : bien que ces deux figures de
style paraissent similaires, les jeux de mots sont en fait l’opposé
des métaphores. Une métaphore exploite une similarité de
surface pour révéler une relation cachée en profondeur. Un jeu
de mot est une similarité de surface qui se fait passer pour une
vérité profonde – d’où l’effet comique. Peut-être qu’une trop
grande attention portée aux similarités « faciles », aux
J’ai déjà fait allusion aux neurones miroirs dans les chapitres
précédents et j’y reviendrai dans le chapitre 6, mais là, dans le
contexte de l’évolution, nous devons les examiner de plus près.
Dans les lobes frontaux du cerveau du singe, certaines cellules
s’activent quand le singe accomplit une action spécifique. Par
exemple, une cellule s’active quand il pousse un levier, une
seconde quand il prend une noisette, un troisième quand il la met
[1] « Cognition incarnée ». Nous laissons embodied cognition dans le texte car c’est
ainsi que cette branche est appelée, même dans la littérature en français, NdE.
Loi du groupement
La loi du groupement a été découverte par les psychologues
gestaltistes au tournant du XXe siècle. Prenez le temps d’observer
la figure 2.7, le chien dalmatien du chapitre 2. Au début, vous ne
voyez rien d’autre que des taches disposées aléatoirement, mais
après quelques secondes, vous commencez à les regrouper.
Vous devinez alors un dalmatien en train de renifler le sol. Votre
Loi de l’exagération
Ma seconde loi universelle, l’effet d’exagération, se rapporte à la
façon dont votre cerveau réagit à des stimuli exagérés. Cela
explique pourquoi les caricatures sont si fascinantes. Comme je
l’ai mentionné plus tôt, des manuels de sanskrit ancien sur
l’esthétique emploient le terme rasa, qui se traduit par la
« capture de l’essence même d’un objet ». Mais comment l’artiste
extrait-il cette essence et la représente-t-il dans une peinture ou
une sculpture ? Comment notre cerveau réagit-il au rasa ?
Un indice, bizarrement, nous vient d’études du comportement
animal, en particulier de rats et de pigeons à qui l’on apprend à
réagir à certaines images. Imaginez une expérience hypothétique
où l’on apprend à un rat à distinguer un rectangle d’un carré
(Figure 7.6). Chaque fois que l’animal s’approche du rectangle, il
a droit à un morceau de fromage, mais pas s’il va vers le carré.
Après une douzaine de répétitions, le rat comprend que rectangle
= nourriture, et délaisse peu à peu le carré pour aller directement
vers le rectangle. Autrement dit, il préfère maintenant le
rectangle. Mais, fait surprenant, si vous présentez au rat un
rectangle plus allongé que l’original, il choisit aussitôt le
nouveau ! Vous êtes tenté de vous dire : « Eh bien, c’est un peu
idiot. Pourquoi préfère-t-il ce nouveau rectangle à celui auquel il
est habitué ? » La réponse est que le rat n’a rien d’un idiot. Il a
appris une règle – la « rectangularité » – plutôt qu’un prototype
Pour l’instant, je n’ai abordé que deux de mes neuf lois. Les
sept restantes seront le sujet du prochain chapitre. Mais avant de
continuer, je voudrais relever un dernier défi. Les idées que j’ai
exposées jusqu’ici sur l’art abstrait et semi-abstrait et sur la
caricature semblent plausibles, mais comment être sûr qu’elles
sont justes ? La seule façon de le vérifier serait de réaliser des
expériences. Cela semble évident, mais le concept même
d’expérimentation – le besoin de tester une idée en manipulant
une seule variable dans un environnement constant – est
nouveau et relativement étranger à l’esprit humain. Il s’agit d’une
invention culturelle assez récente qui a débuté avec les
expérimentations de Galilée. Avant lui, tout le monde « savait »
que si on jetait simultanément une pierre lourde et une noisette
Contraste
Il est difficile d’imaginer une peinture ou une esquisse sans
contraste. Même le plus simple griffonnage requiert une
différence de luminosité entre le contour noir et le fond blanc. De
la peinture blanche sur un canevas blanc ne serait guère de l’art
(même si, dans les années 1990, on assistait à l’achat d’une
peinture toute blanche dans Art, la pièce aussi célèbre
qu’hilarante de Yasmina Reza, qui s’y moquait de l’influence des
critiques d’art sur le public).
En langage courant, le contraste est un changement
relativement soudain de luminosité, de couleur ou de toute autre
propriété entre deux régions spatialement contiguës. On peut
parler de contraste de lumière, de couleur, de matériau, même de
profondeur. Plus la différence entre ces deux régions est grande,
plus le contraste est grand.
Isolation
Plus tôt, j’ai suggéré que l’art consistait à créer des images
suscitant une forte activation des aires visuelles cérébrales et des
émotions associées à ces images. Pourtant, n’importe quel artiste
vous dira qu’un simple croquis au noir – les colombes de Picasso
ou les nus de Rodin – peut être bien plus efficace qu’une photo
en pleine couleur du même objet. L’artiste met l’accent sur une
source unique d’information – comme la couleur, la forme ou le
mouvement – et amenuise ou supprime délibérément les autres.
C’est ce que j’appelle la « loi de l’isolation ».
Coucou-le-voilà ou la résolution du
problème perceptuel
La loi esthétique suivante ressemble à la loi de l’isolation, mais
est relativement différente. Elle se rapporte au fait que vous
pouvez parfois rendre un objet plus attractif en le rendant moins
visible. Je l’appelle le « principe du coucou-le-voilà » (du nom de
ce jeu où l’on cache son visage derrière ses mains face à un
enfant, avant de le révéler en s’écriant « Coucou-le-voilà ! »). Par
exemple, la photo d’une femme nue derrière un rideau de douche
ou vêtue d’un vêtement diaphane – qui comme on dit « laisse
place à l’imagination » – est bien plus attirante qu’une photo de
Ordre
La loi de l’ordre, ou de la régularité, est très importante en art, et
plus encore en architecture où ce principe est tellement évident
qu’il est difficile d’en parler sans tomber dans des lieux communs.
Une discussion sur l’esthétique visuelle serait cependant
incomplète sans cette idée. Je regrouperai dans cette catégorie
un certain nombre de principes qui ont en commun une aversion
pour la déception d’une attente (par exemple, la préférence pour
la ligne droite et le parallélisme, ou encore les motifs répétitifs
d’un tapis). Je ne les aborderai que brièvement parce que maints
historiens, tels que Ernst Gombrich et Rudolf Arnheim, les ont
déjà largement étudiés.
Symétrie
Tous les enfants ayant déjà joué avec un kaléidoscope, ainsi
que tous les amoureux qui ont vu le Taj Mahal, ont été sous le
charme de la symétrie. Même si les architectes et les poètes
reconnaissent son intérêt et son pouvoir d’attraction, la raison de
cette attirance est rarement questionnée.
Deux forces évolutionnistes peuvent expliquer l’attrait de la
symétrie. La première est basée sur le fait que la vision a
principalement évolué pour identifier des choses, qu’il s’agisse de
les attraper, les esquiver, les manger, s’accoupler avec. Mais
notre champ de vision est constamment peuplé d’objets : des
Métaphore
L’usage de la métaphore dans le langage est bien connu, mais
son importance dans l’art pictural n’est pas pleinement appréciée.
Incarnation
Nous commencerons par trois désordres qui nous permettent
d’étudier les mécanismes à l’œuvre dans la création du sens de
l’incarnation. Ces conditions révèlent que le cerveau recèle une
image corporelle interne, et que quand cette image corporelle ne
correspond pas aux signaux sensoriels provenant du corps –
qu’ils soient visuels ou somatiques – la fracture qui s’en suit peut
perturber le sentiment d’unité du moi.
Apotemnophilie : Docteur, enlevez-moi mon bras s’il
vous plaît.
Pour le sens humain du moi, il est vital d’avoir l’impression
d’habiter son propre corps et d’en posséder les parties. Bien
qu’un chat ait une image corporelle quelconque (il n’essaie pas
de se faufiler dans un trou de souris), il ne peut pas faire un
Intimité
Dans le chapitre 4, j’ai expliqué le rôle du système des
neurones miroirs dans la vision du monde du point de vue
d’autrui, à la fois spatialement et (sans doute) métaphoriquement.
Chez les humains, ce système a pu se tourner vers l’intérieur,
nous octroyant une représentation de notre propre esprit. De ce
retournement du système miroir sur lui-même naquit l’humaine
conscience de soi. Une question évolutionniste subsidiaire se
pose alors : laquelle est apparue la première ? Conscience
d’autrui ou conscience de soi ? C’est toutefois secondaire. Mon
idée est que les deux ont coévolué, s’enrichissant mutuellement
pour culminer dans la réciprocité entre conscience de soi et
conscience d’autrui observée seulement chez les humains.
Bien que les neurones miroirs vous permettent d’adopter le
point de vue d’autrui, il n’en résulte pas pour autant une
expérience de sortie de corps. Vous ne flottez pas littéralement au
niveau de ce point de vue, pas plus que vous ne perdez votre
identité en tant que personne. De façon similaire, quand vous
voyez quelqu’un être touché, vos neurones du toucher s’activent
alors que, même si vous éprouvez de l’empathie, vous n’éprouvez
pas réellement ce contact. Il s’avère que dans les deux cas, vos
Unité
Et si le moi était produit non pas par une seule entité mais par
la combinaison de forces multiples dont nous n’avons
globalement pas conscience ? À présent, je vais me servir de
l’anosognosie et de l’expérience de sortie de corps pour examiner
l’unité – ou la multiplicité – du moi.
Spécialisation hémisphérique : Docteur, je suis
partagé
En psychologie populaire, une des questions clés est de savoir
quel rôle spécifique est attribué à chaque hémisphère. Par
exemple, l’hémisphère droit est considéré comme plus intuitif,
créatif et émotionnel que le gauche, lui-même plus linéaire,
rationnel dans sa mentalité. Beaucoup de gourous new-age ont
exploité ces idées pour promouvoir des moyens de libérer le
potentiel caché de l’hémisphère droit.
Certes, ces lieux communs recèlent une part de vérité. Dans Le
fantôme intérieur, j’ai postulé que les deux hémisphères avaient
des styles différents mais complémentaires pour gérer le monde.
Maintenant, je vais étudier la pertinence de cette idée pour
comprendre l’anosognosie, le déni de la paralysie observé chez
certains patients victimes d’attaques cérébrales. Globalement
Imbrication sociale
Le moi se définit lui-même en relation avec son environnement
social. Quand cet environnement devient incompréhensible – par
exemple quand un visage familier devient soudain inconnu ou
vice versa – le moi expérimente un stress extrême, voire se sent
en danger.
Les syndromes de troubles de l’identification :
Docteur, ce n’est pas ma mère.
Le cerveau d’une personne crée une image unifiée,
intrinsèquement consistante de son monde social – une scène
occupée par différents êtres, tels que vous et moi. Cette
observation peut sembler banale, mais quand le moi est perturbé,
on s’aperçoit que des mécanismes cérébraux spécifiques sont à
Conscience de soi
Plus tôt dans ce chapitre, j’ai écrit qu’un moi qui n’est pas
conscient de lui-même est un oxymore. Néanmoins, il existe
c er t ain s troubles qui peuvent perturber profondément la
conscience de soi – à l’instar de patients qui croient dur comme
fer à leur mort ou qui ont l’illusion de ne faire qu’un avec Dieu.
Syndrome de Cotard : Docteur, je n’existe pas.
Si vous réalisez une étude et demandez – à des
neuroscientifiques ou des mystiques orientaux – quel est l’aspect
le plus important et le plus intriguant du moi, la réponse la plus
commune est le fait que le moi est conscient de lui-même ; il peut
contempler sa propre existence et (hélas !) sa mortalité. Aucune
créature non humaine ne peut en faire autant.
Continuité
L’idée du moi recèle la notion implicite de souvenirs organisés
Ou encore :
Préface
1. J’ai appris depuis que cette observation refaisait surface de
temps à autre, mais pour d’obscures raisons, cela ne fait pas
partie du courant de recherche oncologique principal. Voyez, par
exemple, Havas (1990), Komel et al. (1991) ou Tang et al (1991).
Introduction
1. La méthode basique d’étude du cerveau est liée à la
naissance d’un nouveau domaine de recherche au XIXe siècle : la
neurologie comportementale. La différence majeure est qu’à cette
époque, l’imagerie du cerveau n’existait pas. Les médecins ont dû
attendre d’une à trois décennies qu’ils puissent disséquer le
cerveau des patients décédés.
2. Par contraste avec les hommes de Florès, les Pygmées
africains, qui sont aussi extrêmement petits, sont des humains
modernes par tous les aspects, depuis leur ADN jusqu’à leurs
cerveaux, de la même taille que ceux de tous les autres groupes
humains.
Chapitre 2
1. À strictement parler, le fait que les poulpes et les humains
aient tous deux des yeux complexes n’est probablement pas un
Chapitre 3
1. Plusieurs expériences ont conduit à la même conclusion.
Dans notre tout premier article sur la synesthésie, publié en 2001
dans le Proceedings of the Royal Society of Londres, Ed Hubbard
et moi-même avons noté que chez certains synesthètes, la force
de la couleur induite semblait dépendre non seulement du chiffre
mais de son emplacement dans le champ visuel (Ramachandran
et Hubbard, 2001a). Quand le sujet regarde droit devant lui, les
chiffres ou les lettres présentés sur le côté (mais représentés plus
gros pour être bien visibles) semblent moins fortement colorés
que ceux apparaissant au centre du champ de vision. Et ceci en
Chapitre 4
1. Un jeune orang-outan du zoo de Londres avait un jour vu
Darwin jouer de l’harmonica, lui avait arraché l’instrument, et
commencé à l’imiter. Darwin réfléchissait déjà aux facultés
d’imitation des grands singes au XIXe siècle.
2. Depuis leur découverte, l’existence des neurones miroirs a
été maintes fois prouvée. Ils sont porteurs d’une immense valeur
heuristique dans notre compréhension de l’interface entre
structure et fonction dans le cerveau. Mais bien des objections
ont été faites, auxquelles je vais m’efforcer de répondre.
Chapitre 5
Chapitre 6
1. Cette approche a été inaugurée par Brent Berlin. Pour les
Chapitre 8
1. En effet, le jeu du coucou-le-voilà est apprécié par les
enfants précisément pour la même raison. Au début de l’évolution
des primates, quand ils vivaient encore dans les arbres, la plupart
des jeunes étaient souvent occultés par les feuillages. L’évolution
a trouvé judicieux de renforcer l’effet coucou-le-voilà visuel pour
que la mère et sa progéniture puissent facilement se repérer l’un
l’autre, et que le petit soit en sécurité, même à distance. De plus,
le sourire et le rire des parents et petits se sont renforcés.
2. Voir aussi la note 6 du chapitre 3, où nous avons parlé de
l’effet de l’altération des caractères pour refléter le sens des mots
– ici plutôt du point de vue de la synesthésie plutôt que de
l’humour et de l’esthétique.
3. À ces neuf lois de l’esthétique, nous pourrions en ajouter une
dixième qui engloberait les neuf autres. Appelons-la
« résonance », car elle implique l’emploi intelligent de multiples
lois réciproquement mises en valeur dans une image unique. Par
exemp l e, dans de nombreuses sculptures indiennes, une
nymphe est représentée, langoureuse, debout sous la branche
arquée d’un arbre, d’où pendent des fruits mûrs. Les
Chapitre 9
1. Deux questions légitimes se posent au sujet des
métareprésentations. D’abord, n’est-ce pas seulement une
question de degré ? Peut-être que le chien a une
métareprésentation donnée plus riche que celle du rat, mais pas
aussi développée que celle des humains. Cette interrogation a été
évoquée dans l’introduction, où nous avons remarqué que les
non-linéarités sont communes dans la nature – en particulier
dans l’évolution. Une coémergence fortuite d’attributs peut
entraîner une brusque avancée qualitative, se traduisant par une
nouvelle aptitude. Une métareprésentation n’implique par
simplement de riches associations ; cela requiert également la
capacité à invoquer intentionnellement ces associations, les
utiliser à volonté et les manipuler mentalement. Ces aptitudes
requièrent des structures dans les lobes frontaux, dont le
Épilogue
A
abstraction intermodale [1]
accidents vasculaires cérébraux [1]
achromate [1]
acquis [1]
activation croisée [1]
affabulation [1]
Aglioti Salvatore [1]
agnosie [1]
aire [1]
aire de Broca [1], [2], [3]
aire de Wernicke [1], [2]
aire temporale moyenne [1]
Altschuler Eric [1]
amnésie [1]
amnésie antérograde [1]
amnésie rétrograde [1]
amygdale [1], [2], [3]
analogie [1]
anomie [1], [2]
anosognosie [1], [2]