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Splendeur, misère et renaissance des « mèmes »


Comment les idées deviennent-elles contagieuses ? La thèse comparant certaines idées à des
« virus du cerveau » ne date pas d’hier. Dans son livre Le Gène égoïste, paru en 1976, Richard
Dawkins avait créé la notion de mèmes, analogues « mentaux » des gènes, qui étaient capables de
s’auto-répliquer d’un cerveau à l’autre, et qui, à l’instar des créatures vivantes, cherchaient avant
tout à maximiser leur capacité de reproduction. Par la suite, certains avaient essayé de donner corps
à une nouvelle science, la mémétique, se basant sur cette notion. L’idée n’a pas vraiment pris dans
un premier temps, et peu de chercheurs (à l’exception peut-être du philosophe Daniel Dennett) ont
vraiment continué à travailler sur ces bases. En 2005, le Journal of Memetics fermait définitivement
ses portes après huit années d’existence.

C’est plus de cinquante ans plus tard, en 2062 que le Pr. Nathan Argyre, éminent spécialiste en
neurosciences exhume les connaissances relatives aux mèmes, et la multinationale Recombination
Group injecte des fonds suffisants pour faire progresser à pas de géant la recherche mémétique. En
effet,

Qu’en est-il de notre libre-arbitre ?


Suivant la voie tracée par Richard Dawkins, la psychologue et physiologiste britannique Susan
Blackmore se propose « d'établir les fondements d'une science de la mémétique ». La mémétique
consiste à importer les concepts de la théorie darwinienne de l'évolution dans le domaine de la
culture. Les unités motrices de l'évolution culturelle ne seraient toutefois pas les gènes mais des
« mèmes », un terme dont la paternité revient à R. Dawkins, qui préface le livre de S. Blackmore.
Qu'est-ce qu'un mème ? Sa définition figure désormais dans l'Oxford English Dictionary : « Un
élément de culture dont on peut considérer qu'il se transmet par des moyens non génétiques, en
particulier par l'imitation. » L'imitation, tel est l'un des mots-clés. « La thèse de ce livre est que ce qui
nous rend (les humains) différents, c'est notre capacité à imiter », écrit S. Blackmore. Tout son
raisonnement se fonde sur ce postulat. Dès notre naissance, nous imitons, d'abord les mimiques puis
le langage des parents. Nous imitons ensuite des croyances, des comportements culturels,
esthétiques, vestimentaires. En fait, nous ne faisons que « véhiculer » des mèmes, qui jouent un rôle
de « réplicateurs » dans le domaine culturel, à l'instar des gènes dans le domaine biologique. La
mémétique se distingue donc des précédentes théories de l'évolution culturelle, en particulier de la
sociobiologie : la sélection des mèmes se fait en fonction de leur « intérêt propre » et non pas de
celui des gènes. Elle tourne donc le dos à une conception génétique de l'évolution culturelle. En
revanche, elle met à mal des notions comme le libre arbitre, la conscience : « Il n'y aucune vérité
dans l'idée d'un moi intérieur », tout comme est fausse « l'idée d'un libre arbitre détenu par ce moi
conscient » selon Blackmore. On ne saurait trop recommander ce livre qui nous plonge au cœur des
débats actuels sur la naturalisation de l'esprit. D’aucuns éprouvent une certaine perplexité face à
cette conception très atomisée de la pensée, et les recherches à venir devraient rapidement nous
éclairer d’avantage sur ces nouvelles théories plus que prometteuses.

Dans sa forme la plus sommaire, un même-web est une idée ou un concept simple, propagé à travers
le flux. Cette idée peut prendre la forme d'un hyperlien, d'une vidéo, d'une image, d'un personnage
récurrent ou simplement d'une phrase ou d'un mot. Ce mème peut être propagé par plusieurs
personnes par le biais de réseaux sociaux, de messageries instantanées, d'actualité, et autres services
liés au flux.

Il peut parfois changer avec le temps, par hasard ou du fait d'un commentaire, d'imitations ou d'une
parodie. Les mèmes peuvent évoluer et très vite se répandre sur le flux de manière virale, atteignant
souvent une popularité mondiale et disparaissant parfois quelques jours après leur publication.

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