III-4.

Organisation du thalle des Champignons (Mycophytes = Mycètes)

 Caractères généraux :

- Les champignons sont thallophytes eucaryotes, actuellement, ils sont classés dans un
règne à part: le règne fongique.
- Ils sont hétérotrophes : leur nutrition carbonée nécessite la présence de matières
organiques prélevée sur des organismes ou morts ou vivants :
- Beaucoup sont des parasites de plantes = phytopathogènes (problème économique)
- Quelques centaines, sont opportunistes, pouvant devenir pathogènes pour l’homme
et les animaux (mycoses),
- Les espèces saprophytes se développent sur de la matière organique en
décomposition,
- Diverses espèces sont symbiotiques, soit associées à des algues (dans les lichens) ......
soit associées à des racines (constituant les mycorhizes).

Botritis Mycose Lichens Mycorhizes

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Classification actuelle des champignons

• L’origine des champignons est ancienne (connus

depuis l’ère primaire ) et leur filiation est discutée.
Longtemps classé avec les végétaux s. s., ils sont
actuellement considérés comme une lignée à part,
distincte à la fois des animaux et des végétauxBasée
classiquement sur les mécanismes de reproduction
sexuée et maintenant la phylogénie

• Champignons vrais (au sens strict) = Eumycètes :

• Chytridiomycètes
• Zygomycètes
• Ascomycètes
• Basidiomycètes
• (Deutéromycètes)
• Les Oomycètes ou champignons-algues ont été
récemment séparés de champignons vrais
• Les Myxomycètes ne sont plus considérés comme
des champignons

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 Morphologie du Thalle des champignons
Le thalle des champignons peut prendre diverses formes morphologiques:
a- Thalle plasmodiale = Plasmode (Myxomycètes)
Le plasmode est une thalle sous forme d’une masse cytoplasmique molle plurinucléé
(coenocytique ), sans paroi sans paroi squelettique, déformable se déplaçant par des
pseudopodes (déformations du thalle permettent au champignon saprophytique de se
nourrir et se déplacer en rampant sur un support)
Ex. Myxomycètes ("myxo" qui signifie gélatineux, gluant )
b- Thalle unicellulaire (levures)
C’est un thalle levuriforme c’est-à-dire formé d’une seule cellule ovalaire
Ex. Thalle des levures (Saccharomyces).

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c- Thalle filamenteux (Hyphomycètes = champignons supérieurs)
- Thalle organisé sous forme de filaments longs et fins hyphes,
- Un regroupement d’hyphes forme un mycélium,
Il existe 2 types de filaments chez les champignons :
Filaments siphonné (non cloisonnés) et plurinuclée appelés siphon ou (cœnocyte) chez les
siphomycètes, Ex : Mucor
Filaments cloisonnés pluricellulaires appelés hyphes chez les septomycètes
Aspergillus
Les hyphes sont cloisonnés en cellules ou en dicaryon (2 noyaux par cellule) ou en articles (plusieurs
noyaux par cellule)

Hyphe sans
cloison

Siphomycètes : Filaments non cloisonnés

Champignons inférieurs : Chytridiomycètes, Oomycètes et zygomycetes
Rhizopus

Cloisons =
septums
Cloison ou septum

Filament =
Septomycètes : Filaments cloisonnés hyphe
Champignons supérieurs : Ascomycètes et Basidiomycètes
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 Structures particulières aux champignons
Les filaments chez les champignons peuvent s'associer entre eux
pour former des plectenchymes (faux tissus ou pseudotissus). Ces
agglomérats mycéliens peuvent prendre différents aspects:

* Stromas : agglomérats compacts d'hyphes mycéliens incorporant

ou non des tissus végétaux. Ils présentent une teinte brun
sombre à noire une fois mélanisés.

* Rhizomorphes : ce sont de gros cordons mycéliens ramifiés qui

s’étendent entre les arbres.

* Sclérotes (du grec sklêros=dur): ce sont des amas d‘hyphes

mycéliens compacts et durs formant des organes de
conservation hivernale et de résistance chez certains
champignons (servent à stocker des nutriments pendant la
saison défavorable) (Ex ascomycètes, basidiomycètes). sclérotes

Les sclérotes sont aussi des structures de propagation qui

peuvent être transportées par le vent pour la colonisation
d’autres milieux. Ex sclérotes de Claviceps

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* Organes de fructifications :

- Coussinets conidiofères ou stroma conidiofères : Amas +/- compacts de

filaments portant les conidiophores (organe portant des conidies = spores
asexuées)

- Acervules : stroma mycélien basal, mince, plat ou légèrement concave, portant

des conidiophores. On les trouve chez les champignons parasites de plantes
immergés dans les tissus et recouvert en général soit par la cuticule, soit par
l’épiderme.

- Pycnides : sont des structures mycéliennes en forme concave portant des

conidiophores et ouverte avec un col appelé ostiole

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- Carpophore (chez Basidiomycètes) : Apparait après la reproduction sexuée. Le mycélium
s’organise et forme un carpophore, formé d’un pied et d’un chapeau qui forme des
basidiospores à l’extrémité des basides.

- Ascocarpes (chez les Ascomycètes) : Après la fécondation, le mycélium forme un

ascocarpe qui libère des ascospores,
Ex. la pezize orangée

chapeau ascocarpe

Carpophore

pied

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 Fixation du thalle chez champignons
Certains Champignons, parasites ou saprophytes, se fixent sur des substrats animal ou végétal pour
prélever des substances nutritives à partir de l’organisme hôte. Les dispositifs de fixation peuvent
être :
- Stolons : Filament non ramifié rampants qui se développent rapidement à la surface du milieu
pour le coloniser entièrement.
- Rhizoïdes : Filaments sous forme d'une touffe permettant de se fixer et pénétrer dans le
support (Ex. Rhizopus)
- Appressorium haustorium et suçoirs : Se forment lorsque le filament du champignon parasite
est en contact avec un support, il permet la fixation et la pénétration du filament à l’intérieur du
support pour y prélever des substances nutritives.
- Crampons chez les Entomophthorales (champignons parasites des insectes)
- Boucles et rameaux adhésifs : Filaments avec surfaces adhésives formant des pièges qui
permettent à certaines champignons d’attraper leur proies (Nématodes et d'Amibes terricoles),
et envoient ensuite des suçoirs à l’intérieur de la proie.
Boucles de capture
spore

Pénétration du champignon dans les tissus végétaux

par un appressorium
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 Mobilité du thalle chez champignons
- Présence de cellules mobiles chez les chystridiomycètes et les zygomucètes,
- Pas d’appareil cinétique chez certains groupes comme les zygomycètes et les
champignons supérieurs.
 Croissance du thalle chez champignons
Les champignons présentent plusieurs formes de croissance :
• Chez les levures (Zygo, Asco et Basidio) la croissance est réalisée soit via
bourgeonnement (b) soit via fission (c).
• Chez les Chytridiomycètes la croissance s’effectue par rhizoïdes (d).
• Chez la plupart des Zygomycètes, chez les Ascomycètes, Basidiomycètes et
Gloméromycètes, il y a formation d’un mycélium (a).

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Croissance des thalles filaments

Chez les Zygomycètes, Ascomycètes, Basidiomycètes et Gloméromycètes, l’apex des hyphes est
structurellement et fonctionnellement très différent du reste de l’hyphe :
- Cytoplasme plus dense
- L’épaisseur de la paroi de l’apex est moins importante
- Accumulation de «APICAL VESICULAR CLUSTERS (AVC » = vésicules qui jouent un rôle
essentiel dans la Croissance, elles contiennent :
- Précurseurs de paroi (ex. N-acétylglucosamine, les sous-unités de la chitine …)
- Enzymes lytiques de paroi (ex. chitinase, glucanase) pour casser et séparer les composants de
la paroi.
- Enzymes de synthèse de la paroi (ex. chitin synthase, glucan synthase) pour assembler les
nouveaux composants de la paroi et ainsi accroitre la taille de la paroi.

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 Ramification des filaments

• Une ramification apparaît quand un nouveau point de croissance est initié dans la
paroi latérale (accumulation de vésicules).

• La croissance apicale et las ramification des hyphes sont nécessaire pour

colonisation et utilisation optimale du substrat.

• La formation d’anastomoses (fusions) entre

branches du même ou de différents hyphes conduit
à la création d’un large réseau interconnecté
d’hyphes.

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IV-1-3- Reproduction asexuée des champignons
C’est une multiplication avec conservation du génome qui confère une grande capacité de
prolifération chez les champignons. Elle se fait par différentes modalités:

• Fragmentation du mycélium et régénération de nouveaux filaments à

partir des fragments.
• Production de stolons : multiplication végétative du champignon par des
stolons rampants a croissance rapide, Ex : Mucor
• Production de spores en grandes quantité ce qui confère à l’espèce une
grande capacités de prolifération.
Il existe deux types de spores :
a. Spores directes = spores équationnelles = spores mitotiques
- Elles se forment à partir de sporocystes haploïdes ou diploïdes
- Elles peuvent être endogènes (endospores) : sporangiospores = sporocystophore
cystospores formés dans des sporocystes
- Elles peuvent être mobiles (zoospores = planospores) Ex. Plasmopara Mucor mucedo
viticola (Phycomycètes), ou immobiles (aplanospores) Ex. Mucor mucedo.
- Elles peuvent être exogènes (exospores) :
conidies = conidiospores = spores
conidiennes et immobiles, formés par conidie
bourgeonnement des phialides portés
par les conidiophores phialide
Ex. Aspergillus, Penicillium
conidiophore
Penicillium Aspergillus
- Blastospores : sont des spores équationnelles unicellulaires formés par
bourgeonnement du thalle chez les champignons levuriformes. Ex. Levure

- Thallospores : ce sont des spores équationnelles exogènes qui se

forment par transformation du thalle filamenteux : Levure
 Arthrospores : sont des spores résultant de la fragmentation
du mycélium en segments uni ou pluricellulaire.
Ex. : Ascomycètes et basidiomycètes
 Chlamidospores : sont des spores de résistances à parois
épaisses souvent pigmentées avec un cytoplasme riche en
substances de réserves. La paroi des chlamidospores peut être
echinulée (portant des épines). Ex. Phytophthora
Les chlamydospores sont soit terminales ou intercalaires
Geothricum

Chlamidospores
terminale

Chlamidospore
intercalaire

- Dictyospores : sont des spores équationnelles pluricellulaires cloisonnées

longitudinalement et transversalement que l’on trouve chez les Euascomycètes et les
Deutéromycètes (champ. Imparfait), Ex. Alternaria, Stemphylium Alternaria
b. Spores indirectes = spores réductionnelles = spores méiotiques

- Ce sont des spores haploïdes (n chrs) issues d’une méiose après la fécondation . Après leur
dissémination, ces spores germent pour former un mycélium haploïde.
- Il existe deux types de spores haploïdes chez les champignons :
* les ascospores : ce sont des spores endogènes formées dans un sporocyste particulier
appelé asque chez les Ascomycètes,
* les basidiospores : ce sont des spores exogènes se formant par bourgeonnement de
basides chez les basidiomycètes.
IV-2-2. Reproduction sexuée des champignons

Chez les champignons, on parle d’Isogamie si gamètes mâles et femelles identiques

morphologiquement et physiologiquement.
Ex : levures (La reproduction sexuée n'existe que lorsque les levures se retrouvent dans des
conditions très défavorables de milieu)
On parle d’Anisogamie si gamètes mâles et femelles différents morphologiquement et
physiologiquement. Ex Allomyces
oogone
Il existe différentes modalités de gamie : oosphère

1- Oogamie typique
Dans le gamétocyte femelle (oogone), les gamètes
oosphère
femelles (oosphère) volumineux chargé de Sperm.
réserves et immobiles gamète male (anthérozoïde anthéridie
ou spermatozoïde) de petite taille et mobile
(formés dans les anthéridies)
L’attraction est réalisée par un chimiotactisme.
Ex Monoblepharis
2- Oogamie siphonogame :
La fécondation se fait grâce à un siphon copulateur. La Fécondation se fait en deux étapes :
une Plasmogamie ou Cystogamie (fusion des cytoplasmes) suivie d’une Caryogamie (fusion des
noyaux)
Ex. Saprolegnia

3- Cystogamie ou conjugaison :
Il n’y ait de différenciation de gamètes, la fécondation se fait par
fusion simultanée de la totalité des contenus des 2 gamétocystes
complémentaires.
Il existe deux variantes de cystogamie :
Cystogamie Homothallique : 2 filaments issu de la même spore :
Cystogamie Hétérothallique : 2 filaments complémentaires :.
Ex : Mucor
4- Trichoogamie :
La Fécondation est réalisée à l’aide d’un trichogyne (siphon qui prolonge le gamétocyste femelle :
carpogone) qui permet de faire cheminer les spermaties jusqu’au niveau de oosphère (cellule
sexuée femelle).
- Suite à la plasmogamie, des noyaux différents se retrouvent dans une même cellule.
- Les noyaux haploïdes se divisent pour former des hyphes myctohaploïdes (cytoplasme avec
plusieurs noyaux haploides), ces noyaux haploïdes vont s’apparier deux à deux pour former des
hyphes dicaryotiques.
- Les noyaux dicaryotiques entrent en fusion, parfois après de longues périodes, pour former un
noyau diploïde qui subit ensuite une méiose pour former quatre noyaux haploïdes.
• Chaque noyau haploïde subit une mitose, il en résulte huit noyaux haploïdes.
• Une fraction du protoplasme entoure chaque noyau et le noyau mature en ascospore contenues
dans un asque.
Ex : Ascomycetes (Pezize)
5- Périttogamie ou somatogamie
La périttogamie est la fusion d'une cellule uninuclée quelconque avec une autre
cellule uninuclée quelconque
Ex. les basidiomycètes. Ex. Coprin

Périttogamie