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Alimentation

Bien-être animal dans les élevages alsaciens : la poule pondeuse


Cette étude a pour objectif d'analyser si enjeux de manière optimale, c’est-à-dire
la mise en place d'élevages respectant le avec des systèmes qui fonctionnent bien.
bien-être des poules pondeuses est com- Les entretiens montrent comment les
patible avec la rentabilité des systèmes performances et le respect du bien-être
de production en Alsace, et, le cas des poules en élevage alternatif passent
échéant, quelles sont les conditions à res- avant tout par la maîtrise de paramètres
pecter pour y arriver. Elle a été réalisée en liés aux systèmes d’élevage, aux pra-
partenariat avec Alsace Nature, grâce à tiques d’élevage et impliquent certaines
un soutien de la Région Alsace et avec exigences sur le métier d’éleveur. Les éle-
l’appui d’un stagiaire ingénieur en agri- veurs ont par ailleurs des attentes spéci-
culture. 18 entretiens semi directifs ont fiques en termes de qualité des pou-
été réalisés en 2005 en Alsace auprès lettes. Mettre en place des élevages res-
d'éleveurs de poules pondeuses. pectant le bien-être des poules pon-
Le guide d'entretien portait sur les deuses exige une valorisation correcte
enjeux techniques et économiques du des œufs pour l’éleveur. Les propositions
bien-être animal en élevage alternatif et avancées tiennent compte, par leur sou-
ce, à l’inverse des élevages industriels en plesse et la progressivité, de la grande
“cages batteries”. L’analyse des données diversité des exploitations. Elles préconi- cofinancements européens étant pos-
a mis en évidence que les éleveurs sent l’emploi d’un animateur compétent sibles. Ce programme permettra de
“alternatifs” pouvaient connaître d’une et motivé pour les questions de conseil concilier bien-être animal performance,
part des difficultés techniques liées au technique et d’organisation de filière, des sécurité sanitaire et viabilité économique.
bien-être des poules, et d’autre part des aides aux investissements pour les éle- Par ailleurs, la création d’un réseau bien-
problèmes de mise aux normes à l’hori- veurs et des aides à la promotion. Ces être animal “Alsace” répond à une
zon 2007. Il s’agirait donc de saisir l’op- propositions s’adressent tout particuliè- attente de proximité et de qualité des
portunité pour répondre aux deux rement aux collectivités territoriales, des consommateurs en Alsace.

Bienvenue à la ferme 2005 leur participation aux com- le maintien de contrôles réguliers.
missions d’agrément du réseau C’est un aspect est essentiel dans
Les organisations de consomma- “Bienvenue à la Ferme”, qui une véritable démarche qualité car
teurs alsaciennes ont poursuivi en cherche à allier qualité de l’accueil il en donne la garantie. Sans
et qualité des produits vendus à la contrôle, les organisations alsa-
ferme. Les cahiers des charges ciennes ne pourraient plus soute-
communs aux départements du nir une telle démarche auprès des
Bas-Rhin et du Haut-Rhin sont consommateurs.
soumis au contrôle d’un organis-
me tiers. Cette démarche contrô-
lée, unique en France au sein de
ce réseau, a été obtenue grâce à la
ténacité et à l’esprit de dialogue
des organisations de consomma-
teurs et des fermiers-aubergistes..
Ce contrôle, par un organisme
tiers, n’est pas anodin, car les Contacter le service
coûts des contrôles sont impor- Alimentation :
tants et l'éventuel arrêt des aides Tél : 03 88 15 42 45
Fax : 03 88 15 42 41
en 2006 pourrait le remettre en
Mél : sga@cca.asso.fr
cause. D’ores et déjà, les associa-
tions de consommateurs veulent

04 Rapport d’Activités 2005 C H A M B R E D E C O N S O M M A T I O N D ’ A L S A C E


Alimentation
Aujourd’hui encore plus qu’hier, les consommateurs exigent une alimen -
tation sûre, de qualité et à un prix acceptable. Plus que jamais, les asso -
ciations de consommateurs redoublent d’efforts. Au sein de la “commis -
sion Alimentation” de la Chambre de Consommation d’Alsace, elles tra -
vaillent ensemble, définissent des objectifs communs et des moyens
d’action pour répondre aux sollicitations et favoriser une alimentation
saine et responsable.

Un besoin d’informations constant LA COMMISSION ALIMENTATION


Le mouvement consommateur régional a
Même si lors d’une “crise” sani- pousse les consommateurs à être créé la commission Alimentation dès 1993
taire liée à l’alimentation, les de plus en plus méfiants. afin de permettre aux associations de
consommateurs sont plus sen- D’ailleurs, ils sont toujours plus consommateurs de se concerter pour
sibles, force est de constater nombreux à rechercher une infor- défendre ensemble la sécurité alimentaire et
qu’aujourd’hui, ils accordent une mation concise, précise et adap- des productions régionales respectant la
attention de plus en plus impor- tée à leurs besoins. santé, le bien-être animal, l’environnement
tante à ce qu’ils mangent. Leurs Même si au niveau européen, le et la qualité. Des pistes exigeantes, mais
achats sont guidés par un secteur agroalimentaire a entrepris réalistes, sont proposées pour l’orientation
ensemble de critères bien précis : des évolutions majeures, les de l’agriculture alsacienne. Dans cet esprit,
filières régionales prennent de les études et formations réalisées, notam-
multiples initiatives dans lesquelles ment à la demande des associations de
les associations de consomma- consommateurs, sont directement adaptées
teurs sont fortement sollicitées. aux objectifs et aux actions fixés collective-
A chaque fois, elles répondent ment par le mouvement consommateur
“présentes” en essayant d’appor- alsacien.
ter une information indépendante L’objet des travaux réalisés est aussi d’enri-
et adaptée. Elles s’attachent éga- chir l’information apportée aux consomma-
lement à développer des cam- teurs, jeunes et adultes, notamment sur des
pagnes d’information et d’action. aspects régionaux ou novateurs.
Enfin, elles interpellent les profes- Aujourd’hui, le mouvement consommateur
sions agroalimentaires alsaciens alsacien bénéficie d’une crédibilité impor-
en essayant d’influer sur leurs tante auprès des filières professionnelles,
décisions. des élus et des consommateurs.
Malgré le départ de Pierre Yves Baubry
goût, qualité, sécurité, authentici- La grippe aviaire début 2005, chargé du suivi de la commis-
té, composition des produits, sion, de nombreuses actions ont été
mode de production, prix... Les associations de consomma- menées. Cette année, la “commission
La multiplication des logos en tous teurs sont particulièrement vigi- Alimentation” s’est réunie à plusieurs
genres et des signes de qualité lantes sur la question de la grippe reprises. De nombreuses rencontres en
petits groupes de travail ont également eu
Grippe aviaire, un Numéro Vert pour informer le public lieu, selon les compétences requises pour
mener à bien la réflexion et les projets.
La CCA, Chambre de Consommation d’Alsace a mis en place un répon- A titre d’exemple, la représentation des
deur téléphonique afin d’informer le consommateur de la situation en consommateurs au sein de différentes ins-
temps réel. Ces informations sont également consultables sur le site tances (Bienvenue à la ferme, Commission
Internet de la CCA (www.cca.asso.fr). Régulièrement mises à jour, elles départementale d’orientation de l’agricultu-
répondent à toutes les questions que l’on peut se poser en matière de sécu- re, Commission régionale de l’agriculture
rité alimentaire sur la consommation de volailles en Alsace. raisonnée, Certical, groupes de travail
régionaux de filière...) ont requis de nom-
(appel gratuit en Alsace à partir d'un poste fixe) breuses heures de préparation et de présen-
ce.

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aviaire. Face à l’inquiétude crois- Présence active sur le terrain


sante des consommateurs, la CCA
La Chambre de Consommation d’Alsace continue d’aller au devant des
a mis en place un numéro vert
consommateurs lors d’événements, par exemple en participant aux foires et
destinée à apporter des informa-
tions précises et en temps réel. Ils salons régionaux. A Biobernai, le salon de l’Agriculture Bio en Alsace, destiné
sont informés sur l’évolution de la aux professionnels et au grand public, la CCA était présente du 9 au 11 sep-
situation en Alsace (mesures de tembre 2005. Les visiteurs, plus de 9 000 en 2005, étaient particulièrement sen-
confinement, de protection des sibles aux questions d’alimentation, d’environnement ou de consommation
espèces animales...). durable. La documentation disponible, tout comme la revue “Le
Contrairement à la crise de la Consommateur d’Alsace”, ont été très demandées. Lors du salon “Saveur et
vache folle et la situation créée par soleil d’automne”, organisé tous les deux ans, s’est tenu le Congrès national
la grippe avaire, les positions des des professionnels des fruits et légumes. La CCA tenait un stand du 23 au 25
consommateurs et des éleveurs septembre à Colmar et notre présidente est intervenue lors d’une table-ronde.
sont différentes. En effet, lors de La CCA est intervenue à plusieurs reprises sur d’autres événements. On peut
la crise de la vache folle, les éle-
citer, par exemple, sa participation à la table-ronde organisée par Alsace Qualité
veurs étaient considérés comme
à la foire européenne, à l’IUT Louis Pasteur ou lors d’un café scientifique au
coupables du fait de l’utilisation
de farines animales, dans la crise lycée Couffignal de Strasbourg…
de la grippe
aviaire, ils peu- de ses propres limites indicatives. Il d’exclure clairement les OGM des
vent être consi- s’agit dans ce cas d’une véritable cultures et de l’alimentation des
Les objectifs des
dérés comme régression en termes de santé animaux. En 2005, la CCA a par-
associations de
consommateurs : victimes au publique. Ainsi des aliments pré- ticipé à plusieurs débats sur les
- la garantie d’une ali- même titre sentant des teneurs en polluants OGM avec des scientifiques. La
mentation sécurisée d’ailleurs que radioactifs 100 à 1000 fois supé- vigilance reste de mise notam-
pour tous les consomma- rieures au risque considéré par les ment quant à l’évolution des
- des denrées de qualité teu rs. Les inci- scientifique comme étant “négli- expérimentations en plein
à un prix accessible dences de la geable” pourront être librement champs. En effet, en 2005, la mis-
- l’information loyale du grippe aviaire commercialisés et consommés ! sion parlementaire sur les OGM a
consommateur pour sur la filière avi- Les associations de consomma- rédigé un rapport concluant à la
choisir en toute cole sont nom- teurs protestent et considèrent nécessité des essais en plein
connaissance de cause breuses, avec que cette proposition est inaccep- champs, soumis à une instance de
ses aliments
notamment table. contrôle. Par ailleurs, l'INRA de
- la promotion d’une
agriculture durable et une baisse du Colmar a présenté un essai de
d’échanges équitables. volume des OGM, choix et sécurité porte-greffe transgénique de
ventes. Les éle- vignes résistantes au court noué
indispensables
vages plein air en plein champ. Mais quelle est
sont particulière- l’origine des financements ? Les
ment visés avec les mesures de L’introduction des Organismes protections prévues sont-elles suf-
confinement. La CCA est atentive génétiquement modifiés (OGM) fisantes ? L’argument “santé” ou
et préoccupée par l’évolution de dans l’agriculture et l’alimentation “prévention de maladie” est il
la situation. fait l’objet d’une veille spécifique. fondé ? Autant de questions sur
Les consommateurs alsaciens lesquelles les associations de
Contamination manifestent clairement leur volon- consommateurs veulent des
radioactive des aliments té de voir le principe de précaution réponses précises et fondées.
s’appliquer et sont très majoritai-
Concernant la contamination rement hostiles aux OGM. Produits d’élevage : le
radioactive des aliments, de nou- Les organisations de consomma- choix du durable et du bien-
velles normes européennes sont teurs alsaciennes suivent avec être animal
en cours de préparation. Il appa- attention l’état des connaissances
raît que les niveaux maximum scientifiques et l’évolution de la La réflexion et les analyses
admissibles ne seront plus que de réglementation européenne. Elles menées au sein de la commission
simples limites indicatives. De insistent pour que les filières régio- “Alimentation” permettent d’in-
plus, chaque pays pourra décider nales réfléchissent à l’opportunité former les consommateurs sur des

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critères d’achat méconnus, mais dont activement au débat régional sur Le travail
les conséquences sont importantes, l’orientation de l’agriculture et aux engagé par
comme le bien-être animal, la protec- différentes et nombreuses instances A l s a c e
tion de l’environnement ou l’équité dans ce domaine. Ainsi les représen- Qualité
des échanges. Encore faut-il que les tants des consommateurs au sein de pour une
choix soient réels, c’est-à-dire acces- l’organisme de certification CERTI- signature
sibles au plus grand nombre et dans QUAL font preuve d’une pugnacité régionale
tous les lieux de consommation ali- reconnue. Ils sont présents dans plu- des ser-
mentaire. sieurs des comités (certification, signe vices et
Depuis 1997, les organisations alsa- officiel de qualité, suivi, qualification p ro d u i t s
ciennes de consommateurs, associées des exploitations...). alsacien
au réseau SPA d’Alsace (Sociétés pro- Le mouvement consommateur alsa- nommé "L’Alsace signe l’art et la
tectrices des animaux) et à des éle- cien compte également des représen- manière", avec le soutien du Conseil
veurs de porcs, sont engagées dans la tants au sein de l’association régiona- Régional d’Alsace s’est poursuivi en
promotion d’un modèle d’élevage le pour la promotion de la qualité 2005.
porcin “solidaire et durable”. agroalimentaire, Alsace Qualité, et de
L’objectif est d’implanter en Alsace la Commission régionale pour les pro-
d’autres pratiques d’élevage, à un prix duits agricoles de qualité (CORPAQ).
accessible pour les consommateurs et
juste pour l’éleveur. Après un travail Le PRNS, Programme Régional Nutrition et Santé
très important et réussi pour la filière
de porc avec Thierry Swheitzer, la L’année 2005 a été
CCA étudie la filière des poules pon- l’occasion de nom-
deuses. L’étude pour une meilleure breuses réunions afin
prise en compte du bien être animal de participer à la décli-
dans les élevages alsaciens de poules naison régionale du
pondeuses (voir encadré p. 4) fait PNNS (Programme
suite au colloque transfrontalier National Nutrition et
“Bien-être animal et agriculture Santé) et d’y intégrer
durable”. les préoccupations des
consommateurs. Ce
programme fait suite
Programme
au rapport du Haut
“Manger responsable” Comité de Santé
Publique qui confirme
Les associations alsaciennes de et détaille les liens entre
consommateurs ont créé une exposi- alimentation et santé. Il
tion itinérante qui promeut une ali- s’attache notamment à
mentation responsable “Manger res- développer des projets
ponsable”. Elle a circulé à plusieurs territoriaux de nutrition
reprises en 2005. Ses visiteurs ont pu santé, favoriser les actions en direction des enfants, des adolescents et de
la découvrir au salon bio d’Obernai en leurs parents, développer des actions dans la restauration collective, amplifier
septembre et au collège de Bischwiller la communication et l’information du consommateur. Il définit neuf objectifs
en décembre. Elle a également circulé concrets.
à diverses occasions au sein d’associa- Par rapport au reste de la France, la spécificité du Programme régional est
tion ou lors de manifestations tout au principalement liée aux habitudes alimentaires alsaciennes qui se traduisent
long de l’année. notamment par la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et
les adolescents. Aujourd’hui, il est évident qu’une approche globale de la pro-
Sécurité et qualité des aliments blématique alimentaire régionale est devenue nécessaire. En ce sens, l’ap-
proche des organisations alsaciennes de consommateurs promeut une infor-
Les consommateurs exigent des mation compréhensible et sérieuse en prenant en compte l’équilibre entre
garanties pour leur santé, l’environne- qualité du produit, intérêt nutritionnel, mode de production (environnement
ment et le cadre de vie. C’est pour- et bien-être animal) et coût.
quoi leurs organisations participent

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