Article scientifique
Analyse et optimisation matérielles pour les caténaires.
Bacout Valentin1 and Bossu Romain 2
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Analyse et optimisation matérielles pour les caténaires, Janvier 2024,
1
Etudiant ingénieur Mécanique Energétique; Valentinoluc.Bacout@uphf.fr
2
Etudiant ingénieur Mécanique Energétique; Romain.Bossu@uphf.fr
Abstract: Actuellement, la plupart des caténaires existantes sont faites de cuivre, un matériau
conducteur qui remplit correctement la tâche de pouvoir fournir l’électricité nécessaire au bon
fonctionnement d’un train en marche. Cependant, d'autres matériaux conducteurs existent. C’est
pourquoi on peut remettre en question le monopole du cuivre pour la fabrication de caténaire et se
demander s’il n’existe pas un matériau moins cher qui remplit tout aussi bien la fonction
demandée. Nous avons dans un premier temps cherché à comprendre le fonctionnement d’une
caténaire plus en détail afin d’établir un cahier des charges avec l’ensemble des contraintes de
notre nouveau matériau potentiel. Ensuite, nous avons pu comparer les différents matériaux qui
correspondent à ces critères. On constate alors que bien que le cuivre reste pour le moment le
meilleur compromis rapport qualité/prix/environnement, d’autres matériaux peuvent très bien
conduire le courant pour alimenter les trains en fonctionnement.
Keywords: Caténaire; matériaux; cuivre; prix;
1. Introduction
Dans le contexte actuel du transport ferroviaire, les caténaires, constituant
l'infrastructure essentielle pour la distribution de l'électricité aux trains en marche, sont
majoritairement conçues à partir de cuivre, un matériau conducteur traditionnellement
reconnu pour ses propriétés électriques exceptionnelles.
Une caténaire est une ligne aérienne de traction électrique avec des fils de contact en
cuivre suspendus par des pendules. Les fils suivent une courbe en "chaînette". Pour
capturer le courant à haute vitesse, un fil horizontal est essentiel. La solution adoptée
utilise des pendules et un câble porteur pour assurer la stabilité et éviter l'usure de
l'archet du pantographe. La rigidité du matériau est cruciale pour prévenir le
fléchissement.
Cependant, l'évolution rapide des technologies et la nécessité croissante de
solutions économiques et durables incitent à remettre en question le monopole du cuivre
dans la fabrication des caténaires. D'autres matériaux conducteurs se profilent comme
des alternatives potentielles, suscitant l'intérêt de la communauté scientifique et
industrielle. Cette étude vise à explorer ces possibilités en évaluant la faisabilité
d'adopter des matériaux moins coûteux tout en assurant un rendement électrique
optimal. Pour ce faire, une approche méthodique a été entreprise. Cette exploration
ouvre ainsi la voie à des avancées innovantes dans le domaine des caténaires
ferroviaires, cherchant à optimiser la performance tout en considérant des alternatives
plus économiques et respectueuses de l'environnement.
2. Materials and Methods
Pour déterminer le matériau idéal, une analyse approfondie des propriétés d'une
caténaire a été entreprise en premier lieu.
Romain Bossu Valentin Bacout
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Après avoir effectué une démarche mathématique, nous pourrons comparer les
matériaux obtenus aux caractéristiques du cuivre.
Dans notre démarche pour parvenir à des résultats précis, nous avons employé une
approche méthodique basée sur l'utilisation de plusieurs formules. L'objectif était de
calculer un prix total, considérant non seulement le coût direct de la caténaire, mais
aussi les coûts associés à l'électricité nécessaire au fonctionnement du système, ainsi que
les coûts liés aux émissions de carbone, un aspect essentiel dans le contexte actuel de
préoccupations environnementales.

Table 1. Formules de calcul

Prix Symbole Formule

Prix total 𝑃𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑃𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑃𝐶𝑎𝑡 + 𝑃𝐸 + 𝑃𝐶𝑂
2

(1) (2)
Prix matériau 𝑃𝐶𝑎𝑡 ρ * 𝐶$ * 𝑆 *𝐿
ρ𝑒𝐿 2
Prix économique 𝑃𝐸 𝐶𝑒𝑙𝑒𝑐
(3)
* 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠𝑢𝑡𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛
(4)
* *𝑖
𝑆
(5) (6)
Prix écologique 𝑃𝐶𝑂 𝑡𝐶𝑂 * ρ * 𝐶𝐶𝑂 *
2 2 2
1 2 3
Prix au kg d'un matériau donné. Travail par unité de longueur, L=1m. Prix du
4 5 6
KWh = 473,51€. 5 ans à 50% d’utilisation. Taxe carbone. CO2 footprint.

L'objectif ultime de cette démarche était de minimiser cette fonction coût,

conduisant ainsi à l'obtention d'une formule générale optimale. Nous avons ainsi
cherché à trouver la section optimale afin de minimiser le prix en fonction des données
matériaux.
𝑃𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙(𝑆) = 𝑘1 * 𝑆 + 𝑘2/𝑆
Ainsi, nous avons établi que la section afin de minimiser le prix global était:
𝑆= 𝑘1/𝑘2
Afin de pondérer l'importance relative de chaque composant dans notre analyse,
nous avons attribué des coefficients spécifiques à chaque prix. Ces coefficients, valant 0.4
pour le coût de la caténaire, 0.3 pour le coût de l'électricité et 0.3 pour le coût du carbone,
ont été définis en fonction de leur impact présumé sur le coût total. Cette approche
permet d'exprimer clairement les priorités et les poids relatifs de chaque élément dans
notre étude. Nous avons fait le choix d’équilibrer les prix afin de tous les prendre en
compte avec plus ou moins le même poids, en privilégiant tout de même le prix du
matériau (Pcat)
𝑃𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 = α𝑃𝐶𝑎𝑡 + β𝑃𝐸 + γ𝑃𝐶𝑂
2

Cette formule, une fois établie, pourrait être implémentée dans notre logiciel,
permettant ainsi une évaluation systématique des matériaux à travers un spectre
complet de critères incluant le coût direct, la consommation énergétique et l'impact
environnemental. Cette approche mathématique complexe offre une base solide pour la
prise de décision, en considérant de manière équilibrée les différents aspects
économiques, énergétiques et environnementaux. L'utilisation de coefficients ajustables
permet également une flexibilité dans l'analyse, permettant aux décideurs d'adapter le
modèle en fonction des priorités spécifiques de leur projet ou de leurs objectifs.

En résumé, la méthodologie que nous avons adoptée dans notre étude s'est
appuyée sur une modélisation mathématique sophistiquée, avec une pondération
stratégique des coûts associés à la caténaire, à l'électricité et au carbone. Cette approche
holistique vise à fournir une perspective complète dans le processus de sélection des
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matériaux, alignée avec les considérations économiques, énergétiques et

environnementales de manière équilibrée.

3. Résultats
Pour mener à bien notre étude et obtenir des résultats pertinents, nous avons utilisé le
logiciel Granta EduPack. Ce logiciel spécialisé, développé par Granta Design, une
entreprise renommée dans le domaine de l'ingénierie des matériaux, représente un outil
essentiel dans le domaine de l'enseignement et de la recherche en sciences des
matériaux. Grâce à ses fonctionnalités avancées, EduPack offre des ressources
exhaustives et des outils sophistiqués qui permettent une compréhension approfondie
des propriétés des matériaux, ainsi que des prises de décision éclairées quant aux choix
de matériaux.

L'utilisation de Granta EduPack revêt une importance particulière dans notre démarche,
car elle facilite l'intégration des aspects liés aux matériaux dans notre étude en ingénierie
et en sciences des matériaux. En tant qu'outil puissant, EduPack guide efficacement les
étudiants, chercheurs et ingénieurs tout au long du processus de sélection de matériaux,
en prenant en considération des critères techniques, économiques et environnementaux.
À travers des calculs approfondis, nous avons cherché à établir une relation
mathématique visant à répondre à nos exigences spécifiques. La formule que nous avons
développée vise à minimiser le coût en fonction d'une section donnée. Dans cette
démarche, nous avons pris une section qui minimise le coût en dérivant la fonction Prix
Total, puis avons tracé le prix par ordre croissant.

Figure 1. Prix total des matériaux trié dans l’ordre croissant

L'analyse détaillée des résultats obtenus grâce à Granta EduPack, présentée dans la
Figure 1, démontre de manière explicite que le cuivre demeure le meilleur compromis
parmi les matériaux considérés. Cette conclusion s'appuie sur une prise en compte
exhaustive de l'ensemble des paramètres étudiés, plaçant ainsi le cuivre en première
position dans nos choix de matériaux pour la construction des caténaires dans les
systèmes ferroviaires.
Nous avons ensuite fait le choix de prendre le level 3 du logiciel afin de voir si nos
résultats obtenus étaient différents. Ainsi avec cette nouvelle étude, l’aluminium se place
devant le cuivre.
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Figure 2. Matériaux idéal avec level 3

4. Discussion et conclusion
L'examen attentif de nos résultats obtenus par le biais de notre méthodologie,
combinant une analyse approfondie des propriétés des caténaires et l'utilisation du
logiciel Granta EduPack, révèle plusieurs aspects significatifs méritant une analyse
critique. Cette évaluation permet de contextualiser nos conclusions et de discuter des
implications de nos choix dans le domaine complexe des matériaux pour les caténaires
ferroviaires.
Tout d'abord, la démarche méthodique entreprise pour évaluer les matériaux
alternatifs aux caténaires en cuivre a permis de prendre en compte un large éventail de
paramètres. L'analyse approfondie des propriétés des caténaires, incluant leur structure,
leur conception et les conditions opérationnelles, a fourni une base solide pour
l'établissement de critères de sélection pertinents. Cependant, malgré la rigueur de cette
approche, il est essentiel de souligner que certaines propriétés spécifiques aux
matériaux, notamment la résistance à la corrosion dans des conditions
environnementales sévères, pourraient nécessiter une exploration plus poussée dans des
scénarios à long terme. De même, nous pourrions prendre en compte d’autres prix
comme celui de la décarbonation, ce qui complexifierait d’autant plus l’étude.
En ce qui concerne l'utilisation de Granta EduPack, l'outil a indéniablement fourni
une assistance précieuse dans l'évaluation comparative des matériaux en se basant sur
divers critères, tels que le coût, la conductivité, et la masse volumique. Cependant, il est
crucial de reconnaître les limites inhérentes aux modèles préétablis de ce logiciel, qui
peuvent ne pas refléter entièrement la complexité des interactions matérielles spécifiques
à l'application ferroviaire.
La pondération des différents coûts, tels que le coût de la caténaire, le coût de
l'électricité, et le coût du carbone, a été un élément clé de notre approche. Cependant, la
subjectivité inhérente à l'attribution des coefficients respectifs peut introduire des biais
potentiels dans notre modèle. Les choix des coefficients devraient être transparents et
justifiés, mais il est important de reconnaître que différentes perspectives pourraient
conduire à des pondérations différentes. Des études plus approfondies sur la sensibilité
du modèle à ces coefficients pourraient enrichir notre compréhension des résultats.
Enfin, bien que nos résultats aient clairement mis en évidence la prééminence du
cuivre en tant que matériau pour les caténaires ferroviaires, il est essentiel de reconnaître
que les avancées technologiques rapides pourraient introduire de nouveaux matériaux
ou des technologies émergentes qui n'ont pas été prises en compte dans notre étude. Une
analyse prospective devrait être entreprise pour anticiper les développements futurs et
assurer la pertinence à long terme de nos conclusions.
Le choix du cuivre comme matériau de construction des caténaires repose sur des
avantages fondamentaux. Sa réputation en tant que conducteur électrique exceptionnel
en fait un choix naturel pour garantir une transmission efficace de l'électricité sur de
longues distances, assurant ainsi une alimentation électrique optimale des trains en
mouvement. Sa résistance mécanique adéquate lui permet de supporter le poids du fil
de contact et les forces dynamiques générées par les mouvements des pantographes,
garantissant la stabilité et la durabilité des caténaires dans des conditions d'utilisation
variées. La durabilité et la résistance à la corrosion du cuivre sont des caractéristiques
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essentielles pour les caténaires ferroviaires, exposées aux intempéries. La capacité du

cuivre à résister à la dégradation due à l'oxydation contribue significativement à la
longévité et à la fiabilité du système. Sa facilité de mise en œuvre, sa compatibilité avec
les processus de fabrication courants et sa recyclabilité à 100% en font un choix efficace,
économique et respectueux de l'environnement.
Lorsque l'on approfondit notre analyse en considérant une gamme plus étendue de
matériaux, représentée par le niveau 3 sur notre logiciel, une perspective plus nuancée
émerge, mettant en lumière l'aluminium comme un acteur majeur. Cette constatation ne
remet pas en question la validité de notre étude précédente, mais plutôt l'enrichit en
considérant des alternatives plus diversifiées.
L'aluminium se démarque en raison d'un équilibre optimal entre la qualité, le prix
et les considérations environnementales. Tout d'abord, en termes de conductivité
électrique, l'aluminium se positionne avantageusement, offrant des performances
respectables tout en étant plus économique que le cuivre. Cette propriété devient
cruciale dans le contexte des caténaires ferroviaires, où l'efficacité de la transmission
électrique est essentielle. Sur le plan économique, l'aluminium présente un coût souvent
inférieur à celui du cuivre. Cette caractéristique devient un facteur déterminant dans le
choix des matériaux, en particulier dans des projets de grande envergure où les coûts
doivent être maîtrisés sans compromettre la performance globale. L'équilibre entre
qualité et prix est un aspect crucial, et l'aluminium semble offrir une alternative
attrayante dans cette optique. En ce qui concerne les considérations environnementales,
l'aluminium présente un avantage significatif en raison de sa légèreté. Comparé au
cuivre, l'aluminium nécessite moins d'énergie pour sa production et son transport en
raison de sa masse volumique plus faible. Cette caractéristique contribue à réduire
l'empreinte carbone globale associée à la fabrication et à la mise en place des caténaires.
Il est important de souligner que cette mise en avant de l'aluminium ne nie pas les
mérites du cuivre, mais souligne plutôt la complexité du choix des matériaux en fonction
des spécificités du projet et des critères prioritaires. L'aluminium émerge comme une
alternative crédible, offrant des avantages économiques et environnementaux sans
sacrifier la qualité de la transmission électrique.
En somme, l'approfondissement de notre analyse au niveau 3 du logiciel met en
avant l'aluminium comme une option viable et compétitive pour la construction des
caténaires ferroviaires. Cette perspective élargie offre une flexibilité dans le choix des
matériaux, permettant une adaptation plus fine aux besoins spécifiques de chaque
projet.
En conclusion, bien que nos résultats offrent des perspectives intéressantes sur le
choix du matériau pour les caténaires ferroviaires, une approche critique souligne la
nécessité de continuer à explorer, à valider et à affiner nos conclusions à mesure que la
technologie évolue. L'analyse critique est un processus continu qui guide la recherche
vers des solutions plus robustes et adaptées aux défis futurs du transport ferroviaire.

Funding: This research received no external funding

Informed Consent Statement: Informed consent was obtained from all subjects involved in the
study.
Conflicts of Interest: The authors declare no conflict of interest.

Reference :
1. Yves Machefert-Tassin, Histoire de la traction électrique, éd. La Vie du Rail. Tome I, 1980, 562 pages ; tome II, 1986, 599 pages.
2. Jean Cuynet, La traction électrique en France 1900-2005, éd. La Vie du Rail, 2005, 143 pages.
3. 2005-2010 Etna-Mint : https://www.etna-mint.fr/index.php?page=cuivre
4. J.J. Maillard, Pantographs-OCE-Contact strip materials, Rev. Met. Paris Volume 88, Number 12, Décembre 1991
5. Thomas Bausseron, Etude de l’échauffement de la caténaire lors du captage à l’arrêt : Développement d’un outil informatique.
Energie électrique. Université de Franche-Comté, 2014. Français. ffNNT : 2014BESA2062ff. fftel-01337036f