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Structure de la matière
La matière constituée tous ce qui possède une masse et qui occupe un volume dans
l’espace. Elle peut exister sous trois états physiques différents :
▪ L’état liquide : possède un volume défini mais aucune forme précise, il prend la forme de
son contenant.
▪ L’état gazeux : n’a ni volume ni forme définie, il prend le volume et la forme de son
contenant.
Classification de la matière
Matière
▪ Un corps pur est un corps constitué d’une seule sorte d’entité chimique (atome, ion ou
molécule). Un corps pur est soit un élément (corps pur simple ex : Cu, Fe, H2, O2…) soit un
composé (constitué de plusieurs éléments, exemple : l’eau pure H2O)
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Chimie minérale descriptive H. Ouallal
Structure de l’atome
Selon la théorie atomique, l’atome est la plus petite partie d’un élément qui peut se
combiner chimiquement. Il possède une structure interne, c'est-à-dire qu’il est fait de particules
encore plus petites, appelées particules subatomiques (ou élémentaires).
L’atome est constitué de trois sortes de particules élémentaires : les protons et les électrons et les
neutrons. C’est une entité électriquement neutre. Il renferme un nombre donné de protons et de
neutrons appelés aussi nucléons (constituants du noyau), entourés d’électrons.
La neutralité électrique de l’atome est due à l’égalité du nombre de charges nucléaires (protons)
et des électrons. Ce nombre, appelé numéro atomique est désigné par Z. Tous les éléments
chimiques sont symbolisés par : AZX.
Dans ce mode de représentation, un atome est défini par :
Z : numéro atomique = nombre de protons.
A : nombre de masse ou nombre de nucléons.
Plus de la moitié des éléments connus aujourd’hui ont été découvertes entre 1800 et 1900. Durant
cette période, les chimistes remarquèrent que de nombreux éléments présentaient de grandes
similitudes entre eux. La découverte d’une périodicité dans les propriétés physiques et chimiques
des éléments, ainsi que le besoin d’ordonner la multitude de renseignements sur la structure et
les propriétés des éléments, ont mené à la création du tableau périodique, un tableau dans lequel
sont regroupés les éléments ayant des propriétés chimiques et physiques similaires. La figure ci-
dessous montre une version moderne et récente du tableau périodique qui se présente sous la
forme d’un tableau à 18 colonnes ou groupes et 7 lignes ou périodes et les éléments y sont
classés par numéro atomique Z croissant.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
IA VIIIA
VIIIB
IIIB IVB VB VIB VIIB IB IIB
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
On peut regrouper les éléments selon les types de sous-couches en remplissage : les
éléments représentatifs (les éléments des groupes IA à VIIA ; ils ont tous des sous-couches s
ou p incomplètes), les gaz rares, les métaux de transition, les lanthanides et les actinides :
IA VIIIA
Gaz rares
IA VIIIA
Lanthanides
Actinides
La représentation la plus courante est celle où les éléments sont répartis en quatre blocs s,
p, d et f.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Bloc s
IA VIIIA
Bloc p
IIA IIIA IVA VA VIA VIIA
Bloc d
VIIIB
IIIB IVB VB VIB VIIB IB IIB
Bloc f
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
- Les éléments de la colonne VIIIA forment la famille des gaz rares ou nobles et leur
configuration est [gaz rare] ns2 np6. Donc tous les éléments du bloc p ont pour
configuration [gaz rare] ns2 npx (1 ≤ X ≤6)
- Il y a 6 gaz rares dans le bloc p : hélium (He, Z=2), néon (Ne, Z=10), argon (Ar,
Z=18), Krypton (Kr, Z=36), xénon (Xe, Z=45) et le radon (Rn, Z=86). Il y a aussi 4
autres gaz dans ce même bloc p : l’azote (N, Z=7), l’oxygène (O, Z=8), le fluor (F,
Z=9) et le chlore (Cl, Z=17).
- Dans le bloc p, il y a deux liquides : le brome (Br, Z=35) et le gallium (Ga, Z=31).
d) Bloc d : Il s’agit des éléments appartenant aux colonnes IIIB, IVB, VB, VIB, VIIB, VIIIB
(trois colonnes contenant 9 éléments appelés ductiles), IB et IIB. Ce bloc contient
tous les métaux de transition d, trois métaux pauvres dans le groupe IIB ainsi qu’un
lanthanide et un actinide dans le groupe IIIB. Tous les métaux de transition dont la
configuration suivante [gaz rare] ns2 (n-1) dX (1 ≤ X ˂ 10).
Remarques
Dans les trois séries, 3d, 4d et 5d, sont groupés trois colonnes notées VIIIB ; on les
appelle les ductiles ou les triades (éléments ayant des propriétés physiques et
chimiques semblables. Ces éléments sont :
Fe, Co, Ni
Ru, Rh, Pd
Os, Ir, Pt
Le groupe IIB s’apparente plutôt au groupe IIA des alcalino-terreux qu’aux métaux de
transition d. La configuration électronique externe des éléments de groupe IIB est la
même que celle des alcalino-terreux : ns2. Les trois éléments du groupe IIB (zinc (Zn,
Z=30), cadmium (Cd, Z=48), mercure (Hg, Z=80, liquide)) ont des points de fusion bas
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
par rapport à ceux des métaux de transition d. Contrairement aux autres éléments du
groupe IIB, le copernicium pourrait s'agir d'un métal de transition car le cation
Cn2+ aurait ainsi la configuration [Rn] 7s2 6d8 5f14.
e) Bloc f : ce bloc contient deux séries. Il s’agit des lanthanides et des actinides.
- La série des lanthanides : du lanthane (La, Z=57) au ytterbium (Lu, Z=70). Leur
configuration électronique théorique selon KLECHKOWSKY est [Xe]54 6s25d0 ou 14fX
(0 ≤ X ≤ 14). La configuration électronique idéale est [Xe]54 6s2 5d1 4fX (0 ≤ X ≤ 14).
- La série des actinides : du l’actinium (Ac, Z=89) au nobélium (No, Z=102). Leur
configuration électronique théorique selon KLECHKOWSKY est [Rn]86 7s2 6d0 ou 1 ou
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5fX (0 ≤ X ≤ 14). La configuration électronique idéale est [Rn]86 7s2 6d1 5fX (0 ≤ X
≤ 14).
Le degré d’oxydation le plus fréquent des lanthanides et des actinides est +III, d’après leur
configuration électronique idéale.
Les électrons situés près du noyau forment en quelque sorte un écran entre les
électrons des couches périphériques et le noyau : la présence de ces électrons à pour effet
de réduire l’attraction électrostatique entre les protons et les électrons périphériques. De
plus, la force répulsive qui s’exerce entre les électrons eux-mêmes atténue également la
force d’attraction du noyau. Le concept de charge nucléaire effective permet d’expliquer
comment l’effet écran influe sur les propriétés périodiques.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Le rayon ionique est le rayon d’un cation ou d’un anion. Un cation a un plus petit
rayon que celui de l’atome correspondant, et un anion a à l’inverse un rayon plus gros.
Explication :
Lorsqu’un atome gagne ou perd un ou plusieurs électrons :
- La charge nucléaire ne change pas.
- L’augmentation ou la diminution de la répulsion entre les électrons qui résulte
respectivement de l’ajout ou le retrait d’un ou plusieurs électrons a pour effet de
grossir ou réduire le nuage électronique.
La variation des rayons atomiques et des rayons ioniques va dans le même sens à
mesure qu’on descend dans un groupe, les deux rayons atomiques et ioniques augmentent.
Pour ce qui est des ions de groupes différents, on ne peut comparer leurs tailles que s’ils
sont isoélectroniques.
L’énergie d’ionisation
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
L’électron arraché appartient à l’orbitale la plus haute en énergie qui est presque
toujours la dernière sous-couche occupée à l’état fondamental.
Exception : métal de transition
M M+ + e-
4s2 3dn 4s1 3dn
L’énergie EI1 augmente à peu près régulièrement de la gauche vers la droite au cours
d’une même période et du bas vers le haut à l’intérieur d’une même colonne. Cette énergie
est toujours positive. Les maximas correspondent aux gaz rares et les minimas aux alcalins.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Ce sont les éléments des halogènes qui ont les valeurs de l’affinité électronique les plus
élevées, car les ions halogènes formés sont isoélectroniques des gaz rares qui suivent
l’halogène dans la classification. L’AE1 est quasi nulle pour Be, Mg, Ca, Mn, Zn, Ba, Cd, Hg.
Elle est pratiquement nulle pour N, nulle pour les gaz rares.
Une exception existe cependant pour le fluor : en effet, F a une affinité électronique
inférieure à celle du chlore, N a une affinité électronique inférieure à P, et O a une affinité
électronique inférieure à S ; ceci s’explique par le volume plus petit des éléments de la 2 ème
période qui entraine une augmente la répulsion inter-électronique.
L’affinité électronique augmente dans une période de la gauche vers la droite, mais reste à
peu près constante dans un groupe.
L’électronégativité
C’est une grandeur énergétique qui caractérise la tendance d’un élément à acquérir
un électron : c’est ce qu’on appelle le caractère oxydant ou réducteur en chimie. Plusieurs
échelles existent pour définir cette grandeur :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Echelle de Pauling : Elle est basée sur des données thermodynamiques : les énergies
de liaisons E.
= en (kj.mole-1)1/2
Remarques
1- Les électrons de la liaison sont attirés par l’atome le plus électronégatif.
2- Les éléments les plus électronégatifs sont situés en haut et à droit de la classification
des éléments, les éléments les moins électronégatifs en bas et à gauche.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
II-1-1 Introduction
Caractéristiques
Les alcalins (M : Li, Na, K, Cs) et les alcalino-terreux (M : Be, Mg, Ca, Sr, Ba) sont des métaux
et ont pour configuration électronique externe ns1 et ns2 respectivement. La configuration
électronique devient plus stable lorsque les alcalins et les alcalino-terreux perdent un
électron pour former M+ et deux électrons pour former M2+ respectivement. Ils acquièrent
ainsi la configuration du gaz rare de la période précédente.
Les alcalins et les alcalino-terreux se présentent dans les conditions normales de
température et de pression, sous forme de métaux mous. A cause de leur grande réactivité
chimique, ils doivent être conservés à l’abri de l’air dans du pétrole, sinon ils se recouvrent
très rapidement d’une croûte d’hydroxyde et de carbonate, en absorbant la vapeur d’eau et
le gaz carbonique de l’air. Les alcalins et les alcalino-terreux se dissolvent facilement dans
l’ammoniac liquide, les solutions diluées sont d’un bleu foncé et lorsque la concentration
augmente, la solution prend un éclat métallique doré.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Les alcalins et alcalino-terreux possèdent le potentiel d'ionisation le plus bas de leur période;
le second potentiel d'ionisation est en revanche très élevé dans le cas des alcalins et le
troisième dans le cas des alcalino-terreux en raison de la configuration électronique de gaz
rare des cations alcalins (M+) et des cations alcalino-terreux (M2+).
Composés chimiques
Avec l’hydrogène, les alcalins et les alcalino-terreux conduisent aux hydrures MH et MH2
respectivement. MH et MH2 (M : Ca, Sr et Ba) sont des composés ioniques. Leur stabilité
croît avec le numéro atomique de l’élément M.
L’hydrure de lithium possède une stabilité exceptionnelle. Fondu, il conduit l’électricité et,
par électrolyse, il y a un dégagement de l’hydrogène à l’anode. L’hydrure de lithium s’obtient
facilement en faisant passer un courant d’hydrogène sur du métal légèrement chauffé. La
préparation des autres hydrures est plus délicate.
Avec l’oxygène moléculaire, les alcalins et alcalino-terreux forment des oxydes de formule
M2O et MO respectivement. A l’exception du lithium, les alcalins donnent des composés plus
riches en oxygène : peroxydes (M2O2), superoxyde (MO2) et sous-oxydes (Cs7O, Cs4O, Cs7O2).
L’existence de composés de type M2O2 et MO2 est due à la présence des ions (O2)2- dans les
peroxydes et (O2)- dans les superoxydes; le cation a toujours la charge +1 (M+). Les
peroxydes alcalino- terreux ont pour formule MO2.
Les peroxydes libèrent de l’eau oxygénée par action des acides ou de l’eau :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Les alcalins et les alcalino-terreux réagissent facilement avec les halogènes pour former des
sels ioniques solubles appelés halogénures à l’exception des fluorures MF 2 (M : Mg, Ca, Sr et
Ba) qui sont insolubles. Les halogénures alcalins sont très répandus à l’état naturel et
cristallisent dans 2 modes de structures cubiques : structure cubique à faces centrées type
NaCl et cubique centré type CsCl.
Les alcalino-terreux donnent des composés avec l’azote (nitrure) et le carbone (carbure). En
milieu aqueux, les nitrures donnent de l’ammoniac et les carbures de l’acétylène :
a) Propriétés acido-basiques
La dissolution des alcalins et celle des alcalino-terreux (Ca, Sr et Ba) dans l’eau sont très
exothermiques et peuvent être très dangereuses, si les quantités mises en jeu sont grandes.
Il y a formation de OH- et de H2. L’hydrogène, dégagé peut s’enflammer (flamme jaune avec
le sodium et mauve avec le potassium). L’énergie dégagée augmente avec l’électropositivité
de l’élément M :
En solution aqueuse, les hydrures réagissent avec l'eau pour former du dihydrogène et des
hydroxydes. Ils ont un caractère basique :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
En solution aqueuse, les oxydes M2O et MO ont un caractère basique. Ils réagissent avec
l’eau pour donner des ions OH- :
La force de basicité d'un oxyde dépend de son caractère ionique, plus la liaison M-O est
ionique, plus l’oxyde est basique. L’ion O2- est une base très forte, n’existant pas à l’état
libre, il réagit fortement avec l’eau en fixant un proton pour donner OH-.
BeO présente un caractère amphotère, il peut agir comme une base ou comme un acide :
b) Propriétés redox
En présence d’un excès d’oxygène, les alcalins donnent des peroxydes (Na2O2) et des
superoxydes (KO2, RbO2 et CsO2).
Par électrolyse des hydroxydes alcalins ou des hydroxydes alcalino-terreux fondus, on
obtient les métaux et par électrolyse de la solution aqueuse, c’est l’eau qui se décompose en
oxygène et hydrogène.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Applications
CaF2 + 3Ca3(PO4)2 (s) + 10H2SO4 (aq) → 10CaSO4 (s) + 6H3PO4 (aq) + 2HF (g)
Tous les alcalins et alcalino-terreux peuvent être préparés par l'électrolyse de leurs
halogénures fondus :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Pour des raisons économiques, l’électrolyse s’effectue en présence de CaCl2 pour abaisser la
température de fusion de NaCl, de 800 °C à 600 °C.
La production annuelle est supérieure à 20000 tonnes de sodium, utilisé surtout comme
liquide de refroidissement dans les réacteurs nucléaires.
II-2-1 Introduction
Les différents types de réactions chimiques impliquent des échanges de protons, d'électrons,
des équilibres de solubilités ou encore de complexation. Pour ces différentes réactions, des
diagrammes à une dimension permettent de prévoir les réactions et les domaines de
stabilités des différentes espèces. Certaines espèces chimiques sont engagés à la fois dans
des couples acido-basiques et dans des couples oxydant-réducteur, c'est pourquoi pour
étudier ces systèmes chimiques il est nécessaire d'utiliser une représentation à deux
dimensions : il s'agit des diagrammes potentiel-pH (diagrammes E-pH), appelés aussi
diagrammes de Pourbaix.
Un diagramme E-pH est relatif à un élément chimique donné, présent en solution aqueuse à
divers nombres d'oxydation dans différentes espèces chimiques. Il fait apparaître les
différents domaines de prédominance ou d'existence de chaque espèce. La superposition
de diagrammes relatifs à plusieurs éléments permet, par une méthode graphique simple de
prévoir les réactions mises en jeu et leur sens d'évolution pour des concentrations initiales
fixées des différents produits.
Méthode
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
prédominance de ces espèces, séparés les uns des autres par des frontières verticales,
obliques ou horizontales.
1ère étape : On identifie les espèces mises en jeu, et on détermine le nombre d'oxydation de
l'élément dans chacune d'entre elles.
Remarques
- Les espèces sont placés sur le diagramme par nombre d'oxydation croissante selon
l'axe des potentiels croissants (plus le nombre d’oxydation est élevé, plus l'espèce est
en haut).
- Deux espèces au même nombre d’oxydation seront séparées par des frontières
verticales.
2ème étape : On identifie le type d'équilibre existant entre les différentes espèces : Les
équilibres de solubilité et acido-basiques feront apparaître des frontières verticales dans le
diagramme. Les équilibres d'oxydoréduction font apparaître des frontières horizontales ou
obliques dont l'équation est donnée par la loi de Nernst. On peut à ce stade du
raisonnement, tracer un diagramme de situation, qui est une ébauche du diagramme
potentiel-pH.
3ème étape : Choix des conventions frontières : Les conventions de tracés sont fixées par les
conditions opératoires. Lorsqu'on écrit la loi de Nernst ou lorsqu'on étudie les équilibres de
solubilités, il convient de connaître les concentrations de certaines espèces.
- La concentration de chaque espèce dissoute est prise égale à une valeur fixée par les
conditions opératoires.
- La pression partielle de chaque gaz est prise égale à la pression du travail (souvent
1bar)
- La frontière entre deux espèces en solution implique l'équirépartition de l'élément
(égalité des concentrations à la frontière).
4ème étape : On examine les équilibres un à un pour établir l'équation des différentes
frontières. Pour chaque couple oxydant-réducteur on :
- Annonce le couple oxydant/réducteur étudié,
- Écrit la demi-équation d'oxydoréduction associée au couple,
- Écrit l'équation de Nernst pour le couple étudié,
- Applique les principales conventions fixant l’activité des différentes substances
intervenant dans l'équation de Nernst,
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Le soufre
Introduction
Caractéristiques
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
- La transition de phase α → β se fait à environ 95°C, alors que le soufre fond aux environs de 115°C
(ces deux valeurs correspondent à une pression de 1 atmosphère). La fusion du soufre donne un
liquide brun foncé, très fluide à la température de 115°C.
Soufre vapeur
400°C : Ebullition
Soufre liquide
brun foncé
300°C
Soufre « mou »
brun foncé
200°C
Soufre liquide
115°C brun foncé
20°C
Si on continue à chauffer, vers 200°C, ce soufre très fluide devient pâteux. On appelle cette
nouvelle variété du "soufre mou". Ce soufre mou résulte de la polymérisation des atomes, et
est constitué de macromolécules -S-S-S-S-.
À partir de 300°C, il redevient très fluide, pour bouillir vers 400°C. Si on refroidit du soufre
liquide initialement à 400°C, on observe les mêmes transitions, dans l'ordre inverse. En
particulier, le soufre liquide devient soufre mou à partir de 300°C, puis devient fluide vers
200°C, pour cristalliser à 115°C. Il cristallise toujours la forme β, de haute température. En se
refroidissant, ce soufre β va devenir soufre α.
La viscosité du soufre liquide diminue si on le chauffe de 119°C jusqu'à 155°C. C'est le soufre
λ, formé, comme les deux phases solides précédentes, de molécules S8 cycliques. Si la
température dépasse 160°C, le liquide devient de plus en plus visqueux.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
fragments obtenus. Les chaînes se disloquent ensuite sous l'effet de l'agitation thermique.
On obtient finalement un liquide brun formé essentiellement (vers 450°C) de molécules S 2
paramagnétiques, et encore de quelques molécules S8, S6 et S4.
Au-delà de 700°C, il ne reste plus dans le gaz que des molécules S 2. Si à 250°C, on trempe le
Sµ (liquide à cette température) dans de l'eau froide, on obtient des cordes de ”soufre mou”.
C'est un polymère qui se transforme lentement en Sα.
Remarque
- Bien que le soufre n’existe pas à l’état monoatomique, le corps simple sera noté S, en
particulier dans l’écriture des équations des réactions chimiques.
Composés chimiques
Le soufre possède plusieurs degrés d’oxydation (-II ; II ; IV et VI). Avec le degré d’oxydation -
II, le soufre peut se combiner avec l’hydrogène, les métaux et à certains non-métaux pour
donner des sulfures et avec des degrés d’oxydation positifs, il se combine à l’oxygène et aux
halogènes (fluor et chlore) pour donner des oxydes et des halogénures respectivement.
a) Les sulfures
Avec l’hydrogène, on obtient le sulfure d’hydrogène (H2S) qui est un gaz incolore et toxique
avec une odeur caractéristique d'œufs putréfiés. H2S est peu soluble et la solution saturée
correspond à une concentration de 0,1M.
Certains métaux de transition et des non-métaux, conduisent à des sulfures très peu
solubles tels que Ag2S, PbS, ZnS, CoS, NiS, HgS et CdS, SnS, Bi2S3…
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Avec le fluor et le chlore, le soufre donne des molécules covalentes telles que SF4
(tétrafluorure de soufre), SF6 (héxafluorure de soufre), S2Cl2 (dichlorure de disoufre), SCl2
(dichlorure de soufre), SO2Cl2 (chlorure de sulfuryle), SOCl2 (chlorure de thionyle).
Avec l’oxygène, le soufre conduit à des oxydes de soufre SO2 (dioxyde de soufre ou
anhydride sulfureux) et à SO3 (trioxyde de soufre ou anhydride sulfurique). Dans les
conditions normales de température et de pression, SO2 est un gaz dense, incolore et
toxique, son inhalation est fortement irritante.
SO3 est un solide cristallisé incolore qui fond à une température de 16,9°C en donnant un
liquide incolore hygroscopique (il absorbe l’humidité de l’air). A température élevée (>
450°C), SO3 se décompose en dioxyde de soufre (SO2) et en oxygène (O2). Le tableau suivant
regroupe certaines caractéristiques des oxydes de soufre.
a) Propriétés acido-basiques
SO2 présente les propriétés d'une base de Lewis, par son doublet libre, les propriétés d'un
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
acide de Lewis par la présence d’OA d libres et également les propriétés d'un acide de
Brønstëd en solution.
SO2 se dissout dans l'eau pour donner un oxoacide :
L’acide H2SO3 doit être conservé à l’abri de la lumière. Il réagit avec l’oxygène de l’air pour
donner l’acide sulfurique. Les sels correspondant à l’acide H2SO3 sont appelés sulfite (sulfite
de sodium : Na2SO3) et hydrogénosulfite (hydrogénosulfite de sodium : NaHSO3).
Une solution de SO3 dans H2SO4 est appelée « acide sulfurique fumant » ou oléum et
l’équilibre suivant a lieu :
b) Propriétés redox
Ces deux équations correspondent au procédé de Clauss, utilisé pour récupérer le soufre
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Applications
Production
Le soufre peut être récupéré à partir du gaz naturel ou à partir de H2S suivant les réactions
(procédé Clauss) :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
S8 + 8 O2 → 8 SO2
L'acide sulfurique
III-2-1 Caractéristiques
L'acide sulfurique de formule H2SO4 est un oxoacide. La molécule H2SO4 est tétraédrique
avec S hybridé en sp3. C’est un liquide incolore, inodore et visqueux et sa densité augmente
avec sa concentration. Elle atteint le maximum (1,8361) pour une teneur en acide de 98%, sa
température d’ébullition est alors de 337 °C. Cette solution est appelée mélange azéotrope
([H2SO4] ≈ 18M). L’équilibre suivant est observé :
L’acide sulfurique dilué (29 à 32 %) de densité 1,250 - 1,280 ([H2SO4] ≈ 4,2 - 5M) est utilisé
comme électrolyte pour les batteries au plomb.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
L'acide sulfurique anhydre est un liquide très polaire et également conducteur en raison de
sa forte ionisation par auto-dissociation :
Dans les conditions normales de pression et de température, l’acide sulfurique n’est pas
volatil. A partir de 30°C, il émet des vapeurs. A la température d’ébullition, SO 3 se dégage
sous forme de vapeurs blanches et opaques suite à la décomposition de l’acide sulfurique
selon la réaction suivante :
a) Propriétés acides
Les acides plus forts que l'acide sulfurique tels que HSO3CF3, HSO3F, SbF5 et HSbF6 sont
appelées « superacides ».
La réaction de dissociation de l'acide sulfurique dans l’eau est exothermique. L’ajout de l’eau
sur l’acide peut provoquer des projections d’acide, ce qui est très dangereux. Par
conséquent, une dilution d'acide se fait toujours sous refroidissement. Il faut verser l'acide
dans l'eau et non l'inverse, la plus grande quantité d’eau au départ de la dilution sert à
dissiper la chaleur.
L’affinité de l'acide sulfurique pour l'eau fait de lui un excellent agent de déshydratation. Il
est utilisé dans la préparation de nombreux fruits secs.
L'acide sulfurique peut décomposer les matières organiques telles que le glucose, la
cellulose et le coton :
L'eau libérée par cette réaction est absorbée par l'acide sulfurique, et il ne reste qu'un résidu
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
carboné.
H2SO4 réagit avec toutes les bases pour donner le sel (sulfate) et l’eau :
H2SO4 réagit avec les acides plus faibles (pKa >-3), en cédant un proton :
H2SO4 réagit avec les acides plus forts que lui (pKa<-3), en acceptant un proton :
H2SO4 + HSbF6 ↔ H3SO4+ + SbF6–
H2SO4 réagit avec les oxydes métalliques et les sulfures en donnant un sulfate :
b) Propriétés redox
L'acide sulfurique concentré et chaud agit comme un agent oxydant et met en jeu le couple
redox SO42-/SO2. Il peut attaquer certains métaux (M : Cu, Sn…) :
L’acide sulfurique dilué met en jeu le couple redox 2H+/H2, et peut attaquer certains métaux
(M : Fe, Zn, Mn, Mg…) :
H2SO4 + M → MSO4 + H2
Applications
L’acide sulfurique constitue, actuellement l'acide le plus important aussi bien dans les
quantités produites que dans la diversité de ses applications. Il est utilisé dans :
- la fabrication d’engrais (superphosphates), l’industrie du textile (polyamide) ;
- le traitement des minerais (lessivage) ;
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Production
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
L'acide sulfurique peut être préparé en petite quantité en faisant brûler du soufre pour
produire du dioxyde de soufre SO2 et ce dernier est oxydé par le peroxyde d’hydrogène. Les
réactions mise en jeu sont les suivantes :
S + O2 → SO2
SO2 + H2O2 → H2SO4
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Azote
Introduction
Caractéristiques de l’azote
Numéro atomique 7
Masse atomique 14,0067
Electronégativité de Pauling 3,04
-1
Affinité électronique (kJ.mol ) 7
-1
Energie d’ionisation (kJ.mol ) 1402,3
-1
Energie de liaison (kJ.mol ) 946 (N≡N)
Température de Fusion (°C) -210
Température d'ébullition (°C) - 195,7
Rayon atomique (Å) 0,65
Masse volumique (g/cm3) 1,2506
L'azote à un caractère nettement différent des éléments de son groupe. Il forme des
composés essentiellement trivalents puisque l’atome possède 3 électrons célibataires, et
parfois tétravalents lorsqu’une quatrième liaison pourra se faire par l’intermédiaire du
31
Chimie minérale descriptive A. BATAN
doublet d’électron restant. En revanche, pour les autres éléments de la colonne VA, la
présence de la sous-couche d (n > 3) permet d’observer des valences plus élevées.
L’azote conduit principalement à des composés covalents et présente une énergie
d'ionisation élevée (14,5 eV) qui s’explique par la structure électronique de N qui est une
sous-couche p à moitié remplie donc particulièrement stable.
Sa solubilité dans l’eau égale à 22,0 10-6 mol/L à 15°C et sous pression atmosphérique,
représente la moitié de celle de l'oxygène.
Composés chimiques
L’azote possède plusieurs degrés d’oxydation (-III, II, III, IV, et V). Avec le degré d’oxydation -
III, l’azote peut se combiner à l’hydrogène, et avec des degrés d’oxydation positifs, il se
combine à l’oxygène et aux halogènes (fluor et chlore).
Par réaction avec l'oxygène, l'azote forme plusieurs oxydes regroupés sous la formule NOx :
NO, NO2, N2O, N2O3, N2O4 et N2O5. L’oxyde de diazote (ou oxyde nitreux N2O) est l’oxyde
d’azote où le nombre d’oxydation de l’azote est le plus faible (+I). On le prépare par
chauffage doux de nitrate d’ammonium :
32
Chimie minérale descriptive A. BATAN
N2O est un gaz incolore, très soluble dans l’eau, à légère odeur que l’on utilise comme
anesthésique. Parce qu’il est sans goût, non toxique en petite quantité, et qu’il se dissout
facilement dans les graisses, il est utilisé comme agent moussant et gaz vecteur pour les
crèmes fouettées.
Les oxydes d'azote NO et NO2 résultent de l’oxydation de l’azote de l’air (N2) par l’oxygène
de l’air (O2). L’air pénètre dans le moteur des véhicules et comme la température est très
élevée, il y a réaction entre ces deux éléments :
Le monoxyde d’azote intervient dans le problème des pluies acides et dans la formation des
brouillards. Il contribue aussi, comme les chlorofluorocarbures, à la destruction de la couche
d’ozone :
Le bilan de ces deux réactions est la destruction d’une molécule d’ozone et la régénération
d’une molécule de monoxyde d’azote qui est ainsi libre de détruire une autre molécule
d’ozone. Puisque les molécules de monoxyde d’azote sont ainsi régénérées, une petite
quantité de monoxyde d’azote peut éliminer une grande quantité d’ozone.
En laboratoire, on peut préparer le monoxyde d’azote en réduisant un nitrite par un
réducteur doux :
C’est un gaz incolore qui s’oxyde rapidement en dioxyde d’azote lorsqu’il est exposé à l’air :
33
Chimie minérale descriptive A. BATAN
NO2, gaz polluant, réagit à son tour avec l’eau de pluie pour donner de l’acide nitrique, HNO3
qui entrainera la formation des nitrates dans les sols.
Les autres oxydes d’azote proviennent des dégagements industriels utilisant l’acide nitrique
comme réactif.
a) Propriétés acido-basiques
- Ammoniac, Hydrazine
NH3 est une base de Lewis (présence d’un doublet d’électron libre) et de Brönsted. En
solution aqueuse, l’ammoniac se comporte comme une base faible :
En solution aqueuse, l’hydrazine, NH2−NH2 se comporte comme une base faible. Les
équilibres de dissociation sont les suivants :
- Acide nitreux
L'acide nitreux HNO2 est un oxoacide qui n’existe qu’en solution aqueuse. La solution est
bleue. L’équilibre de dissociation est le suivant :
A cause de son instabilité, l’acide nitreux ne peut être préparé qu’in-situ à partir d’un
mélange aqueux de son sel, NaNO2 (nitrite de sodium) et d’un acide fort (HCl) :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Les nitrites alcalins et alcalino-terreux (NaNO2, KNO2, Ca(NO2)2) sont obtenus par
décomposition des nitrates correspondants vers 1200 °C. Ils sont solubles dans l'eau et
stables à pH = 7.
b) Propriétés redox
- Ammoniac, Hydrazine
- Acide nitreux
NO + 1/2O2 →NO2
Applications
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Production
Le procédé Haber-Bosch est le début de la chaine industrielle de l’azote. L’azote utilisé pour
cette synthèse provient de l’atmosphère et l’hydrogène provient des réactions de reformage
et de synthèse du gaz à l’eau.
- L’hydrazine est produite par oxydation douce de l’ammoniac par une solution d’un
hypochlorite alcalin :
Acide nitrique
Introduction
L’acide nitrique de formule HNO3 est un oxoacide. C’est un des acides les plus utilisés dans
l’industrie.
Caractéristiques
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
a) Propriétés acides
HNO3 réagit avec toutes les bases pour donner le sel (nitrate) et l’eau :
b) Propriétés redox
L'acide nitrique est un agent oxydant puissant et met en jeu les couples redox NO3-/NO (E°=
0,96 V). Il peut attaquer certains métaux (M : Cu, Sn…) et dissoudre les sulfures très peu
solubles (NiS, CuS, CoS, Ag2S...) :
Applications
L’acide nitrique est généralement utilisé sous forme de solution aqueuse dans :
- La fabrication d’explosifs, d’engrais, de produits pharmaceutiques, photographiques et
colorants ;
- Des procédés d’oxydation, de nitration ;
- La préparation des sels de nitrates métalliques et organiques ;
Production
La préparation industrielle de l'acide nitrique se fait selon le procédé d’Ostwald qui est
composé de 3 étapes :
1. Oxydation de l’ammoniac par l’oxygène en présence de platine utilisé comme catalyseur
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
3. Dissolution du dioxyde d’azote dans l’eau (dismutation dans l’eau, du nombre d’oxydation
+IV aux nombres d’oxydation +V et +II) :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Chapitre V – Phosphore
Introduction
Le nom phosphore dérive du mot grec phosphoros, qui signifie "porteur de lumière". Le
phosphore blanc, s’oxyde à l’air sous forme de HPO et P2O2, en émettant de la lumière dans
l'obscurité. Le phosphore (P) existe dans la nature à l’état combiné dans un grand nombre de
phosphates naturels : les phosphates d’aluminium, de fer, de manganèse, des terres rares et
plus généralement les phosphates calcaires. Parmi ces derniers on citera plus
particulièrement les apatites Ca3(PO4)2, les fluorapatites Ca5(PO4)3F et les hydroxyapatites
Ca5(PO4)3OH.
Le phosphore est un élément très important pour la vie. En effet, l'acide adénosine
triphosphorique (ATP) est le véhicule de transfert de l'énergie. Il fait partie des trois
éléments fondamentaux au développement des végétaux (avec N et K).
L'isotope 31P est le plus stable. Il existe 23 isotopes radioactifs, de 24P à 30P et de 32P à 46P.
Caractéristiques
Le phosphore (P) est un élément chimique de la famille des pnictogènes constituant le sous-
groupe VA (ou le 15ième groupe) de la classification périodique. Sa configuration électronique
externe est 3s23p3. Dans les conditions normales de température et de pression, le
phosphore est un solide qui se trouve sous plusieurs variétés allotropiques, phosphore
rouge, noir et blanc.
Le phosphore blanc
Le phosphore blanc est constitué de molécules tétraédriques P4 associées par des liaisons de
type Van der Waals. La distance P-P est de 2,21 Å. Il est toxique et s'oxyde lentement à l'air à
température ambiante. Il se conserve en milieu aqueux. Le phosphore blanc se transforme
en phosphore rouge sous l'effet de la lumière. Il est légèrement malléable et sa structure est
quadratique.
Le phosphore rouge
Le phosphore rouge est la variété la plus stable. Il est constitué de molécules de longueur
très grande et indéterminée, à titre d'exemple la formule P2000 lui est attribuée. Il n'est ni
toxique ni facilement inflammable. Le phosphore rouge se transforme en phosphore blanc
(gazeux) sous l’effet de la chaleur (280 °C). Sa structure est quadratique.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Le phosphore noir
Le phosphore noir a une structure similaire à celle du graphite avec des atomes arrangés en
feuillets hexagonaux. Cette forme est stable aux températures élevées et fortes pressions. Il
est conducteur de courant électrique. Le tableau suivant présente certaines caractéristiques
de l’atome de phosphore.
Numéro atomique 15
Masse atomique 30,973762
Rayon atomique (Å) 1,28
Rayon ionique (Å) 0,44 (pour P ), 0,38 (pour P5+)
3+
Composés chimiques
Le phosphore possède plusieurs degrés d’oxydation (de -III à V). Avec le degré d’oxydation -
III, le phosphore peut se combiner avec l’hydrogène et avec certains métaux pour donner
des phosphures et avec des degrés d’oxydation positifs, il se combine à l’oxygène et aux
halogènes pour donner des oxydes et des halogénures respectivement. Dans tous ces
composés les liaisons sont à caractère presque exclusivement covalentes.
Les phosphures se préparent par action directe du métal sur le phosphore, par chauffage.
Les phosphures les plus connus sont : Na3P, Mg3P2, Zn3P2, Ca3P2.
PH3 est obtenu par hydrolyse d'un phosphure métallique selon la réaction suivante,
contrairement à NH3 qui est obtenu par action directe de l'hydrogène sur l'azote :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
PH3 a une structure analogue à celle de NH3. P est hybridé en sp3 avec un angle de (HPH) de
93°, inférieur à celui de (HNH) dans NH3 (107°). Les liaisons sont moins localisées, donc plus
déformables.
Le phosphore forme avec l’oxygène et l’hydrogène des oxoacides (H3PO2, H3PO3 et H3PO4) et
avec l’oxygène, des oxydes (P2O3, P2O5 et P4O10). P2O3 existe sous forme de molécules P4O6,
en présence d’eau, il y a formation de H3PO4 selon la réaction suivante :
a) Propriétés acido-basiques
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
b) Propriétés redox
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Applications
- L’acide phosphorique, H3PO4 est utilisé comme détartrant pour les appareils sanitaires et
ménagers (cafetière électrique) et agent acidifiant dans les boissons gazeuses (additif
alimentaire E 338). Il est également utilisé contre la corrosion des aciers. Le trempage des
pièces métalliques dans cet acide permet d’obtenir une pellicule noire, fine, stable et
poreuse qui est une excellente base dans l'accrochage des peintures antirouille.
- Les phosphates de sodium ou de potassium sont utilisés comme additif stabilisant (E339,
E340) dans des compositions alimentaires.
- Ca(H2PO4)2 et Na2PO3F sont utilisés dans la pâte de dentifrice.
- PCl3 est un intermédiaire important dans la production des pesticides à base de phosphore.
Production
- Le phosphore est préparé par réduction des minerais le contenant. En général, on extrait le
phosphore du minerai par chauffage de celui-ci dans un four électrique avec du charbon
(coke) et du sable (SiO2) selon la réaction suivante :
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
- L'acide phosphoreux, H3PO3 est obtenu par action de l’eau sur PCl3 :
- L'acide phosphonique, H3PO2 est obtenu par action de l’iode I2 sur PH3 en milieu
aqueux :
2PCl3 + O2 → 2POCl3
Engrais Phosphatés
Environ 90% de minerai de phosphate exploité est transformé en engrais. Ils sont préparés
par broyage des phosphates naturels qui sont ensuite traités par l’acide sulfurique concentré
H2SO4. L’engrais ainsi obtenu est un mélange du sulfate et du phosphate appelé
superphosphate.
Si les engrais sont obtenus par attaque des phosphates naturels par acide
orthophosphorique H3PO4, le phosphate obtenu est le dihydrogénophosphate Ca(H2PO4)2
qui renferme 46 à 48% de P2O5. L’engrais ainsi obtenus est appelé triple superphosphate où
triple s.
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Chimie minérale descriptive A. BATAN
Engrais (N, P et K)
Un sac d’engrais porte en général une étiquette sur laquelle on lit des nombres A-B-C. A
représente le pourcentage d’azote, B représente le pourcentage de P2O5 et C représente le
pourcentage de K2O. A-B-C correspond donc à N-P-K. Les engrais contiennent donc les
éléments azote N, phosphore P et potassium K. Il existe des engrais ternaires N-P-K et binaires
N-P, N-K et P-K. Les engrais peuvent être minéraux, organiques et organo-minéraux.
L’azote est l’élément le plus important pour la vie de la plante. Extrait de l’air par quelques
plantes ou du sol, il en est le moteur et sert à construire toutes les parties vertes (la couleur)
qui assurent la croissance et la vie.
Le potassium permet à la plante d’avoir une croissance équilibrée et renforce la résistance aux
maladies et à la sécheresse en limitant la transpiration. Il améliore également la saveur des
fruits et la rigidité des tiges. Sa carence comme son excès augmente la sensibilité des plantes
aux parasites. Le potassium favorise la photosynthèse (la lumière).
Le phosphore transporte l’énergie dans la plante. Il favorise la croissance générale de la plante,
notamment du système racinaire (la racine) et des tiges. Enfin de végétation, il est stocké dans
les organes de réserve pour servir au développement des futures pousses. Il existe toujours une
intense compétition entre le sol et la plante pour le potassium et le phosphore.
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