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M A R S
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MA R C H
-' VOL. X X N o3
M O N T R E A L
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\\(j début de sa course précaire, après les Source de s fibres textiles
plantes alimentaires, ce sont les textiles qui Le monde végétal renferme au moins
s'imposent naturellement à l'Homme: elles 1000 espèces textiles. De ce nombre, 700
lui sont indispensables pour la fabrication environ sont endémiques aux Philippines
de nattes, de vêtements et même d'abris. et pour la plupart d'un usage très local.
Sans doute, le monde végétal n'est pas Les espèces importantes ne dépassent pas
ïe seul à fournir des fibres: les moutons la cinquantaine.
donnent de la laine, la chenille du mûrier,
la soie. Chez les primitifs surtout, on Des 300 familles de plantes supérieures,
utilise la toison des chèvres, des chameaux, 42 seulement hébergent des textiles. Les
des chiens, des lamas et des alpacas. Enfin, principales sont les Graminées (sorgho à
les poils de blaireau, de lapin, de vache et balais, foin d'odeur, bambou, diverses
de nombreux animaux sauvages et domes- pailles à chapeau), Palmiers (cocotier,
tiques ont leurs usages spéciaux. rotin, raffia, et les nombreuses palmes
Le règne minéral fournit peu de matériel employées en vannerie et chapellerie comme
à tissage : l'amiante est une acquisition le Carludovica palmé dont les feuilles en
industrielle relativement- moderne. lanières servent à fabriquer les panamas),
A cette énurnération, il faut ajouter les Liliacées (lin de Nouvelle-Zélande, yucca),
fibres artificielles, d'origine végétale comme Musacées (manille ou bananier textile),
la rayonne, minérale comme la soie de Amaryllidacées (sisal), Urticacées (chan-
verre, animale 'comme une fibre tirée du vre, ramie), Tiliacées (jute, tilleul), Malva-
lait. cées (coton), Bombacées (kapok). Linacées
Les textiles végétaux, sans aucun doute, (lin).
ont précédé les textiles animaux; car Classification économiqu e
l'homme, au lieu d'être successivement
chasseur, pâtre, puis agriculteur, comme on Comme on vient de le voir, toutes les
l'a cru parfois, a d'abord vécu de la cueil- fibres ne servent pas uniquement au tis-
lette de plantes sauvages, puis, suivant les sage, mais à la fabrication de nattes, de
lieux et les circonstances, est devenu soit chapeaux, de brosses, de cordages et même
chasseur, soit agriculteur. Quant à l'étape de paniers. De là les distinctions suivantes:
pastorale, elle dérive directement de la 1, Fibres textiles proprement dites. Em-
chasse. ployées pour le tissage: le lin, le chanvre,
On ne peut évidemment dater le premier le jute (pour les sacs à légumes, ou « poches
usage de textiles sauvage; mais l'on sait, à patates »), le coton, parfois la manîUe
néanmoins, que toutes les espèces impor- et le sisal.
tantes ont été domestiquées dès la préhis- 2, Fibres d e corderie. Chanvre, manille,
toire. En Europe, le lin remonte à l'âge de jute, sisal, coton, feuilles de différents
pierre, comme l'attestent des débris trouvés palmiers, coïr ou brou des noix de coco,
dans les habitations lacustres de Suisse. écorce interne du tilleul. Il suffit que les
On sème le coton aux Indes depuis l'anti- fibres soient assez souples, se tordent facile-
quité et les Amérindiens précolombiens de ment et se filent en cordages. Pour leurs
l'Arizona en cultivaient de temps immé- filets de pêche, les Indiens du Canada
morial. recouraient aux orties et aux apocyns.
TECHNIQUE,/VWs 1945 153
3. Fibres d e brosserie. Elles sont raides, sert à la fabrication de paniers chez les
peu flexibles. Citons les pétioles desséchés Indiens de l'Amérique du nord.
des piassaves,— divers palmiers,— que l'on 5. Fibres d e rembourrage. Pour les mate-
retrouve dans beaucoup de brosses, le cou- las et les coussins. Ajoutées au plâtré, elles
des nattes brunes pour les entrées des lui donnent plus de résistance. L'une des
demeures, également les inflorescences du
sorgho à balais, en anglais broom corn.
4. Fibres d e vannerie, d e sparterie e t d e
chapellerie. Les trois arts se confondent
plus ou moins; niais la vannerie concerne
plus particulièrement les paniers et les
meubles ; la sparterie, (son nom vient
d'une grarninée, le spart) s'intéresse à la
fabrication des nattes, des paillassons, des
clisses pour bouteilles et même des toits
de chaume; enfin, la chapellerie se rapporte
aux chapeaux. On utilise l'osier, un saule
arbustif, et le rotin pour des meubles et
des paniers; le foin d'odeur, d'autres gra-
minées, et des palmiers de toutes sortes
pour des paniers, des chapeaux, des san-
dales. Des écorces fibreuses, comme celles
de tilleul ou de bois de plomb, s'emploient
pour les fonds de chaises; des bambous et
des roseaux, pour la construction de demeu- Photo J.-R. DUFRESNE
Sacoche en gaine de cocotier, un tissu naturel.
res rudimentaires; le bois de frêne, battu Fabrication haïtienne. Collection de Mme J.
au marteau, et fendu en rubans minces, Rousseau.
PA S
de pourriture,
de gauchissement,
de retrait
à ce s endroits .
MATÉRIAUX d e CONSTRUCTIO N
MATÉRIAUX RÉFRACTAIRE S
S P É C I A L I T É S
ment assez minces pour être employés sans Chapeau en écorce de bouleau fabriqué sous la
direction de Soeur Marie-Alberte , c.s.c. de Nornî-
ningue. Collection du Jardin botanique.
1 On retrouve chez les plantes les poutres en H et les colonnes
creuses permettant de résister à Ja flexion et à la compression;
de même des structures inextensibles et incisaillabiés. Voir: —-s'attaquent à la lamelle moyenne, libé-
Rousseau. Jacques, La. structure -mécanique dey plantes supé-
rieures, TECHNIQUE, 7:34-37. Oct. 1932. rant ainsi plus ou moins les fibres. L'action
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