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Conception graphique
Ernesto APARICIO
Cartographie
PROVICART - Benoît FRANCE
Illustrations
Barry MITCHELL
Gilles SACKSICK
(pour les costumes des confréries)

Secrétariat de rédaction Correction-révision


Martine Rebourset Iconographie Béatrice Omer
Françoise Roche Denis Robert
Mise en page
Dominique Nouri Montage Fabrication
Isabelle Gueillet Géraldine Duvivier Martine Toudert
Martine Rousseaux Roger Laroche

La liste des collaborateurs de l'ouvrage se trouve à la page 8.

<9 Librairie Larousse / Le Savour Club 1987


Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction, sous quelque forme
que ce soit, réservés pour tous pays.
ISBN 2-03-506005-2
-
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AVANT-PROPOS

LAufil dessièclesetaugrédesdifférentes civilisations qu'elle contribuaàfaire spanoutr,


e vin, depuis l'Antiquité, occupe une place 'éminente dans les sociétés humaines.
Homère, déjà, évoquait lespersonnes raffinées «qui tirent de la vigne desproduits de
haute valeur, grâce à l'art de la culture et aux soins donnés à la vigne et au vin ».
malgrétouteslesembûchesdresséesparl'histoire, lavignen'a cessédeconquérirdenouveaux
territoires. Elleallait trouverenlaFranceuneterre d'électionparticulièrementaccueillanteet
propre à la mettre envaleur, grâceà uneconfigurationgéographiquepropice.
Venu dufond de notre histoire, partie intégrante de notre culture, chargé d'une richesse
symbolique incontestée, sonproduit, le vin, joua rapidement un rôleprivilégié, qui ne s'est
jamais démentiet dont témoignentnostraditions nationales et régionales.
Mais, dans le mêmetemps, le vin démultipliait ses silhouettes et ses stylespour offrir au
consommateurunepalette auxnuancessubtiles etinfinies. Celui-ciéprouvedésormaisdeplus
\ enplus dedifficultés à appréhenderuneréalité multiple etpleine depièges qu'unepublicité,
souventdemauvaisaloi, rendencoreplusdélicatsàdéjouer. C'estlaraisonpourlaquelle Vins
et Vignobles deFrance sepropose d'explorer, dans tous sesaspects, l'univers profondément
riche et complexeduvin.
Il esteneffetpeudeproduits,fruits delaterre, duclimatetdutravaildel'hommequiaient
uneimageaussimouvanteet difficileà cerner. Carlevin revêtautant deformeset d'expres-
sionsqu'ilestdeterroirs, decépages,demicroclimatsetdeprofessionnelsdelavigneattachésà
sa naissance. Et, commetout être vivant, il a sapropre épaisseur, des zones d'ombre et de
lumière, quifont delui quelqu'un d'unique et d'irréductible.
Lesauteurs quiontapportéleurs connaissancesscientifiquesà la réalisation decetouvrage
ontpourtant tenté detracer unportrait objectifet rigoureux duvin.
Vinset VignoblesdeFrancedresse,encesens,unconstatdelavieduvinàcejour, toutense
référant à sonprodigieuxpassé et enétudiant sesperspectives d'avenir.
Pour mener à bien cette tâche considérable, il n'a pas fallu moins d'une cinquantaine
d'auteurs :ingénieurs,oenologues,chercheurs,professeursd'université, historiens,géographes,
écrivainsetrestaurateurs, tousspécialistesémérites.Sousla direction deJacquesPuisais, ilsont
misleursavoirauserviceduvin... etdeslecteurs,pourfairedecetouvrageunoutilderéférence
indispensable.
Afindefacilitersaconsultation, Vinset VignoblesdeFranceaétéconçuàlafoiscommeun
dictionnaire et une encyclopédie de la vignërM du vin. On trouvera ainsi classéspar ordre -
alphabétique touslesnomspropresdevins, decépagesetderégionsviti-vinicoles. Quantaux
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«scènes »dela vie dela vigne et duvin, elles viendront s'intercaler à l'intérieur du diction-
naire, sousformedegrosplans,parordrechronologique,depuislanaissancedelavignejusqu'à
la consommation duvin.
Le dictionnaire des vins, vignobles et cépages de France
Pourchaquevin, duplus modeste auplusfameux descrus, lesauteurs ont dressé unevéritable
«carte d'identité », quipermet dedéclinertoussesaspects et toutessescaractéristiques: la date
du décret le ratifiant en appellation d'origine contrôlée (AOC) ou en vin délimité de qualité
supérieure (VDQS), l'aire d'appellation, laproduction moyenne, lescépagesdont il est issu, les
caractéristiques organoleptiques—c'est-à-dire les qualités et lespropriétésperçuespar la vue,
l'odorat etlegoûtetquiluiconfèrentsonstyle —et, s'ilyalieu, sonhistoire, lanature dessolset
le type de climat des lieux où il s'exprime.
La «fiche signalétique »des cépages, qu'il s'agisse du confidentiel Bachet ou du renommé
Gamay,présentera d'abordlesmultiplesfaçonspittoresques etimagéesdelesnommerdansnos
différents terroirs. Elle comprendraégalementunedescription botanique-précieusepourleur
identification —ainsi qu'uneprésentation dessols oùils sont complantés, des maladies qui les
affectent et du caractère des vins qu'ilspermettent d'élaborer.
Chaque région viti-vinicole enfin, régionale, ou d'importance nationale commela Bourgo-
gne ou le Bordelais, fait l'objet d'une étude dans laquelle seront détaillés son histoire, sa
géographie, les sols qui la composent, le climat qui y règne, la superficie de ses vignobles, ses
cépagesreprésentatifs, lesmodesdevendange, devinification et d'élevage desvins, saproduc-
tion, sa structure économique et commerciale, et les manifestations socio-culturelles quiponc-
tuent la vie duvin... Enoutre, desrestaurateurs degrand renom ont bien voulu écrire un texte
d'amour et d'humour traitant des vins de leur région, de leurfaçon de les déguster et de les
accorder aux mets.
Lesscènesdela vie dela vigne et duvin
LeportraitdesvinsetdesvignoblesdeFranceeûtétéincompletsil'onn'avaitégalementdécrit,
defaçon exhaustive, tout ce qui constitue la vie de la vigne et du vin. Le lecteur, en une
successiondepanoramasrichementillustrésetdocumentés,depuisleterroirjusqu'àladégusta-
tion, assistera aux vendanges, à la vinification et aux multiples transformations du vin ; il
apprendra ses maladies, ses modes de conservation et de vieillissement, il saura comment
l'acheter et le dégusterd'une manière éclairée, en toute connaissancedecause.
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Ace stade de sa vie, le vin prend une dimension culturelle et sociale qui sera également
évoquéedansun ensembled'articles traitant desonhistoire, desonrôlesymbolique, desaplace
dansl'art etdanslamuséologie, desonimpactsurnotresanté, desonimportanceéconomiqueet
de son avenir.
Un ouvrage documenté
Pour que le lecteurpuisse manipuleravec aisance des notionsparfois complexes et synthétiser
facilement uneinformation aussivaste, divers documentsont été misàsa disposition. Quelque
vingt-cinq cartes en couleurs originales, qui entrent dans le détail de chaque région et situent
exactement chaque appellation, ont été ainsi crééespar un cartographe spécialiste du vin.
Unedizaine deplans et de coupesgéologiques éclairent les raisonspour lesquelles un cépage
s'exprime mieux sur tel terroirplutôt que sur tel autre.
Denombreuxdessinscommentésrévéleront desdétails quelaseulephotographie n'aurait su
rendre avec autant deprécision.
L'abondante iconographie - 500photos en couleurs environ - est toujourspertinente et
significative. Elle constitue le complément indispensable d'un texte qu'elle ne se contentepas
d'illustrer, car elle est un élément d'information supplémentaire.
Enfin, grâce à des tableaux et à des graphiques, les données économiques et scientifiques
serontplusfaciles à appréhender que si elles avaient été noyées dans un texte suivi.
Acet ensemble s'ajoutent trois appendicesindispensables : unvocabulaire dela dégustation
énumère les caractéristiques sensorielles du vin définissant ainsi toutes sessaveurs, sesarômes,
sesgoûts et ses défauts ; un glossaire explique tous les termes techniques que le lecteurpourra
rencontrer dans son cheminement à travers l'ouvrage ; quant à /'index, il permettra, à tout
instant, deseréféreràun cépage, uneappellation, unvignoble, uneville, uncru, unclimat, une
technique ou à l'un des multiples éléments constitutifs du vin.
Voici donc Vins et Vignobles de France, un ouvrage dont la vocation encyclopédique
suscitera, nous l'espérons, l'adhésion de tous seslecteurs, profanes, amateurs éclairés etprofes-
sionnels de la vigne et du vin.

PIERREANGLADE
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COLLABORATEURSDEVINSETVIGNOBLESDEFRANCE
Direction de l'ouvrage
Pierre ANGLADE
Conseiller de la rédaction
Jacques PUISAIS
Directeur du laboratoire départemental et régional
d'analyses et de recherches de Tours.
Président de l'Académie internationale du vin.
Président de l'Académie d'agriculture.
Président honoraire des Unions françaises et internationales des oenologues.

QUESOIENTICIREMERCIÉSTOUSLESAUTEURSQUIONTPERMISLARÉALISATIONDECETOUVRAGE:

BARRIER Charles CABANISJean-Claude


Restaurateur à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre) Professeur au Centre deformation et de recherche
BARTOLI Guy en œnologie à l'université de Montpellier
Restaurateur à Guagno (Corse-du-Sud) CARREÉtienne
BAZINJean-François Œnologue, docteur en œnologie
Journaliste et écrivain Ingénieur au laboratoire départemental et régional
BERGER Alain d'analyses et de recherches d'Indre-et-Loire
Chefde la-division Économie et Promotion de l'INA0 CASTETS Michel
BERGERETJacques Marketing BSN
Professeur d'œnologie CHARNAY Pierre
Directeur honoraire du Centre d'expérimentation viticole et Ingénieur agricole, œnologue
oenologique de l'université de Dijon CORDONNIER Robert
BIDAN Pierre Ingénieur agricole, docteur èssciences, directeur du
Professeur de technologie et d'œnologie à l'École laboratoire des arômes et des substances naturelles
nationale supérieure agronomique de Montpellier de l'Institut desproduits de la vigne de l'INRA
BIENAYMÉ Marie-Hélène CULAS Gabriel
Chefde la divisionjuridique et étrangère à l'INAO Œnologue, ingénieur à l'Institut technique de la vigne et
BISE Françoise du vin de Chambéry
Restaurateur à Talloires (Haute-Savoie) DUBERNET Marc
BOCUSE Paul Œnologue, docteur en chimie
Restaurateur à Collonges-au-Mont-d'Or (Rhône) DUBOS Jean
BOIDRONJean-Noël Professeur, directeur de recherche à l'INRA
Œnologue, maître de conférence Expert auprès de la CEE, de l'OIV et de la FAO
à l'Institut d'œnologie de Talence Président du groupe de recherches interuniversitaires
BOYER Gérard d'économie viti-vinicole de Toulouse (GRIEVIT)
Restaurateur à Reims (Marne) DUMAY Raymond
BRAITBERG Jean-Moïse DUPRAT Jean-Claude
Journaliste Œnologue de la Chambre d'agriculture d'Agen
BRUN Suzanne EXPERTJacques
Professeur Journaliste
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FOULON Dominique OLIVER Raymond


Directeur de service œnologique Restaurateur
GALET Pierre ORIZET Louis
Ingénieur agricole, docteur èssciences Inspecteur général honoraire de l'INAO
Maître-assistant de viticulture à l'École nationale OUTHIER Louis
supérieure agronomique de Montpellier Restaurateur à La Napoule (Alpes-Maritimes)
GASTAUD-CALLAGHERPatricia PAGES Patrick
Directrice de l'Académie des vins Restaurateur à Vialas (Lozère)
GAY-BELLILE Francis PIERRE Catherine
Ingénieur agricole de l'ENSA de Montpellier, œnologue Journaliste et écrivain
GÉRARDIN Martine PIJASSOU René
Journaliste Docteur ès lettres, agrégé de géographie
GUIMBERTEAU Guy Professeur à l'université de Bordeaux-III
Institut d'œnologie, université de Bordeaux-II POIRIER Louis
HAEBERLINJean-Pierre et Paul Ingénieur agronome, œnologue, directeur honoraire
Restaurateurs à Illhaeusern (Haut-Rhin) du laboratoire régional d'analyses agricoles de la Corse
HECQUET Daniel PUISAIS Jacques
Œnologue, responsable du service technique du CIVRB PUISAIS-PONSAIN Maryvonne
HIELY Pierre QUITTANSON Charles
Restaurateur à Avignon (Vaucluse) Ingénieur des industries agricoles et alimentaires
HUGLIN Pierre Œnologue
Directeur de recherches honoraire REJALOTJacques
à l'Institut national de la recherche agronomique Œnologue
JAMBONJean-Claude ROGERJean
Meilleur sommelier du monde 1986 Conseil de l'Anivit et du Comité du vin de Saumur
JEUNET André SARTHOU Philippe
Restaurateur à Arbois (Jura) Œnologue
LACOSTEJacques Maître de conférence à la faculté depharmacie de Toulouse
Ingénieur SCHAEFFER Alex
Œnologue de l'Institut technique de la vigne et du vin Ingénieur agronome, œnologue
LAGUICHE Comte Alain de SIMON François
LAPORTE Pierre Journaliste
Restaurateur à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) SOUZENELLE Annick de
LE CANNELIER Yves Écrivain
Le Savour Club TARANSAUDJean
LÉGLISE Max Tonnelier
Œnologue TINLOT Robert
LEMONNIER Michel Directeur de l'Office international de la vigne et du vin
Chroniqueur, membre de l'Académie internationale du vin TORRES Pierre
MARTIN Jean-Louis Ingénieur agronome
Directeur du Bureau national interprofessionnel de l'Armagmzc Directeur de la station viti-vinicole du Roussillon
MENEAU Marc TROIGROS Pierre
Restaurateur à Saint-Père-sous-Vézelay (Yonne) Restaurateur à Roanne(Loire)
MERCURYFrançois VAGNY Pierre
Président du Syndicat des coteaux d'Ajaccio Chefdu service Équipements viti-vinicoles de l'ITV
MEYER Henri WOUTTAZ Fernand
Vice-Président de l'Unionfrançaise des œnologues Journaliste et écrivain
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TABLEDESMATE
IRES
AVANT-PROPOS 5
CARTE GÉNÉRALE DESVIGNOBLES DE FRANCE 13
DICTIONNAIRE DES VINS, CÉPAGES ETVIGNOBLES DEFRANCE 14

Pour faciliter la consultation du dictionnaire, vous trouverez ci-dessous les pages


où figurent les principaux vignobles :

Alsace 18
Anjou et Saumurois 26
Armagnac 32
Beaujolais 58
Bergeracois 68
Bordelais 76
Bourgogne 112
Chablisien et Auxerrois 160
Champagne 164
Cognac 186
Corse 194
Côte Chalonnaise 202
Côte-d'Or 204
Côtes-du-Rhône 226
Haut-Pays 304
Jura 320
Languedoc-Roussillon 346
Loire 356
Mâconnais 380
Muscadet-Pays Nantais 400
Provence 450
Pyrénées 456
Savoie . 496
Sud-Ouest 504
Touraine 530
Vins du Centre 564

VOCABULAIRE DE LADÉGUSTATION 589


GLOSSAIRE __ 610
INDEX 633
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PANORAMADELAVIEDUVIN
Lesdifférentesétapesdelavieduvinsonttraitéesàlafin dechacunedeslettresdu
dictionnaire. Voicilespagesoùellesfigurent:

La vigne 38
Les cépages 42
Terroirs et milieux viticoles 48
La vigne et les travaux du vignoble 135
Les vendanges manuelles 144
Les vendanges mécaniques 147
Vinification en blanc et en rosé 240
Vinification en rouge 244
Eaux-de-vie de vin et de mare 252
La microbiologie du vin 260
L'élevage et l'évolution du vin 263
Les maladies du vin 266
Le tonnelier - La futaille 274
Les bouchons 281
Les bouteilles 296
La coopération vinicole 307
L'entreprise vinicole 310
Le contrôle de la qualité des vins 314
L'achat du vin 330
L'étiquetage 333
La cave 338
Les verres et le vin 372
L'oenologie 375
La dégustation 408
La carte des vins 423
Le sommelier et le service des vins 426
Les millésimes 432
Le vin depuis les origines 458
L'humanisme du vigneron 474
Le vin dans la tradition 476
Les confréries 480
Le vin et l'art 508
Les musées du vin 519
Le devenir du vin 538
Vin et santé 542
L'économie des vins d'AOC 568
Vins de table et vins de Pays 572
L'avenir de la vigne et du vin 580
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SOMMAR
IEDESCARTESETDESPLANS
Les cartes de cet ouvrage ont été établies àpartir desfonds cartographiques de
l'Institut géographique national.
Les délimitations des vignobles ont étéfixées par relevé communal. Chaque
communepouvant bénéficier del'appellation considérée—AOC, VDQSouvin
depays—sur unepartie desonterritoire, a étéprise danssa totalité.
Afindepermettreunelectureaisée,seulesfigurentsurcescartes,lesinformations
ayant directement trait auxvignoblesainsi qu'à leur localisation.

CARTESDESVIGNOBLES
Alsace 19
Beaujolais 59
Bergeracois 69
Bordeaux 77
Bourgogne 113
Chablisien et Auxerrois 161
Champagne 165
Corse 195
Côte de Beaune 205
Côte de Nuits 210
Côtes-du-Rhône 227
Graves 80
Jura 321
Languedoc-Roussillon 347
Libournais 82
Loire 358-359
Médoc 79
Provence - 451
Sauternais 81
Savoie et Bugey 497
Sud-Ouest 505
Vins de Pays 583

COUPESGÉOLOGIQUES
Alsace 20
Bordelais 78,80,81
Bourgogne 113, 114
Côtes-du-Rhône 228
Jura 323
Languedoc-Roussillon 349
Loire 363
Saint-Emilion 83
Savoie 497
Sud-Ouest 507
Touraine 363
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VIGNOBLES DEFRANCE
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Abondance noir C'est un cépage duJurançonnais en voie de


disparition, carnonclassé. Il était cultivéautre-
Synonymes : Abondance de Doui, Gamay fois en hautain et soumis à une taille longue,
d'Orléans, Pineau rouge, Plant deBazouge. généreuse.Ilsemontreassezsensibleàl'oïdium.
Grappes grandes, 20à25cm, ailées, tronco-
niques, compactes ; grains sphériques, noirs, Ajaccio
petits, de 10 à 12 mm, juteux ; maturité :
2eépoque. Levignobledel'appellation, classéeAOCparle
Cépage de grande vigueur, productif, don- décretdu3avril 1984,couvre220hectarespour
nant un vin ordinaire, peu coloré, faiblement uneairepotentielledélimitéede22620hectares.
alcoolique, servant autrefois pour l'élaboration La production est relativement stable : 7429
demousseux. Ilestcultivédanstoutelavalléede hectolitres devinsclassés en1979-1980et6914
la Loire. hectolitres classés en 1983-1984. Lesdeux tiers
delaproductionproviennentdescavesprivées,
Abondant blanc le tiers restant, d'une petite coopérative.
L'aire d'appellation s'étend sur une vaste
MétisdeSteinschillerouKôvidinkarosexSylva- région de coteaux secs d'arène granitique, par-
ner,autoriséenAlsaceetenMoselle.Ildonneun fois très argileuse.
vinordinaire, peualcoolique etplat. L'encépagement est le plus typé de Corse :
Sciaccarello pour 46,29 pour cent, Nielluccio
Abouriou noir pour5,11 pourcent, Vermentinopour 12pour
cent et divers rouges et blancs pour 3,43 pour
Synonymes : Plant Abouriou, Beaujolais dans cent ;soit67,31 pourcentdecépagespurement
le Lot-et-Garonne, Gamay du Rhône dans le corses.
Lot, Précoce Naugé, Précoce Dordogne, Noir Les blancs de Vermentino sont secs, fruités,
hâtifenDordogne, MalbecargentéenMédoc, pleins, avec des arrière-goûts de noisette. Les
Gamay-Beaujolais dans l'Entre-Deux-Mers, rosésfrancs, debellecharpente,vieillissentbien.
Négret de la Canourgue en Lozère, Gamay Les rouges, de couleur rubis très clair à rouge
Saint-Laurent dansl'Aveyron. foncé, sont tanniques et demandent au moins
Bourgeonnement cotonneux blanc à liseré trois ansd'âge. Ils ont unbouquetoùsecombi-
carminé. Jeunes feuilles duveteuses, à plages nentlepoivre, lagroseille, lecassisetl'amande.
bronzées.Feuillesmoyennes,orbiculaires,tour-
mentées, finement bullées, à lobes révolutés ;
sinus latéraux moyennement profonds àfonds
aigus, sinus pétiolaire en lyre ; dents ogivales,
moyennes ; dessous du limbe pubescent et
rugueuxautoucher.
Rameauxcôtelés, vertsànoeudsrosés. Grap-
pes moyennes, compactes ; grains sphériques,
moyens,noirs, juteux ;maturitélreépoquepré-
coce.
Cépage vigoureux, fertile, débourrant de
bonneheure, découvert en Lot-et-Garonne en
1882. Il estrelativementrésistant àl'oïdium, au
mildiou et àlapourriture grise. Sonvinesttrès
coloré, plat, sanscaractère. Cultivésur600hec-
taresdansleSud-Ouest(Lot-et-Garonne,Tarn-
et-Garonne, Haute-Garonne) et en Loire-
Atlantique. Il est recommandé dans de nom-
breuxdépartements avec3clones certifiés : les
nos539(leplus intéressant), 603et 604.
Ahumat
Synonyme : EnfuméenBéarnais.
Grappes moyennes, tronconiques ; baies
sphériquesoulégèrementovoïdes,petites, blanc Domaine viticole dansl'aire d'appellation
doré à rose bronzé donnant par le fait de la Ajaccio quiproduit desvins rougesetrosésde
pruine, unaspectenfumé ;maturité :2eépoque très bonnegardeet desvinsblancs typéspar le
tardive. cépage Vermentino.
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Aleatico noir orbiculaires, moyennes, entières, bullées àbords


révolutés ; sinus pétiolaire en lyre ; dents angu-
Cépage toscan, musqué, très voisin du Muscat leuses, moyennes ; dessous du limbe aranéeux-
noir, qui est un peu cultivé en Corse sur 26 pubescent. Rameaux côtelés, rougeâtres ou vio-
hectares. lacés ; vrilles brunes, fines, courtes.
Grappes petites, cylindriques ou tronco-
Alicante Bouschet niques, lâches ; baies sphériques, petites, de
couleur blanc orangé et mouchetés de brun ;
Métis teinturier, obtenu par Henri Bouschet en maturité : lre époque.
croisant le Petit Bouschet x Grenache. L'Aligoté est un cépage blanc bourguignon,
Feuille d'Alicante Bourgeonnement cotonneux blanc àliseré très vigoureux, débourrant de bonne heure, rus-
Bouschet, cépage carminé. tique, qui se plaît bien en coteau où il produit
productifaujus très Jeunes feuilles duveteuses, bullées, rouges sur régulièrement 50 hl/ha. Peu atteint par l'oïdium,
coloré. les bosselures ; dessous du limbe cotonneux, il se montre très sensible au mildiou, au black-
blanc rosé. Feuilles orbiculaires, épaisses, bril- rot, à l'anthracnose et à la pourriture grise. En
lantes, bullées avec les bords du limbe fortement matériel certifié 5 clones ont été agréés : les
révolutés, entières ou faiblement trilobées ; nos 263 et 402 qui sont les plus intéressants, puis
sinus pétiolaire en lyre plus ou moins fermée ; 264, 591 et 651.
dents ogivales, moyennes, peu visibles du fait de Le vin d'Aligoté est léger, un peu acide, frais,
l'enroulement des bords du limbe, qui est duve- pauvre en tannins et peu parfumé.Il adroit àune
teux blanc à la face inférieure, avec les nervures appellation spéciale : Bourgogne-Aligoté.
principales aranéeuses et pubescentes. Le feuil- C'est un vin à boire jeune, qui est d'ailleurs
lage rougit totalement à l'automne. souvent consommé en mélange avec de la crème
Rameaux côtelés, duveteux au sommet, verts de cassis pour fournir un apéritif : le Kir, du
avec des stries longitudinales brun-rouge ; vril- nom du Chanoine Kir, député-maire de Dijon,
les longues. qui mit ce mélange à la mode après 1945.
Grappes grandes, ailées, tronconiques, L'Aligoté avec 1 128 hectares occupe la 52e
lâches ; baies sphériques, moyennes, noires avec place en France, sa culture est essentiellement
une pruine très abondante ; jus très coloré, bourguignonne : 550 hectares en Côte-d'Or,
rouge vif avec beaucoup de matière colorante 345 hectares en Saône-et-Loire et 212 ha dans
dans la pellicule ; maturité : 2e époque hâtive. l'Yonne. On trouve également quelques petites
Cépage productif à débourrement moyen, plantations dans l'Ain, l'Allier, la Savoie, la
généralement taillé court, assez résistant à l'oï- Drôme, l'Ardèche, l'Isère, le Rhône et la vallée
dium mais sensible au mildiou, à l'excoriose, à de la Loire.
l'anthracnose, aux vers de lagrappe et très atteint
par la maladie bactérienne. Il existe 3 clones Aloxe-Corton
certifiés les nos 262 (le plus important), 540 et
620. Cevignoble, qui existait déjà aupremier siècle de
Son vin très coloré, d'un beau rouge vif, sou- notre ère, fut apprécié dès le Moyen Age pour
vent très alcoolique quand les raisins provien- ses vins rouges et blancs. Un décret du 11 mars
Feuille decépage nent de coteaux, est employé dans les coupages 1938 délimitait l'appellation d'origine contrôlée
blancAligoté, pour apporter de la couleur aux vins de plaine des parcelles s'étendant sur 87 hectares et sur le
essentiellement cultivé qui en manquent. territoire des communes d'Aloxe-Corton, de
en Bourgogne. L'Alicante Bouschet a été classé recommandé Pernand-Vergelesses et de Ladoix-Serrigny.
dans la plupart des départements, il occupe une Cependant, il est important de noter qu'il existe,
superficie totale de 22 000 hectares lui donnant au-dessus de l'appellation communale, une
la 11" place dans l'encépagement français. Le appellation Aloxe-Corton Premier Cru, dont la
groupe languedocien comprend 15 000 hecta- superficie globale atteint 29 hectares. Ces vins,
res, le groupe provençal et corse 4 600 hectares, rouges en majorité —les blancs ne représentant
le groupe aquitanien 1 200 hectares. que 1 pour cent de laproduction —sont issus du
cépage Pinot noir. Le titre alcoométrique mini-
Aligoté mal autorisé est de 10,5 degrés et de 11 degrés
pour les premiers crus, alors que le rendement
Synonymes : Giboudot blanc à Rully, Griset maximal est fixé à 40 hectolitres à l'hectare. On
blancàBeaune, Plant gris danslacôtedeNuits, remarquera enfin que les vins issus des climats
Plant detrois raisins aunorddeDijon, Chaude- Corton, Corton-Charlemagne et Charlemagne
net gras dans la côte chalonnaise, Vert blanc peuvent entrer dans l'appellation communale
dans leJura. d'Aloxe-Corton. Ils utilisent alors l'intitulé
Bourgeonnementduveteuxblancàliserérosé. « Premier Cru » s'ils ne remplissent pas toutes
Jeunes feuilles aranéeuses, vert pâle. Feuilles les conditions de leurs appellations. Les Aloxe-
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Corton sont, engénéral, desvinspuissants, bien


constitués, agréables, mais sans l'envergure des
climats «supérieurs ». Un peu durs dans leurs
débuts, ils s'étoffent avec l'âge.
Alsace
Voirlarégion pagesuivante.
Vignes cultivées en
hautains à Hunawhir,
Alsace près de Riquewhir.
Cette AOC est régie par l'ordonnance du
2novembre 1945 définissant le statut des vins
d'Alsace et complétée par des décrets dont le
dernierdatedu 19octobre 1974.
L'appellation Alsacepeut égalementêtre sui-
vie des mentions : Gewurztraminer, Riesling,
PinotgrisouTokayd'Alsace, Muscat,Pinotou
Klevner,Sylvaner, ChasselasouGudel, etPinot
noir. (Voirla région Alsace).
Alsace Grand Cru
APPELLATIONDO' RIGINECONTRÔLÉE
Cette AOC relativement récente, est définie par
le décret du 23 novembre 1975 énumérant les
ALSACEGRANDCRU
lieux-dits actuellement agréés. Lieux-dits Sur la ou les communes de
(Voir encadré et la région Alsace).
Altenberg de Bergbieten Bergbeiten (67)
Altesse Altenberg de Bergheim Bergheim (68)
Brand Turckheim (68)
Synonymes : Roussette en Savoie, Roussette Eichberg Eguisheim (68)
haute à Seyssel, Mâconnais, Petit Mâconnais, Geisberg Ribeauvillé (68)
Prin blancenSavoie, Ignan blancàBourgoin, Gloeckelberg Rodern (68) et
Arin àChabons, SérèneblancheàVoreppe. Saint-Hippolyte (68)
Grappes petites à moyennes, cylindriques, Goldert Gueberschwihr (68)
assezcompactes, souvent ailées, portées parun Hatschbourg Hattstatt (68) et
pédoncule un peu long et grêle, éloignant le Voegtlinshoffen (68)
raisin du sarment ; baies sphériques ou légère- Hengst Wintzenheim (68)
ment ovoïdes, petites, àpellicule épaisse, jaune Kanzlerberg Bergheim (68)
rouxàmaturité, devenantrosebronzé, presque Kastelberg Andlau (67)
lilas, quandle grain seride et sepasserille sous Kessler Guebwiller (68)
l'actiondelapourriturenoble ;chairfondante ; Kirchberg de Barr Barr (67)
maturité :2eépoquetardive. Kirchberg de Ribeauvillé Ribeauvillé (68)
Ce cépage savoyard, produisant des vins de Kitterlé Guebwiller (68)
qualité, aurait étéramenédel'île deChyprepar Moenchberg Andlau et Eichhoffen (67)
un duc de Savoie au XVesiècle. En matériel Ollwiller Wuenheim (67)
certifié, 3clonessontagréés :lesnos265,403et Rangen Thann et Vieux-Thann (68)
404. Cecépageesttrèssensibleaumildiou, mais Rosacker Hunawihr (68)
résiste assez bien à l'oïdium et à la pourriture Saering Guebwiller (68)
grise, cequi permetdesvendangestardives. Schlossberg Kaysersberg (68)
EnSavoie,onproduitdeuxtypesdevinsavec Kientzheim (68)
laRoussetteseuleouassociéeàd'autres cépages Sommerberg Niedermorschwihr (68)
blancs (Chardonnay, Mondeuse blanche) : un et Katzenthal (68)
vinblancsec, corsé, de10à13degrés, très par- Sonnenglanz Beblenheim (68)
fuméetdegrandeclasse,quandilestbienvinifié, Spiegel Bergholts et Guebwiller
le Marestel, récolté près deChambéry ; unvin Wiebelsberg Andlau (37)
blancdoux, pétillant oumousseux, commercia-
lisé sous le nomdeRoussette de Savoie ou de Seuls les cépagesRiesling, Muscat, Pinot gris et Gewurztraminer
Roussette du Bugey. La Roussette occupe donnent droit à cette appellation.
130hectares, répartis entre l'Ain et la Savoie.
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ALSACE
Levignoblealsacien estleseulenFranceàavoirdonnéàsesvinslenomdesescépages,
réalisantainsiavecbonheurlapenséed'OlivierdeSerres : «Legénieduvin estdansle
cépage. »Plusrécemment,l'Alsaceaassociésonnomàdescrus,rendantainsiunhommage
justifiéauxprestigieuxterroirs quijalonnentunedesplusbellesroutesdesvins.

D e par sa situation géographique, le nord du Bas-Rhin, une petite enclave viticole


vignoble d'Alsace est l'un des plus sep- d'environ 200 hectares forme le vignoble de la
tentrionaux deFrance. Situé àl'extrême régiondeWissembourg. Hormisunepetite pro-
nord-est de notre hexagone, il s'étend sur les duction de vin rouge ou rosé àpartir du cépage
deux départements du Bas-Rhin et du Haut- Pinot noir, l'Alsace se distingue surtout par ses
Rhin, entre lesVosgeset laplaine d'Alsace, sur vins blancs remarquables, aux caractéristiques
uneétroite bandedeterrain atteignant, deMar- organoleptiques très spécifiques.
lenheim au nord à Thann au sud, environ
120kilomètres de long et ne dépassant pas L'histoire du vignoble d'Alsace
4kilomètresdanssaplusgrandelargeur. Dansle Bienquedesgrainesetdesboisdevignefossilisés
datant d'environ 3000 ans avant J.-C. aient été
misàjour—cesvestiges proviennentsansdoute
de la vigne sauvage Vitis silvestris —, on admet
généralementquelesRomains, lorsdel'invasion
delavallée du Rhin, sontàl'origine delaculture
de la vigne européenne, Vitis Vinifera, en
Alsace. Par contre, onest beaucoup plus indécis
quant à l'avènement d'une viticulture véritable-
ment commerciale. Celle-ci aurait pris son véri-
table essor au IIIe siècle, époque à laquelle les
Romainsontofficiellement autorisélaculture de
la vigne en Alsace. Sauf au Vesiècle, lors de
l'invasion germanique, la vigne prit de plus en
plus d'importance pour atteindre son apogée au
XVIesiècle. L'origine de ce développement est,
sansnul doute, l'ouverture duRhinautransport
fluvial. Elle a permis l'exportation du vin d'Al-
sacevers tous lespays arrosés par cefleuve ainsi
quevers d'autres contrées pouvant être atteintes
par la voie des eaux, l'Angleterre, par exemple.
Cette époquefit d'ailleurs lafortune des grandes
villes rhénanes, dont Strasbourg, ainsi que la
prospérité des communes viticoles. La plupart
desmaisonsalsaciennes destyle, qui font actuel-
lement la fierté des villages alsaciens, en sont
encore les témoins. Mais la Guerre de Trente
ans, auXVIesiècle, arrêta l'expansion de la viti-
culture. AuXVIIIesiècle, levignoble sereconsti-
tua, mais il fallut attendre le xIxesiècle pour
qu'un certain niveau de bien-être soit ànouveau
atteint. Malheureusement, la viticulture de
masse fit son apparition, et après l'annexion de
l'Alsace parl'Allemagne en 1871, cettepolitique
quantitative continua à être encouragée. Le
phylloxera aggrava encore cette situation car le
vigneron del'époquepréféraremplacerlescépa-
gesravagéspar des hybrides producteurs directs
résistants au parasite, mais produisant un vin de
piètre qualité. Il fallut attendre 1918, avec le
Riquewhir conserve un remarquable ensemble de maisons du retour del'AlsaceàlaFrance, pourassisteràune
XVIesiècle, époque où le vignoble alsacien était à son apogée. reprise de la viticulture de qualité. Ce travail
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d'assainissementdelongue haleine nesetermina


qu'après 1945, avec l'instauration de la régle-
mentation actuelle.
La réglementation du vin d'Alsace
Il existe trois appellations d'origine contrôlée en
ALSACE
Alsace, l'AOC Alsace, l'AOC Alsace «Grand
Cru » et l'AOC Crémant d'Alsace. Les deux
premièrespeuventsevoiradjoindrelesmentions
particulières «Vendanges tardives »et «Sélec-
tion degrains nobles ». Elles sont définies parle
décret du 1ermars 1984.
Les moûts doivent notamment présenter les
richesses naturelles minimales ensucre énoncées
dans le tableau ci-dessous :

K MINIMAL
UÏSMOÙTS^.. I;\ Si t iRI jfc. I
Mention Mention
Vins Vendanges Sélection
tardives degrainsnobles
Gewurztraminer 243g/1 279g/1
Pinotgris 243g/1 279g/1
Riesling 220g/1 256g/1
Muscat 220g/1 256g/1
Le Crémant d'Alsace est un vin effervescent
obtenu selon la technique de la fermentation en
bouteille.
Pour chacune des appellations sont définis
l'aire de production, les cépages autorisés, les
conditions deproduction etd'agrément, c'est-à-
dire la réglementation de la taille, le degré
minimaletlerendement. Il fautégalementsigna-
ler que l'Alsace est la seule région viticole
française qui arendu la miseen bouteilles deses
vins obligatoire dans les deux départements de
production : le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.
Pourcestrois appellations, leComitérégional
de l'Institut national des appellations d'origine
fixeladated'ouverture desvendanges—bandes
vendanges—, ainsi que toutes les conditions de
production.
La situation géographique
et climatique du vignoble
Lavigne est implantée sur les collines sous-vos-
giennes ainsi que sur les terrains directement
adjacents du piedmont des Vosges. Elle s'étage
de 180 mètres, niveau de laplaine, à380 mètres
qui représente sa limite extrême de culture en
Alsace. Située sur le versant est des Vosges, de
préférence en exposition sud ou sud-est, elle
profite de cet écran montagneux naturel qui la
protège partiellement contre l'influence clima-
tiqueocéanique. Lesprécipitations varient entre
500 et 700 millimètres par an, (500 mmà Col-
mar), alors qu'elles représentent environ
2 000 millimètres sur les sommets vosgiens.
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LAPLAINEDA
' LSACEALÈ
' REQUATERNAIRE.

L'isotherme 0°Cest située entièrement àl'est du dont ils sont issus. Seul le vin Edelzwicker pro-
Rhin. Lerapideréchauffementdelatempérature vient d'un assemblage.
auprintemps est dûausouffle d'un venttiède, le On a pour habitude de classer les différents
foehn, qui balaie la plaine d'Alsace du nord au cépagesendeuxgroupes, enétablissant unerela-
sud, et provoque le débourrement de la vigne. tion entre leurs qualités spécifiques et leurs
L'été chaud est souvent propice au développe- intensités aromatiques.
ment d'un abondante végétation et l'automne Lepremier groupe comprend le Chasselas, le
gratifie cette région d'une arrière-saison excep- Sylvaner, le Pinot blanc et l'Auxerrois donnant
tionnelle favorisant tout particulièrement la naissance à des vins légers, gouleyants, très
maturation lente et parfaite du raisin. agréablement fruités.
Ledeuxièmegroupe englobeles variétés dont
La constitution géologique sont issus les plus grands vins de ce vignoble à
des terroirs viticoles savoir le Muscat, le Tokay-Pinot gris, le Pinot
L'effondrement, ilya50 millionsd'années, dela noir, le Riesling, le Gewurztraminer.
partielaplusélevéed'un ancienmassifréunissant Le Chasselas, qui représente2,5 pourcentde
naguère les Vosges et la Forêt-Noire est àl'ori- la production, ne se vend pas, en tant que vin,
gine de la fonnation de la plaine du Rhin. La sous son nom de cépage mais il entre dans la
vignes'estimplantéesurceschampsdefractures. composition de l'Edelzwicker. Cecépageest en
L'affleurement rocheux y est donc très diversi- constante diminution car il est très sensible à la
fié, laissant apparaître àpeu près toutes les for- coulureetsaproductionestdecefaitfluctuante ;
mations de terrains apparues au cours des diffé- deplus, levinproduit, quoique très agréable, ne
rentes ères géologiques. Dans les régions plus possède pas les mêmes richesses gustatives que
plates, le terrain est surtout constitué de sédi- celui des autres.
ments divers dont certains sont alluviaux. Le Sylvaner, quant à lui, s'est peu à peu
substituéauChasselaspourconstituer, grâceàsa
La production production très régulière (20 pour cent de la
L'aire d'appellation s'étend sur56 communesdu production totale), une part prépondérante de
Haut-Rhin et 64 communes du Bas-Rhin. La l'encépagement du vignoble. Avec l'Edelzwic-
superficie du vignoble est actuellement de ker, il connaît la plus forte consommation :
12 600 hectares et la production totale avoisine c'est le «vin de tous les jours et de tous les
Détail d'unefaçade en moyenne 900 000 à 1000 000 hectolitres, moments ». Ce vin agréablement fruité, déga-
sculptée à quantitéquiéquilibrelevolumeannuelcommer- geant une bonne fraîcheur, peut atteindre sur
Mittelbergheim. cialisé, qui était de 950 000 hectolitres en certains terroirs une qualité tout à fait remar-
1985. quablealliant àla fois robustesse, fruité et corps.
Le Pinot blanc et l'Auxerrois —18,7 pour
Les cépages et leurs caractéristiques cent de la production —donnent naissance au
gustatives vinhabituellementappelé Pinot blanc. Cesdeux
L'originalité des vins d'Alsace est double : ils cépages forment aussi lapart la plus importante
sont caractérisés par une richesse aromatique des vins de base pour l'élaboration du Crémant
remarquable parsafinesseetsonexpression et, à d'Alsace. De ce fait, leur encépagement s'est
uneexception près, ils portent lenomdu cépage notoirement accru lors de la dernière décennie.
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Le vin présente un fruité agréable, agrémenté


d'une fraîcheur et d'un corps très plaisants. CONFRÉRIESAINT-
LeRiesling —20,7 pour cent de la produc- ÉTIENNEDA ' LSACE
tion—fait partie desvariétés lesplus prestigieu-
ses et les plus renommées de ce vignoble. Le
climat de l'arrière-saison, contribuant à une Véritable joyau du MoyenAge,
maturation lente et complète, lui convient par- Ammerschwihrfut détruit à 90
faitementbien. Levinexprimeunéquilibrepar- pourcenten1945. Courageusement,
fait entrelefruité exquisd'apparencevégétaleou les habitants reconstruisirent leur
minérale, l'acidité communiquant parfois une ville,donnantlaprioritéauxcelliers
certaine fraîcheur, voire de la vivacité, et le et au travail dela vigne qui était
corps d'une grande ampleur. Il reflète de l'une deleurspremières raisonsde
manièreremarquable lesarômesprovenantdela vivre. Unhabitant devieille sou-
surmaturation du raisin. che,josephDreyer,décidadeparti-
LeMuscat—3 pourcent delaproduction— ciperdirectementaurenouveauetà
estunvinsec, délicatementmusqué, deconstitu- l'essorduvindesavilleentirantde
tion parfaite lorsque l'ampleur du corps est à l'oubli une société de bourgeois,
l'unisson de sa richesse aromatique. «Herrenstubengesellschaft », qui
Le Tokay-Pinot gris —4,9 pour cent de la jadis veillait à la qualité des vins
production—asonhistoire :certains ensituent devantquitterlacité. Cettesociété
l'origine en Hongrie, d'où le nom de Tokay, dontlagranderéunionannuellese
mais il y adefortes présomptions que cecépage tenaitlelendemaindeNoël,jourde
vienne de Bourgogne. la,sa'intÉtienne, avaitfiniparêtre
Il présente, par rapport aux autres variétés, désignée sous ce nom. Il fut tout
des caractéristiques aromatiques moins mar- naturellement adoptépar la nou-
quées. L'arôme peut être floral (quelquefois la velleconfrériequi,débordantrapi-
violette), de fruit sec ou même de noisette. Au dementle cadre dA ' mmerschwihr,
palais, ce vin développe un corps généreux, représenta bientôt tout le vignoble
plein, avecuneparfaite harmonie entre les diffé- alsacien, animant defaçon écla-
rents constituants essentiels. Il peut devenir tante laplupart desgrandesrécep-
capiteux lorsqu'il provient d'un raisin très mûr, tionsofficiellesouprivées.
moelleuxetgraslorsquedesprécautionsparticu- En1957, elle créait un label de
lières ont été prises lors dela récolte. Enaucune qualité, un sigillé sanctionnant la
manièrecevinnesupportelamédiocrité, et dans qualité desvins soumisà son exa-
l'absolu, le Tokay-Pinot gris est l'un des plus men,renouantainsiavecsesorigi- Costume dela
grands vins d'Alsace. nes. Cettedistinctionentraînepour
Le Pinot noir constitue 6,4 pour cent de la laconfrériedeschargesfort lourdes confrérie Saint-
Etienne d'Alsace.
production. Seul vin rosé ou rouge, il constitue maislui confère l'honneur depré-
decefait l'exception duvignoble alsacien. Mais, senterl'amateurlesmeileursetles
depuis fort longtemps, il était connu à Marlen- plustypiquesvinsduvignoblealsa-
heim, Ottrott, Saint-Hippolyte, Rodern ou cien.Laconfrérieadepuis1976son
encore Turckheim. Cette tradition s'est perpé- siège au château de Kientzheim,
tuée et développée. Elle adonné naissance àdes superbe demeure historique qui
vins rosés délicieusement frais et fruités et àdes abrite un remarquable musée du
vins rouges à l'arôme très agréable supportant vind'Alsace,cequienfaituncentre
favorablement un vieillissement prolongé. doublement attractif. Laconfrérie
Le Gewurztraminer, qui représente d'Alsace Saint-Étienne d'Alsace,
19,8 pour cent de la production a, sans aucun parsesmultiplesactivitéscontribue
doute, trouvé en Alsace son terroir de prédilec- grandement au rayonnement de
tion. Selon les microclimats et les terroirs, il lA
' lsaceetdesesvins.
exprimelesnuancesaromatiques etgustatives les
pluscomplexes.Dedélicate, lafinessepeutdeve-
nir dentelle. Lapuissance deson corps rehausse
encore la subtilité de son arôme qui peut être blage des différents cépages. Aucune réglemen-
délicieusement épicé, souvent très floral ou tation particulière nele régitmais il est générale-
encore rappeler certains fruits secs surtout lors- mentrecommandédenepasluifaireexprimerde
que le raisin qui lui a donné naissance a atteint manière trop marquée les caractéristiques orga-
une très grande maturité. noleptiques d'une des variétés entrant dans sa
L'Edelzwicker, commercialisé en quantité composition. Le vin doit posséder une certaine
relativement importante, est obtenu par assem- personnalité qui plaira à celui qui le déguste.
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LES MILLÉSIMES
Comme dans tous les vignobles,
l'Alsace a aussi, à côté des moins
bonnes années, ses bons, voire très
bonsmillésimes. Depuis 1945inclus,
ceux qui méritent vraiment d'être
citéssont : 1947, 1949, 1953, 1959*,
1961", 1964, 1971::-' 1976':-' 1983':',
1985 (les années marquées d'un
astérisque sont à considérer comme
étant exceptionnelles).

sace (CIVA.) au sein duquel sont représentées


les différentes familles de la profession.
La commercialisation des vins d'Alsace est
Vignes vers Kientzheim. Dans les vignobles septentrionaux on ainsi assurée par trois catégories de metteurs en
recourtà des tailles longues. marché, lesquels vendent en volume les pour-
centages suivant :
La vinification et la conservation ï> Vignerons-récoltants : 25 pour cent
des vins [> Coopératives vinicoles : 34 pour cent
Les vins blancs, qui représentent environ [> Négoce : 41 pour cent
94 pourcentdelaproduction totale decevigno- La part destinée à l'exportation représente
actuellement près de 300 000 hectolitres, soit
ble, sontélaborés selon leprincipe delavinifica-
tion enblanc. Macération et oxydation sont évi-environ 31 pour cent du marché total des vins
tées au maximum pendant les vendanges, d'Alsace.
l'extraction dumoût étant effectuée leplus rapi-
Le vin et la société
dement possible. Après fermentation alcoo-
lique, la fermentation malolactique est empê- La viticulture alsacienne, grâce aux efforts
chée. Lamise enbouteilles intervient àpartir derépétés et continus de ses vignerons, occupe
six à huit mois après la récolte et est générale-
ment terminée avant les vendanges suivantes.
Laconservation des vins sefait donc pour un
temps relativement court en foudre ou en cuve,
mais surtout en bouteille où les vins acquièrent
les arômes de maturation. Ils atteignent généra-
lementlaplénitudedeleurexpression après deux
àcinqansd'âge, cequilaissesupposerdesdurées
de garde relativement longues (cinq àdix ans en
moyenne). Les très grands vins et les vins de
qualité exceptionnelle supportent des durées de
conservation beaucoup plus importantes. Cer-
tains maintiennent leurs caractéristiques qualita-
Monument du tives pendant quelques dizaines d'années, la
durée duvieillissementétant fonctiondelacons-
vigneronalsacien à titution initiale du millésime.
Colmar. Œuvrede
FrédéricAuguste Le commerce
Bartholdi, sculpteur La surface moyenne par déclaration de récolte
dela célèbrestatue de étant d'environ 1,50 hectare, celalaissesupposer
la liberté àNew- que de nombreux viticulteurs sont des «pluri-
York. actifs », n'ayant pas pour occupation principale
laviticulture. Celamontreégalementquelapro-
priété viticole alsacienne est très morceléeet que
les exploitations viticoles d'une certaine impor-
tance sont en nombre relativement limité. Vendanges à Riquewhir. EnAlsace, les
Toute la profession viticole est regroupée au vendanges sont souvent manuelles en raison
sein duComitéinterprofessionnel desvinsd'AI- de laforte déclivité despentes.
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LA
' UBERGEDEL'ILL
Bien avant le vin, j'ai connu la vigne. sons de mer ou de rivière, ainsi que les
J'allais au collège deRibeauvillé, cevieux crustacés. Le vieux Riesling, enparticu-
château des seigneurs de Ribeaupierre, lier, seprêtemerveilleusementauxsauces.
tout entouré de vignobles. C'est là qu'en Je ne dédaignepas, pour accompagner
jouant, j'ai découvert, en m'yfrottant, la noscharcuteries oudébuter unrepas, un
grappe, lafeuille etla terre denoscoteaux. simple petit Pinot blanc, frais et gou-
Decette époquedatentaussimespremiers leyant ; maisl'alliancelaplusdélicieuseà
souvenirs gourmands, quand le parfum mongoûtestcelleduTokay(Pinotgris)et
dupressoir laissaitprésager la douceur de dufois grasfrais d'Alsace en terrine. Sa
cenectar qu'est lejus de raisinfrais. Plus réussite tient à l'équilibre entre le moel-
âcre mais non moins marquante, l'odeur leux légèrement acidulé du Tokay et la
duvin quiavait baignélesgrandsfoudres richessedesarômesdufoiegras.
de bois... J'étais alors petit et le seul à Il existe, bien entendu, une multitude
pouvoirypénétrer, par uneporte minus- d'autres mariages heureux entre les vins
cule, pour les nettoyer à la brosse. Enfin, d'Alsace et les subtiles recettes de notre
chaque automne, j'avais droit à cette tri- cuisinefrançaise. Achacun deles appré-
plefriandise de chez nous : pain paysan, cierselonsacultureetsasensibilité. Carle
noix nouvelles décortiquées, et unpeu de vin ne saitparler qu'aux âmes sensibles, Enseigne enferforgé
Fatterwisse, c'est-à-dire un vin bourru à commeleprouvecette dernièreanecdote. traditionnelle d'un
l'aspect laiteux. Le vin d'Alsace a la réputation de mal marchand de vin.
Mais curieusement, c'est un vigneron vieillir. Nous avons eu la démonstration
bourguignon qui m'initia à la dégusta- du contraire en dégustant récemment,
tion. Il venait chaque année chasser en avecplusieursamis, desbouteilles deRie-
Alsace et avait tenu à mefaire connaître sling et de Gewurztraminer deplus de
les vins de Bourgogne. Unjour qu'il dis- centansd'âge, découvertesdansunecave
cutaitâprementavecsafemmedelafaçon deRiquewihr. Avant deles ouvrir, nous
d'accommoder au vin le lapin frais craignions d'avoir affaire à de l'eau. Il
dépouillé qu'il tenait en main, je pris n'en était rien etnousavonstousressenti,
conscience de l'importance du vin dans la àlesboire, uneémotionprofondeet,pour-
gastronomie et de la richesse culinaire de quoinepas le dire, quasi religieuse, tant
la France profonde. d'émotion que nous en avions les larmes
Quelfabuleuxpaysque lenôtre oùl'on auxyeux.Preuve,s'ilenfallait, quelevin
peut discuter à l'infini de la préparation d'Alsace, mêmevieilli, garde encore tous
d'un plat ! sespouvoirs.
Aprèslaguerre, nousavons repris, mon Jean-Pierre Haeberlin
frère Paul et moi, l'auberge familiale.
Nous nous sommes attachés à perpétuer
les recettes ancestrales :friture, grenouil-
les, écrevisses, et surtout matelote d'an-
guilles au Riesling. J'avais auparavant
fait des études aux BeauxArts, cequi me
permit demettre mesconnaissances esthé-
tiques au service du décor et de la table.
Peu à peu, notre auberge et notre carte
s'étoffèrent. Mais nous avons toujours
veillé à ce que le secondaire ne l'emporte
passur leprimaire, cardans notre métier,
c'est leplaisir dupalais qui compte, avant
celui desyeux.
Le Riesling passe pour être le roi des
cépagesd'Alsace etnonsansraison, à mon
avis, car il a le mérite d'allier le sec et le
fruité. Je trouve que nul autre vin blanc
nesemariemieuxaveclesvolailles(poulet
auRiesling), lesviandesblanches, lespois-
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Itterswiller, Cevillage, situéprès d'Andlau et construitàflancdecoteau, reflètel'harmonie de


l'architecture etduvignoblealsacien.
une place de choix dans le vignoble français. par leurs richesses historiques et architectura-
Profondément attachés à leur région, les viti- les. Une route des vins, très pittoresque en
culteurs alsaciens ont su maintenir vivantes toute saison, maisparticulièrement chatoyante
leurs traditions vinicoles. Elles se traduisent en automne, permet de découvrir l'un après
par toutes sortes demanifestations tenues dans l'autre ces coquets villages viticoles.
des villages aussi renommés par leurs vins que La tradition s'inscrit également dans des
musées qui mettent la viticulture à l'honneur,
enparticulier le muséeUnterlinden deColmar
et le musée du Vin de Kientzheim. Si le pre-
mier, l'un des plus visités de France, asurtout
été rendu célèbre par les peintres qui y sont
exposés, comme Grunewald, auteur du
fameux Retable d'Issenheim, il a cependant
réservé uneplacenon négligeable àl'histoire de
La flûte est l'unique la viticulture alsacienne. Le second, créé très
forme de bouteille récemment, estsitué dansl'enceinte duchâteau
autoriséepour les vins de Kientzheim :àtravers l'évolution du maté-
d'Alsace. riel viti-vinicole aucours desderniers siècles, il
retrace l'histoire du vignoble alsacien.
Le vignoble alsacien est divisé en sous-
régions qui, àtour derôle, font connaître leurs
produits au public, essentiellement la produc-
tion de l'année. Des Foires auxVins sont ainsi
organisées généralement dans les cités les plus
importantes : à Ammerschwihr, courant
avril ;àMolsheim, le 1ermai ;àGuebwiller, le
jour del'Ascension ;àBarr, autour du 14 juil-
let ; àRibeauvillé, le dernier week-end dejuil-
let. Colmar, capitaleentitre duvignoble, orga-
Détail d'un tonneau daté de 1751au musée nise une grande Foire aux Vins pour tous les
Unterlinden à Colmar, oùl'on verra aussi le vins d'Alsace, au cours des dixjours précédant
retable d'Issenheim. le 15 août.
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Anjou Anjou Gamay


Voirla région pagesuivante. Vinproduit sur l'aire d'appellation Anjou, issu
duseul Gamaynoiràjus blanc.
Anjou
Anjou mousseux
Le vignoble, classé AOC par le décret du
31 décembre 1957, couvre quelque 8 000 hecta- L'aire de production de cette AOC s'étend sur
res pour une production moyenne, lors des dix l'ensemble des communes désignées pour l'ap-
dernières années, de 85 000 hectolitres en blanc, pellation Anjou. Avec des cépages identiques à
73 000 en rouge et 216 000 en rosé. L'aire de ceux de l'appellation Anjou pétillant, on a pro-
production s'étend sur le Maine-et-Loire, les duit 3 000 hectolitres ces dernières années.
Deux-Sèvres et la Vienne pour 198 communes. L'effervescence de l'Anjou mousseux est
Les vins blancs sont issus du Chenin (80 pour douce. Ce vin plein, vif, avec un peu de fermeté,
cent) et de cépages accessoires, Chardonnay et présente une bonne aptitude au vieillissement.
Sauvignon.
Les vins rouges proviennent des Cabernets Anjou pétillant
franc et Sauvignon et du Pineau d'Aunis. Le
Gamay est exclusivement réservé à l'appellation Lepotentielviticoleestimportantmaisl'appella-
Gamay d'Anjou. tion, classéeAOCparledécretdu31décembre
Pour les vins rosés, on trouve les Cabernets 1957,estpeurevendiquée. L'aire deproduction
franc et Sauvignon, le Pineau d'Aunis, le s'étend sur l'ensembledes communesdésignées
Gamay, le Côt et le Grolleau. pourl'appellation Anjou.
La couleur des vins blancs est assez soutenue LevinblancestissuduCheninetdescépages
avec une nuance jaune paille allant vers le doré accessoiresCabernets, Côt, Gamay,Grolleauet
pour les vins d'un certain âge. Les arômes à Pineaud'Aunis. Lerosé est élaboréàpartir des
caractère végétal sont bien développés. En bou- Cabernets, du Côt, du Gamay, du Grolleau et
che, ces vins présentent un caractère tendre à du Pineau d'Aunis. L'anjou pétillant revêt une
demi-sec, en équilibre avec une certaine acidité, robeassezsoutenue,jaunepaillepourlesblancs,
car ils ne subissent pas la fermentation malolac- rose pâle pour les rosés. Ces vins sont assez
tique. La persistance en bouche est bonne. Ils pleins, la mousseyest discrète.
ont une remarquable aptitude aumûrissement en
bouteille.
La robe bien caractéristique des vins rosés est
appelée œil-de-perdrix. Ils sont de type tendre à
demi-sec. La finesse est apportée par le cépage
Grolleau, cecaractère soutenant unfruit particu-
lier. Ils ont une très bonne persistance en bouche
et une aptitude au vieillissement marquée.
L'expression des vins rouges est marquée par
les Cabernets. Ce sont des vins légèrement tan-
niques mais pleins. Les arômes sont fruités. Il est
recommandé de les consommer jeunes. (Voir
Anjou et Saumurois).

Anjou-Coteaux-de-la-Loire
Le vignoble, classé AOC par le décret du
26 août 1946, couvre une superficie de 50hecta-
res, avec pour cépage le Chenin à l'exclusion de
tout autre. La production sur les cinq dernières
années est de l'ordre de 1 200 hectolitres. L'aire
de production s'étend sur 11 communes ou par-
ties de communes. Ces vins ont une robe assez
soutenue, jaune avec un léger reflet vert. En
mûrissant, ils tirent vers le doré. Le bouquet est
marquée par la nature des terrains schisteux. En
bouche, ils sont puissants et fermes, tout en étant
souples. Lapersistance est bonne. Ils sont aptes à
mûrir en bouteille.
Pressurage manuelduraisin à Saint-Lambert-du-Lattray,prèsde
Rochefort-sur-Loire.
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ANJOUETSAUMUROS
I
Cevignoble est le reflet d'un carrefour de différentes régions naturellesforméespar le
Massifarmoricain, le Massifvendéen, le Poitou, la Touraine et la bordure du Bassin
parisien. Ceciexpliquequ'onytrouvedesnaturesdesolssidifférenteset,parconséquent
desvinsauxstylesnuancéset,parfois,silesconditionsclimatiquess'yprêtent, d'unedurée
devieexceptionnelle.

luslesrégions ontunpasséviticoleancien, demeurantaupays. Depuis, lasituationachangé


plus il est difficile d'en situer réellement etlesvinsontacquisuneréelleetsolidenotoriété
p l'origine. Desdizaines defaits témoignent sur l'ensemble du marché français.
toutefois d'un passé viticole important en Anjou
et Saumurois :l'évangélisation de la région au IVe Le vignoble et les sols
siècle par saint Martin ; la fondation d'un cou- Lesvignes se présentent sous forme d'une croix
vent de moniales au IXe siècle auquel Guy de dont la ville d'Angers occuperait le centre. En
Fougereuse accorde le droit de mesures de effet, d'est en ouest, la Loire sépare le vignoble
vigne ; le don d'Alain III, roi de Bretagne, à en deux parties coupées verticalement par une
l'évêque d'Angers au Xe siècle, de l'abbaye de ligne qui passe légèrement à l'est d'Angers. Les
Saint-Serge avec ses vignes... vignobles situés àl'ouest de cette ligne reposent
Mais c'est au XIIIe siècle que les vins d'Anjou sur des sols primaires, alors que ceux de l'est
commencèrent à être renommés. Les Plantage- s'étendent sur des terrains secondaires et tertiai-
nêt les expédièrent alors vers l'Angleterre. Pen- res. Dans le quart nord-ouest, les vignes sur
dant deux siècles, les meilleurs vins, ceux qui schiste silurien ont donné naissance aux vigno-
pouvaient supporter le voyage, furent chargés à bles situés autour de Bouchemaine, d'Épiré, de
Chalonnes, à Rochefort ou au Pont-de-Cé. Les Savennières, de la Passonière, de Saint-Georges
autres étaient expédiés à Paris, les plus fragiles et d'Ingrandes. Dans le quart nord-est, sur des
sols appartenant au cénomanien et au turonien,
l'appellation Anjou se trouve principalement
regroupée autour de Trélazé, Fontaine-Milon,
Pellouailles et Montreuil-sur-Loir.
Dans le quart sud-ouest, on rencontre des
roches dures, siliceuses et schisteuses. C'est ici
que s'épanouit le Layon dont le vignoble s'est
développésurdes sols d'alluvions àNueil et aux
Verchers-sur-Layon. Lazonede Concourson et
Saint-Georges-Châtelain s'exprime sur un mas-
sif carbonifère. AMartigué-Briand, les terrains
appartiennent au cénomanien, alors qu'un peu
plus loin le Perray est sur calcaire jurassique.
Puisleschistesilurien modèleranonseulementle
paysage mais les vins, à Chavagnes, avant d'at-
teindre les crus prestigieux de Bonnezeauxet de
Quarts-de-Chaume ainsi que ceux de Faye,
Beaulieu, Pierre-Bise, Saint-Aubin-de-Luigné et
Rochefort. Légèrement au-dessus, le long de
l'Aubance, ontrouveunvignoblerenomméqui,
dans les zones de Soulaines Maze-Murs, est sur
schiste.
Lequart sud-est est influencé par la vallée du
Thouet où l'on découvre des vins plus tendres,
issus de vignes poussant sur des sols calcaires
d'origines diverses.
Les cépages
Lecépageroi pour laproduction desvins blancs
Montsoreau, dans le Val d'Anjou, les vignobles de Saumur- est le Cheninet sasupériorité n'a jamaiscesséde
Champigny bénéficient de la douce influence de la Loire. s'affirmer sur les autres cépages. Il s'agit, enfait,
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plus d'une famille que d'une variété, tant sont


nombreuses ses différentes expressions : Gros VERREETBOUTEILLE
PinotdanslescoteauxdelaLoire, PlantdeBrezé
dans les Deux-Sèvres, petit VerdetouArbois en DA' NJOU
Touraine... Le Grolleau est le principal cépage
des vins rosés d'Anjou. Quant auxvins rouges, L Anjouvoulaitboirelevindans
ils sont àbasedeCabernet franc auquelonasso- son verre. C'est en 1914 que le
cie souvent du Cabernet-Sauvignon. concourspour le choix d'un verre
fut lancé. Lesévénementsretardè-
Le climat rent la réalisation deceprojet. Le
Le climat d'Anjou, caractérisé par sa douceur, verrenefutprésentéaujury qu'en
connaît des hivers sans brutalité, des étés assez 1920. Onle voulaitélégant, d'une
chaudsetunautomnedontlaclémenceestdéter- capacité de 12centilitres, pas trop
minante. Celle-ci favorise en effet le développe- fragile et facile à nettoyer. Trois
mentdelapourriture nobleduraisin, enparticu- centsprojetsfurentprésentésavant
lier sur les terrains schisteux qui se refroidissent quel'onneretienneceluid'unviti-
peupendant la nuit, créant ainsi un microclimat culteurdeRochefort-sur-Loire.
favorable au développement de ce champignon. LA' njouavaitsonverre,ilvoulut
Deplus, les nombreuxpetits cours d'eau ont un sa bouteille. La verrerie royale
effet bénéfique : ils drainent parfaitement cette d'lngrandes-sur-Loire, déjà fort
région située àla limite septentrionale de la cul- importante en1755,créaunebou-
turedelavigne. L'Anjou, grâceàunmicroclimat teilletrèscolorée,auxformessolides
influencépar la Loire etses affluents, produit de etaucolélégantetélancé.
grands vins. Enfin, les nombreuxcoteaux expo-
sés au sud constituent un facteur positif.
charnus, avecunerobe soutenue, tout en étant
Les vins de Saumur tanniques et tendres, avecdesarômesprimaires
Lesvinsblancsissus d'un cépageunique, leChe- fruités.
nin, sont secs ou légèrement tendres, assezvifs, Les vins rosés produits avec le Grolleau, le
avec un corps souple et des arômes francs à Cabernet franc et le Cabernet-Sauvignon, le
dominante végétale. Pineaud'Aunis, leCôtetleGamay,sontdemi-
Lesvins rouges sont produits principalement secs, moelleuxet très coulants.
à partir du Cabernet franc auquel peut être Lesvins blancsproviennent duCheninavec,
adjoint le Cabernet-Sauvignon et même le comme cépages accessoires dans la limite de
Pineau d'Aunis. Ce sont des vins coulants et 20pour cent, le Sauvignon et le Chardonnay.
fermesàlafois. Leurastringenceestbien «déve- En général tendres à demi-secs, ces vins sont
loppée ». Les arômes sont de nature fruitée. assezvifs et pleins, et peuvent très bien évoluer
Les vins mousseux blancs, principalement en bouteille.
issus du Chenin, parfois du Sauvignon, du Coteaux-de-la-Loire
Gamay, du Grolleau, du Pineau d'Aunis et du Avec un cépage unique, le Pineau blanc de la
Pinot noir, sont élégants, principalement lors-Loire, onproduitunefaiblequantitéd'unvinsec
que le cépage Grolleau est présent. Ils peuventàdemi-sec, selon les années.
Cabernetd'Anjou
être présentés en demi-sec ou encore être élabo-
rés en pétillant. Ce vin rosé et tendre est préparé à partir du
Saumur-Champigny Cabernet franc. Il a une bonne aptitude au
Ce vin rouge est préparé à partir du Cabernet mûrissementenbouteille.
franc complétépardu Cabernet-Sauvignon. Les Savennières
Saumur-Champigny sont vifs et légers. Les Élaboré à partir du Chenin, ce vin blanc est
surtoutconnupoursonstylesec,voiretendre. Il
tanins, sans agressivité, sont repris par le corps
duvin. Lesarômessonttrès fruités. Consommés a beaucoup de race avec des arômes «miné-
jeunes, cesvinssontfringants. Ils ontégalement,raux »particuliers.
quand ils sont d'« origine noble », une bonne Coteaux-du-Layon
aptitude au mûrissement en bouteille. Cevin blanc provient uniquement du Chenin.
Coteau-de-Saumur Demi-secàmoelleux, rarementsec,sonstyleest
Cevin blanc sec outendre deproduction confi- aimable, tendreet vifàlafois. L'arôme estper-
dentielle est issu du Chenin. sistant enbouche.
Quarts-de-Chaume
Les vins d'Anjou Issud'un cépageunique, leChenin, cevinblanc
Lesvinsrouges sont issus du Cabernetfranc, du estracé. C'estlagrandeexpressiondel'Anjouen
Sauvignon et du Pineau d'Aunis. Ils sont assez style demi-secàmoelleux.
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Bonnezeaux
Ce vin blanc plein provenant du Chenin, est
demi-sec à moelleux, il peut devenir liquoreux
en année très ensoleillée. Sa durée de vie en
bouteille est excellente.
Coteau-de-l'Aubance
Cevin blanc sec àdemi-sec provenant du Che-
nin est élégant et frais avec des arômes pleins de
finesse, auxtouches deverveinelorsqu'il arriveà
maturité.
Crémant de Loire
C'est un vin mousseux blanc à encépagement
mixtequipeutcomprendre leChenin, le Caber-
net franc et le Sauvignon, le Pineau d'Aunis, le
Pinot noir, le Chardonnay, le Menu Pineau,
avec comme cépages accessoires, les Grolleaux
noir etgris. Lestyle decevinmousseuxdoit être
vif, ferme et tendre àla fois.
Le Rosé de Loire
Vinrosésecprovenant d'un encépagementmul-
tiple : 30 pour cent de Cabernet franc et de
Cabernet-Sauvignon, Gamay, Grolleau, Pineau
d'Aunis et Pinotnoir. Sonstyle estsecetvifavec
une robe légère.
Vin du Thouarsais
LevignobledeceVDQSestconfidentielparson
volume deproduction. En rouge, avec un encé-
pagement en Cabernet franc, Sauvignon et
Gamay, il donne un vin coulant assez fin. Le
rosé est secet tendre. Enblanc, avecun encépa-
gementenCheninetChardonnay, levinestsecà
demi-sec et présente de la distinction et de la
légèreté.
Les vinifications
La vinification en blanc suit le processus clas-
sique : récolte du raisin àmaturité voire surma-
turité pour les régions àvins moelleux. Pour ces
derniers, la récolte mécanique est exclue. Après
l'obtention des moûts, les vins sont mis à fer-
menter en barriques dans des celliers. Pour les
vins plus simples d'expression, la fermentation
sefait en cuves. Aujourd'hui, l'acier inoxydable
tend à remplacer la cuverie en ciment.
Les vins subissent habituellement trois souti-
ragespouréliminerleslies. Achacundeceux-ci,
on vérifiera l'apport d'anhydride sulfureux afin
deprotégerdesrisquesderefermentationlesvins
ayantdesrestesdesucre. Levinestcolléàlacolle
àlagélatineaprès tanisage, puis misenbouteilles
en marsafin delui éviter desséjours en cuvesou
en fûts toujours préjudiciables.
La vinification en rosé
Laparticularité desrosés enAnjouestqu'ils sont
obtenus parpressurage direct desraisins rouges.
Il s'agit en fait, d'une vinification en blanc. Les
stades dematuritédu raisin étantvariables d'une
année à l'autre, on peut favoriser pendant quel-
Le MoulindeBrissac, danslevignobledel'Aubance, oùl'onproduitdes ques heures la macération du raisin avant son
vinsblancssecset demi-secspleins d'élégance, àpartir du Chenin. pressurage. Ceci permet de se rapprocher de la
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robepropre auxrosés decetterégion. Ils seront,


comme les blancs, mis en bouteilles au prin- CONFRÉRIEDES
temps. CHEVALIERSDUSACAVIN
La vinification en rouge
Les cépages étant tanniques et la rafle n'attei- Si le nom de «sacavin »est de
gnantpas toujours son stade depleine maturité,
lavendangeestéraflée. Lacuvaisonsefait doncà Rabelais, commeleurserment,
partir du grain de raisin plus ou moins foulé «Quandmonverreseraplein,je
selon les pratiques de cueillette, de transport et le videray
de transfert de la vendange. Etquandilseravide,jeleplain-
Aujourd'hui, les températures de fermenta- dray.. »,
tion au cours de la cuvaison sont parfaitement laconfrériedesChevaliersduSaca-
suiviesetbiencontrôlées. Laduréedescuvaisons vin nefutfondéequ'en 1947, non
estvoisinededixàquinzejoursselon lestypesde sansavoir tiré desa léthargie une
vins et les caractéristiques des années. Après les joyeuse et angevine assemblée de
soins habituels, les vins de crus sont élevés sous Dévôtsoenophiles,crééeen1904,et
bois pendant un an environ. disperséelorsdelaPremièreGuerre
Les vins d'Anjou mûrissent en bouteille. Si, mondiale.
pourlesvinsd'expression simple, la durée devie Aujourd'hui, enliaisonavectous '
en bouteille est de l'ordre de quelques années, les organismes professionnels, la
pourlesvins decrus desmillésimestrès ensoleil- confrérie des Chevaliers du Saca-
lés, celle-ci peut facilement dépasser le demi- vin s'est donnépour mission d'in-
siècle. Ce sont donc des vins dont le style se formerlesamateursdetouslesplai-
précise et s'affine tranquillement avec le sirs etavantages qu'ils tireront deA
temps. la dégustation attentive des
merveilleux vins d'Anjou
L'élaboration des vins mousseux dont la gamme est très
Touslesvinsmousseuxrevendiquant uneappel- étendue. Elle tient de
lation d'origine contrôlée sont obtenus par une sémillants chapitres dans
secondefermentation enbouteille. Latechnique les magnifiques caves
imposée et décrite est encore appelée méthode construites au XIIe siècle
champenoise. Lepoint importantest ladurée de par Henri II Plantagenêt,
lasecondefermentation, c'est-à-dire letemps de roi d'Angleterre et comte
contact entre les lies et le vin. La méthode d'Anjou.
impose un an entre le tirage et le dégorgement. Actuellement, le vignoble
Mais, dans biendescas, cette durée minimaleest angevin comprend plus de
dépassée, ce qui permet d'obtenir des vins plus 35 000 hectares de production
complets. totale atteignant presque le
Les vins peuvent être présentés en brut ; ils million d'hectolitres. Lesvigne-
contiennent au maximum 15 grammes de sucre ronssesontorientés depuisquel-
par litre. En sec, la quantité de sucre peut aller ques décennies vers une produc-
jusqu'à 30 grammes. tion de qualité, en particulier
concernant desvins rouges et blancs
Les structures économiques secs, mieuxadaptésà l'évolution du
C'est la région la plus importante des pays de la goût de la clientèle. Si heureuse-
Loire. Elle produit annuellement en moyenne ment il existe toujours des connais-
831 200 hectolitres. seurs appréciant les grands vins
L'économie viticole se partagerait de la façon doux et liquoreux des Coteaux-
suivante : 85 pour cent de la production sont du-Layon, des Quarts-de-Chaume
assurés par la propriété individuelle et 15 pour et de Bonnezeaux, le choix de
cent par les coopératives. La vente directe au l'amateur moyen se porte davan-
consommateur est voisine de 30 pour cent. Le tage sur les vins secs, frais et à
secteur dunégoce-éleveurest doncdemeurétrès consommer jeunes. C'est un des
dynamique. rôles que s'est assignée la confrérie
la production et lacommercialisation desvins que de faire mieux connaître les
«mousseux » appartiennent à 80 pour cent au vins d'Anjou contemporains aux
négoce-éleveur et transformateur, qui joue un amateurs, comme de leur faire
rôle prépondérant pour l'économie de cevin. découvrir les grands vins de la tra-
Les chiffres de l'exportation atteignent dition angevine.
30 pour cent de la production.
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Aramon Cecépageessentiellementméridionalestprin-
cipalement cultivé en Languedoc (Hérault,
Synonymes : Plant riche, Rabalaïré, Rébal- Gard, Aude, Ardèche)surprès de60 000 hecta-
laïré, Révalaïré dans l'Hérault, Pisse-vin à res et un peu en Provence, 4 000 hectares (Var,
Hyères, Gros Bouteillan àDraguignan, Ugni- Bouches-du-Rhône et Vaucluse).
noir, enProvence. L'Aramongris estcultivésurprès de400 hec-
Bourgeonnementaplati, duveteuxblanc.Jeu- tares dans le Languedoc, et ses grappes sont
nesfeuilles aranéeuses, bullées, jaunâtres surles mélangéesavecd'autres raisins blancspourl'ob-
bosselures. tention de vins blancs. L'Aramon blanc est peu
Feuilles grandes, cunéiformes, minces, vert répandu et joue lemêmerôle quel'Aramongris.
Feuille d'Aramon, le jaunâtre, faiblement trilobées, parfois quinque-
cépageleplusfertile lobées sur les feuilles de la base des rameaux ; Arbane
du monde. sinuspétiolaire enV;dentsanguleuses, étroites
endeuxsériesinégales ;dessousdulimbeglabre Synonymes : Arbanne, Arbone, Albane dans
oupubescent selon les clones. l'Aubeet laHaute-Marne, ArbenneauxRiceys
Rameaux faiblement côtelés, aranéeux au etdansleTonnerrois, CrèneàPolisot(Aube)et
sommet,vertsetlégèrementstriésderougebrun Crénillat dans la vallée duGier(Loire).
du côté exposé au soleil. Port étalé en gobelet Grappes petites, coniques, moyennement
avec les rameaux recourbés vers le haut au compactes ; baies petites, sphériques, très
contact dusol. sucrées ; maturité : 2eépoque.
Grappestrès grandes, volumineuses, tronco- C'est un cépage aubois, cultivé depuis long-
niques,aveclepédonculerestantherbacéjusqu'à temps aux environs de Bar-sur-Aube sur les
la maturité, munies souvent d'un aileron bien meilleures expositions à cause de sa maturité
développé et pesant en moyenne 400 à 600 g, tardivedanscetterégionetdesondébourrement
certaines grappes pouvant dépasser 1kg. Baies hâtifquil'exposebeaucoupauxgeléesprintaniè-
grosses 15à20mm.etparfois davantage, sphé- res. C'estunpetitproducteur, àconduireàtaille
riques, noirbleuté ;pelliculetrèsmince,éclatant longue, peu cultivé aujourd'hui à cause de sa
facilement ; chair très juteuse donnant un jus sensibilité aumildiou et àl'oïdium.
incoloreettrès abondant ;maturité :3eépoque. Sesvins sont secs, nerveux, très bouquetés et
L'Aramondébourredebonneheure, cequile alcooliques les bonnes années. Classé recom-
rendtrèssensibleauxgeléesdeprintemps. Ilfaut mandédansl'Aube et la Marne, il fait partie de
toujoursleconduireàtaillecourte, carétanttrès l'encépagement de la Champagne, maisil n'oc-
fertile et très productif, jusqu'à 8kgpar cep, il cupeque2hectares danslevignobledel'Aube.
s'épuise rapidement à la taille longue. Planté Ilavaitétésignalé, audébutdusiècle,unArbane
danslescoteaux,saproductionoscilleentre60et noir et unArbanerouge, aujourd'hui disparus.
80 hl/ha, fournissant des vins titrant 10 à
12degrés, peucolorés, agréables àconsommer. Arbois
Maisc'est enplainequelA ' ramondonnetoutes
ses possibilités avec des récoltes de 120hl/ha à Synonymes : Herbois à Jullien, Orbois,
plus de 250hl/ha, titrant de 7à9degrés. Les Orboué, Orboé (en patois), Menu Pineau (par
rendements en jus sont très bons : de 115 à opposition au Gros Pineau ou Chenin), Menu
120kgpour unhectolitre devin. Pineau de Vouvray, Petit Pineau en Loir-et-
L'Aramondoit être greffésurdesporte-gref- Cher, Verdet ou Pinot Verdet.
Rameau d'Aramon. fes vigoureux. Il est très sensible au mildiou, à Bourgeonnement épanoui et aplati, coton-
l'excoriose, àla pourriture grise, auxvers dela neuxblanc àliseré carminé.Jeunes feuillesduve-
grappeet auxaraignéesjaunes ;parcontreil est teuses, vert jaunâtre ; le dessous du limbe est
assezrésistant àl'oïdium. C'estprobablementle cotonneux.
cépageleplusfertiledumonde. Pendanttroisou Feuilles petites, orbiculaires, vert bleuté,
quatregénérations, ilaétéàlabasedelaviticul- épaisses, très bullées, entières ; sinus pétiolaire
ture dansdesplaines duLanguedocavecl'asso- en lyre plus ou moins fermée et parfois à base
ciation Aramon-hybrides Bouschet. Ses raisins dégarnie ; point pétiolaire rosé ; dents ogivales,
peuventêtreconsomméscommeraisinsdetable moyennes ; dessous du limbe duveteux en
à la ferme, mais ils ne peuvent être vendus. pelote.
Classéseulementencépageautorisé, sonimpor- Rameauxcôtelés, brun rouge ànoeuds rosés ;
tance abeaucoupdiminuédepuis 1958, époque vrilles fines, petites.
où il occupait plus de 150000hectares, pour Grappes petites, tronconiques, boudinées ;
redescendremaintenantautourde64000hecta- grains blancdoré, ovoïdes, petits, juteux ;matu-
res, en4eposition. Enmatériel certifié, 6clones rité : 2eépoque.
ontétéagréés :lesnos204et266(lesplusintéres- Contrairement àsonnom, cecépagen'est pas
Grappe d'Aramon. sants), 323, 324, 325et 401. originaire du vignoble d'Arbois, où il est
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inconnu. Très vigoureux, il était planté autrefois méthode de la seconde fermentation en bou-
dansl'OrléanaisetlavalléeduCheràraison d'un teille, à l'intérieur du département duJura.
quart de l'encépagement blanc, comme un élé-
mentdesouplesse. Sonvinest eneffetplus mou Ardonnet
et plus tendre que celui du Chenin. Les rende-
ments sont compris entre 40 et 80 hl/ha. En Synonymes : Ardounet (arrondi en Béarnais),
matériel certifié, 3 clones ont été agréés : les Ardonnenc enPyrénées-Atlantiques, Acheria
nos205, 206 et 504. moyeta, auPaysBasque.
Classé recommandé dans la vallée de la Loire Grappes petites, très serrées ; baies petites,
oùil fait partie del'encépagement AOCdeVou- sphériques, noir bleuté ; maturité : 2" époque
vray, du Crémant de Loire et des VDQS Che- tardive.
verny et Valençay, l'Arbois occupe la 56" place C'est uncépagedujurançonnais, nonclassé.
dans l'encépagement français avec 1 145 hecta- Il donnaitdesvinspeucolorés.
resdont 1060 hectares dansleLoir-et-Cheret le
reste dans l'Indre et la Vienne.
L'Arbois rose, trouvé àOisly (Loir-et-Cher) Argant
n'est pascultivé et sedifférencie uniquementpar Synonymes : Margillien, Gros Margillien à
ses grains roses. Arbois, Rouillot àPoligny.
Feuilles grandes, tronquées, épaisses, vert
Arbois et Arbois Pupillin foncé, àbords involutés, 5-lobées àsinus laté-
rauxàfonds aigus, sinus pétiolaire enVétroit ;
L'ensembledecesappellationsratifiées respecti- grandesdentsanguleuses, très étroites ;dessous
vement par les décrets du 15mai 1936 et du dulimbepratiquement glabre.
12juin 1970forme une vaste zone qui couvre Rameauxcôtelés àstries longitudinales brun
prèsdelamoitiéduvignoblejurassien, soit plus rougeet nœudslégèrementrosés ;grandesvril-
de700hectares. Laproduction globaleavoisine les, charnues.
enmoyennedepuisvingtansles25000hectoli- Grappes moyennes, tronconiques, compac-
tres, avecunrendementàl'hectarede38hectoli- tes ; baies sphériques, petites, noires, à pulpe
tres. Onyproduit principalementdesvinsrou- molle, peu juteuse ; maturité : 2" époque tar-
gesetrosés,issusduTrousseaudontc'estlaterre dive.
deprédilection, et du Poulsard. Onytrouvera C'est unvieuxcépageduJura, cultivésurtout
égalementles autres produits jurassiens. dans la région de Poligny et un peu dans le
LeTrousseauseplaît surlesterres marneuses Doubs, mais qui vadisparaître, n'ayant pas été
etdonneunvindebellerobe, avecbeaucoupde classé. Commeil est très vigoureux, il doit être
corps et de bonne garde. Parfois un peu dur taillé long, avec3ou4courgées de40cm; les
pendantsajeunesse,ils'assagitenvieillissantetla rendements atteignent aisément 100hl/ha. Son
beauté de sa robe s'accroît. vin est très coloré, rouge sangde bœuf, corsé,
LePoulsards'épanouitsurdesterresgrasseset mais de qualité médiocre. Sarelative résistance
bienexposées.Iloffreunvinrougedélicatalcoo- au mildiou lui avait donné une certaine vogue
liqueetd'unebellerobequiprendrauneélégante vers 1885.
teintepelure-d'oignonenvieillissant, présentant
àsonapogéeunbouquetd'uneextrêmefinesse. Arinarnoa
C'est àArbois que fut créée en 1906la pre-
mière coopérative du Jura. Cette «Fruitière MétisdeMerlotrougexPetit Verdot, obtenuà
vinicole », commelescinqautresduJura, four- l'INRA deBordeaux en 1956.
nit essentiellement uneclientèle departiculiers. Grappes grandes, demi-compactes à long
Arbois doit sans aucun doute sa renommée pédoncule ; baies sphériques, noires, moyen-
d'antan retrouvée grâce à l'action dynamique nes ; maturité : 2e époque tardive, vigueur
menéeparunegrandemaisondenégoce, égale- moyenne.
ment propriétaire d'importants vignobles à Ce cépage possède un débourrement tardif,
Arbois même. comparable àcelui du Cabernet-Sauvignon. Sa
production est bonne, régulière. Le vin est
Arbois mousseux alcoolique, avec une forte intensité colorante,
fruitéetfin, parfoisàgoûtherbacé. Sarésistance
Pour avoir droit à l'appellation contrôlée àlapourritureestbonne.Classéautoriséen1980
«Arbois Mousseux », les vins doivent provenir avecuncloneagréé : len° 723.
de raisins récoltés àbonne maturité et présenter
un titre alcoométrique volumique naturel mini-
mum de 10 pour cent. Les vins mousseux Armagnac
devront avoir été exclusivement préparés par la Voirpage suivante.
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ARMAGNAC
L'eau-de-viel'« Aygueardent »estproduiteenGascognedepuisledébutduXVesiècle !
Dessièclesd'expérience, lerespectdestraditions, uneconnaissanceapprofondieduterroir
etdescépageslespluspropicessereflètentdansladiversitédesArmagnacsquenousoffrent
aujourd'huilesviticulteursgascons.

A usud-ouest de la France, face aux Pyré- L'histoire de l'eau-de-vie


nées, à mi-chemin entre Bordeaux et d'Armagnac
Toulouse, l'Armagnac occupe une Lepemiertexte connudécrivant la distillation
régiontraverséepardesvalléesquidescendenten apparaîtdansles écrits duPersanRhazès(865-
éventail des Pyrénées. 928), mais l'alambic continu «armagnacais »
Deux de ces vallées ont amorcé la richesse de n'apparaîtqu'àlafin duXIXesiècle.
l'Armagnac, enluiouvrantl'accès àlamer :celle Denombreuxtextes lui succèdent, évoquant
delaBaïse, aunord, permettant l'acheminement lespremiersalcools,quisontdesparfumsdansle
des eaux-de-vie vers Bordeaux, et celle de la mondearabeetdesmédecinesenOccident.
Midouze, au sud, menantvers Bayonne. C'estauXIIesièclequel'onaura,parGérard
Vers la fin du VIesiècle, les Gascons envahis- Crémone(1114-1187),unetraductionlatinedes
sent le pays. Ce sont, semble-t-il, ces monta- travaux des savants arabes et orientaux sur la
gnards qui donnent leur nom à la contrée qui distillation, cequipermettrad'enassurerladif-
devint en670lepremierduchédeGascogne. Les fusiondanslemondeoccidental.
premiers comtesd'Armagnac entrent dans l'his- ArmanddeVileneuveavaitdécritladistilla-
toire au Xesiècle. tionvers 1300:«Reçoislevinnègreoublanc,
Quant au nom d'Armagnac, il viendrait de clairetodoriférant, etdistilletoutel'eauardente
l'époque gallo-romaine. Un certain Arminius, surunfeutrèsdouxetrectifiejusqu'àcequ'elle
qui possédait un domaine, vit son nom trans- soit sansaucunephlegme. »C'est souslenom
formé par le langage local en Armagnac. d'eauardente, «Aygueardent »,quecetteeau-
Des fouilles effectuées sur le site d'une villa de-vieapparaîten1461surlemarchédeSaint-
gallo-romaine ontd'ailleurs permis dedécouvrir Sever, danslesLandes.
desmosaïquesreprésentantdesgrappes deraisin En1411,toutefois, les registres d'un notaire
qui attestent la présence de la vigne dans cette deToulousedésignaientdéjàuncertainAntoine
région depuis l'Antiquité. commeayga ardenterius, c'est-à-dire distilla-
teur. En1730,l'eau-de-vieestunproduitdont
onfaitcommerceavecsesbonnesetsesmauvai-
sesannées. Certainessontsitristes quel'on est
obligé demettre cette eau-de-vie enréserve..
dansdesfûtsdebois. L'ondécouvrealorsquela
rondeuret la couleur del'eau-de-vie apparais-
sentaveccettemisesousboisetquelesqualités
qu'apportelevieilissementsontbonnesàl'oeil,
aunezetenbouche.
Lesxviie et XVIIesiècles voients'étendre le
commercedelA ' rmagnac augré des courants
politiquesetdesoccupations,soitparBayonne,
soitversBordeaux.
Lephylloxeradétruitautourde1870levigno-
ble gersois. Mais, petit à petit, la vigne s'est
réinstallée dans lA' rmagnac. Toutefois, l'eau-
de-vien'apasprofitéduconsidérabledéveloppe-
mentdeséchangesdelafindusiècledernieretdu
début duXXesiècle. Larégion était trop éloi-
gnée, troppeupeupléeetlesressourcesindus-
trielles trop locales.
Elles'estcependantorganiséeetundécretdu
25mai1909délimitait l'aire deproductiondes
eaux-de-vie dA ' rmagnac. Ledécret du 6août
1936 définissait les appellations contrôlées
Manoir au cœurdu vignoble d'Armagnac, aux environs de Condom, Armagnac, Bas-Armagnac, Haut-Armagnacet
dans le département du Gers. Ténarèze.
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Le vignoble de l'Armagnac
Située aunord des Pyrénéesentre l'Adour et la
Garonne, l'aire de production englobe une
grandepartie dudépartementduGersainsique
quelquescantonsdesLandesàl'ouest, etduLot-
et-Garonne au nord. Levignoble est divisé en
trois régions.
LebasArmagnac
Al'ouestdelazonedeproduction, lebasArma-
gnacestunerégiontrès vallonnée. C'estellequi
donneleseaux-de-vielesplusréputéesetlesplus
fines sur 7500hectares devignesdestinées àla
distillation.
La Ténarèze
Cetterégionconstitueunebandeétroite aucen-
tre de l'aire d'appellation. Les collines y sont
plus accusées que dans la zone précédente. Le
vignoble couvre5500hectares.
LehautArmagnac La taille ensylvos, deplus enplusrépandueen Ténarèze,facilite la
Cettepartieduvignobleestsituéeausudetàl'est cueilletteaussibien manuellequemécanique.
desprécédentes zones. Lerelief est encoreplus
accentué. Cependant,lesvignesdestinéesàl'Ar- productiond'unvinblancdefaibledegréalcoo-
magnacyont peu àpeu régréssé pour devenir liquesouventinférieurà10°,idéalpourlaqualité
presque inexistantes. del'eau-de-vie.
LedécoupagedelA ' rmagnacentroiszonesse
justifie pardes caractéristiques géologiques très Les cépages
particulières. Unedizainedecépagessontautoriséspourl'éla-
Le terroir boration de l'Armagnac. Cependant, aujour-
d'hui, deuxcépagesdominent :l'Ugniblancà55
L'ensemble des sous-sols de la région sont le pour cent et le Baco à 35 pour cent. LaFolle
résultat dedépôts marins, lacustreset fluviatiles blanche ou Picpoul est le cépage historique de
qui se sont effectués à la fin de l'oligocène et l'Armagnac, maissagrandesensibilitéàlapour-
pendanttoutlemiocène,àlafaveurdenombreu- riture griseacontribuéàsatrès forterégression.
sestransgressionsmarines. Cependant, uneder- Ilnereprésenteplusaujourd'huique2pourcent
nièreavancéedelameralaisséundépôtdesables de l'encépagement. LeColombard est relative-
fauvessurles Landesetlapartie ouestduGers, ment développé dans le Gers, mais la quasi-
danslarégiondubasArmagnac. totalitédesaproductionestdestinéeàl'élabora-
Lessolssupportantles vignessontcaractéris- tion devins detable.
tiques dechaquerégion. Cesdifférents cépagesneconnaissentpasune
DanslebasArmagnac,laplupart descoteaux implantation homogène sur l'ensemble du
sontcouvertsdesablesfins,quartzeux,mélangés vignoble. Ainsi l'Ugni blanc constitue environ
d'éléments ferrugineux qui les colorent, d'où 80pourcent del'encépagementdelaTénarèze,
leur nomde sables fauves. Ces terrains sablo- alors quel'encépagement du bas Armagnacest
limoneux relativement pauvres en acides dominéparle Baco.
conviennentbien àlaculture delavigne.
En Ténarèze, les sols argilo-calcaires sont
issus de la décomposition chimique et méca-
niquedesdépôtsdumiocène :cesontlesterre-
forts et peyrusquets. Ces dépôts superficiels,
peuépais, sontégalementaptesàlaculture dela
vigne.
DanslehautArmagnac, les sols très calcaires
associés à une bonne exposition favorisent
davantagelaculture des céréales.
Le climat
Leclimatestàdominanteocéanique :lestempé-
ratures sont moyennes, et l'humidité assez
importante. Cescaractéristiques, associées àun Grappes deraisin à maturité,prêtes à être,
ensoleillement modéré, sont responsables dela vendangées.
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Les caractéristiques des eaux-de-vie


EnArmagnac, c'est essentiellementleterroir qui
imprimesamarquesurlatypicité dechaqueeau-
de-vie produite.
LessablesfauvesdubasArmagnacpermettent
d'élaborer des eaux-de-vie fruitées, légères et
très délicates.
En Ténarèze, la vigne pousse sur des sols
argilo-calcaires ; ses eaux-de-vie sont plus
riches, plus corsées, aptes à un vieillissement
plus prolongé.
Chaqueeau-de-vieasescaractéristiquesparti-
culièresmaisc'est souventl'assemblagedesdeux
qui donneles eaux-de-vie commercialesles plus
appréciées.
La distillation
Cetteopérationestmiseenoeuvreleplusrapide-
mentpossible après la récolte et doit être totale-
ment achevée le 30 avril de chaque année.
La distillation s'effectue essentiellement au
moyendel'alambicarmagnacais, quiestàcoulée
continue. Il remplace petit à petit l'alambic à
double chauffe que l'on continue àutiliser dans
la région de Cognac.
Quelques alambics à repasse, réintroduits en Dès sasortie de l'akmbic, l'Armagnac;estt/èi
1972 dans la région, produisent entre 10 et 15 misa vieillir dans desfûts de chênefaçpnnesih
pour cent de l'Armagnac. la main. r
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L'alambicarmagnacaisestencuivrepur, mar-
telé et laminé. Il s'agit d'un appareil àdeux ou
trois chaudières superposées fonctionnant de
façoncontinue et sansrepasse.
L'alambicestalimentéenpermanenceparune
cuve. Levin arrive àla base duchauffe-vin au
milieu duquel circulent les eaux-de-vie qui se
condensent àl'intérieur d'un serpentin.
Levinsuit uncircuit opposéàcelui del'eau-
de-vie. Il est amené dans la chaudière où il se
vaporise. Celle-ciestchaufféeàfeunu,auboiset
augaz, lemazoutétantprohibéenraisondeson
odeur. Lesvapeursremontentàtravers despla-
teauxoùelles barbotentdanslevinencours de
descente et se chargent en arômes. Aaucun
moment, l'alambic ne doit connaître de sautes
de températures. Ausortir de l'alambic, l'eau-
de-vie, incolore, peutavoiruneteneurenalcool Au coursdesonvieillissement enfût dechêne, l'eau-de-vies'imprégné,
compriseentre 52et 72degrés. au contactdubois, detanins quilui confèrentsonarômeetsabelle
L'eau-de-vie présente alors une saveur rude couleur ambrée.
maispleine d'arômes.
de-vie s'imprègne des senteurs du terroir et de la
forêt, prend un arôme fauve et la belle couleur
d'ambre qui la caractérise.
L'évaporation, appelée comme pour le
Cognac « Lapart des Anges », est de l'ordre de3
pour cent sur l'ensemble des stocks.
La surveillance est constante et les vérifica-
tions sont fréquentes, afin de déterminer le
moment où ladissolution des matières tanniques
et des essences provenant du bois atteint un taux
optimal.
L'eau-de-vie est alors soit transférée dans des
fûts épuisés, c'est-à-dire n'apportant plus de
tanin, soit assemblée dans des cuves.
Le degré de consommation (40°) s'obtient par
paliers successifs par des apports de « petites
eaux »constituées d'un mélange d'eau distillée et
d'Armagnac.
Le maître de chais peut alors commencer les
coupes ou mélanges qui permettent, à partir de
plusieurs eaux-de-vie d'âges et d'origines diffé-
rents, d'obtenir un produit régulier qui fait la
réputation de la marque.
Lorsque l'Armagnacatteint 40 °GL, il est mis La coupe est un mariage de deux ou plusieurs
en bouteilles quel'on conserve debout afin que eaux-de-vie. Elle exprime mieux les qualités et
l'alcool n'attaquepas le bouchon. les caractéristiques respectives de chacune en les
fusionnant.
Le vieillissement L'âge de la coupe est celui de l'eau-de-vie la
Dès sa sortie de l'alambic, l'Armagnac est mis à plus jeune et ne change pas. On peut ajouter une
vieillir dans des fûts de chêne de 400 litres, ou eau-de-vie de trente ans et une de quatre ans,
« pièces », façonnés à la main. Ces pièces sont l'âge de l'eau-de-vie sera toujours de quatre ans.
entreposées dans des chais. A ce jour, aucune Lorsque le degré légal pour la vente est atteint
machine n'a réussi à donner un travail de même (40° GL°), l'eau-de-vie est mise en bouteilles.
qualité. Elle ne vieillit plus mais se stabilise et évolue
C'est seulement à ce moment-là que les eaux- d'une façon discrète. Elle s'épanouit.
de-vie sont prises en charge par le maître de Les bouteilles d'Armagnac sont alors conser-
chais qui veille jalousement sur leur vieillisse- vées debout, afin que l'alcool n'attaque pas le
ment en s'assurant que rien ne viendra troubler bouchon et sont entreposées dans la cave dont la
leur lente évolution. Au contact du bois, l'eau- température idéale est de 12° C.
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Arriloba particulièrement dans les sols rocailleux, il don-


nait un vin léger, peu coloré, délicat et légère-
Métis, issuducroisement RaffiatdeMoncadex mentparfumé. Avecla reconstitution duvigno-
Sauvignon, obtenu àl'INRA de Bordeaux, en ble, son importance a beaucoup diminué ; il
1960. Cecépagefertile, deproduction régulièren'occupe plus que quelques hectares qui vont
donne un vin fin, légèrement bouqueté, moins disparaître, car il n' apas été classé endehors du
lourd que celui du Sauvignon. Classé autoriséMinervois où il fait partie de l'encépagement.
avecunclone agréé : len° 762. Dans les vieilles vignes, on en rencontre parfois
dessouchesisoléesdontlesraisinssontdestinésà
Arrouya êtreconsommésàtable, carilssonttrès agréables
lorsqu'ils mûrissentàlafin dumoisd'août ouau
Synonymes : Aroyat, Aruya, Arhuya, Vieux- début de septembre.
rouge. Sonnomsignifie rougeâtre enBéarnais. Il existeunAspiran blancetunAspirangris ou
Grappesmoyennes,pyramidales, compactes, rose, appelé aussi Aspiran Verdal.
portant2petits ailerons ;baiesmoyennes,ovoï- Henri Bouschet avait obtenu, en 1865, un
des, noir bleuté ; maturité : 3eépoque. Aspiran-Bouschet qui était un croisement de
Cecépageétaitautrefoiscultivéenhautainset Gros Bouschet(AramonxTeinturierdu Cher)
il produisait en abondance un vin rouge, peu xAspiran noir, cépageàjus très coloré etdont le
coloré,maissamaturitéesttardivepourlarégion feuillage rappelait beaucoup l'Aspiran.
duBéarnet duPaysbasque.
Sensible au mildiou et au black-rot, il a été
délaissé et il n'occupe plus qu'une centaine Aubin blanc
d'hectaresdanslesdeuxdépartementspyrénéens Synonymes : Blanc de Creuë dans la Meuse,
oùil aété classé autorisé. Blanc de Magny, Pétracine (par erreur, car il
s'agit duRiesling).
Arrufiac Grappes petites à moyennes, tronconiques,
ailées,trèscompactes ;baiessphériques,petites,
Synonymes : Arufiat, Arrefiac, Arrefiat, Aru- blancdoré, peujuteuses ;maturité :lre époque.
fiat, Raffiat, Ruffiac, Rouffiacfemelle, Ambré Ce cépage, recommandé seulement en Lor-
àMonein. raine, fait partie de le' ncépagement des Côtes-
Grappes petites à moyennes, cylindriques ; de-Toul pour laproduction desvins blancs.
baies sphériques, petites, blanc jaunâtre, juteu-
s e s ; m a t u r i t é : 2e é p o q u e .
Ce cépage est assez sensible au mildiou et à
Aubin vert
l'oïdium, de plus ses grappes sont parfois mille- Synonymes : Vertblanc, Blancd'Euvézin.
randées. ClassérecommandédansleGersetles2 Grappespetites, cylindriques, lâches, parfois
départementspyrénéens, oùonlecultiveenhau- ailées ;baiespetites, ovoïdes,blancroséavecdes
tains, il occupe une centaine d'hectares. En pépins très petits ; maturité : lreépoque.
matériel certifié, 3 clones ont été agréés : les Cecépages'éloigneduprécédentparcertains
nos405, 652 et 653. caractères et il n'a étéclasséqu'autorisé enLor-
Son vin est alcoolique, bouqueté, se rappro- raine, car sonvinestplus ordinaire. AlE ' NSA
Feuille d'Aubun, chant du Madère. de Montpellier, il milerande facilement et sa
cépage tardif et végétation est assezsensible àl'oïdium.
vigoureux originaire Aspiran
du Vaucluse.
Synonymes : Spiran, Espiran, Epiran, Pirans Aubun
dans le Gard et l'Hérault, Ribeyrenc, Rivey- CépageoriginairedelarégiondumontVentoux,
renc, Riveyrène dans l'Aude. Verdaï, Verdal. dansleVaucluse. Il estparfoisappelé Carignan
Sonvéritable nomserait Espiran, nomcité par deBédoinou Carignan deGigondas. Dansles
Magnol, en 1686. anciennescollectionsdelE ' NSAdeMontpellier,
Grappes moyennes, tronconiques, ailées, ilexistaitaussisouslesnomsdeMoustardier, de
assezlâches ;baiesmoyennes,ovoïdesàellipsoï- Counoisedansle Vaucluseet de Grosse Roget-
des, noires, pruinées, à peau fine, peu résis- taz enSavoie.
tante ; très juteuses ; maturité : 3"époque. Bourgeonnement cotonneux blanc à liseré
Cetrès anciencépagelanguedocienétaitassez carminé.
répandu dans les vignobles de qualité de l'Hé- Jeunes feuilles duveteuses, jaunâtres àplages
rault (Pignan, Saint-Georges-d'Orques, Ville- bronzées.
veyrac) et duGard (Langlade, Uchaud, Nages) Feuilles orbiculaires, vertbleuté, ternes, fine-
oùilentraitpourunquartouuncinquièmedans ment bullées, un peu en entonnoir, profondé-
l'encépagement. Petit producteur, se plaisant ment 5-lobées avec le fond des sinus larges,
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Auxerrois
Synonymes :Auxerrois blancde Laquenexyen
Moselle, Pinot Auxerrois en Alsace.
Lesassimilations faites par les ampélographes
du XIXesiècle au Chardonnay, au Sylvaner, au
Melon ou au Meslier sont erronées.
Bourgeonnement duveteux, blanc verdâtre.
Jeunes feuilles aranéeuses, bronzées.
Feuilles orbiculaires, grandes, finement bul-
lées, unpeugaufrées aupointpétiolaire, entières
ou faiblement tri-lobées, sinus pétiolaire en V
ouvert ; dents anguleuses, moyennes ; dessous
du limbe pubescent, rugueux.
Rameaux verts à stries longitudinales brunes
et nœuds rosés ; vrilles longues et charnues.
Grappes petites à moyennes, compactes ;
baiesovoïdes, petites, blancdoréterne, peaufine Rameau d'Auxerrois.
Grappe d'Aubun. et pulpe molle ; maturité : lre époque.
C'est un cépage essentiellement alsacien, qui
couvre une superficie de 1 190 hectares, mais
concaveset souvent unedent, lessinus latéraux qui a été classé recommandé dans de nombreux
supérieurs sont souvent refermés en massue ; départements de la vallée dela Loire et du Cen-
sinus pétiolaire en lyre plus ou moins fermée ; tre-Ouest, ainsi qu'en Lorraine, région dont il
dents ogivales, larges ;dessousdulimbecoton- serait originaire. En matériel certifié, 2 clones
neux-pubescent. ont été agréés : les nos56 et 57. Comme son
Al'automne, le rougissement dufeuillageest débourrement est tardif, l'Auxerrois est planté
important. dansdessituationspeufavorables. Sonvinestde
Rameauxcôtelés, aranéeux ausommet, avec qualité secondaire et il est souvent vendu en
des stries longitudinales brun-rouge du côté mélange avec celui du Pinot blanc sous la déno-
exposé au soleil ; vrilles longues, charnues et mination de Pinot ou Klevner, dans l'AOC
jaunâtres. Alsace.
Grappes moyennes ou assez grosses, peu Il existe unAuxerrois gris, qui nesedistingue
ramifiées, cylindriques, compactes ; baies du précédent que par la couleur grise de ses
moyennes sphériques ou légèrement ovoïdes, baies, mais il n'est presque plus utilisé.
noires, fermes à peau dure, charnues et peu
juteuses ; maturité :3eépoque. Auxey-Duresses
L'Aubun débourre tard ce qui lui permet
d'échapper aux gelées précoces. On lui recon- Ce village de la Côte de Beaune, dans la vallée
naît également une bonne résistance àl'oïdium des « Clous », donne son nom àune appellation
etaumildiou.Sesraisinssontassezrésistantsàla ratifié par décret du 21 mai 1970. Le vignoble
pourriture. comprend 138 hectares en AOC Villages et 32
Cecépagevigoureuxàportdresséproduit60à hectares en premiers crus. Ces derniers sont au
80hl/ha et mêmedavantageenplaine. nombre de neuf. La loi tient d'ailleurs compte de
Le vin que donne l'Aubun est peu coloré, cette distinction en cequi concerne le titre alcoo-
assezalcoolique, dequalitémoyenne.Ilestinfé- métrique minimal, qui est pour les vins rouges de
rieur auCarignanparcequececépageestsensi- l'appellation Villages de 10,5 degrés et de
ble àla coulure et aumilerandage et parce que 11 degrés pour les premiers crus ; de 11 degrés
sesrameauxcassentplusfacilementsousl'action pour les vins blancs d'appellation Villages et de
desventsviolents(mistral, tramontane). Onlui 11,5 degrés pour les premiers crus. Les rende-
avait attribué une certaine résistance au phyl- ments de base sont, pour tous les vins, de
loxera, quitenait simplementaufaitquedansla 35 hectolitres à l'hectare. La récolte moyenne
région du Ventoux il était planté sur des sols annuelle de vins rouges est de l'ordre de
riches et légers. 3 300 hectolitre contre 1 100 hectolitres de vins
Enmatériel certifié, 2clones sont agréés les blancs. Les vins d'Auxey-Duresses rouges sont
nos168 et 350. L'Aubun est recommandé en des vins fermes mais bien équilibrés et de longue
Provence et en Languedoc pour une superficie garde comparables à certains Volnay ou Mon-
totalede5821hectares, quis'étendentprincipa- thélie. Quant aux blancs, ils rappellent les Meur-
lement dans le Gard, l'Aude, le Vaucluseet les sault par leur nervosité et leur arôme sans toute-
Bouches-du-Rhône. fois les égaler en distinction.
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LAVIGNE
Despépinsfossiles de l'ère tertiaire aux lambrusques sauvages de Transcaucasie, des vignobles
ensoleillés de la Grèce homérique aux clos de nos opulents monastères, à travers toutes les
vicissitudes de l'histoire, du climat et des invasions parasitaires, la vigne, merveilleuse liane
d'abondance, a évolué, s'est adaptée, asurvécu,pournotreplusgrandplaisir.

L a vigne appartient à la famille des Vitacées ou Ampéli-


dacées, qui comprend diverses plantes grimpantes et
rampantes, dont seul le genre Vitis nous intéresse ici.
Celui-ci est séparé en deux sous-genres, Muscadinia et Euvi-
mentàd'autres espèces. Parcontre, des grainesfossiles décou-
vertes au Groenland, en Angleterre, en France, en Europe
centrale, etauxÉtats-Unis constituent despreuvesabsoluesde
l'existence de la vigne.
tes. La majeure partie des vignes cultivées appartient au sous- Le refroidissement qui a été à l'origine de la formation
genre Euvites àl'intérieur duquel on distingue trois groupes. d'immensesglaciers enAmériqueduNord etenEurope(envi-
Le premier, dit euro-asiatique, ne comporte qu'une seule ron 650 000 à 15 000 avantJ.-C.) est l'un des faits marquants
espèce, Vitis vinifera Linné et son archétype Vitis vinifera du quaternaire. En Europe, ces bouleversements climatiques
silvestris. Cette espèce, parfois dénommée vigne européenne, ontprovoqué ladisparition des Vitisaméricains, espèces adap-
englobe plusieurs milliers de variétés : ce sont les cépages. Le tées auclimatchaud. Mais Vitisvinifera arecolonisépartielle-
deuxième, dit asiatique, est composé d'une dizaine d'espèces. ment des territoires septentrionaux, àpartir de zones refuges
Le troisième, dit américain, comprend une vingtaine d'espèces méridionales. Ils'agissaitdevariétésdeVitisvinifera silvestris,
dont plusieurs ont servi à l'élaboration de porte-greffe et de qui se sont d'ailleurs développées sans entrave, sous forme de
variétés interspécifiques. lianesgrimpantes, dansdessitesforestiers restésviergesjusqu'à
une date assez récente.
La lambrusque domestiquée Desamasdepépins, datant dunéolithique (5000-2500avant
La découverte de fossiles de feuilles de Vitacées datant de J.-C.) trouvés dansdenombreuxsiteseuropéensprouventque
l'éocène et du pliocène prouve l'existence de cette famille les raisins de ces vignes sauvages ou lambrusques étaient déjà
depuis le début de l'ère tertiaire, c'est-à-dire depuis quelques utilisés par les populations préhistoriques. Des données
cinquante millions d'années. Certains de ces vestiges sont archéologiques et ethnographiques permettent cependant
cependant controversés, car susceptibles d'appartenir égale- d'admettre que le berceau de la viticulture doit être situé,

Le bateau de Dionysos,
Coupe d'Exekias, datant
du Iersiècle avant J.-C.
illustre l'importance de la
vigne dans la civilisation
Grecque.
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La tombe deSennefer (XVIIIedynastie) dans la Vallée desNobles. Egypte.


antérieurement au quatrième millénaire avant notre ère, en C'est en Italie que la viticulture prit le plus d'ampleur. Des
Transcaucasie, où les forêts abondaient en lambrusques. En écrits de Pline et de Columelle, auteurs de traités de sciences
fait, les premiers vignobles ont simplement été obtenus par naturelles et d'agronomie, nous apprennent qu'à l'avènement
débroussaillage et éclaircissage d'arbres servant de tuteurs de notre ère la culture de la vigne reposait déjà sur de sérieux
naturelsàdesvignessauvages. Ilsembled'ailleurs quel'élevage fondements techniques en matière de sélection, de taille, de
des chèvres contribua largement au développement de la cul- fumure, et d'époque de cueillette. Le succès de la production
tureviticole !Premieranimaldomestiquéparl'hommesurune viticole amena d'ailleurs les gourvernants, dès cette époque, à
grandeéchelle, lachèvrebroutatantetsibienlavignequ'ellela recourir à des règlements plus ou moins sévères : soit pour la
tailla et la fit prospérer et produire. Par la suite, les tribus taxer, soit pour limiter son extension au détriment du blé, soit
asiatiques peuplant ces régions émigrèrent, emportant avec encore pour combattre la fraude.
elles les premiers rudiments d'une culture qui gagnapeu àpeu
le Proche-Orient, puis l'ouest du bassin méditerranéen et Le développement de la viticulture en France
l'Asie centrale. Al'image de cequi se passait dans toute l'Europe, des raisins de
Lesdocuments écrits et picturaux relatifs àlavignedémon- vignes sauvages étaient récoltés et transformés en « vin » par
trent laplaceimportantedelaviticultureenMésopotamieeten les populations les plus anciennes de la Gaule, notamment les
Egyptedès 1700avantJ.-C. Par la suite, la civilisation du vin Celtes. Mais ce sont les Phocéens qui introduisirent probable-
gagna la Grèce. Vers 800 avantJ.-C., à l'époque d'Homère, ment, au VIesiècle avantJ.-C., la culture proprement dite de la
elleétaitdéjàflorissante. Lesnavigateursgrecsquifondèrentde vigne dans le Midi. Elle se développa donc de pair avec celle de
nombreusescités surlepourtourméditerranéen introduisirent l'olivier.
probablement danscesrégions, nonpaslavignesauvagequiy Dans les autres régions, lacréation de vignobles suivit plutôt
existait, maisdevrais cépagessélectionnéspour leurs aptitudes la conquête dela Gaule parJules César (58-51 avantJ.-C.) et la
qualitatives et quantitatives à l'intérieur des populations de période gallo-romaine, qui dura jusqu'au Vesiècle, fut marquée
lambrusques. par une extension considérable. des vignobles.
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Aprèsun certain déclin dûauxinvasions desbarbares etaux La période noire


temps troublés qui leur succédèrent, la viticulture fut à nou- Cequelh' ommeneputréaliser—larégressionduvignoble—
veau encouragée par Charlemagne et connut, durant tout le le fut defaçonradicaleparlanature. Jusqueverslemilieudu
moyen âge, des fortunes diverses. Tout au long de cette XIXesiècle, laluttecontrelesparasitesdelavignenes'imposait
période, l'Église et, enparticulier, lesmonastères devinrentdes qu'occasionnellementetneconstituaitpasàproprementparler
centres dedéveloppementprivilégiés delaculturedelavigneet une entrave àlaproduction. Maisvers 1850, unchampignon
de l'élaboration des vins. Cesont sans aucundoute les moines parasite, l'oi*dl.um,venud'Angleterre, semitàséviretàprovo-
qui firent passer la viticulture au stade de l'exploitation com- quer des pertes de récoltes importantes. L'emploi du soufre
merciale. Contrairement àcequel'on imagine, cen'était nulle- permit cependant deneutraliser rapidement cefléau.
ment par penchant pour les plaisirs d'Épicure. En effet, pen- Unequinzained'annéesplus tard, ledépérissementdesou-
dant plusieurs siècles, ils ne burent pas de vin. Ils se chesdevignesobservédansleGardetenGirondeserévélaêtre
contentaient de le vendre et en consacraient le bénéfice à la dûàladestruction desracines parunpuceron, lephylloxera,
charitéouàl'entretien deleurs domaines. Leurinfluence surle introduit d'Amérique où il vivait sur des espèces de Vitis
développement du vignoble français dans son ensemble fut résistantes. C'étaitledébutde«l'invasionphylloxérique »qui
considérable, mais leur plus belle réussite est sans doute le anéantit, enquelquesannées, laplusgrandepartieduvignoble
vignoble bourguignon. français.
Aucours dessiècles suivants, l'extensionsouvent inconsidé- Heureusement, l'on s'aperçutvitequelegreffagedescépa-
réedesvignobles obligealesgouvernants àinterveniràmaintes gesde Vitisvinifera surdesespècesde Vitisaméricainsétaitle
reprises pour freiner la production viticole par des limitations seulmoyendesauverlevignoble. Maiscematérieldemultipli-
deplantation, des arrachages, voire mêmedesinterdictions de cationvégétativeaméricainservit, combledemalheur,devéhi-
fumure !Maisenvain. Versla fin du XVIesiècle, la superficie culeàunnouveauparasitecryptogamiqueredoutableetégale-
du vignoble français avoisinait 2,3 millions d'hectares. Cette mentoriginaired'Amérique, lemildiou, quifitsonapparition
situation, liée à une profonde misère des populations rurales, en France en 1878. Des traitements àbase de sels de cuivre
empira au point qu'un édit royal de 1731 institua diverses furent proposés dès 1884, mais la lutte rationnelle contre ce
mesuresrestrictives quifurent, semble-t-il, couronnéesdesuc- parasite nefutgénéraliséequebeaucoupplustard. Cesvicissi-
cès, puisqueprès de700 000hectares disparurentencinquante tudes naturelles imposèrent un changement radical des tech-
années. Maislors delaRévolutionfrançaisetouteslescontrain- niquesviticoles et il n'est passurprenantquelareconstitution
tes de cetype furent abolies, de sorte qu'en 1865la superficie desvignoblesàl'aidedeplantsgreffésn'aétéeffectuéequedans
du vignoble atteignait à nouveau son apogée de 2,3 millions les régions traditionnellement viticoles. Ladisparition des
d'hectares, répartis dans la plupart des départements du pays. vignesderégionsmarginalesdansdenombreuxdépartements
septentrionaux, encore accentuée par le développement des
transports ferroviaires permettant un approvisionnement de
vin à partir des grands centres de production, a finalement
ramenéla superficie duvignoble français auxenvirons de 1,7
million d'hectares. Les années 1870 à 1890 ont sans doute
constitué la période la plus noire et la plus mouvementéede
l'histoire de Vitisvinifera.
Le vignoble contemporain
Lessuccèsobtenus, sommetouteassezfacilement, parcroise-
mentsentredifférentesespècesdeVitispourobtenirdesporte-
greffe bien adaptésauxdifférentes situations ontalors incitéà
rechercherlesalut delaviticulture nondanslalutte chimique
contrelesmaladiescryptogamiquesmaisdanslacréationd'hy-
brides producteurs directs, vignes «idéales », réunissant la
qualité des cépages français et la résistance au mildiou, au
phylloxera, voireàl'oïdium desespècesaméricaines. Maisles
efforts decessélectionneurs buttèrent surla difficulté deras-
sembler dans une même variété une qualité organoleptique
satisfaisante proche de vinifera et une bonne résistance aux
parasites. C'estlaraisonpourlaquelleleshybridesproducteurs
n'ontjamaismenacésérieusementlescépagestraditionnels des
airesdeproductiondesvinsfins. Ils serépandirentnéanmoins
considérablement dansle sud-ouestet l'ouest delaFrance, la
valléeduRhôneetdansdesrégionsdepolycultureoùlaculture
delavigneavaitétéévincée. Ilsfinirentparconstituer30pour
centdel'ensembleduvignoblenationaletcen'estqu'àpartirde
1960qu'ils semirentàdiminuertrès rapidement.
Moine emplissantunfût. Registredel'abbaye deSaint- Lamaîtrise des parasites dans des limites acceptables et les
Germain-des-Près, xv siècle. progrès agronomiquesqui touchèrent aussi bienla viticulture
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que toutes les autres, branches de l'agriculture, furent à l'ori- viticulture française, ont ainsi vu leur existence réellement
gine, après la Première Guerre mondiale, d'une nouvelle sur- menacée. Ils ont heureusement été sauvéspar l'instauration des
production qui n'était plus dueàl'augmentation delasuperfi- appellations d'origine contrôlée, qui ont été progressivement
ciedesvignobles, maisàl'augmentationdesrendements. Cette mises en place depuis 1935 et continuent à l'être de nos jours.
situation, dans laquelle le développement inconsidéré du Parmi les dispositions imposées, nous soulignerons ici tout
vignoble algérienjouaégalementunrôle important, provoqua particulièrement celles qui sont relatives aux cépages : que
non seulement une crise économique mais aussi de graves seraient en effet le Bordelais sans le Cabernet-Sauvignon, la
troubles sociaux dans plusieurs régions viticoles. Tout ceci Bourgogne et la Champagne sans le Pinot noir et le Chardon-
incita le gouvernement à mettre en action des dispositions nay, les Côtes du Rhône sans la Syrah, l'Alsace sans le
légales successives telles que l'arrêt et la réglementation des Gewurztraminer ?
plantations, le blocage d'une partie dela récolte, l'élimination Aujourd'hui, levignoble français couvre 1,1 million d'hecta-
desexcédents pardistillation. Cesmesureseurentpourconsé- res, soit environ 1/10e du vignoble mondial. Mais il n'est pas
quencel'établissement d'un prix uniforme duvin de consom- seul et la viticulture des pays de la communauté européenne
mation courante, basésur le rendement etle degré alcoolique. représente 50 pour cent de la superficie et 60 pour cent de la
Cela eut des répercussions positives dans le Midi, mais resta production mondiale. Compte tenu de la surproduction qui
sans effet sur l'amélioration de la qualité de la vendange. On sévit une fois de plus, de nos jours, la superficie du vignoble ne
avait tout simplementoublié qu'il y avait de bons et dempins peut que diminuer. Il faut souhaiter que cette évolution s'opé-
bons cépages et quela qualité duvin devait être préservée !Si rera au détriment des vins les plus ordinaires et au profit de
bien qu'à la longue cette solution s'avéra désastreuse. ceux, personnalisés et plaisants qui, parallèlement ànos grands
Lenivellementgénéralduprixduvinpénalisagrandementla vins, présenteront une force d'attraction suffisante pour s'atta-
production de vins fins. Les vieux vignobles, gloire de la cher les consommateurs de demain.
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LESCÉPAGES
Il existe, de par le monde, quelque 5 000 cépages sans compter les hybrides inter-spécifiques !
L'ampélographie, la science descépages, a bien du malà mettre del'ordre dans cette véritable tour
deBabel. Pourtant, c'est dela connaissance descépagesdeleur utilisation rationnelle que dépendla
qualité des vins.

L emot cépage, pour levigneron, sert àdésigner leplant


devigneutilisé pourpréparerson vin. Par exemple : le
Bourgogne rouge est obtenu à partir du Pinot noir,
alors que le Bourgogne blanc provient du Chardonnay. Au
ner des noms particuliers, comprenant soit le nom du sélec-
tionneur : Pinot Liébault, Pinot Pansiot, Pinot Renevey, soit
le nom du lieu d'origine : Pinot de Pernand, Pinot Maltais.
Les variations entre les cépages sont de trois types :
point de vue botanique, le cépage ne peut être considéré [> caractères morphologiques : villosité, découpure des feuil-
commeune variété, car il ne se reproduit pas identique à lui- les, sexe des fleurs, dimensions des grappes ou des baies,
même par semis et on ne peut le multiplier que par voie couleur des baies, saveur ;
végétative : bouturage, greffage ou marcottage. f> caractères physiologiques ou culturaux : précocité de
Letermecultivar neconvientpasnonplus, puisqu'il corres- débourrement ou de maturité, fertilité et importance des ren-
pond à un clone provenant d'un pépin, multiplié ensuite par dements, richesseensucre etaciditédesmoûts, qualitédesvins
voie végétative et dont tous les descendants sont donc iden- obtenus, coloration des vins ;
tiques. Il y a des cépages qui sont de vrais cultivars lorsqu'ils [> état sanitaire des plants.
proviennent d'un croisement artificiel, par exemple l'Alicante
Bouschet, issu du croisement du Petit Bouschet et du Grena- L'origine des cépages
che. Mais la plupart de nos cépages sont en réalité constitués Ces cépages français appartiennent à l'espèce botanique
par un ensemble de clones apparemment très proches les uns V.vinifera L., qui est répartie dans toute l'Europe moyenneet
desautres, aupoint d'avoir été confondus sousunmêmenom. les pays méditerranéens ainsi qu'en Asie occidentale, région
Néanmoins, au cours des siècles, les praticiens ont souvent su qui est considérée comme un des berceaux de la vigne. Les
distinguer les différences existant entre ces clones et leur don- premiers raisins récoltés par les hommesdans l'Antiquité pro-

.
ECHELLE DE MATURITÉ DU RAISIN
L'époque de maturité du raisin varie suivant la latitude, et de l'automne. Toutefois, en se référant au Chasselas
le climat et le sol où le cépage est cultivé. De plus, elle doré de Fontainebleau, cultivé et connu partout, on a pu
changeannuellement enfonction destempératures del'été établir une échelle de maturité pour tous les cépages.
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venaient desouchesqui s'étaient développéesnaturellementau


milieu de la végétation, et ils étaient très probablement dus à L'AMPÉLOGRAPHIE
des semis naturels réalisés au hasard de la consommation des
baiesparleshommeset lesanimaux, les pépins traversant sans
dommages les tubes digestifs pour se retrouver sur le sol. Ces L'étude des cépages s'appelle l'ampélographie,
formes sauvages constituent ce qu'on a appelé les «lambrus- terme inventé en 1661 par Sachs, docteur en
ques », qui ont souvent persisté dans les bois jusqu'à l'arrivée médecineà Leipzig, quipublia un ouvrage surles
du phylloxera en Europe au siècle dernier. Actuellement, ces variétés de vignes, appelé Ampelographia.
lambrusques se retrouvent encore dans certaines régions iso- Actuellement, l'ampélographie apour objectifde
lées ou indemnes de phylloxera commele Nuristan enAfgha- décrire botaniquement l'ensemble de la végéta-
nistan, la Crimée, l'Autriche ou la Yougoslavie. tion desvignes :feuilles, rameauxetgrappes, afin
Onpeut trouver également en France, dans les bois ou aux depouvoir identifier correctement les cépages au
abords desrivières, despseudo- lambrusques qui sontlerésul- vignobleet desavoir lesreconnaître entouslieux,
tat de la consommation de raisins de table ou de cuve par les quels que soient les noms locaux rencontrés sur
animaux ou les pique-niqueurs du dimanche. place. C'est le grand problème mondial de la
reconnaissance des cépages (5 000 environ) et de
L'identification des cépages leur synonymie (au moins 40 000noms).
Onne connaît pas exactementlenombredes cépages cultivés, L'ampélographie s'attache également à
maisildoitsesituer autourde5 000, sanscompterleshybrides connaître les aptitudesphysiologiques et cultura-
inter-spécifiques qui, eux aussi, se chiffrent par plusieurs mil- lespropres à chaque cépage : débourrement, flo-
liers. Lesdifficultés derecensement, àl'échelle mondiale, sont raison, maturité, qualités des raisins et du vin,
de plusieurs ordres. modedeconduite, sensibilité aux maladies et aux
Dans chaque région viticole, les cépages portent des noms parasites dela vigne, cequi détermine le choix du
qui sont parfois en usage depuis des siècles, par exemple, en viticulteur enfonction des objectifs recherchés :
Bourgogne, leChardonnay, connuaussisouslenomdePinot- raisinspour la table oula cuve, cépagesdequalité
ChardonnayoumêmedePinot blanc. Or il existeunvéritable oudegrosseproduction, résistanceaufroid hiver-
PinotblancdontlefeuillageestidentiqueàceluiduPinotnoir, nalouprintanier ourésistanceaux maladies cryp-
mais dont les raisins sont blancs. Dans la vallée de la Loire, le togamiques.
grandcépageblancdequalitéestleChenin, qu'on désigneaussi
souslenomdePinotdelaLoire, bienqu'il n'appartiennepasà
lafamilledesPinots. Donc, letermedePinotblancpeutporter faut créer des champs de synonymie dans de grandes collec-
àconfusion, en France, entre trois cépages différents. tions. Si l'on reprend l'exemple du Chardonnay, on constate
Al'échellemondiale, leschosessecompliquentencore. Non qu'il s'appelle Melon blanc à Arbois, Petite Sainte-Marie en
seulementonretrouveralestrois cépages, commeleCheninen Savoie, Rousseau ou Roussot dans l'Yonne, Beaunois près de
Argentine ou au Chili sous le nom de Pinot bianco, mais Tonnerre, Plant de Tonnerre dans l'Yonne, Noirien blanc en
également d'autres plants importés de France, comme le Côte-d'Or, Chablis dans la région parisienne, Luisant à
Melon, appelé Pinot blanc en Californie. Il seformedoncune Besançon, Épinette dans la Marne, Auvergnat blanc dans le
«synonymieplanétaire »oùun nomdecépagepeut désigner Loiret, Arnoison enTouraine, Romeret dans l'Aisne, Auxois
des plants très différents par la qualité des vins produits. ou Auxerras blanc en Moselle, Weiss Clevner ou Klewner en
Chaque cépage porte des noms différents qui lui ont été Alsace, etc. C'estcettesynonymieimportantequirenddifficile
attribués par les vignerons aufil des ans. Pour les identifier, il l'évaluation dunombreexactdescépages, d'autantquedansles

La Syrah est un cépage Le Cheninestle Le Carignan est le L Ugni blanc est surtout
qui afortementprogressé quatrièmecépageblanc premier cépagepar ordre cultivé dans leszones du
ces dernières années. cultivé enFrance. d'importance culturale. Cognac et de l'Armagnac.
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ENCÉPAGEMENTRÉGIONALDELAFRANCE
en hectares
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échanges commerciaux des erreurs volontaires ou involontai-


res seproduisent. Ilfaudrait doncpouvoirdresseruncatalogue
des synonymes en usage dans chaque pays viticole. ENCÉPAGEMENTETQUALITÉDUVIN
La langue universelle des botanistes, et d'une façon plus
générale, celle des gens instruits, était le latin. Cet usage a été Chaquecépagepossèdedesaptitudesparticuliè-
conservé pour ladescription des espèces nouvelles. Lefrançais resduesàsadimensiondesesgrappes,àlagros-
ajoué égalementun grand rôle dans les écrits jusqu'à la fin du seur de ses baies, à l'importance du jus, à
XIXe siècle. Celui-ci était la langue diplomatique. Mais les l'épaisseurdelapelliculeetàla constitutionchi-
malheurs delaviticulture française, avec l'arrivée desmaladies
américaines, ont entraîné la publication de nombreux ouvra- mique: sucres, acides organiques, polyphénols,
gessurcesmaladiesetlesmoyensdelescombattreainsiquesur anthocyanes, parfums etc. Par conséquent,
lescépagesrésistant àcesparasites. Depuis, lalangueanglaise a chaquecépagea unedestination spécifique, soit
pris le relais pour un certain nombre de publications mais, et pour la qualité, soitpour la quantité, soitpour
surtout depuis 1945, on assiste à l'édition de nombreux livres l'emploicommeraisin detable.
concernant les cépages dans des langues étrangères, transfor- Certainespratiquesculturalescommelechoix
mantl'ampélographie enunenouvelletour deBabelet rendant duporte-greffe,ladensitédeplantation, lemode
encore plus difficile l'identification des cépages et de leurs deconduite,l'irrigationoulafumuremodifientla
synonymes. compositionchimiqueinitialedesbaies.Toutesles
techniquesquivisentàaugmenternotablementla
Le classement des cépages production d'une vigne entraînent obligatoire-
On peut classer les cépages de plusieurs manières : mentune baisse dela qualité naturelle duvin.
[> enfaisantintervenirlescaractères botaniques dufeuillageet C'estlaraisonprincipaledelaqualitéplutôtfaible
desgrappes :c'est l'ampélographie, qui permet l'identification desvinsrécoltésdanslesnouveauxvignoblesdu
du vignoble, avecla possibilité aussi de rassembler les cépages mondeparce que lesproducteurs cherchent, en
en familles : les Muscats, les Pinots, les Malvoisies... général, le plus grand rendementpossible sans
[> en faisant appel à la répartition géographique : cépages tenircomptedelaqualitéintrinsèqueducépage.
français, allemands, espagnols, italiens, portugais..., lorsqu'on Dansl'ancienvignoblefrançais,ilétaitsouvent
se limite à la géographie viticole par nations ou par régions detradition d'associer, danslesplantations, deux
naturelles. Il fautsavoirqu'actuellementunetrentaine decépa- ouplusieurs cépagesauxaptitudes unpeu diffé-
ges de qualité sont répandus dans le monde et que la plupart rentes : l'un apportait la couleur et les tanins,
sont d'origine française. l'autrelafinesseetlebouquet,untroisième,éven-
f> en s'intéressant àla destination des produits : vinification, tuellementplusproductif, était introduit dansle
distillation ou table. mélangefinalpourassurerunecertainerégularité
Lescépagesdecuveportent desbaies très sucrées et juteuses deproduction.
permettant l'élaboration devins. Onpeut distinguerdes cépa- Le choix de le' ncépagement conditionne au
gesnobles qui fournissent des vinsdehaute qualité, commele départla qualité duvinquisera récolté, compte
Pinot, le Chardonnay, le Cabernet-Sauvignon, le Riesling, la tenu des pratiques culturales et œnologiques
Syrahou leGrenache, et des cépagesordinaires qui neprodui- employées.
sent que des vins de table de grande consommation avec des
rendements élevés, tels l'Aramon ou l'Ugni blanc.
Les cépages de chaudière sont des cépages blancs, produc-
tifs, dont les vins, souvent acides, se prêtent bien àla distilla-
tion pour fournir des alcools de bouche. On notera la Folle leMuscatd'Alexandrierecouvrequatreusages :raisindetable,
blanche, l'Ugni blanc, le Baco blanc et le Colombard. raisin sec, vin muscat et vin distillé pour la production d'un
Lescépagesde table portent des grappçs qui présentent une alcool, le Pisco. La Sultanine est elle aussi employée comme
belleapparence avecdes baiesbien détachées, souventvolumi- raisin frais, raisin sec, ouvinifiée, parfois mêmedistillée, pour
neuses, juteuses ou charnues selon les goûts, lapréférence des donner l'Arak.
consommateursallant plutôt vers les raisins blancs quevers les CetteclassificationaétépriseencompteparlaCommunauté
raisins noirs ou roses. Lasaveurpeut être neutre, musquée ou européenne, maiscettedernière distingueégalementdeuxcaté-
foxée. gories de cépages : les cépages «recommandés », provenant
Les cépages destinés au séchage sont généralement sans des variétés de V.vinifera, qui fournissent des vins dont la
pépins. On les dit apyrènes. On compte, parmi ces raisins bonne qualité est reconnue ; - les cépages « autorisés », qui
apyrènes, la Sultanine ou le Thomson seedless, le Corinthe produisentunvin loyalet marchand, maisdont laqualité, tout
noir, laPerlette, maiscelan'est pasobligatoire. Enrevanche, le en étant convenable, est d'un niveau inférieur à celle du vin
Rosaki et le Muscat d'Alexandrie ont des pépins. donné par les variétés recommandées. Leur culture n'est pas
Il estbienévidentquecetteclassificationn'estpasrigoureuse souhaitable et leur emploi reste limité à 50 pour cent de la
et quecertains cépages peuvent servir àplusieurs usages, selon superficie du vignoble àl'intérieur de l'exploitation.
les vignobles et lescirconstances économiques. C'est ainsi que En conséquence, pour chaque département français (ou
les raisins de table invendus finissent dans certains pays à la pourchaqueprovince danslesautres paysdelaC.E.E.) il aété
cuve, etquedescépagesdecuveontdemultiplesusages. Ainsi, dressé la liste des cépages recommandés et autorisés.
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LEPORTE-GREFFE
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d e r e c'coh'lëyu,lle-iro,irs,xpvçreirtstqcquuuelete,pudaarsnrtosoulnatt
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asusagébrriceleafsinaogeusedrdéeesssisvvtagiginnneteessscf.roacnneçdasuoisiteensst.àsculeasr
gvgireL nfees.quo'ndésginesousleetrmedeporte-
esqualitésrequisieers-lipeuou,larêrétresistaunncbeoanuppohrytel--
lo,g.sexrenefsreiabslerasnd,ptic,aiecrnofopleisreqlm a uriédsiéstatrnucitelesàracceinrtaeinssdensévm ginaeots-
sdqaeubsilesoouunxt,altérnègsgeurnsoileum tleal'sdbreaqupusetaissteioénvnraisnasuecnx-e> ttedraensscleaslcasiroelss
Da'utrescritèrespeuventinterv.e-'-n' ir:acidité
des sols, présence d u chlorure de s o d i u m dans la
terre, a d a p t a t i o n à la sécheresse ou à l'humidité,
sensibilité a u x carences minérales, v i g u e u r ,
incompatibilité a u greffage de certains clones de
p o r t e - g r e f f e s . a v e c certains clones de cépages de
cuve ou de table, recherche de la précocité de
m a t u r i t é en f o n c t i o n de la puissance des sujets,
n o t a m m e n t p o u r la culture des raisins de table
précoces ou p o u r h â t e r la m a t u r i t é des raisins de
Le Merlot noir est un cépagevigoureux, actuellement «à la cuve en situation g é o g r a p h i q u e d é f a v o r a b l e et
mode », qui seplaît dans les terres fraîches. inversement. D a n s le cas des cépages tardifs, le
choix du p o r t e - g r e f f e doit se p o r t e r vers des indi-
En ce qui concerne les vins d'appellation d'origine ou les vidus puissants à cycle v é g é t a t i f long.
VQPRD ( vins de qualité produits dans une région détermi- P o u r le pépiniériste, d ' a u t r e s f a c t e u r s intervien-
née), l'encépagement légal est fixé par les décrets de contrôle n e n t : la p r o d u c t i o n des sarments, q u i p e u t v a r i e r
donnant la liste des cépages autorisés avec mêmeparfois une selon les variétés, la facilité de reprise a u b o u t u -
limitation maximale en pourcentage ou un seuil minimal à rage et a u greffage en pépinière, l'importance de
atteindre dans un délai fixé. la d e m a n d e n a t i o n a l e q u i est différente selon les
Selon les vignobles, l'encépagement peut ne comprendre régions viticoles et, enfin, les tendances des m a r -
qu'unseul cépage :parexemple, leMuscatàpetits grains pour chés étrangers qui. régissent l'exportation des bois
les AOC Muscat de Frontignan, de Lunel, de Mireval, de et p l a n t s de vignes.
Beaumes-de-Venise ou de Saint-Jean-de-Minervois. Parfois, L a r é g l e m e n t a t i o n C o m m u n a u t a i r e a inscrit
commeenAlsace, les vins sont vendus sous lenomdu cépage p o u r la F r a n c e 29 v a r i é t é s de p o r t e - g r e f f e s :
producteur : Riesling, Gewurztraminer, Sylvaner. Mais sou- Rupestris du Lot, R i p a r i a Gloire de Montpellier,
vent le nomdu cépageunique n'est pas indiqué car il n'est fait 34 E . M . , 333 E . M . , 3 3 0 9 C o u d e r c , 1616 C.,
mention que du lieu d'origine : Beaujolais (Gamay), Vouvray 161-49 C., -420 -,A Mgt, 101-14 Mgt, 4 i B Mgt, 99
(Chenin), Sancerre (Sauvignon), Côte-Rôtie ou Hermitage et 1 0 Richter, S 0 4 , 44-53 Malègue, 196-17 Cas-
(Syrah). tëlï 216-3 "-ci 4010 Cl, 140 Ruggeri, 1103 et 1447
Enfin, plus fréquemment, on trouve des encépagements à - P ' i @ ' ; K o b e r 5BB, K o b e r 125 AA, Teleki 8B,
deuxcépagesdontlesproductions sontcomplémentairespour 5C, Vialla, G r é z o t 1, B e r l a n d i e r i - C o l o m b a r d
laqualité et lerendement, ou mieux, àtrois cépages, etparfois n° 2, 'Fertàl et R S (,Resseguie@r sélection Birolleau
même plus complexes encore. Ainsi, il y a treize cépages à no 1).
Châteauneuf-du-Pape.
Avantle phylloxera, il était detradition deplanter dans une
vigne plusieurs cépages permettant d'apporter à la cuve le
mélange tout préparé des raisins qui cuvaient ensemble. Au Depuis la généralisation des maladies américaines, on pré-
vignoble, la pollinisation croisée entre les cépages assurait une fère cultiver les cépages séparément, pour mieux lutter contre
bonnefécondation, diminuant les méfaits de la coulure, et les cesfléaux. Enfin, larèglementation descépagesexigedesplan-
risques de maladies étaient divisés en cas de gelées, de séche- tations homogènes pour faciliter le contrôle des superficies
resse ou d'attaques de pourriture. occupées par les cépages recommandés ou autorisés.
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TERROIRSETMILIEUXVITICOLES
Levintiresanoblesseduterroirquil'a vunaître. L'alchimiedelalumière, delatempérature, de
l'eau et dela terre détermine ses qualités etparticularités. Lascience commenceà enpercer les
mystères,maisellen'apportequ'undébutd'explication. Leterroirviticoleestjalouxdesessecrets..
ardéfinition, unterroirestuneétenduedeterraincarac- territoire assez vaste. Le mésoclimat, ou climat local, corres-
p térisée par des aptitudes agricoles spécifiques dues au pond àune situation particulière d'un macroclimat comme, par
climat local et àla nature dusol. exemple, un ou plusieurs versants de même orientation. Dans
Mais un terroir viticole est bien davantage. Il inclut dans une le langage courant, le climat local est souvent confondu avec le
large mesure l'action de l'homme. Par toute une série d'inter- microclimat, qui devrait correspondre à une superficie réelle-
ventions sur le système de conduite de la vigne et sur le sol, le ment très petite.
viticulteur a en effet la possibilité de modifier de façon signifi- Les facteurs climatiques de base sont au nombre de trois : la
cative le milieu naturel en un milieu cultural plus ou moins lumière, la température et l'eau.
favorable à la qualité des produits. Si la renommée d'un terroir La lumière est la source de la photosynthèse, processus fort
viticole dépend en première ligne de ses atouts naturels, elle complexe qui permet aux plantes vertes de synthétiser des
dépend également en grande partie du savoir-faire du viticul- sucres. Dans la grande majorité des régions viticoles du monde,
teur, puis de celui du vinificateur. le rayonnement lumineux est suffisant pour que se produise ce
La notion de terroir viticole implique obligatoirement un phénomène. La plus grande durée du jour, dans les régions
rapport adéquat entre les caractéristiques du milieu et les possi- septentrionales, compense en effet la diminution de l'intensité
bilités des cépages qui y sont cultivés. Ces derniers doivent non lumineuse.
seulement pouvoir y atteindre une maturité satisfaisante, mais La température exerce une influence capitale sur le dévelop-
également y exprimer, avec des nuances diverses selon les pement de lavigne et la maturation du raisin. Larépartition des
terroirs, un certain nombre de particularités organoleptiques différentes espèces de Vitis dans le monde relève en grande
agréables. partie de ce facteur. Les besoins thermiques spécifiques des
L'étude d'un terroir viticole exige l'analyse et la connais- cépages sont d'ailleurs l'élément le plus important de leur
sance du climat et du sol. répartition dans les régions viticoles.
Les facteurs climatiques et la vigne Depuis longtemps, les chercheurs ont essayé d'établir des
corrélations chiffrées entre la température et le développement
Selon l'étendue des terroirs, on distingue trois types de climats. des plantes. Prenant en compte les températures moyennes de
Le macroclimat, ou climat régional, est le climat moyen d'un certains milieux viticoles sur une période de six mois, ils sont

Les sommesde
températures actives
serventàévaluerles
possibilités thermiques
d'un milieu viticole.
Ellessecalculent dela
façon suivante :
Sommedes
températures actives
pourunmoisdonné =
(température moyenne
d'unejournée - 10) x
Nombredejours du
mois, 10°Cétantle
seuilen-dessousduquel
la vignenepeut
croître et se
développer.
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parvenusàclasser lesvignobles français enquatre zones oùles au sein d'une végétation en phase active de croissance et sur un
différents cépages peuvent connaître des conditions satisfai- sol abondamment pourvu en eau. Elle est exprimée en millimè-
santes. tres. Le bilan hydrique théorique d'un milieu défini grâce à
Lanotion dematurité duraisin est d'ailleurs assezcomplexe l'ETP peut être défini en fonction de la nature du sol, du relief,
et ne se rapporte pas seulement àl'évolution du taux de sucre de la présence d'une nappe phréatique, etc. Mais tous les
dans les baies. Elle englobe également les acides, les consti- travaux réalisés en ce domaine ont montré que les très bons
tuants de l'arôme, les composés phénoliques. terroirs viticoles sont souvent caractérisés par un bilan
Dupoint devueviticole, c'est lamaturitétechnologique qui hydrique déficitaire ou faiblement positif.
importe leplus. Elle correspond àl'époque optimale de cueil- Le régime de l'alimentation en eau de la vigne joue un rôle
lette, définie en vue de l'obtention d'un type de vin donné. considérable dans le développement du raisin. C'est ainsi que
C'est ainsi, par exemple, que la maturité technologique opti- les rendements sont tout particulièrement influencés par la
male du Pinot noir est évidemment différente selon que ce disponibilité hydrique au moment de la période floraison-
cépageest destiné àl'élaboration du Champagneoudevins de véraison. La maturation exige avant tout beaucoup de lumière
Bourgogne. La maturité physiologique, quant à elle, corres- et assez peu d'eau. Une sécheresse extrême durant cettte
pond àuneteneur maximaleensucres naturels. Lasurmatura- période peut cependant être préjudiciable à l'obtention d'une
tion est un phénomènepurement physique où l'augmentation bonne maturité. De telles situations sont assez exceptionnelles
du taux de sucre est due àl'évaporation de l'eau des baies. dans notre pays. A l'inverse, des essais ont montré qu'une
L'influence de la température est également déterminante alimentation hydrique abondante au cours de la maturation
pourcequiconcernel'aciditéduvin, sacouleuretsonpotentiel exerce presque toujours, indépendamment du taux de sucre
aromatique. Ainsi, des grappes exposées directement ausoleil des baies, une influence négative sur la qualité organoleptique
présentent un taux d'acide malique moins élevé que celles des vins.
situées à l'ombre. La dégradation de cet acide est en effet
accélérée par la chaleur. Le sol et la qualité des vins
L'obtention devinsrouges decouleur soutenue estmalaisée Le sol est un milieu complexe, où la structure physique, la
dans des conditions climatiques fraîches. Voilà pourquoi, composition chimique, l'eau et la température jouent les rôles
dans les régions fraîches commel'Alsace, l'on produit princi- majeurs. Lavigne est essentiellement tributaire pour ses rende-
palement des vins blancs. ments de la teneur du sol en éléments nutritifs. Traditionnelle-
Si une viticulture de qualité a pu s'établir dans des régions ment, la notion de sol àvocation viticole évoque des terrains de
septentrionales ou d'altitude élevée, c'est grâce auxconditions préférence en pente, peu fertiles, assez bien drainés. Mais il
thermiques favorables de certains climats locaux et de nom- existe des crus renommés issus de terrains naturellement ferti-
breux microclimats. Ces sites doivent cette possibilité à leur les. Il convient cependant de souligner que la vigne est une des
bonneexposition sudousud-ouest, àl'inclinaisonduterrain, à plantes cultivées les moins exigeantes en éléments fertilisants et
la présence de plans d'eau ou de fleuves, qui améliorent non qu'elle est propre à mettre en valeur des terres relativement
seulementlamaturation maisaussi l'ensemble du déroulement pauvres. Bien plus, l'excès defumure n'est en rien favorable àla
du cycle végétatif. qualité de la vendange.
On attribue au sol, tout particulièrement en France, une
Un facteur capital : l'eau grande part des possibilités qualitatives d'un milieu viticole. Le
Dans l'ensemble des facteurs climatiques du milieu viticole, sol joue tout d'abord un rôle important en ce qui concerne la
l'eau tient uneplacecapitale. Pondéralement, elle est leconsti-
tuant le plus important des organes en état devie active de la
plante. Elle assure de multiples fonctions métaboliques en
participant aux réactions biochimiques et en véhiculant les
matériaux et produits synthétisés. Par son évaporation, elle
protège les plantes contre l'échauffement. Dans le sol, l'eau
joue un rôle primordial sur les modalités de l'alimentation
minérale de la plante.
En France, où l'irrigation n'est autorisée que dans certains
secteurs méditerranéens, les besoins eneau des vignobles sont
presque exclusivementfournis parlapluviométrie locale. Mais
la connaissance du volume et de la répartition des précipita-
tions nepermetpasdesavoirsi lesexigences delavigneeneau
sont réellement satisfaites. Eneffet, comptetenu d'uneévapo-
ration du sol et d'une transpiration des plantes plus intense
sous climat chaudquesous climat frais, unemêmequantité de
pluiepourraêtre largementsuffisantedansunvignoblesepten-
trional et déficitaire dans le Midi.
Le concept d'évapotranspiration potentielle (ETP) permet
d'analyser avec plus de précision la situation hydrique d'un Roche deSolutréenMâconnais. Levignoble, implantésur
milieu. L'ETP peut être défini commelatotalité del'évapora- lesnappesd'éboulis calcaires,produitle cruréputéde
tion du sol et de latranspiration végétale, enun temps donné, PouiUy-Fuissé.
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La profondeurdusol
conditionnele
développementdesracines
etpeut être unfacteur
quantitatif. Lecépageest
adaptéausolpar
l'intermédiaire duporte-
greffe. Lesolestunmilieu
complexe.Il est
généralementreconnuque
sanature influenceles
caractères qualitatifs des
vins, leursarômesetleur
couleur.
hiérarchiedesvins. Dansteltypedesol, telcépagedonneraun bouquet différent, moinsronds quelesprécédents. Il yadonc
produit organoleptiquementmeilleuroumoinsbonquedans une relation bien marquée entre le taux d'argile du sol et le
unautre. Ladélimitation des appellations d'origine contrôlée niveau d'astringence du vin.
repose sur ceprincipe. Enfin, l'on aconstaté qu'il estpossible de distinguer l'un de
Lesol exerceégalementuneinfluence encequi atrait àla l'autre des vins dont les lieux de production se trouvent non
spécificité desvins issusd'un mêmeencépagement. Deuxvins seulement dans des situations très voisines, mais sur des sols
pourront tous les deuxposséderuneclasseéquivalente, mais, apparemment identiques. Des dégustateurs expérimentés sont
selonletypedesolquileuradonnénaissance, ilsprésenteront capables de les différencier et de les identifier. Il s'agit là d'un
des différences gustatives régulièrement perceptibles par de phénomène qui paraît défier la logique. Dans un tel cas la
bonsdégustateurs. notion dusol doit faire faceàcelle de «terroir », qui implique
Nos connaissances sur le rôle spécifique du sol en ce qui l'intervention humaine en complément des dons de la nature.
concernelaqualité desvinssontencoretrès empiriques. Mais Unepremièrehypothèseattribue cesdifférencesàlacompo-
les nombreux travaux réalisés en ce domaine aboutissent à sition chimique du sol. Nous savons que la richesse du sol en
plusieurs conclusions. éléments fertilisants agit sur les rendementset àtravers euxsur
Enpremierlieu, lesgrandesdifférencesdecaractèreagrono- la qualité des produits. Mais la vigne nécessite pour son déve-
mique des terrains (argileux, calcaires, sablonneux) exercent loppement douze éléments minéraux : azote (N), phosphore
uneinfluence certaine sur levin. Il apparaît queles vins issus (P), calcium (Ca), magnésium (Mg), soufre (S), fer (Fe), zinc
desolslégerstelsquelesgravesetarènesgranitiques, possèdent (Zn), bore (B), manganèse (Mn), molybdène (Mo), cuivre
un caractère plus floral et atteignent leur stade optimal plus
rapidementqueceuxprovenantdesols lourds. Il existepour-
tant de nombreuses exceptions à cette règle, dues à divers
facteurs, et notammentauvieillissement.
Ilsembled'ailleursexisterunecertaine«vocationvariétale »
dessols. C'est ainsiqu'en Bourgognelameilleurelocalisation
descépagesest la suivante :
C>Gamaysur arène granitique (Beaujolais) ;
> Chardonnay sur les sols plutôt argileux, issus de mar-
nes ;
[> Pinot noir sur les sols assezévolués, issus decalcaires.
Chacun de ces cépages peut être cultivé sur d'autres sols,
maislaqualité enseradiminuée.
Enfonction dessols, unedifférenciation plusfinepeutêtre
établieàl'intérieur d'unemêmecatégoriedevins. Danslacôte
viticoledeHaute-Bourgogne, parexemple,deuxsols issusde
roches calcaires sontcaractérisés, l'un par des dépôtssuperfi-
ciels caillouteux et l'autre par uneproportion beaucoup plus
élevée d'éléments fins. Ils se trouvent dans des conditions
d'altitude et d'exposition comparables. Lepremier sol donne Vignoble de Châteauneuf-du-Pape. Lesol estformé de
des vins de Pinot noir très parfumés, relativement légers et galets de quartzite charriéspar le Rhône. Ils captent la
souples, le second des vins beaucoup plus tanniques, d'un chaleursolairepour la restituer aux cepsla nuit.
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(Cu). Lessixpremiers sontlesmacro-élémentset les sixautres placedes méthodesd'évaluation plus précises des terroirs viti-
lesoligooumicro-éléments. L'originalitéduvinsemblefaite, à coles.
côté du cépage et des conditions climatiques, du spectre des Dans le département de l'Aude, un travail de zonage a
ions qui pénètrent dans les racines depuis la solution du sol récemment été réalisé. La méthodologie mise au point à cet
selon un mécanisme dépendant de la concentration et des effet comprend :
proportions enélémentsminéraux. Cettehypothèsen'acepen- —une étude climatologique affinée par la prise en compte
dant pas pu être vérifiée expérimentalement. Il n'a pas été de la répartition de la végétation spontanée et le contrôle
possibledemettreenévidencedescorrélationsentrelestauxde phénologique des cépages ;
macro-élémentsdedifférentssols, desorganesvégétatifs etdes —des analyses géologiques, pédologiques et physicochi-
moûts ou des vins. miques des sols ;
Parcontre, il semble bienquela régularité del'alimentation —une étude agronomique allant des essais de comporte-
en eau à des niveaux relativement bas soit, dans de très nom- ment des cépages jusqu'à la vinification.
breux cas, le facteur de qualité organoleptique le plus impor- Demême, dans le vignoble devins rouges duValde Loire,
tant. Cette régulation est en grande partie due aux caractéris- des chercheurs sont en train d'élaborer uneméthodede carac-
tiques hydromorphiques des sols qui sont susceptibles térisation de zones viticoles fondée sur une similitude des
d'engendrer de très nombreux microclimats édaphiques conditions écologiques (climat, relief, végétation spontanée),
conduisant à certaines particularités gustatives. Dans ce pro- géologiques et pédologiques. Ils s'efforcent ainsi de hiérarchi-
cessus, la concentration ionique de la solution des sols est ser de façon objective les appellations Saumur-Champigny,
évidemmentimpliquée, mais,saufencasdecarenceoud'excès Chinon et Bourgueil.
de tel ou tel élément, son rôle ne paraît pas déterminant. Cesdifférents travaux constituentuneapproche scientifique
Cetteconclusionestconfortéeparlesrésultats derecherches des bases de délimitation en viticulture. Il est probable que
récentes indiquant quedans unmêmesol lesteneursminérales l'
a venir verra se développer d'autres initiatives de ce genre.
desfeuillesd'unmêmecépagepeuventvarierconsidérablement Elles permettront sans doute d'accéder à une meilleure
en fonction des variétés de porte-greffe. Celles-ci présentent, connaissanceduvinetd'assurersaqualité, voiredel'améliorer.
en effet, des capacités d'absorption très variables. Dans la
mesure où des différences organoleptiques entre certains vins
seraient dues aux minéraux absorbés (macro ou micro-élé-
ments), lesporte-greffedevraientêtreàl'origine d'unevariabi-
lité organoleptique aumoinsaussi importante quecelle appor-
tée par le sol.
Le zonage des terroirs viticoles
Dans les régions viticoles traditionnelles où la culture de la
vigneest pratiquée depuis des siècles, des terroirs deprédilec-
tion sesont, pour ainsi dire, individualisés aufil du temps. Ils
sont nés, tout simplement, le jour où l'on areconnu de façon
certainequelesvinsquienétaientissusprésentaientunequalité
remarquableouparticulière. Detelleszonesontfiniparacqué-
rir une certaine notoriété. Les vins qui y étaient produits ont
étédésignésparlenomgéographiquedeleurorigine. Leurprix
de vente dépassait naturellement celui des vins anonymes. En
l'absence de toute protection juridique, une telle situation
engendrainévitablementdesfraudes quinedéclinèrentqu'avec
la mise enplace, àpartir de 1935, desvinsd'appellation d'ori-
gine contrôlée. Laréglementation mise en place à cette occa-
sionimposaladéfinition etladélimitationdesdifférenteszones
d'appellations et leur classement éventuel dans une hiérarchie
propre à chaque région. Une telle délimitation était, et est
encore de nosjours, confiée àun groupe d'experts ayant pour
mission d'aller sur leterrain et d'étudier leproblèmesoustous
ses aspects (climatique, topographique, géologique, pédolo-
gique, orographique...). L'on tient également comptede l'en-
cépagementtraditionnel, desusagesculturaux, desrendements
limites permettant d'atteindre le niveau de qualité exigé. Des
dégustations devins d'âges différents provenant de la zone en
voie de délimitation furent aussi d'un grand secours. Cette
manière de procéder, faisant appel à des bases scientifiques
aussi bien qu'à un empirismeéclairé, adonnédans l'ensemble ignoble d'Ay en Champagne. Les racines de la vigne
de forts bons résultats. pénètrent difficilement la craie maispompent l'eau
Mais depuis un certain temps, l'on s'efforce de mettre en emmagasinéepar les micropores.
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Bachet l'oïdium et àla flavescence dorée. C'est un gros


producteur pouvant atteindre 100 à 150 hl/ha,
Synonymes : Bacheydansles vallées del'Aube donnant unvinblanc foxé, maismoinsquecelui
etdel'Aujon, GrisBachetàMaranvile(Haute- duNoah. Soneau-de-vieatteint sonapogéeplus
Marne),François noir dans l'Aube. rapidementquecelledelaFolleblancheetelleest
Grappes petites, boudinées, portant un aile- moinsfine. Sasuperficie cultivéeest importante,
ron ; baies ovoïdes, petites, noir bleuté, juteu- (16eplace), del'ordre de10 000hectares, maisen
ses ; maturité : 1erépoque. regression àcause de la flavescence dorée.
LeBachetestunvieuxcépagedel'Aube, oùil
demeureautorisésur1hectareenviron.Ilservait Baco noir Feuille deBaco blanc.
autrefois àdonnerdelacouleuret dumoelleux
auxvinsissus duGamay. Synonyme :Baco.
Bourgeonnementduveteuxblanc.
Baco blanc Jeunes feuilles aranéeuses, bronzées. Feuilles
grandes, cunéiformes, ternes, finementbullées,
Synonyme :22ABaco,MauriceBaco. C'estun assezminces,faiblementtrilobées, lessinuslaté-
hybride de Folle blanche x Noah (Labrusca- raux supérieurs peu profonds ; sinus pétiolaire
riparia). en lyre ; dents ogivales, étroites ; dessous du
Bourgeonnementcotonneuxblancàliseréfai- limbelégèrementpubescent ;nervurespratique-
blementcarminé. mentglabres,avecdestouffesdepoilsséteuxaux
Jeunesfeuillesduveteuses,jaunâtres, bulléesà points de bifurcation des nervures primaires et
dessous dulimbecotonneux blanc. secondaires ; pétioles glabres.
Feuilles cunéiformes,vert foncé, bullées, Rameaux glabres, très développés, unis, à
généralement entières mais parfois trilobées mérithalles longs, rougeâtres.
assez profondément, sinus pétiolaire en V Rameau deBaco
ouvert ;dentsanguleuses,petitesetlarges ;des- blanc.
sous du limbe cotonneux blanc à beige clair ;
pétioles glabres.

(j rappedeBaco
noir, cépage
vigoureux
produisant unvin
Grappe de coloréet
Bacoblanc, alcoolique.
cépage
recommandé Feuille deBaco noir.
pourla Grappes moyennes, cylindriques, compac-
production de tes ; baies petites, sphériques, noires à pulpe
l'Armagnac. molle et goût herbacé ; maturité précoce.
Cet hybride est un croisement de Folle blan-
Rameauxanguleux, glabres, vert clair ;vrilles che x Riparia, qui présente l'avantage de mûrir
intermittentes, alors qu'elles sont subcontinues très tôt ses raisins, cequipermetdelecultiveren
chezleNoah. Grappesmoyennes, lâches, cylin- altitude ou à la limite nord de la culture de la
driques ; baies sphériques, moyennes, blanc vigne. Par contre, il al'inconvénient de débour-
d o r é , p u l p e m o l l e e t s a v e u r f o x é e ; m a t u r i t é : 2e rer de bonne heure, ce qui l'expose aux gelées
époque tardive. printanières. C'est un plant très vigoureux,
Cet hybride aété classé recommandé pour la ayant de longs sarments puissants, qu'on peut
production de l'AOC Armagnac et autorisé facilement conduire àla taille longue ou enton-
pourles vins detable du Gers, des Landes et du nelles, ce qui est nécessaire pour obtenir une
Lot-et-Garonne. C'est un plant qui est sensible production satisfaisante, car les grappes ne
auphylloxera et qui craint le calcaire dans lesol. dépassentguère 150 g. Sonfeuillagepossèdeune
Il faudra donc le greffer en dehors des sables bonne résistance au mildiou et àl'oïdium, mais
fauvesdu Bas-Armagnac. Sondébourrementest ses raisins sont un peu sensibles à la pourriture
précoce, il est moyennement résistant au mil- grise. Le vin de Baco noir est alcoolique, très Rameau deBaco
diou et à la pourriture, mais il est sensible à coloré, àgoût parfois herbacé. noir.
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Balzac blanc
Synonymes : Balzat, Balzard blanc, Blanc
LimousinselonRavaz, Margnacblanc, Plant de
Saint-Jean, Chigné, Ressière ou Dressière.
Grappes tronconiques, compactes, assez
grandes ; baies sphériques, petites, blanches,
mouchetées d'orangé ; maturité : 2eépoque.
Cetanciencépagecharentais, envoiededispa-
rition, n'apasétéclassé. Ildébourreunpeuaprès
la Folle et produit irrégulièrement. Sonvin était
d'assez bonne qualité, mais en réalité il était
vinifié avec les autres cépages.
Bandol
Le vignoble de Bandol date des Romains qui,
après avoir créé la cité de Taurocentum, s'instal-
lèrent dans l'arrière-pays, du côté du Castellet,
et cultivèrent la vigne.
Bandol doit d'abord son essor àson port. Peu
profond au début, celui-ci recevait les tartanes et
les felouques, petits bâteaux destinés à apporter
le vin d'importation transporté par de nombreux
navires stationnés en haute mer. Le village de
Bandol fut fondé en 1715. En 1724, le port était
aménagé et, un siècle plus tard, les vins de Ban- Le vignobledela Cadièred'Azurproduit des
dol partaient pour les rivages lontains des Amé- vinsd'AOCBandol.
riques et des Indes.
Par décret du 11 novembre 1941, Bandol était descollines deschistes plongeant dansla Médi-
classé en AOC pour 6 communes. terranée, toutausuddelaFrance,enfrontièrede
Dans un site heureusement protégé des agres- l'Espagne. Quatre communes bénéficient de
sions de l'urbanisation, le vignoble de Bandol l'appellation : Banyuls, Cerbère, Collioure et
couvre plus de 600 hectares, et produit en Port-Vendres. La production est de
moyenne 30 000 hectolitres. 45000hectolitresenviron. Lecépagedebaseest
Le climat est sec, mais la chaleur est tempérée le GrenachenoirauquelestassociéleCarignan.
par les reliefs et par les influences maritimes. Lavinificationsefaitparmacérationetlemutage
Les sols les plus répandus sont de nature sque- estsouventréalisésurgrain ;leminimumrequis
lettique et de couleur blanchâtre ; ils provien- devieillissement est deunan.
nent de la dégradation mécanique de grès calcari- L'appellation Banyuls Grand-Cru exige une
fères et de marnes sableuses. macération obligatoire de cinq jours et une
L'encépagement est de type méditerranéen, conservation en fût de bois de trente mois au
mais l'ensemble des cépages classiques est minimum.
dominé par le Mourvèdre, qui est exigé selon un Les vins de Banyuls se caractérisent par des
minimum de 50 pour cent. arômesd'unegrandecomplexitéévoluantdepuis
Bandol produit trois types de vins. Les vins lesnotes depetits fruits rouges, desvinsjeunes,
blancs et les vins rosés ont ce bouquet et cette vers des notes grillées —amande, pruneau,
saveur rafraîchissants qu'on leur reconnaît avec vanille—desvins vieux ; très présents enbou-
plaisir quand ils sont bien élaborés. Les vins che, leur couleur évolue avec l'âge du rubis au
rouges, spécialité du lieu, de degré alcoolique tuilé, pelure d'oignon.
moyen, ont un bouquet épicé, avec des parfums Lesdeuxappellations d'origine contrôléeont
de cerise noire et de prune mûre. Laforme, bien étéclassées le 19mai 1972.
équilibrée après quelques années de conserva-
tion, ne présente aucune lourdeur. Banyuls Rancio et Banyuls Grand Cru
Rancio
Banyuls et Banyuls Grand-Cru Cesvins doux naturels produits sur l'aire d'ap-
Ce joyau des vignobles à vins doux naturels pellation contrôlée Banyuls, vinifiés dans les
d'appellation d'origine contrôlée s'étend sur mêmesconditions, sevoientadjoindre,enraison
2000hectaresenviron. Ils'étageenterrassessur deleur âge, lamention«rancio ». Cesvinsqui
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subissentuneoxydation àl'air, àlalumièreetàla En 1985, la superficie en Barsac était de 560 CRUSCLASSÉSDEBARSAC


chaleursont caractérisés pardesarômescapiteux hectares pour uneproduction de 14 186hectoli- PremiersCrus
et suaves. tres de vins blancs doux, soit un rendement de Château-Coutet
25,3 hectolitres à l'hectare. Château-Climens
Barbarossa Levin deBarsacestd'une qualité aussi excep-
tionnelle que le Sauternes. Il ne s'en distingue SecondsCrus
Cépageitalien quiaétéretrouvéenCorseoùila que par quelques subtiles nuances. Dans sa jeu- Château-Mvrat
étéclassérecommandé. Ilfait partiedel'encépa- nesse, il est plus nerveux, plus fruité et moins Château-Doisy-Dubroca
gementdesAOCAjaccioetVindeCorse. gras ; il se développe plus rapidement et vieillit Château-Doisy-Daëne
avec beaucoup d'élégance. Château-Doisy-Védrines
Barbaroux Surles 11premiers crus classésdeSauternes, 2 C hâteau-Broustet
Château-Nairac
sont des Barsacet sur les 13secondscrus, 8 sont C hâteau-Cailou
CépagerecommandédansleVar, leVaucluseet des Barsac. Château-Suau
les Bouches-du-Rhône. Il est cultivé sur une
centaine d'hectares. Bâtard-Montrachet
Baroque Ce grand cru de la Côte de Beaune couvre
12hectares, dont6setrouvent surlacommune
Synonymes : Barroque, Baroca dans la région de Chassagne et 6sur celle de Puligny. Frère
deTursan, Plant Bordelais, Bordelais(Bourda- presque jumeau du Chevalier-Montrachet, il
lèsenGascon),BordelezazuriaauPaysBasque, illustre la grandeur des grands vins de Bourgo-
Escripet àSaint-Boès (Pyrénées-Atlantiques), gneblancs.
Sable blancausud desLandes, àCapbreton. Le Bâtard-Montrachet doit sans doute une
Grappes moyennes, cylindriques avec un largepartdesaréputationàsonterroirconstitué
petit aileron, compactes ; baies sphériques, desols silicieux, argileux, le sous-sol magnésien
moyennes, blanc rosé terne, pulpe juteuse ; étant recouvert de chaux. Lecépage Chardon-
maturité :2eépoquetardive. nayytrouve sameileure expression.
Cépage landais, du pays de Tursan, long- Cevinjouit, enoutre, d'une excellenteexpo-
tempsignoré,ilaremplacépeuàpeuleClaverie, sition enpente harmonieuseorientéeprogressi-
trop sensible à l'oïdium. Il offre une certaine vement de l'est au sud. Lesconditions de pro-
résistanceaumildiouetaublack-rot et segreffe duction viennent affiner ces bonnes
bien. Son vin est alcoolique, agréable avec un prédispositionsnaturellesenfixantletitrealcoo-
certainbouquet. C'est lecépagedebasedesvins métriqueminimalà12degrésetlerendementde
blancs du Tursan. Il a été classé recommandé base àl'hectare à30hectolitres. Laproduction
danstoutleSud-Ouest. Iloccupe1575hectares moyenneannuelle est del'ordre de550hectoli-
concentrésentrelesLandespour1360hectares, tres.
leGerset lesPyrénéesAtlantiques. Enmatériel Al'instar des Montrachetet Chevalier-Mon-
certifié, 4clones ont été agréés : les nos351 (le trachet, ilsedistingueparsavivacitéetsonbou-
plus intéressant), 390, 391 et 392. quet délicat, noiseté avec, peut-être, plus de
robustesse et moins definesse.
Barras
CépagenoirduTarn, très voisinduMalpé,non
classé.
Barsac
L'appellation d'origine contrôlée Barsac, créée
pardécretdu11septembre1936,estréservéeaux
vins provenant des raisins récoltés sur le terri-
toire délimité de la communede Barsac, située
surla rive gauchedela Garonne, àunequaran-
taine de kilomètres ausud-est deBordeaux, au
nord delacommunedeSauternes.
L'aire d'appellation Barsacest comprisedans
celle deSauternes. C'est la raison pour laquelle
les producteurs peuvent revendiquer l'une ou
l'autre appellation.
Lesrègles deproduction sont exactementles
mêmesquepourles Sauternais. Vignoble deBanyulsprès de Cerbère, sur lespentes desAlbères.
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Béarn tition des pluies, des étés brûlants et des autom-


nes exceptionnellement chauds et lumineux,
Cepetit vignoble est étagé sur les terrasses aux favorables à la parfaite maturation des grappes.
galets roulés des coteaux du gavedeBellocq, à Lespetites parcelles, conduites envignes hautes
mi-chemin entre Biarritz et Pau. Il aobtenu la ou enpergolas àl'italienne, sont blotties dansles
consécration del'appellation contrôléepourses pentes et les vallonnements, àl'abri des vents et
vins rosés, rouges et blancs, par le décret du des gelées printanières.
17octobre 1975. Enplus descépagesdebaseduvignoblepyré-
Les colons romains, viticulteurs avertis, néen, le vignoble de Béarn-Bellocq, bénéficie
avaientdéjàdécouvertquelescollinesdeBellocq d'un encépagement particulièrement riche. En
étaientparticulièrementfavorablesàlaculturede rouges, on cultive le Tannat riche en tanins, le
lavigne. Plustard, lesabbayesetlescouventsde Bouchy, variété de Cabernet franc, pour sa
la région contribuèrent au développement du saveuretsesarômesspécifiquesdebaiesrouges ;
vignobleetàl'amélioration delaqualitédesvins mais également le Manseng noir, le Courbu
produits. Cesont les protestants expatriés qui, rouge et le Pinenc qui apportent toute leur
au XVIesiècle, ont exporté ces vins chaleureux authenticité aromatique de vieux cépages.
vers la Hollandeet l'Angleterre. Pourcesexpé- Pour les blancs, on compteenplus du Petit et
ditions à l'étranger les vignerons chargeaient du Gros Manseng, le Raffiat de Moncade, le
leurs précieux tonneaux sur des «gabarres », Courbu, le Lauzette, le Camaralat ; chacun
sortes deradeauxtrès rustiques, surlesquels les donnant sa note originale et créant des harmo-
barriquesétaientamarréesavecdeslianesdeclé- nies aussi séduisantes que complexes.
matites. Ceschargementsétaienthalésjusqu'àla Lesrendements sontfaibles etreprésentent en
barre de l'Adour àBayonne, pour être embar- moyenne 50 hectolitres à l'hectare. La produc-
qués sur desgoélettes. tion moyenneannuellepour les rosés, les rouges
Les sols sont composés de matériaux d'éro- etlesblancsestrespectivementde4 600,1 100et
sion glaciaire. Ils sontmarneuxouargilo-calcai- 300 hectolitres.
res avec d'importants affleurements de gros Mais cette modeste production permet néan-
galets roulés. moins de garder aux vins toute leur richesse
Cevignoblebénéficie, commel'ensembledes organoleptique et diététique.
vignobles du Béarn et du Pays basque, d'un LerosédeBéarn, silumineux, étaittrèsappré-
climatrelativementtempéré,àlafoispyrénéenet ciéparlareineJeanned'Albret. Sarobebrillante
océanique. Il secaractériseparunebonnerépar- varie du bois-de-rose pâle au rose groseille. Ses

Les coteaux de Salies, dans le vignoble deBéarn, produisent desvins rosés, rouges et blancs
d'une grande richesse organoleptique.
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arômesdetypefloral sontdélicats enbouche. Ce


vinsec, d'une remarquablefranchise, estàlafois
élégant, souple, soyeux, long en bouche.
Le rouge se distingue par sa belle robe pour-
pre, sesarômesdecassisetdegroseille. C'est un
vin sincère et gourmand, original, particulière-
ment bien équilibré, corsé, charnu, au tanin
agréablement rond et long. Bien qu'il soit très
plaisant envin jeune, son bouquet se développe
après deux ou trois ans et évolue vers le pain
grillé avec des pointes d'Orient.
Leblanc, remarquableparlacomplexitédeses
arômes, offre une belle brillance vert tendre aux
reflets d'or, typique. Son nez laisse s'épanouir
des arômes de genêt, d'acacia, de fruits mûrs.
Vif, élégant, sontanin délicatlui assure unebelle
longueur.
Beaujolais
Voir la région page suivante. Paysage de collines typique du Beaujolais, près deJamioux.
Beaujolais Amour-Bellevue, La Chapelle-de-Guinchay,
Romanèche-Thorins, Pruzilly, Chânes, Saint-
On dit aussi «le Beaujolais tout court » pour Vérand et Saint-Symphorien d'Ancelles, en
cette appellation régionale AOC ratifiée par le Saône-et-Loire. Dans le Rhône, ce sont :Julié-
décret du 12 septembre 1937. nas,Jullié, Émeringes, Chénas, Fleurie, Chirou-
L'appellation produit surtout des vins rouges bles, Lancié, Villié-Morgon, Lantignié, Beau-
et rosés issus du Gamay noir à jus blanc, de jeu, Régnié-Durette, Cercié, Quincié, Saint-
9 degrés au minimum. Elle offre aussi des vins Lager, Odenas, Charentay, Saint-Étienne-
blancsavecle Chardonnay, lePinot etl'Aligoté. la-Varenne, Vaux, Le Perréon, Saint-Étienne-
La surface de l'appellation comprend des-Oullières, Blacé, Salles-Arbuissonnas,
9 100hectares, soit unpeumoinsdelamoitiédu Saint-Julien, Montmelas, Rivolet, Denicé, Les
vignoble. Ardillats, Marchampt et Vauxrenard.
La production moyenne s'élève à Enfait, cesvinss'appellent simplementBeau-
550 000 hectolitres, dont 5 000 hectolitres de jolais-Villages. Comme les Beaujolais supé-
vins blancsissus du Chardonnay, produits pour rieurs, le degré initial des moûts doit être supé-
les deux tiers dans le centre de la Chapelle- rieur de 0,5 degré àcelui des Beaujolais.
de-Guinchay, proche du Maçonnais.
Beaujolais supérieur
Cette AOC ne recouvre aucune aire géogra-
phique propre. Elle peut concerner lesvinsdont
larichesse alcoolique est supérieure de0,5 degré
à celle des Beaujolais. La production est de
10000 hectolitres environ.

Beaujolais-Villages
Cetteappellationrégionale, ratifiéeenAOCpar
le décret du 12septembre 1937, produit essen-
tiellementdesvinsrouges,issusduGamaynoirà
jus blanc, présentant untitre alcoométrique de
10degrés. Elle couvre 6300hectares, soit le
tiersduvignoble,pouruneproductionmoyenne
de350000hectolitres.
Peuventbénéficierdel'appellation Beaujolais
suiviedunomd'unecommune,lesvinsproduits
sur le territoire des vilages de Leynes, Saint- Habitat traditionnel du vignoble beaujolais. Juliénas.
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BEAUJOLAIS
Lavogueduvindeprimeurafaçonnédepuistrenteansuneimagetrèssimpleetuniverselle
duBeaujolais. C'estunvinenfantetimpatient,joyeuxetgouleyant.Bienqueconformeà
unecertaine réalité, ceportrait hâtifprésentel'inconvénientdemasquerla diversitédes
vins duBeaujolaisainsi queleuraptitude auvieillissement, enfaisantparfois oublierla
qualité desescrus.
i l'on en croit Léon Daudet, Lyon serait revanche, ses caractères géographiques sont cou-
arrosé par la Saône, le Rhône et un troi- sins de ceux de la Bourgogne et notamment du
s sième fleuve : le Beaujolais « qui n'est Maçonnais. Le Gamay, cépage unique du Beau-
jamais limoneux ou à sec ». Sa« haute vallée » jolais, est par ailleurs bourguignon. Enfin, si la
couvre 55 kilomètres de longueur du sud de plus grande partie du Beaujolais se trouve située
Mâcon à Villefranche-sur-Saône, 12 à 15 kilo- dans ledépartement du Rhône, lecanton beaujo-
mètres de largeur des monts du Beaujolais à la lais de La Chapelle-de-Guinchay appartient à la
Saône, pour une altitude de 300 mètres. Saône-et-Loire, qui se trouve dans la région de
Administrativement, cevignoble fait partie de Bourgogne. Hasard des frontières départemen-
la Bourgogne viticole depuis le jugement du tri- tales... On n'avait pas ces subtilités à l'esprit lors
bunal civil de Dijon du 29 avril 1930. A cette de la Révolution...
époque, le Beaujolais ne jouissait encore que
d'une réputation modeste, et le lien bourgui- Le vignoble
gnon paraissait logique. Il en va différemment La vigne en Beaujolais couvre 22 000 hectares,
aujourd'hui, et, si l'on continue de parler de autant que les trois départements bourguignons
« grande Bourgogne »avec les départements de réunis. C'était déjà la surface occupée par le
l'Yonne, de la Côte-d'Or, de la Saône-et-Loire vignoble en 1876, à la veille de l'invasion phyl-
et du Rhône, le Beaujolais a acquis, autour de loxérique. Il atteignit 30 000 hectares au début
Villefranche-sur-Saône, uneautonomiepleine et du XXe siècle, record absolu de son extension,
entière. Aureste, salignedeplus grandepentele avant de se fixer à son étendue actuelle. Les aires
porte davantage vers Lyon que vers Beaune. d'appellation, qui couvrent 35 000 hectares,
Angelot aux raisins LeBeaujolais est-il réellement bourguignon ? sont toutefois beaucoup plus vastes, mais il n'est
àMorgon. L'histoire l'a toujours rattaché au Lyonnais. En guère possible de planter partout.

Chiroubles et sonvignoble. Cecru réputé estappréciépoursafinesse etsonfruit.


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Le climat
Le climat tempéré mêle des influences océa-
niques, continentales et méditerranéennes : le
vent du nord apporte le beau temps, celui du
sud, la pluie et le vent d'ouest, les orages. Leur vWB E A U J O>KL A I S
.vV,..y
affrontement adequoi inquiéter levigneron, de
mêmequelefroid demaiqui peutprovoquer la
coulure. Silatempératureestrarementinférieure
à —10° C l'hiver, elle monte parfois jusqu'à
40° C l'été, avec des risques d'orages dévasta-
teurs accompagnés de grêle.
Les sols
Dans le bas Beaujolais, entre Villefranche-sur-
Saône et la vallée de l'Azergues, le sol calcaire,
caillouteuxetlégerseteintequelquefois derouge
dansdes terrainsferrugineux quel'on appelleles
«pierres dorées ». Il s'agit de terrains sédimen-
taires argileux et argilo-calcaires, qui convien-
nent bien auxvins de primeur.
Au nord de Villefranche, le haut Beaujolais
résulte de terrains anciens du plissement hercy-
nien, formés de débris de granite surtout, de
porphyre, de diorite ou de schistes. Ces sols
silicieux, riches en cailloux, sablonneux, se
transforment en «gore », une terre argileuse,
d'aspect cendreux, au bas des coteaux. C'est le
sol type de Chiroubles ou Fleurie, alors que les
schistesdonnentlesterreslourdesdeMorgon ;à
Brouilly, elles sont plus pierreuses et chargées
d'oxydes métalliques, de débris calcaires. Le
manganèse exerce une influence perceptible à
Moulin-à-Vent. C'est le pays des crus.
Cette diversité géologique montre qu'il
n'existe pas un Beaujolais mais des Beaujolais,
avecdes différences sensibles de terroir àterroir
et parfois au sein d'une mêmeappellation.
Le Gamay
Enrevanche, l'unicité ducépage—Gamaynoir
àjus blanc, quel'on nedoitpasconfondreavecle
médiocre Gamay noir à jus rouge —offre une
unité auBeaujolais : il débourre précocement et
craint les geléesmais peut repousser après le gel.
Il prend sa belle couleur rouge pendant la fer-
mentation et la cuvaison. La Bourgogne opta
pour le Pinot, le Beaujolais pour le Gamay, un
plant fertile qui assurait déjà au début du XIXe
siècle 90pour cent del'encépagement du vigno-
ble. Aujourd'hui, 98 pour cent du Beaujolais
sont encépagés en Gamay, lereste en Chardon- laise est une vinification en rouge de raisins
nay et en Pinot noir. entiers — les grappes ne sont pas écrasées —
macérant de trois à quatre jours. Plus longue
La vigne et la vinification pour les crus et les vins de garde, la fermentation
Lazone des crus et des Beaujolais-Villages pra- est souvent réduite au minimum pour les pri-
tique la taille courte ouvigne basse, celle du sud meurs.
la taille longue sur fils de fer, en hautains. La
densité deplantation est de9 000à13 000 pieds Les rendements
àl'hectare. LeBeaujolais aexclu jusqu'à présent Le rendement de base est de 40 hl/ha pour les
la machine àvendanger. Lavinification beaujo- crus, de 50 hl/ha pour les Beaujolais, Beaujolais
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supérieurs et Beaujolais-Villages. Il peut être


modifié en fonction des réalités de la récolte : LES COMPAGNONS
c'est alors lerendementannuel, accru duplafond
limite declassement, 20pour centaumaximum. DU BEAUJOLAIS
On peut aboutir lors d'un millésime généreux à
desrendements de60à70 hl/ha. Déjàenvigueur L a m o u r d e l a « b e l l e o u v r a g e »,

pour les primeurs, la dégustation préalable est lafraternité, lerespectdestraditions


obligatoire pour tous les vins. sont quelques-unes des vertus du
compagnonnage dont le souvenir
L'organisation viti-vinicole est vif en pays Beaujolais où un
Il existe environ 7 000 exploitations viticoles en musée lui est consacré, à Romanè-
Beaujolais, en grande partie familiales. Il y a che-Thorins.
30 ans, onnotait 23 000 déclarations de récolte. L'esprit compagnon, comme son
Lamoyennedes exploitations sesitue désormais costume, se sont tout naturellement
entre 2et 10 hectares. Il n'y avait que30 exploi- imposésà la création delaconfrérie,
tations de plus de 10 hectares en 1955. On en en 1947, à une époque où le vin du
compte maintenant plus de 200, en raison d'une Beaujolais ne bénéficiait pas de la
tendance continue àl'accroissement des superfi- célébrité qu'il détient aujourd'hui !
cies en production et par l'abandon de la poly- Le «Devoir parisien » des com-
culture. pagnons quiréunit les Beaujolais de
Le territoire est très morcelé puisqu'il com- la capitale attira l'attention par la
prendprèsde60 000 parcellesdontladimension qualité de ses manifestations. Il en
moyenne est de 0,35 hectare. va demêmedes «Devoirs »anglais
Le métayage ou «vigneronnage » concerne ou italiens qui portent au loin la
Costume de quelque 40 pour cent des exploitations. réputation de l'accueillante pro-
Cette forme de contrat —culture à moitié vince et de ses vins.
compagnon du Le serment que doit prononcer
Beaujolais. fruit avec le propriétaire du terrain —remonte tout nouveau compagnonrésumele
au XVIesiècle. Le « gagné »est un ouvrier viti- but poursuivi :
cole, logé et chauffé, payé au mois. «Je m'engage devant saint Vin-
Le commerce et la production cent, à me conduire en fidèle et
Le commerce des vins du Beaujolais s'effectue franc compagnon du Beaujolais et à
essentiellement à partir de Villefranche-sur- enpratiquer les vertus. Mondevoir
Saône. Denombreusesmaisonsdenégocebour- est d'aimer notrepays, de travailler
au maintien deses traditions d'hos-
guignonnes y participent. pitalité, de sagesse et de bonne
Laproduction annuelle moyennedesappella- humeur, de faire connaître la
tions Beaujolais et Beaujolais-Villages, de 1981à beauté de ses sites et l'intérêt qui
1985, s'élève à 875 000 hectolitres.
Laproduction annuelle moyenne del'ensem- s'attache à ses vieilles églises, ses
ble du vignoble du Beaujolais est de l'ordre de châteaux anciens, témoins de son
1200 000 hectolitres. passé, durant lequel a soufflé l'esprit
de ses artistes et de ses compagnons
maîtres d'oeuvre, d'apprécier et de
propager lesproduits de nos vignes,
d'honorer enfin ses rudes vignerons
qui,parleurvaillance,fontlaprospé-
rité etlarenomméedelapatrie beau-
jolaise. »

Peu nombreuses en Bourgogne et surtout


implantées dans le sud de cette région, les caves
coopératives ontbeaucoupprogressé enBeaujo-
lais. Alors qu'elles n'étaient qu'une dizaine en
1955,ilyena18aujourd'hui, quiréunissentplus
de 4 000 adhérents pour 6 000 hectares plantés
et une production globale de 350 000 hectoli-
Vendanges à Fleurie. Lesite de Fleurie est à l'image de bien des tres, un peu moins du tiers de la production du
paysages de ce vignoble, harmonieux et équilibré. vignoble.
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La moitié des vins du Beaujolais, soit près de


600 000 hectolitres, ont été exportés en 1985.
D'abord vers la Suisse, 20 pour cent des achats ;
puis vers l'Allemagne fédérale, 18pour cent ; le
Royaume-Uni, 14pour cent ;les Etats-Unis, 12
pour cent ;laBelgique et le Luxembourg, 6pour
cent.
Le vin et la société
Le vignoble du Beaujolais possède un fort parti-
cularisme et un sentiment national très épanoui.
Les racines de la vigne plongent ici très loin dans
le passé. En 956, le sire de Beaujeu vendait déjà
une vigne de Morgon. Mais ce vignoble n'est
vraiment connu que depuis un demi-siècle. Sa
promotion gastronomique et littéraire est née
dans les années 1930, grâce aux écrivains lyon-
nais Marcel E. Grancher, Léon Daudet, Henri
Béraud et Gabriel Chevallier, ainsi qu'à l'in- Le marchéauxbouchonsdeJuliénas.
fluence politique et gastronomique d'Edouard
Herriot. sienne. SanAntonio et René Fallet (Le Beaujo-
Le transfert à Lyon de plusieurs journaux lais nouveau est arrivé) assurèrent sa célèbrité
parisiens entre 1940 et 1942 développa la noto- littéraire.
riété du Beaujolais. Après la guerre, le Canard Cafés et restaurants comprirent bientôt tout
Enchaîné en fit l'inspirateur presque exclusif de l'intérêt commercial de la fameuse affichette
sa verve satirique et lui offrit une gloire pari- apposéeennovembreet annonçant leBeaujolais

QUE
' ST-CEQUELEBEAUJOLAISNOUVEAU?
Un vinestditnouveauentresarécolteet plusieurs vins à sortir des chais avant le
la récolte suivante. Il est dit deprimeur 15 décembre, date fixée pour leur libéra-
entresarécolteetunedateX,situéeauplus tion sans restriction. Il s'agissait du Beaujo-
tard auprintemps suivant etfixéepar des lais, des Côtes-du-Rhône, du Mâcon blanc,
règlesnationalesoueuropéennes.LeBeau- du Gaillac, du Muscadet, tous baptisés
jolaisnouveauestdoncenréalitéunBeau- « vins de café ». On ne les tenaitpas en très
jolais primeur. Les vins AOC doivent haute estime ! La date du 15 novembre
attendre le 15décembre pourfaire leurs apparut ainsi en 1951. En 1967, de nouvel-
premierspas. Lestatut desvinsdeprimeur les précisions ont été apportées : activité
leur permet cette aventure dès le volatile inférieure à 0,6 gramme par litre,
15novembre, dateparfois modifiée, mais moinsde2 grammesde sucre et dégustation
dequelquesjours. obligatoire. Onyajoute, dansle Beaujolais,
LesBeaujolais deprimeur doivent être un degré maximal de 13o, une tenue à l'air,
analysés et dégustésanonymementpar un une fermentation malolactique terminée.
jury officiel. Leur vinification exige des Le Beaujolais saisit cette chance comme un
opérations rapides de centrifugation et de débouché miraculeux. Sans doute est-il
filtrage. Onpratique descuvaisonscourtes rejoint aujourd'hui par de nombreux
avec des raisins entiers et lafermentation vignobles, mais il possède une bonne Chaque année, en
beaujolaise,ditecarbonique,parfoisunpeu avance... novembre, les
excessive,afin dedévelopperlesarômesdu Leterroir d'origine desprimeursfut le sol affichettes annonçant
fruitjeune. granitique des Beaujolais-Villages. Puis on l'arrivée du
Avant-guerreetavantlesAOC,lesvins se tourna vers d'autres aires deproduction. Beaujolais
pouvaient être commercialiséslibrement, Le Beaujolais primeur a profondément apparaissent aux
dèslafin deleurfermentation. Onparlait modifié le marché et l'économie générale devantures des cafés.
alorsdes«bourrus ».En1951,onautorisa du vignoble.
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PAULBOCUSEETLEBEAUJOLAIS
cuivreetdepourpre,parseméesçàet bateau à aubes, nomméle Parisien,
là demaisonsauxpierres dorées. Le quidescendaitlaSaôneentreMâcon
premiercontact étaitfavorable. et Lyon, déposant sonprécieuxfar-
Mon père avait pour habitude deau sur son parcours. Toutes ces
d'acheter son vin chez son ami tractations nousconduisaientau bis-
Aufran, de Morgon, ancien caviste trot delaplaceduvillage. C'était un
ducélèbrerestaurant LéondeLyon, café-tabac-épicerie, ancêtre du
dontlecréateurLéonDéanfaisaiten drugstore d'aujourd'hui, où l'on
ce temps-là, enplus de la restaura- rédigeait les papiers de régie pour
tion, le commerce des vins. Ils l'enlèvementdespièces. Il n'étaitpas
avaient onze ans durant travaillé rarequ'unvigneronducoinapportât
côte à côte, monpère étant chefde unBeaujolais del'année desanais-
l'établissement à cette époque. La sance. Leshommestrinquaient alors
consommationquotidienneduBeau- à nouveau, s'extasiantsurlegoûtde
jolais y atteignait alors deux cent «pierreàfusil »deceBeaujolais du
Le souvenir le plus marquant de vingt litres, soit la contenanced'une ClosduPy,lieu-dit d'oùémanaitla
mespremierscontactsaveclevin est pièce devin, répartis entre les casse- récolte. C'étaitàceluiquiraconterait
certesla découvertedel'existencedu croûtedumatin,ledéjeuner,ledîner la meilleure blague ou, mieux, une
Beaujolais. et la vente au verre au comptoir. histoire vécue. Souvent c'était la
Enfant déjà, le mot m'intriguait Nous arrivions à destination. Après mêmed'une annéesur l'autre, mais
quand il circulait au-dessus de ma les formules de politesse d'usage tout le monde s'en amusait à nou-
tête :jepusheureusementtôtl'iden- (santé, pluie, beau temps), le débat veau.
tifier.Je devaisavoirenvironsixans s'ouvrait sur le sujet : comment se Aprèscesdébordements,monpère
quand, pour la première fois, j'ai portait le Beaujolais de l'année et, et moirentrions à Collonges. Dèsle
accompagnémonpèreen Beaujolais pointcrucial, quelseraitleprix dela lendemain, en attendant l'arrivée
pourl'achat desfameuses«pièces ». pièce. prochaine despièces de vin, j'aidais
Mamèreavait «misde l'argent de L'acquisition de cespièces repré- monpèreà mettrela caveencondi-
côté »enprévision de leur acquisi- sentait pour mon père un capital tion.
tion. Dès septembre, toutes les énorme,carellesdevaientêtrepayées Ladescenteàlacaveétaittoujours
conversationssecentraientsurlephé- comptant. Certainesannéesoùleres- un moment d'émotion due à cette
nomène «Beaujolais ». Les condi- taurant n'étaitpasflorissant, il était obscurité peuplée d'ombres. Une
tions atmosphériquesprenaient sou- contraint, bienàcontrecœur,defaire odeurdemoisiet desoufre mepre-
dain une importance capitale. Mon appelàsonfrèrequidevaitluiouvrir nait à la gorge, surtout le jour du
père surveillait le moindre cumulus saboursepourachetercevin. soufrage destonneaux. Cette opéra-
quiauraitpuêtreporteurd'orage, et Puis nous entrions dans le sanc- tion m'émerveillait : une petite
contrarier les vendanges. tuaire oùsieurBeaujolaispeaufinait flamme bleue dansait au bout des
Il mefallut quelquesannéespour savenue. Uneodeurdebois,mêléeà doigts de monpère, qu'il dirigeait
classermesidées, tirées demesnom- celledumoisidelapierreetàl'humi- prestement à l'intérieur de chacun
breusesobservations,pourcompren- ditédelaterrebattue, nousenvelop- des tonneaux.
dre le cheminement de cefameux pait d'une fraîcheur singulière. Là Enfin, lejour dela livraison arri-
Beaujolais,quinepouvaitêtrequ'un commençait la dégustation. Un des vait. Ilfallait encorderchaquepièce
grandpersonnage, puisqu'on allait saucissonsquipendaientà lapoutre avant de lafaire glisser le long des
luirendrevisite,qu'oncraignaitqu'il d'entréeétaitsacrifiépourlacircons- escaliers qui conduisaient à la cave.
ne se mouillât et qu'on faisait des tance, accompagné defromages de Monpère, en bas, devait bloquerla
économiespourlui ! chèvre, quifinissaientdesécherdans pièce.Je trouvais cesystèmedesplus
Donc, un matin d'octobre, très un garde-manger grillagé. Ce périlleuxetcraignaistoujoursqu'ilne
excités, nous partîmes tous deux à mélanged'odeursmedonnaitunpeu fût écrasépar lefardeau.
bicyclettepourrendrevisiteauBeau- letourniset meséduisaitàlafois. Apartir decemoment,leBeaujo-
jolais. Après avoir longé la Saône Enfin, nous étions d'accordsur le lais demandait encore beaucoup de
jusqu'à Villefranche, nousbifurquâ- prixetsurlejourdel'enlèvementdes soins. Il était nécessaire desurveiller
mes en direction de Morgon, pièces. Quelques années en arrière, chaquetonneaurégulièrement,carle
empruntant une route bordée de dutempsdemongrand-père,pièces bois des tonneaux absorbait du
vignes,quiprenaientdescouleursde ettonneauxétaientacheminésparun liquide. Il fallait ouiller et soutirer
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nouveau :lescitadinsontbesoinderêve. Avecle


Beaujolais nouveau, la Saint-Primeur devint
doncunedate ducalendrier, commela Chande-t
leuroule 1erMai. Apied, àcheval, encamionou
en avion-cargo, l'Europe puis toute laplanète se
pour ôter la lie quiseformait. mirent àdisputer la «course auBeaujolais ». Le
Puis venait la mise en bouteilles. troisième fleuve de Lyon a changé son cours :
Pour distinguer le Beaujolais des c'est désormais une Amazone se déversant de
crus, monpère cernait le goulot de novembre à décembre sur le monde entier.
chaque bouteille d'un élastique de En 1956, première année decette innovation,
couleur différente. 13 000 hectolitres de Beaujolais furent vendus
Le Beaujolais était au départ un en primeur. Ce volume dépasse maintenant les
petit vin connu uniquement des 500 000 hectolitres.
Lyonnais et desgens de la région. Il Entrente ans, on estpassé de 1 700 000 bou-
était très appréciépar lesjoueurs de teilles venduesàplus de65 millions. LeBeaujo-
boules.Je revoiscesdimanches enso- lais nouveauécouleplus delamoitiédelarécolte
leillés de mon enfance où monpère totale du vignoble quelques semaines seulement
plaçait lespots dequarante-six centi- après les vendanges, sans frais d'élevage ni de
litres dans des seaux d'eaufraîche, à garde. Onnepeut imaginertriompheplus spec-
l'ombre desplatanes, où lesjoueurs taculaire d'un produit, d'autant que l'exporta-
venaient sedésaltéreraprès unepar- tion représente plus de la moitié de cette com-
tie acharnée, servisparlesfemmesen mercialisation éclair.
robe claire.
L'heure de gloire sonna pour le Les traditions
Beaujolais le jour où un groupe de Romanèche-Thorins célèbre chaque année
vigneronsastucieuxle montaà Paris. depuis 1864 la fête Raclet, le dernier week-end
Ilfut adoptésur-le-champ. Depuisce d'octobre. Elle honore le souvenir de Benoît
jour, l'arrivée duBeaujolaisnouveau Raclet (1780-1844) qui découvritlemoyend'éli-
est saluée etfêtée comme une nais- minerlapyraleou«vercoquin »quiravageaitle
sance, il prend chaque année plus vignoble, en l'ébouillantant.
d'importance, sa réputation franchit Fabricant de matériel agricole àVillefranche-
toujours plus de frontières. Il est sur-Saône, Victor Vermorel joua un grand rôle
aujourd'hui mondialement connu. dans la lutte contre lephylloxera àla fin du XIXe
Nous,cuisiniersdela région, eûmesà siècle. On lui doit aussi le pulvérisateur à dos
cœur de le mettre à l'honneur en le contenant de la « bouillie bordelaise »pour la
mariantauxspécialitésdecheznous : lutte contre le mildiou. Cet appareil est devenu
coq au vin deJuliénas, œufspochés célèbre dans le monde entier, à tel point qu'on
beaujolaiseauxcroûtonsàl'ail, bœuf disait «un vermorel ». On l'utilisera jusqu'au
au Moulin-à-Vent, andouillettes au milieu du XXesiècle.
Beaujolais, et bien d'autresplats suc- Chiroubles n'a pas oublié Victor Pulliat
culents. (1827-1896), ampélographe possédant une col-
Enfin, je suisfier d'être né siprès lection privée de 2 000 variétés de cépages, et
du Beaujolais et d'avoir contribué à précurseur de la lutte contre lephylloxera par la
lefaire connaître. Inconditionnel de greffe de plants américains.
la région,j'aifait l'acquisition, ily a Les hospices de Beaujeu sont en Beaujolais
quelquesannées, d'unpetit vignoble l'équivalent des hospices de Beaune en Bourgo-
à Létra, qui m'a permis d'améliorer gne. Fondés en 1240, ils possèdent un domaine
encore mes connaissances sur leplus vinicole de 63 hectares (Beaujolais-Villages, Serpettes à
grand despetits vins ! Pisse-Vieille à Brouilly), exploité par 13 vigne- vendanger
ronsetvinifiéàlaGrange-Charton. Laventeaux beaujolaises, ancienne
enchères des vins des hospices de Beaujeu alieu et moderne.
Paul Bocuse le deuxième dimanche de décembre.
Outre laconfrérie des Compagnons du Beau-
jolais (voir encadré) la confrérie des Grapilleurs
de Pierres Dorées, créées en 1968, célèbre les
vins de la région.
Juliénas, enfin, décerne, chaque année, à la
mi-novembre, le prix Victor Peyret àl'écrivain,
le journaliste oul'artiste qui alemieuxgoûté les
vins du cru.
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Beaune
Selonles termes dudécretdu5décembre 1972,
les vins de l'appellation d'origine contrôlée
Beaune peuvent être suivis du nom du climat
d'origine et de la mention Premier Cru ou de
l'une ou l'autre de ces mentions. Levignoble,
situé sur les pentes des collines beaunoises, est
partagé en deux par la route nationale 470 ;
celle-ci délimite les microclimats dont les plus
réputés setrouvent aunord.
Lesvignes, dans leur ensemblecouvrentprès
de530hectares, dontle rendementmaximalest
limitéà35hectolitres parhectareetdonnentdes
récoltesmoyennesde540hectolitres enblancet
de 11000hectolitres enrouge. Lestitres alcoo-
métriques minimauxsont, pourlesvinsrouges,
de 10,5 degrés et pour les blancs de 11degrés.
Les premiers crus doivent titrer 11degrés en
rouge, et 11,5 degrés en blanc. Les cépages
Chardonnayet Pinotblanc pourles blancset le
Pinot noir pour les rouges trouvent incontesta-
blementl'unedeleursmeileuresexpressionssur
cesterroirs. Tapisserie deLurçat intitulée LeVin.
Bienqu'ils nesoientpastoujours aussi prisés Beaune.
qu'ils devraientl'être, lesvinsrougesdeBeaune
se révèlent délicats, tendres, bouquetés et Beaunoir
soyeux. Les vins blancs, peu répandus, valent
pourleur délicatesse et leurnezséduisant. Mais Synonymes :CepgrisouSeaugrisdanslavallée
ilsatteignentrapidementleurplénitudeetn'éga- delaSeineet Pinot d'Orléans auxRiceys.
lentjamaislesgrandsvinsdeBourgogneblancs : Grappes petites, cylindriques, très compac-
Chassagne, Montrachet et Meursault. tes ; baies petites, sphériques, noir bleuté.

La
blancscôte de Beauneproduit des vins rouges tendres, bouquetés et soyeux, ainsi que des vins
délicats.
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Ce Cépage rustique et vigoureux, dont la des cépages rares : Roussan, Spagnol, Pignerol.
maturité est de2"époque, n'est connu que dansDans les conditions d'altitude et de sols où ils
naissent, les vins blancs sont très différents de
l'Aube (arrondissement de Bar-sur-Seine) et la
Côte-d'Or (arrondissement de Châtillon-sur- ceuxqui sontproduits alentour :ils ontunbou-
Seine) ;il nedonnequedesvinscommuns ;non quet floral élégant et une silhouette légère et
classé. fraîche.
Lesvinsrosés, grâceauGrenache, auCinsaut,
Béclan et surtout au Braquet, offrent des parfums de
fruits et d'amandequi seprolongent en bouche.
Synonymes :Petit BéclandansleJura, Baclan, Les vins rouges ont eux aussi des caractères
Baccalan, Bécclan, Petit Margilien à Arbois, bienàeux :unbouquetintensedefruits avecdes
Seaut noir, Saunoir àSaint-Amour, Roussette nuances végétales, une forme gracieuse.
noireàLons-le-Saunier.SonnomvientdeBècle,
treille enpatois. Beni-Carlo
Bourgeonnement épanoui, faiblement duve-
teux blancàliseré carminé. Synonymes : Carignan espagnol, Terret d'Es-
Jeunes feuilles aranéeuses, bronzées, pagne, Mourvèdre(parerreur).
5-lobées. Grappes volumineuses, tronconiques avec 2
Feuillespetites, épaisses,orbiculaires, bullées, ailerons, compactes ; baies grosses, sphériques
vert foncé, profondément 5-lobées à fonds ouovoïdes,noirbleuté, trèsjuteuses ;maturité :
aigus, sinus pétiolaire en lyre ; dents ogivales, 3"époquetardive.
moyennes ;nervuresetdessousdulimbepubes- Cépage d'origine espagnole donnant un vin
cents,rugueuxautoucher. Al'automne,lefeuil- peucoloré,faiblementalcooliqueetacideàcause
lagerougittotalement. desamaturitétardive. Ilenexistequelquesplan-
Rameauxglabres, anguleux, violacés ; vrilles tations, nonclassées, dans l'Audeet l'Hérault.
petites, fines.
Grappes petites, cylindriques, compactes ; Bequignol
baiespetites, sphériques àovoïdes, noir bleuté,
pulpejuteuse ;maturité :2eépoquehâtive. Synonymes :Petitbec, enpatoisgasconBéqui-
LeBéclan est uncépage fin, donnant unvin gnaou, Balouzat à Cussac, Béquin rouge à
très coloré, alcoolique, de bonne qualité, pre- Saint-Macaire, Camerouge à Margaux, Cha-
nantenvieillissantunlégerparfumdeframboise. lossenoiredansleBlayais, ChaussetouChaussé
Il aétéclasséautorisédansleJura. àSaint-Loubès, EgrenantetPrunelardenDor-
dogne, Fer (par erreur) en Gironde, Hère,
Bellet Grosse Hère à Buzet et dans le Marmandais,
Enrageat rougeàSaintPierre d'Aurillac.
L'appellation d'origine contrôlée, ratifiée parle Feuilles moyennes, orbiculaires, vert terne,
décret du 11novembre 1941, est située dans la plus pâles que celles duFer, bullées, tourmen-
communedeNice, autourduhameaudeSaint- tées, 5-lobées àsinus latérauxétroits ouàbords
Romain-de-Bellet. superposés, sinus pétiolaire enlyre ; dents ogi-
Lepaysageestsplendide :entrelafailleduVar vales, étroites ; nervures vert pâle, mais point
et la colline de Serre-Long, sur des pentes très pétiolaire rosé ; dessous du limbe aranéeux et
raides, lh' omme a aménagé le sol en terrasses nervures pubescentes. Al'automne, le feuillage
vouéespourlaplupart auxcultures florales. rougit partiellement.
LetoutpetitvignobledeBellet—30hectares Grappespetites àmoyennes, ailées, compac-
produisant en moyenne 900hectolitres —se tes ; baies ellipsoïdes, moyennes, noir bleuté,
trouvesurtoutdanslesquartiersSaint-Isidoreet juteuses, s'égrenant facilement ; maturité : 2e
Saint-Antoine, àunealtitudede350mètres, sur époque.
dessols graveleuxde poudingue. Sespoints de Cecépage bordelais asouvent été confondu
repère sont le château Crémat et le château de avecleFer, dont il diffère parlesjeunes feuilles
Bellet. plusbronzées,lepointpétiolairerouge,lesdents
Laproximité de l'Italie et de ses vignobles a plus étroites et lessinus latéraux plus profonds.
donnéuneoriginalitécertaineàl'encépagement. LeBéquignolestsensibleàl'oïdium, maisrelati-
S'il s'y cultive comme ailleurs la Clairette, le vement résistant au mildiou. Peu productif il
Bourboulenc, leGrenache,leCinsaut, leMour- donne un vin léger, peu acide, coloré. Il aété
vèdre,descépagesd'origineitaliennedominent : classé recommandé en Gironde et dans la
leRolle(Vermentino)avecunpeudeChardon- Vienne.
naybourguignon dansles vinsblancs, la Folle- Il existe unBéquignol gris, appeléGros Gris
noire (Fuella-nera) et le Braquet (Brachetto) rencontrédansl'Indre ainsi quedanslesLandes
danslesvinsrosésetlesvinsrouges.S'yajoutent avecdes baies àsecteur gris et noir.
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Berdomenel de préférence dans les dix-huit mois suivant la


récolte.
Cépage de l'Ariège où il est parfois appelé Le Bergerac sec doit présenter un titre alcoo-
Berdanel, àPamiers. métrique minimal de 10 degrés, et nepas conte-
Grappes petites, cylindriques, lâches ; baies nir plus de4 grammespar litre desucre résiduel.
ovoïdes, moyennes, blanches ; maturité : 2" Sicemêmetypedevincontiententre 4 grammes
époque. par litre et 1gramme par litre de sucre, il porte
C'estunvieuxcépageduvignobledePamiers, l'appellation Côtes-de-Bergerac. Si la teneur en
vigoureux,maispetitproducteur, quiestenvoie sucre est encore supérieure et comprise entre 17
dedisparition, n'ayantpasétéclassé. Il estsensi- et 54 grammes par litre, le vin fait partie des
bleàl'oïdium et àlapourriture. Côtes-de-Bergerac moelleux.
Cesvinsproviennentà80ou 100 pourcentdu
Bergerac, Bergerac sec, Côtes-de-Berge- Sémillon, récolté enétat delégère surmaturation
rac et Côtes-de-Bergerac moelleux pouvant correspondre à un développement du
Botrytis cinerea sur 50 pour cent des baies. Le
Bergeracfigureparmilespremières régionsviti- degré d'alcool acquis deces vins nedoit pas être
coles qui ont accédé en 1936au statut des vins inférieurà 11 degréset ledegrétotal (alcool plus
d'appellation d'origine contrôlée. Touslesvins, sucre) ne doit pas dépasser 14,5 degrés.
rougesetblancs,récoltéssurles93communesde
l'arrondissement de Bergerac peuvent porter Bergeracois
l'appellation de Bergerac, à condition de satis-
faire àcertaines caractéristiques. Voirla région page 68.
LeBergeracrougedoitprésenteruntitre alcoo-
métrique minimal de 10degrés. Lerendement Bia blanc
maximaldéfini pardécretestde55hectolitres à
l'hectare. La production globale est d'environ Synonymes : Biard dans l'Isère, Béar, Béard
170000hectolitres. C'est unvin fin, généreux, dansleRhône.
bouqueté, facile àboire. Généralementvinifiée Grappes moyennes, cylindriques, étroites,
après égrappage, la vendange macère huit à compactes ; baies moyennes, ellipsoïdes, blan-
quinze jours, voire davantage certaines années. ches, juteuses ; maturité :2eépoque.
Ces vins ne se prêtent pas à une vieillissement Cecépageétait cultivéautrefoisdanslavallée
trèsprolongéetgagnentàêtreconsommésrelati- de l'Isère autour de Saint-Marcellin ainsi que
vementsjeunes après 2à3ans. dansle vignobledelaTronche, près deGreno-
Les Côtes-de-Bergerac rouges avec un degré ble. Dansle Rhône, il était connuàCôte-Rôtie
alcooliqueminimalde11degrés,et50hectolitres etauxenvironsdeLyonàChandieu-Toussieu,à
àl'hectarederendementmaximal,sontpluscor- Feyzin et àSaint-Romain-du-Mont-d'Or. Petit
sésqueles Bergeracrougeset parfoisplus aptes producteur, assezvigoureux,ilfautleconduireà
au vieillissement. Laproduction est de 25000 lataille longue.
hectolitres. Bergerac rouge et Côtes-de-Berge- Il donneunvindistingué, parfumé, rappelant
racrougesontissusdeMerlot,pour40à50pour lasaveurduSauvignon.Nonclassé,ilestenvoie
cent, de Cabernet-Sauvignon et Cabernet franc de disparition.
pour 40à60pour cent, et de Côt (ou Malbec)
pour une faiblepart. Biancone
LeBergeracroséconsisteenunefaibleproduc-
tion de 3000 hectolitres (400000 bouteilles). Sous ce nom, on cultive plusieurs cépages
Lesvins, élaborésà75pourcentavecdesraisins blancs, tardifs, en particulier dans le nord de la
de Cabernet, sont obtenus soit par pressurage Corse.
direct les années deforte maturité, soit par sai- Grappes grosses, ailées, boudinées ; baies
gnée après macération d'une dizaine d'heures. légèrement ovoïdes ou sphériques, moyennes,
Cesvins sontàconsommerjeunes. blanches ; maturité : 41époque.
LeBergeracsecest unvin blanctraditionnelle- Cépage productif et élément de quantité dans
mentpeuacide, richeenboucheavecdesarômes la vendange où il apporte une certaine acidité en
légersetfloraux. Cetteconstitution estl'expres- raison de sa maturité tardive. Non classé, il en
sion d'une dominante de Sémilon, pour 50 à subsiste près de 60 hectares actuellement.
60pour cent, complété généralement par du
Sauvignon,voiredelaMuscadelle. Larecherche Biancu gentile
de nouvelles technologies de vinification, asso-
ciée à des efforts croissants d'équipement des Encore connu sous le nom de Biancone gen-
viticulteurs, explique la régulière amélioration tile,ce cépage blanc, un peu cultivé en Haute-
qualitativedecesvinsquidoiventseconsommer Corse, n'est pas classé.
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CRÉDITS DES PHOTOGRAPHIES


15: SCOPE - M. Gu'Ilard —16: P. Galet —17: CEDRI - C. Sappa—18: EXPLORER-F. jalain—307:TOP-R. Mazin—308:SCOPE-J. Sierpinski
EXPLORER - F. Jalain —20: CEDRI - C. Sappa—22 h : EXPLORER - —309: EXPLORER - F. Jalain —310, 311, 312 et 313: Larousse —318:
F. Jalain—22 bget bd :SCOPE-J. Guillard—23 h:EXPLORER-F. Jalain SCOPE-J.-L. Barde-—319: EXPLORER-F. Gohier- 320 h :J. Verroust
—24 h:SCOPE-J. Gu'Ilard—24 b:G. Dagli Orti—25: DIAF-J. Louvet —320 b: EXPLORER - E. Sampers—322: S. Marmounier —323, 324, et
—26: EXPLORER - N. Thibaut —28: SCOPE - J.-D. Sudres —30 et 31: 325: SCOPE - J. Guillard —327 hg : Larousse —327 hd: EXPLORER -
P. Galet—32et33 h:SCOPE-J.-L. Barde—35: GAMMA-J.-P. Paireault E. Sampers—327 Larousse —329:P. Galet-330: :SCOPE-D. Faure—
—38: MAGNUM-E. Lessing—39: G. Dagli Orti—43et 45: P. Galet—49 332 et 339: SCOPE - J. Guillard —333: Larousse —340: SCOPE -
: EXPLORER- C. Cuny—50:EXPLORER- F. Jalain —51:1.T.V.—53: J.-D. Sudres—341 :LesCavesHarnois—344:SCOPE-J. Guillard—345 h:
P. Galet —53: Collection Paul Bocuse —54: SCOPE - J. Guillard —55: EXPLORER - A. Nadeau—345 b: SCOPE -J. Guillard —346: SCOPE -
SCOPE-J.-D. Sudres—56:TOP-G. Marineau—57 h: DIAF-J.-P. Lan- J. Sierpinski —348 h: Giraudon —348 b: SCOPE - J. Guillard —349:
geland- 57 b: EXPLORER-J.-Y. Loirat- 58 h:Photo P.M.—58 b, 60 b R. Baillaud—350: SCOPE- D. Faure—351: SCOPE-J.-D. Sudres—353:
et 61: SCOPE-J.-L. Barde—63 :EXPLORER-C. Errath—64 h:EXPLO- SCOPE- D. Faure—354: SCOPE-J. Guillard—356: DIAF-J.-C. Pratt-
RER-F. JaIain.(Ç) A.D.A.G.P. 1987—64 b:J. Verroust—67: EXPLORER Pries —357: EXPLORER - A. Wolf —360: EXPLORER - F. Jalain —
-R. Truchot—68et69:SCOPE-J.-D. Sudres—70:SCOPE-J.-L. Barde— 361 h: EXPLORER - C. Delu —361 b: EXPLORER - F. Jalain —362:
71 h: SCOPE - J. Guillard —71 b: SCOPE - M. Guillard —72: DIAF - SCOPE-J. Guillard—367:PIX- Chenot—368et 369:DIAF- A. Le Bot—
D. Thierry —73, 74, 75, 77et 85: SCOPE - M. Guillard —86: GAMMA- 370: CEDRI-G. Sioën—372: Larousse—373: Larousse—373 b: Giraudon
J.-P. Paireault —87: PIX - LaCigogne—89:J.-L. Charmet - Bibl. des Arts —374 h: Giraudon - Lauros —374: Muséedu Louvre, Paris—375 et 377:
décoratifs, Paris—90 b: GIRAUDON- Lauros—91,92, 93,95,96,97et 99: SCOPE-M. Guillard-379: EXPLORER-H. Veiller-380 :EXPLORER-
SCOPE-M. Guillard- 100: GAMMA-J.-P. Paireault-106: :EXPLORER C. Cuny —381 h: J. Verroust —381 b: EXPLORER - C. Delu —382:
- G. Boutin —108: P. Galet- 109: SCOPE- M. Guillard—110: EXPLO- SCOPE - J. Sierpinski —383: SCOPE - M. Guillard —384: SCOPE -
RER-J. Dupont—114:G. DagliOrti-115: :EXPLORER-F. Jalain-116 D. Faure—385: P. Galet—386: SCOPE-M. Guillard-387 g: P. Galet—
: SCOPE - J. Guillard —117: EXPLORER - J. Mathiaut —118: EXPLO- 387 d: EXPLORER—388 et 389: P. Galet—390: SCOPE - J. Guillard —
RER- F. Jalain-119 :EXPLORER-C. Errath - 120: SCOPE-J. Guillard 391 h : EXPLORER- H. Veiller—391 b: EXPLORER- F. Jalain—393 h:
— 123 h: SCOPE - P. Beuzen —123 b: Photo P.M. — 124: DIAF - SCOPE - J. Guillard —393 b: SCOPE - J.-D. Sudres —394: SCOPE -
D. Thierry —125: S. Marmounier—127: SCOPE- J.-D. Sudres—128 h: J.-L. Barde—395:SCOPE-J. Guillard-396 h:SCOPE-J. Guillard-397
DIAF - J.-P. Durand —128 b: SCOPE - J.-D. Sudres —130 b: SCOPE - et 398: P. Galet —399 et 400: SCOPE - J. Guillard —401 h: DIAF -
J. Guillard-132 : EXPLORER- F. JaIain-133:TOP-J. Ducange-134: A. Le Bot —402 et 403: SCOPE - J. Guillard —404 et 405 h: P. Galet —
SCOPE -J.-L. Barde—138: I.T.V. —139 et 140: SCOPE - M. Guillard — 405 b:SCOPE-J. Sierpinski—406 h:EXPLORER-F. Jalain-406 bet407
141 g, cg, et cd:I.T.V.—141 d: SCOPE-M. Guillard - 142: EXPLORER- : SCOPE - J. Guillard —408: Larousse —412 h: SCOPE - J. Guillard —
F. Jalain —144 h: SCOPE -J.-D. Sudres —144 b: SCOPE -J. Guillard— 412 b:EXPLORER- F. Jalain—413:Larousse—417:SCOPE-M. Guillard
145 h : SCOPE - M. Guillard —145 b: EXPLORER - H. Veiller —146 h: —421 : SCOPE - J. Guillard —423, 426, 427, 428 et 429: Larousse —436:
SCOPE - J. Guillard —146 b: J. Verroust —147: SCOPE - M. Guillard — EXPLORER - G. Boutin —437: EXPLORER - F. Jalain —438: SCOPE -
148: DIAF - A. Le Bot —149 h: I.T.V. —149 b: SCOPE - M. Guillard — M. Guillard—439et 440:SCOPE-J. Guillard—442:SCOPE-M. Guillard
151: P. Galet—152 h: SCOPE -J. -D. Sudres —152 b et 153: P. Galet — —443 et 444: P. Galet —445: EXPLORER - P. Roy—446 h : SCOPE -
155: SCOPE-J.-D. Sudres—156:SCOPE- M. Gulllard-157: :P. Galet— J. Guillard—446 b: EXPLORER-P. Thomas—447:JERRICAN- Daudier
159 et 160 h: EXPLORER - F. Jalain —160 b: M. Garanger —162 h: —448:EXPLORER- F. Jalain—450:SCOPE-J. Guillard—452:EXPLO-
EXPLORER- F. Jalain—162 b:PhotoP.M.—163:SCOPE-J. Guillard— RER- F. Jalain—453et 454 h:SCOPE-J. Guillard—454 b:EXPLORER-
164: Champagne Moët et Chandon —166 h: EXPLORER- Hug —166 b: H. Berthoule —455 b: SCOPE -J. Guillard —456:J.-L. Charmet —457:
SCOPE- F. Hadengue—166 h : Moëtet Chandon—167 b: EXPLORER - SCOPE-J. Sierpinski—458:C. Lénars—459: Giraudon—460,461 et 462:
Danrigal —168, 169, 170 et 171: Champagne Moët et Chandon —172 h: G. Dagli Orti—463:Collection Chandon-Moët- PhotoSélection duReader's
SCOPE- F. Hadengue- Mosaïques ornant lefronton des cavesdu Champagne Digest—464: PIX - Protet —465: Photo Bibl. nat., Paris—467: SCOPE -
JACQUARTàReims—172 b: EXPLORER- F. Danrigal—173: G. Boyer J. Guillard—468:EXPLORER- F. Jalain—469: P. Galet—470:SCOPE-
—174 h, 175et 176: P. Galet—177: EXPLORER- F. Jalain—179et 180: J.-D. Sudres-471: EXPLORER-H. Berthoule- 473:SCOPE-J. Guillard
SCOPE-J.-L. Barde—181 :SCOPE-J.-D. Sudres—182et 183:P. Galet— —474: RAPHO-E. Bright—475: SCOPE-F. Hadengue—476:C. Lénars
185: EXPLORER - H. Berthoule —186: SCOPE - M. Guillard —187 h: —477 h: J. Verroust —477 b: G. Dagli-Orti —478: Larousse —479:
SCOPE-J. Sierpinski— 187 b: Comité Interprofessionnel du Cognac— 188: Giraudon—480: Larousse—481 h: DIAF- D. Thierry—482: Larousse—
J.-Y. Boyer-190: SCOPE-M. Gulllard-191: : EXPLORER- F. Jalain — 483:TOP- A. Valtat-485 :SCOPE-J.-L. Barde—486: SCOPE-D. Faure
192 h :SCOPE-D. Faure— 192 b:EXPLORER-F. Jalain— 193:SCOPE- —487 bg: SCOPE- M. Guillard—487 cd: EXPLORER- F. Jalain —488:
J. Guillard —194: SCOPE - J. Sierpinski —196 h: EXPLORER - 196 b: SCOPE - J.-D. Sudres —489: SCOPE - M. Guillard —490: SCOPE -
EXPLORER-Jean-Paul —197: EXPLORER-J.-M. Labat— 198: S. Mar- J. Guillard —491 : PIX - Chenot—492: PIX - Cauchetier—493: SCOPE-
mounier— 199 h :EXPLORER- F. Jalain-199 b: SCOPE-M. Guillard— M. Guillard —494 g: P. Galet —494 d: SCOPE - J. Marthelot —496:
200:SCOPE-J. Guillard—201 : EXPLORER- R. Truchot—202 h : Photo S. Marmounier —498 h: extrait de l'ouvrage de Roger GIREL, le Vignoble
P.M. —202 b et 203: SCOPE - J. Guillard —204: EXPLORER - H. Ber- savoyard c Editions Glénat 1985 —498 b: S. Marmounier —499 h et b:
thoule —211, 212et 213: SCOPE-J. Guillard—213 b: EXPLORER- Hug extraits de l'ouvrage de Roger GIREL le Vignoble savoyard ®Editions Glé-
—214: SCOPE - J.-D. Sudres —216 et 217: SCOPE - D. Faure —219 h: nat 1985 —503: P. Galet —504: EXPLORER - B. et J. Dupont —506:
TOP - R. Mazin —219 b: SCOPE - J.-D. Sudres —220: SCOPE - EXPLORER- P. Roy—507: EXPLORER- F. Jalain —508: C. Lénars—
J.-L. Barde —222 et 223: SCOPE - J. Guillard —225: EXPLORER - 509: Musée Martin von Wagner, Würzburg —511: J.-L. Charmet- e by
E. Sampers—226: GIRAUDON- Lauros—228: SCOPE-J.-D. Sudres— SPADEM 1987-512: G. Dagli Orti-513: Bulloz-514: Giraudon—516:
229 h : EXPLORER - F. Jalain —229 b:J. Verroust—230: EXPLORER - H. Josse - ®by A.D.A.G.P. 1987—518 h: Giraudon - ®by S.P.A.D.E.M.
L. Girard —231: SCOPE - J.-D. Sudres —232 h: M. Garanger —232 b: 1987—518 b: PIX- Muséedel'Ermitage, Léningrad—519:G. Dagli Orti—
EXPLORER- F. jalain —234:SCOPE-J.-D. Sudres—235: EXPLORER- 520 h : D. Hecquet —520 b: SCOPE - J.-L. Barde—523: EXPLORER -
F. Jalain —236: PIX - Gauthier —239: P. Galet —240: EXPLORER - H. Berthoule-524:EXPLORER-F. Jalain—526:TOP-J. Ducange-527
P. Sauvage —241: DIAF - J. Louvet —242 h : INRA, Colmar —242 b: : SCOPE - M. Guillard—530: SCRIPTO—530:SCOPE-J.-D. Sudres—
SCOPE- M. Guillard—243:Larousse—244:GIRAUDON—246:SCOPE 531:TOP-R. Mazin—532:TOP-J. Ducange—533:DIAF-J.-C. Pratt—
-M. Guillard—248:DIAF-F. Louvet—250:I.T.V. —252:J.-L. Charmet- 535 h: SCOPE - J.-D. Sudres —535 b: collection J. Taransand —536:
Bibl. des Arts décoratifs, Paris—255: SCOPE-J.-L. Barde—258:SCOPE- EXPLORER- H. Veiller—538:TOP- R. Mazin—539:R. Baillaud—540:
J. Guillard —259: DIAF'- A. Reffet—260: INRA—261 et 262: I.T.V. — J.-L. Charmet—541: SCOPE-M. Guillard—542:RAPHO- Arcis—545:
271 : SCOPE - D. Faure —272: SCOPE - J. Guillard —272 b: DIAF - Giraudon—546: D.S.C.R. - F. Cepas—550,551,552et553: P. Galet-554:
J.-P. Langeland —273 g: SCOPE - M. Guillard —273 b: P. Galet - 274: SCOPE-M. Guillard- 556: DIAF-B. Belly- 559: :SCOPE-J.-D. Sudres
M. Taransaud —275: G. Dagli Orti —276: SCOPE -J.-D. Sudres —277et —560: TAPABOR - Kharbine —561: EXPLORER - F. Jalain —562 h :
278:SCOPE-M. Guillard—279:M. Taransaud—281,282et 283: EXPLO- SCOPE-J. Guillard—562 b: EXPLORER- H. Veiller—563 h: SCOPE-
RER - N. Thibaut —283: EXPLORER - F. Danrigal —285: SCOPE - J.-D. Sudres—563 b:SCOPE-J. Guillard-564: EXPLORER-L. Salou—
J.-L. Barde —287: P. Galet —289 et 290: SCOPE - J. Guillard —292: 565: SCOPE -J. Guillard —566: EXPLORER- F. Jalain —570: EXPLO-
SCOPE - M. Guillard —293: P. Galet—294: EXPLORER- R. Truchot — RER - DanrigaI —572: PIX - J. Labbé —575: J.-L. Charmet - collection
295: DIAF- A. Le Bot—296:J.-L. Charmet - Bibl. desArts décoratifs, Paris particulière —576: Giraudon —577: SCOPE - J.-D. Sudres —579 et 580:
—298, 299et 300: B.S.N. —302: SCOPE-J.-D. Sudres—303: RAPHO - EXPLORER - H. Veiller—585: EXPLORER - C. Delu —586: SCOPE -
F. Ducasse —304: S. Marmounier —305: SCOPE - J.-L. Barde —306: J. Guillard —587: EXPLORER - L. Salou

Photogravure: AGSM(cartes) et Vaisseau. Composition: Eurocomposition


Imprimerie:Jombart à Evreux. Dépôt légal : septembre 1987- n', série éditeur 14186. Imprimé enFrance (Printed in France) n° 506005septembre 1987
Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès
par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement
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relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au
sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.
Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire
qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections


de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

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La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original,
qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia
‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒
dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.

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