ARCHITECTURAL DIGEST LES PLUS BELLES MAISONS DU MONDE

MARS / AVRIL 2019

FRANCE Nº 153

LE MEILLEUR
DE L’ITALIE
LES LIEUX, LES CRÉATEURS, LE STYLE,
L’ARCHITECTURE QUE L’ON AIME
(ET QUE VOUS ALLEZ AIMER)
INSPIRATION
À VENISE, MILAN,
CAPRI… 6 INCROYABLES
VILLAS ET PALAIS

GUIDE
LA CUISINE
AU GOÛT DU JOUR,
CHEZ LES CUISINISTES
ET LES DÉCORATEURS
VISITES PRIVÉES
L’ATELIER DU SCULPTEUR GIUSEPPE PENONE,
LE STUDIO FOU DES CRÉATIFS DE TOILETPAPER,
CHEZ LE CHEF GUY MARTIN DANS LES POUILLES
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Le meilleur
de l’Italie
Juliette Orts
L
’Italie et la France, c’est une histoire
d’amour malgré tout. Architecture,
design, savoir-faire, cuisine, art…
avec quelle autre nation partageons-
nous autant de goûts ? À l’heure
où tout l’univers de la décoration
se prépare à célébrer la grand-messe
du Salone del Mobile à Milan, nous
lui confirmons une fois de plus
notre attachement avec ce numéro
100 % italien. D’abord avec Roberto Ruspoli (en photo),
artiste talentueux à qui nous avons demandé de créer
les décors de notre sujet d’inspiration : il a imaginé
des saynètes qui donnent à nos pages autant d’esprit
qu’un film de Nanni Moretti. Il en arrive presque à voler
la vedette aux vraies stars de ce sujet, les meubles !
Marie Kalt, rédactrice en chef
AD 153
L’édito
Ces créations des plus grands éditeurs transalpins
démontrent avec force que l’Italie est toujours le pays
du design, et ce depuis longtemps, comme le souligne
notre sujet sur le design vintage. Cette année,
nous avons particulièrement mis l’accent sur les
personnalités qui nous fascinent de l’autre côté
des Alpes : l’artiste Giuseppe Penone, les créateurs
du magazine ToiletPaper, l’architecte Laura Rimini,
le philosophe Roberto Peregalli, le fashion designer
Giorgio Armani et son goût si sûr pour l’Art déco…
Et puis, bien sûr, il y a ce patrimoine insensé : les
palais magnifiques tel celui ressuscité par le chef
Guy Martin, les créations architecturales du xxe siècle
signées par feue l’agence BBPR, les somptueux
nymphées de la villa Borromeo Visconti… N’hésitez
plus et suivez-nous à travers l’Italie, notre Italie.
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Chiara Quadri ; Casati Gallery
p. 11 L’édito
p. 26 Ils ont participé à ce numéro
Photographes, stylistes,
journalistes : ils ont du talent,
nous travaillons ensemble.
L’univers AD
p. 34 Nos 10 envies du moment
Le vitello tonnato de Racines, un
musée de la photo en altitude, un
palais fondation d’art à Palerme…
p. 42 Objets de désir
Meubles et accessoires de créateurs,
la sélection des plus belles
nouveautés par la rédaction.
p. 52 Meubles en scène
Les fresques peintes à main
levée par Roberto Ruspoli servent
de cadre à notre sélections
de nouveautés et rééditions.
p. 80
p.86
Sommaire
p. 60 Cocooning outdoor
Un mobilier d’extérieur aux
tonalités douces et naturelles
et aux lignes épurées.
p. 70 Attention, créateurs
vertueux
Issus d’une nouvelle génération,
ces artistes se soucient du sens
profond de leur travail, ainsi que
des matériaux de leurs créations.
p. 74 Une folie Renaissance
Près de Milan, le nymphée
de la villa Borromeo Visconti est
d’une extraordinaire beauté.
AD 153
Le sommaire
p. 42
p. 80 BBPR, architectes du design
L’agence italienne, ses réalisations
mythiques et son mobilier désirable.
p. 86 Un studio de création
disjoncté
Visite de l’appartement milanais
de l’équipe de ToiletPaper,
un univers à haute personnalité.
p. 92 Les nouvelles pistes
du vintage italien
À travers leurs créations,
quatre designers italiens
du XXe siècle à (re)découvrir.
13
 AD 153
Le sommaire

p. 116

p. 98

Henry Bourne ; François Coquerel ; Valentina Sommariva

p. 126
p. 98 Giuseppe Penone, sculpteur
parmi les arbres
L’artiste nous reçoit dans son
atelier turinois… où il voit les
choses en grand.
p. 104 Le monde selon Luigi Ghirri
Les clichés des années 1970
du photographe italien s’exposent
au Jeu de Paume.
Le style AD
De Capri à Rome, des Pouilles
à Venise, 6 incroyables villas
et palais
p. 134 Twist à l’italienne
p. 116 Fiat lux À Milan, les architectes d’Eligo
À Venise, l’architecte Massimo Studio ont apporté couleurs
Adario rend un hommage éclairé franches et matières sophistiquées
à Carlo Scarpa. à un appartement des années 1960.

p. 108 L’agenda du mois p. 126 Rêve d’antique p. 142 Nuova vita

La vente AD chez Piasa, Art Paris Au sud de Rome, sur une dune Tout au sud des Pouilles, le chef
au Grand Palais, les lanternes face à la mer, une comtesse Guy Martin et la productrice
japonaises au MADD Bordeaux… et un architecte ont bâti une folie Katherina Marx ont restauré
les événements de ce printemps. de briques et de stucs. deux anciens palazzi, en beauté.

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AD 153
Le sommaire
p. 172
p. 152 Mosaïque de styles
Sur l’île de Capri, les architectes
Laura Rimini Sartori et Roberto
Peregalli ont créé une retraite
au style intemporel.
p. 160 En apesanteur
À Milan, l’univers calme et apaisant,
tout de beige et de noir, entre
style 1930 et années 1980 du
fashion designer Giorgio Armani.
Le guide AD
La cuisine au goût du jour, par les
décorateurs et les cuisinistes
p. 172 Fonctionnels et sensuels
Les accessoires déclinent leurs
matières raffinées dans des teintes
chaudes et des camaïeux pastel
à la beauté subtile.
16
p. 176 Nouvelles inspirations
Shaker, néoclassique,
contemporaine ou 1980… nos
4 cuisines affirment des styles
aux lignes fortes.
p. 180 Nos tops modèles
Les dernières créations des
concepteurs et fabricants.
p. 186 Les adresses
p. 194 L’obsession
L’objet culte de ce numéro,
c’est le fauteuil Soriana
signé Afra et Tobia Scarpa
en 1970 pour Cassina.
p. 160
p. 152
Juliette Orts ; Alexis Armanet ; François Halard
ARCHITECTURAL DIGEST LES PLUS BELLES MAISONS DU MONDE
Nº 153 — MARS / AVRIL 2019
MARS / AVRIL 2019
FRANCE Nº 153
5,50 €
LE MEILLEUR
L E S P U BL IC AT I ON S C ON DÉ N A S T S . A .
DE L’ITALIE
LES LIEUX, LES CRÉATEURS, LE STYLE,
L’ARCHITECTURE QUE L’ON AIME
(ET QUE VOUS ALLEZ AIMER)
INSPIRATION
À VENISE, MILAN,
CAPRI… 6 INCROYABLES
VILLAS ET PALAIS
JAPON 2 150 ¥. LUXEMBOURG 6,50 €. PAYS-BAS 8,99 €. PORTUGAL CONTINENTAL : 6,50 € – SUISSE 10,90 FS. USA $ 11,95.
BELGIQUE 5,95 €. CANADA $ 11,99. ESPAGNE 5,95 €. FINLANDE 8,95 €. GRANDE-BRETAGNE £ 5,45. GRÈCE 6,50 € – ITALIE 5,95 €.
FRANCE MÉTROPOLITAINE 5,50 €. DOM 5,95 €. DOM (AVION) 10,80 €. TOM 1020 XPF. ALLEMAGNE 10,90 €. AUTRICHE 9,95 €.
GUIDE
LA CUISINE
AU GOÛT DU JOUR,
CHEZ LES CUISINISTES
3’:HIKOKC=VUZZU^:?k@b@p@d@a";
ET LES DÉCORATEURS
M 04021 - 153 - F: 5,50 E - RD
VISITES PRIVÉES
L’ATELIER DU SCULPTEUR GIUSEPPE PENONE,
LE STUDIO FOU DES CRÉATIFS DE TOILETPAPER,
CHEZ LE CHEF GUY MARTIN DANS LES POUILLES
N° 153 — MARS / AVRIL 2019
Couverture.indd 1-2 27/02/19 14:38
EN COUVERTURE,
dans les Pouilles, le palazzo
du chef Guy Martin
et de la productrice Katherina
Marx photographié
par Jérôme Galland.
On poursuivra conformément aux lois la reproduction ou la
contrefaçon des modèles, dessins et textes publiés dans la publicité
et la rédaction d’AD®© 2014. Les Publications CONDÉ NAST
S.A. Tous droits réservés. La rédaction décline toute responsabilité
pour tous les documents, quel qu’en soit le support, qui lui seraient
spontanément confiés. Ces derniers doivent être joints à une
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les œuvres de ses membres.
Ce numéro comporte 1 encart abonnement AD jeté sur la diffusion
kiosque France métropolitaine, 1 encart abonnement jeté sur la
diffusion kiosque Suisse, 1 encart Hermès Parfums broché entre
les pages 66 et 67 dans la diffusion kiosque et abonnés France
métropolitaine. Le papier utilisé pour ce magazine est recyclable et
renouvelable. Il a été produit avec du bois en provenance de forêts
gérées durablement et dont la pâte a été blanchie sans chlore. Les
usines sont certifiées par des tierces parties indépendantes selon les
normes ISO 9001, Assurance Qualité, et ISO 14001 – 2004 Standard.
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NUMÉRO 153 / MARS – AVRIL 2019 ARCHITECTURAL DIGEST LES PLUS BELLES MAISONS DU MONDE

DIRECTION Rédactrice en chef PÔLE IMAGE

Marie Kalt
Directeur de la publication Directrice
Yves Bougon Directeur de création Caroline Berton – 61 45
Thibaut Mathieu
Directrice de la communication Documentaliste
et attachée de direction MAGAZINE et gestionnaire du patrimoine
Isabelle Delaunay photos de Condé Nast
Rédactrice en chef adjointe Laure Fournis – 68 47
Directrice de l’innovation Marion Bley – 68 24
et du développement stratégique MARKETING ET AUDIENCES
Violaine Degas Consultant conception graphique
Éric Pillault Directrice
Directrice de création Marie Van de Voorde – 61 61
éditoriale digitale Rédacteurs
Sarah Herz Sophie Pinet – 60 27 PRODUCTION ET DISTRIBUTION
Cédric Saint André Perrin – 69 54
Directrice Financière Cheffe de fabrication
Isabelle Léger Styliste Sabine France – 60 96
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Directrice des ressources Assistante de fabrication
humaines et de la diversité Rewriter–éditeur Blandine Oger – 60 42
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Abonnements
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Francis Dufour Héloïse Moccafico – 61 68 Fabien Miont – 60 68

PUBLICITÉ ET SOLUTIONS Cheffe de service photo LES PUBLICATIONS CONDÉ

et production
DE COMMUNICATION NAST S.A.
Shirley Doukhan – 61 15
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Éditrice Assistante de la rédaction et du service photo
Frédérique Goddet – 61 04 Juliette Orts – 61 72 Président Directeur Général
et administrateur
Équipe commerciale Administratrice de la rédaction Yves Bougon
Karima Keriche – 61 02 Laurence Marchais-Lecoq – 60 38 Administrateurs
Philippine Renaud – 68 82 Nicholas Coleridge,
Ont aussi collaboré à ce numéro Giampaolo Grandi, Wolfgang Blau
Administratrice ventes publicitaires Alexis Armanet, Helenio Barbetta, Henry Bourne, Hamish Bowles,
Laurence Marchais-Lecoq – 60 38 François Coquerel, Axelle Corty, Chiara Dal Canto, Sarah de Beaumont, CONDÉ NAST
Aude de La Conté, Oscar Duboÿ, Jérôme Galland, Serge Gleizes,
INTERNATIONAL LTD
Chargée de projet événementiel François Halard, Marina Hemonet, Yoshiyuki Matsumura,
Laura Périgord – 68 28 Laurence Mouillefarine, Chiara Quadri, Patrick Remy, Roberto Ruspoli,
Chairman
Valentina Sommariva, Caroline Stratigeas, Florent Tanet.
Jonathan Newhouse
Rendez-vous
Virginie Constans-Gavarry Correspondante à Los Angeles Condé Nast
09 53 30 53 30 – nathlindab@gmail.com Mallery Roberts Morgan – mallery@malleryrobertsmorgan.com International Inc.
Les Publications Condé Nast , Société
Marché de l’art ADMAGAZINE.FR Anonyme, principal associé:
Corinne Chauvet – 01 48 01 86 88 Condé Nast International Ltd,
c.chauvet@heliumpublicite.fr Responsable éditoriale The Adelphi, 1-11 John Adam Street, London
Sophie Pinet WC2N 6HT éditent AD.

Italie Collaborations
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Espagne, Portugal et Suisse Pour la couverture, origine France Ptot 0,01 kg/tonne.
Laurent Bouaziz EXPOSITIONS Pour l’intérieur : origine Finlande Ptot 0,003 kg/tonne.
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Allemagne, Belgique Cédric Saint André Perrin – 69 54
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Parution bimestrielle.
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NUMÉRO 153 / MARS – AVRIL 2019
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ARCHITECTURAL DIGEST LES PLUS BELLES MAISONS DU MONDE
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Russie – Vogue Café Moscow, Tatler Club Moscow. limitée au seul service de l’abonnement.
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Turquie – Vogue, GQ. d’un droit d’accès ou de rectification
Ukraine Vogue, Vogue Café Kiev. dans le cadre légal.
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Les contributeurs

Ils ont
participé à ce
numéro PAR Marina Hemonet

Estelle Hanania ; Yoshiyuki Matsumura

Roberto Ruspoli
Né à Lugano en Suisse, c’est à
Rome qu’il grandit. Son baccalau-
réat en poche, il s’envole à New
York pour étudier la peinture à la
prestigieuse School of Visual Arts.
Il partage ensuite son temps
entre expositions personnelles et
œuvres sur commande. Vivant
Valentina Sommariva aujourd’hui à Paris, il poursuit sa
Cette Milanaise passée par le recherche d’expression à travers
Politecnico de Milan (en archi- la réalisation de panneaux déco-
tecture), la Brunel University de ratifs pour des architectes d’inté-
Londres (en design) et la Fonda- rieur. En 2018, il signait ainsi la Yoshiyuki Matsumura
zione Fotografia Modena (en fresque du projet de Fabrizio Diplômé en photographie de
photographie) travaille pour de Casiraghi pour l’événement l’Osaka University of Arts, il
nombreux titres, parmi lesquels AD Intérieurs. C’est là que nous s’installe à Tokyo où il débute
Financial Times et The Guardian. l’avons découvert, et avons eu en- comme assistant freelance.
Dans ce numéro, on découvre vie de lui confier les décors du Deux ans plus tard, en 2006, il
ses images du sculpteur Giu- sujet inspiration de ce numéro. déménage à New York et entame
seppe Penone dans son atelier Un défi relevé haut la main mal- son projet American Samples
à Turin : « J’ai toujours pensé que gré l’ampleur de la tâche : « Faire sur l’Amérique, ses paysages et
les grands artistes étaient généreux, François Coquerel une fresque requiert une concentration ses habitants. Aujourd’hui, il
et avec lui c’est la première chose que Photographe basé à Paris, il réa- extrême, c’est comme marcher sur un collabore avec GQ , L’Officiel
j’ai ressentie. Il se consacre tellement lise aussi bien des natures fil pour un funambule. Impossible de USA, M le magazine du Monde,
à son œuvre qu’il en perd souvent mortes que des portraits ou des se distraire, l’erreur n’est pas admise. » T Magazine Spain, Vogue Hommes…
la notion du temps. C’est comme s’il intérieurs pour T Magazine, M En ce moment, il collabore avec Pour le magazine AD, il a shooté
avait une mission à accomplir. » le magazine du Monde ou Vanity Fabrizio Casiraghi, Atelier 27 les associations de mobilier de
Fair. Il signe ici les clichés d’une et d’autres architectes. notre styliste Sarah de Beau-
maison à Venise, hommage à mont avec, en toiles de fond, les
Carlo Scarpa : « On sent que l’ar- esquisses de Roberto Ruspoli :
chitecte a marché sur une ligne de crête et qu’au final l’équilibre « C’était un vrai challenge de shooter
entre classicisme italien et modernité est parfait. Je retiendrai ces meubles et ces œuvres d’art, j’ai beaucoup appris. »
cette cuisine ouverte sur un canal et dans laquelle on pouvait En parallèle, il s’attelle à son nouveau projet :
déjeuner en écoutant chanter les gondoliers. » un portrait de la ville de New York.

26
SYSTÈME D’ASSISES ALEXANDER | DESIGN RODOLFO DORDONI
DÉCOUVREZ-EN PLUS DANS MINOTTI.COM/ALEXANDER
 AD 153
Les contributeurs

Chiara Quadri
Après des études en design et en
photographie, elle débute aux
côtés de Pierpaolo Ferrari au
sein du magazine ToiletPaper.

Ava du Parc
Elle y travaille désormais depuis
cinq ans, tout en poursuivant
ses projets photographiques
personnels autour de la nature
morte, la mode et le design.
Dans ce numéro, elle signe le
reportage haut en couleur
consacré à ce studio milanais :
« Je me suis beaucoup amusée en Jérôme Galland
réalisant les portraits de Pierpaolo Installé à Paris, ce photographe
Ferrari et Maurizio Galante chez spécialisé dans la décoration et
ToiletPaper : une explosion colorée les voyages collabore notam-
de créativité mixant art, artisanat, ment avec Voyageurs du Monde
mobilier, f leurs et animaux en et Merci. Pour AD, il s’est rendu
porcelaine. » dans les Pouilles, au sud de l’Ita-
lie, à la rencontre du chef Guy
Martin et de la productrice Ka-
therina Marx qui ont restauré deux anciens palais
pour en faire des maisons d’hôtes : « Guy Martin s’est
mis en quatre pour nous faire goûter toutes les spécialités
locales, des fameuses orechiette aux crevettes crues dégus-
tées au bord de la mer… Ce shooting a aussi été une très
belle expérience culinaire. »

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TUTTO PONTI
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19 OCTOBRE 2018 / 5 MAI 2019

GIO PONTI ARCHI-DESIGNER
MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS, PARIS
& MONTEDORIA BUILDING, MILANO / 1971 — GIO PONTI
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Les contributeurs
15 / 24 MARS
2019

FOIRE DE

CHATOU
ANTIQUITÉS / BROCANTE
ART DU XX e SIÈCLE
GALERIES D’ART
PRODUITS DU TERROIR

Henry Bourne
Contributeur régulier de Vogue,
Harper’s Bazaar et T Magazine, ce

Henry Bourne
photographe travaille également
pour W, The Wall Street Journal
Magazine, Wallpaper et Vanity
Fair. Basé à Londres, il y colla-
bore avec plusieurs galeries et
musées et certains de ses por-
traits font désormais partie des
collections permanentes de la
National Portrait Gallery. Dans
nos pages, il signe les clichés de
la villa Volpi construite par l’ar- Oscar Duboÿ
chitecte Tomaso Buzzi au sud de Après des études de cinéma,
Rome : « J’en garde une image c’est la presse qu’il a choisie.
romantique même si le temps était Partageant sa plume entre Nu-
nuageux. C’est un endroit magique méro, La Gazette Drouot, Profane
et je pouvais imaginer sans peine les et AD, il est notamment l’auteur
fêtes glamour et les tournages de films dans ces pages d’un sujet consa-
EXPOSITION qui s’y déroulaient dans les années cré au marché de l’art italien :
1960 et 1970. » « Plutôt que de suivre strictement les
RAYMOND POULIDOR courbes du marché, on a voulu lancer
ET LE TOUR DE FRANCE quelques pistes différentes. C’est vrai
que Giò Ponti a eu les honneurs des Arts décoratifs, mais il
n’y a pas que Ponti dans le design italien ! Alors, je l’avoue,
la cote de cette sélection est totalement subjective, y compris
ÎLE DES IMPRESSIONNISTES (78) ma passion pour Gabetti & Isola. »
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Le top 10

Nos
10 envies du
moment
PAR Sarah de Beaumont, Marion Bley,
Serge Gleizes, Aude de La Conté,
Aurore Lameyre, Marina Hemonet

Savourer la vie
La première étoile de Racines, à Paris
1
« Le vitello tonnato, comme toute la cuisine italienne d’ailleurs, c’est une
question de produits. Il faut qu’ils soient magnifiques ! » s’enthousiasme
Simone Tondo, chef sarde du restaurant Racines, qui vient
de recevoir, à 31 ans à peine, sa première étoile Michelin. Sur les
tables en bois, le plat s’est fait beau avec une couronne d’oxalis
rouge et de fleurs de câpres. Fines tranches de veau cuit poché,
« 3, 4 heures, il faut que la consistance nous plaise », et sauce thon,
anchois, câpres et huile d’olive, c’est une fausse simplicité qui
se propose, parfaitement équilibrée, à nos papilles. M.B.

Martin Bruno
Racines, 8, passage des Panoramas, 75002 Paris, 01 40 13 06 41.

2
S’émerveiller à Palerme
La renaissance du Palazzo Butera
Ancienne demeure des plus illustres
familles palermitaines, ce palais du xviie
a été rénové par un couple passionné d’art
contemporain, Massimo et Francesca
Valsecchi. Ils y exposent leur collection,
avec des œuvres de Stanley Spencer,
Gilbert & George ou Andy Warhol.
À découvrir ce printemps, un plafond
commandé à David Tremlett et une
nouvelle œuvre d’Anne et Patrick Poirier
dans la bibliothèque… après une visite,
bien sûr, à la trattoria installée
dans les anciens communs. A.L.C.
Palazzo Butera, Via Butera, 18, Palerme, Italie.
palazzobutera.it

34
 3
L’UNIVERS AD
Le top 10

Dormir dans un palais baroque

Un nouvel hôtel à Lecce
C’est au cœur de la capitale des Pouilles que ce palais
du xviiie révèle son éblouissant mélange de baroque
et de contemporain. Inauguré par la fratrie Fiermonte-
Filali, l’hôtel a été pensé comme une maison de famille
avec ses dix suites, ses salons et sa bibliothèque,
jusqu’aux somptueuses salles de bains en marbre.
Si le Palazzo Bozzi Corso a été restauré de manière
à recouvrer sa magnificence, l’histoire s’ancre aussi
dans le présent, puisque c’est la collection d’art
des propriétaires qui habille les pièces, ainsi que
des meubles signés Ponti, Scarpa, Sottsass. Le jardin,
havre de paix discret, ajoute au charme du lieu. M.H.
Palazzo Bozzi Corso, Via Umberto I, 38, Lecce, Italie.
palazzobozzicorso.com

5
Patrick Locquemeux
4
Succomber à la passion
Otello de Verdi à l’Opéra Bastille
C’est un décor bleu nuit, celui
des orages, du mystère et des
tourments de l’âme. La mise en scène,
signée Andrei Serban, ainsi que
Renouer avec le passé le décor de Peter Pabst, replongent
dans l’actualité ce drame politique
Le showroom Rubelli de Venise
et passionnel où la jalousie côtoie
On oublie parfois que Venise est aussi l’amour et la perversité. Fascinant
le berceau de belles et anciennes opéra aux airs déchirants, créé
manufactures. Sur la jolie Piscina le 5 février 1887 à la Scala de Milan,
San Samuele, par exemple : poussez donné la première fois à Garnier
la porte, et entrez chez Rubelli. La le 12 octobre 1894, et dans lequel
maison, de style gothique vénitien, date on retrouve la fascination
du xiiie siècle, et appartient à la famille de Verdi pour Shakespeare, auteur
depuis 1889. Cinq générations s’y sont de l’œuvre originale. S.G.
succédé, et l’appartement du dernier Opéra Bastille jusqu’au 7 avril, 08 92 89 90 90.
étage est toujours occupé par la famille operadeparis.com
Rubelli. La marque vient d’y installer
son showroom (textile et mobilier),
et ses archives (plus de 7 000 pièces) sont
ouvertes au public sur rendez-vous. A.L.
Ca’ Pisani Rubelli, San Marco 3395, Venise, Italie.

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 6
L’UNIVERS AD
Le top 10

Se laisser guider
Le livre qui fait redécouvrir la Botte
Prendre le ferry de nuit à Naples, longer l’Arno à Vélo,
plonger des falaises au sud d’Otrante dans les
Pouilles… autant de propositions qui donnent le ton
du livre de Herbert Ypma, auteur et photographe.
Il propose un voyage très personnel dans une Italie
qu’il connaît comme sa poche, entre hôtels
d’exception, déjeuners dans des endroits mémorables
et fragments d’histoire (en photo, une fresque au musée
archéologique de Naples). À suivre ! M.B.
Italie en privé, de Herbert Ypma, 29,90 €, éditions du Chêne.

Herbert Ypma
7
Vivre Rome différemment
L’hôtel G-Rough, à Rome
Repérez cet immeuble du xviie siècle, situé à deux pas
de la piazza Navona, et installez-vous dans l’une de ses
10 suites. Laquelle choisir ? Elles sont toutes meublées
par les maîtres du design italien de 1930 à 1970,
Giò Ponti, Ico Parisi, Archimede Seguso, Afra
et Tobia Scarpa… Son propriétaire, Gabriele Salini,
grand collectionneur, a une façon d’envisager le luxe
peu conventionnelle : il met l’accent sur l’art dans les
parties communes et voit son hôtel comme un centre
culturel d’échanges. Artistes, designers, photographes,
collectionneurs, poètes y séjournent ou s’y croisent
pour prendre un verre dans le bar à vin résolument
moderne. Votre séjour sera une expérience. S.B.
Hotel G-Rough, piazza di Pasquino, Rome, Italie, +49 (0)30 884 370.
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 8
L’UNIVERS AD
Le top 10

S’initier à l’art en haute altitude

Le musée Lumen, dans les Dolomites
Non loin du Messner Mountain Museum de Zaha Hadid, célèbre
pour son architecture spectaculaire au cœur des montagnes, le
musée Lumen domine lui aussi le Plan de Corones, à 2 275 mètres
d’altitude. Considéré par Le Corbusier comme « l’architecture la plus
belle du monde », le massif des Dolomites accueille ce musée
consacré à la photographie de montagne qui examine le thème
sous tous les angles : alpinisme, tourisme, politique, spiritualité
et histoire. Le restaurant, AlpiNN, permet de goûter
aux spécialités locales face à un panorama époustouflant. M.H.
Lumen, Via Plan de Corones, Brunico, Italie. lumenmuseum.it

Paolo Riolzi ; Paolo Terzi ; Jose Manuel Alorda

Joindre l’utile
à l’agréable
Le restaurant Vòce, à Milan
L’art, l’architecture, la cuisine
– toute l’Italie est là ! Le meilleur
9 Se glisser dans la peau
d’un collectionneur
Une exposition d’art
de l’Italie, même. Récapitulons : et de vie à Venise
dans les Gallerie d’Italia, musée
C’est entre les murs de l’abbaye
des collections d’art de la banque
de San Gregorio, qui accueillit
Intesa Sanpaolo, vient d’ouvrir ses
à travers les ans des personnalités
portes le restaurant Vòce Aimo
aussi diverses que le peintre
e Nadia du chef doublement étoilé
Canaletto, le critique d’art John
Fabio Pisani, dont l’architecture
Ruskin et l’artiste Andy Warhol,
et le décor sont signés par l’agence
que la galerie Colnaghi et la
de Michele De Lucchi – le tout, en
Chahan Gallery accueilleront,
face de la Scala. Un palmarès qui
pendant la Biennale d’art
donne immédiatement envie d’aller
contemporain, les visiteurs.
goûter son pappa al pomodoro
Dans ce précieux décor médiéval
omaggio ad Aimo e Nadia, qui
et son jardin central, leur
réinvente cette soupe toscane aux

10
exposition imagine l’univers
tomates et au pain, un des plats
d’un collectionneur d’aujourd’hui
préférés du chef… M.B.
autour d’œuvres de maîtres,
Voce aimo e nadia, Gallerie d’Italia, de mobilier vintage et contemporain.
piazza della Scala, 6, Milan, Italie.
voceaimoenadia.com
Une façon de montrer comment
l’art, à chaque époque, est
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PAR Sarah de Beaumont, Marion Bley, Oscar Duboÿ,

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Cappello, h 60 et 72 cm, 213 et 303 €,
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Pour une envie d’évasion,
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30 × 60 cm, 199 €, MISSONI.
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de salicorne, pittosporum, lys de la Madone
et magnolias, raconte l’histoire douce
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Le Corbusier, Jeanneret
et Perriand dans sa version
extérieure, structure vernie
texturée et tissu outdoor.
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l 60 × h 65 × p 64 cm, 2 055 €.
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LES LAMPES
À POSER
Style minimal pour
ces sphères sur jupe
en métal coloré,
dessinées par
Giò Ponti en 1932.
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Une nouvelle forme
de tesselles, à combiner
avec de plus classiques,
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LES DOUCEURS CITRON LE VASE CONIQUE L’ASSIETTE DE LA MER

Les célèbres biscuits à la saveur
douce-amère, parfumés au citron,
dans leur emballage «vintage».
Amaretti del Chiostro, 3,20 € les 145 g,
LAFAYETTE GOURMET.
Dessiné par Ugo La Pietra, Cette assiette de présentation
il est en argile rouge peinte. à motif de thon, rose et bleue,
Hydria, ø 24 × h 71 cm, a été dessinée par Sam Baron.
1 100 €, ROMETTI Tonno, ø 32 cm, 48 €,
au Bon Marché Rive Gauche. BITOSSI.

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 L’UNIVERS AD
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On doit son design harmonieux
à Niels Bendtsen. Cadre en acier,
revêtement en tissu ou cuir.
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1 068 €, MOROSO.

LE TAPIS FEUILLAGE LES BOÎTES EN VERRE

En laine nouée à la main, Sebastian Herkner s’est inspiré
il est issu de la collection des pyramides de terre de Ritten, au nord
Garden of Eden de l’Italie, pour imaginer la forme de ces
signée India Mahdavi. boîtes surmontées d’un couvercle rond.
March free shape, Ecrin, à partir de 48 €, NUDE.
à partir de 267 × 200 cm,
5 256 €, GOLRAN.

LA BANQUETTE 70’S LE BUREAU LAQUÉ

Avec ses courbes en laiton et son assise à motifs LE CABAS CHIC Structure en laiton poli, plateau laqué vert
géométriques, elle joue à fond l’esprit rétro. En veau mat, un sac grand format pour bouteille, tiroir en acajou, il est signé Willy Rizzo.
Brigitte, 138 × 63 × h 71 cm, à partir de 8 200 €, emporter (presque) tout avec soi. Parallèle, 100 × 55 × h 72 cm, 6 500 €.
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 L’UNIVERS AD
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peint à la main et imprimé.
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DEDAR.

L’ASSISE GLAMOUR LE LIVRE À CONTEMPLER

Imaginée par le tandem milanais
Studiopepe, habillée ici d’un tissu Dedar,
elle nous enveloppe de douceur.
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Magnifiques et sensuels, les premiers travaux
des photographes Lucilla Barbieri et Fabrizio
Coppi sur lesquels se concentre ce beau livre…
Coppi Barbieri: Early Works 1992–1997,
192 p., 61 €, DAMIANI.
LES FIGURES SICILIENNES
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L’inspiration

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 Célébrer l’amour et l’amitié
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 L’UNIVERS AD
L’inspiration

S’accorder un moment de repos

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Anastassiades, Overlap S, 1 680 €, FLOS chez The Conran Shop. FAUTEUIL en tissu, bois et laiton, design Giò Ponti (1951), D.151.4, 3 200 €,
MOLTENI & C. TAPIS en laine et soie, design Raphael Navot collection Land, Liji, 16 352 €, GALERIE DIURNE.

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 L’UNIVERS AD
L’inspiration

La danse… et les confidences

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design Stéphane Parmentier, Olympia, 2 796 €, STÉPHANE PARMENTIER X GIOBAGNAR A . FAUTEUIL tubulaire en tissu Dubois et fer nickelé, Baloon,
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Le focus

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Les tonalités douces et naturelles d’un mobilier
d’extérieur aux lignes épurées… comme une invitation
à vivre dehors les longues journées d’été.
PAR Aurore Lameyre

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Attention, créateurs
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Ils sont talentueux, italiens… et engagés. Issus d’une nouvelle
génération qui s’intéresse au sens profond de ce qu’elle produit, comme
aux matériaux qu’elle utilise désormais.
PAR Sarah de Beaumont, Marion Bley et Cédric Saint André Perrin

Formafantasma
recycle nos déchets
Sortis il y a dix ans de l’académie d’Eindhoven,
Andrea Trimarchi et Simone Farresin ont
déjà collaboré avec de nombreux clients
tels que Fendi, Hermès, J. & L. Lobmeyr
ou la galerie Giustini/Stagetti. Quel que soit

Delfino Sisto Legnani ; Nikola Lorenzin / nkmz

le projet, ils portent la même attention
au contexte, au lien entre culture locale
et tradition. Ils expérimentent la matière,
créent des ponts entre industrie, artisanat
et recyclage. C’est sur cette dernière
thématique qu’ils participent à l’exposition
Jeunes Artistes en Europe – Les Métamorphoses, Ore Streams
à la Fondation Cartier à Paris (du 4 avril Chair (2017),
au 16 juin), avec Ore Streams, une collection composants de
d’objets issue de déchets électroniques : téléphone mobile
et peinture
une exploration du rôle complexe que le métallisée.
design joue en transformant des ressources
naturelles en produits de désir. S.B.

Ilaria Bianchi
Domestic rapproche les gens
Perimeters,
une collection En résidence au Palazzo Monti, un
de paravents incubateur pour la créativité et la
en édition limitée. productivité, en Lombardie, la jeune
designeuse (diplômée en design industriel
à l’École polytechnique de Turin et en
design de céramique, mobilier et bijoux
au Central Saint Martins College de
Londres) a créé une collection de paravents.
Alors qu’« à l’origine, le paravent est un objet
domestique qui sépare », son idée est de créer
des synergies entre le meuble et l’espace,
à tous les niveaux : les paravents ont été
réalisés en fer forgé par un atelier local et
familial de ferronnerie, et les tissus cousus
par Debo, un tailleur nigérian installé
à Brescia depuis sept ans. Le design
comme fédérateur de rencontres. S.B.

70
 L’UNIVERS AD
La relève

Francesco Simeti
détourne les arts décoratifs
Comment parler des sujets importants
– l’environnement, la guerre – de façon
subtile, sans immédiatement lasser ses
interlocuteurs ? Francesco Simeti, artiste
italien vivant à New York, a l’intuition
que les arts appliqués, ou « décoratifs »,
permettent de faire naître des émotions
qui font s’interroger un large public.
Avec ses œuvres, superbes collages d’images Détail
de Savannah
qui s’infiltrent sous forme de papiers peints (2018), œuvre
ou de panneaux textiles dans nos quotidiens, imprimée
il distille une interrogation : d’où vient la sur tissu.
part sombre de ces paysages apparemment
idylliques ? M.B.

Maddalena Selvini
fait de la recherche
sur les matériaux

Sebastian Simeti ; Lea Anouchinsky / Living Inside ; Fred Lahache

Son truc, c’est la matière recyclée. Depuis
qu’elle est sortie de l’école (la Design
Academy Eindhoven) il y a quatre ans,
L’étagère
cette jeune Milanaise n’a eu de cesse de
Bata Kumbala récupérer toutes sortes de résidus d’atelier.
#2 (2018) Des morceaux de roc taillés, qu’elle recuit
en pierre et assemble en tables et étagères
récupérée.
paradoxalement légères ; les poussières
issues du travail d’un tourneur de pierre,
qu’elle amène à très haute température
pour en faire le nouveau matériau de bols
et de plats. Dernier projet en date ?
« Je m’intéresse maintenant au textile, toujours
à partir de choses abandonnées, gratuites. » M.B.

Zanellato/Bortotto
expérimente avec l’artisanat
Ce paravent façon rosace de cathédrale, qui
sera dévoilé en avril à Milan, repose sur un
savant tressage de liens de cuir reprenant la
fleur du monogramme de la maison Vuitton.
L’artisanat expérimental dans des tonalités
vibrantes, telle est la marque de fabrique de
l’agence Zanellato/Bortotto, fondée à Trévise
en 2013. Giorgia Zanellato et Daniele
Bortotto ont tous deux étudié le design
industriel à Venise, et se sont rencontrés en
master de design produit à l’Ecal de
Paravent en cuir
Lausanne. Ils se sont depuis fait remarquer tressé de la
avec des projets poétiques pour Moroso, collection Objets
cc-tapis ou Decastelli. Ils présenteront Nomades de
également en avril une collection de Louis Vuitton.
meubles associant marbre et béton pour la
galerie Luisa delle Piane. C.S.A.P.

72
Frames. Dining Chair. Jaime Hayon —— Photographer: Klunderbie ©

www.expormim.com
 ADXXXX
La découverte

LE NYMPHÉE de la villa Borromeo

Visconti a pour particularité sa
succession de salles destinées à
accueillir la collection de peintures
et de sculptures de son créateur.
Chaque salle est recouverte d’une
mosaïque de cailloux de calcaire
et de quartz aux singuliers motifs.
 L’UNIVERS AD
La découverte

Une folie Renaissance

Au xvie siècle, un esthète se fit bâtir près de Milan un jardin
rythmé de grottes comme les aimait l’époque. Bienvenue
dans le nymphée de la villa Borromeo Visconti, dont la beauté
des décors ne cesse, depuis, d’envoûter ses visiteurs.
PAR Sophie Pinet PHOTO Simon Upton

L
e jardin des merveilles. » On l’appelle ainsi depuis
toujours, ou presque, tant le jardin de la villa Bor-
romeo Visconti, apparu à la fin du xvie siècle,
sonne comme une partition qui enchante qui-
conque l’a visité une fois dans sa vie.
Un morceau de paradis rythmé par des orange-
raies, une exèdre (salle de conversation), un jardin
Renaissance et surtout un nymphée, soit une série
de grottes artificielles qui constituent le point
d’orgue de cet ensemble à la beauté insolente, qui
permet de goûter un instant à la folie artistique animée par l’époque,
de savourer ses coups d’éclats, et de percevoir jusqu’où l’imaginaire
peut guider certains hommes. Le comte Pirro I Borromeo Visconti
était un notable milanais, mais pas que. Éternel voyageur au point
d’avoir été anobli jeune homme par la cour d’Espagne, il s’est laissé
porter toute sa vie à travers son pays, au gré des trésors que la Re-
naissance lui aura donné à contempler. Il fut ainsi l’un des premiers
à se laisser hanter par les jeux d’eau de la villa d’Este, à Tivoli, au
point de les désirer, et de convoquer à son retour les meilleurs ar-
tistes et artisans du pays pour transformer les terres agricoles qui
entouraient son lieu de villégiature familial. C’est ainsi, ou presque, →

75
LES GROTTES qui prolongent le
parcours du nymphée forment un
hémicycle habillé de stalactites
de stucs, et accueillent dans leurs
niches des sculptures de nymphes.

En contraste avec le classicisme que démarra l’histoire de ce trésor du nord de l’Italie, sur lequel la
région, devenue son propriétaire, veille désormais attentivement.
formel des salles, les grottes Concrétions de coquillages

artificielles et leurs motifs Bien que le calendrier annonce le printemps, les Alpes semblent
retenir les dernières teintes sourdes de l’hiver dans cette banlieue

réalisés en calcaire et quartz.

industrielle du nord de la capitale lombarde. Non, la commune de
Lainate, située en bordure d’autoroute, ne fait pas rêver. Loin de là.
C’est pourtant elle qui abrite le fameux trésor, qui se dévoile à me-
sure que les dernières gelées disparaissent. Il est temps que les sta-
tues se déshabillent et que le système puisant dans la nappe phréa-
tique pour animer les 53 jeux d’eaux – cascades, fontaines et jets
d’eau – redémarre pour donner à l’ensemble, le printemps et l’été
durant, toute sa superbe. C’est ainsi depuis 1587, date à laquelle l’ar-
chitecte Martino Bassi boucle les travaux, lui qui œuvra un temps
sur le chantier du Dôme de Milan, accompagné par les artistes Ca-
millo Procaccini et Pier Francesco Mazzucchelli. Eux achèveront
deux années plus tard les décors composés de fresques peintes ou
formées de concrétions de coquillages et de mosaïques, et de vastes
motifs ornementaux, réalisés à partir de cailloux noirs en calcaire,
et de cailloux blancs en quartz. C’est entre les lignes de ce vaste →
L’ENTRÉE DU NYMPHÉE laisse
apercevoir le décor de stucs que
l’on retrouve à l’intérieur, les
mosaïques, et les jeux d’eaux.
 L’UNIVERS AD
La découverte

DÉTAIL, sur un mur, d’un motif

ornemental réalisé avec des galets
de calcaire et de quartz.

LE DÉCOR, répliqué du sol

au plafond, crée un monde
envoûtant et précieux.

plan rectangulaire symétriques de 800 mètres carrés et derrière la

façade habillée de statues en stuc que se succèdent les salles qui
accueillirent durant longtemps les collections d’art de la famille,
peintures, reliques sacrées et pièces archéologiques.
Nombreux ont été les visiteurs comme nous attirés par cette curiosi-
té à travers les ans. Stendhal écrira d’ailleurs à propos de sa visite : « Il
faut bien se garder de se promener seul à Lainate ; ce jardin est plein de jets d’eau
destinés à mouiller les spectateurs. En posant le pied sur la première marche
d’un escalier, six jets d’eau me sont partis entre les jambes. » Un théâtre
d’insouciance, où le bruit de l’eau en cascade ajoute un effet de subli-
mation du bien-être et transporte vers un autre monde, à la manière
d’un jardin des délices qui se garderait cependant de représenter l’en-
fer. Seul le paradis a sa place dans cette ode à l’érotisme, qui se joue-
ra certainement à jamais des curieux tout en continuant de révéler
aux autres, à travers sa pénombre, toute la virtuosité d’une époque.
On peut visiter la Villa Borromeo Visconti à partir du 1er mai jusqu’à l’automne,
elle est fermée durant l’hiver. Villa Borromeo Visconti, Largo Vittorio Veneto, 12,
20020 Lainate MI, Italie. villalittalainate.it

78
 L’UNIVERS AD
Les créateurs
BBPR, architectes du design
La mythique agence italienne a contribué à redessiner la ville de Milan au xxe siècle,
tout en imaginant un mobilier à l’allure années 1950, si désirable aujourd’hui.
PAR Oscar Duboÿ
I
t is very Milanese ! » s’exclama Alvar Aalto
en découvrant pour la première fois
ce grand monolithe de béton armé qui
culmine à deux pas du Duomo, en plein
centre. Il ne croyait pas si bien dire.
Cinquante ans plus tard, la Torre Velasca
est devenue le symbole de la ville et de ces
années 1950 qui l’ont vue renaître à grands
coups de plans d’aménagement. Pour
dessiner les lignes de cette nouvelle
élégance, on a fait appel à une agence déjà
bien connue des salons milanais, le studio
BBPR. Après tout, celui-ci n’a-t-il pas été
adoubé, dès ses débuts, par le grand
architecte Piero Portaluppi, qui a présenté
avec lui le projet de « Casa del sabato per
gli sposi » à la Ve Triennale en 1933 ? Une
jolie carte de visite qui a permis de retenir
les quatre noms de cet étrange acronyme,
Gian Luigi Banfi, Lodovico Barbiano di
Belgiojoso, Enrico Peressutti et Ernesto
Nathan Rogers, avant que le premier
d’entre eux ne soit déporté à Mauthausen.
Et puis, les années de jeunesse passées
dans le giron de la revue Il Quadrante ont
80
Archivio BBPR ; Getty / Marco Bonfanti ; Courtesy of Wright
1 2
rapproché le groupe du CIAM (Congrès 3
international d’architecture moderne)
et des vues modernistes de Le Corbusier
et de Giedion. Autrement dit, BBPR sera
parfait pour concilier le passé rationaliste
avec les avant-gardes internationales.
Une tour monstrueuse
Pas étonnant que la première version de la
tour ait été présentée avec une structure
en acier… La taille, en revanche, a été fixée
depuis le début à 87,50 mètres précis,
exceptionnellement autorisés pour libérer
le maximum d’espace de parking au sol.
Ainsi BBPR remplira les consignes
d’altitude jusqu’au dernier centimètre, se
permettant même de tricher – on compte 1. BBPR AU TRAVAIL, soit, de gauche
à droite, Enrico Peressutti, Lodovico
99 mètres au sommet de la cheminée. Barbiano di Belgiojoso, Ernesto Nathan
Une raison de plus de critiquer la tour Rogers et Gian Luigi Banfi.
à sa livraison, en 1958. Monstrueuse, trop
grosse, trop grande, trop sèche, on ne sait 2. ALLURE DE CHÂTEAU FORT des temps
modernes pour la Torre Velasca à Milan,
tellement pas quoi faire de son esthétique érigée en 1958.
inattendue qu’on ira jusqu’à la qualifier
de néo-Liberty, sans remarquer plus 3. TABLE VITRINE en bois et verre pour Moretti,
simplement l’hommage évident aux → dans les années 1940 (Wright).
 L’UNIVERS AD
Les créateurs

1. LES ASSISES de ce « loveseat » en

bois, laiton et peau dessiné en 1958,
peuvent se retourner en position
face à face (Casati Gallery).

2. UN LAMPADAIRE en verre et laiton

chromé, créé pour Artemide en 1964.

3. DANS LA BANQUE COMMERCIALE

ITALIENNE, à Palerme, l’escalier
d’honneur déploie une fresque
de l’artiste Renato Guttuso.

1 2

Casati Gallery ; Courtesy Gattuzo ; Courtesy of Wright

1

23 4

contours Renaissance de la Torre del

Filarete qui trône devant le Castello
Sforzesco, haut lieu de l’identité milanaise.
Ce château en guise de musée, les BBPR le
connaissent bien pour l’avoir entièrement
réaménagé, faisant défiler à travers les
collections toute l’histoire de la ville, des
Visconti aux Arcimboldi, avec la fameuse
Pietà Rondanini de Michel-Ange – cerise
sur le gâteau – mise en valeur grâce à un
système de muraille-paravent archi subtil.

Les artistes du moment

Car le groupe est déjà rodé à la problématique
artistique des expositions, que ce soit en
intérieur ou en extérieur. En plein air, par
exemple, plus précisément dans les jardins
de la Xe Triennale de 1954 : les spirales
en briques de leur Labirinto dei ragazzi sont
entièrement dessinées par Saul Steinberg
avant de se rejoindre sur un mobile de Calder.
Toujours à Milan, on peut faire pivoter
du doigt la sculpture de Marino Marini
installée dans la maison Rollier, où un
escalier en colimaçon descend du plafond,
entourant une immense cheminée conique,
carrelée de la tête aux pieds par Fausto
Melotti… Lucio Fontana ou encore Max
Bill, tous ces artistes sont des habitués de
la Via dei Chiostri, où BBPR a établi son fief.
C’est d’ailleurs là que l’agence invitera le
peintre Renato Guttuso en 1962 pour lui →

82
 L’UNIVERS AD
Les créateurs
1
1 2
parler d’un nouveau projet de banque
à Palerme. Une maquette et plusieurs
croquis plus tard, le bâtiment verra le jour
avec deux surprises pour le prix d’une :
un vitrail impressionnant et un escalier
d’honneur, déployant un long mur mixte
décoré à la terre cuite émaillée, céramique
3
et feuille d’or. Peut-être un écho à l’immense
bas-relief en plâtre imaginé dix ans plus tôt
4 par le sculpteur Costantino Nivola pour le
showroom Olivetti ?
La saga Olivetti
Cette fois, c’était à New York, sur la
5e Avenue, et BBPR signait un écrin tout
en marbres rose et vert pour l’un de ses
plus fidèles commanditaires. En effet,
la complicité de l’entrepreneur Adriano
Olivetti avec tous les architectes de
l’époque n’est pas un secret : Carlo Scarpa,
Ettore Sottsass, Marco Zanuso… les
meilleurs. L’industriel fera appel plusieurs
fois à BBPR, lui confiant une seconde
adresse à Barcelone et une gamme de
84
1. LE SHOWROOM OLIVETTI, à New York, tout de
marbres rose et vert, avec son monumental
bas-relief signé Costantino Nivola et ses chaises
Elettra, dessinées en 1954 pour Arflex.
2. LE FAUTEUIL GIULIETTA, édité par Arflex en 1958
et réédité en 2016.
3. UN BUREAU Arco, en métal laqué, vinyle et
plastique, créé pour Olivetti en 1963 (Wright).
4. LE LABIRINTO DEI RAGAZZI, imaginé pour les
jardins de la Triennale de 1954.
Italian Ways ; Courtesy of Wright ; Paolo Monti ; Arflex
mobilier de bureau. Ce sera d’abord Spazio,
puis surtout la célèbre Arco. Car les
machines à écrire ne suffisent plus, il faut
maintenant s’attaquer à tout l’espace
de travail en apportant des réponses à ses
besoins d’adaptabilité de plus en plus
pressants. D’où cette idée de génie
d’imaginer des éléments modulaires
de différentes tailles, comme des petites
architectures, de sorte à les encastrer
à l’envi. On reconnaît là la structure
en métal laqué noir chère à BBPR, qui
n’hésitera jamais à marquer l’ossature d’un
meuble avec de subtils gimmicks formels,
même lorsque le cadre se fait plus
bourgeois et que le velours prend le dessus.
La preuve dans les ensembles pour les
appartements Z.P. ou Ravelli, retrouvés
par Ugo Alfano de la Casati Gallery.
Regardez bien ces géométries en bois,
on dirait les gros portails polygonaux
des bureaux de la Chase Manhattan Bank
à Milan, piazza Filippo Meda, face à un
immeuble de Portaluppi. Molto Milanese.
ULM Daybed
by Ramón Esteve vondom.com
 L ’ UA
NDI VX EX RX SX A D
La
Visite
découverte
privée

86
Un studio de création
disjoncté
C’est dans une maison milanaise que l’équipe de ToiletPaper a installé
son univers à haute personnalité. Le photographe Pierpaolo Ferrari, fondateur
du magazine avec l’artiste Maurizio Cattelan, nous ouvre les portes
de son intérieur excentrique et irrévérencieux.
PHOTOS Chiara Quadri TEXTE Cédric Saint André Perrin

L
’ambiance est pop, dadaïste et surréaliste. Ici, les
assiettes sont imprimées de spaghettis et les mi-
roirs portent des traces de rouge à lèvres. Nous
sommes chez Pierpaolo Ferrari, photographe réputé
pour ses images disruptives illustrant les campagnes pu-
blicitaire de Kenzo, Maison Kitsuné, Alitalia ou Galeries
Lafayette. Une pointure dans l’univers de la mode donc.
En parallèle de sa carrière solo, ce Milanais grand teint
est également célèbre pour avoir fondé en 2010, avec la
superstar de l’art contemporain Maurizio Cattelan, la
revue semestrielle ToiletPaper, dont le dernier numéro
paraît ce mois de mars.
Ce magazine iconoclaste tout images, qui s’inscrit dans
la tradition des publications irrévérencieuses façon
Hara-Kiri du professeur Choron dans les années 1970,
propose des visuels tordus et visionnaires. « ToiletPaper
est une oasis d’horreur dans un désert d’ennui », s’amuse Pier-
paolo Ferrari. Détournant les codes de l’imagerie publi-
citaire, de la mode ou de l’actualité, le duo imagine des
images hallucinées aux couleurs explosives qui pro-
voquent pour mieux questionner notre époque. Esprits
frondeurs, les deux comparses pratiquent le paradoxe, la
provocation, l’humour et l’ironie féroce. Leurs clichés
sèment le trouble : on éprouve à les regarder un étrange →

PIERPAOLO FERRARI
ET MAURIZIO CATELLAN posent
avec leurs éditeurs, Stefano Seletti
et Charley Vezza (Gufram),
devant un ensemble de miroirs
signés ToiletPaper pour Seletti.

DANS LE STUDIO, autour de la table

(Galerie Perrotin) des chaises
(Seletti). Derrière, un cactus
God (Gufram) et un paravent
(Galerie Perrotin). Lustre (Seletti).
L’ensemble est signé ToiletPaper.
 L’UNIVERS AD
Visite privée
PIERPAOLO FERRARI, vêtu d’un
sweatshirt (ToiletPaper pour
MSGM) et de baskets (Santoni),
au-dessus d’une collection
de skates illustrés de ses visuels.
Posters de ToiletPaper, chaises,
tapis et lampe (Seletti).
LA BANQUETTE, comme le coussin,
sont habillés d’un tissu ToiletPaper
(Seletti). Table et buste (Seletti).
88
mélange de dégoût et de fascination, d’effroi et d’amuse-
ment. Qu’ils s’agisse d’une main s’apprêtant à couper
d’un coup de ciseaux les ailes d’un canari ou d’un chien
fumant la pipe, chaque visuel résulte d’une séance photo
savamment orchestrée.
Visuels délirants
On retrouve ces images décapantes du sol au plafond, des
chaises à la porcelaine du service de table, dans l’inté-
rieur sur trois étages qu’occupe Pierpaolo Ferrari à
Milan, à quelques mètres du célèbre Bar Basso. « C’est ma
maison, avec un petit bureau qui est aussi devenu la rédaction
de ToiletPaper. Cet endroit illustre notre démarche créative.
Je travaille ici, je vis ici, je mange ici, je pleure ici, je rêve ici…
je devrais sortir plus souvent ! » Outre leur publication sous
forme de magazine, les visuels délirants du duo sont de-
puis quelques années déclinés à travers des objets déco-
ratifs édités par Seletti ou Gufram. « Les imprimés repré-
sentent une partie importante de notre communication, nous
tenons à user du plus de médias possible afin que notre travail
soit viral et non statique. Nous voulons que nos images se pro-
pagent partout, pas qu’elles restent figées sur des morceaux de
papiers. » Affiches, planches de skate, paravents, abat-
jour, banquettes et chaises, le studio de création de Pier-
paolo Ferrari est saturé d’objets jusque dans ses moindres
recoins. « Je suis un grand fan du décorateur Renzo Mongiar-
dino et de la façon dont il était capable de décorer chaque centi-
mètre d’un espace. Notre travail s’inspire de cette démarche : ce
n’est pas le design en lui-même qui nous intéresse, mais la déco-
ration, l’interaction entre les objets et l’espace autour d’eux. →
PIERPAOLO FERRARI
ET MAURIZIO CATTELAN
sur un canapé et un tapis
ToiletPaper (Seletti). Au mur,
miroir et papier peint
(Galerie Perrotin).

89
 L’UNIVERS AD
Visite privée

90
PIERPAOLO FERRARI sur une chaise
ToiletPaper (Seletti) est installé
à une table de sa création. Derrière,
sur un buffet conçu par le studio,
un cache-pot de Fornasetti et un vase
d’Ettore Sottsass. Au mur, un miroir
de l’artiste Giampiero Romanò.

À DROITE, UN MIROIR imprimé

ToiletPaper (Galerie Perrotin).
Tables, vase, sculpture et théière
(Seletti).

CI-DESSOUS, UNE VUE DU STUDIO,

et son mobilier recouvert d’imprimés
ToiletPaper pour Seletti.

Nous travaillons sur un environnement global. » Assiettes,

mugs et théières agrémentés de clichés de doigts, re-
courbe-cils ou ventouse pour éviers, renvoient imman-
quablement aux céramiques ornées de dessins de Pietro
Fornasetti. L’univers de Pierpaolo Ferrari s’inscrit dans
un art de vivre fantasque tout italien. « Mon lieu de travail
se rapproche plus de l’idée que l’on se fait d’un salon que de celle
d’un bureau. Je ne pourrais pas travailler dans un espace vide
et aseptisé. J’ai besoin d’un endroit qui m’inspire et inspire les
gens qui travaillent avec moi. La créativité est mentale, il faut
insuffler des émotions. »
 L’UNIVERS AD
Le design
Les nouvelles pistes
du vintage italien
À travers leurs créations, fauteuils, coiffeuse et lampe, voici quatre
designers du xxe siècle, Sergio Asti, Carlo De Carli et Gabetti & Isola,
à (re)découvrir. Ou comment réviser son design italien.
PAR Oscar Duboÿ
Les fauteuils de Carlo De Carli
Vous le connaissez sans le savoir. Une table ici, une
bibliothèque là, son nom est un habitué des salles de
vente et pourtant Carlo De Carli n’atteint pas encore
la notoriété d’un Giò Ponti par exemple, auprès duquel
il fit d’ailleurs ses premières armes. On se souvient
notamment d’un bel ensemble en provenance de la
Casa Galli de Côme, dispersé à Londres chez Christie’s
en 2016, où une paire de fauteuils en bouleau
accompagnés d’une série de tables gigogne de 1949
avaient atteint 75 000 £, après une estimation entre
8 000 et 12 000 £. On y reconnaissait d’emblée la
prédilection de Carlo De Carli pour le bois et les
géométries bien tranchées, voire anguleuses, comme
les accoudoirs de cette paire de fauteuils, vendus par
Cambi la même année à 26 000 € ou encore la chaise 683
92
produite en 1954 par Cassina. Circulaires, les rondelles
télescopiques qui composent la table 180 produite
par Sormani sont l’exception notable – celle-ci aussi,
on la croise souvent chez les antiquaires. Une ligne qui
est restée cohérente jusqu’aux façades des nombreux
immeubles d’habitation construits par l’architecte
et designer à Milan et dans sa région, sans oublier
l’étrange polygone qui sert de plan à l’église de
Sant’Ildefonso. Car l’enseignement de Carlo De Carli
peut se lire partout dans le design italien, aussi bien
dans ses nombreuses collaborations avec la Triennale
qu’à travers les générations qu’il a formées au
Politecnico, l’école polythechnique de Milan, et sur les
pages des journaux qu’il a dirigés. Autrement dit,
ces fauteuils sont ceux d’un véritable maestro.
Soyez plein d’énergie au réveil pour profiter pleinement de votre
journée. Commandez notre nouveau catalogue sur hastens.com.
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 L’UNIVERS AD
Le design
La coiffeuse de Gabetti & Isola
Attention, ovni. Voici ce que l’on a appelé à un moment
le neoliberty italien, par opposition aux rigueurs
rationalistes en vogue depuis les années 1930.
À illustrer avec un meuble de Gae Aulenti ou, plus
original, par cette coiffeuse de 1970 de Roberto Gabetti
et Aimaro Oreglia d’Isola, ici dans une édition limitée
signée avec Guido Drocco pour Arbo, vue à la galerie
Nilufar, à Milan. Inratable, ce double piètement façon
béquille a d’ailleurs sévi aussi sur deux modèles
de table, haute et basse, passées en vente chez Wright
et Cambi il y a un moment. Plus rares, les assises
imaginées en 1956 pour la Bourse de Turin, assument
totalement l’héritage de l’Art nouveau grâce à leur
structure sinueuse en bois, témoignant de la splendeur
des aménagements de ce bâtiment carré dont il ne
94
Daniele Iodice
reste plus que l’immense coupole en béton armé
et les quatre murs qui la soutiennent. Car c’est
principalement à Turin que le duo d’architectes
a imposé sa patte, quand cette ville à haute
concentration industrialo-bourgeoise était encore
un point cardinal de l’économie italienne.
Derrière le célèbre édifice de la Mole Antonelliana,
les verticalités en briques en façade de la Bottega
d’Erasmo demeurent un bel exemple de cette époque,
sans oublier les nombreux immeubles alentour
et surtout Talponia, le centre résidentiel
d’Olivetti dans son fief d’Ivrea, construit en 1968.
Trois-cents mètres de baies vitrées alignées
le long d’une courbe nichée dans le creux d’une vallée.
Attention, qualité Unesco.
 Si l’on crée du mobilier de jardin heureux, c’est surtout pour que les gens qui vont dessus le soient aussi.
Alors place à l’humain, place à nos ambassadeurs, place aux Fermobpeople. Soyez fous, rejoignez-nous !
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elvistheagence.fr - Photo : Tom Watson

 L’UNIVERS AD
Le design
La lampe Profiterole
de Sergio Asti
Non, ce n’est pas un nuage mais bel et bien des
profiteroles, à servir éteintes ou allumées si vous
voulez admirer les fibres de verre translucides de la
coque un rien kitsch, mais encore chic, de cette
flamboyance italienne, mi-radicale mi-élégante,
qui a commencé à flirter avec le glamour à laque
et moquette à la fin des années 1960-1968 en
l’occurrence, première édition de cette lampe toujours
produite par Martinelli Luce. Pour cette italianité-là,
Sergio Asti a coché toutes les cases : cofondateur
de l’Associazione per il Disegno Industriale (ADI)
qui décerne les fameux Compasso d’Oro depuis 1956,
récompensé lui-même en 1962, avant de signer entre
autres douze ans plus tard une mythique télévision
pour Brionvega. Comble du style, il a même dessiné
96
Wright
les intérieurs des Alfa Romeo en 1982, jusqu’au tableau
de bord ! Pas étonnant qu’il soit aussi présent
dans les collections des musées, y compris au MoMA
de New York où il était déjà de la partie en 1972 lors
de l’exposition événement Italy: The New Domestic
Landscape. À propos de domestique, dommage qu’il
reste si peu de traces de ses intérieurs, à part quelques
rares photos d’une boutique Celine tout en courbes,
décorée à Paris en 1977, et un appartement signé
avec son complice Sergio Favre, alors que la liste
est en réalité bien plus longue. Restent quelques
bonnes affaires à flairer sur le marché comme sa
gamme de fauteuils et tables Zelda pour Poltronova
ou, plus drôle, son service de couverts Boca pour ICM.
Pour déguster les profiteroles.
ROYAL BOTANIA DEALERS
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56 KENEAH JARDIN – PLOUGOUMELEN, 02 97 24 21 62
59 LE CEDRE ROUGE – SECLIN, 03 62 27 61 53
64 LA MAISON EHIA - BIDARD - 05 59 54 50 76
68 MEUBLES MEIER – BARTENHEIM, 03 89 68 35 10
69 LE CEDRE ROUGE – LYON, 04 78 83 95 60
74 SAUREL – VEIGY-FONCENEX, 04 50 70 30 88
75 LE CEDRE ROUGE VICTORIA – PARIS, 01 42 33 71 05
75 LE CEDRE ROUGE MIROMESNIL – PARIS, 01 76 78 36 28
75 LE CEDRE ROUGE KENNEDY – PARIS, 01 76 78 36 25
76 JARDIN PASSIONS – BOIS GUILLAUME, 02 35 59 19 40
77 VERT EQUIP – BOURRON MARLOTTE, 01 64 45 64 45
78 LE CEDRE ROUGE – FEUCHEROLLES , 01 76 78 36 20
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GIUSEPPE PENONE dans son atelier turinois,
devant Albero di 12 metri (1980), sculpture
où il a retrouvé le cœur de l’arbre originel
à l’intérieur d’une poutre. À gauche, au mur,
un moulage de branches en résine de la série
Germinazione (2005). Au sol, Terra su terra (2014),
en bronze et terre cuite. À droite, une sculpture
de la série Avvolgere la terra – ramo (2013).

Giuseppe Penone,
 L’UNIVERS AD
L’interview

L’artiste italien, qui a semé ses sculptures

dans le parc de Versailles en 2013,
fait l’objet d’une exposition à Sarrebruck.
Il nous reçoit à Turin, dans son atelier…
où il voit les choses en grand.
PHOTOS Valentina Sommariva PROPOS RECUEILLIS PAR Axelle Corty

AD Comment avez-vous découvert ce lieu ?

GP Je cherchais un grand espace pour entreposer mes
œuvres et cet ancien entrepôt métallurgique, en plein
centre-ville, était à vendre. J’y travaille depuis les années
1990. Je l’ai transformé en une sorte d’immense cube
vide de 22 mètres de côté et 14 mètres de hauteur.

AD Qu’est-ce qu’un si grand atelier rend possible ?

GP Dans un tel volume, on se sent presque en extérieur.
Ni la réflexion ni l’imagination ne sont bridées. On peut
voir les choses en grand. Le lieu dans lequel vous avez
l’habitude de réfléchir a son importance dans la création
artistique. Lorsqu’on évolue dans un petit espace, les
œuvres s’en ressentent.

AD Travaillez-vous seulement ici ?

GP Il y a un autre endroit que j’aime définir comme mon
atelier : le bois de 16 hectares qui entoure ma maison,
dans les collines autour de Turin. J’y réfléchis beaucoup,
j’y réalise des choses. En fait, je crée dans beaucoup
d’endroits. On peut créer même chez soi, à table ou dans
son lit. La mémoire rend cela possible.

AD Vous sentez-vous plutôt rural ou citadin ?

GP Je ne sais pas. Je suis né à Garessio, un village du
Piémont, à 120 kilomètres d’ici. Aux alentours, il y a
beaucoup de vieux arbres. Une de mes premières œuvres,
c’est une main en bronze, un moulage de ma propre main,
qui enserre un très jeune arbre et influence sa forme au fil
de sa croissance. J’avais dans l’idée que l’arbre était une
matière fluide, une matière à modeler. Mais pour partager
mes recherches, il a bien fallu photographier mon œuvre
et la montrer dans des galeries. J’ai besoin des villes pour
dialoguer avec le milieu artistique. →

sculpteur parmi les arbres

99
 L’UNIVERS AD
L’interview

AD Qu’allez-vous montrer dans votre exposition au musée

de Sarrebruck ?
GP Il y a notamment là-bas un très bel espace de 15 mètres
de haut, avec un puits de lumière. J’ai installé le long
des murs un ensemble de sculptures que j’ai déjà
montrées à Toronto en 2012, au Musée des beaux-arts
de l’Ontario, qui évoquent la structure de très vieux
arbres. Au centre, il y a d’autres œuvres du même genre.
Cela fait penser à une clairière.

AD Le monde végétal vous inspire. Que pensez-vous de notre

détresse écologique actuelle ?
GP Depuis la nuit des temps, dans la mythologie, dans la
poésie, l’arbre et l’homme ont un lien très profond. Cela
tient à l’oxygène que les arbres fabriquent, à l’idée de la
respiration, de la vie. L’homme et la nature, c’est la même
chose. Quand la « matière homme », comme on pourrait
appeler la quantité d’hommes sur la Terre, détruit les
autres formes vivantes pour son alimentation et son besoin
de produire, elle met en péril sa survie. C’est idiot.

AD Y a-t-il une dimension militante dans votre œuvre ?

GP Non. Je ne veux pas instrumentaliser mon œuvre
en fonction d’un discours, ni dénoncer quoi que ce soit.
Une œuvre politique est forcément ratée. Mes sculptures
sont des formes qui synthétisent mes réflexions sur l’art,

Archivio Penone ; Valentina Sommariva

la relation de l’homme à l’espace, sa façon de porter
sa main sur ce qui l’entoure. Si l’on a besoin de parler
d’une sculpture pour qu’elle existe, c’est que cette
synthèse est ratée, que l’œuvre n’est pas un langage.

« Mes œuvres ne sont pas

des représentations d’arbres.
Ce sont des sculptures. » ŒUVRES de la série Indistinti confini (2012), en marbre blanc de Carrare, bronze et fer.

AD La forme des arbres synthétise vos recherches ?

GP Mes œuvres ne sont pas des représentations d’arbres.
Ce sont des sculptures créées avec des éléments de
végétation. Je réfléchis sur la structure. Celle des arbres
est extraordinaire. Chaque élément qui constitue un
arbre, chaque bourgeon, chaque branche, chaque feuille,
a une nécessité pour sa survie. Sa position aussi. Selon
l’endroit où il pousse, l’arbre adopte une forme ou une
autre, toujours belle. C’est une sculpture avec une
nécessité de vie.

AD Le bois est-il votre medium préféré ?

GP Je travaille d’autres matériaux : la céramique, la résine,
le marbre, le bronze. En plus d’être agréable à toucher
et parfumé, le bois est un matériau particulièrement
chargé. À l’intérieur d’une simple poutre, on trouve des
informations sur l’histoire de l’arbre dont elle provient.
En creusant comme un archéologue en suivant les lignes
du bois, on peut recréer la forme qu’avait l’arbre à un
moment de sa vie. C’est ce que j’ai fait dans Ripetere
il Bosco (1969-1997, ndlr), que je montre à Sarrebruck. →
CORTECCIA (1983), terre cuite, bronze, fer et bois, fait partie d’une série composée
à partir de bustes en terre cuite des fils de l’artiste.

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 L’UNIVERS AD
L’interview

AU MUR DE L’ATELIER, les 12 éléments de Spine d’acacia – contatto, maggio 2005 (2005), toile, soie, épines d’acacia.

Valentina Sommariva
AD Avec L’Arbre des voyelles, installé depuis 1999 au jardin
des Tuileries, vous immortalisez aussi un arbre…
GP L’œuvre est en bronze, réalisée à partir du moulage
d’un arbre. On dirait un arbre fossilisé. C’est une réflexion
sur le temps, mais aussi sur la différence de logique entre
le monde humain et le monde végétal. Cet arbre déraciné,
couché au sol, serait impensable dans ce jardin à la
française qui symbolise l’intelligence de l’homme. On
l’aurait immédiatement retiré. Le bosquet dans lequel se
trouve la sculpture a été créé par l’architecte et paysagiste
Pascal Cribier, qui a magnifiquement compris l’œuvre.
Il y a des buissons, de l’herbe. Les plantes y poussent
selon la logique du monde végétal. C’est comme une oasis.

AD Vous vivez entre Turin et Paris. Qu’est-ce qui vous plaît

GP
DANS L’ATELIER, au premier plan, une sculpture de la série Spazio di luce (2008),
bronze et feuille d’or. Au fond, Essere fiume (2010), pierre.
dans ces deux villes ?
Turin est une ville laborieuse. La tradition d’artisanat
et d’industrie y est bien ancrée. Cela m’offre de
nombreuses capacités dans la réalisation de mes œuvres
et la possibilité de travailler sans être dérangé. À Turin,
je n’ai pas beaucoup de relations sociales et je ne cherche
pas à les cultiver. À Paris, où j’ai enseigné la sculpture aux
Beaux-Arts de 1997 à 2012, c’est très différent. Dans cette
ville, même si l’on n’a pas de vie sociale, on peut toujours
socialiser. En s’asseyant simplement dans un café,

« Turin, ville laborieuse, on trouve une richesse humaine extraordinaire.

Ces deux aspects se complètent dans mon existence.
m’offre la possibilité de À voir : Giuseppe Penone, du 13 avril 2019 au 28 juin 2020,

travailler. À Paris, on peut

Galerie d’Art moderne du musée de la Sarre, Bismarckstraße 11-15,
Sarrebruck, Allemagne. saarlandmuseum.de

toujours socialiser. » Giuseppe Penone est représenté à Paris par la galerie Marian
Goodman. mariangoodman.com

102
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 L’UNIVERS AD
L’exposition

Le monde selon
Luigi Ghirri
Une rétrospective au Jeu de Paume rend hommage
au photographe italien à travers ses clichés en couleur
sans équivalent dans l’Europe des années 1970.
PAR Patrick Remy

L
uigi Ghirri ne prenait pas de
photographies, il se considérait
comme un cartographe. Longtemps

Succession Luigi Ghirri ; © Eredi Luigi Ghirri

géomètre, il a troqué le théodolite pour
un appareil photo. Mais de son métier il a
gardé l’absence de fioritures, une approche
frontale, un sujet, point. Au départ, il
photographiait les paysages qui lui étaient
familiers et sur lesquels il avait travaillé lors
de son précédent métier, comme la ville
de Modène et sa périphérie commençant
à envahir la campagne. Il a composé un
catalogue inédit de rues, architectures,
mais aussi portes, fenêtres, carreaux,
typologie des maisons et jardins de la classe
moyenne naissante. « Je n’ai pas cherché
à faire des photographies mais des cartes, des
mappemondes qui soient aussi des photographies »
était son leitmotiv.
L’importance du paysage
Né en 1943 à Scandiano, dans la province
d’Émilie-Romagne, mort en 1992, Luigi
Ghirri est un photographe important dans
la très courte histoire de la photographie
italienne, et une influence majeure
de la photographie européenne, surtout
avec son livre Kodachrome (1978), le pendant
européen du William Eggleston’s Guide
de John Szarkowski (1976). Un livre tout
en couleur du nom de la fameuse pellicule
Kodak aujourd’hui disparue, un coup de
poing visuel à l’époque où la couleur était
jugée vulgaire et tout juste bonne pour la
publicité ou les photos souvenirs.
Il a révélé aux Italiens l’importance
du paysage qui les entoure. Un challenge
dans un pays marqué physiquement mais
aussi intellectuellement par une longue
histoire, pesante voire étouffante, où
chaque kilomètre carré regorge de traces
1
de la splendeur romaine. Sa formation, il l’a
acquise en fréquentant le milieu intellectuel
de Modène, où il côtoyait surtout des
peintres comme Claudio Parmiggiani,
ou son oncle, Walter Iotti, un artiste de
renom. Il était aussi proche de l’architecte
Aldo Rossi, tout comme des chanteurs
Lucio Dalla ou Gianni Morandi.
Avec sa culture rigoriste il travaillait à de
courtes séries, aux noms sonnant comme 2
un titre de poème ou de chanson comme
Paesaggi di cartone (Paysages de carton), 1. RIMINI (1977), photographie issue
Colazione sull’erba (Déjeuner sur l’herbe) de la série In Scala (1977-1978),
réalisée dans le parc à thème Italia
ou Il Paese dei balocchi (Le Pays des jouets). in Miniatura, à Rimini.
Voyageur, il aimait autant passer des heures
à rêver devant un atlas que découvrir le 2. L’ÎLE-ROUSSE (1976). Autoportrait.
paysage autour de chez lui à l’occasion de
longues marches. Il photographiera même
son atlas dans Atlante (1973), dépaysement
garanti ! Il s’amusa à faire le tour de l’Italie
dans un petit parc d’attraction reproduisant
les lieux emblématiques du pays en
miniature – avec une tour Eiffel au milieu
des champs ! – dans In Scala (1977-1978).
Il aimait aussi photographier Paris quand il
venait voir son éditeur et ami Claude Nori,
fondateur des éditions Contrejour. →

104
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 L’UNIVERS AD
L’exposition

Le ministère français de la Culture lui

passa même une commande concernant
le château de Versailles, en 1985.
Le paysage était certes son affaire, mais
on oublie qu’il s’est aussi intéressé aux
intérieurs, comme l’atelier de Giorgio
Morandi, avec des photographies encore
plus dépouillées que les peintures du
maître. Voir aussi le travail de commande
réalisé pour la construction du magasin
Bulgari de New York. Fasciné par les livres,

Succession Luigi Ghirri ; Courtesy Matthew Marks Gallery © Succession Luigi Ghirri ; CSAC, Università di Parma © Succession Luigi Ghirri
il photographiera sa bibliothèque et celles
de ses amis, une plongée plus intime
qu’on ne le croit…
Sans cesse Luigi Ghirri innovait. Il fut l’un
des premiers à s’intéresser au vernaculaire
– même s’il y avait eu avant Walker Evans,
dont il revendique une forte influence. Il
collectionnait les cartes postales, lesquelles
apparaissent régulièrement dans son
œuvre, avec une prédilection pour les
non-lieux, administrations, stations-service,
1 parkings… Il fut l’un des premiers à
reproduire ces images pauvres, affiches,
publicités, souvenirs pour touristes, comme
ce cendrier avec mégots… et sculpture
de Michel Ange reproduite dans le fond !
Au-delà des cartes et des territoires,
avec la série Infinito (1974) il a photographié
le ciel au-dessus de chez lui, durant une
année complète, chaque jour, 365 images,
tout simplement.

Luigi Ghirri. Cartes et territoires, Jeu de Paume Paris,

1, place de la Concorde, 75008 Paris, jusqu’au 2 juin.
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Kodachrome de Luigi Ghirri (1978), Mack, réédition 2017,

104 pages.

1. LIDO DI SPINA (1974), photographie

issue de la série Vedute (1970-1979).

2. SALZBURG (1977), photographie

issue de la série Diaframma 11,
1/125, Luce Naturale (1970-1979).

3. MODENA (1973), photographie

issue de la série Vedute (1970-1979).

4. RIMINI (1977), photographie issue

3 4
de la série In Scala (1977-1978).

106
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 L’UNIVERS AD
Les rendez-vous
L’agenda
du mois PAR Laurence Mouillefarine
Du 4
au 7 avril
Art Paris au Grand Palais
Toujours aussi animé, ce salon
qui rallie 150 galeries d’art mo-
derne et contemporain! Art
Paris invitant chaque année une
scène artistique étrangère,
l’Amérique latine y est à l’hon-
neur. L’édition 2019 expose, no-
tamment, une sélection
d’œuvres d’artistes femmes lati-
no-américaines, issues d’une
collection privée. À travers la
foire parisienne, on célèbre aus-
si les plasticiennes françaises.
(En photo, H, 1970, une composi-
tion de Geneviève Claisse, galerie
A&R Fleury.)
Art Paris art fair, Grand Palais,
avenue Winston-Churchill, 75008 Paris.
artparis.com
108
Le 28 mars
Vente architecture
et nature chez Tajan
La vente rassemble des œuvres
destinées à «­s’intégrer dans un envi-
ronnement naturel­». Les Italiens
sont à l’honneur. On y retrouve
les constructions virtuoses de
Giuseppe Rivadossi – dont ses
armoires en tilleul, animées d’in-
nombrables alvéoles (en photo). On
y découvre les totems en céra-
mique et les forêts de métal de la
Milanaise Maria Cristina Carlini,
artiste qui, au même moment, dé-
ploie une sculpture monumen-
tale, constituée de cercles de grès,
dans le beffroi de la place du
Louvre (jusqu’au 12 avril).
Espace Tajan, 37, rue des Mathurins,
75009 Paris. tajan.com
Jusqu’au 19 mai
Les lampes en papier
japonaises au MADD
Chōchin? Vous avez dit chōchin?
Il s’agit de lanternes infiniment
légères, montées sur une struc-
ture en bambou et recouvertes
de papier, que réalisent les Japo-
nais. Inspiré par cette tech-
nique, le designer américain
d’origine nippone Isamu No-
guchi en conçut une centaine de
modèles entre 1950 et 1960, que
produisait pour lui la f irme
Ozeki & Co. L’artiste affirmait à
propos de ces luminaires qu’ils
étaient aussi «­mobiles que des pa-
pillons­». D’où le titre poétique, et
un brin mystérieux, de la présen-
tation organisée au musée de
Bordeaux. Une présentation qui
A&R Fleury ; Ottavio Tomasini ; Magazine L’Œil/Pierre Berdoy.
s’intéresse aussi bien à la fabrica-
tion artisanale des chōchin, la-
quelle remonte au XVIIIe siècle,
qu’à leur utilisation en décora-
tion dans les intérieurs occiden-
taux de l’après-guerre. L’événe-
ment vient clore la série des
célébrations commémorant le
160e anniversaire des relations
diplomatiques entre la France et
le Japon. Pour thème d’exposi-
tion, c’est une idée lumineuse.
(En photo, un salon aménagé par
André Monpoix intégrant un akari,
modèle 120, d’Isamu Noguchi.)
As movable as butterflies, les chōchin
du Japon, musée des Arts décoratifs
et du design, 39, rue Bouffard,
33000 Bordeaux. madd-bordeaux.fr
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 L’UNIVERS AD
Les rendez-vous
Du 27 mars
au 30 juin
Elizabeth Garouste
à la Galerie Avant-Scène
Une table dont le piètement doré
à la feuille se tortille tels des
branchages; une lampe en
bronze sculpté dont le décor
forme une couronne de pétales
(la lampe Rubeckia, en photo)…
Elizabeth Garouste dévoile ses
dernières inventions . Quatorze
modèles fabriqués artisanale-
ment dans des matériaux tantôt
modestes, tantôt précieux. Au-
tant d’idées empruntées au
monde végétal. L’artiste n’avait
pas exposé à la Galerie Avant-
Scène depuis sept ans.
Galerie Avant-Scène, 4, place
de l’Odéon, 75006 Paris. avantscene.fr
110
Du 27 mars au 1er avril
Le dessin à l’honneur
Comme chaque printemps, Paris
célèbre le dessin. Les trois sa-
lons, qui ont lieu simultanément,
occupent tous des lieux pitto-
resques. Le Salon du dessin se
déploie dans l’ancien palais de la
Bourse, construit par Brongniart
sous Napoléon Ier. Trente-neuf
exposants français et étrangers
s’y tiennent serrés, pour dé-
fendre toutes les époques, de la
Renaissance à aujourd’hui. Outre
les marchands, la manifestation
accueille une exposition cultu-
relle, orchest rée avec le musée
Carnavalet, sur les Fêtes et spec-
tacles de Paris. (En photo, Le Barbu,
de Julio Gonzalez, 1940, à la Galerie
de la Présidence.)
Drawing now art fair, comme
son nom l’indique, s’intéresse à
la création contemporaine.
71 galeries internationales se dé-
ploient dans le Carreau du
Temple, architecture métallique
édifiée du temps d’Haussmann.
Enfin, le petit dernier, Ddessin,
où la jeune scène artist ique est
mise en valeur, prend place sous
une verrière, dans un atelier où
tournaient autrefois les presses
du magazine L’Illustration. On ne
peut qu’y aimer le papier.
Salon du dessin, du 27 mars au 1er avril,
place de la Bourse, 75002 Paris.
Drawing now art fair, du 28 au 31 mars,
Carreau du Temple, 4, rue Eugène-
Spuller, 75003 Paris.
Ddessin, du 29 au 31 mars, 60, rue
de Richelieu, 75002 Paris.
Christie’s
Le 17 avril
Vente Serge Royaux
chez Christie’s
AD US classait Serge Royaux par-
mi «les 100 plus grands décora-
teurs du monde». Chargé de mis-
sion auprès du Mobilier national
par André Malraux, il eut aussi des
commanditaires privés, dont
Balenciaga ou le milliardaire
chilien Arturo Lopez. Les meubles
et objets de collection qui ani-
maient la bastide du Périgord où il
s’était retiré sont livrés aux en-
chères. Aux marqueteries, Serge
Royaux préférait l’acajou épuré de
l’époque Louis XVI. Autant dire
que l’ensemble est chic. (En photo,
un aperçu de sa collection d’obélisques.)
Hommage à Serge Royaux, Christie’s,
9, avenue Matignon, 75008 Paris.
 L’UNIVERS AD
Les rendez-vous
Le 17 avril
Les Italiens chez Sotheby’s
Viva Italia! Cette collection d’un
amateur milanais compte surtout
des peintres transalpins. À tra-
vers une soixantaine de tableaux,
elle raconte un siècle d’art en Ita-
lie. De Giovanni Fattori, figure
du mouvement des Macchiaioli, à
Giorgio De Chirico (en photo, In-
terno metafisico con officine).
Deux toiles du peintre métaphy-
sique sont les lots phare de cette
vente, d’autant que l’ensemble,
constitué par un entrepreneur
dans les années 1950-1970, est
demeuré dans sa famille depuis.
Collection particulière italienne,
Sotheby’s, 76, rue du Faubourg-Saint-
Honoré, 75008 Paris. sothebys.com
112
Le 27 avril
La vente AD chez Piasa
Comment définir le style AD,
qui est le fil conducteur de cette
vente aux enchères—? Un éclec-
tisme surprenant mais à la fois
familier. Auquel s’ajoute une at-
tention toute particulière portée
à la couleur. La sélection, effec-
tuée encore une fois par l’équipe
du magazine, reflète, en effet, ce
goût pour les mélanges, mariant
des modèles «—vintage—» des an-
nées 1970 aux créations contem-
poraines. Le catalogue ras-
semble des meubles conçus par
des designers comme par des
décorateurs, tels India Mahdavi
ou Charles Tassin. Y voisine la
banquette ondulante, post mo-
derne de Garouste & Bonetti,
de plus en plus prisée, et un pa-
ravent en marqueterie de paille,
signé Lison de Caunes, réalisé
dans un st yle néo-Art déco mais
dont le motif rappelle le camou-
f lage de l’armée (photo). Une
œuvre qui résume, à elle seule,
l’esprit de la vente, classique
mais audacieuse.
Le même jour se déroulera une
vente d’objets et de meubles des-
sinés par ou appartenant au créa-
teur Eric Schmitt, qui révèlent
son univers singulier et cultivé.
Le style AD, et le même jour,
Eric Schmitt , un nouveau chapitre,
Piasa, 118, rue du Faubourg-Saint-
Honoré, 75008 Paris. piasa.fr
Sotheby’s ; Städel Museum/Artothek
Jusqu’au
22 juillet
Vilhelm Hammershøi au
musée Jacquemart-André
On aime ses intérieurs, camaïeux
de gris et de blanc, baignés d’un
étrange silence et que traverse
parfois une présence éthérée. On
apprécie leur décor épuré et
l’éclairage subtil. Vilhelm Ham-
mershøi, au tournant des XIXe et
XXe siècles, peint la solitude. Ne
fréquentant pas le monde, c’est
son épouse qu’il met en scène dans
ses tableaux, souvent vue de dos.
La rétrospective, qui célèbre le
Danois à Paris, révèle d’autres fa-
cettes de son œuvre… (En photo,
Intérieur avec une femme debout.)
Hammershøi, le maître de la peinture
danoise, musée Jacquemart-André,
158, boulevard Haussmann, 75008 Paris.
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Paris
17 et 18 avril 2019
THE COLLECTOR : EXPOSITION

LE GOÛT FRANÇAIS
13-15-16 avril 2019
9 avenue Matignon, Paris 8e
CONTACTS
Hippolyte de la Féronnière
hdelaferonniere@christies.com
+33 (0) 1 40 76 85 73
Lionel Gosset
lgosset@christies.com
+33 (0) 1 40 76 85 98
Christie’s France SNC - N° d’agrément 2001-003. Principal commissaire-priseur habilité : François de Ricqlès

Auction | Private Sales | christies.com

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of our Conditions of Sale at the back of the Auction Catalogue
 C O N T E U R D E PA R F U M S
G O U TA L P A R I S . C O M

B O U G I E S & O B J E T S PA R F U M É S R E C H A R G E A B L E S
 À VENISE, l’architecte
Massimo Adario a
conçu pour sa chambre
une tête de lit originale :
un paravent en noyer
et tissu Rubelli avec,
posée sur une tablette
en noyer tenue par
des montants en laiton,
une lampe Jucker
de Tobia Scarpa pour
Flos. Le lit en laiton
est d’Osvaldo Borsani.
Au mur, une œuvre
en soie imprimée sur
panneaux de Francesco
Simeti (Galleria
Francesca Minini).
François Coquerel

Le style
AD
NOS 6 MAISONS COUPS DE CŒUR EN ITALIE
À Venise, Rome ou Capri, ces villas, palazzi ou
appartements affirment leur style et reflètent les
inspirations de leurs propriétaires et décorateurs.
 VENISE

RÉALISATION Sarah de Beaumont

PHOTOS François Coquerel
TEXTE Nicolas Milon

Fiat lux
Dans sa maison de la cité des Doges, l’architecte
Massimo Adario rend un hommage inspiré à Carlo Scarpa,
jouant le contraste entre les surfaces et les matières et créant
des ouvertures pour faire entrer la lumière.

116
DEPUIS LA CUISINE, vue sur le rio di
Santa Maria Formosa. Autour
de la table TL 59, en bronze et verre
fumé signée Tobia Scarpa (Poggi),
un fauteuil danois des années 1960.
La suspension en laiton Fleur
de Lotus d’Afra et Tobia Scarpa
pour Flos n’est plus éditée.
118
DANS LE SALON, devant un canapé
et des poufs en cuir Camaleonda
de Mario Bellini (B&B Italia), une
petite table pentagonale en noyer.
Au fond, devant l’escalier en acier
et noyer, une œuvre en bronze
de Giorgio Andreotta Calò, Medusa
(Galleria ZERO). Le sol est en
triangles de pierre d’Istrie, marbre
vert des Alpes et inclusions de laiton.

DANS LE SALON, ci-dessus, une
œuvre de Lauren Kelly de 2016,
It could have been us, it could have
been you and I (Frutta Gallery).
SUR UN BUFFET suspendu en bois
des années 1940, une lampe
Lighthouse des frères Bouroullec
(Established & Sons) et un tableau
de Rodrigo Hernández (Galleria
P420). Au fond, derrière une vitrine
Megaron de Francesco Ardini
(Federica Schiavo Gallery),
un grand diptyque de Gianfranco
Baruchello, More news in a moment
but first this message (1968).
120
C
’est une maison située juste derrière le
Campo Santa Maria Formosa. Une maison
d’angle incroyable, nichée dans un vicolo,
une ruelle. Au fond de la cour, on aperçoit
une porte en fer forgé ouvragé permettant
un accès direct au canal dont les reflets
bleu vert dansent doucement le long des
murs en brique ocre qui le bordent. C’est
charmant. Typiquement vénitien. C’est la
maison de Massimo Adario, un architecte
romain qui vit et travaille à Rome mais éprouve un profond
attachement pour Venise. « J’ai étudié l’histoire de l’art, et, parmi toutes
ses qualités, Venise est la ville des biennales. Et c’est aussi une vraie cité
sans voitures. J’y viens dès que je le peux, au moins deux fois par mois… »
L’architecte a visité plusieurs maisons avant d’avoir un coup de
foudre pour celle-ci. Quasiment détruite par le feu dans les années
1950, elle n’a presque plus rien de la construction d’origine et,
en état de délabrement, a nécessité une complète restructuration.
« J’ai mis un an pour réaliser les travaux, mais c’est aussi lié à Venise,
où tout est compliqué puisque tout est apporté et débarrassé par bateau. »
Cette restauration fut aussi un défi, car il a fallu tenir compte
des sols mouvants de cette ville flottante qui s’enfonce un peu plus
chaque année… une gageure.
Ciment, laiton, bois de noyer
Grand admirateur du travail du Vénitien Carlo Scarpa, Massimo
Adario a restructuré les lieux en trois niveaux – cour, espace
de vie, terrasse – dans l’esprit du célèbre architecte du xxe siècle :
« Parce que Scarpa c’est Venise, et parce que j’aime son œuvre. Il a su
employer des matériaux anciens, utilisant des techniques ancestrales,
les adaptant toujours au temps présent. C’est l’architecte vénitien
par excellence et un inspirateur. » Le Romain a donc retravaillé la
lumière – comme le faisait Carlo Scarpa, pour qui les ouvertures
étaient très importantes – créant ici un puits de lumière, perçant
là de grandes ouvertures, telle cette baie vitrée coulissant
entièrement dans la cuisine. Les sols ont été refaits, unifiés
en pierre d’Istrie travaillée façon terrazzo avec inclusions
de laiton. Les murs en ciment brut renouent avec les codes
de Carlo Scarpa, cimaises en laiton comprises… laiton que l’on
retrouve jusque dans les huisseries intérieures. À l’élément bas
et horizontal en noyer de la cuisine, à l’esprit dépouillé et
contemporain, répond un escalier en noyer à lattes verticales
menant à une petite terrasse qui donne sur le canal, baignée de
lumière et de soleil aux beaux jours. L’ensemble, alternant surfaces
lisses et rêches, matières brutes et travaillées, se distingue par le
raffinement et l’expressivité des différents matériaux. Y répond
la sobriété de la décoration à travers un choix d’œuvres d’art et de
pièces de mobilier chinées. Dans la chambre principale, les portes
de placard tendues de tissus de Francesco Simeti Studio tirent
leur inspiration de paravents orientaux. Partout, l’espace est vaste,
haut de plafond. Et de ce palimpseste architectural, mené comme
un hommage à Carlo Scarpa dont on reconnaît tous les codes, se
dégagent une cohérence et l’impression inoubliable d’être à la fois
sur le canal et dans la cuisine, à l’intérieur et dans les airs, toujours
enveloppé de lumière. Une sensation à couper le souffle.
DANS LA CHAMBRE, un mur est tapissé
d’une œuvre en soie de Francesco
Simeti évoquant la rencontre de
l’Orient et de l’Occident (Francesca
Minini). Lampe Toucan (Flair). Draps
(Adele Shaw for Society Limonta).
Massimo Adario,
le raffinement discret

Né à Rome en 1970, il y obtient

son diplôme d’architecture
en 1998, après un Erasmus en
Espagne. Au côté de l’architecte
Aldo Aymonino, il participe
au concours international
pour la conception du MAXXI.
Il travaille ensuite à Amsterdam
puis à Maastricht.
De retour en Italie en 2001, il fonde
avec Michele Arcarese et Davide
Valoppi le 2AV Studio et réalise,
entre autres, le Grand Hotel
Via Veneto ou la Terrazza
Caffarelli à Rome. En 2007, il
crée sa propre agence, Massimo
Adario Architetto qui, après
cette maison à Venise, a signé
la Frutta Gallery à Rome.

123
Un rai de lumière illumine LA COUR et sa porte d’eau
donnent sur le canal. Au premier
plan, une œuvre en céramique

la petite cour donnant sur le rio de Francesco Ardini, Convivium

(Federica Schiavo Gallery).

di Santa Maria Formosa… DANS LA CUISINE, un puits de lumière

a été créé, surplombant un élément
bas en noyer réalisé sur mesure
à l’esprit contemporain.

124
LES PLANS de la villa Roca nel Circeo
par l’architecte Tomaso Buzzi.
On y voit les deux volées d’escaliers
qui font face au salon.

LA VILLA est ouverte sur la mer

et le mont Circé, qui vient rompre
le cordon de dunes sur lequel elle
a été érigée en 1958.
 SABAUDIA

Rêve d’antique

RÉALISATIONNatasha Fraser-Cavassoni
PHOTOS Henry Bourne
TEXTE Sophie Pinet

Sur une dune faisant face à la grande bleue, au sud de Rome,

DR/Tomaso Buzzi

une comtesse italienne, Nathalie Volpi, et un architecte passionné,

Tomaso Buzzi, ont bâti une folie de briques et de stucs.
Une villa qui raconte une époque aussi heureuse qu’insouciante.

127
LE SALON, dans un style néoantique,
est ponctué de copies de meubles
pompéiens en bronze. En bronze
également, les gros clous
qui servent dans chaque pièce
à suspendre les rideaux.
D
ans son Odyssée, Homère évoque le mont
Circé à travers les yeux d’Ulysse – il
apparaît comme une île, ponctuée de
grottes dans lesquelles nombre de marins,
attirés par le chant des sirènes, seraient
venus se perdre à jamais. Mais la légende
a souvent pour habitude de se jouer
de la réalité. Point d’île ici, mais un vaste
massif calcaire qui rompt le cordon de
dunes ponctuant cette partie de la côte
italienne, non loin de Rome. Le site semble avoir résisté à l’assaut
des touristes et des promoteurs, coincé d’un côté par la mer
Tyrrhénienne et de l’autre par des marais et des lacs où se sont
unis les mythes et les histoires, comme celle de la villa Roca nel
Circeo, cette folie architecturale qui emprunte son nom au site sur
lequel elle trône depuis soixante ans. On la surnomme aussi la villa
Volpi, d’après le nom de Nathalie Volpi, qui l’a ancrée ici, contre
toute raison, sur ce terrain pentu et mouvant.

Rêve de briques et de stucs

On pourrait croire que la villa raconte à la Méditerranée sa
nostalgie des siècles passés, son désir d’AntiqueŒ; on peut aussi lire,
ici et là, que ce rêve de briques et de stucs venait observer les rives
de l’Algérie, où Nathalie Volpi – surnommée Lily – a grandi avant
de devenir comtesse en épousant celui que l’on considère comme
le dernier doge de Venise. Le capitaine d’industrie Giuseppe Volpi
aura en effet passé une vie, en marge d’activités politiques
plus sombres, à faire briller de nouveau la Sérénissime, en créant
notamment en 1932 la Mostra de Venise et en organisant
avec son épouse, dans leur somptueux palazzo, les plus beaux bals
de l’époque. Tout ce que la planète comptait alors de célébrités
venait y assister, entretenant ce tourbillon de faste qui se
poursuivait dans la demeure du couple à Rome – jusqu’à la
disparition du comte en 1947.
Devenue veuve, la comtesse songea à de nouveaux horizons, et
entreprit de bâtir cette œuvre singulière en souvenir de son époux.
Peu étaient alors enclins à s’affranchir des goûts d’une époque
tournée vers le modernisme. Peu, hormis Tomaso Buzzi, architecte →
DERRIÈRE LA MAISON, un bâtiment
en brique orné de reproductions
de statues antiques, dont certaines
proviennent de décors de cinéma, est
le départ d’un souterrain qui permet
de rejoindre un lac tout proche.
 Pour tout décor ou presque,
des objets de cinéma offerts par
Cléopâtre.
le producteur de Cléopâtre

LA COMTESSE a voulu des décors

simples, quasi monacaux, que
seules les couleurs des rideaux
et des couvre-lits distinguent.

DE VASTES ESCALIERS en briques

descendent vers la mer
depuis la façade principale.

milanais au st yle insaisissable et doux rêveur, que ses confrères

appelaient «la putain volante» pour sa faculté à naviguer entre
les genres, lui qui avait démarré aux côtés de Giò Ponti avant
de s’opposer à son st yle, pour puiser les racines du sien dans le
passé. Ainsi, pour la comtesse, il avait pris soin de restructurer
la villa di Maser, construite en 1554 par Andrea Palladio en plein
cœur de la Vénétie. Pour elle encore, il s’attela à la construction
de sa quasi-réplique, faisant fi des éléments, ou plutôt s’y opposant
en enfouissant de gigantesques fondations en béton sous le sable,
avant d’élever une série de colonnes ioniques côté mer et de
creuser des tunnels sous terre, et sous la route, que la comtesse
et ses enfants empruntaient régulièrement pour aller déjeuner
au bord du lac voisin.
Ainsi, la vie ici semblait douce, et bien que plus calme, nombreux
aimaient séjourner dans ce décor que Lily avait voulu sobre
à l’intérieur, ponctué de copies de meubles pompéiens en bronze
et de souvenirs de tournages, comme les statues du film Cléopâtre
de Joseph L. Mankiewicz, offertes lors d’un déjeuner par le
producteur du film, Walter Wanger. Et puis la comtesse, à son tour,
s’en est allée, laissant à son fils Giovanni ce rêve de grandeur qui abrita
les vacances de Maria Callas et Cecil Beaton ou encore Winston
Churchill, Orson Welles et Jean Cocteau. Avec la vente de la villa
l’année dernière, cette époque où l’Italie semblait bercée par son
insouciance et faisait rêver la terre entière semble bien s’achever…

131
 Collection personnelle de la famille Volpi
LA CHAMBRE JAUNE, simplement
décorée d’un miroir et d’une
suspension à l’antique.

LA COMTESSE NATHALIE VOLPI

sur la terrasse de la villa, bordée de
colonnes ioniques rappelant l’œuvre
de l’architecte Andrea Palladio.

Un rêve de grandeur qui abrita

les vacances de Maria Callas,
Cecil Beaton ou Jean Cocteau…

132

LA VILLA SUR LA DUNE. Il fallut
creuser profondément pour ancrer
la villa dans le sable grâce à
d’importantes fondations en béton.
X. LÉGENDES COEUR rovitat empore
debissitae consequi doloribeaqui
quibus. Udam eatessi dolesciatis di
quis aliquodiam de pro officil
luptatatet harum anda ius aut
optatur
UN ATRIUM CIRCULAIRE éclaire
l’intérieur des bâtiments qui
composent le complexe résidentiel.
 MILAN

PHOTOS Helenio Barbetta

STYLISME ET TEXTE Chiara Dal Canto

Twist à
l’italienne
Dans la capitale
Helenio Barbetta/Living Inside

lombarde, les
architectes d’Eligo
Studio ont rénové
un appartement
des années 1960,
lui apportant couleurs
franches et matières
sophistiquées pour
une transition inspirée
vers le xxie siècle.

LA SALLE À MANGER est entièrement

vitrée, telle une serre. Autour de la
table (Desalto), une chaise et un
fauteuil Tigulline (Eligo Studio).
Vitrine vintage (Carrozzeria900).
Suspension (Viabizzuno).

135
136
DANS LE SALON, autour de la
cheminée d’origine en béton,
un canapé en cuir (Baxter), une
table basse signée Nathalie Jean
(Galleria Luisa Delle Piane)
et un fauteuil en osier de Franco
Albini (Carrozzeria900). Au mur,
une œuvre de Yasmin Brandolini
d’Adda. Sur la table, un vase C
dessiné par Bethan Laura Wood
(Bitossi). Lampadaire (Il Perigeo).
Au sol, un vase bleu opalescent de
Roberto Renzi. Tapis Out of the Blue
signé Elena Caponi (Mohebban).

C
’est non loin du centre-ville de Milan,
un immeuble particulier, de ceux auxquels
commencent à s’intéresser les amateurs
d’architecture du xxe siècle. Conçu par
l’agence romaine Passarelli dans les
années 1967-1969, il se distingue par une
audace avant-gardiste, une esthétique
brutaliste mâtinée d’une vision humaniste
de l’habitat collectif, avec ses longs
couloirs rythmés par de vastes atriums, et
intègre logements, parking et commerces. Cette approche a séduit
Laura Calevo, communicante, qui y a emménagé il y a un peu plus
d’un an avec son mari Francesco, biologiste, et leur fils Folco.
« C’est une architecture à forte personnalité, que j’apprécie tant pour son
concept original que pour les détails de sa réalisation. Béton, fer, verre,
brique… ces matériaux apportent harmonie et élégance à l’immeuble. »
On ajoutera que la disposition des espaces intérieurs est idéale et
que la vue, avec des fenêtres donnant toutes sur le très beau jardin,
est exceptionnelle, surtout dans une ville comme Milan.

Couleur et nouveaux matériaux

L’agencement de l’appartement n’a pas été modifié, seuls des
travaux de rénovation ont été effectués, confiés aux bons soins
de l’agence Eligo Studio. « Je connais depuis longtemps Alberto Nespoli
et Domenico Rocca, ses deux fondateurs, poursuit Laura. J’ai tout de suite
pensé que ce projet pourrait leur convenir. Je voulais conserver son
caractère à l’appartement. Alberto et Domenico ont toujours une approche
très “culturelle” de leur travail : ils ne dénaturent jamais les espaces,
au contraire, et mettent en valeur ce qui est beau, en apportant une touche
contemporaine à la tradition. »
Leur projet a non seulement donné une nouvelle vie aux salles
de bains et à la cuisine, mais aussi introduit de la couleur
aux plafonds d’origine en crépi et sur certains murs. →
DANS LE SALON, sur le buffet Delon
de Valentina Giovando en bois, tissu,
feuille et fibre de verre, des œuvres
de Giorgio Bellandi (Galleria Proposte)
et de Quadreria Romantico Seriale
(Circoloquadro). Vases, bouteilles
et bol (Ceramiche Milesi), grand vase
(Ceramica del Ferlaro). Devant,
une table d’appoint signée Nathalie
Jean (Galleria Luisa Delle Piane).

138
DANS LE COULOIR menant aux
chambres, les armoires suspendues
conçues par Eligo Studio combinent
acier poli miroir et lattes verticales
de chêne naturel et de verre.
LA SALLE DE BAINS, aux murs revêtus
de carreaux de céramique sombre
aux reflets changeants (41zero42).
Baignoire Arbi (Calevo Interior Lab),
suspension de Valentina Giovando.
Le système d’éclairage a été retravaillé, de même que les rangements
dans les chambres et les couloirs, utilisant de l’acier inoxydable
teinté, du bois et du verre. En ce qui concerne le choix du
mobilier, Laura Calevo a tenu à jouer les contrastes. Elle a donc
choisi d’importantes pièces de Valentina Giovando, designeuse
qui s’inspire du passé pour le réinterpréter à travers des techniques
de réalisation contemporaines.
Dans l’entrée, une grande toile de jute peinte et brodée d’Elena
Carozzi met en scène des motifs floraux. « Les espaces minimalistes
sont parfaits pour mettre en scène des meubles et des accessoires à la fois
décoratifs et modernes. Et les œuvres d’Elena s’intègrent bien à celles
de Valentina, ajoutant de la chaleur et de la personnalité. » Quant à la
jungle dans la salle à manger, le mérite en revient à Francesco.
« Nous aimons tous les deux les plantes, mais c’est lui qui en prend soin.
L’appartement, qui bénéficie d’une double exposition, est tellement
ensoleillé qu’il pourrait tenir lieu de serre, c’est parfait pour la
culture de plantes tropicales. » C’est ainsi que diverses espèces
de pachypodium et d’adenium rappellent à la famille ses voyages
en Afrique et au Moyen-Orient.
Traduction et adaptation de l’anglais Nicolas Milon.
139
 Eligo Studio,
l’agence du style
de vie italien

Fondée en 2011 à Milan par

Alberto Nespoli (ci-contre)
et Domenico Rocca,
Eligo Studio marie esprit
contemporain et héritage
culturel italien, tant en
architecture intérieure qu’en
design. On lui doit pièces
de mobilier, céramiques,
objets en cuivre, en verre
ou tressés… En 2018,
l’agence a signé, entre
autres réalisations, le siège
de la société Cultiva, en
Floride, un bâtiment de trois
étages entièrement conçu
à partir de containers, ou
encore une Maison d’artiste
à Sambuca di Sicilia, projet
architectural et artistique
commandé par Airbnb.

DANS LA CHAMBRE, les portes

de la penderie en miroir conçue
par Eligo Studio reflètent une
commode de Valentina Giovando.
Sur le lit, plaid d’Alessandra Bruno.
Fauteuil Chiavarina vintage.

146
LA CUISINE, où dominent acier
brossé et peinture turquoise, a été
conçue par Eligo Studio. Céramique
blanche Este (Eligo Studio).
Suspension (Viabizzuno).
 NARDO

RÉALISATIONThibaut Mathieu
PHOTOS Jérôme Galland
TEXTE Marion Bley

Nuova
vita

Tout au sud des Pouilles, le chef Guy Martin

et la productrice Katherina Marx
ont amoureusement restauré deux anciens palais.
Pour leur propre plaisir, et celui de ceux qui viendront
s’y poser, pour quelques jours ou un été.

142
MONACALE, L’ENTRÉE DU PALAZZO
MARITATI.
MONACALE, Dans l’escalier,
L’ENTRÉE du palazzo
qu’encadrent
Maritati. Dansdeux anges en bois
l’escalier,
sculpté xviie , un
qu’encadrent Ange
deux noir, en
anges œuvre
bois
de Laurence
sculpté xviie,Bonnel.
un Ange noir,
œuvre de Laurence Bonnel.
AU CŒUR DE LA VIEILLE VILLE
de Nardo, sur la place del Gesu
Nuovo,
AU CŒURs’élève un rare
DE LA VIEILLE monument,
VILLE
deGuglia
la Nardo,Dell’immacolata
sur la place del (flèche
Gesu
Nuovo,
de s’élève unélevé
l’Immaculée), rare en
monument,
1749.
la Guglia Dell’immacolata (flèche
de l’Immaculée), élevé en 1749.
O
n a beaucoup parlé cuisine pendant ce
reportage-là, commenté les orrechiette
(petites pâtes rondes en forme d’oreille,
orrechio en italien) bien sûr, puisqu’elles
sont originaires des Pouilles, comparé
les mérites des pot-au-feu des uns
et des autres, évoqué le beaufort
que Guy Martin fait faire dans une ferme
d’alpage… C’est assez logique quand on
est en compagnie d’un des plus grands
chefs étoilés français, propriétaire du mythique restaurant Le
Grand Véfour à Paris. On se rend d’ailleurs compte en l’écoutant
que la cuisine et la décoration ont finalement de nombreux points
communs : le goût des bons produits, qu’il faut aller chercher avec
patience et une curiosité toujours aiguisée ; les artisans qualifiés
aux savoir-faire spécifiques ; le fait d’être des spécialités très
représentatives de l’excellence française. Mais, basta cosi. Si l’on est
venu jusqu’à Nardo, dans la région du Salento (le talon de la botte
italienne), c’est pour découvrir les projets de Katherina Marx et
son mari Guy Martin, deux beaux palais anciens que le couple vient
de passer trois ans à restaurer pour en faire sa résidence et celle
des happy few qui voudraient y passer quelques jours – ou plus.
L’histoire a commencé pendant l’été 2015, alors que Katherina
et Guy étaient en vacances dans la région. Un peu par hasard, le
dernier jour, ils se retrouvent en train de visiter un palais à vendre,
en ruine – mais quelle ruine ! Un lieu dont ils sentent immédiatement
le potentiel. Puis, de fil en aiguille, ils voient un second palais,
tout aussi décati… Qu’importe. En quelques jours, leur décision
est prise, et ils deviennent vite propriétaires de ces incroyables
bâtiments enchâssés dans un centre-ville dont on comprend
en se promenant dans ses rues qu’il est constitué de nombreuses
strates historiques impossibles à démêler.
Luigi et Sabina Rippa, puis de nombreux artisans, tels un
spécialiste des mosaïques qui refait les sols, quasiment tesselle
par tesselle, des peintres experts en décors anciens, etc. Au fur
et à mesure des travaux, qui durent trois ans, de superbes décors
muraux et d’élégants détails architecturaux revoient le jour sous
les prudents coups de grattoir des artisans, une chapelle réapparaît
comme par miracle de derrière un faux plafond, des caches
souterraines se font jour…
Dans cet écrin qui se dessine peu à peu, Sabina Rippa règle très
précisément des éclairages indirects qui caressent les courbes
des voûtes en ogive. Le décorateur Jérôme Faillant-Dumas aide à
choisir la gamme de faux blancs des murs et des rideaux, et dessine
une élégante cuisine vert d’eau, ainsi qu’une spectaculaire tête
de lit au dessin baroque. Bientôt, Katherina Marx et Guy Martin
peuvent installer les meubles et objets qu’ils rassemblent
amoureusement depuis longtemps, ceux de maîtres italiens du
design, les Ico Parisi, Giò Ponti, Ettore Sottsass. « La bibliothèque
d’Ico Parisi du coin cheminée, je savais quel modèle je voulais, je l’ai cherchée
longtemps avant de la trouver grâce à l’antiquaire romain Paolo Sturni »,
raconte Guy. Katherina, qui s’intéresse de très près au design et
à la décoration, vient d’ouvrir une boutique à Nardo, Appia Appia,
où elle vend draps de lin et coussins colorés de Bertozzi ou encore
vaisselle et objets d’Enza Fazano, des céramiques de la ville de →

Le patrimoine en valeur
Dans ces palazzi, dont chaque pièce était encore occupée, au siècle
dernier, par une famille – parfois jusqu’à 12 personnes, cohabitant
dans 25 m2 –, il faut aujourd’hui consolider les bases, refaire murs
et toitures. Les bâtis des lieux remontent jusqu’au viiie siècle,
et en majorité aux xve et xviie siècles. Le couple veut mettre
ce patrimoine en valeur et fait venir les meilleurs professionnels :
des architectes spécialisés dans les monuments historiques d’abord,

CÔTÉ SALLE À MANGER, quatre chaises

d’Ico Parisi entourent une table DS1
de Charles Rennie Mackintosh,
devant une œuvre en papier sous
Plexiglas de Claudine Drai. Le beau
lampadaire en bois tourné vient
de chez un antiquaire de Brindisi,
la desserte à roulette de chez
l’antiquaire romain Paolo Sturni.

DANS LE SALON, à gauche, autour

de deux tables basses en bois 1970
de Gianfranco Frattrini, un canapé
en velours marron glacé et des
chauffeuses tapissées par un
artisan local, Salvatore Scatigna.
Près de la porte de la chambre,
un grand vase d’Ettore Sottsass.
Coussins (Loro Piana).

144
UNE CHAMBRE ONIRIQUE, sous les
arches peintes du palazzo Muci.
Au fond, le bloc en laiton patiné
abrite la salle de bains. Au bout
du lit, une table basse faite avec une
laque chinoise xviiie. Au premier plan,
une table basse ovale en laiton
martelé de Davide Caprioli. Tête
de lit Celia (Sika Design), linge de lit
(Bertozzi), plaid (Vivaraise), coussin
(Les Ottomans chez Appia Appia).

146
LE PALAZZO MUCI, vu depuis son
jardin intérieur, apparaît comme
un encastrement de bâtiments
d’époques diverses, qui ménagent
à chaque niveau des toits plats
aménagés en terrasses.
LUMINEUSE, LA CUISINE dessinée sur
mesure par Jérôme Faillant Dumas
accueille une table et des chaises
en bois 1950 de Paolo Buffa sous
une suspension années 1950 en
verre dépoli de l’architecte danois
Bent Karlby pour Lyfa. Le sol
est en dalles de pierre de Lecce.
Grottaglie. C’est elle qui peaufine l’aménagement des maisons et
trouve à chaque meuble, à chaque objet sa place. « On voulait faire
comme à la maison, être généreux avec ce lieu, poursuit Guy Martin.
J’ai apporté mes propres livres, une de mes chaines stéréo avec sa platine et
des vinyles. » Effectivement, la séance photo se fait sur fond musical
de Traviata par la Callas, comme de pop italienne des années 1970.
Dans le salon, installé sur une des chauffeuses basses, on est juste à
la bonne hauteur pour contempler les œuvres aériennes de l’artiste
Claudine Drai accrochées au mur. Elles répondent à toute une
collection qui se construit patiemment, de la peintre abstraite
Geneviève Claisse à la plasticienne Françoise Pétrovitch, du street
artiste Toxic à la photographe Joséphine Vallé Franceschi. « Tout
a vraiment été fait dans le détail, et on a envie de le partager avec les gens
qui viendront ici. À la façon d’un lieu d’art plus que d’un hôtel… »

Katherina Marx
et Guy Martin

Elle est d’origine allemande

et productrice de
documentaires pour la
AUTOUR DE LA CHEMINÉE, une
bibliothèque d’Ico Parisi trouvée télévision. Lui est savoyard,
chez l’antiquaire romain Paolo montagnard dans l’âme
Sturni, une table basse en laiton et un chef étoilé, qui en plus
et verre chinée, et un divan de son restaurant Le Grand
Princesse (Caravane). Au mur,
trois céramiques années 1950
Vefour (deux étoiles Michelin),
de Guerrino Tramonti. signe les cartes des
restaurants de l’Institut
du Monde arabe, de celui
de l’île de Marlon Brando
en Polynésie, de la Première
classe sur Air France
depuis 14 ans… entre autres.
Katherina Marx et Guy
Martin associent aujourd’hui
leurs talents en investissant
les palazzi Maritati et Muci,
à Nardo, qui deviennent
des maisons et des
chambres d’hôtes.

149
« On voulait faire comme à la maison,
être généreux avec ce lieu. »
—— Guy Martin

AVEC SA TÊTE BAROQUE dessinée

par Jérôme Faillant-Dumas, le lit
trône dans la suite principale du
palazzo Maritati. Lampes de chevet,
appliques et céramiques amphores
(Enzo Fazano), linge de lit (Bertozzi).

150
DANS LA SALLE DE BAINS comme
presque partout dans le palazzo
Maritati, le sol est en mosaïque
patiemment assemblée par un
artisan local. À côté de la baignoire,
une chaise Superleggera de Giò Ponti
tapissée d’un tissu de Fornasetti.
 CAPRI

PHOTOS François Halard

TEXTE Hamish Bowles

Mosaïque de styles
Sur la plus célèbre des îles de la baie de Naples,
le duo d’architectes Laura Sartori Rimini
et Roberto Peregalli a créé, en surplomb
d’une falaise, une retraite spectaculaire,
aux influences caprese, mauresque et italienne.

152
DEPUIS L’UN DES JARDINS en terrasse,
la vue sur le golfe de Salerne
et la mer Tyrrhénienne est à couper
le souffle.

DANS LE SALON DE LA VILLA, devant

la cheminée néoclassique, deux
fauteuils Empire en acajou, habillés
de tissu xixe. Au premier plan,
devant un bureau Louis XV, un fauteuil
Directoire en acajou, style étrusque.
LA TERRASSE PRINCIPALE, en dalles
de pierre volcanique, est ombragée
par un olivier de 600 ans.
Sous une fenêtre mauresque,
une grande jarre ancienne.

155
DANS LA SALLE À MANGER aux murs
habillés de carreaux napolitains
anciens, une table en marbre jaune
structure l’espace. Autour, deux
fauteuils siciliens du xviiie, habillés
de tissu xixe. Aux murs, à gauche,
une huile sur toile de Lombardie
du xviie, à droite une gravure
néoclassique. Suspension en laiton
et bronze doré du début du xixe siècle.
DANS LE SALON, le plafond voûté
recrée l’architecture caprese
des xviiie et xixe siècles. Carrelages
napolitains, peinture de Prométhée
du xviie siècle et bureau Louis XV
ne sont que quelques-uns des
rappels historiques de la villa.
Suspension napolitaine en bois
et fer doré du début du xixe siècle.

LAURA SARTORI RIMINI

ET ROBERTO PEREGALLI, sur une
terrasse de la maison.

C
’est lors d’un voyage
professionnel à Capri que
Roberto Peregalli fait
découvrir le paysage poétique
de l’île à Laura Sartori Rimini,
son associée au sein de
l’agence d’architecture et de
décoration Studio Peregalli.
Loin de l’agitation touristique,
l’architecte et philosophe
souhaite « montrer à Laura combien c’est un endroit magique,
une île de sirènes, de dieux et de déesses. De la mer, elle
ressemble à une forteresse, mais là-haut, au milieu des
citronniers et des vignes, il règne une douceur sauvage
étonnante ». Parvenus au Grottelle, le restaurant qui
domine la villa Malaparte et la grotte de Matromania,
l’architecte, déjà conquise, aperçoit une petite maison
des années 1950, à l’écart et bénéficiant d’un panorama
plongeant sur les falaises abruptes et les criques rocheuses.
« La maison ressemblait à la proue d’un navire, se souvient-
elle. C’était la seule que je m’imaginais habiter sur l’île. »
Et son histoire est étonnante. Dans les années 1940,
une Danoise découvre Capri, tombe amoureuse de ces
terres à l’écart… et d’un pêcheur local. Elle achète le
terrain et y fait construire deux modestes bâtisses, une
pour y vivre, l’autre pour y tenir un bar qui va attirer,
entre autres habitués, Ernest Hemingway. Devenue
adulte, leur fille revient sur l’île mais trouve la propriété,
avec ses dénivelés vertigineux, peu adaptée pour
ses jeunes enfants. C’est l’occasion rêvée d’en faire
l’acquisition pour les deux architectes, qui voient
dans cet endroit un espace de création sans contrainte
et une extension bucolique de leurs bureaux milanais.

Inspirations multiples
Ne pouvant modifier l’emprise de la maison, le duo
décide d’en revoir la structure, créant une habitation
modeste de trois chambres. Il s’inspire aussi de villas
légendaires de l’île comme la Villa San Michele ou
l’exubérante Villa Lysis, et se penche sur les travaux
de l’ingénieur et architecte Edwin Cerio. À cette
construction simple et cubique, il ajoute fenêtres
mauresques et plafonds voûtés, typiques de l’architecture
caprese des xviiie et xixe siècles. Comme tous deux le
notent, les pièces désormais hautes de plafond procurent
une « sensation d’espace, même si les proportions sont celles
d’un petit pavillon ». La rénovation est compliquée →

157
 par les normes en vigueur sur l’île et les contraintes
inhérentes à sa topographie. « On se serait cru dans
Fitzcarraldo, le film de Werner Herzog. Ça a vraiment été
fou, car tout devait être porté à dos d’homme. » Comme la
table en marbre jaune de la salle à manger ou le palmier
adulte qui a nécessité à lui seul une douzaine
d’hommes et un système de cordes pour être hissé
devant la maison… un jour de pluie battante. Les deux
architectes achètent un stock de carreaux napolitains
anciens lors d’une foire des antiquités de Parme, les
utilisant pour habiller sols et murs jusqu’à mi-hauteur.
« On dirait des tapis, mais plus frais aux pieds. » Mobilier
et œuvres d’art témoignent du goût de Studio Peregalli
pour les matières patinées et les textiles flamboyants,
entre tableau napolitain de Prométhée du xviiie
et canapé Régence recouvert de tissu oriental rouge
brique. Et si la chambre de Roberto Peregalli s’inspire
de la Villa Poppaea à Oplontis, bijou de l’ère pompéienne,
celle de Laura Rimini s’ouvre au xxie siècle : accueillant
un paysage d’Alex Katz et une sculpture en résine
d’Ashley Hicks, elle mène à un dressing lambrissé
de gravures chinoises du xviiie.
Le duo fait appel à son ami écrivain et botaniste
Umberto Pasti pour réaménager le jardin. « Il était très
important d’arborer les terrasses, afin de créer un paysage
de verdure atténuant la pente, confie Roberto Peregalli.
Depuis la mer, le jardin disparaît parmi les pins, les
caroubiers, les cyprès et les figuiers de Barbarie. » Il suffit
d’emprunter l’escalier au cœur de la végétation
exubérante pour que le charme opère. La plus grande
terrasse de la maison, en dalles de pierre volcanique,
est ombragée par une pergola en bois de châtaignier
et un olivier six fois centenaire. Des roses anglaises
et de Chine en parfument les abords et le verger exhale
des senteurs orientales d’amandes, de prunes, d’abricots
et de citrons… « Ce que j’aime ici, c’est suivre les saisons
selon leurs parfums, complète Laura Rimini, parcourant
le domaine du regard. Et goûter au silence de la nuit noire,
seulement percée des lumières des bateaux dans la baie… »

Traduction et adaptation de l’anglais Nicolas Milon.

À lire : Grand Tour: The Worldly Projects of Studio Peregalli, de Laura Sartori
Rimini et Roberto Peregalli, Rizzoli, version anglaise, 320 pages.

CHAQUE TERRASSE, sculptée dans

les rochers, est traitée comme une
pièce à part. Ici, des glycines
grimpent le long d’une pergola
en châtaignier.

DANS LA SALLE DE BAINS, on retrouve

le goût de Studio Peregalli pour les
surfaces patinées et les références
aux époques anciennes.

DANS UNE CHAMBRE, carreaux

napolitains, lit à baldaquin et tissus
brodés orientaux distillent
une atmosphère raffinée.

158
Chaque détail, jusqu’à la patine
des murs et des frises, apporte son élégante
sensibilité historique.
 MILAN

RÉALISATIONThibaut Mathieu
PHOTOS Alexis Armanet
TEXTE Nicolas Milon

En
apesanteur
C’est dans le quartier de Brera
que le créateur Giorgio Armani
a investi un petit hôtel particulier.
Entre style 1930 et années 1980,
il s’est créé un univers calme
et apaisant, aux tonalités beige juste
soulignées de noir.
C’EST AVEC L’ARCHITECTE
PETER MARINO que Giorgio Armani
a remanié son petit palais xviie
milanais.

SUR UN CABINET EN PARCHEMIN,

un portrait de Giorgio Armani
par Francesco Clemente
et un tigre chiné en Asie.

161
LE LONG COULOIR est rythmé par des
tables et des lampes issues des
premières collections Armani/Casa
d’une part, et des paravents
du Japon de l’autre. Au centre, deux
panthères années 1930 en bronze.
Contrastant avec le tapis en
sparterie naturelle, les montants
des portes et fenêtres ont été
réalisés grâce à la technique rare
du Shellac (ou gomme-laque).
DANS LE BUREAU, devant le cabinet
en parchemin, un secrétaire
de Jean-Michel Frank et un fauteuil
de Le Corbusier. La lampe des
années 1930 a été chinée.

C
’est par hasard, à l’occasion des saisons. Un soin particulier a été apporté à la
du déménagement de son décoration, car il ne s’agissait pas pour le fashion
bureau de la via Durini à cette designer d’en faire un espace ouvert à tous, mais
rue élégante du quartier de d’y établir sa résidence privée, « un îlot de tranquillité
Brera, que le créateur Giorgio et de confort » pour lui et ses proches. Et c’est avec la
Armani a découvert ce petit complicité de l’architecte Peter Marino que Giorgio
palais à l’architecture Armani a décidé de repartir d’une structure minimale
caractéristique du xviie siècle. et de mettre l’accent sur la qualité des matériaux
Nous sommes via Borgonuovo, et leurs teintes naturelles neutres : les espaces
et le maître des lieux y a devant être fonctionnels, les couleurs furent choisies
établi, à quelques numéros de son studio de création, afin de s’accorder en douceur.
ses appartements. « C’était en 1982, mais j’ai aimé – et
j’aime toujours – le mélange typiquement milanais d’élégance Design raffiné et objets insolites
bourgeoise et de liberté artistique propre à ce quartier. C’est « La maison reflète parfaitement ma conception du confort
l’un des plus beaux de Milan et il en incarne pour moi la et de l’esthétique, qui s’est toujours exprimée à travers
quintessence, tant d’un point de vue humain que culturel. » des évocations de la culture orientale », explique Giorgio
Le styliste a immédiatement été sensible à la double Armani. En résulte une combinaison d’inspirations
orientation du bâtiment, qui donne d’un côté sur la empruntées à plusieurs époques et différents styles,
rue, calme, et de l’autre sur un jardin offrant le allant des années 1930 et 1940, voire 1980, à une
spectacle de ses couleurs changeantes selon le rythme esthétique ethnique revendiquée. Au fil du temps, →

163
« Le travail de Jean-Michel Frank
a souvent été pour moi une source
d’inspiration en décoration intérieure. »
—— Giorgio Armani

LE SALON du premier étage,

aux murs entièrement habillés
de bois de bouleau, est meublé
de pièces issues d’anciennes
collections Armani/Casa, sauf les
lampes Gamma encore disponibles.
Le très grand tapis chinois, tout
en jeu de motifs et de couleurs,
a été acheté dans les années 1980.

164
 le décor s’est enrichi de ces influences multiples.
Des pièces rares ont été ajoutées ici et là, complétées
par des objets insolites rapportés de voyages et des
accessoires édités par Armani/Casa. « J’ai sélectionné
dans ma dernière collection des objets qui s’intègrent bien
à l’univers existant, comme les vases Narciso, les boîtes
Niven et les lanternes Notte », poursuit le créateur.
Des éléments qui, outre leur design raffiné et leurs
effets chromatiques délicats, sont aussi façonnés à la
main. On relève la présence d’un bureau et d’un petit
166
fauteuil en imprimé panthère, tous deux de Jean-Michel
Frank, que le styliste apprécie tout particulièrement.
« Je ne me considère pas comme un collectionneur, mais
les œuvres de Frank ont souvent été pour moi une source
d’inspiration en décoration intérieure, et des échos de son style
– essentiel – résonnent dans la décoration de cette maison. »
L’œil se pose sur une œuvre chère au créateur : un
dessin – une tête de femme de Matisse – qu’il a placé
à côté d’un portrait qu’a réalisé de lui sa petite nièce il
y a quelques années. La culture et l’humain. Toujours.
CAMAÏEU DE TONS NATURELS
dans le salon, où meubles et
accessoires Armani/Casa
répondent à une lanterne chinoise.

DANS LA SALLE À MANGER, sur fond

de damiers noir et blanc, autour
d’une table de Jean-Michel Frank,
des chaises d’une ancienne
collection Armani/Casa. Au mur,
un tableau de Pierre Lesieur.
 « Ma conception du confort et de l’esthétique
s’est toujours exprimée à travers l’évocation
de la culture orientale. »
—— Giorgio Armani

DEVANT LA CHEMINÉE, un fauteuil

des années 1930 vintage. Sur la
table basse, une lampe Eveline 2
et des boîtes Niven Armani/Casa.
Le tapis est japonais.
DANS LA SALLE DE BAINS,
un bureau des années 1930
chiné joue les coiffeuses. Dessus,
des vases Narciso en verre
de Murano Armani/Casa.

169
 CUISINES PROFESSIONNELLES POUR LA MAISON
PIANOS DE CUISSON ET CUISINES COMPLÈTES EN INOX LAQUÉ

CONTACT POUR LA FRANCE ph +39 02 4548 6910 | info@officinegullo.com | officinegullo.com

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 COMPOSITION NÉORÉTRO
pour la cuisine
de cette maison
de ville new-yorkaise.
L’architecte Fernando
Santangelo a associé
des meubles laqués
rouge brun à un marbre
Calacatta Vagli. Un évier
bronze doré intégré
sous le plan de travail
en noyer, des mitigeurs
en laiton et une
suspension globe
complètent l’ensemble.
Présentoir (John Derian).
Stephen Kent Johnson

Le guide
AD
LA CUISINE AU GOÛT DU JOUR
Les arts de la table font preuve d’une imagination
renouvelée, les décorateurs et les cuisinistes nous
livrent leurs dernières inspirations.
 LE GUIDE AD
Les cuisines

Fonctionnels
et sensuels
Les accessoires déclinent leurs matières raffinées
dans des teintes chaudes ou des camaïeux pastel,
et s’affirment en objets à la beauté subtile.
RÉALISATIONAlice Mesguich STYLISME Aurore Lameyre
assistée de Caroline Stratigeas PHOTOS Juliette Orts

3 4

10

7 9

1 2 8

11

12

13

DEVANT UN DÉCOR de teintes végétales sur fibres d’abaca, lés de 1,80 × 0,90 cm de l, 86 € le m2, ADÈLE
COLLECTIONS, ET SUR UN PLAN DE TRAVAIL en carreaux de grès cérame, 102 € le m2, CARRÉMENT VICTOIRE :
1. COCOTTE en fonte, design Sergio Herman, 225,55 €, SER A X. 2. BOL en porcelaine, Dalat, 32 €, COMPAGNIE
FRANÇAISE DE L’ORIENT ET DE LA CHINE. 3. PLATEAU en laiton, Kanaka,
35 €, CAR AVANE. 4. CASSEROLE en acier
inoxydable, poignées en cuivre, collection Vintage 1965, 119 €, MERCI. 5. SERVIETTE de table en lin frangé,
30 €, SOCIETY LIMONTA. 6. BOL en noyer, 770 €, JESSICA ART GALLERY. 7. COUTEAU à fromage à pâte sèche en
acier et ronce de noyer, 300 €, The Silversmith, PUIFORCAT. 8. ASSIETTES en céramique émaillée, design
Noé Duchaufour-Lawrance, collection Caractère, à partir de 19,70 €, REVOL . 9. BOUGEOIR en fer martelé
et patiné, Nox, 58 € le set de 3, CARAVANE, et BOUGIE Madeleine, CIRE TRUDON. 10. BOUTEILLE en porcelaine,
59 €, L A TRÉSORERIE. 11. PLATEAU en céramique, design Sylvia K, 75 €, LE BON MARCHÉ RIVE GAUCHE. 12. PLANCHE
ronde en bois de manguier, 55,75 €, LA TRÉSORERIE. 13. CUILLÈRE à sauce en laiton, Peetal, 25 €, CAR AVANE.

172
 LE GUIDE AD
Les cuisines

1 5

10

11
3 4

12

13

DEVANT UN DÉCOR en écorce de Mutuba, découpe sur mesure, 48 € le m2, ADÈLE COLLECTIONS, ET SUR UN
PLAN DE TRAVAIL en carreaux de grès cérame, 102 € le m2, CARRÉMENT VICTOIRE : 1 et 9. PLATEAU ET PLANCHE
à découper en chêne, à partir de 60 €, FUGA chez À Rebours. 2. VASE en marbre rose, 650 €, JESSICA
ART GALLERY. 3. BOL ET SOUCOUPE en porcelaine noire, design Lucas Frank, Pekoe, 19 et 15 €, REVOL.
4. VERRE en borosilicate, Pakora, 14 €, COMPAGNIE FRANÇAISE DE L’ORIENT ET DE LA CHINE. 5. CUILLÈRES en bois,
à partir de 10 €, Tika, COMPAGNIE FRANÇAISE DE L’ORIENT ET DE LA CHINE. 6. BOL en terre cuite patinée, 16 €,
MAISON DE VACANCES. 7. MARMITE en argile, 99 €, MERCI. 8. ASSIETTES en céramique, design Michael
Verheyden, 150 et 180 €, JESSICA ART GALLERY. 10. CARAFE tricolore en verre teinté, Pakora, 40 €,
COMPAGNIE FRANÇAISE DE L’ORIENT ET DE LA CHINE. 11. POÊLON en terre cuite vernissée, design Sergio Hermann,
Surface Cotta, 28 €, THE CONRAN SHOP. 12. SERVIETTE de table en lin frangé, 30 €, SOCIETY LIMONTA.
13. ASSIETTE en grès émaillé, Mondo, 11 €, GUY DEGRENNE.

174
 LE GUIDE AD
Les cuisines

INSPIRATION SHAKER. Dans une

maison près de Londres, l’architecte
William Smalley a travaillé cette
cuisine très ouverte dans une
palette de couleurs et de matériaux
naturels calmes et harmonieux.
Chaque détail est soigné : les éviers
sont centrés sur les fenêtres
et les placards en chêne alignés
avec les carreaux de sol en grès.

Nouvelles inspirations
Shaker, néoclassique, contemporaine ou années 1980…
nos 4 cuisines d’architectes affirment des styles aux lignes fortes,

Alexander James
où matières et couleurs jouent les premiers rôles.
PAR Aurore Lameyre

176
Molteni

NÉOCLASSICISME. Le cuisiniste Dada

a aménagé dans la villa Carminati,
construite par Romeo Moretti
en 1938, une cuisine Hi-Line6 qui,
comme elle, conjugue modernité
et classicisme. Le parquet à bâtons
rompus et les murs gris bleu
s’accordent avec l’îlot en acier
et bois d’eucalyptus ainsi que
les portes encadrées d’aluminium.

177
 LE GUIDE AD
Les cuisines

Richard Powers

ESPRIT COMTEMPORAIN. Pour son

appartement londonien, l’architecte
Jonathan Reed a conçu une cuisine
qui, une fois la partie centrale
refermée, ressemble à une armoire
de bibliothèque. Elle est en bois
de tulipier noir brillant, comme l’îlot
central, et l’intérieur est en chêne.

178
 ANNÉES 1980 REVISITÉES. Dans cette
maison-galerie du Domaine du Muy,
l’architecte India Mahdavi a traité
le mobilier de la cuisine dans un jeu
graphique. Au sol, un carrelage
Hexagonale qu’elle a créé pour
Bisazza, aux murs, des zelliges
marocains et, sur les portes
et les éléments de rangements,
des motifs XXL en Valchromat.
Ambroise Tézenas

179
 LE GUIDE AD
Les cuisines

Nos top modèles

Les dernières créations des concepteurs et fabricants
rivalisent d’idées pratiques et multiplient les variations,
tant dans le choix des finitions que des matériaux.
PAR Aude de La Conté

Un système
accrocheur
Grâce à son ingénieux système
de panneaux muraux en aluminium
à hauteur de plafond, toutes les
installations et raccordements de
cette cuisine sont masqués sur une
profondeur de 5 cm. Dans la jointure
horizontale viennent s’accrocher
une tablette fine pour pots à herbe,
livres de cuisine, boîtes à épices.
Combiné ici avec un monobloc,
cet ensemble constitue une cuisine
intégrée qui ne manque de rien.
Le plus : le choix dans une large
palette de bois massifs ou plaqués,
inox, stratifiés de toutes les
couleurs, vernis brillant ou mat.
Les surfaces en aluminium anodisé,
conçues pour l’usage domestique,
sont faciles à entretenir.
Modèle b3, BULTHAUP.

Mix moderne
traditionnel
Cette cuisine est parfaite pour
qui souhaite jouer le chic dans la
simplicité. Ses meubles en stratifié
laqué mat sur un motif cadre ont
des poignées finition argent antique
à l’aspect vieilli, tandis que son prix
est on ne peut plus abordable.
Le plus : l’électroménager
encastrable avec le plus large choix
du marché, ses meubles d’angles
équipés d’un système d’ouverture
pivotant, des tiroirs rétrolumineux,
son choix de plan de travail
en quartz ou en céramique.
Modèle Laumière, FNAC DARTY.

180
Gabriotti Fotografi

Tout en finesse
et légèreté
Ce modèle Skill s’étire, s’allège,
et marque sa différence, chic
et sophistiquée… à l’italienne. Cinq
millimètres maximum pour toutes
les épaisseurs visibles, ainsi que
pour les portes de grande hauteurs
qui, comble de l'élégance, peuvent
jouer les passages entre deux
pièces. La largeur des panneaux
n’est pas en reste, avec une
nouvelle modularité de 300 cm.
Le plus : le nouveau système
de crédence (ici en grès Calacata)
permet de concevoir des zones
éclairées avec des plans de travail
d’une profondeur de 70 cm.
Modèle Skill, MODULNOVA.

Une ergonomie
étudiée
Parois parfaitement alignées,
juste soulignées de fines lignes
horizontales, vaste surface
de travail se distinguant par son
épaisseur très réduite, absence
de poignées… Cette cuisine assume
un beau minimalisme. Une multitude
de finitions sont proposées :
stratifié mat, stratifié mat touch,
laqué gaufré, laqué brillant, bois,
acier anti-empreinte ou même verre
dépoli sur cadre en aluminium,
vous aurez l’embarras du choix.
Les rangements colonnes sont
en placage de chêne Spessart.
Le plus : l’équipement intérieur des
tiroirs dans différentes essences
de bois, particulièrement soigné.
Modèle Twelve, POLIFORM.
 LE GUIDE AD
Les cuisines

Tomaso Sartori
Monolithe
en monochrome
Avec son plateau qui coulisse
dans la profondeur de l’îlot, cette
cuisine forme un bloc à utiliser
comme comptoir de bar, espace
de service ou zone de repas… tout
en cachant un plan de cuisson
et des éviers avec des robinets
en acier inoxydable. La structure
rectangulaire, à gauche, accueille
le ou les fours, le réfrigérateur,
le lave-vaisselle, la crédence et les
placards. Toutes les portes et les
panneaux font 23 mm d’épaisseur.
Le plus : ici en placage de noyer
Canaletto, le plateau existe
aussi en frêne clair et la base
dans les mêmes placages de bois,
Inox ou Corian blanc glacier.
Modèle K6, BOFFI.

Géométrie
de précision
D'une grande élégance, le bronze
doré et brossé qui souligne les
gorges et les prises en main ainsi
que les encadrements apporte
à cette cuisine la touche de
sophistication. Les portes des
armoires sont en verre teinté
bronze et adoptent à l'intérieur
des finitions en bois noble, verre,
miroir ou aluminium. Les meubles,
en placage de chêne graphite
sombre, sont équipés
d’une ouverture électronique.
Le plus : avec le rétroéclairage,
le plan de travail en céramique
Storm Negro semble flotter,
et les plinthes en miroir
confèrent légèreté à l’ensemble.
Modèle Pure SLX, SIEMATIC.

182
 L’élégance d’un
acier velouté
Ce modèle possède un toucher
doux incomparable. Son secret ?
De la poudre d’acier colorée,
mélangée à une émulsion spéciale
puis rouillée à l’acide, poncée
et vernie mat. Sa teinte velouté soft
s’accorde bien avec les nouvelles
vitrines Vero, au cadre métallique
anodisé. Raffinement ultime, les
intérieurs peuvent être en bois ou
mélamine, vernis ou mats, teintés
aux Couleurs® Le Corbusier.
Le plus : ses vitrines se relient aux
armoires sans transition et sont
équipées d’un système d’éclairage
qui permet un réglage plus ou moins
chaleureux de la lumière.
Modèle Steel, LEICHT.

Noir profond
Ici, façades et joues d’une
épaisseur réduite misent sur
l’élégance. Les meubles ont trois
niveaux de tiroirs, équipés d’une
ouverture mécanique assistée.
On apprécie les meubles situés
sous l’évier réalisés en stratifié
marin pour mieux résister
à l’abrasion et à l’humidité.
Le plus : une finition Noir Soie
super mate récemment mise
au point, en stratifié hydrofuge,
antimoisissure et antitrace,
qui permet un entretien facile.
Modèle Negro Seda, SANTOS.
 LE GUIDE AD
Les cuisines

Noblesse
et chaleur du bois
Qu’on se le dise : François
Agonayan, créateur de L’Atelier
de Saint-Paul, et son équipe
de concepteurs et menuisiers
s’affranchissent des codes de la
cuisine type, travaillent toutes
les matières et soignent les
équipements, bien cachés, de leurs
cuisines toujours sur mesure.
Ici, du chêne massif gougé, un bar
en Calacata, un plateau en inox
massif de 1 centimètre, des portes
coulissantes et une certaine
verticalité, pour un résultat unique.
Le plus : on peut tout demander
à L’Atelier de Saint-Paul, même
des moulures XVIIIe, car le but
de l’entreprise est de donner une
identité singulière à chaque projet.
Modèle exclusif, ATELIER DE SAINT-PAUL.

Aluminium
martelé
teinté laiton
Onyx, quartz, marbres peau
d’éléphant… les pierres les plus
précieuses n’ont aucun secret pour
Pood, ce cuisiniste au savoir-faire
inégalable et à la créativité
bluffante. Assemblées en banlieue
parisienne, au centimètre près, les
pierres en placage de 3 mm sont
posées sur des portes pouvant
atteindre 4 m de hauteur. Quelle
que soit la cuisine, tout est pensé
sur mesure, rétroéclairage,
veinage en livre ouvert et prises
de courant en pierre compris.
Le plus : les moindres détails sont
étudiés, des très beaux robinets
de la marque CEA aux hottes
de cuisson intégrées en passant
par le plan de travail V Zug.
Modèle exclusif, POOD.

184
Acier inox et
marbre revisités
Inspirées des modèles d’antan
et adaptées à la technologie
d’aujourd’hui, les cuisines
d’Officine Gullo possèdent un
charme inimitable. Elles sont en
acier inoxydable, cuivre, fonte, fer
forgé et proposent bien sûr toute
une gamme d’accessoires de
cuisson : brûleurs pasta cook, coup
de feu, friture, four à convection
et, dans les colonnes, four à vapeur,
four pour maintien au chaud,
four à rôtir et nombreux tiroirs.
Le plus : les îlots pour lavage,
le lave-vaisselle, les tiroirs
réfrigérateurs, la cave, les
rangements… tout est réalisé
sur mesure, à la demande.
Modèle Silver Grey, OFFICINE GULLO.

Gris béton
et bois de chêne
Conçue comme un bloc à part
entière à installer dans n’importe
quelle pièce, cette cuisine pense
à tout, des niches ajourées qui
favorisent la circulation et la
diffusion de la lumière à l’ergonomie
travaillée par zones. Lavage,
préparation, cuisson, dressage...
chaque fonction a son espace
dédié. Entièrement réalisable sur
mesure, elle est équipée ici d’une
crédence en chêne vernis huilé,
mariée à une façade décor béton.
Le plus : une panière en tissu
pour le pain dans un tiroir,
un range-bouteilles spécial…
On comprend que ce sont des
concepteurs français qui ont mis
au point ce modèle dans cette usine
des Alpes !
Modèle De Cube et de Verre, PERENE.
 AD 153
Les adresses

ERRATUM Véronique Massuger, ATTENTION, EN APESANTEUR P. 160 Society Limonta,

Dans AD no 152, une erreur 4, rue Théophile-Roussel,
s’est glissée dans notre sujet 75012 Paris.
« L’art en majesté », page 122. Willy Rizzo,
Contrairement à ce qui est willyrizzo.com
écrit, le nom de l’architecte
américain qui a participé MEUBLES
au projet avec Frédéric EN SCÈNE, P. 52
Méchiche est James Dixon : Arflex, arflex.it
jdixonarchitect.com Armani/Casa,
armani.com/casa
Artemide, artemide.com
B&B Italia, bebitalia.com
Baleri Italia, baleri-italia.it
Bitossi Home,
bitossihome.it
Brionvega, brionvega.it
Cassina, cassina.com
De Padova, depadova.com
Dimorestudio,
dimorestudio.eu
Fendi Casa by Luxury
Living Group,
luxurylivinggroup.online/
TOUTES NOS EXCUSES fendi-casa.html
… à la galerie Prisme, Flos, flos.com
3, avenue du Père-Lachaise, Galerie Diurne,
75020 Paris, qui s’intéresse aux diurne.com
céramistes Andrée et Michel La Manufacture
Hirlet depuis 2005, et que nous Cogolin,
n’avons pas citée dans le sujet manufacturecogolin.com
« Une vie de céramique », Living Divani,
p. 64 de notre no 152. livingdivani.it
Mack, mackbooks.co.uk
Massimo Lunardon,
massimolunardon.it
OBJETS DE DÉSIR, P. 42 Minotti, minotti.com
Adele-C, adele-c.it Molteni & C, molteni.it
CRÉATEURS
VERTUEUX, P. 70
Formafantasma,
Galleria Giustini/Stagetti :
giustinistagetti.com
Francesco Simeti,
francescosimeti.com
francescaminini.it
martinasimeti.com
Ilaria Bianchi,
ilabianchi.com
Maddalena Selvini,
maddalenaselvini.com
Zanellato/Bortotto,
zanellatobortotto.com
FIAT LUX, P. 116
Adele Show for Society
Limonta, adeleshaw.fr
B&B Italia, bebitalia.com
Established & Sons,
establishedandsons.com
Federica Schiavo
Gallery,
federicaschiavo.com
Flair, flair.it
Francesca Minini,
francescaminini.it
Frutta Gallery,
fruttagallery.com
Galleria P420, p420.it
Galleria ZERO,
galleriazero.it
TWIST
À L’ITALIENNE, P. 134
41zero42, 41zero42.com
Armani/Casa,
armani.com/casa
CUISINE CRÉATIVE,
P. 172
Adèle Collections,
adele-collections.com
Caravane, caravane.fr
Carrément Victoire,
carrement-victoire.com
Cire Trudon, trudon.com
Compagnie Française
de l’Orient et de la Chine,
cfoc.fr
Fuga chez À Rebours,
fugarussia.ru/en
À Rebours Lafayette
Anticipations, 46, rue
Sainte-Croix-de-la-
Bretonnerie, 75004 Paris
Guy Degrenne,
guydegrenne.fr
Jessica Art Gallery,
jessicaartgallery.com
La Trésorerie,
latresorerie.fr
Le Bon Marché Rive
Gauche, 24sevres.com
Merci, merci-merci.com
Puiforcat, puiforcat.com
Revol, revol1768.com/fr
Serax, serax.com
societylimonta.com
The Conran Shop,
conranshop.fr
NOUVELLES
INSPIRATIONS P. 176
Bisazza, bisazza.it/fr
Dada, dada-kitchens.com/fr
India Mahdavi,
india mahdavi.com
William Smalley
Architect,
williamsmalley.com
NOS TOP MODÈLES,
P. 180
Atelier de Saint-Paul,
atelier-saintpaul.fr
Boffi, boffi.com
Bulthaup,
bulthaup.com
Fnac/Darty, darty.com
Leicht, leicht.com/fr
Modulnova,
modulnova-paris.fr
Officine Gullo,
officinegullo.com
Perene, perene.fr
Poliform, poliform.it
Pood, pood.design
Santos, santos.es/fra
SieMatic, siematic.com

Bitossi, bitossiceramiche.it
Bottega Veneta,
bottegaveneta.com
Cassina, cassina.com
CC-Tapis, cc-tapis.com
Clara Scremini Gallery,
clarascreminigallery.com
Damiani, damianieditore.com mobilier-design/poliform
Dedar, dedar.com.fr
Elena Carozzi,
elenacarozzi.com
Fendi Casa by Luxury
Giopato & Coombes,
giopatocoombes.com
Houtique, houtique.es
Living Group,
luxurylivinggroup.online/
fendi-casa.html
Flexform, flexform.it
Fontana Arte,
fontanaarte.com/fr
Francesco balzano,
francescobalzano.com
Golran, golran.com
Hermès, hermes.com
Kettal, kettal.com
Lafayette Gourmet,
haussmann.galerieslafayette.
com/category/
maison-gourmet/
Le Botteghe Su Gologone, expormim.com
lebotteghesugologone.com
Missoni, missoni.com/fr
Moroso, moroso.it
Nude, nudeglass.com
Oscar Piccolo,
oscarpiccolo.com
Rometti au Bon Marché
Rive Gauche,
rometti.it.fr
24sevres.com
Sicis, sicis.com
Tacchini chez Silvera,
tachini.it/fr
silvera .fr
Venini, venini.com
Rendez-vous AD
My Design, m-ydesign.com Baxter, baxter.it
Nanimarquina, Bitossi, bitossiceramiche.it
nanimarquina.com Calevo Interior.Lab,
Paola Paronetto, calevo.it/interior-lab/
paola-paronetto.com Carrozzeria900,
Poliform Silvera, carrozzeria900.com
silvera.fr/showrooms- Ceramica del Ferlaro,
ceramicadelferlaro.it
Poltrona Frau, Ceramiche Milesi,
poltronafrau.com ceramichemilesi.com
Sentou, sentou.fr Circoloquadro,
Siltec, siltec-mobilier.com circoloquadro.com
Silvera, silvera.fr Desalto, desalto.it
Stéphane Parmentier Eligo Studio,
x Giobagnara, eligostudio.it
giobagnara.com/ Galleria Luisa
giobagnara_stephane_ Delle Piane,
parmentier gallerialuisadellepiane.it
The Conran Shop, Galleria Proposte,
conranshop.fr Corso Giuseppe Garibaldi,
Zanotta, zanotta.it 127, 20025 Legnano MI,
Italie. tél. : +39 0331 548661
COCOONING Il Perigeo, ilperigeo.com
OUTDOOR, P. 60 Mohebban,
B&B Italia Outdoor, mohebbanmilano.com
bebitalia.com/fr/bebitalia/ Viabizzuno,
outdoor viabizzuno.com
Bosc, bosc-leslandes.fr
Ethimo, ethimo.com NUOVA VITA P. 142
Expormim, Appia Appia,
appiaappia.com
Fermob, fermob.com Bertozzi,
Gandia Blasco, stamperiabertozzi.it
gandiablasco.com Caravane, caravane.fr
Hay, hay.dk Loro Piana,
Kettal, kettal.com fr.loropiana.com
Manutti, manutti.com Palazzo Maritati e Muci
Nanimarquina, palazzomaritatiemuci.com
nanimarquina.com Sika Design,
Royal Botania, sika-design.com
royalbotania.com Vivaraise, vivaraise.fr
Tectona,
tectona.net MOSAÏQUE
Tribù, tribu.com DE STYLES P. 152
Unopiù, unopiu.fr Studio Peregalli,
Vondom, vondom.com studioperegalli.it

186
Rendez-vous AD
Sélections AD
M A R S / AV R I L 2 0 1 9
MONTRE CHANEL PREMIÈRE
ROCK INTENSE BLACK
Première {premier} adj.f.s. :
qui précède les autres dans
le temps, l’espace, le rang ;
principale, supérieure.
n.f.s. : qui est réalisée
pour la première fois ;
qui est classée en tête.
En transport, la classe la plus
confortable, en haute couture,
la directrice d’atelier… En
horlogerie, la première montre
créée exclusivement pour les
femmes par CHANEL en 1987,
reprenant la forme du bouchon
du flacon du parfum N° 5 et celle
de la place Vendôme.
chanel.fr
PHELIPPEAU TAPISSIER
Restauration de mobilier d’époque
pour des musées ou création
contemporaine, Phelippeau
Tapissier réalise des pièces
uniques. Transmission et
formation, valeurs cardinales
de son grand-père, règnent
dans les ateliers de garniture en
sièges et de confection de rideaux.
Sans oublier le travail du villier,
ce tapissier qui intervient en ville,
installe les tringles et drape les
décors de fenêtres. Aujourd’hui,
Phelippeau Tapissier compte
près de trente collaborateurs.
contact@phelippeautapissier.com
188
MIELE
La marque premium d’appareils
électroménagers vous attend
dans son flagship store, au cœur
de Saint-Germain-des-Prés.
Découvrez l’ensemble des
gammes Miele : produits pour la
cuisine, soin du linge, des sols,
accessoires… Une équipe de
conseillers spécialisés est à votre
disposition. Aussi, la cuisine active
du Miele Experience Center
(30, rue du Bac, 75007 Paris,
métro Rue du Bac) propose des
ateliers de découverte produits ou
des cours de cuisine avec un chef
de talent. Choisissez votre cours
parmi les nombreuses
thématiques…
miele.fr/ateliersculinaires
POLIFORM STANFORD LONGUE
L’élégance naturelle de Stanford
naît de la légèreté du dessin.
Une coque fine et enveloppante,
telle une robe qui repose
sur une mince structure
en aluminium moulé.
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RIMADESIO
Avec Alambra, Rimadesio
propose une réinterprétation
contemporaine de meubles
comme les bahuts, les vitrines
et les blocs tiroirs. Une collection
caractérisée par une particulière
structure en aluminium, par des
détails exclusifs de design, par
mécanismes de mouvement et
équipée de système d’éclairage
Led intégré dans les étagères.
Une proposition disponible
en différentes dimensions
et avec équipements différents.
rimadesio.it
MAJE
Cette saison, le it-bag de Maje joue
plus que jamais la variété. Après
les multiples déclinaisons du M,
sac iconique de la Maison,
le nouveau M Skin se dénude
devant nous, saison d’été oblige.
Déshabillé de ses franges, paré
d’une poignée de métal doré, on le
porte comme un bijou dans des
versions noir, blanc, ou noir et
blanc très graphiques, couleurs
de la saison. En photo, M Mini Skin
en cuir blanc : 235 €, disponible
dans le réseau des boutiques Maje
et sur maje.com
ARTE
La collection Vanguard s’inspire
largement de l’art abstrait
des années 1950 et 1960.
Une combinaison de textiles
avant-gardistes et d’élégants
revêtements muraux plissés.
Des motifs abstraits et graphiques,
des couleurs expressives
et audacieuses et un soupçon
de luxe, le tout inspiré de la
peinture moderne. Un air d’Italie,
avec un petit côté vintage,
et une sélection de matériaux
inédite pour des revêtements
contemporains. Finition mate
ou brillante, design expérimental
et technique : une véritable valeur
ajoutée en termes de look and feel.
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Le carnet AD
ABC PASCAL
Antiquaire – Décorateur Conseil
Le maximaliste de l’antiquité XIXe-XXe.
Originalité, authenticité, miroirs tous styles,
mobilier (Maison Bagués, Jansen, Charles)
et luminaires (Murano, Venini, Veronese,
Vistosi, Mazzega…).
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Marchés Biron, Serpette & Paul-Bert
85, rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen
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Rue de Grenelle (VIIe) – Une maison de maître
Dans un petit passage privé, une maison de maître du xviiie siècle et ses
13 pièces. Élevée sur 4 niveaux, la maison totalise une surface de 347 m2
et compte 6 chambres. Un bien rare à la vente, proche des commerces
et des établissements scolaires réputés.
Prix : 5 450 000 € | Réf : 10532TA
Villa Montmorency – Dernier étage avec 2 terrasses
Dans une belle demeure du début du xxe siècle, au dernier étage.
Un appartement de 171 m2, comptant un salon cathédrale à la hauteur
sous plafond spectaculaire, 3 chambres ainsi que 2 terrasses (40 m2
pour l’une d’elles), les lieux sont lumineux et ensoleillés, sans aucun
vis-à-vis et au calme. Parking.
Prix : 3 190 000 € | Réf : 10702BS

Agence Patrice Besse Paris Agence Patrice Besse Paris

7, rue Chomel, 75007 Paris 7, rue Chomel, 75007 Paris
01 42 84 80 85 01 42 84 80 85

Face à la grande bleue, La Villa Douce est un véritable havre de paix, situé au Rayol-Canadel-sur-Mer.
Avec son allure à la fois chic et sobre, cet hôtel 4 étoiles surplombe la méditerranée de son œil bienveillant. Ici, tout est fait pour lâcher prise. Tout au
long de leur séjour, les hôtes sont invités au farniente et au repos. La Villa Douce propose 5 catégories de chambres, du standard à la suite appartement,
le tout dans un environnement calme et ressourçant qui invite à la détente. Pour un séjour en amoureux ou des vacances en famille, profitez du Café
L’Envol et du Club Papillon pour découvrir une cuisine aux couleurs de la Provence avec des produits frais, bio, locaux et vegan sur la terrasse ombragée
avec la vue sur les îles d’Or. Et sachez que tous les jours, de 16 h à 18 h, la maîtresse de maison vous invite à son « Tea- time » composé de mignardises,
pâtisseries faites maison, le tout accompagné des boissons chaudes ou froides selon vos envies. Si La Villa Douce est un lieu paisible que l’on n’a pas
envie de quitter, n’oubliez pas de profiter des alentours : des cinq plages de sable fin du Rayol-Canadel, des promenades sur les corniches, des îles d’Or,
de l’arrière-pays et des petits villages provençaux… et pour rendre votre séjour encore plus doux, l’hôtel propose de nombreux services tels que
massages et soins esthétiques, location de vélos électriques, piscine chauffée, cours de yoga… L’équipe complète sera ravie de tout mettre en œuvre
pour que votre séjour soit INOUBLIABLE !

La Villa Douce – 8, Corniche de Paris

83820 RAYOL-CANADEL-SUR-MER
www/lavilladouce.com
+ 33 (0)4 94 15 30 30
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Biarritz – Quartier impérial Deauville – Proche Casino

En première ligne vue océan, appartement rénové 486 m². Vastes Au calme, propriété 180 m², rénovée avec goût. Réception avec cheminée
réceptions. Volume. Grande terrasse face aux montagnes. Appartement et grande verrière sur le jardin. 3 chambres et leur salle de bains.
de gardien. Parking. Accès privé à la plage. Jardin clos et paysager.

Prix : Nous consulter | Réf : BIA-1569-VP | DPE : C Prix : Nous consulter | Réf : DEV-1603-HB | DPE : Vierge

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Paris Ier – Jardin des Tuileries Eygalières

Vue panoramique plein sud sur les monuments de Paris. Appartement Exceptionnel au cœur du village. Magnifique maison XIXe parfaitement
d’exception de 176 m² en parfait état, superbement rénové par un restaurée, entièrement close de murs. 4 suites. Salon bibliothèque avec
architecte de renom. Triple réception, 2 chambres. Beaux volumes loggia. Grand préau salon d’été et terrasse, piscine. Rare.

Prix : 5 750 000 € | Réf : PLM-4187-MT | DPE : Vierge Prix : Nous consulter | Réf : SRM-7801-PHB | DPE : vierge

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Paris XVIe – La Muette Saint-Jean-de-Luz

Dans une voie privée, très bel hôtel particulier 360 m² avec ascenseur. Maison style néo-basque près des plages et du centre-ville.
2 réceptions, cuisine salle à manger, bureau, 5 chambres, 3 bains. Entièrement rénovée. Salon, 6 chambres, vue océan, ascenseur, piscine,
Salle de cinéma. Buanderie. Cave à vin. 2 parkings. logement d’invités.

Prix : 4 950 000 € | Réf : PRD-4066-ITFK | DPE : En cours Prix : 2 680 000 € | Réf : STJ-1588-VB | DPE : B

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Crillon-le-Brave Uzès
Superbe vue sur le village et le Mont Ventoux pour cette maison de Maison de village de 310 m² entièrement rénovée par un architecte
plain-pied en parfait état, pièces à vivre ouvertes sur une large terrasse renommé, ensoleillée et confortable, 4 chambres, cour au sud avec belle
couverte, 4 chambres. Terrain 4 300 m², piscine, pool house, garage. piscine carrée et salon d’été.

Prix : 890 000 € | Réf : DRM-6263-LB | DPE : D Prix : 990 000 € | Réf : UZS-8748-COB | DPE : C

Emile Garcin Drôme & Ventoux Emile Garcin Uzès & Camargue
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Paris Ve – Sorbonne Neuilly - Sablons

Au troisième étage d’un immeuble d’angle datant de 1800, appartement
de 146 m² avec vues dégagées sur la Seine et les ponts de Paris.
Doté d’un plan en étoile, il se compose d’un double séjour, d’une cuisine
dînatoire et de quatre chambres. Sectorisation Henri IV.
Prix : 2 870 000 € | Réf : 1412171
Hôtel particulier rénové de 244 m², situé en second plan et donnant
sur une cour. Il comprend un séjour aménagé et équipé, une salle
à manger, une cuisine dînatoire et six chambres. Belle hauteur sous
plafond, vues dégagées sur les jardins et équipement moderne.
À proximité des transports et du bois.
Prix : 3 950 000 € | Réf : 2176996

111, rue Monge, 75005 Paris 105, av. Achille Peretti, Neuilly-sur-Seine
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monge@danielfeau.com neuilly@danielfeau.com

Paris XVe – École Militaire Paris IXe – Rue Moncey

Au quatrième étage d’un immeuble de bon standing en pierre de taille,
appartement de 63 m² bénéficiant d’une vue dégagée sur le dôme des
Invalides. Il comprend un salon, une cuisine équipée, et deux chambres
au calme et sans vis-à-vis. Une cave complète ce bien.
Prix : 1 000 000 € | Réf : 2514114
Appartement familial et de réception de 158 m², exposé sud. Il se
compose d’une entrée, d’un salon, d’une salle à manger, d’une cuisine
dînatoire et de quatre chambres. Hauteur sous plafond de 3,40 mètres
et beaux éléments anciens. Une cave complète ce bien.
Prix : 1 850 000 € | Réf : 1304360

118, rue Saint-Dominique, 75007 Paris 52, rue des Martyrs, 75009 Paris
01 84 79 74 20 01 84 79 76 38
saintdominique@danielfeau.com 9eme@danielfeau.com

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M A R S / AV R I L 2 0 1 9

Paris VIe – Un pied-à-terre de rêve à Saint-Sulpice Paris Ier – Jardins du Palais-Royal

Dans un hôtel particulier du xviie siècle inscrit Monument historique,
au 6e et dernier étage avec ascenseur, un appartement de 82 m2 donnant
sur la cour d’honneur, avec 4 expositions. Séjour-atelier traversant
nord-sud de 40 m2 avec une grande verrière et 3,40 m sous plafond,
salle à manger ou chambre d’appoint, chambre d’angle inondée de soleil,
grande salle de bains avec dressing, cuisine. Cave, parking dans la cour.
Studio de 14 m2 disponible en sus du prix.
Prix : 2 190 000 €
Dans un immeuble du xviiie siècle, à l’étage noble avec ascenseur,
un duplex sublime de 171 m2 exposé au sud, avec vue dégagée sur les
jardins, comprenant, à l’étage noble, vaste entrée, séjour avec vue,
bibliothèque, chambre avec salle de bains, dressing et vue, et à l’entresol,
salle à manger, chambre avec salle de bains, cuisine avec monte-plats
et 2e entrée. Parquet Versailles, cheminées. Excellent état.
Prix : sur demande

31, rue de Tournon, 75006 Paris 31, rue de Tournon, 75006 Paris
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Paris Ier – Rue de Rivoli : vue panoramique Paris IVe – Île Saint-Louis : comme une maison
Près de l’hôtel Meurice, avec une vue plein sud sur le jardin des Tuileries Quai de Bourbon, dans un bel immeuble du xviie siècle, au fond de la cour,
et la tour Eiffel, au 2e étage au-dessus de l’entresol d’un bel immeuble un duplex de 100 m2 (66 m2 Carrez) avec une entrée privative, ouvrant
en pierre de taille de 1830 avec ascenseur, un appartement exceptionnel sur une petite cour plantée, au calme absolu. Entrée, petit salon,
de 176 m2 avec 3,40 m sous plafond, superbement rénové par un chambre, bureau, salle de douche, cuisine, salle de projection
architecte de renom. Galerie d’entrée, grand salon, petit salon au sous-sol, cave. Pied-à-terre ou appartement-refuge pour un écrivain
ou 3e chambre, salle à manger, 2 suites climatisées avec salles de bains, ou un artiste.
salle de douche, cuisine, office. 2 caves. Chambre de service et parking Prix : 1 390 000 €
disponibles en option.
Prix : sur demande
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 AD 153
L’obsession

L’objet
culte
PAR Sophie Pinet
PHOTO Florent Tanet

Qu’est-ce que c’est ? Le fauteuil Soriana, imaginé

en 1970 pour l’éditeur Cassina et auréolé, dès sa
sortie, du Compasso d’Oro, le prix international
de design créé en 1954 par Giò Ponti.

Qui l’a signé ? Le couple de designers et architectes

Afra et Tobia Scarpa (fils de Carlo Scarpa), à l’origine
de nombreuses pièces mythiques du design.

Son prix ? La paire de cette version, habillée

du tissu Yeti de Pierre Frey, fut adjugé 8 320 €
chez Piasa le 8 novembre dernier.

Où le trouver ? Largement édité à l’époque, il est

régulièrement au catalogue des maisons de ventes
et sur des sites de commerce en ligne.

194
FONCTION. ÉLÉGANCE. HARMONIE.

www.leicht.com
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COLLIER «CAMÉLIA» EN OR BLANC, RUBIS ET DIAMANTS