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Paris

109
Déco Archi Design
moltenigroup.com

Dada Engineered

MOLTENI&C PARIS FLAGSHIP STORE 22, RUE DES SAINTS-PÈRES 75007 PARIS T 01 45 71 00 57
MOLTENI&C REIMS FLAGSHIP STORE 74 BIS BOULEVARD LUNDY 51100 REIMS T 03 26 97 27 52 BY GRÉGORY GUILLEMAIN
ILS L'ONT DIT, ILS L'ONT ÉCRIT !

« Aujourd'hui l'objet est dépassé par le


concept de collection qui évoque une
atmosphère, un style, un espace où l'on
se sent bien. »

Rodolfo Dordoni
Hommage à l’architecte italien disparu en août 2023

Domodeco 3
« La montagne nous offre le décor...
À nous d’inventer l’histoire qui va avec ! »
Nicolas Helmbacher - Guide de haute montagne

HORS-SÉRIE
À paraître en décembre

LUXE & MONTAGNE


HIVER 2023/2024

Informations et réservation de votre emplacement : cyril@domodeco.fr


Studio Erick Saillet
EDITO

PARCOURS

À peine sortis des vacances, nous replongeons déjà dans un


tout autre voyage ! Mais pas n’importe lequel. Les destinations
sont multiples, pétries de bonnes vibrations. Oui, cette ren-
trée s’annonce pour le moins intense, portée par cette énergie
contagieuse qui nous pousse à respirer l’air pur de la création.
Nous vous invitons ainsi à une excursion en totale immer-
sion dans notre univers battant au rythme d’un panel d’événe-
ments incroyables à explorer ces prochains mois.

Maison&Objet, Paris Design Week, le salon de la céramique à


Cersaie, le Monaco Yacht Show, Architect@Work Paris... Et ce
n’est que le début ! Sous l’impulsion d’un florilège de boutiques,
de showrooms et de scènes d’inspiration flambant neuves, une
nouvelle forme de contact émotionnel avec le design et la dé-
coration se met en ordre de marche. Au cœur de ce monde pal-
pitant, cet accélérateur de particules artistiques, nous saluons
l’arrivée des teintes automnales qui semblent plus pétillantes
que jamais.

On ressent, on apprend, on découvre, on se laisse submerger


par ce cosmos, cette force vive qui nous aimantent et nous
happent sans jamais perdre de vue cette appétence pour les
interactions humaines. Puisque le parcours n’est pas tout
tracé, il serpente au gré des belles rencontres, emprunte des
chemins de traverse insoupçonnés. Et si nous faisions un bout
de route ensemble ?

Anne-France Mayne

6 Domodeco
www.ananbo.com
DOMODECO
N° 109

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33 198
8 SOMMAIRE
LE GRÈS CÉRAME :
UN MATÉRIAU DÉSIRABLE
POUR UNE CONCEPTION DURABLE

NOTRE SHOWROOM À PARIS 32 AVENUE DE L’OPÉRA PARIS +33 01 83 75 21 75


DOMODECO
N°109

À LA UNE
SHOWROOM & CIE – PARIS DÉROULE LE TAPIS ROUGE
À UN FLORILÈGE DE NOUVELLES ADRESSES ET SCÈNES D’INSPIRATION 12
COLLAB – DANS LE DIALOGUE, LES ARCHITECTES D’INTÉRIEUR,
DESIGNERS, FABRICANTS ET MAISONS D’ÉDITION
OUVRENT LA VOIE À UN DESIGN QUI SE PARTAGE SANS MODÉRATION 18
SAVE THE DATE – HOSTYS CONNECT, ARCHITECT@WORK
ET MAISON&OBJET, DES RENDEZ-VOUS IMMANQUABLES 22
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK –
UN APERÇU DES ADRESSES INCONTOURNABLES,
DES TEMPS FORTS ET DES EXPOSITIONS PHARES
DE L’ÉVÉNEMENT DESIGN DE LA RENTRÉE 30
CULTURE – UNE RENTRÉE SOUS LE SIGNE DE L’A RT,
À DÉCOUVRIR AU FIL DES EXPOS ET DES VERNISSAGES 50
À LIVRE OUVERT – BIOGRAPHIES EN MAJESTÉ,
DANS L’INTIMITÉ DES GRANDS NOMS DE L’A RCHITECTURE ET DU DESIGN 64

RENCONTRE
L’A RCHITECTE D’INTÉRIEUR ÉMILIE RŌZ, UNE VISION SOLAIRE 70

ARCHITECTURE
STUDIO KO : L’EXPOSITION PHARE À LA BIENNALE D’ARCHITECTURE DE VENISE 74

IN THE MOOD
RETOUR SUR LES PIÈCES FORTES ET LES SCÉNOGRAPHIES
COUPS DE CŒUR, CHINÉES À LA MILAN DESIGN WEEK 2023 80

ZOOM SUR...
LE LUMINAIRE TOUT EN ÉMOTIONS 108

EN PRIVÉ
UN STYLE PARISIEN À PARIS OU UN TRIPLEX RÉNOVÉ
PAR L’A RCHITECTE FÉLIX MILLORY 128
VARIATIONS SUBTILES DANS UN DUPLEX MONOCHROME
PENSÉ PAR L’AGENCE BALDINI ARCHITECTURE 144
ENTRE CIEL ET TERRE, UNE DEMEURE LYONNAISE EMBELLIE
PAR L’A RCHITECTE WILLIAM WILMOTTE ET STYLISÉE
PAR CLAUDE CARTIER DÉCORATION 156
UN CHÂTEAU MONACAL, AUX PORTES DE LYON,
RÉINTERPRÉTÉ PAR LA DÉCORATRICE VICTORIA WOLF
AUX CÔTÉS DU MAÎTRE D’ŒUVRE JÉRÉMY ROCHET 170
UNE VILLA TROPÉZIENNE, TRANSFORMÉE PAR
LE STUDIO OREKA, EN HARMONIE AVEC L’HORIZON MÉDITERRANÉEN 186

DOSSIER AGENCEMENT
10 ESPACES D’INSPIRATION REPENSANT L’ARCHITECTURE PAR LA TEXTURE 198

DESIGN TROTTER
À PARIS, LE CHÂTEAU DES FLEURS VIT SA PLUS BELLE ÉPOQUE.
À SAINT-TROPEZ, L’HÔTEL LA TARTANE SOLARISE LA CÔTE D’A ZUR 218

Première de couverture : Réalisation Félix Millory Architecture. ©Stephan Julliard

10 SOMMAIRE
SHOWROOM&CIE

Silvera Gribeauval
Triangle d’or
Dans le prolongement des showrooms Bac et Saint-Germain, cette troisième adresse assoit la palette transversale de l’en-
seigne Silvera. Dans cette volonté de porter l’ameublement haut dans le ciel parisien, ce lieu satellite déploie sur trois
étages une autre facette de ce spécialiste du mobilier design, de l’aménagement de bureaux, d’espaces tertiaires et de
l’habitat en France et à l’international. Ainsi, le showroom multimarque Gribeauval, réaménagé par l’architecte Frédéric
Turpin, dévoile en trois temps les contours d’un appartement de collectionneur. En juin dernier, lors des Designers’Days,
le public a pu découvrir au rez-de-chaussée, en avant-première, les nouveautés du fleuron italien Baxter. En ce mois de
septembre, à l’occasion de la Paris Design Week, l’étage démultiplie les perspectives avec une sélection pointue d’éditeurs
partenaires. À l’honneur et dévoilées en exclusivité, des pièces de Tobia Scarpa, David & Nicolas, Gordon Guillaumier,
Studiopepe, éditées par Tacchini. À leurs côtés, celles de Massimo Castagna pour Gallotti&Radice, l’iconique canapé
architectural DS, de DeSede, des luminaires de Lambert & Fils, des jeunes marques en devenir telle Youth Éditions, etc.
Pour Ugo Silvera : Avec ce nouvel espace, nous souhaitons immerger le public au cœur d’une sélection extrêmement pointue et
forte, assemblée dans un lieu scénographié davantage résidentiel, imaginé comme un parcours personnalisé et évolutif. Une belle
promesse et une réelle expertise affinée par le lancement de podcasts vidéo et de talks. Des rendez-vous privilégiés tout au
long de l’année, disséminés dans tous les showrooms Silvera de France, invitant des designers et des éditeurs de renom à
dialoguer avec le public et les professionnels.
Anne-France Mayne

Silvera Gribeauval – Parcours Paris Design Week – 3, rue de Gribeauval – 75007 Paris – www.silvera.fr

12 A LA UNE
Showroom Gribeauval. Scénographie Baxter, Designers’Days 2023. Silvera
SHOWROOM&CIE

En résidence
The Invisible Collection, temple du design
Pierre Augustin Rose, Studioparisien, Louise Liljencrantz, capacité avant-gardiste à brouiller les frontières entre le
Damien Langlois-Meurinne, Bismut&Bismut, Cristina réel et l’imaginaire. Mais également celui de l’architecte,
Celestino, Humbert & Poyet, Tristan Auer, Elliott artiste, designeuse ultrapolyvalente, Garance Vallée, et
Barnes, Sophie Dries... Qu’ont-ils en commun autre que de l’artiste-artisan-designer coréen Minjae Kim, connu
leur talent ? The Invisible Collection. Fondée en 2016 à pour ses meubles disruptifs en bois et en résine sculptés.
Londres par Isabelle Dubern-Mallevays, Anna Zaoui et Auquel s’ajoute une sélection signée Mayaro ! Un parcours
Lily Froehlicher, cette marketplace internationale s’ins- tout en élégance et en poésie. Dans cet esprit de curation qui
crit comme la première dédiée au mobilier et aux objets est notre marque de fabrique depuis 2016, nous présenterons
imaginés par les plus grands, décorateurs, architectes le mobilier des décorateurs, stars et jeunes talents, contempo-
d’intérieur, designers reconnus ou jeunes en devenir. Une rain et vintage avec notre soutien inconditionnel aux ateliers.
vision plurielle qui conjugue la création à tous les temps, Cette ouverture coïncide avec l’attribution du label B Corp à
jusqu’à l’artisanat d’art. Pour toucher du doigt ces pièces, The Invisible Collection, étape majeure dans notre engagement
souvent inédites, il fallait un lieu à la hauteur. Après pour une industrie de la décoration responsable, souligne la
Londres et New York, direction donc rue Amélie, dans le cofondatrice Isabelle Dubern-Mallevays. Un espace qui
VIIe arrondissement de Paris. Pour l’occasion, la maison célèbre la création, à découvrir pendant la Paris Design
Mayaro, galeriste, éditeur et curateur de savoir-faire d’ex- Week, du 7 au 16 septembre.
ception, s’est transformée en résidence, accueillant sur Anne-France Mayne
trois niveaux une sélection audacieuse. Le lieu témoigne
de cette synergie et de ces rencontres qui façonnent l’ADN Showroom The Invisible Collection Paris Rive Gauche
de The Invisible Collection. Le studio de design portu- 20, rue Amélie – 75007 Paris
gais multidisciplinaire Garcé & Dimofski, aux manettes theinvisiblecollection.com
scénographiques, croise ainsi le regard de l’architecte
d’intérieur londonienne Charlotte Taylor, saluée pour sa

Showroom The Invisible Collection Paris Rive Gauche. ©Rodrigo Rize

14 A LA UNE
RENDEZ-VOUS WITH YOU : RENDEZ-VOUS AVEC VOUS

85 rue du Bac, Paris 7e / 49 rue de Berri, Paris 8e / 25 rue du Faubourg St-Antoine, Paris 11e
99 Avenue du Maine, Paris 14e / 476 Route des Quarante Sous, Orgeval
SHOWROOM&CIE

Obumex Boutique Flagship Paris.


©Verne Photography

Obumex
Prend ses quartiers parisiens
Petit bijou niché rue de Lille, la pre- nos collaborations avec des studios
mière boutique française Obumex de design de renom et des architectes
concentre tout le savoir-faire du français tels que Joseph Dirand, Bruno
menuisier belge. Dessiné par l’archi- Moinard, Gilles & Boissier et Grégoire
tecte d’intérieur de la marque Wouter de Lafforest. Un condensé d’inspi-
Tousseyn, ce lieu célèbre tout autant ration qui associe différentes tech-
la conception, l’agencement que le niques d’orfèvrerie distillées dans
design, avec, au cœur de son propos une atmosphère captivante d’une
fondamental, la création de cuisines finesse incroyable, vernie de stuc, de
et d’espaces intérieurs intemporels travertin et de multiples typologies
depuis trois générations. Ici, le détail de bois, le chêne ou encore le pin.
fait toute la différence. Chaque maté- Pour l’Atelier Ecru Gallery, un écrin
riau devient l’expression d’un savoir- de choix pour présenter à l’occasion
faire, d’un geste artisanal patiné de la Paris Design Week, du 7 au 16
par l’atelier situé à Staden. Pour septembre, un vivier d’artistes talen-
Wouter Tousseyn, Ce nouvel espace tueux et de pièces uniques.
témoigne de notre cœur de métier : la Anne-France Mayne
menuiserie. Nous souhaitions montrer
un aperçu de notre expertise globale, Obumex Boutique Flagship
notre façon d’appréhender les maté- 23, rue de Lille – 75007 Paris
riaux de très haute qualité, de les com- www.obumex.fr
biner et de les faire vivre à travers notre
savoir-faire unique. Mais également,

16 A LA UNE
COLLAB

Paris Design Week en aparté


CarréSol Éditions, parterre de nouveautés
Une rentrée sous les meilleurs auspices ! CarréSol Éditions poursuit sa révolution en matière de parquet. Ici, le revête-
ment s’apparente à un art où les dimensions artisanale, architecturale et design fusionnent pour mieux bouleverser les
narrations intérieures. Un aperçu ? Il suffit de se rendre à la Paris Design Week, du 7 au 16 septembre, pour toucher du
doigt ce monde où le bois se plie à la volonté des plus grands designers. Première étape, rue de Lille, à la découverte de
Pavimento, qui marque cette rencontre exceptionnelle entre la maison d’édition et l’architecte d’intérieur Laura Gonzalez.
Une première ! Cette collection imprime sur les parquets et les boiseries traditionnelles, le style si panaché de la célèbre
designeuse : un pavé de bois d’essences nobles auréolé de cabochons de marbre ou de pierre. J’ai voulu à travers cette colla-
boration garder l’âme de Paris et de cette rue emblématique où se trouve ma galerie. Naturellement, en m’associant avec CarréSol
Éditions, j’ai pu m’appuyer sur leur savoir-faire et la qualité de leurs produits pour créer un sol unique qui reflète ma vision créative.
L’utilisation du pavé parisien comme inspiration pour ce parquet était une évidence. En y apportant ces inserts de marbres, j’ai sou-
haité ajouter une touche contemporaine, explique Laura Gonzalez. Un joli équilibre, entre tradition et modernité. On poursuit
notre chemin, dans le Ier arrondissement à la rencontre du designer Pierre Gonalons et de sa nouvelle version murale de
la collection Médaillon, présentée à l’occasion de son exposition Love Affair, rue de l’Arbre-Sec. Avant de s’immerger dans
l’univers complet de CarréSol Éditions et de toute sa palette boisée, au showroom rue du Louvre, aux portes grandes
ouvertes pendant toute la durée de la Paris Design Week et les 355 autres jours de l’année. Une véritable ode à la matière et
une source d’inspiration dédiée à tous les créateurs... Rendez-vous pris !
Anne-France Mayne

Lieux Paris Design Week


Showroom CarréSol Éditions Louvre – 29, rue du Louvre – 75002 Paris
vernissage le 8 septembre – www.carresol-parquet.com
Galerie Laura Gonzalez – 3, rue de Lille – 75007 Paris
Galerie privée Pierre Gonalons –sur RV – 52, rue de l’Arbre-Sec – 75001 Paris

Collection Les Pavés de Paris. Collection Médaillon par Pierre Gonalons. Collection Quantième, dalle de Versailles.
CarréSol Éditions CarréSol Éditions CarréSol Éditions

18 A LA UNE
Design graphique V.V STUDIO © Peinture David Chambard - Photo Christel Martin

L’ORFÈVRE DE L’ALBÂTRE, LE SCÉNOGRAPHE DE LA LUMIÈRE

OUVERTURE
ART DESIGN ARCHITECTURE EN SEPTEMBRE
2023

55 Quai des Grands Augustins 75006 Paris


COLLAB

Murs et boiserie en Brinjal n° 222, finition


Dead Flat, Farrow & Ball. ©Pierrick Verny

La styliste d'intérieur Nathalie Rives.


Murs et boiseries Orangery n° 70, finition
Dead Flat, Farrow & Ball. ©Pierrick Verny

Farrow & Ball x Nathalie Rives


Carte blanche chromatique
Présentée en avant-première sur l’événement Paris Déco Off, en janvier dernier,
l’innovation Dead Flat révolutionne la couleur et son application. Une finition
qui a nécessité plus de cinq ans de recherche pour s’inscrire comme la peinture la
plus mate et la plus polyvalente qui existe sur le marché, adaptée aux murs, aux
boiseries et au métal. Une prouesse décrite par Charlotte Cosby, directrice de la
création : Une combinaison unique de caractéristiques fantastiques : matité, durabi-
lité et multisurface. Démultipliant à la fois la richesse des teintes, tout en minimi-
sant les imperfections propres à la surface peinte, Dead Flat ouvre le champ des
possibles décoratif. Pour aiguiser le propos et insuffler à la finition une esthé-
tique singulière, Farrow & Ball a donné carte chromatique à seulement quatre
architectes d’intérieur dans le monde : l’artiste et designer londonien Gergei
Erdei, le Studio Ahead, à San Francisco, le collectif de design Tadan basé en
Allemagne... Et la styliste d’intérieur française Nathalie Rives. Pour cette pas-
sionnée de couleurs, une évidence : J’affectionne tout particulièrement le fait que
cette finition puisse être appliquée sur tous supports. En tant qu’architecte d’intérieur,
cela me permet une vraie liberté créative sans contraintes et sans rupture d’aspect de
finition, ce qui est très important pour ce qui est de l’esthétique. En s’appropriant cette
innovation, Nathalie Rives a composé deux atmosphères différentes, Orangery,
aux effluves estivaux et Brinjal, aux subtilités automnales. Dans notre dernier
projet, j’ai choisi un sous-bassement très présent. J’ai été conquise par cette nouvelle
Dead Flat qui a pu s’appliquer de la même façon sur du polymère à relief et sur le
mur. Je savais que dans les collections Farrow & Ball je trouverais mon bonheur ! Je
me suis inspirée des extérieurs et de la nature qui entouraient la maison : les couleurs
des tournesols et des figuiers. Tous les ingrédients pour prolonger les beaux jours.
Anne-France Mayne

www.nathalierives.com – www.farrow-ball.com/fr

20 A LA UNE
COSMO
POLITAN
LIVING

VISITEZ LA TOUTE NOUVELLE SALLE D'EXPOSITION


DD. Paris de Home & Office Concept
168 Rue Du Faubourg Saint-Honoré
domedeco.com
SAVE THE DATE

9e édition de l'événément Hostys Connect, en juin


dernier, à Sintra, au Portugal.

B2B
Hostys Connect, 10e édition
En juin dernier, à Sintra au Portugal, éditions. Pour Yumna Chabrol : Une
la rencontre d’affaires Hostys manière responsable et engagée d’ac-
Connect déployait toute son exper- compagner les entreprises dans leur
tise. Bâti sur des fondations solides, développement dans les secteurs de la
ce rendez-vous révolutionne depuis prescription de luxe en France et à l’in-
maintenant 10 ans tous les codes de ternational. Une promesse tenue une
ce secteur, grâce à l’engagement et fois de plus ! Pendant deux jours,
au savoir-faire de Yumna Chabrol et architectes, architectes d’intérieur,
Jenny Bachelot, rencontrées au sein artisans, manufactures d’exception,
du groupe Reed Expositions France, hôteliers, fournisseurs, éditeurs,
à l’époque où respectivement elles investisseurs, entreprises géné-
évoluaient en qualité de directrices rales ont pu échanger en immersion
adjointes de la division profession- totale à l’hôtel Penha Longa Resort.
nelle des salons CHR et organisa- Une organisation méticuleuse, une
trices du développement des sec- équipe incroyable, une énergie
teurs Mobilier, Décoration et Design contagieuse, une ambiance bien-
pour EquipHotel. Hors des sentiers veillante et un moment concentrant
battus, elles ont su transformer leurs toute la chaîne de valeurs hôtelières,
talents complémentaires en un évé- réunie pour créer des rencontres ver-
nement singulier dédié à l’hôtelle- tueuses et fructueuses. Impossible
rie et au résidentiel de luxe qui met donc de manquer la prochaine ses-
en relation les entreprises avec les sion, la dixième, qui se tiendra du 10
acteurs clés du marché. Dans le dia- au 12 juin 2024, au Méridien à Nice.
logue et le partage, Hostys Connect DOMODECO sera présent !
a ainsi créé un réseau impression- Anne-France Mayne
nant, une communauté connectée
et qualifiée qui s’agrandit au fil des www.hostysconnect.com

22 A LA UNE
SAVE THE DATE

Architect@Work Paris
Changement de lieu et de dates !
Concept atypique et international, Architect@Work est LE rendez-vous
des professionnels de l’architecture. Le salon offre une occasion inégalable
de découvrir ce qu’il se fait de mieux en matière d’innovations industrielles.
Rigoureusement sélectionnés par un comité spécifique, les exposants dévoilent
des trésors d’ingéniosité, au sein d’une scénographie feutrée qui fait son succès.
Pour sa 16e édition, l’événement revient sur le site prestigieux de La Grande
Halle de la Villette, les 8 et 9 novembre 2023, sous la thématique audacieuse :
Défis ! Ce lieu de sourcing unique présentera une sélection de 800 nouveaux pro-
duits déployés par 256 industriels. Soit, une myriade de matériaux novateurs et
de solutions techniques pertinentes, et ce, pour toutes les typologies de projets :
enveloppe du bâtiment, agencement intérieur, revêtements murs et sols, équi-
pements techniques et outils d’aide à la conception. L’ensemble affiné par l’ex-
position Sobriexpo – Moins c’est mieux, développée par l’équipe Innovathèque.
Sans omettre la touche artistique, avec deux expositions photographiques de
ABCdaire d’Archinov et de TerraFibra Architectures qui dévoilera les quarante
bâtiments finalistes du 1er prix mondial des architectures contemporaines en
terre crue et fibres végétales. Auquel s’ajoute tout un programme de confé-
rences... Rendez-vous pris !
Anne-France Mayne

Architect@Work Paris, les 8 et 9 novembre 2023 à La Grande Halle de La Villette


75019 Paris – www.architectatwork.fr

24 A LA UNE
SAVE THE DATE

Les designer(s) de l’année 2023 : Fien Muller et


Hannes Van Severen. Studio Muller Van Severen

Forum de tendances Inspire Me!, de l’agence


Peclers Paris

Maison&Objet
Une édition à savourer
Enjoy! Avec cette thématique bonne trois notions fortes – expressivité éditions en exclusivité telles qu’une
humeur, le salon professionnel séductrice, créativité libératrice série de vases pour Bitossi, deux tapis
Maison&Objet vous invite à une et sensibilité augmentée – sur une pour Kvadrat ou encore une lampe
quête initiatique du 7 au 11 sep- scène de 200 m2 (Forum Inspire me! de sol pour Valerie Objects. Nous
tembre. Sous couvert de chroma- hall 5A), un parcours sensoriel éveillé avons souhaité recréer un paysage figu-
tiques acidulées, l’événement ouvre par des performances artistiques, rant les éléments principaux de notre
la voie à un hédonisme exalté, perçu des interventions d’artisans, de desi- quotidien : notre maison, notre atelier et
par l’observatoire sociologique de gners et de créateurs. Les espaces notre jardin. Trois îlots recomposeront,
l’agence en stratégie créative Peclers de curation What’s New? (halls 7 au milieu des allées, notre petite oasis
Paris. On arrive à un tel paroxysme et 4) imaginés par les chasseurs de dans le désert d’Evergem, explique
de contexte anxiogène que l’on est tendances de l’agence NellyRodi Fien Muller. Une déambulation
aujourd’hui presque dans un bascule- poursuivent ce propos en allant immersive qui retrace 10 ans de créa-
ment, explique Patricia Beausoleil, la chercher l’inspiration à la source, tion. Avant de se rendre hall 6, à la
directrice des secteurs Prospective et en mettant à l’honneur la nature et la rencontre des Rising Talent Awards,
Environnement & Design. On essaie joie. Au centre des attentions, Fien cette année dédiée à la France ! Un
d’être hyper raisonnables et on s’aper- Muller et Hannes Van Severen, alias parcours foisonnant et riche avec
çoit que finalement, on est tous faits de Muller Van Severen, designer(s) de bien d’autres surprises.
contradictions. Nous avons besoin d’al- l’année. Pour l’occasion, le couple Anne-France Mayne
ler sur ces territoires plus réservés, exclu- belge convoque, au cœur du salon
sifs, individuels, presque égoïstes pour Maison&Objet (hall 7), son propre Maison&Objet Paris du 7 au 11 septembre
conserver une forme de bien-être. Nous territoire créatif, matiéré et chroma- au Parc des expositions
avons besoin de retrouver des formes tique, en réunissant dans une expo- Paris Nord Villepinte
d’optimisme. Sans perdre de vue les sition-cocon inédite, des pièces de www.maison-objet.com
enjeux environnementaux, le salon leurs séries emblématiques Future
déroule ce fil thématique à travers Primitive, Wire ou Alltubes et des

26 A LA UNE
SuperOven.
Le four professionnel des grands chefs étoilés,
maintenant repensé pour les maisons les plus exclusives.
Richardson & vous devient R&V Maître Bainiste
Lancée il y a trois ans, cette marque satellite du groupe leader
Richardson étend ses horizons ultra-créatifs sous la bannière R&V
Maître Bainiste. Plus qu’une enseigne, un concept, une vision avant-
gardiste où les univers bain et carrelage déroulent le tapis rouge aux
particuliers, aux architectes d’intérieur et aux décorateurs, hors des
sentiers battus !
Une démarche complète l'enseigne. Ses fondations extrêmement l’implantation d’une sélection de
Véritable institution en matière solides sont portées par ce groupe fami- produits d’exception, un savoir-faire,
de salles de bains et de carrelage, lial, son ADN, son professionnalisme et que dans le savoir-être des collabora-
Richardson évolue depuis 168 ans ses valeurs ! Notre idée était de réécrire teurs. Chaque boutique est différente
aux côtés des professionnels de cette histoire, non en créant un énième et absorbe l’esprit architectural dans
l’habitat. Mais qu’en est-il des par- showroom ou une salle d’exposition, laquelle elle évolue. Malesherbes
ticuliers et des architectes d’inté- mais un lieu hors du temps où les idées dialogue avec les moulures et le
rieur ? C’est la question que s’est rencontrent la matière. Un engagement, Tout-Paris des écrivains. Saint-
posée l’entreprise, il y a tout juste tant dans la conception architecturale de Germain – prolongée par une bou-
trois ans. Emmenés par l’histoire et nos boutiques en phase avec leur quar- tique dédiée à l’accessoirisation à
le savoir-faire plus que centenaire, tier, que dans la subtilité et l’élégance fixer et à poser –, avec le style Art
Richardson a trouvé la réponse dans d’un écrin 100 % dédié à l’accompagne- déco. Leur vocation première : créer
la création de cette entité novatrice ment, aux conseils, aux projets singu- de l’émotion, via une palette de pro-
et inédite : R&V Maître Bainiste. liers et globaux de salles de bains et de duits avertis et une typologie de scé-
C’est la naissance d’une nouvelle iden- carrelage. Dans cette veine, les deux nographies éclairées.
tité, mais qui n’est pas pour autant premières boutiques, s’inscrivent
débutante, confirme la directrice de comme une belle promesse tant dans

28 A LA UNE
PUBLI-INFORMATION

©Samuel Moraud

Redonner du sens aux projets univers et de le matérialiser, souligne couture, des accessoires et même des
salles de bains Karine Clouaire. Attentives à chaque pièces uniques, choisis avec minu-
C’est avant tout une approche différen- élément aussi technique qu’esthé- tie. Dans cette volonté de cultiver
ciante, où l’humain est au cœur du pro- tique, les équipes ont déployé cette ces moments de vie et de proximité,
pos. Il ne faut jamais perdre de vue qu’un sensibilité d’une mise en œuvre exi- R&V Maître Bainiste poursuit cette
projet salle de bains est un investisse- geante et délicate en phase avec des aventure humaine avec l’ouverture
ment. C’est une pièce très personnelle, associations de matières, de couleurs d’une troisième boutique parisienne...
également très technique dans son élabo- et de produits. Ou comme le définit À suivre.
ration. Il faut donc en premier lieu que Karine, la fusion de l’émotionnel et du
les gens se sentent bien, en confiance. Ce rationnel. En traduisant les aspirations
ne doit pas être un moment ordinaire ! et les ressentis, nous avons développé R&V Maître Bainiste
Raison pour laquelle nous prenons véri- cet art de composer une salle de bains Boutique 78, bd Malesherbes
tablement le temps de l’imaginer et de la unique. Un concept tout en finesse 75008 Paris
concevoir, de projeter les clients, de les qui fait la part belle à un savoir- Boutique 181, bd Saint-Germain
rassurer et d’interagir avec les archi- faire d’orfèvre tant dans l’appré- 75007 Paris
tectes d’intérieur et les décorateurs pour hension de la robinetterie, du mobi- Boutique accessoires 181 bis,
que chacun soit libre de découvrir son lier, des vasques, des finitions haute bd Saint-Germain – 75007 Paris

A LA UNE  29
PARCOURS

PARIS
DESIGN
WEEK / ENJOY !—
Temps fort incontournable du design en France comme à
l’international, la Paris Design Week, pendant grand public du salon
Maison&Objet, revient du 7 au 16 septembre 2023 pour une 13e édition.
Cette année, ce sont près de 450 participants qui célébreront la création
contemporaine aux quatre coins de la Capitale.
Dossier réalisé par Mathieu Fumex

Avis aux amateurs de beaux objets, aux férus de mobilier, aux


amoureux des choses bien faites ou aux simples curieux : comme
chaque année au mois de septembre, la Paris Design Week investit
dix jours durant les rues de la Ville Lumière. Showrooms, galeries,
grands magasins, écoles, musées et autres institutions culturelles
ouvrent ainsi leurs portes au plus grand nombre pour célébrer une
passion commune : le design. L’occasion pour tout un chacun de
découvrir les nouvelles collections des fabricants bien sûr, mais
aussi les designers qui montent, les tendances de demain ou encore
des savoir-faire parfois ancestraux, sublimés par d’audacieux
créatifs. Ce, dans la joie et la bonne humeur, comme en témoigne
le thème de cette édition : Enjoy! Un anglicisme qui nous rappelle,
avec extravagance, humour et bienveillance, que les choses qui
nous entourent peuvent contribuer à notre bien-être, pour peu
qu’elles soient conçues avec intelligence et justesse… Si la manifes-
tation se déploie traditionnellement dans trois quartiers – Opéra-
Concorde-Étoile, Marais-Bastille-République, et Rive gauche –,
cette saison est marquée par l’ajout d’un quatrième site : le quar-
tier Palais Royal-Place des Victoires-Pigalle. Au total, ce sont près
de 350 lieux qui prendront les couleurs du design. Pour vous gui-
der dans cette programmation foisonnante, DOMODECO vous
livre son parcours idéal, florilège d’événements incontournables
et d’adresses plus confidentielles. Profitez !

Retrouvez tous les participants sur


www.maison-objet.com/paris-design-week

30 A LA UNE
Fauteuil Sunny, en collaboration avec
Atelier Roma
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ ENJOY—

Espace Commines, Paris


Design Week Factory
Pour capter les tendances et appréhender le design de
demain, direction l’Espace Commines, où sont exposées
chaque année des pièces de collection signées par de jeunes
créateurs on ne peut plus prometteurs. Cette saison, ce sont
environ 30 talents, réunis par la curatrice Emily Marant,
qui présenteront leurs productions, qu’il s’agisse d’objets
fabriqués selon des savoir-faire traditionnels remis au goût
du jour ou de réalisations nées de techniques plus inno-
vantes, comme l’impression 3D.

17, rue Commines, Paris 3e

Fine Dying par Sara Szyber, Lotta


Lampa, Isa Andersson

Table Altars. Sébastien Coudert-Maugendre Institut suédois,


Tabouret Sharpei. Atelier
« Fine Dying »
Senimo

Mets chics, plats chocs. Du 7 septembre


au 1er octobre, rendez-vous à l’hôtel de
Marle pour découvrir cette installation
pleine de piquant imaginée par la com-
missaire Paola Bjäringer, fondatrice de
Misschiefs, une plateforme créative fémi-
niste stockholmoise. Au menu, une table
de réception décorée avec soin, dans le pur
esprit du fine dining, soit l’art du dressage
poussé à son raffinement le plus extrême.
Sauf qu’ici, assiettes, verres et chandeliers,
dessinés par six artistes et designers sué-
doises, sont aiguisés à l’outrance… comme
pour mieux tailler les convives en pièces.

11, rue Payenne, Paris 3e


Miroirs Rocaille, Hugo
Drubay, The Invisible
Collection

32 A LA UNE
Table basse
Mistral. Studio
Bazazo

Jumble, Juslin Maunula. ©Ville Varumo

Fils de soie sur fond de laine noire.


Camille Bertrand

Espace Turenne,
Paris Design Week
Factory
Laura Juslin et Lilli Maunula.
©Juho Kuva
Quoi de neuf à l’international ? C’est sous
l’immense verrière de la Galerie Joseph,
partenaire historique de la Paris Design

Institut finlandais, carte


Week, que s’affiche l’avant-garde venue du
monde entier. Au programme notamment,

blanche
l’exposition Creative Tunisia, qui révèle
les fruits de la collaboration entre les desi-

à Juslin Maunula
gners et les artisans du pays du Jasmin, ou
encore une sélection de projets brésiliens
rapportés de notre côté de l’Atlantique par
la célèbre prévisionniste des tendances
hollandaise, Lidewij Edelkoort. Né de la rencontre de la créatrice de mode Laura Juslin
et de l’architecte Lilli Maunula, le studio de design Juslin
116, rue de Turenne, Paris 3e Maunula a fait de la récupération de matériaux, et notam-
ment de déchets textiles, sa spécialité. Entre les mains
du duo – sollicité par des marques aussi prestigieuses
que Marimekko ou Artek –, ces rebuts sont revalorisés
pour donner corps à des sacs, des vêtements ainsi que du
mobilier. Le résultat, responsable, coloré et surprenant,
démontre avec brio le potentiel encore trop inexploité de
l’upcycling.

60, rue des Écoles, Paris 5e

Domodeco 33
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ RIVE GAUCHE —

Suspension Odda.
Batiik Studio,
Atelier Alain Ellouz
« Dans le sillage de Nérée »
De l’architecture au design d’objets. Fondé par Rebecca
Benichou – rejointe en 2018 par Florence Jallet –, Batiik
Studio investit le showroom de l’éditeur de tissus et
papiers peints Élitis pour lancer sa première ligne de
mobilier. Une collection constituée de quatre pièces,
dont la table à manger Galatée, le canapé deux places
Calypso et la bibliothèque Agavé, inspirée de la descen-
dance de Nérée, dieu marin primitif issu de la mytholo-
gie grecque, surnommé « le Vieillard de la Mer ».

5, rue Saint-Benoît, Paris 6e

Collection Dans le sillage de Nérée. Batiik Studio

Atelier Alain
Ellouz, « Natures
Minérales »
Renommé pour ses luminaires en albâtre
et cristal de roche, l’Atelier Alain Ellouz
inaugure sa nouvelle galerie dédiée à
l’art, au design et à l’architecture, instal-
lée dans l’ancienne église du couvent des
Grands-Augustins. Pour célébrer l’événe-
ment, le fabricant présente deux modèles
originaux – les très aériennes suspensions
Alta et Odda –, ainsi que Natures Minérales,
une collection capsule composée de pièces
gravées à la pointe sèche et à la pierre
noire par l’artiste Caroline Leite. Rebecca Benichou et
Florence Jallet,
Batiik Studio.
55, quai des Grands-Augustins, Paris 6e ©Arnaud Giacomini

34 A LA UNE
Lustre Pockets.
Giopato & Coombes

Moissonnier, « The Garden


Room »
Après sa première collection In Many Manners dessinée
pour Moissonnier en tant que nouveau directeur artistique,
Pierre Gonalons poursuit son travail de renouvellement de
la prestigieuse ébénisterie bressane avec une seconde pro-
position. Sauf que – surprise ! –, celle-ci est conçue… pour
l’extérieur. Pensée comme un hommage à l’art du jardin à la
française, The Garden Room représente ainsi un nouveau pas
en avant pour Moissonnier qui inaugurait en septembre
2022 son showroom.

37, rue de Beaune, Paris 7e

Lustre Gem. Giopato & Coombes

Giopato & Coombes


Quoi de plus naturel, pour des experts du
luminaire, que de partir à la conquête de
la Ville Lumière ? À partir du 6 septembre,
la marque italienne fondée par les desi-
gners Cristiana Giopato et Christopher
Coombes ouvre les portes de sa première
galerie éphémère sur le sol parisien. Le
duo y présentera certaines de ses collec-
tions phares, comme Maehwa, Milky Way
ou Cirque, ainsi que des nouveautés, parmi
lesquelles la gamme Gem Mist, brillante
illustration de la haute maîtrise vénitienne
du verre.

21, rue Bonaparte, Paris 6e

Collection Outdoor, French Garden. ©Paul Blind. Moissonnier

Domodeco 35
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ RIVE GAUCHE —

Molteni&C, UniFor
Lever de rideau sur deux univers design. Le
showroom UniFor présente une installation
de Ron Gilad interprétant entre autres les
nouvelles pièces architecturales de l’agence
d’architecture mondiale XYZ by Foster +
Partners. Tandis que le Paris Flagship Store
Molteni&C présente sa toute nouvelle collec-
tion 2023, dont la chaise Porta Volta, signée
Herzog & de Meuron ou le fauteuil Cinnamon
de Naoto Fukasawa. À l’honneur également,
la toute première gamme outdoor, déjà
Papiers peints panoramiques Pins et Cyprès, Ananbô. iconique.
©Philippe Garcia

6 et 22, rue des Saints-Pères, Paris 7e

Ananbô
Dans son showroom parisien, le fleuron familial fran-
çais, dédié aux papiers peints panoramiques, vous invite à
Cabara, joli village girondin. Là, au bord de la Dordogne,
la toute première maison Ananbô s’inscrit comme un
voyage à 360°. De pièce en pièce, la marque nous immerge
aussi bien au cœur de la Provence, des Alpilles, de l’Italie,
jusqu’aux Tropiques. L’occasion de découvrir à travers ce
panel d’inspiration, sa première collection textile pano-
ramique, rideaux, coussins, bouts de lit, déclinant l’art du
paysage à volonté. Un concept all over unique !

18, rue des Saints-Pères, Paris 7e

Fauteuil Cinnamon. Molteni&C

36 A LA UNE
Meridiani by RBC,
« Architectures uniques »
Partenariat d’exception dévoilé en mars dernier, le
showroom Meridiani géré par RBC, 2e adresse pari-
sienne du groupe, ouvre ses portes à Pierre Minassian
à travers cette exposition rétrospective déroulant le
fil créatif contemporain et minimaliste de l’architecte
lyonnais sur plus de 20 ans. Au centre des considéra-
tions, ses projets les plus emblématiques, une sélec-
tion de maquettes, photos et prototypes témoins de
son travail architectonique et sa recherche perpé-
tuelle sur les formes et les matériaux. Au diapason,
une mise en scène épurée présentant notamment
le nouveau canapé Max dessiné par Andrea Parisio.
Jusqu’au 30 septembre.
L'atelier Volume. ©Chantapitch
278, boulevard Saint-Germain, Paris 7e

Volume Ceramics
White Snake House. Pierre Minassian,
agence AUM. ©Studio Erick Saillet
Nouvelle bonne adresse déco en perspec-
tive ! Galerie en ligne dédiée à l’argile cuite
créée en 2020 par Rémi Bracquemond,
lui-même céramiste, Volume Ceramics
ouvre les portes de sa première boutique
physique à l’occasion de la semaine du
design 2023. Au catalogue, une sélection
Showroom
Meridiani x RBC. pointue de pièces uniques ou produites
©Jacob Brinth en très petites séries – principalement des
vases et autres récipients –, confection-
nées par des artistes émergents venus des
quatre coins du globe.

200, boulevard Saint-Germain, Paris 7e

Domodeco 37
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ RIVE GAUCHE —
davidB – AntonioLupi,
« Enjoy Nature »
Pour sa première participation à la semaine
du design, le showroom davidB Rive Gauche
voit les choses en grand et la vie… en vert !
Au programme : présentation des nouveautés
pour la salle de bains signées Antonio Lupi
– parmi lesquelles des vasques translucides en
Cristalmood –, scénographie végétale imagi-
née par la styliste en art floral Muriel Terrones,
et enfin dégustation de fruits en trompe-l’œil
confectionnés par un célèbre chef pâtissier, le
jeudi 7 septembre, soir du vernissage.

77, boulevard Raspail, Paris 6e

Colonne Borghi. Portemanteau Cactus. Antoniolupi

Showroom Boffi Paris. ©Guillaume Grasset

Boffi | DePadova
En route pour le boulevard Raspail ! C’est ici, dans un
appartement de 900 m², que l’iconique firme milanaise a
posé ses valises après plus d’un demi-siècle passé dans le
quartier Saint-Germain. En plus de retrouver en un seul et
même lieu les différentes marques du groupe, les visiteurs
pourront poser leurs yeux sur la toute dernière œuvre de
la designer et styliste Elisa Ossino. Baptisée Honoré, cette
nouvelle gamme comprend un canapé, un pouf, ainsi qu’un
ensemble de tables basses.

16, boulevard Raspail, Paris 7e

38 A LA UNE
Dôme Déco
Entreprise belge spécialisée dans le design d’intérieur,
Dôme Déco accompagne les architectes et autres profes-
sionnels de la décoration dans leurs projets, quelles que
soient les typologies : hôtellerie, restauration, résidentiel
ou espaces de travail. Également distribuée par des détail-
lants du monde entier, la marque ouvrait en mai dernier son
propre showroom parisien. Un lieu inspirant, placé sous le
signe du Cosmopolitan Living, à découvrir pendant toute la
Paris Design Week.

168, rue du Faubourg-Saint-Honoré, Paris 8e

Tapis Nelambo. Pinton

Pinton – Studio Gazelles,


« Nelambo »
Labellisée « Entreprise du Patrimoine Vivant »,
la manufacture Pinton a tissé sa renommée grâce
à la fabrication de tapisseries d’Aubusson. Loin de
se reposer sur ce seul savoir-faire séculaire ins-
crit à l’inventaire du patrimoine culturel immaté-
riel de l’humanité par l’UNESCO, la maison tra-
vaille régulièrement avec de jeunes créateurs. Elle Showroom Dôme Déco Paris
présente ainsi sa dernière collaboration, le tapis
Nelambo, inspiré d’un lotus sacré et co-signé par
Anastasia Ecalard et Mélanie Jaulin, fondatrices du
Studio Gazelles.

71, rue du Cherche-Midi, Paris 6e

Domodeco 39
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ RIVE GAUCHE —

Mobilier national,
« Circulaire. Prix
Mobilier national
– Jeune Création »
À l’occasion de la soirée de lancement de la Paris
Design Week organisée le 6 septembre au Mobilier
national, l’institution récompensera les lauréats
de son désormais traditionnel prix étudiant, placé
cette année sous le thème de l’économie circu-
laire et orchestré en partenariat avec le Campus
Mode, Métiers d’Art & Design – Manufacture des
Gobelins et l’association Les Canaux. En outre, le
Mobilier national dévoilera l’une de ses dernières
créations : le canapé Terence, signé Clémence
Plumelet et Geoffrey Pascal.

42, avenue des Gobelins, Paris 13e

Maison La Roche - Galerie ©FLC - ADAGP/


Frédéric Betsch

La designer matali crasset

Fondation Le Corbusier
– matali crasset,
« Antretemps »
Il était une fois matali crasset à la Maison La Roche.
Entre les murs de cette habitation construite par Le
Corbusier et Pierre Jeanneret en 1925 pour le ban-
quier et collectionneur d’art éponyme, la designer
se fait conteuse. Elle y présente « Antretemps », une
Terence. ©Isabelle Bideau
fiction dans laquelle elle dépeint l’histoire d’une
communauté mobile qui se déplace là où les conditions
d’habitabilité de la Terre se sont détériorées, à travers
plusieurs médiums, tels que des tapisseries, des
sculptures et des dessins numériques.

10, square du Docteur-Blanche, Paris 16e

40 A LA UNE
Silvera x Gubi, « Poetry in
Simplicity »
Gubi s’invite chez Silvera et célèbre l’art de vivre décon-
tracté des seventies à travers une mise en scène aux chro-
matiques tannées, jaune et orange. Les iconiques sont au
rendez-vous, tel le Pacha de Pierre Paulin, mais également
les toutes dernières nouveautés foisonnantes d’une marque
en perpétuelle quête de confort, d’élégance et de design.
À ses côtés, le duo GamFratesi et son dernier miroir aux
multiples facettes. Notons également les créations de l’ar-
chitecte et designer italien Gianfranco Frattini – qui parti-
cipa notamment au renouveau du design italien des années
1950/1960 – déroulant une vision unique de l’éclairage à
travers les luminaires Aspide et Model 597. Une exposition
visible pendant deux mois.

43, rue du Bac, Paris 7e

Collection Sole Mio. Margaux Keller. ©Laure Melone

Margaux Keller
Collections, « Sole Mio,
Série 09 »
Et de neuf ! Après Au Vallon ! et Les Mimosas, la desi-
gner marseillaise Margaux Keller lève le voile sur sa
dernière collection, Sole Mio. Une ode au soleil brû-
lant de la Méditerranée incluant la chaise paillée
Mirèio, le tapis Maïoun, le bureau Maïre et la grande
étagère murale Pinède. Autant de pièces aux formes
rondes et enveloppantes, auxquelles s’ajoutent deux Frattini. Gubi
nouveaux coloris pour les tapis de la gamme Bisou,
Les designers GamFratesi
ainsi que des modèles de papiers peints dessinés
pour la marque Bien Fait.

23, rue Saint-Paul, Paris 4e

Domodeco 41
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ MARAIS-BASTILLE-RÉPUBLIQUE

Maison Balsan x William


Amor, « Symbiose »
Quand le premier producteur de sols textiles français col-
labore avec l’artiste plasticien spécialiste de la sublima-
tion des déchets du quotidien, célèbre pour ses Créations
Messagères, il y a… Symbiose. Une installation onirique, ima-
ginée pour illustrer les engagements environnementaux de
Maison Balsan, où s’épanouissent des fleurs surnaturelles
en rebuts de tissu, où prospèrent d’extraordinaires végé-
taux conçus à partir de chutes de moquette issues des ate-
liers de production de l’entreprise berrichonne.

99, rue de la Verrerie, Paris 4e

Module Symbiose.
William Amor x Balsan

Bibliothèque historique de la ville de Paris. ©Stéphane Mouchmouche

Bibliothèque
Historique de la Ville
de Paris – Hôtel
Lamoignon, « Design
sur cour »
Comment vivre dans une ville où le mer-
cure atteint la barre des 50° Celsius ? À cette
question malheureusement d’actualité, le
parcours « Design sur cour » esquisse une
réponse via l’exposition de plusieurs pro-
positions de designers, imaginées autour
de trois thématiques : mobilier urbain,
végétalisation et nature en ville. En com-
plément, la Fibois, association qui fédère
la filière forêt-bois en France, présente
dans la cour de la BHVP quelques projets
lauréats des concours qu’elle organise..

24, rue Pavée, Paris 4e

42 A LA UNE
Disderot, Fosfens,
Magic Circus et
Serge Mouille,
Manufactures
de Lux
La crème de la lumière. C’est passage
Saint-Paul, au showroom Disderot, que se
réunissent quatre des plus grands éditeurs
français de luminaires, rassemblés sous le
label « Manufactures de Lux », pour dévoi-
ler leurs nouveautés. Parmi ces futures
icônes du design, le mystérieux bougeoir
Spleen de Paris de Fosfens ; la pétillante
collection Giorgio, signée Magic Circus ;
ou encore l’élégante suspension 3080,
dessinée par Pierre Paulin et éditée par
Disderot pour Ligne Roset. Fauteuil Sunny. Uchronia

Passage Saint-Paul, Paris 4e

Bougeoir le Spleen
de Paris, Fosfens

Lampadaire 3 bras, Dans les ateliers Prelle, à Lyon. Uchronia


Éditions Serge Mouille

Uchronia, « Think Pink ! »


Une brise fraîche, pop et acidulée souffle sur l’Orangerie de
l’Hôtel de Sully. Ici, le collectif Uchronia, reconnu pour ses
projets hauts en couleur, lève le voile sur une série de col-
laborations audacieuses menées avec de prestigieux fabri-
cants et artisans, comme Le Lit National, la Manufacture
Prelle, Crealum’in ou encore l’Atelier Roma. L’ensemble,
mis en scène dans un décor digne du dernier film de Greta
Gerwig, est complété par la première collection outdoor,
signée Uchronia.

5, place des Vosges, Paris 4e

Domodeco 43
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ MARAIS-BASTILLE-RÉPUBLIQUE

Musée des Archives natio-


nales – Invisi, « KO-TONE
Boudins, Sabourin
Spiral Xylophone »
Costes x Archik

Les designers
Invisi est un collectif tokyoïte de créateurs convaincus
Paola Sabourin
et Zoé Costes que ce qui compte le plus dans la vie ne peut être vu. En pre-
mier lieu, le son. Pour voir l’insaisissable, ses membres
conçoivent des objets, mi-installations, mi-instruments
qui, à travers leur matérialité, donnent corps aux vibra-
tions et autres résonances. Parmi ces réalisations, le dis-
positif musical KO-TONE Spiral Xylophone, ou encore
le mobilier sonore Echo Stratum, tous deux à découvrir
entre les murs de l’Hôtel de Soubise.

60, rue des Francs-Bourgeois, Paris 3e

Spirale KO-TONE. ©Invisi

Archik – Sabourin Costes


Tout à la fois agence immobilière, studio d’archi-
tecture et maison d’édition, Archik ouvre les portes
de son bureau parisien pendant toute la durée de
la Paris Design Week. À cette occasion, l’enseigne
fondée par Amandine et Sébastien Coquerel pré-
sente sa huitième collection d’objets conçue et scé-
nographiée par les designers Paola Sabourin et Zoé
Costes. Un projet soutenu par Le French Design by
VIA, à découvrir dans la joie et la bonne humeur
lors du vernissage organisé le samedi 9 septembre.

14, rue de Montmorency, Paris 3e

44 A LA UNE
Sinople, « Horizons »
Pauline Leprince.
©Nikolaz le Coq Passionnés de collectible design, rendez-vous chez
Sinople, galerie pluridisciplinaire et maison d’édition
Collection 05-FP-23.
Pauline Leprince
qui met en lumière la scène belge avec « Horizons ».
En complément des pièces signées Thibeau
Scarcériaux, Elias Van Orshaegen, Charlotte Anne
Declercq et Joris Verstrepen, l’exposition s’enrichit
d’une série de clichés de la photographe anversoise
Rana Van Pellecom. Un corpus qui s’étoffera encore à
l’occasion de la Fashion Week, avec les accessoires et
bijoux des créatrices Inès Bressand et Marine Billet.

9, rue Charlot, Paris 3e

Pauline Leprince,
« 05-FP-23 »
Adresse protéiforme, l’Appartement Paris est à la fois
un lieu de résidence pour artistes contemporains et
un espace d’exposition. À l’occasion de la semaine du
design, sa jeune fondatrice, Pauline Leprince, égale-
ment architecte d’intérieur et designer, y présente sa
toute première collection. Énigmatiquement baptisée
05-FP-23, cette ligne minimaliste et modulable com-
prend un bureau, deux tables, cinq assises ainsi que Mirror Collection.
de petits objets, tels que des assiettes, des tasses et des Thibeau Scarcériaux.
©Thibeau Scarcériaux.
vases.
Statera Mirror. Elias Van Orshaegen.
©Rikki Siebens. Sinople
19, rue Béranger, Paris 3e

DCWéditions – Modelec,
Le Bar Électrique
Gare au coup de jus ! Dès le 7 septembre, l’éditeur de
luminaires honnêtes, bien pensés, bien dessinés, bien fabri-
qués et le fabricant d’appareillages électriques haut
de gamme inaugurent une adresse inédite : Le Bar
Électrique. Un lieu hybride et chaleureux, entre café
et showroom, auquel les architectes, architectes d’in-
térieur et décorateurs auront accès 24 h/24 et 7 j/7
pour travailler et s’inspirer, de jour comme de nuit,
sur simple présentation d’une carte avec code d’accès.
Applique Plume.
DCW Éditions
Lumineux !

71, rue de la Fontaine-au-Roi, Paris 11e

Domodeco 45
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ PALAIS-ROYAL-PLACE DES VICTOIRES


-PIGALLE —

RDAI – Lelièvre Paris


– Atelier Aréthuse,
Tapis collection
Legami. Tai Ping

« Seascape » La designer
Elena Salmistraro

Connaissez-vous la Coccoloba uvifera, aussi appelée


raisinier de bord de mer ? Cette étonnante plante
arbustive aux faux airs de vigne venue des Caraïbes
est à l’origine de la table Seagrape et du tapis Seaside,
présentés pour la première fois dans le cadre de l’ex-
position « Seascape ». Dessinées par l’agence d’archi-
tecture RDAI et réalisées respectivement par l’ate-
lier de menuiserie Aréthuse et la Maison Lelièvre,
ces pièces uniques démontrent, avec douceur, tout le
savoir-faire de leurs créateurs. L’occasion également
de découvrir la nouvelle collection tout en douceur
100% Naturel.

13, rue du Mail, Paris 2e

Tai Ping – Elena


Salmistraro, « Legami »
Ce sont six tapis tuftés – un pour chaque doigt, plus
Table Seagrape. un pour la main –, que dévoilent ensemble le fabricant
Tapis Seaside, Tai Ping et la designer italienne Elena Salmistraro.
RDAI x Lelièvre Ensemble, car chacun des modèles composant la col-
lection baptisée Legami puise son inspiration dans les
notions d’échange, de partage, de relation à l’autre. Des
concepts que la créatrice concrétise en convoquant des
motifs éloquents, tels que des lignes et des courbes entre-
lacées, sublimés par une palette de couleurs aussi dyna-
miques que chaleureuses.

3, place des Victoires, Paris 1er

46 A LA UNE
Emmanuel Barrois,
« Réflexions »
C’est une première mondiale. Une grande
première même. Du 15 septembre au
15 novembre, le Jardin du Palais Royal
accueille Réflexions, le plus grand écha-
faudage de verre jamais érigé. Une œuvre
vertigineuse de 15 mètres de haut, conçue
par le maître verrier Emmanuel Barrois
comme un piège de lumière aux reflets arc-
en-ciel. L’objectif de cette construction
éphémère sans commune mesure : sensi-
biliser au réemploi du verre plat dans l’ar-
chitecture. Voilà qui fait réfléchir…

Jardin du Palais Royal, Paris 1er

Réflexions. ©Atelier Barrois La designer Constance Guisset. Tête de lit Point du jour. Tréca

Tréca – Constance Guisset,


« Point du jour »
Une tête de lit qui en a dans le crâne. Pour le fabricant de
literie Tréca, Constance Guisset imagine Point du jour,
un système alliant esthétique, confort et fonctionnalité.
Sa proposition intègre des lampes de chevet ainsi que des
ports USB. Un apport technologique que le dessin, consti-
tué de courbes et de contre-courbes, tend à faire dispa-
raître. Durabilité oblige, le tissu utilisé pour habiller cette
tête de lit est en partie composé de chutes de textiles. De
quoi dormir sur ses deux oreilles…

14, place des Victoires, Paris 2e

Domodeco 47
PARCOURS PARIS DESIGN WEEK

/ OPÉRA-CONCORDE-ÉTOILE —

Tajan, « Céramique
moderne et
contemporaine »
Sous la large verrière Art déco de sa galerie
située rue des Mathurins, la maison de vente
aux enchères parisienne organise du 6 au
15 septembre une exposition aux airs de duel
intergénérationnel. Et pour cause : la cura-
tion mettra à l’honneur des céramiques des
années 1950 ainsi que des pièces réalisées par
la jeune création contemporaine. Pour clore
l’événement avec panache, une vente de l’en-
semble des œuvres présentées aura lieu le
mardi 19 septembre, dès 15 heures. Adjugé,
vendu !

37, rue des Mathurins, Paris 8e


Gilles & Boissier. ©Frédéric Baron-Morin

Gilles & Boissier, « La


Boutique des Choses »
En complément de leur appartement-boutique situé ave-
nue Montaigne, les architectes d’intérieur et décorateurs
Patrick Gilles et Dorothée Boissier inaugurent un nou-
veau magasin : la Boutique des Choses. Installé rue Boissy-
d’Anglas, ce temple de la décoration regroupe une multi-
tude de petits objets, précieux trésors dessinés par le duo
de concepteurs et fabriqués par des artisans d’exception :
mobilier d’appoint, bougeoirs, plaids, assiettes, coupes, ou
encore accessoires pour le bureau.

28, rue Boissy-d’Anglas, Paris 8e Tajan. ©Fabrice Gousset

48 A LA UNE
Charlotte Biltgen
Architecte d’intérieur et designer, Charlotte Biltgen
appréhende sa discipline comme de la haute cou-
ture, dessinant des pièces sur mesure, singulières
et exclusives. En 2021, elle inaugure son propre
showroom dans le XVIIe arrondissement parisien, Le designer Federico Peri.
©Tommaso Balasso
en face du parc Monceau. Un lieu conçu tel un salon
privé, habituellement ouvert uniquement sur ren-
dez-vous, dans lequel elle nous invite à toucher du
doigt sa toute dernière collection de mobilier, subli-
mée par une sélection d’œuvres d’art.

66, boulevard de Courcelles, Paris 17e

Showroom
Charlotte Biltgen.
©Didier Delmas

©Romain Ricard

Collection Compatta. Design Federico Peri. Cedit – Florim

Florim Flagship Store


Le fabricant de grès cérame Florim met à l’honneur
dans le showroom flambant neuf, la nouvelle col-
lection Compatta signée Federico Peri. Pour l’occa-
sion, le designer explore, au sein d’une installation
inédite, le monde de la céramique sous le prisme
de la « terre », faisant sienne l’ancienne technique
de construction en pisé. Un retour aux sources qui
conjugue avec brio le geste artisanal traditionnel et
la technologie d’avant-garde de la marque italienne.
Une interprétation sous forme de grandes dalles
Cedit, marque satellite du groupe.

32, av. de l’Opéra, Paris 2e

Domodeco 49
CULTURE

Sculpture
Vincent Beaurin : avant le
jour 1

Si l’on s’en tient à la tradition homérique, l’Aurore aurait des


doigts de rose… Une palette certes nuancée, mais bien trop
restrictive pour rendre compte de l’éventail chromatique dont
dispose Vincent Beaurin lorsqu’il s’aventure dans cette zone
diffuse et indistincte d’Avant le jour. À l’occasion de son second 2
solo show à la Galerie Strouk, l’artiste, dont on connaît les itéra-
tions infinies de ses Ocelles (de mesmérisants disques concaves
ou convexes de polystyrène, d’époxy ou de verre, rehaussés de
paillettes de verre et de sable colorés), fait une infidélité – tem-
poraire ? – à son polymère favori pour présenter des sculptures
en bronze. Confrontation entre le métallique et l’organique ;
entre un matériau réputé noble, académique, éternel et l’autre,
associé à la pétrochimie, la grande consommation, le prosaïque ?
En réalité, les repères se brouillent comme à cette heure d’aube
où l’on ne discerne plus la nuit qui meurt du jour qui naît : les
bronzes présentent des courbes et des fragilités évoquant le
vivant, sont recouverts de paillettes… Pour finir, qu’importe le
support, l’émotion demeure identique. Autre pièce nécessitant
le détour : une vaste installation exécutée à même le sol de la
galerie, parsemée de ses incontournables paillettes de verre…
Vincent Raymond

Du 14 septembre au 7 octobre à la Galerie Strouk (vernissage le 14)


5, rue du Mail – 75002 Paris – www.stroukgallery.com – Entrée libre.

50 A LA UNE
1. Sans titre, 2023, Vincent Beaurin. Fonte
de bronze, bétacryl, 144 x 60,5 x 38 cm.
Courtesy Vincent Beaurin et galerie
Strouk. ©Adagp, 2023. ©Sonia Beaurin

2. Sans titre, 2023, Vincent Beaurin.


Polystyrène, époxy, paillette de verre,
bétacryl, 163 x 69 x 38 cm.
Courtesy Vincent Beaurin et galerie
Strouk. ©Adagp, 2023. ©Sonia Beaurin

3. Vincent Beaurin dans son atelier.


©Sonia Beaurin

A LA UNE  51
CULTURE

Événement Paris+ pars Art Basel 2022. ©Sara Barth

Rendez-vous
Paris+ par Art Basel
Une toute jeune manifestation forcément incontournable…
mais comment pourrait-il en être autrement ? Succédant à
la FIAC l’an passé, Paris+ par Art Basel bénéficiait en nais-
sant d’un double héritage : la perpétuation des dates insti-
tuées par sa devancière et du prestige conféré par le nouvel
organisateur – la foire d’art contemporain helvétique, déjà
déclinée à Miami et à Hong Kong. Loin de se reposer sur
ses lauriers, Paris+ confirme à l’occasion de cette deuxième
édition son goût pour la découverte : si le nombre de gale-
ries de premier plan accueillies reste stable (154), celui des
pays présents passe de 30 à 34. Mise en lumière internatio-
nale des artistes via leurs galeristes, Paris+ par Art Basel
dédie un vaste pan de sa programmation aux « Galeries
Émergentes ». Y figureront à nouveau les galeries pari-
siennes Parliament (qui présentera les sculptures en céra-
mique de Charlotte Dualé) et sans titre (pour une sélection
de peintures et vidéos de Séquoia Scavullo). La Galerie
Anne Barrault, qui en faisait partie en 2022, a quant à elle
intégré le secteur principal cette année, où elle retrouvera
notamment sa consœur Galerie 1900-2000, qui exposera
des œuvres de membres éminents du courant surréaliste.
Si l’on n’évoque que quelques représentants hexagonaux,
c’est pour inciter à partir à la découverte du monde entier
ici réuni…
Vincent Raymond

Du 19 au 22 octobre au Grand Palais Éphémère


Place Joffre – 75007 Paris – www.artbasel.com – 27/175 €.

52 A LA UNE
PA R I S
STR ASBOURG
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TOULOUSE
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CULTURE

Nouveau (bis) !
Galerie Hauser & Wirth
Une naissance autant qu’une renais- galerie propose une exposition per-
sance. En élisant domicile à l’adresse sonnelle d’Henry Taylor aux allures
longtemps associée aux studios de rétrospective. Non seulement des
d’Europe 1, la prestigieuse galerie œuvres récentes du brillant portrai-
Henry Taylor. ©Henry Taylor. Courtesy
Hauser & Wirth permet aux lieux tiste seront présentées – il s’est ins-
the artist and Hauser & Wirth. Photo
de renouer avec l’art puisqu’ils abri- tallé en résidence à Paris durant l’été Fredrik Nielsen
taient jusqu’aux années 1940 la pour y travailler –, mais il sera pos-
réputée Maison Decour. Confiée sible de parcourir quatre décennies Untitled, 2022, Henry Taylor. Mixed
media. 340.4 x 152.4 x 99.1 cm. ©Henry
au studio d’architecture Laplace, la de créations entre peinture, sculp- Taylor. Courtesy the artist and Hauser
réhabilitation de cet hôtel particu- ture et installation. Un voyage dans & Wirth. Photo Keith Lubow
lier de 800 m2 (distribués sur quatre l’Histoire immédiate et la société
étages) tient à sa manière du geste américaine qui, derrière la vivacité
artistique, dans son attachement à des tons et une fausse naïveté, cerne
restaurer d’immenses volumes en avec acuité les problématiques socié-
rez-de-chaussée, mais également à tales gangrenant le pays.
parer l’escalier en colimaçon d’une Vincent Raymond
installation confiée à Martin Creed.
Longtemps attendue, cette implan- Exposition inaugurale Henry Taylor
tation parisienne vient combler un à partir du 14 octobre
manque pour la « marque » Hauser au 26 bis, rue François-1er
& Wirth – déjà présente sur trois 75008 Paris
continents et dans trois pays d’Eu- www.hauserwirth.com
rope en plus de sa Suisse natale. Pour Entrée libre.
célébrer l’événement, en écho avec
la tenue de Paris+ par Art Basel, la

54 A LA UNE
FABRIQUÉ à BRIORD (Ain)

Paris 2e, 91 Boulevard Sébastopol, 01 40 26 99 32 / Paris 7e, 189 Boulevard Saint Germain, 01 44 39 07 00
Paris 8e, 75 Boulevard de Courcelles, 01 46 22 46 15 / Paris 14e, 87 Avenue du Maine, 01 43 22 72 56
Orgeval, 1476 Route des Quarante Sous, 01 39 75 34 91
CULTURE

Carla Fernandez. ©Ben Lamberty

Design & Mode


Carla Fernández
Il y a quelques années, on aurait parlé d’art ou de mode « ethnique » ; aujourd’hui, c’est heureusement la dimension
« éthique » qui prévaut. Davantage qu’un glissement sémantique, cette évolution traduit une considération nouvelle
portée à l’ensemble des artisans autochtones dont l’inspiration et/ou les réalisations irriguent les créations des stylistes
contemporains – lesquels ont compris l’intérêt de perpétuer des savoir-faire séculaires avec celles et ceux qui en sont
dépositaires plutôt que de s’approprier leur patrimoine ! Telle Carla Fernández, dont les collections revisitent des motifs
géométriques et des coupes traditionnelles (comme le carré) en s’appuyant sur une collaboration intime avec près de 200
tisserands, brodeurs, sculpteurs sur bois mexicains revendiquant des techniques éprouvées. Après deux étapes à Denver
et Mexico, cette exposition bénéficie ici en sus de contributions signées par quelques Maisons résidentes du 19M. Par ail-
leurs, comme à son habitude, le 19M a établi un programme de workshops et de conférences participant de la transmission
des arts et pratiques qu’il célèbre au quotidien. Notons pour finir que la date d’ouverture de l’exposition n’a pas été choisie
au hasard : le 16 septembre marque en effet le Día de la Independencia ou Jour de l’Indépendance – la fête nationale mexi-
caine – et s’accorde avec les Journées européennes du patrimoine, auxquelles la Galerie participe pour la première fois.
Les superstitieux y verraient un signe à ne pas ignorer ; les autres, une occasion à ne pas manquer.
Vincent Raymond

Du 16 septembre au 17 décembre à la Galerie du 19M – 2, place Skanderbeg – 75019 Paris – www.le19m.com – Entrée libre.

56 A LA UNE
DESIGN AWARD
COLLECTION TOWER
DESIGN : FRÉDÉRIC MALPHETTES

NOUVEAUTÉS SEPT. 2023 SHOWROOM DESIGNHEURE


À DÉCOUVRIR AU SHOWROOM 16 rue de Lancry, 2ème étage, Paris 10ème

— Durant la PDW : entrée libre —


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CULTURE

1. Light Blue, biomater – vase sculpture,


L&C Lab. ©Thierry Depagne

2. Orange gold, sculptures florales en


pattes de kangourou, Shannon Clegg.
©Anna Olszewska

3. et 4. Le Point G by Galerie Gosserez, vue


intérieure. ©Ludovic Maisant

58 A LA UNE
4

Nouveau !
Le point G by Galerie Gosserez
Derrière cette bien malicieuse dénomination se dissimule un point de rencontres
et d’acclamations, qui s’avère également un « point de côté » – comprenez, un
nouvel espace conçu et piloté par Marie-Bérangère Gosserez, à dix minutes de
sa galerie historique du Marais. Tourné vers la mise en lumière des talents émer-
gents de l’art et du design, mais aussi voué aux interactions fructueuses entre les
créateurs, ce lieu ne s’interdit rien, bien au contraire ! Chacun le constatera lors
de la très inspirée (et inspirante) exposition inaugurale, Symphonie pastorale,
réunissant à l’occasion de Paris Design Week cinq signatures ayant en commun
d’avoir œuvré autour de (ou avec) la nature. Parmi les propositions dévoilées,
on admire le vase Light Blue réalisé par le duo L&C Lab, une sculpture façon
patchwork en volume réalisée à partir d’écorces de fruits, de fils de coton et de
pigments végétaux aux nuances bleu amazigh ensorcelantes. Également pro-
digieuse de délicatesse, la broderie Les Trèfles de Laurentine Périlhou, miméti-
sant de façon confondante sur toile la plante entière (système racinaire inclus)
en jouant sur les fils de coton, de viscose et de Lurex. Encore un coup de cœur
pour la sculpture lumineuse Illuminated de Diane de Kergal, où des cocons de
soie naturelle fichés sur des branches de bois diffusent la douce clarté de nuages
opalescents. Point d’hésitation : on s’y précipite !
Vincent Raymond

Exposition inaugurale Symphonie pastorale du 5 au 23 septembre (vernissage le 9)


au 16, rue de Montmorency – 75003 Paris – www.galeriegosserez.com – Entrée libre.

A LA UNE  59
CULTURE

Chanel, robe du soir, haute couture


1937

Comme des Garçons, robe, prêt-à-


porter printemps-été 2014

Stylisme
Azzedine Alaïa,
couturier collectionneur
Je voulais faire de la sculpture quand j’étais à l’École des Beaux-
Arts. Cela vient de là, mon intérêt pour les courbes du corps.
Personnalité disruptive de la mode des années 1980, le cou-
turier Azzedine Alaïa (1935-2017) n’a pas seulement marqué
son temps par ses propres créations – ce mix d’audace et
d’élégance sublimant les silhouettes féminines – ; il a aussi
très tôt saisi l’intérêt de se faire l’archiviste de son art (en
conservant par exemple un exemplaire de chacune de ses
créations)… mais aussi celui des autres. Aidé en cela par un
penchant à la collection qui lui fit amasser tout au long de sa
carrière quantité d’œuvres de mode et de design, acquises
aux enchères ou au hasard de rencontres et de circons-
tances opportunes. On raconte que tout commença par la
récupération d’une partie du fonds de la maison Balenciaga
lors de sa fermeture en 1968, Alaïa y gagna une réputa-
tion de « sauveur » de la mémoire du stylisme à laquelle
il ne faillit jamais – rachetant notamment auprès d’un
Américain la plus grande collection du travail de Gilbert
Adrian de la MGM (soit 500 pièces réalisées pour Marlene
Dietrich, Greta Garbo, etc.) afin qu’elle ne soit pas disper-
sée. Régulièrement exposée dans les murs de sa Fondation,
l’immense collection d’Alaïa – d’aucuns avancent qu’elle
outrepasse celle du MoMA – fait ici l’objet d’une sélection
inédite offrant par ricochet un portrait en creux d’un créa-
teur déifiant la mode… et défiant les modes.
Vincent Raymond

Du 27 septembre au 21 janvier au Palais Galliera


10, avenue Pierre-1er-de-Serbie – 75016 Paris
www.palaisgalliera.paris.fr – 0/15 €

60 A LA UNE
Plan de travail en Concrete Pulse
Sol en Cinder Craze

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La lumière de la ville L’héros du centre-ville Le toucher métallique doux La nuit étoilée

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les différentes
textures de la ville.
Les couleurs
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CULTURE

Pantomime nautique : expérience


de matelas flottant sur la Seine.
Paris, juillet 1914. ©Maurice-Louis
Branger / Roger-Viollet

Les guinguettes et le terminus des


bateaux-mouches au Point-du-
Jour, un dimanche. Paris (XVIe arr.),
1900. ©Léon & Lévy / Roger-Viollet

Bain de soleil sur les quais. Paris,


août 1958. ©Roger-Viollet

Photographie
Paris rive droite/rive
gauche : les bords de seine
entre labeur et loisirs
À l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024, la promesse
naguère formulée par un candidat à la mairie de la Capitale
sera enfin tenue : pouvoir nager dans la Seine… rendant de fait
caduc l’arrêté préfectoral centenaire prohibant la baignade
intra flumen. Au fil des décennies, cette interdiction avait été
contournée de bien des manières (par la piscine flottante des
bains Deligny, les animations estivales de Paris Plages, voire…
des trempettes clandestines) permettant ainsi au peuple pari-
sien de reconquérir les berges d’une Seine rimant le reste du
temps avec travail et peine. Balayant un siècle et demi d’images
en noir et blanc documentant les tanneries du bord de la
Bièvre, les petits métiers à l’œuvre sur les quais de Seine (mate-
lassières, perruquier, charbonniers…), les situations insolites
(crues spectaculaires, péniches prises par les glaces…), cette
exposition offre du Paris d’antan un visage plus détendu entre
guinguettes et jeux d’eaux, parties de pêche collectives et far-
niente d’élégantes… Il flotte sur ces images signées pour cer-
taines Eugène Atget, Edith Gérin, Albert Harlingue, Janine
Niépce, Jacques Boyer, un indescriptible sentiment d’éternité,
parce qu’elles encapsulent pour toujours ce « Paris de carte
postale » fixé par tant d’autres photographes du courant huma-
niste. Et que leur charme parfois suranné convoque une inson-
dable nostalgie, en résonance avec le spleen que l’on éprouve
toujours à la fin de l’été…
Vincent Raymond

Jusqu’au 30 septembre à la Galerie Roger-Viollet – 6, rue de Seine


75006 Paris – www.galerie-roger-viollet.fr – Entrée libre.

62 A LA UNE
• •
À LIVRE OUVERT

1 2

Dolce vita
Michele Bönan : Signature Details
En 2015, le livre Michele Bonan: The conversation avec Michele Bönan et
Gentleman of Style posait les contours illustré d’images inédites du photo-
de la pure élégance italienne du graphe Massimo Listri. Une totale
maestro. Sa passion innée pour l’ar- immersion dans l’art de vivre ita-
chitecture et la décoration, sa palette lien. Juste là, sur la terrasse panora-
incroyable de projets, son esthétique mique d’une résidence Ritz-Carlton
intègre des éléments modernes et à Miami, dans l’immense jardin de la
luxueux, sa fidélité envers sa Florence Villa Torrigiani, au cœur de la cité du
natale qui influence ses choix stylis- Lys ou dans cette demeure familiale
tiques. Ce second volet affine le pro- toscane. Un volume pluriel à feuille-
pos, révélant sa façon de traiter les ter sans fin.
matériaux, mais également ses der- Anne-France Mayne 1. Imaginée tel un véritable cocon familial
au cœur de Florence, cette résidence
niers projets. Le lecteur vogue ainsi célèbre toutes les inspirations favorites de
de Milan à Paris, de Londres à Forte Michele Bönan. ©Massimo Listri
Dei Marmi. Un hommage à l’homme Michele Bönan : Signature Details, texte
2. Sur la côte toscane, cette demeure
autant qu’à l’architecte, préfacé par de Cesare Cunaccia, préface de Diego familiale offre un espace extérieur reposant
Diego Della Valle, président de Tod’s, Della Valle, 2023, Éditions Assouline, grâce à un mobilier aux tons naturels.
avec une introduction signée par 340 pages, plus de 150 illustrations, ©Massimo Listri
l’écrivain, conférencier et journa- couverture rigide en lin, 25,5 x 33 cm,
liste Cesare Cunaccia, étoffé par une 105 €.

64 A LA UNE
À LIVRE OUVERT

1 2

Duo de choc
Aino + Alvar Aalto :
Une vie ensemble
Couple phare du xxe siècle, Aino et Alvar Aalto se dévoilent
à travers ces pages, pétries d’amour et de créativité. Délivrée
par leur petit-fils Heikki Aalto-Alanen himself, cette biogra-
phie et monographie parcourt du regard l’incroyable his-
toire à la ville comme à la scène des architectes et designers.
Une rencontre, une collaboration, un binôme, à la renommée
internationale, bâtissant main dans la main nombre d’édifices
publics et de résidences privées, tels la bibliothèque munici-
pale de Viipuri, le sanatorium de Paimio, ou la Villa Mairea,
en Finlande. Créateurs en 1935 de Artek, société avant-gar-
diste de l’art moderne et du design finlandais, toujours en acti-
vité. Auteurs de pièces de design intemporelles, pliant à leur
volonté les matériaux. Ce volume unique s’inscrit comme un
voyage spatio-temporel, un bout de vie chronologique, à tra-
vers des textes, de nombreux croquis et esquisses, des albums-
photo, des archives, partageant tout autant avec le lecteur,
des vacances en famille à Alajärvi, le séjour à Milan pour pré-
parer le pavillon Artek de la Triennale, avec un prix à la clef
ou encore l’incroyable périple aux États-Unis aux côtés de
leurs enfants, pendant la Seconde Guerre mondiale. Tout est
là. Jusqu’aux lettres personnelles du duo, dont Heikki Aalto-
Alanen explique dans son avant-propos qu’À travers, ce sont les
voix d’Alvar et d’Aino que nous entendons [...] avec leurs mots, Aino
et Alvar décrivent au quotidien ce que furent leurs années de vie 1. Villa Mairea, Noormarkku, Finlande, 1937-1939. Crédit
commune, et nous découvrons ce qui occupait l’esprit de ce couple iconographique : Rauno Träskelin, courtesy Mairea
foundation (page 206, top) vue du jardin
exceptionnel. Un livre incarné à l’émotion palpable.
Anne-France Mayne 2. Aino et Alvar photographiés par Herbert Matter
dans le magasin Artek-Pascoe à Manhattan en 1940.
Crédit iconographique : Herbert Matter, avec l’aimable
Aino + Alvar Aalto : Une vie ensemble de Heikki Aalto-Alanen, autorisation du Department of Special Collections,
octobre 2023, aux Éditions Phaidon, relié, 352 pages, 400 illustrations, Stanford University Libraries (page 245)
23,8 x 30,5 cm, 125 €.

66 A LA UNE
C R É AT E U R D E F I L E TS D’H A B ITAT I O N

© N ils D es s a l e

Q U A L I T É N A U T I Q U E - P R O J E T S S U R - M E S U R E - FA B R I C AT I O N F R A N Ç A I S E

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c ontact@lo ft n e t s . c o m - +33 ( 0) 5 35 54 35 00
À LIVRE OUVERT

Août 2018 (page 222). Crédits photographiques : Ronan Bouroullec, Mette Bouroullec

Regard
Ronan Bouroullec : Day After
Day
Un tête-à-tête avec Ronan Bouroullec, cela ne se refuse pas ! Dans l’intimité
de l’un des plus grands designers de notre époque, ce livre autoportrait s’ins-
crit davantage comme un journal à la chromatique visuelle vibrante et un cata-
logue raisonné. À l’image de son processus créatif foisonnant, qu’il décrit lui-
même dans l’introduction comme un flux. Je photographie quotidiennement avec
mon téléphone portable, mes dessins, mes travaux, la lumière dans l’atelier, un objet
que nous avons dessiné il y a plusieurs années, rencontré dans la vitrine d’un maga-
sin, nos chaises à la terrasse d’un café, le soleil du matin sur un vase en céramique,
préface-t-il. Quand il parle de « nous », il évoque bien évidemment son frère,
Erwan. Ensemble, ils révolutionnaient le design à la fin des années 1990. On ne
cite plus toutes les marques avec lesquelles il a collaboré et collabore toujours :
Artek, Alessi, Cappellini, Kartell, Kvadrat, Magis, Mattiazzi, Mutina et Vitra.
Il a également exposé ses œuvres dans des galeries du monde entier, notam-
ment au Vitra Design Museum en Allemagne, à la Galerie kreo à Londres et
à Paris, à la Bourse de commerce – Pinault Collection à Paris, au Museum of
Contemporary Art de Chicago, au Victoria and Albert Museum de Londres ou
encore à la Casa Mutina de Milan. Comme si l’on explorait ses pensées – les
esquisses, les dessins, les photos, les scènes capturées, les décors d’atelier, les
lumières et les ombres, les travaux en cours –, vivant en instantané ses jaillisse-
ments créatifs. Un livre comme une œuvre en soi à part entière.
Anne-France Mayne

Ronan Bouroullec : Day After Day, de Ronan Bouroullec, septembre 2023, aux Éditions
Phaidon, relié, 456 pages, 2713 illustrations couleur, 25 x 29 cm, 39,95 €

68 A LA UNE
RENCONTRE

Certains regards croisés changent les perspectives. Dans


l’œil d’Émilie Rōz, le champ créatif semble se fondre avec
l’horizon. L’architecte d’intérieur est de celles qui ont
emprunté des chemins de traverse, sans jamais perdre de
vue leur premier amour. Personnalité solaire par excellence,
aujourd’hui, elle rayonne.

Émilie Rōz
Cinq sens architecturaux
Texte Anne-France Mayne
L’architecte d’intérieur
Émilie Rōz, fondatrice de
l’agence Erōz Intérieurs.
©Ophélie Deveze
1. Appartement hôtelier à Courchevel.
©Ophélie Deveze

2. Spa du Palace de Menthon.


©Mood & Back

3. Scène événementielle Le Jardin.


Workshop DOMODECO Live Session,
mai 2023, au Palais de la Bourse à Lyon.
©Benoît Ravier-Bollard/Studio Erick Saillet

Sa curiosité semble insatiable, et ce, Lavorel. Une révélation ! J’ai pu ainsi perceptions. Un vécu plus qu’une appa-
dans tous les domaines. Suivant son continuer certains projets lancés avec rence. Dans sa façon d’associer les
fil créatif inné, Émilie Rōz a sauté le groupe Patriarche. Le Chabichou, matériaux, de jouer sur la volupté
le pas en 2007. Après ses études de Le Grand Hôtel de Courchevel, puis des courbes, on ressent cette force
com, elle intègre l’agence Patriarche, les Suites de la Potinière et le Palace et cette douceur qui la caractérisent
en qualité de chargée de communi- de Menthon... pour ne citer qu’eux. et qui l’emmènent aujourd’hui vers
cation. Coïncidence ? Le murmure Aujourd’hui, le studio Érōz Intérieurs une nouvelle facette : la scénogra-
architectural devient un appel, après se distingue dans tous ces secteurs, à phie événementielle. Sur le dernier
avoir manqué le rendez-vous post- la tête aussi bien de la direction artis- salon EquipHotel, Ligne Roset n’a
bac. En parallèle, elle suit un cursus tique que de la maîtrise d’œuvre, ou pas hésité à lui confier les rênes déco-
au sein de l’école d’architecture et de encore dans la restauration et le rési- ratives. La scène a aimanté le public,
design suisse Athenaeum. Soirs et dentiel, avec de très jolies références guidé par une vision tant esthétique
weekends, Émilie conforte sa pas- disséminées dans tout l’Hexagone, qu’olfactive. Tout s’accorde, sa sen-
sion, son goût instinctif et son coup tel le siège social de Pierre Fabre, à sibilité pour les matières, les fini-
de crayon ; le jour, elle les concrétise Castres, aux côtés de l’agence d’archi- tions décoratives, les détails méti-
au sein de la prestigieuse agence. tecture et d’urbanisme Séquences. Et culeux, les chromatiques délicates
Cela a été une expérience incroyable. même hors frontières, avec un loft et ce twist particulier qui change
Je vivais enfin mon rêve. C’est ce qui privé à Amsterdam. Jamais à court instantanément la partition. Une
m’a permis de tenir cette folle cadence ! d’inspiration, Émilie se compare narration tout en élégance réitérée
J’ai toujours souhaité faire ce métier. davantage à une metteuse en scène, lors du workshop DOMODECO Live
Raconter une histoire, les faire vivre, où les personnages principaux et Session, en mai dernier, au Palais
peindre des intérieurs qui se nourrissent les décors narratifs dialoguent au de la Bourse. C’est une passion qui
de ressentis et d’émotions. Son énergie rythme de répliques poétiques et m’anime, confie Émilie. Cette architec-
contagieuse, jamais à court de belles chantantes, dont elle seule a le secret. ture de l’éphémère concentre une émo-
découvertes, lui permet de relever Pour que la création émerge, il faut une tion d’une telle intensité ! La conception,
les challenges. Elle dirige ainsi, au approche chorale, une liberté créative de l’accélération, le timing millimétrique,
bout de 10 ans, le pôle architecture tout un chacun, déceler les compétences le waouh final, puis tout recommence.
d’intérieur de Patriarche, évoluant là où elles se cachent et permettre aux Une ritournelle, qui l’entraîne tou-
entre autres dans les domaines de artisans d’exprimer leurs talents, sou- jours plus loin, sans jamais perdre de
l’hôtellerie, du retail et du tertiaire. rit Émilie. L’émotionnel est pour moi vue ses repères et ses jolies valeurs.
Avant de voler de ses propres ailes, l’une des premières fondations de notre Ce n’est qu’un début !
en 2020, avec la fondation de son discipline. Par l’éveil des cinq sens, il
studio Erōz Intérieurs. Ma vie pro- est possible de créer bien plus qu’un
fessionnelle a pris un nouveau tour- lieu, une expérience où chaque individu www.eroz.fr
nant lorsque j’ai rencontré Jean-Claude laisse la dimension visuelle infuser ses

72 RENCONTRE
1

2 3

4
ARCHITECTURE

À l’occasion de la 18e biennale d’architecture de Venise,


les architectes de Studio KO, commissaires du pavillon
ouzbek, postulent, en réponse à la thématique générale de
cette édition que « le laboratoire du futur »* se trouve peut-
être bien dans le passé. Questionner les traces laissées à
travers les âges (les ruines et ce qui les constitue), retrouver
la mémoire (du faire, du construire, du vivre) : autant d’outils
pour projeter, matérialiser, donner forme à demain. Un
demain soutenable, habitable, contextualisé. Et sans nul
doute, poétique et sensible.

Studio Ko

Vernaculaire
du futur
Texte Maëlle Campagnoli
Portrait Olivier Marty & Karl Fournier,
Studio KO, le cabinet d'architecture à
l’origine de la conception du pavillon
national de l'Ouzbékistan à la 18e Biennale
d'architecture de Venise. ©Noël Manalili

ARCHITECTURE 75
Venise. Arsenal. Pavillon de l’Ouz- En retour, cela informe aussi nos choix Puis des résidences d’artistes dans le
békistan. Dans une semi-pénombre de conception, nos processus de décision, quartier historique (Mahalla Artist
se déploie un vaste labyrinthe. La alors que nous travaillons à la construc- Residencies). Réfléchir à la proposi-
construction est simple. Brute. tion d’un futur meilleur et plus durable. tion thématique « The laboratory of
Enchaînement de murs épais, faits the future » faite par la commissaire
de briques, dont on apprend plus générale Lesley Lokka était l’occa-
tard qu’elles sont issues de chantiers sion de pousser plus loin l’explora-
de construction vénitiens contem- tion, le travail avec le contexte, et de
porains, elles-mêmes parsemées de porter un regard approfondi et collé-
fragments de terre émaillée ouzbèke. gial sur l’héritage architectural ouz-
Les limites du temps et de l’espace bek, justement.
se brouillent au fil du cheminement. Il faut dire que l’exploration des
Au centre, le film du réalisateur El relations entre archaïsme et moder-
Mehdi Azzam, dont les plans sur nité, simplicité vernaculaire et esprit Le projet s’est déroulé en trois temps,
les paysages terreux des qalas ouz- contemporain, le rapport aux traces, réunissant un collectif composé d’ar-
beks, projetés à même la brique, se une approche presque archéologique tistes, de chercheurs et d’historiens,
confondent avec la matière de l’archi- du contexte de chaque projet est en ainsi que d’étudiants en architecture
tecture que le visiteur parcourt. Puis quelque sorte la pierre angulaire de de l’université d’Ajou à Tashkent.
plus loin une large vitrine, d’autres la démarche du duo d’architectes. De
traces. La documentation du projet, là, probablement, peut émerger une
des fragments de matières, des vues architecture juste et humaine.
de l’atelier du céramiste Abdulvahid
Bukhoriy, l’un des deniers artisans à
maîtriser encore l’art presque perdu
de céramique bleue de Boukhara.
Ruines ? Site archéologique ?
Imaginaire ? Construit ? Déconstruit ? Un workshop théorique, puis un
Reconstruit ? Hier, aujourd’hui, autre, archéologique, sur le site des
demain ? Peu importe. Unbuild qalas (les forteresses anciennes)
together: Archaism vs Modernity, la de Karakalpakstan, et enfin des
proposition des commissaires, le duo expérimentations dans l’atelier du
d’architectes de Studio KO formé par céramiste Abdulvahid Bukhoriy
Karl Fournier et Olivier Marty, offre à Boukhara, sur les traces de la
un espace-temps suspendu, à part. terre, de la brique et des techniques
Une pause. Un moment d’observa- d’émaillage qui ont fait émerger le
tion et de réflexion. De déconstruc- labyrinthe. Il s’est agi de nous donner
tion, littéralement. des outils théoriques et pratiques pour
y arriver, expliquent les architectes.
Des ruines des anciens qalas aux multi-
ples possibilités qu’offre la terre et parti-
culièrement la brique.

De la forme mythique du labyrinthe à


la réalité construite. Autant d’éléments
à réinterpréter, afin de donner vie à
une proposition architecturale sensible
Parce que c’est aussi là que réside le et poétique, reflétant une pratique réel-
tour de force de l’installation. Dans la lement contemporaine et contextuelle.
matérialisation sensible et incarnée Pari tenu !
Quid de l’archaïsme ou de la moder- de ce que les architectes ont abordé
nité ? Ils expliquent : Alors que nous comme un projet de recherche, en * « The laboratory of the future » est la thé-
regardons en direction du futur, notre terre pas tout à fait inconnue. Ce matique proposée par la commissaire géné-
héritage ancien peut nous aider à repen- n’est en effet pas la première incur- rale de la 18e Biennale d’architecture de
ser nos trajectoires globales de dévelop- sion architecturale ouzbèke du duo. Venise, Lesley Lokka.
pement et le rôle que l’architecture joue Ils y ont conçu le premier centre
dans la mise en forme de notre destin d’art contemporain d’Asie centrale
collectif. En examinant les restes archi- (Center for Contemporary Arts), La 18e Biennale d’architecture de Venise
tecturaux des sociétés passées, nous à Tashkent, reconvertissant une se tient jusqu’au 26 novembre 2023
sommes en mesure de comprendre les ancienne station essence édifiée en www.labiennale.org
valeurs, croyances ou encore technolo- 1912 qui fournissait l’énergie desti- www.studioko.fr
gies qui ont façonné leurs mondes. née à la ligne de tramway de la ville.

76 ARCHITECTURE
Pavillon de l’Ouzbékistan, à l’Arsenal de
Venise. Biennale d’architecture de Venise,
2023. Unbuild together: Archaism vs
Modernity par Studio KO. Image courtesy
of ACDF. ©Gerda Studio
ARCHITECTURE

1. Pavillon national de l'Ouzbékistan, Studio


de céramique et de glaçure de briques de
l'artiste et maître céramiste Abdulvahid
Bukhoriy. Image courtesy of ACDF,
©Kamila Rustambekova

2. Sophia Bengebara, architecte Studio KO,


à Khiva en Ouzbékistan. Les anciennes
briques de Khiva, qui ont été utilisées
pour construire les impressionnantes
fortifications de la ville et d'autres
bâtiments. ©Vyacheslav Pak

3. Toprak Kala, également connu sous le 1


nom de « Forteresse de Terre », est une
ancienne cité située dans le désert du
Kyzylkum en Ouzbékistan. Cette photo,
prise depuis le sommet d'un des murs
défensifs de la cité, offre une vue à couper
le souffle sur le désert environnant et les
vestiges des anciens bâtiments de la cité.
Image courtesy of ACDF. ©Vyacheslav Pak

4. Pavillon de l’Ouzbékistan, à l’Arsenal de


Venise. Biennale d’Architecture de Venise,
2023. Unbuild together: Archaism vs
Modernity par Studio KO. Image courtesy
of ACDF. ©Gerda Studio

3 4
Metropole
Inspire par la ville

www.france.vitrabathrooms.com /VitraBathroomsFrance
Gardian Tabourets nomades designés
par Patrick Norguet, dont la forme
s'inspire des fières têtes de taureaux
tandis que le nom se réfère aux
hommes qui les gardent, les gardians
de Camargue. Scénographie à la Casa
Manzoni, à Milan. La Manufacture

IN THE
MOOD
Milan Design Week
Les murs écaillés
se vernissent
d’un design fervent.
À gauche Intersection Table et chaises
en noyer, évoquant dans la simplicité le
mobilier traditionnel religieux. Design
Neri&Hu. Fauteuil Sassi inspiré des galets.
Design Atelier Oï. Scénographie à la Casa
Manzoni. La Manufacture

Ci-dessus Himba Armoire en frêne teinté


noir et corde en papier naturel. Design
Motta Architecture. Collection Néolithique
présentée dans un bâtiment historique
milanais. Casa Sem

IN THE MOOD 83
L’Appartamento by Artemest ouvre les portes
d’un appartement milanais des années 1930
scénographié par six cabinets de design
intérieur internationaux et 130 artisans,
marques et artistes d'Artemest. Ici, l’entrée
imaginée par T.ZED Architects. Console
DeCastelli. Balançoire Enrico Pellizzoni.
Banc Manifestodesign. Sculpture Francioni
Mastromarino. Tapis D.S.V Carpets. Artemest

84 IN THE MOOD
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1. Coquillages Lampes en céramique et


plâtre. Design Elsa Foulon.
©Maison Mouton Noir. Galerie Philia

2. Tomb Chair En marbre et bois. Design


Rick Owens. ©Maison Mouton Noir.
Galerie Philia

3. Désacralisé Exposition sise dans une


église du XIe siècle au cœur de Milan,
désaffectée depuis la fin du XVIIIe siècle,
qui a inspiré 25 designers internationaux.
Au centre, un lustre monumental Cascades
of Light du duo Morghen studio. ©DR.
Galerie Philia

4. Pagoda Lampe en albâtre. Design


Henri Wilson. ©Maison Mouton Noir.
Galerie Philia

Un dialogue presque mystique,


dévoué à l’artisanat
86 IN THE MOOD
MOOD INSPIRATION

Immaterrico Dans le studio de


l’agence d’architecture milanaise
Opus Atelier. Trois espaces
matérialisant le processus de
création, dont Opera, scénographie
représentant le résultat, là où les
matériaux recyclés ou de rebut
prennent forme. Design Opus Atelier

88 IN THE MOOD
SACRED TREES

Maison de parfums d’intérieur


eu.baobabcollection.com
Baobab collection soutient la Fondation Cœur Vert
pour la plantation de baobabs en Côte d’Ivoire.
Grand Hotel Moquette inspirée des
façades des hôtels historiques. Trois
motifs différents dont Grand Hotel.
Design Studiopepe. ©Mattia Parodi-
Hotel Nacional. Besana Carpet
Omphalos Projet de Studiopepe
signifiant littéralement « nombril », une
« peau psychique » nous protégeant
de l’extérieur par le biais d’éléments
archétypaux. Exposition Campo Base,
regroupant six studios d’architectes
italiens sous la direction de Federica
Sala. ©Francesco Stelitano.
Studiopepe
Esquisses Collection née de l’interprétation de la designer Faye Toogood d’une œuvre
à l’encre de Chine noire sur papier blanc issue du livre d’Henri Matisse Dessins :
Thèmes et Variations (1943). Fauteuils Potiron, tapis mural Coquillage, tapis couloir
Tenture et tables basses Figue. Maison Matisse

Telegram Tapis célébrant le fait-main et l’individualité des artisans, des expressions


libres en réponse à des questions posées par Formafantasma. Composé de chutes
tissées de laine. ©Michele Foti, Art Direction by Motel. CC-Tapis

Dans le dessin, un équilibre,


une attention portée à l’héritage
92 IN THE MOOD
13 AIX-EN-PROVENCE AU FIL DES MATIÈRES - 13 MARSEILLE MAISON SERIES - 13 MARSEILLE SOL CENTER - 16 L’ISLE D’EPAGNAC NUANCES UNIKALO - 22 MINIHY-TREGUIER AR DÉCO - 22 PLERIN RP REALISATION - 30 NIMES THEROND DÉCORATION - 31 TOULOUSE FLANELLE DÉCORATION
31 TOULOUSE MAISON GOMEZ - 33 MÉRIGNAC INFLUENCES BY M - 35 FOUGÈRES PINTO ET FILS - 35 RENNES / MONTGERMONT VBA DÉCORATION - 38 ECHIROLLES CAP COLOR - 42 SAINT-ETIENNE CAPAROL CENTER SAGRA - 42 SAINT-GENEST-LERPT EPARVIER
42 SAVIGNEUX CAPAROL CENTER SAGRA - 45 ORLÉANS CPPO BCL DÉCOR - 45 SARAN ATELIER COVER - 51 REIMS HALL DU PAPIER PEINT - 53 CRAON STÉPHANE COTTEVERTE - 53 LAVAL COLORISME - 53 LAVAL/CHANGÉ INFINI LEGNO
54 NANCY NICOLE LHOTTE - 56 SAINT-AVÉ LT DÉCOR - 57 FAMECK P.P.M - 57 SARREBOURG MILDÉCOR - 59 LA MADELEINE CATTEAU - 60 BEAUVAIS VA DÉCORATION - 62 ARRAS DELCROIX DÉCORATION - 62 SAINT-OMER LIONET - 64 BIARRITZ ITOIZ DÉCOR
67 OTTERSWILLER MILDÉCOR - 67 SELESTAT PROJART - 67 SOUFFELWEYERSHEIM AREAL - 68 MULHOUSE SORAYA DEFFAR STUDIO - 69 LYON SOLMUR CITY - 69 VILLEURBANNE SOLMUR DISTRIBUTION - 73 AIX-LES-BAINS PPP MONOD - 74 ANNEMASSE L’ATELIER DES PEINTRES
75 PARIS AU FIL DES COULEURS - 75 PARIS BHV MARAIS - 75 PARIS L’ATELIER DES PEINTURES - 75 PARIS RECA DÉCORATION - 75 PARIS VANDENBROUCKE - 76 BIHOREL LES ROUEN SOLMUR - 81 ALBI MAISON GOMEZ - 82 BUREAU LAURAGAIS MONTAUBAN - 83 FRÉJUS LES DÉCORATEURS DU SUD
83 SAINT-TROPEZ EKLE HOME - 85 LA CHÂTAIGNERAIE LOGIDÉCOR - 85 LE POIRÉ-SUR-VIE DÉCOR PEINT - 92 ANTONY MARIETTE DFD - 92 NEUILLY-SUR-SEINE LA MAISON BINEAU - 94 MAISONS ALFORT INFINI LEGNO - 98 MONACO FASHION FOR FLOORS

dessin TINTO
collection LES FORÊTS

Showrooms
London
Paris

arte-international.com
Culemborg
Los Angeles
Nanda Vigo & Claudio Salocchi – Une
utopie milanaise Installation Acerbis
dans le showroom Spotti Milano,
recréant l’atmophère d’une scène
milanaise des années 1970, sous la
direction de Francesco Meda et David
Lopez Quincoces. Console Ludwig
(2005), table Serenissimo (1985 –
2021) et chaises Med (1983 – 2022).
©AlbertoStrada. Acerbis

Cordélie – Arçon Tapis inspiré


de l’univers hippique grâce aux
dessins de Pierre Charpin, utilisant
la technique de « cordélie » de coton
brodé à la main. Osier-terracotta.
©Maxime Tetard. Hermès
MOOD INSPIRATION

Un design en connexion totale


avec la matière et la nature.

Ci-contre Pétiole Chaise inspirée du


principe naturel de la pétiole, tige liant
la feuille à la branche. Ici, le piètement
tenant l’ensemble de l’objet. Technique
de cintrage à la vapeur. En chêne local
massif et huile teintée charbon.
Alcova 2023. ©Charlotte Cornette.
Alexandre Labruyère

À droite Cross Revêtement mural


constitué d’un motif d’épis pyramidaux
en porcelaine – cuite à très haute
température – caractéristiques du
design de Marta Martino. Alcova 2023.
De Marchi Verona

96 IN THE MOOD
Swing Floor Tapis enrichi d’une étendue chromatique avec un cadre latéral
asymétrique, impulsant une dynamique. En laine de Nouvelle-Zélande, laine
bouillie, fil retors et Tencel. Design Marcante-Testa. Carpet Edition

Chimères Collection de mobilier made in France, présentée à Alcova.


Scénographie Fauteuil Elephant (1939) et lampe Croisillon (1928), design
Frank et Chanaux. Paravent Reiko, design Cécile Chenais et Laurent Maugoust.
Édition Ecart International

98 IN THE MOOD
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DE LA PERSONNALITÉ
À VOS MURS
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Photographe © ORAC nv
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1. Le bas-relief Pièces (2,40 x 1,40 m) en
grès du sud-ouest de la France pour
composer un élément monumental de
plusieurs rectangles creusés, sculptés
puis émaillés autour des 5 principaux.
Collection Saïto. Georges

2. The Art of Formation Installation


collaborative d’Art and Loom et Bea Pernia,
deux marques de design célébrant la
beauté brute. Des pièces de mobilier et des
tapis regroupés et inspirés des formations
géologiques. Alcova 2023. ©Andy Gallacher.
Art and Loom + Bea Pernia

3. Apacheta Sofa inspiré des chemins et


passages difficiles des Andes. Composé de
deux parties légèrement asymétriques, avec
des éléments en chêne ciselés à la main,
insérés à l’arrière pour soutenir les coussins
et à l’avant comme point d’appui. Design
Cristián Mohaded. Loro Piana Interiors

100 IN THE MOOD


3
Jali Nouvelle brique de Patricia Urquiola,
inspirée de l’architecture indienne,
composée de roches perforées avec
un motif ornemental. Construction
maximale de 4 mètres, avec des éléments
tridimensionnels de 23,4 x 23,4 x 11,7 cm,
produit avec la technique artisanale de
l’extrusion. Officine Mimesi. Mutina

102 IN THE MOOD


ANNECY

Showroom à l’Espace 55
5 rue de l’Espace 55 / Parc du Calvi
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+33 04 50 228 235
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Parker Table en bois massif reprenant
la forme indéfinie d’un détail de
l’œuvre de Cy Twombly. Design
Lorenzo Bini. Chaises Sempronia
composées d’éléments circulaires qui
s’assemblent dans un double cercle.
Design Tobia Scarpa. Lampe Equinox.
Design Studiopepe. ©Andrea Ferrari.
Tacchini
Cretto Revêtement en terre cuite
retraçant dans ses motifs chemins et
cartes, rainures de la cartographie
naturelle de la terre. Design Cristina
Celestino. ©Teo Zanin. Fornace Brioni
Clay Court Club Réinterprétation du
tennis club Milano Bonacossa, par
Cristina Celestino. En renversant
le langage architectural originel, la
designer met en scène un jeu de
rôle, tout en créant une connexion
chromatique avec l’extérieur. Assises
Raquette, Billiani. Moquette Besana.
©De Pasquale Maffini

Un passé recomposé
avec une force créative vive
tournée vers le futur

106 IN THE MOOD


Et si on parlait de
la déco de vos fenêtres ?

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textile en lycra tendu sur une structure
sphérique invisible. Le faisceau lumineux
filtre vers le bas et à travers le diffuseur
translucide déployant un halo enveloppant.
5 suspensions, 3 lampadaires, 3 lampes à
poser. Variateur systèmes Push ou Casambi,
selon l’atmosphère souhaitée. Design Meike
Harde. Vibia
ZOOM SUR

Une émotion,

un luminaire
À Milan, en avril dernier, la 31e édition du salon international du
luminaire, Euroluce a offert un aperçu du futur éclairé dans ce secteur.
Des notions émergeantes telles la numérisation, la miniaturisation,
l’électrification, les réflexions sur le développement durable ou
l’abolition de la frontière entre l’éclairage décoratif et technique, ont
dévoilé une vision holistique autour du bien-être humain. Le luminaire
devient un astre intégrant la notion d’une esthétique fonctionnelle
intimement liée à l’atmosphère, influençant nos perceptions,
notre comportement, nos humeurs, l’architecture elle-même. À
l’évolution technologique inhérente se révèle une démarche presque
philosophique vouée à changer la façon dont les luminaires seront
conçus à l’avenir. La durabilité en ligne de mire aiguise le propos, avec
notamment de nouveaux systèmes de contrôle à distance permettant
de créer un éclairage dynamique, n’éclairant que par nécessité. Sous
couvert de matériaux innovants qui insufflent aux produits une plus
grande longévité. La numérisation, bien évidemment, est au cœur du
débat. Les luminaires communiqueront via des systèmes d’intelligence
artificielle, démultipliant leurs performances et leur efficacité dans
l’ultra-personnalisation. Dans cette volonté de porter toute l’attention
à l’humain, le spectre lumineux s’adapte aux besoins spécifiques
mimant un éclairage proche de la lumière du soleil, jusqu’à capter les
réactions physiologiques des utilisateurs. Le luminaire a également
cette capacité à gommer les frontières, reliant l’intérieur et l’extérieur
en associant les effets de lumière linéaire à des effets d’éclairage
d’accentuation, et ce, de manière continue. Naît une totale interaction
entre l’objet, l’utilisateur et l’espace. Dans le design, l’éclairage trouve
également sa muse, mettant à l’honneur cette émotion tant recherchée,
sculptant à volonté la lumière, la façonnant pour créer une poésie de
l’instant, une beauté instantanée. Ces multiples langages d’expression
trouvent l’inspiration dans la nature, l’origine d’un matériau, les gestes
artisanaux.

ZOOM SUR... 109


1 2

1—Orma Blade Optique dotée d’un faisceau lumineux très étroit latéralement avant de s’ouvrir à près de 180° frontalement, sans
éblouissement. Il permet d’éclairer les fenêtres, les arcs et les linteaux, pour souligner l’architecture et ses détails. Ou de créer,
comme ici, les vides des fenêtres sur la scénographie Euroluce 2023, The City of Lights. Linea Light

2—Workmates Famille de luminaires : suspensions, plafonniers, spots sur rail et lampadaires, dédiés à l’univers bureau. Technologie
d’éclairage de pointe qui émet de la lumière vers le haut et vers le bas pour favoriser le bien-être optimal sur le lieu de travail.
Fabriquée à partir d’une extrusion d’aluminium aplatie et aux bords arrondis, avec plusieurs sources lumineuses miniaturisées.
Scénographie Euroluce 2023. Flos Architectural

3—Overtone Collection de luminaires s’intégrant dans l’environnement de vie avec ses dalles monolithiques en marbre, pour
créer une forte présence visuelle dans l’espace. En version luminaires suspendus ou lampe sur pied illuminant le revêtement mural
en marbre Levels et créant des contrastes. ©Nicola Gnesi. Luce di Carrara

110 ZOOM SUR...


3
1—Iris Lampadaire associant la douceur de l’albâtre (un seul bloc) avec l’acier inoxydable dentelé. Le travail de la structure
métallique résulte d’un subtil sens de l’équilibre pour soutenir le poids de la pierre suspendue. H. 155 x L. 59 x P. 59 cm. Fabrication
artisanale. Sophie Lacroix – Bureau Lacroix

2—Trophy Floor Lamp Lampadaire en verre, bois et métal s’inspirant du modernisme italien, notamment des luminaires de
Murano des années 1930-1940. En chêne ou noyer, verre soufflé, acier inoxydable et laiton. H. 156 x ø 23,5 cm. Blue Green Works,
Triode

à l’équilibre
1 2
X and X
Design Marco Merendi & Diego Vencato
Three-dimensional concrete tiles collection

gypsum-arte.com
@gypsumarte ph. Claudio Tajoli
1

114 ZOOM SUR...


1—Alta Suspension évoquant l’esprit moderniste du projet La Maison du Jeune Homme, signé par René Herbst, Louis Sognot et
Charlotte Perriand pour l’exposition universelle de Bruxelles, en 1935. L’anneau étiré rappelle les agrès de gymnastique pensés par
René Herbst. En albâtre, lanières de cuir et platine centrale en métal peint. 120 ou 180 cm de long. Variable. Atelier Alain Ellouz

2—Cactus Lampe à poser reprenant dans ses cannes striées, fumées ou transparentes assemblées, la forme de la plante épineuse,
ici présentée avec une base en velours. Tubes en verre borosilicaté diffusant. Appliques Empreinte, en céramique et opalines,
faites-main à Marseille. Émaillé ou sablé. ©Lisa Martens. Mickaël Koska

3—Multitude Lampe à poser imaginée comme une sculpture alignant 5 tubes en acier et un tube en verre sablé. Peinture époxy.
L. 53 x P. 8 x H. 19 cm. Design PaulinePlusLuis. Matière Grise

cylindre
2 3
1 2

magnétique
1—Misaki Applique pensée pour créer une émotion et rythmer l’espace, via son éventail de céramique brillante verte, jaune ou
rouge brun et sa structure courbée en céramique mate. Une vision à la fois centralisée et désaxée, pour mieux capter le regard.
L. 35 x H. 38 cm. Design Roman Akira. Kira

2—Fragile Lampe de table archétypale mélangeant les formes géométriques avec un abat-jour en verre soufflé distribuant la
lumière dans toutes les directions. Base en méthacrylate. Variateur progressif de 0 à 100. H. 35 x ø 16,5 cm. Design Jaume Ramírez.
Marset

116 ZOOM SUR...


Photographe: Constantin Meyer, Intérieur: Design Post Köln

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DESIGNED TO CONTROL.
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Vous êtes les bienvenus pour nous rendre visite au:
JUNG Salon d’exposition · 113 rue du Chemin Vert · 75011 Paris
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1

tête à tête
1—Garden of Delight Édition spéciale du lampadaire iconique 9602 de 1935, pensé par Paavo Tynell. Un abat-jour en coton plissé
dans un motif, Le Jardin du Palais, spécialement conçu par un artiste de la maison d’édition textile Pierre Frey.. En laiton, rotin,
popeline de coton, doublure en lin et cordon textile. Ø 63 x H. 155 cm. Gubi

2—Envolée Verre Suspensions poétiques en verre opalin et laiton poli or pâle, fruit d’un travail minitieux proposé par Jennifer
Midoz et Malo du Bouëtiez, associant un savoir-faire hérité de l’artisanat d’art et des techniques contemporaines, au sein de leur
atelier parisien. 11,5 x 45 x 59 cm. ©Jérémy Josselin. Mydriaz

3—Biny Floor Réédition du lampadaire imaginé par le designer-éditeur Jacques Biny dans les années 1950. Composée d’un
variateur et de deux gélatines pour réguler l’intensité et la chaleur de la lumière, avec pieds réglables pour s’adapter au sol.
Ø 55 x H. 159,8 cm. DCW Éditions

118 ZOOM SUR...


2

3
1—Coba Applique en travertin Ocean ou Alabastrino, reflet de l’écriture créative de l’architecte Michel Amar, notamment en
matière de valorisation de la lumière et des volumes. À mi-chemin entre le design d’auteur et de l’art, il crée un dialogue expressif
entre esthétique, fonctionnalité et artisanat. P. 12 x L. 36 x H. 60 cm. Michel Amar

2—Ambra Toba Applique sculpture associant des volumes de pierres anciennes avec de l’aluminium. La pierre mexicaine Toba
Volcánica se compose de minéraux, de verre, de débris volcaniques éjectés il y a un million d’années. Témoins de ces explosions
et mouvements, les fragments en surface. 13 x 10 x P. 21 cm. Scénographie Stone Archive, Alcova 2023. David Pompa

minéral
1 2
UB D
ES
CL

É C E
M

È N

De gauche à droite et de haut en bas : Geobra Brandstätter (éditeur et fabricant), Playmobil (marque), Hans Beck (designer),
Playmospace Explorer (détail), 1980-1981, figurine © Horst Brandstätter Group / PLAYMOBIL – Jaz (éditeur), PUF/Peter-Uhren
Fabrik (fabricant), Réveil Digic, 1974 © droits réservés – Pierre Charpin (designer), galerie Kreo (éditeur), Cinova (fabricant),
Slice, fauteuil méridienne modulaire, 1996. FNAC n°01-050 (1-7), achat du Cnap en 2001, dépôt au MAMC+ en 2007 © Adagp,
Paris 2023 – Philippe Buteau, Enfi Design (designer), Telic Alcatel (éditeur), Minitel 1B Telic Alcatel, 1979–1990 © droits réservés –
Terraillon (éditeur et fabricant), Terraillon 5000, 1976, balance culinaire, sur le principe d’un design de Marco Zanuso en 1969
© droits réservés. Collection MAMC+. Crédit photos : Yves Bresson/MAMC+.
1

122 ZOOM SUR...


2

bulle d’air
1—Cone Socle universel pouvant combiner à volonté 28 abats-jour dont Melt, Mirror Ball et Globe. Collection Choice présentée
à Euroluce. ©Pete Navey. Tom Dixon

2—Bubble Applique composée de corde, inspirée de l’époque Art déco et déclinée ici en un élément décoratif. En verre soufflé et
bronze. H. 90 x P. 70 x L. 77,5 cm. Maison Leleu
1 2

mouvement
1—Rings Lampe à poser à même le sol ou sur un meuble, pensée comme une sculpture inspirée par le mouvement Memphis.
Ø 16 x H. 43 cm. Design Aurélie Richard. Faïencerie de Charolles

2—Giorgio Lampadaire habillé d’un fini laqué brillant en nickel ou 7 autres finitions et base en marbre Marquina Nero ou Carrare.
Verre opalin brillant soufflé bouche. Ø 30 x H. 127,5 cm. Magic Circus

124 ZOOM SUR...


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RENDEZ-VOUS LE 19 OCTOBRE PROCHAIN POUR UNE 6E ÉDITION EXCEPTIONNELLE


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réalisées à partir de cubes en verre de Murano. Le travail du verre imaginé comme un matériau liquide joue sur les transparences,
les sensations tactiles et la lumière. Design Linde Freya Tangelder. The Cassina Perspective. Cassina

2—Campanula Suspensions comme un écho à la nature, avec cette capacité à se multiplier de manière spontanée. Une conception
modulaire alliant la tradition de l’artisanat à une approche contemporaine. Jusqu’à 8 versions alternant les modules et les textures
respectives. En verre vénitien. Euroluce 2023. Design García Cumini. Barovier&Toso

tétris
1 2
EN PRIVÉ

Chaque élément a été imaginé par


l’agence Félix Millory Architecture, de
la cheminée en Armani Bronze, aux
moulures travaillées par Atelier Sedap
et corniches sur lesquelles ont été
ajoutés des écoinçons par Aubert et
Laurent. Conçu comme un îlot, le salon
semble flotter sur un tapis-banquise
de 29 m2, dessiné par Félix Millory. Un
volume à l’intérieur du volume pour
redonner plus de confort. Lustres Rio
(Peter Straka, Kaia). Canapés Twins
(Greenapple). Fauteuils Saratoga
(Poltronova), recouverts du tissu Moss
(Sahco). Derrière, céramique Amande
Rose (Tim Orr chez Aurélien Gendras)
et table haute d’appoint Rafaela
(Hamilton Conte). Sculpture totem
L’amoureuse (Christian Caulas,
Galerie Armel Soyer).

Échappée
axiale
Étirant son propos architectural pour mieux plonger son
regard stylistique sur l’Arc de Triomphe, ce triplex, sis dans le
triangle d’or parisien, a fait l’objet d’une réécriture magistrale
sous la plume manifeste de l’architecte Félix Millory.

Texte Anne-France Mayne, Photos Stephan Julliard


EN PRIVÉ

L’architecte coche toutes les cases raconter une histoire, dans le prolonge-
et à la fois aucune ! Taillé pour ce ment d’un concept maîtrisé d’un bout à
métier qui semble l’avoir person- l’autre. Naît une signature bâtie sur
nellement choisi, Félix Millory en des notions qui lui sont chères : Une
savoure chaque aspect, habité par psychologie de l’espace éclairée par une
une passion débordante, par un opti- attention toute particulière portée aux
misme permanent. Toutes les voies transitions, ce vide né de l’entre-deux.
empruntées – tracées sur des sentiers Je pense toujours du public au privé, à
tels que créateur de bijoux, sur des la façon dont nous allons dérouler les
chemins balisés au sein des agences espaces, créer de l’intimité et du confort.
Mathieu Lehanneur ou encore Jakob Sans jamais oublier la profondeur, d’une
+ MacFarlane – semblent l’avoir importance capitale dans notre appré-
conduit à cet instant précis : 2012. hension sociologique d’un projet. Cette
Date où son agence du même nom réalisation ne fait pas exception et
a vu le jour. Moment, où l’architec- déroule ses fils créatif et artisanal
ture, l’architecture d’intérieur et le méticuleux, sans jamais les rompre.
design ont été convoqués au service Félix poursuit : Je suis féru d’artisa-
d’un quotidien réinventé. De sa sen- nat français, cette rigueur sans aucune
La mezzanine créée devient une sibilité innée pour l’architecture rigidité et ce travail des siècles que nous
respiration donnant accès aux
chambres, avec cette barre métallique japonaise, découverte sur les bancs remanions et transgressons pour amener
qui vient casser cette double hauteur de l’École spéciale d’architecture de le tout vers le XXIe siècle. Dans ce cas,
de plus de 5 mètres, sans empiéter Paris, à son goût inné pour le patri- faire du parisien à Paris, mais version
sur le salon. Dans la perspective de
l’entrée, un jeu de textures. Au sol, moine français, cet amour de la mou- Félix Millory : un supplément d’âme
le travertin contrasté par la laque lure, de la cimaise et du panneautage, sans la nostalgie, saupoudré de cette
métallisée en bronze et patinée à Félix a développé son propre langage audace caractéristique. Un défi de
la main. Sur le mur cintré filant sur
la montée d’escalier et l’étage, le conceptuel, à l’aise aussi bien dans le taille ! Lorsque nous avons visité le lieu
revêtement textile pixellisé (Omexco). macro que le micro. C’est ce qu’il y a aux côtés des futurs propriétaires, nous
Sculpture céramique La Sirène (Agnès de remarquable dans notre métier, nous savions que la restructuration serait
Debizet chez Aurélien Gendras).
Appliques Tube (Félix Millory Design).
pouvons passer d’un projet seventies à extrêmement lourde. Il figure ce genre
une réalisation black & white, d’une d’immeubles labyrinthiques, un puzzle
restructuration de grande ampleur, à d’extensions et de surélévations. Rien ne
l’organisation d’espaces résidentiels, fonctionnait en l’état ! Mais le poten-
d’un concept-boutique, au dessin d’une tiel, bel et bien présent, est décelé.
lampe. Nous expérimentons. Mon équipe Les clients font confiance à l’agence
remarquable se plaît toujours à tester, à à chaque étape du projet. Ce sont nos
nous pousser toujours plus loin dans nos fondations à nous, leur soutien, confie
retranchements. In fine, ce n’est qu’une l’architecte.
question d’échelles et cette capacité à

EN PRIVÉ 131
Ci-contre L’architecte Félix Millory,
jouant jusqu’au bout sur les contrastes
et les lignes courbes.
À droite L’entrée, en marbre
Armani Bronze et laque métallisée
en bronze patinée à la main, sous le
ciel éclairé d’un plafond en staff, crée
son effet. À contre-jour, le salon et la
salle à manger s’inscrivent dans la
transparence pour mieux laisser
la lumière filtrer.

L’entrée, un vrai sujet ! J’avais cette


vision d’une rotonde, certes complexe,
mais qui permettait d’axer toutes
les pièces. C’est à la fois fort et très
efficace.
132 EN PRIVÉ
À gauche En enfilade, la salle à
manger et la cuisine. L’agencement
tient ici le rôle principal, sous couvert
de chêne véritable plaqué. Chaque
élément a sa façon bien à lui d’attraper
la lumière. Comme les surfaces glossy
de la table Eyl (Oscar et Gabriele
Buratti, Gallotti & Radice chez Silvera)
en verre noir brillant, les vases en grès,
poli et platine, Gloss & Glitter de Ute
Kathrin Beck ou des chaises Benguela
(From Design) en laque noire et tissu
Moss (Sahco). Tapis en soie et laine de
14 m2 et suspension Tube, en bronze et
albâtre (Félix Millory Design).
Ci-contre Dans le prolongement, la
cuisine invite une chromatique sous
les traits du marbre vert du Nicaragua,
associé à du chêne et à une patine,
effet laiton patiné. Suspension Belfry
en albâtre et laiton (Contain).
Bol Osaka (101 Copenhagen).
Robinetterie (rvb).

EN PRIVÉ 135
La nouvelle trémie fusionne avec les
vestiges de l’ancien escalier, seul
élément conservé, métallisé pour
l’occasion et menant à la dernière suite
située sous les toits. Dans cet entre-
deux, le palier offre un jeu graphique
saisissant, aux tonalités texturées
par le revêtement tramé (Omexco),
le travertin et le parquet chevron en
chêne. Dans la niche, céramique
Grand Cactus (Julie Bergeron chez
Aurélien Gendras). Tabourets Brutus
en béton fibré (101 Copenhagen). Tapis
de 10 m2 (Félix Millory Design).

136 EN PRIVÉ
Une psychologie de l’espace
éclairée par une attention toute
particulière portée aux transitions,
ce vide né de l’entre-deux.

La conception se met en ordre après tout, notre mission est de créer des
de marche autour d’un premier moments de bonheur et de mieux vivre.
challenge, recentraliser la circula- Nous ne faisons pas que du beau, mais
tion autour d’une unique trémie. également du bon. Une composition
Nous avons imaginé un seul et même visuelle et fonctionnelle affirmée et
escalier qui appelle les gens et les happe appuyée par le jeu de contrastes, de
jusqu’au sommet. Puis, nous avons textures, de coloris et l’association
réparti les espaces engendrés, notam- des matériaux. Les principaux : le
ment autour de l’entrée. L’architecte travertin, le marbre Armani Bronze
d’intérieur sourit : L’entrée, un vrai et la laque en bronze métallisé pati-
sujet ! J’avais cette vision d’une rotonde, née à la main, ainsi que le chêne. Je
certes complexe, mais qui permettait suis un amoureux du marbre ! Il dégage
d’axer toutes les pièces. C’est à la fois une vraie sensibilité, une spiritualité,
fort et très efficace. Ainsi, dès le pre- précise Félix. Dans ce cas, je vou-
mier regard, les perspectives salon lais des effets de patchwork, notam-
et salle à manger s’harmonisent et ment dans les salles de bains, oscillant
s’individualisent à chaque pas, por- entre des bandes de travertin sur fond
tées par leurs aspirations bronze qui Armani ou vice versa, avec ce travail
aimantent le dialogue et la lumière. de veinage assez incroyable qui relie
La salle à manger devient ainsi un l’ensemble du projet. Ainsi, l’œil devine
filtre naturel pour rapporter le clair une multitude de variations chroma-
de jour au cœur de cet épicycle. À son tiques, des coupures, mais toujours avec
extrémité, la cuisine devient stra- cette même rythmique. Spontanément,
tégique, accessible depuis la zone les parties jour et nuit se disso-
de service. L’appartement ne rece- cient, accueillant à ce niveau quatre
lant aucun ornement ni particule chambres, dont une première master
patrimoniale, chaque élément a été suite, avant d’être emportés à l’étage,
élaboré ex nihilo, ouvertures, cham- à travers cette envolée lumineuse,
branles, sols, moulures en staff, boi- vers d’autres ambiances oniriques.
series, rosaces, corniches ou encore À mi-chemin, le bureau discute avec
cheminées. Dans ce geste axial, la les toits et la lumière zénithale, par
symétrie fusionne émotionnellement l’entremise de la véranda et de ce
avec les volumes. J’aime que tout soit jardin suspendu. Le mobilier au dia-
proportionné, révèle Félix. La vision pason s’inscrit autant dans le dessin
esthétique affecte le physique. Pour ma de l’agence que dans une sélection
part, je trouve que la symétrie est syno- design et artistique minutieuse, avec
nyme d’équilibre, autant au service de des sculptures très organiques. Une
l’usage que d’un état d’esprit. Puisque œuvre complète.

EN PRIVÉ 137
EN PRIVÉ

Ci-contre Au verso, l’espace


bureau aligne son horizon studieux
sur les toits de Paris. On retrouve
cette notion d’îlot, de volume dans le
volume, enveloppant les fonctions.
Tout comme cette sensibilité pour
ces ponctuations glossy propres au
mobilier et aux stèles, créant par un
jeu de reflet de nouveaux points de
vue lumineux. Bureau Silas (Hamilton
Conte), en laque noire. Lampe à
poser (Zara Home). Sculpture sur
totem en grès émaillé (Laurent
Dufour chez Aurélien Gendras).
Œuvre murale de l'artiste Stef Driesen
(Noûs Art).
À droite À ses côtés, la véranda créée
de toute pièce par l’architecte poursuit
cette volonté de rayonner sous le ciel
parisien. Elle prolonge la signature
esthétique, à travers cette banquette
filante en chêne teinté et travertin.
Sur la table en gun métal (AM.PM),
sculpture en céramique de Joëlle
Paillot datant des années 1970/1980
(Aurélien Gendras).

138 EN PRIVÉ
Ci-dessus Accessible depuis l’entrée,
la première master suite témoigne du
travail d’orfèvre réalisé par les artisans.
Enveloppante, elle renoue avec cette
prestance, cet art de vivre à la française
maîtrisée par une totale symétrie. Lit Louis
(Andrea Parisio, Meridiani) et matelas
Apollon (Tréca). De part et d’autre, chevets
Abbinabili (Poliform, Silvera). Lampes
Giorgina, appliques Spike en bronze et
albâtre et fauteuils Rubautelli (Eichholtz).
À droite, papier de soie sur canevas
Labyrinth of Passions de l’artiste Joël
Andrianomearisoa. Au centre, œuvre
EK Sculpture de Paul Bik, en bois, plâtre et
résine époxy.
À droite Au verso, la salle de bains, le
dressing et la douche absorbent tous les
codes de l’hôtellerie en version étoilée. On
retrouve l’association Armani Bronze et
travertin dans un rapport inversé par ces
inserts subtils et ce travail de veinage cher
à l’architecte. Cette perspective face au
lit s’inscrit comme un point de fuite sous
le regard extatique des photographies
couleurs et paraffines de l’artiste Thierry
Fontaine. Robinetterie (Neve).

140 EN PRIVÉ
À gauche À l’étage, une autre suite
s’exprime avec élégance et douceur,
sous d’autres ornements en staff.
Au mur, canevas extrudé technique
mixte, bois, toile et acrylique de Paul
Bik. Dessous, lit (Tréca). Fauteuil
Swivel (Eichholtz). Table d’appoint
Etna (Hamilton Conte), en fonte
d’aluminium. Lampe de chevet Gioia
(The Socialite Family).
Ci-contre Dissimulé derrière
l’agencement cousu main, le dressing,
marqué par l’applique Tub (Contain)
communiquant avec la salle de bains
qui se dévoile progressivement. Un
nouveau calepinage se dessine,
le travertin travaillé ici comme un
stylobate laissant le revêtement
(Omexco) exprimer sa trame textile.
Au sol, les inserts Armani Bronze
prolongent les coutures métalliques.
Appareillage et robinetterie (Neve), à
la finition laiton associée au sèche-
serviettes (Tubes - Worldstyle).

EN PRIVÉ 143
EN PRIVÉ

Monochromie
et variations
Direction le XVIe arrondissement de Paris. Au sommet d’un
immeuble haussmannien, se déploie le tout dernier terrain
de jeu de l’agence Baldini Architecture. Un duplex auréolé
de textures enveloppantes, version carte blanche.

Avant de pouvoir démarrer l’aventure, les architectes


d’intérieur Steve Baldini et son collaborateur Pierre-Jean
Ricord, rencontré sur les bancs de l’école d’architecture
d’intérieur de Marseille, ont visité nombre d’appartements
aux côtés du client, avant de trouver la perle rare... encore
enfouie sous les combles d’un immeuble haussmannien.
Il était dans son jus ! Tout était à refaire, rien n’était en état.
Les travaux ont été colossaux afin de pouvoir harmoniser les
pièces de vie situées sur le plateau principal et les chambres sous
mansarde, confirme Steve Baldini. À l’aise dans son propos
architectural – l’agence a déjà réalisé de nombreux restau-
rants pour le propriétaire –, Steve remodèle la configura-
tion spatiale en phase avec les attentes d’un hôte séduit par
son approche conceptuelle et esthétique sincère. Et cette
sensibilité particulière aux matériaux, aux finitions et aux
moindres détails, héritée de sa première vie ; l’époque où il
évoluait dans l’univers de l’ébénisterie et de la marquete-
rie. Table rase donc ! Le duplex reprend ses droits autour
d’une nouvelle trémie hélicoïdale, avec une emprise au sol
moindre afin de libérer les pièces de jour. Afin de ne pas
perdre de la hauteur sous plafond, les fluides et les gaines
ont été directement intégrés dans les murs. Sans se départir
des origines haussmanniennes, les architectes d’intérieur
ont allégé cette empreinte, recréant de fines corniches et
des cimaises enduites à la chaux, générant par leurs lignes
tendues un jeu graphique subtil, une dynamique appuyée
par le travertin, le marbre Calacatta et le chêne clair. Dans
cette
À flanc palette
de colline,très
cettemonochrome,
villa dessinée nous souhaitions apporter une
par Muriel Ughetto
vibration avecépouse le paysage
cette patine crémeuse et ses notes minérales, très
et la ligne d’horizon méditerranéenne.
douces et apaisantes,
Naît une synergie souligne
étroite entre les Pierre-Jean. Dès lors, les inser-
tions de
volumes bronze
intérieurs, ou de
le jardin laiton, notamment sur les poignées
paysagé
et
ouleslesterrasses
façades végétalisées.
de cuisine Sur dessinées, aimantent l’œil, guidant
deux niveaux, l’architecture filant sur
spontanément la circulation,
60 mètres linéaires offre deux modes tout comme cette partition
inclusive
de de scènes
vie, été et hiver. Dans lestantôt
coins et géométriques, tantôt circulaires.
les recoins, le mobilier outdoor Paola
Lenti redéfinit l’art de vivre estival en
symbiose avec la nature environnante.

Texte Anne-France Mayne, Photos Sebastien Veraguas – ©Studio 614


EN PRIVÉ 145
Une forme d’unicité qui distingue chaque élément au fil du regard. À l’équilibre, le
travertin et le bronze partitionnent spontanément les transitions et les fonctions.
Dans les textures, le blanc se nuance naturellement. Poudreux sur les murs
patinés à la chaux, immaculé sur les corniches, granuleux sur les bouclettes du
fauteuil Pacha ou le travertin de la table basse Epic (Pierre Paulin, GamFratesi,
Gubi), graphique sur le tapis Boho (Nordic Knots), en toile tissée à plat et velours
luxuriant, ainsi que sur le canapé Tufty-Time (Patricia Urquiola, B&B Italia). Ou
encore translucide sur les appliques Ghost (Félix Millory, Entrelacs), en albâtre et
bronze patiné. Sculptures-totems chinées à Marrakech.
L’espace salle à manger dessiné par le
canapé et la deuxième cheminée en
travertin et marbre Calacatta s’inscrit
comme une photographie en négatif.
Aux lignes tendues lumineuses du salon,
il contrebalance par la forme arrondie
aux teintes sombres, portées par la table
Intreccio (Nava + Arosio, Potocco), les
chaises 0414 et la suspension Bolle de
Massimo Castagna (Gallotti&Radice).

Le mobilier design prolonge cette trame nuancée, à l’ins-


tar du canapé blanc comme neige Tufty-Time de B&B Italia
ou de la table Intreccio de Potocco, en bois de frêne teinté
carbone et sa base circulaire en laiton bronze. Tout comme
les luminaires qui accompagnent, par leur présence métal-
lique, chaque fonction. Une aura que l’on retrouve à l’étage,
dans une dimension plus contemporaine, notamment sur
l’agencement curvy aux façades cannelées ou dans les salles
de bains des trois chambres. Nous avons optimisé chaque
espace au millimètre près, tout en conservant notre fil d’Ariane,
précise Steve. Et en ouvrant au maximum les volumes sur l’ex-
térieur et la vue sur la tour Eiffel, avec notamment la création
d’un puits de lumière entourant d’un halo la trémie de l’esca-
lier. Seule exception à cette carte blanche, la salle audiovisuelle !
Steve sourit : C’était l’un des souhaits sine qua non du proprié-
taire, qui voyage énormément. Il voulait une pièce style fumoir
anglais avec une dimension ethnique ! Sans tomber dedans et
sans nous défaire de notre ligne de conduite, nous avons insufflé
cette dynamique sur le panneautage en bois cintré et sur le motif
de la moquette qui réinterprète le dessin de certains soubasse-
ments de façades parisiennes. Un état d’esprit qui témoigne de
l’univers de l’agence Baldini Architecture, évoluant entre
Nice et Paris, avec cette volonté de concevoir des projets
personnels qui suscitent de l’émotion et répondent avec
créativité aux exigences de tout un chacun.

EN PRIVÉ 149
Ci-contre
Au diapason, la cuisine dessinée
par l’agence Baldini et réalisée par
Megastone + Kitchen Fab, reprend les
codes précédents et ouvre le dialogue
avec l’escalier via ce marbre Calacatta
posé à livre ouvert. Dans cette veine, la
suspension Honicé (Oriano Favaretto,
Masiero) en onyx et laiton crée ce lien avec
les façades en finition bronze.
À droite
Sculpté par le staff et le coup de
crayon de Steve Baldini, l’escalier se
patine également de chaux. Dans
cette perspective, on aperçoit cette
rythmique de lignes tantôt tendues, tantôt
voluptueuses, vernie de textures.

150 EN PRIVÉ
À gauche
Adjacente au salon, cette ambiance
chromatique crée la surprise. Un mélange
de genres et de styles, puisant son
inspiration dans les clubs anglais des
années 1970 appuyée par le canapé
Camaleonda (Mario Bellini, B&B Italia), en
chenille pourpre et ce panneautage en
vagues de bois, mais également dans un
vocabulaire plus ethnique soupesé par le
motif de la moquette dessiné par l’agence
Baldini. Applique Map (Eric de Dormael,
DCW Éditions). Bougie (Baobab).
Ci-contre
Au sommet, l’escalier tutoie les toits, grâce
notamment à l’intégration de ce puits de
lumière, créant naturellement un halo
tout le long de la trémie. Une respiration
confortée par les suspensions Gople
(Big, Artemide). Appareillage (Modelec).

Le duplex reprend
ses droits autour
d’une nouvelle trémie
hélicoïdale.

EN PRIVÉ 153
EN PRIVÉ

À l’étage, trois chambres en suite évoluent


dans une douceur contemporaine, en lieu
et place des chambres d’époque sous
mansarde. Optimisés au cordeau, ces
espaces privilégient une vision curviligne
matérialisée par la porte en verre fumé
menant de la suite parentale à la pièce
d’eau, sur la colonne-vasque en Corian, la
robinetterie (Cristina & Ondyna) ou encore
l’agencement, aux façades cannelées,
dessiné par l’agence Baldini. En reflet, on
aperçoit la « Dame de Fer » dialoguer avec
le projet, en toute bienveillance.

154 EN PRIVÉ
EN PRIVÉ 155
EN PRIVÉ
La bâtisse rénovée par l’architecte William
Wilmotte communique avec le parc arboré,
tout en minéralité. Une harmonie texture et
végétal qui se poursuit jusque dans le geste
décoratif de Claude Cartier Décoration.
Fauteuils Pacha outdoor (Pierre Paulin,
Gubi). Tapis Shade Palette (Nanimarquina).
Coussin à gauche (Métaphores). Vases
du céramiste Pierre Casenove. Tables
basses Mesh et canapé Giro (Patricia
Urquiola, Vincent Van Duysen, Kettal) des
propriétaires.

Texte Anne-France Mayne

ENTRE CIEL
ET TERRE
Photos Guillaume Grasset
EN PRIVÉ

Cousue à même le vert du parc arboré, le bleu du ciel


désidérien, cette demeure début XXe siècle ouvre
ses horizons sur cette connexion intime avec son
environnement privilégié. Un projet dévoilant deux visions
– réunies par une même famille. Celle incarnée par l’agence
WW Architecture à l’origine de cette réhabilitation de
grande ampleur traçant son chemin conceptuel jusque
dans l’architecture d’intérieur. La deuxième figurée par
Claude Cartier Décoration.

Une intervention architecturale forte redessinées généreusement pour l’oc- composant participe à cette narration,
casion ou encore l’extension vitrée, qui dans la fonctionnalité ; les décorateurs
Ce nouvel exercice de style s’inscrit épouse littéralement les proportions jouant avec une empreinte à la fois
dans le cadre d’une rénovation spec- de la maison et dont le rythme vertical sophistiquée et libre dans ses matières
taculaire élaborée par l’architecte porte le regard des occupants jusque et ses textures, chêne brossé, velours,
William Wilmotte. En totale synergie vers la canopée. marbre de Patagonie, céramique, verre
avec le contexte stylistique originel, la soufflé, etc. Des formes se dessinent,
bâtisse a fait l’objet d’une conception Une vibration décorative tantôt rectilignes, suivant les lignes
aiguisée, corroborée par une dyna- tendues du hall d’entrée, tantôt orga-
mique subtile entre les volumes inté- Point d’ancrage, l’entrée. Au sol, la niques, retraçant la courbe des ouver-
rieurs rephrasés, un sens du détail et mosaïque picturale d’époque dévoile tures de la rotonde. Toujours dans une
des finitions d’orfèvre. Main dans la une palette chromatique qui a su rete- proportion maîtrisée en phase avec les
main avec les artisans, comme l’en- nir l’attention de Claude Cartier et de lieux, à l’instar de la table Ybu de 4,5
treprise Saga Agencement ou le pay- son collaborateur Fabien Louvier. Des mètres signée Delcourt Collection,
sagiste Michel Müller, l’intention tonalités douces en filigrane, havane sous la lumière zénithale de la véranda.
architecturale a pris une tournure sur fond de bleu estompé, la teinte À l’étage, la suite parentale poursuit
contemporaine sans se départir de son phare du couple ! Naît un dégradé cette interaction chaleureuse entre
assise patrimoniale lustrée. William naturel, en harmonie avec l’environ- l’horizon verdoyant et céleste, avec
Wilmotte confirme : Une équation qui nement paysagé, saupoudré de sugges- des matières à la fois enveloppantes
nous permet de créer des réalisations tions vert boisé sur les textiles. Le tout et réconfortantes, mais également
atemporelles. Ici, un travail d’épure et réveillé par une esthétique décorative transparentes pour ne jamais rompre
d’élégance. Notre approche s’inscrit dans affirmée. Il y a dans cette composition cette relation privilégiée. De-ci de-là,
une démarche d’embellissement et de chromatique une force et une douceur qui les pièces de design tissent leur toile
valorisation. Raison pour laquelle il est traduisent les aspirations des proprié- conceptuelle en phase avec la vision
impératif de connaître le contexte et le taires, confie Claude Cartier. C’est une familiale des propriétaires, jusque
propos originel. De la façade badigeon- chance de travailler aux côtés d’un couple dans le parc paysagé.
née pour donner cet effet minéral à la avec une si forte personnalité qui partage
charpente transformée, de la couver- cette passion pour le design. Ils avaient
ture en ardoise au terrassement, l’esca- une vision extrêmement précise. Nous
lier existant prolongé et modernisé par le sommes venus ainsi raconter cette histoire
garde-corps avec une main courante en familiale avec bien sûr ces chemins de tra- L’entrée révèle ces éléments
bois teinté noir, jusqu’à l’agencement en verse que nous aimons tant emprunter. patrimoniaux embellis par l’architecte.
chêne grisé sur mesure ou encore le choix Ces touches d’audace explorées dans Au sol, la mosaïque ciment, bleu pâle
et havane, donne le ton à cette douce
de chaque matériau, nous avons redéfini le choix du mobilier, des luminaires palette chromatique (Ressource),
les contours structurels de la demeure en et des éléments satellites, entrent en sur laquelle se détache le fauteuil
phase avec le quotidien des propriétaires. synergie avec la collection d’œuvres sculpture Taglio et le lampadaire en
bois laqué texturé Golosa (Rodolphe
Un véritable challenge rendu possible par et d’objets d’art présente, comme les Parente). Œuvre murale Rift no. 12 de
une coordination totale avec ces artisans pièces éclairées de la Galerie Armel Theis Wendt, impression jet d’encre
d’exception. Une intervention dyna- Soyer. La dimension artistique est essen- sur Hahnemühle, montage sur Dibond,
verre musée et cadre en teck (Galerie
mique où les volumes dilatés tournent tielle permettant de finaliser l’histoire d’un Paris-B). Lustre Zephyr V d’Olga Engel,
leur attention vers le parc, reconnecté lieu, sourit la décoratrice. À travers en biscuit de porcelaine choisi par les
notamment par toutes les ouvertures la scénarisation des espaces, chaque propriétaires à la galerie Armel Soyer.

EN PRIVÉ 159
À gauche Connecté au jardin Ci-dessus À ses côtés, la salle
par ces ouvertures cintrées, le à manger suit les courbes de
salon évolue au contact d’un la rotonde. Au sol, le parquet
bleu filigrane (Ressource) et inspiration Versailles teinté assume
d’un vert forêt (tissu True Velvet, sa modernité. Une énergie tout en
India Mahdavi, Pierre Frey). Une contrastes imaginée par William
atmosphère à la fois douce et forte, Wilmotte, à l’instar du bar, en
vibrant au contact des pièces de amorce, réalisé de concert avec
design organiques. Tables basses Slow La Manufacture et Les Étains
Cookie et Cacahuète (Uchronia). de Lyon. Au centre, la scène de
Dessus, vase de la série Zuperfici Claude Cartier Décoration assoit
(Atelier Duccio Maria Gambi). cette dynamique organique,
Canapé Pacific (Patricia Urquiola, avec la table Lagos en granite de
Moroso) et coussins à gauche Patagonia et laiton antique (Baxter)
(Métaphores). Tabourets Chiesa et les chaises Gent (GamFratesi,
(The Socialite Family). Guéridon Gubi), twistée par le tapis Alfa
Bronze Trépied (Christian Liaigre) (Federico Pepe, CC-Tapis). Verres
des propriétaires. Tapis (Faye (Baccarat), assiettes (Jars), plateau
Toogood, CC-Tapis). Point de mire en marbre Waterfall et vase
de cette scène, la photographie Elements (Dan Yeffet, Collection
de Martin Parr Galway Races, Particulière). Lampadaire (Pierre
County Galways, Ireland, 1996 Casenove). Lustre Gem (Giopato
(©Martin Parr/Magnum Photos, & Coombes). Rideaux Wide Wool
Courtesy of Galerie Clémentine de (Dedar).
la Féronnière)

EN PRIVÉ 161
EN PRIVÉ

I L Y A DAN S

CE T T E

COM P O S I T I O N

C H R OM A T I Q U E

U NE F O R CE

E T U NE

D O U CE U R Q U I

T R A D U I S E N T

L E S

A S PI R AT I O N S

D E S

PRO PR I É TA I R E S .

À droite La véranda dessinée par


William Wilmotte crée ce lien naturel
avec ses effluves de notes boisées,
matérialisées par l’agencement en
chêne grisé, filant, et au sol la pierre
de Hauteville. Tout comme la table
Ybu de 4,5 mètres de long (Delcourt
Collection). Dessus, vase de Pierre
Casenove. Chaises Gent (GamFratesi,
Gubi). À droite lampe d’Elisa Uberti et
rideau (Métaphores). Suspension Bolle
(Giopato & Coombes).
Ci-contre Au verso, la cuisine,
imaginée par l’architecte, prolonge
ce fil naturel et poursuit cette vision
conviviale. En premier plan, coupe
Anita (Imperfettolab). Tabouret Roi
et vases Eve (Christophe Delcourt,
Collection Particulière).

162 EN PRIVÉ
Ci-contre Les scènes de transition
conservent cette ligne directrice, entre
l’agencement cousu main en chêne grisé
dessiné par l’architecte et les pièces fortes
de design, la méridienne Five to Nine
(Studiopepe, Tacchini) et la suspension en
fibre de verre (Giopato & Coombes).
À droite L’architecture développe son
parti pris contemporain notamment à
travers le dessin de la main-courante
repensée pour l’occasion. Lampadaire
Muguet en biscuit de porcelaine et fer battu
(Olga Engel, Galerie Armel Soyer).

164 EN PRIVÉ
L A D I ME N S I O N

A RT I S T I Q U E E S T

À gauche À l’étage, la suite parentale


bénéficie de nouvelles ouvertures E S S E N T I E L L E ,
pour mieux toucher le ciel nocturne.
Travaillé par stratification verticale,
l’agencement dessiné par l’architecte
s’éclaircit au contact d’un placage P E R ME T T A N T
plus clair, presque brut (Oberflex).
Les matières, sélectionnées par
Claude Cartier Décoration, sont
volontairement enveloppantes et D E F I NA L I S E R
chaleureuses (peinture Ressource
et velours mural Bold, Pierre Frey),
voire transparentes pour laisser la
vue en toile de fond (voilages Dedar). L ’ H I S T O I R E D ’ U N
S’ajoutent des nuages oniriques,
comme l’assise Julep Island
(Jonas Wagell, Tacchini) et coussin
(Métaphores). Devant, table basse L I E U.
Carmel (Oeo Studio, Gubi) et vase
Explorer (Jaime Hayon, Bd Barcelona).
Lampadaire Tours en poudre de
marbre d’Olga Engel et lampe de
chevet Knossos de Thomas Duriez
(Galerie Armel Soyer).
Ci-contre Dans l’élégance et la
modernité, la salle de bains déploie
ses belles finitions avec son meuble
et son sol de marbre de Carrare,
esquissé par William Wilmotte.
Dessus, vases de Pierre Casenove.
Fauteuil Reversível (Martin Eisler,
Tacchini). Tapis Euphorbia (Bethan
Laura Wood, CC-Tapis).

EN PRIVÉ 167
Jusque dans le parc arboré qui
a fait l’objet d’une attention toute
particulière en collaboration avec le
paysagiste Michel Müller, le design
trouve sa place, lézardant sur cette
pierre de Hauteville qui crée ce lien
entre l’intérieur et l’extérieur. Lové
contre la fontaine, ensemble Tropique
(Mathieu Matégot, Gubi).

168 EN PRIVÉ
EN PRIVÉ

Ligne
directrice
Dans l’ouest lyonnais, cette demeure figure l’antre de Victoria
Wolf et de sa tribu. La décoratrice nous accueille en toute
humilité, un mot qui résonne en ces murs. Puisque si le terme
château serait plus juste... le propos est tout autre. Retour aux
sources.

Texte Anne-France Mayne, Photos Studio Erick Saillet

Dans sa volonté de préserver l’âme


des lieux, la décoratrice et propriétaire
Victoria Wolf a pris le parti de
conserver le revêtement d’origine de
la façade et les volets entièrement
rénovés. En peignant les bandes
de rives en blanc, la couleur initiale
minérale est spontanément ressortie.
Mobilier extérieur Wicked (Vincent
Sheppard).
Nous
avons pris
le parti de
retrouver
cet esprit
originel plus
austère.
L’entrée, autrefois partitionnée en Victoria Wolf n’a conservé que l’es- étaient enfouies sous des tonnes de revê-
quatre pièces, devient ce lien axial sentiel. Son sens de l’épure était tements... Il n’y avait pas grand-chose à
entre le salon et la salle à manger,
renouant avec les perspectives et la semble-t-il forgé pour ce lieu. Mais conserver en l’état, mais plutôt à révéler
forme originelle de la bâtisse. Dans avant de s’aventurer dans cette réha- et à réinscrire dans une trame cohérente.
la transparence, le système Mies bilitation de grande ampleur, la déco- Je pense que cela aurait été plus facile
(ADL, Boffi), avec ses cadres en
aluminium anodisé noir mat et verre
ratrice s’est plongée dans les nom- de s’inscrire dans une vision châte-
fumé gris, offre cette percée sur la breuses vies du site : C’est inscrit sur laine ostentatoire. Seulement, ce n’était
pierre apparente, révélée lors de la une pierre : 1700, confirme Victoria. À pas notre sujet. Ces notes d’apparat ne
rénovation. Les matériaux principaux
s’expriment dès les prémices : le métal
cette époque, les deux corps de bâtiments convenaient pas à ce lieu. Nous avons
brossé, le chêne teinté et au sol la étaient scindés, avant d’être connectés donc pris le parti de retrouver cet esprit
pierre de Villebois, issue d’une carrière notamment par cette tour centrale, puis originel, plus austère. Tout se met en
voisine. Sur le meuble dessiné par
transformés en villégiature avec l’ajout ordre de marche. Les cloisons s’ef-
Victoria Wolf, statuettes art primitif
chinées. des deux tourelles d’angles, équilibrant facent, les ouvertures renouent avec
l’architecture. Lors de notre première la lumière naturelle et le parc trans-
visite, la demeure était avant tout un formé ; les pièces sont redistribuées,
amoncellement de moulures, de pièces certaines moulures conservées, puis
labyrinthiques, d’ornements désuets, en lustrées et réinjectées à des endroits
décrépitude et hors contexte... Puisque à stratégiques – à l’instar des che-
l’origine, les lieux ont abrité pendant minées –, la pierre existante et les
de nombreuses années des moines ! lignes de fuite sont enfin révélées...
Et c’est cet esprit monacal que la La plupart des matériaux proviennent
décoratrice a cherché avant tout à de la région, souligne Victoria, comme
retrouver, dissimulé sous ces strates la pierre de Villebois, au sol, issue d’une
patrimoniales. Le challenge était carrière voisine, comme si elle avait
de taille. Pour l’accompagner dans toujours fait partie des lieux. Il était
ce projet gigantesque, Victoria s'est nécessaire de retrouver une visibilité
entourée de son binôme de prédilec- dans cet enchevêtrement. Cela n’a pas
tion, l'architecte d'intérieur Jérémy toujours été simple, au vu de la com-
Rochet, ici mandaté en qualité de plexité des travaux, de conserver ma
maître d’œuvre, à l’aise dans les défis ligne directrice ! Aucun raccourci n’est
techniques aux côtés d’artisans d’ex- pris, grâce à l’exigence combinée de
ception. Victoria se souvient : C’était la décoratrice et du maître d’œuvre.
assez triste de voir cette maison laissée
à l’abandon. Quatre pièces partition-
naient l’entrée, le sol de la cuisine était
recouvert de lino. Aux murs, les pierres

172 EN PRIVÉ
À droite Le salon se recentre sur
une vision plus intimiste, sous un ciel
ornemental mêlant moulures d’origine
et éléments en staff additionnels. Le
tympan a été retrouvé dans le grenier
et réintégré sur le linteau de la fenêtre.
Ici, la tonalité douce (Ressource)
reprend celle de la façade et chaque
objet raconte une histoire, comme ce
banc Naga, en premier plan, sculpté
dans un seul bloc de bois massif
caractéristique du nord-est de l’Inde
(Atmosphère d’Ailleurs), ou les tables
basses à la texture boisée patinée,
chinées à L’Isle-sur-la-Sorgue. Lustre
(Serge Mouille). Peinture Gradation 3,
de Jules Dedet Granel, de son nom
d’artiste L’Atlas (ventedart.com).
Canapé et fauteuils Boho (Maison de
Vacances). Tables basses gigogne
(Ethnicraft). Bougies (Baobab).
Applique Box 1.0 (Wever & Ducré). Sur
la droite, lampe Frechin (Jean-Louis
Frechin, DCW Éditions).
Ci-contre Sur la cheminée restaurée,
lampe ISP (Ilia Sergeevich Potemine,
DCW Éditions). Fauteuils Pacha (Pierre
Paulin, Gubi). Table basse Pillar et
console Bow (Hansen & Hyldahl, 101
Copenhagen). Dessus, céramique de
l’artiste Timothée Humbert.

174 EN PRIVÉ
EN PRIVÉ

Une
dynamique
spatiale
matérialisée
par ce jeu
d’arches
métalliques.
Au sein de la nouvelle implantation, et texturées : pierre sablée, métal
les pièces épousent la forme initiale brossé et chêne teinté. En phase avec
de la bâtisse, en enfilade, créant par un passé recomposé par sa sensibi-
ce mariage subtil de l’ancien et du lité stylistique, Victoria a souhaité
contemporain une dynamique spa- avant tout rendre la demeure plus
tiale matérialisée par ce jeu d’arches facile à vivre et créer un canevas
métalliques. La circulation est pour harmonieux, reflet de son propre
moi un point essentiel. Tout a été conçu langage conceptuel : un équilibre
pour qu’elle soit fluide et intuitive, idéel entre éléments contemporains
toujours en lien avec le parc arboré. et pièces chinées, un mix de styles
Comme en témoigne la cuisine, réa- et de textures. Une sincérité décora-
lisée par Boffi Lyon, au centre de la tive héritée de son goût inné pour ce
vie familiale. Adossée au lavatorium métier cultivé depuis son plus jeune
restauré, elle s’inscrit aujourd’hui âge et affiné au fil de ses expériences
dans la continuité de l’ancien réfec- immersives, dont celle au sein d’une
toire, grâce à ses doubles passages agence d’architecture genevoise.
percés pour l’occasion, gravitant Avant de créer son agence Maison
autour de l’îlot qui impulse un che- Victoria Wolf, évoluant aujourd’hui
minement naturel. Une transver- entre Megève et Lyon. Tout un
salité qui trouve son propre tempo univers.
Renouant avec le réfectoire des
moines, la salle à manger s’organise dans ces aplats de couleurs plurielles,
autour du lavatorium, lieu d’ablutions. créant de la matière architecturale.
Les arches encadrées de feuilles de Je ne les vois pas comme des couleurs,
métal plié créent ce lien essentiel
entre les pièces et le xxie siècle. Les sourit Victoria. C’est ma façon de faire
perspectives générées s’attachent entrer la nature au cœur des volumes et
à fluidifier la circulation. Au centre de les connecter au parc, réinterprété
des considérations, la table dessinée
par Victoria Wolf et réalisée par un un peu comme un jardin à la française.
ferronnier d’art. Chaises Wendela L’extérieur est pour moi aussi important
(Serener, Functionals). Suspensions In que l’intérieur. Des nuances végétales
the Tube (Perrault & Lauriot-Prévost,
DCW Éditions). aux effluves de mousse, de lichen,
de sauge, doux et apaisants, dérou-
lées comme un fil d’Ariane et qui
accrochent au passage les ornements
et la lumière. Elles reflètent cette
unicité et cette cohérence, confor-
tées par le choix des surfaces brutes

EN PRIVÉ 177
Ci-contre La cuisine Xila en
Lasermart gris Londres, signée Boffi
Lyon, a fait l’objet d’une attention
particulière, traduisant la convivialité
quotidienne et l’art de recevoir de
la famille. Derrière les armoires
en placage bois Planked Grey,
avec poignées en bronze, s’illustre
un équipement professionnel
(teppanyaki, four vapeur, etc). Le but
était de créer une composition ultra-
fonctionnelle s’intégrant parfaitement
dans l’esthétique des lieux. Derrière la
porte coulissante Mitica en aluminium
anodisé noir mat et verre fumé gris
(ADL, Boffi) se dissimule l’arrière-
cuisine, rattachée à une porte de
service.
À droite On retrouve dans les
carreaux en terre cuite émaillée
(Domenico Mori pour Boffi), cette
notion raw authentique qui parsème
la réalisation. Auquelle s’ajoute ici
la pureté du plan en quartzite White
Macaubas. Suspension Match 3.0
(Wever & Ducré). Veste de Sumba
encadrée, Indonésie, milieu du
XXe siècle (Atmosphère d’Ailleurs).
Tabourets NY11 (Norr11).

178 EN PRIVÉ
EN PRIVÉ
À gauche À l’entrée, l’envolée
originelle se réveille au contact de ce
coloris végétal profond (Ressource)
cher à la décoratrice. De la simplicité,
de l’authenticité et toujours ces
notes brutes insufflées par les objets
chinés, ici, une série de pots chinée
dans une brocante de L’Isle-sur-la-
Sorgue. Applique ISP (Ilia Sergeevich
Potemine, DCW Éditions).
Ci-contre À l’étage, la suite
parentale, digne de ce nom, s’inscrit
davantage dans la modernité, sans
se départir d’atours d’époque, ici,
une cheminée déplacée, recoupée
et retaillée. Le parquet prend le relais
(Chêne de l’Est), en version point de
Hongrie et toujours cet effet vieilli.
Tapis Grade (Ligne Pure). Fauteuil et
ottomane Alpine (AM.PM).

Des effluves de mousse,


de lichen, de sauge, doux et
apaisants.
EN PRIVÉ 181
À gauche Toujours dans les
perspectives et une circulation à
360°, la suite parentale révèle, en
enfilade, le dressing et la salle de
bains. On retrouve ce chêne teinté,
ici au cœur de l’agencement cousu
main. Suspension Multi-Lite (Louis
Weisdorf, Gubi). Linge de lit mix (Bed
and Philosophy et Harmony).
Ci-dessus Derrière la porte
coulissante Mies (ADL, Boffi), la
salle de bains poursuit son dialogue
patrimonial/contemporain, conservant
cette paroi ornementale d’origine.
Dans la continuité du parquet, les
dalles XXL en grès cérame (Inalco,
Exors) accueillent la baignoire,
le meuble vasque (Antoniolupi),
la robinetterie (Treemme, Exors) et
cette douche italienne plongeant
son regard sur le parc et la vue
panoramique. Appliques Gras
(DCW Éditions). Chaise Wishbone
(Hans J. Wegner, Carl Hansen& Son).

EN PRIVÉ 183
Ci-dessus À l’étage de la suite parentale
évoluent également les chambres des
filles, toutes en suite. On retrouve dans
l’agencement et sur les bureaux le chêne
teinté et au sol le parquet point de Hongrie.
Parure de lit (Harmony). Chaque espace
porte son regard sur le parc, recréé par
le paysagiste Michel Müller, comme un
jardin à la française, plongeant son regard
sur l’ouest lyonnais à perte de vue. Dans
les moindres détails, Victoria est allée
jusqu’à dénicher des marches d’immeubles
haussmanniens, retaillées par des
compagnons, afin de créer de nouveaux
paliers qui ont nécessité un travail de
terrassement de grande ampleur.
À droite Dans sa volonté de faire
rentrer la nature au cœur de la bâtisse,
la décoratrice s’est attachée à dérouler
son fil chromatique jusqu’au dernier
étage, accentué par ce papier peint Joli
Bois (Antoinette Poisson). Ici, le propos
esthétique s’inspire des chambres sous
mansarde d’époque. Lampe Mushroom
(101 Copenhagen) sur une console
ancienne chinée (Atmosphère d’Ailleurs).

184 EN PRIVÉ
EN PRIVÉ

ÉQUI-
LIBRE
TRO-
PÉZIEN

Texte Anne-France Mayne – Photos Nicolas Anetson


Sur la vigie de Capon, cette villa crée
un lien authentique avec le paysage
azuréen. Le jardin méditerranéen,
travaillé par les architectes
paysagistes Lieu 10, renoue avec
l’environnement de ce site d’exception.
Tout en minéralité, la villa oriente sa vue vers l’ouest, pour attraper l’horizon méditerranéen. En ouvrant ce dialogue au gré des ouvertures cintrées, le Studio Oreka crée
une nouvelle profondeur de champ et invite la convivialité. Poteries (Ravel). Table en bois faite sur mesure par Frédéric Schmit. Suspensions en rotin tressé (Gervasoni
chez Taman Antik). Salon de jardin et chaises Erica (Antonio Citerrio, B&B Italia Saint-Tropez).

188 EN PRIVÉ
EN PRIVÉ

Sur la pointe de Capon, belvédère dévoué à la grande


bleue, cette ancienne ferme porte en elle les contours
d’une architecture vernaculaire respectée, préservée
et réveillée par le Studio Oreka. Dans l’antre de cette
silhouette minérale, David Granata nous invite ainsi à
redécouvrir les valeurs architectoniques tropéziennes.

Nul besoin d’aller plus loin ! impulsé le style tropézien : Philippe


Dans ce village azuréen, David Tallien, ancien danseur des Ballets
Granata a trouvé son terrain de jeu. de Monte-Carlo, reconverti en archi-
Méditerranéen jusqu’au bout des tecte. Il est à l’origine de nombreuses
ongles, les pieds bien ancrés à Saint- constructions et rénovations dans les
Tropez, la tête dans la création, ce années 1960/1970, dont la fameuse
graphiste de formation a toujours villa « Les Oliviers » incontestable-
cultivé ses horizons artistiques en ment associée au réalisateur Gérard
participant notamment au mouve- Oury. Il a totalement réinventé les
ment Art et Architecture à la Villa maisons locales, souligne David. Ce
Noailles, sous la houlette de Jean- mélange d’influences italiennes et de
Pierre Blanc, à seulement 22 ans. nombreux marqueurs multiculturels.
Avant de fonder sa première agence Une identité propre. Au sein de l’agence,
Artchi 3D, gravitant entre la Suisse nous avons patiemment répertorié le
et la Côte d’Azur. Avec la création plus de codes possible pour mieux nous
de Studio Oreka en 2018 – entendez les réapproprier, les perpétuer, les mixer
« équilibre » en basque –, il redonne, et les moderniser. Une empreinte azu-
aux côtés de ses collaborateurs, un réenne à part, prenant sa source
sens à l’architecture du cru. Un enga- dans les anciens corps de ferme
gement. Il y a ici une telle diversité familiaux et modestes, à l’instar de
architecturale. De quartier en quartier, cette bâtisse d’après-guerre civilisée
je découvre tous les jours de véritables dans les années 1980. Elle a toujours
pépites. Et cette richesse culturelle ! conservé ses éléments rustiques, sans
confirme David Granata. Cela fait ostentation, avec à sa base un socle mas-
25 ans que j’exerce mon métier en ces sif accueillant les anciennes caves où les
lieux et j’ai toujours l’impression d’être paysans exerçaient de multiples métiers,
arrivé hier ! Dans sa volonté d’ap- tel l’embouteillage du vin. Des génoises
profondir le sujet, David redessine en toiture pour apporter de l’ombre, des
ainsi ses frontières créatives, dévoué murs en briques pour conserver la fraî-
à ce village et à son patrimoine. Son cheur... De la praticité et du bon sens !
maître en la matière et celui qui a approuve David.

EN PRIVÉ 189
Le salon déroule son propos original au rythme des arches. Les éléments graphiques dialoguent ainsi avec panache, accentués
par le piano aux vibrations décalées et les assises Le Bambole x Stella McCartney (Mario Bellini, B&B Italia Saint-Tropez) et
réunis au sol par la pierre de Luget (BC Pierre). À gauche, la cheminée récupérée chez RCP à Saint-Tropez assoit la villa dans une
dimension résidentielle authentique. Table basse Xilos et fauteuils Fulgens (Maxalto, B&B Italia Saint-Tropez). Vases (B&B Italia
Saint-Tropez, d’Ingrid Granata ou encore sélectionnés chez Taman Antik). Téléviseur Beovision Harmony (Bang&Olufsen). Tapis et
salon outdoor Gio (Antonio Citterio, B&B Italia Saint-Tropez).
Sur ce principe, le studio s’attache à créer une dynamique visuelle, que l’on Ci-dessus David Granata, fondateur
ces fondations, consolidées. Chaque retrouve sur le dessin des ouvertures. du studio Oreka, à Saint-Tropez.
Table faite sur mesure par Frédéric
mur a été remonté avec des moel- Graphiste de formation oblige, David Schmit. Chaises Jens (Antonio
lons puis doublé en briques et plâ- voit dans ces lignes courbes l’âme de Citterio, B&B Italia Saint-Tropez).
tré à l’ancienne par le maçon Michel la maison. Je suis en permanence à la À droite Comme taillé à même la
recherche de ces effets. Cela génère spon- pierre de pays, l’agencement sur
Torchia. David explique : C’est plus
mesure, réalisé par L’Atelier Roussel,
long à travailler, mais il y a une réelle tanément une originalité, qui n’existera appuie ces effets visuels forts et
valeur ajoutée tant du point de vue ther- nulle part ailleurs. C’est aussi la raison absorbe la nouvelle trémie. En lien
mique qu’esthétique. Aujourd’hui, nous pour laquelle je fréquente beaucoup la avec la salle à manger panoramique,
la cuisine Principia (Arclinea), réalisée
privilégions uniquement cette méthode Design Parade, à la recherche de talents par B&B Italia Saint-Tropez, apporte
ou dans certains cas des panneaux de qui racontent des histoires différentes. sa propre touche minérale, le marbre
fibres-gypse. Deux étages émergent N’ayant ni peur de la couleur ni des de Carrare (Inter Granit). Lampe
en céramique et raphia (Claudine
ainsi, surélevant le point de vue, motifs, David explore ces sujets sur Gouriou).
connectés par un escalier central. le tissu Fungi Forest Summer 2022
Comme la forme de la maison est légè- de Stella McCartney recouvrant les
rement en boomerang, il était difficile de canapés Le Bambole choisis chez B&B
recentrer et de rééquilibrer ces niveaux Italia Saint-Tropez, sur le piano ou
désaxés sans la création de cette trémie encore dans les chambres multichro-
arrondie. Aujourd’hui, c’est le pivot de la matiques, sises au niveau inférieur.
maison qui nous a permis de drainer la Sur une toile de fond très minérale
lumière jusqu’au sous-sol. Dialoguant entre les pierres de pays et, au sol, la
avec les pièces de jour libérées et pierre de Luget, clin d’œil aux pro-
conviviales, la loggia originelle est priétaires bordelais. Ce sont des mai-
absorbée par la terrasse actuelle à sons qui vivent avec les éléments, la mer,
l’ombre de sa galerie d’arcades. Je le sable, etc. Il est donc important de choi-
me suis inspiré de ces cintrages exis- sir des matériaux qui facilitent le quoti-
tants, marque de fabrique tropézienne, dien, conclut David. Cela n'exclut ni
que j’ai volontairement accentués pour le caractère ni la personnalisation.

192 EN PRIVÉ
Je me suis inspiré de ces cintrages
existants, marque de fabrique
tropézienne, que j’ai volontairement
accentués pour créer une
dynamique visuelle.
EN PRIVÉ

194 EN PRIVÉ
À gauche À l’étage inférieur, le
coin nuit évolue sous des astres
chromatiques et texturés. La master
suite s’inscrit dans une douceur
textile matérialisée par la tête de lit
(B&B Italia). Table de chevet Amphora
(Maxalto, B&B Italia Saint-Tropez).
Suspension (Konexway). Appareillage
(Meljac).
Ci-dessus Colonne vertébrale,
l’escalier en plâtre et pierre de
Luget, dessiné par David Granata,
rééquilibre les trois niveaux, distille
la luminosité naturelle et axe la
perspective verticale. Peinture et
enduit (Résidence & Plus). Éclairage
(Konexway).

EN PRIVÉ 195
Ci-dessus Les salles d’eau suivent cette vision
personnalisée, enduites à la chaux. Œuvre murale
d’Agnès Dosmas Krier (Amélie Maison d’Art).
Sèche-serviettes et robinetterie Anello (Gessi chez
Richardson). Suspension Lannà (Noé Duchaufour-
Lawrance, KDLN).
À droite Chaque chambre développe son identité
en lien étroit avec le jardin paysagé. Rideaux et
tête de lit confectionnés par Sandra Mentzer.
Suspensions Lucid (CTO Lighting). Poteries (Ravel).
Linge de lit (Taman Antik). Au centre, tableau
Arch Series de l'artiste Alex de Bruycker (Amélie
Maison d'Art). De part et d'autre, œuvres de la
photographe Marina Germain.

196 EN PRIVÉ
DOSSIER AGENCEMENT

L’architecture par la texture

Qu’il s’agisse de petits ou de très grands espaces, en ville ou à la campagne, de constructions


neuves ou de rénovations, les réalisations que nous avons rassemblées dans cette sélection
ont un point en commun : ici, l’espace s’écrit par la texture. L’architecture se fait haptique.
L’art précis des combinaisons de matières fabrique l’agencement, l’âme des lieux. Elle se
fait le liant d’espaces conçus de la manière la plus fluide, vivante et sensuelle qui soit.
Dossier rédigé par Maëlle Campagnoli

leurs mettent en langage. Ici, vraiment, continuités des textures tissent les lieux,
Nous l’écrivons souvent dans ces pages.
la matière, dans ses détails de mise en en redéfinissent l’échelle à chaque nou-
En matière d’agencement, le plus haut
œuvre, d’assemblage et de finitions, est velle étape, à chaque nouveau parcours,
degré de personnalisation possible et
le liant, la condition de la continuité, derrière chaque porte, dans chaque
le sur-mesure sont la règle. Les projets,
de la fluidité. La condition de l’espace, corridor, chaque vestibule, chaque
résidentiels, que nous avons rassem-
presque. C’est frappant. Peu importe pièce. Esquissent une tendance, aussi.
blés dans ce dossier, en sont une par-
le style : minimaliste, brutaliste par- L’agenceur Sylvain Tormo, créateur de
faite illustration. Mais ils nous ouvrent
fois (rough ou raw, comme le disent les l’entreprise Mesure Paris*, le souligne.
aussi une autre perspective, enrichie,
Anglo-saxons), ou un peu plus volubile, Nous travaillons exclusivement avec des
plus dense, plus construite, pourrait-on
décoré, au sens très noble du terme. architectes. D’une part, nous ne pouvons
dire, où lire l’art du sur-mesure comme
Peu importe aussi les typologies de pas répondre à leurs demandes avec des
un art… de la mesure, dans tous les sens
solutions convoquées. On les retrouve, modèles traditionnels, ou si je puis dire
du terme. Et sans demi-mesure.
d’ailleurs, d’un projet à l’autre : larges avec une approche de cuisiniste ou simple-
rangements en enfilade, interrompus ment de menuisier. Ces solutions sont beau-
Mesure(s) par des niches ou des assises, vastes coup trop limitatives. D’autre part, même
Concevoir une maison est souvent un exer- meubles architecturaux permettant lorsque nous ne sommes consultés que sur
cice de retenue, souligne Jonas Bjerre- d’intégrer sans rupture de multiples une partie du projet, nous nous inscrivons
Poulsen, de l’agence Norm Architects. fonctions, coulissants offrant diverses dans une réflexion globale, à l’intérieur de
De maîtrise. De maîtrise de la com- configurations des espaces, décloison- laquelle nous apportons un regard tech-
plexité, liée, déliée, reliée, pour former nement des pièces techniques, cuisines nique et une large connaissance des maté-
un système cohérent et sensible, où le en îlot, salles de bains hybrides, etc. riaux et des savoir-faire. Et aujourd’hui, le
vécu, l’expérience du lieu priment. Un projet se joue là. Dans la matière, les détails
système de mesure aussi, d’évaluation de finitions. Un domaine par ailleurs par-
des grandeurs (surfaces, échelles), de Matières ticulièrement innovant. Et c’est absolu-
rythmique, de tempo et de mélodie (cir- Aller chercher de la spatialité, de la ment passionnant. Il y a des modes : le bleu,
culations, perspectives, enchaînement luminosité, fluidifier les parcours, tra- le laiton, les arrondis. Actuellement, nous
des parcours, des stops et des mises en vailler des transitions harmonieuses. commençons à voir du vert partout. Le
mouvement). De mise en œuvre des Densifier, stratifier. Séquencer plu- bois et certains matériaux nobles comme la
bonnes mesures, au sens des moyens tôt que délimiter. Dramatiser, même. pierre, le marbre restent des intemporels.
(stratégies spatiales, techniques, maté- Cadrer les vues vers le dehors. Tra- Mais à la fin, c’est le sens du détail qui fait
riaux). Mais toujours, l’écriture archi- vailler avec le contexte. Et ne garder l’exception du projet. Et ça, c’est tout l’art de
tecturale, la structuration des volumes que l’essentiel. L’âme des volumes. Ces l’architecte ! Bonne lecture.
et leur agencement entre eux, les motifs réalisations, très différentes, ont toutes
architecturaux (l’arche, le corridor, cela en commun. Et par le jeu subtil de
la fenêtre, l’ouverture, la fermeture, la combinaison des matières qu’elles
le pilier, le mur, le claustra, le meuble, mettent en œuvre, elles nous invitent à *Mesure Paris, Maison d’agencement
l’angle ou encore la courbe) sont les élé- regarder l’espace par le détail, du macro mesure-paris.com
ments d’un alphabet que les matières, la au micro. Elles fabriquent du grand à
subtilité des textures et le jeu des cou- partir du tout petit. Les ruptures et les
MG Residence.
Architecture et architecture intérieure :
Pieter Vanrenterghem.
©Thomas de Bruyne - Cafeine
DOSSIER AGENCEMENT

200 AGENCEMENT
Harmonie lumineuse
Le propriétaire souhaitait une cuisine conçue comme une pièce à vivre lumineuse, élégante et moderne. Ici, le
travail du plan était essentiel pour faire cohabiter harmonieusement les fonctions techniques, de stockage et le
coin dîner, dans une architecture ancienne, aux volumes contraignants. La palette de couleurs est sobre et claire,
le détail des textures et des matériaux, précisément travaillé. Un marbre calacatta oro pare le plan de travail,
la crédence et le sol, des placages d’épicéa sablé teinté beige dialoguent avec des portes revêtues de raphia
synthétique beige clair. Une courbe délicate enserre le plan de travail et une seconde, accolée à celle-ci en par-
faite symétrie sert de dossier à la banquette du coin repas dont les coussins douillets sont revêtus d’un textile
bouclette. La robinetterie minimaliste (Obumex) à commandes déportée trace une ligne simple, et le lustre (Cloud,
Apparatus) ajoute de la rondeur à l’ensemble.

5 Cuisine sur mesure (Paris)


Architecture et architecture intérieure : Obumex design team
©Annick Vernimmen

AGENCEMENT 201
DOSSIER AGENCEMENT

Haussmannien en Ukraine
La propriétaire de cet appartement du centre historique
de Kiev souhaitait rénover les lieux en leur apportant
une touche parisienne, dans l’esprit haussmannien. Plu-
tôt que de copier les trucs du « chic parisien », d’ajouter
du plâtre ornemental ou d’autres éléments évidents de
citation directe de ce style, nous avons choisi de mettre
l’accent sur des textures naturelles, une combinaison de
détails doux, de la légèreté, pour suggérer une sophis-
tication nuancée, explique l’architecte Rina Lovko. Le
plan est simple, les agencements minimaux. Une pos-
sibilité offerte par la mise à nu totale des volumes, qui
nécessitaient une rénovation lourde. Avec un atout de
choix : une lumière naturelle abondante, malgré une
mono-orientation de la façade. Le couloir aveugle dis-
tribue des pièces techniques en enfilade jusqu’au living
intégrant la cuisine. Ici, pas d’aménagement trop stan-
dardisé, mais le choix d’un beau meuble menuisé dis-
simulant l’électroménager et dialoguant harmonieuse-
ment avec une table sculpturale en marbre vert chinée
en Espagne. Le living s’ouvre par une double porte sur
la chambre, menant elle-même à une salle de bains
lumineuse, séparée par une cloison vitrée réalisée sur
mesure, tout comme la douche et le lavabo, dans un
marbre choisi avec attention.
Appartement Semery (Kiev, Ukraine)
Architecture intérieure : Rina Lovko
©Yevhenii Avramenko

202 AGENCEMENT
AGENCEMENT 203
DOSSIER AGENCEMENT

Sensualité brute
Dans la banlieue de Rome, les architectes de Studiotamat
livrent un appartement pensé comme un loft, où la
subtilité du mélange de textures brutes (béton, ciment,
terracotta, bouleau) révèle une approche presque tactile
de l’agencement. Ici, tous les éléments sont conçus sur
mesure et travaillent avec la structure et la matérialité
des lieux pour mieux lier l’espace. L’îlot de cuisine, paré
de terre cuite (Fangorosa), enveloppe délicatement les
piliers structurels en béton armé laissé brut et le plan
de travail en marbre de Patagonie répond délicatement
à la crédence, traitée dans le même matériau. La table
de la salle à manger, en bois brûlé, est soutenue par un
piétement cylindrique en céramique et deux feuilles de
métal laissées brutes. Un grand meuble multifonctionnel
en bouleau articule le plan, servant autant de garde-
manger, d’armoire que de bibliothèque. De l’autre côté de
la cloison en briques perforées (Mutina), le bureau, équipé
d’un piétement cylindrique rotatif, se déplace dans un rail
intégré à la bibliothèque. Enfin, l’espace nuit est séparé
du reste de l’appartement par une porte pivotante en tôle
perforée menant, entre autres, à la chambre principale
intégrant une salle de bains accessible via des portes
vitrées agissant comme un filtre.
Rude House (Rome, Italie)
Architecture intérieure : Studiotamat
©Serena Eller Vainicher

204 AGENCEMENT
AGENCEMENT 205
DOSSIER AGENCEMENT

Sophistication brute
La demande était simple : créer un havre de sérénité, un
peu à l’écart de la ville, où la sensation d’espace serait
continue, les transitions harmonieuses, les hauteurs
sous plafond et les volumes généreux, et la lumière
naturelle, abondante. Entrer dans la maison s’apparente
à entrer dans une sorte de grotte, où l’architecture vous
enveloppe, souligne l’architecte Pieter Vanrenterghem.
Mais c’est une sensation nuancée par les larges baies
vitrées cadrant des vues sur le jardin et les puits de
lumière. Ici, les volumes linéaires, assez monolithiques,
unifiés partout par un béton gris utilisé au sol, sur les murs
et les agencements, procurent la bonne balance, le juste
minimalisme. Et dans ce contexte, les finitions relèvent
de l’orfèvrerie, d’un travail précis sur les couleurs – le
concepteur explique par exemple le défi qu’a représenté
l’obtention du bon gris pour le béton, absolument similaire
d’une surface à une autre – et la palette de matériaux
complémentaires : travertin gris pour l’îlot de cuisine et
les meubles vasque de la salle de bains, le noyer blanchi
de la chambre parentale et le chêne gris foncé des
armoires. Peu de meubles. Matière, volumes, lumière :
sophistication maximum.
MG Residence (Erpe-Mere, Belgique)
Architecture et architecture intérieure : Pieter Vanrenterghem
©Thomas de Bruyne - Cafeine

206 AGENCEMENT
AGENCEMENT 207
DOSSIER AGENCEMENT

Jeux de matières
Dans cette maison familiale, les architectes du studio MoDus jouent des combinaisons de matières et de finitions
pour mieux révéler la tactilité de l’espace. Un large vestibule séquence l’entrée, bordé d’un côté par un long meuble
menuisé en orme, se terminant par une courbe douce, et de l’autre, par l’escalier menant aux étages supérieurs.
Le garde-corps toute hauteur est le fruit d’une création collective, dont les propriétaires ont eux-mêmes torsadé
et tendu la corde sur la structure métallique. Le sol en terrazzo de ciment, fabriqué pour le projet est coloré avec
de la terre cuite broyée, mélangée à divers agrégats d’origine locale. Un camaïeu de trois teintes permet de créer
des motifs façon tapis, aux formes organiques ou géométriques. À l’étage, les agencements menuisés reprennent
l’orme du rez-de-chaussée, jusque dans la salle de bains. Forme organique émergeant du mur, la cheminée, pro-
duite artisanalement, et finie avec une chaux intégrant des agrégats de nacre et de pierre locale concassée (Lasa),
est fabriquée à partir d’une maquette imprimée en 3D, et dissimule un système de poêle high-tech.
Visibilio House (Oltradige, Italie)
Architecture intérieure : MoDus Architects
©Paolo Abate/Gustav Willeit

208 AGENCEMENT
AGENCEMENT 209
DOSSIER AGENCEMENT

210 AGENCEMENT
Brutalisme industriel
Dans ce vaste loft situé à mi-chemin entre Bruxelles et
Gant, l’architecte Pascal François s’appuie sur l’histoire
industrielle du bâtiment cerné de murs, presque
aveugle, pour en faire un lieu de vie cosy et confortable.
Ici, la palette de matériaux et de couleurs est restreinte :
béton, brique, métal, rehaussé de touches de chêne
sablé teinté noir (meuble architectural menuisé du
home cinéma dans la pièce à vivre, et meubles de
cuisine sur mesure, et au sous-sol, portes coulissantes
[Spectre] dissimulant le plan lavabo dans la salle de
bains, et dressing) et de pierre sombre pour le plan de
travail de l’îlot de cuisine. Le défi principal : aimanter la
lumière. Nous avons créé un patio afin de la faire entrer
dans la zone de nuit au sous-sol, et créé une large
terrasse pour l’espace de vie au-dessus. Dans la salle
de bains, des puits de lumière percés dans l’épaisse
dalle en béton de la terrasse procurent un éclairage
naturel presque théâtralisé. L’un d’eux dissimule une
tête de douche, simplement fixée au-dessus d’un sol
dont les incrustations de cailloux délimitent la surface.
Baignoire et lavabos en Corian.
Loft (Belgique)
Architecture et architecture intérieure : Pascal François
©Thomas de Bruyne - Cafeine

AGENCEMENT 211
DOSSIER AGENCEMENT

212 AGENCEMENT
Victorienne réinventée
L’agence Gundry + Ducker réinterprète de manière
contemporaine l’architecture néo-géorgienne d’une
maison en bande, typique du cœur de Londres,
en s’appuyant sur le savoir-faire d’artisans locaux.
La conception est centrée autour d’un escalier
en cantilever s’enroulant d’une seule traite sur les
trois niveaux de la maison, intégrant une volée de
rangements discrets au rez-de-chaussée. Bien
que contemporain, il a été construit sur place,
exactement comme à l’époque victorienne, précisent
les architectes. Les marches ont été préfabriquées
en atelier à partir d'un terrazzo à gros copaux conçu
avec un artisan, et que nous avons également utilisé
pour les revêtements de sols, les plans de travail et
la façade de l’extension donnant sur le jardin, où est
installée la cuisine. Depuis l’entrée sur rue, des arches
scandent l’espace, dramatisant la perspective jusqu’à
cette pièce. Tous les agencements ont été réalisés sur
mesure, de l’îlot aux portes menuisées cannelées des
placards, dissimulant une partie de l’électroménager.
Un vert pistache très britannique unifie l’ensemble.
White Rabbit House (Londres, Angleterre)
Architecture et architecture intérieure : Gundry + Ducker
©Andrew Meredith

AGENCEMENT 213
DOSSIER AGENCEMENT

Haussmannien contemporain
Deux objectifs principaux présidaient à la rénovation
complète de cet appartement haussmannien en plein
cœur de Paris. Il s’agissait d’une part de restructurer
les volumes en créant un espace de réception attenant
à la cuisine, à la salle à manger et au salon. Et d’autre
part, de travailler sur des agencements architecturaux
sur mesure afin d’intégrer de manière chaleureuse
et élégante la collection d’œuvres d’art et de pièces
vintage des propriétaires. Avec un fil rouge : exclusivité et
modernité. Ici, la combinaison méticuleuse des matériaux
(marbre, laiton, albâtre – rétroéclairé au plafond de la
salle de bains, dont tous les équipements ont été pensés
sur mesure en marbre cannelé – ou encore en bois) est
la règle. Qu’il s’agisse des agencements ou du mobilier,
presque intégralement réalisé sur mesure, en étroite
collaboration avec les artisans. Dans la salle à manger, la
table en bois massif a été conçue et fabriquée sur mesure
pour le projet, tout comme la cave à vin, mêlant bronze,
verre lisse et miroir ancien. Dans le salon, un marbre Saint-
Laurent encadre les étagères en bois et des rangements
fermés aux portes effet bronze cannelé (Tollis). Quant à la
chambre, une tête de lit en cuir surpiqué (Moore & Giles)
dialogue avec les moulures en bronze cranté et lisse ou
encore les lampes de chevet suspendues en laiton patiné
et albâtre, signées des architectes.
Appartement Tuileries (Paris)
Architecture intérieure : Humbert & Poyet
©Stephan Julliard

214 AGENCEMENT
AGENCEMENT 215
DOSSIER AGENCEMENT

Unique en série
Le fabricant de mobilier Molteni répond à la demande de personnalisation par une pensée en système de ses
modèles, signés d’architectes et de designers reconnus. Ici, le système de cuisine High Line 6 de Molteni s’enrichit
d’une nouvelle porte au châssis en aluminium, titane et étain, d’un système d’étagères avec hotte intégrée et de
nouvelles finitions pour le plan snack et l’îlot. La modularité du système, couplé à un large panel de finitions, offre une
multiplicité de combinaisons possibles pour faire de la cuisine une pièce à vivre à part entière, à chaque fois unique.
Hi-Line 6 Frame Door / Design : Dada Engineered / © Molteni&C

216 AGENCEMENT
Série diversifiée
Pour la conception des divers systèmes d’ameuble-
ment (cuisines, bains, dressings, ou encore système
de coulissants et accessoires) de Boffi, le designer
Piero Lissoni s’appuie sur une pensée globale du pro-
jet d’architecture. Les modèles, modulables et dotés
de nombreuses possibilités de finitions, sont ainsi
conçus pour pouvoir être combinés entre eux dans
les projets. Pour exemple, cet agencement de salle
de bains proposant une combinaison des systèmes
de portes Antibes finition miroir (Boffi) et une porte à
pivot toute hauteur Japo (ADL) pour séparer l’espace
bain de la chambre. Mobilier Case 5.0 Bath, surmonté
d’un miroir WK6 dans la nouvelle finition Outline avec
cadre encastré affleurant laqué et éclairage intégré.
Baignoire Iceland.
Antibes Wardrobe/Case 5.0 Bath/WK6
Design : Piero Lissoni + C.R.S. Boffi
©Boffi

AGENCEMENT 217
DESIGN TROTTER

Dans un hôtel particulier de 1900,


le poétique Château des Fleurs,
lové à quelques encablures de la
tour Eiffel et de l’Arc de Triomphe,
revisite avec panache le chic à la
française.
Château des Fleurs, Paris VIIIe

Ce nouveau boutique-hôtel signé France, c’est Paris, capitale de l’amour, carte sur mesure imaginée par le chef
Bertrand Hospitality, déjà à la tête du de la vie, de l’art, mais aussi de l’inno- barman Julien Quettier et un restau-
Relais Christine et du sublime Saint vation, tant disruptive que romantique, rant baptisé Oma, où l’on savoure les
James Paris, doit son nom au jardin raconte Pol Castells, directeur de la assiettes de la cheffe sud-coréenne
qui appartenait à Victor Mabille, jadis création et cofondateur du studio Ji-Hye Park mêlant effluves d’ici et
niché dans la même rue Vernet, au avec Benito Escat. Murs en bois tex- d’ailleurs, de Paris à Séoul.
cœur du VIIIe arrondissement pari- turé, lampes et suspensions en verre
sien. Les architectes d’intérieur de de Murano, fauteuils à franges XXL,
l’agence Quintana Partners, basés à tomettes en terre cuite, moulures
Barcelone et à Minorque, ont orches- aux formes arrondies et vitraux aux
tré la rénovation exemplaire de cet motifs végétaux réinventent avec
édifice historique en prenant soin brio l’esthétique Art nouveau dans ce
de préserver l’âme des lieux, façon- havre de paix abritant 37 chambres,
nant un décor inspirant à l’ambiance une bibliothèque aux allures de cabi-
intimiste. La source de notre réflexion net de curiosités, une salle de sport,
sur ce projet, le tout premier hôtel en un spa ultra cosy, un bar doté d’une

Texte Elen Pouhaër, Photos Mr. Tripper


DESIGN TROTTER 219
220 DESIGN TROTTER
Château des Fleurs
19, rue Vernet – 75008 Paris
www.chateaudesfleurs.paris
DESIGN TROTTER 221
DESIGN TROTTER

Niché sur la route des Salins, entre


la trépidante ville de Saint-Tropez
et ses plages mythiques, l’hôtel
La Tartane dévoile un décor
solaire imaginé par l’architecte
d’intérieur Jordane Arrivetz.
La Tartane, Saint-Tropez

Accueilli par une fresque chamar- en rotin, vases en céramique, ban- de tartes tropéziennes ou de glaces
rée réalisée par l’artiste brésilien quettes en bois, tables en travertin et sorbets artisanaux signés maison
João Incerti, le visiteur est propulsé et textiles brodés. Je me suis inspirée Barbarac. Le soir venu, place aux
dans l’ambiance rafraîchissante de ces maisons de vacances où toutes inspirations asiatiques célébrant la
de cet établissement 5 étoiles aux les chambres ont une décoration et une cuisine de Maître Koy, premier éta-
allures de maison de vacances idyl- couleur différentes, où dialoguent des blissement du chef inauguré dans
lique, abritant une vaste piscine bleu motifs et des formes qui semblent avoir les années 2000, avec tempuras de
lagon et un jardin fruitier peuplé été accumulés au fil du temps et des crevettes aux amandes, marmite du
d’agrumes et d’essences méditerra- générations, précise l’architecte d’in- pêcheur façon thaïe, filet de bar sauté
néennes. En collaboration avec la térieur. Sous la tonnelle ombragée, ou soupe de mangue, coco et tapioca.
directrice artistique et décoratrice lové sur des banquettes parées de
Julie Barrau, Jordane Arrivetz, fon- coussins au motif corail, on savoure
datrice de l’agence Notoire, a revisité les assiettes chromatiques du res-
avec brio l’esthétique provençale en taurant Saint Amour qui décline une
mariant mobilier sur mesure et tré- carte saisonnière composée de cala-
sors vintage, chaises et têtes de lit mars croustillants, de fish & chips,

Texte Elen Pouhaër, Photos Romain Ricard sauf mention contraire


224 DESIGN TROTTER
©Florian Touzet

La Tartane
Chemin des Salins
83990 Saint-Tropez
latartane-hotel.com
DESIGN TROTTER 225
DOMODECO
N°109

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Journalistes : Maëlle Campagnoli, Elen Pouhäer, Vincent Raymond et Mathieu Fumex

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Agence d’architecture, d’architecture d’intérieur et Maison Victoria Wolf
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