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Version 3
Préparée par
Le Groupement COPROTEV/SONED AFRIQUE
© Avril 2021
Le présent rapport d’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIES) détaillée du Projet de Réhabilitation de 12 210
ha de périmètres rizicoles et des ouvrages connexes réalisés dans le cadre de la préparation du Projet de Valorisation
des Investissements de la Vallée du Logone dans la Région de l’Extrême Nord du Cameroun est élaboré par le
Groupement COPROTEV/SONED AFRIQUE, dans le cadre d’un contrat avec le Projet d’Urgence de Lutte Contre les
Inondations (PULCI), agence fiduciaire.
Ce rapport est préparé conformément aux termes de référence pour la réalisation de l’EIES du projet susmentionné.
Le rapport est préparé : (1) par une équipe de spécialistes du Groupement COPROTEV/SONED AFRIQUE ; (2) suivant
les termes de référence ; (3) avec des données et informations fournies par le PULCI sur le projet et celles obtenues
de la littérature, des investigations de terrain et des retours d’expériences d’études et de projets similaires.
En tout état de cause, le Groupement COPROTEV/SONED AFRIQUE n'endosse aucune responsabilité découlant de
l'utilisation du contenu de ce rapport par toute personne autre que ses destinataires.
PRESENTATION SYNOPTIQUE
Référence
Date de publication
Tableau 2: List of potential cumulative impacts of other projects with The VIVA Logone project ........................................ xlv
Tableau 3: Déroulement de la reconnaissance de terrain ...................................................................................................... 5
Tableau 4: Cibles et mode d'enquête ..................................................................................................................................... 7
Tableau 6: Aménagements réalisées dans le cadre du PULCI ............................................................................................ 17
Tableau 8: Analyse quantitative des différentes variantes d'aménagement suivant l’approche Multi-critères ...................... 30
Tableau 9: Conventions, traités et accords internationaux dans les domaines de l’environnement et des ressources
naturelles ratifiés par le Cameroun ....................................................................................................................................... 33
Tableau 11: Directives EHS générales de la Banque Mondiale ........................................................................................... 51
Tableau 12: Données climatiques de la station de Yagoua (année 2016) ........................................................................... 67
Tableau 13: Relevés pluviométriques de Maga, Kaï-kaï, Vélé et Yagoua entre 2009-2019 ................................................. 67
.Tableau 14: Coordonnées des points de mesure du bruit dans la zone du projet ............................................................... 71
Tableau 15: Résultats analytiques de la qualité physico chimique des sols ......................................................................... 78
Tableau 16: Synthèse des résultats d’analyse de la qualité physico-chimique et bactériologique des eaux de surface et
souterraines .......................................................................................................................................................................... 84
Tableau 17: Principales essences recensées par zone du projet ......................................................................................... 94
Tableau 18: Inventaire quantitatif des espèces floristiques abondante-dominante de la zone d’étude ................................ 96
Tableau 19: Inventaire quantitatif des espèces floristiques abondante-dominante de la zone d’étude (suite) ..................... 97
Tableau 20: Classification des principales espèces rencontrée dans la zone du projet ..................................................... 100
Tableau 21:Liste des différentes enthomofaunes dans la zone du projet ........................................................................... 101
Tableau 22: Calendrier cultural dans la zone du Projet ...................................................................................................... 104
Tableau 23: Projection de la population des villages de la zone du projet à l’horizon 2025 ............................................... 111
Tableau 24: Statistiques de la demande foncière dans le département de Mayo-Danay ................................................... 117
Tableau 25: Répartition par département des infrastructures scolaires primaires et maternelles de la zone du Projet..... 126
Tableau 26: Statistiques scolaires dans la zone du projet (infrastructures, effectifs élèves, nombre d'enseignants) ......... 127
Tableau 27: Répartition des établissements de l'enseignement secondaire général et technique dans la zone du projet 127
Tableau 28: aires de santé dans la zone du projet. ........................................................................................................... 130
Tableau 29: Détail de l’organisation sanitaire de l’arrondissement de Yagoua (PCD, 2019).............................................. 131
Tableau 30: Relatif aux données démographiques............................................................................................................. 133
Tableau 31: Principales difficultés qui entravent le secteur sanitaire dans la zone d’étude et les solutions proposées ..... 139
Tableau 32: Statistiques sur les céréales dans la zone du projet entre 2016 et 2019 ........................................................ 143
Tableau 33: Acteurs et nature des intervention des structures d'encadrement .................................................................. 144
Tableau 34: Synthèse des nombreuses contraintes relevées dans le secteur, ainsi que les solutions qui sont proposées
............................................................................................................................................................................................ 145
Tableau 35: Principales contraintes dans le secteur de l'élevage et les solutions proposées ............................................ 148
Tableau 36: Rapport sexe et âge du mariage. .................................................................................................................... 151
Tableau 37: Nature de reproches faites aux conjoint (e)s selon le sexe............................................................................. 152
Tableau 39: Classification socioprofessionnelle des femmes ayant participé aux réunions communautaires dans les
Lawanat .............................................................................................................................................................................. 164
Tableau 40: Classification par tranche d'âge des hommes ayant participé aux réunions communautaires au niveau des
pôles ................................................................................................................................................................................... 164
Tableau 43: Identification des impacts par la méthode de Léopold .................................................................................... 174
Tableau 44: Grille d'évaluation (combinaison des différents critères d’évaluation) de l'importance des impacts ............... 179
Tableau 45: Synthèse des impacts identifiés ...................................................................................................................... 180
Tableau 47: Bilan des impacts cumulatifs dans la zone ..................................................................................................... 222
Tableau 48: Récapitulatif des mesures générales .............................................................................................................. 224
Tableau 49: Récapitulatif des mesures spécifiques ............................................................................................................ 232
Photo 1 : Prise d’échantillon d’eau à l’OP2 Photo 2 : Prise d’échantillon d’eau à un forage du périmètre de la SP3 ...... 10
Photo 3 : Prise d’échantillon d’eau dans un puits du périmètre de la SP4 Photo 4: Prise d’échantillon d’eau au chenal de
Djafga.................................................................................................................................................................................... 11
Photo 4: Vue du cours d'eau Mayo Guerléo sur lequel sera érigé un ouvrage de franchissement....................................... 24
Photo 5 : Vue du site de construction du futur ouvrage de franchissement sur le petit Goromo .......................................... 24
Photo 6 : Vue du site d’implantation de l’ouvrage (Pont) de franchissement entre le casier 10 de la SP4 et le village Dama
.............................................................................................................................................................................................. 25
Photo 7 : Vue d'un tronçon de la piste en pied de digue à reprofiler..................................................................................... 26
AS Aire de Santé
BM Banque Mondiale
CP Canaux Primaires
CS Canaux secondaires
CSI Centre de Santé Intégré
CT Canaux Tertiaires
DAO Dossier d’Appel d’Offres
DD Délégué Départemental
EAS Exploitation et Abus Sexuel
ES Évaluation Sociale
OP Ouvrage de Prise
OSC Organisation de la Société Civile
PM Pour Mémoire
PMH Pompe à Motricité Humaine
PO Politique Opérationnelle
PPP Plan de Participation des Parties Prenantes
PV Procès-Verbal
SP Station de Pompage
SST Sauveteur Secouriste au Travail
UV Ultraviolets
La zone d’intervention du Projet VIVA Logone envisagé est localisée dans le Département du Mayo-Danay, Région de
l’Extrême-Nord du Cameroun. Elle couvre partiellement quatre Arrondissements que sont Yagoua, Vélé, Kaï-kaï et
Maga, conformément à la figure ci-après :
Sur le plan des VBG, les différents types de violences sont présents dans la zone, les plus récurrents étant le mariage
précoce et forcé ainsi que les violences physiques.
Les Violences Basées sur le Genre (VBG) sont connues dans cette partie du pays mais pas considérées comme des
violences du fait des acceptations culturelles par l’une et l’autre partie. Pour la plupart, les châtiments (bastonnade,
répudiation, etc.) infligés à une femme en cas de désobéissance sont jugés tout à fait normaux car la femme doit
respect et soumission à son époux peu importe qu’il ait raison ou pas. Cette récurrence des violences conjugales
fustigées ici, notamment les violences physiques, traduit dès lors la suprématie masculine au détriment des femmes.
Notons aussi la réccurrence des mariages précoces et forcés dans la zone.
RESULTATS DE L’ETUDE
La présente étude a relevé des enjeux environnementaux et sociaux à prendre en compte dans l’analyse des impacts
identifiés à différentes phases du projet. Les mesures d’atténuation, d’optimisation, d’évitement ou de compensation
ont été proposées pour garantir l’acceptabilité de ces impacts.
ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX RELEVES
Le projet VIVA LOGONE révèle divers enjeux indentifiés autour des aspects environnementaux (Hydrologie, sols,
qualité des eaux, forêt, faune, qualité de l’air, pêches et géomorphologie) et sociaux (genre, peuplement, moyens
d’existence, sécurité, emploi, santé, foncier).
L’hydrologie
La réhabilitation des périmètres irrigués envisagée dans le cadre du projet VIVA LOGONE est tributaire de la
disponibilité permanente de la ressource en eau, en quantité suffisante et de bonne qualité. Bien que la zone d’irrigation
s’agrandira et que l’efficacité des périmètres irrigués sera revue à la hausse, la pression sur la ressource en eau sera
constante car il s’agit de l’exploitation des parcelles ayant plus de 40 ans d’existence et non de nouveaux
aménagements. Conformément aux accords de la Charte de l'eau avec Commission du Bassin du Lac Tchad, un débit
minimum de 12 m3/s sera respecté comme par le passé et de plus, le projet prévoit d'installer dans sa composante 1
des équipements hydrométriques pour assurer un suivi régulier de ce flux et coordonner avec CBLT. De plus dans la
composante 1.3 du projet il prévue l’appui à la mise en place d’organe opérationnelle devant facilité de fonctionnement
des Associations des Usagers de l’Eau (AUE) et leur formation aux bonnes pratiques sur la gestion de l’eau/tour d’eau.
L’hydrologie constitue ainsi un enjeu majeur ceci d’autant plus que le réseau de la zone dominé par le fleuve Logone,
impose des considérations d’inondabilité et de circulation des écoulements en saison de pluies, mais se restreint
fortement en saison sèche, constituant une contrainte notable, d’approvisionnement des populations et de pratique
des activités agropastorales.
Les sols
Le sol constitue un enjeu majeur pour le développement et l’exploitation du projet. En effet, le défrichement, les déblais
et les remblais en phase de travaux puis les labours permanents en phase d’exploitation des périmètres réhabilités
sont autant d’activités susceptibles d’exposer les sols à l’érosion continue pouvant ètre à l’origine d’une éventuelle
réduction progressive de leur fertilité. Cependant, les pratiques agricoles actuelles dans la localité du projet orientées
vers l’usage prioritaire de la fumure organique sont de nature à compenser cette réduction de la fertilité. Par ailleurs le
relief de la zone étant relativement plat, les transport de matériaux très faibles.
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Qualité des eaux
L’ampleur des travaux déployés dans le cadre du projet et l’intensification de l’activité rizicole lors de l’exploitation des
périmètres irrigués réhabilités laissent croire à une probable accélération de l’envasement des plans d’eaux et de la
dégradation progressive de sa qualité qui est un enjeu majeur pour son usage divers.
Forêt
Le défrichement des emprises de travaux et l’enlèvement éventuel du bois dans le cadre du projet sont des activités
pouvant être à l’origine de la réduction générale du couvert forestier. Cet enjeu est mineur au regard de la faible densité
du couvert végétal de l’emprise des travaux dans un contexte de réhabilitation des parcelles jadis cultivées.
Faune
Le projet étant une réhabilitation ne fera pas l’objet d’important abattage d’arbres. Les déblais et les remblais en phase
de travaux puis l’intensification des pratiques agricole en phase d’exploitation des périmètres réhabilités pourront
perturber de l’habitat faunique sur l’ensemble de l’emprise du projet. Environ 10 espèces d’oiseaux ont été identifiées
dans la zone de l’étude. Ceci constitue un enjeu majeur ce d’autant plus que plusieurs témoignages obtenus sur le
terrain révèlent que les oiseaux granivores engendrent des dégâts importants sur les cultures céréalières notamment
le riz pendant la période des récoltes. L’on note aussi a présence des hyppotames dans les lac de maga et le fleuve
Logone.
Qualité de l’air
La dégradation de la qualité de l’air redouté dans le cadre du projet pourra être la conséquence de l’émission éventuelle
des poussières associées aux légers éventuels défrichements des emprises et à l’intensification de l’activité rizicole
caractérisée par l’usage permanent des pesticides de diverses natures. Il s’agit d’un enjeu modéré ce d’autant plus
que les déblais et les remblais pouvant être à l’origine des émissions de particules fines dans l’air renforcé par
l’intensification du trafic routier en phase de travaux sont temporaires.
La pêche
Les produits de pêche occupent une place importante dans l’alimentation des populations de la zone du projet. Ces
dernières se ravitaillent principalement dans le système fluvial du Logone, les Yaérés et le lac Maga. Il s’agit d’un enjeu
mineur bien que l’afflux probable des migrants à la recherche d’emploi ou des éventuelles opportunités qu’offre le
projet fasse penser à une augmentation rapide de la demande en produits de pêche pour l’alimentation et une pression
sur la ressource halieutique.
Géomorphologie
Le relief de la zone du projet est celui des plaines basses inondables. Cette configuration topographique est un enjeu
majeur pour le projet puisqu’elle constitue un atout géomorphologique pour le fonctionnement adéquat du système
d’irrigation en place. Elle s’avère cependant favorable aux inondations récurrentes dans la zone durant les fortes
précipitations.
Patrimoine culturel
Il est envisageable que certaines activités du projet notamment les terrassements, les déblais et les remblais soient
non seulement bénéfiques à travers la mise à jour du patrimoine, mais aussi néfastes à travers sa destruction et sa
spoliation. Cet enjeu est modéré, des découvertes acidentelles de vestiges pourront être observées comme lors des
mouvements de terres, à ce stade, aucune tombe n’a été identifiée dans l’emprise du projet. Cependant, l’arrivée des
travaileurs pourraient porter atteinte à la modification des coutumes, des traditions et des valeurs culturelles, l’atteinte
à l’identité culturelle, etc.
Genre
La dynamique sociale dans l’environnement du projet laisse voir que les femmes éprouvent des difficultés
d’automisation : dans la majorité de cas, les terres appartiennent aux hommes et l’accès aux parcelles par les femmes
n’est pas aisé, pour entreprendre les femmes doivent requérir le consentement de leurs maris. Intégrer des
programmes d’éducation au leadership pour stimuler la communauté et en particulier les femmes afin de susciter chez
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elles plus de dynamisme gage d’entreprenariat pourrait être une piste de solution. Les jeunes pour la plupart sont aussi
durement affectés par le manque de terre. Il s’agit d’un enjeu majeur puisque l’afflux des employés dans le cadre de
la mise en œuvre du projet laisse redouter des éventuelles violences basées sur le genre, des exploitations, abus et
harcèlement sexuel.
Peuplement
L’afflux probable des migrants à la recherche d’emploi ou des éventuelles opportunités qu’offre le projet est un enjeu
majeur puisqu’il fait penser à une augmentation rapide de la population locale avec les pressions éventuelles sur les
services et infrastructures de bases. Un tel contexte est de nature à déclencher les conflits sociaux.
Moyens d’existence
Le dégagement des emprises en phase des travaux pourra être à l’origine de quelques expropriations avec une
importanteperte temporaire des moyens d’existence. Cependant, l’augmentation de parcelles rizicoles réhabilitées,
des couloirs de transhumance et des abreuvoirs en phase d’exploitation des périmètres rizicoles sont de nature à
favoriser le développement de l’élevage et de l’agriculture pour répondre à l’accroissement envisageable de la
demande en produit agro pastoral, ce qui est un enjeu majeur pour l’amélioration des conditions de vie des riverains.
Sécurité des personnes et des biens
Les inondations fréquentes dans la zone du projet en période de fortes précipitations constituent une menace grave
pour la sécurité des biens et des personnes. Il s’agit d’un enjeu majeur pour lequel des solutions durables devraient
être envisagées dans le cadre du projet. Par ailleurs, le déploiement des activités du projet pourra être aussi source
d’insécurité pour la population à l’instar du trafic routier intense, des pollutions éventuelles, etc.
Emplois
L’ampleur des travaux à réaliser dans le cadre du projet pourra être à l’origine de la création des emplois divers. Cet
enjeu majeur s’ajoute aux nombreuses opportunités entrepreneuriales générées par le projet qui sont à saisir.
Santé
Les nuisances et pollutions redoutées sur le déploiement des travaux constituent un risque pour la santé des riverains.
Aussi, l’intensification de l’activité rizicole lors de l’exploitation des périmètres irrigués réhabilités à laquelle s’associe
l’usage des pesticides et des engrais chimiques divers est de nature à dégrader progressivement la qualité des eaux
avec pour conséquence une prolifération des maladies d’origine hydrique. Il s’agit d’un enjeu majeur auquel s’associe
l’afflux probables des migrants dans la zone du projet pouvant être un facteur de développement d’autres maladies en
occurrence la Covid-19 et le VIH/IST/Sida.
Foncier
L’accès à la ressource foncière est un enjeu majeur à l’origine de divers problèmes sociaux dans la zone du projet.
Dans un tel contexte, les expropriations envisagées pour la libération des emprises du projet semblent être au facteur
aggravant.
PRINCIPAUX IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX DU PROJET
Les impacts environnementaux et sociaux inhérents à la mise en œuvre de ce projet seront de nature négative et
positive, d’interaction directe ou indirecte, ayant un effet cumulatif compte tenu du contexte socio-économique et
environnemental de la zone d’étude.
Il en ressort cinq (05) impacts négatifs d’importance absolue évaluées comme majeurs, huit (08) comme moyens et
six (06) mineurs. Ceux majeurs sont exposés ci-après par phase du projet et par types de milieux
En phase de conception, de travaux/construction/amenagement pour les composantes du milieu physique,
biologique et humain :
- Modifications de la structure du sol et risque d’érosion/ lessivage du sol
- Risques d’accidents de travail et de circulation
Il y a également Sept (07) impacts positifs d’importance absolue majeure qui sont :
- Amélioration des infrastructures de base et du cadre de vie
- Création d’emplois
- Développement des opportunités d’affaires et d’investissements autour du projet
- Développement des activités économiques, amélioration des revenus financiers et accroissement des
recettes fiscales.
- Développement et promotion de la culture rizicole au niveau local
- Développement et promotion de l’élevage au niveau local
- Création d’opportunités économiques et promotion du genre
Les impacts positifs majeurs relèvent surtout du domaine socioéconomique. Cette évaluation nous mène à la
proposition d’un panel étendu de mesures génériques, adossé sur les analyses de ces différents impacts potentiels,
ainsi que sur les attentes, suggestions et préoccupations des différentes parties prenantes consultées.
IMPACTS CUMULATIFS POTENTIELS DES AUTRES PROJETS/PROGRAMMES AVEC LES COMPOSANTES DU PROJET VIVA
LOGONE
Selon les aspects environnementaux et sociaux abordés, les principaux impacts cumulatifs, tous positifis, des
composantes du projet VIVA LOGONE avec d’autres projets/programmes dans la zone d’étude, aux horizons de cinq
et vingt ans sont présentés ci-après :
Tableau 1: Liste des impacts cumulatifs potentiels des autres projets avec le projet VIVA Logone
The Project area is subject to a lowland Sudan-Sahel type climate, characterized by a long, very hot dry season and a
short, very wet rainy season (Pahai, 1983), although rainfall is irregular in time and space.
STUDY RESULTS
The present study has identified environmental and social issues to be taken into account in the analysis of the impacts
identified at different phases of the project. Mitigation, optimization, avoidance or compensation measures have been
proposed to ensure the acceptability of these impacts.
Hydrology
The rehabilitation of the irrigated perimeters envisaged within the framework of the VIVA LOGONE project is dependent
on the permanent availability of water resources, in sufficient quantity and of good quality. Although the irrigation area
will be enlarged and the efficiency of the irrigated perimeters will be revised upwards, the pressure on the water
resource will be constant because it is a question of exploiting plots that have been in existence for more than 40 years
and not of new developments. In accordance with the agreements of the Water Charter with the Lake Chad Basin
Commission, a minimum flow of 12 m3/s will be respected as in the past and, in addition, the project plans to install
hydrometric equipment in Component 1 to ensure regular monitoring of this flow and to coordinate with the LBC. In
addition, Component 1.3 of the project provides for support for the establishment of operational bodies to facilitate the
functioning of the Water Users' Associations (WUAs) and their training in good practices on water management/water
tower.
Hydrology is thus a major issue, especially since the network in the area is dominated by the Logone River, which
imposes considerations of floodability and flow circulation in the rainy season, but is severely restricted in the dry
season, constituting a significant constraint on the supply of water to the population and the practice of agro-pastoral
activities.
Soils
The soil is a major issue for the development and operation of the project. Indeed, clearing, clearing and filling during
the construction phase and permanent plowing during the operation phase of the rehabilitated perimeters are all
activities that are likely to expose the soil to continuous erosion, which could lead to a progressive reduction in its
fertility. However, current agricultural practices in the project area, which are oriented towards the priority use of organic
manure, are likely to compensate for this reduction in fertility. In addition, the relief of the area is relatively flat, so the
transport of materials is very low.
Water quality
The extent of the work carried out within the framework of the project and the intensification of the rice-growing activity
during the exploitation of the rehabilitated irrigated perimeters suggest a probable acceleration of the silting up of the
water bodies and the progressive degradation of its quality, which is a major issue for its various uses.
Forest
Wildlife
The project being a rehabilitation will not be subject to significant tree cutting. The cut and fill during the construction
phase and the intensification of agricultural practices during the operation phase of the rehabilitated perimeters may
disturb wildlife habitat throughout the project right-of-way. Approximately 10 bird species have been identified in the
study area. This is a major issue, especially since several field reports indicate that granivorous birds cause significant
damage to cereal crops, particularly rice, during the harvest period. We also note the presence of hyppotamus in the
Maga Lake and the Logone River.
Air quality
The degradation of the air quality feared within the framework of the project could be the consequence of the possible
emission of dust associated with the possible light clearing of the rights of way and the intensification of the rice growing
activity characterized by the permanent use of pesticides of various natures. This is a moderate issue, especially since
the excavations and embankments that could be the source of fine particle emissions into the air, reinforced by the
intensification of road traffic during the construction phase, are temporary.
Fishing
Fishing products play an important role in the diet of the populations in the project area. The latter obtain their supplies
mainly from the Logone river system, the Yereas and Lake Maga. This is a minor issue, although the probable influx
of migrants seeking employment or possible opportunities offered by the project suggests a rapid increase in the
demand for fishery products for food and pressure on fishery resources.
Geomorphology
The relief of the project area is that of low flood plains. This topographic configuration is a major issue for the project
since it constitutes a geomorphological asset for the proper functioning of the irrigation system in place. However, it is
favorable to recurrent flooding in the area during heavy rainfall.
Cultural heritage
It is conceivable that some of the project's activities, particularly the earthworks, excavations and fills, could be not only
beneficial through the discovery of heritage, but also harmful through its destruction and spoliation. This issue is
moderate, acidental discoveries of remains may be observed as during earth movements, at this stage, no graves
have been identified in the project right-of-way. However, the arrival of the workers could lead to changes in customs,
traditions and cultural values, damage to cultural identity, etc.
Gender
The social dynamics in the project environment suggest that women face difficulties with self-empowerment: in most
cases, land is owned by men and women's access to plots is not easy, and women need their husbands' consent to
undertake business. Integrating leadership education programs to stimulate the community and in particular women in
order to encourage them to be more dynamic and entrepreneurial could be a solution. The youth for the most part are
also severely affected by the lack of land. This is a major issue since the influx of employees in the framework of the
implementation of the project raises fears of possible gender-based violence, exploitation, abuse and sexual
harassment.
Populations
Livelihoods
The clearing of rights-of-way during the construction phase may result in some expropriations with a significant
temporary loss of livelihoods. However, the increase in the number of rehabilitated rice-growing plots, transhumance
corridors and watering troughs during the rice-growing perimeter operation phase is likely to promote the development
of livestock and agriculture to meet the possible increase in demand for agro-pastoral products, which is a major issue
for improving the living conditions of local residents.
Frequent flooding in the project area during periods of heavy rainfall poses a serious threat to the safety of property
and people. This is a major issue for which sustainable solutions should be envisaged within the framework of the
project. In addition, the deployment of project activities could also be a source of insecurity for the population, such as
intense road traffic, possible pollution, etc.
Employment
The scope of the work to be carried out within the framework of the project could be at the origin of the creation of
various jobs. This major issue is in addition to the numerous entrepreneurial opportunities generated by the project
that are up for grabs.
Health
The nuisances and pollution feared on the work site constitute a risk for the health of local residents. Also, the
intensification of rice-growing activity during the exploitation of the rehabilitated irrigated perimeters, combined with the
use of pesticides and various chemical fertilizers, is likely to progressively degrade the quality of the water, resulting in
a proliferation of water-borne diseases. This is a major issue that is associated with the probable influx of migrants into
the project area, which can be a factor in the development of other diseases, in this case Covid-19 and HIV/AIDS.
Land
Access to land resources is a major issue that causes various social problems in the project area. In such a context,
the expropriations envisaged for the release of the project rights-of-way seem to be an aggravating factor.
There emerges five (05) negative impacts of absolute importance assessed as major, eight (08) as medium and six
(06) minor. The major ones are presented below by project phase and by type of environment.
In the design, works/construction/development phase for the physical, biological and human environment
components:
- Health risks for employees and local residents
- Risk of work and traffic accidents
- Risk of free-fall and drowning in unrestored borrow pits, watering troughs, wash basins or irrigated drains
- Temporary loss of livelihoods
- Risk of various conflicts (land tenure, water management, farmers/pastoralists, etc.)
There are also seven (07) positive impacts of major absolute significance which are:
- Improvement of basic infrastructure and living environment
- Creation of jobs
- Development of business and investment opportunities around the project
- Development of economic activities, improvement of financial revenues and increase of tax revenues.
- Development and promotion of rice cultivation at the local level
- Development and promotion of local livestock farming
- Creation of economic opportunities and promotion of gender
The major positive impacts are mainly in the socio-economic field. This evaluation leads us to propose a wide range
of generic measures, based on the analysis of these different potential impacts, as well as on the expectations,
suggestions and concerns of the different stakeholders consulted.
POTENTIAL CUMULATIVE IMPACTS OF OTHER PROJECTS / PROGRAMS WITH THE COMPONENTS OF THE
VIVA LOGONE PROJECT
According to the environmental and social aspects addressed, the main cumulative impacts of the components of the
VIVA LOGONE project with other projects / programs in the study area, over the five and twenty year horizons are
presented below:
Tableau 2: List of potential cumulative impacts of other projects with The VIVA Logone project
Management of impacts on the health and safety of the population, including HIV/AIDS and covid-19.
The management of impacts on the health and safety of the population during the various phases of the project's
deployment involves the following proposed actions
- Organize air quality monitoring where relevant and take corrective action where necessary.
- Develop an awareness plan for local residents on health risks (waterborne and respiratory diseases,
STDs/STIs/HIV/AIDS, malaria, bilharzia, eye, COVID 19, hearing, etc.)
- Install speed bumps on the entire network of access roads to the plots, on the section of road at the foot of the dike,
at the entrance and exit of the crossing structures
- Develop a training and awareness plan for producers on the use of pesticides and chemical fertilizers and the
management of waste resulting from this use, and then provide each producers' cooperative with a collection system
for phytosanitary product waste;
- Develop a training and awareness plan for local residents on the risks associated with borrowing sites;
- Revegetate shallow borrow sites by planting local tree species;
- Marking, vegetating the edges and enhancing the borrow sites into fish ponds;
- Implement the disaster risk management plan.
Waste management
Waste management during the different phases of the project's deployment involves the following proposed actions
- Hire approved service providers for the sorting, collection and recycling or disposal of non-biodegradable and
hazardous waste
- Purchase and place specific waste bins for each type of waste at the various construction sites and living bases and
ensure the selective sorting of waste at source
- Purchase and equip the exhaust pipes of construction machinery and vehicles with catalytic converters.
- Prioritise the use of solar panels for the energy supply of the living bases.
- Set up a controlled landfill site for biodegradable waste on site
- Draw up a waste management plan for the operational phase and train the producers' organisations in its
implementation.
Noise management.
Noise management during the project roll-out focuses on organising the monitoring of noise levels at sensitive sites.
GBV/ESA/HS management
The management of GBV/ASR/HS during the different phases of the project's deployment includes the following
actions
- Organize awareness campaigns on the benefits of women's empowerment and its effects on the prosperity and
stability of households
- Organise educational talks targeting men and women who benefit from the project activities on the benefits of
women's empowerment and household resource management
Training and sensitisation of workers on HIV/STD/AIDS/ ECV
Training and sensitisation of workers on HIV/STD/AIDS/VCE during the different phases of the project roll-out includes
the following proposed actions
- Organise educational talks with project staff to inform and sensitise them about the risks of HIV/STD/AIDS/ ECV
- Distribute and make condoms easily accessible to workers.
Management of archaeological sites and remains discovered throughout the project area
The management of archaeological sites and remains discovered during the deployment of the project concerns the
implementation of a Physical Cultural Resources Management Plan.
The Environmental and Social Management Plan (ESMP) resulting from this ESIA will make it possible to better orient
the project's activities while reconciling them with those of the local populations, so as to preserve the ecological
balance of the area by implementing the measures set out above making it possible to avoid, mitigate, compensate for
or minimise the potential negative impacts or to optimise the positive impacts of the project
The estimated cost of the implementation of this ESMP amounts to 1,387,460,000 (one billion three hundred
and eighty-seven million four hundred and sixty thousand) CFA Francs, i.e. 2,522,655 (two million five hundred
and twenty two thousand six hundred and fifty five) US Dollars (1$ = 550 XAF).
The amount payable by the works company is 376,160,000 (three hundred and seventy-six million one hundred
and sixty thousand and that in charge of the PIU is 1,387,460,000 (one billion three hundred eighty-seven
million four hundred and sixty thousand.
CONCLUSION
The environmental analysis carried out on the basis of the data collected made it possible to identify, analyse and
evaluate the potential impacts of the VIVA Logone Project, by relating the environmental components to the project
activities.
The public consultations carried out in the project area allowed the perception and acceptability of the project to be
measured. In this regard, it is important to stress that all the stakeholders contacted are in favour of the implementation
of the VIVA Logone Project.
The successful implementation of this project will result in much better social and ecological benefits for the inhabitants
of the Logone Valley (Yagoua, Maga and the downstream riparian population). There are several reasons why the
project was favoured, as it will help to increase the production and value of rice cultivation in the region and improve
the living conditions of the populations concerned (job creation, wealth creation, poverty alleviation, etc.).
In order to properly address the environmental and social dimension of the project, an Environmental and Social
Management Plan is developed. The ESMP includes technical environmental clauses, measures to strengthen
environmental and social management, monitoring and follow-up measures, as well as cost estimates for
environmental measures.
With regard to the actual practical provisions on the construction sites, the technical review of this report proposes
environmental actions that companies should respect in order to limit the impacts on the construction site. These
actions should be part of the company's contractual obligations.
On the basis of the above assessments, it can be concluded that the negative impacts likely to be generated by the
Project can be avoided, minimised or strongly mitigated if all the measures planned by the promoter and those defined
in the environmental and social management plan are implemented. In this sense, the present project can be
considered acceptable from an environmental and social point of view.
However, in order to ensure that the project fits harmoniously into its environment, in addition to the ESMP, other
instruments such as the Occupational Health and Safety Plan (OHSP), the Physical Cultural Resources Management
Plan (PCRMP), the Public Participation Plan for the management of environmental and social measures (PPP) the
Le document est complété par un résumé exécutif, une revue bibliographique et une série d’annexes comprenant entre
autres :
- la lettre d’approbation des termes de références de l’étude ;
- les Termes de références de l’étude ;
- les listes de présence de la réunion des consultations publiques ;
- les Procès-verbaux des consultations publiques ;
- les fiches des Analyses physico chimiques des échantillons d'eau ;
- le formulaire d'examen environnemental et social des Plans d'affaire ;
- les plans connexes.
I.4. Approche méthodologique de l’EIES
La méthodologie utilisée s’est appuyée sur une approche systémique, avec une consultation de l’ensemble des
catégories d’acteurs et partenaires concernés par le Projet au niveau régional et local. Il s’agit en particulier des
autorités administratives et locales, des Services techniques, des Organisations de producteurs et des populations.
L’étude a privilégié une démarche participative qui a permis d’intégrer au fur et à mesure les avis et arguments des
différents acteurs.
Les principales phases de l’EIES ont été les suivantes :
• la reconnaissance de terrain, collecte de données préliminaires et cadrage de l’EIES avec vérification de sa
cohérence avec les autres projets et programmes en cours dans la zone de l’étude ;
• l’enquête de terrain et collecte de données spécialisées : l’implication du public et des acteurs clés au
Processus de l’EIES, l’information des acteurs clés et la formulation de recommandations ;
• le traitement des données : analyse des effets potentiels des activités du projet, identification des mesures
permettant d’optimiser les atouts du projet et d’atténuer ses risques environnementaux et sociaux ;
• la rédaction du rapport.
I.4.1. Reconnaissance de terrain et collecte des données préliminaires
Les travaux ont démarré par une phase exploratoire consistant à la collecte des données à travers des échanges,
observations et des consultations qui ont été après analyse, considérés dans l’étude. Le déroulement de cette phase
est décrit dans le tableau ci-après :
Tableau 3: Déroulement de la reconnaissance de terrain
Equipe du consultant
Action Date Lieu Consistance
impliquée
Prise de contact avec le Présentations et orientations du
Salle de réunion Le mandataire
client PULCI et les 21 Février 2020 consultant sur le champ de l’étude, la
du PULCI L’archéologue
différentes parties consistance et l’emprise du projet, la
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Equipe du consultant
Action Date Lieu Consistance
impliquée
prenantes impliquées nature des données à collecter ainsi que L’assistant au chef de
ou concernées par le leurs sources potentielles. mission
Projet
Visite des périmètres irrigués du Logone
Visites de
Du 22 au 29 Février (SP1, SP2, SP3 et SP4) et des Toute l’équipe du
reconnaissance du site Zone du projet
2020 périmètres irrigués de Maga (OP1, OP2, consultant
et de la zone du projet
OP3 et OP4)
Elaborer le planning des réunions de
diffusion des TDR de l’étude avec la Chef de mission
Organisation des
Du 2 au 14 Mars participation des personnes ressource Sociologue
réunions de diffusion Zone du projet
2020 rencontrés dans les différents villages Agroéconomiste
des TDR de l’étude
de la zone du projet lors des visites de Spécialiste Genre
repérages.
Repérage archéologique, identification
Visites détaillées
des villages, localisations des
d’observation, de Du 2 au 14 Mars Toute l’équipe du
Zone du projet infrastructures et équipements de
repérages et de relevés 2020 consultant
bases, rencontre des personnes
dans la zone du projet
ressources et associations, etc.
Renforcement des capacités des agents
enquêteurs sur la technique d’enquête
Formation des Sociologue
Du 16 au 21 Mars Base vie du et sur les différents questionnaires à
enquêteurs locaux et Agroéconomiste
2020 consultant administrer, avec une emphase sur les
réalisation des pré-tests Spécialiste Genre
spécificités locales, puis tester et valider
les questionnaires.
L’enquête au niveau des structures (santé, éducative, etc.), des associations et des conseils ruraux, des ONG et des
services sectoriels a permis d’affiner les informations collectées pendant les enquêtes de base. Celles-ci ont été
organisées suivant deux approches à savoir : l’approche participative et l’approche genre.
❖ Approche participative
La démarche participative et inclusive a été privilégiée à travers l’implication des populations bénéficiaires depuis le
début de l’étude.
Il s’est agi de promouvoir, au moyen d’une facilitation adaptée, un processus qui permet d’instaurer la confiance,
l’ouverture, l’aptitude à communiquer chez la population à la base d’une part. D’autre part, cette approche a contribué
à développer au niveau local, la capacité de choisir, de décider et d’exécuter un programme d’activités après avoir
participé au processus d’élaboration de l’EIES, ce qui a permis aux différents acteurs de:
- Considérer le Projet comme un outil de développement dans le processus de responsabilisation et
d’autonomie des populations bénéficiaires ;
- Participer à la restitution des données et aux consultations publiques ;
- Echanger sur la démarche participative et les modalités de mise en œuvre du Projet entre les différents
acteurs concernés, en particulier les acteurs locaux ;
- Tenir compte des observations des participants en s’assurant que les populations aient une bonne
compréhension du projet et souscrivent à sa démarche.
❖ Approche genre
La méthodologie d’intégration de l’approche genre s’est articulée autour de la démarche suivante :
- Une revue documentaire pour disposer des informations primaires sur la zone d’intervention du Projet ;
- La conduite d’une étude pour décrire et comprendre la situation du genre dans la zone d’intervention.
Le traitement et l’analyse des données ont permis de décrire les rôles et les responsabilités de chaque acteur :
hommes, femmes, enfants et autres parties prenantes d’intérêt pour le projet dans les activités de production et de
dégager les impacts, les contraintes et difficultés liées aux différents aménagements et ressources tels que la terre,
les équipements, les intrants agricoles, etc.
I.4.2.2. Sources des données
La présente étude s’est basée sur la collecte des données secondaires, primaires et sur des observations directes de
terrain.
Les données secondaires ont été issues de la recherche documentaire sur :
- les rapports de l’étude APD en cours en vue de la réhabilitation complète de 12 210 ha de périmètres rizicoles
de la SEMRY ;
- l’Avant-Projet Détaillé (APD) et le Dossier d’Appel d’Offres (DAO) des travaux de réhabilitation déjà effectués
dans le cadre du PULCI ;
- les rapports et statistiques des institutions et organisations parties prenantes au projet;
- les rapports des services publics spécialisés ;
Photo 1 : Prise d’échantillon d’eau à l’OP2 Photo 2 : Prise d’échantillon d’eau à un forage du périmètre de
la SP3
Le projet VIVA LOGONE objet de la présente étude porte principalement sur la finalisation des travaux de réhabilitation
entamés dans le cadre du PULCI.
II.2. Description du projet VIVA LOGONE
Le projet VIVA Logone dont l’objectif de développement est de promouvoir les services d’irrigation et de drainage
durables en vue d’améliorer la production agricole dans les zones irriguées de la vallée du Logone, est structuré autour
de trois (03) composantes opérationnelles et une (01) composante liée aux contingences tel que présentées ci-après :
Composante 1. Aménagement des Infrastructures et gestion de l’eau.
Elle comporte trois sous-composantes :
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Sous-composante 1.1 : Sécurité et opérationnalité des infrastructures hydrauliques
Cette sous-composante prévoit des activités qui viseront à améliorer l’opérationnalité optimale des infrastructures
hydrauliques dans la vallée du Logone, notamment (i) la mise en place d’une unité de Gestion des Ressources en Eau
au sein de la SEMRY, (ii) l’installation des équipements hydrométéorologiques le long du Logone jusqu’à Kousseri
ainsi que le suivi et la maintenance du réseau hydrométéorologique installé par la SEMRY, (iii) l’élaboration d’un
modèle hydraulique de la vallée du Logone qui permettra de faire le monitoring des ressources en eau en vue de
respecter les clauses de la Charte de l’Eau de la CBLT, (iv) la mise en place d’un système d’alerte précoce des
inondations sur une zone de couverture passant de 70 km à 300 km ; (vi) la poursuite des formations des populations
situées au nord de Pouss sur la mise en œuvre du Plan de Contingence élaboré dans le cadre du PULCI ; (vii) la mise
en place d’une Plateforme de collecte, de traitement, de partage des données et de transcription de l’information
hydrométéorologique, (viii) mise en œuvre des actions de préservation de l’intégrité et la durabilité de la digue du
Logone (végétalisation des talus et protection par enrochement des berges, , aménagement des rampes d’accès, etc.),
(ix) poursuite des travaux de protection des talus et de la crête du barrage du lac de Maga, (x) l’installation d’un
dispositif de détection des infiltrations à travers le corps du barrage avec drainage des eaux en pied aval.
Photo 5: Vue du cours d'eau Mayo Guerléo sur lequel sera érigé un ouvrage de franchissement
❖ Ouvrage sur le petit Goromo
L’ouvrage à construire ici devra avoir deux fonctions principales :
- Franchir la brèche pour permettre une liaison permanente en toute saison entre les rives, évitant ainsi la
rupture momentanée de la route de Kousseri ;
- réguler, le débit reçu du Logone par l’installation dans l’ouvrage à construire d’un dispositif pour éviter
les inondations des zones cultivables aussi bien sur les rives du Goromo que sur celles du Mayo Vrick.
Sur le petit Goromo, il sera aménagé un pont isostatique avec poutres en béton armé de 10 m de large. Chaussée
2x3.5 et trottoir 2x1 ml. La photo ci-après présente une vue du site de construction de l’ouvrage.
Photo 6 : Vue du site de construction du futur ouvrage de franchissement sur le petit Goromo
Cet ouvrage doit établir une liaison directe avec le village afin de faciliter l’évacuation de la production de riz du casier
10 de la SP4 vers les usines de la SEMRY. Il sera de type dalot (3x1.5x1.5), de longueur totale estimée à 11.3 ml et
de pente 0.5%.
La photo ci-dessous présente une vue du site de construction de l’ouvrage. Le dalot existant actuellement sur le site
est à démolir.
Photo 7 : Vue du site d’implantation de l’ouvrage (Pont) de franchissement entre le casier 10 de la SP4 et le village
Dama
II.4.2. Les abreuvoirs pour bétails
Afin d’éviter les conflits éleveurs-agriculteurs, des abreuvoirs, seront rapprochés au maximum des villages pour
desservir le bétail dont l’élevage en étable devra être encouragé. Les abreuvoirs prévus sont dimensionnés pour une
largeur interne 10 ml. L’ouvrage est doté de son côté externe d’une rampe d’accès ayant une pente douce (7/1,5)
permettant l’accès aisé du bétail à l’eau. Chaque abreuvoir sera matérialisé par une série de balises en béton armé.
II.4.6. Construction des rampes d’accès et de passages du bétail sur la digue Logone
Dans le souci de la protection de la digue du Logone contre les agressions humaines et animales qui la franchissent
régulièrement pour s’y rendre au fleuve, il est prévu la construction des rampes d’accès supplémentaires et des
passages pour bétail sur cette digue.
sans construction
Variante 1 :
4 20 3 15 2 4 3 9 3 15 3 12 3 12 3 12 109
L’ aménagement, la réhabilitation et la construction
d’ infrastructures hydrauliques adaptées à la zone
dans les périmètres rizicoles
Variante 2 :
5 25 5 25 3 6 4 12 4 20 3 12 2 8 4 16 124
Variante 3:
2 10 2 10 1 2 2 6 3 15 1 4 4 16 1 4 67
Ne rien faire
Option retenue
Après une analyse des scores des différentes variantes sur les enjeux clés du projet VIVA Logone, la variante 2 qui présente le score le plus élevé (124) a été choisie. Cette variante garantie
le mieux les enjeux visés par le projet. Toutefois, les impacts des aménagements prévus dans cette option pourront être contrôlés et maitrisés.
L’arrimage du Cameroun au dispositif international relatif aux thématiques sur l’environnement vert présente un
caractère satisfaisant au regard des évolutions en la matière. En outre, son adhésion aux conventions, accords et
traités internationaux en matière d’environnement, les nombreuses initiatives régionales et sous régionales
relatives à la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles est marquée par son implication au
Nouveau Partenariat de Développement Économique pour l’Afrique (NEPAD), au Plan de convergence/COMIFAC
et PASR-AC, au Partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC), à la Commission du Bassin du Lac Tchad
(CBLT), à la Conservation et utilisation rationnelle des écosystèmes forestiers d’Afrique Centrale (ECOFAC), et à
l’autorité du Bassin du Niger (ABN).
III.1.1.2. Instruments juridiques internationaux dans le domaine du social
Dans le domaine du social, les instruments internationaux ratifiés par le Cameroun concernent la protection des
droits de l’homme à caractère général (Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1945, charte des Nations
unies, Pactes internationaux relatifs aux droits civiques et politiques, et aux droits économiques, sociaux et
culturels, Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples de 1991, etc.) et à caractère spécifique
(Convention relative aux droits de l’enfant, Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes, la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées).
Le Cameroun s’aligne par ailleurs sur les règles des Nations unies pour l’égalisation des chances des personnes
handicapées, les principes des Nations unies pour les personnes âgées, la Déclaration politique et le plan d’action
international de Madrid sur le vieillissement.
Pour le droit de travail on peut citer les instruments ci-après :
• la convention N°87 concernant la liberté d’association et la protection du droit syndical (1948) le
7/06/1960 ;
• la Convention N°98 concernant le droit d’organisation et de négociation collective (1949) le 03/09/1962 ;
• la Convention N°100 relative à l’égalité des rémunérations (1951) le 25/05/1970 ;
• la Convention N°111 relative à la discrimination (emploi et la profession) – 1958 le 13/05/1988 ;
• la Convention N°182 concernant les pires formes de travail des enfants (1999) le 05/06/2002 ;
• la Convention N°138 sur l’âge minimum au travail (1973) le 13/08/2001.
Concernant les personnes handicapées, on peut retenir :
L’article 7 quant à lui rappelle la disposition de l’article 8 de l’ordonnance n° 74-3 du 6 juillet 1974 qui précise que
l’indemnité porte sur le dommage matériel direct, immédiat et certain causé par l’éviction. Son domaine
d’application couvre les terrains nus, les cultures, les constructions ainsi que toutes les autres formes de mise en
valeur.
• Loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche
Cette loi désigne la forêt comme étant toute terre recouverte par la végétation. En son article 16, alinéa 2, la loi
spécifie sur le plan environnemental que « la mise en œuvre de tout projet de développement susceptible
d’entraîner des perturbations en milieu forestier ou aquatique, est subordonnée à une étude préalable d’impact sur
l’environnement ». Elle exige une gestion intégrée, soutenue et durable des ressources forestières, fauniques et
halieutiques.
• Décret n° 2011/12 du 16 avril 2001 fixant la liste des équipements et des ouvrages de génie civil
assujettis au contrôle de qualité des matériaux et aux études géotechniques.
Parmi les ouvrages concernés et cité par cet arrêté, figurent les routes, les digues et les barrages.
• Arrêté N° 00004/MINEP du 03 juillet 2007 fixant les conditions d’agrément des bureaux d’études à
la réalisation des études d’impact et audits environnementaux
Il fixe les conditions à remplir par les bureaux pour obtenir l’agrément du MINEPDED pour la réalisation des études
d’impact et audits environnementaux. Cet arrêté est complété par l’article 14 alinéa 1 du décret 2013/171 qui
autorise le promoteur à recourir aux services d’un Consultant, d’une ONG ou une Association de son choix
reconnus par le MINEPDED pour réaliser l’EIE de son projet.
• Arrêté N° 001/MINEPDED du 15 octobre 2012 fixant les conditions d’obtention d’un permis
environnemental en matière de gestion des déchets
Cet arrêté fixe les conditions d’obtention d’un. Permis environnemental en matière de gestion des déchets. Un tel
permis autorise toute personne physique ou morale à exercer les activités de tri, de collecte, de transport, de
stockage, de valorisation, de recyclage, de traitement et/ou d’élimination finale des déchets.
La PO 4.01 décrit aussi les exigences de consultation et de diffusion. Pour la catégorie des Projets A et B ; et les
micro-projets classés comme A et B dans un prêt programmatique, le promoteur consulte les groupes affectés par
le Projet et les Organisations non Gouvernementales (ONGs) à propos des aspects environnementaux du Projet
et tient compte de leurs points de vue. Le promoteur commence cette consultation le plus tôt possible. Pour la
catégorie des Projets A, le promoteur consulte ces groupes au moins deux fois : (a) un peu avant la sélection
environnementale et à la fin de la rédaction des termes de référence pour l’EIE ; et (b) une fois un Projet de rapport
d’EIE est préparé. En plus, le promoteur se concerte avec ces groupes tout au long de la mise en œuvre du Projet
aussi souvent que nécessaire pour aborder les questions relatives à l’EIE qui les affectent. Le promoteur donne
les informations pertinentes assez rapidement avant les consultations, et dans un langage accessible aux groupes
consultés. Le promoteur rend disponible le Projet d’EIE (pour les Projets de la catégorie A) ou tout rapport EIE
séparé (pour les Projets de la catégorie B) dans le pays et dans la langue locale à une place publique accessible
aux groupes affectés par le Projet et aux ONG locales avant l’évaluation. Sur autorisation du promoteur, la Banque
diffusera les rapports appropriés à Infoshop. Le Projet VIVA Logone est classé en catégorie A.
En cas de dénombrement de tombe dans l’emprise du projet, leur déplacement devra être conforme au plan de
gestion de ressource culturelles physique et conformément aux dispositions du décret n°74-199 du mars 1974
portant réglementation des opérations d’inhumation, d'exhumation, de transfert de corps (Articles 13 à 17) et en
adéquation avec les exigences de la PO 4.11 sur les Ressources culturelles physiques, voir PAR.
• Politique Opérationnelle 4.12 : Déplacement involontaire des populations
L’objectif de la PO 4.12 est d’éviter ou de minimiser la réinsertion involontaire là où cela est faisable, en explorant
toutes les autres voies alternatives de Projets viables. De plus, la PO 4.12 a vise à apporter l’assistance aux
personnes déplacées par l’amélioration de leurs anciennes conditions de vie, leurs capacités à générer les revenus,
leurs niveaux de production, ou tout au moins à les restaurer. La PO 4.12 encourage la participation communautaire
dans la planification, la conduite de la réinsertion et l’octroi de l’assistance aux personnes affectées,
indépendamment du statut légal du régime foncier. Cette politique couvre non seulement la réinstallation physique,
mais aussi toute perte de terre ou d’autres biens causant la : (i) réinstallation ou perte d’abri ; (ii) perte de biens ou
de l’accès aux biens ; et (iii) perte de sources de revenus ou de moyens d’existence, indépendamment du fait que
les personnes affectées doivent rejoindre un autre emplacement. La politique s’applique aussi à la restriction
involontaire d’accès aux parcs légalement désignés et aux aires protégées, causée par les impacts préjudiciables
sur les moyens d’existence des personnes déplacées. Les exigences de divulgation sont celles qui sont requises
sous la PO 4.01.
Les zones ciblées par le projet présentent trois problématiques principales dont la première est relative aux enjeux
sociaux (conflits fonciers, afflux des populations, accès aux périmètres, déplacements économiques temporaires,
etc.), la deuxième est relative à la compensation des campagnes agricoles perdues et, la troisième ; relative à la
redistribution des parcelles réhabilitées ; ces problématiques sont traitées dans le PAR du VIVA Logone produit en
document séparé.
Cette PO est déclenchée car les périmètres sont situés à proximité de cours d’eau importants et d’un lac abritant
une espèce protégée (hippopotame).
• Politique Opérationnelle 7.50 : Projets sur des cours d'eaux internationaux
Cette politique vérifie qu’il existe des accords riverains et garantit que les Etats riverains sont informés et n’opposent
pas d’objection aux interventions du Projet. Tous les Projets d’investissement sont concernés. Certaines activités
du Projet étant porté spécifiquement sur le prélèvement et l’usage des eaux du Logone pour l’irrigation des
périmètres rizicoles, cette politique de Sauvegarde sera appliquée puisque le Cameroun partage ce cours d’eau
avec le Tchad voisin, et des accords de gestion existent entre les deux pays (Accord de Moundou de 1970).
Le Tableau 10 ci-après donne une comparaison entre les dispositions de la législation nationale et celles des
politiques opérationnelles de la Banque mondiale présenté ci-dessus.
Directives générale EHS - Corpus de textes droit Le droit du Travail camerounais est relativement complet. Il sera renforcé avec les
Conditions de travail
Directives EHS TDE du travail Directives EHS.
Thématiques Cibles
• Émissions atmosphériques et qualité de l’air ambiant
• Économies d’énergie
• Eaux usées et qualité de l’eau
• Économies d’eau
Environnement
• Gestion des matières dangereuses
• Gestion des déchets
• Bruit
• Terrains contaminés
• Conception et fonctionnement des installations
• Communication et formation
• Risques physiques
• Risques chimiques
Hygiène et sécurité au travail • Risques biologiques
• Risques radiologiques
• Équipements de protection individuelle
• Environnements dangereux
• Suivi
• Qualité et disponibilité de l’eau
• Sécurité structurelle des infrastructures des projets
• sécurité anti-incendie
Santé et sécurité des communautés • Sécurité de la circulation
• Transport de matières dangereuses
• Prévention des maladies
• Préparation et interventions en cas d’urgence
• Qualité et disponibilité de l’eau
• Sécurité structurelle des infrastructures des projets
• sécurité anti-incendie
Santé et sécurité des communautés • Sécurité de la circulation
• Transport de matières dangereuses
• Prévention des maladies
• Préparation et interventions en cas d’urgence
• Environnement
Construction et déclassement • Hygiène et sécurité au travail
• Santé et sécurité des communautés
Quelques une des recommandations faites par les différentes thématiques sont annexées au présent projet.
En 2015, la Banque Mondiale a élaboré une nouvelle Stratégie en faveur du Genre. Les trois principaux objectifs sont :
- Améliorer le capital humain (human endowment) : santé, éducation, protection sociale,
- Opportunités économique (economic opportunity) : Elimination des contraintes pour des emplois plus nombreux
et de meilleure qualité et éliminer les barrières à la propriété et aux contrôles des biens par les femmes,
- Renforcer la représentation des femmes et leur capacité démobilisation, associer les hommes et les garçons
(voice and agency)
Les axes de travail pour la mise en œuvre de la stratégie dans le développement des opérations de la Banque Mondiale
sont de renforcer l’approche pays pour identifier les actions prioritaires à mener, diffuser les bonnes pratiques, mettre
en place une approche transversale qui s’applique à tous les projets.
La procédure qui détaille les questions relatives aux inégalités de genre qui doivent être posées aux différentes étapes
d’identification, d’analyse et de décision de financement des projets. Il est prévu qu’en phase de conception, les écarts
entre hommes et femmes concernant le capital humain, les opportunités économiques et les représentations dans les
instances de décisions, qui peuvent être impactés par l’opération, soient mieux appréhendés et discutés.
La stratégie prévoit également des évaluations des résultats des opérations en matière de réduction des inégalités de
genre et non plus seulement sur la prise en compte du genre à l’étape de la conception des projets.
Dans le cadre de cette EIES et du PAR du projet VIVA Logone, il est crucial de veiller à l’application de la stratégie
Genre de la Banque Mondiale.
III.2. Cadre institutionnel
La politique du Gouvernement camerounais en matière de protection de l’environnement est exprimée dans le Plan
National de Gestion de l’Environnement (PNGE) de 1996, il fait le consensus sur les enjeux environnementaux du
pays et sur les défis à relever en rapport avec la politique de développement économique et social. Il fait également
référence à l’Etude d’Impact Environnemental comme un outil d’aide à la décision pour la gestion de l’environnement
et le développement durable. Ainsi, plusieurs institutions et structures (nationales, régionales et locales) interviennent
dans la mise en œuvre du VIVA Logone, avec différents rôles en matière de protection de l’environnement et du social.
L’analyse institutionnelle vise à identifier certaines structures en place et identifier leur rôle dans la mise en œuvre du
Projet VIVA Logone, à évaluer leur capacité à gérer de façon adéquate les aspects environnementaux et sociaux et,
au besoin, à identifier les renforcements de capacités requis dans la mise en œuvre du PGES du projet. Dans le cadre
de la présente étude, il est constitué : (i) des institutions gouvernementales ; (ii) des organisations non
gouvernementales ; et, (iii) et des institutions locales impliquées directement dans le Projet. Il s’agit des :
III.2.1. Institutions gouvernementales
III.2.1.1.Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire
(MINEPAT)
Selon le décret N°2008/220 du 4 juillet 2008, le MINEPAT est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la
politique économique de la nation ainsi que de l’aménagement du territoire. À ce titre et en tant que maître d’ouvrage
du Projet VIVA Logone, il est responsable :
En matière économique :
• De la cohérence et de la coordination des actions engagées, avec les divers partenaires internationaux et
bilatéraux. C’est le cas pour la préparation du Projet VIVA Logone ;
• du suivi des affaires de la Banque mondiale ;
• du suivi de la coopération sous régionale et internationale ;
• de la prospection, de la négociation, de la finalisation et du suivi de l’exécution des accords et conventions
de prêts.
En matière de planification :
• De la réalisation des études et des analyses prospectives sur le développement du pays à moyen et long
termes;
Page 53 sur 434
• de l’élaboration d’un cadre global de planification stratégique du développement du pays ;
• de la coordination et de la centralisation des études sur les projets d’intérêt économique national et du suivi
de leur réalisation.
En matière d’aménagement du territoire :
• De la coordination et de la réalisation des études d’aménagement du territoire, tant au niveau national que
régional ;
• de l’élaboration des normes et règles d’aménagement du territoire et du contrôle de leur application ;
• du suivi et du contrôle de la mise en œuvre des programmes nationaux, régionaux ou locaux d’aménagement
du territoire.
III.2.1.2. Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement
Durable (MINEPDED)
Le MINEPDED est chargé de l’élaboration, de la coordination et du suivi de la politique nationale de l’environnement
et du développement durable. Il est le principal interlocuteur des divers promoteurs de projets d’envergure présentant
un risque sur l’environnement et donc soumis à une étude d’impact sur l’environnement. De ce fait, suivant le décret
N°2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du Gouvernement et le décret N°2012/431 du 01 octobre 2012
portant organisation du MINEPDED, il est chargé en ce qui concerne le projet en préparation :
• Du suivi de la conformité environnementale dans la mise en œuvre du projet ;
• de l’information du public en vue de susciter sa participation à la gestion, à la protection et à la restauration
de l’environnement et de la nature ;
• de l’organisation des audiences publiques.
Le MINEPDED approuve les évaluations environnementales. Il veille à travers sa sous-direction des évaluations
environnementales au sein de la Direction de la promotion du Développement Durable à la tenue, à la réalisation et à
la conformité des études d’impact environnemental et social (EIES) et assure le processus, allant de la validation des
Termes De Référence (TDR) à la délivrance du Certificat de Conformité Environnemental (CCE). En outre, il assure
la tutelle du Comité Interministériel de l’Environnement (CIE), lequel donne les avis pour orienter la décision du
MINEPDED dans la validation des rapports d’EIES.
Il est présent également sur le terrain à travers ses délégations régionales (de la Région de l’Extrême-nord) et
départementales (du mayo Danay) qui accompagnent les communes des différents Arrondissements (Yagoua, Vélé,
Kaï-kaï, et Maga) et comprennent divers services, dont celui de la sensibilisation, du développement durable et celui
du suivi des PGES. La délégation départementale est présente sur le terrain à travers son délégué et ses agents et a
été impliquée dès le démarrage de l’étude, ainsi que pour toutes les sessions de diffusion des TDR, de consultations
publiques et leur restitution.
Dans l’accomplissement de sa tâche, le MINEPDED est accompagné par deux comités à savoir :
a. Le Comité Interministériel de l’Environnement (CIE)
Il est institué par la loi N° 96/12 du 5 août 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l’environnement, le Comité
Interministériel sur l’Environnement (CIE) n’a été rendu fonctionnel qu’en 2001 par le décret N°2001/718/PM du 03
septembre 2001 portant organisation et fonctionnement de cette institution. Ce décret a été modifié et complété par le
décret N°2006/1577/PM du 11 septembre 2006. Le CIE que préside le Ministre Délégué auprès du MINEPDED,
compte comme membres les représentants de 17 départements ministériels. Il est chargé d´examiner les termes de
référence, les rapports des études d’impact, les audits environnementaux et de donner les avis sur leur recevabilité.
b. Le Comité Départemental de Suivi de la mise en œuvre des Plans de Gestion Environnementale et
Sociale
Cet organe a été créé par arrêté N°001/MINEP du 03 avril 2013 portant organisation et fonctionnement des Comités
Départementaux de suivi de la mise en œuvre des Plans de Gestion Environnementale et Sociale (PGES). Cet arrêté
précise entre autres la composition et les différentes missions de ces comités pour le suivi de la mise en œuvre
effective des PGES issues des EIES au niveau du département. L’article 2 (2) stipule que le Comité a pour missions :
de veiller au respect et à la mise en œuvre du PGES tel qu’approuvé par le CIE, de promouvoir et de faciliter la
concertation entre les promoteurs de projets et les populations en vue de la mise en œuvre du PGES et, le cas échéant,
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de faire des recommandations en vue de leur efficacité, d’examiner les rapports sur l’état de la mise en œuvre des
PGES et, au besoin, de faire des descentes sur le site des projets aux fins de vérification ; d’évaluer le processus de
mise en œuvre des PGES dans le département et d’en dresser un rapport au ministre en charge de l’environnement ;
de contribuer à l’appropriation des PGES par les promoteurs des projets, de proposer au Ministre en charge de
l’environnement toute mesure utile en vue de la mise en œuvre des PGES.
Précisons que ce comité dans le cadre du Projet Viva Logone est présidé par le Préfet du Département du Mayo-
Danay qui est chargé de l’évaluation et de la validation du rapport d’Étude d’Impact Environnemental et Social.
III.2.1.3. Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER)
Le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (MINADER) va assurer le lien entre le Projet et les initiatives
agricoles. Précisons que Les responsables départementaux de ce ministère sont les membres de la commission de
constat et d’évaluation des biens à indemniser. En effet, ce sont ces derniers qui évaluent les cultures susceptibles
d’être détruites.
En référence au décret n° 2005/118 du 15 avril 2005 portant organisation du MINADER, il a pour mission d’élaborer,
de mettre en œuvre et d’évaluer la politique de l’État dans les domaines de l’agriculture et du développement rural. En
matière agricole, ses missions en rapport avec le Projet VIVA Logone sont entre autres :
• La conception des stratégies et des modalités pour garantir la sécurité et l’autosuffisance, du suivi de leur
mise en œuvre ;
• identification et promotion de nouvelles productions agricoles ;
• la protection phytosanitaire des végétaux. Il est impliqué dans la mise en œuvre du Plan de Gestion des
Nuisibles à travers ses services déconcentrés ;
• la collecte, la production et l’analyse des statistiques agricoles ;
• la diffusion de l’information et des conseils auprès des producteurs ;
• la coordination dans la gestion des situations de crise en matière agricole ;
• le suivi des organisations professionnelles agricoles.
En matière de développement rural :
• L’encadrement des paysans et vulgarisation agricole ;
• la promotion du développement communautaire ;
• la participation à la planification des programmes d’amélioration du cadre de vie en milieu rural, en liaison
avec les Ministères compétents ;
• la promotion du développement communautaire ;
• du génie rural et de l’hydraulique agricole.
La zone d’influence directe du Projet étant essentiellement rurale, l’agriculture constituant l’une des principales activités
menées par les populations de la zone de l’étude, le MINADER devra également à cet effet s’assurer que le Projet
VIVA Logone cause moins de dégâts tant sur les cultures que sur les zones de cultures. Au cas où ce projet
provoquerait des dégâts sur les cultures, il interviendrait dans les opérations de constat et d’évaluation des biens.
III.2.1.4. Le Ministère de l’Élevage, des Pêches, et des Industries Animales (MINEPIA)
Ministère de l’Élevage, des Pêches et de l’Industrie Animale (MINEPIA) va assurer le lien entre le Projet et les parties
prenantes de l’élevage.
Ce ministère organisé par le Décret N° 2012/382 du 14 septembre 2012 est entre autres chargé en ce qui concerne
le projet VIVA Logone :
• De l’organisation et du suivi de l’encadrement technique des pêcheurs artisanaux ;
• de la définition des zones de transhumance ;
• de la délimitation des zones de pâturage ;
• de l’élaboration des projets de pistes à bétail et transhumance ;
• de la gestion et du développement durable des ressources et produits halieutiques et piscicoles ;
• de la vulgarisation des bonnes pratiques et techniques de pêche et aquaculture ;
• du contrôle et surveillance des activités de pêche ;
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• etc.
III.2.1.5. Ministère de l’Eau et de l’Énergie (MINEE)
Le MINEE est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de
production, de transport, de distribution de l’eau et de l’énergie. Il est entre autres chargé :
• De la régulation de l’utilisation de l’eau dans les activités agricoles, industrielles et sanitaires en liaison avec
les Administrations concernées ;
• du suivi de la gestion des bassins d’eau ;
• du suivi de la gestion des nappes phréatiques.
Les services déconcentrés du MINEE comprennent les délégations régionales de l’eau et de l’énergie ainsi que les
délégations départementales de l’eau et de l’énergie dans le cas échéant.
III.2.1.6. Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT)
Organisé par le décret présidentiel n° 2012/432 du 01 octobre 2012, le MINMIDT est chargé de l’élaboration, de la
mise en œuvre et de l’évaluation de la politique industrielle et des stratégies de développement technologique. Parmi
ses missions, celles qui sont en rapport avec le projet concernent :
• la transformation locale des produits agricoles ;
• la promotion et du suivi de l’investissement privé.
Il est représenté ici par sa délégation départementale qui supervise les sites de carrières et contribue au contrôle des
établissements classés.
III.2.1.7. Le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF)
Le MINFOF est chargé de l’élaboration, de la mise en œuvre et de l’évaluation de la politique nationale en matière des
forêts et de la faune. Il est ainsi chargé entre autres de :
• l’aménagement et de la gestion des aires protégées ;
• de l’inventaire et de la protection de la faune et de la flore ;
• de la mise en application des Conventions internationales ratifiées par le Cameroun en matière de forêt, de
faune et de chasse en liaison avec le Ministère des Relations Extérieures.
Il devra par ailleurs s´assurer que le Projet VIVA Logone n’incite ni à la chasse et/ou ne met pas en cause les aires
protégées, ni à la destruction des ressources halieutiques existant dans la zone du projet.
III.2.1.8. Le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE)
Le MINSANTE est responsable de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière
de santé publique et de médecine préventive par la promotion de l’hygiène, l’assainissement de l’environnement,
l’éducation sanitaire et la vaccination. Il s’occupe également de la couverture sanitaire du territoire et est chargé entre
autres de veiller au développement des actions de prévention et de lutte contre les épidémies et des pandémies.
Le MINSANTE est représenté à travers ses démembrements déconcentrés qui sont les délégations régionales et
départementales qui supervisent les districts et les aires de santé où sont mis en place des Centres de Santé Intégrés
(CSI) dont la commune à la charge de l’entretien et des établissements hospitaliers.
Ainsi, il devra contribuer aux actions de sensibilisation prévues dans le PGES, et sera intéressé par le suivi de la mise
en œuvre des mesures prises pour la santé des travailleurs et des populations riveraines existant dans la zone du
Projet, y compris par le possible renforcement des capacités des centres de santé.
III.2.1.9. Le Ministère des Arts et de la Culture (MINAC)
Suivant le décret N°2012/381 du 14 septembre 2012, le MINAC est responsable de l’élaboration et de la mise en
œuvre de la politique du Gouvernement en matière de promotion et de développement artistique et culturel. Le délégué
départemental du Mayo-Danay est chargé de :
• La coordination de l’exécution des activités du Ministère au niveau départemental ;
III.2.1.13. Ministère des Domaines, des Cadastres et des Affaires Foncières (MINDCAF)
jan fév Mars Avril Mai Juin juillet Août Sep Oct Nov Déc
ETo 199 220 253 224 199 158 122 104 113 147 179 150
P (mm) 00 00 0,05 17,77 62 91,08 178,5 220 133,5 22,52 0,02 0,00
ARRONDISSEMENTS
ANNEES
Yagoua Vélé Kaï-Kaï Maga
H 955 762,29 758 821,7
2019
NJ 55 49 47 41
H 789 858 592.8 789.7
2018
NJ 46 57 40 41
H 1197,3 501,44 465 420,5
2017
NJ 29 32 20 27
2016 H 739 724 603 555
Les principaux points de mesure et leurs coordonnées sont présentés sur la carte et le tableau ci-après.
.Tableau 14: Coordonnées des points de mesure du bruit dans la zone du projet
Les niveaux de bruits mesurés dans la zone du projet, présentent des valeurs seuils qui varient entre 45 et 58 dB (A)
particulièrement dans les parcelles rizicoles. Les différentes sources de bruits enregistrées sont liées aux chants
d’oiseaux, et autres animaux (cheptel), les travaux champêtres et bruits d’avions (lointains). Au sein des villages tels que
Pouss, Maga, Guirvidig, et Vélé, le seuil de bruits varient entre 60-70 dB(A) en fonction des sources d’émission qui sont
diverses, telles que : le bruit du trafic routier (klaxon des véhicule), des machines à écraser, les bruits musicaux, activités
commerciales, etc.
Par ailleurs, même si certaines sources de bruits dépassent les limites d’exposition continues seuils fixées par l’OMS (70
dB), ces dernières ne sont pas constantes et ne constituent pas un danger pour les populations riveraines conformément
à la norme camerounaise de 85 dBA, au-delà de laquelle le temps d’exposition doit être surveillé, aussi bien parce que
dans l’ensemble, la zone du projet est majoritairement rurale et ne possède pas d’industries bruyantes. La principale unité
industrielle dans cette zone du projet c’est la SEMRY dont l’activité consiste à décortiquer le riz. Les valeurs sonores prise
au niveau de l’unité de Yagoua donnent les valeurs de 82 dB (A) à une distance de 10m et pendant le fonctionnement de
la décortiqueuse.
Dans l’ensemble, la zone du projet se caractérise par un environnement sonore confortable avec des sources d’émission
journalières limitées et irrégulières. Il n’existe pas de sources d’émissions sonores nocturnes dans la zone du projet.
IV.1.4. Relief
La zone du projet s’étale sur une plaine inondable encore appelée « Yaérés », dont les altitudes varient entre 302 et 357
m. Son modelé est relativement plat avec de petites dénivellations à très faible pente.
Cette plaine est resserrée entre les bourrelets plus ou moins morcelés en chapelets de buttes. Par ailleurs, l’absence de
forte pente et/ou de dénivellation abrupte dans la zone du projet est un atout pour une agriculture mécanisée. Cet avantage
naturel a permis à la SEMRY d’aménager pour la culture irriguée du riz son bassin en moins de 4 ans soit de 1971 à 1974.
La figure ci-après présente l’esquisse topographique de la zone du projet.
ELAK
ORSTOM 1960 0-20 1.40 0.53 15 6.2 15.2 4.4 0.4
ORSTOM 1960 0-20 1.30 0.61 13 6.1 0.60 14.0 2.7 0.8
40-50 0.73 0.39 12 6.4 0.45 14.5 3.6 1.3
Source : Rapport BRL 2012
Le tableau ci-dessus présente les resultats des analyses des sols effectuées en 2012 par BRL. L’analyse des résultats
obtenus lors des observations de terrain complétées par les analyses de laboratoire sur les échantillons collectés sur les
parcelles cultivées et la comparaison avec les descriptions et résultats antérieurs (voir tableau 15) permettent de tirer les
conclusions suivantes quant aux préoccupations sur l’évolution des sols et des rendements de l’agriculture irriguée :
- La riziculture irriguée sur les sols très argileux peu perméables (sols des séries Elak, Soulla et Dougui) qui constituent
la majorité des terres cultivées de la SEMRY n’a pas entrainé de modifications préjudiciables sur la fertilité chimique
des terres. L’état humique des sols ne présente pas de variations notables. Les teneurs en matières organiques des
horizons de surfaces sont restées faibles mais n’ont pas subis de baisse. A l’inverse, les profils analysés montrent
une légère augmentation de l’ordre de 0.1 à 0.15% pour la matière organique et de 0.05 à 0.2% pour l’azote par
rapport aux moyennes obtenues avant la mise en place de l’irrigation. Cet enrichissement peut être mis en relation
avec la culture continue avec une fumure minérale adaptée.
- Il n’y a aucune trace de salinisation des terres, toutes les mesures de conductivité électrique réalisées tant sur les
échantillons de sol que sur les eaux de puits des villages à l’intérieur des zones irriguées correspondent à des teneurs
en sels faibles, voire très faibles. Compte tenu de la bonne qualité des eaux du Logone et des nappes phréatiques,
cette situation perdurera. Les disponibles sur la qualité de l’eau d’irrigation et des puits montrent des taux d’adsorption
du sodium très bas (voir annexe).
- Les risques d’alcalinisation des sols dus à la présence localisée de sols halomorphes présentant des excès importants
de sodium n’ont pas été mis en évidence sur les terres irriguées. Les teneurs en sodium échangeable des sols
récemment analysés sont toutes inférieures aux moyennes constatées avant que la riziculture ne prenne place.
Par contre, l’état physique des sols semble s’être dégradé avec un tassement notable du Sol et des difficultés croissantes
pour le travail du sol (labour) qui compte tenu de l’état du matériel de la SEMRY ne permettent plus la double culture
annuelle. Les sols argileux et peu perméables sont les plus favorables à la riziculture. Cependant, ces terres en saison
sèche forment une masse compacte très dure ayant besoin d’être très travaillée pour acquérir sa structure. Ces sols
Figure 21: Esquisse de la disposition spatiale des principales rivières et leurs bassins d'influence
Le tableau ci-après présente une synthèse des résultats de l’analyse de la qualité des eaux de surface et souterraines telles qu’évaluée à travers quelques échantillons prélevés dans
la zone du projet.
Sites échantillonnés/coordonnées
Périmètre de Pouss :
Périmètre de la Périmètre de la Périmètre de
Chenal de Djafga Ouvrage de prise 2 puits
sp3 : forage sp4 : puits Pouss : forage
(515958N ; (Op2) (503077N ;1199615E)
Reference (NC 207 : (520823N ; (514041N (502831N ;
Paramètres Unités 1171627E) (500321N ;1197102E) Eau de
2018) 1158015E) ;1159472E) 1199419E)
Consommation
pH à 25°C +(H3O) 6,5≤pH≥8,5 6,6 6,5 6,1 7,2 6,2 6,2
Conductivité μS/Cm à 20°C
≤ 1000 45,455 78,182 236,364 103,636 236,364 254,545,
électrique à 25°C μS/Cm à 25°C
Oxygène dissous Mg/ l O2 5.0-7.0 (OMS) 8,3 4,2 5,5 8 3 6,1
TDS Mg/l ≤ 1000 25 43 130 57 130 140
Nitrates Mg/l NO3 ≤ 50 0,119 0,178 0,195 0,805 0,15 0,229
Nitrites Mg/l NO2 ≤0,1 0,001 0,001 0,014 0,001 0,005 0,044
Fer Mg/l Fe ≤ 0,2 0,05 0,1 0,7 0,05 0,4 0,55
Phosphates Mg/l PO2O3 ≤ 0,5 13,6 25,1 15,9 11,5 15,9 14,7
Zinc Mg/l Zn ≤5 <0,05 0,07 <0,05 0,081 0,069 <0,05
Cuivre (Cu2+) Mg/L Cu ≤1 < 0,02 < 0,02 <0,02 0,029 <0,02 <0,02
Cadmium Mg 2/l Cd ≤ 0,003 < 0,002 < 0,002 <0,0025 0,019 < 0,002 0,003
Plomb Mg/l Pb ≤ 0,01 <0,01 < 0,01 <0,01 0,015 < 0,01 <0,01
Coliforme Totaux UFC 0/100Ml >300 93 106 173 87 >300
Protozoaires UFC // Absence Absence Absence Absence Absence Absence
Virus UFC // Absence Absence Absence Absence Absence Absence
Helminthes UFC // Absence Absence Absence Absence Absence Absence
Teneur en Teneur en Teneurs en
Teneurs en
Teneur en phosphate phosphate phosphate, Teneurs en phosphate
phosphate et en
phosphate élevée élevée élevée Cadmium, en plomb et en fer élevées
Fer élevées
Principales conclusions élevées
Présence des Présence des Présence des Présence des
Présence des
coliformes totaux coliformes coliformes Présence des coliformes totaux
coliformes totaux
totaux totaux coliformes totaux
Source : COPROTEV, 2020
Photo 10 :: Images de situations d'inondation dans Photo 11: : Images de situations d'inondation dans
l'arrondissement de Kaï-kaï en 2012 l'arrondissement de Kaï-kaï en 2019
Source: https://chateaunews.com/fr/2019/10/14/inondations-a-lextreme-nord-lextreme-urgence/ et
http://www.crtv.cm/2019/10/inondations-dans-lextreme-nord-le-reconfort-du-gouvernement/.
D’autres phénomènes climatiques sont également observés dans la zone du projet. C’est le cas de la forte érosion de
certaines sections de la digue et ouvrages de franchissement comme le présente les photos ci-après.
Photo 14: Etang d'eau causé par les emprunts de Photo 15: Etang piscicole crée à la suite
terre pour la fabrique des parpaings, Avril 2020 d’exploitation d’un site d’emprunt de terre pour la
réhabiitation de la digue de Maga Avril 2020
La strate arbustive et/ou arborée est composées des essences telles que : Acacia senegal, A. campylacantha, Bauhinia
reticulata, B. rufescens, Anogeissus leiocarpus, A. schimperii, Terminalia macroptera, T. latiflora ; Combretum
binderianum, Boswelia dalziellii; Acacia albida, Butyrospermum parkii (karité), Faidherbia albida (balanzan), Tamarindus
indica (tamarinier), Mytragina inermis, etc. Les photos ci-après présentent quelques essences rencontrées dans la zone
du projet.
Photo 18: Palmier fourchu (Hyphaene thebaica) à Photo 19: : Acacia nilotica (Mimosaceae) à Toukou
Marao
Cette végétation est complétée par les arbres fruitiers divers dont les plus abondants sont le manguier, le goyavier, etc.
❖ La végétation aquatique et envahissante
La flore aquatique de la zone du projet est principalement composée des essences suivantes :
• La jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes)
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• La fougère d’eau (Salvinia molesta), est une plante qui constitue est un réel danger pour la riziculture
• la salade d'eau (Pistia stratiotes) qui se caractérise par sa forte propension à la multiplication.
• Le Typha (Typha sp), l’Azolla (Azolla africana) et les nénuphars (Nymphaea lotus) qui sévissent également dans
les parcelles rizicoles.
La problématique des espèces envahissantes se rattachent d’une part à la mise en place du barrage de Maga et d’autre
part aux aménagements hydro-agricoles. Ceci a contribué à créer des conditions écologiques favorables c'est-à-dire la
présence d’eaux douces enrichies en éléments minéraux. Ces conditions écologiques étant créé, les espèces
envahissantes telles que Typha se sont proliférées de manière très rapide, posant en termes d’enjeu l’infestation des
zones irriguées par les plantes aquatiques, principalement le Typha et de Salvinia molesta. Globalement, la problématique
de la prolifération des plantes envahissantes est corrélée aux suivants : la gêne pour la pêche et les activités fluviales ;
l’encombrement parfois des stations de pompage, des axes hydrauliques et des canaux d’irrigation ; les risques avérés
pour l’hygiène par le biais de l’eutrophisation.
De manière spécifique dans les prairies inondées du lac maga l’on rencontre les peuplements de Thyphea australis,
Sporobolis sp, Phragmites sp, de Nymphea lotus, de Typha domengensis, de Jussea repens, d’Oryza bartii, d’Eragostis
sp., etc.
Les photos ci-après présentent quelques essences aquatiques envahissantes dans la zone du projet (émissaire Yagoua)
❖ La végétation agricole
La végétation agricole caractérise l’ensemble des plantes cultivées dans la zone du projet, il s’agit de la culture céréalière
(riz, fonio, maïs), la culture de racines et des tubercules (patate, taro, manioc), la culture arachidière, le maraichage
(aubergine, laitue, concombre, tomate, piment, aubergine), et l’arboriculture (anacardiers, palmiers à huile, arbres
fruitiers). Ces cultures se répandent progressivement à travers les paysages au détriment de la végétation naturelle
largement dégradée, suite aux effets signalés du pâturage, des défrichages agricoles, etc.
Les photos ci-après présentent quelques essences aquatiques envahissantes dans la zone du projet
Photo 22: maraichage dans un bas-fond à Dama Photo 23:: parcelles rizicole dans la SP3
Essences
Zone 1 Zone 2
Essences Abondance Dominance Sociabilité Abondance Dominance Sociabilité
Tchouri 3 1 2 2 1 1
Talli, gougoum 4 1 1 et 2 3 1 1
Gangni 3 1 1 3 1 1
Chaski 3 1 1 3 1 1
Kohi 3 1 1 3 1 1
Tanné 4 1 1 3 1 1
Mirja 3 1 1 3 1 1
Parkehi 3 1 1 3 1 1
Guelloki 3 1 1 3 1 1
Konkon 3 1 1 3 1 1
Séo 3 1 1 3 1 1
Kodjoli 3 1 1 3 1 1
Doumdehi 3 1 1 3 1 1
Djaabi 3 1 1 3 1 1
Ndalehi 2 1 1 3 1 1
Gagney 5 1 1 3 1 1
Bagué 3 1 1 3 1 1
Obbi 3 1 1 3 1 1
Mbaga 3 1 1 3 1 1
Karédjé 3 1 1 3 1 1
Koona ou
3 1 1 3 1 1
Guiligandja
Bocko 2 1 1 3 1 1
Djabbé 3 1 1 3 1 1
Mangoro 4 1 2 3 1 2
Goriba 3 1 1 3 1 1
Eucalyptus 4 1 1 4 1 1 et 2
konkeddjé 1 1 1 3 1 1
Vétivers 3 1 2 5 2 3
Riz 5 5 5 5 5 5
Le tableau ci-dessus montre que les essences les plus abondantes dans les deux zones échantillonnées sont : les
vétivers, les roniers, le Gagney (neemier), les manguiers, et les eucalyptus.
Les graphiques ci-après présentent les différentes représentativités des essences par zone échantillonnée :
0
Gangni
Gagney
Mangoro
Parkehi
Guelloki
Doumdehi
Djaabi
Ndalehi
Bagué
Mbaga
Karédjé
Guiligandja
Djabbé
Tanné
Bocko
Koona ou
Riz
Talli
Séo
Chaski
Kohi
Mirja
Konkon
Kodjoli
Obbi
Eucalyptus
Goriba
Tchouri
konkeddjé
Vétivers
Abondance Dominance Sociabilité
0
Chaski
Kohi
Konkon
Djaabi
Bagué
Gagney
Djabbé
Tchouri
Gangni
Guelloki
Bocko
Goriba
Doumdehi
Mangoro
Mbaga
Guiligandja
konkeddjé
Vétivers
Talli
Ndalehi
Karédjé
Riz
Tanné
Mirja
Parkehi
Séo
Obbi
Kodjoli
Koona ou
Eucalyptus
Le tableau et les graphiques-dessus montrent que les essences les plus abondantes dans les deux zones échantillonnées
sont : les vétivers, les roniers, le Gagney (neemier), les manguiers, et les eucalyptus.
Dans la zone d’étude, certains espaces comme les prairies de Maga, l’on observe la dissémination des herbacées telles
que les vétivers, les graminées Andropogon, Hyparhenya et Panicum, respecte clairement le principe de l’homogénéité
floristique (une combinaison statistiquement répétitive d’espèces). Les conditions écologiques telles que la forte humidité
sont favorables à la multiplication de cette essence qui résiste aussi bien pendant la saison sèche. Dans ces prairies, elles
constituent l’espèce naturelle dominante et abondante à côté de la culture de riz et du mil avec une dispersion aléatoire.
La strate arborée et /ou arbustive est dominée par Végétation dominée par : Cacias hockii, Acacia gerrardii, Ziziphus
mauritiana, Dichrostachys cinerea et Combretum acculeatum. Par ailleurs, leur dispersion est régulière c’est-à-dire que
Photo 24:Plantations d’Eucalyptus (A) et de cailcédrat (Khaya senegalensis) (B) dans l’arrondissement de Maga
Source : PULCI, 2014
Dans la zone d’étude les essences les plus abondantes et dominantes sont les neemiers, les palmiers roniers, les
eucalyptus, les manguiers les eucalyptus, acacias, jujubiers, et les rôniers avec un taux de recouvrement est inférieur à
5%. Ces essences sont disséminées de manière irrégulière. Le riz constitue la strate herbacée dominante et abondante
avec un coefficient de sociabilité formant un seul peuplement dense avec une dispersion aléatoire et un taux de
recouvrement compris entre 50 à 75%. La strate herbeuse est peu dense et composée de quelques scrofulacées parasites
des cultures comme Striga Hermontica et des herbacées de la famille des poacées.
Après avoir procédé à un inventaire phytogéographique sommaire des différentes distributions spatiales d’essences
floristiques dans les différentes zones échantillonnées, l’on a pu avoir une idée des données qualitatives globales de la
flore dans ces zones. Toutefois, un second inventaire quantitatif a permis de recenser les essences abondantes-
dominantes dans ces zones suivant plusieurs transets prédéfinis. Les tableaux ci-après présentent les différents résultats
obtenus.
Tableau 18: Inventaire quantitatif des espèces floristiques abondante-dominante de la zone d’étude
Gabaraye. W.
Gabaraye. M
Villages
Dabaye 1, 2
Vounaloum
Doreissou
Madalam
Kartoua
Mogozi
Guémé
Djafga
Balam
Marao
Zoula
Total
Vata
Vélé
Essences
Arbres d’ombrage
Neemiers 21 11 58 8 14 67 42 7 4 21 11 5 5 6 14 294
Acacia 2 5 15 5 8 12 5 21 8 12 8 8 7 14 12 142
Jujubier 1 1 3 1 1 1 1 9
Moringa 4 2 1 1 2 2 7 33 1 3 56
Balanites 2 1 4 12 3 3 2 5 32
Rôniers 1 21 3 7 3 10 7 1 2 12 67
Gabaraye. M
Villages
Dabaye 1, 2
Vounaloum
Doreissou
Madalam
Kartoua
Mogozi
Guémé
Djafga
Balam
Marao
Zoula
Total
Vata
Vélé
Essences
Cailcedrat 7 4 4 2 3 3 23
Gangni 1 2 3 2 1 2 7 2 20
Chaski 2 4 2 1 1 1 3 1 15
Kohi 4 4 4 3 3 7 25
Tanné 4 2 2 2 10
Mirja 2 2
Parkehi 0
Arbres fruitiers
Manguier 14 4 7 7 8 3 7 7 7 4 11 79
Goyavier 1 3 4 3 2 13
Anacardier 1 1 2
Papayer 0
Citronnier 1 1
Tableau 19: Inventaire quantitatif des espèces floristiques abondante-dominante de la zone d’étude (suite)
Villages
Bakasaray
Gagaraye
Gamak 1
Gamak 2
Tapaday
Simatou
Mougou
managa
sirlawé
Ziam 1
Ziam 2
Yanga
Marao
Maga
Total
Essences
Arbres d’ombrage
Acacia 3 4 3 4 3 1 2 2 22
Jujubier 3 1 2 1 3 10
Moringa 2 3 1 4 2 3 1 3 19
Balanites 1 2 1 1 1 3 1 2 2 14
Rôniers 3 17 3 8 2 1 1 3 4 1 2 45
Cailcedrat 1 1 2 3 1 1 4 13
Gangni 3 2 2 3 1 3 2 16
Bakasaray
Gagaraye
Gamak 1
Gamak 2
Tapaday
Simatou
Mougou
managa
sirlawé
Ziam 1
Ziam 2
Yanga
Marao
Maga
Total
Essences
Chaski 1 3 2 1 2 3 2 14
Kohi 1 3 2 1 3 3 13
Tanné 1 3 3 2 3 1 1 1 3 2 20
Mirja 2 1 1 3 4 3 3 3 20
Parkehi 1 1 3 1 1 1 8
Arbres fruitiers
Manguier 2 8 14 58 21 13 13 11 8 2 9 5 3 5 172
Goyavier 1 1 2
Anacardier 1 1 2
Papayer 0
Citronnier 8 8
IV.2.3. La faune
La faune observée dans la zone du projet est assez diversifiée, et varie en fonction des différents milieux biotiques. Les
diverses espèces animales rencontrées appartiennent à divers groupes systématiques : faune reptilienne, faune
mammalienne, faune aviaire, ichtyofaune, etc.
❖ Faune terrestre
La faune terrestre (mammifère et reptile) est assez rare en raison de la destruction de l’empreinte humaine
(aménagements divers, la chasse, etc.). Elle se distingue comme suit :
• Les reptiles
Cette faune est très présente dans la zone du projet et occupent de préférence les milieux aquatiques, les broussailles,
les espaces champêtres, les anciens terriers. Au rang de ces reptiles, l’on rencontre :
o les Sauriens : Crocodylus niloticus, Varanus niloticus, Agama doriae benueensis, Agama wagneri ;
o les Colubridés : Gophilositum fasciaturn, Meizodon coronatus, Grayia smythii, Crotaphopeltis hotemboiea ;
o les Elapidés : Naja melanopleura ;
o les Cheloniens. Pelomedusa subrufa olivacea, Pelusios adansonii.
• Les mammifères
La seule grande faune sauvage présente dans la zone d’implantation du projet. Ce grand mammifère rencontré (Photo
49) dans la zone du projet est l’hippopotame (Hippopotamus amphibius) que l’on peut observer dans le fleuve Logone
entre la localité de Djafga et le lac Maga. Ce mammifère est une espèce vulnérable selon la liste rouge de l’IUCN et aussi
une espèce de la Classe A selon la Protection Nationale camerounaise. La photo ci-après présente cette espèce.
❖ La faune aviaire
Au niveau de la faune aviaire, l’on note la présence de : Cormoran, Héron cendré, Héron blanc, Eperviers, Pélicans,
Martinet à dos blanc (Apus affinis). Colibri huppé (Orthoryncus cristatus), le moineau gris (Passer griseus), le Souimanga
(Nectarina pulchella), les Floceidés ou les oiseaux gendarmes, le Bulbul à bec grêle (Andropadus gracilirostris), les
Hirondelles (Ripana ripana). Les oiseaux granivores (ex. les moineaux gris, oiseaux gendarmes, les mange-mil, etc.), les
oiseaux piscivores (ex. les hérons et les aigles), les oiseaux carnivores tel que l’épervier (Accipiter castalinus) et l’aigle
(Stephanoectas coronatus) sont également présents. Il en est de même des oiseaux nécrophages tels que les vautours
(Gyps fulvus), les Canards divers, etc. Selon plusieurs témoignages obtenus sur le terrain, les oiseaux granivores (Quelea-
quelea) engendrent des dégâts importants sur les cultures sèches et le riz pendant la période des récoltes qui attire
souvent plusieurs types d’oiseaux tels que le Martinet à dos blanc, le Colibri huppé, etc. Les photos ci-après présentent
quelques espèces de cette avifaune.
Parmi les différentes espèces d’oiseaux rencontrées dans la zone d’implantation du projet, deux espèces sont protégées
par la convention de Bonn (protection des espèces migratrices) et ne subissent pas la pression de l’homme. Il s’agit de la
Balearica pavonica appelée grue couronnée et de la « Ciconia ciconia » appelée cigogne blanche.
Photo 29: Avifaune sur le lit du fleuve mayo vrick (présence de Balearica pavonica, et Ciconia ciconia)
Cliché : COPROTEV, 2020
❖ Faune aquatique
La faune aquatique est assez diversifiée dans la zone d’intervention du Projet et regroupe une grande variété d’espèces
de poissons dont les principales sont : le tilapia (Orechromis niloticus), les silures (Clarias sp), les carpes (Lutianus sp), le
« kanga » (Heterotis niloticus), etc. D’après les témoignages recueillis auprès des pêcheurs, les poissons migrent
généralement du lac Tchad vers le fleuve Logone en avril. Parmi ces poissons, on peut citer : Pantodon buchholzi, Barbus
ablabes, Protopterus annectans, Calamoichthys calabaricus, Polypterus bichir, Pellonula miri, etc. L’on rencontre aussi
quelques tortues d’eau douces. Les batraciens et amphibiens sont dominés par les grenouilles et les carpeaux. Le tableau
ci-après présente la classification des principales espèces rencontrée dans la zone du projet.
Tableau 20: Classification des principales espèces rencontrée dans la zone du projet
Protection
Famille Noms scientifique Noms commun UICN
nationale
Sclerophrys pentoni Crapaud LC C
Bufonidés Bufo sp crapaud C
Sclerophrys regularis Crapaud de savane africain LC C
Dicroglossidés Hoplobatrachus occipitalis Grenouille des champs LC C
Leptopelis bufonides Grenouille LC C
Arthroleptidés
Arthroleptis africana Grenouille des marécages LC C
LC : Préoccupation mineure ;
En dehors des poissons, la zone du projet abonde aussi des crustacées rencontrer dans le fleuve Logone, le chenal de
Djafga et au le long de la digue barrage de Maga. Les espèces couramment rencontrées sont : les écrivisses
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(Nematopaleamon hastatus), les crevettes tigrées (Penaeus kerathusus), Parapenacopsis atlantica, Panaeus notialis. Il
existe aussi plusieurs espèces de crabes telles que Ginopssis pelii, Cardiosoma armatum, etc.
Les mollusques rencontrés dans la zone sont des huîtres et des gastéropodes. Parmi ces mollusques, l’on peut citer
Pugilina morio, Thais Coronata, Corbula Trigona, Grassostrea gasar, Littorina angulifera, Loripes Aberrans, Pachymelina
fuscatus, Pachymelina aurita.
Photo 30 :: Huitre
Cliché : COPROTEV, 2020
❖ L’Entomofaune
Dans la zone du projet, il existe une grande variété d’insectes herbivores avec une abondance prononcée dans l’espace
rizicole. Au rang des espèces observées l’on peut citer, une famille de sauterelles diurnes (orthoptères), et deux familles
de coléoptères (les Cetoniidae et Cicindelidae) ont été recensées. Ces insectes se nourrissent de la végétation et servent
à leur tour de nourriture aux nombreux oiseaux présents dans les rizières.
L’inventaire de l’entomofaune effectué par SADOU et Al (2008), dans la localité de Maga indique que dans les périmètres
irrigués de Maga les espèces varient en abondance et en qualité aux différents stades phénologiques de la plante. Il
ressort des résultats de cet inventaire que 46 espèces appartenant à 26 familles (Cicadellidae, Pentatomidae,
Delphacidae, Diopsidae, Chloropidae, Chrysomelidae, Coccinellidae, Acrididae, Pyralidae, Noctuidae, etc.) et 7 ordres
(Lépidoptères, Diptères, Orthoptères, Coléoptères, Hémiptères, Thysanoptères et Hyménoptère) ont été collectés. De
même l’inventaire à l’aide de « sweep net » et l’aspirateur D-vac montre que les insectes associés au riz dans les
périmètres irrigués du milieu d’étude comprennent les ravageurs dont certains sont vecteurs de la panachure jaune du riz
(Nephottetis nigropictus, Oxya hyla, etc.) et des ennemis naturels des ravageurs » le tableau ci-après présente les
résultats de cette enthomofaune.
Tableau 21:Liste des différentes enthomofaunes dans la zone du projet
Maturité
Pépinière Montaison Epiaison
Ordres Familles Espèces
D-V S-N D-V S-N D -V S-N D -V S-N
Nephottetis nigropictus 37 20 0 0 0 0 0 0
Cicadellidae Nephottetis modulatus 17 17 0 0 0 0 0 0
Pentatomidae Nephottetis cuicticeps 0 0 0 0 0 13 0 0
Hémiptères
Delphacidae Nephottetis malayanus 0 0 0 0 0 0 2 0
Alydidae Recillia dorsalis Motschulsky 0 0 0 0 2 0 0 0
Diploxys fallax Stal 4 2 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 10
Acrididae Oxya intricata Oxya sp.
4 30 0 0 0 0 11 0
Pyrgomorphid Acrida sp.
Orthoptères 0 4 0 0 0 0 0 0
ae Attractomorpha sp.
0 0 0 0 0 0 0 7
Gryllidae Metioche vittaticolis Stal
0 0 0 0 0 0 0 1
Au vu de la proximité écologique qui relie les périmètres rizicoles de Maga à ceux de Yagoua l’on peut donc conclure que
la zone d’étude abrite 46 espèces appartenant à 26 familles et 7 ordres. Les espèces d’insectes rencontrées peuvent être
classées en cinq catégories :
• Les insectes foreurs (ou boreurs) creusent les galeries dans les tiges (Lépidoptères, Diptères) ;
• Les insectes broyeurs dévorent les feuilles, parfois les panicules et les grains (Orthoptères, Coléoptères);
• Les insectes piqueurs suceurs piquent les tissus végétaux des divers organes de la plante, les feuilles, les tiges,
les panicules et les grains, et se nourrissent de la sève ou du contenu laiteux des grains (Hémiptères) ;
• Les insectes saprophages se nourrissent des débris végétaux souvent en voie de décomposition qui se trouvent
dans la rizière (Orthoptères, Coléoptères) ;
• Les insectes parasites et les prédateurs (Hyménoptères, Coléoptères, Diptères) se développent aux dépens des
autres insectes qui constituent des hôtes pour leurs larves (parasites) ou des proies pour les larves et les adultes
(prédateurs).
Parmi les espèces d’insectes rencontrées, celles appartenant aux familles des Cicadellidae : Nephottetis nigropictus,
Nephottetis modulatus, Nephottetis Cuicticeps, Nephottetis malayanus, Recillia dorsalis Motschulsky et des Delphacidae:
Sogatella furcifera Horvath, Nilaparvata lugens stals sont les plus citées parmi les vecteurs de la panachure jaune du riz.
Cependant les dégâts causés par les oiseaux migrateurs (Quela quela), la prolifération rapide de la panachure jaune du
riz constitue une menace sérieuse pour la poursuite de l’effort d’intensification de la riziculture. Outre les insectes
ravageurs, les prédateurs et les parasitoïdes ont été recensés : Vespula sp. Atta sp. Telonomus podisis, Trathalia
flavoorbitalis, Opius annulicornis, Xanthadalia effusa rufenscens, Echinocnemus squameus et Clivina sp.
IV.3. Les principaux usages du milieu naturel
IV.3.1. Agriculture
L’agriculture est le secteur d’activité, sur le plan économique le plus important car elle occupe la majeure partie de la
population. C’est la première activité génératrice de revenus. Bien que les conditions climatiques soient rudes, les paysans
exploitent la présence des cours d’eaux pour pouvoir vaincre la rudesse des conditions climatiques. En dehors des
activités agricoles de la SEMRY, l’agriculture peut être considérée comme étant semi-extensive avec utilisation du matériel
rudimentaire pour une production approximative permettant de résoudre des problèmes ponctuels. La vallée du Logone
dispose de nombreux atouts naturels qui favorisent la production des multiples spéculations agricoles comme les céréales
(mil rouge, muskwari, riz), les légumineuses (arachide, niébé, voandzou, sésame), les cultures maraîchères (tomates,
carottes, oignons, pomme de terre, et divers autres légumes), les tubercules et racines (patates et ignames). Deux types
d’agriculture y sont pratiqués : l’agriculture vivrière et l’agriculture de rente.
❖ Agriculture vivrière
Les cultures vivrières les plus importantes sont le mil, le sorgho, le manioc, l’arachide, le Maïs et le haricot. Les produits
tels la patate, l’igname sont également cultivés sur des surfaces de moindre importance. En ce qui concerne les cultures
maraîchères, on cultive la tomate, le gombo, l’oignon, le piment, les condiments et les légumes divers (niébé). Parmi
Mois de l’année
Activités Annuelles
J F M A M J J A S O N D
Céréales
Semis ++ ++ ++
Entretien ++ ++ ++ ++ ++ ++
Récolte ++ ++ ++ ++ ++
Légumineuses
Entretien ++ ++ ++
Récolte ++
Maraîchage
Défrichage ++
Abattage/brulis/nettoyage ++ ++
Plantation/semis ++ ++
Entretien ++ ++
Récolte ++
IV.3.2. Elevage
L’élevage est une activité très présente dans le Mayo-Danay. Les populations de par leur coutume qui met l’animal au
centre des diverses manifestations socioculturelles pratiquent un élevage de type extensif à semi extensif. Plusieurs
espèces animales sont élevées : bovins (zébus, taurins), ovins, caprins, porcins, équins.
Deux types d’élevage sont observés : (i) l’élevage transhumant par lequel les éleveurs fréquentent les plaines alluviales
autour des Yaérés ; et, (ii) l’élevage sédentaire avec des troupeaux qui sortent rarement du périmètre de leur zone.
Photo 31:: Troupeau de chèvres à Doreissou Photo 32:: Troupeau de bœuf à Vélé
IV.3.3. Pêche
La pêche joue un important rôle économique dans la zone. Elle se pratique dans le système fluvial du Logone, les Yaérés
et le lac Maga. Les techniques de pêche fréquemment utilisées sont les palangres ou lignes dormantes (kadra), les filets
maillants calés (Zagazaga), les grandes sennes manœuvrées par des équipes (taro) et enfin les éperviers (birgi).
Les espèces les plus communes dans les pêcheries sont : Lates niloticus, Lastes nurse, Labeo senegalensis, Labeo
tibesti, citharinus citharus, Citharinus distichroïdes, Hydrocenus brevis, Hydrocenus forskalii, Bagrus bayad, Bagrus
docmack, heterotis niloticus, Eutropius niloticus, Schilbe mystus, Gnatonemus pictus, Gnatonemus senegalensis,
petrophalus bovei, Polymyrus kingsleae, pellonutta miri, Physaillia pellucida, Protopterus spp, Polypterus bichir, Mormyrus
rume, Mormyrus delicious, Alestes dentex, Alestes baremoze, Hydrocymus forskalii, Hyperopisus bebe, Hetrobranchus
bidorsalis, Hepsetus odoe, Brachysnodontis spp, Clarias anguillaris, Clarias gariepinus
La photo ci-dessous présente l’activité de pêche sur le lac Maga
Il ressort de l’analyse socioéconomique de la zone d’étude que celle-ci dispose d’énormes potentialités notamment la
multitude de marchés périodiques. Par ailleurs les populations marquent plus d’intérêt pour des spéculations dont les
critères de choix portent sur les besoins alimentaires, les possibilités de transformation locale, la facilité de manutention
des productions et leur facilité d’écoulement.
IV.3.8. Sylviculture
La sylviculture est une nécessité car les conditions climatiques sont très rudes dans le Mayo-Danay. L’activité de l’homme
a détruit près de 80 % du potentiel floristique originel. Aujourd’hui, l’homme est en train de réparer ce qu’il a détruit. D’où
l’action du gouvernement à travers l’opération ‘’sahel vert’’ qui a mis en terre 80 000 plants sur 500 hectares. En plus de
cette action, les populations font un effort de reboiser par leurs propres moyens pour préserver leurs terres. Deux
pépinières publiques sont dénombrées dans la zone. L’une est implantée à la Mairie et l’autre au poste forestier. Elles
fournissent les plants aux populations en vue du reboisement. Les essences les plus utilisées m sont le Neem (pour sa
facilité d’adaptation au climat, son bois et l’ombrage qu’elle procure) et toutes les variétés d’acacias (pour leur facilité
d’adaptation au climat, la nutrition du petit bétail et le bois). A côté de ces espèces, se développent plusieurs vergers
constitués de manguiers, de citronniers, de jujubiers, d’anacardiers, etc. Ces produits sont destinés à la vente ou à
l’autoconsommation.
La photo ci-dessous présente l’activité sylvicole dans la localité de Toukou.
IV.3.9. Agroforesterie
L’agroforesterie est « un nom collectif pour les systèmes d’utilisation des terres, des pratiques ou des technologies, où les
plantes ligneuses et ou arborescentes (arbustes, arbres, bambous, palmiers, cocotiers, etc.) sont délibérément intégrées
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aux cultures et / ou à l’élevage dans une même unité de gestion des terres selon un arrangement spatial ou temporal
(Lundgreen et Raintree, 1982).
L’agroforesterie s’impose aujourd’hui comme l’une des techniques la plus adoptée pour l’amélioration des conditions de
vie de nos populations rurales. Elle se repose sur la composante forestière, représentée par les espèces ligneuses et
arborescentes, la composante agricole qui regroupe les cultures vivrières et les cultures de rentes pérennes et la
composante pastorale qui rassemble les animaux domestiques, les animaux sauvages en cours de domestication, les
poissions et les insectes. Ces composantes permettent de ressortir les trois systèmes agroforestiers qu’on rencontre dans
le monde et plus particulièrement dans le Mayo-Danay. La figure suivante illustre ces systèmes.
Il ressort de cette figure que les trois systèmes qui intègrent le ligneux, principal maillon de l’agroforesterie, sont :
• Le système Agrosylvopastorale, dans lequel les arbres sont plantés dans les terrains assignés aux cultures et
servent des ombrages aux animaux. C’est un système complémentaire car les débris d’animaux enrichissent le
sol et augmentent la production agricole et les feuilles des cultures sont utilisées dans l’alimentation des animaux.
Les composants de ce système sont les animaux comme les bœufs ; les chèvres ; les moutons et les cultures
telles que les mil rouges, le maïs et les arbres comme les Khaya senegalensis et Acacia indica ;
• le système agrosylvicole, où les ligneux sont associés avec les cultures et c’est le genre acacia qui est le plus
utilisé. Comme composant de système, on a l’Acacia albida, encore appelé « ami des paysans », et les cultures
comme le coton, le sorgho, etc.
• le système sylvopastoral qui consiste à associer dans le même espace les arbres et les animaux. Ces derniers
se nourrissent des feuilles des arbres et surtout des arbres fourragers et apportent en retour leur bouse ou leurs
déchets organiques à la reconstitution des engrais organiques nécessaires à la croissance des arbres.
IV.3.10. Exploitation forestière
L’exploitation forestière telle que perçue dans le Sud forestière ne se pratique pas dans le Mayo-Danay. Il est important
de souligner que le bois joue un rôle capital dans le quotidien des habitants de cette partie du pays. Plus de 90 % des
ménages utilise le bois comme source d’énergie. La consommation moyenne par an en bois de feu est d’environ 365 kg
par personne (DD MINFOF 2019).
Avec la démographie galopante de la zone, on assiste à une forte pression sur les ressources naturelles et sur les
ressources ligneuses en particulier. Le rônier est un arbre à usage multiple : les fruits sont consommés par la population,
le bois est utilisé comme bois de services, les rejets sont également consommés par la population. La vente des fruits de
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rôniers donne à certaines populations des revenus considérables. Mais le mode d’exploitation actuelle de cet arbre, parfois
avec la complicité de certaines populations à des conséquences sur la survie de l’espèce.
Les savanes arborées fournissent le matériau bois utilisé dans la construction des cases et des maisons ou exploité sous
forme de perches. Les bois sont aussi utilisés dans l’artisanat pour la fabrication des ustensiles de cuisine comme le pilon
et le mortier.
Les savanes et les galeries forestières sont les lieux d’exploitation et d’extraction du gibier, des fruits (Borassus ethiopium),
du miel, des feuilles, d’écorce, des racines et de la sève. Ces produits sont connus sous le vocable de produits forestiers
non ligneux (PFNL).
IV.3.11. Les aires protégées et autres sites naturels
Plusieurs aires protégées existent dans la région de l’Extrême-Nord. Cependant, Les Aires protégées identifiées ne se
situent pas dans la zone d’influence du projet et ne pourront pas être impactées directement par les activités du projet. La
distance entre le parc de Waza et les périmètre rizicole est estimé à 45Km à vol d’oiseau et à environ 190 Km par route.
La reserve de Kalfou quant à elle, se situe à environ 18 Km des périmètres rizicoles de Yagoua et à environ 45 Km par
voie routière. La carte ci-après présente les distances entre les aires protégées et l’emprise du projet.
Photo 37 Empiètement des bœufs Photo 38: Herbacées obstruant les canaux
Les herbacées rencontrées colonisent facilement l’espace et certains se confondent aux riz qui est la spéculation agricole
produite dans les périmètres. Ces herbacées notamment le vétiver et la jacinthe d’eau et plusieurs autres herbacées
obstruent les canaux d’irrigation, absorbent l’oxygène de l’eau et véhiculent leur graine dans les périmètres. La présence
de ces mauvaises herbes crée la concurrence au niveau des substances minérales et organiques, la lumière et l’oxygène,
entrainant ainsi une baisse de production du riz. Il est donc important de procéder constamment au nettoyage des abords
des périmètres et des canaux d’irrigation.
La prolifération du vétiver dans la zone du projet permettrait de créer un tapis herbacé au niveau des digues afin de
minimiser l’érosion hydrique en saison des pluies et éolienne en saison sèche. La situation actuelle au pied de digue le
long du Logone présente une fissuration des abords de la digue. Cette fissuration est due à un enlèvement important des
sols pendant la saison des pluies (érosion hydrique). Le vétiver permettrait d’amortir l’énergie cinétique des gouttes de
pluies et de ralentir la vitesse des eaux de ruissellement. Ils contribueront à coup sûr à l’augmentation de l’érodibilité du
sol et à la diminution de l’érosivité des pluies.
IV.3.13. Synthèse des Eléments Valorisés de l’Environnement et contraintes liées aux milieux naturels et
à leurs usages dans la zone du projet et les territoires voisins
RGPH
Arrondissements Villages 2010 2015 2020 2025
2005
Dougui 813 920 1041 1177 1332
Begue 4788 5417 6129 6934 7846
Kaï-Kaï
Djafga 4735 5357 6061 6858 7759
Doreïssou 9206 10416 11784 13333 15085
Photo 41 : Vue de l’église fraternelle luthérienne de Vélé Photo 42 : vue d’une mosquée à Yagoua
Le tableau ci-dessus montre que les demandes d’attribution foncière sont plus élevées chez les hommes que chez les
femmes. Cependant, l’autonomisation économique des femmes leur donne le droit de s’approprier des lopins de terres
pour les usages divers bien que les pratiques culturelles locales n’accordent pas le droit de propriété foncière à la femme.
Celles qui en détiennent sont majoritairement des veuves ayant hérité ce droit de leurs défunts époux.
IV.4.4.2. Typologie des terres
Les terres selon les dispositions règlementaires domaniales et foncières, relèvent du domaine de l’Etat avec l’ouverture à
la jouissance du titre foncier. Dans la pratique et les usages, les terres sont exploitées en fonction des besoins,
notamment : (i) l’agriculture ; (ii) le pâturage ; et, (iii) l’habitat.
Les Terres agricoles
La pratique rizicole irriguée se fait dans les espaces aménagés par la SEMRY appelés casiers. Il existe également les
hors-casiers dans lesquels sont pratiquées d’autres spéculations en saison de pluie. Toutefois, que l’on se trouve dans
les casiers ou dans les hors casiers, aucun exploitant n’a de droit de propriété puisque tous ces espaces appartiennent à
3500000
3000000
3000000
2,500,000
Revenu moyen annuel
2500000
2,000,000
2000000
1500000
1,000,000
1000000
500000
0
Agriculture Elevage Pêche Extraction des gravillons
et fabrication des briques
de terres
Activités de production
Graphique 6: Variation du revenu moyen annuel par activité de production dans la zone du projet
Photo 45 : : Cases carrées Musgum à Mourla Photo 46 : : Cases rondes Massa à Kartoua
Dans le cadre des compensations relatives aux travaux de réhabilitation de la digue du Logone par PULCI, une multitude
de cases en matériaux définitifs ont été construites dans certains villages (Kartoua, Guémé, Dougui, etc.) le long des
digues et couverte de tôles ondulées en lieu et place des chaumes. Ces nouvelles bâtisses contrairement à celles
existantes, présentent quelques avantages économiques puisque les tôles ont une certaine durabilité par rapport aux
chaumes qui doivent être renouvelées au moins tous les deux ans. Par ailleurs, la construction de ces cases est à l’origine
du développement de l’activité de fabrication des briques de terre dans la zone avec pour conséquence la multiplication
des sites d’emprunt de terre.
Par ailleurs, dans les espaces urbains de la zone du projet on retrouve une majoritairement des constructions faites en
matériaux définitifs, parfois d’un décor particulier.
IV.4.5.3. Etat des lieux sur les Violences existant dans la zone du projet
Au vu de tous les échanges avec les hommes et les femmes, les différents types de violences sont présents dans la zone,
les plus récurrents étant le mariage précoce et forcé ainsi que les violences physiques.
Le mariage est un aspect culturel manifesté par l’implication des parents dans le choix du conjoint dans la zone du projet.
Selon leur perception, le mariage des jeunes filles devrait en principe avoir lieu dès lors que celles-ci développent des
caractères sexuels secondaires afin d’éviter qu’elles ne tombent dans le piège du vagabondage sexuel. Mais alors il
faudrait relever ici que l’âge normal du mariage est connu de presque toutes les communautés mais très peu appliqué à
cause des appréhensions socioculturelles qui font que la jeune fille, alors mineure, est vulnérable car n’étant pas en
mesure de répondre d’elle-même.
Les Violences Basées sur le Genre (VBG) sont connues dans cette partie du pays mais pas considérées comme des
violences du fait des acceptations culturelles par l’une et l’autre partie. Pour la plupart, les châtiments (bastonnade,
répudiation, etc.) infligés à une femme en cas de désobéissance sont jugés tout à fait normaux car la femme doit respect
et soumission à son époux peu importe qu’il ait raison ou pas. Cette récurrence des violences conjugales fustigées ici,
notamment les violences physiques, traduit dès lors la suprématie masculine au détriment des femmes.
Pour la gestion de ce genre de problème, dans les zones de Maga par exemple, les populations connaissent le service
social et la gendarmerie. Cependant les femmes sont réticentes à aller se plaindre à cause du regard de la société, les
problèmes de couple se gérant en privé. Même si le Lawan peut gérer certains problèmes communs, quand il s’agit de
problèmes conjugaux ou qui concernent un homme et une femme, les personnes que la population trouve indiquées sont
les personnes âgées, ou bien les leaders religieux tels les pasteurs ou Imam.
IV.4.5.4. Accès à la terre, partage des tâches et gestion des revenus
Au niveau de la répartition des tâches lors des travaux champêtres, il n’y a aucun schéma reconnu propre à chaque
personne de la famille ; tout le monde y participe selon son organisation et sa disponibilité. Ainsi, de la culture jusqu’aux
récoltes, tous les membres de la famille apportent leur part de contribution en fonction de la tâche à accomplir. Cependant,
au niveau de la gestion des produits des récoltes, les femmes ne participent pas toujours aux prises des décisions dans
la gestion du foyer. S’agissant de l’éducation des enfants, elle a pour rôle de respecter des décisions prise de son époux
et non discuter ou donner son point de vue. Lorsqu’un homme consulte sa femme ou demande son avis concernant
certaines décisions, ce dernier est considéré comme inferieur à sa femme par la société. Au niveau de la gestion des
revenus issus de la pratique de ces activités, elle appartient tant aux hommes qu’aux femmes mais il arrive souvent que
les hommes craignent que la pratique d’une activité quelconque par leurs femmes puisse mettre en péril l’équilibre et la
stabilité de la famille à cause du suivisme qui entraine généralement la désobéissance envers eux. La principale crainte
des hommes est de voir leurs femmes se déplacer, aller dans d’autres villages faire des activités.
Cependant, elles se retrouvent quelque peu confrontées à des difficultés généralement liées à la non-règlementation et à
un manque voire à une absence d’encadrement des activités qu’elles pratiquent. Ceci étant, elles essaient de contourner
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ces obstacles du mieux qu’elles peuvent surtout en période pluvieuse à cause généralement de l’enclavement dû à la
coupure des routes et pistes mais aussi et surtout des inondations.
Les femmes rencontrent des difficultés au niveau de l'accès à la terre. Les seuls espaces réservés pour elles se situent
autour des maisons et les rizières. Ces terres sont souvent des espaces communautaires qui leur ont été cédés soit par
la famille ou bien le chef juste pour la culture. Elles ne sont pas propriétaire et le rendement est très faible. Elles gagnent
entre 2 000 et 3 000 FCFA par semaine pour l'entretien de la famille. Or, lorsque l’on analyse les répartitions des taches
lors de ces activités, les femmes ont une très grande responsabilité. Plus loin lorsque l’on observe ce qui se passe dans
les rizières, les femmes sont plus actives et plus nombreuses à effectuer des travaux dans ces champs mais
malheureusement souvent très mal payées. Une autre difficulté se situe au niveau de l'irrigation de leur culture. Elles
manquent de matériels d’irrigation pour leurs cultures, et le font à la main avec des seaux. Celles qui cultivent autour des
concessions creusent des puits et travaillent à la main. Dans l’accomplissement de ces taches, elles peuvent se retrouver
parfois loin de leur domicile et être exposées à des enlèvements. Comme l’ont fait remarquer les populations, des
enlèvements sans l’avis des concernées et des parents ont eu lieu dans la zone. La plupart du temps ces cas
d’enlèvements visent à des mariages forcés et rarement à des abus sexuels. Ce phénomène d’enlèvement est un construit
social normal dans la localité du projet.
Il est important de rappeler que les femmes représentent ici un réel atout dans la production concernant l’économie sociale
et familiale car elles pratiquent beaucoup d’activités qui leur assurent des revenus quelque peu permanents à savoir le
maraichage (culture ; vente), la vente du riz, la vente du poisson, le petit commerce, la culture et la vente du tabac, la
culture et la vente des céréales (mil ; sorgho ; fonio etc…), la vente de boissons alcoolisées (Bil-bil ; Dolo ; Arki).
IV.4.5.5. Les stratégies à mettre en place pour minimiser l’impact dans le cadre de VBG
Dans le cadre de la lutte contre les VBG dans la zone du projet, les stratégies ci-après sont proposées :
- Organiser des séances de sensibilisation et de conscientisation des populations sur les violences faites aux
femmes et particulièrement les leaders traditionnels ;
- Utiliser les mécanismes communautaires déjà en place pour gérer les cas de violences basées sur le genre ;
- Commettre une ONG spécialisée pour l’accompagnement dans la gestion des plaintes de violences basées sur
le Genre ;
- Identifier et accompagner les survivants et les victimes des violences basées sur le genre par l’écoute et des
premiers secours psychologiques grâce aux structures communautaires et étatiques mis en place ;
- Prévoir un système d’orientation quand cela s’avère nécessaire dans les services compétents de prise en charge
s’ils existent, ou bien penser à en mettre sur pied ;
- Mettre sur pieds des structures d’aide médicale, psychosociale et juridique pour le suivi des victimes et survivants
des VBG
- Lors de la mise en œuvre du projet, de la distribution de parcelle à cultiver, définir une base claire de la gestion
des taches et des revenus ;
- Organiser des rencontres d’échanges d’expérience de femmes ou de personnes qui ont réussi dans leurs
activités ;
- Sensibiliser et conscientiser les hommes à la protection des femmes en utilisant les valeurs culturelles de
bravoure (créer des clubs de gentlemen vaillants, trouver les termes locaux pour l’appellation) ;
- Prendre en compte les risques liées à l’exposition aux violences basées sur le genre par les femmes si les
activités qu’elles doivent mener sont dans des zones isolées ou un peu reculées (risque d’enlèvement, de viol,
de violences physiques par le conjoint si activité hors du village)
- Programmer des formations à la gestion du ménage et des activités génératrices de revenus
- Programmer des formations à la gestion des activités agricoles ;
- Faire des plaidoyers à l’intention des autorités locales, des leaders traditionnels et religieux quant à l’accès des
femmes à la terre, leur gestion des ressources ainsi que leur prise de décision.
- Mettre en place un organe de gestion de plainte et concevoir un code de conduite qui censure les comportements
de harcèlement, d’abus et d’exploitation sexuelle.
IV.4.6. Accès aux services et aux infrastructures socioéconomiques
Tableau 25: Répartition par département des infrastructures scolaires primaires et maternelles de la zone du Projet
80 76
73
70 64
60
Nombre d'école
50
39
40
30
20 16
10 6 7 7
2 2 4
1 0 0 1 0
0
Écoles maternelles Ecoles maternelles Écoles primaires Écoles primaires privées
publiques privées publiques
Type et statut de l'école
Graphique 7: Répartition par département des infrastructures maternelles et primaires dans la zone du projet
Le graphique 7 ci-dessus montre une prédominance des écoles publiques que cela soit pour la maternelle que le primaire
de l’enseignement général par rapport aux écoles privées. Cette situation pourrait être due au faible taux de scolarisation
dans la zone qui n’encourage pas l’initiative de l’investissement privée.
Par ailleurs, les arrondissements de Yagoua et de Maga sont plus fournis en écoles primaires. Cette situation se justifierait
par leur étendue et la taille de leur population. Par contre, une prédominance relative des écoles maternelles est observée
dans l’arrondissement de Kaï-kaï par rapport aux trois autres arrondissements.
Les statistiques obtenues lors des enquêtes montrent que les ratios (effectif des élèves, nombre de salles de classes et
nombre d’enseignants) sont bien en deçà des normes universelles et exigences de l’UNESCO encore moins de la
Circulaire N° 48/g/8/ MINEDUC de 1996 en la matière qui préconise 25 à 30 élèves par salle de classe, un enseignement
pour 30 élèves, et 60 élèves par classe.
Selon la Délégation départementale du MINEDUB, le taux de déperdition scolaire est de 20%, et les causes sont
l’ignorance, la pauvreté, l’éloignement des écoles, les pratiques tradi-culturelles, les préjugés, les stéréotypes, etc.
Enseignement secondaire général et technique
Différentes infrastructures d’enseignement secondaires général et technique sont répertoriées dans la zone de l’étude.
Elles sont de qualité acceptable pour la plupart et sont inégalement répartir selon les circonscriptions administratives
couvertes par le projet. Le tableau ci-après présente cette répartition.
Tableau 27: Répartition des établissements de l'enseignement secondaire général et technique dans la zone du projet
La carte ci-après présente la disposition spéciale de l’ensemble des infrastructures scolaires de la zone de l’étude.
Aires de santé du District de santé de Aires de santé du District de santé de Aires de santé du District de santé
Yagoua Vélé de Maga
• Kalfou • Kartoua
• Viri • Vélé
• Vounaloum • Widigue
• Yagoua
Photo 52: Vue du CSI de Dabaye I Photo 53: Vue du CSI de Gueme
Temps
AIRE DE Distance de Population Formation
SANTE de SSD marche Totale Sanitaires
(heures)
BOUGAYE 15 km 1 20075 CSI
DANA 20 km 1,5 16821 CSI
DJONGDONG 50 km 4 24183 CMA
GOBIO 60 km 5 8356 CSI
HOUGNO 55 km 5,5 10766 CSI
KALFOU 45 km 2,5 25987 CMA
MASS –
20 km 1,5 10732 CSI
GAYA
VADA 15 km 1 13049 CSI
VIRI 55 km 5,5 18476 CSPC
VOUNALOUM 15 km 1 11274 CSI
CSI, HR
Yagoua H
YAGOUA 00 km 1 67658
Martha
ADAIRE
Les différentes FoSa (Formation Sanitaires) rencontrées dans le centre-ville de Yagoua se présentent comme suit :
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- l’Hôpital Marthe Adaire ;
- le Centre de santé de Yagoua ;
- l’Hôpital Régional de Yagoua et son annexe.
Pour les Pharmacies, l’on dénombre 4 à savoir :
- la pharmacie « bon secours » ;
- la pharmacie Bilinkai ;
- la pharmacie de l’Amitié ;
- la pharmacie du Mayo-Danay.
La ville de Yagoua abrite un Hôpital régional et son annexe. Sa capacité d’accueil se caractérise comme suit :
- disponibilité d’une boite de petite chirurgie en bon état ;
- disponibilité d'un frigo pour dépôt de sang ;
- disponibilité d’un Bloc Opératoire Fonctionnel
- disponibilité d'une table d'accouchement fonctionnelle et de deux boites d’accouchements ;
- disponibilité d’une chaine de Froid fonctionnelle ;
- disponibilité d'une moto en état de marche ;
- disponibilité d'une Échographe transportable fonctionnel ;
- disponibilité d’un forage ;
- disponibilité d'une salle d'hospitalisation avec au moins 10 lits fonctionnels ;
- disponibilité d’un tensiomètre et d’un stéthoscope fonctionnels ;
- disponibilité d'une ambulance ;
- disponibilité d'un microscope fonctionnel ;
- disponibilité d'un service d'imagerie fonctionnel.
Ce district de santé est dirigé par un médecin chef de district et chef de l’hôpital assisté, d’un chef de bureau santé, d’un
économe. Ce district compte :
- Un Hôpital de District ;
- Six aires de santé pour dix Centres de santé intégrée.
Vingt-six personnels au total travaillent dans tout le district de santé et reparti comme suit :
- 02 médecins ;
- 05 Infirmiers diplômés d’état ;
- 09 Infirmiers Breveté ;
- 08 Aide soignants ;
- 02 techniciens de laboratoire.
Par ailleurs, Le district de Maga est aussi marqué par :
- L’enclavement et l’éloignement des populations en général et en particulier ceux du district de santé de Maga
qui sollicitent peu le service d’ophtalmo sans frontières existant.
- La disparité du District de Santé de Maga par rapport au seul service de soins oculaires existant d’Ophtalmo
Sans Frontières.
- Le service d’Ophtalmo Sans Frontières existant a une équipe qui travaille en poste fixe.
- Les pratiques et coutumes dangereuses pour la santé oculaire dans les populations du District de Santé de
Maga.
- L’endémicité des troubles oculaires dans la population du district de santé de Maga.
- L’ignorance de la bonne santé oculaire au niveau de la communauté.
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Le district n’a aucune structure d’accueil en ophtalmologie et aucun personnel spécialisé pouvant prendre en charge les
premiers soins en ophtalmologie
En effet, pour les 172796 habitants que compte le District de Santé de Maga, le ratio entre l’équipe minimum impliquée
dans la lutte contre la cécité par rapport à la population est nul- alors que le programme national de lutte contre la cécité
au Cameroun préconise dans le cadre de vision 2020 :
- 01 Ophtalmologiste pour 250000 habitants ;
- 01 Technicien Supérieur en Ophtalmologie (TSO) pour 125000 habitants ;
- 01 relais communautaire pour 500 habitants.
Evaluation des capacités des différents districts de santé dans la zone du projet
Selon la norme SPHERE il faut au minimum 1 hôpital pour 250 000 habitants et 1 centre de santé de base/proximité pour
10 000 habitants. Dans le cadre de cette enquête, les CSI et CMA ont été considérés comme centre de proximité et les
Hôpitaux de District et l’Hôpital Régional annexe de Yagoua ont été considérés comme hôpitaux ruraux.
Les figures ci-après présentent l’évaluation de l’accessibilité et de la disponibilité aux offres de soins des différentes aires
de santé dans l’extrême nord et dans la zone du projet
Photo 55: Vue de l’affluence permanente des populations à certains forages de la zone du projet
Equipements hydrauliques pour l’approvisionnement en eau d’irrigation
L’eau d’irrigation dans la zone du projet est essentiellement utilisée pour les productions rizicoles. Les équipements
d’approvisionnement de cette eau se résument aux stations de pompages dans le périmètre du Logone et aux ouvrages
de prise dans le périmètre de Maga auxquels se greffent les vannes d’acier diverses.
La photo suivante donne une vue de l’un de ces équipements.
Photo 57 : Vue de l’Antenne Orange et Camtel à Photo 58: Vue de l’antenne Nextell à Yagoua
Yagoua
IV.4.7. Economie de la zone du projet
L’économie de la zone est dominée par l’agriculture et plus précisément la riziculture qui occupe près de 80% de la
population active. Elle est suivie de l’élevage, de la pêche, et de l’artisanat. Toutefois, on observe surtout dans les
agglomérations une prépondérance du commerce, de la petite industrie, du transport et des services.
IV.4.7.1. L’Agriculture
Les activités agricoles occupent la quasi-totalité des organisations de production de la Zone d’étude, elles sont dans les
spéculations diverses.
Les Différentes spéculations agricoles
La pratique rizicole constitue l’apanage de près de 90 % des coopératives, GIC et autres associations. A côté de cette
denrée prédominante, la culture du sorgho, du mil rouge et des légumineuses est également très prisée et occupe à peu
près 50 à 65 % des organisations, dont près de 20 % s’attèlent également à la culture du maïs. (Source : enquêtes de
terrain).
Eu égard aux énormes potentialités issues de la présence du Logone, la pratique des cultures maraichères et fruitière
préoccupe un pourcentage non négligeable des populations des périmètres rizicoles. La production des racines et
tubercules plus précisément celle de la patate et du manioc n’est pas en reste.
Tableau 32: Statistiques sur les céréales dans la zone du projet entre 2016 et 2019
Production.
• utilisation des épouvantails pour lutter contre les
• tarissement des eaux ; oiseaux granivores ;
• destruction des cultures par le bétail et autres • Irrigation permanente des sols ;
animaux ; • Construction des magasins de stockage ;
• Infertilité du sol ; • facilitation des moyens de transport ;
• les producteurs ne sont bien outillés sur la • diversification des sources d'énergie pour
maîtrise des techniques culturales ; accélérer le pompage ;
• Inondations découlant des fortes pluies ; • octroi des motopompes à grande capacités ;
• Déficit et coûts élevés d'intrants chimiques ; • installer les dispositifs de captage des eaux
• manque des magasins de stockage ; souterraines pour compenser le déficit hydrique ;
• dévastation des cultures en champ par les • respect de la période de labour pour être en
oiseaux granivores et les chenilles phase avec le calendrier cultural ;
légionnaires ; • planage du terrain et renforcement permanent
• labour tardif qui perturbe sérieusement le des digues ;
calendrier agricole ; • création des points d'approvisionnement en eau ;
• présence des poches de sècheresse en • amendement des sols avec les intrants
Coopératives et pleine saison pluvieuse ; adéquats ;
autres • manque de moyens financiers ; • Aménagement des canaux tertiaires et des
associations des • mauvais drainage des eaux ; points d’eau ;
producteurs • Déficit hydrique ; • Nouer les partenariats avec les autres acteurs de
• Difficultés d’approvisionnement en intrants ; développement pour renforcer l’encadrement et
• Insuffisance des pistes de collecte ; booster le financement de la production ;
• insuffisance de moyens de production ; • Respecter la période de lancement de la
• obstruction des canaux tertiaires ; campagne ;
• indisponibilité des parcelles cultivables ; • Procéder à l’entretien permanent des diguettes ;
• présence des semences de mauvaise • revoir le système de planage des sols ;
qualité ; • réaménagement des canaux (primaires,
• pénibilité du travail ; secondaires et tertiaires) ;
• Encadrement technique et financier • construction de la digue de protection ;
insuffisant ; • octroyer des EPI (Equipements de Protection
• Destruction des digues ; Individuelle) aux producteurs ;
• Bouchage des canaux ; • assurer l’approvisionnement des intrants à
• mauvais planage des sols ; temps ;
• manque de sacs vides pour la collecte ; • Mettre à la disposition des producteurs les
• présence des insectes nuisibles ; variétés des semences à haut rendement
• maîtrise insuffisante des techniques
d’utilisation des intrants chimiques ;
Transformation
• éloignement des points de transformation ;
• déficit des décortiqueuses ;
• coûts élevés de transformation ;
• vétusté et mauvais fonctionnement de la
quasi-totalité des décortiqueuses existantes ;
• coupures intempestives d'électricité.
Commercialisation
• enclavement et le mauvais état de la route ;
• manque de sacs vides ;
• Carence des magasins de stockage ;
• cherté des coûts de transports ;
• éloignement des pôles de commercialisation ;
• Rareté des moyens de transport ;
• instabilité des prix sur le marché ;
• mévente et écoulement tardif des produits ;
• restriction de la clientèle découlant de la
fermeture des frontières avec le Nigeria ;
• faible pouvoir d'achat de la majorité des
clients locaux.
• Manque de matériels roulant ;
• Déficit des moyens logistiques ;
• Manque de bâtiments notamment dans
l’arrondissement de Kaï-kaï, le local utilisé
• Doter les sectoriels des moyens logistiques
Services actuellement est un bâtiment délabré
appartenant au service de pêche ; • Construction et équipements des bâtiments de
sectoriels
service
• Mobilité difficile surtout en saison pluvieuse
• Enclavement des routes
• Risques d’attaques des pachydermes lors des
descentes sur le terrain
Les propositions d’adaptation au nouveau modèle économique (réorientation des activités de SEMRY)
Par rapport à la nouvelle politique envisagée par la SEMRY les mécanismes d’adaptation suivants sont préconisés par
les producteurs et autres associations des producteurs : (i) Ainsi, près de 60% des coopératives et autres associations
des producteurs sont favorables à la Location des engins de labour ; (ii) plus de 30% aimeraient s’atteler au labour manuel
à l’aide des pelles, des pioches, des houes etc. ; (iii) la création des pistes dans les parcelles ; (iv) le raclage manuel des
points d'eaux dans les parcelles.
Les associations des usagers de l’eau (AUE) quant à elles proposent les stratégies suivantes :
- la formation du personnel sur la manipulation des dispositifs de pompage ;
- la prévention des inondations par le contrôle permanent des canaux ;
- le transfert des compétences doit être effectif pour la gestion efficace des périmètres irrigués ;
- la collecte des redevances hydrauliques pour se doter des équipements de bureau et autres matériels de travail ;
- la formation des agents pour l’ouverture et la fermeture des Vannes et le faucardage des canaux tertiaires,
- la sollicitation des partenariats d’affaire pour diversifier les sources d’énergie.
Actions proposées pour améliorer les revenus des producteurs en phase d’exploitation du projet
D’après les avis des organisations des producteurs, plusieurs actions peuvent être envisagées pour améliorer leurs
revenus en phase d’exploitation du projet. Il s’agit en particulier de :
- l’augmentation des superficies cultivables ;
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- la diversification des cultures ;
- la recherche des nouveaux partenariats en vue de renforcer les capacités des membres et de faciliter les
conditions d’obtention des intrants ;
- la mobilisation des cotisations des membres pour l’acquisition du matériel agricole ;
- l’entretien permanent des canaux d’irrigation, des drains, et des canaux tertiaires ;
- La construction des magasins de stockage de grande espace ;
- La mise sur pied des magasins d'approvisionnement en intrants
- L’augmentation des unités de décorticage ;
- La diversification des activités (élevage, commerce, restaurants, pisciculture etc.) ;
- Le respect calendaire du labour pour éviter les nombreuses pertes en champ et post récolte ;
- Le Payement à temps des redevances à la SEMRY.
IV.4.7.3. La Pêche
La pêche ne constitue pas une occupation majeure des habitants du périmètre du Logone. Cette activité, plutôt
individuelle, n’est pas bien organisée dans la zone, même si des pêcheurs sont structurés en GIC et en coopératives dans
le périmètre de Maga compte tenu de la richesse du lac en produits halieutiques.
Les principales espèces de poisson couramment péchées dans la zone du projet sont les carpes, les silures, les
capitaines, les sardines, les kanga etc.
Les photos ci-après donnent une vue de quelques-unes de ces espèces.
Photo 59 : Vue de poissons chats capturés dans le Photo 60: Vue de poisson capitaines capturés dans
Logone au niveau de Balgam. le lac Maga.
Les difficultés du secteur dans la zone du projet ont pour nom l’éloignement des points d'approvisionnement en
équipement de pêche, le manque de moyens de transport, Le manque de moyens financiers, le manque de chambres
froides, La rareté des clients surtout en saison pluvieuse. Parmi les propositions de solutions on peut retenir la
diversification des points d’approvisionnement, le désenclavement les routes, la construction des chambres froides.
IV.4.7.4. Le commerce
Les activités commerciales de la zone du projet sont dominées par le petit commerce qui se pratique de manière informelle
et dont certaines activités sont pratiquées de façon illicite dans la plupart des localités de la zone du projet. C’est le cas
de la vente de des boissons, de carburant frelaté, des pièces de rechange (des motos et des véhicules), des multiples
denrées alimentaires, des épices divers, etc.
Le commerce est également orienté vers la commercialisation du riz qui se pratique plus la plupart dans les marchés
locaux bien que les clients peuvent venir d’horizons divers. Une bonne quantité de riz est le plus souvent évacuée vers
les pays voisins comme le Tchad et le Nigéria.
Dans les centres urbains de Yagoua, Maga et Pouss, le commerce connaît beaucoup plus d’envergure à l’image des
espaces commerciaux formalisés et bien structurés tels que les centres d’alimentation, les parfumeries, les boulangeries,
les stations d’essences etc.
Les principales contraintes du secteur concernent le mauvais état des routes, la cherté du transport surtout en saison
pluvieuse, le déficit énergétique, le vol et autres cambriolages, la fraude et la contrefaçon, la pression fiscale, le déficit des
magasins de stockage, la périssabilité des produits agricoles, la mévente et l’écoulement tardif de certains produits.
IV.4.7.5. L’artisanat
L’artisanat joue un rôle primordial parce qu’il occupe la quasi-totalité des familles et se présente comme une identité
culturelle des habitants de la zone. Trois grandes catégories d’artisanat y sont distinguées.
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• L’artisanat orienté vers les bâtisses et autres activités économiques, qui englobent la fabrication des briques de
terre, des nattes pour les clôtures traditionnelles et les toits des maisons, des filets dormants pour la pêche, des
cordes pour animaux etc. Il est plus pratiqué par les hommes.
• L’artisanat vestimentaire et ménager orienté vers la fabrication d’objets vestimentaires et des ustensiles de
ménages. Les produits dérivés de ce type d’artisanat sont les chapeaux, les paniers les canaries, les pilons, les
mortiers etc.
• L’artisanat décoratif, de divertissement et de l’esthétique orienté vers les objets d’œuvre d’arts tels que les peaux
et têtes d’animaux, les instruments de musique, les pipes, les épouvantails etc.
Les principales contraintes répertoriées dans le secteur concernent la pénibilité du travail, la rareté des certaines matières
premières, les difficultés d’écoulement des produits surtout en saison pluvieuse, la rareté de l’eau surtout en saison sèche,
etc.
IV.4.7.6. Le transport
Sur l’étendue de la zone du projet, le transport est monopolisé par les mototaxis, les tricycles, les charrettes à traction
bovine ou asine très utilisés pour le transport des marchandises. Par ailleurs, le transport des passagers et des
marchandises par les petites voitures, les camions et camionnettes n’est pas en reste.
La mobilité interurbaine est assurée par les agences de voyages bien structurées comme le cas de Touristique voyage,
Danay voyage, etc.
IV.4.7.7. La petite industrie
Dans la zone du projet, la petite industrie se résume aux unités de décorticage de riz, aux moulins à moudre des produits
frais secs, à la fabrique des jus naturels, à la pâtisserie, le textile, etc.
IV.4.7.8. Les services.
Dans la zone d’étude, ces activités sont plus focalisées sur les établissements de microfinance, l’hôtellerie, la restauration,
les calls box etc.
Ce secteur d’activités connait également quelques contraintes dont la rareté de la clientèle.
IV.4.8. Synthèse des EVE et contraintes liées au milieu social et à leurs usages dans la zone
du projet et les territoires avoisinants
Le diagnostic mené permet de faire ressortir plusieurs points saillants à retenir dans le cadre des EVE et contraintes :
- les périmètres rizicoles de la SEMRY constituent un atout majeur dans la zone du projet en ce qu’il permet,
de par les infrastructures en place et la mise à disposition de l’eau d’irrigation, de booster le développement
de la riziculture, principale activité agricole de la zone. Cependant, le niveau d’emplois de jeunes et de
femmes ainsi que celui de la production rizicole sont loin des besoins de la zone du projet. L’aménagement
futur de nouveaux périmètres dans la zone permettra de mieux promouvoir le développement économique
de la zone ainsi que l’emploi et l’amélioration des revenus.
- la pauvreté monétaire est reflétée dans les revenus mensuels des populations dans la zone du projet qui
sont assez bas et ne permettent pas aux populations d’améliorer leurs niveaux de vie. En effet, il est difficile
pour eux d’investir pour améliorer leurs revenus, alors qu’ils arrivent à peine à couvrir leurs dépenses. De
plus, les sources de revenus sont de plus en plus limitées dans la zone, qui selon les études menées sont
légèrement plus élevés au niveau des villages autour des périmètres irrigués existants et plus faibles dans
la région. Les travaux de réhabilitation et d’extension des périmètres irrigués paysans sont vus et attendus
comme des moyens d’accéder à des terres cultivables sécurisées, fournissant des emplois supplémentaires
et des revenus réguliers, dont pourraient bénéficier les jeunes des communes concernées, touchés par la
précarité et le manque de travail.
- l’éducation dans la zone s’appuie sur un réseau fourni d’établissements scolaires et secondaires. Néanmoins
ils souffrent en général d’un défaut de salles de classes, d’infrastructures d’AEPA et surtout d’un manque
d’enseignants, ainsi que de la faiblesse de l’offre de formation professionnelle. Le résultat est une population
d’élèves qui va en déclinant depuis le niveau scolaire et un probable abandon en cours de cursus, qui touche
en priorité les jeunes filles.
Total 0 55 38 2 2 99
50
45 43
40
35
30
26
Effectifs
25
Homme
20
Femme
15 12 12
10
5 2 2
0 0
0
[13 – 18[ [18 – 26[ [26 – 31[ [31 – 36[
Tranche d'âge
Le graphe ci-dessus relève que la plupart des mariages dans la zone de l’étude sont célébrés entre 13 et 25 ans tant pour
les femmes que pour les hommes. Cependant, la proportion des femmes qui se marient avant 18 ans est de 31.39%,
preuve que le mariage précoce est une pratique encore courante dans ces communautés. L’échantillon étudié montre
également qu’au-delà de 26 ans on ne retrouve pas des hommes qui n’ont pas encore célébrés leur 1er mariage.
IV.4.9.2. Violences physiques et psychosociales
Les Violences physiques faites aux femmes sont fréquentes dans cette zone mais pas considéré comme des violences
par les survivants (victimes) du fait des acceptations culturelles par l’un et l’autre parti. Pour la plupart, le châtiment infligé
à une femme en cas de désobéissance est tout à fait normal car selon la culture, celle-ci doit respect et soumission à son
époux peu importe la situation. Aux violences physiques, se greffent les violences psychosociales qui se manifestent le
plus souvent par le mépris et l’irresponsabilité du conjoint. Cette récurrence des violences conjugales relevées, notamment
les violences physiques, traduit la suprématie du genre masculin sur le genre féminin culturellement légiférée.
Le tableau et le graphe ci-après donne une répartition de la nature des reproches faites aux conjoint(e)s selon le sexe.
Tableau 37: Nature de reproches faites aux conjoint (e)s selon le sexe.
Quels sont les choses que vous pouvez reprochez quelque fois à votre conjoint ?
Total
Violence physique Violence verbale Irresponsable Mépris Autres
Homme 4 1 0 0 1 6
Sexe
Femme 4 2 10 1 2 19
Total 8 3 10 1 3 25
Selon le graphe ci-dessus, les femmes sont plus plaintives et reprochent en majorité à leur conjoint de l’irresponsabilité
de leurs parts. Ceci se caractérise généralement par un déni permanent de ressources et l’alcoolisme. Dans ce contexte,
toutes les charges familiales sont assumées par les femmes des revenus issus des activités Génératrices de Revenus
(petits commerces, maraichers, etc.) qu’elles exercent au quotidien.
IV.4.9.3. Recours en cas de violences
Officiellement, les victimes de violences conjugales ont pour recours les services sociaux et de sécurité. Cependant les
femmes victimes de ces violences dans la zone de l’étude sont réticentes à aller se plaindre auprès de ces services à de
la conception sociale selon laquelle, les problèmes de couple se gère en privé. Alors les seules personnes auprès de qui
les femmes font recours en cas de violence sont les chefs de villages, les personnes âgées ou les leaders religieux tels
les pasteurs ou Imams.
IV.4.10. Archéologie et Ressources culturelles physiques
IV.4.10.1. Etat initial des ressources culturelles dans la zone du Projet
Les enjeux patrimoniaux sont importants (découlent de la richesse du patrimoine culturel, de son importance sur le plan
historique et touristique et économique d'une part et la vulnérabilité de ce patrimoine d'autre part) dans la zone du projet.
Il devient ainsi envisageable que certaines activités du projet (réhabilitation des ouvrages, construction et développement
de nouvelles infrastructure) peuvent être non seulement bénéfiques à travers la mise au jour du patrimoine, mais aussi
néfaste à travers la destruction et la spoliation du patrimoine. Les potentialités culturelles relèvent d'un patrimoine culturel
immense et complexe, singulièrement : le patrimoine culturel mobilier, le patrimoine culturel immobilier, le patrimoine
culturel mixte culturel et naturel, et enfin le patrimoine culturel immatériel.
IV.4.10.2. Le patrimoine culturel mobilier
Le mobilier archéologique est en majorité constitué d'artéfacts, il a été identifié et caractérisé dans l'ensemble des 238
indices archéologiques découverts au cours de cette mission : de fragments de poteries, de tendeur de filet, d'ossement
d'animaux, d'objet lithique, de rares preuves de la métallurgie du fer telles que les fragments de tuyères. A la panoplie
précitée, il faut ajouter les multiples écofacts témoins de paléo environnement : des tests d'escargot, des coquilles d'huitre.
Ce mobilier correspond aux époques préhistorique et protohistorique (Planche 1).
Cliché 1: Armes en fer Cliché 2: Faucille en fer Cliché 3 : Bouclier de guerre Massa.
Cliché 4 : Pipes récentes Cliché 5 : Pipe en argile ancienne Massa. Cliché 6 : Pipes en fonte d'aluminium
Massa. ancienne Massa
Sites de basse
priorité
16 Sites de haute
7% priorité
65
28%
Sites de
moyenne
priorité
152
65%
Graphique 10: Ratio des sites archéologiques découverts lors de la préparation de l'EIES, Mars 2020
Figure 41: Projection de certains sites à fort potentiel archéologique dans la zone du projet.
V.2. Méthodologie
Conformément aux dispositions de l’article 20 du décret N° 2013/0173/PM du 14 février 2013 fixant les modalités de
réalisation des Etudes d'Impact Environnemental et Social, la méthodologie adoptée pour la consultation des parties
prenantes dans le cadre de la présente étude est décrite suivant les étapes ci-après :
Etape 1 : Organisation d’une mission de planification locale des réunions de consultations publiques.
Au cours de cette mission, les prises de contacts et entretiens avec les autorités admiratives et traditionnelles, les
responsables des services sectoriels et d’associations locales, ainsi que les représentants des populations ont été
effectués.
Cette mission a permis :
- l’identification préliminaire des enjeux environnementaux et sociaux à prendre en compte dans l'EIES ;
- l’identification des villages cibles et l’adoption d’un calendrier proposé pour les consultations publiques (cibles,
dates, heures et lieux de réunions) ;
- l’élaboration d’un mémoire descriptif et explicatif du projet à soumettre au MINEPDED pour approbation.
Etape 2 : Partage et diffusion du mémoire descriptif et explicatif du projet ainsi que des Termes de Références
de l’étude auprès des populations et autres parties prenantes.
Après approbation par le MINEPDED du mémoire descriptif du projet assorti du calendrier de consultations publiques,
il a été partagé et diffusé au même titre que les termes de références de l’étude auprès des populations et autres
parties prenantes. Etaient conviés à ces réunions : les Chefs des villages sous influence directe du projet, les
populations riveraines, les représentants du promoteur ou maitre d’ouvrage et l’équipe du consultant chargé de
conduire l’EIES. L’ordre du jour des assises des consultations publiques portait sur :
- le mot d’ouverture de Sa Majesté le chef du village hôte ;
- la présentation de l’équipe de consultant ;
- la présentation synthétique du projet par la représentante du PULCI ;
- la présentation synthétique du cadre juridique et institutionnel de l’étude par le Délégué du MINEPDED ;
- la présentation de l’Etude d’Impact Environnemental et Social et des impacts potentiels du projet par l’équipe
de consultants ;
- les échanges et discussions avec les participant(e)s sur les impacts et les doléances ;
- le mot de fin de sa Majesté le Chef du village hôte.
Page 160 sur 434
V.3. Organisation des consultations publiques
L’organisation des consultations publiques s’est faite suivant deux approches à savoir :
- l’approche genre qui a consisté au regroupement des populations cibles par sexe ;
- l’approche de proximité qui a consisté au rapprochement des lieux de réunions le plus près possible des
populations cibles.
Selon le profil des parties prenantes et le découpage administratif de la zone d’influence du projet, les consultations
ont été collectives et individuelles, tenue à la base ou à l’échelle du département.
Photo 60 : Entretien avec le Photo 61:Entretien avec le Photo 61: Entretien avec une élite
Lamido de Guirvidig, Avril 2020. Sultant de Pouss, Avril 2020. locale, Avril 2020.
V.4.4. Tenue des réunions communautaires
Dans la recherche et l’expérimentation d’un modèle d’organisation des réunions de consultations publiques en
adéquation avec le contexte actuel de la pandémie du COVID-19, notamment le respect des prescriptions
gouvernementales en matière de lutte contre cette dernière (distanciation sociale, interdiction de rassemblement public
de plus de cinquante personnes, etc.), les réunions se sont tenues en deux phases.
Phase I : Tenue des réunions par village concerné, notamment au Lawanat
Ces réunions se sont tenues dans six villages de la zone du Projet, notamment Djogoidi, Zoulla, Marao, Vounaloum,
Kartoua et Guémé. Deux séries de réunions ont été tenues dans chacun de ces villages à savoir une réunion pour les
femmes et une pour les hommes.
Le tableau ci-après donne une classification socioprofessionnelle des participants à ces réunions.
Tableau 38: Classification socioprofessionnelle des hommes ayant participé aux réunions communautaires dans les Lawanat
Elèves 05 0 01 01 0 0 07
Boucher 0 0 0 0 0 01 01
Pêcheurs 0 0 01 0 0 01 02
Enseignants 0 0 0 0 0 0 0
Ménagères 48 46 44 50 41 50 279
Elèves 0 0 0 0 0 0 0
Boucher 0 0 0 0 0 0 0
Pêcheurs 0 0 0 0 0 0 0
Etudiants 0 0 0 0 0 0 0
Maçon 0 0 0 0 0 0 0
Autres 0 0 0 0 0 0 0
Total 48 46 44 50 41 50 279
Autres : sans emploi, responsable d’association, etc.
Source : Enquêtes de terrain, COPROTEV/SONED 2020
Taux de participation
50%Trendline Error
40%
30% 23.73% 22.15%
20%
10% 3.48%
0%
Tranche d'Age
Graphique 11: Taux de participation des hommes par tranche d'âge aux réunions de consultations publiques
Le graphique montre que la tranche d’âge des hommes la plus représentée aux réunions a été celle comprise entre
60 à 80 ans (50,63%). Ceci peut s’expliquer par le phénomène de l’exode rural des jeunes qui est un problème
social majeur dans l’ensemble de la zone d’étude. D’après les investigations de terrains, cet exode est lié au déficit
de parcelles cultivables dans la zone. Cette situation est également exacerbée par le manque général d’emplois.
Tableau 41: Classification par tranche d'âge des femmes ayant participé aux réunions communautaires au niveau des pôles
Le graphique ci-après donne une analyse du taux de participation par tranche d’âge des femmes aux réunions de
consultations publiques.
50.00% 44.85% 45.59%
Taux de participation
40.00%
30.00%
20.00%
10.00% 6.62%
2.94%
0.00%
Tranche d'Age
Graphique 12: Taux de participation des femmes par tranche d'âge aux réunions de consultations publiques
A partir du graphique ci-dessus, il ressort que, les tranches d’âge des femmes les plus représentées aux réunions des
consultations publiques ont été celles comprises entre 20 à 40 ans et 40 à 80 ans avec respectivement 44,85% et
45,59%. Ce sont les tranches d’âge les plus actives au village. Ceci peut s’expliquer par l’intégration de l’approche
genre dans le processus d’organisation de ces réunions de consultations publiques qui s’est traduite par la tenue des
réunions en deux groupes distincts, les femmes d’une part et les hommes d’autre part. D’après les déclarations de ces
participantes à certaines de ces réunions, cette approche leur a permis de s’exprimer librement et de poser les
problèmes réels auxquels elles font face hors des regards habituellement intimidant de leurs époux.
Les photos ci-après donnent un aperçu de la tenue de chacune des réunions de consultations publiques. Elles mettent
particulièrement en exergue la vue de l’ensemble des participants à chacune de ces réunions, les hommes d’une part
et les femmes d’autre part.
Photo 64 : Participation des femmes à la réunion Photo 65: Participation des hommes à la réunion
de Zoulla, Avril 2020. de Zoulla, Avril 2020.
Photo 68 Participation des femmes à la réunion Photo 69 : Participation des hommes à la réunion
Vounaloum, Avril 2020. de Vounaloum, Avril 2020.
Les doléances des populations se rapportent surtout à l’amélioration du cadre et des conditions de vie. Il convient
cependant de reconnaitre que certaines de ces doléances formulées peuvent permettre une meilleure acceptation du
Projet et par là, assurer sa pérennisation. En effet l’amélioration des voies d’accès dans les périmètres, l’électrification
des villages, la création des emplois locaux et la construction des points d’eau potables dans les périmètres rizicoles
sont, entre autres indispensables pour permettre au Projet d’atteindre ses objectifs.
V.6. Difficultés rencontrées
La difficulté majeure rencontrée est liée à la Pandémie de la Covid-19. En effet, le développement de la pandémie à
coronavirus a amené le Gouvernement à adopter des mesures à faire appliquer par les populations en vue de freiner
la propagation de l’épidémie dans le Pays. Parmi ces mesures, il y’a la distanciation sociale et l’interdiction de
regroupement public de plus de cinquante (50) personnes. Ceci a restreint le nombre de participants aux différentes
réunions et a quelque peu bouleversé la programmation et l’organisation initiale des réunions.
Il ressort des consultations publiques que le Projet VIVA Logone suscite beaucoup d’espoir chez pratiquement tous
les acteurs et les populations rencontrés car il peut permettre à ces dernières de sortir de la précarité et de se hisser
à un niveau de développement plus stable. Il constitue une réponse pertinente aux défis de la production rizicole.
Les récepteurs d’impacts sont les Eléments Valorisés de l’Environnement (EVE) qui seront potentiellement affectés
par les travaux projetés. Les EVE sont répartis selon les groupes de composantes ci-après :
• Le milieu physique (paysage, air, sols, eaux de surface et eaux souterraines, environnement acoustique) ;
• Le milieu biologique (végétation et flore, faune, écosystèmes fragiles) ;
• Le milieu socio-économique et humain (sécurité, santé, emplois, revenus, activités économiques, cadre de
vie, etc.).
Les sources d’impact quant à elles sont les différentes activités programmées dans le projet, et susceptibles d’avoir
une incidence directe ou indirecte sur les EVE, soit pendant la phase de réalisation des travaux ou celle d’exploitation
ou d’entretien
Le tableau croisé des composantes du milieu récepteur et des activités inscrites au projet, indique seulement qu’un
impact est possible sans référence à sa durée, à son étendue ou à son intensité. En d’autres termes, la matrice facilite
l’identification des impacts potentiels à travers l’interaction entre les activités du projet et les EVE susceptibles d’être
touchés. Ce tableau à double entrée présente donc l’avantage de :
- décrire visuellement la relation entre deux séries de facteurs ; et,
- aider à l’identification des impacts des différentes phases du projet.
Pour repérer systématiquement les impacts du projet, la méthode Léopold a été utilisée, et les résultats consignés
dans la grille ci-après.
MILIEU
Économie et Revenus
Patrimoine culturel et
Sécurité des biens et
Populations locales
Eaux souterraines
infrastructures de
Eaux de surface
des personnes
Cadre de vie
physique
Paysage
Emplois
Foncier
Faune
Bruits
Genre
PHASE
Santé
Flore
base
Sols
ACTIVITE SOURCE D'IMPACT
Air
ACTIVITES DU PROJET IMPLIQUANT LES TRAVAUX DE CHANTIERS (REHABILITATION OU CONSTRUCTION DES OUVRAGES)
Installations des chantiers1
PREPARATOIRE
PHASE
X X
1 Il est prévu que le projet VIVA LOGONE va réutiliser les bases vies exploitées dans le cadre du PULCI
Économie et Revenus
Patrimoine culturel et
Sécurité des biens et
Populations locales
Eaux souterraines
infrastructures de
Eaux de surface
des personnes
Cadre de vie
physique
Paysage
Emplois
Foncier
Faune
Bruits
Genre
PHASE
Santé
Flore
base
Sols
ACTIVITE SOURCE D'IMPACT
Air
Réhabilitations complètes de 12.210 ha de la SEMRY dont 7500
hectares entamés dans le cadre du PULCI et 4710 hectares X X X X X X X X X X X X
restants.
Économie et Revenus
Patrimoine culturel et
Sécurité des biens et
Populations locales
Eaux souterraines
infrastructures de
Eaux de surface
des personnes
Cadre de vie
physique
Paysage
Emplois
Foncier
Faune
Bruits
Genre
PHASE
Santé
Flore
base
Sols
ACTIVITE SOURCE D'IMPACT
Air
Sous-composante 1.3 : Gestion de l'irrigation et du drainage X X X
Composante 2. Services d’appui à la production agricole
NB : X désigne la relation de cause à effet entre les composantes de l’environnement (EVE) et les activités du projet
Longue Majeure
Régionale Moyenne Majeure
Courte Majeure
Longue Majeure
Courte Moyenne
Longue Majeure
Courte Mineure
Longue Majeure
Courte Moyenne
Longue Moyenne
Courte Moyenne
Longue Moyenne
Courte Mineure
Longue Majeure
Régionale Moyenne Moyenne
Courte Mineure
Longue Moyenne
Longue Mineure
Courte Mineure
etc.)
Risques d’accidents de travail et de circulation Tr IP14 Négatif
8. IMPACT RESIDUEL
Evaluation de l’importance absolue
Désignation/description
Majeure Moyenne Mineure
Dans l’hypothèse où l’ensemble des mesures
correctrices ci-dessus est mis en œuvre de manière
satisfaisante, il n’est pas impossible de redouter à
X
première vue la survenue d’un quelconque impact
résiduel négatif, qui devrait être maîtrisé en cas de
survenance.
8. IMPACT RESIDUEL
Evaluation de l’importance absolue
Désignation/description
Majeure Moyenne Mineure
Dans l’hypothèse où l’ensemble des mesures
correctrices ci-dessus est mis en œuvre de manière
satisfaisante, il n’est pas impossible de redouter à
X
première vue la survenue d’un quelconque impact
résiduel négatif, qui devrait être maîtrisé en cas de
survenance.
Phase d’exploitation:
La mise en exploitation des parcelles rizicoles réhabilitées pourra générer des conflits sur :
- L’acquisition des parcelles à travers des éventuelles marginalisation ;
- La gestion des eaux d’irrigation caractérisé par la gestion des tours d’eaux et le vandalisme permanent sur
les drains d’irrigation, notamment la coupure des cavaliers en amont par certains riziculteurs
- le passage des troupeaux de bétail au sein des périmètres avec pour conséquences la destruction de
certaines cultures par ces derniers, etc.
3. CARACTERISATION DE L’IMPACT
Nature Interaction Durée Portée
Positif Négatif Directe Indirecte Courte Moyenne Longue Ponctuelle Locale Régionale
X X X X
Intensité ou ampleur Occurrence Réversibilité
Forte Moyenne Faible Probable Certaine Réversible Irréversible
X X X
Valeur Cumulativité
Hautement
Non valorisée (Nv) Valorisé (V) Oui Non
Valorisé (Hv)
X X
4. EVALUATION DE L’IMPORTANCE ABSOLUE 5. EVALUATION DE L’IMPORTANCE RELATIVE
Majeure Moyenne Mineure Majeure Moyenne Mineure
X X
6. CLASSIFICATION
Significatif X Non significatif
7. MESURES ENVIRONNEMENTALES PRECONISEES
Objectifs Atténuation
Pour atténuer cet impact il faut :
- Mettre en œuvre le mécanisme de gestion des plaintes ;
- respecter les recommandations du PAR ;
- sensibiliser les éleveurs et les agriculteurs sur la gestion de l’espace.
8. IMPACT RESIDUEL
Evaluation de l’importance absolue
Désignation/description
Majeure Moyenne Mineure
Dans l’hypothèse où l’ensemble des mesures
d’optimisation ci-dessus est mis en œuvre de manière
satisfaisante, aucun impact résiduel négatif significatif X
n’est attendu. S’il arrivait que ce dernier survienne, il
devrait être maîtrisé.
Nature (P/N)
Durée (L/M/C)
Porté (R/L/P)
Réversibilité
Occurrence
Importance
Importance
Eléments Valorisés de
de l'impact
Interaction
(Fo/M/Fa)
Intensité
N° Fiche
Impacts potentiels
résiduel
absolue
impact
l'Environnement
(D/I)
Hydrographie Risque de dégradation de la qualité des eaux de surface et souterraines N D C P M P R Moyenne Mineure IP1*
Risque d’invasion des espèces nuisibles et/ou parasites N D C L M C R Moyenne Mineure IP7
Flore et Destruction/diminution de la végétation N D L L M C R Moyenne Mineure IP8
Faune
Prolifération des plantes envahissantes (jacinthe d’eau douce, Nénuphars,
N D L L M C R Majeure Mineure IP9
etc.)
Nature (P/N)
Durée (L/M/C)
Porté (R/L/P)
Réversibilité
Occurrence
Importance
Importance
Eléments Valorisés de
de l'impact
Interaction
(Fo/M/Fa)
Intensité
N° Fiche
Impacts potentiels
résiduel
absolue
impact
l'Environnement
(D/I)
Risque de chute libre et de noyade dans les fosses d’emprunts non
N D L L Fo P I Majeure Mineure IP16
restaurées, les abreuvoirs, les lavoirs ou les drains irrigués
Difficultés temporaires de déplacements des personnes et des biens N D C P M C R Mineure Mineure IP21
Patrimoine culturel et
Risque d’atteinte aux sites, vestiges archéologiques et tombes N D C P Fo P R Mineure Mineure IP26
physique
Les mesures environnementales se subdivisent en deux catégories à savoir : les mesures générales et les mesures
spécifiques.
- Les mesures générales regroupées et représentées dans le PGES en précautions générales : ce sont des
mesures qui s’appliquent à tous ou à la majorité des impacts. Elles sont surtout des précautions, parfois des
éco-gestes ou des dispositions à prendre pour atténuer, mitiger ou optimiser certains impacts voire éviter la
survenue de certains risques. Leurs coûts sont globalement intégrés dans le budget de réalisation et de
gestion du projet (Pm).
- Les mesures spécifiques sont applicables à des impacts particuliers. Ce sont des dispositions techniques à
prendre par l’entreprise pour atténuer, mitiger ou optimiser certains impacts du projet. Ces mesures
nécessitent régulièrement un investissement particulier supplémentaire au budget de réalisation du projet.
Une estimation financière de ces mesures est ainsi nécessaire pour la bonne gestion environnementale du
projet.
Les mesures environnementales se subdivisent en deux catégories à savoir : les mesures générales et les mesures
spécifiques.
- Les mesures générales regroupées et représentées dans le PGES en précautions générales : ce sont des
mesures qui s’appliquent à tous ou à la majorité des impacts. Elles sont surtout des précautions, parfois des
éco-gestes ou des dispositions à prendre pour atténuer, mitiger ou optimiser certains impacts voire éviter la
survenue de certains risques. Leurs coûts sont globalement intégrés dans le budget de réalisation et de
gestion du projet (Pm).
- Les mesures spécifiques sont applicables à des impacts particuliers. Ce sont des dispositions techniques à
prendre par l’entreprise pour atténuer, mitiger ou optimiser certains impacts du projet. Ces mesures
nécessitent régulièrement un investissement particulier supplémentaire au budget de réalisation du projet.
Une estimation financière de ces mesures est ainsi nécessaire pour la bonne gestion environnementale du
projet.
VI.4.1. Mesures générales
Le tableau ci-après présente la synthèse des mesures générales.
Période de
Impacts potentiels Désignation de la mesure/actions environnementales
survenue
- Programmer les travaux en saison sèche
- Programmer les périodes de chantier sur les canaux d’amené en saison sèche lors des travaux de construction de la route pied de digue
Risque de dégradation - interdire les manipulations et le déversement des hydrocarbures, des produits chimiques et des déchets solides et liquides au niveau des
de la qualité des eaux de principaux cours d’eau cours d’eau Tr/Ex
surface et souterraines - Interdire tout rejet d’eaux usées dans la nature et mettre en place un dispositif de recueil et de traitement des eaux de chantier ;
- Installer les aires de lavage des véhicules, des latrines, équipées de système de prétraitement avant rejet dans la nature;
- Sensibiliser les riverains sur les risques liés à l’usage des eaux du réseau d’irrigation pour les travaux ménagers
- Arroser régulièrement les pistes de circulation environ 2 à 6 passages par jour
- Procéder à l’entretien régulier et au maintien du bon fonctionnement des véhicules, engins, appareils à moteurs des chantiers, et au
remplacement systématique et régulier de tous les éléments filtrants suivant les règles des constructeurs ;
Risque de dégradation - Exiger le port des masques anti-poussières à tous les ouvriers exposés à ces nuisances
Tr
de la qualité de l’air - Doter les camions de transports de matériaux (sable, terre, ciment, etc.) de bâches de protection et leur imposer une limitation de vitesse
à la traversée des villages ;
- Sensibiliser la population et les employés sur les dangers du brûlage des déchets et de l’usage des feux de brousse pour le débroussaillage
et interdire ces pratiques
- Organiser une campagne de sensibilisation et de formation pour le personnel du projet sur les risques accrus liés aux pollutions, le PHSST,
l’importance du tri, de la collecte, du stockage et du recyclage des déchets, ainsi que les interdictions et sanctions prévues par le règlement,
concernant les rejets anarchiques des déchets solides et liquides dans les milieux naturels
- Dépanner les véhicules et les engins sur des aires étanches pour éviter l’infiltration des hydrocarbures en cas de déversement accidentel
Risque de pollution du - Procéder de façon régulière aux visites techniques, à la vidange et au remplacement des filtres défectueux
Tr/Ex
sol - Utiliser le carburant conventionnel (signature de contrat de livraison avec des fournisseurs agréés)
- Assurer une maintenance adéquate des engins et des véhicules du chantier afin d’éviter les fuites de carburant ;
- Utiliser des produits chimiques conventionnels et respecter les règles d’emploi (peintures, colles, lubrifiants, diluants, etc.).
- Couvrir avec une bâche les déchets solides lors de leur évacuation
- Interdire le brûlage des plastiques et des pneus sur site
- Contrôle et suivi régulier du lit des drains pour anticiper sur l’érosion de leurs berges ;
- Stocker les terres végétales décapées lors du planage des parcelles et les utiliser pour les travaux de végétalisation de la digue ;
Modification de la
structure du sol et - Pratiquer si possible de labour minimum tel que prôné par la FAO pour enrayer l’érosion des sols et autres pratiques agricoles durables
comme appliquées dans l’agriculture durable ou organique Tr/Ex
risque d’érosion/
lessivage du sol - Usage d’un mélange de terre végétale et de gravillons locaux extrait du Logone comme terre de couverture pour les travaux de
végétalisation de la digue afin de consolider le système racinaire des plants en phase de maturation pour renforcer la durabilité de la
stabilisation de la digue.
- Choix des zones d’emprunt et des carrières le plus loin possible des habitations
Nuisances sonores - Programmer les travaux de manière à éviter les travaux lourds et très bruyants pendant la nuit Tr
- éteindre le moteur des véhicules lorsqu’ils sont en stationnement
- Stocker les terres végétales décapées lors du planage des parcelles et les utiliser pour les travaux de végétalisation de la digue,
Modification du
- Réutiliser les excédents de terre et roches pour le remblai des sites d’emprunt Tr
paysage
- Optimiser le choix des zones d’entrepôt des terres pour limiter les encombrements
Risque d’Invasion des
espèces nuisibles et /ou Eviter l’utilisation abusive des insecticides de peur de créer ou de favoriser l’apparition des souches de ravageurs plus résistants. Ex
parasites
- Sensibiliser et former les populations locales et le personnel du projet sur la préservation de la biodiversité
Destruction/diminution - Faire le contrôle régulier des ouvrages de franchissement et des talus de la digue
Tr
de la végétation - Etudier la possibilité de planter les fleurs ornementales le long des canaux et drains dans la perspective de développer l’agro-tourisme et
l’horticulture dans la localité
- Mettre en place un comité de surveillance et de gestion des abreuvoirs, lavoirs et drains d’assainissement au sein de chaque village
Prolifération des
riverain. Ex
plantes envahissantes.
- Apporter un appui technique permanent aux AUE pour l’entretien des canalisations du réseau d’irrigation
Période de
Impacts potentiels Désignation de la mesure/actions environnementales
survenue
- Mettre en œuvre un plan de suivi de la qualité des eaux;
Risque de dégradation - Elaborer et implémenter un plan de gestion des bases-vie
de la qualité des eaux de - installer des toilettes mobiles pour les sites de chantier et des fosses septiques vidangeables pour les bases vie ; Tr/Ex
surface et souterraines - cultiver les bios épurateurs naturels (algues, fougères, etc.) sur les plans d’eau des différents émissaires aménagés;
- Installer des aires de lavage des véhicules, des latrines, équipées de système de prétraitement avant rejet dans la nature
- Mettre en place des ralentisseurs de vitesse le long des trajets ;
Risque de dégradation - Doter les camions de transports de matériaux (sable, terre, ciment, roches, graviers, etc.) de bâches et filets de protection ;
Tr
de la qualité de l’air - Prioriser l’installation des panneaux photovoltaïques pour l’alimentation des bases vie (en fin de chantier ces installations seront
rétrocédées au maitre d’ouvrage au profit des communautés riveraines à Balgam)
- Elaborer un plan de gestion des déchets ;
- Elaborer un plan de gestion des produits dangereux ;
Risque de pollution du
- Elaborer un plan d’intervention d’urgence en cas de déversement accidentel ; Tr/Ex
sol
- Acquérir et disposer des bacs à ordures spécifiques à chaque type de déchets au sein des différents chantiers et bases vie et assurer le
tri sélectif des déchets à la source ;
- Mettre en place un plan de sensibilisation contre les feux de brousse et former les populations et les travailleurs à la gestion des feux de
brousse ;
Destruction/diminution
- Elaborer et mettre en œuvre un plan de gestion du défrichement dans le cadre des activités du projet Tr
de la végétation
- Recruter un prestataire pour mener des campagnes de reboisement en vue de la compensation du défrichement et de déboisement dans
la zone du projet
Prolifération des
Mettre en œuvre du plan de gestion des nuisibles existants Ex
plantes envahissantes.
- aménager des ralentisseurs (dos d’âne) sur les zones névralgiques et installer des panneaux de signalisation sur l’ensemble du réseau de
Amélioration des
piste d’accès aux parcelles, sur le tronçon de route en pied de digue, à l’entrée et à la sortie des ouvrages de franchissements aménagés et
infrastructures de base Tr/Ex
y installer des panneaux de signalisation
et du cadre de vie
- mettre en œuvre le plan de gestion des risques et situations de catastrophes.
Développement des
opportunités d’affaires Elaborer un plan de sensibilisation et de formation des populations sur les opportunités de développement des activités économiques en
Tr/Ex
et d’investissements relation avec le domaine agricole (première transformation, service agricole)
autour du projet
Risques d’atteinte à la - Inclure le recrutement obligatoire d’un spécialiste environnement, d’un spécialiste social et d’un spécialiste en hygiène sécurité et santé
santé des employés et certifié en ISO 45001 :2008 ou équivalent dans les clauses contractuelles des entreprises chargées des travaux, ainsi que dans
des riverains l’organisation de l’UCP et de la MDC
- Doter chaque base vie d’une ambulance
Tr
- Installer un dispositif de protection de la santé des travailleurs (mettre en œuvre un plan hygiène santé)
Risque d’accidents de
- Recruter une OSC spécialisée pour l’organisation des campagnes de sensibilisation des riverains sur les risques sanitaires (maladies
circulation
hydriques y compris la bilharziose intestinale et urinaire, maladies respiratoires, MST/IST/VIH/SIDA, paludisme, oculaires, COVID 19,
auditives, etc.),
- Se procurer du matériel de lutte contre les incendies à savoir le matériel d'extinction en fonction du type de feu : extincteurs portatifs ou à
extinction automatique (sprinkler) et matériel de protection individuelle (gants, masques, combinaisons ignifugées) ;
- sensibiliser les populations locales à l’interdiction de l’accès aux sites dangereux et à la gestion concertée des activités de brulis
(interdiction des feux de brousse tardifs, gestion concertée des feux de brousse précoce etc.) ;
Risque d’incendie et - organiser des sessions de sensibilisations et formations aux risques d’incendie et d’utilisation des équipements d’extinction de feu ;
Tr
explosions - doter le personnel de chantiers des équipements de protection individuelle (EPI) en fonction des emplois; et prévoir dans le règlement
intérieur des sanctions pour les employés réfractaires/réticents au port de ces EPI ;
- prévoir des clôtures, contrôler régulièrement les lieux de stockage des produits dangereux (explosifs, hydrocarbures, additifs, etc.) et
réserver leurs accès uniquement à des responsables de chantiers ;
- doter les chantiers d’un médecin qui coordonnera l’infirmier(ère)s et d'un personnel en charge des soins de première nécessité.
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- ECOPE, mars 2020.Rapport d’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) sommaire du Projet de
réalisation des études techniques pour travaux de construction de trois ouvrages de franchissement sur le
Mayo Guerléo, sur le petit Goromo et entre le casier 10 de la sp4 et le village dama, 182 pages.
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valorisation-des-investissements-de-la-vallee-de-la-benoue-viva benoue&Itemid=284&layout=table&lang=fr.
Selon une étude menée par la Banque mondiale, le Cameroun est classé parmi les pays les plus vulnérables avec 42
% des populations menacées par de multiples aléas (Banque mondiale, 2005). La région ayant le taux le plus élevé
de pauvreté est celle de l’Extrême-Nord, qui a connu une progression de 2,6 % entre 2004 et 2014. Cette progression
du taux de pauvreté peut être assimilée aux catastrophes de 2010 à 2012.
L’économie dans cette région est principalement basée sur l’agriculture. Cette activité est pratiquée principalement en
zone rurale par 80,9% de ménages selon l’enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM4-2014). L’agriculture
est beaucoup plus pratiquée par les ménages pauvres qui s’élèvent à 88,3%.
De façon générale, ces taux élevés de pauvreté se justifient par la faible capacité de production agro-sylvo-pastoraux
ne suffisant pas à satisfaire la demande qui est perpétuellement en croissance, les aléas climatiques, l’accès limité à
l’eau, l’indisponibilité des terres, etc.
Par ailleurs, la hausse du taux de pauvreté entre 2004 et 2014 dans la Région de l’Extrême-Nord en général et dans
les Départements du Mayo-Danay et du Logone et Chari en particulier, pourrait être associée au phénomène
d’inondations avec des conséquences catastrophiques survenues entre 2010 et 2012.
En 2012 particulièrement, cette partie du pays a connu des pluies exceptionnelles, ayant provoqué des inondations
qui ont causé de nombreux impacts sur des milliers de personnes directement affectées par ces catastrophes qui se
sont retrouvées sans abris et ont perdu leurs moyens de subsistance.
Au-delà des personnes affectées, les infrastructures hydrauliques ont été considérablement endommagées,
notamment la digue du Logone qui a enregistré plusieurs ruptures sur plus de 25 km, et la digue barrage de Maga.
Les niveaux d’eau très élevés ont atteint le seuil de 70 cm au-dessus de la côte d’alerte du barrage, dégradant
davantage la structure déjà fragile et mettant en péril les exploitations rizicoles en aval, et créant la psychose d’une
possible rupture de l’ouvrage.
Cette situation a amené le Gouvernement à prendre des mesures d’urgence pour mettre à l’abri les Hommes et leurs
biens. C’est ainsi que le Gouvernement Camerounais a entrepris de mettre en place une solution durable par la
conception et la mise en œuvre du Projet d’Urgence de Lutte Contre les Inondations (PULCI) dans la Région de
l’Extrême-Nord. A travers ce projet financé en grande partie par un prêt de la Banque mondiale, des investissements
substantiels ont été mis en œuvre pour réhabiliter la digue-barrage de Maga sur 27 km, la digue du fleuve Logone sur
70 km, la réhabilitation partielle des périmètres irrigués de la SEMRY sur 5.500 ha, ainsi que les ouvrages connexes.
De même, il a été question de renforcer les capacités de gestion durable des ressources en eau et la préparation aux
situations de catastrophes. Avec la réhabilitation de la digue du Logone sur 70 km, la maîtrise du risque d’inondation
a été assurée de manière efficiente de Yagoua jusqu’à 3 km au-delà du déversoir de Pouss.
La maîtrise de la ressource en eau reste la solution majeure étroitement liée au développement de l’économie de la
zone du projet. Malgré tous les travaux déjà réalisés dans le cadre du PULCI, des problèmes importants liés à la
maîtrise des ressources en eau et à la mise en valeur optimale des infrastructures de production réhabilités restent
C’est dans le cadre de la préparation du projet VIVA Logone et conformément aux lois et règlements en vigueur, que
le Gouvernement du Cameroun s’engage à la réalisation d’une Étude d’Impact Environnemental et Social détaillée du
projet de réhabilitation de 12 210 ha de périmètres rizicoles ainsi que des petits ouvrages connexes déjà prévus dans
le cadre de PULCI mais non-réalisés à cause du budget insuffisant, à savoir :
- Protection des berges et de la digue du Logone (travaux complémentaires d'enrochement sur la berge du
Logone, travaux de végétalisation sur la digue du Logone, travaux de protection des zones de passage -
débarcadères, escaliers, passerelles, passages à bétail-) et aménagement et latéritage de la route en pied
de digue de 71km de Yagoua à Mourla ;
- Protection du réservoir du lac de Maga (travaux complémentaires d'enrochement sur la digue de Maga amont
environ 750 m, travaux complémentaires sur la digue -aspersion d’une monocouche de bitume,
passages/passerelles- et rehaussement du déversoir de Pouss 4-50 cm étude en cours) ;
- Construction des 3 ouvrages de franchissement /plan de contingence (ouvrage sur le Mayo Guerléo, ouvrage
sur le petit Goromo et ouvrage entre SP 4 et Dama).
1.2 Justification
L’aménagement des 12 210 ha de périmètres agricoles et les travaux de réhabilitation des ouvrages connexes sont
susceptibles d’avoir des impacts négatifs pouvant entraîner des modifications de l’environnement biophysique et
humain.
Suivant l’arrêté N°00001/MINEPDED du 8 février 2016 fixant les différentes catégories d’opérations dont la réalisation
est soumise à une évaluation environnementale stratégique ou à une étude d’impact environnemental et social, le
présent projet doit faire l'objet d'une étude d’impact environnemental et social (EIES) détaillée.
En effet, selon l’article 4 (alinéa IV) de l’arrêté sus cité, les projets d’agriculture irriguée à eau de surface d’une capacité
de pompage supérieure à 100 m3/jour sont assujettis à une EIES détaillée.
1.3. But des termes de référence et objectifs de l’Étude d’Impact Environnemental et Social.
Les présents Termes de Référence (TDR) définissent les prestations à réaliser dans le cadre de la réalisation de de
l’Étude d’Impact Environnemental et Social détaillée du projet de réhabilitation de 12 210 ha de périmètres rizicoles
ainsi que des petits ouvrages connexes dont l’objectif est d’améliorer les services d’irrigation, la production du riz, et
sa commercialisation dans les périmètres irrigués de la vallée du Logone. En particulier sur la sous-composante 2.a
La préparation des présents termes de références est conforme à la procédure d’élaboration des TDR prescrite par
l’Arrêté N°0001/MINEP du 03 février 2007 définissant le contenu général des TDR d’une EIES et aux politiques
opérationnelles de sauvegarde de la Banque mondiale, notamment la politique opérationnelle PO 4.01 qui exige une
évaluation environnementale préalable afin d’identifier les impacts potentiels et de sélectionner l’instrument approprié
pour évaluer, minimiser et atténuer les éventuels impacts négatifs.
Les présents TDR portent sur l’élaboration d’une étude d’impact environnementale et sociale détaillée (EIES) du Projet
d’aménagement et de valorisation des infrastructures de la vallée du Logone qui aura pour but d’évaluer les risques et
les impacts (incluant les impacts cumulatifs) directs ou indirects du projet sur l’équilibre écologique et social de la zone
d’implantation ou de toute autre région, le cadre et la qualité de vie des ouvriers, des populations et des incidences
sur l’environnement en général. L'étude devrait prendre en compte les normes de genre qui déterminent la relation
entre hommes et femmes et les rôles que chacun d'entre eux joue dans la famille, la société et l'activité économique,
y compris leurs contributions et avantages respectifs apportés par les investissements et les développements dans la
région. L’étude envisagée doit aboutir à l’élaboration d’un :
- rapport d’EIES assorti des différents plans pertinents pour la mise en œuvre du projet : Plan de Gestion
Environnemental et Social (PGES), d’un Plan Hygiène, Santé et Sécurité (PHSS) au travail, etc., qui
définissent les mesures de gestion qui seront incorporées dans le projet ;
Le Maître d’ouvrage du Projet VIVA LOGONE est le Ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement
du Territoire (MINEPAT) et la SEMRY assurera la Maîtrise d’Ouvrage Délégué.
Le choix du Bureau d’études pour la réalisation de cette étude se fera suivant la procédure d’appel d’offres national
Ouvert. Les bureaux d’études devront être agréés par le Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature
et du Développement Durable (MINEPDED) tel que le prévoit l’article 14 du décret N°2013/0171 du 14 février 2013
fixant les modalités de réalisation des EIES.
2. PRESENTATION DU PROJET
Le projet VIVA Logone sera composé de quatre (03) composantes principales présentées telles que suit :
Sous composante 1.a : Sécurité et opérationnalité des infrastructures hydrauliques. La sous-composante 1.a
s’appuie au niveau régional sur les objectifs de la Charte de l’Eau et au niveau national sur la réhabilitation complète
des principales infrastructures hydrauliques de la zone (digue Logone et périmètres). Les activités de la sous
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composante sont : (i) protection des berges et digue du Logone (travaux complémentaires d'enrochement sur la Berge
du Logone, végétalisation de la digue, protection des zones de passage ainsi que l’achèvement et le latéritage de la
route en pied de digue) ; (ii) protection du réservoir du lac de Maga (travaux complémentaires d'enrochement sur la
digue de Maga 750 m, travaux complémentaires sur la digue (aspersion d’une monocouche de bitume,
passages/passerelles) et rehaussement du déversoir de Pouss (étude en cours) ; (iii) construction de 3 ouvrages de
franchissement et (iv) renforcement du réseau hydrométéorologique régional (mesure de 25 m3/s à Bongor et 12 m3/s
à Logone Ghana, coordination avec la Commission du Bassin du Lac Tchad CBLT et mise en œuvre d’un système
d’alerte inondations dans la région).
Sous composante 1.b : Infrastructures d'irrigation et de drainage. Cette sous-composante englobe les
infrastructures d’irrigation et de drainage. Les ouvrages principaux à l’instar de la digue de Maga, la digue du Logone
et leurs ouvrages connexes respectifs ont été complètement réhabilités dans le cadre du PULCI. Les ouvrages des
périmètres irrigués rizicoles des OP3 et OP2 à Maga ainsi que des SP4 et SP3 à Yagoua ont été partiellement
réhabilités et Tandis que ceux des OP4 et OP1 à Maga ainsi que des SP2 et SP1 à Yagoua, n’ont pas du tout été
réhabilités. L’étude pour la définition et la quantification des travaux est attribuée au consortium SCET TUNISIE /
COBA Portugal qui est en contractualisation de son marché de services pour un démarrage imminent de réalisations.
Sous composante 1.c : Gestion de l'irrigation et du drainage. La gestion de l’irrigation et du drainage prévoit deux
activités fondamentales : (i) gestion foncière du périmètre irrigué ; et, (ii) appui à la restructuration des Associations
des Usagers de l’Eau (AUE). L’assistance technique est faite par le PULCI, qui assure la mise en place et le
renforcement des capacités de ces Associations. C’est fort de cette responsabilité qu’il a financé, sans la moindre
contribution de ces bénéficiaires, la construction des bâtiments à usage de Bureau-sièges pour les huit (08)
Associations. Il a également financé la construction de 08 AUE magasins de stockage pour les huit (08) Coopératives
afin de favoriser l’abandon de leur forme actuelle d’organisation au bénéfice des Associations des Usagers de l’Eau.
Composante 2 : Appui au développement du marché des services agricoles (dans la vallée du Logone).
Sous composante 2.b : Accès aux intrants et services agricoles (dispositif de subvention) ;
Sous composante 2.d : Développement d'un réseau de Centres de Gestion et d’Économie Rurale (CGER).
Les principales contraintes à résoudre à court terme sont le labour et la promotion des services agricoles par les
organisations paysannes et le secteur privé. Le labour continue actuellement à se faire grâce aux anciens engins de
génie civil de la SEMRY avec un seul passage de disques (déchaumeuse) et sans nivèlement. Concernant la partie
promotion des services agricoles par le secteur privé, une étude pour la mise en place d’un réseau des Centres de
Gestion et d’Économie Rurale (CGER) est à mener.
Le périmètre de Yagoua (SEMRY I) est alimenté par pompage des eaux de Logone et comprend 4 secteurs
hydrauliques pour l’irrigation de 5 500 ha. Le système de Maga alimenté par gravité (SEMRY II) comprend quatre
grands secteurs hydrauliques pour l’irrigation de 6 500 ha alimentés par le barrage de Maga.
- Travaux de protection des berges et des digues (Travaux d'enrochement sur la berge du Logone, Travaux
de végétalisation sur la digue du Logone, Travaux d'enrochement sur le talus amont de la digue barrage de
Maga) ;
- Construction de la route en pied de digue du Logone (Construction de la route de pied de digue de 71km
de Yagoua à Mourla)
- Réhabilitation des casiers et macro planage (12 210 ha environ de périmètres irrigués à Yagoua et Maga)
- Construction des 3 ouvrages de franchissement /plan de contingence (Ouvrage sur le Mayo Guerléo,
Ouvrage sur le petit Goromo, Ouvrage entre SP 4 et Dama)
- Renforcer les services technico économiques d’appui à l'intensification durable (gestion de la matière
organique et autres ressources naturelles)
L’EIES devra être basée sur la conception technique détaillée des ouvrages, éclairée par la participation du public et
intégrant les aspects du changement climatique. Le bureau d’étude travaillera conjointement avec le consultant chargé
des études techniques (APD/DAO) du projet.
- Construction des 3 ouvrages de franchissement /plan de contingence (Ouvrage sur le Mayo Guerléo,
Ouvrage sur le petit Goromo, Ouvrage entre SP 4 et Dama).
Les impacts seront évalués pour toutes les Phases temporelles du Projet, des travaux préliminaires à la construction,
l’exploitation, la fermeture, le démantèlement et la remise en état des sites. Les impacts seront mesurés dans
l’ensemble de la Zone d’Influence du Projet. Celle-ci variera en fonction du type d’impact étudié, mais dans tous les
cas, elle sera définie de sorte à inclure toute la zone géographique dans laquelle des impacts potentiels significatifs
pourraient survenir. Les aspects suivants seront ainsi pris en compte :
• Étendue physique des travaux proposés, définie par les limites des terrains à acquérir ou occuper de façon
temporaire ou permanente pour la construction et l’exploitation du Projet ; et
• Nature du milieu récepteur, de la source de l’impact et de la manière dont l’impact devrait se propager au-
delà des limites du Projet.
Certains impacts pourraient s’étendre au-delà des frontières nationales, par exemple suite à un changement des voies
migratoires des animaux, ou un changement dans la dynamique d’écoulement des eaux du fleuve et l’étude devra
prendre en compte ces effets transfrontaliers.
Le projet est situé au Cameroun, dans la région de l’Extrême-Nord, département du Mayo-Danay et arrondissements
de YAGOUA, KAÏ-KAÏ, VÉLÉ, MAGA. La superficie totale des périmètres irrigués à aménager/réhabiliter est d’environ
12 210 ha.
a) Cadre national
Au Cameroun, le texte juridique de base en matière de protection de l’environnement est, la loi N°96/012 du 5 août
1996 portant loi cadre de gestion de l’environnement. Elle stipule en son article 17 que "Le promoteur ou le maître
d’ouvrage de tout projet d’aménagement, d’ouvrage, d’équipement ou d’installation qui risque, en raison de sa
dimension, de sa nature ou incidences des activités qui sont exercées sur le milieu naturel, de porter atteinte à
l’environnement, est tenu de réaliser, selon les prescriptions du cahier des charges, une étude d’impact permettant
d’évaluer des incidences directes ou indirectes dudit projet sur l’équilibre écologique de la zone d’implantation ou de
toute autre région, le cadre et la qualité de vie des populations et des incidences sur l’environnement en général ".
Aussi, le Cameroun dispose d’un arsenal de textes juridiques et règlementaires ayant trait à l’environnement et qui
devront encadrer la réalisation de l’étude. Parmi ceux-ci, on peut citer sans être exhaustif :
- la loi N° 94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche ;
- le décret n°2013/0171/PM du 14 février 2013 fixant les modalités de réalisation des études d’impact
environnemental et social
- l’arrêté 00001/MINEPDED du 08 février 2016 fixant les différentes catégories d’opérations dont la réalisation
est soumise à une évaluation stratégique ou à une EIES
- le décret N°95/531/PM du 23 août 1995 fixant les modalités d’application du régime des forêts ;
Sur le plan institutionnel, les départements ministériels concernés au premier chef par cette étude sont : le Ministère
de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, le Ministère de l’Agriculture et du Développement
Rural, le Ministère de l’Eau et de l’Énergie, le Ministère des Forêts et de la Faune, le Ministère de l’Environnement, de
la Protection de la Nature et du Développement Durable, le Ministère des Travaux publics, le Ministère du Domaine,
du Cadastre et des Affaires Foncières. Beaucoup d’autres ministères et institutions (collectivités territoriales
décentralisées, organisations de la société civile, etc.) ayant des rôles complémentaires ou accessoires seront
identifiés au cours de l’étude.
Le Cameroun est signataire de plusieurs conventions appropriées pour ce projet. Il s’agit entre autres de :
- Conventions Internationales OT ratifiées par le Cameroun relatives à l’hygiène, santé et sécurité au travail ;
- la Convention Cadre des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés
par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique.
Niveau central
Les institutions concernées au premier chef par cette étude sont : le MINEPAT et la SEMRY, le MINADER, le
MINEPDED, le MINFOF, le MINDCAF, le MINAS, le MINEE, ENEO, le MINTP, le MINAC, le MINDEF, le MINSANTE.
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Niveau régional et local
Les Délégation régionales et départementales des administrations sectorielles compétentes ; notamment, celles du
MINEPAT, MINADER, le MINEPDED, le MINFOF, le MINDCAF, le MINAS, le MINEE, ENEO, le MINTP, le MINAC, le
MINDEF, le MINSANTE, etc.
La gestion des périmètres irrigués incombe à la SEMRY. Ils sont constitués de casiers rizicoles regroupés en 04
stations de pompage au niveau de Yagoua et en 04 Ouvrages de prise au niveau de Maga. Chaque station de
pompage comprend des casiers (eux-mêmes subdivisés en parcelles), un réseau d’irrigation constitué de canaux
primaires, secondaires et tertiaires, le réseau de drainage correspondant et les pistes carrossables.
Afin d’assurer l’approvisionnement en eau des parcelles et la fonctionnalité des périmètres, chaque station de
pompage/ouvrage de prise est géré par un Chef de station qui est responsable de l’activité de préparation et de
production à l’intérieur des casiers de sa station de pompage/ouvrage de prise. Il veille à la préparation des terres
(labours), à la mise en eau, au repiquage par les riziculteurs. Au moment de la récolte, il veille également à ce que les
opérations de récoltes se déroulent normalement.
Placés sous la responsabilité des Chefs de stations, les Eguadiers qui sont chargés de l’encadrement des riziculteurs
et de la surveillance du réseau d’irrigation.
La crise dite de « la vie chère » du premier trimestre de l’année 2008 s’est traduite par des remous sociaux dans de
nombreux pays africains dont le Cameroun. Pourtant le pays était parvenu au milieu des années 70 à une relative
autosuffisance alimentaire. Il produisait ainsi en 1975, 80% de sa consommation en riz. Cependant, avec la grave crise
économique du milieu des années 80 d’une part, et faute d’investissements et de maintenance des infrastructures de
base, d’autre part, la production a chuté au point d’engendrer des importations de riz. Ces importations ont été en
2006 de 429 864 tonnes représentant une enveloppe globale de 87 milliards de FCFA.
La filière riz est celle pour laquelle le pays connaît une forte dépendance des marchés internationaux, alors que
paradoxalement les potentialités de production intérieures sont considérables. Il existe en particulier, des conditions
naturelles favorables qui sont encore peu exploitées. En effet, la culture du riz peut se faire dans presque toutes les
régions naturelles du Cameroun. Par ailleurs, les populations locales ont une vielle culture de production du riz. C’est
le cas des populations des régions du Grand Nord, du Nord-Ouest et de l’Ouest.
Il mérite de signaler les coûts de main d’œuvre relativement faibles qui peuvent faire du riz produit au Cameroun, un
riz compétitif sur le marché mondial. En dépit de l’existence d’un marché intérieur en pleine croissance, qui constitue
un débouché immédiat pour la production nationale, la culture du riz ne cesse de baisser parce que confrontée à
plusieurs contraintes dont : (i) la difficulté d’accès aux intrants (engrais et pesticides) ; (ii) le manque ou l’insuffisance
de semences améliorées ;(iii) la faible organisation des producteurs ;(iv) les pertes post-récoltes élevées ;(v) la vétusté
ou la faiblesse de rendements des équipements de décorticage; (vi) la faiblesse des financements des activités
agricoles et (vii) l’enclavement des principales zones de production.
a) Climat
La zone du projet est sous l’influence d’un climat tropical sec du type soudano - sahélien avec une saison sèche longue
de sept à neuf mois (entre octobre et juin). Elle est en principe située en zone sahélienne mais à la limite de la zone
soudanienne.
La température moyenne est de 28° avec une amplitude annuelle de 7, 4°C, pour un minimum de 20°c et un maximum
de 45°c. Pendant la saison sèche, la t° moyenne est d'environ 30°C avec des amplitudes thermiques diurnes très
fortes marquées par une forte aridité et une faible humidité atmosphérique (25% durant la saison sèche par rapport
aux pics de 80% lors de la saison des pluies). Les mois les plus chauds sont ceux de mars, avril et mai, tandis que les
mois les plus froids sont ceux de décembre, janvier et février.
La pluviométrie moyenne annuelle, faible, varie entre 700 et 800 millimètres. La saison des pluies s'étale sur trois à
cinq mois avec un maximum entre les mois de juillet/août/septembre, marquée par quelques jours d’averses violentes.
Elle se déclenche lorsque le Front Intertropical se déplace plus au Nord, sous l’effet de la Mousson (vent du Sud-
ouest, puissant, chaud et humide) responsable des averses et des crues. Les vents dominants, le reste de l'année,
sont les Alizés du Nord-Est (l’Harmattan qui souffle d'octobre à mars) froids et secs pendant la plus longue période
sèche. Dans l’année, seuls 2% des vents ont une vitesse supérieure à 7m/s. Les vents les plus forts sont observés en
saison sèche et surtout en début de saison des pluies.
Des perturbations climatiques sont perceptibles ces dernières années avec un décalage constant des mois de
sécheresse, des pluies intermittentes et occasionnelles survenant pendant cette saison.
b) Relief
Le département du Mayo-Danay se repose sur un relief constitué de vastes plaines inondables appelées « Yaérés ».
Ces plaines sont uniformes avec des pentes négligeables appartenant au prolongement naturel de la plaie
alluvionnaire du grand bassin du Lac Tchad. On n’y observe aucune colline ni aucun plateau. Avec cette prédisposition
naturelle, en cas de pluies intenses, les eaux ne coulent pas, s’accumulent et provoquent les inondations.
c) Hydrographie
Le réseau hydrographique comprend un ensemble de cours d’eau caractérisés par des écoulements plus ou moins
permanents suivant les saisons, d’où leur appellation sous le nom de mayo. Notamment le Logone et le Chari qui
Certains ouvrages mis en place depuis 1979 sont en perpétuelle dégradation pour insuffisance d’entretien. Par ailleurs,
sous l’effet des changements climatiques, de l'augmentation de la pression humaine et des pratiques culturales, de
pêche et d’élevage extensif, les ressources sont menacées par la dégradation des berges, la pollution, l’envasement
et l’eutrophisation.
d) Géologie et sols
Les sols de la région sont généralement très sensibles à l'érosion hydrique et éolienne, accentuée par la disparition
du couvert végétal. On y rencontre :
Ils sont lessivés ou peu lessivés en fer et se forment soit sur sable remaniés en massifs dunaires soit sur granite. Ces
sols sont pauvres en argile et en matière organique, ce qui leur confère un potentiel très réduit de fertilité. Leurs
propriétés physiques montrent qu’ils sont très perméables, nécessitent de longues jachères à cause de leur faible
faculté de régénération. Les sols ferrugineux tropicaux font suite vers le nord aux derniers sols ferralitiques. Ils sont
intermédiaires entre ces derniers et les sols ferralitiques tempérés. Ils sont marqués par une altération plus intense
(teneur en fer libre par rapport au fer total plus élevée que dans les sols ferralitiques et l’alumine libre a disparu).
L’alternance de saisons entraîne par déshydratation du fer une rubéfaction colorant en rouge ces sols. Si la saison
sèche est moins marquée, la déshydratation n’est pas totale et les sols sont bruns ou ocres.
- les sols minéraux bruts non climatiques d’érosion sur roches diverses : ces sols minéraux bruts sont
souvent associés à des sols peu évolués ; on reconnaît dans ces derniers ceux formés sur l’ancien
cordon dunaire du grand Tchad entre Mora et Yagoua et des sols bruns eutrophes à un bon drainage et
sensibles à l’érosion sur roches ;
- les sols minéraux bruts non climatiques d’érosion sur cuirasses d’anciennes ferrugineuses.
- les sols peu évolués d’érosion sur roches acides: Ils se développent et favorisent une couverture végétale
assez clairsemée. Ce sont des régosoliques et lithosoliques à faciès ferrugineux et lessivés issus de
l’altération des roches cristallines en zone de montagne et de collines ;
Les vertisols limitrophes sur roches grenues sont l’une des sous classes la plus caractéristique de la zone. Leur
composition minéralogique montre une montmorillonite dominante et une illite et kaolinite secondaires. Ces sols sont
plus ou moins marqués par leurs caractéristiques physiques de drainage et de structure mauvaises. Leur forte teneur
en argile présente un avantage pour la construction des digues et barrages mais nécessitant un bon compactage. La
forte teneur de ces sols en argile présente un double avantage. D’une part, la période d’inondation étant très courte et
limitée aux caprices de la crue, elles retiennent l’eau beaucoup plus longtemps dans le sol d’autre part, au point de
vue chimique, elle confère à ces sols un pourcentage élevé de bases échangeables.
e) Végétation et faune
La végétation est due principalement à une intensification des activités agricoles, le surpâturage et l’exploitation
anarchique de bois. Là où l'inondation n'est que superficielle, domine le paysage boisé formé essentiellement d'Acacia
seyal, parfois avec Acacia nilotica var. adansonii, Borassus aethiopum etTamarindusindica. Sur les sols purement
sablonneux se rencontrent le palmier fourchu Hyphaenethebaica. Le tapis herbacé est très développé en hauteur (2 à
4 m) en saison des pluies avec en abondance : Hygrophilaauriculata, Sorghumarundinaceum.
L’un des rares grands mammifères sauvages présents est l’hippopotame qu’on observe en permanence dans le lac
Maga. Comme autres espèces de faune présente, on note les oiseaux (faune aviaire), les poissons (Ichtyo faune), les
crustacés et les mollusques.
La population des quatre (08) arrondissements directement concernés par le projet est estimée à 822 145 habitants.
Avec un taux d’accroissement naturel de 2,91% nettement plus élevé que le taux national, la zone du projet qui se
trouve dans la région de l’Extrême-Nord présente le poids démographique le plus élevé, soit 17,8% de l’ensemble de
la population répartie sur l’ensemble du territoire Camerounais. C’est une population cosmopolite avec comme ethnies
majoritaires les Massa et les Mousgoums/Musgum. Les autres ethnies présentes sont les Haoussas, Kotoko, Foulbé,
et autres Bororos, etc.
Alors que les femmes représentent nettement plus de 50% de la population totale du Cameroun et 75% de la main-
d'œuvre agricole, elles ne possèdent que 2% des terres. Les femmes sont plus susceptibles de faire pousser des
cultures vivrières et moins susceptibles de faire des cultures de rapport. Les gains horaires moyens des travailleurs
en 2010 sont estimés deux fois plus élevés pour les hommes que pour les femmes. En outre, les femmes sont
confrontées à la prévalence de la violence sexiste - plus de la moitié (55 % des nationalités et 54 % de la région de
l'extrême nord) des Camerounaises de plus de 15 ans ont subi une forme de violence et 29% une violence sexuelle.
La violence économique est très courante car les femmes sont obligées de donner leurs revenus à leurs maris qui les
dépensent sans consulter leurs épouses et souvent pas pour le bénéfice de toute la famille.
Dans la zone du projet, en général, l'autorité administrative s'appuie sur les chefs traditionnels appelés respectivement
Sultan ou Lamido, Lawan et Djaoro qui ont rang d'auxiliaire d'administration.
Caractéristiques générales des périmètres et organisation sociale actuelle des périmètres irrigués
o Taille des parcelles irriguées : la SEMY dispose de plus de 11 500 hectares de périmètres irrigués
exploités, soient 6200 hectares à Maga et 5300 hectares à Yagoua.
o Présence effective d’une organisation des producteurs : les producteurs autour des exploitations sont
organisés en 10 coopératives, dont 02 coopératives semencières (installées respectivement à Yagoua et à
Maga) regroupant près de 20 000 personnes. Depuis 2017, le PULCI a entrepris en 2018, la structuration des
exploitants des périmètres rizicoles de la SEMRY en Association des Usagers de l’Eau (AUE) mises en place
dans les périmètres des stations 4 et 3 à Yagoua et dans les casiers 2 et 3 à Maga. Les AUE seront en charge
de la gestion et de l’entretien du réseau hydraulique.
o Système de culture : Le système de culture opéré est la double culture. Au moyen de l’irrigation, la zone
SEMRY pratique une campagne de Saison Sèche (SS) allant du mois d’Octobre à Mai et une autre de Saison
de Pluies (SP) allant de Mai à Octobre. La variété de riz la plus cultivée est EV IR 46. En effet, il s’agit d’un
riz irrigué de nature génétique lignée et de type végétal « Oryza sativa » qui possède un cycle de 120 à 150
jours ayant une texture de grain extra-long. Ces propriétés permettent d’obtenir deux campagnes de récoltes
(saison sèche et saison pluvieuse). Ce riz possède un aspect blanc translucide. Avec un poids des milles
grains évalué à vingt-deux grammes (22g), son rendement potentiel moyen est estimé autour de six tonnes
par hectare (6 t/ha). De plus, cette variété détient un bon comportement vis-à-vis des contraintes biologiques
: sécheresse, maladies, insectes, etc. La SEMRY dispose d’un champ semencier où elle assure la production
des semences de pré-base et de base qui sont par la suite confiées aux semenciers multiplicateurs pour leur
production et mise à disposition des riziculteurs. Cette activité est subventionnée par la SEMRY et encadrée
par une convention qui lie les semenciers à la SEMRY.
Le labour des parcelles est effectué par des engins lourds sur des vertus sols durs. Les Semis par repiquage reviennent
à établir une pépinière, assurant la 1ère phase du développement du riz dans les rizières. L’Entretien correspond au
Contrôle des adventices, premier facteur limitant de la production, désherbage manuel (deux fois nécessaires, 15-30
après le repiquage).
o Distance par rapport à un centre urbain, accessibilité : les périmètres de Yagoua sont situés à 5 km au
nord de la ville de Yagoua, et les périmètres de Maga à 70 km au Nord-Est de Maroua. L’accès aux rizières
se fait au moyen des routes rurales et des pistes aménagées dans les casiers. Ces pistes sont pour la majorité
des cas équipés d’ouvrages en béton (dalot) ou en métal (passerelle) permettant le franchissement des
riziculteurs lors de l’acheminement de la production. Toutefois, le nombre insuffisant et la vétusté de ces
ouvrages rendent difficile le transport des récoltes.
o Mode d’organisation et de distribution de l’eau : Actuellement la distribution de l’eau dans les périmètres
irrigués se fait sans aucune organisation structurée des principaux bénéficiaires. L’eau est pompée à partir
de la station de pompage pour ce qui est des périmètres irrigués de Yagoua et concernant Maga, les vannes
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sont ouvertes au niveau de l’ouvrage de prise (car les périmètres de Maga sont irrigués par gravitation). L’eau
s’écoule dans le réseau d’irrigation jusqu’à ce que toutes les parcelles soient dominées. Pour s’assurer de
toujours avoir de l’eau, l’irrigation est continue, le surplus se vidant dans les drains. Ainsi, une grande quantité
d’eau est utilisée bien au-delà des besoins de la plante. Ceci pourrait s’expliquer par l’insuffisance
d’organisation autour de la gestion de l’eau. Toutefois, des AUE mis en place dans les périmètres pourront
palier à ce problème lorsqu’elles seront opérationnelles. Ce système assurant une alimentation continue en
eau des drains est encouragé par les riziculteurs qui profitent ensuite de cette eau pour assurer l’irrigation
des parcelles hors casier à l’aide d’aménagements rudimentaires qui détruisent les cavaliers nouvellement
réhabilités ou de motopompes. L’eau est retirée des parcelles 2 semaines avant la récolte afin de favoriser
la maturation et permettre l’assèchement de la rizière pour les opérations de coupe et battage.
o Débits, durées et doses d’irrigation : le débit théorique moyen nécessaire à l’irrigation d’une station de
pompage ou d’un casier est de 3000 l/s pour un temps d’irrigation compris entre 48 et 72 heures. Les
opérations d’irrigation des périmètres des stations de pompage à Yagoua et des casiers à Maga connaissent
beaucoup de problèmes de discipline. En effet, la mauvaise organisation des riziculteurs et d’autres facteurs
tels que le non-respect du calendrier culturale entraînent hétérogénéité dans l’irrigation des parcelles. Ainsi,
certaines parcelles sont mises en eau tandis que d’autres sont en cours de labours.
o Adéquation redevance eau-dépenses : La redevance en vigueur dans les périmètres SEMRY est de l’ordre
de 51 000 FCFA pour un demi-hectare. Elle comprend une partie agricole, une partie hydraulique et une autre
partie pour l’encadrement. Elle est subventionnée par l’État à hauteur de 50%. La marge brute dégagée à
l’hectare est supérieure pour le riz de la saison sèche (SS) par rapport au riz de la Saison Pluvieuse (SP).
Les charges de main d’œuvre diminuent légèrement pour le riz SP (gardiennage contre les oiseaux
granivores) qui ne compensent pas la baisse du rendement. Ces marges restent globalement peu élevées.
Le plus gros poste de charge est la main d’œuvre qui représente 41% des dépenses. En dehors du labour qui est
réalisé par la SEMRY, toutes les autres opérations sont manuelles (planage, diguettes, récolte, etc.) et mobilisent la
main d’œuvre familiale mais également de la main d’œuvre saisonnière rémunérée à la tâche. L’absence de l’utilisation
de traction animale rend les opérations de préparation de sol coûteuse en main d’œuvre.
Le second poste de dépense concerne les intrants et représente 30% du total des charges variables. Le coût de
l’engrais NKP (26 500 Fcfa/sac) et de l’urée (23 000Fcfa/sac) est plus élevé que le prix moyen constaté à Maroua.
L’éloignement des périmètres de Yagoua et Maga n’explique pas à lui seul le surcoût constaté. Le manque
d’organisation de la filière d’approvisionnement (achat groupé) surenchérie la valeur des intrants.
Riz SP 600 000 169 900 182 000 102 000 63 600 517 500 82 500
o Approvisionnement en intrants :
Les engrais chimiques utilisés par les riziculteurs étaient historiquement distribués par la SEMRY. Aujourd’hui, la
commercialisation est totalement libre ce qui a fragilisé la filière d’approvisionnement. Les engrais proviennent des
fournisseurs de produits phytosanitaires présents au Cameroun (ADER), du Tchad, du Nigéria. Malgré les doutes sur
la qualité des engrais provenant du Nigéria, les agriculteurs les utilisent pour leur moindre coût. Les fournisseurs
camerounais n’ont pas de magasin à Yagoua ni à Maga. En dehors des engrais, les herbicides sont utilisés pour le
désherbage des rizières. Les produits de désherbages sont achetés auprès des commerçants des petits marchés
locaux. L’utilisation des pesticides est théoriquement proscrite dans les périmètres irrigués de la SEMRY.
Les semences de variété IR46 sont fournies par la SEMRY aux semenciers au prix de 230 Fcfa/kg et une quantité de
70 à 80 kg de semence est utilisée pour les besoins en plants d’un hectare de rizière. Pour chaque casier, une surface
contiguë est réservée à l’installation de pépinières groupées correspondant à environ 1 ha sur 25 de rizière à repiquer.
Les pépinières sont produites par les deux (02) coopératives spécialisées dans la production des pépinières qui les
commercialisent aux autres selon les prix définis par la SEMRY. En ce qui concerne les engrais, chaque riziculteur
trouve les moyens de s’en procurer dans les marchés locaux. Cependant, certaines coopératives font parfois des
acquisitions groupées des engrais.
o Régime foncier des périmètres : Les terres dans les périmètres sont la propriété de l’état camerounais, la
SEMRY en est le gestionnaire. À la création des périmètres, une répartition a été faite de telle manière que
chaque famille bénéficie d’une superficie cultivable de 0.5 ha irrigable. La famille conservera cette parcelle
L’agriculture et la pêche sont les principales activités économiques. L’agriculture porte essentiellement sur la culture
du riz. Elle se pratique dans les parcelles ou casiers aménagés par la SEMRY sur environ 11 500 ha. Le riz est vendu
plus facilement au Nigéria qui est proche et qui constitue un important marché.
La pêche est pratiquée par la grande majorité de la population, favorisée par la présence du fleuve Logone très
poissonneux, du lac Maga et des nombreux autres Mayo. L’élevage existe sous plusieurs formes : les bovins, les
caprins, les élevages Equins, Camelins et Asins, les porcins, élevages avicoles, etc.
Les activités artisanales sont peu développées dans la zone : quelques architectes de décoration de l’habitat, la
fabrication des calebasses, statuettes, etc. Mais la zone regorge d’énormes potentialités touristiques qui ne sont pas
suffisamment valorisées.
La sylviculture est plus ou moins pratiquée dans la zone du projet avec quelques zones plantées comme à Kalfou.
La chasse se pratique pendant la saison sèche sous la forme de chasse traditionnelle et de chasse sportive.
Cependant, elle n’est pas aussi très développée, due à la rareté de la faune.
Le secteur secondaire est peu développé et caractérisé par la présence de la SEMRY qui a pour mission de moderniser
la riziculture dans le Mayo-Danay, en facilitant des techniques culturales, et un appui technique aux populations
bénéficiaires.
Par ailleurs, comme pour la plupart des villes du Cameroun, le secteur tertiaire est en développement et se traduit par
une profusion d’activités ou services relevant aussi du formel que de l’informel : le commerce, l’hôtellerie et la
restauration, le transport par auto/moto y compris par dos d’âne pour les charges de courtes distances et par pirogue
dans le lac Maga, le Mayo Vrick et le fleuve Logone.
Le fonctionnement des télécommunications de la zone du projet est assuré par la CAMTEL, qui dispose des structures
de transmission, de commutation et de construction des lignes. Il existe aussi les fournisseurs du réseau mobile dont
Orange, MTN et NEXTTEL.
La zone du projet dispose d’une carte scolaire très étoffée, à travers une multitude d’établissements relevant de
l’éducation de base et de l’enseignement secondaire. On compte environ 15 établissements pour près 8800 élèves
primaires et secondaires.
La santé dans la région de l’Extrême-Nord est organisée sous deux aspects : une structure médicale constituée par
les districts de santé d’une part, et d’autre part des structures de dialogue et de gestion constituées par deux types de
comités : le Comité de Développement du District de Santé (CDDS) et le Comité de Santé de l’Aire de Santé (COSA).
L’essentiel de l’énergie électrique utilisée dans la zone provient du barrage de Lagdo situé dans la région voisine du
Nord.
La présente étude a pour objectif d’inventorier, décrire, caractériser et évaluer les impacts du projet d’aménagement
et de valorisation des investissements de la vallée du Logone (VIVA Logone) sur l’environnement, et de prescrire des
mesures d’atténuation et d’optimisation à mettre en œuvre pendant les travaux et l’exploitation. Elle permettra de
garantir que les préoccupations liées à l’environnement biologique, physique et socioéconomique sont prises en
compte dans les différentes opérations du projet.
L’EIES détaillée prédit et évalue les effets positifs et négatifs probables du Projet, autant que possible en termes
quantitatifs. Identifie aussi les mesures d’atténuation et tout effet négatif résiduel éventuel. L’EIES détaillée étudie les
possibilités d’amélioration de l’environnement et de consolidation des impacts positifs dans la perspective du
développement durable de l’aire d’influence du Projet, tout en tenant compte de la dynamique du genre et en veillant
à ce que les femmes et les hommes puissent bénéficier de ce développement.
Elle définit et estime la portée et la qualité des données disponibles, les principales lacunes des données et les
incertitudes liées aux prédictions, et spécifie les questions qui nécessitent des examens complémentaires. En outre
l’EIES détaillée évalue les risques et les impacts des installations associées et des activités des tiers, examinent les
impacts mondiaux notamment ceux en relation avec les bénéfices environnementaux globaux (global environnemental
benefit), ainsi que les impacts transfrontaliers et cumulatifs, le cas échéant.
Spécifiquement, cette étude devra aboutir à l’élaboration d’un rapport d’EIES assorti des documents séparés ci-après :
o Plan d’Hygiène, santé et sécurité au travail (PHSS) et plan de gestion des risques et des situations de
catastrophe (PGRSC)
o Plan de renforcement des capacités institutionnelles (PRCI) en rapport avec la gestion des aspects
environnementaux et sociaux ;
L’objectif du PGES est de mettre en œuvre les mesures d’atténuation/bonification en fonction des impacts relevés et
y compris les risques de violence basée sur le genre (VBG). Ce plan précise les responsabilités de mise en œuvre
des mesures édictées ainsi que de leur surveillance, contrôle et suivi. Il prévoit également les moyens de mise en
œuvre des mesures ainsi indiquées. Ce document fournit un lien important entre les impacts identifiés et les mesures
d’atténuation/bonification spécifiées dans le rapport d’étude d’impact environnemental, et la mise en œuvre des
activités opérationnelles. Il est composé entre autres des mécanismes de surveillance environnementale et sociale,
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des mécanismes de suivi environnemental et social, du tableau synoptique activités et de leurs coûts de mise en
œuvre.
Pour gérer correctement les risques liés aux VBG, il est nécessaire d’avoir un véritable plan d’action VBG, qui devrait
inclure des dispositions spécifiques pour faire face aux risques de VBG liés au projet. Il s’agit de : 1) une stratégie de
sensibilisation décrivant la manière dont les travailleurs et les communautés locales seront sensibilisés aux risques du
VBG, ainsi que les responsabilités des travailleurs couverts par le code de conduite; 2) les prestataires de services
VBG à qui les victimes de cette violence seront adressées et les services qu'ils fourniront; et 3) Procédures de
traitement des allégations de VBG: comment le projet fournira-t-il aux employés et à la population locale des
informations sur la manière de signaler des cas de VBG et des violations du code de conduite au mécanisme de
traitement des plaintes?
L’objectif du PHSST a pour but de prévoir les mesures à mettre en place afin de maîtriser les risques et les situations
découlant des activités sur le chantier et d’exploitation des ouvrages et des périmètres irrigués. Ces risques incluent
les Violences Basées sur le Genre (VBG), l'Exploitation et l'Abus Sexuels (EAS), ainsi que le harcèlement sexuel. Le
PHSST sera également le support de base qui permettra l’encadrement du chantier d’instruire les travailleurs sur les
risques prévus ainsi que sur la vie sociale du chantier.
L’objectif d’un PRCI vise à améliorer la gestion environnementale et sociale. Il doit répondre aux faiblesses identifiées
au niveau de la gestion environnementale et sociale. Les initiatives qui pourraient être considérées comprennent
notamment la formation du personnel existant, l’embauche de nouveaux employés, la restructuration des unités ou
des agences, ainsi que la redéfinition des rôles et des responsabilités afin de renforcer la gestion environnementale et
sociale.
L’objectif du Plan de suivi de la qualité des eaux est d’avoir un état des lieux sur la qualité des eaux utilisées pour
l’irrigation et des eaux souterraines. Et de proposer les mesures concourant à l’amélioration des rendements agricoles
d’une part et la protection de l’environnement d’autre part.
L’objectif de Plan de gestion des ressources culturelles physiques est d’effectuer une étude d’impact
archéologique au préalable et de proposer des mesures visant l’application de l’archéologie préventive afin de valoriser
le patrimoine culturel et archéologique. Le plan décrira clairement les la procédure à suivre de la découverte à la
valorisation du patrimoine archéologique.
5. APPROCHE METHODOLOGIQUE
L’étude sera menée suivant le respect des procédures prescrites dans l’arrêté N°0001/MINEP du 03 février 2007
définissant le contenu général des TDR d’une EIES et conformément aux politiques de sauvegarde environnementales
et sociales de la Banque mondiale notamment la politique Opérationnelle 4.01 qui recommande l’élaboration d’une
évaluation environnementale lors de la préparation du projet afin d’identifier les impacts potentiels et de sélectionner
l’instruments adéquat pour évaluer, minimiser ou atténuer les impacts négatifs du projet.
- L’EIES indiquera les éléments de cadrage sur lesquels sont basés l’identification et l’analyse des impacts,
ainsi que la définition des mesures correctives. En particulier, le consultant assurera que l’analyse des
impacts et l’identification des mesures correctives prennent en compte la réglementation nationale en matière
de gestion de l’environnement, ainsi que les politiques opérationnelles (PO) de la Banque mondiale en
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matière de gestion des diligences environnementales et sociales. Ces PO fournissent une typologie et un
cadre d’analyse des impacts, y compris des critères déclencheurs pour chaque politique, et une indication
des mesures correctives nécessaires.
- Chacun des impacts futurs du projet correspond à un écart par rapport à un état initial, pour lequel le projet
est tenu responsable selon le principe du pollueur payeur. La trame de l’EIES sera d’identifier et de
dimensionner les écarts susceptibles de porter préjudice à l’environnement ou aux populations de la zone
d’influence du projet, et de définir des mesures afin d’éliminer, réduire, compenser ou gérer ces écarts.
- L’EIES devra comprendre les données sur la situation avant la construction des infrastructures du projet qui
permettront d’identifier et de dimensionner les risques et les impacts, de définir des mesures de mitigation, et
de faire le suivi-évaluation de la mise en œuvre de ces mesures. Plus particulièrement, les données sur l’état
initial devront permettre de délimiter les responsabilités du projet, par exemple par rapport à l’accroissement
éventuel risques sociaux et sanitaires dans la zone d’influence du projet.
- L’évaluation des impacts doit explicitement indiquer lesquelles des politiques de sauvegarde de la Banque
sont déclenchées pour chaque type d’impact et pourquoi.
- L’analyse des impacts mettra en relief les causes directes sous-jacentes, par exemple : (i) impacts lors de la
construction (camps des ouvriers, pistes), (ii) impacts en aval et en amont du barrage, (iv) impacts induits sur
le développement économique et social à la périphérie des aménagements. Les impacts seront quantifiés et
dans la mesure du possible, leur coût sera évalué.
- La section relative aux mesures correctrices sera distincte de la section relative à la l’identification et l’analyse
des risques et impacts. Avant de définir les mesures correctrices qui constitueront le PGES, le PHSST/PGRC,
PPP et le PRCI, PGN et plan de suivi de la qualité de l’eau, etc. l’EIES précisera les objectifs spécifiques qui
seront visés par ces mesures, y compris les normes appliquées, afin de fixer les responsabilités et obligations
du projet dans le contexte de la situation après la construction. Le PRCI entamera une évaluation des
potentialités institutionnelles (administrations, Collectivités Territoriales Décentralisées, ONG, etc.)
responsables de l’environnement dans les domaines de suivi, de surveillance, de protection et de gestion de
l’environnement qui pourront être revues.
- L’approche écosystème devra guider la formulation de l’EIES et du PGES. L’approche écosystèmes distingue
3 sous-systèmes : le système naturel, le système socio-économique qui dépend du système naturel et
fonctionne en son sein, et le système institutionnel qui cherche à concilier les différentes utilisations du
système naturel. Toutefois, la formulation de l’EIES pourra être guidée par toutes autres méthodes reconnues
internationalement que consultant décrira de façon détaillée dans le rapport.
- Dans la mesure du possible, la collecte des données devra se faire à plusieurs périodes de l’année pour
éliminer les variations inter-saisonnières, ceci, aussi bien pour les données biophysiques que pour certains
éléments socio-économiques (occupation des hommes et des femmes, par exemple). Il est essentiel que les
principales données collectées soient intégrées dans un système d’information environnementale et sociale
(SIES) permettant leur mise en relation, leur publication, et pour servir de base au futur suivi-évaluation.
Lors de l’évaluation des impacts du projet, il est important de reconnaître que le contexte de référence est susceptible
d’évoluer de manière significative par rapport à la situation existante, du fait de changements démographiques, de
changements dans l’aménagement du territoire et l’utilisation des terres, de l’évolution du contexte économique local,
et d’autres facteurs indépendants du Projet. Le contexte de référence de ce Projet sera donc défini en considérant la
manière dont les conditions actuelles évolueront à l’avenir, en l’absence du Projet (scénario « sans Projet »).
6. MISSION DU CONSULTANT
▪ l’identification des potentiels sites d’emprunts et proposition des mécanismes d’acquisition et des mesures
de leur gestion. Ceci se fera en collaboration avec l’équipe chargée d’élaborer l’Avant-projet détaillé (APD),
▪ audit et capitalisation des acquis des Bases-vie de Balgam et de Maga dans le cadre de la mise en œuvre
du présent projet, étant donné qu’il s’agit de la même zone d’intervention pour les deux projets.
▪ l’inventaire des biens susceptibles d’être impactés ; la détermination des mesures d’atténuation et
d’optimisation ainsi que leurs coûts ;
▪ l’élaboration d’un Plan de Gestion de l’environnement et sociale (PGES) avec plan d'action VBG et du Plan
Hygiène, santé et sécurité au travail ;
▪ l’élaboration du Plan de participation du public (PPP) à la gestion des mesures environnementales et sociales
;
▪ l’élaboration du Plan de renforcement des capacités institutionnelles (PRCI) en rapport avec la gestion des
aspects environnementaux et sociaux ; il devra inclure des propositions de renforcement institutionnel
relatives à la mise en œuvre des Plans pendant l’exploitation des ouvrages ;
▪ l’élaboration des clauses environnementales et sociales à insérer dans les Dossiers d’Appel d’Offres (DAO) ;
▪ l’établissement d’une cotation à chaque accident probable afin de déterminer les potentiels risques majeurs
que peuvent présenter l’entreprise pour une analyse des scénarii pouvant conduire au sinistre et la
détermination des choix et moyens de prévention et de protection.
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6.1 L’analyse des aspects juridiques et institutionnels
Le Consultant décrira le cadre légal, réglementaire et institutionnel qui régit : (i) l’environnement, (ii) les Évaluations
environnementales et les EIES, et (iii) les normes environnementales spécifiques et sécuritaires du secteur
hydroagricole. Il rappellera les dispositions clefs des décrets relatifs aux EIES et des conventions internationales que
le pays a ratifiées. Il indiquera comment le secteur du projet ainsi que de la protection de l’Environnement sont pris en
compte dans les principaux cadres de développement socio-économique du pays. Cette partie descriptive s’appuiera
sur les textes de lois et autres documents de référence et sur les politiques et procédures opérationnelles de
sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale, déclenchées dans le cadre du Projet.
▪ une description détaillée des phases du projet et la présentation des échéanciers de chaque activité ;
▪ le nombre, les types et la provenance de la main d’œuvre requise ainsi que les procédures de recrutement
(cette procédure pourra inclure le recrutement des personnes impactées par les travaux de réhabilitation des
périmètres agricoles en guise de compensation après des analyses approfondies de faisabilité) ;
▪ les types et les quantités de tous les matériaux qui feront partie du projet, leur provenance et le mode
d’obtention.
Le Consultant travaillera en collaboration avec la firme chargée de l’élaboration des APD ET DAO des ouvrages. Il
décrira les options alternatives examinées au cours de l'élaboration du projet et identifiera d'autres solutions qui
permettraient d'atteindre les mêmes objectifs mais plus respectueuses de l’environnement et du social, du point de
vue de leurs effets potentiels sur l’environnement. Il décrira également le modèle d’exploitation en termes d’impacts
potentiels, de faisabilité et d’atténuation de ses impacts mais aussi de coûts, de capital, de degré d’adaptation et
d’adéquation aux conditions locales et d’exigence par rapport aux contextes institutionnels national et international
ainsi que de formation et de contrôle. Il décrira aussi des variantes visant à l’augmentation de la production agricole
ne dépendant pas seulement des paramètres hydroagricoles, mais aussi d’autres systèmes de production (comme la
fertilisation des cultures pluviales) et d’expérimentation d’autres variétés de riz plus résistantes aux facteurs
climatiques, la diversification des cultures, la maîtrise de la qualité des eaux utilisées pour l’irrigation, le développement
Un accent sera porté sur des méthodes et des planifications limitant le nombre d’agriculteurs (y compris la durée)
devant perdre temporairement leurs moyens de subsistance pendant les travaux de réhabilitation des périmètres
agricoles.
Cette étape consiste à collecter, analyser et présenter les données de base relatives à l’état environnemental et social
actuel dans les zones d’intervention et d’influence du Projet. Les analyses sociales seront sensibles au genre et
porteront sur la situation de différents groupes sociaux, en particulier mais non exclusivement les femmes et les
hommes. Cette zone d’étude inclut la zone d’influence directe et la zone d’influence indirecte/étendue. Cette zone n’est
pas encore clairement définie par le promoteur.
Cette étape concerne notamment la cartographie de base à des échelles normales et des images satellitaires à haute
résolution , les divers écosystèmes de la région, les ressources végétales, la biodiversité, les espèces menacées et/ou
endémiques, et les habitats critiques, sensibles et/ou en danger, le réseau des aires protégées, le profil pédologique,
la profondeur de la nappe phréatique et la qualité des eaux de surface; les menaces et opportunités que présente le
contexte des installations sur ces écosystèmes, les espèces importantes pour l’économie des communautés. Cette
analyse mettra en exergue les ressources sensibles (rares, menacées, en voie d’extinction, valorisées ou valorisables)
en vue d’une meilleure appréciation ultérieure de l’importance des impacts négatifs notamment et des mesures
d’atténuation.
Cette phase comporte les données démographiques et socio-économiques de base, le contexte du secteur du projet
dans la zone, les aires de distribution des groupes ethniques sur des cartes, l’analyse de la structure des communautés
locales y compris leur organisation sociale et les institutions locales, les rôles des différents groupes sociaux (y compris
hommes et femmes), les systèmes économiques, les liens avec l’économie régionale et locale, les systèmes
traditionnels d’accès aux ressources et à la terre, les problèmes de santé y compris le VBG, EAS et IST/SIDA. Une
cartographie des principaux acteurs concernés par le projet ; les opportunités et risques que présente le contexte post-
projet vis-à-vis du bien-être social, culturel et économique des populations.
Cette analyse inclut un volet spécial consacré aux groupes sociaux vulnérables ou particulièrement ceux occupant ou
dépendant directement des sites identifiés pour installer les infrastructures, les zones d’emprunt et parcelles à
aménager. Ce volet inclut :
- l’utilisation des terres ainsi que les droits traditionnels que ces groupes exercent sur les ressources naturelles
dans leurs terroirs. Ce travail se base sur la consultation directe des groupes concernés, la collecte de
données de terrain et l’exploitation des études existantes.
• L’inventaire des risques sociaux, la gestion des plaintes, la violence basée sur le genre et la
représentation des interactions autour d'un système irrigué
- Identification des conflits survenus entre les communautés, entre communautés et entreprises, et autres
conflits, etc.
- Mener des réflexions pour capitaliser les enseignements tirés des problèmes sociaux enregistrés lors de la
Phase I (Projet PULCI) ;
- Faire une analyse des types de conflits potentiels qui pourraient être générés par la mise en œuvre des
activités du projet ;
- Identification et analyse des principaux risques de violence sexiste dans les communautés ciblées et des
mécanismes actuellement utilisés pour réduire les risques et résoudre les problèmes au niveau de la famille
/ du couple Évaluer le niveau de satisfaction de ces mécanismes chez les femmes et les hommes
(séparément).
- Analyser et adapter le mécanisme de gestion des plaintes/requêtes existant (Plaintes liées aux travaux, à la
gestion de l’eau) fonctionnel pendant les travaux et en phase d’exploitation ; veiller à assurer le libre accès
des femmes aux mécanismes suggérés pour gérer les plaintes liées aux VBG
- L’EIES doit présenter un inventaire de ces risques, une appréciation de leur probabilité et de leur gravité et
proposer les mesures d’atténuation pertinentes et des moyens de mise en œuvre de ce mécanisme.
Une revue de littérature, des enquêtes sur le terrain et des consultations seront menées afin d’identifier les aspects
socio-économiques liés à l’utilisation du sol qui permettront ultérieurement de bien évaluer les impacts sociaux du
projet. Description des communautés potentiellement affectées par le biais des caractéristiques démographiques et
d’indicateurs socio-économiques. Le Consultant établira aussi une liste des infrastructures et d’équipement collectifs
existants, les activités, les sites classés, les aires sensibles à l’environnement, les milieux particuliers traversés (cours
d’eau, zones marécageuses, paysage, etc.), les milieux exposés aux inondations en saisons de pluie ou d’autres
secteurs qui seront touchés par le projet.
• La sécurité au travail
Une analyse des risques liés aux travaux d’aménagement /de réhabilitation doit être faite et mettra en exergue les
risques d’exposition des travailleurs de chantier à certains dangers d’une part, et d’autre part les risques d’accident
des populations dus à l’accroissement du trafic à travers de nombreux villages, et à la des sites névralgiques. Cette
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analyse devrait prévoir les risques encourus par les agriculteurs pendant les travaux d’exploitation des périmètres
(morsures de serpent, etc.).
Au-delà des incidences classiques d’un chantier de cette ampleur en matière de sécurité, de nuisances, et de risques
de pollution, l’EIES devra mettre en évidence les risques liés à l’offre importante de la main d’œuvre, de l’arrivée
massive de populations dans la zone et de toutes les conséquences qui en découlent autant en termes d’impacts sur
les milieux naturels que sur les milieux humains. Les risques d'augmentation de la violence basée sur le genre, d'abus
et d'exploitation sexuels et de harcèlement sexuel ne doivent pas être ignorés.
Le Consultant fournira des prévisions détaillées et précises sur les risques sanitaires encourus par les populations
vivant dans la zone du projet. Ces risques sanitaires peuvent être de plusieurs ordres : impacts directs de la présence
des plans d’eau sur la transmission des maladies hydriques ainsi que sur la prolifération d’insectes nuisibles; les
impacts sanitaires liés à la défécation à l’air libre, sur les digues et plans d’eau, risques d’accident; impacts indirects
liés à la fréquentation du site par une population immigrante nouvelle, notamment les travailleurs chargés d’aménager
les périmètres, les infrastructures associées, et les pistes. Il localisera les infrastructures médicales présentes avant
le projet, identifiera celles nécessaires lors du chantier de construction, nécessaires lors de la phase d’exploitation et
tous les moyens nécessaires. Le consultant évaluera également la capacité de cette structure à offrir une assistance
médicale aux victimes de la VBG (une liste de contrôle des normes minimales sera fournie).
- les tensions éventuelles à l’intérieur de la zone du projet entre catégories sociales et ethniques, incluant
populations locales et migrants récents ;
Pour ce qui est du Patrimoine Culturel, la prise en compte du patrimoine culturel consistera à son inventaire et à sa
description pour ce qui concerne la zone d’influence du projet (les rites, les lieux sacrés, les croyances, etc.), puis à
une analyse prenant en compte ses rapports avec la nature. Une recherche archéologique doit accompagner l’EIES
et les travaux de construction. Cette recherche utilisera la synergie entre les besoins des archéologues et l’opportunité
créée par les travaux d’excavation. Lors de la préparation de l’EIES, il s’agira de faire intervenir un(e) archéologue
chargé(e) d’identifier les potentialités archéologiques des futurs sites d’excavation (périmètres agricoles, zones
d’emprunt, etc.), ainsi que de définir un protocole d’intervention, en cours de travaux, d’une ou plusieurs équipes de
spécialistes chargés de recueillir, au fur et à mesure des excavations, les artefacts de valeur et de les conserver et
faire analyser. Les investigations correspondantes devront faire l’objet d’un lot de prestations à prévoir, en termes de
méthode, intervention et budget, dans le futur Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES).
L’eau d’irrigation peut avoir un impact sur la santé de l’homme, sur la santé du sol et des produits de récoltes. Le
consultant fera une analyse entre la productivité et la gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau.
La présence des plantes aquatiques dans le lac de Maga qui arrose les périmètres agricoles de Maga Est et Ouest
témoignent la forte présence de matières organiques dans l’eau.
Le consultant fera des analyses détaillées initiales (situation de référence) de la qualité physique et chimique de
l’ensemble des points d’eau (surface, souterraines, rejets au niveau des émissaires), identifiera les sources de
pollution, les mesures d’atténuation et les moyens de contrôles de la qualité de l’eau. Les résultats de ces premières
analyses seront consignés dans une base de données qui devra être mise à jour pendant et après les travaux
d’aménagement. Il effectuera également une analyse de la qualité du sol et caractérisera les plantes envahissantes et
proposera les mesures de lutte.
Une enquête sera menée auprès des producteurs pour identifier les sources profondes de pollution.
Il proposera un plan de suivi de la qualité de l’eau décrivant les principes, méthodes, fréquence, les moyens matériels
et humains, les normes et les indicateurs nécessaires pour assurer un meilleur suivi de la qualité de l’eau
Le consultant élaborera un plan de renforcement des capacités du personnel devant effectuer le suivi au niveau de la
SEMRY/UCP en phase aménagement et post aménagement, et les moyens nécessaires pour sa mise en œuvre. Une
cartographie des points d’eau et points de mesure sera faite, indiquant les dispositifs à mettre en place pour le contrôle
tels que les piézomètres.
Il visera à démontrer que le projet, dans sa phase opérationnelle, se conforme : (i) aux politiques et plans du
Gouvernement et aux normes et standards définis par les lois et réglementations camerounaises, (ii) aux engagements
que le Cameroun a pris sur le plan international (ententes, conventions et accords internationaux ratifiés par le
Cameroun), et (iii) aux politiques et standards de la Banque mondiale.
Le cadre spécifiera ainsi les normes et standards en vigueur entre autres pour : la qualité d’eau (émission et teneur
actuels en polluants pour le jeu complet des paramètres). Quantités d’eau (débits), la qualité de l’air (composition,
odeur, particules), la qualité des sols, le bruit, les vibrations, la Lumière, la sécurité individuelle et collective, la
protection de la nature et la biodiversité, la sécurisation du paysage, le patrimoine socioculturel, (pré-) historique,
Les impacts positifs et négatifs du projet seront identifiés par le consultant. Une attention particulière sera portée sur
les éventuels impacts irréversibles et une distinction sera faite entre les impacts directs et indirects, les impacts
immédiats et à long termes. L’analyse sera faite clairement selon la méthode choisie par le consultant et reconnue
internationalement. La relation de cause à effets devra être facilement perceptible (Composante-activité-impacts) et
suivant les différentes phases du projet où ils interviendront (phase de travaux et phase d’exploitation).
- Zones de captage : effets sur les ressources en eau à l'extérieur et à l'intérieur de la zone ; la perte de terres
agricoles (culture et pâturage), impact sur la flore et la faune ; impact sur les sites historiques et culturels, etc.
l’analyse de la qualité du sol, la caractérisation et la proposition des mesures de lutte contre les plantes
envahissantes dans le lac de Maga et autres, etc.
- La conception du projet : défrichage (le cas échéant) ; perturbation de l'hydrologie ; problèmes de drainage
(inondations localisées) ; les corridors de passage des populations et des animaux; passerelles pour
l’écoulement des produits agricoles, etc.
- Les travaux de construction : érosion des sols ; débris de construction (et moyen d’en disposer); les conditions
sanitaires et les risques pour la santé associés au camp de construction et aux travailleurs entrant dans la
zone; conflits sociaux et culturels entre les travailleurs « importés » et la population locale, gestion des sites
d’emprunts, etc.
- La pollution causée pendant la phase d’exploitation par les produits agrochimiques ; l’impact sur les sols
(engorgement, salinisation, érosion, etc.); les changements dans les niveaux des eaux souterraines dans la
zone d’intervention et également dans la zone d’influence du projet; les changements dans la qualité des
eaux de surface et les risques d'eutrophisation; les incidences des maladies hydriques, etc. ;
- Les modes de vie locaux et les droits d’accès aux ressources, et sur l’égalité d’accès aux opportunités de
développement spécialement pour des groupes qui risquent d’être déplacés. Le consultant identifiera les
risques que le projet proposé provoque des déplacements physiques involontaires, ou diminue l’accès aux
ressources, ou altère le mode de vie des populations affectées, par rapport à la situation de départ.
Promouvoir la création d'activités génératrices d'emplois et de revenus pour notamment les femmes et les
jeunes, en ayant à l’esprit la question du genre.
L’évaluation des Impacts cumulatifs fera l’objet d’un rapport annexe au rapport d’EIES
Le consultant analysera les risques d’impacts cumulatifs dans la zone avec les projets passés, envisagés ou en cours.
Il contribuera à déterminer les limites spatiales et temporelles ainsi que les temps de réponse liés aux interactions des
impacts cumulatifs éventuels. De même, il est fondamental que le Consultant propose un cadre permettant la
Risques sanitaires
Les risques liés à la santé publique et une appréciation de leur probabilité et de l’ampleur : Impact sanitaire du chantier
pour les populations locales, Impact du barrage et de la retenue ; Impact de l’influx du personnel pour le chantier ;
risques des maladies transmissibles (vecteurs : bilharziose, filariose, fièvre jaune, malaria ; Hépatites B ; VBG, IST ou
VIH/SIDA ; maladies émergentes transmises par les animaux, maladies importées par les travailleurs et migrants ;
mesure de l’état nutritionnel des enfants et adultes.
Changements climatiques
Impacts du projet sur les émissions de gaz à effet de serre et ceux des changements climatiques sur le projet. Cette
section de l’EIES portera sur les impacts de nature climatique et devra également proposer les indicateurs de suivi
des co-bénéfices (adaptation et atténuation) climat du projet.
L’étude évaluera les impacts résiduels en projetant l’application des mesures d’atténuation. Dans le cas d’impacts
résiduels inévitables et irréductibles, l’étude proposera des mesures de compensation pour le milieu biotique ou pour
les communautés touchées.
En outre, il résumera les mesures d'atténuation des impacts négatifs incluses dans le projet, les mesures prévues de
compensation et de suivi après réalisation, les responsables en charge de ce suivi, les coûts et autres données y
afférentes. Le Consultant présentera une estimation détaillée des coûts, des mesures d'atténuation ou de
compensation des impacts environnementaux. Ces coûts seront ventilés en devise et en monnaie locale et seront
conformes aux grilles en vigueur selon les normes nationales et internationales utilisées dans cette EIES.
6.5 Participation des parties prenantes majeures et choix des sites des infrastructures sociales ou travaux
connexes
Le Consultant effectuera des investigations dans les villages et quartiers directement touchés par le projet afin de
s’assurer de l’implication des personnes affectées par le projet.
Pour les consultations publiques, conformément à la règlementation en vigueur, le Consultant devra organiser des
consultations avec les populations affectées par le projet, les ONG et les autorités locales sur les aspects
environnementaux et sociaux du projet et tenir compte de leurs points de vue. Des consultations spécifiques devraient
être organisées pour les femmes, séparées des hommes et facilitées par une femme, afin d'entendre leurs
préoccupations et leurs opinions et de reconnaître qu'elles peuvent avoir des difficultés à parler librement au sein de
groupes mixtes. Ces groupes seront consultés en fonction du rythme d’avancement de l’EIES et selon un calendrier
établi de concert avec les différentes parties prenantes. Les procès-verbaux des consultations publiques seront
annexes au rapport d’EIES. Le plan de consultation publique (indiquant dates et lieux des réunions) sera élaboré avec
la collaboration des parties prenantes majeures et transmis au MINEPDED accompagné du mémoire descriptif et
explication du projet. Le plan validé devra être communiqué aux potentiels participants un (01) mois avant la tenue
des réunions.
Pour l’information du Public, le Consultant s’assurera qu’elle satisfait la politique opérationnelle 17.50 de la Banque
mondiale sur la divulgation de l’information. À ce titre, la documentation environnementale et sociale doit être rendue
accessible au public et aux ONG locales. Le Consultant devra utiliser le site web du PULCI et s’assurer que la
documentation y est disponible et que les données y contenues soient régulièrement mises à jour.
Le Consultant définira à l’avance toutes les cibles à atteindre et s’assurera que le support d’information est adapté à
chaque cible principale. Le Consultant doit faire en sorte que l’information soit disponible et accessible. Il doit en outre
préparer la programmation avec les principales parties prenantes (populations locales, OSC, etc.).
Le Consultant devra élaborer un plan de mobilisation/participation du public en phase post-EIES. Ce plan écrit
constituera une référence des étapes, des activités et des ressources nécessaires pour sa mise en œuvre et le suivi
de son efficacité.
Résumé
1. Introduction et contexte
• Méthode de rétroaction
5. Annexes (facultatif)
Description des emplacements et des installations (p. ex., cartes, données démographiques, géographie)
Listes de personnes-ressources et bases de données des principales parties intéressées et des autres intervenants.
Le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES) sera un élément essentiel du rapport d’Évaluation
environnementale et Sociale du Projet. Le PGES : (i) définit l’ensemble des réponses à apporter aux impacts négatifs
et nuisances que le projet pourrait causer sur l’environnement et la société, afin de les éliminer, y remédier, ou les
ramener à des niveaux acceptables, (ii) détermine les mesures requises pour queces réponses soient apportées en
temps voulu et de manière efficace, et (iii) décrit les moyens nécessaires de mise en œuvre de ces mesures. Le PGES
tiendra compte de tous les risques de VBG, d'EAS et de harcèlement sexuel et proposera des mesures d'atténuation.
Le PGES comprendra quatre sections distinctes: (i) des mesures d’atténuation des impacts négatifs et des risques,
(ii) des mesures de renforcement des capacités à un niveau qui assure la mise en œuvre effective et le suivi des
mesures d’atténuation, (iii) du suivi et de l’évaluation des impacts et des risques et de leur mitigation pendant la phase
de construction et de fonctionnement, ainsi que du suivi et de l’évaluation des capacités de gestion de ces impacts et
risques, et (iv) une estimation des coûts de sa mise en œuvre.
Le PGES définira des mesures faisables et économiques susceptibles de ramener les effets potentiellement néfastes
du projet sur l’environnement à des niveaux acceptables. Il prévoira des mesures compensatoires lorsque des mesures
d’atténuation ne sont pas faisables, ne sont pas économiques ou ne suffisent pas. Plus précisément, le PGES :
• définit et présente brièvement tous les effets négatifs sur l’environnement (au nombre desquels figurent
l’impact sur des populations autochtones ou des déplacements involontaires de personnes);
• établit des liens avec tous les autres plans d’atténuation des effets du projet (par exemple plan
d’indemnisation et de réinstallation, et le plan de gestion du patrimoine culturel)
Le suivi et le contrôle de l’environnement assurés durant l’exécution du projet fournit des informations sur les aspects
environnementaux cruciaux du projet, notamment sur ses effets sur l’environnement et l’efficacité des mesures
d’atténuation appliquées. Cette information permettra à la SEMRY et à ses partenaires d’évaluer la réussite des
mesures d’atténuation dans le cadre de la supervision du projet, et permettra de prendre des mesures correctives le
cas échéant. Le PGES définit les objectifs et le type de suivi et de contrôle à effectuer, en rapport avec les effets
évalués dans le rapport d’EIES et les mesures d’atténuation décrites dans le PGE. Plus précisément, la section
surveillance du PGES comporte :
• une description précise, assortie de détails techniques, des mesures de surveillance, y compris des
paramètres à mesurer, des méthodes à employer, des lieux de prélèvement d’échantillons, de la fréquence
des mesures, des limites de détection (le cas échéant), et de la définition de seuils signalant la nécessité de
prendre des mesures correctives; et des procédures de surveillance et d’établissement de rapports, l’objectif
étant i) de déceler rapidement les conditions qui nécessitent des mesures d’atténuation particulières, et ii) de
fournir des renseignements sur les progrès réalisés et sur les résultats obtenus dans le cadre de ces mesures
• une définition détaillée des moyens de contrôle opérationnels qui sont mis en place : procédure de suivi des
chantiers (fréquence, personnel, critères d’évaluation, etc.) ;
• une proposition des mesures devant être prises pour gérer les non conformités : Notification de Non-
conformité ; NC 1: pas risque grave et immédiat sur la santé /environnement -Délai fermeture 5jours ; NC 2 :
ayant entrainé un risque élevé pour l’environnement ou la santé. Délai de fermeture 48h ; NC 3 : gravité
majeure présentant des risques ou ayant entrainé des dommages environnementaux ou humains. Délai de
fermeture 24h ;
• l’exigence d’inclure dans les DAO un Cahier des Clauses Environnementales et Sociales (CCES), comme
élément contractuel obligatoire. Le CCES devra être la résultante du rapport d’EIES et du PGES travaux. Le
CCES s’appuiera sur la Norme ISO 14001/OSHAS 18001 et les aspects relatifs à la sécurité au travail seront
davantage développés dans le Plan Hygiène, Santé et Sécurité au Travail. Le CCES devra inclure les
• la définition des critères de performance applicables au PGES en accord avec les obligations contractuelles
de l’Entrepreneur et la définition de plans d’action opérationnels ;
Prenant comme point de départ l’estimation que fait l’EIES du rôle et des capacités du MINEPDED, du MINAS,
MINSANTE, et du MINEE, le PGES décrira de manière précise les dispositions institutionnelles requises pour assurer
la bonne exécution, en temps voulu, des composantes environnementales du projet et des mesures d’atténuation des
nuisances. En particulier, le PGES précisera qui est chargé de la mise en œuvre des mesures d’atténuation, de suivi
et de contrôle, notamment la supervision, le suivi de l’exécution des mesures correctives, leur financement,
l’établissement de rapports, et la formation du personnel. Le cas échéant, le PGES recommandera le renforcement
des capacités de ces institutions, et la formation de leur personnel, au moyen (i) des programmes d’assistance
technique, (ii) de l’acquisition du matériel et des fournitures, et (iii) des modifications organisationnelles. Ces aspects
seront plus élaborés dans le Plan de Renforcement des Capacités Institutionnelles (PRCI) en rapport avec la
gestion des aspects environnementaux et sociaux.
Pour chacun de ces trois aspects (atténuation des nuisances, suivi et contrôle de l’environnement, et renforcement
des capacités), le plan de gestion environnementale fournit :
- un calendrier d’exécution des mesures à prendre dans le cadre du projet, indiquant leur échelonnement et
leur coordination avec les plans d’exécution d’ensemble du projet; et
- une estimation des coûts d’investissement et de fonctionnement et les sources des fonds nécessaires à la
mise en œuvre du PGES. Ces données sont également intégrées aux tableaux présentant le coût total du
projet.
Le PGES doit être pris en compte lors de la planification, de la conception, de l’établissement du budget et de
l’exécution du projet. A ce titre, il faut qu’il fasse partie intégrante du projet, ce qui lui assurera un financement et lui
permettra d’être supervisé au même titre que les autres composantes.
Le Promoteur mettra gratuitement à la disposition du Consultant les plans et toutes les études et les informations
disponibles relatifs au projet. Notamment, les résultats des études techniques réalisées, la localisation des carrières
et des sites d’emprunt ainsi que les données géotechniques y afférentes, les plans de sondage réalisés si nécessaire.
Le Consultant fera un inventaire de tous les documents mis à sa disposition par le Promoteur ou produits au cours de
la mission pour les besoins de l’étude. Ces documents dont il aura la garde devront être restitués à la fin de la mission.
Le Consultant analysera et interprétera les données fournies qui doivent être considérées comme confidentielles.
Le Consultant veillera à travailler en étroite collaboration avec toutes les parties impliquées notamment MINEPAT,
MINEE, MINAS, MINMIDT, MINEPDED, MINADER, MINAC, MINFOF, MINDCAF et MINEPIA, les mairies concernées,
etc.
Le Consultant reste responsable de la conception de l’étude. L’approbation finale de tous les documents par
l’Administration ne dégage pas sa responsabilité vis – à – vis des conséquences de ses évaluations ou d’éventuelles
erreurs. Le Consultant est réputé être assuré pour la couverture de ses risques.
Le Consultant séjournera dans les sites concernés par le projet afin de recueillir la perception des populations des
localités traversées par le projet. A cet effet, il veillera à ce que les populations soient informées du programme de
consultations publiques au moins 30 jours avant la date de la première réunion conformément à la réglementation
vigueur.
Le Consultant participera à ses frais, aux audiences publiques qui seront réalisées par le Ministère de l’Environnement
et du Développement Durable.
Le Consultant pour cette étude devra être un Cabinet d’études agréé au MINEPDED. Il mettra à disposition les
ressources humaines nécessaires au niveau quantité et qualité pour réaliser un travail d’excellence qualité. Les
compétences minimales suivant tes sont requises dans l’équipe :
1. Un Expert en Environnement, titulaire d’au moins un diplôme de niveau supérieur (au moins BAC + 5) en
Sciences Environnementales avec des connaissance en biochimie, avec une expérience d’au moins 15 ans
dans la conduite des études d’impact environnemental et social des projets d’aménagements hydro-agricoles
et avoir réalisé au moins trois expériences similaires au Cameroun et/ou dans la sous-région. Il doit avoir une
bonne maîtrise des exigences et des procédures de la Banque mondiale en matière d’études d’impact
environnemental et social ;
2. Un Sociologue de niveau supérieur (bac + 5 minimum), avec 10 ans d’expérience dont 5 ans dans
l’élaboration des évaluations sociales et/ou Plans d’Action de Réinstallation des Personnes affectées par les
projets ou programmes de développement. Il doit avoir une bonne maîtrise des exigences et des procédures
de la Banque Mondiale en matière de politiques de réinstallation des populations et une bonne connaissance
de la législation foncière nationale. Il devra par ailleurs justifier d’une expérience significative en politique de
3. Un(e) expert(e) en matière de Violences Basées sur le Genre (VBG) et de droits des femmes, titulaire d’un
diplôme en science sociale ou santé (option santé publique, Soins infirmiers, ou Gestion des Services de
Santé) ou tout autres diplômes correspondants avec une expérience confirmée (7 ans) dans les programmes
de prévention des VBG, d'assistance aux survivants ainsi que de recherche éthique avec les femmes dans
les communautés et sur les principes « ne pas nuire ».
4. Un agroéconomiste justifiant de 15 ans d’expérience dans les projets d’aménagement hydroagricoles. Avoir
une maîtrise parfaitement les techniques phytosanitaires, des analyses des eaux et des sols ;
5. Ingénieur du génie rural, justifiant de 10 ans d’expérience dans les projets d’aménagement hydroagricole
avoir une maîtrise des SIG serait un atout
6. Un archéologue justifiant de 10 ans d’expérience en archéologie préventive, ayant au moins 5 ans dans les
études archéologique des projets.
7. Un expert HSE, justifiant de 7 ans d’expérience, maitrisant l’analyse des risques et la prévention des
catastrophes, ayant participé à deux (02) études similaires
- le Plan Hygiène, Santé et Sécurité au Travail (PHSS)/ et plan de gestion des risques et des situations de
catastrophe (PGRC) ;
- le Plan de Renforcement des Capacités Institutionnelles (PRCI) en rapport avec la gestion des aspects
environnementaux et sociaux ;
- les rapports seront fournis au siège du PULCI sous version électronique sur support Clé USB (en format
Word) en plus des versions papier telle qu’explicité ci-dessus ;
- le PULCI dispose de dix (10) jours ouvrables à partir de la réception des dossiers pour communiquer au
Consultant leurs observations sur les rapports provisoires. Tout document provisoire qui n'aura fait l'objet
d'aucune observation écrite au Cabinet dans le délai imparti, devra faire l'objet d'une relance par ce dernier
dans un délai de 7 jours.
Le Consultant débutera son mandat dans les deux (2) semaines après la signature du contrat. Il est à noter que le
temps requis pour élaborer le rapport final est de vingt-huit (28) semaines, selon le calendrier suivant. Les étapes
suivantes sont à observer :
1. Signature du contrat 0
7. Audiences Publiques 28
NB : l’étude se déroulera en deux temps par zones du projet sectionnées de la manière suivante : Zone 1 : SP4, SP3,
Maga est et ouest et Zone 2 : SP1 ; SP2 ; Pouss et Guidivig (y compris hors casiers). Chacune de ses zones
constituera un tome dans le rapport final. Le rapport final sera comportera l’ensemble des plans sus-cités.
Chacun des rapports (démarrage, projet de rapport final et rapport final) seront remis au PULCI en 20 copies papiers,
dont une copie de référence, ainsi qu’en version électronique en format Microsoft Word et en format PDF dans une
clé USB.
La SEMRY assurera la Maîtrise d’Ouvrage Délégué de l’ensemble des activités. Le Cabinet devra soumettre au PULCI
une offre technique et financière et exposer dans son plan de travail sa méthodologie et la manière dont il impliquera
tous les acteurs tout au long de ses travaux.
Selon l’article 9 du décret 2013/0171/PM du 14 février 2013 les éléments suivants constituent le Contenu minimal du
rapport de l’EIES :
7. L’indication des mesures prévues pour éviter, réduire, éliminer ou compenser les effets dommageables
du projet sur l’environnement et l’estimation des dépenses correspondantes ;
9. Cahier de Clauses Environnementales et Sociales pour l’exécution des travaux et/ou spécifications pour
la préparation du PGESE : Plans Techniques Sectoriels ;
Les annexes :
- Programme de sensibilisation et d’information ainsi que les procès -verbaux des réunions tenues avec
les populations riveraines, les ONG, les leaders d’opinions et autres groupes organisés concernés par
le projet ;
- Références bibliographiques ;
- Cartographie, Photos
- Etc.
Le présent formulaire de sélection a été conçu pour aider dans la sélection initiale des plans d’affaires des
Organisations de Producteurs (OP) dans le cadre du Projet VIVA LOGONE devant être exécutés sur le
terrain. Le formulaire a été conçu pour mettre les informations entre les mains des exécutants (OP) et des
agences d’exécution (Coordination du Projet) afin que les impacts environnementaux et les mesures
d’atténuation y relatives, s’il y en a, soient identifiés et/ou que les exigences en vue d’une analyse
environnementale plus poussée soient déterminées.
Le formulaire de sélection contient des informations qui permettront aux structures de mise en œuvre de
déterminer les aspects caractéristiques de l’environnement biophysique local aux fins d’évaluer les impacts
environnementaux potentiels de l’activité. Si le formulaire de sélection contient des réponses affirmatives
quelconques « Oui », ou celles négatives apparemment injustifiées « Non », la demande du plan d’affaires
devrait expliquer de manière adéquate et démontrer que le sujet a été appréhendé pour éviter les
effets/impacts négatifs inacceptables.
L’évaluation environnementale a pour but de déterminer si le Projet ou l’activité du plan d’affaires est
susceptible de causer des effets environnementaux négatifs importants. Le présent formulaire donne un
aperçu de ce processus en deux étapes, qui consiste à :
• Déterminer les caractéristiques des effets environnementaux avant d’envisager des mesures
d’atténuation ;
• Déterminer si le plan de gestion environnementale et les mesures d’atténuation du plan d’affaires
permettront d’éliminer, de réduire ou de contrôler, de façon efficace, le risque que posent les effets
environnementaux négatifs.
A. Informations de base
A. 1 Informations générales
B. Description de l’affaire
Statut du site d’implantation de l’affaire : Propriété : _____Location : _____ Cession gratuite : _____
Y’a-t-il un acte attestant la propriété, la location ou la cession gratuite ? Oui : ______ Non : ______
Si oui, nature de l’acte _______________________ Valeur juridique __________________________
Ressources du secteur
Diversité biologique
Le projet risque-t-il de causer des effets sur des espèces rares, vulnérables et/ou importants du
point de vue économique, écologique, culturel
Y a-t-il des zones de sensibilité environnementale qui pourraient être affectées négativement par
le projet ? forêt, zones humides (lacs, rivières, zones d'inondation saisonnières)
Zones protégées
La zone du projet (ou de ses composantes) comprend-t-elle des aires protégées (parcs
nationaux, réserve nationales, forêt protégée, forêts classées et désignées, site de patrimoine
mondial, etc.)
Si le projet est en dehors, mais à faible distance, de zones protégées, pourrait-il affecter
négativement l'écologie dans la zone protégée ? (P.ex. interférence avec les vols d'oiseau, avec
les migrations de mammifères)
Géologie et sols
y a-t-il des zones instables d'un point de vue géologique ou des sols (érosion, glissement de
terrain, effondrement) ?
Paysage I esthétique
Pollution
Le projet risque pourrait-il affecter la qualité des eaux de surface, souterraine, sources d’eau
potable
Mode de vie
Le projet peut-il entraîner des utilisations incompatibles ou des conflits sociaux entre les
différents usagers ?
Santé sécurité
Le projet peut-il induire des risques d’accidents des travailleurs et des populations ?
Le projet peut-il causer des risques pour la santé des travailleurs et de la population
Revenus locaux
Préoccupations de genre
Le projet prend-t-il en charge les préoccupations des femmes et favorise-t-il leur implication dans
la prise de décision ?
D. CONSIDERATIONS FINALES
Y a-t-il des mesures générales d’ordre environnemental (mesures d’atténuation, plan de gestion spécifique, etc.) à
mettre en œuvre obligatoirement avant le chantier, pendant les travaux ou lors de l’exploitation du sous-projet ?
Oui________ Non______
Si oui, lesquelles ? ___________________________________________________________________
NB : Si en section « C » ci-dessus la réponse est « oui » pour au moins 50% de questions proposer la réalisation
d’une Etude d’Impact Environnementale Simplifié (EIES) pour le sous-projet ;
Proposer la réalisation d’une Etude d’Impact Environnemental Détaillée (EIED) si le « oui » dépasse 50% ;
Intégrer le questionnaire comme un simple Cahier si le « oui » dans tous les cas contraires.
Le début des travaux se matérialise non seulement par des risques d’impact direct sur le patrimoine archéologique,
mais aussi par la forte probabilité de découvertes fortuites dans la zone du projet. C’est au cours de cette étape que
le personnel technique (archéologues) et toutes les procédures doivent être déployées dans le but de :
I. Découvertes fortuites
Le Chapitre VIII de la loi sur le patrimoine culturel au Cameroun3 évoque les dispositions spécifiques au patrimoine
archéologique. Son article 43 fait référence à l’archéologie préventive. Toutefois, ces textes restent lacunaires en ce
qui concerne la notion de « découvertes fortuites ».Il faut se référer aux procédures de la SFI4 et la Banque Mondiale5
pour avoir une définition claire du terme.
a) Définition
Selon la Norme de Performance 8 de la SFI, une découverte fortuite est un patrimoine culturel matériel mis au jour de
manière inattendue et durant l’exécution ou l’exploitation d’un projet.
2 La Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, a pour mandat d’investir dans des projets
du secteur privé dans les pays en développement qui en sont membres. Elle prend des participations dans des sociétés privées
et leur accorde directement des prêts sans que la garantie de l’État soit nécessaire, et elle mobilise d’autres sources de
financement pour ces projets. La SFI assure également des services de conseil et d’assistance technique aux gouvernements et
entreprises.
3Loi N°2013/003 du 18 avril 2013 régissant le patrimoine culturel au Cameroun
4 IFC Performance Standards on Environmental and Social Sustainability, January 1, 2012
5Principes de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Physique-Guide Pratique, mars 2009
La notion de « découverte fortuite » utilisée par la SFI est calquée sur celle des pays du nord et ne cadre pas avec le
contexte d’Afrique sub-saharienne. C’est pourquoi, toute découverte fortuite doit obligatoirement faire l'objet d'une
déclaration immédiate au maître d’ouvrage et au consultant en archéologie au sein du projet, et toutes les mesures de
gestion provisoires seront mises en œuvre. Il convient donc de garantir (1) la compétence exclusive des archéologues
en matière de gestion et sauvegarde du patrimoine (2), la propriété exclusive des vestiges à l’Etat, (3) l’aménagement
du projet selon le calendrier établit par le maître d’ouvrage.
Les découvertes fortuites qui prennent tout leur sens dans la norme de performance 8 sont complétées par la note
d’orientation 8 (NO14, NO15)7 qui explicite plusieurs détails sur les procédures concernant les mesures d’atténuation,
les responsabilités des parties prenantes, les instructions à adopter ainsi que sa finalité.
Selon la note d’orientation 8 (NO14), la procédure de découverte fortuite est une procédure propre au projet qui
présente les mesures à prendre en cas de découverte d’un patrimoine culturel inconnu auparavant.
a) Objectifs
Les procédures recommandées ici sont prévues pour assurer la prise en compte de la préservation du patrimoine
archéologique tout en garantissant au projet VIVA-LOGONE la possibilité de poursuivre les travaux de construction
en adéquation avec son calendrier. Au cours des travaux il s’agira:
• D’assurer la conformité du projet par rapport aux politiques opérationnelles, aux lois et conventions en rapport
avec la protection du patrimoine culturel.
• De garantir l’intégrité du patrimoine archéologique même en cas de découverte inattendue par
l’implémentation de méthodes adéquates et la mobilisation d’un personnel qualifié pour l’expertise
archéologique.
b) Principes généraux
Bien que l’Etat et ses partenaires au développement aient défini les modalités de gestion et de sauvegarde du
patrimoine à travers les lois, les décrets d’application, les conventions et les politiques opérationnelles, nous
attirons l’attention sur le fait que :
• La mise en œuvre d’un tel projet est susceptible d’avoir un impact sur le patrimoine archéologique qui
constitue une ressource non renouvelable.
6 Définition de tirée du document Principes de Sauvegarde du Patrimoine Culturel Physique-Guide Pratique, mars 2009
7 Note d’orientation de la Société Financière Internationale
8Les principes édictés ici se sont largement inspirés du document de la Banque Mondiale Principes de Sauvegarde du
1) Etat du Cameroun
- L’Etat à travers le MINAC9 notamment la direction du patrimoine, devra collaborer avec les
archéologues du projet ;
- L’Etat veillera à la conformité des plans de gestion et des différentes procédures développées
pour les besoins du projet ;
- L’Etat délivrera au projet VIVA-LOGONE tous les permis nécessaire pour les travaux, études et
autres analyses à effectuer sur patrimoine archéologique.
2) Projet VIVA-LOGONE
Le projet VIVA-LOGONE mettra en place un système de gestion du patrimoine archéologique et culturel se déclinant
par un dispositif permanent pendant la construction pour la protection du patrimoine, avec :
La mobilisation d’un consultant en archéologie incombe au projet VIVA-LOGONE. Ce dernier et son équipe auront en
charge la supervision des travaux et études concernant le patrimoine (poursuite de l'inventaire du patrimoine culturel,
prospections archéologiques, suivi des activités de construction et de réhabilitation, fouilles préventive et de
sauvetage, analyse et étude des vestiges, rédaction des rapports) de l’ensemble des activités du projet ayant un
impact potentiel sur le patrimoine archéologique. Ils devront :
Tous les sous-traitants impliqués dans les travaux susceptibles d’avoir des impacts négatifs sur le patrimoine
archéologique dans le projet doivent respecter le PGRCP, les procédures, les lois, les conventions et les politiques
opérationnelles des partenaires du projet VIVA-LOGONE.
Ainsi, pour une meilleure coordination dans les cas de découvertes fortuites, ils doivent disposer dans leur
administration d’un archéologue chargé de surveiller les travaux de déforestation et de décapage et déclencher dès
que possible la procédure en cas de découverte fortuite.
Il sera nécessaire pour le projet VIVA-LOGONE d’organiser un séminaire de sensibilisation des sous-traitants chargés
des terrassements à la notion de patrimoine culturel archéologique afin de lever toutes les incompréhensions possibles
entre les différents acteurs.
L’Etat camerounais se réserve le droit de propriété sur l’ensemble des biens culturels physiques découverts
dans la zone du projet. Le MINAC est garant de sa gestion, de sa protection et de sa valorisation. Il est toutefois
recommandé au maître d’ouvrage de gérer momentanément les biens culturels jusqu’à la fin du projet. Le MINAC ne
dispose pour l’instant pas de structure adéquate pour conserver de manière optimale le patrimoine. Cette rétrocession
pourrait être accompagnée de la remise du rapport final du sauvetage archéologique du projet de VIVA-LOGONE-
Amont.
III. Procédure en cas de découverte fortuite de biens culturels
a) Définition
En se fondant sur la définition de la notion de bien culturel, les découvertes fortuites ont été scindées en deux
catégories :
1) Ceux susceptibles d'être trouvés en stratigraphie dans la zone du Projet :
Tout objet, vestige ou mobilier isolé et hors contexte (pointe de flèche, vase, couteaux, parures, pipes, perles, vases,
outils en pierre, fragments de céramique etc.).
La présente recommandation s’applique à diverses situations d’urgence pour lesquelles les archéologues seront saisis
sur le terrain. Lorsqu’il sera avéré que les travaux de construction se dérouleront dans les zones potentiellement riches
en biens culturels, des archéologues devront être présent pour la surveillance des travaux et la prise de décisions
nécessaires en concertation avec l’aménageur.
Cette procédure est scindé en deux parties : (1) la procédure traitant la découverte fortuite des sites et vestiges
archéologiques ; (2) la procédure en cas de découverte fortuite de restes humains.
Quelle que soit l’étendue de la prospection ou la surface diagnostiquée, les programmes de surveillance et de gestion
archéologiques dans les chantiers de construction au Cameroun montrent que la quasi-totalité des biens culturels sont
découverts pendant la construction.
A la suite d’une découverte fortuite un arrêt provisoire des travaux sera observé dans le périmètre immédiat du bien
culturel découvert. Le maître d’ouvrage et l’entreprise chargée des décapages seront saisis en vue de la sécurisation
du site archéologique découvert. Le consultant en archéologie sera sollicité pour proposer un plan de traitements défini
par le PGRCP. Les archéologues devront procéder à une première évaluation du potentiel en présence, et générer
des recommandations qui seront soumises au maître d’ouvrage avant la reprise de toute activité sur le site.
Une fois la découverte effectuée, il revient au consultant de conduire son expertise afin de déterminer sa valeur
scientifique et culturelle ainsi que sa superficie.
A la suite de l’inspection du consultant en archéologie sur le site de découverte fortuite, il peut estimer qu’il n’y a pas
lieu d’arrêter les travaux surtout s’il a déjà une quantité et qualité représentative d’informations archéologiques issus
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de la zone du projet. Les découvertes ne seront pas abandonnés à la destruction mais plutôt gérer selon le PGRCP.
Une FSD11 peut être effectuée dans ce cas afin de récolter le maximum d’informations possibles.
En cas de découverte exceptionnelle, le délégué départemental du MINAC sera contacté pour un constat sur le lieu
de la découverte dans des délais raisonnables pour une concertation avec le maître d’ouvrage et son archéologue.
Cette réunion qui sera tripartite (maître d’ouvrage, services culturels et archéologue consultant) consistera à
déterminer les mesures adéquates à prendre, notamment :
➢ Le retrait des biens culturels physiques jugés importants ;
➢ La poursuite des travaux d’excavation dans un rayon spécifié autour du site de la découverte ;
Un rapport de découverte fortuite sera rédigé par le consultant en archéologie et soumis au maître d’ouvrage qui se
chargera de saisir le MINAC. Ladite découverte sera aussi intégrée dans le rapport bihebdomadaire de la période de
découverte qui englobera les autres activités. Une fiche de découverte fortuite sera élaborée afin de réaliser un
inventaire de toutes les découvertes fortuites effectuées dans l’emprise globale du projet.
S’il s’agit des structures bâties, la préférence sera donnée à la conservation in situ du site. Cette situation fera donc
l’objet d’une discussion entre le projet VIVA-LOGONE, le MINAC, l’aménageur et le consultant pour définir les
différentes stratégies d’intégration de ladite découverte dans le plan d’aménagement du site.
Dans le cas où cette option n’est pas techniquement applicable (cas de la zone d’ennoiement), la préférence sera
donnée aux fouilles archéologiques comme méthode d’atténuation d’impact. Dès lors aucune activité ne sera admise
dans le périmètre du site avant la fin des fouilles archéologiques.
Les activités de fouilles archéologiques seront conduites sur la base des recommandations spécifiques contenues
dans le plan de gestion des ressources culturelles physiques et le manuel de fouilles archéologiques.
Les interventions ou le traitement des restes humains ou des sépultures doivent être réalisées avec une très grande
minutie. Pour les restes et les sépultures datant de moins de 50 ans, une attention sera portée aux groupes culturels
propriétaires. La consultation des populations avant et pendant leur gestion sera nécessaire.
La méthode d’atténuation se fera conformément à la loi camerounaise sur l’exhumation et la ré-inhumation des corps.
Il est donc vivement conseillé pour les sépultures historiques de réaliser au début du projet, un inventaire systématique
des cimetières, des caveaux et les tombes individuelles dans l’emprise du projet en concertation avec les riverains.
11FSD= Fouille de Sauvetage Direct qui est une procédure utilisé lorsque les données archéologiques déjà obtenues par le
consultant sont quantitativement et qualitativement significatives.
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V. Synthèse des consignes
1. Sélection d’un consultant permanent en archéologie durant toutes les phases du projet ;
2. Organisation d’un séminaire de sensibilisation à l’endroit des sous-traitants présents dans le projet sur la
notion de patrimoine culturel archéologique ;
3. Formations de certains employés des sous-traitants à la reconnaissance d’un site et vestige archéologique ;
4. Signature d’un mémorandum d’entente (MoU12) entre le projet VIVA-LOGONE et le MINAC en vue de la
gestion du patrimoine culturel pendant toute durée du projet ;
5. Proposition d’un plan de Gestion des ressources culturelles physiques (PGRCP) qui sera transmis à la
direction de l’équipe environnementale ;
6. Etablissement par les entreprises d’un périmètre de sécurité autour d’une découverte fortuite avant la mise
en œuvre du PGRCP;
7. Rédaction d’un rapport de découverte fortuite qui comportera une fiche d’inventaire de biens culturels.
Conclusion
La prise en compte du volet patrimoine culturel dans les pays africains et spécifiquement au Cameroun est une
obligation légale. Les politiques opérationnelles propres aux bailleurs de fonds renforcent ce cadre règlementaire.
C’est le cas des découvertes fortuites dont les procédures internes de la SFI et de la Banque Mondiale fournissent
d’éléments importants de compréhension. Le problème crucial est le rôle important que les institutions nationales et
locales semblent jouer alors qu’elles manquent de capacités nécessaires. Cette insuffisance devrait être suppléée par
le recrutement d’un consultant en archéologie qui va intervenir dans le projet en vue d’un management adéquat des
biens culturels.
Références bibliographiques
BANQUE MONDIALE. Guide pratique – Principes de sauvegarde du patrimoine culture Physique, 2009.
12Mémorandum d'entente (en anglais mémorandum of understanding - MoU) est un document décrivant un accord ou
une convention bilatérale ou multilatérale entre ses parties.
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Annexe 9 : Directives EHS de la Banque Mondiale pour les cultures annuelles
Thématiques Recommandations
Environnement
Conservation et gestion des sols - Pratiquer un travail du sol réduit et nul (souvent appelé " low till " ou " no till "), ainsi que le semis et la plantation directs, afin de minimiser les dommages à
la structure du sol, de conserver la matière organique du sol et de réduire l'érosion.
- Envisagez la plantation en courbes de niveau et en bandes, la construction de terrasses, la culture intercalaire avec des arbres, et les barrières herbeuses
dans les zones en pente.
- Réduire au minimum le compactage, l'endommagement ou la perturbation du sol en utilisant des machines de préparation du sol appropriées au bon
moment de l'année.
- Envisager un programme de rotation des cultures pour maintenir la couverture du sol pendant l'année.
- Gérer la matière organique du sol en retournant les résidus de culture ou en ajoutant du compost et des fumiers chaque fois qu'ils sont disponibles et
économiquement viables.
- Planifier la préparation du sol lorsque les conditions météorologiques présentent le moins de risques de causer des dommages à l'environnement.
- Etc.
Gestion des éléments nutritifs - Envisager l'utilisation d'engrais verts, de cultures de couverture ou de techniques de paillage pour maintenir la couverture du sol, réduire la perte d'éléments
nutritifs, reconstituer la matière organique du sol et capter et/ou conserver l'humidité
- Planifiez un programme de rotation des cultures pour incorporer des légumineuses fixatrices d'azote et des cultures de couverture dans le cycle de culture.
- Élaborer des programmes de fertilisation équilibrés pour chaque unité de gestion du sol en fonction des résultats de la cartographie de la fertilité, de l'historique
des performances des cultures, de l'état du sol et de l'utilisation des engrais.
- Choisir le moment de l'application des nutriments pour maximiser l'absorption et minimiser le ruissellement ou la volatilisation des nutriments.
- Etc.
Gestion des résidus de culture et - Élaborer et mettre en œuvre un plan de gestion des résidus en combinaison avec les résultats de la recherche et de la planification de la gestion des éléments
des déchets solides nutritifs.
- Recycler les résidus et autres matières organiques en laissant les matières sur place ou en les compostant. Tenir compte du risque d'héberger et de propager
des parasites et des maladies avant de mettre en œuvre cette pratique.
- Envisagez d'utiliser les résidus de culture à d'autres fins bénéfiques comme l'alimentation animale, la litière ou le paillage lorsque vous laissez les résidus sur
place.
- Etc.
Gestion de l'eau - Déterminer les besoins en irrigation par la pluie ou par l'eau de la culture, en se basant sur les directives internationales reconnus, tout en tenant compte des
variations saisonnières et des normes régionales.
- Lorsque l'irrigation est pratiquée, élaborer un plan et un calendrier d'irrigation appropriés, et surveiller la consommation et la comparer régulièrement à ces
objectifs.