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L’ANALYSE TECHNIQUE

Vauban Editions

VAUBAN EDITIONS
Introduction à l’analyse technique
Lorsque l’on parle du « Monde de l’investissement », les compétences sont diverses
et variées. Je ne vous parle même pas des convictions qui sont souvent tellement
profondes que certains ne veulent plus entendre parler d’autre chose – surtout lorsqu’il
s’agit de prévisions boursières.

Prévoir n’est pas savoir

Il faut tout d’abord désacraliser une chose : l’analyse technique n’est pas LA solution
miracle pour devenir le prochain Warren Buffet. Analyser un titre ou un indice du point
de vue graphique est simplement une manière supplémentaire de prendre une
décision. En aucun cas il ne faudra donc négliger les fondamentaux. Néanmoins en
observant un graphique nous pourrons au moins déterminer une tendance et même si
les pères de l’analyse graphique estiment que tout est « discounté » dans le prix, ce
n’est souvent pas aussi simple.

Ce n’est pas une science EXACTE, mais une aide à la


décision
Gardez toujours en tête qu’un graphique est un graphique, c’est un moyen de se faire
une idée et pas une certitude d’avoir trouvé LA MÉTHODE pour gagner à tous les
coups. N’oubliez d’ailleurs JAMAIS qu’il n’y a pas de MÉTHODE pour gagner à tous
les coups en bourse.

Par quoi commencer lorsque l’on observe un


graphique ?
La première chose que l’on doit observer c’est soi-même. Aussi étrange que cela
puisse paraître, vous devez déjà vous demander ce que vous cherchez. Est-ce une
variation de 1% pour faire du trading ou est-ce une tendance de fond pour acheter une
action et la conserver pendant des mois ?

Croyez-moi, une fois que vous aurez déterminé un horizon temps, vous ne verrez plus
les graphiques de la même manière qu’avant.
Ensuite, il faut déterminer la tendance.
Dans le graphique du CAC40 que vous pouvez observer ci-dessous, les deux traits
parallèles qui sont tirés détermine clairement une tendance baissière.

Afin de dessiner ce genre de tendance, il nous suffit de relier les points extrêmes à la
baisse par une droite afin de déterminer la direction. Vous vous rendrez compte que
souvent, il y a son pendant sur les extrêmes à la hausse, vous déterminerez ainsi une
tendance.

Sur le graphique ci-dessous, vous verrez que la succession des journées haussières
sont en train de sortir par le haut de notre tendance de fond (elles dépassent la ligne).
Ce qui pourrait, je dis bien « pourrait », signifier un changement de tendance à court
terme.

Tendance baissière sur le CAC40

En analysant un graphique tel que celui-ci on peut donc clairement identifier une
tendance baissière qui serait en train de se rompre. À noter que sur ce graphique
chaque barre verticale se nomme un « candlestick » (en anglais) et un chandelier ou
bougie en français. Chaque bougie représente « une période », ce qui peut être une
minute, une heure, un jour, ou même plus.

L’esprit surfeur
Une fois que l’on a déterminé son horizon temps pour l’investissement, identifier une
tendance n’est pas très compliqué. Un graphique est une succession de vagues,
lorsque le creux de la vague suivante est plus haut que la précédente, vous avez une
tendance haussière. Lorsque c’est l’inverse, c’est une tendance baissière.
En fait, l’analyse technique de base est
assez simple ; il suffit de joindre les
points extrêmes par une droite et cela
nous donne une idée de la tendance.

Pour récapituler, il est important de


déterminer la tendance en premier,
mais aussi le temps durant lequel vous
désirez investir. Si vous décidez
d’investir pour les 20 prochaines
années, un graphique minute par
minute ne vous apprendra strictement
rien. Le contraire étant également vrai.

Une fois que vous aurez apprivoisé le concept de la tendance, vous pourrez
commencer à repérer les points qui semblent poser un problème. J’entends par là les
zones au travers desquelles le marché que vous analysez a eu de la peine à traverser
par le passé.

On appelle cela des résistances (à la hausse) ou des supports (à la baisse).

Dans l’exemple ci-dessous, on y voit plus clair :

Le graphique représente le S&P500, l’indice de référence américain. L’observation est


sur 12 mois. On utilisera ce graphique pour l’exercice.

Dans la partie de gauche, vous avez la correction du mois de février 2018. La première
vague de baisse s’arrête à 2580. À ce stade-là, il est impossible de le savoir. L’indice
remonte ensuite et s’arrête à 2782, il rebaisse d’environ 80 points avant de repartir à
l’assaut des 2782. Là encore, c’est un échec.
La résistance 1 est née
Après avoir échoué sur la résistance des 2782, le marché s’enfonce à nouveau. À ce
stade-là, le fait de ne pas parvenir à dépasser la précédente tentative haussière, laisse
supposer qu’une nouvelle phase de faiblesse est à venir.

La baisse suivante nous renvoie sur les 2580, comme au mois de février. Comme par
hasard, on s’arrête juste au même endroit.

Le support 1 est né
En juillet nous retenterons encore une fois de casser à la résistance des 2782, ça sera
à nouveau un échec. Mais une tendance sera née et nous permettra une cassure
haussière à la fin de l’été.

Dans la seconde partie de l’année, vous constaterez que l’on recrée cette même zone
d’hésitation qui va nous mener à la rupture de la fin d’année.

Les figures
Une fois que l’on creuse plus loin dans l’analyse technique, on découvre le principe
des figures. Nous retrouvons régulièrement des figures qui sont listées dans les livres
d’analyse technique qui nous permettent de jouer les devins.

Head & Shoulders n’est pas qu’un shampoing

L’une des plus connues d’entre ces figures est le « Head and Shoulders » ou « figure
de Tête-Épaules ». Elle n’est pas compliquée à identifier vu son nom. C’est aussi et
surement pourquoi nous la retrouvons si régulièrement.

En ce début d’année 2019 le DAX (l’indice allemand) est en pleine formation de


Tête Épaules. Les théoriciens disent que lorsque la ligne de cou est cassée,
l’amplitude à la baisse est la même qu’à la hausse.
Sur le graphique du DAX, on devine bien cette configuration particulière. La « ligne de
cou » qui correspond au cou du personnage, représente le bas de la figure, le haut de
tête est son opposé. Lors d’une cassure à la baisse d’une de ces figures, nous pouvons
identifier l’objectif en soustrayant la ligne de cou au sommet du crâne.

L’objectif baissier du DAX devrait donc se trouver autour des 10'000. Ce qui
correspondrait ensuite à un bon point d’entrée à l’avenir.

En conclusion
En conclusion ce n’est pas en quelques pages que l’on maîtrise le sujet, c’est surtout
en « mangeant » des graphiques à longueur de journée que l’on apprend à découvrir
des configurations qui se répètent et qui nous permettent de prendre confiance et de
commencer à investir en « lisant un graphique ».

Néanmoins, il ne faut pas négliger les fondamentaux. Typiquement, si la lecture du


bilan vous fait craindre une faillite, ce n’est pas parce qu’il y a un support technique
sur le graphique que cela va sauver la société.

Thomas Veillet alias Morningbull

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