Vous êtes sur la page 1sur 6

Accueil Cours Exercices Devoirs Vidéo QCM Nous contacter Créer un compte

Fascicule des partenaires

Accueil » Série de Textes sur Le travail Collège


Série de Textes sur Le travail Sixième
Cours Math 6e
Exo Maths 6e
Texte 1 Sciences de la Vie 6e
Notre point de départ, c’est le travail sous une forme qui appartient exclusivement à l’homme. Cinquième
Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille confond par la Sciences de la vie 5e
structure de ses cellules l’habileté de plus d’un architecte. Sciences de la terre 5e
Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a Math 5e
construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le résultat auquel le travail Cours Maths 5e
aboutit préexiste idéalement dans l’imagination du travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement Exo Maths 5e
un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but Quatrième
dont il a conscience, qui détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa Cours Maths 4e
volonté. Et cette subordination n’est pas momentanée. L’œuvre exige pendant toute sa durée, Exo Math 4e
outre l’effort des organes qui agissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même PC 4e
résulter que d’une tension constante de la volonté. Elle l’exige d’autant plus que, par son objet et Cours PC 4eme
son mode d’exécution, le travail enchaine moins le travailleur, qu’il se fait moins sentir à lui Exo PC 4e
comme le libre jeu de ses forces corporelles et intellectuelles ; en un mot, qu’il est moins Histoire 4e
attrayant. SVT 4e
Marx Le Capital, livre I, éditions sociales, 1978, pp 180 Science de La Vie 4e
Texte 2 Science de la terre 4e
Abeilles, termites, castors, bâtissent de merveilleux édifices. Les fourmis connaissent l’agriculture, Exo SVT 4e
les travaux de voirie, l’esclavage et la conduite des opérations de guerre. L’éducation des petits, Exos Sciences de la Vie
les travaux de fortification et les migrations organisées apparaissent comme très répandus. Tout 4e
ce que l’homme accomplit, un animal ou un autre l’a fait. La vie librement mouvante, dans sa Exos sciences de la terre
généralité, comprend les tendances qui existent, latentes, en tant que POTENTIALITES. L’homme 4e
n’accomplit rien qui ne soit à la portée de LA VIE EN GENERAL. Troisième
Et néanmoins, tout ceci n’a fondamentalement aucun rapport avec la technique humaine. De PC 3e
telles techniques génériques sont INVARIABLES : voilà bien ce que signifie le terme « instinct ». La Cours PC 3e
« cogitation » animale étant strictement tributaire du « ici-et-maintenant » immédiat, et ne tenant Cours Physique 3e
compte ni du passé ni de l’avenir, elle ne connait pas non plus l’expérience ou l’angoisse. (…….). La Cours Chimie 3e
technique générique est par conséquent non seulement invariable, mais également Exo PC 3e
IMPERSONNELLE. Exos Physique 3e
La caractéristique exclusive de la technique humaine, au contraire, est qu’elle est INDEPENDANTE Exos chimie 3e
de la vie de l’espèce humaine. C’est, dans l’histoire entière du monde vivant, l’exemple unique d’un BFEM PC
individu qui s’affranchit de la contrainte générique. Il importe de méditer longuement sur cette Histoire
pensée si l’on veut en saisir les implications infinies. Dans l’existence de l’homme la technique est Maths 3e
constante, arbitraire, modifiable, personnelle, IMAGINATIVE ET INVENTIVE. Elle peut s’apprendre Cours Maths 3e
et être perfectionnée. L’homme est devenu le CREATEUR de sa tactique vitale : là est sa grandeur Exos maths 3e
et là est sa perte. BFEM Maths
Oswald SPENGLER, L’homme et le technique (1931), Gallimard, « Les Essais », 1958.pp.66-67 QCM Maths 3e
SVT 3e
Texte 3
Science de La Terre 3e
L’outil est la ruse de la Raison par laquelle la nature est tournée contre la nature, si bien que
Science de La Vie 3e
l’homme n’est pas subjugué par l’extériorité inerte. Ces découvertes humaines appartiennent à
Exo SVT 3e
l’Esprit ; un instrument inventé par l’homme est plus haut qu’une chose de la nature ; car il est une
BFEM SVT
production de l’Esprit.
Ces instruments, qui tout d’abord ont un sens pratique, ont été estimés très haut par les Grecs, le
trait est particulièrement sensible chez Homère, chez qui les hommes se réjouissent d’avoir Lycée
produit des ustensiles de toutes sortes, où des choses qui nous sont devenues tout à fait
Seconde
indifférentes par l’usage sont hautement estimées, et où l’homme se réjouit de ses inventions. Les
Math 2nd
mœurs sont encore très simples ; les princes préparent eux-mêmes leur manger, et Ulysse
Cours Maths 2nd
construit son propre lit avec un figuier. On y raconte avec beaucoup de détails comment le
Exo maths 2nd
sceptre d’Agamemnon a été fait ; comment les portes tournent sur leurs gongs ; les armes, les
Devoir Maths 2nd
triangles et autres ustensiles sont mentionnés avec plaisir. Et le sentiment se fait jour qu’il s’agit là
PC 2nd
de création de l’Esprit… Les Grecs ont embelli les débuts de la culture et les ont vénérés comme
Cours PC 2nd
des dons divins ; ils attribuent l’invention du feu à Prométhée, l’élevage des chevaux à Poséidon, la
culture des oliviers et l’invention du tissage, à Pallas. Ainsi, on confère le plus grand honneur à Exo PC 2nd
l’invention humaine, en tant qu’elle subjugue les choses naturelles et se les approprie pour Cours SVT Seconde
l’usage. Première
HEGEL, Leçons sur la philosophie de l’histoire, in Morceaux choisis, Tome 2, Gallimard, 1939 Maths 1ere
pp.127 Cours Maths 1ere
Texte 4 Exos Maths 1ere
Le travail de quelques-unes des classes les plus respectables de la société, de même que celui Devoir Maths 1ere
des domestiques, ne produit aucune valeur, il ne se fixe ni se réalise sur aucun objet ou chose qui PC Première
puisse se vendre, qui subsiste après la cessation du travail et qui puisse servir à procurer par la Cours PC 1ere
suite une pareille quantité de travail. Le souverain, par exemple, ainsi que tous les autres Exo PC Première
magistrats civils et militaires qui servent sous lui, toute l’armée, toute la flotte, sont autant de Cours SVT Première
travailleurs non productifs. Ils sont les serviteurs de l’Etat, et ils sont entretenus avec une partie Terminale
du produit annuel de l’industrie d’autrui. Leur service, tout honorable, tout utile, tout nécessaire Maths Terminale
qu’il est, ne produit rien avec quoi on puisse ensuite se procurer une pareille quantité de service. Cours Maths TS
La protection, la tranquillité, la défense de la chose publique, qui sont le résultat du travail d’une Exos Maths Terminale
année, ne peuvent servir à acheter la protection, la tranquillité, la défense qu’il faut pour l’année Devoir Maths Terminale
suivante. Quelques-unes des professions les plus graves et les plus importantes, quelques-unes PC Terminale
des plus frivoles, doivent être rangées dans cette même classe : les ecclésiastiques, les gens de loi, Cours PC Terminale
les médecins et les gens de lettres de toute espèce, ainsi que les comédiens, les farceurs, les Exo PC Terminale
musiciens, les chanteurs, les danseurs d’Opéra, etc. Le travail de la plus vile de ces professions a SVT Terminale
sa valeur qui se règle sur les mêmes principes que toute autre sorte de travail : et la plus noble et Exos SVT Terminale
la plus utile ne produit son travail rien avec quoi on puisse ensuite acheter ou faire une pareille Philosophie
quantité de travail. Leur ouvrage à tous, tel que la déclamation de l’acteur, le débit de l’orateur ou Cours Philo
les accords du musicien, s’évanouit au moment même qu’il est produit. Savoir-faire Philo
Les travailleurs productifs et les non productifs, et ceux qui ne travaillent pas du tout, sont tous Texte Philo
également entretenus par le produit annuel de la terre et du travail du pays. Ce produit, quelque Exo Philo
grand qu’il puisse être, ne saurait être infini, et a nécessairement ses bornes. Suivant donc que, Histoire
dans une année, une portion plus ou moins grande de ce produit est employée à entretenir des Géographie
gens non productifs, plus ou moins grande sera la portion qui restera pour les gens productifs, et Exo Maths 2nd
plus ou moins grand sera par conséquent le produit de l’année suivante : la totalité du produit
annuel, à l’exception des productions spontanées de la terre, étant le fruit du travail productif.
Adam Smith, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, Gallimard, 1970,
pp.158-159.
Texte 5 Connexion utilisateur
Nous n’avons considéré jusqu’ici l’aliénation, la dépossession de l’ouvrier, que sous un seul aspect,
Nom d'utilisateur *
celui de son rapport aux produits de son travail. Or, l’aliénation n’apparaît pas seulement dans le
résultat, mais aussi dans l’acte de la production, à l’intérieur de l’activité productrice elle-même.
Comment l’ouvrier ne serait-il pas étranger au produit de son activité si, dans l’acte même de la
Mot de passe *
production, il ne devenait étranger à lui-même ? En fait, le produit n’est que le résumé de l’activité,
de la production. Si le produit du travail est dépossession en acte, dépossession de l’activité,
activité qui dépossède. L’aliénation, de la possession, dans l’activité du travail elle-même. Créer un nouveau compte
Demander un nouveau mot de
Or, en quoi consiste la dépossession du travail ? passe

D’abord, dans le fait que le travail est extérieur à l’ouvrier, c’est-à-dire qu’il ne s’appartient pas,
Se connecter
mais ne nie ; qu’il ne s’y sent pas satisfait, mais malheureux ; qu’il n’y déploie pas une libre énergie
physique et intellectuelle, mais mortifie son corps et ruine son esprit. C’est pourquoi l’ouvrier n’a
le sentiment d’être à soi qu’en dehors du travail ; dans le travail, il se sent extérieur à soi-même. Il
est lui quand il ne travaille pas et, quand il travaille, il n’est pas lui. Son travail n’est pas volontaire,
mais contraint. Travail forcé, il n’est pas la satisfaction d’un besoin, mais seulement un moyen de
satisfaire des besoins en dehors du travail. La nature aliénée du travail apparaît nettement dans
le fait que, dés qu’il n’existe pas de contrainte physique ou autre, on fuit le travail comme la peste.
Le travail aliéné, le travail dans lequel l’homme se dépossède, est sacrifice de soi, mortification.
Enfin, l’ouvrier ressent la nature extérieure du travail par le fait qu’il n’est pas son bien propre,
mais celui d’un autre, qu’il ne lui appartient pas ; que dans le travail l’ouvrier ne s’appartient pas
lui-même, mais à un autre. Dans la religion, l’activité propre à l’imagination, au cerveau, au cœur
humain, opère sur l’individu indépendamment de lui, c’est-à-dire comme une activité étrangère,
divine ou diabolique. De même l’activité de l’ouvrier n’est pas son activité propre ; elle appartient à
un autre, elle est déperdition de soi-même.
On en vient donc à ce résultat que l’homme (ouvrier) n’a de spontanéité que dans ses fonctions
animales : le manger, le boire et la procréation, peut-être encore dans l’habitat, la parure, etc. ; et
que, dans ses fonctions humaines, il ne se sent plus qu’animalité : ce qui est animal devient
humain, ce qui est humain devient animal. Sans doute, manger, boire, procréer, etc., sont aussi
dans l’ensemble des activités humains, érigées en fins dernières et exclusives, ce ne sont plus que
des fonctions animales.
Marx, Ebauche d’une critique de l’économie politique.
Texte 6
C’est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même. Dans le moment qui
correspond au désir dans la conscience du maître, ce qui paraît échoir à la conscience servante,
c’est le côté du rapport inessentiel à la chose, puisque la chose dans ce rapport maintient son
indépendance. Le désir s’est réservé à lui-même la pure négation de l’objet, et ainsi le sentiment
sans mélange de soi-même.
Mais c’est justement pourquoi cette satisfaction est elle-même uniquement un état disparaissant,
car il lui manque le côté objectif ou la subsistance. Le travail, au contraire, est désir réfréné,
disparition retardée : le travail forme. Le rapport négatif à l’objet devient forme de cet objet
même, il devient quelque chose de permanent, puisque justement, à l’égard du travailleur, l’objet
a une indépendance.
Ce moyen négatif, ou l’opération formatrice, est en même temps la singularité ou le pur être-pour-
soi de la conscience. Cet être-pour-soi, dans le travail, s’extériorise lui-même et passe dans
l’élément de la permanence ; la conscience travaillante en vient ainsi à l’intuition de l’être
indépendant, comme intuition de soi-même.
HEGEL, La phénoménologie de l’esprit, Tome I, Aubier, pp.163
Texte 7
Le maître force l’esclave à travailler. Et en travaillant, l’esclave devient le maître de la nature. Or, il
n’est devenu l’esclave du maître que par ce que de prime abord-il était esclave de la nature, en se
solidarisant avec elle, et en se subordonnant à ses lois par l’acceptation de l’instinct de
conservation. En devenant par le travail maître de la nature, l’esclave se libère donc de sa propre
nature d’esclave : il le libère du maître. Dans le monde technique transformé par son travail, il
règne-ou du moins, régnera un jour-en maître absolu. Et cette maîtrise qui naît du travail, de la
transformation progressive du monde donné et de l’homme donné dans ce monde, sera tout
autre chose que la maîtrise immédiate du maître du maître. L’avenir et l’histoire appartiennent
donc non pas au maître guerrier, qui ou bien meurt ou bien se maintient indéfiniment dans
l’identité avec soi-même, mais à l’esclave travailleur. Celui-ci, en transformant le monde donné, il
se dépasse donc, en dépassant aussi le maître qui est lié au donnée qu’il laisse-ne travaillant pas-
intact.
Alexandre Kojeve, Introduction à la lecture de HEGEL
Texte 8
Le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par la
nécessité et la finalité extérieure : d’après sa nature, ce domaine se situe donc au-delà de la
sphère de la production à proprement parler matérielle. Comme le sauvage doit lutter avec la
nature pour satisfaire ses besoins, pour continuer et produire sa vie, de même l’homme civilisé y
est obligé et il l’est dans toutes les formes de la société et dans toutes les manières possibles de la
production. A mesure qu’il se développe, ce domaine de la nécessité de la nature s’élargit, parce
que les besoins augmentent : mais en même temps croissent les forces productives qui les
satisfont. La liberté dans ce domaine ne peut donc consister qu’en ceci : l’homme socialisé, les
producteurs associés règlent rationnellement ce métabolisme(Stoffwechsel) entre eux et la
nature, le soumettant à leur contrôle commun au lieu d’être dominés par lui par une force
aveugle : ils l’accomplissent avec la moindre dépense d’énergie possible et sous les conditions qui
sont les plus dignes de leur nature humaine et qui y sont les adéquates. Néanmoins, cela reste
toujours un domaine de la nécessité. C’est au-delà que commence ce développement des forces
qui est à lui-même son propre but, qui constitue le véritable domaine de la liberté, mais qui ne
peut éclore que sur la base de cet empire de la nécessité. La réduction de la journée de travail est
la condition fondamentale.
Karl MARX, Le Capital, livre III. Hambourg (1894) éd. F. Engels
Texte 9
En fait l’élément libérateur de l’opprimé, c’est le travail. En ce sens c’est le travail qui est d’abord
révolutionnaire. Certes il est commandé et prend d’abord figure d’asservissement du travailleur : il
n’est pas vraisemblable que celui-ci, si on le lui eût imposé, eût choisi de faire ce travail dans ces
conditions et dans ce laps de temps pour ce salaire. Plus rigoureux que le maître antique, le
patron va jusqu’à déterminer à l’avance les gestes et les conduites du travailleur. Il décompose
l’acte de l’ouvrier en éléments, lui en ôte certains pour les faire exécuter par d’autres ouvriers,
réduit l’activité consciente et synthétique du travailleur à n’être plus qu’une somme de gestes
indéfiniment répétés. Ainsi tend-il à ravaler le travailleur à l’état de pure et simple chose en
assimilant ses conduites à des propriétés. Madame de Staël en cite, dans la relation du voyage
qu’elle fit en Russie au début du XIXe siècle, un exemple frappant : « Sur vingt musiciens (d’un
orchestre de serfs russes) chacun fait entendre une seule et même note, toutes les fois qu’elle
revient. Ainsi chacun de ces hommes porte le nom de la note qu’il est chargé d’exécuter. On dit en
les voyant passer : voilà le sol, le mi ou le ré de M. Narishkine. »Voilà l’individu limité à une
propriété constante qui le définit comme le poids atomique ou la température de fusion. Le
taylorisme moderne ne fait pas autre chose. L’ouvrier devient l’homme d’une seule opération qu’il
répète cent par jour : il n’est plus qu’un objet et il serait enfantin ou odieux de raconter à une
piqueuse de bottines ou à l’ouvrière qui pose des aiguilles sur le cadran de vitesse des
automobiles Ford qu’elles conservent, au sein de l’action où elles sont engagées, la liberté
intérieure de penser. Mais dans le même temps, le travail offre une amorce de libération
concrète, même dans ces cas extrêmes, parce qu’il est d’abord négation de l’ordre contingent et
capricieux qui est l’ordre du maître. Au travail, l’opprimé n’a plus de souci de plaire au maître. Il
échappe au monde de la danse, de la politesse, de la cérémonie, de la psychologie : il n’a pas à
deviner ce qui se passe derrière les yeux du chef, il n’est plus à la merci d’une humeur : son travail,
certes, lui est imposé à l’origine et on lui en vole finalement le produit. Mais entre ces deux
limites, il lui confère la maîtrise sur les choses : le travailleur se saisit comme possibilité de faire
varier à l’infini la forme d’un objet matériel en agissant sur lui selon certaines règles universelles.
En d’autres termes, c’est le déterminisme de la matière qui lui offre la première image de sa
liberté.
Jean-Paul SARTRE, « Matérialisme et révolution », in Situations III, 1949, Gallimard, pp. 197-199
Texte 10
Enfin, adressant la parole à Adam, Il lui dit : Puisque vous avez écouté la voix de votre femme
plutôt que m’obéir, la terre sera maudite à cause de vous : vous n’en tirerez de quoi vous nourrir
qu’avec beaucoup de peine. Vous mangerez votre pain
à la sueur de votre visage, jusqu’à ce que vous retourniez dans la terre d’où vous avez été tiré : car
vous êtes poussière, et vous retournerez en poussière. Ensuite il le chassa du jardin délicieux, de
crainte qu’il ne touchât au fruit de l’arbre de vie ; il l’obligea d’aller travailler la terre dont il avait
été tiré.
Après l’avoir chassé, il mit des Chérubins à l’entrée du jardin avec une épée foudroyante, pour
garder le chemin de l’arbre de vie. C’est ainsi que le péché est entré dans le monde par un seul
homme, et la mort par le péché ; et ainsi, tous les hommes ont été assujettis à la mort, parce que
tous ont péché dans un seul.
Abrégé de l’histoire et de la morale de l’Ancien Testament, Jean Desaint, 1729
Texte 11
L’homme est le seul animal qui soit voué au travail. (…) La question de savoir si le ciel ne se serait
pas montré beaucoup plus bienveillant à notre égard, en nous offrant toutes choses déjà
préparées, de telle sorte que nous n’aurions plus besoin de travailler, cette question doit
certainement être résolue négativement, car il faut à l’homme des occupations, même de celles
qui supposent une certaine contrainte. Il est tout aussi faux de s’imaginer que, si Adam et Eve
étaient restés dans le paradis, ils n’eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble,
chanter des chants pastoraux et contempler la beauté de la nature. L’oisiveté eût fait leur
tourment tout aussi bien que celui des autres hommes.
Il faut que l’homme soit occupé de telle sorte que, tout rempli du but qu’il a devant les yeux, il ne
se sente pas lui-même, et le meilleur repos pour lui est celui qui suit le travail.
Kant, Traité de pédagogie, in Eléments métaphysiques de la doctrine de la vertu, pp.218
Texte 12
Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je
vois la même arrière-pensée que dans les louanges des actes impersonnels et d’un intérêt
général : à savoir la peur de tout ce qui est individuel.
On se rend maintenant très bien compte, à l’aspect du travail – c’est-à-dire de ce dur labeur du
matin au soir – que c’est là la meilleure police, qu’elle tient chacun en bride et qu’elle s’entend
vigoureusement à entraver le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance.
Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires, il retire cette force à la
réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l’amour et à la haine, il place toujours devant les
yeux un but mesquin et accorde des satisfactions faciles et régulières.
Ainsi une société où l’on travaille sans cesse durement jouira d’une plus grande sécurité : et c’est
la sécurité que l’on adore maintenant comme divinité suprême. – Et puis ! Épouvante ! « Le travail-
leur », justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ « individus dangereux » ! Et
derrière eux, le danger des dangers – l’individuumm !
Nietzsche, Aurore, Mercure de France, 1900, pp. 191
Ajouter un commentaire

Commentaires
Anonyme (non vérifié) fh glnkmjlkjyhugcxfghjkl
lun, 03/01/2021 - 19:39 fh glnkmjlkjyhugcxfghjkl:hfguiopplicfgyuipù
permalien
répondre

Anonyme (non vérifié) li dé mounou ma la ci


lun, 03/01/2021 - 19:48 li dé mounou ma la ci khakh dara thiey diangu bi amoul fenn
permalien
répondre

Ajouter un commentaire
Votre nom

Objet

Comment *

Aucune balise HTML autorisée. Plus d'information sur les formats de texte
Les adresses de pages web et de courriels sont
transformées en liens automatiquement.

Enregistrer Aperçu
Copyright © 2024, sunudaara.

Vous aimerez peut-être aussi