Vous êtes sur la page 1sur 6

Accueil Cours Exercices Devoirs Vidéo QCM Nous contacter Créer un compte

Fascicule des partenaires

Accueil » Série de Textes sur La liberté Collège


Série de Textes sur La liberté Sixième
Cours Math 6e
Exo Maths 6e
Texte 1
Sciences de la Vie 6e
LIBERTE : C’est un de ces détestables mots qui ont plus de valeur que de sens : qui chantent plus
Cinquième
qu’ils ne parlent : qui demandent plus qu’ils ne répondent ; de ces mots qui ont fait tous les
Sciences de la vie 5e
métiers, et desquels la mémoire est barbouillée de Théologie, de Métaphysique, de Morale et de
Sciences de la terre 5e
Politique ; mots très bons pour la controverse, la dialectique, l’éloquence ; aussi propres aux
Math 5e
analyses illusoires et aux subtilités infinies qu’aux fins de phrases qui déchaînent le tonnerre.
Cours Maths 5e
Je ne trouve une signification précise à ce nom de la « Liberté » que dans la dynamique et la
Exo Maths 5e
théorique des mécanismes, où il désigne l’excès du nombre qui définit un système matériel sur le
Quatrième
nombre de gènes qui s’opposent aux déformations de ce système, ou qui lui interdisent certains
Cours Maths 4e
mouvements.
Exo Math 4e
Cette définition qui résulte d’une réflexion sur une observation toute simple, méritait d’être
PC 4e
rappelée en regard de l’impuissance remarquable de la pensée morale à circonscrire dans une
Cours PC 4eme
formule ce qu’elle entend elle-même par « liberté » d’un être vivant et doué de conscience de soi-
Exo PC 4e
même et de ses actions. Les uns, donc, ayant rêvé que l’homme était libre, sans pouvoir dire au
Histoire 4e
juste ce qu’ils entendaient par ces mots, les autres, aussitôt, imaginèrent et soutinrent qu’il ne
SVT 4e
l’était pas. Ils parlèrent de fatalité, de nécessité, et, beaucoup plus tard, de déterminisme ; mais
Science de La Vie 4e
tous ces termes sont exactement du même degré de précision que celui auquel ils s’opposent.
Science de la terre 4e
Ils n’importent rien dans l’affaire qui la retire de ce vague où tout est vrai. Le « déterminisme »
Exo SVT 4e
nous jure que si l’on savait tout, l’on saurait aussi déduire et prédire la conduite de chacun en
Exos Sciences de la Vie
toute circonstance, ce qui est assez évident. Le malheur veut que « tout savoir » n’ait aucun sens.
4e
P. Valéry, Regards sur le monde actuel. « Fluctuations sur la liberté », (1938), in Œuvre, Tome II,
Exos sciences de la terre
Bibliothéque de la Pléiade, Ed. Gallimard, 1960, P. 951
4e
Texte 2
Troisième
Ceux qui ont écrit sur les Affections et la conduite de la vie humaine semblent, pour la plupart, PC 3e
traiter non de choses naturelles qui suivent les lois communes de la Nature mais de choses qui Cours PC 3e
sont hors de la Nature. En vérité, on dirait qu’ils conçoivent l’homme dans la Nature comme un Cours Physique 3e
empire dans un empire. Ils croient, en effet, que l’homme trouble l’ordre de la Nature plutôt qu’il Cours Chimie 3e
ne le suit, qu’il a sur ses propres actions un pouvoir absolu et ne tire que de lui-même sa Exo PC 3e
détermination. Exos Physique 3e
Ils cherchent donc la cause de l’impuissance et de l’inconstance humaines, non dans la puissance Exos chimie 3e
commune de la Nature, mais dans je ne sais quel vice de la nature humaine et, pour cette raison, BFEM PC
pleurent à son sujet, la raillent, la méprisent ou le plus souvent la détestent. [….] Histoire
Les Affections donc de la haine, de la colère, de l’envie, etc., considérées en elles- même, suivent Maths 3e
de la même nécessité et de la même vertu de la Nature que les autres choses singulières. Cours Maths 3e
Spinoza, Ethique, 3e partie Exos maths 3e
Texte 3 BFEM Maths
Je n’ai rien supposé ou avancé, touchant la liberté, que ce que nous ressentons tous les jours en QCM Maths 3e
nous-mêmes, et qui est très connu par la lumière naturelle(…) SVT 3e
Mais encore que peut- être il y e ait plusieurs qui, lorsqu’ils considèrent la pré ordination de Dieu, Science de La Terre 3e
ne peuvent pas comprendre comment notre liberté peut subsister et s’accrocher avec elle, il n’y a Science de La Vie 3e
néanmoins personne, qui se regardant seulement soi-même, ne ressente et n’expérimente que la Exo SVT 3e
volonté et la liberté ne sont qu’une même chose, ou plutôt qu’il n’y a point de différence entre ce BFEM SVT
qui est volontaire et ce qui est libre.
René Descartes, 1642, Troisièmes objections, Réponse à la 12èm objection Garnier
Flammarion
Texte 4

Que la liberté de notre volonté se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en
avons.
Au reste il est si évident que nous avons une volonté libre, qui peut donner son consentement ou
ne pas le donner quand bon lui semble, que cela peut être composé pour une de nos plus
communes notions pas.
René Descartes, 1644, Principes de la philosophie
Texte 5

Jamais nous n’avons été plus libres que l’occupation allemande. Nous avions perdu tous nos
droits et d’abord celui de parler ; on nous insultait en face chaque jour et il fallait nous taire ; on
nous déportait en masse, comme travailleurs, comme juifs, comme prisonniers politiques ;
partout sur les murs, dans les journaux, sur l’écran, nous retrouvions cet immonde et fade visage
que nos oppresseurs voulaient nous donner de nous-mêmes : à cause de tout cela nous étions
libres. Puisque le venin nazi se glissait jusque dans notre pensée, chaque pensée juste était une
conquête : puisqu’une police toute puissante cherchait à nous contraindre au silence, chaque
parole devenait précieuse comme une déclaration de principe puisque nous étions traqués,
chacun de nos gestes avait le poids d’un engagement. Des circonstances souvent atroces de notre
combat nous mettaient enfin à même de vivre, sans fard et sans voile, cette situation déchirée,
insoutenable qu’on appelle la condition humaine.
Jean Paul Sartre, « La République du silence ».
Texte 6
La liberté est une, mais elle se manifeste diversement selon les circonstances. A tous les
philosophes qui s’en font les défenseurs, il est permis de poser une question préalable : à propos
de quelle situation privilégiée avez-vous fait l’expérience de votre liberté ? C’est une chose en effet
d’éprouver qu’on est libre sur le plan de l’action, de l’entreprise sociale ou politique, de la création
Lycée
dans les arts, et une autre chose de l’éprouver dans l’acte de comprendre et de découvrir. Un
Richelieu, un Vincent de Paul, un Corneille auraient eu, s’ils avaient été métaphysiciens, certaines Seconde
choses à nous dire sur la liberté, parce qu’ils l’ont prise par un bout, au moment où elle se Math 2nd
manifeste par un événement absolu, par l’apparition du nouveau, poème ou institution, dans un Cours Maths 2nd
monde qui ne l’appelle ni le refuse. Exo maths 2nd
Descartes, qui est d’abord un mathématicien, prend les choses par l’autre bout : son expérience Devoir Maths 2nd
première n’est pas celle de la liberté créatrice ex nihilo, mais d’abord celle de la pensée autonome PC 2nd
qui découvre par ses propres forces des relations intelligibles entre essences déjà existantes. C’est Cours PC 2nd
pourquoi, nous autres Français qui vivons depuis trois siècles sur la liberté cartésienne, nous Exo PC 2nd
entendons implicitement par « libre arbitre » l’exercice d’une pensée indépendante plutôt que la Cours SVT Seconde
production d’un acte créateur, et finalement nos philosophes assimilent, comme Alain, la liberté Première
avec l’acte de juger. Maths 1ere
Sartre, Situations I p. 314, Ed. Gallimard. Cours Maths 1ere
Texte 7 Exos Maths 1ere
Dostoïevski avait écrit : « Si Dieu n’existait pas, tout serait permis. » c’est là le point de départ de Devoir Maths 1ere
l’existentialisme. En effet, tout est permis si Dieu n’existe pas, et par conséquent l’homme est PC Première
délaissé, parce qu’il ne trouve ni en lui, ni hors de lui une possibilité de s’accrocher. Il ne trouve Cours PC 1ere
d’abord pas d’excuses. Exo PC Première
Si, en effet, l’existence précède l’essence, on ne pourra jamais expliquer par référence à une Cours SVT Première
nature humaine donnée et figée ; autrement dit, il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, Terminale
l’homme est liberté. Si, d’autre part, Dieu n’existe pas, nous ne trouvons pas en face de nous des Maths Terminale
valeurs ou des ordres qui légitimeront notre conduite. Ainsi, nous n’avons ni derrière nous, ni Cours Maths TS
devant nous, dans le domaine lumineux des valeurs, des justifications ou des excuses. Nous Exos Maths Terminale
sommes seuls, sans excuses. Devoir Maths Terminale
C’est ce que j’exprimai en disant que l’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il PC Terminale
ne s’est pas crée lui-même, et par ailleurs cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde il Cours PC Terminale
est responsable de tout ce qu’il fait. L’existentialisme ne croit pas à la puissance de la passion. Il Exo PC Terminale
ne pensera jamais qu’une belle passion est un torrent dévastateur qui conduit fatalement SVT Terminale
l’homme à certains actes, et qui, par conséquent, est une excuse. Il pense que l’homme est Exos SVT Terminale
responsable de sa passion. L’existentialisme ne pensera pas non plus que l’homme peut trouver Philosophie
un secours dans un signe donné, sur terre, qui l’orientera ; car il pense que l’homme déchiffre lui- Cours Philo
même le signe comme il lui plaît. Il pense donc que l’homme, sans aucun appui et sans aucun Savoir-faire Philo
secours, est condamné à chaque instant à inventer l’homme. Texte Philo
Sartre, L ‘Existentialisme est un Humanisme, pp 36-38 Les Editions Nagel et Briquet, 1946, Exo Philo
Genève Histoire
Texte 8
Géographie
Exo Maths 2nd
On pense en effet que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui
agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif de
son plaisir et incapable de ne rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage,
et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison.
Quant à l’action par commandement, c’est-à-dire à l’obéissance, elle ôte bien en quelque manière
la liberté, elle ne fait cependant pas sur-le-champ un esclave, c’est la raison déterminante de Connexion utilisateur
l’action qui le fait. Si la fin de l’action n’est pas l’utilité de l’agent lui-même, mais de celui qui la
Nom d'utilisateur *
commande, alors l’agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un Etat et sous un
commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui
commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit en esclave inutile à lui-même,
Mot de passe *
mais un sujet […] De même encore les enfants, bien que tenus d’obéir aux commandements de
leurs parents, ne sont cependant pas des esclaves ; car les commandements des parents ont très
grandement égard à l’utilité des enfants. Nous reconnaissons donc une grande différence entre Créer un nouveau compte
un esclave, un fils et un sujet, qui se définissent ainsi : est esclave qui est tenu d’obéir à des Demander un nouveau mot de
commandements n’ayant égard qu’à l’utilité du maître commandant ; fils qui fait ce que lui est passe
utile par le commandement de ses parents ; sujet enfin, qui fait par le commandement du
souverain ce qui est utile au bien commun et par conséquent aussi à lui-même.
Se connecter
Spinoza, Traité théologico-politique, in Œuvres, T. II, Paris, Garnier-Flammarion, 1965, pp. 267-
268.
Texte 9
On a beau vouloir confondre l’indépendance et la liberté, ces deux choses sont si différentes que
même elles s’excluent mutuellement.
Quand chacun fait ce qu’il lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d’autres, et cela ne s’appelle pas
un état libre. La liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui ;
elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d’autrui à la nôtre. Quiconque est maître ne
peut être libre, et régner c’est obéir. Vos Magistrats savent cela mieux que personne, eux qui
comme Othon n’omettent rien de servile pour commander. Je ne connais de volonté vraiment
libre que celle à laquelle nul n’a d’opposer de résistance. Dans la liberté commune nul n’a le droit
de faire ce que la liberté d’un autre lui interdit, et la vraie liberté n’est jamais destructive d’elle-
même.
Ainsi la sans la justice est une véritable contradiction ; car comme q’on s’y prenne tout gêne dans
l’exécution d’une volonté désordonnée.
Il n’y a donc point de liberté sans Lois, ni où quelque un est au-dessus des Lois : dans l’état même
de nature l’homme n’est libre qu’à la faveur de la Lois naturelle qui commande à tous. Un peuple
libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux Lois, mais il
n’obéit qu’aux Lois et c’est par la force des Lois qu’il n’obéit pas aux hommes. (…) Un peuple est
libre, quelque forme qu’ai son Gouvernement, quand dans celui qui gouverne il ne voit point
l’homme, mais l’organe de la loi.
Rousseau, Lettres écrites de la Montagne. In œuvre, tome III,
Bibliothèque de la Pléiade, Ed. Gallimard, p 841
Texte 10

Le but final de l’instauration d’un régime politique n’est pas la domination ni la répression des
hommes, ni leur soumission au joug d’un autre (…) Le but poursuivi ne saurait être de transformer
des hommes raisonnables en bêtes ou en automates ! Ce qu’on a voulu leur donner, c’est, bien
plutôt, la pleine latitude de s’acquitter dans une sécurité parfaite des fonctions de leurs corps et
de leur esprit. Après quoi, ils seront en mesure de raisonner plus librement, ils ne s’affronteront
plus avec les armes de la haine, de la colère, de la ruse et ils se traiteront mutuellement sans
injustice. Bref, le but de l’organisation en société, c’est la liberté !
Baruch Spinoza,Traité des autorités théoriques et politiques,

Chap. XX, trad. M. France, Gallimard, La Pléade, p. 95.


Texte 11

Extrait de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen du 26 Août 1789

Article 1
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent
être fondées que sur l’utilité commune.

Article 2
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de
l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.

Article 3
Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne
peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

Article 4
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi, l’exercice des droits
naturel de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la
société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.

Article 5
La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n’est pas défendu
par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu’elle n’ordonne pas.

Article 10
Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne
trouble pas l’ordre public établi par la loi.

Article 11
La libre communication des pensées et des opinions est un des droit les plus précieux de
l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de
cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Article 12
La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est
donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est
confiée.

Texte 12

(…) Si nous prenons le mot de liberté en son sens propre de liberté corporelle, c’est-à-dire de
n’être ni enchaîné ni emprisonné, il serait tout à fait absurde de la part des hommes, de crier,
comme ils le font pour obtenir cette liberté dont ils jouissent si manifestement. D’autre part, si
nous entendons par liberté le fait d’être soustrait aux lois, il n’est pas moins absurde, de la part
des hommes, de réclamer comme ils le font cette liberté qui permettrait à tous les autres
hommes de se rendre maîtres de leurs vies. Et cependant, aussi absurde que ce soit, c’est bien ce
qu’ils réclament ; ne sachant pas que les lois sont sans pouvoir pour les protéger s’il n’est pas un
glaive entre les mains d’un homme (ou de plusieurs) pour faire exécuter ces lois. La liberté des
sujets ne résident par conséquent que dans les choses, qu’en règlementant leurs actions le
souverain a passées sous silence, par exemple la liberté d’acheter, de vendre, et de conclure
d’autres contrats avec les autres ; de choisir leur résidence, leur genre de nourriture, leur métier,
d’éduquer leurs enfants comme ils le jugent convenables (…).
Hobbes, Leviathan, trad. Tricaud, Ed. Sirey, 1971, p224.
Ajouter un commentaire
Votre nom

Objet

Comment *

Aucune balise HTML autorisée. Plus d'information sur les formats de texte
Les adresses de pages web et de courriels sont
transformées en liens automatiquement.

Enregistrer Aperçu
Copyright © 2024, sunudaara.

Vous aimerez peut-être aussi