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Review: L'ENSEIGNEMENT ORAL DE PLATON

Reviewed Work(s): L'enseignement oral de Platon. Une nouvelle interprétation du


Platonisme by Marie-Dominique Richard and Pierre Hadot
Review by: Luc Brisson
Source: Les Études philosophiques, No. 1, LE MAL (JANVIER-MARS 1990), pp. 95-105
Published by: Presses Universitaires de France
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41581897
Accessed: 06-12-2016 13:37 UTC

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ÉTUDES CRITIQUES

L'ENSEIGNEMENT ORAL
DE PLATON

Marie-Dominique Richard, U enseignement oral de Platon . Une nouv


tation du "Platonisme , préface de Pierre Hadot, Paris, Les Editi
1986, 415 p. Index des termes grecs importants, index des té
liste des abréviations utilisées dans les citations, bibliographie.

Le livre de M.-D. Richard comprend deux parties. La prem


expose les présupposés et les grandes lignes de la nouvelle inter
Platonisme proposée par H.-J. Krämer et par K. Gaiser; et, dan
se trouvent rassemblés et traduits les témoignages sur lesquels se f
interprétation.
La première partie s'ouvre sur une introduction, où M.-D. R
l'historique de cette nouvelle interprétation et présente l'état d
Après un exposé sur l'interprétation de Platon par Schleiermacher
son étude sur « La méthode exégétique de Schleiermacher dans
tion au Platonisme », dans Les règles de V interprétation , Paris (Les
Cerf), 1987, p. 209-225), M.-D. Richard évoque l'éveil de l'inté
témoignages indirects sur la doctrine platonicienne. Cet intérê
une réaction contre l'existence d'un enseignement oral de Plat
pant une doctrine différente de celle des dialogues - réaction d
sentant le plus radical et le plus éminent reste H. F. Cherniss -
l'origine des travaux de l'Ecole de Tübingen, travaux par rappo
s'est définie une position intermédiaire, représentée par des interp
H.-G. Gadamer et J.-N. Findlay notamment.
L'originalité de l'entreprise de l'Ecole de Tübingen par r
travaux antérieurs (celui de Léon Robin notamment) réside dans la
montrer que les doctrines non écrites ne sont pas un phénomène t
la vie de Platon, qui très tôt aurait considéré l'enseignement or
seul valable. Dans cette perspective, les dialogues n'ont plus q
protreptique et parénétique, et seul l'enseignement oral permet
prendre, en les complétant, en les prolongeant.

Les Etudes philosophiques , n° 1/1990

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96 Luc Brisson

Cette introduction est


le corps de la premièr
La première section e
oral ; la seconde plaide
indirects sur cet enseig
et ceux des membres de
présente le contenu sup
à un tout petit nombre
taux, qu'il se serait ab
Cet enseignement oral,
de principes dans le c
moments. Un moment
les principes : réduction
catégorielle qui vient
du réel à partir de ces p
de ces deux principes, l'
pages de cette première
La hiérarchie ontolog
trois niveaux : celui du
que sont les entités m
(lîa-b) se trouvant être
monde sensible consti
auxquels corresponden
hexaèdre, icosaèdre et c
triangles élémentaires.
La plupart des témoig
de la doctrine non écrit
principes que sont l'Un
C'est leur polyvalence
leur richesse. L'Un et l
genres suprêmes : l'Un
semblance et du Repos
de l'Inégalité, de la Di
indéfinie sont avant tou
jouant à leur égard le
Dyade indéfinie pouvan
mitée, sur laquelle l'Un
indéfinie à l'Un qui pe
tiques), des Grandeurs
sensible. Par ailleurs, l'U
de la connaissance et ass
Assimilé au Bien enfin,
amène à considérer la
Les témoignages sur l
que les Nombres idéaux
et de la Dyade indéfinie
chaque principe dans
aucune information qu
Idées se trouvaient iden

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L'enseignement oral de Platon 97

subordonnées. Notre ignorance en ce domaine s'expli


critique très sévèrement la théorie des Nombres idéa
un exposé détaillé.
Parmi les Nombres idéaux quatre sont plus prem
nombres, qui procèdent directement de ces deux pri
Dyade indéfinie, ce sont ceux de la tétractjs : 1, 2, 3
la décade (1+2 + 3+ 4= IO)- Et c'est en les divisan
par deux qu'on obtient les autres Nombres idéaux
nombres mathématiques, ne sont pas susceptibles
Dans cette hypothèse, quel type de rapport (ma
entretenir les Idées avec les Nombres idéaux ? D'après
la recherche des Idées s'effectue par l'intermédiaire
dichotomique. Or, selon K. Gaiser, il est possible d
quement la définition numérique d'une Idée non
l'échelonnement (vertical) du genre aux espèces
parties entre elles, mais aussi en utilisant divers typ
Dans cette perspective, les Idées particulières ne s
nombres, mais elles se laissent définir par des r
nombres entiers. L'ôcto^ov sISoç peut être obtenu
« selon la diagonale, puis selon la diagonale de la diag
alors que la division selon la « moyenne harmoniqu
les espèces intermédiaires entre le genre et Stojxo
Il est bien difficile de situer l'étendue géomét
« platonicienne » de l'être. Les Grandeurs continu
immédiatement sous les Idées, notamment parce q
premiers Nombres et des espèces du Grand et du
de la Dyade indéfinie; les lignes tirant leur origin
surfaces, du Large et de l'Etroit, les solides du H
Entre le monde sensible et le monde intelligible, P
modes de réalités intermédiaires : les êtres math
indice sérieux ne permet de reconstituer une doct
tiques. Et les témoignages qui subsistent sur la do
à indiquer que l'âme est une entité mathématique se
et le sensible, dont par ailleurs elle procède.
Mais qu'en est-il du monde sensible ? Suivant S
aurait opéré une distinction entre les corps sensibles
relevant de l'intelligible. Entre les deux, il aurait po
ne peuvent être appréhendés par les sens et qui corr
admis par les Atomistes.
Voilà donc en quoi aurait pu consister le conten
de Platon.
Par la suite, dans la seconde partie que comporte ce livre, sont cités en
grec ancien et traduits en français les Testimonia platonica qui se trouvent presque
tous dans l'ouvrage de K. Gaiser, Piatons ungeschriebene Lehre , Stuttgart,
Klett, 1963. Cette liste n'est cependant pas exhaustive, car n'ont été retenus
que les passages expressément mentionnés dans la première. Les témoignages
sont distribués en deux grands groupes, selon la tradition à laquelle ils ressor-
tissent : la tradition aristotélicienne (Aristote, ses disciples et ses commen-
tateurs), et l'Ancienne Académie (les disciples immédiats de Platon). Dans
ÊT. - 4

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98 Luc Brisson

le premier groupe, les


d'Aristote (Sur le Bien ,
précèdent les passages
à ces passages suivent
groupe, le témoignag
main, précède ceux ďH
dice, se trouve cité e
disciple d'Aristote, su
cité par l'épicurien Phi
(cf. l'étude de K. Gaise
PHerc. 1021, dans Cron
Le livre est précédé pa
de la philosophie consid
et philosophie antique ,
« Non seulement ils ren
partie, qu'un aspect d
être éclairés par tout
d'école » (p. 15). Une te
( Platon und die Schrift
1 98 5) que de celle de
dans le dernier parag
théorie des principes,
de système impliquant,
socratique et à la notion
Que dire sur ce trava
l'enseignement de oral
et de K. Gaiser, exposé
et des réactions d'oppo
de l'ouvrage, là se tro
Celui qui n'a rien lu
mouvement d'interprét
s'y opposent vigoureu
production de ces deu
voir les textes qu'il a l
du moment, remis en p
lution de chacun des
replacés dans un contex
Platon.
En revanche, on aurait aimé que M.-D. Richard se montre plus consciente
des véritables enjeux de cette interprétation, et qu'elle propose une analyse
qui prolonge celle de l'Ecole de Tübingen sur un certain nombre de points.
Or, ce n'est pas le cas, même si certaines expressions pourraient le laisser
croire.
Prenons un exemple, tiré de la page 137 : « Par là s'achève notre enquête
sur la paternité des doctrines enseignées dans les passages N 3, 1090 b 13 et
Z il, 1036 b 12-17 de la Métaphysique , I, 2, 404 b 16-30 du traité De l'Ame et
I, 8, 1218 a 15-32 de VEthique à Eudème. Comme nous l'avons montré, elles se
rapportent toutes à Platon et non à Xénocrate. » Les derniers mots donnent à
penser que M.-D. Richard apporte un ou des argument(s) décisifs permettant

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U enseignement oral de Viaton 99

d'attribuer à Platon la doctrine exposée dans les t


donner la liste. Mais ce n'est pas le cas. Qu'a fait M
commencé par résumer l'article de Jacques Brunschwi
et le rapi Tayocöou », dans Untersuchungen %ur Endem
j. Symposium Aristo te licum, éd. par P. Moraux et D.
Gruyter, 1971, p. 197-222), article dans lequel J. Br
beaucoup de circonspection. Puis elle évoque les ré
H. F. Cherniss sur l'utilisation de EE I, 8, 1218 a 15
verser au dossier de l'enseignement oral. Ces réserves
puisque K. Gaiser se garde d'inclure ce passage dan
monia platonica . De tels scrupules ne sont cependant p
mer, qui estime que la doctrine exposée en EE I, 8, 121
à Platon. Il n'en reste pas moins que l'attribution à Pla
doctrines en question reste problématique, et que M
aucune solution vraiment nouvelle.
On pourrait ajouter à celui-là trois autres exemples; celui de la p. 144,
où M.-D. Richard commence un nouveau paragraphe et une nouvelle section
en déclarant : « La question du milieu spatial étant résolue... »; celui de la
p. 163 : « De toute cette discussion ressort que nous pouvons à bon droit
considérer l'exposé d'Hermodore comme un témoignage sur la théorie
platonicienne des principes. », et celui de la p. 169-170. Dans chacun de ces
cas, et même dans d'autres, on a tendance à se poser la même question : au
nom de qui parle M.-D. Richard ? En son nom ou en celui de l'Ecole de
Tübingen ?
Ce livre est matériellement bien présenté, même s'il y subsiste quelques
erreurs typographiques. Le « rédible » de la p. 241 doit être une coquille pour
« crédible ». Dans le même ordre d'idée, à la p. 217 dans le dernier schéma,
au début de la troisième ligne, il faut lire non pas 1/1, mais 1 /7, si on veut com-
prendre la suite. Par ailleurs, les références au livre de H. F. Cherniss, The
riddle of the early Academy devraient renvoyer à l'original anglais plutôt qu'à la
traduction allemande faite par J. Derbolav (traduction excellente par ailleurs).
Les traductions françaises des témoignages sont très utiles et, en général,
bien faites. Mais il faut avoir la sagesse de les contrôler soigneusement. Les
utiliser telles quelles serait catastrophique. Les textes grecs (qui ne sont pas
exempts d'erreurs typographiques), notamment ceux des commentateurs,
restent très difficiles à comprendre, surtout parce qu'ils se trouvent hors
contexte; et leur interprétation est souvent particulièrement difficile. Cela
dit, nulle part il n'est expliqué pourquoi M.-D. Richard a choisi le recueil de
témoignages de K. Gaiser et non celui de H.-J. Krämer dans Platone e i fonda-
menti della metafisica , publié en 1982 (et qui, en 1987, a fait l'objet d'une seconde
édition corrigée); on notera que ces témoignages y sont traduits en italien.
En dépit de toutes ces réserves, le livre de Marie-Dominique Richard est
important, car il répond à un véritable besoin, besoin ressenti non seulement
par ceux qui ne pouvaient pas lire H.-J. Krämer, dont l'allemand peut être
difficile, et K. Gaiser, mais même par ceux qui les ont déjà lus, et qui trouveront
dans ce livre une excellente étude d'ensemble qui leur servira d'instrument de
repérage, lorsqu'ils voudront aborder tel ou tel sujet, et de guide dans les
méandres d'une polémique aux divers prolongements.
Cela dit, sans revêtir l'habit de l'exorciste et sans me charger de ses attri-

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ioo Lmc Brisson

buts, je voudrais f
Tübingen : l'une su
les présupposés d'u
leurs rapports mut
Les témoignages
immédiats et celui
Quiconque veut ut
d'une doctrine non
être conscient de
deux passages, où po
point de doctrine,
de Physique, IV, 2,
commente brièvem
Je commence donc
16C'est de la mêm
l'âme à partir des
le semblable et l
le dialogue intitul
en-soi vient de l
Largeur premièr
même pour le res
représenté par l
tenant qu'elle pr
l'opinion, et celu
en effet considé
qu'ils dérivent d
unes par l'intelle
d'autres enfin p
choses. 27Et, pui
et qui connaît, c
choses, en défin
même (De anima ,

En fait, tout le pr
ici le nom de Platon.
Les tenants d'une doctrine non écrite construisent ainsi le texte.

Doctrine de Platon sur l'âme (16-27) :


a) Le Timée (16-18),
b) Doctrine non écrite (18-27).
Doctrine de Xénocrate sur l'âme (27-30).

Mais, à la suite de H. F. Cherniss, je serais enclin à diviser ainsi ce texte.


Doctrine de Platon sur l'âme (16-18),
Doctrine de Xénocrate sur l'âme (18-30) :
a) Fonction cognitive de l'âme (18-27),
b) Fonction motrice de l'âme (27-30).
Voici quels sont les arguments qui militent en faveur de ce découpage.

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U enseigne ment oral de Platon ioi

Le premier problème qui se pose porte sur l'interprét


de phrase : « De même, dans le Sur la philosophie ,
Philopon (In Arist. De anima , CAG, XV, p. 75, 34-35, H
(In Arist. De anima , CAG, XI, p. 28, 7-9, Hayduck) y
Sur le Bien, où Aristote aurait consigné par écrit les "E
Platon. Or, on peut montrer que ni Philopon ni Simp
yeux le Sur le Bien ď Aristote ; leur témoignage est don
à caution. Pour sa part, Thémistius (In Arist . De an
37-12, i, Wallies) y voit une référence au Sur la phi
s'agit là d'une conjecture, car il est évident que Thém
cet écrit d'Aristote. Mais l'intérêt primordial de ce tém
fait que Thémistius signale que tout ce qui suit se
nature de Xénocrate. Or le caractère paradoxal de la
Xénocrate aurait pu inciter Aristote à expliciter ce q
par « nombre ».
Certes, on doit reconnaître qu'aucun texte ne peut êt
que Xénocrate établissait un rapport entre science, o
nombres deux, trois et quatre respectivement. Mais
nombres évoquée à la ligne suivante et la définition de
qui se meut constituent deux points essentiels de la
les lignes 18 à 27 décrivant la constitution du nombr
dans la définition de l'âme selon Xénocrate.

Passons maintenant au passage de la Physique :


Voilà pourquoi Platon affirme dans le Timée l'identité de la
matière (5Xt)) et de l'étendue (x¿>pot). Car le participant ([astocXt]-
7TTIXÓV) et l'étendue sont une seule et même chose. Certes, sa termi-
nologie n'est pas la même pour le participant dans cet ouvrage et
dans ce qu'on appelle les enseignements non écrits (èv toiç XeyofJti-
voiç áypá<poiç Sóyfxaaiv) ; reste qu'il a identifié le lieu (tÔîuoç) et
l'étendue (x<£>pa) (Physique, IV, 2, 209 b 11 -16).

Pour une interprétation détaillée de ce passage, je renvoie à mon livre


Le même et Vautre dans la structure ontologique du Timée de Platon (Paris, Klinck-
sieck, 1974, p. 221-232), où je reprends les grandes lignes de l'argumentation
de H. F. Cherniss. Grosso modo , la critique d'Aristote, qui tente une synthèse
entre le Sophiste et le Timée, repose sur le postulat suivant : le « milieu spatial ».
de Platon est une « matière première manquée ». Ce postulat, qui ne se com-
prend que dans le cadre d'une polémique spécialisée, est intenable. Et cela,
pour une raison toute simple : les problèmes que cherchent à résoudre Platon
et Aristote ne sont pas du même ordre. Aristote veut rendre compte du mou-
vement dans le monde sensible, alors que Platon veut expliquer comment les
choses sensibles peuvent être différentes des formes intelligibles, dont cepen-
dant elles participent par ailleurs. Mais, et c'est là un point essentiel, Aristote
conclut en déclarant : « Certes, sa terminologie n'est pas la même pour le
participant dans cet ouvrage (= le Timée) et dans ce qu'on appelle les ensei-
gnements non écrits : reste qu'il a identifié le lieu et l'étendue. » En disant cela,
Aristote ferme la porte à toute objection, car il étend le champ de sa critique

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I02 Imc Brisson

à l'ensemble de l
est absolument dé
celle soutenue pa
Comme on peut
non écrite de Plat
facilement prise à
Aristoxène de Tar
est capital, car c'es
relatifs à la (ou au
ce que, par la suite
evidence ». Expliq
que la meilleure m
de son ouvrage, A

Comme Aristot
vèrent la plupar
par Platon Sur
supposant qu'il
lement on cons
santé, force phy
en général. Mai
sur les mathém
l'astronomie, la
j'imagine, leur
les uns éprouvèr
et les autres ma
Elem. Harm .,

Ce témoignage ap
point de savoir s
Bien. Je me conten
perd beaucoup de
plusieurs groupes
pas informés au p
monde accordera
un enseignement
Tárente la preuve
nombre de disciple
tendant à des révé
des propos de Pla
large public non
même choqué. Ma
la grammaire, on
aux livre VI et VII
font penser. Inte
bien dans son cont
car elle prouve le
qui reprenait la d
public d'initiés.

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U enseignement oral de Platon 103

Pour sa part, le témoignage de Dicéarque de Mess


disciple d'Aristote et condisciple d'Aristoxène de Tár
d'intérêt comme pièce à verser à la tradition d'anecd
et à l'œuvre de Platon. Reste alors à déterminer la v
anecdotes, tâche particulièrement ardue en raison de l'a
déterminant, et parce que cette tradition d'anecdotes (c
Riginos, Platonica, The anecdotes concerning the life and w
Brill, 1976) s'est constituée sur des bases partisanes, les
Platon, les autres le blâmant, l'objectivité n'étant un
pour les autres.
Enfin, quoi qu'on dise à la suite de H.-J. Krämer n
rendu de Sextus Empiricus {Adv. Math ., X, 248-
Pythagoriciens une doctrine qui correspondrait à l
de Platon, ne peut être retenu comme témoignage sur l
de Platon.
Comme on peut le constater, les témoignages indirects qu'exploitent les
tenants de l'ésotérisme résistent mal à la critique. Mais qu'en est-il des pré-
supposés qui fondent l'opposition dialogues/enseignement oral ?
Héritier d'une tradition interprétative qui avait affranchi l'interprétation
des Dialogues de l'exégèse néo-platonicienne, Schleiermacher voulut, pour l'in-
terprétation des dialogues, s'en tenir aux textes eux-mêmes. Et, comme il
était fortement influencé par le Romantisme, où l'opposition vie/mort, que
recouvre partiellement l'opposition oralité/écriture, tient une place considé-
rable, il chercha à retrouver la pensée platonicienne vivante dans l'œuvre
écrite de Platon. A son avis, c'est le choix de la forme dialoguée qui permet
à Platon de rapprocher le plus possible la transmission du savoir par l'inter-
médiaire de l'écrit de la communication orale et donc vivante du vrai. Et il
alla encore plus loin; à cette conviction largement partagée : le fond et la
forme de chaque dialogue constituent une unité organique, il en ajouta une
autre très discutable : l'ensemble des dialogues s'apparente à un organisme
vivant.
Cet équilibre, les tenants de l'ésotérisme vont le détruire en opposant les
Dialogues assimilés à des écrits protreptiques à l'enseignement oral, où Platon
aurait réservé aux initiés qu'il considérait comme ses disciples sa doctrine
véritable qui reposait sur une théorie des principes. Dans cette perspective,
l'écrit ne manifeste plus l'oral; il incite à se porter vers une doctrine dont
l'essentiel ne peut être communiqué qu'oralement.
Mais peut-on continuer de poser le problème dans un contexte aussi
limité ? Je ne le crois pas. Même si on admet l'hypothèse d'un ésotérisme
platonicien, plusieurs autres interprétations en sont possibles. Une interpré-
tation politique du genre de celle que propose Leo Strauss; Platon n'a pas
tout osé écrire par peur de la censure qui s'exerça dans toute sa rigueur et de
façon spectaculaire sur Socrate. Ou une interprétation plus philosophique
du genre de celle que développe Th. A. Szlezák : l'œuvre de Platon ne livre
pas toute sa doctrine, car les doctrines philosophiques les plus profondes sont
incommunicables.
Cela dit, je ne crois pas que la question du rapport entre oralité et écriture
chez Platon amène forcément à faire l'hypothèse d'un ésotérisme. A mon avis,
en effet, le problème doit être posé en terme de théorie de la communication.

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104 Luc Brisson

Platon vit à un momen


à la portée de tous, s
de façon radicale les h
sait la remémoration
avantages et les désa
Or, que Platon, à la
345 c)y reproche-t-il
matérielle, du côté du
de communication, l'é
choisir ses destinatair
poser; et il ne peut
composé. Pourtant l'
une conservation pou
ment de toute interv
processus cognitif lu
cette réminiscence e
intelligible.
En fait, la critique d
une opposition radic
une distinction qui a
connaissance. L'écritur
surtout une conservat
indépendante de tou
n'assure d'aucune faç
parce que, dans sa bib
la théorie de la relativ
aussi difficile; bien p
spécialiste qui s'y réfè
On comprend, dès l
« écrivain » puisse êt
« logographe » ou de «
est celui dont l'attitud
a) il sait en quoi cons
dans l'intelligible; b
l'écriture étant privé
attaque de quelque n
mesure de reconnaîtr
prend au sérieux, c'
qualifié de « philosop
fin en soi, mais comm
ment permettant d'ac
processus cognitif co
ligibles.
De façon beaucoup plus générale, la question n'est pas de prendre position
pour ou contre l'existence d'une doctrine des principes, mais de déterminer
à qui il faut attribuer cette doctrine, dont H.-J. Krämer a montré quel rôle
primordial elle joua dans l'élaboration du néo-platonisme ( Der Ursprung der
Geistmetaphysik. Untersuchungen %ur Geschichte des Piatonismus % wischen Piaton und
Plotiny Amsterdam, P. Schippers, 1964, 1967, 2e éd.). A un enseignement oral

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U enseignement oral de Platon 105

de Platon ou à une interprétation scolastique de la


dont l'essentiel se trouve dans les Dialogues, interp
élaborée dans une Académie (l'ancienne) fortement impr
et sur laquelle on ne sait malheureusement que fort
question à laquelle il faut répondre. Les tenants de Péso
première réponse, les autres, au nombre desquels je me

Luc Brisson,
cnrs., Paris.

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