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PAR
W. J. W. KOSTER
(HONORÉ PAR UNE SUBVENTION DU LEGATUM HCEUFFTIANUM)
A. W. SIJTHOFF'S
LEYDE -
1936
U ITG EA^-Ê-RS M A AT SCHAPPIJ N.V.
AVANT-PROPOS
aucun rôle.
Bien que je n'aie négligé, autant que possible, aucune étude
récente de quelque importance sur tout ce qui concerne la
métrique, je n'ai pu consulter autant de livres et de revues que
j'aurais désiré. Sans doute, le lecteur avisé découvrira d'autres
lacunes ; néanmoins, j'espère que ce livre, tel qu'il est, pourra
contribuer à une connaissance approfondie des vers grecs et
latins.
Il me reste à remercier mon très cher collègue, M. Johannes
Tielrooy, qui a bien voulu surveiller l'idiome du texte si tant
;
est que celui-ci ne choque pas outre mesure le sens linguistique
du lecteur français, les mérites en reviennent entièrement à lui.
Zwolle (Pays-Bas), février 1936
I. Introduction
1. La métrique a été créée par les Grecs et continuée par les
modernes. L'ampleur et la richesse des formes rythmiques
présentées par la poésie grecque rendaient nécessaire l'étude
scientifique des mètres, sans laquelle on risquerait de perdre
la connaissance approfondie et complète de cet art complexe.
Beaucoup de poèmes devaient être chantés ou récités avec
accompagnement musical ; aussi la nécessité de connaître la
forme exacte des mètres se faisait sentir spontanément. Dans
les langues modernes, la musique n'est plus intimement liée à
la parole ; par conséquent, l'importance de la métrique n'est
plus la même. Le compositeur moderne se soucie peu de la
valeur rythmique que les mots présentent eux-mêmes ; chez les
Grecs, le compositeur n'était autre que le poète ; en composant
le texte, il indiquait déjà le rythme de sa mélodie, et il n'avait
qu'à ajouter des signes rythmiques aux syllabes de durée pro-
longée et d'autres signes pour indiquer la hauteur des sons de la
mélodie. Voici une ligne pourvue d'annotation complète :
_J _J
c—z z KIZ i
osov Çjfç, tpatvov *)
La série de signes supérieure indique le rythme, la série
inférieure la mélodie ; les points superposés annoncent la partie
de chaque mètre (unité rythmique), qui était opposée à l'autre
par l'abaissement du pied ou du pouce. La syllabe brève ne
porte pas de signe rythmique, qui serait w ; la syllabe <pal-
est également dépourvue de signe, la durée étant indiquée suffi-
samment par les trois signes mélodiques ; elle vaut trois brèves
et pourrait porter le signe _J , qui se trouve au-dessus de la
syllabe -vov ; enfin le signe bien connu de la longue ordinaire
*) j&XXà SEL
- SrjXrjv zïvai xr\v ZEXEVZI\V fj-rj Sià ràv yçaqiéa JJLTJSÈ Sià zr\v
naoaygtupqv, âXXà Sià zov gt>#f«5r, Rhetor. III 8, 6.
4 I 4, 5
*)Comp. Aristoph., Nuées 649 suiw. et Platon, Rép. 400 B. Les données
très vagues ont été discutées souvent; v. mon article dans Classical Quarterly,
XXVIII, 1934, p. 148 suiv.
15 5
Grecs dont l'âge remonte aux temps des premiers poètes. Les
chansons populaires des Allemands eux-mêmes ne sauraient
remplacer ces « missing links » des Darwinistes parmi les métri-
ciens. Mais le plus grand inconvénient vient de la nature même
du vers grec. Les adeptes de la méthode historique, qui supposent
des vers primitifs dont seul le nombre des syllabes longues
accentuées à cause du rythme aurait été fixé («Dreiheber, Vier-
heber»), ne tiennent pas compte du caractère musical de l'accent
et de l'absence (ou tout au plus du rôle secondaire) de Yictus
métrique chez les Grecs. Il vaut mieux se passer d'hypothèses
confuses et arbitraires qui prétendent expliquer le connu par
l'inconnu.
Aussi cette métrique est rejetée même en Allemagne par
plusieurs savants, qui préfèrent la classification et la comparaison
des mètres existants à la recherche des mètres primordiaux
(Maas, Rupprecht). Cette méthode «linnéenne» (le mot est de
Rupprecht) sera la méthode de ce livre.
Dans les autres pays le succès de la méthode des schroedériens
a été mince. White, dont le Verse of Greek comedy restera le
modèle pour tous ceux qui entreprendront la tache urgente de
décrire les mètres des genres différents, n'en fait pas tout à fait
abstraction, mais il se garde d'en exagérer l'importance. Hardie
la critique âprement dans sa Res metrica. En France la métrique
historique n'a pas eu d'adeptes ; la métrique comparée de Meillet
part d'un autre point de vue. Laurand juge « le système de
M. Schrôder presque entièrement hypothétique quoique assez
séduisant» {Manuel des études gr. et L, TVme éd., p.795). Ailleurs
les doctrines de Westphal (en dernière instance celles d'Aris-
toxène), dont les mérites ont été trop oubliés à cause de quelques
mécomptes (fondamentaux, à vrai dire) de Westphal, ont toujours
trouvé des adeptes avisés, par exemple le Tchèque Kràl, ainsi
que l'Italien Del Grande, qui a su maintenir le contact entre
la métrique et la musique des Grecs, dont il n'est presque plus
question dans les études métriques d'outre-Rhin.
Les études concernant la prose rythmée se sont multipliées
pendant ces dernières dizaines d'années ; je ne cite que les
noms
de Zielinski, Norden, Laurand, De Groot, Novotny. On peut
s'orienter dans La prose métrique des Anciens de De Groot (Paris
1926) et dans Etat actuel des études sur le rythme de la
prose
grecque de Skimina, Lwow 1930 (supplément d'Eos).
18 9
8. Liste de quelques ouvrages qu'on peut consulterx) :
A. Traités plus ou moins complets :
G. Hermann, Elementa doctrinae metricae, Lips. 1816.
Théorie der musischen Kûnste der Hellenen, von A, Rossbach
und R. Westphal (la troisième édition de la Métrique des mêmes
auteurs) ; les trois tomes contiennent la Griechische Rythmik,
Griechische Harmonik und Melopoeie et Griechische Metrik ; celle-ci
se compose de deux parties, Allgemeine Théorie der Griechischen
Metrik et Specielle Griechische Metrik, Berl. 1885—1889.
J'ai déjà parlé des mérites de ces deux systèmes, les seuls
qui soient originaux et complets, et dont la valeur, bien qu'a-
moindrie par suite du temps écoulé, est indiscutable. Le grand
ouvrage de Rossbach—Westphal est « le plus complet qui existe
sur la Métrique grecque» (Masqueray).
U. v. Wilamowitz—Moellendorff, Griechische Verskunst, Berlin
1921. Bien que d'une importance capitale, le livre du célèbre
helléniste ne sera jamais le « Hermann » ou le « Westphal » de
ce temps-ci ; la composition est très inégale, l'exposition des vues
de l'auteur est fort difficile à suivre. Son érudition immense,
sa préoccupation de comparer toujours les textes aux schémas,
l'ont préservé des erreurs auxquelles la métrique historique
des Allemands donne trop souvent lieu.
W. Christ, Metrik der Griechen und Rômer, IIme éd., Leipz.
1879. C'est le seul traité après l'ouvrage de Hermann, où la
métrique des Grecs, à côté de celle des Romains, est traitée sur
une grande échelle.
H. Gleditsch, Metrik (tome II, 3 du Handbuch d'I. Mûller),
Munich 1901. Contient lui aussi la métrique des Grecs et des
Romains.
P. Masqueray, Traité de métrique grecque, Paris 1898. Expo-
sition très claire et assez complète, sans trop d'hypothèses
encombrantes ; ses avantages lui ont valu une traduction allemande.
0. Schroeder, Grundriss der Griechischen Versgeschichte, Heidel-
berg 1930. Comme le titre l'indique, c'est plutôt une esquisse
qu'une exposition complète et systématique. Schroeder est l'auteur
x) Aux titres des livres que je n'ai pas consultés moi-même, j'ajoute l'indi-
cation d'un compte-rendu.— Une bibliographie détaillée des travaux sur la
métrique et la rythmique grecques et latines parus dans le dernier quart de
siècle, composée par Kalinka, vient de paraître (Bursians Jahresberichte
1935, tome 250).
io 18
de plusieurs autres livres et de nombreux articles, dont on
trouvera les titres dans son Grundriss ; ses théories, dont le
caractère a été indiqué dans le paragraphe précédent, quoique
souvent remaniées, n'ont pas subi d'altérations essentielles.
B. Précis plus ou moins sommaires.
L. Havet et L. Duvau, Cours élémentaire de métrique grecque
et latine, IVme éd., Par. 1896.
K. Rupprecht, Griechische Metrik, IIme éd., Munich 1933.
P. Maas, Griechische Metrik (tome I, 7 de YEinleitung in die
Altertumswissenschaft de Gercke et Norden), Leipz. et Berl.
1923 ; réimpression augmentée de quelques additions de 1929.
L. Laurand, Métrique (grecque et latine) ; c'est le fascicule
VII de son Manuel des études grecques et latines-, IVme éd.,
Paris 1929.
A. C. Juret, Principes de métrique grecque et latine, Paris 1929.
C. Traités de métrique latine :
L. Mueller, De re metrica, IIrae éd., Saint-Pétersb. et Leipz.
1894. Écrit en latin ; d'une lecture très malaisée ; renferme une
foule d'observations minutieuses, les détails les plus insignifiants
sont étudiés à fond. Les mètres de Plaute et de Térence n'y
sont pas envisagés.
F. Vollmer, Rômische Metrik ; tome I, 8 de la même collection
que la métrique grecque de Maas déjà indiquée.
F. Crusius, Rômische Metrik, Munich 1929. Précis assez complet.
M, Lenchantin de Gubernatis, Manuale di prosodia e metrica
latina, Messine et Milan 1934 (comp. Klotz dans Phih Wochen-
schr. LV, 1935, col. 628 suiv.).
W. M. Lindsay, Early latin verse, Oxford 1922. Les questions
difficiles concernant les vers du drame latin y sont traitées à fond.
D. Ouvrages traitant de différentes matières :
A. Meillet, Les origines indo-européennes des mètres grecs, Paris
1923. Comparaison intéressante de quelques mètres grecs avec
la métrique d'autres langues de caractère quantitatif, notamment
du sanscrit.
C. Del Grande, Sviluppo musicale dei metri greci, Naples 1927,
(comp. Lenchantin dans Rivista di Filologia 1929, NS. VII,
p. 390 suiw.), et du même auteur : Espressione musicale dei poeti
greci, Naples 1932.
J. Krâl, Beitràge zur Griechischen Metrik, Prague 1925. Extrait
des grands ouvrages du même auteur écrits
en langue tchèque
18 ii
{Rythmique grecque, IIme éd., Prague 1915 ; Métrique grecque,
Prague 1906—1913). Défenseur de la métrique de Westphal ;
v. § 7-
A. Kôrte, Neuere Forschungen zur Griechischen Metrik, dans
Neue Wege zur Antike VIII, Leipz. et Berl. 1929. L'auteur passe
en revue et discute les publications récentes; les métriciens des
autres pays sont presque entièrement passés sous silence.
Th. D. Goodell, Chapters on Greek metric, New Haven 1901.
Certains points controversés sont discutés amplement ; les sources
authentiques sont toujours consultées sans intentions de nature
hypothétique.
H. Weil, Études de littérature et de rythmique grecques, Paris
1902. Recueil de comptes-rendus et d'articles, dont l'intérêt
réside surtout dans le sens critique et l'originalité des points
de vue de l'auteur.
W, R. Hardie, Res metrica, Oxford 1920. Les discussions de
cet auteur concernent les scansions nouvelles proposées par les
métriciens allemands, qui sont critiquées avec un conservatisme
avisé. Ce livre est en outre un manuel très pratique.
P. Maas, Die neuen Responsionsfreiheiten bei Bakchylides und
Pindar, I, Berl. 1914 ; II, Berl. 1921. Les licences que Schroeder
et d'autres savants admettent dans la correspondance strophique
de la lyrique dorienne sont rejetées d'une manière énergique.
J. W. White, The verse of Greek comedy, Lond. 1912. Je n'ai
rien à ajouter à ce que j'ai dit de ce livre magistral, v. § 7.
G. Thomson, Greek lyric mètre, Cambridge 1929. Hypothé-
tique et subjectif, comp. Kalinka dans PhiL Woehenschr. L,
1930, col. 1538 suiv.
A. Kolâr, Die Logaôden, Bratislavë 1933. Disciple de Krâl,
ce savant tchèque souscrit à la doctrine de son maître, tout en
y apportant certaines modifications.
P. Kikauka, HSQI zoev ^LXnalov tcal 2ajtq>ovç wù. AvanQÉovzoç
péxçcov Riga 1928 (du même auteur : Mètres de la poésie grecque
monodique, Riga 1931, cité par Kolâr, passim). Le savant letton
rejette, comme Kolâf, la scansion choriambique prônée par
l'école de Wilamowitz et de Schroeder ; il part, comme l'avait
fait Westphal, du rythme isochrone.
A. Wifstrand, Von Kallimachos zu Nonnos, Lund 1933. Études
pénétrantes sur l'hexamètre de l'époque tardive.
12 10
Le rythme en général est étudié par :
A. W. de Groot, Der Rhythmus {Neophilologus 17, 1932).
E. A. Sonnenschein, What is Rhythmt, Oxford 1925.
Il va sans dire que les études concernant le rythme sont
innombrables ; j'ai cité les ouvrages de deux auteurs dont la
connaissance de la littérature antique se joint à la familiarité
avec les expériences de la science phonétique et avec les résultats
de la linguistique et de la psychologie. On peut ajouter les travaux
des Bénédictins sur le rythme grégorien (Dom Mocquerau,
Le nombre musical grégorien ; Dom Jeannin, Étude sur le rythme
grégorien, et plusieurs autres ouvrages).
Enfin, les travaux de musicologues savants, comme J. Com-
barieu {Histoire de la Musique, Vme éd., Paris 1930) sont d'un
grand intérêt pour l'étude du rythme dans l'Antiquité.
Analyses complètes des oeuvres de divers poètes grecs :
O. Schroeder, Aeschyli Cantica, IV^e éd., Leipz. 1916.
O. Schroeder, Sophocles Cantica, Leipz. 1907 ; réimpression
de 1923 (avec des corrections).
O. Schroeder, Euripidis Cantica, Leipz. 1910 ; réimpression de
1928 (avec des corrections).
O. Schroeder, Aristophanis Cantica, Leipz. 1909 ; réimpression
de 1930 (avec des corrections).
O. Schroeder, Pindarus Carmina, IIme éd., Leipz. 1914 ;
réimpression de 1930 (avec supplément).
Les analyses de Schroeder reposent sur ses théories concernant
l'origine des vers grecs ; néanmoins, elles peuvent être consultées,
quoique, évidemment, avec quelque circonspection, par ceux
qui ne partagent point ses opinions. Les réimpressions sont en
grande partie des reproductions anastatiques,
F. Blass, Bacchylidis Carmina, Leipz. 1898 ; la quatrième
édition a été procurée par Suess (1912), la cinquième par Snell
(1934).
L'introduction de Blass a fait époque pour la théorie des mètres
lyriques.
Il n'existe pas d'analyses complètes des mètres des autres
lyriques ; les schémas de l'édition de Bergk ne sont pas très
instructifs, YAnthologia lyrica de Diehl n'en a pas du tout. J'ai
donné une analyse des mètres de Simonide dans la Revue des
Études Grecques XXXIX, 1936.
II i, 2, 3 13
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) ousnôvoBioç
x) Est enim arsis sublatio pedis sine sono, thesis positio pedis cum sono : item
arsis elatio temporis, soni, vocis, thesis depositio et quaedam contractio sylla-
barum, Marius Victorinus I 9, p, 40, 15 suiw. K,
2) C'était déjà l'opinion de Westphal (Théorie I, p. 108 suiv.); elle est suivie
par la majorité des métriciens de ce temps, par exemple par White (Verse
of Gr. com., p. 3, note 1), Del Grande [Intorno ai papiri musicali, Chronique
d'Egypte 12, 1931, p. 445). On peut comparer la discussion impartiale de
Mountford, JVetv chapters in the history of Greek literature, Sec. ser., p, 160-163.
a) Del Grande pense qu'ici les aziyfiai ne se rapportent pas au rythme,
mais à l'accompagnement instrumental, op. cit. p. 447.
4) "H fièv ovv {héois anpaivEzat, ozav ârcXcôç xà arjfiEÏov aaxixxov
y —'
rj S' ago-cç, Szav iaziyftévov, Anon. de musica, éd. Beilermann, p. 21 § 3.
III I, 2 27
III. Prosodie
1. Règles générales.
a) Une syllabe est longue quand elle contient une voyelle
longue *) ou une diphthongue, ou quand la voyelle, bien que
brève, est suivie de deux ou de plus de deux consonnes ou
d'une consonne double. Dans le premier cas, la syllabe est
longue de nature (yvosi), dans l'autre cas elle est
longue par position (Pétrel).
b) Une syllabe est brève quand elle contient une voyelle
brève suivie tout au plus d'une seule consonne.
c) Une syllabe est communis (v. II § 2) quand elle contient
une voyelle brève suivie d'une muette et d'une liquide (muta
cum liquida), qui appartiennent au même mot ou au mot sui-
vant ; si la muette et la liquide appartiennent à deux mots ou
aux éléments constitutifs d'un composé, la syllabe est longue
par position (a). Par exemple, dans le mot nenQéopevxaç, inséré
dans un vers ïambique, la première syllabe est communis et
considérée comme brève, tandis que la syllabe suivante ne peut
être que longue ; par contre, la première syllabe des mots èx
AaxBÔaCfiovoç est toujours longue.
Parmi les combinaisons de muettes et de liquides les com-
binaisons pX, yX, yv, ôv, y/i, Ôfi n'admettent jamais ou presque
jamais la communis ; les syllabes auxquelles ces consonnes se
rapportent, sont presque toujours longues par position.
La position grâce à laquelle une syllabe peut être brève,
s'appelle position faible (positio debilis). La communis
étant surtout considérée comme brève dans la comédie attique,
ce phénomène est indiqué par le terme correptio attica.
2. Exceptions à la règle ia.
Une voyelle longue ou une diphthongue qui se trouve à la
fin d'un mot dans le levé d'un pied, est le plus souvent abrégée,
quand le mot suivant commence également par une voyelle ;
dans le frappé, elle ne subit pas l'abréviation. Parfois l'abré-
viation est appliquée à l'intérieur d'un mot devant une voyelle ;
dans ce cas, il s'agit presque toujours de diphthongues 2) ; par
x) Les grammairiens grecs distinguaient les voyelles longues (1, <»), les
voyelles brèves (c, o) et les voyelles qui peuvent être longues ou brèves
(a, i, v)- ces dernières s'appelaient Sixsova.
s) Une voyelle longue est abrégée dans les formes ygoyog (-ES, -as) chez
Homère et chez Pindare et dans Sqioio chez Homère.
28 III 2, 3, 4
exemple, la syllabe du verbe noim est souvent brève, et elle
oi
même écrite un simple dans beaucoup de textes
se trouve par o
épigraphiques, dans plusieurs manuscrits et dans quelques
éditions modernes (par exemple dans celle d'Aristophane de
Coulon et Van Daele).
On désigne le phénomène que nous venons d'expliquer par
la règle latine vocalis ante vocalem corripitur, dont l'application
est plus restreinte en grec qu'en latin.
D'autre part, il y a des cas où une voyelle brève suivie d'une
consonne double ou de deux consonnes constitue une syllabe
brève — cela contrairement à la règle la.
L'abréviation d'une voyelle longue dans le levé et la négligence
de la position se trouvent surtout dans l'hexamètre homérique ;
l'hexamètre de Callimaque et surtout celui de Nonnus (cinquième
siècle après J.-C.) présentent ces particularités à un moindre
degré. En général, elles sont limitées aux vers dactyliques et
anapestiques ; l'abréviation de la voyelle longue finale se trouve
aussi quelquefois dans le choriambe et le dochmiaque ; Pindare
admet parfois le mot èaXôç avec syllabe initiale brève. Il y a
encore d'autres exemples, qui seront passés ici sous silence.
3. Quoique la règle vocalis ante vocalem corripitur repose sur
des principes d'ordre phonétique, son application illimitée dans
les vers d'Homère s'explique en grande partie par la nécessité
où le poète se trouvait d'insérer dans ses vers des mots impropres
aux pieds dactyliques et spondaïques de l'hexamètre ; par
exemple, la forme aizLrj (_ w _) n'y pouvait entrer qu'avec syllabe
finale abrégée (_ u J) ; v. T 164. C'est par la même nécessité
que s'explique la négligence de la position dans certains cas.
Ainsi la forme àvôpozrjza (_ u d) n'est utilisable qu'avec syllabe
_
initiale brève (u w o) ; v; H 857. La syllabe qui précède le mot
_
axénapyov serait toujours longue, si l'on observait la position;
mais la série _u_o; qu'on obtiendrait de cette manière, est
rebelle au mètre dactylique. Aussi le poète est obligé de faire
abstraction du principe dont il s'agit ; v. e 237.
Quelques noms propres sont écrits avec une ou deux con-
sonnes selon l'exigence de la métrique, par exemple 'AXIX(X)BVÇ :
u u _ OU u *
4. Exceptions à la règle 16.
f
Les liquides, le a et le (digamma), consonnes dont la durée
est susceptible de prolongation, peuvent compter pour deux
III 4» 5 29
consonnes, de sorte que la règle ia devient de rigueur; à l'inté-
rieur d'un mot, la prolongation de la syllabe qui précède ces
consonnes, est indiquée soit par le dédoublement de la consonne
(par exemple UXXa%Bv au lieu de UXaxBv) soit par la substitution
d'une diphthongue à la voyelle simple (par exemple vnslQ &Xa
au lieu de -ônèg à'Ao). Quand la voyelle prolongée et la consonne
se trouvent dans deux mots séparés, la prolongation n'est pas
indiquée dans l'écriture ; ainsi le vers a 56 se lit ; atel ôè
fiaXaxoïffi etc.
Le digamma n'était pas écrit dans les manuscrits d'Homère,
même dans les époques les plus reculées ; il se trouve dans les
papyrus contenant des fragments de lyriques (Alcman, Sappho,
Corinne). L'influence de cette consonne disparue se fait sentir
un peu partout dans la poésie homérique ; par contre, elle est
déjà absente de la poésie dramatique.
La prolongation causée par les consonnes que j'ai nommées
concerne, à quelques exceptions près, des syllabes qui se trouvent
dans le frappé du pied ; par contre, elle se trouve dans le levé
dû premier pied du vers W 493 (Aïâv 'IôofiEvev xe) et dans
quelques autres vers.
Indépendamment des consonnes qui suivent la voyelle brève,
une syllabe brève peut compter pour longue dans le frappé du
pied, si le mètre l'exige. Ainsi une syllabe qui se trouve au
milieu de cinq syllabes brèves (média inter quinque) et celle qui
est la première d'une série de trois syllabes brèves, sont con-
sidérées comme longues, par exemple la troisième syllabe de
fiexExlaiiï'OV et la première syllabe du mot âûàvaxoç.
Abstraction faite de l'influence du g, les particularités men-
tionnées dans ce paragraphe se rapportent essentiellement à
l'hexamètre homérique ; Callimaque n'a admis ces licences que
dans certains cas ; la versification de Nonnus est, ici aussi,
encore plus sévère. Quant au §, au commencement d'un mot
il peut compter partout pour deux consonnes, comme c'est le
cas régulièrement dans la comédie attique.
5. Extension de la règle ic.
Dans plusieurs mots la voyelle, appartenant aux ôlxpova (v. la
note au paragraphe 1), n'a pas de quantité fixe, de sorte que la
syllabe est considérée comme communis. Ici encore, il s'agit en
première ligne du vers épique de l'époque archaïque. Par exemple,
le datif AnôXXcovi ne peut entrer dans un vers dactylique qu'avec
30 III <$, 6
o au lieu de u__o). Un
syllabe initiale longue ( exemple
frappant est présenté par le vers E 455, qui commence par le
vocatif réitéré *AQBÇ "AQBÇ ; la syllabe initiale est d'abord longue,
ensuite brève.
La quantité des ôixQova peut varier selon le genre de poésie ;
la première syllabe des mots Vaoç et xaXôç est longue dans la
langue homérique, brève dans le dialecte attique, tandis que la
quantité est variable dans les poèmes appartenant à d'autres genres
et à d'autres dialectes. Chez Homère, la première syllabe des
mots âvtjp et "Sôoeg est très souvent longue ; dans la poésie dra-
matique, les formes avec première syllabe brève sont de règle.
Dans la poésie lyrique, notamment chez Pindare, le v de ^gucreoç
est souvent bref ; ailleurs la voyelle est longue.
Il y a encore d'autres mots avec syllàba communis à cause d'un
ÔLXQOVOV dont la quantité n'est pas fixe ; nous ne pouvons pas
les énumérer ici.
6. La syllaba communis par position, elle aussi, est traitée
différemment dans les genres différents. Dans la poésie épique
elle est considérée de préférence comme longue ; la communis
brève est admise surtout à cause du mètre ; par exemple,
le vocatif IlâxQoxXE se trouve au commencement du vers, où
la forme ZZatgôxAe (_ J) serait plus difficile à appliquer ;
_
v. T 287.
Nous avons déjà vu que la communis est considérée comme
brève surtout dans la comédie attique (§ 1) ; dans les autres
genres de poésie la communis est tantôt longue, tantôt brève ;
dans un vers de Sophocle elle est appliquée des deux manières,
appartenant les deux fois au même mot : xsZxai ôk vsxgàç nsçl
VBXQÔ), xà wpqpixâ (Soph., Ant. 1240).
Dans la tragédie la correptio attica se trouve souvent ; sa fré-
quence est moindre dans la poésie lyrique chorale, tandis que la
communis est considérée de préférence comme longue dans la
poésie élégiaque, chez les ïambographes et dans la poésie lyrique
monodique (les poètes de Lesbos, Anacréon). Callimaque et les
autres poètes épiques de l'époque alexandrine et des premiers
siècles après J.-C. appliquent le plus souvent la correptio Nonnus
;
revient, avec quelques modifications, à la pratique de la poésie
épique archaïque.
Le savant byzantin Démétrius Tricîinius (v. I § 6) inventé
a
des signes pour indiquer la communis considérée
comme longue
III 6, 7> 8 31
(~i) et comme brève (i_) x) ; à cause de leur ressemblance avec
le signe qui indique la syllabe longue de trois morae (v. II § 2)
nous n'osons pas proposer l'application de ces signes, d'ailleurs
fort commodes et plus agréables aux yeux que les symboles
que quelques savants modernes emploient pour indiquer la correptio
attica (xX : les consonnes n'en font qu'une dans la prononcia-
tion) et la prolongation par position devant la muette et la liquide
(x'A : les consonnes sont prononcées séparément).
7. Enfin, l'esprit rude se joignant à une consonne peut suffire
quelquefois à prolonger une syllabe par position. Le fait est attesté
par la théorie métrique et confirmé par plusieurs exemples dans
la poésie des Grecs ; v. mon Tractatus graeci etc. p. 115 suiw. 2).
L'exemple le plus connu se trouve chez Homère :
TQCÙBÇ S' BQQlynoav, ôncoç l'ôov alôXov (M 208),
oqiiv
La première syllabe du mot &<piç est longue par position à cause
de la consonne aspirée <p, qui suit la voyelle brève.
8. Modifications que les syllabes peuvent subir.
É1 i s i o n : une voyelle brève finale est supprimée (elidere)
quand le mot suivant commence par une voyelle. On évite ainsi
une succession de voyelles qui s'entrechoquentd'une manière désa-
gréable à l'oreille. Quand cette succession n'est pas évitée, il y a
Hiatus: le rythme est interrompu par un « bâillement »
(%aafio}ôCa, de ^d<r«o?) ; il est indiqué par le signe H (première
lettre du mot hiatus). En poésie, l'hiatus est évité dans l'intérieur
de toutes les unités métriques qui ne dépassent pas l'ampleur
d'un côlon, et entre les cola eux-mêmes (v, II § 3) ; en prose,
les stylistes méticuleux, comme Isocrate, l'évitaient également,
marchant dans les traces de Thrasymaque (v. I § 3).
Dans la poésie homérique, l'hiatus est encore fréquent ; l'effet
en est atténué par les pauses métriques dans l'intérieur du vers.
Aussi il est admis :
1) dans la césure xaxà zàv ZQCZOV ZQOXO.ZOV (V. TV § 14),
par exemple
MELCOV, oi) xi zôaoç ys, || ôaoç TsXaficovioç Aïaç (B 528),
2) dans la diérèse bucolique (v. le même paragraphe), par
exemple
*) Dans son introduction aux scolies d'Aristophane, p. XXXI de l'édition
de Dûbner.
2) On peut ajouter aux exemples cités dans mon livre : Pe^Xov (Théogn,
iogg), <piX6aa<pov (Aristoph., Ass. d. F. 571),
33 III 8
MX' Uy èfi&v àxémv êni^aso, || ô'<pQa ïô-nat (E 221),
3) après le premier pied suivi d'une ponctuation, par exemple
°AXX' Uva, | BI fiéfiovâç ys xaï oy>s nsp vïaç A%ai&v (I
247).
Au dernier endroit l'hiatus est plutôt évité que recherché ; cette
tendance est attestée par la formule ri>ç 'écpa&', xzX., employée
devant un mot qui commence par une voyelle, tandis que l'augment
du verbe est omis devant un mot qui commence par une consonne
(&ç tpâzo, xzX.),
L'hiatus ne choque pas l'oreille et ne donne pas lieu à l'élision
après une voyelle longue ou une diphthongue ; nous avons déjà
traité d'une autre modification que les syllabes peuvent subir
dans ce cas (v, .§2).
Quant aux voyelles brèves, l'hiatus est permis
après le 1,
1)
a) au datif singulier de la troisième déclinaison,
6) après les mots xl (xî), oxi, k'xi (ici rarement), MEÇC ;
2) après le v ; ce ne sont que des cas isolés, par exemple
ov èaai (Z 123);
3) après le o des mots ô', zô, ngô ; mais les exemples sont
rares et discutés par beaucoup de savants.
Un grand nombre d'hiatus sont éliminés par la substitution
du digamma (v. § 4) ; toutefois il en reste encore une certaine
quantité qui ne peuvent être expliqués d'aucune manière, par
exemple f ïva ùp'piv (A 203).
L'hexamètre est normalisé aussi, à cet égard, par Callimaque
et surtout par Nonnus ; mais la plupart des poètes épiques a
continué à suivre la manière libre d'Homère avec des restrictions
plus ou moins sévères.
Dans les autres genres de poésie, l'hiatus est plus rare ; sig-
nalons, avant de passer à la poésie dramatique, l'exemple sin-
gulier qui se lit chez Archiloque, où il y a hiatus après la
voyelle v :
$CXZSQ' rjnBlQOV yévnzai, xoZai 6' r)8v ijv Ô'QOÇ
(fr. 74,9 B. et D.).
Dans la tragédie et dans la comédie, les interjections per-
mettent l'hiatus (lov lov; naZ, tfpt, Nuées 1144). Il est permis
également après le mot xi, et, notamment dans la comédie, après
ô'xi et nsçl, et dans les locutions ovôk sïç et firjôè efç.
Ensuite l'hiatus est toléré dans la césure et dans la diérèse,
s'il y a changement d'interlocuteurs et ponctuation :
III 8, 9, io 33
A. 'Sic èÇErtXTrjo&t]. B. 'Ià> là> SvaxTjvB av
(Sophocle, Philoct. 758) ;
A. 'Si VB&V ptùfiol naxpoboi. B. ovç aè noo&TÏffùjv ndpEi
(Eurip., Phénic. 604)1).
Enfin, la répétition d'un mot peut accentuer une pause métrique
et la rendre assez forte pour excuser l'hiatus, par exemple
Atfiaxt, Setvtp, aïfiaxi Xvyptô (Eurip., Phénic. 1497).
Nous concluons ce paragraphe en remarquant que, d'une façon
générale, il ne saurait plus exister d'hiatus quand il y a eu élision ;
alors la liaison entre les deux mots est devenue si étroite qu'ils
n'en font, pour ainsi dire, qu'un seul ; par exemple : âXys'
B&rjxBv, Hom. A 2.
9. Là où l'hiatus est admis, l'élision n'est plus de rigueur ;
dans certains cas, elle ne se produit jamais. Après Homère, le 1
du datif de la troisième déclinaison n'est pas élidé au singulier ;
les poètes attiques n'élident pas non plus le 1 du même datif
au pluriel. En outre, cette voyelle et le 0 ne subissent pas
l'élision dans les mots xi (xi), oxi; npô, nEpi (mentionné déjà
dans le paragraphe précédent) 2) ; &XQI, fiéxpi.
Le v n'est jamais élidé.
Enfin les mots o, s; x6, zd; Uva (vocatif de àVa£) ne sont pas
susceptibles d'élision.
Les diphthongues ai et 01 peuvent être élidées:
a) ai dans les désinences appartenant au moyen et au passif
des verbes (où elle est comptée comme brève par rapport à
l'accent),
b) 01 au datif singulier des pronoms personnels, notamment
à la fin de (ioc et de l'interjection oï'ftoi, composé dont le mot
précédent est un élément constitutif.
L'élision de ces diphthongues devient également moins fré-
quente après Homère; l'élision de ai est rare dans la tragédie,
celle de 01 partout dans la poésie posthomérique.
10. Aphérèse: quand un mot commence par une voyelle
brève, celle-ci peut être supprimée; il s'agit le plus souvent du B.
L'aphérèse est surtout une particularité de la poésie dramatique;
dans la poésie homérique, le seul mot âç>a peut subir l'aphérèse
IV. Le dactyle
1. Le dactyle (-^w).
Le pied daetylique se compose d'un frappé d'une syllabe lon-
gue et d'un levé de deux syllabes brèves ; par conséquent il appar-
tient au yévoç ïaov et son rythme est descendant. Sa durée est
de quatre morae ; le spondée, dont la durée est égale et le rythme
descendant ou ascendant à volonté, peut le remplacer ; par contre,
l'anapeste, pied à rythme ascendant, n'est substitué au dactyle
40 IV i, 2, 3
qu'exceptionnellement, bien que sa durée soit égale. Enfin,
le procéleusmatique (uwuu), dont la durée embrasse quatre
et dont le caractère rythmique n'est pas fixe, est inséré
morae
très rarement dans une série daetylique. La substitution de l'ana-
peste et du procéleusmatique ne se trouve que dans les vers des-
tinés au chant x).
Le nom est expliqué de différentes manières ; parmi les éty-
mologies proposées par les Anciens, la dérivation du mot Sdx-
xvXoç, doigt, n'est pas invraisemblable; le nombre et la dimen-
sion des phalanges auraient suggéré le nom de la série de syl-
labes qui constitue le dactyle.
2. Le dactyle est employé : a) dans la poésie épique et didac-
tique, et dans certaines formes de la poésie religieuse (hymnes,
oracles) ; b) dans la poésie lyrique. Dans le premier groupe, le
vers compte six pieds, qui ne sont pas combinés par syzygies, le
spondée est substitué souvent au dactyle, et le dernier pied n'est
jamais un dactyle ; dans le second groupe, le nombre des pieds
est variable et compté de préférence par syzygies, la substitution
du spondée est moins fréquente ou exceptionnelle (dans les dac-
tylo-épitrites), et le dernier pied peut être un dactyle 2).
3. Monomètre daetylique (.'uu _uu).
Quelques cola appartenant à des périodes dactyliques consis-
tent en une syzygie, par exemple :
ÂEvÔQoxôfiovç, ïva :
u u w u (Aristoph., Nuées 280).
_ _
"AXfiaxi Orjfiaiç :
^ ^ (Eurip., Phénic. 790).
_ __
Nvfup&v xEZvzai : (Eurip., Iph. en Aul. 1295).
__ __
La première forme s'appelle metrum hymenaicum.
La deuxième forme se confond aisément avec l'adonien (v.
X § 11), vers éolo-choriambique d'une tout autre constitution
métrique (.uu_|_),
La forme catalectique in syllabam devient x ; elle se
- u w _
trouve dans les strophes dactylo-épitritiques; par exemple :
— wU _UU \J
u- " - u _ u_|^_ _A (Alcm., fr. 1 B. = 7 D.).
I
*) Le poète Ibycus a donné son nom à trois vers dactyliques d'une ampleur
plus grande que celle de l'hexamètre; v, Leichsenring, De metris graecis
quaestiones onomatologae,. Greifswald 1888, p. 11.
2) Tout porte à croire que la césure des trimètres lyriques,, qui étaient
chantés, n'était pas aussi marquée que celle de l'hexamètre récité.
46 IV 8, 9
C'est le vers dont tous les pieds sont des dactyles excepté le
troisième pied, qui se rencontre le plus souvent :
'Hvixa fièv fSaoïXsvç -ijv XoipiXoç èv oazvQoiç:
_ww ^u^|^_ _uu|-uu _
(Plotius Sacerdos, VI p. 500, 1 K.j.
8. Les séries dactyliques dont l'étendue dépasse celui du tri-
mètre, doivent être divisées en cola de dimension plus petite, de
préférence des dimètres ; ainsi les dactyles d'Eschyle cités par
Aristophane dans les Grenouilles, v. 1273—74, se décomposent
en un dimètre et une tripodie :
EvtpafiEZzE, fiBXiooovôfioi, ôôfiov | Agzéfiiôoç néXaç oïyEiv:
_uw_wu _uu „ uu _ w u
Nous avons déjà remarqué que certains cola dactyliques se
prêtent à la métarythmie choriambique (le monomètre et la
tripodie acatalectique, § 3 et 4) ; on peut y ajouter le dimètre
catalectique in syllabam. La forme de ce côlon daetylique dont
le premier et le troisième dactyle sont remplacés par des spon-
dées, correspond à un glyconéen dont la base est spondaïque
et la syllabe pénultième une longa irrationalis (X § 15) :
_^*^J I ]_l-'U'_]
_
Le cas me semble purement hypothétique ; il n existe pas,
que je sache, un seul côlon de cette forme dont le caractère ne
soit douteux.
9. Exemple d'une strophe daetylique (Ésch., Agam. 104—121): x)
1 I KVQIÔÇ slfii V^QOEZV ô'ôiov xpdxoç aïoiov dvÔQ&v
EVZBXÉCOV ' BZI yàg T^BOV^EV xazanvs'ÔEi
nsi'&cb fioXnâv âXxçi ovfiopvxoç aicav •
II "Onaç Axaioev ôiûpovov xodzoç, 'EXXdôoç fjp'aç
5 Çvfupçova zaydv,
III Héfinsi fw ôopl xaï #eg£ mpdxzoQi
&0VQ10Ç à'çviç TBVXQIÔ' en' aïav,
TV Oloev&v PaaiXsvç flaoïXsvoi VB-
mv, ô xsXaivoç o z' êÇôniv dgyâç,
10 V ËavévxEç ïxzap fisXd&pcov #egôç êx ôopmdXzov
nafm^énxoiç èv è'ÔQaioiv,
VI BooxôfiBvoi Xaytvav êç-ixvfiova <pépfiaxi yévvav,
fSXafiévxa Xoio&icov ÔQÔfimv.
VII AïXivov, aïXivov slné, xà ô' eS vixdzco.
J) Nous indiquons les cola par des chiffres arabes et les périodes des
chiffres romains et par des capitales.
par
IV 9 47
„UL» Y„
il u_^
— —
u_j_uu _ u w
j uu
_
5
_uu
i-li- ——
_wu| „uu _UL;
„uo vu _ O
i-V ^l/U j„uu _uu
_ U U" _ U1 V _ U U
IO V w_ u_Luu _uu Luu
_Uu _G
W _ 0'_'U_ LV_
VU _uw _uu _ u w
Notre colométrie est celle de Wilamowitz ; Schroeder joint
les mots &OVQIOÇ b'gviç au côlon 6, Mazon le mot nBiftcô au
côlon 2.
La fin de la période I est indiquée par la pause du sens
également forte dans la, strophe et dans l'antistrophe, et par le
changement du mètre ; celle de la période II ne peut pas être
déterminée par des indices sûrs, mais elle est probable à cause
de la symétrie entre les périodes III et IV ; celle de la période
III résulte avec certitude de la syllàba anceps -av de alav ;
la distinction entre les périodes IV et V se recommande à cause
du changement du mètre et de la symétrie obtenue ainsi entre
cette dernière période et la période II, qui commence par le même
côlon ; la fin de la période V est indiquée nettement par la
syllaba anceps dans l'antistrophe (naxpéç \ avxôxoxov, v. 135
suiv.) ; enfin, le vers VII se détache de la strophe proprement
dite par son caractère d'ephymnium (refrain, comp. XIV § 8) ;
il se trouve aussi à la fin de l'antistrophe et de l'épode.
La période I se compose d'un trimètre daetylique et de deux
pentapodies dactyliques. La période II se compose d'un côlon
de mètres mélangés : un monomètre ïambique et un dimètre
daetylique, et d'un monomètre daetylique. La période III se
compose de deux dimètres dactyliques, dont le dernier présente
la forme propre à une clausula, décrite dans le paragraphe 5, 2.
La période IV se compose également de deux dimètres dacty-
liques. La période V commence par le même colon de mètres
mélangés que la période II (côlon 4) ; l'autre côlon est une
48 IV 9, io, II
tripodie daetylique du type décrit dans le paragraphe 4. La
période VI se compose d'un trimètre daetylique et d'un dimètre
ïambique. Uephymnium est une pentapodie daetylique ; elle
distingue par la fin retardée (deux spondées de suite).
se
La correspondance entre la strophe et l'antistrophe est presque
complète ; les syllabes longues et brèves sont distribuées avec
une symétrie remarquable ; seuls les dactyles initiaux du côlon
1 et 21) et le dactyle
final du côlon 6 sont remplacés par des
spondées dans l'antistrophe. La structure particulière du côlon 3
(trois spondées de suite, dont chacun est formé d'un mot
séparé) et celle du côlon 7, sur laquelle nous avons déjà appelé
l'attention du lecteur, est répétée exactement.
10. Dactyles éoliens.
Nous avons déjà vu que les vers éoliens se distinguent par
l'isosyllabie et la base libre (II § 13). Aussi les dactyles des vers
de cette catégorie ne peuvent pas être remplacés par des spon-
dées, car la substitution d'un spondée à un dactyle diminuerait
le nombre des syllabes. La base se compose de deux syllabes
longues ou brèves, qui peuvent être combinées de quatre façons
(v w, w _) ; le trochée et le spondée en sont les formes
_, _ u, _
les plus usitées.
Le dernier pied de la série daetylique est incomplet ; il n'en
reste qu'une syllabe longue. La partie finale dissyllabique du
vers entier est de forme ïambique ; dans les vers catalectiques,
il n'en reste qu'une syllabe.
11. Hexapodie éolienne ou aancpixbv zEOoaQBOxai-
ÔBxaovXXafiov (^|.uu _uu .JU _|UÛ),
Ce vers compte, comme l'indique le nom grec, quatorze syl-
labes ; la partie médiane comprend trois dactyles complets. Il
est employé xaxà ozixov par Sappho dans les Noces d'Hector
et d'Andromaque, dont les papyrus nous ont conservé des restes
considérables (55 D.), et plus tard par Théocrite (Haiôixbv
aloXixbv a' = XXIX).
Les exemples d'hexapodie qui suivent, montrent les quatre
formes de la base ; la base pyrrhique est très rare ; Théocrite
ne l'a pas employée. Un seul exemple suffira pour les autres
cola des dactyles éoliens.
__
|
_uu _uu_|un (Sappho, fr. 96, 3 D.).
Exemple du côlon catalectique :
0VQCOQO3 nôÔBÇ ênzoQÔyvioi:
u-l-uu _uu _ _ 1 (Sappho, fr. 98 B. = 124 D,).
En éliminant encore un dactyle, on obtient un côlon tout à
fait identique au glyconéen : " " ] u u [_uu]. _|u.. Nous
_
préférons cependant rattacher le glyconéen et sa forme catalectique
(le phérécratéen) aux vers choriambiques (asclépiadéens, etc.),
v. X § 12 suiw. ; la correspondance qui existe entre le glyconéen
et le dimètre choriambique, montre clairement leur affinité réelle
(X § 16). Récemment Kikauka a proposé la dérivation que nous
rejetons, dans ses livres cités dans le chapitre I, § 8 ; v. UBQI
xoev AXxalov xxX. fiéxgoev, p. 21 et Kolâr, op. cit. p. 66,
13. Hexamètre épique (^ooaïxàv fiéxçov, è'noç)
_ u; ^ ^A/ _ uw _ uu _ I_A_/
_w
Nous avons déjà traité de la différence entre l'hexamètre
épique et le trimètre lyrique (§7) et de quelques particularités
prosodiques (III § 2 suiw.).
Quant à la structure de l'hexamètre, nous distinguons trois
époques :
1) l'hexamètre homérique et celui des imitateurs d'Homère,
y compris Apollonius de Rhodes,
Traité de métrique grecque 4
5o rv 13
i ^ _ |. U_|_J ^ |.—i w_
i
_
1
u_|u_ u_ j u_ u „ u _ J u_
_J | _J u_| —I u_|u_ _A (Adesp. chor. 36 D.)
w_
Ce sont trois tétramètres ïambiques, dont le dernier est cata-
lectique. Les seules syzygies non syncopées se trouvent dans
le deuxième vers ; la première syzygie est syncopée partout, de
sorte que le rythme serait considéré comme trochaïque, si nous
n'avions pas à notre disposition l'explication du théoricien grec.
La dernière syzygie du vers catalectique présente, comme d'or-
dinaire, la forme d'un bacchée.
La prolongation de la syllabe longue causée par la protrac-
tion est indiquée clairement dans la colonne V : &OZB ZTJV fièv
nçcùXTjv ÇvXXaftjjv èv xâ fiByioxqp #gdV<j> XBîo&ai, zi/v ôè ÔEVxégav
èv xâ> éXaxiozcû, zi)V ôè ZQIZTJV èv XCÙ fiéoop.
4. Les mètres ïambiques se présentent soit comme des vers
indépendants, soit comme des cola faisant partie d'unités plus
grandes. Ils sont employés xazà ozixov chez les ïambographes
(Archiloque), dans le dialogue du drame, dans certains poèmes
lyriques (Anacréon et les Anacreontea) et, à une époque plus tar-
dive, dans l'épigramme. Les cola ïambiques sont fréquents dans
les strophes des parties lyriques du drame et de la poésie lyrique
proprement dite.
Aux pieds ïambiques sont, nous l'avons déjà vu, juxtaposés
parfois des pieds crétiques ; les cola ïambiques sont juxtaposés
aux cola appartenant au yévoç ïoov dans les vers dactylo-épi-
tritiques ; à la fin de cola anapestiques de forme logaédique
se trouve une syzygie ou un pied ïambique ; v. VIII § 6 et 5.
L'ïambe se rencontre aussi dans les vers éoliens, soit sous la
forme de cola ïambiques, soit comme élément constitutif des
cola éoliens eux-mêmes, à côté de dactyles et de choriambes ;
v. IV § 10 et X § 2 suiw.
Enfin, la combinaison de syzygies ïambiques et trochaïques
n'est pas exclue, bien qu'elle comporte un changement de rythme
(fiBzaftoXri) violent; par exemple
AvaÇupôpfiiyyBç iifivoi:
u_ u_|_w __ (Pind., 01. II 1)
Ce phénomène ressemble à l'anaclase (II §9), par suite de
laquelle la syzygie ïambique devient un choriambe (b 2 :
u _
21 o _). L'anaclase a lieu aussi bien dans un côlon (vers) isolé
que dans un côlon correspondant à un autre. Quant au premier
V 4, % 6 6g
I) Plusieurs éditeurs, ignorant cette licence, ont changé le texte sans aucune
raison.
7o V6
Quant aux exclamations de la même forme, qui se trouvent parmi
les trimètres du dialogue, elles étaient séparées de la partie mé-
trique et indiquées comme nQoavatpmvrjfiaza ; voyez, par exemple,
la scolie d'Héliodore aux vers 1170—1205 des Nuées d'Aristo-
phane x).
Le monomètre peut être combiné avec un dochmiaque :
2$ xoi noXiç, oi) ôè xb ôduiov : u _ u.|uuu-uu
(Ésch., Suppl. 370)
Le monomètre acatalectique se rencontre également comme
élément constitutif de cola dactylo-épitritiques; par exemple:
"AfiBpaav ônépxazov êx xelQ°^v yégaç :
_uu u u
_|__ wo (Bacchyl. XI (X) 36)
_ _
Le monomètre hypercatalectique y est plus fré-
quent ; par exemple :
"AVÔQ' âya&bv fièv âXa&écoç ysvéo'&ai :
_wu _uu -|u_ u_|_ (Simonide, fr. 5 B. = 4 D., 1)
Ce vers composé s'appelle élégiambe ; v. VIII § 14.
Le monomètre hypercatalectique coïncide avec la première
partie d'un trimètre ïambique divisé par la césure ordinaire (la
penthémimère) ; v. § 13.
La forme catalectique ressemble à un bacchée (u A);
par exemple :
"Anpiyôa : u a A (Ésch., Pers. 1057) 2).
_
Le côlon est nettement séparé par l'hiatus des cola qui précè-
dent et qui suivent.
Le même monomètre se rencontre quelquefois comme côlon
indépendant dans les strophes éolo-choriambiques de compo-
sition libre :
.
aEv àvôp&v : u (Pind., Ném. VI 1).
_ _
Plus souvent, le monomètre catalectique fait partie de cola
éolo-choriambiques ; on y trouve une autre forme abrégée, qui
ressemble à un crétique ; ce n'est pas, à vrai dire, une syzygie
catalectique réelle, mais plutôt une syzygie syncopée (. u_);
Il _
comp. 3. se peut
§ toutefois que les cola qui se terminent par
x) Par contre, la même exclamation (lov lov) est indiquée comme x&Xov
larfixàv /J.0V6/J.EX00V âxazdXnxxov dans la scolie récente au commencement
des Nuées.
2) Je suis le texte de Wilamowitz et de Schroeder.
V 6, 7 7i
une syzygie de cette forme, fussent considérés parfois comme des
cola catalectiques (. | A) ; ils sont beaucoup plus fré-
. . . _ _
<J
ôvaxdvoiç aixEiaiç | A
. _
V JTgdggiÇoç èxQupd'eiç, u_ |
__ . _ . _
oii xi na> u_
. _
VI "EXutev èx xovô' oïxov u uu _ . |
noXvnovoç alxsia : u uu u _ | . _ _ A
(Soph., El. 504 suiw.)
La dernière syzygie de chaque dimètre n'est jamais complète ;
elle est souvent dissyllabique par suite de syncope répétée, ou
bien un côlon catalectique subit en outre la syncope. Le premier
ïambe est remplacé partout par le dactyle, le tribraque ou le spon-
dée, ou bien il est syncopé.
Dans les strophes dactylo-épitritiques la syncope est rare; en
voici un exemple :
Aôyoïç BI tpBvyouBv, Boicoxiav ï>v :
u_ ,_|_u__l_u__ (Pind., 01, VI 90 (153))
Une syzygie ïambique syncopée est suivie d'un dimètre tro-
chaïque.
Quand chaque ïambe d'une syzygie finale est réduit à une syl-
labe longue, le côlon s'appelle brachycatalectique;
aux exemples que présente le passage de Sophocle déjà cité,
j'ajoute un dimètre brachycatalectique de forme régulière :
KaXsZ xuç dv&oâncùv : u_ u_ | A
(Aristoph., Ois, 1314)
. _ _
74 V 9, io
Le dimètre ïambique ne se trouve pas souvent dans les strophes
dactylo-épitritiques ; j'en cite un :
"AfmvEVfia osfivbv AXtpsov :__ u_|u_ u_ (Pind., Ném, 11)
Nous avons déjà parlé de la forme syncopée ou catalectique de
la syzygie finale appartenant spécialement à ces strophes et aux
strophes éoliennes ; comp. § 6. Un dimètre de cette forme pré-
cède un dimètre catalectique de la forme ordinaire dans les vers
suivants :
E'ùd-B fie xoifidoBiB zbv |
_ u u _ _ _ u_
ôvoôaifiov' Aiôov fiéXai- |
— _ . _ u_
u
va VVXXBQÔÇ z' àvdyxa : U_U_|U__A
(Eur., Hippol, 1386 suiw.)
Cette période empruntée à une strophe éolo-choriambique se
compose d'un dimètre choriambique, d'un dimètre ïambique
se terminant par un crétique apparent et d'un dimètre ïambique
catalectique de la forme ordinaire ; évidemment, le dimètre pré-
cédent ne peut pas être considéré dans cette position comme un
côlon catalectique.
10. Le dimètre catalectique est aussi employé xazà ozixov :
l'exemple le plus ancien se trouve parmi les fragments de Sappho ;
il s'agit d'un poème bâti sur un dicatalectum composé de deux
dimètres catalectiques :
rXHxrja fiâxEQ, oiixoi ôvvafiai xpéx-nv xbv ïoxov:
u_ u_|u_ _||uu_ u_|u_ O (fr. 90B. = II4D.)
Le second côlon pourrait être considéré comme un dimètre
ionique changé par anaclase, comp. IX § 3 ; mais nous ne con-
naissons pas d'autres asynartètes se composant d'un côlon ïam-
bique et ionique ; d'ailleurs, la même succession de cola se trouve
au commencement d'une strophe éolo-choriambique de Bacchy-
lide (VI), où les ioniques sont exclus.
Le dimètre ïambique catalectique de forme pure est employé
xaxà oxixov dans quelques poèmes d'Anacréon et du recueil
des Anacreontea, par exemple :
O fièv xhéXeov fidxEO'd'ai,
u_ u_ |
u_
ndpEOxi ydp, fiaxéo&co : u_ u_ |
u_
(Anacr., fr. 92B. = 82 D.)
Alors que ces hemiambi sont devenus, à côté du dimètre ionique
avec anaclase, le mètre favori des auteurs d'Anacreontea, le dimè-
tre acatalectique n'a pas trouvé la même faveur, bien qu'Ana-
créon l'ait employé, lui aussi, xazà oxixov :
V io, II, 12 75
'Egéco ôrjixB xovx èpéoo
XB u_ u _ | u _ u_
xal fiaivofiai xov fiaivofiai : u_ j __ u_
__
(fr. 89 B. =79D.)
Un dicatalectum composé de deux dimètres catalectiques sans
aucun pied trissyllabique a été employé par Callimaque :
âr]fir]XQi. xy nvXaly |] xfj TOÛTOV ÔVX HsXaoyoev
(Épigr, 39 Cah., 1)
11.-Dimètre ïambique hypercatalectique
(u— u j u
_ _
u_|_)
Ce côlon est bien connu comme le troisième vers de la strophe
alcaïque (ennéasyllabe alcaïque; v, X §30, 2):
Ta ô' BV&EV ' afiueç ô' 8v xb fiéooov :
u_ u_|__ u_|o (Alcée, fr. 18B. = 30D., 3)
Il se rencontre également dans les strophes dactylo-épitri-
tiques, par exemple :
HavOEi ôixaç ûvazoZai xpaivcov :
__
u_|__ u_|_ (Bacchyl., XIII (XII) 45 (12)).
Dans la chanson satirique de Timocréon contre Thémistocle,
le côlon forme le second membre des vers composés ; le dernier
vers nous met à même de déterminer exactement sa composition
véritable ; il y est séparé par l'hiatus du premier membre, lui
aussi un côlon ïambique :
Oï ô' ffa&iov xr/vxovzo fir) d>gar QsfiiazoxXéoç yBvéo&ai:
__
u_|__ u_ H-_ u_)__ u_|_ (fr. 1 B. et D., 12)
Pentapodie ïambique catalectique (u_ u_
u _ u _ u _)
La pentapodie est rare ; en voici quelques exemples :
SépÇnç ôè ndvz' Ensons ôvowpôvoaç: u_ u_ u_
__ u_(Ésch., Pers, 552)
ùBVOioi de VBQdnovza, yvaaofiai u_ u uu u_ __ u_
zàv ôXfïlav Koçivd'ov, 'Io&fiiov : __u_ u_u_u_
(Pind., 01, XIII 3 suiv.)
Au premier endroit, elle fait suite à une série de dimètres ïam-
biques ; chez Pindare, elle est répétée dans une strophe de mètre
mélangé.
12. Trimètre ïambique (u_ u_|u_ u_|u_ u_)
Aux ïambes se substituent les pieds que nous avons déjà men-
tionnés à plusieurs reprises ; nous en reparlerons plus tard ;
ici, nous nous bornons à constater que les vers ne contenant que
76 V 12, 13
des ïambes sont plus rares que les vers ne contenant aucun spon-
dée, et que c'est le cinquième pied qui présente le moins souvent
la forme spondaïque.
Le trimètre est employé soit xazà ozixov (chez les ïambo-
graphes, dans le drame et dans l'épigramme), soit comme côlon
ou vers isolé dans la poésie chantée (parties lyriques du drame,
chez les lyriques proprement dits). Il n'y a pas de différence
fondamentale quant à la structure du trimètre récité et du tri-
mètre chanté.
Les trimètres récités se divisent en quatre groupes : A) le tri-
mètre de la comédie, B) le trimètre du drame satyrique, C) le
trimètre de la tragédie, D) le trimètre des ïambographes. Le
caractère facultatif de la substitution d'autres pieds aux ïambes
et aux spondées diminue dans le même ordre ; alors qu'elle est
presque illimitée dans la comédie, elle n'existe presque pas chez
les ïambographes (auxquels il faut ajouter ceux d'entre les auteurs
d'épigrammes dont la technique est plus soignée qu'elle ne l'est
chez plusieurs de leurs confrères). La combinaison d'un dactyle
ou d'un tribraque avec un anapeste (_ uu | uu _ et u uu | uu _) est
évitée partout.
13. Les groupes que je viens de nommer, se distinguent aussi
par rapport à la césure.
Le trimètre admet deux césures:
a) la penthémimère (après le cinquième demi-pied) ;
c'est la césure la plus ordinaire,
b) l'hephthémimère (après le septième demi-pied).
Enfin, la diérèse après le troisième pied se rencontre aussi,
quoique moins fréquemment (c) x).
Exemples des césures et de la diérèse :
a) Ei/d'' &><PBX' Apyovç fii) ôianzdo'd'ai oxdtpoç :
12 3*|5||_ u_|__ UÛ (Eur., Méd, 1)
b) *Si xoivbv avzâÔBXcpov 'Iofirjvnç xâça:
12 3f|5Ë l\\-\-- u- (Soph., Ant, 1)
c) dijfi7]ZBQ BOXIOVX 'EXBVOÏVOÇ X&OVÔÇ:
__
u_.|u_||u_|__ uo (Eur., Suppl, 1)
Il y a des vers où la césure et la diérèse font entièrement défaut
;
x)Le poète Castorio a isolé de cette manière toutes les syzygies de son
fragment 1, dont nous citerons un vers dans le paragraphe 16.
78 V 14
déchiré) brisé x). Aristophane ne s'est pas astreint à cette
« ou « »
règle, tandis que chez Ménandre, l'anapeste « déchiré » se rencon-
tre moins souvent. Exemple d'un anapeste déchiré :
El xoev fièv fXXoev &QX°flBV) vfiBZç ô' oi &soi:
u_|_||_ uu;_|-_ u_ (Aristoph., Ois, 1226)
4) Le tribraque et le dactyle sont, eux aussi, admis sans aucune
restriction quant au nombre (abstraction faite de la règle 2), à
l'ordre de succession et à la répartition des syllabes par rapport
aux différents mots ; ainsi, le vers suivant serait mal placé dans
une tragédie (comp. § 15 C3) :
cO fivQOonaqpXaytiov, vnonBoàtv xbv ÔEOnôxrjv:
:
u _ uuu|_f H
uu
u_|__ u_ (Aristoph., Cav, 47)
Le procéleusmatique (uuuu, anapeste dont la syllabe longue
est résolue) ne se rencontre que dans le trimètre de la comédie,
et encore fort rarement. Le comique Platon a voulu exprimer
par un vers contenant ce pied la précipitation de l'interlocuteur :
O'ùzoç, ziç BÏ; Xéys zaxv' zi oiyâç; ovx èpEZç;
__u_|uu||uuu_|__u_ (fr. l88K.)
4) Le vers peut être réparti entre les acteurs presque sans aucune
restriction quant à l'étendue et au nombre des morceaux obte-
nus ainsi (les àvziXafiai). On évite seulement la division de deux
brèves dues à la résolution d'une syllabe longue ; et encore, ces
vers ne sont pas entièrement défendus ; par exemple :
A. Ilà&Bv; B. Anb &vXfjç sXafiov oi Boicozioi
(Aristoph., Ach, 1023)
5) Les vers sans césure ou diérèse ne sont pas rares ; nous
avons déjà cité un exemple dans le paragraphe précédent ; en voici
un autre :
Tàç êvôiaEQiavQovnxézovç zivdç (Aristoph., Paix 831)
peste dit «déchiré» (3) n'est pas évité avec autant de rigueur.
Exemples de vers caractéristiques pour le drame satyrique :
Ti mare; xi XéysxB; xdxa xiç vfi&v xcb Ç-ôXco :
uuu uuu|u||uu u_|_i_ w_
(Eur., Cycl. 210)
Il faut remarquer, outre la succession de trois tribraques, la vio-
lation évidente du zeugma de Porson.
Ay&t oiizivi iï-ôoi nXrjv êfioi, V^BOIOI ô' oii:
uu|_|_||_ u_|u_ u_ (ibid,, vers 334)
__
L'anapeste, formé de noms communs, se trouve au second pied ;
c'est un anapeste « déchiré »,
Dans les Limiers de Sophocle, on rencontre un vers (199)
qui se divise probablement en quatre àvziXapai; mais, à vrai
dire, le trimètre de ce drame ne se distingue pas essentiellement
des trimètres de Sophocle appartenant à des tragédies.
15. C. Trimètre de la tragédie.
1) Le zeugma de Porson est observé rigoureusement, c.-à-d.
que, si le dernier mot ou le dernier groupe de mots présentent
la forme d'un crétique (ou bien d'un péon quatrième : u ou
_ _
uuu_), la syllabe précédente ne peut être longue que si elle
forme un mot monosyllabique. Autrement dit, si la dernière
syzygie d'un trimètre commence par une syllabe longue, cette
syllabe ne doit pas se trouver à la fin d'un mot. Ainsi le premier
vers de Ylon d'Euripide n'est pas conforme à la loi de Porson :
"AzXaç, ô xaXxéouii vcbzoïç ovQavôv :
u _
j
uu
u_ u_j_;_
La violation de cette loi n'est qu'apparente :
a) quand la deuxième syllabe de la syzygie finale est liée à
la fin du mot précédent par suite de l'élision de la voyelle finale
de ce mot ; par exemple :
"EÇBOX' âvdooEiv, S>v ôô' rjysïx' OÏXO-&BV :
-_u_|__ ^_|~ UÛ (Soph., Aj, 1101), et
b) quand le premier mot d'un groupe de mots formant
un
crétique à la fin du vers, se joint au mot précédent, le premier
mot appartenant aux postpositiva (III § 13) ; par exemple :
IIpooépxBxai zôô' ëyyvç- oïfioi fioi zâXaç:
u- ^- I
u_
<•-- "_ | n (Soph., Philoct. 788)
Les exceptions véritables sont très rares ; néanmoins, il n'est
pas permis de les éliminer par des conjectures inventées uni-
V 15 8i
quement à cette fin ; aussi le nom de « loi » est trop ambitieux
pour cette règle.
Elle a été découverte par Richard Porson (v. I § 6) et étudiée
dans son Supplementum praefationis ad Hecubam (dans le tome
premier de Euripidis Tragoediae, Leipz. 1807). Depuis, elle a
été l'objet de discussions innombrables, dont nous ne nommons
que Krâl, Porsons Gesetz, Prague 1909, et l'étude de De Groot
parue récemment (Wesen und Gesetze der Caesur ; v. III § 15). x)
2) La résolution de syllabes longues est moins usuelle. Le
dactyle ne se trouve au cinquième pied qu'exceptionnellement.
L'anapeste n'est employé que dans les noms propres, exception
faite pour le premier pied, où il est aussi admis en d'autres mots.
Les vers qui ne comptent aucun spondée sont plutôt rares.
Les résolutions sont plus fréquentes dans le trimètre d'Euri-
pide que dans celui d'Eschyle et de Sophocle. Il n'hésite pas
à admettre plus d'une résolution par trimètre, licence excep-
tionnelle chez les tragiques plus anciens 2). Cependant, Sophocle
a adapté le vers de ses tragédies de la dernière époque (Philoc-
tète ; OEdipe à Colone) à celui d'Euripide. Nous donnerons quel-
ques exemples de la manière plus libre :
Mrjzéga naxaxzdç, ôlaôoxaZç ô' 'EQIVÔCOV
(Eur., Iph. en Taur. 79)
Le premier et le troisième pied sont des dactyles.
AyduEavov, & MEVBXOE, noeç &v dvz' èfiov
(Soph,, Philoct. 794)
Le premier et le troisième pied sont des anapestes ; il s'agit
dans les deux cas de noms propres.
u_ u_!_uu||_|u_ uû (fr. I, 4)
Cependant, beaucoup d'éditeurs et de critiques n'ont pas accepté
la leçon des manuscrits; par exemple, Grotius a proposé dei
Bpoxol ôi} Ç&fiEV, Bergk S ôrj Bôx' atel ÇâfiBv.
Nous parlerons du prétendu trimètre ïambique acéphale en
traitant du trimètre trochaïque catalectique.
18. A l'aide de la petite statistique insérée dans ce paragraphe,
le lecteur pourra se faire une idée des différents groupes de tri-
mètres dont nous venons de traiter. Dans l'oeuvre de quelques
poètes, j'ai comparé 50 trimètres choisis sans aucune idée pré-
conçue; chez Hipponax et chez Léonide de Tarente, ce nombre
de vers n'est pas à notre disposition. Quant aux auteurs drama-
tiques, j'ai eu soin d'analyser un nombre égal de vers appar-
tenant à une pièce de date ancienne et de date plus récente.
J'ai indiqué le nombre total des résolutions dans chaque vers (A),
ensuite celui des pieds résultant de ces résolutions et la place
qu'ils occupent dans le vers (B), enfin la fréquence des résolu-
tions par trimètre. Les pieds du trimètre sont désignés par des
chiffres romains.
Il va sans dire que les chiffres obtenus ainsi n'ont pas de valeur
absolue; on trouvera des statistiques complètes dans Verse of
greek comedy de White, et dans C. F. Mùller, De pedibus solutis
in dialogorum senariis Aeschyli, Sophoclis, Euripidis, Berlin 1866.
B 2 rés. p. trim. 3 rés. p. trim.
ÏAMBOGRAPHES A ~T~ ~~~ _+ __+ ww+ __(2X)'
00000
UVA,+
u uu uu, _ uu
uuu^2X; uuu^2XJ -uu^2Xj
w^-i — _ uu _ w^j uu _ (2 X) -p —
uu
1) Archiloque
2) Sémonide
3) Hipponax
00000
5
12 ?
3 (H)
4 (II) ? 8 (I) ?
o
2* ^t
fil
o?
o
o
o
o
00000
o o o o o
o
o
TRAGÉDIE
4) Eschyle
5) Sophocle
4
2
1 (I)
o
1
1
(I)
(V)
2 (III)
5 (III)
o
o
o
o
00000
00000 o
6) Euripide 19 ^JJ'J
2lV)'
5 (I) Iifn ° ° I 000 00
DRAME SATYRIQUE
7) Sophocle
8) Euripide
4
20
iiv) 11' I W
J^* 1' 4 (4I)
x
9^,
(m)
-
°
0
°
0
00000
0010 o
o
o
COMÉDIE
n(ill,' 25feL
%ll\ *nn'
9) Aristophane 47 2III, $% 7lH) o 2 1 o 1 2 1 1
8IV)
51l(31' ^^"961, ~~^
10) Ménandre 46 giii ni' -; 2111» 3 2 o 3 3 1 o 1
o? j ô o o I
o
o? o? o? o
II) Léonide
^ ThSlonte ^ffiF7^ o o o
x"
jiv/1' in/'
a (III) o o
00000
o o o o
00010
13) Palladas 8 (HI) o o o
1
8 (il, io(2l,
14) Agathias 20 5\\ 3jJ*
iIII, 2 (il, o 2 o
iIV)
iIII,
; 4IV)
lin)
1) Archiloque, fr. 18—49 ; 79 ; 81 ; 83 (D). 11) Léonide de Tarente, Anth. Pal. VI 211 ; VII 455 ;
2) Sémonide d'Amorgos, fr, 7, 1—50 (D). XVI 182, 307 (édition de Didot) ; ap. Stobaeum, Flor. CXX 9
(IV 39 Cougny). En tout 34 trimètres.
3) Hipponax, fr. 33 ; 42, 4 ; 66—69 ; 81 (D). En tout
12) Philippe de Thessalonique, Anth. Pal. VI 90, 92, 94,
13 trimètres, dont 6 appartenant au fragment 81, qui n'est
peut-être pas authentique ; à ce fragment appartient le seul 101, 107 ; VII 394 ; IX 290.
13) Palladas, Anth. Pal. IX 180, 181, 508 ; X 81, 82, 86,
tribraque.
87, 90, 91, 92, 94, 95-
4) Eschyle, Perses 176—200 ; Euménides 1—25. 14) Agathias, Anth. Pal. IV 3, 1—46; VII 311. En tout
5) Sophocle, Aias 1—25 ,' OEdipe à Colone 1—25.
49 trimètres.
6) Euripide, Médée 1—25 ; Bacchantes 1—25. 15) Lycophron, Alexandra 1—50. Lycophron n'a qu'une
7) Sophocle, Limiers 136—169; 211—226. vingtaine de résolutions dans son poème entier, qui compte
8) Euripide, Cyclope 1—40 ; 82—91. 1474 trimètres.
9) Aristophane, Acharnéens 1—25 ; Plutus 1—25.
10) Ménandre, Circumtonsa 2—26 ; Samienne 4—28 (éd. y) Le texte de Jensen présente un tribraque de plus au vers 4
Van Leeuwen 1). de la Circumtonsa (yéyovE SE: Xâ&ga. Se V.L.).
88 V ig, 2o
19. A côté du trimètre de forme normale, il existe une 'variété
nommée choliambe (appelé aussi oxdÇoov, par opposition au
trimètre dgtfdç). Comme ce nom l'indique, c'est un vers boiteux;
la défiguration du sixième pied en est la cause ; ce pied est un
spondée au lieu de l'ïambe obligatoire, de sorte que le mouve-
ment du vers est interrompu inopinément à l'endroit où le rythme
est le plus marqué. La violence et l'énergie inhérentes au trimètre
d'Archiloque se transforme en lourdeur comique dans le trimètre
du poète mendiant Hipponax (environ 540 avant J.-C), inventeur
ou du moins premier auteur des choliambes ; l'effet du mètre est
en rapport avec la matière de ses poèmes. En voici un exemple ;
Axovoav^' 'Innâvaxzoç • ov yàp âXX' rjxco :
u_ u_|__ u_|u_ __ (Hippon., fr. 13 B. = 1 D., 1)
Quand le cinquième pied est également un spondée, la paralysie
du trimètre rapide est augmentée encore ; il s'appelle mainte-
nant ischiorrhogique (c.-à-d. dont les hanches sont
brisées, de loxiov et de §r/yvvfii). Quoique l'invention de cette
variété du trimètre soit attribuée à un autre ïambographe (Ananius),
il se trouve déjà parmi les fragments d'Hipponax; par exemple:
"EficooE Mair/ç naîôa, KvXXr/vrjç nâXfivv:
u_ u _ _ _ u_|__ _ o
I (Hippon., fr. 1 B. = 4 D., 1)
Les résolutions sont plus fréquentes dans le choliambe et
l'ischiorrhogique que dans le trimètre ordinaire des ïambogra-
phes ; on en trouve jusqu'à deux dans le même vers :
An6 o' ôXéoEiBv "ApzBfiiç. Se ôè xùnôXXcùv
(Hippon., fr. 31 B. =36 D.)
Le premier pied est un tribraque, le cinquième, un anapeste*
On trouve parfois un trimètre de forme normale parmi les
choliambes, par exemple le vers 4 du fragment 43 B. 42 D.
=
A l'époque alexandrine, le choliambe a été employé par plu-
sieurs poètes (Phoenix, Hérondas, Callimaque). L'ischiorrho-
gique ne se rencontre plus chez Callimaque.
Enfin, le choliambe des fables de Babrius (deuxième siècle
après J.-C?) présente un phénomène curieux qui
en fait un
précurseur des vers accentués de l'époque byzantine (I § 4) la
:
pénultième porte toujours l'accent, par exemple
:
Boqéri Xéyovoiv r)Xicp XB zoiavzrjv (Babr. 18, 1)
20. Dans les strophes dactylo-épitritiques, le trimètre ïambique
se rencontre de temps en temps ; il présente, cela va sans dire,
presque toujours la forme épitritique ; par exemple :
V 20, 21 89
àva-] nziiÇaç <papézpaç n&fia • xâ> ô' èvavxia :
-- u- | __ u_u_|u_ (Bacchyl., V 76) x)
Dans les mêmes strophes, on trouve aussi le trimètre
ïambique hypercatalectique:
Hv&âvoç alnsivâç ôfioxXaQoiç ènônxaiç :
-- ^_|__ u_|__ u_|_ (Pind., Ném. IX 5 (n))
L'emploi du trimètre ïambique catalectique
remonte, comme celui du trimètre acatalectique, à la plus haute
antiquité ; Alcman l'a employé xaxà oxixov (par exemple fr.
36 B. = 101D.) et Archiloque en a fait le second vers d'un épode:
n.oXXr)v xaz âxXvv ôufiàzwv B'XBVEV :
u_ u_ ] ^— I
U _ j U _ u
24. Enfin, nous avons à appeler l'attention du lecteur sur les
vers doriens (ÔCPQIXOI ozlxoi), dont les syzygies ïambiques
admettent, en opposition flagrante avec la règle, le spondée aux
endroits de nombre pair des syzygies. Dans le trimètre acatalec-
tique, le deuxième ou le quatrième pied est un spondée; v. mon
Tractatus, p. 98 suiv.
Exemple d'un trimètre catalectique:
Kal vabç âyvâç Evnvçyco SEgdnvaç :
u_| u_ -
I (Alcman, fr. 4 B. = 7,3 D.) *)
__
Exemple d'un dimètre catalectique:
'EpôfiBrjOBV iïâXaooa : u |
u a (Simon., fr. 1 B. et D.)
_ __ _
Priscien nous apprend qu'à ce vers dorien correspondait un
côlon de forme normale (De metr. Ter., III 428 K.):
AnozQénoioi KrjQaç : u u ] u o (fr, 2)
_ _ _
De même, les spondées sont admis dans les pieds de nombre
pair dans deux tripodies consécutives de Sophocle, tandis que les
tripodies correspondantes de l'antistrophe sont construites régu-
lièrement :
J) Bergk et Diehl ont eu tort d'accepter la conjecture éyvàs proposée par
Hermann.
92 V 24, VI i
Il (Electr. 1239), et
u_
2ïc o^v av àÇiav || ye oov nB<prjv6xoç :
u_ u_ u_||u_ u_ _o Via. iaoo;-;
VI. Le trochée
1. Le trochée (_u)
Tout comme l'ïambe, le spondée se compose d'une syllabe
brève et d'une syllabe longue; mais la succession des syllabes
est renversée; le rythme du pied est descendant. Les trochées
subissent eux aussi la syncope, que nous avons discutée longue-
ment dans le chapitre précédent, § 3. Quand la protraction des
syllabes qui restent, s'ajoute à la syncope, on obtient les schémas
suivants: _u_. devient -U_J, devient _J_O,
_. _ o _. _.
devient _i _J
.
Une série de pieds trochaïques de nombre pair se décompose,
elle aussi, en syzygies; mais ici c'est le second pied de chaque
syzygie qui admet la longue irrationnelle (_u _o).
Les pieds qui se substituent à l'ïambe, peuvent remplacer aussi
le trochée, à l'exception du procéleusmatique; v. V § 2. Confor-
mément au rythme ascendant du trochée, la première partie de
chaque pied en constitue le frappé (lu; -_; Cw; w_; luu). En
général, les résolutions de syllabes longues sont moins fréquentes
que dans les vers ïambiques; le dactyle ne se trouve qu'excep-
tionnellement dans les vers trochaïques. Dans les vers dactylo-
épitritiques, la syzygie présente presque toujours la longue irra-
tionnelle; elle revêt alors la forme de l'épitrite second (_u_ _).
Nous avons vu que des péons (c.-à.-d. des crétiques résolus)
peuvent être juxtaposés aux syzygies ïambique (V § 3); le même
phénomène se rencontre, dans une mesure plus large, dans les vers
trochaïques; c'est ici le péon premier qui se joint à des syzygies
trochaïques. Par exemple, un tétramètre catalectique dont la
troisième syzygie est remplacée par un péon, est répété xaxà
oxixov dans la Lysistrate d'Aristophane, vers 1014—1035:
Ovôév èoxi d'rjQiov yvvaixbç àfiaxâxBgov
:
uu u _
w^,u _ u | _ u (Aristoph., Thesm. 959 suiv.)
_
Pour ajouter un exemple d'un monomètre non résolu, nous
citons une période dactylo-épitritique de Pindare, suivie du mono-
mètre catalectique :
SixsXiav nisiçav ÔQ&d)- vuv j
_ _ _ u __
OBtv xoQvqjaZç noXioev
_uu _uu _
AcpvsaZç
_u _A (Ném. I 15 (21))
Ailleurs (51 b (78 b)), le même côlon se détache nettement des
cola précédent et suivant par la syllaba anceps et l'hiatus.
4. Tripodie trochaïque (_u u _u)
_
La tripodie acatalectique est rare ; presque tous les cola tro-
chaïques dont l'aspect semble être celui de la tripodie, sont en
réalité des dimètres brachycatalectiques (ithyphalliques) ; v. § 9.
Une tripodie réelle se trouve dans la Première Olympique de
Pindare :
El ôè ôrj xiv Sivôpa : (vers 54 (86))
_u _u _u
Dans une épode précédente, la dernière syllabe de ce côlon est
en même temps la syllabe initiale d'un mot (B-pdooaxo, 25 (38)) ;
donc, elle ne peut pas être considérée comme anceps et comp-
ter pour une syllabe longue, ce qui devrait être le cas à la fin de
l'ithyphallique.
La forme catalectique (_ u u _)x) est beaucoup plus
_
fréquente ; en raison de son affinité avec le dochmiaque, on l'ap-
pelle aussi hypodochmius (comp. XII § 1). La relation qui existe
entre ces deux mètres semble être d'ordre génétique ; v. XII § 5.
Tout comme la tripodie ïambique (V § 7), Yhypodochmius se joint
au dochmiaque lui-même ; on les trouve tous les trois dans ce
passage d'Euripide :
"O&i fioi xiç r)v fpiXa, \M _ u_ u_
noQopijQEa (pâpsa
_u _u _
noxafiiq. ôpôoqp : u uu _ u _ (Hippol. 125 suiw.)
]
_u _ . _A
_ .
il -. _.|_u j
_ . _u _u
j
_u _ - _u _A
5 III u )
_ __ _u _ .
_ u _ .
]
_ u ]
_ . _ u __
IV _u|_uu_ju_
_uj_UU_[_A
V u_j_uu_|u_
IO |_UU_]_A
La strophe entière se divise en deux parties, dont seule la
première est trochaïque (côl, i—6) ; l'autre partie est éolo-chori-
ambique. La première partie comprend trois périodes, la seconde
en compte deux. Chaque période se compose de deux cola.
La période I se compose d'un trimètre, dont la première syzy-
gie est syncopée deux fois et la troisième une fois, et d'un dimè-
tre catalectique, dont chaque syzygie a subi la syncope,
La période II se compose de deux cola de la même étendue,
mais ici, c'est la troisième syzygie au lieu de la deuxième du tri-
mètre qui est complète, tandis que la seconde syzygie du second
côlon n'est pas syncopée,
La période III se compose d'un dimètre et d'un trimètre; le
premier côlon compte une syzygie syncopée une fois, le second
en compte deux.
Les périodes suivantes se composent chacune d'un glyconéen
et d'un phérécratéen.
C'est dans le célèbre ôéofiioç vfivoç des Euménides qu'Eschyle
a su atteindre les effets les plus saisissants que les trochées peu-
vent exprimer ; ici encore, les trochées syncopés se joignent
aux trochées purs, et la protraction des pieds appartenant aux
ioo VI 7
premier groupe est très probable. Dans la première strophe, les
syzygies syncopées comptent deux ou trois syllabes (par exem-
ple MâzBQ Nv\, âXa- | oZoï: _. _.|_u_.|_u...., vers 322) ;
dans l'ephymnium qui suit, le premier pied des syzygies syn-
copées est résolu ÇEnl ôè xq> zB&vfisvq) : uuu _ . |uuu _ .).
Dans les dactylo-épitrites, le dimètre trochaïque acatalectique
se rencontre régulièrement, soit comme côlon indépendant, soit
combiné avec des cola dactyliques ; il y présente naturellement
de préférence la forme épitritique. Exemples :
Alvéaoe nvyfiâç Enoiva : _u
_u _c
j
_
_- u
j
_U __
(Eurip., Iph. en Aul, 292 suiw.)
_u _u _
L'entourage du trimètre ne présente que des cola trochaïques
de forme catalectique (deux lecythia, un hypodochmius).
Dans les dactylo-épitrites, le trimètre catalectique est moins
fréquent que le trimètre acatalectique ; en voici un exemple :
"Yfifiiv, & Moïoai, <pvyô%EVOv oxoaxôv :
__|_u _u|^u (Pind., 01, XI 17)
_u D
13. Dans le trimètre, comme dans le dimètre, une syzygie
trochaïque peut être remplacée par un crétique ou par un péon,
sans qu'il y ait protraction ; par exemple, un trimètre trochaïque
pur correspond à ce côlon :
Ol'xBxai, xvxvov xe noXi&XBQai ôt) :
_u _u]_u u u | _ u __
(Aristoph., Guêpes 1064 ; comp. le vers 1095)
L'anaclase est également possible :
'Ià> yaZa fiaZa fioifiéva fi lâXXsi :
u__u|_u _u|_u __ (Ésch., Choêph. 45)
Les éditeurs ont coutume d'ajouter la dernière syllabe au côlon
suivant ; par conséquent, ils sont obligés de couper le dernier
mot dans l'antistrophe aussi. Ils obtiennent ainsi deux cola ïam-
biques de suite, mais le dernier côlon de la période, un lecythium,
reste toujours trochaïque. Il vaut mieux considérer la période
entière comme trochaïque ; l'anaclase au commencement sert
de transition aux ïambes du vers précédent.
14. Tétramètre trochaïque
(_u _u|_u _u||_u_u|_u _u)
Le tétramètre acatalectique est moins usité que le tétramètre
catalectique ; il n'est pas répété xaxà oxixov, comme l'autre
forme du vers. Comme nous l'avons vu (§ 8), les dimètres dont
il se compose, sont écrits séparément, d'ordinaire, dans les
périodes comme dans les systèmes ; alors seulement, quand deux
dimètres constituent une unité marquée nettement comme
VI 14 15/ i6 107
telle, on les réunit dans un vers, comme c'est le cas dans une
chansonnette malicieuse d'Anacréon bâtie sur un distique formé
d'un tétramètre acatalectique et catalectique :
H&XB Oqnxir), xi Ôt) fie XoÇbv ô'fiuaoïv BXénovoa
vrjXeâç <psvyeiç, ôoxeZç ôé u' ovôèv Eiôévai oooeôv :
u _ u | _ u _ u || _ u _ u | _ u ~ u
—
wu+ ^ u +
ÏAMBOGRAPHES wu vu- -^ uuu(2X)
uu __ __
uu
i) Archiloque 5 2 (3 ?) o o o o
TRAGÉDIE
2) Eschyle 7 1 ? o 1 o o
4) Euripide 17 2 o 1 00
COMÉDIE
5) Aristophane
6) Ménandre
71
17 8
10
01 o
1
1
o
2) Schroeder préfère expliquer autrement ces trois cola; selon lui, le premier
serait de nature dochmiaque, le deuxième ïambique, le troisième choriambi-
que; mais les cola qui les entourent, n'autorisent que l'analyse par anapestes.
2) Peut-être le dernier mot doit être combiné
avec le côlon suivant (ztôvovç
me<"pyvas); alors, nous aurions un dochmiaque, suivi d'un dimètre ionique
avec anaclase (u _ _ _ | _ _ _). Cependant, la présence d'ioniques au milieu
de dochmiaques est peu _probable.
VII 7 ii7
On remarquera que la syllabe -et du premier mot est abrégée
devant la voyelle au commencement du mot suivant.
Les cola dont le premier et le dernier pied sont des spondées,
se prêtent à la métarythmie. La série . ___
doit être consi-
dérée, presque toujours, comme un phérécratéen (X § 17; voyez
aussi IV § 4) ; mais, dans le passage suivant d'Aristophane,
les cola qui entourent la série dont il s'agit, n'admettent que la
scansion anapestique :
ÂElJtvijOOflEV, BVOZf EVaï,
__
u__|__ _ Â
EvaX, c&ç énl vixy,
_ _ _ u_ _ _
eôoï, EvaZ, e&aî, stiaT:
__
__(__
__
(Ass. des Femmes, 1181 suiw.)
Les cola sont tous les trois anapestiques ; le premier est un
dimètre catalectique, le second une tripodie dont le deuxième pied
est un dactyle, le troisième un dimètre qui ne présente que des
spondées.
En outre, le comique Phérécrate a doublé le côlon dont nous
venons de parler, et il a obtenu ainsi un vers dont il s'est
servi xaxà axfyov dans une parabase d'une de ses comédies
(la Corianno) ; il déclare lui-même que ce sont des anapestes :
"AVÔQEÇ, aQ6ao%EXE xàv vovv êf-BVQrjfiaxi, xaivoe,
ovftnxvxxoiç âvamaCoxoiç :
j]
_ _w _ _ _ _ _ _
(fr. 79 K.) 1)
Il faut remarquer que le nom du phérécratéen ordinaire, forme
catalectique du glyconéen et qui n'a rien à faire avec le mètre
anapestique, est dérivé de ce fragment de Phérécrate, discuté
deux fois par Héphestion (p. 32 et 55 Consbr.). Il repose, comme
nous l'avons vu, sur une interprétation fausse due au métricien
lui-même ou à un de ses prédécesseurs. L'«invention nouvelle»
du poète consiste en ceci qu'il a changé le côlon bien connu de
__
___|__ ___ (Soph., Aj. 151)
8) "Hneg ôoQiXrjnxoç èV ^r AOÛT?/ :
__
uu_|uu_ __ (Soph., _!/. 146)
9) 'Ynb xoiovTGtv àvSo&v dogv/Jjjf :
___
__)__ . __
(Soph., A/. 164)
10) "_V' dnonjxijç àaiirj ^otçû)»' :
y<--_
__|-__ __ (Aristoph., Cav. 548)
*n) Aavabç ôe naxrfQ xal fiovXap%oç :
| _o (Ésch., Suppl. 12)
-__ . u_ __
Un anapeste et trois spondées :
*I2) "Onôxav %ao[iâ, xal xoi>ç xavXovç :
_ _ _
__|__ __
(Aristoph,, Cav. 824)
13) Tcov yàg fieyâXcov yvx&v IBIÇ :
__
-__!__ __
(Soph., Aj. 154)
14) *__ç xal tr^ç vvv <pûifiév7jç wxxôç :
__
__(___ _o (Soph., A;'. 141)
*I5) Sxvyvai S' oipsiç xVSmv fteXâftpcov :
__
__|__ .__ (Eur„ Afc. 862)
Quatre spondées :
16) Tov XéÇavzoç xa^Ssl (tàXXov :
__
__!__ _o (Soph., A/. 152)
Un dactyle, deux anapestes et un spondée :
17) Ovx B.v âfiâpxoiç ' xaxà ô' dv XLÇ èfiov :
_ __
_-_)__ uu_ (Aristoph., Paix 169)
10. Nous avons déjà remarqué que les syzygies du dimètre
des systèmes sont séparées l'une de l'autre par la fin d'un mot ;
à plus forte raison, la fin d'un dimètre entier doit coïncider avec
la fin d'un mot. Pourtant, les manuscrits présentent des dimètres
qui finissent au milieu d'un mot. Les éditeurs ont coutume
d'éliminer cette anomalie en transposant une syzygie entière ; par
exemple (Aristoph., Ois. 732) :
Biov, EIQTJVIJV, vBÔXTjxa, yéXcù-
xa, xoçotiç, &aXCaç, yâXa x' ÔQVÎ&CÛV xxX.
se lit dans les éditions courantes :
NEÔXTjra, yéXcoxa, XOQO'ÛÇ, iïaXiaç,
yâXa x' ÔQVI&COV, &axe mâpEGxai xxX.
Ce déplacement est dû, dans l'édition de Coulon, à l'expulsion
du mot evëaifiovlav au vers 731, mot qui constitue une syzygie
entière. Cependant, il est fort douteux que la colométrie des manu-
scrits doive être changée dans de tels endroits ; ici, le poète sem-
ble avoir lié les dimètres de propos délibéré, pour mieux faire res-
sortir l'accumulation de bienfaits promis par les oiseaux. Il existe
un dimètre où l'anomalie dont il s'agit, ne peut être éliminée
d'aucune façon (ày>ij<pi\axoçf Guêpes 752).
Quant à la division qui sépare les syzygies du dimètre, elle a
été parfois négligée, elle aussi, non seulement dans les anapestes
lyriques, mais aussi dans les systèmes des anapestes de marche ,*
-- uo-luu- °"
(Ésch., Suppl. 14)
3) Xûôvioi, d-ijxaç xaxéxovxBç :
uu- - - "^ - o
I (Ésch., Suppl 26)
4) BaalXeia ô' ëfirj, nooanCxvcû :
uu_ _u_|__ _
(Ésch., Pers. 152)
VII 13 135
Un anapeste et deux spondées :
5) HâvxBÇ fiti&oioi noooavôâv:
__
__|uu_ _
(Ésch., Pers. 154)
6) Aô%wu axsQQàv ozaiôeiav:
uu_ __|__ _
(Eurip., Iph. en Taur. 206)
7) Wtftpcp jtôXscoç yvmaÛBZaai:
| (Ésch., Suppl. 8)
__ - _ _ _ _ _
Trois spondées :
8) 'EÇ âgxâÇ f^oi ôvoôaîficov :
| (Eurip., Iph. en Taur. 203)
__ __ __ _
Un dactyle, un anapeste et un spondée :
9) Tijvô', âsxovxoev èmBîjvai:
_uu __|uu_
(Ésch., Suppl 40)
_
10) _-Ç7_Aev êXdxav nofinalav :
_ __
uu.|_. _
(Eurip., Iph. en Aul 1322)
Un dactyle et deux spondées .*
uuuu uu.juuuu D
(Eurip., Ion 889) 3)
*) Ne pas confondre ce côlon avec le dimètre dactylique catalectique
(_uu __| ), v. IV § 5.
2) Quelques métriciens ont cru à tort que Favant-dernière syllabe du paré-
mique, étant une rere-o-^^oç, ne pouvait pas être remplacée par deux brèves.
Il faut admettre que la résolution de cette syllabe du parémiaque est tout à
fait exceptionnelle.
3) Schroeder considère ce côlon, qui se trouve dans un groupe contenant cinq
autres parémiaques, comme ïambique; cette scansion me paraît improbable.
126 VII 14
14. Nous ferons suivre ici un résumé des particularités propres
aux systèmes anapestiques, dont nous avons déjà parlé à plusieurs
reprises.
Ils se composent presque toujours d'anapestes de marche ;
aussi on les trouve en des endroits du drame où les acteurs ou
le choeur sont en mouvement (comp. § 2). Tous les cola des dimè-
tres se terminent, à quelques exceptions près, par un mot ininter-
rompu (§ 10) ; ce mot peut subir l'élision, à l'exception, cela va
sans dire, du dernier mot d'un système entier. Le dernier côlon
est un parémiaque ; l'avant-dernier (le ataQaxéXsvxov) est sou-
vent un monomètre indépendant ; ce côlon se rencontre aussi en
d'autres endroits d'un système. Le gros des cola se compose de
dimètres acatalectiques.
L'accumulation de cola (autrement dit, la formation d'hypermè-
tres) est caractéristique pour les systèmes anapestiques, notamment
dans la comédie; Aristophane a une série de 116 syzygies (Nuées
889—948) ; le comique Mnésimachus l'a surpassé en composant un
hypermètre de 123 syzygies (Athénée IX 402 F suivv. ; fr. 4 K.).
Par suite de la synaphie entre les cola d'un système, l'hiatus
et la syllaba anceps ne sont pas admis à la fin des cola. Encore à
cet égard, les exceptions ne font pas défaut. Il y en a qui s'expli-
quent tout naturellement par un changement d'interlocuteurs ;
cette circonstance nécessite une pause, quelque brève qu'elle
soit. Exemple de l'hiatus :
A. OvyaxBP, noZ xiç (poovxlôoç E'X&rj : A. |_uu __H
uu
B. 'Si jtâxBQ) âaxoZç ïaa XQV ^EXBX&V: B,
__u |u__u__
(Soph., OEd. à Col. 170 suiv.)
Exemple de la syllaba anceps :
A. KXavuaV' vnào^Bi fîpaôvxrjxoç VJIEQ : A. _|u u o
_ uu _ _ _ u
B. Oïfioi, {havâxov xovx' èyyvxâxco: B. ___u_|__uu_
(Soph., Antig. 932 suiv.)
Les cas où l'excuse dont nous venons de parler n'existe pas,
sont rares, et les éditeurs sont enclins à corriger ces endroits.
Par exemple, au vers 794 de VAgamemnon d'Eschyle, la ponc-
tuation à la fin n'est pas jugée suffisante pour excuser l'hiatus
(BiatôfiEvov. | oaxiç) ; Hermann a supposé qu'un parémiaque
était omis après ce vers ; Wilamowitz veut lire BiaÇouévoiç.
Comme exemple d'un système bâti régulièrement,
nous trans-
crirons, d'après le texte de Mazon, une partie de la parodos des
Suppliantes éschyléennes (vers 12—23)
:
VII 14, 15 137
I Aavabç ôè naxrjQ xal Bo-ûXaqxoç
xal oxaoiagx°Ç tàôs jtsaaovofi&v
xiSiax' àxécav ènéxçavEV,
II ^EiyBiv àvéôijv ôià xvfi âXiov,
xéXaai S' "Aoyovç yaZav, oi?_r ôy
yêvoç THJLBXEQOV xfjç oiaxQoôôvov
Booç _f ènatpfjç xà% ësttnvoiaç
Aibç Bvxofievov XExéXBaxai.
III Tlv' âv oëv x<*}6.av ev"<PQova uâXXov
xijaô' âcpiHoifiE'd'a avv xoZob" ÎXBX&V
èyxEiQièioiç,
EQiooxénxoiai xXâôoiaiv;
Le système I compte 6 syzygies, réparties sur trois dimètres, dont
le dernier est catalectique ; le système II compte io syzygies,
formant cinq dimètres, dont le dernier est également catalec-
tique ; le système III compte 7 syzygies, groupées par deux dimè-
tres acatalectiques, un monomètre acatalectique, et un dimètre
catalectique.
Nous remarquons que la syllaba anceps se trouve à la fin du
premier et du troisième système (le côlon suivant commence
par <~v). Le monomètre précède comme naqaxéXBVxov le paré-
miaque final. Tous les systèmes sont des hypermètres, leur éten-
due surpassant celle de quatre syzygies (comp. II § 3).
15. Nous avons déjà vu que le parémiaque n'est répété que
dans les èfiBaxtfgia et les chants similaires, et dans les anapestes
lyriques du drame (§ 12) ; comme exemple d'un ê(iBaxi]Qiov nous
citons un fragment attribué à Tyrtée (15 B. = Carm. Pop. 18 D.) :
"AyEx', & ZnâQzaç EVWVÔQQV
XOVQOI maxégoev noXvqxâv,
Xaiâ uèv ïxvv jtQoBàXBO'd'E,
Ô6pV 6' BVXÔXflCùÇ ttAXXoVXEÇ
firj cpBiôôuEVOi x&ç Çcoàç "
ov yàg nâxQiov xâ SnâQxa.
Ce fragment se compose uniquement de parémiaques, employés
comme vers indépendants (syllaba anceps à la fin du troisième
vers). On se rendra compte de la préférence accordée au spon-
dée dans le dernier pied complet ; deux fois sur quatre, il est
précédé d'un autre spondée (vers 1 et 4). La pause après chaque
vers exigée par le côlon catalectique, permet aux marcheurs de
reprendre haleine.
i28 VII i6
16. Quant aux anapestes lyriques, nous renvoyons le lecteur
paragraphes 2, 8 et 9 pour le dimètre acatalectique, et au
aux
paragraphe 12 pour le parémiaque, où nous avons énuméré
les particularités qui les caractérisent par opposition aux anapes-
tes de marche employés également dans le drame. Ici, nous nous
bornons à souligner encore une fois le caractère irrégulier de ces
compositions ; tantôt des séries considérables de cola ne présen-
tant que des spondées se font suite presque sans interruption,
tantôt on rencontre des procéleusmatiques élevant le nombre des
syllabes brèves au maximum.
Nous citerons d'abord des anapestes lyriques présentant la
structure strophique la strophe 931—939 des Perses d'Eschyle,
:
à laquelle correspond l'antistrophe, vers 940—948.
I "08' èyoev, 0I0Z, alaxxbç
UBXEOÇ, yévvq. yâ XE naxQCpa
xaxbv &Q' êysvofjiav.
II Hoôocp'd'oyyôv 001 vôaxov xàv
xaxotpâxiSa (ioâv, xaxo/téXEXov làv
MaoïavSvvov •d'QtjVijx'ijQOç
rtéfitpca, jtoXvôaxQW iaxàv :
1 uu_ I
_
I
_ u _ u_ _ _
u u uu u u _
II 1__
_
u u uu u u _ j u u u- u u _
uu_ ——I _—
uu_Iuu_ _A
La première période embrasse trois cola ; elle commence par
un parémiaque dont le deuxième et le troisième pied sont des
spondées (§ 12) ; le deuxième côlon est un dimètre acatalectique
de forme régulière ; le troisième côlon est un monomètre acata-
lectique dont le premier pied est un procéleusmatique (§ 5).
La seconde période embrasse quatre cola; elle commence, elle
aussi, par un parémiaque ; ici, ce côlon se compose entièrement de
spondées. Le deuxième côlon est un dimètre acatalectique qui pré-
sente deux procéleusmatiques (§ 9) ; le côlon qui suit, un dimètre
acatalectique lui aussi, est à l'opposé du côlon précédent quant à la
fréquence des syllabes brèves ; il compte trois spondées consécutifs
(§ 8) ; le quatrième côlon est un parémiaque de forme ordinaire.
On remarquera les formes dites doriennes yévva, yâ etc.
VII 17 129
17. La structure de la strophe éschyléenne est encore très
régulière, quand on la compare au morceau de Ylphigênie en Tau-
ride (vers 123—136) qui sera analysé dans ce paragraphe. Il se
trouve au commencement d'une vaste agglomération d'anapestes
lyriques, dont la structure amorphe caractérise l'art de l'Euripide.
Ev<pauBZx', S> itôvxov
__ __ __
oiaaàç avyxcoQo-ôaaç or-Tgaç
__
__|__ __
EV\ELVPV vaiovxBç.
__ __ __
'£i naZ xâç Aaxovç, |
__ -_ -
5 Aixxvvv' ovgsla, |
__ __ _
ngbç aàv avXâv, EVOXVXCOV |
__ __ __ _
vaâv froiyxoijç,
XQVOTJQsiç |
__ __ __ _
môoa naQ'd'éviov oaiov ôaiaç
u u _ u u u_ | u w uu _
xXyôovxov oovXa atéfutco, |
__ __ __ _
10 'EXXâôoç BvUrtJtov trfùpyovç |
_ __ _ _ _ _ _
xal x°Qra,v z' BVÔÉVÔQCÙV __ __|__ __
XELXI}
êÇaXXàÇao* Evooenav, |
__ __ __ _
vtaxgcpcov OLXCOV é'.gaç : |
__ __ __ _
Le poète a renoncé complètement à la composition strophique;
il nous est même impossible de grouper les cola par périodes ;
tout au plus, on pourrait supposer que le côlon 3 est le dernier
d'une période à cause de la syllaba anceps à sa fin ; cependant,
des cola d'étendue peu considérable peuvent être considérés,
dans ce genre de composition libre, comme des vers indépendants,
qui admettent la syllaba anceps et l'hiatus. On cherche en vain
une symétrie quelconque dans la répartition des syllabes longues
et brèves et des cola de différente structure. Après une série de
sept cola ne contenant que des spondées, on rencontre un paré-
miaque où l'anapeste initial est suivi de deux procéleusmatiques ;
l'insertion du second procéleusmatique comporte la résolution
de la pénultième du procéleusmatique (v. § 13 et la note 2 à ce
paragraphe). Le parémiaque lui-même a perdu son caractère de
clausula ; il est disséminé ou répété suivant la fantaisie du poète ;
il se compose partout de spondées, à l'exception du côlon 8 déjà
mentionné et du côlon 10 ; ici, le premier pied est un dactyle.
Puis, on rencontre des cola rares, des tripodies et des monomè-
tres hypercatalectiques, ne présentant jamais que des spon-
dées. Enfin, les dimètres acatalectiques ne forment qu'une mino-
rité infime ; il y en a deux, spondaïques eux aussi ; la division
médiane en est absente.
Traité de métrique grecque 9
i3o VII 17, 18
Voici l'analyse du passage entier : le côlon 1 est une tripodie,
le côlon 2 un dimètre acatalectique, le côlon 3 une tripodie, les
cola 4 et 5 sont des monomètres hypercatalectiques, les cola 6—10
des parémiaques, le côlon 11 est un dimètre acatalectique, les
cola 12 et 13 sont des parémiaques. Dans ce morceau anapesti-
que, il n'y a, chose remarquable, parmi 39 pieds complets qu'un
seul anapeste.
L'analyse des cola qui se trouvent dans les Uaxpocpa n'est pas
toujours certaine ; ^ScEroeder considère la dernière syzygie du
côlon 8 comme ïambique (u_u ._), et les cola 3 et 4 comme
des dochmiaques. Je préfère suivre rigoureusement la scansion
anapestique.
Pour conclure, nous mentionnons l'emploi des dimètres ana-
pestiques dans les formules de forme fixe prononcées par les
hérauts dans les jeux athlétiques ; elles admettent le procéleus-
matique :
BaXBîôa atoôbç fréxs nôôa naçà nôôa :
__
wu_|uuuu uuuu (Carm. Pop. 15 B. = 21 D.)
18. Dimètre anapestique hypercatalectique
(uu_ u u _ u u _ w u _ w)
C'est un côlon extrêmement rare ; on en trouve un exemple
présentant la forme inaltérée, au milieu de cola hétérogènes,
dans VOreste d'Euripide, vers 1363 :
AaxQ'ùoiai yào cEXXâô' ânaaav enXrjCEV
Pentapodie anapestique (u u
_ uu_ uu_ uu_ _ u _)
La pentapodie est presque aussi rare que le côlon précédent ;
en voici l'exemple le plus connu :
_?è fièv o'bv xaxaXevaofiBV, a> fiiagà XBtpaX-fj
(Aristoph., Acharn. 285)
Dans la pentapodie suivante, le dernier anapeste est remplacé
par un spondée ;
Kaxà nijôaXlcov olovjiai nçanlôcov yvéôuai. :
uu_ uu_ uu_ uu_ __ (Eurip., Androm. 480).
Dans l'antistrophe, le dernier pied est un anapeste, lui aussi
(A_#_ï : u u D).
Un autre exemple se lit dans les Oiseaux d'Aristophane,
vers 456
(le mot âÇwéxov y compris).
Trimètre anapestique (uu_ u__|.u_ u__|u__ uu_)
VII i8, 19 131
Les trimètres qui se trouvent de loin en loin dans les manu-
scrits des poètes scéniques, sont divisés d'habitude, dans les
éditions courantes, en dimètres et monomètres. Des trimètres
indubitables ont été insérés par Pratinas dans son Hyporchème :
Tiç HpQiç BfioXsv ënl AiovvaiâSa atoXvnâxaya frvfiéXav :
U U UU U U UU
|_U_ UUUujuUUU UU_ (ft* I B. Ct D., 2,)
On remarquera la fréquence des procéleusmatiques, que nous
avons déjà constatée à propos du premier côlon de ce curieux
fragment (§ 9).
Les « anapestes repliés sur eux-mêmes » de Phérécrate étaient
groupés également par trimètres ; v. § 7.
Le trimètre anapestique catalectique
a été
employé xaxà axlxov par le poète alexandrin Sim(m)ias; par
exemple :
'laxia âyvd, an êvt-stvcov fiéaa Tot^cov:
_ uu
| uu_ juu_ _
(fr. 5 D. ; comp. Héphestion, p. 26 Consbr.).
19. Tétramètre anapestique catalectique
Iu w
_ uu_ uu_
_u_![_u_ u u _ u u _ u)
]
x)La leçon des manuscrits n'est changée ni par Coulon ni par Schroeder
(dans son édition des Oiseaux).
VII 19, 30, 2i 133
Le lecteur désireux de se faire une idée plus complète de la
composition du tétramètre pourra consulter le tableau donné à
la fin de ce chapitre.
20, La diérèse médiane est de règle dans le tétramètre ana-
pestique, tout comme dans le tétramètre trochaïque. Dans les
quelques vers où elle fait défaut, elle est presque toujours rem-
placée par une césure après la première syllabe du cinquième
pied :
Kâv fi7) XOVXOLÇ âvanevd'cafiEO'd'a, xà naiSdpi Bv&i>ç âvéXxEi;
__
__|uu_ __|u||u_ uu_|uu_ _
(Aristoph,, Guêp, 568)
La substitution d'une césure après la première syllabe du quatrième
pied à la diérèse est extrêmement rare :
"OOXLÇ napEHivS'ùvEvaEv Aûr/valoiç eforeîV xà ôlxaia
:
__
uu_|__ u||u_|__ __|uu_ _
(Aristoph., Ach. 645)
La division entre les autres syzygies (comp. § 5 et § 8) est
négligée plus souvent que la diérèse médiane.
Quant à la répartition des mots par rapport aux pieds métriques,
nous nous bornons à remarquer que le nombre des anapestes
formés par plusieurs mots ou parties de mots égale, ou peu s'en
faut, celui des anapestes formés par un seul mot ; les spondées
appartiennent en majorité à la dernière catégorie, les dactyles
à la première. Le cas où un des trois pieds se trouve au milieu
d'un mot ne se présente pas souvent ; il va sans dire que le spon-
dée, pied dissyllabique, se rencontre le plus souvent dans cette
position.
Quand on compare l'rj&oç des tétramètres anapestiques et celui
des tétramètres trochaïques, une différence assez nette se révèle
clairement. Le sentiment exprimé par le vers anapestique est
moins pétulant que celui qui se fait jour dans les tétramètres
trochaïques de la comédie; dans les tétramètres anapestiques,
le poète discute souvent des problèmes importants sur le ton le
plus sérieux auquel le genre de poésie qu'il cultive puisse se prêter.
21, Dans le tableau suivant, on trouve l'analyse de 50 tétra-
mètres anapestiques d'Aristophane (Ach. 626—650 et Plut. 487—
511). J'ai indiqué, premièrement, le nombre absolu des trois pieds
(A), ensuite le nombre des vers présentant les différentes com-
binaisons de ces pieds (B), puis le nombre des vers présentant
chacun des trois pieds aux différents endroits du vers (C), enfin
la fréquence de la diérèse et des césures (D).
134 VII 3i
VII 2i 135
i36 VIII i, 2
Plus tard, Mésomédès l'a employée xaxà axlxov dans son Hymne
à Nemesis. dont voici le commencement :
NéfiEOi, nxBQÔeaaa Biov gond,
xvav&ni &eà, &vyaxBQ Alxaç (n, i—2 Horna)
c) Pentapodie (-u
u- uu_ uu_ u_)
w _ sporadiquement
La pentapodie ne se rencontre que ; par exemple :
"O S' èç âXaoç t'Ba Sdcpvaiai xaxâaxiov
(Stésich., fr. 8 B. = 6 D., 5)
Ici, le troisième anapeste est remplacé par un spondée.
<fete) Hexapodie et heptapodie. Elles sont réunies
dans un fragment de Simonide (32 B. = 6 D., 1 suiv.) :
'Avd'Qwnoç èoev fit) noxe cpdarjç, S xi yivBxai aiioiov,
ai] S' àvSga lôà>v oXBiov, oaaov XQÔVOV è'ooBxai :
u u _ _ uu uu_ uu_ uû
u u _ _ uu uu_ u_
Dans l'heptapodie aussi bien que dans l'hexapodie, le premier et
le quatrième anapeste sont remplacés par des spondées et le troi-
sième anapeste par un dactyle x).
Après les cola se terminant par un ïambe, nous mentionnerons
les anapestes logaédiques combinés avec une syzy-
gie ïambique catalectique.
a) Tétrapodie (___ uu_ u_ _A)
BlpiAfioiô XE nalôaç àlXXovç (Ibyc, fr. 3, 13 D.)
Dans quelques strophes de ce poème, un spondée est substitué
à l'anapeste initial ; par exemple :
Zifvbç foeyàXoio fiovXaZç : uu_ u_ _A (vers 4)
__
Cette série de syllabes doit être considérée comme un côlon
éolo-choriambique (le paraglyconeus, v. X § 22), si le caractère
anapestique n'en est pas démontré par la composition des vers
correspondants, comme c'est bien le cas dans le poème d'Ibycus.
b) Pentapodie (^u_
^^_ uu_ u_ _A)
'Ooyàç BÔLÔàÇaxo xal SvaavXoev (Soph., Antig. 356)
Dans cet exemple, le premier pied est un spondée.
B. Dactylo-épitrites.
6. Quant à la définition des dactylo-épitrites, nous renvoyons
le lecteur au paragraphe 1 de ce chapitre et au chapitre II, § 13.
Les dactylo-épitrites eux-mêmes se divisent en majeure partie
en trois groupes : a) ceux appartenant à la poésie de Pindare,
b) ceux employés par Bacchylide, c) ceux qui se trouvent dans
les strophes lyriques de la poésie dramatique, La différence
entre ces trois groupes est mince et nullement de caractère
fondamental ; Bacchylide admet plus souvent que Pindare la
I 1
___ _uu _ __
I u_|_
II _uu _ uu
_|u_ u G
Xi.1. I
— u _ uu _uu
IV
— u u _uu _
5 V ^ _ w _ ] _ 1 _ u u -. u u _
VI _u l|_uu _ u u _
_uu _I_u
I
_ u O" A
La strophe se compose de cinq vers ne dépassant pas l'ampleur
d'un côlon ; elle se termine par une période se composant de deux
cola. Dans les strophes et dans les antistrophes du poème (au nom-
bre de quatre), les vers sont caractérisés comme tels par l'hiatus et
la syllaba anceps, excepté le premier côlon. Cependant, celui-ci
paraît être un vers lui aussi ; toute trace de synaphie en est absente,
et à quatre reprises il y a une pause du sens à sa fin, dans la strophe
citée après un vocatif, ailleurs (vers 18, 35, 42) au commencement
d'une nouvelle partie de la phrase. Par contre, l'avant-dernier
côlon (6) prend le caractère de partie d'une période par l'élision
(dans une strophe) ou par la division d'un mot à sa fin (dans cinq
strophes ou antistrophes).
La division entre les éléments constitutifs des cola 1 et 2 est
*) La combinaison d'une syzygie anapestique et d'une syzygie ïatnbique
(u u u u |
u u _) est appelée metrum cyrenaîcum chez un métricien
_ _ _
anonyme (Ox. Pap. II 220; p. 406, 20 dans i'Hépfaestion de Consbruch).
Le cyrenaîcum se rencontre parfois chez Pindare et chez Euripide, par
exemple: Harglcov âzzà Scofidrcov rMag (Eur., El. 588).
144 VIII 6, 7
marquée nettement par suite de la fréquence des fins de mot à
cet endroit (douze fois sur seize).
Les éléments dactyliques (A) sont : i) le prosodiaque acéphale
et catalectique (ou penthemimeres), 2) le prosodiaque acéphale et
acatalectique, 3) le monomètre catalectique in syllabam.
Les éléments ïambiques et trochaïques (B) sont : 1) le monomè-
tre ïambique hypercatalectique, 2) le monomètre ïambique aca-
talectique, 3) le monomètre trochaïque acatalectique, 4) le dimè-
tre trochaïque catalectique.
Le côlon 1 se compose de Ai + Bi (é 1 é g i a m b e, v. § 14),
le côlon 2 de Ai + B2, le côlon 3 de B3 + A2, le côlon 4 de Ai,
le côlon 5 de Bi + Ai (ï a m b é 1 é g i a q u e, v. § 14), le côlon
6 de B3 + Ai, le côlon 7 de A3 + B4,
Les syzygies du yévoç ôinXdaiov ne présentent pas toujours la
forme épitritique ; aux endroits où elle est absente dans notre
strophe (2 et 5), elle se trouve en d'autres strophes (antistrophes).
7. L'ampleur de la strophe de la Première Pyihique est bien
plus grande ; sa structure est plus compliquée.
1 I Xçvoéa qjôofiiy^, An6XX<o-
voç xal lonXoxàficov
II 2-ôvôi.xov Moiaâv xxêavov • xâç ânovei
fièv fiàaiç âyXaïaç âQx^->
5 III Usi&ovxai ô' àoiôol aâfiaaiv
JV Aynaixàpcpv ônôxav noooiuloev
âfiBoXàç xe'ûxïlÇ êXeXiÇouéva.
V Kal xbv alxfirjxàv XBQavvbv ofiBvvÛBiç
VI Asvâov nvpoç. BUSBL Ô' âvà axd~
10 nxcp Aibç alexôç, oexeï-
av nxéovy' âfupoxépoy&Ev x&Xdt-aiç :
I I |
- __ _ U _ _
U
—
UU __ v-i U _
11
_u
j_ u I u
- _ __
— UU __
UU J
_
5 111
-• _ .
j
_ U -__[__ U C'A
IV UU UU I
v_/_
— — _ „ v_»
_
U |_UU U
— v_/
_
v -^ — !-u __
i-w -A
IO ~ V \J __
uu
[
_ KJ U WU _ _u
VIII 7 145
On peut distinguer quatre périodes et deux vers ; à une période
près, tous sont limités par la syllaba anceps (aâ/iaaïv à la fin du
troisième vers dans la strophe citée ; âuBpov à la fin du cinquième
vers, vers 72) ou par l'hiatus (âyvôxaxai H EX à la fin de la première
période, vers 21 ; xanvov H aVâav' à la fin de la seconde période,
vers 22), La quatrième période se termine plusieurs fois par un
signe de ponctuation.
Les éléments dactyliques (A) sont : 1) le prosodiaque acéphale
et catalectique, 2) le prosodiaque acéphale et acatalectique, 3) le
monomètre dactylique catalectique in syllabam, 4) le prosodiaque
acéphale et hypercatalectique, 5) le prosodiaque catalectique.
Les éléments ïambiques et trochaïques (B) sont : 2) le mono-
mètre ïambique acatalectique, 3) le monomètre trochaïque aca-
talectique, 5) le dimètre trochaïque acatalectique, 6) le trimètre
trochaïque catalectique, 7) le monomètre trochaïque catalectique x).
La période I comprend deux cola ; le premier côlon est formé
par B5, le second côlon par Ai.
La période II comprend deux cola, elle aussi ; le premier côlon
se compose de B3 + A3 + B3, le second côlon est formé par A4.
Le vers III est formé par B6 ; la première syzygie a subi
deux fois la syncope, et il n'en reste que deux syllabes longues ;
probablement, elles étaient prolongées, ayant la durée de trois
morae (_J _J).
La période IV comprend deux cola ; le premier côlon se com-
pose de A5 + B2 (noooifilwv), le second côlon de B3 + Ai.
Ailleurs, la première syllabe de la syzygie ïambique est longue.
Le vers V est formé par B6.
La période VI comprend trois cola ; le premier côlon se com-
pose de Ai + B3, le second côlon est formé par A2, le troisième
côlon est identique au premier côlon de la période.
Les éléments ïambiques et trochaïques présentent la forme
épitritique, à l'exception du dernier élément du côlon 6.
Comme troisième exemple des dactylo-épitrites appartenant à
la poésie lyrique des choeurs, j'ai choisi la strophe de Bacchylide,
Ode LX (VIII).
_u I
-u ^A
u_|__ u_|_
V
__
_u _u
]
_u _ ] O"
_
II _u |_uu_uu_
III _uu _uu _
1
u_
_uu _uu _u
5 IV
—
u l_uu _uu _| u_|_
V _u |-w \
—u -A
VI _uu _uu __|_u _u|_. _A
A l'exception du côlon 4, tous les cola sont des vers indé-
pendants ; les cola 2, 5 et 6 sont limités par l'hiatus à la fin ; la
structure de la strophe entière rend la séparation du côlon 1 très
probable. Dans la strophe, la fin des vers et de la période coïn-
cide avec la ponctuation des phrases ; ce n'est plus le cas dans
l'antistrophe.
Les éléments dactyliques (A) sont : 1) le prosodiaque acéphale
et catalectique, 3) le prosodiaque acéphale et acatalectique, 5) le
prosodiaque catalectique.
Les éléments ïambiques et trochaïques (B) sont : 1) le mono-
mètre ïambique hypercatalectique, 2) le monomètre ïambique
acatalectique, 3) le monomètre trochaïque acatalectique, 6) le
trimètre trochaïque catalectique ; enfin, l'ithyphallique s'y ajoute
comme élément propre aux dactylo-épitrites du drame.
Le vers I se compose de A5 + Bi.
Le vers II se compose de B3 + Ai.
La période III comprend deux cola ; le premier côlon se com-
pose de Ai + B2, le second est formé par A2.
Le vers IV se compose de B3 + Ai + Bi.
Le vers V est formé par B6.
Le vers VI se compose de A2 et de l'ithyphallique.
i48 VIII 7, 8
On voit que la structure de cette strophe composée d'un petit
nombre d'éléments différents, est très claire ; la scansion en est
facile.
L'anacrouse du premier côlon est longue dans l'antistrophe
(Mov\aai).
8. La correspondance des strophes identiques n'est pas tou-
jours exacte; dans les manuscrits, il se trouve de loin en loin une
divergence légère dans les séries de syllabes longues et brèves
qui se présentent aux mêmes endroits des strophes correspondan-
tes. Tantôt l'anomalie s'explique si l'on tient compte de la con-
formation du pied ou du côlon (par exemple, si un tribraque cor-
respond à un ïambe, ces deux pieds étant interchangeables), tantôt
elle est éliminée par conjecture. Quant aux strophes dactylo-
épitritiques, l'abondance des cas où la correspondance était négli-
gée, étonnait les premiers éditeurs de Bacchylide ; on se souve-
nait que les manuscrits de Pindare en présentent aussi un certain
nombre ; on hésitait à les éliminer tous au moyen de conjectures
plus ou moins violentes. L'helléniste célèbre Blass voyait dans
ce phénomène une confirmation de l'hypothèse concernant la
composition des dactylo-épitrites qu'il avait émise auparavant :
se basant sur les scolies métriques de Pindare, il avait divisé les
éléments de ces mètres en ioniques et en choriambes ; par exem-
ple, le prosodiaque acéphale n'était point, selon lui, un côlon
dactylique, mais il se composait d'un choriambe et d'un ionique
a minore (_ u u _ | u u _ _) ; v. la Préface de l'édition première de
Bacchylide, p. XXIX,
Le papyrus de Bacchylide présente le texte suivant pour l'ode
I, 180 suiv, : Soaov &v Çd>y xS.°'vov XÔVÔE Ad^ev. xi\fiav. âgsxà
S' ênifiox&oç. Soit qu'on lise xifiâv en éliminant la ponctuation
précédente, soit qu'on préfère lire xi fiâv, la correspondance
avec les cola de la strophe précédente n'est pas exacte (V^ÏJXEV
âvx' Bvepyeaiâv, Xinaowv x' &X\Xmv xxX., vers 157 suiv.) :
-u |-u uu_u et -u Luu.uu
L'anomalie ne saurait être expliquée si on considère le second
élément comme une série dactylique ; mais elle ne choque point
quand on recourt au choriambe et à l'ionique, ce dernier pied
admettant, selon la théorie de Blass, une longue irrationnelle au
commencement et une brève irrationnelle à la fin (_ u et u u u).
Dans ce cas, le premier côlon se compose de trois_ _ioniques, _
le
VIII 8, 9 149
second d'un ionique, d'un choriambe et d'un ionique ; or, l'io-
nique et le choriambe étant interchangeables comme éléments
constitutifs des «strophes enhopliennes», l'anomalie ne serait
qu'apparente, et toute conjecture serait superflue.
Dans ses éditions de Pindare, Schroeder se basait sur le même
point de vue ; par contre, Maas a ouvert une offensive vigou-
reuse contre le conservatisme des principaux éditeurs allemands
de son temps dans ses Responsionsfreiheiten, citées I § 8. Il pro-
pose de lire, à l'endroit cité supra, XQÔVOV, âv XéXaxsv xt\fiâv,
mieux vaut, à notre avis, la transposition proposée par Housman
et Headlam Ad^e xôvôe %gévov. De nos jours, Bowra a étudié
de nouveau la question des licences apparentes dans la corres-
pondance strophique (Class. Quart. XXIV, 1930, p. 174 suivv.) ;
lui aussi en vient à la conclusion qu'elles doivent être éliminées.
Même dans les deux vers de Pindare réfractaires à toute conjec-
ture évidente (Pyth. III 6 (12) et Pyth. TV 184 (329)), l'anomalie
disparaît quand on tient compte d'une particularité prosodique
propre à la poésie épique (la prolongation d'une syllabe brève
dans le frappé, v. III § 4) ; il faut scander yviaoxêoç et nô{h~ôv
dans les vers indiqués.
Aussi les arguments d'ordre négatif présentés par Blass et par
ses adhérents ne comptent plus ; quant à la valeur intrinsèque de
la scansion par choriambes et par ioniques, on ne peut pas faire
grand cas des analyses du scoliaste de Pindare ; il admet la scan-
sion dactylique à côté de l'autre. Même dans les scolies métri-
ques d'Aristophane, qui se parent du grand nom d'Héliodore,
les ioniques sont introduits à tort; comp. White, Verse p. 257
suiv., et Sehol. Eq. 1111—1150.
En général, l'ionique et le choriambe ne sont jamais, ou peu
s'en faut, combinés en un seul côlon ; Schroeder lui-même déclare,
dans son dernier traité, que les ioniques purs se sont toujours
montrés réfractaires au choriambe1). Enfin, l'adaptation de
l'ionique aux mètres dont il s'agit, suppose une malléabilité de
structure qui fait perdre tout caractère à ce pied 2).
9. Malgré la rareté et la petite étendue des fragments qui nous
restent des poètes appartenant à l'époque archaïque de la poésie
*) „Reine Ioniker haben sich dem Choriambus immer wesensfremd
gefûhlt", Grundriss p. 94.
2) J'ai traité la question des dactylo-épitrites dans Class. Quart., XXVII,
1934/ P- 145 suiw.
150 VIII 9, io
lyrique des choeurs, ils nous permettent de constater qu'à côté
des dactyles et des anapestes purs et des logaèdes, les strophes
dactylo-épitritiques s'y étaient déjà développées à un certain
degré. On s'en rendra compte en analysant le fragment de
Stésichore, fr. 26 B. = 17 D. :
Oiivexa TvvSâPBOÇ
çéÇcùv noxè nâai &BOZÇ fiovvaç Xà&Bx' rjnioScbpov
Kvnpiôoç ' XEiva ôè Tvvôapéov «dgaiç
XoXojaa/iéva ôiyâfiovç XB xal xpiydfiovç xiv\r\aiv
xal XmeoâvoQaç :
_uu _uu —
_ _ U U _UU _ _ _UU _UU
_ u ]
_ u _u]_u _A
u _ u u _uu _uI-UU _ u __
_ uu _ uu
On y trouve
...
les différentes formes du prosodiaque, du côlon
complet jusqu'au côlon acéphale et catalectique, et, au quatrième
vers, la tripodie logaédique mentionnée dans le paragraphe 3.
Le troisième vers appartient au yévoç SmXâatov ; c'est un tri-
mètre trochaïque catalectique. Cependant, nous n'y constatons
pas la combinaison de plusieurs dactyles et épitrites dans un seul
côlon, combinaison caractéristique pour les strophes pindariques.
Encore dans la chanson satirique composée par Timocréon
contre Thémistocle (fr, 1 B. et D.), la structure des dactylo-
épitrites est assez primitive. Le scolium se compose de trois stro-
phes ; malheureusement, la constitution du texte est fort incer-
taine. Pourtant, on distingue aisément comme éléments constitu-
tifs le prosodiaque catalectique, aussi bien la forme acéphale que
la série catalectique elle-même, et le dimètre ïambique acata-
lectique et hypercatalectique. Ces derniers cola se trouvent, sépa-
rés par l'hiatus, dans le dernier vers de la chanson, que j'ai cité
V § n !).
10. Bien que le genre de composition à laquelle les dactylo-
épitrites appartiennent, ne fût plus cultivé à l'époque alexandrine,
le philosophe cynique Cercidas de Megalopolis a choisi, encore
au deuxième siècle avant J.-C, des mètres similaires pour la com-
position de ses Méliambes. La composition strophique en est
C. Asynartètes.
11. Notre définition des asynartètes sera celle d'Héphestion ;
ce sont des vers composés de deux cola qui n'ont pas l'aptitude
à être fondus ensemble en un tout x). D'ordinaire, les éléments
des asynartètes sont de mètre différent ; il y en a aussi dont la
composition métrique est la même, comme les éléments du pen-
tamètre dactylique (IV § 19). La nature du vers comporte une
diérèse constante entre les deux cola dont il se compose ; mais cette
diérèse n'a pas été observée par tous les poètes,
Archiloque a été le créateur de ce genre de vers ; les éléments
de ses asynartètes sont des cola daetyliques, trochaïques et
ïambiques.
12. L'asynartète archiloquien le plus connu se compose d'un
prosodiaque complet (u _u_ _uu _o) et d'un ithyphallique
(_
u _u| _ ; nous avons
A) traité de ce côlon trochaïque dans
. _
le chapitre VI § 9. Cet asynartète a été discuté souvent à cause
__
u_|u_ u Il
_ _ u _u|_. _
(Aristoph., Guêpes 248)
Cet asynartète était employé par plusieurs poètes ; Héphestion
cite des exemples empruntés à Euripide et à Callimaque. Dans
les Guêpes, le vers cité supra est en tête d'une série de 25 asynar-
tètes identiques ; la diérèse y est négligée deux fois (vers 252 ; 265).
16. La structure des épodes repose sur le même principe
que celle des asynartètes ; ici, ce sont deux vers différents et
indépendants l'un de l'autre qui sont réunis dans un petit couplet
(di st i que, ôloxix°v) répété plusieurs fois. La création de
ce genre de composition remonte également à Archiloque.
A côté du distique le plus connu, le distique élégiaque (v. IV
§ 19), Archiloque s'est servi de plusieurs autres distiques, imités
en majorité par Horace dans ses Odes et dans ses Épodes. Parmi
les fragments du grand poète de Paros nous distinguons :
1) Hexamètredactylique et dimètre ïam-
bique acatalectique:
ôvaxrjvoç ëyxeiuai nâftcp
"Ay/vxoç, xa^ejlf}at &£&v àô-ôvgoiv ibtijxi
nsnaguévoç ôt àaxétov :
_uu _ u j]
w _uu _uu _u
(fr, 84 B. = 104 D.)
.
u_ u_I u_ u_
2) Trimètre ïambique acatalectique et pen-
themimeres dactylique:
'Epéco xiv' vuZv aïvov, a> Krjpvxlôt),
âxvvfiévT] cxvxdXi) :
__
-_|_||_ -_|__ u_
_uw _uu- _ (fr. 89B. =8iD.)
Trimètre ïambique acatalectique
3) et di-
mètre ïambique acatalectique:
MâxBQ AvxduBa, notov êqjQdaco X6ÔE;
xlç aàç naQ7JEios tpQêvaç:
u_ u_|u||_ __|u_ uu
u-|__ wo (fr. 94B. =88D.)
__
i56 VIII 16
uv |uu_u|_u_-j
Dans les périodes ioniques, on peut distinguer des cola d'une
ampleur plus considérable ; mais on les divise souvent en dimè-
tres et en trimètres ; voyez la strophe de Sophocle analysée
X §38.
6. Exemple d'une strophe ionique (Eurip., Bacch. 370—385) :
1 I 'Oaia, nôxva &eâv, uu__ |uu_ .
âaia, ô' â xaxà yâv uu |
uu_ .
Xgvaéav nxëgvya <pégBiç, U-__U|UU_Â
II TdÔB Msv&écoç àîeiç; uu__|uu_.
5 àïeiç ovx ôaiav uu__|uu_x
III "YBgiv sic xbv Bgôfiiov, xbv uu__|uu__
SBuéXaç xbv nagà xaXXi- uu__|uu__
axEtpâvoiç Bxxpgoa-ùvaiç
ôaiuova ng&xov uu |uu |uu_o
IV Maxdgoev ; 3ç xdô' ë'#et, uu_ _| uu_ .
10 'd'iaosésiv XB X°Q°ïÇ uu |uu_ .
foexd x' avXov yEXdaai uu |
uu_Â
V Anonavaai XB UBgiuvaç, uu__|uu__
ônôxav Bérgvoç ëX-d-rj uu__|uu__
VI rdvoç èv ôaixl &EÔ>V, xva- uu__|uu__
15 aocpôgoiç ô' ëv fraXiaiç âv- uu__|uu__
ôgdai xgaxijQ Hnvov
âfKptBdXXrf :
uu |uu_u| AÂ
On voit aisément que la strophe entière se divise en deux grou-
pes comptant chacun 3+2 + 3 cola ; du reste, seule la première
période se détache nettement des cola suivants par suite de l'hiatus
dans l'antistrophe (vers 388 : ôvoxvxla • H d).
Chaque groupe se termine par un trimètre ; les autres cola sont
des dimètres, dont le dernier ionique est souvent incomplet ;
à la fin d'une période, ces cola sont catalectiques ; à la fin d'un
côlon, l'ionique est syncopé, et probablement la dernière syllabe
IX 6, 7 165
w^ _.uu|_u_.u| i_/^/ VJ
_ u 'I
x) Il faut lire avec syni_;èse les mots ceavrév (12, 12) et &eoïç (i7, ï0)*
IX 7, 8, X i i67
En témoignage de la faveur extraordinaire dont le sotadée
jouit dans le monde hellénistique, je cite les vers gravés sur un
mur du temple de Kélabcheh par un certain poète éthiopien
nommé Maximos x). Parmi ces 34 vers, on compte 33 sotadées ;
les syllabes longues en sont résolues fréquemment. Voici le com-
mencement de ce curieux morceau :
Maxâgtov ô'x' ëflrjv ijgBuiaç xônov êoa&giioai,
dégi xb no&Bivbv yfvx'fjç nvBvu' ènavsZvai,
%éva flot, ficoxfj nsgl <pgéva nàvxo-d'BV EÔOVEZTO :
uu uu uu]_;_uu_ \^w u u I
_ ^AJ
uu! ;_J UU I
UU _ UU ]
_ UU U U il _ UU uu _G
1
X. Le choriambe
1. Comme les ioniques, le choriambe compte six morae (_ u u _) ;
comme eux, il égale en durée le ditrochée et le diïambe. Consi-
déré en son entier, le choriambe, se divisant en deux parties
_A
190 X 22, 33
Il se peut que les cinq premiers cola doivent être réunis en un
seul système ; du reste, le changement des mètres indique claire-
ment les différentes périodes.
Les périodes I et II se composent de trois glyconéens, précé-
dés et suivis d'un dimètre choriambique ; le premier côlon est
un dimètre I de forme normale, le cinquième un dimètre II,
changé comme nous l'avons indiqué.
La période III est ïambique (un dimètre complet et un dimètre
catalectique).
La période IV commence par deux dimètres dactyliques ne
contenant aucun spondée ; la clausula est trochaïque ; elle se com-
pose d'un monomètre syncopée deux fois et d'un ithyphallique.
23. Par l'insertion d'un nouveau pied quadrisyllabique, les
dimètres se changent en trimètres ; la forme en est très variable,
mais ils contiennent toujours un ou plusieurs choriambes. Nous
n'en traiterons que les cola qui ont été employés souvent et se
rencontrent comme vers individuels. Pour se faire une idée du.
caractère polymorphe des strophes éolo-choriambiques com-
posées librement, le lecteur analysera la strophe de la Cinquième
Pythique de Pindare :
1 'O nXovxoç Bégvaûev^ç,
"Oxav xiç âgsxâ xexpauêvov xa&agâ
Bgoxtfoioç àvijg nôxfiov naQaôôvxoç avxbv àvâyn
HoXvipiXov ênéxav.
5 T£i-d-EÔuog' AgxBolXa,
S"ù xoi viv xXvxâç
Al&voç àxgâv Bafruiôoev &no
Svv BVÔoÇla fisxavCasai
"Exaxi xgvoaguâxov Kdaxogoç •
10 Evôiav ôç uBxà xElpégiov ôuBgov xsâv
Kaxai/d^ûaaEL uâxaigav êaxlav:
I U_ U_|_U_A
u _ u uu j_u_u]_uu_
u_ uuu|_u|_uu_|u_| uu u _ A
uu u uu u _
5 —
u uu _ u u _
I
u u_
u_|_uu_|uu *
u u| _uu_ |u_
u_ u_|._ u_|_uOA
X 23 igi
IO _u_]_uu_| . uu u _ | _ u _ A
U_ . _ j _ u _u|_u _A
A l'exception de 3 et de 10, les vers de cette strophe ne comptent
pas plus de trois mètres ; elle est répétée huit fois (quatre strophes
et quatre antistrophes), ce qui permet de séparer tous les vers
au moyen des signes caractéristiques de la syllaba anceps et de
l'hiatus.
Nous analyserons d'abord les vers éolo-choriambiques (2, 3,
5, 7, 8, 10).
Le vers 3 est un trimètre se composant d'un dimètre choriam-
bique II (forme 7), précédé d'un monomètre ïambique ; la der-
nière syllabe n'en est résolue que dans cette strophe.
Le vers 3 contient un glyconéen, précédé d'un monomètre ïam-
bique, identique à celui du vers précédent, et suivi d'un mono-
mètre ïambique catalectique de forme péonique (comp. V § 6).
Le vers 5 est un dimètre choriambique II dont la première par-
tie compte quatre syllabes par suite de la résolution d'une longue
(comp. § 4Ô) ; on trouve la forme sans résolution au vers 36
(XEXXÔVCOV ôaiôaX' àytav : | _).
u
_ _ _ u u
Le vers 7 se compose d'un dimètre choriambique II (forme 4)
suivi d'un ïambe.
Le vers 8 est identique au vers précédent ; seulement, le dimè-
tre choriambique présente la forme 9.
Le vers 10 contient un dimètre choriambique II acéphale,
comme le dimètre mentionné à propos du vers 5 ; ici, la première
syllabe longue n'est jamais résolue. Il est suivi d'un dimètre
ïambique syncopé et catalectique ; les syzygies en présentent la
forme péonique et crétique (comp. le vers 3).
Il nous reste à analyser les vers non-choriambiques.
Le vers 1 est un dimètre ïambique catalectique se terminant
par un crétique apparent ; comp. V § 6.
Le vers 4 est un hypodochmius, dont les trochées complets sont
remplacés par des tribraques.
Le vers 6 est un dochmiaque de forme pure.
Le vers 9 est un trimètre ïambique syncopé et catalectique ;
comp. les vers 10 et 1.
Le vers 11 se compose d'un lecythium, précédé d'un monomè-
tre ïambique syncopé ; ici, ce monomètre présente la forme
bacchiaque (v. V § 6).
192 X 33, 34
Il est peu probable que la protraction s'ajoute à la syncope dans
les syzygies ïambiques de forme crétique ; s'il y avait protraction,
la résolution de la première syllabe longue du crétique produirait
trois brèves au lieu de deux. Par contre, il est possible que la syzygie
de forme bacchiaque (vers n) contienne une Tgiarjfioç (u_ _i).
24. Parmi les trimètres d'un emploi fréquent, le phalécien
jouit du plus grand renom; il se compose d'un glyconéen et d'une
syzygie ïambique catalectique, présentant la forme d'un bachiaque ;
quand l'isosyllabie est observée, il compte onze syllabes ; de là
le nom d'h endéc a syllabe, par lequel ce vers a été désigné
de préférence chez les Romains. Il ne semble pas que le côlon
employé comme vers individuel ait été considéré comme catalec-
tique. Voici le schéma primitif :
Oo|_uu_|u_|u_ G
D'après Caesius Bassus (p. 258, 15 K.), le livre V de Sappho
contenait déjà plusieurs phaléciens, soit comme vers répétés
sans interruption, soit comme cola ou vers isolés x). Plus tard, il
est employé de la dernière manière par les auteurs de la poésie
lyrique des choeurs et par les dramatiques ; il fait partie de quel-
ques strophes de forme fixe, par exemple de la strophe bien connue
des scolia (comp. § 31,4). Le nom est dérivé de celui d'un poète
Alexandrin Phalaecus (troisième siècle avant J.-C), qui l'a employé
fréquemment xaxà axlxov 2).
La base présente les mêmes variations que celle du glyconéen.
La base spondaïque et la base trochaïque se trouvent réunies
dans les vers de Cratinus cités par Héphestion (X p. 33 Consbr.) :
XaZg', a> XQVûôxBgcoç, BaBàxxa xtfXaiv,
Uâv, HEXaayixbv 'Agyoç êuBaxBvoev :
_-|_uu_|u_ju_ _
_u|_uu_|u_|u__ (fr. 321 K.)
Les autres bases dissyllabiques se rencontrent moins souvent ;
exemples :
'EvixrjaauBV, â>ç èBovXôuEa'fra:
u_|_uu_|u_|u_ (Scolia 6 B. = 5 D., 1)
_
__
u_|_|_uu_|u_ (Soph., Philoct. 716)
3) Un hendécasyllabe se composant d'un crétique et d'un gly-
conéen fait partie d'une autre strophe de Sappho :
Nvv ôèj Avôaioiv èvngénExai yvvai-\xEaaiv :
_u_|_u|_uu_|u_ (fr. 98D., 6)
Enfin, nous ajoutons deux trimètres de douze syllabes, qui
ne diffèrent des hendécasyllabes 1 et 3 qu'en ce qu'ils comptent
une syllabe de plus au commencement :
4) 'IônXox', &yva, UEXXIXÔUBIÔE Sdntpoi :
u_ u_|_|_uu_|u_ _
(Alcée, fr. 55, 1 B. = 63 D.)
Comme on le voit, c'est une combinaison des hendécasyllabes
de Sappho et d'Alcée.
196 X 26, 37
5) Krjvoç ôè yaoe'd'Biç AxgsîÔav yàua> :
u_|__|_uu_|u_ (Alcée, fr. 43 D., 6)
27. Par l'insertion d'un ou de deux choriambes dans le gly-
conéen, on obtient les asclépiadéens mineur ou majeur:
Oo|_uu_|_uu_|oO
Oo|_uu_|_uu_)_uu_jOO
En général, les licences admises dans la base et dans les syllabes
finales du glyconéen, se retrouvent dans les asclépiadéens, quoi-
que dans une mesure plus restreinte.
Le nom est emprunté à celui du poète alexandrin Asclépiadès
(commencement du troisième siècle avant J.-C.) ; mais, comme
le glyconéen, le phérécratéen et le phalécien, les asclépiadéens
ont été employés longtemps avant l'époque du poète éponyme.
Ils se rencontrent xaxà axlxov et dans la poésie lyrique mono-
dique (Sappho, Alcée) et dans la poésie lyrique des choeurs
(Stésichore).
a) Exemple de l'asclépiadéen mineur :
'HX&sç èx nEpàxav yâç ëXsfpavxivav
XâBav x& 1-lipBoç xQvaoôéxav ëxcov :
_uj_U-_j_UU_|u_
u_[_uu_|_uu_|u_ (Alcée, fr. 33 B. = 50 D., 1—2)
Par exception, la pénultième est longue :
Ov fpogBàv lEgâç yâç anôgov, ovx àXXoev :
__|_uu_|_uu_|__ (Soph., Philoct. 706)
La forme catalectique se trouve aussi de loin en loin :
ABX<piva>v fiBÔécov SovviâgaxB :
__|_UU_|_UU_|CA (Aristoph., Cav. 560)
En outre, on rencontre chez Sappho la forme qui correspond
au paraglyconeus à côté du glyconéen ; je l'indique par le nom
de parasclepiadeus minor.
Kgrjaaai vv nox' nôôeaaiv :
d>ô' êuueXéoeç
|
_ _ u u j
_ _ u uI
_ u I
_ o (fr. 54 B. = 93 D., 1)
b) D'après Héphestion (p. 34, 12 Consbr.), le troisième livre
de Sappho était écrit entièrement en asclépiadéens majeurs ;
les vers étaient groupés par distiques (Héphestion, p. 59, 9 et
63, 15 Consbr.). Il en reste quelques fragments ; par exemple :
EXvovx _J ôgâvoi nogtpvgiav nag&éfiBvov xXâfivv
:
__|_UU_.|_UU_|_UU_|UG (fr. 64 B. = 56 D.)
X 27 197
Alcée a employé ce vers lui aussi :
Mrjôsv &XXo cpvxEvojiç ngôzsgov ôévôgwv àunéXco :
_u|_uu_|_uu_|_uu_ju_ (fr. 44 B. = 97 D.)
Il ne nous reste des asclépiadéens de Stésichore que deux
(fr. 44 B, = i6D.) ; la base en est pyrrhique :
Ays, Movaa Xiysi dgfov âoiôâç ègaxcùvûuov :
,
uu|_uu_ |_uu_|_uu_|u_ (vers i)
A l'époque alexandrine, Théocrite a composé deux poèmes
dans ce mètre (28 et 30) ; nous citons le second vers de la
Quenouille (28), qui présente la base ïambique :
rvvai^iv, vôoç oixaxpsXiaç aïaiv êndBoXoç :
u__uu_„uu_]_uu_uG
La pénultième de l'asclépiadéen majeur peut être longue :
"AXXov ô' o'Crriv' ëycoy' oïôa xX-ôatv ovô' ëaiôà>v fioiga :
__|_uu_j_uu_|_uu_|__ (Soph., Philoct. 681)
La forme catalectique se rencontre déjà chez Sappho ; elle
l'a employée plusieurs fois de suite, comme la forme acatalectique :
Kax&vâaxst, Kv&égrj*, aBgoç "Aôa>vtç ' xi XB S>BZUSV ;
__|_uu_|_uu_|_uu_|o (fr, 62B. = 107D., 1)
Anacréon a employé la forme hypercatalectique :
Méxgjjç ëç noXibv xvua xoXvuBéoe UE&'ÙCOV ëgçoxi :
__|_uu_|_uu_|_uu_|u_|o (fr, 19 B. = 17 D., 2)
Elle s'appelle sim(m)iacum, d'après le poète alexandrin Sim(m)ias,
qui s'en est servi lui aussi.
Enfin, le parasclepiadeus maior a été employé sur une large
échelle par Sappho ; le témoignage d'Héphestion (p. 36, 15
Consbr.) a été confirmé par les papyrus provenant d'Oxyrhynchus ;
malheureusement, les fragments considérables qu'ils nous ont
conservés, se trouvent dans un état fort délabré (Pap. Ox. 1787 ;
fr. 65—84 D.). Héphestion avait déjà cité cet exemple :
Eùfiogqjoxéga Mvaaiôixa xâç ânâXaç Fvgivvoeç :
_|_uu_|_uu_|_uu_|u_|_ (fr. 76B. = 63 D.)
Aux fragments nouveaux, nous empruntons un vers commençant
par une syllabe brève :
Tb Xâungov "Egoeç OEXICP xal xb xdXov XéXoyxs :
uj_uu_|_uu_|_uu_|u_|u (fr. 65, 35 D.)
Voyez pour les asclépiadéens régularisés d'Horace, le Précis
§ 30 E 5 et 6.
198 X 37, s8
Rien ne s'oppose à l'insertion de plus de deux choriambes
dans le glyconéen ; ces séries ne sont plus des vers, mais des
périodes ; elles ne se trouvent que sporadiquement.
28. De la combinaison de dimètres choriambiques et de
glyconéens (phérécratéens) naissent plusieurs asynartètes employés
comme vers stichiques,
1) Le p r i a p é e n (o_|_--_|oo||o_|_u-_|o) se compose
d'un glyconéen et d'un phérécratéen ; il est nommé ainsi d'après
Priape, dieu de la fertilité, célébré par le poète alexandrin Euphro-
nius dans ce mètre1). Il était employé auparavant à d'autres
fins, comme par Anacréon pour une sérénade :
'HgiaxTjaa uèv Ixgiov Xsnxov fiixgbv ànoxXdç :
| IIl
u I I (fr. 17 B. = 69 D„ 1)
__ _ u_
u u _ __ _ u _ _
Dans ce fragment de trois vers, les bases sont partout spondaïques,
conformément à la structure des glyconéens et des phérécratéens
de ce poète ; ailleurs, la base admet les licences habituelles (v.
§ 29, 5)-
2)L'eupolidéen (OOOO|_UU_||OOOO[_U_A) se compose
de deux dimètres choriambiques II, dont le dernier est catalectique.
Il emprunte son nom au poète comique Eupolis ; Aristophane
l'a employé xaxà axlxov dans la parabase de ses Nuées (vers 518—
562). Bien que la première partie quadrisyllabique des dimètres
revête de préférence la forme du ditrochée, les autres variations
admises dans les dimètres choriambiques ne font pas défaut.
On s'en rendra compte en analysant ce passage :
°EÇ ôxov yàg ëvd'dô' vn àvôg&v, oïç ffôv xal XéyBiv,
ô aâcpgcùv XB X<*> xaxan-ôyayv agusx' ^xovaâx'nv,
xàyà> — nag-d'évoç yàg ëx' rfv, xo'ùx è^fjv nd> uoi XBXBCV
—
ê^é'&Tjxa, naïç ô' éxéga xiç XaBova' âvsiXBxo,
VUEZÇ ô' êÇB&gé-ipaxs yBvvaicoç xânatÔBvaaxB,
ëx xoùxov UOL ntxfxà nag° vfi&v yv&fvnç ëafr' ô'gxia :
_u_u|_uu_J_; u_u_
u u|_uu_|_ju |_u_
u|_uu_ |_u_
Il
_u_uj_uu_ _u_u[_uG(J
u]_uu_| ;
|_uO
.
[_uu_|_; |_uu (Nuées 528—533)
_uu_ju_u_]|_uu_ju )
_U|_UU_|U_||__|_UU_|G (Phérécrate, fr. 131 K., 1—3)
2) Strophe alcaïque
AavvéxTjui x&v âvéuatv axdaiv• u_ U_|U[_UU_|UG
xb uèv yàg ëv&sv xvua xvXivôsxai, u_ u_|_|_uu_|u_
xb ô' ëv&BV * &UUEÇ ô' 8v xb uéaaov u_ u_|__ u_|o
vâï (pogTJUB&a avv \usXalva : _uu_uu|_u__
(Alcée 18 B. = 30 D., 1—4)
La strophe se compose de l'hendécasyllabe, de l'ennéasyllabe
et du décasyllabe alcaïques (comp. § 26, 2 ; V §11; VIII § 3b) ;
le premier vers est répété deux fois. Les éléments sont considérés
comme des vers indépendants ; ils admettent l'hiatus même
après une syllabe brève (par exemple ênBXàftBxo oevng, fr, 45 D,,
J
6-7)
31. Voici quelques strophes moins ordinaires :
i) JTdAAa xal XÔÔE B%nè fioi •
«"i2i.fi', âç ÔEZva nsnôvd-auBV,
Wànqt' " Tj fiâv a' âéxoia' ànvXifindvco : »
_uj_uu_||u_
l_uu_l uG
._|_uu -.uu . I
u_
(Sappho 96 D„ 4—6)
202 X 31
Deux glyconéens sont suivis d'une pentapodie dactylique éolienne
(comp. IV § 13). Tous les éléments sont considérés comme des
vers indépendants.
3) A ô' èégaa xdXa xéxvxai, XE&&-
Xaioi ôè Bgôôa x&naX' àiv-
d'gvaxa xal fwXîXcoxoç âvfrB(id>ôriç:
_u_|_u[_uu_|u_
_u|_uu_|u_
_u|_uu_|u_|u_ _ (Sappho 98 D., 13—14)
La strophe commence par un glyconéen, précédé d'un crétique
(comp. § 36, 3) ; puis vient un glyconéen, suivi d'un phalécien
Nous avons déjà mentionné le second côlon de la strophe (§ 3
in fine). U y a synaphie entre tous les éléments.
3) Kijvoç ôè yadâ&Biç Axgsîôav ydfico
ôanxéxm nôXtv, â>ç xal nsôà MvgaiXat,
&âç x afifie fiôXXrjx' "AQEVÇ ënl XEéxBa
xgônvfv. ëx ôè x°Xa> X&ÔB Xav^oluBV^' àv:
u_I |_uu_|u_
_u_uu_|_uu_|u_
u_j_u|_uu_uG
u_|_uu_|_uu_|uo (Alcée 43 D., 6—9)
Dans cette strophe, un vers composé d'un monomètre ïambique
et d'un glyconéen (v, § 26, 5) et un asclépiadéen mineur se
font suite deux fois. La longa irrationalis au commencement
du premier vers peut être brève, par exemple ^dAd<r«TOjuev (vers
10). Il semble que les éléments de la strophe sont traités comme
des vers indépendants.
4) Plusieurs scolia anonymes sont bâtis sur la strophe suivante :
AlaZ, AEttpéSgiov ngoôcoaéxatgov,
oïovç &vôgaç âncùXeaaç, fiàxEO&ai
àyad'ovç XB xal EvnaxglSaç,
ol xôx' ëSsi^av OÏCÙV naxégoev ëaav:
|—uu_|u_lu_ G
j—uu_|u_lu_ _
UU ^U^i^UU —
_uu_|u_|_uu_|uO (14 B. =34D.)
La strophe commence par deux phaléciens ; la forme de la base
est variable, comp. § 24. Le troisième vers est un dimètre cho-
X 31, 32 203
riambique II ; par suite de la résolution d'une syllabe longue,
la première partie en compte cinq syllabes ; v, § 3. Le quatrième
vers est composé de deux dodrantes I ; v. § 11. Le troisième
vers de la strophe citée présente un hiatus remarquable entre
les deux parties du dimètre. Les éléments de la strophe sont
des vers individuels.
5) D'autres scolia sont bâtis sur des strophes contenant égale-
ment des vers éolo-choriambiques. La strophe suivante se compose
de deux glyconéens acéphales et d'un glyconéen doublé :
'0 xagxivoç Sô' ëtpa 1)
XO-Xâ xbv oq)iv XaBcov '
« Ev&vv xQ^l tbv èxaZgov ëuuev xal ui) axoXià cpgovsZv : »
u | _uu_ Ju_
_ j_uu_ u_
I
_; v. § 3, 6).
_ u u
Par suite de l'anaclase, une syzygie ïambique devient un
choriambe (v. V § 17) ; inversement, le choriambe peut se
changer en syzygie ïambique (iuu_:SIu_, ou, avec la longa
irrationalis, _) ; la forme du pied catalectique s'explique
__ u
par cette modification du pied complet (u _ _, de u _ u _). Ces
groupes de syllabes se rencontrant également comme éléments
de dimètres éolo-choriambiques (§ 3, 4 et 8), il se présente
encore à cet égard des cas où la nature véritable des cola est
douteuse, par exemple dans la strophe d'Aristophane citée dans
le paragraphe 9. Cependant, des cola de cette forme doivent
être considérés comme éoliens, dès que des dimètres de forme
moins régulière se trouvent entremêlés avec eux.
33. Les cola acatalectiques ne se rencontrent pas comme
vers indépendants ; dans cette fonction, ils sont toujours cata-
lectiques.
Le dimètre pur de forme acatalectique (_uu_|_uu_)
fait partie de périodes choriambiques ; nous avons déjà men-
tionné la forme catalectique (_ u u | u A). NOUS analyserons
_ __
une période d'Eschyle ; ce poète a employé de préférence des
choriambes purs, comme son devancier Anacréon et son admi-
rateur Aristophane.
Mdvxiç ëxXay^BV, ngoq>égcov _uu_|_uu_
'Agxeuiv, coaxB ##dva Bdx- _uu_|_uu_
xgoiç êmxgovoavxaç Axgsi- _uu_|_uu_
ôaç ôdxgv UTJ xaxaax^Zv : _UU_|U__A
(Agam., vers 301—304)
Trois dimètres acatalectiques sont suivis d'un dimètre cata-
lectique.
Non seulement à l'intérieur d'un côlon, mais aussi dans un
côlon correspondant à un autre, le choriambe peut être remplacé
par une syzygie ïambique :
X. 33» 34, 35 205
Nvv aé, xbv èx -d-fifiExégov x) Ovnwnovx' oiixa> xaftag&ç
yvuvaaiov Xéysiv xi SBZ ovôsvbç ijxo'ûaafiBv ov-
xaivôv, ôncoç opavr\aei : ôè %VVEX&Ç Xéyovxoç :
_uu_|_uu_ u_ I_uu_
—
uu_|u_u_ _uu_|_uu_
— uu_ | u A _uu_|u_GA
(Aristoph., Guêpes 536—538 ; 631—633)
34. Le trimètre choriambique acatalectique
(_uu_j_uu_|_uu_) fait partie lui aussi de périodes d'une
certaine étendue, mais il est rare ; exemple :
_4t de xvgsi XLÇ néÀaç otavonoXcov :
_uu_|_uu_|_uu_ (Esch., Suppl 57)
La forme catalectique se trouve déjà chez Anacréon :
Aaxgvosaaav x è<plXijoev alxc-^v :
_ u u _ _
I
u u _ u I
__
(fr. 31 B. = 57 D.)
Voici un exemple emprunté à la poésie dramatique :
Mov fiivv&Bi XOZVSB ÔVOZV âvdxxoiv :
_UU_|_UU_|U__A (Esch., Sept 931)
35. Le tétramètre choriambique acatalec-
tique (_uu_|_uu_]_uu_) est divisé souvent en deux dimè-
tres ; dans la période suivante, il doit être considéré comme
un côlon individuel :
rH g àiBi uov uaxagixaç laoôaiuav fiaciXEVç
Bàgfiaga aaqjtjvij :
— u u ^ _uu_j
I _uu_] _uu_
-uu u _ I _ A (Ésch., Pers. 633 suiv.) 2)
Anacréon a employé comme vers indépendant un tétramètre
où les choriambes sont remplacés fréquemment par des syzygies
ïambiques :
Hglv fièv E'XCOV BeoBégiov, xaXtiufiax êotprjxcouéva :
_uu_J_uu_|u_ u _ I _ uu (fr. 31 B. = 54 D., 1)
_
Le tétramètre catalectique (_uu_|_uu_|_uu_ |u_ A)
_
a été le vers choriambique le plus en vogue ; nous en avons
déjà cité un exemple emprunté aux fragments de Sappho (§ 33).
— uu-
|_uu_|_uu_|_uu_|_uu_|u (fr. 2 D,) )
Philicus a été le premier à construire des poèmes entiers sur
ce vers démesuré ; Sim(m)ias en avait déjà fait usage incidem-
ment dans ses carmina figurata, la Hache (UéAexuç, 7 D.) et
les Ailes (Hxégvysç, 8 D.).
Ces poèmes, dont l'apparence extérieure devait frapper les
yeux, se composent de vers choriambiques purs, qui descendent
de l'hexamètre jusqu'au monomètre ; ce vers, où il ne reste
_uu_ Ju
U—û
u
Marius Victorinus mentionne un vers du poète comique Phry-
nichus qui aurait compté sept choriambes (p. 87, 30 K.) ; mais
il n'est pas probable qu'une agglomération aussi considérable
ait jamais compté pour un seul vers; elle se divise en cola
(dimètres, trimètres). Eschyle a des systèmes encore plus amples :
un système de huit choriambes commence au vers 201 de
YAgamemnon (cité dans le paragraphe 33), de neuf choriambes
au vers 918 des Sept contre Thèbes.
38. Comme strophe d'un poème de structure monostrophique,
Anacréon a combiné deux tétramètres choriambiques acata-
lectiques admettant librement les syzygies ïambiques (comp.
§ 35), avec un dimètre ïambique acatalectique (fr. 21 B. = 54 D.) :
208 X 38
XI. Le crétique
1. Le crétique (_u_) et les péons, qui naissent du crétique
par la résolution d'une syllabe longue, comptent cinq morae ;
ils appartiennent au yévoç fjuiéXiov, le rapport entre le levé et
le frappé étant de 2 :3 (ou bien de 1 : 1 J). Les péons provenant
de la résolution de la première et de la dernière syllabe longue,
sont le péon quatrième (uu u _) et le péon premier (_ u uu). Enfin,
les deux syllabes longues peuvent être résolues (uu uJ) ; ce pied,
u
qui se compose de cinq syllabes brèves, s'appelle ogftioç ou àgtâ-
uioç.1). Il ne se rencontre que sporadiquement ; le péon quatrième
u uu I
_ u uu _ u _
II —
_u_|_u_|_u_
„ U UU U UU _ U UU
-_
!
5 u I
_ _uu
III —
j j
_ u uu _ u uu _ u uu _ u _
I
IV j
— u uu _ u uu
I j
_ u uu _ u u
V _U_|_U_']_U uu
—
u uu [ __ u uu j _ u uu
IO _ U UU J 1
_U_ _U_
Nous avons déjà vu que la répartition des cola n'est pas certaine ;
par contre, la fin des périodes entières se dessine nettement par
l'hiatus et la syllaba anceps ; l'hiatus se trouve à la fin des péri-
odes I et III, tandis que les deux phénomènes se présentent
ensemble à la fin des périodes II et IV. Chaque période se
termine par un crétique; au commencement et au milieu, les
crétiques et les péons alternent avec une certaine symétrie, le
nombre des péons étant le plus élevé.
Suivant notre colométrie, la période I embrasse deux trimètres,
la période II, deux trimètres, suivis d'un dimètre, les vers III
et IV ne comptent qu'un seul tétramètre, la période V embrasse
trois trimètres.
Dans l'antistrophe (vers 693—703), la correspondance est tout
à fait exacte ; aucun crétique ne correspond à un péon, ou inverse-
ment. Ailleurs, la correspondance entre ces pieds se rencontre de
loin en loin, bien qu'elle ne soit pas très fréquente.
9. Au paragraphe 1, nous avons appelé une fois de plus l'atten-
tion du lecteur sur l'affinité existant entre le crétique et le trochée,
dont nous avions déjà parlé en traitant du trochée ; non seulement
ces deux mètres se trouvent parfois combinés dans le même
côlon ou vers, mais ils peuvent aussi se remplacer dans des
strophes correspondantes. L'analyse de la strophe suivante d'Aris-
tophane présentera un exemple de ces deux phénomènes :
2i6 XI 9
_ U uu A
_ u UU J _ u A
IV _ u uu I
_ u uu _ u uu A
10 V -. |
_u
_u|_u __
_ .
_u j
_u
_UUU|_U_|_UG (Lysistr. 781—796)
Dans cette strophe encore, la colométrie est loin d'être cer-
taine ; les périodes elles-mêmes ne peuvent pas être séparées
d'une manière indubitable. Nous distinguons cinq périodes,
toutes de mètre crétique-trochaïque mélangé. Nous avons déjà
mentionné le dimètre crétique catalectique répété quatre fois
(v. § 5). Parmi les syzygies trochaïques, il y en a trois dont les
deux pieds sont syncopés ; en apparence, ce sont des spondées.
Les autres syzygies trochaïques sont toutes de structure épitri-
tique, à l'exception de la seconde syzygie du côlon 10. Sans aucun
doute, la musique faisait ressortir davantage le contraste entre ces
rythmes lourds et traînants et les péons d'allure légère et rapide.
Probablement, la durée des syllabes longues était prolongée par
protraction dans les syzygies syncopées et à la fin des cola cata-
lectiques, quand la fin d'une période ne comportait pas une pause.
Dans l'antistrophe (vers 805^—830), les péons des cola 5 et 6
sont remplacés par des trochées ; ainsi ces cola deviennent des
XI 9, io 217
ithyphalliques ÇE-]givôcov ànoggéÇ. \ oîixoç ovv ô Tificov);
inversement, un péon se substitue à une syzygie trochaïque dans
les cola 3 et 4 (Tiucav rjv xiç âïôgvxoç âBdxouaiv ëv axa>- j
uu u _ _ u _ uu u uu _ u uu
_u_|_u_|_u_| uu u _
5 uu u uu I _ u _ I — U —
j
— u J
_ _ u uu uu u _
| j
u
_ _ _ u uu _u_
I I
_ u uu _ u _ _ u uu
[ I
u
_ _ _ u uu _uG
Nous remarquons que les voyelles et les diphthongues de plu-
sieurs syllabes longues ont été doublées ; chacune de ces syllabes
porte deux notes musicales ; par exemple, le premier crétique du
côlon 6 (xâaÔE né-\xgaç) était chanté sur cinq notes, dont cha-
cune avait la durée d'une mora (J).
Le bacchée et le palimbacchée
11. Ces deux pieds, appartenant également au yévoç ^uiôXtov,
comptent cinq morae, comme le crétique ; ils en diffèrent parce
que les deux syllabes longues se font suite ; dans le bacchée, la
syllabe brève précède (u _), dans le palimbacchée, elle suit
_
les syllabes longues (__u). Ce pied, dont le nom indique qu'il
est à l'envers (nâXiv) du bacchée, s'appelle aussi antibacchius ou
dionysius (Choerob., p. 216, 16 Consbr.). Il est très rare ; Héphestion
le nomme, mais il n'en traite pas comme d'un pied individuel.
Tous les noms de ces pieds se rapportent au culte de Bacchus,
où ils étaient employés dans le chant religieux ; v. le passage de
Choeroboscus cité supra. Nous avons déjà vu que les rythmi-
ciens désignaient par le nom de fiaxxsZoç le choriambe et l'antis-
paste ; comp. X § 1.
XI II, 12 219
Les pieds bacchiaques peuvent représenter une syzygie ïambique
ou trochaïque syncopée (u _ . _ et _ . _ u), comme c'est le cas
pour le crétique ; le nombre des bacchées et des palimbacchées
véritables est plus petit, en ce qui concerne les pieds représentant
des syzygies syncopées, que celui des crétiques. Dans les séries où
plusieurs bacchées (palimbacchées) se font suite, la fin de chaque
pied coïncidant régulièrement avec celle d'un mot, ces pieds sont,
selon toute vraisemblance, des bacchées ou des palimbacchées
véritables, bien que l'autre analyse soit toujours possible.
Parfois, une syllabe longue est résolue ; par exception, la pre-
mière syllabe du bacchée admet la longa irrationalis (o _) ; à
_
la fin d'un vers, la dernière syllabe du palimbacchée est, cela
va sans dire, une anceps (_ _ G). Les cola ou vers bacchiaques
catalectiques sont rares ; le dernier pied en revêt la forme de
l'ïambe (UG).
En général, les bacchées sont peu fréquents x) ; on les rencontre
de loin en loin dans la poésie dramatique, surtout chez Eschyle,
et dans la poésie lyrique des choeurs.
12. Le côlon ou vers de la plus petite étendue est le dimè-
tre bacchiaque (u__|u__):
Taxx ', & "Iaxxe, _ | o
__ - _
"Iaxx\ 5> laxxE : u _ | u o (Aristoph,, Gren. 316 suiv.)
_ _
A cause de l'hiatus, les cola ressortent clairement comme des
vers isolés.
Chez Simonide, le dimètre bacchiaque se rencontre parfois
comme côlon indépendant au milieu d'autres mètres ; par exem-
ple : iïe&v [_'] ê| àvâxxcov, fr. 36 B. =7 D., 2.
Chez Pindare, le dimètre bacchiaque se trouve après un
dochmiaque et un dimètre crétique :
Xaxii,Et. aotpbç ô u — u __
noXXà slôà>ç <pvâ * u | u
_ _ _ _
ua&ôvxBÇ ôè XàBgot : |
u__ u__
(Pind., 01 II, 94 (154) suiv.)
Exemple d'un bacchée avec longa irrationalis :
TQ Haidv, <pavBit]ç : |
u__
(Eurip., Aie. 92)
Le trimètre bacchiaque (u__|u__|u__) est fort
rare ; exemple :
x)Ta Se Paxxsiaxov anâviàv ioziv, &are, si xal crccu atoxs ëfiaiéooi, cm
pgaxv Evgioxeo-8-ai, Héph. p. 43, 1 Consbr.
220 XI 13
u--\ |u__|u__
IV "Aua ôè yâv naxgiav ènavE- uuu)_uu_|uuu
115 xaXsvvx' «Tcb Mvaiai
u_ u_ | . _ u_
ôsvôgoé&Btgai nxvxai, _UU_|_U_A
V 'Pvaaa-d'é u' èvd-évô', Xv' àr/- |
__ _ _uu_
u
xaïç <pBgôfiBVx-' • ov yàg ëxi nox' à- -uu u. |uuu u_
fibv am fia ôé^sxai nôXiç * U_|U_UG
130 VI KEZ&EV yàg #egl naXEovvu- __|_uuuu|u_
cpayôvov &8axov avxgov _UUUU|U_GA
VII O ôiaaxaxanB
... ?
.. oovBLXBO Ba&vxEgov nôvxoio x^aua.
I UU U I
U û
VIII "Ansxé fi', àxi uoi xaxà
[
_
uuu _u|_u _
—
.
135 nXôiuov "EXXav. EW-E uij axéyrjv eirSei/te
uu u |—u _u|_u _u
xrjXexBXBÔnogov êuôç
_u uu u | uu u GA
IX ABanôxtfç• ov yàg âv Tu&Xov ovô' _u_|_u_|_u_
àaxv Avôbv Xmoev Sàgôscov _u_|_u_|_u_
rjXftov "EXXav' ânégÇcov "Agi\. _u_|_u_|_u_
x) Il préconisait lui-même son parti pris de modernisme:
Ovx âelSa) xà jtaXaià • xaivà yàg fiâXa KQELUCCO (fr.
\
21 B. = 7 D.)
XI 15 333
130 X Nvv ôè nâ xiç ôvaéxcpsvxxov sv- _u_|_u_|_u_
gyyXvxBîavuôgovxaxatpvyijv:»1) _u_|_u_|uuu_
Il va sans dire que la division des périodes n'est pas certaine,
quand nous ne sommes pas guidés par les marques infaillibles
de l'hiatus et de la syllaba anceps; ainsi, Wilamowitz joint les
cola 130 suiv. aux cola précédents (dans son édition, Leipzig 1903).
La période I se compose de deux dimètres choriambiques,
commençant par un crétique (X § 4b, 2).
La période II se compose de deux dimètres ïambiques, dont
le premier commence par une syzygie syncopée.
La période III est un tétramètre bacchiaque ; le deuxième
bacchée présente la longa irrationalis.
La période IV se compose de dimètres éolo-choriambiques
et ïambiques ; le premier côlon est un glyconéen, dont la base
est un tribraque et la dernière syllabe longue résolue (comp.
X § 15), le second côlon un dimètre ïambique, dont la dernière
syzygie est syncopée, et le troisième côlon un dimètre choriam-
bique catalectique (X § 8, 2).
La période V présente également des dimètres éolo-choriam-
biques et ïambiques : un dimètre choriambique (X § 3, 4), un
dimètre ïambique avec plusieurs, résolutions (un dactyle et un
tribraque au lieu d'un ïambe), et un dimètre ïambique sans
aucune résolution.
La période VI se compose de deux cola éolo-choriambiques ;
le premier est un glyconéen, le second un dimètre choriambique
catalectique (X § 8, 1). Dans chaque côlon, la deuxième syllabe
longue du choriambe est résolue ; comp., pour le glyconéen,
X § 14.
La période VII est mutilée ; le dernier côlon se termine par
deux syzygies trochaïques, dont le premier trochée est résolu.
La période VIII est trochaïque : un dimètre, dont la seconde
syzygie est syncopée, un trimètre, et un dimètre catalectique
(lecythium) ; la fréquence des résolutions saute aux yeux.
Les périodes LX et X sont crétiques ; elles se composent de
trimètres ; la première en compte trois, la seconde deux ; le
dernier crétique est devenu un péon quatrième par suite de la
résolution d'une syllabe longue.
I 1 u _ uu u | _ u _
_ uu _u_j_u _u G
II u_ _ u u _ I _ u uu u | _ u _
III _u - -u
u|_uu_|_uG
5 IV I
U U _UU_U_
—
u|_uu_ | _
V Uu_u|_uu_|_u _u G
VI _|_uu_|u_|_u _u _
VII uuu|_uu_|_uG
10 VIII u u_|_uu_u_
| (01 I 23 (35) — 29 (47))
- uu_ u__ A
l) Je n'ai pas tenu compte de la aziyp-rj qui se lit sur le premier dochmiaque
du sixième côlon, le texte de ce dochmiaque étant complètement détruit.
236 XII g
u u^ _u__wu„u_
_ U U _ U UU U \J±J _u_
(Soph., OEd.-R. 1340—1345)
_ww_u_
A cause de l'hiatus, le premier côlon ne peut être qu'un vers
indépendant ; mais le dernier et l'avant-dernier côlon doivent
être considérés comme un groupe cohérent, qui pourrait être
écrit comme un seul trimètre ; pourtant, on préfère séparer le
dimètre du monomètre, ce dernier faisant fonction de clausula,
La synaphie entre les pieds du dimètre comporte la défense
de l'hiatus et de la syllaba anceps ; mais il y a à cette règle des
exceptions qu'on ne saurait éliminer toutes par des conjectures ;
souvent, la ponctuation, renforcée parfois par la répétition d'un
mot, rend l'anomalie moins sensible !).
1)
- Par exemple: "Ayexi p.' on rdxoç, aycré (i Ixjtoôcàv :
u^v_^uo|u^_w_ (Soph., Antig. 1321)
Du point de vue métrique, la conjecture d'Erfurdt (rdxog : râxusx') est
superflue.
XII g, 10 237
En comparant les dochmiaques se succédant dans les systèmes
•et les strophes, on se rendra compte qu'il y a une tendance à
faire suivre les pieds à syllabes résolues de pieds comptant peu
•ou point de résolutions ; par ce moyen, le mouvement accéléré
«t inquiet du commencement se change en un rythme plus lent
€t plus calme, l'émotion exprimée par le poète oscillant, pour
ainsi dire, en ondes se succédant l'une à l'autre. Par suite de
l'emploi de la longa irrationalis, le contraste est encore souligné.
Nous empruntons à YOreste d'Euripide un exemple signicatif
de ce procédé ingénieux, où ce grand peintre des émotions de
l'âme humaine excelle:
Tàv XmonâxoQa Xmôyafiôv &', S atXeiozovç
ëxavev 'EXXdvcov
âÔQEi tiagà nozafibv ôXofiévovç, o#t
ââxftva ôàMQvaw srteaev acôaçéoiç
BéXeaiv àfi(pï zàç Exafiâvôoov ôivaç:
_ U U {J*J V uu u
{
W \AJ
J
U _ \^J U W±> <_* 1AI — W
C1
_ UU UU U — U UU _ u _
J
111 _u _ u — Ju UU
5 IV _u „ u — ju U UU
_uu_u_ _uu I
V uu U — |
UU u_
u_ju u_
u_
U
I0VIu_u_|u_u_
Vil — uu |_uu _ u u
_uu _uu|_u _A (Or. 1381—1392) *)
Dans les cola 3 et 9, la fin d'une période ou d'un vers est indiquée
par l'hiatus ; le changement de mètres rend vraisemblable la
séparation du côlon 1 du côlon suivant. Par contre, la synaphie
ou la résolution de la dernière syllabe longue d'un dochmiaque
x) D'après le texte de Murray; seulement, je lis avec Schroeder xoroï au
lieu de oxxoxoï - j'ai retenu le vers 1384 mis entre crochets par Murray.
XII 12, XIII I 241
x) J'emprunte les chiffres suivants à Vollmer, Rom. Metr. p. 20: dans 100
Virgile élisions dans les Géorgiques et l'Enéide, 27 dans
vers a en moyenne 50
les Bucoliques; Horace 9 dans les hexamètres lyriques, 40 dans les Satires,
17 dans les Êpîtres ; Ovide 15; Lucain 13; Claudien 5.
262 § 4> 5> 6
Par contre les exemples sont très rares dans les vers dactyliques :
Credimus ? an qui amant, ipsi sibi somnia fingunt ?
(Virg., Bue. 8, 109).
5. Une syllabe est longue par position,
quand une
voyelle brève est suivie de deux consonnes, d'une consonne dou-
ble ou de plusieurs consonnes ; si la première est une muette et
la seconde une liquide, il y a position faible (positio
debilis) ; la syllabe compte le plus souvent comme brève, mais
parfois aussi comme longue ;
Et primo similis volucri, mox vera volûcris
(Ovide, Met. XIII 607).
Quand les deux consonnes font partie de deux mots, soit dans
des mots séparés, soit dans un composé, il n'y a pas de position
faible ; ainsi la première syllabe de ab-rumpere est toujours lon-
gue.
Chez les poètes plus anciens (jusqu'au temps de Cicéron), le
s à la fin d'un mot, suivi d'une consonne, n'autorise pas l'allonge-
ment par position :
Hic occasu(s) datas (e)st ; at Oratius inclutu(s) saltu
(Ennius, Ann. 129 Vahl.) x).
Par contre le m, précédé et suivi d'une voyelle, est conservé
quelquefois à la fin d'un mot, notamment dans la poésie archaï-
que ; il n'y a pas d'élision. Les exemples sont rares ; j'en cite un :
Insignita fere tum milia militum octo
(Ennius, Ann. 332 Vahl.).
Dans quelques combinaisons (sp, sq, st, se), le s est le plus
souvent négligé quant à la position, quand ces combinaisons se
trouvent au commencement d'un mot :
Ponitë; spes sibi quisque, sed haec quam angusta videtis
(Virg., En. XI 309).
6. I) La s y n i z è s e employée dans la versification
grecque
se rencontre aussi en latin ; deux voyelles se fondent ensemble,
quoiqu'elles ne forment pas une voyelle ou une diphthongue.
On distingue les cas suivants :
a) Il s'agit de mots latins :
x) Dans les mots dont la syllabe pénultième est brève, l'abréviation peut
être expliquée par la loi plus générale qui sera mentionnée dans le paragraphe
suivant.
§ 9 265
Senëctutem oblectet : respice aetatem tuam
(Ter,, Phorm. 434).
Les savants ont cherché à expliquer ce fait par des hypothèses
différentes, qui reposent le plus souvent sur l'axiome, que les
poètes comiques ont rapproché la langue artificielle de la poésie
de la langue parlée ; ils auraient donné ainsi une allure plus
naturelle et plus souple à leurs vers. On pense en premier lieu
à l'influence de l'accent des mots, qu'il faut considérer alors comme
dynamique ; par contre plusieurs linguistes et métriciens (l'école
française et ses adhérents) contestent la nature dynamique de
l'accent latin ; enfin quelques métriciens ont nié qu'il existât
une relation entre la prosodie des vers et l'accent de la langue
parlée, laissant de côté la nature de l'accent (Luc. Mueller, Wilh.
Meyer). Aujourd'hui les métriciens sont portés à concilier les ten-
dances extrêmes x).
fairly well for the most part», Transact. and Proc. of the Am. Phil. Assoc,
LIV, 1923, p. 52. Par contre, Môuntford appelle l'attention sur quelques
témoignages reposant sur des faits incontestables, qui ne sont pas favorables
aux partisans de l'ictus, v. les mêmes Transactions, LVI, 1925, p- 150 suiw.
Voici enfin le jugement d'un des plus fins connaisseurs parmi les Romains
eux-mêmes: Comicorum senarii propter similitudinem sermonis sic saepe sunt
abiecti, ut nonnumquam vix in eis numerus et versus intélligi possit, Cicéron,
Or. 55, 184.
Les ictus qu'on trouvera indiqués dans ce livre,
sont ajoutés dans un but pratique; je n'ai aucune-
ment voulu reconstituer la déclamation authen-
tique.
1) « When Plautus scans modo, cito, voluptas-mea etc., it has nothing to do
with the ictus of the verse. He heard the words, pronounced every day with
this quantity, and naturally and properly put them with this quantity in his
quantitative verse, assigning to the Word such a position as the quantitative
scheme of the line allowed the Word to occupy», E. L. V. p. 39.
- 2) V. Jkt. u. Akz. p. 344 suiv.; dans la Casina
on lit trois fois novdm nup-
tam ou novae nuptae sans abréviation, une fois novae nuptaé avec abréviation,
toujours au même endroit du vers. — La question des brèves breviantes est
étudiée à fond dans le livre récemment paru de Skutsch, Prosodische und
metrische Gesetze der Jambenkûrzung, Goettingue 1934.
§ to 267
brèves ne reçoit pas Victus (généra serait faux) ; quand la première
syllabe est longue (omnia), cet ictus est seulement permis dans
le premier pied du vers ïambique.
Quelques autres phénomènes de la prosodie des comiques
anciens n'ont pas de rapport avec l'accent.
La combinaison d'une muette avec une liquide fait toujours
position faible, si les consonnes n'appartiennent pas à des mots
différents (comp. § 5).
Chez Plaute la règle vocalis ante vocalem corripitur s'applique
quelquefois dans l'intérieur d'un mot (par exemple Pelldeus,
Asin. 333 ; Dicdeam, Mil. 808).
Il n'existe pas d'opinion unanime quant à l'application de la
synizèse; quelques métriciens lui accordent un rôle prépon-
dérant (par exemple Lindsay). Souvent on peut la remplacer
par une abréviation en vertu de la loi des brèves breviantes (pat
exemple méàs ou meàs).
L'unanimité n'existe pas non plus dans les questions concernant
l'h i a t u s. Au siècle dernier, Ritschl et son école ont entrepris
d'éliminer les hiatus qui se trouvaient en grand nombre dans
le texte classique. Ces savants substituaient des formes archaïques
aux formes transmises par les manuscrits sur lesquels reposait
la vulgate ; on évitait ainsi des hiatus en substituant le génitif en
-aï aux formes en -ae, en insérant le d final de l'ablatif archaïque,
etc. Ils sont allés trop loin dans cette direction ; on préfère
maintenant reconnaître l'existence d'un certain nombre d'hiatus
dans le texte de Plaute v).
L'hiatus qui ne dépend pas de la versification, s'appelle
hiatus prosodique. On y oppose l'h i a t u s métri-
que, qui se rencontre dans les pauses métriques (diérèse,
césure) ; la syllaba anceps y est également parfois tolérée, ces
pauses étant considérées comme des fins de vers. L'exemple
qui suit montre l'hiatus dans la diérèse d'un septénaire ïambique
(tétramètre catalectique) :
lussin, sceleste, ab ianua H hoc stercus hinc auferri
(Plaute, Asin. 424).
est Catulle, dont Yepyllium sur les noces de Pelée et Thétis (64)
est le seul spécimen de cet art nouveau que le temps ait épargné.
L'usage systématique des vers spondaïques en est la marque
distinctive ; Cicéron l'a déjà remarqué. Catulle a même trois
onovÔBiàÇovxBÇ de suite :
3) Les éditeurs ne devraient pas corriger cette anomalie, comme l'a bien
compris M. Lafaye. Elle se rencontre aussi chez les poètes grecs, v. IV § 20.
2) Il faut excepter les mots suivis par es ou est, v. § 3.
276 § 14/ 15
VERS TROCHAÏQUES
17. a) Le septénaire trochaïque correspond au tétra-
mètre catalectique des Grecs. Ce vers était le vers le plus fré-
quent de la comédie après le sénaire ïambique ; il était aussi
employé dans la tragédie. C'était en général un des vers les plus
populaires des Romains ; ils l'appelaient aussi versus quadratus,
d'après le nom grec.
Comme vers scénique le septénaire est traité avec la même
liberté que le sénaire. Les trochées peuvent être remplacés par-
tout par des spondées, excepté le septième pied (c'est-à-dire le
dernier pied complet), qui reste toujours un trochée pur. Par
résolution des syllabes longues, on obtient les mêmes pieds tri-
syllabiques qui se rencontrent dans le sénaire. Le procéleus-
matique (AJ^J) est rare et contesté par quelques savants. La
dernière syllabe n'est jamais résolue. L'anapeste dit « brisé »
(§ 15 in fine) est également évité ; néanmoins on l'admet dans
le premier et le cinquième pied.
La diérèse après le quatrième pied est de règle ; quand elle
fait défaut, on trouve souvent une césure après le demi-pied sui-
vant (le neuvième du vers entier). Hiatus et syllaba anceps sont
permis chez Plaute, tandis que Térence s'en abstient.
Philocrates, per tubm te genium obsecro, exi, te volo :
>iuu|z_|x_|^wHiw|x_|xu|x (Plaute, Capt. 977)*}
En dehors du drame, Ennius a usité le vers dans son Épichar-
mus :
Nam videbar somniare med ego esse mortuum :
^u|z_|xw|zu||xu|zw|zu|6 (Ennius, Var. 45 Vahl.).
En témoignage du caractère populaire du septénaire, on peut
citer les chansons satiriques que les soldats chantaient pour
célébrer à leur manière les exploits des triomphateurs et des
empereurs :
Gallos Caesar in triumphum ducit, idem in curiam :
VERS LYRIQUES
18. Le premier vers emprunté aux Grecs et n'appartenant
pas aux mètres usuels de l'épopée et du drame, a été le s o t a d é e,
un vers ionique (comp. IX § 7) ; il était assez répandu dans le
monde alexandrin. Ennius a écrit le Sota (dérivé de Sotadès,
2)De la même manière les mots cave ne eas pouvaient être entendus comme
cauneas, le v n'étant prononcé que faiblement (Cic, De Div. II 40, 84).
284 § 19
Ille mi par esse deo videtur, J:_JZWWZ|WZ O
^w
ille, si fas est, superare divos, zw
J.-\J.WJ.\UJ. -
qui sedens adversus identidem te. ±u i_|iuui|ui _
spectat et audit : zww^|o (51, 1 4).
Les trois premières strophes de ce poème sont traduites libre-
ment de la deuxième ode de Sapho.
La première syzygie peut être un ditrochée pur :
Otium, Catulle, tibi, molestum est:
Su iu|iuui|ui _
(5*> *3J
3) Strophes formées de glyconéens (v. X § 12) suivis
d'un phérécratéen (v. X § 17), à la manière d'Anacréon
(34, 61) ; v. X § 20. La strophe du premier poème se compose
de quatre vers, celle de l'autre de cinq vers :
Cinge tempora floribus _tw|_£.uw_£.]wô
suave olentis amaraci, zu|_'wwz|wz
flammeum cape laetus, hue, iu|iuui|ui
hue veni niveo gerens xw|xwwz|wx
luteum pede soccum : iu|»UUi|ûA (61, 6—10)
Entre les vers de chaque strophe il peut y avoir synaphie; par
exemple :
Flere desine. non tibi, Au-
runculeia, periculum est (vs. 86 suiv.).
La base est le plus souvent un trochée ; la base spondaïque
est moins usuelle, la base ïambique est rare.
Catulle a contracté une fois le choriambe du phérécratéen,
comme il l'a fait plusieurs fois dans le phalécien (Ci):
Nutriunt humore : J.V\J.-J.\OA (61, 25)
4) Le p r i a p é e n, un asynartète, composé d'un glyconéen
et d'un phérécratéen (17 ; fragm. 1) ; v. X § 28.
Hune lucum tibi dedico consecroque, Priape :
z_|zwpwz|wx||jiu|zwwz|w (Fragm. 1, 1).
La diérèse s'observe toujours, mais il y a parfois élision :
Ne supinus eat cavaque in palude recumbat (17, 4).
5) L'asclépiadéen majeur (30), v. X § 27b ; la base
est toujours spondaïque. Les diérèses, par suite desquelles le
choriambe médian est isolé, sont parfois négligées.
Iam te nil miseret, dure, tui dulcis amiculi :
+ -\j.vv±\\j.vvj.\\j.vuj.\vj. (3O, 2).
§ 19/ 20 285
D. VERS IONIQUES
Un seul poème appartient à ce groupe (63) ; il est écrit en
galliambes;v. LX§5. Les ioniques purs constituent, dans
ce poème, une minorité infime ; il y a presque toujours ana-
clase, laquelle détermine la substitution de pieds d'allure ïambique
aux ioniques. Puis la syllabe longue pénultième est régulièrement
résolue.
Il y a toujours diérèse au milieu du vers ; une fois (vers 37)
elle est affaiblie par l'élision. Ainsi la forme typique du vers est
celle-ci :
Super alta vectus Attis celerei rate maria :
WWXwJ— WX J] ww-iw] ww w w (VS. i)
—
Parfois une syllabe longue du premier membre est résolue à
son tour :
Ubi capita Maenades vi iaciunt hederigerae :
j jj j (VS. 23)
w w ww w _ w J. _ wwXw ww w J-
C. VERS TROCHAÏQUES
i)Le dimètre catalectique (lecythium, euripideum,
v. VI § 8). Les dimètres d'Horace se composent de trochées
purs." Exemple :
Non ebur neque aureum: xw xwjxw (Carm. II 18, 1).i
D. ASYNARTÈTES
1) L'é 1 é g i a m b e 1), composé d'un penthémimère dacty-
lique (A3) et d'un dimètre ïambique (B3). Exemple :
Scribere versiculos amore percussum gravi :
i ww i ||
z wz | _ Z wz
ww Z w
(Ép. 11, 2).
Hiatus et syllaba anceps sont admis dans la diérèse; par exemple:
Fervidiore mero H arcana promorat loco (ibid. vs. 14).
2) L'ïambélégiaque *), la contre-partie du vers précédent :
Nivesque deducunt Iovem ; nunc mare, nunc siluae :
wz u/|.i
wz||zww zww z (Ép. 13, 2) 2)
La diérèse admet la syllaba anceps.
3) Le vers archiloquien (versus archilochius), nommé
ainsi, parce que cet asynartète était un des vers favoris du poète
de Paros, v. VIII § 13, Il se compose d'un dimètre dactylique
acatalectique, dont le dernier pied est toujours un dactyle pur,
et d'un ithyphallique (dimètre trochaïque brachycatalectique).
U y a diérèse entre les deux membres, mais l'hiatus n'y est pas
toléré ; la syllaba anceps n'a rien à faire ici, la dernière syllabe
du premier membre étant toujours brève3). Dans le premier
membre les dactyles peuvent être remplacés par des spondées,
excepté le dernier déjà mentionné. Les pieds du dernier membre
sont toujours des trochées purs ; la dernière syllabe est toujours
longue, soit de nature, soit par position. Exemple ;
Solvitur acris hiems grata vice veris et Favoni:
zww zwwjz- zwu||zw 1 u j
z (Carm. I 4/ *)
_
L) Le nom n'est pas tout à fait adéquat à la constitution de ces vers; v.
pour les vers authentiques VIII § 14.
s) Le mot siluae est trisyllabique, v. § 6.
s) Horace n'a pas d'exemple de l'allongement de la dernière syllabe, qu'Hé-
phestion a constatée chez Archiloque, v. VIII § 13. Seul Sénèque a écrit des
vers dactyliques, dont le dernier dactyle se termine par une syllaba anceps.
Les vers OEdip. 449—465 constituent un système de 17 dimètres acatalecti-
ques ; six fois la dernière syllabe d'un côlon est allongée par position, par exem-
ple garrula per ramos avis obstrepït, J vivaces hederas remus tenet (454suiv.).
288 § 2o
E. VERS ÉOLO-CHORIAMBIQUES
Nous avons déjà mentionné une grande partie de ces vers en
traitant des vers de Catulle ; mais Horace et lui ont appliqué
mètres d'une manière différente. Horace a régularisé la struc-
ces
libre des de ses modèles. Les libertés que la base ou la
ture vers
première syzygie présentaient chez les lyriques grecs et chez
Catulle, sont éliminées ; par suite de l'application régulière de
la césure, les vers ont pris un caractère plus fixe.
Plusieurs savants, marchant sur les traces de Christ *), ont
attribué ces changements à l'influence de certaines doctrines
dont les vestiges sont conservés dans les traités des métriciens
latins. On tâchait de dériver les mètres plus rares des mètres
plus connus en combinant des parties de vers de cette dernière
catégorie 2). Ainsi Caesius Bassus (p. 260 K.) dérivait le priapéen
(v. § 19 C4) de l'hexamètre dactylique en faisant coïncider le
glyconéen du priapéen avec la première moitié de l'hexamètre :
Cui non dictus Hylas puer \\ et Latonia Delos
(Virg., Géorg. III 6) ;
Hune lucum tibi dedico || consecroque, Priape
(Catulle, Fr. 1, 1) 3)
Si l'on veut expliquer de cette façon les vers éolo-choriam-
biques, la base doit toujours être spondaïque (_ = w w) ;
_ _
autrement la dérivation d'un vers dactylique serait impossible.
Voilà pourquoi Horace aurait recherché cette base.
On peut objecter à cette hypothèse séduisante, que les métri-
ciens n'ont pas appliqué l'analyse dactylique à tous les vers éolo-
choriambiques d'une manière constante et suivie. Caesius Bassus
lui-même reconnaissait le choriambe comme un élément consti-
tutif du glyconéen et de l'asclépiadéen (p. 259 K.). Et puis,
Horace s'est permis une exception (Carm. I 15, 36 ; ignts Iliacas
domos, glyconéen avec base trochaïque), ce qu'il n'aurait pas fait,
s'il avait pris comme point de départ la scansion dactylique,
x) On peut ajouter les vers Carm. I 37, 5 et II 17, 2i, dont la diérèse
se
trouve entre les éléments constitutifs d'un composé.
§ 20 291
spondaïque au commencement de cette section (E) et mentionné
le seul vers avec base trochaïque.
4)L'aristophanéen (dimètre choriambique
I c a t a 1 e c t i q u e), v. X § 8, i ; la structure est celle du modèle
grec ; par exemple :
Bracchia saepe disco :zwwz|wz_ (Carm. I 8, n)
L'a sclépiadéen mineur, v. X § 27a. Horace a
5)
toujours la base spondaïque. Il y a une diérèse entre les choriam-
bes (la sixième et la septième syllabe du vers) ; elle est absente
de deux vers (II 12, 25 IV 8, 17). La diérèse n'exclut pas tou-
,*
v )
J. U J- w u J- \J \j -L \J
La strophe se compose de deux trimètres (hexamètres) dacty-
liques et de deux dimètres dactyliques, v. § 20 Ai et § 20 A2.
Deux odes (Carm. I 7; 28) sont construites sur cette strophe.
2) Second archiloquien (Archilocheum alterum).
Diffugere nives, redeunt iam gramina campis
arboribusque comae ;
mutât terra vices et decrescentia ripas
flumina praetereunt (Carm. TV 7, 1—4) :
Zww Z w w ] Z || w w Zwwjzwu Zw
Z W w Zww Z
zww Zww|z||ww Zwwjzww Zw
Zww Zww Z
!) Les pieds qui peuvent être substitués aux pieds purs, ne sont indiqués
que quand ils les remplacent régulièrement. Les césures et les diérèses indi-
quées sont les incisions régulières des vers.
§ 21 293
La strophe se compose de deux trimètres (hexamètres) dac-
tyliques et de deux penthémimère dactyliques, v. § 20 Ai et § 20
A3.
Cette strophe est appliquée dans une ode (Carm. TV 7).
3) Troisième archiloquien (Archilocheum tertium).
Solvitur acris hiems grata vice veris et Favoni
trahuntque siccas machinae carinas
ac neque iam stàbulis gaudet pecus aut arator igni
nec prata canis albicant pruinis (Carm. I 4, 1—4) :
zww Zwwjzjjww Zwwjjzw Z w ] Z _
-Z w ^ I ^ Il -^ wzjwZ _
Zww Zww | Z || w w Zwwjjzw Zw | Z _
' L
|
wZ w
)| Z WZJWZ _
La strophe se compose de deux asynartètes archiloquiens et
de deux trimètres ïambiques catalectiques, v. § 20 D3 et § 20 B2.
Cette strophe est appliquée une fois, Carm. I 4. Le distique
composé de ces deux vers se rencontre déjà chez Archiloque
(fr. 103 B. = 112 D.), v. VIII § 16, 4.
5) Hipponactique (Hipponacteum).
Non ebur neque aureum
mea renidet in domo lacunar
non trabes Hymettiae
premunt columnas ultima recisas (Carm. II 18, 1—4) :
Zw ZwJZw z
wz wz|w|Jz'wz|wz _
zw zwj zw z
WZ w Z J w j Z
!
wZ wZ _
La strophe se compose de deux ithyphalliques et de deux tri-
mètres ïambiques catalectiques, v. § 20 Ci et § 20 B2.
Une ode est construite sur cette strophe, Carm. II 18.
B. STROPHES ÉOLO-CHORIAMBIQUES
1) Saphique (Sapphicum).
Iam satis terris nivis atque dirae LU
Z_|Z||WWZ|WZ
_
grandinis misit pater et rubente LU
z_|z|jwwz|wz ^
dextera sacras iaculatus arcis zw
z_|z|'|vw^|wz __
x) Quoiqu'il n'existe pas de synaphie entre les vers de cette strophe, Horace
a permis une fois l'élision entre deux vers (le troisième et le quatrième vers
de la strophe: décor0 / inter, Carm. IV 1, 35).
296 § 21
z_ |
Zww z ||ZWWZ||ZWWJ:|WZ
L'asclépiadéen est répété xazà ozi%ov x).
majeur (v. § 20 E6)
C'est la structure des odes Carm. I 11, 18 ; IV 10.
C. MÈTRES IONIQUES
Miserarum est neque amori dare ludum neque dulci mala vino
lavere aut exanimari metuentis patruae verbera linguae
(Carm. III 12, 1—3) :
wwZ_JwwZ_|wwZ_|wwZ_]wwZ_jwwZ„|wwZ_|wwZ_j
wwZ-_wwZ_
La période se compose de dix ioniques, v. §20 F ; elle est
répétée quatre fois. L'ode citée est la seule écrite dans ce mètre.
*) V. la note du n° 4.
§ 21 297
Petti, nihil me sicut antea iuvat
scribere versiculos amore percussum gravi (Ép. n, i—2) :
WZ
wz|wj|z wzjwZ WZ
zww zww zjjwz wzjwz WZ
Le distique se compose d'un trimètre ïambique et d'un élé-
giambe, v. § 20 Bio et § 20 Di.
L'Épode 11 est bâti sur ce distique.
4) Troisième archiloquien (Archilocheum tertium).
Horrida tempestas caelum contraxit et imbres
nivesque deducunt Iovem ; nunc mare, nunc siluae
-iww in
Zuu ji. J]
uw Zuujiuu
1
(Pp. 13, 1—2) :
_£.0
w —
w_i]uj: u i i
U
u u .1 w u s
Le distique se compose d'un hexamètre (trimètre) dactylique
et d'un ïambélégiaque, v. § 20 Ai et § 20 D2,
L'Épode 13 est bâti sur ce distique.
5) Premier pythiambique (Pythiambicumx) primum).
Mollis inertia cur tantum diffuderit imis
oblivionem sensibus (Ép. 14, 1—2) :
Zww Z w w | Z |j w w Zwwjiww Zw
WZ wzjwZ WZ
Le distique se compose d'un hexamètre (trimètre) dactylique
et d'un dimètre ïambique, v. § 20 Ai et § 20 B3.
Les Épodes 14 et 15 sont construits sur ce distique ; on peut
comparer le modèle grec, Archiloque fr. 84 B. = 104 D. (VIII
§ 16, 1).
6) Second pythiambique (Pythiambicum alterum).
Altéra iam teritur bellis civilibus aetas
suis et ipsa Roma viribus mit (Ép. 16, 1—2) :
Zww Zww Z|jww Zwwjzww Zw
wZ w Z j w jj Z wzjwZ WZ
Le distique se compose d'un hexamètre (trimètre) dactylique
et d'un trimètre ïambique, v. § 20 Ai et § 20 Bi/?.
L'Épode 16 est construit sur ce distique.
7) Iam iam efficaci do manus scientiae
supplex et oro régna per Proserpinae (Ép. 17, 1—2) :
wz wzjwjjz wzjwz WZ
_z _ z _ ww _ z
auro, ebore instructam, regif.ce. _AJ _ Z | _ Z WWZ
haec omnia videi inflammarei, |
_ z w w z _ z _z
Priamo vi vitam evitarei, wwz _ z | _ z _ z
Iovis aram sanguine turparei : wwz_z]wwz_z
(Ennius, 81 suiw. Ribb.).
Parmi les autres vers lyriques se trouvent des cola d a c ty -
1 i q u e s, des glyconéens et des vers éolo-choriambiques
„ 965 : X 17.
Eschyle, Prom. 573 : XII 3. „ 967 X = 17.
XII
„ 695 VI 1.
577 : „ „ 97i : X 11.
: 10. Androm. 103 suiw. : IV 20.
,, 480 : VII 18.
,, Sept 114 : XII 3.
= X 17.
„ „ 142 : VI 9. „ „ 505
Bacch. 64 suiw. : XIV 7.
„ 205 : XII 3. ,,
X
,, ,, 229 : VIII 4. ,» 74 : 7.
suiw. IX 6,
„ 288 : III 11. „ „ 370 :
,, ,, 316 suiv. : X 17. 994 : XI 12.
488 : V 17. gg8 : XII 3.
„ Cycl. 74 : IV 20.
569 : V 15. „
„ 6g8 suiw. XII 210 V 14.
,, ,, : 1. „ ,, :
736 et 744 : V 4. 334 V 14.
„ 769 XII „ '•
„ : 3. „ 373 V 21. =
32o
Euripide, El. 168 : X 7. Euripide, Iph. en A. 222 : X 6.
481 : XII 3. „ 292 suiw. : VI
„ 588 „
„ : VIII 6n. 12.
: XII 3n. Euripide, Iph. en A. 546 : X 3.
„ „ 1152 759 X 14.
Héc. 181 suiv. : XII 8.
„ 1064 suiw. : XII 11.
=
1295 ' IV 3.
„ „ 1084 V „ „
„ 1089 :suiv.7. VI „ 1322 : VII 13.
„ »,
Iph. en T. 79: V 15.
,, „ : 4. „
Hél. 520 : X 3. „ ,, 123 suiw. : VII
„ X
„ „ 670 XII4.
523'• 17.
Euripide, Iph. en T. 136 VII 6.
„ „ 687 : XII 3. :
VII
„ 1338: X 3. „ »» 130 : 13.
„ „ : 3. ,» »»
133 : VII 13.
„ ,, 1339 = X 4. ,» »»
203 : VII 13.
1341 : X 4. „ 206 : VII 13.
„ „ 1628 „ 839 : XII
„ „ : VI 19. „ „ 10.
Herc. 114 : V 9. 8g4 : XII 3.
„ », „
III n-
„ „ 394 : X 10. ,, », 93i :
„ „ 456 : V 15. „ „ 1132 : X 17.
„ „ 787 •' X 10, Méd. 1 : V 13.
,,
„ 878 : XII 3. „ „ 99 : VII 10.
„ „ 899 : V 6. „ ,, 131 suiw. : VIII 17.
„ „ 904 = VXII 6.
„ „ 148 suiw. : X 22.
„ „ 1051 : 3. ,, ,, 160 : VII gn.
„ „ 1058 : XII 3. suiw. : VIII 7.
Hippol. 70 : X 7.
„ „ 410
„ „ „ 634 : VI 10.
„ ,, 125 suiw. : VI4. ,, „ 1261 suiw. : XII 10.
», „ 201 : IV 21. „ Or. 140 : XII 7n.
,» „ 525 suiw. : X 34. „ 146 : XII 3.
„ 358
„ „ 593 • XII 1. ,/ // suiw. : XII 7.
1386 suiw. : V 9. : X 26.
„ „
Ion
„ „ 810 suiw. : X 5.
„ 1 : V 15. „ „ 831
„ „ 54 : V 15. „ „ 839 : X 3.
„ „ 135 suiw. : XIII 3. // // i?o? suiw. : XII 9.
148 : VII 6.
„ 496 : X 3. /, 1363 VII 18.
=
,, ,» „ », 1379 :
VI 8.
„ „ 717 : XII 3. „ „ 1381 suiw. : XII 12.
„ 883 : VII 13. VI 4.
„ „ 1384 : XII
„ 889 : VII 13. „ „ 1501 : 3.
896 : VII 6. Phén. V
„ „ 553 : 15.
„ „ 1053 : X 26. „ ,, 588 suiw. : VI 18.
„ „ 1053 : X 4, „ „ 604 : III 8.
„ „ 1083 : X 7. „ „' »6og : VI 16.
»/ /, 1237 : X 24. /» „ 784 suiv. : IV 7.
„ „ 1239 : X 24. // 790 : IV 3.
Iph. en A. 180 suiv. : X 15. ,»
„ »/ », 1273 '• V 15.
», ,, 209 : X 4. »> „ 1306 : XII 3.
,, „ 221 : X 4. » /» 1497 : III 8 ; IV 5.
Euripide, SuppL i : V 13. Homère, II. A 377 : III 12.
/, „ 367 suiv. : VI 3. A 559 IV i8n.
„ ;
„ Troy. 247 : XII 3. „ A 723 : IV 15.
„ „ 265 : XII 3. JW208: III 7; IV 18.
», „ 328 : XII 3. H 857 : III 3.
„ „ 560 suiw. : VI 8. P 51 : IV 16.
„ „ iog6 suiw. : IV 19. T 287 : III 6.
fr. 754 N2 : XII 3. X 59 : IV 17.
V 2 : IV 18.
fragm. grenfell. 20 : XII 3. V 221 : IV 13.
„ V 493 : III 4.
Hermésianax, fr. 2, 36 D. : IV 20. 6 : IV 18.
Si
Hésiode, Trav. et J. 23 : VII 11, 425 : IV i8n.
Si
218 : VII 11.
„ Si suiw. XIV 8.
„ „ „ 723 :
„ „ 607 : III 11. „ 769
Si : III 11.
Hipponax, fr. 1 B. = 4 D., 1 : V ig. Homère, Od. o 1 : IV 14.
„ fr. 13 B. = 1 D., 1 : V 19. „ „ a 62 56 : III 4.
,, fr. 31 B. = 36 D. : V 19. „ „ fia :suiv. IV 15.
„ fr. 74 B. = 67 D., 2 : V16. ,/ „ 77 III: IV 15.
„ fr. 83 B. = 70 D., 2 : »» », e 337 : 3.
VI30.
Hipponax, fr. 90 B. = 79 D. : V 8.
„ „ t 6 : III 12.
„ „ t 39 : IVIV21.18.
fr. 92 B. = 80 D. : X 21. ,/ // '
347 :
Homère, II. A 1 : IV 14.
A 2 : III 8 ; IV 17.
„ „ x 60 : IV 18.
„ /» x 355 :
IV i8n.
„ A 203 : III 8. „ „ XX 84 ; IV 13.
A 214 : IV 16. 598 : IV 16.
,,
A 226 : IV 13.
„ 64 IV
„ „ „ fi. : 13.
A 266 : IV 15. 15 : IV 17.
A 357 : IV 17.
„ „ 9?
III 12.
»/ ,» », X 131 •
„ A 436 : III 12. Horace, Art poét. 467 : Pr. 20.
B 1 : IV 17.
B 149 : IV 15.
„ Carm. II 1, 1 :suiw. Pr. 20.
Pr.
„ „ ,, 1, 1 : 21.
„ B 173 : IV 14.
„ „ I I 2, 1 suiw. : Pr. 21.
B 528 : III 8. : Pr. 30.
rr
164 : III 3.
„ „ I 2, 19suiw.
„ „ ,, 3, 1 : Pr. 21.
182 : IV 17. I 4, 1 : Pr. 20.
„ r
363 : IV 16.
„ „ II 4, 1 suiw. : Pr. 21,
A 183 : IV 13.
„ „ I 6, 5, 1 suiw. : Pr. 21.
E 221 : III 8. „ „ I 1 suiw. suiw. : Pr. 21.
E 349 : IV 18. 7, : Pr. 21.
„ ,, „ I
1
8, 1 suiw. :Pr. 21.
„ E 455 : III 5. „ „
Z 133 : m 8. „ „ I 8, 11 : Pr. 20.
Z 439 = IV 15. „ ,, I 8, 12 : Pr. 20.
Z 511 : IV 16. „ „ I 9» 1 suiw.: Pr.
„ 0 257 =
m !2- 20, 21.
I 247 : III 8. Horace, Carm. I 11, 1 suiv. : Pr. 21.
I 394 : IV 15. I 12, suiv. : Pr. 20.
„ „ 1
I. Introduction .........
,.,...,....//
............••//
II. Notions générales
P* £
T3
III, Prosodie
IV. Le dactyle .............>//
..............//
27
39
V. L'ïambe
VI. Le trochée ..............//
........,.....,/
65
93
VII. L'anapeste
......'.....„
..............
VIII. Mètres mélangés .
112
136
.......,.....,,
IX. Les ioniques
.......,,..,.„
X. Le choriambe
158
167
.............
XL Le crétique.
XII. Le dochmiaque
.........
209
224
.....,..„
XIII. Les pieds de durée anormale
....,...,...„
XIV. La composition des poèmes
241
243
Appendice .................
Précis de métrique latine
........
259
303
.......
I. Index des noms d'auteurs
II. Index des termes techniques
303
307