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Ce texte est une lettre adressée par le narrateur (qui est un vieillard proche de la mort) à son
épouse. Cette lettre est destinée à être ouverte après son décès.
Voilà ce qui me reste : ce que j’ai gagné au long de ces années affreuses, cet argent
dont vous avez la folie de vouloir que je me dépouille. Ah ! L’idée même m’est insupportable
que vous en jouissiez après ma mort. Je t’ai dit en commençant que mes dispositions avaient
d’abord été prises pour qu’il ne vous en restât rien. Je t’ai laissé entendre que j’avais
renoncé à cette vengeance… Mais c’était méconnaître ce mouvement de marée qui est celui
de la haine dans mon cœur. Et tantôt elle s’éloigne, et je m’attendris… Puis elle revient, et ce
flot bourbeux me recouvre.
Depuis aujourd’hui, depuis cette journée de Pâques, après cette offensive pour me
dépouiller, au profit de votre Phili (1), et lorsque j’ai revu, au complet, cette meute familiale
assise en rond devant la porte et m’épiant, je suis obsédé par la vision des partages –de ces
partages qui vous jetteront les uns contre les autres : car vous vous battrez comme des
chiens autour de mes terres, autour de mes titres. Les terres seront à vous, mais les titres
n’existent plus. Ceux dont je te parlais, à la première page de cette lettre, je les ai vendus, la
semaine dernière, au plus haut : depuis, ils baissent chaque jour. Tous les bateaux sombrent,
dès que je les abandonne ; je ne me trompe jamais. Les millions liquides, vous les aurez
aussi, vous les aurez si j’y consens. Il y a des jours où je décide que vous n’en retrouverez pas
un centime…
J’entends votre troupeau chuchotant qui monte l’escalier. Vous vous arrêtez ; vous
parlez sans crainte que je m’éveille (il est entendu que je suis sourd) ; je vois sous la porte la
lueur de vos bougies. Je reconnais le fausset (2) et Phili (on dirait qu’il mue encore) et
soudain des rires étouffés, les gloussements des jeunes femmes. Tu les grondes ; tu vas leur
dire : « je vous assure qu’il ne dort pas…) Tu t’approches de ma porte ; tu écoutes ; tu
regardes par la serrure : ma lampe me dénonce. Tu reviens vers la meute ; tu dois leur
souffler : « il veille encore, il vous écoute… »
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QUESTIONS
I- COMMUNICATION (5 points)
1. a) A l’aide d’indices précis, déterminez les voix énonciatives du texte ; quels sont les
destinataires desdites voix ?
b) Que traduit ce mélange de voix ?
2. a) Quels contenus latents renferme le segment : « Voilà ce qui me reste » ?
b) Déduisez-en le thème dominant du texte.
1. Repérez dans le 3ème paragraphe deux termes par lesquels le locuteur désigne les
membres de la famille. De quelles connotations sont-ils chargés ?
2. Construisez les champs lexicaux de la fortune et du ressentiment. Dites ce que traduit leur
association par rapport à l’état d’esprit du locuteur.
1. a) Identifiez dans le 2ème paragraphe une métaphore, une répétition, une comparaison.
b) Quels effets de sens produisent-elles dans le texte ?
2. Quelle est la tonalité du texte ? Justifiez votre réponse.
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Pays : Cameroun Année : 2015 Épreuve : Langue française
Série : BAC, séries CDE-TI Durée : 2 h Coefficient : 1
Au loin, un tam-tam retentit. Une rumeur sourde nous parvint. Il était indéniable qu’une
grande manifestation nous attendait.
Le village fut enfin en vue. Il y régnait un remue-ménage qui ne devait pas être
coutumier. Une mer humaine avait envahi la place du village. Les cris stridents des
femmes retentirent. Elles criaient la main contre la bouche. On aurait cru entendre la
sirène de la scierie américaine de Dangan. La foule se fendit pour laisser passer la voiture,
qui s’immobilisa devant un parasolier fraîchement élagué, au sommet duquel flottait un
drapeau.
Un vieillard au dos arrondi et au visage aussi ridé qu’un derrière de tortue ouvrit la
portière. Le commandant lui serra la main. L’ingénieur lui tendit aussitôt la sienne. Les
femmes se remirent à crier de plus belle. Un gaillard coiffé d’une chéchia rouge cria :
« Silence ! » Bien qu’il fût torse nu et portât un pagne, son autorité venait de sa chéchia de
garde du chef.
Le chef portait un dolman kaki, sur les manches duquel on avait dû coudre à la hâte ses
écussons rouges barrés de galons argentés. Un bout de fil blanc pendait à chaque manche.
Un homme entre deux âges qui portait une veste de pyjama par-dessus son pagne cria :
« Fisk ! » Une trentaine de marmots, que je n’avais pas distingués jusque-là,
s’immobilisèrent au garde-à-vous.
« En avant, marssssse ! » commanda l’homme.
Les élèves s’avancèrent devant le commandant. Le moniteur cria encore : « Fisk ! » Les
enfants semblaient complètement affolés. Ils se serraient comme des poussins apercevant
l’ombre d’un charognard. Le moniteur donna le ton, puis battit la mesure. Les élèves
chantèrent d’une seule traite dans une langue qui n’était ni le français ni la leur. C’était un
étrange baragouin que les villageois prenaient pour du français, et les Français pour la
langue indigène. Tous applaudirent.
QUESTIONS
I- COMMUNICATION (5 points)
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II- MORPHOSYNTAXE (5 points)
1. a) A l’aide d’indices précis, déterminez le type de focalisation adopté dans les énoncés
suivants :
de « Au loin, un tam-tam battit… puis battit la mesure »
de « Les élèves chantèrent d’une seule traite… Tous applaudirent »
b) En déduire l’effet produit sur le lecteur.
2. a) Décrivez les techniques dont le narrateur se sert pour créer l’effet comique.
b) Cherche-t-il seulement à nous divertir ? Justifiez votre réponse.
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Pays : Cameroun Année : 2016 Épreuve : Langue française
Examen : BAC, séries D-TI Durée : 2 h Coefficient : 1
TEXTE
Pour se rapprocher de l’école, Maximilien s’est installé chez sa tante. Il raconte à Mayiha, un
jeune garçon de son âge qu’il a rencontré sur le chemin, ce qu’il y endure.
Je dormais sur l’un des lits de la cuisine. Je n’avais pas de couverture… En temps de
pluies, c’était très dur. J’avais parfois l’impression que mon corps se raidissait, tellement
j’avais froid. je me levais au beau milieu de la nuit et me mettais à sautiller sur place ou à
courir le long des murs de la cuisine.
Une nuit, pendant que je m’échauffais ainsi pour éviter mon sang se coagule,
j’entendis un bruit bizarre sur la toiture, comme des brins de paille qu’on enlevait. En levant
les yeux, je vis qu’il s’agissait d’un serpent. Tonnerre ! Mon cœur faillit s’arrêter. Je savais
qu’il était inutile de crier. Qui pourrait venir à mon secours en une nuit si froide ? Ma tante
allait encore conclure qu’il s’agissait d’un désir d’attirer l’attention. Mais là, j’avais peur. Je
n’arrivais plus à me coucher. Je surveillais les mouvements du monstre pour qu’il ne me
tombe pas dessus. A un moment donné, il entreprit de se dérouler du bois de charpente sur
lequel il s’était enroulé. Je fis un bond en arrière et j’atterris dans la marmite d’eau à boire
dans un fracas épouvantable. J’avais à présent plus peur de ma tante que du serpent. Si elle
savait que je m’étais plongé tout entier dans sa marmite d’eau, elle me tuerait ! Pendant
quelques secondes, j’avais oublié le serpent et je vérifiais que le couvercle de la grosse
marmite en aluminium n’était pas abimé. Dieu était avec moi, la marmite était intacte. Je
venais d’être sauvé d’une bastonnade qui m’aurait sans doute enlevé la peau des fesses.
J’allais pousser un ouf de soulagement lorsque je me rappelai ce qui m’avait fait atterrir dans
la marmite. Je levai les yeux vers le toit. Le serpent avait disparu. Où avait-il pu passer ?
S’était-il introduit sous un des lits de la cuisine pendant que je m’affolais pour la marmite
d’eau ?
D’un autre bond, je me retrouvai sur le lit en bambou situé près du feu. Une chose est
certaine, pensai-je alors, le serpent n’aime pas le feu. J’entrepris de jeter dans le foyer les
déchets de noix de palmes pilées et séchées.
Sophie Françoise Bapambe Yap Lobock, Les couloirs du bonheur, 2012.
QUESTIONS
I- COMMUNICATION (5 points)
1. a) A partir d’indices textuels et paratextuels précis, dites qui parle dans ce texte.
b) A qui s’adresse cet émetteur ? Justifiez l’absence des marques du récepteur.
2. a) Quels sont les sous-entendus contenus dans l’énoncé : « Pendant quelques secondes…
n’était pas abîmé » ?
b) Que peut-on en déduire concernant l’état psychologique du narrateur ?
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II- MORPHOSYNTAXE (5 points)
1. a) Donnez la nature des propositions contenues dans la dernière phrase du 1er paragraphe.
b) Comment justifiez-vous l’emploi des conjonctions de coordination dans cette phrase ?
2. Repérez le point d’interrogation dans le 2ème paragraphe du texte, analysez-le et donnez sa
valeur.
1. a) Quel est le type de ce texte ? Justifiez votre réponse à l’aide d’indices précis.
b) Dégagez le type de focalisation de ce texte.
2. En vous appuyant sur des indices précis, dites quelle est la tonalité du texte.
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Pays : Cameroun Année : 2017 Épreuve : Langue française
Examen : Bac, Séries C - E Durée : 2 h Coefficient : 1
TEXTE
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QUESTIONS
1. a) Identifiez le référent du 1er paragraphe du texte et relevez ses substituts dans le texte.
b) Déduisez l’angle de vue du narrateur.
2. Dégagez le présupposé et le sous-entendu de l’énoncé suivant : « Elle sortait de
l’Hirondelle. » puis justifiez la place de cette phrase dans le texte.
1. Identifiez les figures de style contenues dans l’énoncé : « Elle le reversait…où elle
entrait. »
Analysez-les et donnez leurs valeurs.
2. Quelle est la tonalité dominante de ce texte ? Justifiez votre réponse à partir d’indices
textuels.
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Pays : Cameroun Année : 2014 Épreuve : Littérature
Série : BAC, séries CDE-TI Durée : 3 h Coefficient : 1
Texte
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plus vulnérable à la déstabilisation. D’autres sont idéologiques : la désaffection de la
jeunesse occidentale pour les valeurs traditionnelles concourt à l’expansion du phénomène,
tout comme une plus grande ouverture de l’opinion publique internationale aux concepts de
libération nationale et d’auto-détermination.
Mais au-delà de ces facteurs, il est important que l’on prenne conscience que le
développement du terrorisme reflète une nouvelle orientation stratégique. D’un point de
vue politico-stratégique, le monde contemporain se caractérise par deux traits
fondamentaux :
1) Bien qu’en apparence la part des nations « non-alignées » soit beaucoup plus
importante que par le passé, notre globe est en fait scindé aujourd’hui en deux grandes
zones d’influence et d’intérêt –le bloc occidental et le bloc oriental. Ce clivage est nettement
plus marqué qu’il a jamais été, et le progrès technologique a donné aux deux grandes
puissances une capacité d’intervention accrue, jusqu’aux points les plus reculés de la terre.
Stratégiquement parlant, on assiste donc à un rétrécissement du monde.
2) Le danger d’affrontement nucléaire limite sérieusement le recours aux moyens
militaires directs par les deux superpuissances et leurs mandataires. L’emploi de la force
militaire est hors de question dans les zones comme l’Europe, où la ligne de démarcation des
deux blocs est clairement tracée, même s’il est encore possible dans certaines parties du
Tiers Monde où les alliances restent à définir, ou dans certaines zones qui ne présentent pas
d’intérêts vitaux pour les deux grands.
On voit donc de plus en plus de guerres, même strictement localisées, interrompues
par une intervention extérieure avant qu’aucune des parties n’aie pu atteindre de résultats
décisifs, et ce, en raison du danger d’affrontement direct entre les deux grandes puissances.
Ariel Merari, Les nouveaux mercenaires, Paris CEDIP. 134, mars 1993.
Résumé (8 points)
Ce texte comporte 671 mots. Résumez-le en 167 mots. Une marge de 17 mots en
moins ou en plus vous est accordée. A la fin de votre résumé, indiquez le nombre de mots
utilisés.
Présentation (2 points)
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SUJET DE TYPE II : COMMENTAIRE COMPOSÉ
Rosemonde
A André Durain
Longtemps au pied du perron de
La maison où entra la dame
Que j’avais suivie pendant deux
Bonnes heures à Amsterdam
Mes doigts jetèrent des baisers
Je la surnommai Rosemonde
Voulant pouvoir me rappeler
Sa bouche fleurie en Hollande
Puis lentement je m’en allai
Pour quêter la Rose du Monde
Commentez et discutez cette opinion en vous servant des œuvres littéraires étudiées ou lues.
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Pays : Cameroun Année : 2017 Épreuve : Littérature ou Culture générale
Examen : Bac, Séries C-E Durée : 3 h Coefficient : 1
Combien sont-ils ? Plus d’un millier (surtout dans les régions isolées de
l’Ouest et du Centre où les médecins sont rares). Davantage sans doute, mais leur
décompte est malaisé, puisqu’ils agissent dans l’illégalité. Beaucoup sont des
bénévoles ou des semi-professionnels ; tandis que d’autres se dissimulent derrière des
professions autorisées (masseurs, kinésithérapeutes…). Un sociologue du C.N.R.S.,
Daniel Friedmann, à qui nous devons ces précisions, a eu l’heureuse idée d’enquêter
sur cette population clandestine et de chercher les ressorts profonds de son audience
et de sa pérennité2.
Contrairement aux médecins qui tiennent leur légitimité d’un diplôme, conféré
par une institution extérieure à la personne, les guérisseurs tirent leur justification
d’eux-mêmes, c’est-à-dire de leur « don ». L’aptitude qu’ils auraient de guérir,
personne ne la leur a conférée. Elle est innée. C’est leur propre corps qui est la source
de leur pouvoir. Et l’opération par laquelle ils soulagent les misères de leurs
semblables réside dans la rencontre directe avec le malade. En soignant par
l’imposition des mains, le regard ou le pendule, ils extirpent le mal et le prennent eux-
mêmes en charge. Pour en dégager le malade, ils se l’approprient. C’est cette relation
« duelle », cette communion avec le patient, cet acte d’amour, comme aiment à dire
certains d’entre eux, qui provoque le déplacement du mal […].
Le guérisseur ne s’intéresse pas à la maladie en elle-même ni au
fonctionnement des organes. Il ne fait pas de diagnostic ; il donne le remède. Il ne
cherche pas à savoir ce qui est atteint : il guérit la personne en bloc, en désignant la
zone fragile qui déséquilibre l’harmonie générale du corps. Avec le guérisseur le
malade a tout à coup le sentiment qu’il est totalement pris en charge et que l’unité de
sa personne lui est restituée.
Fréderic Gaussen affirme que le guérisseur « ne cherche pas à savoir ce qui est
atteint : il guérit la personne en bloc. » Avec le progrès scientifiques et les
spécialisations pointues dans le domaine de la médecine, peut-on toujours se fier à de
telles pratiques ?
Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté illustré
d’exemples tirés de votre expérience et de vos lectures.
Le brasier
A Paul-Napoléon Roinard
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Où sont ces têtes que j’avais
Où est le Dieu de ma jeunesse
L’amour est devenu mauvais
Qu’au brasier les flammes renaissent
Mon âme au soleil se dévêt
SUJET 3 : DISSERTATION