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La traduction (dans son acception principale) est le fait de faire passer un texte rédigé dans

une langue (« langue source », ou « langue de départ ») dans une autre langue (« langue cible »,
ou « langue d'arrivée »). Elle met en relation au moins deux langues et deux cultures, et parfois
deux époques.
Une traduction (translation en ancien français1) représente toujours un texte original (ou « texte
source », ou « texte de départ ») ; en cela, elle comporte un certain degré d'équivalence, bien
que le concept d'équivalence stricte entre les langues soit désormais dépassé en traductologie.
Le concept de traduction repose depuis longtemps sur des dichotomies telles que
« fidélité » versus « liberté », « fidélité à la lettre » versus « fidélité à l'esprit », « traduction
sourcière » versus « traduction cibliste », etc.
La traduction tient compte d'un certain nombre de paramètres (contexte, grammaire, etc.), afin de
se rendre compréhensible pour des personnes n'ayant pas de connaissance de la langue source
et n'ayant pas la même culture ou ne disposant pas du même bagage de connaissances2.
Traduire suppose de maîtriser la langue source mais aussi la langue cible (ou destinataire), qui
est généralement la langue maternelle du traducteur. Le bon traducteur possède davantage que
des compétences linguistiques : il doit être capable d'analyser le texte et il doit lui-même
posséder des qualités d'écriture. Pour traduire les textes scientifiques et techniques, il doit
également posséder de solides connaissances techniques et maîtriser le jargon dans les deux
langues.
La traduction est encore essentiellement humaine, le cas échéant à l'aide d'outils de traduction
assistée par ordinateur, mais des outils informatiques de traduction automatique apparaissent.
La discipline qui s'intéresse à la traduction se nomme la traductologie.

Rôle de la traduction et des langues dans la circulation


des idées et des informations[modifier | modifier le code]
Dans l'espace et dans le temps, l'intensité de la communication interculturelle et des échanges
interlinguistiques dépend en grande partie de la quantité et de la qualité des informations
traduites d'une langue vers une autre3, mais l’Histoire a montré que la circulation et la
« notoriété » des idées ne se confondent pas quantitativement avec les langues les plus parlées4.
En particulier, le nombre de locuteurs d’une langue parlée n’est pas un bon prédicteur de
l’aptitude d’un message créé dans cette langue (ou circulant dans cette langue) à être ensuite
traduit et à circuler dans le monde entier ; selon le linguiste David Crystal, « ce qui explique
qu’une langue devient une langue mondiale a peu à voir avec le nombre de personnes qui la
parlent, mais beaucoup plus avec l'identité de ces locuteurs »5. Le réseau des locuteurs bilingues
et des traducteurs6 a donc une grande importance de ce point de vue.
Depuis le XIXe siècle et avec la mondialisation et la réglementation du « droit de propriété
intellectuelle » et des traductions, un certain nombre de langues et de cultures sont plus ou moins
bien « traduites », voire s’éteignent plus rapidement qu’auparavant ou sont déjà mortes ou
oubliées7 (étant entendu qu'une langue morte comme le latin peut continuer à être traduite).
Certains auteurs décrivent l'émergence d'un nouveau réseau et d'un système mondial de
langues8, où l’anglais joue un rôle devenu prépondérant et central. L’hégémonie culturo-
linguistique de l'anglais pourrait toutefois être peu à peu contenue par l'amélioration et la
généralisation des logiciels de traduction automatique sur l'Internet et par l'approche
inédite9 wikimédienne qui encourage et facilite « les traductions et échanges interlinguistiques
dans Wikipédia et ses projets-frères (traductions dans 287 langues possibles fin 2013, parmi
lesquelles des langues dites « mortes » et l'espéranto, avec plusieurs grands projets linguistiques
bilatéraux).
L'analyse de la situation relative des langues du monde est longtemps restée impossible faute de
données pertinentes, note Mark Davis (président et cofondateur du Consortium Unicode qui
produit des standards d'encodage de caractères pour l'ensemble des ordinateurs et des
interfaces mobiles de la planète utilisant l'écriture)10, alors que l’on pressent pourtant l’importance
de la structure de ce réseau11 ; il est longtemps resté impossible d’étudier quantitativement la
structure du réseau mondial des échanges entre langues mais cela devient plus facile grâce à la
constitution de grandes bases de données ouvertes de « lieux » d’échanges mondiaux tels que
Wikipédia ou Twitter et alors que l’on connaît de mieux en mieux la proportion des langues
parlées sur l’Internet12.
En 2014, une équipe américano-française13 a utilisé la science des réseaux pour créer
des cartographies permettant de visualiser la façon dont des informations et des idées circulent
dans le monde [selon la langue du message d’origine, selon le PIB moyen des pays où cette
langue est parlée14, selon la langue des premières traductions et celles qui vont véhiculer
l’information ou selon le médium (livre, Wikipédia, Twitter)...]. Pour dresser cette « carte », ces
chercheurs ont étudié d’une part les données disponibles sur la traduction littéraire (en prenant
pour base 2,2 millions de traductions de livres

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