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Bilinguisme et

traduction
Michał Buss
Une question à vous…

Suffit-il d’être bilingue pour devenir traducteur/interprète ?


« Il ne suffit pas d’être bilingue pour s’improviser traducteur »
(Vinay et Darbelnet, 1958)
« Ce n’est pas parce qu’on sait compter qu’on est comptable pour autant » -
Atissa Béland, traductrice agréée
Une question à vous…

Qu’est-ce que ça veut dire : savoir traduire ?


A minima « posséder une connaissance linguistique de la L1 et de la L2,
c’est-à-dire être bilingue »
(Shreve 2016 : 2)
Gregory Shreve

• (1950-)
• Professeur des langues modernes et classiques à
Kent State University.
• Titulaire d’un doctorat en linguistique
anthropologqiue.
• Titulaire d’un certificat postodctoral d’études
avancées en informatique et sciences de
l’information.
• Spécialisé dans les études de traduction, les
études terminologiques et la traduction assistée
par ordinateur.
Les sujets principaux de l’article
• les compétences en traduction.
• la relation exacte entre le bilinguisme et l’aptitude à traduire.
• la traduction naturelle et la traduction professionnelle.
• le système lexical des personnes bilingues.
• l’influence de la traduction sur le bilinguisme.
La compétence en traduction
• Un éventail de domaines cognitifs, acquise, stockée et organisée dans la
mémoire à long terme (MLT) du traducteur.
• Doit prendre en compte les résultats des études empiriques sur la nature de
cerveau bilingue.
• Trois compétences partielles :
• la compétence réceptive dans la langue source (lecture et compréhension)
• la compétence productive dans la langue cible (écriture)
• la super-compétence (savoir passer un message)
La relation entre le bilinguisme et l’aptitude à
traduire
• « Tous les bilingues sont capables de traduire, dans les limités de leur maîtrise
de deux langues » (Harris et Sherwood 1978 : 155).
• Il existe un lien fondamental, sur le plan cognitif, entre le bilinguisme et la
traduction sous toutes ses formes.
• Les compétences en traduction naissent chez des individus qui ont une
compétence linguistique dans deux langues différentes.
• Les compétences en traduction varient d’un bilingue à un autre (de la
traduction naturelle à la traduction professionnelle).
La traduction naturelle et la traduction
professionnelle
• La traduction naturelle – la traduction effectuée « dans des circonstances
de la vie quotidienne par des bilingues sans formation particulière »
(Harris 1976 : 96).
• La traduction professionnelle – personnes titulaires de diplôme de second
cycle en traduction qui travaillent avec la langue dans les industries.
Le cerveau bilingue
• Doit être pris en considération par toute modélisation cognitive de la
compétence en traduction.
• Un système lexico-sémantique bilingue.
• L’activation de ce système.
• Les recherches :
• Sur la structure des connaissances linguistiques des bilingues (mémoire bilingue).
• Sur la définition des mécanismes ou des processus qui agissent sur cette connaissance
(accès lexical, sélection lexical).
Questions
• Est-ce que les personnes bilingues ont un seul grand lexique ou deux
lexiques séparées pour chaque langue ?
• Quel est l’impact de l’activité traduisante sur la nature et la structure de la
mémoire bilingue ?
• Comment la mémoire bilingue se développe-t-elle et fonctionne-t-elle
chez les individus qui effectuent surtout des tâches de traduction et chez
ceux qui s’occupent principalement d’autres tâches bilingues ?
Le système lexical des personnes
bilingues
• Représentation conceptuelle (système sémantique) unique pour les deux
langues, mais reliée à deux lexiques différents.
• La liaison entre les lexiques et le stock conceptuel chez une personne
bilingue et une traducteur bilingue.
• Accès lexical et la sélection lexicale.
• Les représentations des formes de la L1 et de la L2 sont activées
simultanément lors de tâches expérimentales bilingues.
L’influence de la traduction sur le bilinguisme

• La mémoire d’une personne bilingue ordinaire diffère de celle qui s’occupe


aussi de la traduction
• La pratique répétée des tâches liées à la traduction apporte des modifications
dans le fonctionnement du système lexical-sémantique bilingue
• Cette influence dépend de l’âge, de la première exposition à la L2 et le nombre
des tâches déjà mentionné
• Cette influence fait aussi partie de l’intérêt fondamental pour les traductologues.
Question
• Comment les traducteurs parviennent à rechercher et à récupérer
rapidement et efficacement les formes de la langue cible ?
• « Seules des études expérimentales portant sur des traducteurs en action
fourniront des éclaircissements sur la façon dont la traduction dépend du
système lexico-sémantique bilingue et le modifie à son tour. » (Shreve
2016 : 8)
Conclusions
• Pour bien traduire il faut avoir d’autres compétences que la connaissance de
deux langues.
• Il existe un lien fondamental entre le bilinguisme et la traduction naturelle ou
professionnelle.
• La capacité de traduire est un cas particulier de bilinguisme.
• Le développement de compétences ou d’expertise en traduction modifie la
structure de la mémoire bilingue et la façon dont l’accès et la sélection
lexicale se produisent.
Bibliographie
• Shreve G. (2016). Bilinguisme et traduction. Hal open science. URL: https://hal.science/hal-01352428
[consulté le 14.05.2023]
• Harris B., Sherwood, B. (1978). Translating as an innate skill. In Language, Interpretation and
Communication, David Gerver & H. Wallace Sinaiko (eds), 155–170. New York/London: Plenum.
• Harris B (1976). The importance of natural translation. Working Papers in Bilingualism. 12, 96–114.
• https://fep.umontreal.ca/babillard/article/pourquoi-etre-bilingue-ne-suffit-pas-pour-etre-traducteur/
[consulté le 14.05.2023]
• https://beelingwa.com/fr/blog/collegue-bilingue-vs-traducteur-professionnel/ [consulté le 14.05.2023]
• https://www.eu-coordination.com/2023/02/07/tout-bilingue-est-il-un-traducteur/ [consulté le
14.05.2023]
Merci pour votre attention !

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