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Sociolinguistique

Objectifs :

- Prendre au sérieux la dé nition de la langue énoncée dans le “cour de linguistique général“ :


« C’est un produit social de la faculté de langage et un ensemble de convention nécessaires
adoptées par le corps social ».

- Approcher di érentes dimensions de l’aspect du langage et de la langue.


- Envisager l’étude de la langue :
• Non à partir de l’introspection de la langue
• Mais dans son contexte social en portant toute son attention au langage concret à travers les
usages.

Introduction :

- Un domaine disciplinaire relativement récent au sein des sciences du langage.


- Apparait aux Etats-Unis dans les années 60 dans le cadre des renouvellements théorique de
cet époque en linguistique.
D
- La sociolinguistique a largement béné cié de ces contacts avec la sociologie mais a aussi
développer elle-même ses propres objets d’études et problématiques.

Plan du cour :

I. Qu’est-ce que la sociolinguistique ?


II. La variation linguistique
III. Normes, communaut , repr sentations et attitudes
IV. Le changement linguistique
V. Contacts de langues

I. Qu’est-ce que la sociolinguistique ?


1.1 Au-delà de la simple “communication d’un message“.

• Une première dimension sociale aisée à comprendre : le langage permet à di érents locuteurs
de communiquer entre eux

• La fonction de communication d’un message par un locuteur à un autre représente un aspect


relationnel de l’activité entretenu par les locuteurs.

• La linguistique structurale fera d’ailleurs de la fonction de communication son critère essentiel


a n de déterminer :
• Quelles sont les unités linguistiques pertinentes ou fonctionnelles dans une langue. (Peut
changer le sens d’un mot).
• Lesquelles ne le sont pas.

• En français on se sert de :
• La distinction voisement (vibration des cordes vocales)
• La distinction entre la plus ou moins grande force de plosion.
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• Nous prenons souvent la parole, non pas pour transmettre mais aussi nous partageons aussi
involontairement de nombreuses informations.

1.2 Engager la conversation.

• Ces situations ou nous pouvons nous retrouver avec des personnes que nous ne connaissons
pas…

• Exemple : Deux voyageurs sont dans un train et parlent du temps.

• Ce n’est pas vraiment la motivation de communiquer un message informationnel sur le temps


qui pousse les deux individus à utiliser la langue commune dont ils disposent.

• Dans une telle situation peut alors se produire une gêne > volonté de communiquer. Donc
nous observons un acte social qui dépasse la simple communication volontaire sur le temps
qu’il fait.

1.3 Des informations en dehors du contenu du message lui-même.

• Poursuivons notre exemple de nos deux voyageurs conversant ensemble.

• Une autre explication à la conversation qu’ils entretiennent sur un sujet aussi banal que le temps
qu’il fait :
• Celui qui engage cette conversation pourrait chercher à se renseigner son son compagnon de
voyage, là encore de manière plus ou moins consciente.
• Obtenir par le biais de la communication des informations qui permettaient de mieux savoir se
comporter avec lui. (Mais di cile de déterminer le milieu socio-culturelle à ce moment là).

• Engager la conversation lui permettra d’obtenir assez facilement certains renseignement sur son
interlocuteur.

• Dans toutes les occasions ou nous sommes amenés à prendre la parole, nous ne pouvons nous
empêcher de livrer à notre insu toutes sortes d’indications su nous-memes avec :
• Notre manière de parler (accent, expressions, construction de nos phrases)
• Susceptible de révéler d’ou nous venons, qu’elle est notre niveau d’instruction, notre niveau
socio-professionnel.

• Toutes ces informations peuvent ainsi conduire les personés avec qui nous discutons à formuler
un avis, on ou un jugement à notre égard.

• Les deux stratégies conversationnelles que nous venons de souligner montrent comment le
comportement langagier dépasse le simple fait de transmettre un message à un interlocuteur.
• La fonction d’établir et d’entretenir des relations sociales.
• Le rôle que joue la langage dans la transmission d’information concernant le locuteur lui-
même, et notamment sur son identité sociale.

• À coté de la fonction sociale de communication (d’un message), elle sont également d’une
grande importance.

I. La dimension sociale de la langue chez F. De Saussure


—»W Dwight Whitney (1827-1894)

La langage est lié à la communication


Le langage est un fait social qui est le produit d’une institution sociale
Le langage est né de la communication
ffi
La langue » le langage » la parole

*La langue est un ensemble de conventions nécessaires adoptées par le corps social pour
permettre I'usage de la faculté du langage chez les individus =outil de communication
collectif (social)

*La faculté du langage est un fait distinct de la langue, mais qui ne peut s'exercer sans elle

*La parole désigne l’acte de I'individu réalisant sa faculté au moyen de la convention


sociale qui est la langue =usage individuel

La langue est conçue comme un système homogène commun à une société résultant
d’une convention. =produit de l’individu

La parole est marquée par l’hétérogénéité, la variation, différentiation.

Langue : système, homogène, sociale


Parole : manifestation du système, hétérogène, individuelle

La langue est une forme et non substance, c’est un système abstrait et un système formel

Antoine Meillet propose un programme dans lequel il traite de la linguistique de la parole


et de celle de la langue. Il donne de l’importance à la linguistique de la parole.

Changements linguistiques «—» changement sociaux

La rupture labovienne
Vriel Weinrerich (1926-1967)
Il rompt l’idée la structure de la langue avec l’homogénéité, car cette homogénéité de la
langue ne peut être compatible avec le changement linguistique.
Commet comprendre le changement de la langue si le système de la langue

William Labov (1926) (collaborateur avec weinrerich) fondateur de la sociolinguistique


-Il dit qu’on ne peut pas se rendre comte du changement linguistique sans tenir compte de
la dimension sociale de la langue
-la langue n’est pas un système homogène
-seul les faits linguistiques invariants pourraient construire ce système, ce système qui
varie

Si les langues varient et changent, c’est non seulement parce que les sociétés sont elles-
mêmes variables et qu’elles changent, mais c’est aussi parce que les grammaires ont
dans leur structure la capacité de varier et de changer.

Derrière leur apparente hétérogénéité, les faits variables peuvent-être la manifestation


d’une structure permettant cette variabilité.
William labov
John gumperz
Dell hymes : L’ethnographie de la communication s’intéresse au normes sociales et
culturelles qui régissent aux fonctions verbales et les fonctions sociales de la parole

La construction du sens des échanges linguistiques se fait en interaction


La variation peut être utilisée comme ressource pour orienter l’interprétation de l’énoncé.

La sociolinguistique interactionnelle

Indice de contextualisation
Le code swiching

Elle a le meme objet que la linguistique


« La sociolinguistique est la linguistique »

Linguistiques : Données issues de l’intuition du linguiste et d’un informateur voire d’un


second informateur

Sociolinguistique : Les donnes produites par un échantillon de locuteurs sociolinguistiques


controlées / données attestées

La sociolinguistique interactionnelle :
• Les paroles d’un locuteur sont interprétées au moyen d’indices de conceptualisation.

• Ces indices de contextualisation mettent en jeu, là encore, la compétence


communicative. Ils sont des éléments linguistiques qui interviennent dans le signalement
de présupposés contextuels et sont de nature très variés :
• Les choix opérés dans le vocabulaire employé, les constructions syntaxiques…
• L’utilisation d’expression stéréotypées.
• Le passage d’une langue à une autre ou d’une variété de langue à une autre (code-
switching)

• L’interprétation de ces indices est a la fois liée à l’activité réalisée et à l’appartenance


culturelle des individus

La sociolinguistique variationniste :
• La sociolinguistique variationniste développée a partir des travaux de William Labov se
dé nit comme une linguistique dont le domaine et le programme sont les memes que
ceux de la linguistique proprement dites.
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• Elle s'en distingue toutefois :
• la linguistique 'proprement dite s'appuie essentiellement sur les intuitions du linguiste
ou celles de son informateur (éventuellement con rmées par celles d'un second).
• la sociolinguistique variationniste s'appuie sur des données attestées recueillies de
façon systématique et sociologiquement contrôlées auprès d'un échantillon signi catif
de témoins.
• Elle recherche dans l’observation de. La variation linguistique les signes du
changement linguistique.

• Son unité d'analyse est la variable sociolinguistique laquelle montre la covariation d'un
élément linguistique avec des facteurs extralinguistiques (âge, sexe, niveau social de
l'émetteur, type d'échange et de récepteur, etc.).

• L'analyse des facteurs linguistiques susceptibles eux aussi de conditionner la variation


sont également pris en compte.
• Montrer comment la variation linguistique peut être corrélée à des facteurs
extralinguistiques.
• Mais préciser aussi a chaque fois en quoi les structures de la langue sont également
impliquées dans cette variation.

• Les sociolinguistes variationnistes rechercheront des modèles linguistiques permettant


de formaliser la variabilité des structures (par ex. W. Labov, proposera des règles
variables intégrant des probabilités).

• Ré exion méthodologique dans la constitution et la conduite des enquêtes de terrain


- Construction des variables étudiées
- Choix des locuteurs et des discours
- Conditions de l’observation
Ainsi que dans l’étude quantitative et qualitative des données recueillies.

• Des techniques a n de surmonter le paradoxe de l'observateur :


le linguiste cherche à recueillir des échanges naturels et spontanés représentatifs
du vernaculaire des locuteurs alors que sa présence et la situation même de
l'enquête sont de nature à empêcher la spontanéité des témoins qui risquent de ne
pas s'exprimer comme ils le feraient en dehors de la situation de l'enquête et de la
présence de l’enquêteur.

Sociolinguistiques interne et externe :

• W. Labov (1976, 1979) distinguer deux pôles au sein du champ de la sociolinguistique:


une sociolinguistique interne et une sociolinguistique externe.

• La sociolinguistique la plus externe est la moins préoccupée par le fonctionnement


grammatical d'une langue
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• La sociolinguistique interne est la plus préoccupée par l'analyse linguistique des
processus phonologiques, morphologiques, syntaxiques et sémantiques tels qu'ils
peuvent être appréhendés dans leurs variations en termes de strati cations sociales,
stylistiques ou encore diachroniques.

1) Sociolinguistique externe :

L'ensemble des travaux s'intéressant aux rapports généraux existant entre langage et
société.

Quelques exemples :
• la sociologie du langage :
Considère le langage comme n'importe quel autre acte social dans lequel il sera possible
de saisir les différentes forces et pressions à l'œuvre dans une société.
• la politique et la plani cation linguistique:
- L'étude des politiques linguistiques s'intéresse aux choix susceptibles d'être opérés
dans les rapports entre la (les) langue(s) et la vie sociale.
- L'étude de la plani cation linguistique s'attache à la mise en œuvre de cette politique.
- Par exemple, dans la gestion du plurilinguisme, l'adoption d'une langue nationale
pourra impliquer à la fois la description des situations, la proposition de choix et la
mise en œuvre des décisions qui en résultent,
- Autre exemple : les questions relatives à l’écriture ou l’orthographe d’une langue…

• Philosophes, anthropologues et linguistes peuvent discuter des rapports entre pensée,


vision du monde et société,
Par exemple, les discussions et travaux autour de l'hypothèse de Sapir et Whorf selon
laquelle les langues conditionneraient de façon à chaque fois particulière les manières de
penser de leurs locuteurs et détermineraient ainsi leur vision du monde.
mais ces discussions débouchent rarement sur des études structurales ou grammaticales
proprement dites.
• Les analyses externes peuvent parfois être amenées à avoir des retombées sur
l'analyse des systèmes linguistiques eux-mêmes mais la préoccupation reste avant tout
les rapports de force et les pressions s'exerçant au sein d'une société.

2) Sociolinguistique interne :

• La sociolinguistique interne place en revanche au cœur de ses préoccupations l'analyse


des grammaires, des structures et des processus linguistiques.

• Elle se distingue toutefois de la linguistique 'proprement dite' en ce qu'elle s'attache à


l'étude et l'analyse de la variation à travers la diversité des pratiques.

• Variation et hétérogénéité des pratiques montrent à la fois l'hétérogénéité des


grammaires et des structures linguistiques, ainsi que le double conditionnement
structural et social du changement linguistique.

• C'est en cela que la sociolinguistique interne est souvent appelée linguistique


variationniste ou encore sociolinguistique variationniste.
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Quelques élément de conclusion :

• L'objectif de ce cours n'est pas de parcourir l'ensemble des domaines de recherches


esquissés ci-dessus, mais de recentrer l'étude sur une approche essentiellement
variationniste de la sociolinguistique.

• Nous considérerons les principaux types de variations pouvant exister au sein des
langues.

• Nous examinerons comment les comportements et les attitudes des locuteurs,


notamment au regard des normes linguistiques, sont impliqués, à travers ces variations,
dans les changements linguistiques.

• La variation sociolinguistique inclue également les situations plurilingues où


communautés linguistiques se côtoient et parfois se superposent, aussi terminerons-
nous le cours en abordant ces situations de langues en contacts.

0) Introduction :

Depuis plus d'un demi-siècle, la sociolinguistique a prêté une Ce que grande attention à la
variation et démontré que :
• la variation est essentielle au fonctionnement de la langue dure
• a compétence d'un locuteur natif ne peut être appréhendée sur la base de systèmes
homogènes idéalisés.
• de ce que toutes les communautés humaines sont strati ées, hiérarchisées et
différenciées, la langue, qui organise chacune de ces communautés, est elle-même
strati ée et différenciée et donc variable.
Nous aborderons dans ce chapitre différentes dimensions de la variation linguistique.

• La variation en fonction de différents niveaux d'analyse de la structure interne d'une


langue :
- phonétique (la prononciation),
- phonologie (les sons distinctifs),
- morphologie (formation des mots),
- lexique (le vocabulaire),
- syntaxe...
• Examiner s'il existe des corrélations entre ces variations et des facteurs
extralinguistiques,

1) La variation et les différents niveaux de la structure linguistique :

• La structure interne de la langue est l'objet de nombreux débats entre les linguistes.

• Nous adopterons toutefois dans ce cours, à des ns descriptives, une vision plutôt
traditionnelle de la structure linguistique.

• Nous verrons tour à tour les niveaux lexical et morphologique, les niveaux phonétique et
phonologique, le niveau syntaxique.
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1.1) Lexique et morphologie :

• Les langues peuvent posséder plusieurs mots exprimant des signi cations semblables
et l'on parle alors de synonymes.
- voiture / automobile auto
- réfrigérateur / frigidaire / frigo
- poche / sac
- pain / ûte
- …

• Dans le français hexagonal actuel, les jeunes locuteurs utilisent le mot bluffer, qui est à
l'origine un emprunt à l'anglais, pour signi er « impressionner ».

• Les locuteurs plus âgés continuent à utiliser ce terme pour signi er « tromper » (au sens
anglais)

• La conjugaison des verbes en français canadien présente des modèles morphologiques


pouvant différer de ceux du français hexagonal.

• La forme sontaient de l'imparfait du verbe être (au lieu de étaient), est construite ici sur
la forme sont.

• (Cas de réfections analogiques : modi cation d'une forme sous l'action assimilatrice
d'une autre forme)

1.2) phonétique et phonologique :

• La prononciation des locuteurs est l’un des domaines de prédilection de la variation.

• C’est ce que l’on appelle souvent en français courant “l’accent“.

• Les inventaires de sons et leurs réalisations sont susceptibles de varier au sein d’une
même langue.

• Exemple de la prononciation du mot roi en français.


• Le son « r » une fricative articulée entre l'arrière de la langue et de la luette.
Il s'agit en cela d'un son dit uvulaire que l'on pourra noter [B].
• Ce son peut être réalisé de manière différente dansdiverses régions françaises
(particulièrement chez les personnes les plus âgées), ou encore dans de nombreux pays
francophones du monde
• Le son est alors articulé avec des battements entre la pointe de la langue et les alvéoles
dentaires.
• Ce son, noté [r] est ce que on appelle couramment un « r roulé » (et plus précisémént
une vibrante roulée).

• Différentes 'variétés' de français peuvent se distinguer également en fonction du nombre


de sons distinctifs (phonèmes) qu'elles possèdent.
• Certains locuteurs du français ne feront aucune
distinction entre les deux voyelles /a/ et /a/ (là où d'autres locuteurs le feront).
- patte et pâte = [pat]
- malle et mâle = [mal]
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Depuis plus d'un demi-siècle, la sociolinguistique a prêté une que grande attention à la
variation et démontré que :
• la variation est essentielle au fonctionnement de la langue dure
• la compétence d'un locuteur natif ne peut être appréhendée sur la base de systèmes
homogènes idéalisés.
• de ce que toutes les communautés humaines sont strati ées, hiérarchisées et
différenciées, la langue, qui organise chacune de ces communautés, est elle-même
strati ée et différenciée et donc variable.
Nous aborderons dans ce chapitre différentes dimensions de la variation linguistique.

1.3) La syntaxe :

L'emploi des modes : ex. indicatif / subjonctif


- ils se mirent à table après que tu fus parti
- ils se mirent à table après que tu sois parti
L'emploi des temps : ex. passé simple / passé composé
- cette fois-là, il prit le bus
- Cette fois-là, il a pris le bus
• Le passé surcomposé (par exemple Je l'ai eu connu, pour Je l'avais connu) est connu
pour être vivant dans le sud de la France, mais est rare ou absent dans d'autres régions.

• Dans le français de Montréal, la conjonction de subordination que est souvent omise


dans différents contextes. Il n'y a aucune différence de signi cation entre les phrases
suivantes :
- Au début je pense ça a été plutôt un snobisme.
- Au début je pense que ça a été plutôt un snobisme.
• La distribution de telles phrases (i.e. avec et sans que) est sujette à des contraintes tant
linguistiques que sociales
• Lorsque le complémenteur est précédé ou suivi d'une sibilante (comme /s, z, ], 3/) il est
plus souvent sujet à l’élision.

La chute serait ainsi plus fréquente dans :


On m'a dit que je devais venir

que dans :
On m'a dit que Paul devait venir.
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