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Master Sciences du Langage et Traduction

Module: Théories et Modèles d’analyse I

Sociolinguistique, sociologie du langage


(Linguistique variationnelle, Dialectologie, Politique linguistique,
ingénierie linguistique)

Présenté par: Karima Modakkir Encadré par: Mme Kheira


KEMBOUCHE
Hajar Benharkat
Le plan de travail
 Introduction
 Aperçu historique
 La définition de la sociolinguistique
 Les contacts de langues
 La politique linguistique
 La sociologie du langage
 La linguistique variationniste
 La dialectologie
 L’ingénierie linguistique
 Les champs d’application et les secteurs de recherche
 Conclusion
 Bibliographie
Introduction
Le langage n'est pas une pratique
individuelle : c'est surtout une pratique sociale.
En parlant, nous ne mettons pas seulement en
jeu notre individualité : nous montrons notre
rattachement à un groupe, à une communauté.
La tâche de la sociolinguistique est donc
d'étudier l'interaction entre notre pratique du
langage et les phénomènes sociaux qui nous
entourent.
Aperçu historique
La sociolinguistique comme discipline est apparue dans
les années soixante aux États-Unis sous l’impulsion de William
Labov, John Gumperz, Dell Hymes, Fishman et Ferguson. Cette
discipline, qui a bénéficié des apports de certains courants de la
sociologie , se propose d’étudier la langue dans son contexte
social, à partir du langage concret plutôt qu’à partir des seules
données de l’introspection. Elle s’est développée dans trois
direction principales, la sociolinguistique variationniste,
l’ethnographie de la communication et la sociolinguistique
interactionnelle.
La définition de la sociolinguistique
La sociolinguistique est un domaine des sciences du langage qui peut

être défini d'une manière générale, avec Françoise Gadet (La Variation

sociale en français, 2003), comme étant une discipline qui prend pour

objet l'étude de la langue du point de vue de sa mise en œuvre par les

locuteurs dans un contexte social.

Au fait, pour H. Boyer : « La sociolinguistique prend en compte tous les

phénomènes liés à l’homme parlant au sein d’une société ». On peut

considérer que l’émergence du territoire de recherche de cette discipline

s’est produite d’abord sur la base d’une critique des orientations théoriques

et méthodologiques de la linguistique structurale.


Les contacts de langues
Dans le monde, la plupart des hommes parlent ou comprennent
plusieurs langues, que ce soit à l’échelle individuelle ou à l’échelle de
toute une communauté.
 Sabirs
Pour communiquer, on peut aussi utiliser non de véritables langues,
mais des sabirs, c’est-à-dire des systèmes linguistiques élémentaires
« bricolés » en mélangeant et en déformant diverses langues.
En effet, sont des formes utilisées à l’origine entre des communautés
n’ayant pas de langue commune mais entretenant par exemple des
relations commerciales. C’est le cas par exemple dans les ports, où
marins et dockers de pays différents sont obligés de communiquer pour
exécuter certaines tâches.
 Créole
Désigne une langue issue des transformations
subies par un système linguistique utilisé de façon
imparfaite comme moyen de communication par
une communauté importante, ces transformations
étant vraisemblablement influencées pas les langues
maternelles originelles des membres de la
communauté.
Ainsi, le français parlé par les esclaves noirs
en Guyane, aux Antilles et dans l’Océan Indien a
donné respectivement naissance aux créoles
guyanais, créoles antillais et bourbonnais.
 Alternance codique
Changement de langue qui se produit dans le cours d’une
même phrase ou d’une phrase à l’autre. En voici un exemple:
Demain samedi c’est Ramadan khask tssoum, tu.

 Diglossie
Est un phénomène social (Fishman). Ferguson dans un
article de 1959, il lance le concept de diglossie, coexistence dans
une même communauté de deux formes linguistiques qu’il
baptise « variété basse » et « variété haute ». Pour l’illustrer,
considérons par exemple: les situations arabophones
(dialecte/arabe classique), entre autre.
 Variété
Selon Fishman, la sociolinguistique recourt au terme de variété
au lieu de langue sans en donner une définition concise. Le mot
langue possède une signification supérieure et surtout parce que ce
mot comporte de nombreux jugements de valeur, il manifeste une
opinion, il suscite une émotion (langue maternelle) et révèle une
prise de position, il a un aspect officiel et un statut politique.
Alors que la variation est plus ou moins neutre. Cependant
quand, comment et par qui, une variété est-elle considérée comme
une autre langue. Exemple, le berbère qui devient langue nationale.
Le terme de variété contrairement au dialecte ne désigne pas
seulement une position linguistique particulière mais désigne aussi
des différences par rapport à d’autres variétés.
La politique linguistique

Le terme de politique linguistique est utilisé en


sociolinguistique à juste titre que « planification
linguistique » et « aménagement linguistique » mais pour
éviter toute sorte de retombée méthodologique et conceptuelle
on essaye de les voir séparément. On appelle politique
linguistique « un ensemble de choix conscients concernant le
rapport entre langue et vie sociale et planification linguistique
le passage à l’acte en quelque sorte » (L-J. Calvet, 1989).
Cela concerne la définition de langues officielles, c’est-à-dire
des langues qui peuvent être légitimement utilisées dans la vie
politique, l’administration, la justice, l’enseignement.
On a deux cas de politique linguistique :
1. Interventions sur une langue:
Cas où y’a une variété linguistique pratiquée par
les locuteurs. La langue possède différentes variations
géographiques et sociale. Normativisation linguistique
(corpus planning) : on va codifier et standardiser la
langue. C’est souvent imposer une norme artificielle
parce que non représentative de l’ensemble des
locuteurs de la communauté linguistique. Ce processus
mets souvent du temps avant d’être accepté.
2. Intervention sur l’ensemble des langues:
C’est le cas où y’a plusieurs variétés linguistique
en présence sur un territoire. L’état va faire le choix
d’une des langues en présence sur le territoire afin de
l’élever au rang de langue nationale voire de langue
officielle. C’est le processus de normalisation (status
planning) : rendre normale l’utilisation d’une langue. Le
but est de promouvoir des normes d’usage linguistique
en particulier via l’enseignement. Quand une politique
linguistique est décidée par un État, on passe à l’étape
d’aménagement/planification linguistique.
La sociologie du langage
Pour Roman Jakobson, la sociologie du langage fait partie
intégrante de la linguistique. D’ailleurs, « on appelle sociologie
du langage une discipline sociologique qui utilise les faits de
langue comme indices de clivages sociaux. Chez J. A. Fishman,
le terme désigne la sociolinguistique vue plutôt sous l’angle de
la sociologie ou s’intégrant dans les perspectives de celle-ci.
Parfois, le mot est employé comme un simple équivalent de
sociolinguistique. »(Dictionnaire de linguistique, p.436).
Fasold distingue la sociologie du langage qui vise une
connaissance plus approfondie de la société à travers son
langage, de la sociolinguistique qui tente d'établir une relation
entre l'appartenance sociale d'un individu et ses usages
langagiers.
La linguistique variationniste
Labov (1976) propose d'aborder la linguistique
sous une nouvelle perspective, par une observation
sociale et stylistique à travers le « degré de conscience
que les locuteurs ont des variantes présentes dans leur
parler et dans celui des membres de leur communauté. »
L'objectif de ses travaux est de rendre compte de
la structure des variations présentes à l'intérieur même
d'une communauté linguistique. La linguistique
variationniste suppose qu'une mise en rapport quantifiée
des phénomènes linguistiques et sociaux dans la
structuration sociolinguistique est productive.
Labov distingue cependant les variations stables
des changements en cours dans une communauté. Dans
le premier cas, les facteurs sociaux ne jouent en aucun
cas sur les phénomènes linguistiques. Ce sont des
contraintes linguistiques, et non la diversité sociale, qui
conditionnent la variation. Au contraire, les
changements en cours au sein d'une communauté
tendent à démontrer une variation linguistique
dépendante des différences sociales (sexe, âge, classe
sociale, etc.) entre les locuteurs (Labov,1976,p.44).
La dialectologie

La variation linguistique est particulièrement visible quand on aborde la


question des dialectes. En effet, la dialectologie, au XIX siècle, a d’ailleurs
constitue la première forme de sociolinguistique. Les dialectologues ont mené
des enquêtes systématiques auprès de témoins soigneusement choisis, pour
étudier les variations phonétiques et lexicales.
De ce fait, la distinction entre « langue » et « dialecte » est une question
politiquement très sensible: « dialecte » est souvent perçu comme une
dénomination péjorative par ceux qui appartiennent à une minorité linguistique.
Ce qu’on appelle une « langue » n’est bien souvent qu’un dialecte qui, pour des
raisons historiques, a été doté d’une littérature prestigieuse et /ou a été utilisé
dans des situations formelles; il a bénéficié de soins particuliers, et en particulier,
a été enseigné à l’école. Ce qui s’est accompagné de la création de grammaires et
de dictionnaires, qui ont contribué à renforcer son prestige.
Exemple: les dialectes (le cas du Maroc)
La situation linguistique au Maroc, est comme dans les
autres pays du Maghreb, est assez complexe. Autrement dit,
notre pays se caractérise par une diversité linguistique:
L’arabe est la langue officielle de prés des deux tiers de la
population (c’est la langue du coran et de l’islam, la religion la
plus dominante). Mais l’arabe qu’on utilise dans les
administrations et l’enseignement se diffère de la langue
maternelle et quotidienne: la darija.
Et la population qui reste parle en langue berbère c’est
l’amazigh.
La darija de diffère entre les multiples régions du Maroc (le
nord, le centre et le sud).
L’ingénierie linguistique

L’ingénierie linguistique est l’application de la


connaissance des langues et de la parole à l’élaboration
de systèmes informatiques capables de reconnaître, de
comprendre, d'interpréter et de produire du langage
humain sous toutes ses formes : écrit, parlé ou codé
autrement. C’est un domaine de recherche très
complexe qui requiert des équipes pluridisciplinaires
composées à la fois de linguistes, de documentalistes,
de lexicographes, de traducteurs, de psychologues,
d’informaticiens, de statisticiens, d’ingénieurs, etc.
Les champs d’application et les secteurs de recherche

Les champs d’application de l’ingénierie linguistique sont nombreux.


Mentionnons entre autres :
 l’interaction homme/machine tels les systèmes de téléphonie automatique
et autres centres d’appels de service automatisés, ou encore les téléphones
cellulaires avec reconnaissance vocale du carnet d’adresses;
 ƒ l’aide informatique à la traduction écrite (dictionnaires électroniques ) ou
parlée (traduction simultanée, sous-titrage simultané pour malentendants,
etc.);
 les outils d’aide à la rédaction (grammaire, dictionnaires, traitement de
texte, etc.) et à la gestion d’information;
 l’aide à l’enseignement et au perfectionnement personnel;
 l’aide aux gens souffrant d’un handicap visuel, auditif, vocal au autre
(exemple : un individu atteint d’un handicap vocal pourrait s’exprimer à
l’aide d’un synthétiseur);
 les outils dans les domaines de la culture, des arts et du loisir, tels les
systèmes de correction de la voix dans des enregistrements sonores ou de
production de certaines voix automatisées dans les jeux vidéos;
Conclusion
Comme on le voit, le champ d'études de la
sociolinguistique est aujourd'hui très vaste. Qu'elles
soient réalisées sur de grands ensembles de
locuteurs ou à petite échelle, ces études démontrent
à quel point le langage est une fabrication sociale,
et à quel point il échappe souvent à la volonté
individuelle de ses locuteurs.
Bibliographie
 BOYER Henri, Sociolinguistique, territoire et objets, Paris, Delachaux et Niestlé,
1996.
 DUBOIS, Jean et al. Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse, 1994, 1ère
édition.
 DUCROT Oswald, SCHAEFFER J-M, Nouveau dictionnaire encyclopédique des
sciences du langage, Paris, Seuil, 1972,1995, 1ère édition.
 Fasold Ralph, The sociolinguistics of language, Oxford : Blackwell, 1990.
 F1SHMAN J., Sociolinguistique, Paris, Nathan, 1971.
 LABOV W., Sociolinguistique, Paris, Minuit, 1976.
 MAINGUENEAU, Dominique, Aborder la linguistique, Paris, Seuil, 2009.
 NEVEU, Franck, Dictionnaire des sciences du langage, Paris, Armand Colin, 2004.
 SIOUFFI Gilles, RAEMDONCK Dan Van, 100 fiches pour comprendre la
linguistique, Paris, Bréal, 2009, 4ème édition.
Webographie
 https://slideplayer.fr/slide/1290411
 https://
sodec.gouv.qc.ca/libraries/uploads/sodec/pdf/publications/cinema_conv_voix.pdf

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