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Stewart, “A Sociolinguistic Typology for Describing National Multilingualism”, 1968.
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Linguistique II
Miranda Ceballos Scoponi
Les chiffres représentent les caractéristiques suivantes : 1 = Normativisation ; 2 = Autonomie ; 3 = Historicité ; 4 = Vitalité.
Stewart signale que le tableau n’inclut que des « systèmes linguistiques » (variétés)
suffisamment importants dans une société plurilingue. C’est pour cela qu’il ne tient pas compte de
phénomènes tels que « l’argot » ou le « jargon », qui ne sont que des sous-variétés.
Les caractéristiques de la typologie présentée permettent non seulement de définir
chacune des variétés et les relations entre elles, mais aussi de rendre compte d’attitudes et de
comportements sociaux.
1) La normativisation, l’un des comportements sociaux les mieux connus, consiste dans la
« codification et l’acceptation, par une communauté d’usagers, d’un système formel de
normes qui précisent l’usage correct » de la langue (Stewart). La codification est la tâche
typique des personnes ou des Institutions qui « veillent à la pureté de la langue »
(grammairiens, écrivains, enseignants et Académies de la langue). Elle dépend donc de
groupes qui détiennent le pouvoir culturel ou politique, et qui se chargent d’établir la norme
pour la communauté linguistique. Diffusée au moyen de listes d’orthographe, grammaires,
dictionnaires, etc., la variété promue au rang de norme est imposée par l’Etat ou les
pouvoirs politiques, les centres d’enseignement, les mass media, etc. La variété ainsi
choisie est de ce fait associée aux institutions et aux relations que les individus
entretiennent avec elles, ainsi qu’aux valeurs et aux objectifs qu’elles représentent.
La norme implique la codification totale, mais ce degré d’intervention étant difficile à
atteindre, il existe une normativisation informelle qui s’opère par l’imitation de modèles
(écrivains, gens de prestige, etc.) admis comme tels par la communauté. C’est ce qu’il est
convenu d’appeler la variété standard. Si l’on considère que cette dernière est plus proche
de la grammaire intériorisée que possèdent tous les sujets parlants, l’opposition
norme/variété standard recouvre celle de norme explicite vs norme implicite.
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Qu’une norme existe ne signifie pas que d’autres variétés doivent être méprisées, puisque
celles-ci sont tout aussi importantes dans le processus d’interaction, et qu’elles permettent
la constitution du répertoire verbal nécessaire à tout usager. D’ailleurs, par suite des
changements sociaux, une variété ayant joué le rôle de norme à un moment donné peut
perdre son rang de variété standard au profit d’une autre variété qui n’avait pas ce statut
auparavant. Il est donc impossible d’admettre que les variétés géographiques ou les
vernaculaires soient des systèmes imparfaits ou dégradés par rapport à la norme. Uribe
Villegas2 signale à ce propos: « les manifestations dialectologiques hispano-américaines
ont souvent été considérées - et elles le sont encore - comme des réalités méprisables,
indignes d’être prises par les linguistes comme un objet d’étude ».
2) L’autonomie est la propriété qui, interprétée du point de vue social, fait du système
linguistique un système unique et indépendant. Des variétés sont jugées autonomes
lorsqu’il n’y a pas entre elles d’interdépendance sociolinguistique ou bien quand,
indépendamment des critères linguistiques, ces systèmes sont le symbole d’une nation,
puisque dans ce cas chacun d’eux a souvent sa propre variété standard et qu’il remplit
toutes les fonctions sociales. Ainsi, malgré la relation linguistique entre le néerlandais et
l’allemand, le fonctionnement social indépendant de chacun d’eux comme symbole de sa
nation leur confère de l’autonomie. Remarquons d’ailleurs que c’est ce trait qui explique
que le dialecte (variété géographique et/ou sociale) se sente socialement non autonome
par rapport à la norme ou à d’autres variétés fonctionnelles.
3) L’historicité. Selon Stewart, « il est admis qu’un système linguistique (considéré comme
tel) a eu un développement naturel à travers le temps ».
Le tableau montre que la variété artificielle n’a pas cette propriété. Ainsi, de par leur
finalité et leur origine, des variétés comme l’Espéranto et le Volapük (langues
internationales artificielles) ne peuvent avoir d’histoire : elles résultent d’une création et non
d’une évolution humaine et historique.
Les variétés P (pidgin) et K (créole) elles aussi ont le trait (-) : il s’agit de codes hybrides
issus du contact des langues européennes avec des langues de peuples colonisés ; les
premières apportent souvent la base lexicale et les dernières la base grammaticale. Un
« pidgin » (ou « sabir ») a la fonction de faciliter des échanges ponctuels (commerciaux, le
plus souvent), si bien qu’il n’a pas besoin d’être transmis de génération en génération ;
voilà pourquoi il n’a pas d’histoire. Le terme « pidgin » dérive du mot anglais « business »,
tel qu’il était prononcé dans l’anglais-pidgin qui s’est développé en Chine. Quant au créole,
il s’agit d’un « système linguistique mixte provenant du contact du français, de l’espagnol,
du portugais, de l’anglais, du néerlandais avec des langues indigènes ou importées
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Sociolingüística, Universidad Nacional Autónoma de México, 1970.
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(Antilles) et devenu langue maternelle d’une communauté » (P. Robert) ; par exemple, le
créole d’Haïti, de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, à base française ; les
créoles anglais de la Jamaïque, de la Barbade. Le créole donc est un pidgin qui est
devenu la langue maternelle d’une communauté et certains créoles ont une norme.
Ces deux variétés, appelées aussi mixtes, présentent un grand intérêt linguistique et
sociolinguistique : des recherches sont faites sur leur origine, ainsi que sur les facteurs
sociolinguistiques qui produisent actuellement un changement de statut social des variétés
créoles importantes au point de vue du nombre de leurs usagers.
4) La vitalité est définie par Stewart comme « l’utilisation du système linguistique par une
communauté de locuteurs natifs non isolée ». Notre comportement vis-à-vis d’une variété
linguistique dépend certainement du fait qu’elle soit ou non pourvue de vitalité. Cette vitalité
dépend d’ailleurs non seulement du nombre des usagers mais aussi - et surtout - de
l’importance sociale de ces derniers. En raison de sa vie éphémère, le pidgin n’a pas de
vitalité, à l’inverse du créole, qui est une langue maternelle.
La variété classique aussi porte le trait (-). C’est le cas des langues classiques, dont le
latin et le grec classique, d’une grande importance dans notre culture occidentale ; à l’heure
actuelle, la variété de ce type-là plus étendue est sans doute l’arabe classique.
En ce qui concerne la variété vernaculaire (« populaire » ou « commune »), il s’agit d’une
variété qui s’acquiert dans le milieu social naturel et avant l’apprentissage scolaire de la
norme, ce qui explique son trait (-) par rapport à la normativisation. L’attitude différente vis-
à-vis de la langue populaire et de la norme est parfois en rapport avec l’attitude face à la
« langue parlée » et à la « langue écrite », en raison de la spontanéité de la première, qui
s’oppose à la réflexion - et en grande mesure à la recherche de correction - de la seconde.
Pourtant ces dernières appellations sont équivoques : la variété littéraire, par exemple,
s’écarte souvent sciemment de la norme, bien qu’elle adopte la forme écrite. Quoi qu’il en
soit, la variété vernaculaire est indispensable dans la communication et fait partie du
répertoire de tout locuteur autochtone, répertoire qui, bien entendu, ne se borne pas à une
variété apprise dans les livres.
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sociale ou stylistique, forment une communauté idiomatique ; les sujets parlants de langue
française forment en ce moment une communauté linguistique.
Une communauté de parole peut être définie comme un groupe dont les membres ont en
commun au moins une variété et partagent des accords implicites sur un ensemble de normes et
de valeurs de nature sociolinguistique : ils partagent les mêmes attitudes linguistiques, les mêmes
règles d’usage, le même critère au moment d’évaluer socialement les faits linguistiques. Les
francophones de France et du Canada appartiennent à une même communauté linguistique, mais
non à une même communauté de parole.
f) Les accents
1. 2. La variation sociolinguistique
a) La variation diatopique. b) La variation diastratique. c) La variation diaphasique. d) D’autres
types de variations. e) Variation dans les niveaux de la langue. f) Facteurs déterminant
l’apparition de certaines variantes linguistiques. g) Les variations dans le système. h) Conclusion.
Toutes les langues du monde sont soumises à variation, c’est-à-dire qu’elles ne possèdent
pas un ensemble unique et stable de règles. Ces dernières varient selon différents critères. Les
locuteurs appartenant à une même communauté linguistique n’ont pas forcément tous ni toujours
les mêmes usages linguistiques. Nous distinguons généralement quatre grands types de
variations les concernant. La première (variation diachronique) 3 a été introduite par Saussure
(1968) et ne relève pas directement de la sociolinguistique, les deux suivantes (diatopique,
diastratique) ont été amenées par Flydal (1951) et repris par Coseriu, qui a notamment ajouté la
quatrième variation (diaphasique, 1966, 1973, 1988).
a) La variation diatopique
Que l’on appelle aussi variation régionale. Nous nous situons sur un axe géographique, et
la langue se répartit selon les différents usages qui en sont fait d’une région à une autre,
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La variation diachronique : nous nous plaçons sur un axe temporel, puisqu’il s’agit ici du changement de la langue
selon les époques qu’elle traverse. Toutes les langues évoluent et voient naître de façon brutale ou imperceptible
certains changements qu’ils soient phonétiques, morphosyntaxiques, lexicaux ou sémantiques par exemple.
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autrement dit les régionalismes qui sont faits au sein d’une même langue. Gadet (1997) propose
quelques exemples de régionalismes pour le cas du français. On obtient ainsi ce que l’on appelle
des dialectes, des régiolectes ou des topolectes.
b) La variation diastratique
Nous sommes ici sur un axe social, c’est-à-dire que nous observons les différences entre
les usages que font les locuteurs, selon les classes sociales auxquelles ils appartiennent. Il est
alors question de sociolectes. Il est à noter que la terminologie anglaise est légèrement différente
de la française puisqu’elle englobe sous le terme de dialecte à la fois les dialectes régionaux et les
sociolectes, alors que la terminologie française n’utilise la notion de dialecte qu’avec un point de
vue géographique (et non social).
c) La variation diaphasique
Que l’on appelle également variation situationnelle. Ici, ce n’est pas la société qui est
divisée mais le locuteur qui, selon les situations de communication dans lesquelles il se trouvera,
emploiera divers styles ou registres de la même langue.
d) Il existe bien d’autres types de variations selon les critères qui nous intéressent :
« D’autres variables encore peuvent se révéler pertinentes pour rendre compte de la
diversité à l’intérieur d’une langue : ainsi, l’âge, le sexe, l’ethnie, la religion, la profession, le
groupe et, de manière plus générale, toute variable sur laquelle les individus fondent leur identité
(orientation sexuelle, appartenance à une congrégation religieuse, etc.) » (Moreau, 1997 : 284).
Nous allons nous servir de la méthodologie établie par Labov pour voir si les changements
de variantes qui sont tentés par les locuteurs peuvent être appliqués à des profils sociaux
particuliers, c’est-à-dire si la variation linguistique peut être expliquée en partie par un ou plusieurs
critères sociaux caractérisant le locuteur qui le produit et la situation dans laquelle il se trouve. Il
est important dans ce cadre-là de distinguer les études sociolinguistiques, comme celles de
Labov, qui se font du point de vue du système et qui s’intéressent aux différentes variétés d’une
même langue, de celles qui, comme celles de Gumperz, se font du point de vue du
fonctionnement dans l’interaction (sociolinguistique interactionnelle).
Labov part du principe qu’on ne peut isoler plus longtemps les systèmes linguistiques de
leurs utilisateurs. De fait, la « linguistique de bureau » est critiquée, ne rendant pas compte des
variations et des phénomènes langagiers qui prennent place dans la société, en faveur de la
« linguistique de terrain » qui remplit bien cette tâche. Labov (1976 : 37) ne peut imaginer un
instant « une théorie ou une pratique linguistiques fructueuses qui ne seraient pas sociales », et
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c’est d’ailleurs pour cette raison qu’il a eu du mal à accepter le terme de « sociolinguistique »
puisque son travail fait partie intégrante de la linguistique.
« La condition de cette nouvelle pratique de la linguistique est une méthodologie
d’observation qui lui permette de lire avec précision l’incidence des interactions sociales sur la
structure de la langue. L’objectif n’est pas tant d’apporter à la linguistique une nouvelle théorie
mais une méthode. C’est pourquoi les données recueillies doivent constituer autant d’arguments
empiriques susceptibles de valider ou d’invalider l’élaboration théorique » (Boyer et Prieur, 1996 :
36).
Ce lien entre les phénomènes langagiers et les facteurs sociaux qui intéresse désormais
les linguistes est le fondement de la linguistique variationniste. C’est ainsi que Labov a mené
plusieurs enquêtes visant à observer au sein d’une société particulière les variations ou les
changements portant sur un phénomène linguistique spécifique. Il s’est tout d’abord intéressé en
1961-1962 à l’utilisation des diphtongues sur l’île de Martha’s Vineyard, en intitulant son étude :
« les motivations sociales d’un changement phonétique », île au fonctionnement relativement
particulier puisque les locuteurs natifs ont tendance à centraliser certaines diphtongues de
l’anglais. Labov cherche donc à étudier la distribution des diphtongues centralisées au sein de la
communauté en prenant en compte les facteurs sociaux : âge, localisation, profession,
appartenance ethnique... Il apparaît que le trait de centralisation est une sorte de marqueur
d’appartenance à la communauté de l’île. « Les variantes en cause (formes centralisées et non
centralisées des deux diphtongues) définissent donc les identités conflictuelles, insulaire et
continentale, opposant les habitants de l’île et se répartissant dans les différents sous-groupes »
(Boyer, Prieur, 1996 : 42).
À travers cet exemple, nous souhaitions uniquement montrer la méthodologie employée par
Labov que nous appliquerons partiellement à notre étude. Notre première tâche a consisté à
exposer les deux systèmes linguistiques arméniens, en indiquant leurs points communs ainsi que
leurs divergences, qui elles, sont les points de variation potentiels, c’est-à-dire là où des
adaptations peuvent être constatées. Nous essayerons ensuite de savoir qui sont, parmi les
locuteurs de notre corpus, ceux qui font des tentatives d’adaptation à la variante opposée,
c’est-à-dire ceux qui apportent de la variation dans leur discours, puisqu’au lieu de parler leur
dialecte d’origine, par moments, ils vont parler celui de leur interlocuteur. Notre but est donc de
combiner l’étude de la variation diaphasique avec les variations diatopiques et diastratiques.
Il nous paraît important de retenir dans ce développement l’importance des rôles de
locuteur et d’interlocuteur. Toutes les notions que nous avons tenté de définir ou tout du moins
d’éclaircir ne sont pertinentes qu’en prenant en compte le rôle indispensable des participants ainsi
que leurs compétences de départ à travers la maîtrise de telle(s) ou telle(s) variante(s)
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d’arménien. C’est uniquement à travers eux et pour eux que ces notions prendront du sens. Elles
ne seront valables avec les définitions établies que dans les situations de communication que
nous aurons clairement décrites auparavant.
Après cette première clarification de la situation confrontant différents types de codes
linguistiques, nous allons tenter de comprendre quels liens ces codes entretiennent entre eux.
Notre objet de recherche portant avant tout sur la langue arménienne, nous développerons
essentiellement le lien qui existe entre les deux variantes d’arménien, et nous n’évoquerons que
brièvement le cas du français. Ces différents codes n’apparaissant pas de façon isolée, mais
cohabitant les uns avec les autres au sein de nos conversations, nous font dire que notre étude
reflète une situation plurilingue de codes en contact.
e) Variation dans les niveaux de la langue 4
Changement de sens ou non ?
Les possibilités de la variabilité existent dans les langues naturelles. En effet, l’utilisation de
certaines unités linguistiques à la place d’autres peut donner lieu à des sens différents ou non.
Variable linguistique : élément, trait ou unité linguistique qui peut se manifester de diverses
manières. Ensemble d’expressions d’un même élément. Exemple : le phonème / s /
Variante linguistique (variante 1, 2, 3) : chacune des manifestations ou réalisations d’une
variable. Exemple : les différentes réalisations [s], [h] et [Ø].
- Variation entraînant des changements sémantiques (valeurs sémantiques différentes).
Exemples : casa ≠ caza; vestidor (el que viste a alguien) ≠ vestidero (el que es vestido); tomé
una cerveza ≠ tomé Ø cerveza (présence ou absence de déterminant); ¿puede venir mañana?
≠ ¿podría? (emploi de temps verbaux dans les actes de parole).
L’usage de deux variantes d’une même variable peut entraîner deux sens différents.
- Variation n’entraînant pas de changement sémantique (= VARIATION LINGUISTIQUE).
Exemples : réalisations [s, h, Ø] du phonème [s] implosif : casas, casah, casaØ ; réalisations
de R guttural ou apical (nord-ouest, Cba, Bs As) ; changement de L par R : murta x multa ;
emploi de morphèmes –ra ou –se à l’imparfait du subjonctif (comiera o comiese).
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Francisco Moreno Fernández (1998) Principios de sociolingüística y sociología del lenguaje, Chapitre 1. Barcelona,
Ariel Lingüística.
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Pour H. López Morales, les facteurs qui déterminent l’apparition de certaines variantes
linguistiques dans certaines circonstances, au sein d’une communauté de parole, obéissent à 4
possibilités. Que les variantes soient déterminées :
a. Exclusivement par des FACTEURS LINGUISTIQUES.
b. Par des FACTEURS SOCIAUX (cela comprend principalement les phénomènes en rapport
avec le contact ou la coexistence de 2 ou plusieurs VARIÉTÉS).
c. Par des FACTEURS LINGUISTIQUES et SOCIAUX (variation sociolinguistique).
d. Ni par des facteurs linguistiques ni par des facteurs sociaux (c’est le cas de VARIATION
LIBRE OU POLIMORFISME).
Quand on analyse les plans linguistiques dans lesquels se produisent les variations, on
tient compte de la forme dont les facteurs linguistiques influencent (variation interne) et de la
forme dont les facteurs sociaux influencent (âge, sexe, etc.).
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ii. L’emploi de –ste ou de –stes comme terminaison verbale : viste / vistes quisiste /
quisistes.
iii. L’emploi de –ra ou de –se comme terminaison verbale : si quisiera lo podría hacer /
si quisiese lo podría hacer.
iv. L’emploi de –ría ou de –ra comme terminaison verbale : si vendrías, no te llamaría /
si vinieras, no te llamaría.
v. Leísmo, laísmo, loísmo: no le / la has dado las gracias (a ella)
vi. En français, l’alternance de nous et de on à la première personne du pluriel :
Qu’est-ce que nous mangeons ce soir ? /Qu’est-ce qu’on mange ce soir ?
2. Variables de type catégoriel.
i. L’emploi du subjonctif ou de l’infinitif avec para : me llaman para que redacte el
informe / me llaman para redactar el informe.
ii. Emploi d’adjectif ou d’adverbe : ella subió las escales muy rápida (adj) / muy rápido
(adv).
iii. Emploi de séquences prépositionnelles : voy por agua / voy a por agua (Espagne);
voy a casa de Martín / voy a lo de Martín / voy de Martín (Argentine) ; je vais chez le
médecin / je vais au médecin (en français).
3. Variables de type fonctionnel.
i. Emploi de que ou de de que (queísmo et dequeísmo) : me enteré de que María
llamó / me enteré ø que María llamó (queísmo) ; yo digo que esto es cierto / yo digo
de que esto es cierto (dequeísmo).
ii. Pronom sujet présent ou absent : entonces yo decidí que sí / entonces Ø decidí que
sí.
iii. Forme personnelle du verbe haber : ha habido muchos problemas / han habido
muchos problemas.
iv. Forme personnelle du verbe hacer : hace seis años que no nieva / hacen seis años
que no nieva.
v. Duplication du complément par pronom clitique : cuando conocí a Pedro / cuando lo
conocí a Pedro.
4. Variables de type positionnel : ce sont des variables qui impliquent souvent des valeurs
pragmatiques.
i. La position du possessif : su casa / la casa suya / la su casa (Bolivie).
c. La variation lexicale. Elle est en rapport à l’ancien débat sur l’existence ou l’impossibilité
théorique de la SYNONYMIE. La sociolinguistique est devenue l’un des défenseurs les plus
tenaces de l’EXISTENCE DE LA SYNONYMIE, au moins dans le plan du discours. En
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même temps, on cherche à identifier le lexique caractéristique des différents groupes
sociaux : lexique des jeunes, lexique professionnel, lexique marginal, etc. Ici, il s’agit
d’expliquer l’utilisation alternative de certaines formes lexicales (noms, verbes, adjectifs),
dans des conditions linguistiques et extralinguistiques données. Il peut s’agir :
D’unités de différente origine géolinguistique (variantes diatopiques) qui coexistent dans
une même communauté. Exemples : chico / pibe (Bs As) / chango (nord arg) / botija
(Mexique).
De formes associées à des niveaux cultivés ou à des niveaux populaires.
De formes associées à des styles plus ou moins formels. Exemples : encinta / preñada /
embarazada / peñarol.
De formes tabou ou euphémistiques. Exemples : axila / sobaco (entre autres
possibilités).
h) Conclusion
Il est possible de proposer, au moins comme hypothèse de travail, que :
- La variation phonético-phonologique et celle de type morphologique et fonctionnel sont le
plus souvent déterminées par des facteurs d’ordre linguistique et extralinguistique.
- La variation catégorielle et positionnelle (syntaxique) s’explique dans la plupart des cas par
des facteurs linguistiques.
- La variation lexicale par des facteurs extralinguistiques.
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Francisco Moreno Fernández, Principios de sociolingüística y sociología del lenguaje, Barcelona, Ariel Lingüística,
1998. (Trad. de S. M. de Torres).
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facteurs sociaux ne se structurent pas de forme identique dans toutes les communautés, même si
on y parle des modalités voisines d’une même langue.
Voilà pourquoi les recherches sociolinguistiques doivent être précédées d’une analyse
sociologique de la communauté en question et d’études exploratoires qui permettent de constater
quelles sont les variables réellement importantes dans la structure sociale et quelles sont celles
qui, d’une façon prévisible, peuvent exercer une plus grande influence sur l’usage social de la
langue.
Généralement, les facteurs sociaux qui montrent une plus grande capacité d’influence sur
la variation linguistique sont le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, le niveau socioculturel et
l’ethnie.
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recherches sur le lexique, les analyses de la conversation et les études sur les formes de
traitement ou les ressources de la langue familière fournissent souvent des renseignements
précieux.
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jusqu’au moment où, vers 17 ou 18 ans, il arrive à prendre conscience de la signification
sociale de sa propre manière de parler et de celle des autres, ainsi que des usages
prestigieux. L’acquisition des formes de prestige est tardive, et elle l’est encore davantage
chez les groupes sociaux moins instruits.
Les groupes générationnels et les étapes d’acquisition du sociolecte peuvent déterminer
l’usage de certaines variables ou traits linguistiques permettant de marquer des écarts
entre enfants et jeunes, ou entre jeunes et adultes. Il s’agit là d’éléments qui fonctionnent
comme indicateurs d’appartenance à un groupe générationnel donné et qui peuvent se
trouver à tous les niveaux linguistiques. Cependant, ce sont les niveaux les plus superficiels
de la langue (le lexique, le discours) qui montrent le plus nettement les marques du facteur
âge. Exemples : curtir con alguien (de 15 à 30 ans) ; salir con alguien (de 31 à 50 ans) ;
noviar, festejar, afilar (de 50 à 70 ans).
Quelles sont les générations que l’on prend dans une étude sociolinguistique ? Il est
évident qu’il faut décider du nombre de générations et des limites de chacune en fonction
des objectifs de chaque étude Sociolinguistique en particulier, mais le travail se fait le plus
souvent avec non moins de trois groupes générationnels ni plus de quatre (de 20 à 35 ans,
de 36 à 50 ans et de 51 à 65 ans).
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du respect ; le pouvoir se définit comme la capacité d’accomplir sa propre volonté, même au-
dessus de la volonté des autres.
Les modernes théories de la stratification mettent en jeu plusieurs indicateurs qui se
combinent pour distinguer quatre classes : les individus sont classifiés tout au long d’une échelle
sociale graduée, établie en tenant compte d’attributs individuels tels que l’éducation,
les revenus ou l’occupation, entre autres.
La Sociolinguistique opère depuis les années 60 avec un modèle multidimensionnel de
stratification sociale. Elle conçoit les classifications multidimensionnelles comme une forme
valable de découvrir des différences relatives entre les individus, car il est bien évident que
certains usages linguistiques sont plus caractéristiques de certains groupes (classes, niveaux)
que d’autres et que les différences sociolinguistiques augmentent au fur et à mesure que la
distance sociale grandit entre les membres d’une communauté.
L’ensemble de traits linguistiques propres à un groupe, strate ou classe reçoit en
Sociolinguistique le nom de sociolecte.
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provient : quelque élevé que soit le statut d’un hispanophone, il est relativement facile de
distinguer s’il provient du nord de l’Espagne, des îles Canaries, des Caraïbes ou de l’Amérique
Centrale (et il en est de même en Argentine).
Problèmes que pose la variable « classe » :
- En dehors des considérations d’école et des manières différentes d’interpréter la réalité
sociale, les modèles multidimensionnels de stratification posent le problème que tous
les indicateurs (occupation, revenus, niveau d’instruction, etc.) n’ont pas la même
importance. Cela peut se résoudre dans chaque communauté en particulier, en
attribuant à chaque facteur un poids ou une valeur différente. Cependant, ce recours
s’avère insuffisant lorsqu’il s’agit de comparer rigoureusement des strates ou classes de
communautés différentes.
- Le nombre de personnes susceptibles d’appartenir aux diverses strates peut aussi
varier d’une communauté à une autre, comme peut varier également la mobilité entre
les classes.
- L’emploi simultané de trois, quatre ou davantage d’indicateurs pour construire les
classes pourrait cacher ou estomper l’importance particulière de l’un d’entre eux (par
ex., le niveau d’instruction). C’est pourquoi dans certaines recherches on choisit
d’opérer avec le niveau d’instruction, les revenus ou la profession comme des variables
indépendantes, et non comme composantes d’une variable abstraite et complexe
comme la classe sociale.
Ces inconvénients et d’autres ont entraîné peu à peu les chercheurs à la recherche de
nouvelles voies pour l’explication. L’une des alternatives consiste dans l’emploi des facteurs
qui constituent les classes, non comme des parties d’un tout, mais comme des variables
indépendantes : éducation, revenus et occupation. Dans ce cas, les analyses
sociolinguistiques se proposent de découvrir dans quelle mesure chacun d’eux est
important ou explicatif, dans quelle mesure l’éducation a plus de poids que les revenus, par
exemple.
d) Race et ethnie
Les différences linguistiques entre individus de race ou d’ethnie différente dans une
communauté sont le reflet de la distance qui existe entre certains groupes et d’autres, ainsi que du
degré d’intégration et de convivialité. À propos de la race, López Morales se prononce très
clairement sur la situation dans les Caraïbes :
El caso del Caribe hispánico donde, en igualdad de condiciones sociales, no se encuentran
diferencias lingüísticas entre blancos y negros, es una prueba palpable, entre otras muchas,
de que la raza per se no condiciona al hablante al uso de determinada variedad. Tienen que
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estar presentes otros factores que son los verdaderamente determinantes: diferencias de
nivel sociocultural, inmigrantes recientes, condiciones de substratum o diversa procedencia
de los lectos manejados. (Humberto López Morales, Sociolingüística, 2ª edición, Madrid,
Gredos, 1993, p.134)
Ainsi donc, la race n’est pas un facteur qui conditionne per se la façon de parler d’une
communauté. Ces arguments s’opposent aux thèses de Jensen, qui soutenait que les différences
linguistiques entre blancs et noirs sont liées à des différences génétiques dans la capacité
intellectuelle des uns et des autres.
Dans le cas de l’immigration, il est courant que les immigrés, lorsqu’ils emploient la langue
ou la variété de leur nouvelle communauté, réalisent des transferts linguistiques de leur langue
maternelle : lors de mouvements de population, on constate l’apparition de phénomènes de
substrat, qui consistent dans la persistance de traits de la langue de l’ethnie d’origine. En général,
les immigrés tentent de faire un usage convenable, dès le début, des traits linguistiques
socialement significatifs dans leur nouvelle communauté, alors qu’ils acquièrent plus tard les traits
qui ne sont pas importants du point de vue social, et il est même possible qu’ils ne les acquièrent
jamais. La variation dans la langue de ce type de sujets parlants est fortement conditionnée par
leur niveau socioculturel et par le temps de résidence dans leur lieu de destination.
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2. Langues en contact, langues en conflit
a) Bilinguisme et diglossie. Parlers créoles et « pidgins ». b) Interférence, emprunt, calque et
commutation de codes (« code-switching »).
a) Bilinguisme
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3. Politiques et planifications linguistiques
a) France. b) Québec. c) Catalogne.
a) France
b) Québec
c) Catalogne
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