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PARTIE I LES PERSONNAGES

MOMO MOÏSE - RELIGIONg


(héros) Momo est le personnage principal et le narrateur. Comme tout passe par son prisme
(focalisation interne), la narration est subjective. Physiquement, il dit qu’il est “gros
comme un sac de sucreries” (p.10). C’est un enfant triste qui est poli parce qu’il a peur de
recevoir des “baffes” (p. 27). Il souffre, il croit qu’il n’est pas digne d’être aimé ni que
quelqu’un s’occupe de lui, ni lui fasse des cadeaux, ni lui parle et ni réponde à ses
questions. Il se sent responsable du malheur de son père. Mais, à côté de sa douleur, c’est
un garçon curieux de tout, attentif, désireux d’évoluer et très intéressé par les questions
existentielles. Le destin paraît se montrer aussi cruel avec lui, mais finalement, l’adulte
Momo trouve l’objet de sa quête, le bonheur.
PÈRE “Un père qui me pourrit la vie, qui m’abandonne et qui se suicide” (p.43), pense Moïse de
(opposant) son père après son enterrement. Leur relation est en effet difficile, voir inexistante. Le
père ne remplit pas ses devoirs paternels et l’enfant, seul face à la vie, se sent comme “un
esclave plutôt que comme le fils d’un avocat sans affaires et sans femmes” (p.10). Son
père, en l’initiant à la valeur de l’argent, fait régner chez eux la méfiance; il soupçonne
même son fils de vol et l’oblige à inscrire tout ce qu’il dépense dans un cahier, ce qui
amène Momo à réellement tricher et voler. De plus, il est souvent fâché contre son fils, ne
lui manifeste aucune marque d’affection et ne s’intéresse pas à ce qu’il est. Moïse dit
d’ailleurs “qu’il a toujours froid lorsqu’il est avec son père” et que celui-ci “ne fait pas plus
attention à lui qu’à un chien” (p.19). Même quand Moïse, suit les conseils de son vieil ami,
sourit à son père, il ne gagne pas plus de considération. Aussi son père compare-t-il Moïse
à son soi-disant frère Popol qui est, selon lui, le fils idéal tandis que Moïse est “l’autre nom
de sa nullité” (p. 20).
Il travaille constamment, déteste le bruit, et son univers semble limité à la musique
classique et à la lecture. Il est incapable de transmettre à Momo le goût de la vie et il a
une influence négative sur sa vie sociale, lui apprenant “ à regarder les gens avec méfiance
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(et) mépris”. (p.25). D’aillerus, les seules indications physiques à son égard sont assez
PÈRE (suite) significatives: “Je regardais mon père lire dans son fauteuil, isolé dans le rond du
(opposant) lampadaire (...). Il était clos dans les murs de sa science ... de me jeter un os de savoir” (p.
19); “il a la tête de celui qui a besoin de plusieurs aspirines” (p.40).
Sans regard pour son fils, le père part un jour, ce qui provoque l’isolement et le désespoir
de Moïse. Il a honte d’être abandonné et se sent coupable de cette situation. Il doute alors
de sa capacité à être aimé. L’excuse de ce comportement et, en quelque sorte, son
explication, viendra de M. Ibrahim: le père de Momo a beaucoup souffert et a été victime
d’un destin qui le dépassait. En fait, les nazis avaient déporté ses parents dans un camp
de concentration et il se reprochait d’avoir survécu. C’est son malheur qui l’avait rendu
dur et injustice. (p. 44)Mettre des mots sur le cas de son père permet à Moïse de
commencer à lui pardonner.
LA MÈRE LA MÈRE
(opposant/ La mère de Moïse l’a abandonné, choisissant de partir avec un homme moins tourmenté
adjuvant) et aspirant à une vie “où il y a le bonheur” . Elle avait épousé le père de Moïses pour
p. 44 échapper de chez elle. Justification: “Je n’ai jamais aimé le père de Moïse. Mais j’étais
prête à aimer Moïse. Seulement j’ai connu un autre homme.” (p. 48) C’est cela qu’elle
explique à son fils lorsqu’elle le retrouve après le suicide. Mais Moïse, qui n’est encore
qu’un adolescent, ne peut l’entendre et décide, par conséquent, de se faire adopter par M.
Ibrahim. Il estime que sa mère a négligé ses devoirs. Au moment où elle veut l’embrasser,
il fait “celui qui ne comprend pas” (p.48). L’histoire en forme de happy en suggère
pourtant une possible relation entre la mère et le fils devenu adulte.
Notons que sa mère permet à Momo d’exister en lui laissant la liberté de se choisir une
autre famille en la personne de M. Ibrahim. Elle lui dit d’ailleurs qu’ ”il y a des enfances
qu’il faut quitter, des enfances dont il faut guérir” (p. 65).
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Momo adulte comprend petit à petit mieux sa mère, et il est en voies de l’accepter (1) /
MÈRE (suite) l’accepte (2) ou l’a déjà acceptée (3): “Ma mère, de temps en temps, elle vient me voir.
( o p p o s a n t / Elle m’appelle Mohammed, pour pas que je me fâche, et elle me demande des nouvelles
adjuvant) de Moïse. Je lui en donne. (p.65) (3)
p. 44 “J’aimerais bien t’inviter un soir à dîner, Mohammed. Mon mari aussi aimerait te
connaître” Plaisanterie: espagnol/ anglais: “Et on parlera quelle langue pendant le repas?
Non, je plaisantais, je suis d’accord” (p. 66) (1) “Elle était toute rose de contentement que
j’accepte, non, c’est vrai, ça faisait plaisir à voir: on aurait dit que je venais de lui installer
l’eau courante” (p.66) Il plaisante, mais se sent bien à l’aise de voir la réaction de sa mère.

Apprentissage de la tolérance: “C’est sûr que ça fait un peu bizarre de voir deux
professeurs de l’Éducation nationale recevoir Mohammed l’épicier, mais enfin, pourquoi
pas? Je suis pas raciste. (p.66)

Acceptation: “Voilà, maintenant... le pli est pris. Tous les lundis, je vais chez eux, avec ma
femme et mes enfants. Comme ils sont affectueux, mes gamins, ils l’appellent grand-
maman, ... (p. 66) (2)

M. IBRAHIM Connaissance: il est prêt pour apprendre, il vient de quitter son enfance: “La fille était
(ADJUVANT) toujours sous le porche. Je lui ai donné mon ours en peluche.
C’est à peu près au même moment que j’ai connu monsieur Ibrahim (p. 11)
Épicier dans la rue Bleue, M. Ibrahim est “l’Arabe de la rue”, bien qu’il soit Turc et
musulman:”Je ne suis pas Arabe, Momo, je viens du Croissant d’Or”, dit-il. Du physique de
M. Ibrahim, on sait peu de choses: il “a toujours été vieux”, il sourit et il ne bouge guère
(“il semblait échapper à l’agitation ordinaire des mortels...”, p. 12).
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Description en détail: “Monsieur Ibrahim avait toujours été vieux. Unanimement, de
M. IBRAHIM mémoire de rue Bleue et de rue du Faubourg-Poissonnière... de huit heures du matin au
(suite) milieu de la nuit, ... et des yeux en pistache, verts et marron, plus clairs que sa peau brune
(ADJUVANT) tachée par la sagesse” (p. 11)
On nous apprend déjà sa tolérance et celle des voisins du quartier: “Car monsieur
Ibrahim, de l’avis général, passait pour un sage. Sans doute parce qu’il était depuis au
moins quarante ans l’Arabe d’une rue juive. Sans doute parce qu’il souriait beaucoup et
parlait peu” (11-12)
Il est le sage, le guide et le conseiller de Moïse, dont il fait l’éducation et la formation, par
la conversation (philosophie). Il lui révèle le rôle de l’argent (face à son père), la force de
persuasion qu’est le sourire et les caractéristiques des grandes religions monothéistes.

On nous montre que quelque chose se passe entre les deux protagonistes, Momo nous
montre un M. Ibrahim plus vivant, avec des sentiments mortels: “Ses yeux rigolent en
contemplant la Bardot, par-dessus les savons et les pinces à linge. Je ne l’ai jamais vu
comme ça.
- Vous êtes marié, monsieur Ibrahim? (...)
À cet instant-là, j’aurais pu jurer que monsieur Ibrahim n’était pas aussi vieux que tout le
monde le croyait. (...)
Imaginez que vous êtes dans un bateau, avec votre femme et Brigitte Bardot. Votre
bateau coule. Qu’est-ce que vous faites?
- Je parie que ma femme, elle sait nager. (...) J’ai jamais vu des yeux rigoler comme ça, ils
rigolent à gorge déployée, ses yeux, ils font un boucan d’enfer”. (p. 15)

Il lui apprend aussi à voir la beauté, l’amour, etc. ( à apprendre à jouir des sentiments, à
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Il lui apprend aussi à voir la beauté, l’amour, etc. ( à apprendre à jouir des sentiments, à
M. IBRAHIM apprendre à sentir) Bref, il lui enseigne les grands principes de la vie. Il le conduit vers un
(suite) monde de contemplation et de spiritualité, et lui fait même accepter l’idée de la mort.
(ADJUVANT) Pourtant, malgré tous les enseignements qu’il lui prodigue, il répète qu’il ne sait rien “que
ce qu’il y a dans son Coran” (p. 47).
Il est le pendant positif du père de Momo: généreux, il ouvre les yeux de Momo sur un
monde où le bonheur existe. Il deviendra d’ailleurs son père adoptif, celui qui l’ancrera
bien plus dans la vie que son père biologique et qui lui lèguera ses valeurs.
Notons que, pour lui, la religion doit être vécue intérieurement. Elle est là pour maintenir
en vie, et permet de se réconcilier avec soi-même et avec les autres.
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L e s La prostituée qui a initié Momo, à qui, symboliquement, il offre son ours et dont il dit
PROSTITUÉES. qu’ ”elle était ronde et belle comme un dessin” (p.10), a eu des gestes affectueux envers
(ADJUVANT) lui, les seuls qu’il ait jamais reçus jusque-là.

MYRIAM
La fille de la concierge, le premier amour juvénile de Momo, participe aussi à son
(ADJUVANT) apprentissage.

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