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2 FONCTIONS CONTINUES-FILTRES 51
2.1 Continuité ponctuelle de fonctions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
4.1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2 Dé…nitions, exemples et propriétés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2.1 Dé…nitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
4.2.2 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
4.2.3 Propriétés : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
4.2.4 Composantes connexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
Jusqu’au XIXe siècle, la topologie est considérée comme une branche de la géométrie qui re-
cherche les propriétés des êtres géométriques subsistant après une déformation continue. Suite à de
nombreuses évolutions, la topologie a acquis son autonomie et est devenue une branche des mathé-
matiques qui en in‡uence tant d’autres. La conception actuelle est due à Berhnard RIEMANN
(1826-1866) dont les travaux ont conduit aux premiers résultats de topologie algébrique. Par la
suite George CANTOR (1845-1918) a introduit les notions comme celles d’ouvert, de fermé,
de point d’accumulation. Alors qu’elle ne s’intéressait initialement qu’à des ensembles de points,
elle s’étend à des ensembles de fonctions. Dans ce cadre, l’introduction par Maurice FRECHET
(1878-1972) des espaces métriques marque une importante évolution. Les axiomes de la topolo-
gie générale sont dé…nis en 1914 par Félix HAUSDORFF (1868-1942), généralisant ainsi les
espaces métriques par des espaces topologiques. Autour de 1920, Stéphane BANACH (1892-
1945) et Hans HAHN (1879-1934) introduisent les espaces normés qui combinent les structures
vectorielles et topologiques. Plus généralement, en 1935 John Von NEUMANN (1903-1957)
dé…nit les espaces vectoriels topologiques localement convexes. Revenant aux espaces topologiques,
en 1937, André WEIL (1906-1998) dé…nit les espaces uniformes, permettant l’étude d’espaces
fonctionnels non métrisables. La même année Henri CARTAN (1904-2008) étend la notion de
limite à des espaces non topologiques à travers la notion de …ltre.
Dans le cadre de cet enseignement, nous commencerons par l’étude des notions de bases sur
les espaces topologiques ; ensuite on verra les limites, les continuités et …ltres ; puis la construction
de nouveaux espaces topologiques à partir d’un ou de plusieurs à travers les espaces topologiques
produits ou quotients ; on abordera ensuite les espaces topologiques compacts ou connexes et ter-
minerons par une introduction aux espaces fonctionnels avec comme point culminant les théorèmes
d’Ascoli et de Stone-Weierstrass.
Jusqu’à présent, les notions d’ouverts, de fermés, de voisinage d’un point, d’adhérence,
d’intérieur, de frontière, de dérivé d’un ensemble ont été dé…nies sur un ensemble E muni d’une
distance d. Il est question dans ce chapitre de dé…nir ces notions sur un ensemble non nécessairement
muni d’une distance. En outre, seront dé…nies de nouvelles notions à l’instar de base d’ouverts, de
bases de voisinages, de séparation, de séparabilité, d’accessibilité, de régularité, de normalité, ... Le
chapitre s’achèvera par les comparaisons de topologies.
1.1 Ouverts-Voisinages.
Dé…nition 2 :
Remarques :
1/- Sachant qu’une réunion sur un ensemble d’indice vide de parties de E est vide et qu’une
intersection sur un ensemble d’indice vide de parties de E est égale à E, on peut se passer de (O1 )
dans la dé…nition d’un espace topologique.
2/- Dans la pratique pour établir qu’un couple (E; O) est un espace topologique, on véri…e (O1 );
0
(O3 ) et (O2 ) : 8A; B 2 O, A \ B 2 O.
Exemples :
1/- (E; P(E)) est un espace topologique appelé espace topologique discret. C’est la topologie sur
E possédant le plus d’ouverts.
2/- (E; f;; Eg) est un espace topologique appelé espace topologique grossier. C’est la topologie
sur E ayant le moins d’ouverts.
3/- Soit (E; d) un espace métrique. On dé…nit sur E une topologie avec
O l’ensemble formé des réunions de boules ouvertes.
V 2 P(E) / 8x 2 V; 9rx 2 R+ = B(x; rx ) V [ f;g :
C’est la topologie associée à la métrique d sur E: Un espace topologique dont la topologie peut
être engendrée par une métrique est dit métrisable.
Exercices :
1/- Soit E un ensemble non vide.
a) Montrer que E est muni de la topologie discrète si et seulement si 8x 2 E; fxg est un ouvert
de E:
b) Montrer que la topologie associée8 à la métrique discrète d0 sur E est la topologie discrète.
< 1; si x 6= y
On rappelle que 8x; y 2 E; d0 (x; y) =
: 0; sinon
Exemples :
1/- Soit (E; P(E)) l’espace topologique discret.
8x 2 E; fxg 2 V(x) et V(x) = fV 2 P(E) / x 2 V g :
8A 2 P(E); V(A) = fV 2 P(E); A V g:
Proposition 1 :
Soient (E; O) un espace topologique, A une partie non vide de E:
(A 2 O) () (8x 2 A; A 2 V(x)):
Preuve :
=)) Supposons A 2 O:
Montrons que 8x 2 A; A 2 V(x): Soit x 2 A; on a x 2 A A et A 2 O.
Donc A 2 V(x); 8x 2 A:
(=) Supposons 8x 2 A; A 2 V(x):
Montrons que A 2 O. On a 8x 2 A; 9Ox 2 O / x 2 Ox A:
S
D’où A = Ox :
x2A
Donc A 2 O, d’après la propriété (O3 ):
Preuve :
Soit x 2 E:
(V0 ) : D’après (O1 ); E 2 O et x 2 E E; donc E 2 V(x) et V(x) 6= ;:
(V1 ) : Soit V 2 V(x); on a 9O 2 O / x 2 O V ; d’où x 2 V:
(V2 ) : Soient V 2 V(x); W 2 P(E); V W:
Puisque V 2 V(x); 9O 2 O / x 2 O V et comme V W; on a :
9O 2 O / x 2 O W:
D’où W 2 V(x):
(V3 ) : Soient V1 ; V2 2 V(x):
Remarque :
On a dé…ni un espace topologique grâce aux ouverts à travers leurs propriétés (O1 ); (O2 )
et (O3 ): Les propriétés ci-dessus des voisinages peuvent aussi permettre de dé…nir une topologie
sur un ensemble. C’est l’objet du résultat suivant :
Théorème 1 :
Soit E un ensemble non vide. Si on dé…nit une application V de E dans P(P(E)) telle
que :8x 2 E; V(x) véri…e les propriétés (V0 ) ; (V1 ) ; (V2 ) ; (V3 ) ; (V4 ) de la proposition précedente,
alors il existe une unique topologie T sur E telle que 8x 2 E; V(x) est l’ensemble des voisinages
de x pour cette topologie T .
Preuve :
On suppose qu’il existe un application V de E dans P(P(E)) véri…ant les propriétés (Vi );
i = 0; 1; :::; 4:
a/- Montrons que l’on peut dé…nir une topologie sur E:
Si une telle topologie existe, alors les ouverts non vides de E sont voisinages de chacun de
leurs points, d’après la proposition 1. On pose alors :
O = f;g [ fO 2 P(E) / 8x 2 O; O 2 V(x)g :
i) Montrons que O véri…e (O1 ) :
; 2 O par dé…nition de O.
Montrons que E 2 O.
Soit x 2 E; d’après la propriété (V0 ); V(x) 6= ;; donc 9V 2 P(E) / V 2 V(x):
On a alors V 2 V(x) et V E; donc E 2 V(x); d’après (V2 ):
ii) Montrons que O véri…e (O2 ) :
b/- Montrons que dans l’espace topologique (E; O); 8x 2 E; V(x) est l’ensemble des voisinages
de x:
Soit x 2 E; notons W(x) l’ensemble des voisinages de x dans (E; O):
i)- Montrons que W(x) V(x):
Soit U 2 W(x); alors 9O 2 O / x 2 O V
((O 2 O) ^ (x 2 O)) =) (O 2 V(x)) ; par dé…nition de O.
(O 2 V(x); O U ) =) (U 2 V(x)); d’après la propriété (V2 ):
ii)- Montrons que V(x) W(x):
Soit V 2 V(x); montrons que 9O 2 O / x 2 O V.
Posons U = fy 2 V / V 2 V(y)g :
On a x 2 V; d’après (V1 ) et V 2 V(x); donc x 2 U:
U V; par dé…nition de U:
Montrons que U 2 O.
On a x 2 U; donc U 6= ;: Soit y 2 U; montrons que U 2 V(y):
Puisque y 2 U; on a V 2 V(y): D’après la propriété (V4 );
9W 2 V(y); W V / 8z 2 W; V 2 V(z):
Ainsi, 9W 2 V(y) / W U V; par dé…nition de U:
On déduit de ce qui précède qu’il su¢ t de prendre O = U:
Exemples :
1/- Soit (E; P(E)) l’espace topologique discret.
8x 2 E; B(x) = ffxgg est une base de voisinages de x:
2/- Soit (E; O) un espace topologique.
8x 2 E; B(x) = fV 2 O / x 2 V g est une base de voisinage de x formée d’ouverts de E:
Ainsi tout espace topologique admet en chacun de ses points une base de vosinages ouverts.
3/- Soit (E; d) un espace métrique.
0
n 0 o
8x 2 E; B(x) = B(x; r); r 2 R+ ; B (x) = B (x; r); r 2 R+ ;
Dé…nition 6 :
Soit (E; O) un espace topologique. On dit que (E; O) véri…e le premier axiome de dé-
nombrabilité (1er A:D) si tout point de E possède une base de voisinages formée d’un nombre
dénombrable d’éléments. On dit alors que tout point admet une base dénombrable de voisinages.
Exemple :
Tout espace métrisable, c’est à dire dont la topologie peut être associée à une métrique,
véri…e le 1er A:D:
8x 2 E; B(x) = B(x; r); r 2 Q+ est une base dénombrable de voisinages de x dans
l’espace topologique métrisable (E; O) de topologie associée à la métrique d sur E:
Exemples :
1/- Soit (E; P(E)) l’espace topologique discret.
B = ffxg ; x 2 Eg est une base d’ouverts de E:
2/- Soit (E; d) un espace métrique.
B = B(x; r); x 2 E; r 2 R+ est une base d’ouverts de E pour la topologie sur E associée à
la métrique d.
3/- B = ]a r; a + r[ ; a 2 Q; r 2 Q+ est une base d’ouvert de R pour sa topologie usuelle
(associée à la métrique valeur absolue).
Tout élément de B est un intervalle ouvert ; c’est donc un ouvert de R muni de sa topologie
usuelle. Donc B O.
Soit U un ouvert non vide de R: Montrons que U est une réunion d’éléments de B.
Puisque U 2 O et U 6= ;, 8x 2 U; 9 x 2 R+ / ]x x; x + x[ U:
Puisque Q est dense dans R; 9rx 2 Q / 0 < rx < x et 9ax 2 Q / jx ax j < 21 rx :
S
D’où U ax r2x ; ax + r2x :
x2U S
Réciproquement, soit y 2 ax r2x ; ax + r2x :
x2U
rx0
9x0 2 U / jy ax0 j < 2 :
rx0 rx0
D’où jx0 yj jx0 ax0 j + jax0 yj < 2 + 2 = r x0 < x0 :
Dé…nition 8 :
Soit (E; O) un espace topologique. On dit que (E; O) est de type dénombrable ou véri…e le
deuxième axiome de dénombrabilité (2eme A:D:) si il admet une base d’ouverts formée d’un nombre
dénombrable d’éléments.
Exemple :
1/- R muni de sa topologie usuelle véri…e le 2eme A:D; d’après l’exemple précédent,
B = ]a r; a + r[ ; a 2 Q; r 2 Q+ est une base d’ouvert de R pour sa topologie usuelle.
Exercice :
1) Montrer l’espace topologique (R; P(R)) ne véri…e pas le 2eme A:D:
2) En déduire qu’un espace topologique peut être métrisable et ne pas véri…er le 2eme A:D:
1.2.2 Propriétés.
Proposition 3 :
Soient (E; O) un espace topologique, x 2 E: Toute base B(x) de voisinages de x véri…e les
propriétés suivantes :
(BV1 ) : 8B2 B(x); x 2 B.
(BV2 ) : 8B1 ; B2 2 B(x); 9B 2 B(x) / B B1 \ B2 :
(BV3 ) : 8B 2 B(x); 9C 2 B(x) / C B et 8y 2 C; 9D B(y); D B.
Preuve :
(BV1 ) : Soit B2 B(x); on a B2 V(x) car B(x) V(x):
D’où x 2 B, d’après (V1 ):
(BV2 ) : Soient B1 ; B2 2 B(x):
On a B1 ; B2 2 V(x); car B(x) V(x):
D’où B1 \ B2 2 V(x); d’après (V3 ):
Doù 9B 2 B(x) / B B1 \ B2 ; par dé…nition des bases de voisinages.
(BV3 ) : Soit B 2 B(x):
On a B 2 V(x) car B(x)2 V(x):
D’après (V4 ); 9W 2 V(x) / W B et 8y 2 W; B 2 V(y):
Remarque :
A partir des trois propriétés ci-dessus on peut dé…nir une topologie sur E:
Théorème 2 :
Soit E un ensemble . Si on dé…nit une application B de E dans P(P(E)) telle que :
8x 2 E; B(x) 6= ; et véri…e les propriétés (BV1 ); (BV2 ) et (BV3 ) de la proposition précé-
dente, alors il existe une topologie sur E telle que B(x) soit une base de voisinage de x pour cette
topologie.
Preuve :
D’après le théorème 1, il su¢ t de montrer que 8x 2 E; V(x) = fV 2 P(E) / 9U 2 B(x); U Vg
véri…e les propriétés (V0 ); (V1 ); (V2 ); (V3 ) et (V4 ).
Soit x 2 E: Posons V(x) = fV 2 P(E) / 9U 2 B(x); U V g:
(V0 ) : (B(x) 6= ;) =) (V(x) 6= ;); car B(x) V(x):
(V1 ) : Soit V 2 V(x); 9U 2 B(x) / U V:
Or d’après (BV1 ); x 2 U; donc x 2 V; car U V:
(V2 ) : Soient V 2 V(x); W 2 P(E) / V W:
On a 9B 2 B(x) / B V: D’où 9B 2 B(x) / B W: Donc W 2 V(x):
(V3 ) : Soient V1 ; V2 2 V(x):
9B1 ; B2 2 B(x) / B1 V1 et B2 V2 :
D’après (BV2 ); 9B 2 B(x) / B B1 \ B2 V1 \ V2 :
D’où V1 \ V2 2 V(x):
(V4 ) : Soit V 2 V(x): 9B 2 B(x) / B V:
D’après (BV3 ); 9C 2 B(x) / C B et 8y 2 C; 9D 2 B(y); D B.
D’où 9C 2 V(x) / C B V et 8y 2 C; 9D 2 B(y); D B V.
Donc 9C 2 V(x) / C V et 8y 2 C; V 2.V(y):
Proposition 4 :
Soit (E; O) un espace topologique. Toute base d’ouverts B de E véri…e les propriétés sui-
vantes :
S
(BO1 ) : E = B.
B2B
(BO2 ) : 8B1 ; B2 2 B, si B1 \ B2 6= ; alors c’est une réunion d’éléments de B. Autrement dit
8B1 ; B2 2 B, B1 \ B2 es une réunion, éventuellement vide, d’éléments de B.
Théorème 3 :
Soit E un ensemble. Toute famille B de parties de E qui véri…e (BO1 ) et (BO2 ) est base
d’ouverts pour une topologie T sur E:
Preuve :
Soit B P(E) véri…ant (BO1 ) et (BO2 ):
Considerons O = f;g [ fréunions d’éléments de Bg
i/- Montrons que O véri…e (O1 )
; 2 O, par dé…nition.
D’après (BO1 ); E est une réunion des éléments de B, donc E 2 O.
ii/- Montrons que O véri…e (O2 ):
Soient O1 ; O2 2 O.
Si O1 = ; ou O2 = ; alors O1 \ O2 = ; 2 O.
Si O1 6= ; et O2 = 6 ; alors
S S
O1 = Bi ; O2 = Bj avec I1 ; I2 6= ; et Bi ; Bj 2 B.
i2I1 S S j2I2
Donc O1 \ O2 = (Bi \ Bj ):
i2I1 j2I2
D’après (BO2 ); (Bi \ Bj ) est une réunion, éventuellement vide, d’éléments de B.
D’où O1 \ O2 est une réunion d’éléments B et donc appartient à O.
iii/- Montrons que O véri…e (O3 ) :
Soit (Oi )i2I une famille d’éléments de O.
S
Posons O = Oi :
i2I
Si 8i 2 I; Oi = ;; alors O = ; 2 O.
Si 9J I / 8i 2 J; Oi 6= ; et 8i 2 InJ; Oi = ;:
S S
On a Oi = Oi :
i2I i2J
S
8i 2 J; Oi = Bik ; Bik 2 B.
k2Ki
Exemples :
1/- B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg est base d’ouverts pour une topologie T+ sur R:
En e¤et.
S S
i) R = [a; a + 1[= [ n; n[:
a2R n2N
ii) Soient [a; b[; [c; d[2 B.
Si b c ou d a alors [a; b[\[c; d[= ;:
Si c < b et a < d alors
[a; b[\[c; d[= [max(a; c); min(b; d)[2 B.
On déduit alors le résultat du théorème précédent.
2/- Bd = R [ [ 1; b[; b 2 R est une base d’ouverts pour une topologie Td sur R:
S
i) R 2 Bd et 8B 2 Bd ; B R; d’où R = B:
B2Bd
ii) Soient A; B 2 Bd :
Si A =R ou B =R alors A \ B = B ou A \ B = A:
Si A 6= R et B 6= R alors
A = [ 1; a[; B = [ 1; b[; a; b 2 R
D’où A \ B = [ 1; min(a; b)[2 Bd :
On déduit alors le résultat du théorème précédent.
Proposition 5 :
Soient (E; O) un espace topologique, B une famille de parties de E formée d’ouverts de E:
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
i) B est une base d’ouverts de E:
ii) 8x 2 E; B(x) = fB 2 B / x 2 Bg est une base de voisinages de x:
Preuve :
Soit B une famille d’éléments de O.
i) =) ii): Supposons que B est une base d’ouverts de E.
Soit x 2 E: Montrons que B(x) = fB 2 B / x 2 Bg est une base de voisinages de x
Proposition 6 :
Soit (E; O) un espace topologique.
Si (E; O) véri…e le 2eme A:D: alors E véri…e le 1er A:D:
Preuve :
C’est une conséquence immédiate de la proposition précédente.
En e¤et soit B une base dénombrable d’ouverts de E.
8x 2 E ; B(x) = fB 2 B / x 2 Bg est une base dénombrable de voisinages de x:
D’où (E; O) véri…e le 1er A:D:
Remarque :
La réciproque de la proposition précédente est fausse.
Pour s’en convaincre, on peut considérer R muni :
• de sa topologie discrète.
• ou de la topologie de base B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg : (V oir Travaux Dirigés):
Dé…nition 9 : Fermé.
On dit qu’une partie F de E est fermée dans E (ou est un fermé de E) si CEF F c est un
ouvert de E c’est à dire appartient à O.
Exemples :
1/- Soit (E; O) un espace topologique. ; et E sont des parties fermées (et ouvertes) de E:
2/- Soit (E; d) un espace métrique .
0
8x 2 E; 8r 2 R+ ; B (x; r) est un fermé de E pour la topologie associée à la métrique d:
3/- Soit (E; P(E)) l’espace topologique discret.
Toute partie de E est un fermé (et ouvert) de E.
4/- Considérons l’espace topologique (E; Oc ) où E est un ensemble in…ni et
Oc = f;g [ fA 2 P(E) / Ac est …nig :
Les fermés de E sont E et les parties …nies de E:
Remarque :
Dans un espace topologique, il existe :
| des parties à la fois ouvertes et fermées
| des parties qui ne sont ni ouvertes, ni fermées.
Dé…nition 10 :
L’espace topologique (E; O) est dit séparé (au sens de Hausdor¤) si :
8x; y 2 E; (x 6= y) =) [9U 2 V(x); 9V 2 V(y) = U \ V = ;] :
Exemples :
1) Soit (E; d) un espace métrique. L’espace topologique associé est séparé.
En e¤et, soient x; y 2 E; x 6= y; on a d(x; y) > 0:
Posons r = 13 d(x; y); U = B(x; r); V = B(y; r):
On a U 2 V(x); V 2 V(y) et U \ V = ;:
2) L’espace topologique (R; Oc ) où Oc = f;g [ fA 2 P(R) = Ac f inig n’est pas séparé.
Dé…nition 11 :
L’espace toplogique (E; O) est séparé au sens de Frechet ou accessible si :
8x; y 2 E; (x 6= y) =) [(9U 2 V(x); y 2
= U ) et 9V 2 V(y); x 2
= V )] :
Exemples :
1/- Soit (E; d) un espace métrique
8x; y 2 E; (x 6= y) on a U = B(x; 31 d(x; y)) 2 V(x) et y 2
= U:
V = B(x; 13 d(x; y)) 2 V(y) et x 2
= V:
Donc toute espace métrisable est accessible.
2/- L’espace topologique (R; Oc ) où Oc = f;g [ fA 2 P(R) = Ac f inig est accessible car 8x; y 2
R; x 6= y; on a fxgc 2 V(y) et fygc 2 V(x)
3/ - La topologie dé…nie sur R de base Bd = R [ [ 1; a[; a 2 R n’est pas accessible.
En e¤et, 8x 2 [ 1; +1[; 8V 2 V(+1) = R ; x 2 V:
Ainsi x 6= +1 et 8V 2 V(+1); x 2 V:
Dé…nition 12 :
On dit que l’espace topologique (E; O) est régulier si les deux conditions suivantes sont
véri…ées :
(i) (E; O) est séparé.
(ii) Tout point de E admet une base de voisinages formée de fermés de E : propriété de régularité.
Exemples :
1) Tout espace topologique métrisable (E; O) est régulier.
(E; O) est séparé.
Si d est la métrique associée à la topologie, alors 8x 2 E Bd0 (x; r); r 2 R+ est une
base de voisinages fermés de x:
Dé…nition 13 :
L’espace topologique (E; O) est dit normal si :
(1) (E; O) est séparé.
(2) Pour tout couple (A; B) de fermés de (E; O) disjoints, 9U; V 2 O = A U; B V et
U \ V = ;:
Exemple :
Tout espace métrisable est normal.
Tout espace métrisable est séparé.
Soient A; B deux fermés disjoints de E et d la distance qui engendre la topologie de
E.
Considerons f : E ! R:
x 7 ! d(x; A; ) d(x; B):
Posons U = f 1 (] 1; 0[); V = f 1 (]0; +1[): Puisque f est continue, U et V sont des
ouverts de E:
Puisque A et B sont des fermés de E disjoints, on a A U et B V: En outre U \ V = ;:
Dé…nition 14 :
On appelle suite dans E toute fonction x : N ! E:
Si D est l’ensemble de dé…nition de x, on pose 8n 2 D; x(n) xn : La suite x est alors
notée (xn )n2D :
Dé…nition 15 :
Etant donnée une suite (xn )n2D de points de E, on appelle sous-suite (ou suite extraite)
de (xn )n2D toute suite (x'(n) )n2N ; où ' : N ! D est une application strictement croissante.
Remarque :
Pour les deux dé…nitions précédentes, il n’est pas nécessaire de disposer d’une topologie
sur E:
Remarque :
Si B(l) est une base de voisinages de l dans (E; O), alors l’on peut remplacer 8V 2 V(l)
par 8V 2 B(l) dans la dé…nition précédente.
Exemples :
1/- Soit (E; O) l’espace topologique grossier, alors toute suite dans E converge vers tout élément
de E dans (E; O):
En e¤et, 8l 2 E; V(l) = fEg :
2/- Soient (E; P(E)) l’espace topologique discret, (xn ) une suite dans E:
Alors (xn ) est convergente dans (E; P(E)) si et seulement si elle est stationnaire.
En e¤et,
((xn ) converge vers l dans (E; O)) () (8V 2 B(l), 9N 2 N = 8n 2 N; (n N) =) (xn 2 V ))
() (9N 2 N = 8n 2 N; (n N) =) (xn 2 flg))
car B(l) = fflgg :
() ((xn ) est stationnaire et vaut l à partir d’un
certain rang)
Remarque :
On note qu’une suite convergente peut avoir plusieurs limites dans un espace topologique
quelconque.
Exercice :
On considère R muni des topologies T+ ; Td et Tc telles que :
T+ est de base B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg ; Td est de base
Bd = f[a; +1[; a 2 Rg et Tc est d’ensemble d’ouverts
1
Oc = f;g [ fA 2 P(R) = Ac f inig : Soit (xn ) dé…nie par 8n 2 N ; xn = n:
Dé…nition 17 :
Remarque :
Si B(a) est une base de voisinages de a, on peut substituer 8V 2 B(a) à 8V 2 V(a) dans la
dé…nition précédente.
Exemple :
Dans R muni de la topologie usuelle, considérons la suite (xn ) où 8n 2 N; xn = ( 1)n+1 :
Montrons que 1 et 1 sont les valeurs d’adhérence de (xn ):
Pour 1; 8V 2 V(1); 8N 2 N; 9n = 2N + 1 2 N = (n N ) et xn = x2N +1 = 1 2 V:
Pour 1; 8V 2 V( 1); 8N 2 N; 9n = 2N 2 N = (n N ) et xn = x2N = 1 2 V:
Pour x 2 ] 1; 1[ ; ] 1; 1[ 2 V(x) et 8n 2 N; xn 2
= ] 1; 1[ :
Pour x 2 ] 1; 1[ ; ] 1; 1[ 2 V(x) et 8n 2 N; xn 2
= ] 1; 1[ :
Pour x 2 ]1; +1[ ; ]1; +1[ 2 V(x) et 8n 2 N; xn 2
= ] 1; 1[ :
Exercice :
Etudier l’existence des valeurs d’adhérence de la suite (xn ) où 8n 2 N; xn = ( 1)n+1
dans :
1) (R; T+ ) de base B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg :
2) (R; Td ) de base Bd = f[a; +1[; a 2 Rg :
2) (R; Oc ) où Oc = f;g [ fA 2 P(R) = Ac f inig :
1.3.2 Propriétés
Proposition 7 :
Tout espace topologique véri…ant le 1er A:D: admet en tout point une base dénombrable
décroissante de voisinages.
Preuve :
0
8x 2 E; si B(x) = fUn ; n 2 Ng est une base dénombrable de voisinages de x alors B (x) =
T
n
fVn ; n 2 Ng ; où 8n 2 N; Vn = Uk ; est une base dénombrable et décroissante de voisinages de
k=0
x: En e¤et, 8n 2 N; Vn est un voisinage de x d’une part et d’autre part, 8V 2 V (x) ; 9n0 2 N tel
que Un0 V; or Vn0 Un0 :
Preuve :
Supposons que l’espace topologique (E; O) est séparé.
Soient x; y 2 E = x 6= y 9U; V 2 O = x 2 U; y 2 V et U \ V = ;:
On a ((x 2 U V c ) ^ (y 2 V U c ):
Donc (U 2 V(x) = y 2
= U ) et (V 2 V(y) = x 2
= V ):
Remarque :
La réciproque de la proposition ci-dessus est fausse.
En e¤et d’après des exemples précédents, (R; Oc ) est accessible et n’est pas séparé.
Proposition 9 :
Soit (E; O) un espace topologique. Les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) est séparé.
T
(ii) 8x 2 E; V = fxg :
V 2V(x);
V f erme
Preuve :
(i) =) (ii): Supposons que (E; O) est séparé
Soit x 2 E:
T
Montrons que fxg V:
V 2V(x)
V f erme
D’après la propriété (V1 ) des voisinages, 8V 2 V(x); x 2 V:
T
Donc fxg V:
V 2V(x)
V f erme
T
Montrons que V fxg :
V 2V(x)
V f erme
T
Soit y 2 V:
V 2V(x)
V f erme
Supposons que y 6= x
Puisque (E; O) est séparé, 9U; V 2 O = x 2 U; y 2 V et U \ V = ;:
D’où V c est un voisinage fermé de x; d’après la propriété (V2 ) des voisinages.
T
D’après l’hypothèse y 2 V V c ; donc y 2 V \ V c = ;: Absurde.
V 2V(x)
V f erme
Proposition 10 :
Soit (E; O) un espace topologique. Les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) est accessible.
T
(ii) 8x 2 E; V = fxg :
V 2V(x)
(iii) 8x 2 E; fxg est un fermé de E:
Preuve :
(i) =) (ii): Supposons que (E; O) est accessible.
Soit x 2 E:
T
Montrons que fxg V:
V 2V(x)
D’après la propriété (V1 ) des voisinages, 8V 2 V(x); x 2 V:
T
Donc fxg V:
V 2V(x)
T
Montrons que V fxg :
V 2V(x)
T
Soit y 2 V:
V 2V(x)
Supposons que y 6= x:
Puisque (E; O) est accessible, 9U 2 V(x) = y 2
= U:
D’où 9U 2 V(x) = U fygc :
T
Donc y 2 V U et y 2 U c :
V 2V(x)
D’où y 2 U \ U c = ;: Absurde:
T
(ii) =) (iii): Supposons que 8x 2 E; V = fxg :
V 2V(x)
Soit x 2 E:
Montrons que fxgc est voisinage de chacun de ses points.
Soit y 2 fxgc
S
On a x 2 fygc = V c ; d’après l’hypothèse.
V 2V(y)
D’où 9V 2 V(y) = x 2 V c :
C’est à dire 9V 2 V(y) = V fxgc :
Proposition 11 :
Soit (E; O) un espace topologique. Les deux assertions suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) véri…e la propriété de régularité.
(ii) 8F fermé de E; 8x 2 EnF; 9U; V 2 O = x 2 U; F V et U \ V = ;:
Preuve :
(i) =) (ii): Supposons que (E; O) véri…e la propriété de régularité.
Soient F un fermé de E; x 2 EnF:
On a x 2 F c 2 O:
Donc F c 2 V(x): D’après l’hypothèse,
9W 2 V(x) = W fermé et W F c:
(W 2 V(x)) =) (9O 2 O) = x 2 O W:
On a x 2 O W F c ;d’où F W c 2 O et O \ W c = ;:
Il su¢ t de prendre U = O et V = W c :
Exemple :
En utilisant la proposition précédente, montrons que (R; Td ) de base
Bd = f[a; +1[; a 2 Rg ne véri…e pas la propriété de régularité.
Considérons F = [a; +1[c =] 1; a[ fermé de (R; Td ).
Proposition 12 :
Soit (E; O) un espace topologique séparé. Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) est normal.
(ii) Tout fermé de E admet une base de voisinages fermés.
Proposition 13 :
Soit (E; O) un espace topologique.
Si (E; O) est normal alors (E; O) est régulier.
Preuve :
Si l’espace topologique (E; O) est normal, alors il est en particulier séparé et donc accessible.
D’où 8x 2 E; fxg est un fermé de E. On déduit alors de la proposition précédente que tout point
de E admet une base de voisinages fermés.
Proposition 14 :
Soit (E; O) un espace topologique.
Si (E; O) est séparé alors toute suite convergente dans E admet une unique limite.
Preuve :
Soit (E; O) un espace topologique séparé.
Considérons (xn ) suite dans E qui converge dans (E; O) vers x et y: Montrons que x = y:
Supposons que x 6= y: Puisque (E; O) est séparé,
9U 2 V(x); V 2 V(y) = U \ V = ;:
Puisque (xn ) converge vers x et y dans (E; O):
9N1 (U ) 2 N = 8n 2 N; (n N1 ) =) (xn 2 U ):
9N2 (U ) 2 N = 8n 2 N; (n N2 ) =) (xn 2 V )
D0 où. 8n 2 N; (n max(N1 ; N2 )) =) (xn 2 U \ V )
Puisque U \ V = ;; il y a contradiction.
Proposition 15 :
Soient (E; O) un espace topologique, (xn ) une suite dans E:
1/- Toute limite d’une sous-suite de (xn ) est une valeur d’adhérence de (xn ):
Preuve :
1/- Soit (x'(n) ) une sous–suite de (xn ) qui converge vers a dans (E; O):
Montrons que a est valeur d’adhérence de (xn ):
Soient V 2 V(a); N 2 N:
Puisque (x'(n) ) converge vers a; 9n0 (V ) 2 N = 8n 2 N; (n n0 ) =) ( x'(n) 2 V ):
Posons n1 = max(N; n0 ):
On a n1 N; d’où ('(n1 ) n1 N et n1 n0 ) =) ( x'(n1 ) 2 V ):
Prenons n2 = '(n1 ): On a n2 N et xn2 2 V:
Donc a est une valeur d’adhérence de (xn ):
2/- Supposons que (E; O) est séparé et que (xn ) converge vers l dans E.
D’après 1/- l est une valeur d’adhérence de (xn ):
Soit y une valeur d’adhérence de (xn ): Montrons que l = y:
Supposons que y 6= l:
Puisque (E; O) est séparé, 9U 2 V(k); V 2 V(y) = U \ V = ;:
Puisque (xn ) converge vers l dans E; 9N0 (U ) 2 N = 8n 2 N; (n N0 ) =) (xn 2 U )
Puisque y est valeur d’adhérence de (xn ); 9n1 (N0 ; V ) 2 N = n1 N0 et xn1 2 V:
Ainsi donc, xn1 2 U \ V = ;: Absurde.
3/- On suppose que (E; O) véri…e le 1er A:D: et que a est une valeur d’adhérence de la suite
(xn ):
Soit B(a) = fVn ; n 2 Ng une base dénombrable et décroissante de voisinages de a; son
existence découle de la proposition 7.
Puisque a est une valeur d’adhérence de (xn ):
8k 2 N; 8N 2 N; 9n(k; N ) 2 N = (n N ) et (xn 2 Vk ):
Pour k = 0; N = 0; 9n0 2 N = (n0 0) et xn0 2 V0 :
Pour k = 1; N = n0 + 1; 9n1 2 N = (n1 n0 + 1) et xn1 2 V1 :
Ainsi, si nk est construit, alors
Pour k + 1; N = nk + 1; 9nk+1 2 N = nk+1 nk + 1 et nk+1 2 Vk+1 :
Ainsi on a ' : N ! N application strictement croissante.
Remarque :
Dans la dé…nition précédente, on peut remplacer 8V 2 V(x) par 8V 2 B(x):
= A) () (CEA
(x 2 Ac 2 V(x))
En e¤et, (x 2
= A) =) (9V 2 V(x) / V \ A = ;):
() (9V 2 V(x) / V Ac )
=) (CEA Ac 2 V(x)); d’après la propriété (V2 ) des voisinages
(CEA 2 V(x)) =) (9O 2 O / x 2 O Ac )
=) (9O 2 V(x) / O \ A = ;)
() (x 2
= A):
Exemples :
1) On considère l’espace topologique discret (E; P(E))
Il est métrisable, de métrique associée la distance discrète d0 : D’où on a :
8x 2 E; Bd0 (x; 1) = fxg et Bd0 (x; 1) = fxg = fxg :
0 0
Bd0 (x; 1) = E et Bd0 (x; 1) = Bd0 (x; 1) = E:
Exercice :
On considère l’espace topologique (R; O+ ) dont une base d’ouverts est
Bd = f[a; +1[; a 2 Rg et A = ]0; 1[ : Déterminer A:
Dé…nition 19 :
On dit que la partie A de E est partout dense ou dense dans (E; O) si A = E c’est à dire
8x 2 E; 8V 2 V(x); V \ A 6= ;:
Exemple :
1/- Dans R muni de la topologie usuelle, on a Q = R et RnQ = R:
2/- Dans (R; T+ ), on a Q = R:
3/- Dans (R; Td ); on a R+ = R:
Dé…nition 20 :
On dit que l’espace topologique (E; O) est séparable s’il existe une partie de E qui est
dénombrable et dense dans E.
Exemples :
1) (R; T+ ) est séparable.
2) (R; T ) est séparable.
Dé…nition 21 :
On dit qu’un point x de E est un point d’accumulation de la partie A de E s’il est adhérent
à An fxg :
Dé…nition 22 :
On dit qu’un point a de A est un point isolé de A s’il n’est pas un point d’accumulation
de A:
a 2 A est un point isolé de A si et seulement si 9V 2 V(a) = V \ A = fag :
Exemples :
1
Considerons R muni de sa topologie usuelle et A = n; n2N
0
1) Montrons que 0 2 A :
Soit " 2 R+ ; prenons N (") = E( 1" ) + 1; on a 1
N < ":
1
D’où N 2 ] "; "[ \ (An f0g) = ]0; "[ \ A:
2) Montrons que 8a 2 A; a est un point isolé de A.
Soit a 2 A; 9n 2 N = a = n1 :
i h i h
1 1 1 1 1
Si n 2; on a n+1 ; n 1 \ A = n et n+1 ; n 1 2 V( n1 )
1 3 1 3
Si n = 1; on a 2; 2 \ A = f1g et 2; 2 2 V(1):
0
3) Montrons que A = f0g :
0
D’après 1) f0g A
0
Montrons que A f0g
0
Soit x 2 R = x 6= 0; montrons que x 2
=A:
0
Si x 2 A; d’après 1), x 2
=A:
Si x 2 ] 1; 0[ [ ]1; +1[ ; (] 1; 0[ [ ]1; +1[ \ (An fxg) = ;:
Si x 2 ]0; 1[ nA; on a 8n 2 N ; x 6= n1 :
Prenons N (x) = E( x1 ); on a N (x) < x1 < N (x) + 1:
i h i h
Donc N 1+1 ; N1 2 V(x) et N 1+1 ; N1 \ (An fxg) = ;:
Exercice :
1/ Reprendre les questions précédentes dans (R; T+ ):
2/ On considère R muni de sa topologie usuelle et
1 0
A= m + n1 ; m; n 2 N : Déterminer A :
0 1
(On pourra montrer que A = f0g [ n; n2N ):
Proposition 16 :
Soit (E; O) un espace topologique. Si (E; O) de type dénombrable alors (E; O) est sépa-
rable.
Preuve :
Soit B = fOn ; n 2 Ng une base dénombrable d’ouverts de E formée de parties non vides.
Posons A = fxn ; n 2 Ng où 8n 2 N; xn 2 On :
A est une partie au plus dénombrable de E:
Montrons que A = E:
Soit x 2 E: Soit V 2 V(x), 9O 2 O = x 2 O V:
Puisque B est une base d’ouverts de E et O 2 O = O 6= ;;
S
9I N = ; =6 I et O = On :
n2I
8n 2 I; xn 2 On \ A O\A V \ A:
Puisque ; =
6 I; on a V \ A 6= ;; V 2 V(x):
Donc A = E:
Remarque :
La réciproque de la proposition ci-dessus est fausse. Pour s’en convaincre, faire l’exercice
qui suit.
Exercice :
On considère (R; O+ ) dont une base d’ouverts est B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg
1) Montrer que Q est dense dans (R; O+ ) :
2) En déduire que (R; O+ ) est séparable.
2) Montrer que (R; O+ ) n’est pas de type dénombrable. (raisonner par l’absurde).
Proposition 17 :
Soit (E; O) est un espace topologique. Si (E; O) est séparable et métrisable alors (E; O)
est de type dénombrable.
Preuve :
On suppose que (E; O) est un espace topologique séparable et métrisable et de métrique
associée d:
Soit A une partie dénombrable de E qui y est dense. Montrons que B = B(x; r); x 2 A; r 2 Q+
est une base dénombrable d’ouverts de (E; O):
Preuve :
1) Soit x 2 E = x 2 A:
Soit V 2 V(x); d’après la propriété (V1 ) on a x 2 V:
Donc x 2 V \ A et donc 8V 2 V(x); V \ A 6= ;: D’où x 2 A:
2) Supposons que A B:
Soit x 2 E = x 2 A: Soit V 2 V(x):
On a V \ B V \ A 6= ; car x 2 A: Donc x 2 B:
3) On a ((A A [ B) ^ (B A [ B)) =) ((A A [ B) ^ (B A [ B)) d’après 2)
D’où A [ B A [ B:
Réciproquement : Soit x 2 E = x 2 A [ B:
Preuve :
1) Soit x 2 E:
0
(x 2 A ) () (x 2 An fxg):
=) x 2 A ; car An fxg A:
0 0
2) On a ((A A) ^ (A A)) =) A [ A A:
Soit x 2 A:
0
Si x 2 A alors x 2 A [ A :
0
Si x 2
= A: Montrons que x 2 A :
Soit V 2 V(x); V \ A 6= ; car x 2 A:
Puisque x 2
= A; on a V \ A = V \ (An fxg):
0
Donc 8V 2 V(x); V \ (An fxg) 6= ;: D’où x 2 A :
3) Supposons que A B:
0
Soit x 2 E; (x 2 A ) () x 2 An fxg
=) x 2 Bn fxg ; car A B:
Proposition 20 :
Soient (E; O) un espace topologique accessible ; A E; x 2 E:
0
1) A est un fermé de E:
0
2) (x 2 A ) () (Tout voisinage de x contient une in…nité de points de A):
3) Si en outre (E; O) véri…e le 1er A:D:
0
(x 2 A ) () (x est limite d’une suite de points distincts de A):
Preuve :
0
1) Montrons que A0 A:
0
Soit x 2 E = x 2 A0 ; montrons que x 2 A :
Soit V 2 V(x); 9O 2 O = x 2 O V:
0
Puisque x 2 A0 et O 2 V(x); on a O \ A 6= ;:
0
Soit y 2 O \ A :
0
Si x = y; alors x 2 A :
Si x 6= y: Puisque (E; O) est accessible,
9U 2 V(y) = x 2
= U: ((O 2 O) ^ (y 2 O)) =) (O 2 V(y)):
0
Donc O \ U 2 V(y): Puisque y 2 A ; on a U \ O \ (An fyg) 6= ;:
Soit z 2 U \ O \ (An fyg): Puisque z 2 U et x 2
= U;on a z 6= x:
Donc z 2 U \ O \ (An fxg) (V \ (An fxg)):
0
Donc x 2 A :
0
(=)) Supposons que x 2 A :
Supposons qu’il existe V 2 V(x) = V \ A est …ni.
0
Alors 9m 2 N = V \ An fxg = fx1 ; :::; xm g (car x 2 A =) V \ (An fxg) 6= ;)
Puisque (E; O) est accessible, 8i 2 [1; m] \ N; 9Ui 2 V(x) = xi 2
= Ui
T
m
Posons U = Ui ; on a U 2 V(x) et U \ fx1 ; :::; xm g = ;:
i=1
0
Puisque U \ V 2 V(x) et x 2 A ; on a U \ V \ (An fxg) 6= ;:
Or ; = U \ fx1 ; :::; xm g = U \ V \ (An fxg) 6= ;: Absurde.
Exemples :
1) Dans l’espace topologique (R; O+ ); dont une base d’ouverts est B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg ;
on considère A = ] 1; 1[ :
a) Déterminer A:
Soit x 2 A; [x; 1[2 Q+ et [x; 1[ A; donc A 2 V(x):
D’où A A A c’est à dire A = ] 1; 1[ = A:
b) Déterminons Ext(A):
Soit x 2 [1; +1[; on a [1; +1[2 O+ et x 2 [1; +1[ CRA :
Donc [1; +1[ CRA :
Soit x 2 ] 1; 1[ ; on a [x; 1[2 O+ et [x; 1[ CRA :
Donc ] 1; 1[ CRA :
8O 2 O+ = 1 2 O; on a 9" 2 R+ = [ 1; 1 + "[ O:
"
et [ 1; 1 + "[* CRA : car 1+ 2 = CRA : si 0 < " < 4
2
Donc = CRA :
12
Donc CRA = ] 1; 1[ [ [1; +1[
c) Déterminons F r(A):
On a A = [ 1; 1[ et A = ] 1; 1[
Donc F r(A) = An A = f 1g :
2) Dans l’espace topologique (R; Od ) dont une base d’ouvert est Bd = f[a; +1[; a 2 Rg ; on
considère A = ] 1; 1[ :
Remarque :
A; F r(A) et Ext(A) sont des parties disjointes dont la réunion est E: Autrement dit, si
elles ne sont pas vides, elles partitionnent E.
1.5.2 Propriétés :
Proposition 21 :
Soient (E; O) un espace topologique ; A et B deux parties non vides de E:
1/- CEA = CEA ; Ext(A) = CEA = CEA ; F r(A) = A \ CEA :
2/- A est un ouvert de E; (A B) =) (A B):
3/- (A est un ouvert de E) () (A A) () (A = A):
4/- A est le plus grand ouvert ouvert de E contenu dans A:
5/- Int (A \ B) = A \ B
6/- A [ B Int (A [ B) :
Preuve :
1/- Soit x 2 E: x 2 CEA () x 2
=A
() A 2
= V(x):
CA
() CE E 2
= V(x):
() x 2 CEA ;
() CEA = CEA :
Supposons que A B:
Soit x 2 A = x 2 A on a donc A 2 V(x):
Puisque A B et A 2 V(x); on déduit de (V2 ) que B 2 V(x):
() A A :
_ _
5/- ((A \ B A) ^ (A \ B B)) =) ((A \ B A) ^ (A \ B B))
_
=) (A \ B A\B
_
Soit x 2 E = x 2 A \ B; montrons que x 2 A \ B:
x 2 A () A 2 V(x) (x 2 B) () (B 2 V(x)) :
x2A\B =) (A \ B 2 V(x)) ; d’après (V3 ):
Soient (E; O1 ); (E; O2 ) deux espaces topologiques de topologies associées notées T1 et T2 res-
pectivement.
Dé…nitions 24 :
On dit que l’espace topologique (E; O1 ) est plus …n que l’espace topologique (E; O2 ) (ou
encore que la topologie T1 est plus …ne que la topologie T2 sur E) si O2 O1 :
On note alors T2 T1 :
On dit que T2 et T1 sont topologiquement équivalentes sur E si O1 = O2 c’est à dire
T1 T2 et T2 T1 :
On dit que T1 est strictement plus …ne que T2 si on a T2 T1 et O1 6= O2 :
Exemples :
1) Toute topologie sur E est plus …ne que la topologie grossière sur E:
En e¤et si O est l’ensemble des ouverts on a ;; E 2 O donc f;; Eg O.
2) La topologie discrète sur E est plus …ne que toute autre topologie sur E:
En e¤et si O est l’ensemble des ouverts pour une topologie quelconque sur E; on a
O P(E):
3) Considérons sur R les topologies T ; T+ et Td dont des bases d’ouverts sont respectivement :
B = f]a; b[ ; a; b 2 R; a < bg ;
B+ = f[a; b[; a; b 2 R; a < bg ;
Bd = f[a; +1[; a 2 Rg :
Comparons, si possible, ces topologies :
• T et T+
S b a
]a; b[ = [a + n ; b[; 8a; b 2 R; a < b:
n2N
Donc ]a; b[ 2 O+ ; mais [a; b[2
= O.
D’où O O+ :
Donc T+ est strictement plus …ne que T :
• T+ et Td :
[a; +1[2 O+ : D’où Od O+ :
[a; b[2 O+ ; mais [a; b[2
= Od :
Donc T+ est strictement plus …ne que Td :
Remarque :
Etant donné un ensemble E, la relation de …nesse sur l’ensemble des topologies pouvant
être dé…nies sur E est une relation d’ordre non totale (d’après l’exercice ci-dessus T et Td ne sont
pas comparables sur R). Cette relation d’ordre admet un plus grand élément (la topologie discrète)
et un plus petit élément (la topologie grossière).
1.6.2 Propriétés :
Proposition 22 :
Soient (E; O1 ); (E; O2 ) deux espaces topologiques ; T1 et T2 les topologies associées. Alors
les propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) T1 est plus …ne que T2 .
(2) Tout fermé de (E; O2 ) est un fermé de (E; O1 ):
(3) 8x 2 E; VT2 (x) VT1 (x):
Preuve :
(1) =) (2): Supposons que T1 ; est T1 est plus …ne que T2 :
Soit F un fermé de (E; O2 ), on a CEF 2 O2 O1 par hypothèse. Donc F est un fermé de
(E; O1 ):
(2) =) (3): Supposons que tout fermé de (E; O2 ) est un fermé de (E; O1 ):
Soit x 2 E: Soit V 2 VT2 (x):
9U 2 O2 = x 2 U V:
CEU est un fermé de (E; O2 ); donc un fermé de (E; O1 ) par hypothèse. D’où U 2 O1 et
x2U V: Donc V 2 VT1 (x):
Preuve :
1) Supposons que (E; O2 ) est séparé.
Soient x; y 2 E = x 6= y:
9U 2 VT2 (x); V 2 VT2 (y) = U \ V = ;:
Puisque T1 est plus …ne que T2 ; on a 8t 2 E; VT2 (t) VT1 (t); d’après la proposition
précédente.
Donc U 2 VT1 (x) et V 2 VT1 (y) avec U \ V = ;:
D’où (E; O1 ) est séparé.
2 2
3) (i) A est un fermé de (E; O2 ) contenant A; donc A est un fermé de (E; O1 ) contenant
A:
1 1 2
Puisque A est le plus petit fermé de (E; O1 ) contenant A; on a A A :
2 2
(ii) A est un ouvert de (E; O2 ) contenu dans A; donc A est un ouvert de (E; O1 ) contenu
dans A:
1 2 1
Puisque A est le plus grand ouvert de (E; O1 ) contenu dans A; on a A A :
Exercice :
1) Soient (E; O1 ); (E; O2 ) deux espaces topologiques, de topologies T1 et T2 :
a) Montrer que (E; O) où O = fA 2 P(E) = A 2 O1 \ O2 g est un espace topologique. Soit
T la topologie associée.
b) Montrer que T = inf(T1 ; T2 ):
2) Soient T1 ; T2 deux topologies sur E de base B1 et B2 :
On pose B = fO1 \ O2 ; O1 2 B1 ; O2 2 B2 g : Montrer que B est une base d’ouverts de sup(T1 ; T2 ):
Preuve du théorème :
(O1 ) : ; = ; \ A et ; 2 O; donc ; 2 OA :
A = E \ A et E 2 O; donc A 2 OA :
1.7.2 Propriétés :
Proposition 24 :
Soient (E; O) un espace topologique, (A; OA ) un sous-espace topologique de (E; O). Pour
x 2 A; on note VA (x) l’ensemble des voisinages de x dans (A; OA ). Alors :
1) VA (x) = fW \ A; W 2 V(x)g ; 8x 2 A:
2) Une partie B de A est un fermé de (A; OA ) si et seulement si il existe F fermé de E tel que
B = F \ A:
Preuve :
1) a) Montrons que VA (x) = fW \ A; W 2 V(x)g ; 8x 2 A::
Soit x 2 A: Soit V 2 P(A) tel que V 2 VA (x):
9U 2 OA = x 2 U V:
Donc 9O 2 O = x 2 O \ A = U V:
((O 2 O) ^ (x 2 O)) =) O 2 V(x):
((O 2 V(x)) ^ (O O \ V )) =) O [ V 2 V(x):
Posons W = O [ V 2 V(x):
W \ A = (O \ V ) \ A = (O \ A) [ (V \ A) = (O \ A) [ V car V A
= V car O \ A V:
Donc 9W 2 V(x) = V = W \ A:
b) Montrons que fW \ A; W 2 V(x)g VA (x):
Soit V 2 P(A): Supposons qu’il existe W 2 V(x) = V = W \ A:
Montrons que V 2 VA (x):
W 2 V(x) =) 9O 2 O = x 2 O W:
=) 9O 2 O = x 2 O \ A W \A=V
=) 9U 2 OA = x 2 U V:
=) V 2 VA (x):
2) Soit B 2 P(A):
B ouvert de (A; O ) :
(B fermé de (A; OA )) () CA A
B = O \ A = CB \ A :
() 9O 2 O = CA A
Remarques :
1) Si B A et B est un ouvert de (E; O) alors B est un ouvert de (A; OA ). (En e¤et, B = B \ A
B 2 O)
2) La réciproque de la remarque précédente est fausse.
En e¤et, si A est une partie non ouverte de (E; O) alors A est un ouvert de (A; OA ) (car
A = E \ A; avec E 2 O ).
3) Néanmoins, si A est un ouvert de (E; O) alors pour toute partie B de A on a :
(B ouvert de (A; OA )) () (B ouvert de (E; O)):
Proposition 25 :
Soit (E; O) un espace topologique ; (A; OA ) un sous-espace topologique de (E; O); B une
A
A
partie non vide de A ; (xn ) une suite de points de A; on note B (resp. B ) l’adhérence (resp.
l’intérieur) de B dans (A; OA ): Alors on a :
A
A
1) B = B \A; B B :
2) Si (xn ) converge vers x dans (A; OA ) alors (xn ) converge vers x dans (E; O):
3) Si (xn ) converge vers x dans (E; O) et si x 2 A alors (xn ) converge vers x dans (A; OA ):
4) Si (E; O) est séparé alors (A; OA ) est séparé.
5) Si (E; O) est régulier alors (A; OA ) est régulier.
6) Si (E; O) est métrisable et séparable alors (A; OA ) est métrisable et séparable.
Preuve :
1)
A
Montrons que B = B \A:
On a B B et B A; donc B B \ A:
Puisque B est fermé de (E; O); on a B \ A est un fermé de (A; OA ).
A
En outre B \ A contient B; comme B est plus petit fermé de (A; OA ) contenant B, on a
A
B B \A:
A
Montrons que B \A B
Soient x 2 B \A; V 2 VA (x):
Alors 9U 2 V(x) = V = U \ A:
Puisque x 2 B, on a U \ B 6= ;:
Or (B A) =) (B = B \ A) :
Puisque B est un ouvert de (E; O); on déduit que B = B \ A est un ouvert de (A; OA ):
En outre B \ A = B B:
A
Puisque B est le plus grand ouvert de (A; OA ) contenu dans B on a :
A
B\A=B B :
Posons F = fbn ; n 2 Ng et G = (A \ D) [ F A:
G est une partie dénombrable de A:
A
Montrons que G = G \ A = A c’est à dire A G:
Soient a 2 A; " 2 R+ ;
Si a 2 D alors a 2 A \ D G G:
Si a 2
= D:
Puisque a 2 A = D; on a a 2 D0 :
E = D et a 2
Puisque (E; d) est un espace métrique, (E; O) est accessible
Ainsi donc, Bd (a; 3" ) contient une in…nité de points de D:
Donc 8n 2 N; 9n0 2 N = n0 N et an0 2 Bd (a; 3" ):
Donc dn0 = d(an0 ; A) d(an0 ; a); car a 2 A:
< 3" :
1 " 1 " 1
D’où d(an0 ; bn0 ) < dn0 + n0 +1 < 3 + n0 +1 3 + N +1 :
Pour N 2 N = N E( 3" ); on a 1
N +1 < 3" :
Donc 9n0 2 N; n0 N E( 3" ) = d(an0 ; bn0 ) < 2"
3:
" 2"
D’où d(a; bn0 ) d(a; an0 ) + d(a; bn0 ) < 3 + 3 = ":
Ainsi 9bn0 2 G = d(a; bn0 ) < ":
Remarque :
Sachant qu’un espace métrisable est séparable si et seulement s’il est de type dénombrable,
on a une autre preuve.
Exercice 1 :
Soit E un espace vectoriel sur K = R ou C:
1. Montrer que les fonctions suivantes sont des semi-normes sur l’espace E correspondant.
(a) Montrer que l’on dé…nit ainsi une topologie Tp sur E telle que V (a) soit l’ensemble des
voisinages de a dans (E; Tp ).
(b) Montrer que cette topologie est séparée si et seulement si p est une norme sur E.
(a) Montrer que l’ensemble des p boules ouvertes de centre a est une base de voisinages de
a pour une topologie T sur E:
(b) Soient (xn )n2N une suite de points de E; x 2 E: Montrer que (xn )n2N converge vers x
dans (E; T ) si et seulement si 8i 2 I; (pi (xn x))n2N converge vers 0 dans R.
Exercice 2 :
Soient E un ensemble, A une famille de parties de E, B l’ensemble des intersections …nies,
éventuellement vide, des éléments de A.
Exercice 3 :
Soit (E; ) un ensemble ordonné.
1. 8x 2 E; on pose : Ix = fy 2 E; x yg et Jx = fy 2 E; y xg :
(b) Montrer que dans (E; T ) toute intersection d’ouverts est un ouvert.
(c) Soit x 2 E: Déterminer une base de voisinages de x dans (E; T ) : Montrer que fxg = Jx :
2. On suppose que (E; ) est totalement ordonné et on pose O = f;g[fA 2 P (E) =8x 2 A; A contient un int
(b) Dé…nir la topologie correspondante sur R = R[f 1; +1g ; où 8x 2 R; 1 < x < +1:
Exercice 4 :
Soient (E; O) un espace topologique ; A; B 2 P (E) :
1. On suppose que A 2 O:
2. On dit que A est rare si Int A = ;: On dit que A est maigre si elle est une réunion au plus
dénombrable de parties rares.
(a) Montrer que toute partie d’une partie rare (resp. maigre) est rare (resp. maigre).
Lorsque l’une quelconque des propriétés ci-dessus est véri…ée, on dit que (E; O) est un
espace de Baire.
(c) Montrer que pour tout ouvert A d’un espace de Baire (E; O) ; le sous-espace (A; OA ) est
de Baire.
(e) Montrer que dans (R; O) une suite est convergente si et seulement si elle est stationnaire.
En déduire que la séparation n’est pas une condition nécessaire d’unicité de limite d’une
suite.
Exercice 5 :
On considère les familles de parties de R suivantes : Bd = f] 1; a] ; a 2 Rg ; B = f]a; b] ; a; b 2 R; a < bg ;
B = f]a; b[ ; a; b 2 R; a < bg :
2. Caractériser les voisinages des points de R pour chacune des topologies Td , T , T ; T étant
la topologie usuelle de R de Base B.
6. Etudier pour chacune des topologies Td , T , T les suites (un ) et (vn ) dé…nies par : 8n 2
1
N; un = n+1 ; vn = un :
7. Déterminer, pour chacune de ces topologies, l’ensemble des valeur d’adhérence de la suite
(wn ) dé…nie par : 8n 2 N; wn = ( 1)n+1 + un :
Exercice 6 :
Soit E un ensemble. On pose Oc = f;g [ fA 2 P (E) =Ac est …nig :
(b) Montrer que Tc est la moins …ne des topologies sur E le rendant accessible.
4. Déterminer :
6. On suppose que E est in…ni non dénombrable. Soit (xn ) une suite d’éléments deux à deux
distincts de E. Montrer que (xn ) converge dans (E; Oc ) vers tout point de E.
Exercice 7 :
1. Soit (E; O) un espace topologique séparé. Montrer que les assertions suivantes sont équiva-
lentes :
Exercice 8 :
Soient (E; O) un espace topologique, A une partie non vide de E.
1. Montrer que A = A [ A0 :
3. On suppose que (E; O) est accessible. Montrer que A0 est un fermé de E et que (A0 )0 A0 :
Donner un exemple où l’inclusion est stricte.
(b) Montrer que la réunion d’une famille de parties denses en soi l’est.
(c) Montrer que la réunion de toutes les parties de E denses en soi est un fermé de E.
Exercice 9 :
Soient E un ensemble ; T1 et T2 deux topologies sur E de bases respectives B1 et B2 :
1. Montrer que VB;" (f ) ; B partie …nie non vide de X; " 2 R+ est base de voisinages de f pour
une topologie T sur E dont l’ensemble des ouverts est noté O.
3. Soient (F; O0 ) un espace topologique, : (F; O0 ) ! (E; O) une application. Montrer que
est continue sur F si et seulement si 8x 2 X; l’application x : y 2 F 7! (y) (x) est continue
sur F .
5. Soient (fn ) une suite dans E; f 2 E: Montrer que (fn ) converge vers f dans (E; O) si et
seulement si 8x 2 X; (fn (x)) converge vers f (x) dans R.
0 (f ) est un fermé de (E; O) : L’espace (E; O) est-il régulier ?
6. Montrer que VB;"
7. Montrer que si X est in…ni et non dénombrable alors (E; O) n’est pas métrisable.
FONCTIONS
CONTINUES-FILTRES
Soient (E; O), (F; O) deux espaces topologiques ; f une application de E dans F ; x0 un
point de E:
2.1.1 Dé…nitions.
Dé…nition 1 :
On dit que la fonction f est continue en x0 2 E si :
8V 2 VF (f (x0 )); 9U 2 VE (x0 ) tel que f (U ) V:
Remarque :
Dans la dé…nition précédente, on peut prendre
8V 2 BF (f (x0 )) base de voisinages de f (x0 ) dans F:
Exemples :
1/- Toute fonction constante de (E; O) dans (F; O0 ) est continue en tout point de E.
En e¤et considérons f : E ! F ; où b est …xé dans F:
x 7! b
Soit x0 2 E: Soit V 2 VF (f (x0 )) = VF (b):
Prenons U = E 2 VE (x0 ), on a f (U ) = f (E) = fbg V; d’après la propriété (V1 ) des
voisinages.
2/- Soit f : E ! F une application. Si E est muni de la topologie discrète alors f est continue
en tout point de E:
En e¤et : soient x0 2 E; V 2 VF (f (x0 )):
Prenons U = fx0 g 2 VE (x0 ) car (E; O) est l’espace topologique discret. On a f (U ) =
f (fx0 g) = ff (x0 )g V d’après la propriété (V1 ) des voisinages.
3/- Soit f : E ! F une application. Si F est muni de la topologie grossière alors f est continue
en tout point de E:
En e¤et : Soit x0 2 E; on a V (f (x0 )) = fF g car (F; O0 ) est l’espace topologique gossier.
Prenons U 2 VE (x0 ) quelconque . On a f (U ) F = V:
2.1.2 Propriétés.
Proposition 1 :
Soient (E; O); (F; O0 ) deux espaces topologiques ; f une applicationde E dans F ; x0 2 E:
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
(1) f est continue en x0 :
(2) 8V 2 VF (f (x0 )); 9U 2 VE (x0 ) = U f 1 (V ):
(3) 8V 2 VF (f (x0 )); f 1 (V ): 2 VE (x0 )
(4) 8A 2 P(E); (x0 2 A) ) (f (x0 ) 2 f (A)) :
(5) 8B 2 P(F ); (f (x0 ) 2 B) ) (x0 2 Int(f 1 (B))):
Preuve :
(1))(2) Supposons que f est continue en x0 :
f (x0 ) 2 B , B 2 VF (f (x0 ))
_ _
Supposons que x0 2
=f 1 (B)ie x0 2 {E f 1 (B) = {E f 1 (B)
_
D’après l’hypothèse f (x0 ) 2 f ({E f 1 (B)) = f (f 1 ({
F B)) {F B
B 2 VF (f (x0 ))
) B \ {F B 6= ;; absurde.
f (x0 ) 2 {F B
_
Donc (f (x0 ) 2 B) ) (x0 2 f 1 (B)):
_
(5))(1) Supposons que 8B 2 P(F ); (f (x0 ) 2 B) ) (x0 2 f 1 (B)
) 9O 2 O=x0 2 O et f (O) f (f 1 (V )) V :
) (9O 2 VE (x0 )=f (O) V ):
Proposition 2 :
Preuve :
1). Supposons que f est continue en a:
Soit (xn ) une suite de points de E qui converge vers a dans (E; O): Montrons que (f (xn ))
converge vers f (a) dans (F; O)
Soit V 2 VF (f (a))
D’après l’hypothèse, f 1 (V ) 2 VE (a):
Puisque (xn ) converge vers a dans (E; O); 9N (V ) 2 N=8n N; xn 2 f 1 (V ):
Donc 9N (V ) 2 N= 8n 2 N; n N ) f (xn ) 2 f (f 1 (V )) V:
D’où (f (xn )) converge vers f (a) dans (F; O)
Soient (E; O); (F; O0 ); (G; O00 ) trois espaces topologiques ; f une application de E dans F;
g une application de F dans G; x0 2 E: Si f est continue en x0 et g est continue en f (x0 ) alors
g f est continue en x0 :
Preuve :
Soit 2 VG (g f (x0 ))
Puisque f est continue en f (x0 ); g 1 (w) 2 VF (f (x0 ))
Puisque f est contunue en x0; f 1 (g 1 (w)) 2 VE (x0 ):
Or f 1 (g 1 (w)) = (g f ) 1 (w): Donc (g f ) 1 (w) 2 VE (x0 )
Donc g f est continue en x0 :
Soient (E; O); (F; O0 ); deux espaces topologiques ; A une partie non vide de E et f une
application de E dans F:
2.2.1 Dé…nitions
Dé…nition 4 :
On dit que f est contunue sur A si la restriction de f à A est une application continue
du sous-espace topologique (A; OA ) dans (F; O0 ) en tout point de A. ie :
8x0 2 A; 8V 2 VF (f (x0 )); 9U 2 VE (x0 ) = f (U \ A) V:
Dé…nition 5 :
On dit que f est continue sur E si f est une application continue de (E; O) dans (F; O0 )
en tout point de E: ie :
8x0 2 E; 8V 2 VF (f (x0 )); 9U 2 VE (x0 )=f (U ) V:
Remarque :
1)- Si f : (E; O) ! (F; O0 ) est continue en tout point de A alors f est continue sur A:
? f jQ est continue en tout point de Q;comme toute application contante. Donc f continue sur
Q:
2.2.2 Proprétés :
Proposition 4 :
Les assertions suivantes sont équivalentes :
(1) f est continue sur E:
(2) L’image reciproque de tout de tout ouvert de F est un ouvert de E:
(3) L’image reciproque de tout fermé de F est un ferméé de E:
(4) 8A 2 P(A); f (A) f (A)
_
(5) 8B 2 P(F ); f 1 (B) f 1 (B):
Preuve :
(1))(2) Supposons que f est continue sur E:
Soit B 2 O0 ; montrons que 2 O:
? Si f 1 (B) = ?; alors f 1 (B) 2 O:
? Si f 1 (B) 6= ?: soit x 2 f 1 (B); on a f (x) 2 B;
B2O
) B 2 VF (f (x))
f (x) 2 B
Puisque f est continue en x; on a f 1 (B) 2 VE (x):
Donc f 1 (B) est voisinage de chacun de ses points ie f 1 (B) 2 O:
_
{E f 1 (B) = {E f 1 (B) =f 1 ({
F B)
f 1 (f (f 1 ({ B)); d’après l’hypothèse.
F
f 1 ({
F B) = f 1 ({
F B) = {E f 1 (B)
_
(5))(1) Supposons que 8B 2 P(F ); f 1 (B) f 1 (B)
Proposition 5 :
Les assertions suivantes sont équivalentes.
(1) f est continue sur A:
(2) 8B 2 O0 ; f 1 (B) \ A 2 OA
(3) 8B fermé de F; f 1 (B) \ A est un fermé de A:
Preuve :
(1))(2) Supposons que f est continue sur A:
Soit B 2 O0 :
Si f 1 (B) \ A = ? alors f 1 (B) \ A 2 OA :
Si f 1 (B) \ A 6= ?; soit x 2 f 1 (B) \ A:
On a f (x) 2 f (f 1 (B) \ A) B \ f (A):
B 2 O0
g ) B 2 VF (f (x)):
f (x) 2 B
Puisque f est continue sur A; 9U 2 VE (x) =f (U \ A) B
D’où 9U 2 VE (x) =U \ A f 1 (B) \ A:
Donc f 1 (B) \ A 2 VA (x)
Proposition 6 :
Soient (E; O); (F; O0 ); (G; O00 ), trois espaces topologiques.
Si f : (E; O) ! (F; O0 ) est continue sur E; g : (F; O0 ) ! (G; O00 ) est continue sur F alors
g f: : (E; O) ! (G; O00 ) est continue sur E.
Preuve :
Conséquence immédiate dela proposition 3.
Proposition 7 :
Soient (E; O1 ); (E; O2 ) deux espaces topologiques de topologies associées T1 ; T2 alors les
assertions suivantes sont équivalentes :
(1) T1 est plus …ne que T2
(2) L’application IdE : (E; O1 ) ! (E; O2 ) est continue.
Preuve :
T2 T1 , O2 O1
Proposition 8 :
Soient (E; O); (F; O0 ) deux espaces topologiques, f une application de E dans F:
Si f est continue sur E alors en remplaçant la topologie de E par une topologie plus …ni ou
celle de F par une topologie moin …ne, alors f reste continue sur E:
Preuve :
Supposons que f : (E; O1 ) ! (F; O0 ) est continue.
Considérons les espaces topologiques (E; U ) et (F; U 0 ) tels que O U ou U 0 O0 :
On a IdE : (E; U ) ! (F; U 0 ) continue.
f : (E; O1 ) ! (F; O0 ) continue
IdE : (F; O0 ) ! (F; U 0 ):continue
Donc IdF f IdE : (E; U ) ! (F; U 0 ) est continue d’après la proposition 6.
Proposition 9 :
Soient (E; O) un espace topologique, A une partie non vide de E: La topologie induite TA
sur A est la moins …ne des topologies sur A rendant l’injection canonique i : (A; OA ) ! (E; O)
continue.
Preuve :
1) Montrons que i : (A; OA ) ! (E; O) est continue.
soit O 2 O: i 1 (O) = O \ A 2 OA
Donc i : (A; OA ) ! (E; O)est continue.
Donc TA TA0
2.3.3 Homéomorphisme.
Dé…nitions
Dé…nition 6 :
On dit que f est fermée si l’image par f de tout fermé de E est un fermé de F:
Dé…nition 7 :
On dit que f est un homéomorphisme si les conditions suivantes sont vérifées :
(i) f est une bijection
(ii) f est bicontinue ie f et f 1 sont continues.
b/ Exemples :
x
1)- L’application f : R ! R; x 7! 1+jxj est un homéomorphisme de R sur ] 1; 1[ de bijection
1 y
réciproque f :] 1; 1[! R; y 7! 1+jyj :
[0; 2 [! s1 = fz 2 C= jzj = 1g
5)- L’application f : : est bijective, continue et pas un homéo-
7! ei
morphisme.
s 1
! [0; 2 [
f 1 :
z 7! Arg z
i
considérons (zn ) la suite dé…nie par : 8n 2 N? ; zn = e 2n
1 (z 1
lim zn = 1: f n) =2 2n :
n!+1
Donc (f 1 (z
n )) ne converge pas dans [0; 2 [
Propriétés :
Proposition 10 :
Soient (E; O); (F; O0 ) deux espaces topologiques, f : E ! F une application bijective.
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes.
Preuve :
(1))(2) Supposons que f est un homéomorphisme.
Soit B 2 P(F )
f 1 (B) 2 O ) f (f 1 (B)) 2 O0 car f 1 est continue.
, B 2 O car f bijective.
B 2 O ) car f est continue.
{E f 1 (B) =f 1 ({
F B) = f 1 ({
F B)
_
{E f 1 (B) = {E f 1 (B) =f 1 ({
F B)
D’après l’hypothèse f (f 1 ({
F B)) = f (f 1 ({
F B)) = {F B
_ _
ie f ({E f 1 (B)) = {F B ) {E f 1 (B) =f 1 ({
F B) = {E f 1 (B) car f bijective.
_
,f 1 (B) =f 1 (B)
_
(5))(1) Supposons que 8B 2 P(F ); f 1 (B) =f 1 (B)
_
(8B 2 P(F )); f 1 (B) =f 1 (B)) ) f est continue sur E:
_ _
8B 2 P(F ); f 1 (B)) f 1 (B) ) 8B 2 P(F ), {E f 1 (B) {E f 1 (B)
, 8B 2 P(F ); f 1 ({ B) f 1 ({ B)
F F
, 8B 2 P(F ); f 1 ({ B) f 1 ({ B)
F F
Proposition 11 :
Soit (E; O); (F; O0 ); (G; O00 ) trois espaces topologiques ; f une application de E dans F , g
une application de F dans G:
1) Si f et g sont ouvertes alors g f est ouverte.
2) Si f et g sont fermées alors g f est fermée.
Preuve :
1/. Soit U 2 O; montrons que g f (U ) 2 O00
D’après l’hypothèse f (U ) 2 O00 et g(f (U )) 2 O00
Proposition 12 :
Preuve :
(T1 s T2 ) , O1 = O2
, (8A 2 P (E); (A 2 O1 ) , (IdE (A) = A 2 O2 )
, IdE est un homéomorphisme.
Dé…nitions :
Dé…nition 8 :
On appelle …ltre sur un ensemble E, toute famille non vide F de parties de E véri…ant les
propriétés suivantes :
(F1 ) : Toute partie de E contenant un élément de F appatient à F :
8B 2 P(E); 8A 2 F; (A B) ) (B 2 F):
(F2 ) : Toute intersection …nie déléments deF appatient à F
(F3 ) : L’ensemble vide n’est pas un élément de F
Dé…nition 9 :
Soient F1 ; F2 ; deux …ltres sur un ensemble E: On dit que le …ltre F1 est plus …n que le
…ltre F2 si F2 F1 :
Dé…nition 10 :
Soit F un …ltre sur un ensemble E. On appelle base du …ltre F, toute sous-famille B de F
telle que tout élément de F contient un élément de B : 8F 2 F; 9B 2 B=B F:
Exemples
3/- Soit (E; O) un espace topologique. 8x 2 E; V(x) est un …ltre sur E appelé …ltre des voisinages
de x:
Propriétés :
Proposition 13 :
Soient E un ensemble, B une famille non vide de parties de E:
Pour que B soit Base d’un …ltre sur E il faut et il su¢ t que :
(BF1 ) : 8B1 ; B2 2 B; 9B 2 B=B B1 \ B2 :
(BF2 ) : ? 2
=B
Preuve :
()) Supposons que B est base d’un …ltre F sur E:
~ Montrons que (BF1 ) est véri…é.
Soient B1 ; B2 2 B:
Puisque B F ,on a B1 ; B2 2 F .
On déduit de la propriété (F2 ) des …ltres que B1 \ B2 2 F .
D’après l’hypothèse, 9B 2 B = B B1 \ B2 :
Exemple d’application :
Soient E un ensemble,(xn ) une suite de points de E:
8n 2 N; on pose Bn = fxp ; p ng et B = fBn ; n 2 Ng:
Montrons que B véri…e (BF1 ) et (BF2 ) :
?8n; m 2 N; Bn \ Bm = fxp P ng \ fxq ; q mg
= fxp ; p max(m; n)g:
= Bmax(n;m):
?8n 2 N; Bn 6= ?
Donc B est base d’un …ltre F sur E . Ce …ltre est appelé …ltre élémentaire associé à la suite
(xn ):
Proposition 14 :
Soient E un ensemble, F1 ; F2 deux …ltres sur E de base respectivement B1 et B2 . Pour que
F1 soit plus …n que F2 il faut et il su¢ t que tout élément de B2 contienne un élément de B1 :
Preuve :
()) Supposons que F1 est plus …n que F2 :
Soit B 2 B2 ;on a B 2 F2 car B2 F2 :
Puisque F1 est plus …n que F2 on a B 2 F1
Puisque B1 ; est une base du …ltre F1 ; 9A 2 B1 =A B:
Théorème 1 et dé…nition 11 :
Soient E un ensemble, FE l’ensemble des …ltre sur E:
La relation de …nesse dé…nit une relation d’ordre sur FE et muni de cette relation d’ordre, FE
est inductif ie toute partie totalement ordonnée de FE admet un majorant.
Tout élément maximal de FE est appelé ultra…ltre sur E ie tout …ltre sur E n’admettant
pas un …ltre strictement plus …n est appelé ultra…ltre sur E.
Preuve du théorème :
La relation de …nesse dé…nit une relation d’ordre sur FE
- Ré‡exivité : 8F 2 FE , F F:
- Antisymétrie : 8F1 ; F2 2 FE , (F1 F2 et F2 F1 ) ) (F1 = F2 )
- Transivité : 8F1 ; F2 ; F3 2 FE ; (F1 F2 et F2 F3 ) ) (F1 = F3 )
FE muni de la relation de …nesse est inductif.
Soit A = fFi ; i 2 Ig une famille d’éléments de FE totalement ordonnée.
[
Posons F = Fi
i2I
Montrons que F est un …ltre sur E:
(F2 ) : Soient A1 ; A2 2 F:
9i1 ; i2 2 I=A1 2 Fi1 et A2 2 Fi2
Puisque A est totalement ordonnée, on peut supposer que Fi1 Fi2 ; donc A1 ; A2 2 Fi1 ; d’où
A1 \ A2 2 Fi1 :
Donc A1 \ A2 2 F
[
(F3 ) : 8i 2 I; ? 2
= Fi ; donc ? 2
= Fi = F:
i2I
On déduit alors du lemme de Zorn : tout ensemble ordonné et inductif admet un élément
maximal que l’ensemble des éléments maximaux de FE muni de la relation de …nesse est non vide.
Remarque :
Proposition 15 :
Soient E un ensemble ,F un …ltre sur E:
F est un ultra…ltre sur E si et seulement si :
= F: ou {E A 2 F:
8A 2 P(E)=A 2
Preuve :
()) Supposons que F est un ultra…ltre sur E:
= F . Montrons que {E A 2 F:
Soit A 2 P(E)=A 2
Posons FA = fB 2 P (E)=B [ A 2 Fg
?Montrons que FA est un …ltre sur E:
(F1 ) : Soient B 2 FA ; C 2 P(E)=B C:
On a B [ A 2 F et B [ A C [ A; d’où C [ A 2 F car F est un …ltre sur E:Donc C 2 FA :
(F2 ) : Soient B1 ; B2 2 FA
On a B1 [ Aet B2 [ A 2 F
Donc (B1 \ B2 ) [ A = (B1 [ A)\(B2 [ A) 2 F
ie B1 \ B2 2 FA :
?Montrons que FA est plus …n que F:
Soit B 2 F;on a B B [ A; d’où B [ A 2 F
Donc B 2 FA :
Puisque F est un ultra…ltre, on a F = FA :
On a {E A [ A = E 2 F; d’où {E A 2 FA = F:
Exemple d’application :
Soient E un ensemble, a 2 E:Considérons la famille Fa = fA 2 P (E)=a 2 Ag = fA 2
P (E) =fag Ag est un …ltre sur E:
Théorème 2 et dé…nitions 12 :
Soient E; F deux ensembles ; f une application de E dans F; B est une base d’un …ltre F
sur E:
1) f (B) = ff (A); A 2 Bg est une base d’un …ltre sur F et ce …ltre est appelé …ltre image de F
par f:
2) Si B est une base d’ultra…ltre sur E alors f (B) est une base d’ultra…ltre sur F:
Preuve :
1).
(BF1 ). Soient A1 ; A2 2 B:
9A 2 B =A A1 \ A2
On a f (A) f (A1 \ A2 ) f (A1 ) \ f (A2 ):
D’où f (A1 ) \ f (A2 ) contient un élément de f (B):
(BF2 ) : 8A 2 B; A 6= ? car f application Donc ? 2
= f (B).
Remarque :
Si F est un …ltre sur E; f (F) est une base de …ltre et pas nécessairement un …ltre sur F:
E!F
En e¤et, considérons E un ensemble non vide, F = f0; 1g; f :
x 7! 1:
8a 2 E; Fa = fA 2 P (E) = a 2 Ag est un …ltre (ultra…ltre) sur E:
f (Fa ) = ff1gg n’est pas un …ltre sur F car F 2
= f (Fa ):
Exemples d’application.
Dé…nitions et exemples.
?Dé…nitions
Soient (E; O) un espace topologique, F un …ltre sur E; a 2 E:
On dit que le …ltre F converge vers a dans (E; O) si F est plus …n que le …ltre des voisinages
de a ie 8V 2 V(a); V 2 F .
Si B est une base de …ltre sur E . On dit que B converge vers a dans E si le …ltre de base B
converge vers a dans E ie
8V 2 V(a); 9B 2 B=B V:
Si le …ltre F (ou de base B) converge vers a; a est appelé limite de F (resp.B) et on note
a = lim F (resp lim B = a)
On dit que a est adhérent au …ltre F (resp. au …ltre de base B) si a est adhérent à tous les
éléments au …ltre F (resp.B) ie
8A 2 F ,a 2 A (resp.8A 2 B ,a 2 A):
\
L’ensemble des points adhérents au …ltre F es A:
A2F
? Exemples :
1)- Soient (E; O) un espace topologique, a 2 E; Fa = fA 2 P (E)= a 2 Ag:
Le …ltre Fa converge vers a dans E car 8V 2 V(a); a 2 V; d’après la propriété (vi ) des voisinages
d’où 8V 2 V(a); V 2 Fa :
3/- Soient (E; O) un espace topologique, (xn ) une suite de points de E:F le …ltre élémentaire
associée à (xn ) On a (lim F = a) , (lim xn = a)
en e¤et, (lim F = a) , (V(a) F)
, 8V 2 V(a); 9n0 2 N=Bn0 V où Bn0 = fxp ; p n0 g
, 8V 2 V(a); 9n0 2 N=8p 2 N; p n0 ) xp 2 V
, lim xn = a:
sin x1 si x 6= 0
6/- E = R = F; f : R ! R; x 7!
0 si x = 0
L’ensemble des valeurs d’adhérences de f suivant le …ltre des voisinages de O est [ 1; 1]:
Remarque :
Lorsque (E; O); (F; O0 ) sont deux espaces topologique ; f : E ! F une application,l 2 F;
a 2 E tel que F = V(a):
Si l est adhérent à f suivant V (a); on dit que l est adhérent à f en a.
Propriétés :
Proposition 16 :
Soient (E; O) un espace topologique séparé, F un …ltre sur E:
Si F est convergent dans E alors sa limite est unique.
Preuve :
Soient a; b 2 E tels que a = lim F = b:
Montrons que a = b: supposons que a 6= b:
Puisque (E; O) est séparé, 9U 2 V(a); V 2 V(b)=U \ V = ?:
lim F =a lim F =b
g)U 2F g)V 2F
U 2 V (a) V 2 V (b)
U; V 2 F
g ) U \ V 2 F:
F …ltre sur E
U \ V 2 F et U \ V = ? est une contradiction.
Théorème 3
Soient (E; O); (F; O0 ) deux espaces topologiques ; f : E ! F une application, a 2 E: Alors
les propriétés suivantes sont équivalentes.
(1) f est continue en a:
(2) Pour tout …ltre F sur E convergeant vers a; f (F) converge vers f (a):
Preuve :
(() Supposons que pour tout …ltre F sur E convergeant vers a; f (F) converge vers f (a) dans
F.
Montrons que f est continue en a:
Soit V 2 VF (f (a)); prenons F = V E (a); on a F converge vers a ; donc f (VE (a)) converge vers
f (a); on a F converge vers a, donc f (VE (a)) converge vers f (a); d’après l’hypothèse.
Donc 9U 2 VE (a)=f (U ) 2 V:
Proposition 17 :
Soient (E; O); un espace topologique ; U un …ltre sur E; a 2 E: Alors
1). Si U est convergeant vers a alors a est adhérent à U:
2) Si U est un ultra…ltre alors :
(U est convergeant vers a) , (a est adhérent à U)
Preuve :
1) Supposons que U converge vers a dans E:
Soit A 2 U. Montrons que a 2 A:
Soit V 2 V(a); puisque U est un …ltre, on a V \ A 2 U. D’où A \ V 6= ?:
Donc a 2 A:
2) D’après 1), il su¢ t de montrer que si U est un ultra…ltre tel que a est adhérent à U alors U
converge vers a:
Soit U 2 V(a); montrons que U 2 U
= U. Puisque U est un ultra…ltre sur E; on a {E U 2 U .Puisque a est adhérent
Supposons que U 2
à U on a a 2 {E U :
Donc U \ {E U 6= ?: Ce qui est absurde.
Proposition 18 :
Exercices :
1) Dans R;considère B = fBn ; n 2 Ng où 8n 2 N; Bn = Rn[ n; n]:
Montrer queBest une base de …ltre sans point adhérent.
TOPOLOGIE PRODUIT ET
TOPOLOGIE QUOTIENT.
3.1 Introduction
Théorème 1 et dé…nition 1 :
On considère la famille O de parties de E dé…nie par :O = ff 1 (V ); V 2 O0 g
Preuve du théorème :
a/- Montrons que (E; O) est un espace topologique.
Puisque ?; F 2 O0 ; on a donc ?; E 2 O:
D’où U1 \ U2 = f 1 (V 1 (V 1 (V
i) \f 2) =f 1 \ V2 ):
Puisque V1 ; V2 2 O0 ; on a V1 \ V2 2 O0 ; d’où U1 \ U2 2 O:
S
(O3) : Soit (Ui )i2I une famille d’éléments de O0 : Montrons que Ui 2 O:
i2I
8i 2 I; puisque Ui 2 O; 9Vi 2 O0 =Ui = f 1 (Vi ):
S S S
D’où Ui = f 1 (Vi ) = f 1 ( Vi )
i2I S i2I Si2I
Puisque Vi 2 O0 ; on a donc Ui 2 O:
i2I i2I
Exemples :
1/- L’image reciproque par une application f de la topologie grossière sur F est la topologie
grossière de E:
2/- L’image reciproque par une application f bijective de la topologie discrète sur F est la
topologie discrète sur E:
Soit (E; Oi )i2I une famille d’espace topologiques de topologies (Ti )i2I :
Théorème2 :
T
Soit O la famille de parties de E dé…nie par :O = fA 2 P (E)=A 2 Oi g
i2I
Alors (E; O) est un espace topologique dont la topologie associée T est la borne inférieure (pour
V
la relation de …nesse) des topologies Ti sur E elle est notée : Ti :
i2I
Preuve :
a/- Montrons que (E; O) est un espace topologique.
T
(O1) : 8i 2 I; ?; E 2 Oi :D’où ?; E 2 Oi = O:
i2I
(O2) Soient U; V 2 O: Montrons que U \ V 2O:
T
8i 2 I U; V 2 Oi D’où 8i 2 I; U \ V 2 Oi ,ie U \ V 2 Oi = O:
i2I
c/- Montrons que si T .’est une topologie sur E moins …ne que Ti 8i 2 I alors T 0 est moins …ne
que T .
Soit U 2 O0 : Puisque T 0 est moins …ne que toutes les topologies Ti ; on a 8i 2 I; U 2 Oi : D’où
T
U2 Oi = O:
i2I
Soient E un ensemble, A une famille de parties de E: Alors la topologie discrète sur E est telle
que l’ensemble de ses ouverts contient A:
On note TA ; l’ensemble non vide des topologies sur E dont l’ensemble des ouverts contient A.
Dé…nition 2 :
On appelle topologie sur E engendrée par A, la borne inférieure des éléments de TA ie La
borne inférieure des topologies sur E dont l’ensemble des ouverts contient A.
Remarque :
TA est en fait la moins …ne des topologies sur E dont l’ensemble des ouverts contient A.
Proposition 1 :
La topologie TA engendrée par A admet pour base d’ouverts l’ensembleBdes intersections
…nies, éventuellement vide, d’éléments de A.
Preuve :
Notons O = fréunions d’éléments de Bg:
={réunions d’intersections …nies, éventuellement vide d’éléments de A}
a/- Montrons que (E; O) est un espace topologique.
(O1) : ?; E 2 O car ? est indexée sur le vide et sur E est intersection indéxée sur le vide.
c/- Montrons que T est moins …ne que toute topologie sur E dont l’ensemble des ouverts
contient A.
Soit T ’2 A dont O’est l’ensemble des ouverts.
Montrons que O O0 :
( T ’2 A) ) (A O0 )
) (B O0 ); car O0 est stable par intersection …nies.
Exemples :
1/- On considère E = f1; 2; 3; 4; 5g; A = ff2g; f3g; f1; 3g; f2; 4g; f2; 4; 5gg:
Déterminons l’ensemble des ouverts de TA :
B = f?; f2g; f3g; f1; 3g; f2; 4g; f2; 4; 5g; Eg:
O = f?f2g; f3g; f1; 3g; f2; 3g; f2; 4g; f2; 4; 5g; f1; 2; 3g; f2; 3; 4g; f2; 3; 4; 5g;
f1; 2; 3; 4g; Eg:
Cette topologie n’est pas séparée car tout ouvert contenant 1 contient 3 ; on remarque aussi que
tout ouvert contenant 5, contient 2 et 4.
2/- On considère E = f1; 2; 3; 4; 5g et A = ff2g; f4g; f1; 4g; f2; 3g; f1; 5gg:
Déterminons l’ensemble des ouverts de TA
B = f?; f2g; f1g; f4g; f1; 4g; f1; 5g; f2; 3g; Eg
O = f?; f1g; f2g; f4g; f1; 2g; ; f1; 4g; f1; 5g; f2; 3g; f2; 4g; f1; 2; 3g; f1; 2; 4g;
f1; 2; 5g; f1; 4; 5g; f2; 3; 4g; f1; 2; 4; 5g; f1; 2; 3; 4g; f1; 2; 3; 4g; Eg:
Cette topologie n’est pas séparée car tout ouvert contenant 3 contient 2.
3.3.1 Dé…nitions :
Soit (Ei ; Oi )i2I une famille d’espaces topologiques dont les topologies associées forment la famille
Q
(Ti )i2I : On pose E = Ei :
i2I
Dé…nition 3 :
Q
On appelle ensemble (ou rectangle) élémentaire de E toute partie de E de la forme i;
i2I
où 8i 2 InJ; i = Ei ; avec J partie …nie de I et 8j 2 J; j 2 Oj :
Dé…nition 4 :
On appelle topologie produit des (Ti )i2I sur E; la topologie sur E dont la famille des
ensembles élémentaires est base d’ouverts.
N
Elle est notée T = Ti : Si O est l’ensemble de ses ouverts, (E; O) est appelé espace
i2I
topologique produit de la famille (Ei ; Oi )i2I :
Les éléments de la base sont alors appelés pavés ouverts.
2/- Si l’ensemble I est in…ni, un produit d’ouverts de (Ei ; Oi ) n’est pas nécessairement un ouvert
de l’espace topologique produit.
Considérons R muni de sa topologie usuelle et I un ensemble in…ni.8i 2 I; Ui =]a; b[; a; b 2
R; a < b; est un ouvert de R:
Q
Ui n’est pas un ouvert de l’espace produit car sinon il contiendrait un pavé ouvert contenant
i2I
a+b
2 :
Ce qui entraînerait que pour une in…nité d’indices Ui serait la partie R: Ce qui n’est pas le cas.
3/- Un produit in…ni d’espaces topologiques discrets n’est pas nécessairement discret.
En e¤et un singleton de l’espace produit qui est un un produit de singletons (donc d’ouverts
dans les espaces discrets), ne peut contenir un pavé élémentaire.
3.3.2 Propriétés.
Q
Soient (Ei ;i )i2I une famille d’espaces topologique de topologies associées (T i )i2I ; E = Ei ; (E; O)
i2I
l’espace topologique de topologie associée T .
Proposition 2 :
La topologie produit sur E est la topologie engendré par la famille A dé…nie par :
S
A= Ai où 8i 2 I; Ai = pi 1 (Oi ) = fpi 1 (V ); V 2 Oi g:
i2I
et pi : E ! E; x = (xj )j2I 7! xi est la ie projection canonique.
Preuve :
D’après la proposition 1, il su¢ t de monter que l’ensemble B0 des intersections …nies, éventuel-
lement vide,d’éléments de Aest égal à l’ensemble B des rectangles élémentaires de E.
Proposition3 :
1/- La topologie produitT surE est la moins …ne des topologies surErendant les projections pi ;
i 2 I; continues.
Preuve :
1/-
a/- Montrons que :8i 2 I; pi : (E; O) ! (Ei ; Oi ) est continue.
soit i 2 I; pi 1 (Oi ) = Ai A O; d’après la proposition 2.
D’où 8i 2 I; pi est continue sur E:
b/- Soit T 0 une topologie sur E dont l’ensemble des ouverts est O0 et telle que ;
8i 2 I; pi : (E; O) ! (Ei ; Oi ) soit continue
Montrons que O O0 :
D’après la continuité de pi: (E; O) ! (Ei ; Oi ) on a 8i 2 I; pi 1 (Oi ) O0 :
S 1
D’où pi (Oi ) O0 ie A O0 :D’après la proposition 2, T est la moin …ne des topologie sur
i2I
E dont l’ensemble des ouverts contient A. D’où O O0 :
Proposition 4 :
Q Q
1/- Montrons que Ai = Ai :
i2I i2I
Q Q
a/- Montrons que Ai Ai :
i2I i2I
Q Q
Soit x 2 E tel que x 2 Ai : Montrons que x = (xi )i2I 2 Ai :
i2I i2I
Il s’agit de montrer que 8i 2 I; xi 2 Ai :
Soit i 2 I: Soit Vi 2 VE (xi ):Vi ouvert de Ei:
Q
On a = j où 8j 2 Infig; j = Ej et i = Vi est un ouvert élémentaire de E contenant
j2I
x:
Q Q Q
Puisque x 2 Ai ; on a \( Aj ) 6= ?:ie ( j \ Aj ) 6= ?:
i2I j2I j2I
Puisque 8j 2 Infig; j = Ej ; on a 8j 2 Infig; j \ Aj = Ej \ Aj = Aj 6= ?:
et i \ Ai 6= ? ie Vi \ Ai 6= ?: Donc xi 2 Ai ; 8i 2 I:
Q Q
b/- Montrons que Ai Ai :
i2I
Q i2I Q
Soit x 2 E tel que x 2 Ai ; Montrons que x 2 Ai
i2I i2I
Soit un ouvert élémentaire de E contenant x:
Q
= i où i = Ei ; 8i 2 InJ; J partie …nie de I et 8j 2 J; j 2 Oj ; xj 2 j
i2I
Q
D’où, puisque x = (xi )i2I 2 Ai ; on a 8j 2 J; i \ Ai = Ei \ Ai = Ai 6= ?: on a
Q Q i2I Q
( i \ Ai ) 6= ?:D’où ( ( i ) \ (Ai ) 6= ?:
i2I i2I i2I
Q
Donc x 2 Ai :
i2I
Q Q Q
2/- ( Ai fermé de (E; O)) , ( Ai = Ai )
i2I i2I
Q i2I Q
, (: Ai = Ai ); d’après 1/
i2I i2I
, (8i 2 I; Ai = Ai )
, (8i 2 I; Ai est un fermé de Ei )
8j 2 J; 9Oj 2 Oj =aj 2 Oj Fj j:
Q
Posons U = Oi ;où 8i 2 InJ; Oi = Ei :
i2I
U est un ouvert élémentaire de E contenant a et telque :
Q Q
U= Oi = Oi ; d’après 1/
i2I i2I
Q
Fi
Qi2I
= Fi ; car Fi fermé de Ei et 8i 2 InJ; Fi = Ei:
Q
i2I
i = :
i2I
D’où U est un voisinage fermé de a dans E contenu dans
Donc (E; O) est régulier.
1
a/- Montrons que l’on peut supposér que 8n 2 N; dn n+1 :
1
8n 2 N; posons d0n = M in( n+1 ; dn ):
Puisque les métriques dn et d0n sont topologiquement équivalentes sur En ; on pert , quitte à
remplacer dn par d0n ;
1
Supposer que 8n 2 N; dn n+1 :
Q Q
?) Montrons que Bn (xn ; " ) B(x; ") Bn (xn ; "):
n2N n2N
Soit y = (yn ) 2 E:
Q
(y 2 Bn (xn ; " )) , (8n 2 N; dn (xn ; yn ) < " )
n2N
"
) (Sup dn (xn ; yn ) )
n
"
., (d(x; y) ")
Proposition 5 :
Soient (X; U ) un espace topologique, f : X ! E une application.
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
1/- f est continue sur X
2/- 8i 2 I; Pi f est continue sur X:
Preuve :
1) ) 2) Supposons que f est continue sur X:
Montrons que 8i 2 I; Pi f est continue sur X:
Soit i 2 I:;D’après la proposition 3, pi : (E; O) ! (Ei ; Oi ) est continue.
On déduit alors de l’hypothèse et du théorème de composition des applications continues, on a
pi f : (X; U ) ! (Ei ; Oi ) est continue.
Proposition 6 :
Soient (xn )n2N une suite dans E; y 2 E: Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) (xn ) converge vers y dans (E; O):
(ii) 8i 2 I; (pi (xn ) converge vers pi (y) dans (Ei ; Oi ):
Preuve :
(i) ) (ii): Supposons que (xn ) converge vers y dans (E; O):
Soit i 2 I: D’après la proposition 3, pi : (E; O) ! (Ei ; Oi ):est continue.
On déduit alors de l’hypothèse que (pi (xn ) converge vers pi (y):
(ii) ) (i) Supposons que 8i 2 I; (pi (xn ) converge vers pi (y) dans (Ei ; Oi ):
Montrons que (xn ) converge vers y dans (E; O)
Soit un ouvert élémentaire de E contenant y:
Q
= i ; où i = Ei ; 8i 2
= J; avec J partie …nie de I et 8j 2 j 2 Oj :
i2I
8n 2 N; posons (xn ) =(xni )i2N : On a 8n 2 N; 8i 2 I; xni = pi (xn ):
D’après l’hypothèse, 8j 2 J; 9nj 2 N= 8n 2 N; (n nj ) ) (xnj 2 j ):
Exemples :
x1 x2
x21 +x22
, si (x1 ; x2 ) 6= (0; 0)
1/- On considère f : R2 ! R; (x1 ; x2 ) 7! :
0; sinon
R ! R: R ! R:
8a = (a1 ; a2 ) 2 R2 ; fa1 : ; ; fa2 : :
x1 7! f (x1 ; a2 ) x1 7! f (a1 ; x2 )
sont les applications partielles de f au point a:
Proposition 7 :
L’espace topologique produit (E; O) admet pour base d’ouverts l’ensemble B formé des
produits d’ouverts des (Ei ; Oi ); 1 i n:
Preuve :
En procédant comme dans la preuve de la proposition 2, on a :
Q
n
B=f i ; i 2 Oi g = B:
i=1
Proposition 8 :
On considère l’espace topologique produit (E; O):
8x 2 E; chacune des familles suivantes est une base de voisinage de x :
Q
n
1/- B 1 (x) = f i ; xi 2 i 2 Oi g; avec x = (xi )1 i n :
i=1
Q
n
2/- B 2 (x) =f Vi ; Vi 2 VEi (xi )g:
i=1
Q
n
3/- B 3 (x) = f Bi ; Bi 2 BEi (xi )g:
i=1
Preuve :
C’est une conséquence immédiate de la proposition 7.
Proposition 9 :
Soient (E; O) l’espace topologique produit, (F; U ) un espace topologique, f : E ! F une
application, a = (ai )1 i n 2 E:
Si f est continue en a alors 8i 2 [1; n] \ N; fai est continue en ai :
Preuve :
Supposons que f est continue en a = (ai )1 i n:
Remarque :
La proposition précédente est de réciproque fausse.
x1 x2
x21 +x22
, si (x1 ; x2 ) 6= (0; 0)
considérons f : R2 ! R; (x1 ; x2 ) 7!
0; sinon
1
f(0;0) est l’application nulle sur R de même que f(0;0)2 ; donc continues.
1
Mais f n’est pas continue en (0; 0) car 8x 2 R? ; f (x; x) = 2 6= 0 = f (0; 0)
1
Donc lim f (x; x) = 2 6= f (0; 0):
x!0
x6=0
Proposition 10 :
Si 8i 2 [1; n]\N; (Ei ; Oi ) est métrisable et de métrique associée di ; alors l’espace topologique
produit (E; O) est métrisable et de métrique associée l’une quelconque des métriques suivantes :
8x = (xi ); y = (yi ) 2 E:
P
n 1
i) d(x; y) = [ (di (xi ; yi )2 ] 2
=1
ii) d0 (x; y) = max di (xi ; yi )
1 i n
Pn
iii) d000 (x; y) = (di (xi ; yi ):
=1
Preuve :
1/- Montrons que d; d0 et d00 dé…nissent des distances topologiquement équivalentes sur E:
2/- Montrons que l’une quelconque de ces distances engendre la topologie produit.
Notons T la topologie produit sur E et Td0 , la topologie sur E engendrée par d0 :V(x) (resp
Vd0 (x)) l’ensemble des voisinages de x dans E muni de T (de Td0 )
Théorème 3 et dé…nition 6 :
Soit O la famille de parties de F dé…nie par : O = fV 2 P (F )= 1 (V ) 2 Og
Alors (F; O ) est un espace topologique.
L’espace topologique (F; O ) est appelé espace quotient de topologie associée T sur F
Preuve du théorème :
(O1) : Puisque est une application, 1 (F ) = E et 1 (?) = ?:
Puisque ?; E 2 O, on a donc ?; F 2 O
Exemple :
On considère E = R et R la relation d’équivalence dé…nie sur R par :
3.4.2 Propriétés :
Proposition 11 :
On suppose que F = E=R est muni de la topologie quotient.
Soit A une partie de E=R:Alors A est un fermé (resp. un ouvert) de E=R si et seulement
si 1 (A) est un fermé (resp. un ouvert) de E:
Preuve :
i) A 2 O , 1 (A) 2 O:
ii)(A fermé de E=R) , (Ac 2 O )
, 1 (Ac ) 2 O:
,( 1 (A))c 2 O:
, 1 (A) est un fermé de E:
Proposition 12 :
Soient (E=R; O ) l’espace topologique quotient, b 2 F = E=R:
V 2 P(F ):Alors :
Si V 2 VF (b) alors 9a 2 E= (a) = b et ( 1) (V ) 2 VE (a):
Preuve :
(V 2 VF (b)) , (9O 2 O =b 2 O V)
) 9O 2 O = ( 1) (fbg) 1 (O) ( 1) (V )
) 9O 2 O ; 9a 2 E = (a) = b; 1 (fbg) 1 (O) ( 1) (V ) (car
surjective)
, 9O 2 O ; 9a 2 E = a 2 1 (O) ( 1) (V ) et (a) = b:
) 9a 2 E = (a) = b et ( 1) (V ) 2 VE (a): 1 (O) 2 O:
Remarques :
1) (E; O) séparé ; (E=R; O ) séparé.
En e¤et considérons l’exemple ci-dessus où (R; O)
est séparé R=R = ffOg; R? ; R?+ g
Exercice :
On considère E = R muni de sa topologie usuelle et R la relation d’équivalence sur R dé…ni
par : 8x; y 2 R
(xRy) , (x y 2 Q):
a/- Montrer que E=R muni de la topologie quotient est l’espace topologique grossier.
b/- Montrer que E=R contient qu moins deux éléments.
c/- En déduire que (E=R; O ) n’est pas séparé.
Proposition 13 :
Soient (E=R; O ) l’espace topologique quotient, G le graphe de R
ie G = f(x; y) 2 E E= xRyg:
Preuve :
1) On suppose que (E=R; O ) est séparé.
Montrons que G est un fermé de E E.
Soit (x; y) 2 G c , montrons que G c 2 VE E (x; y):
(x; y) 2 G c ,, xRy:
/
, x_ 6= y_
) 9U_ 2 VF (x);
_ 9V_ 2 VF (y)
_ / U_ \ V_ = ?
car (F; O ) est séparé.
U_ 2 VF (x)
_ ) _)
1 (U 2 VE (x):
V_ 2 VF (y)
_ ) 1 (V_ ) 2 VE (y):
Donc _)
1 (U 1 (V_ ) 2 VE (x; y):
E
Montrons que _)
1 (U 1 (V_ ) Gc
Proposition 14 :
Soient (E=R; O ) l’espace topologique quotient, A 2 P(E)
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
Preuve :
1))2) Supposons que est une application ouverte.
Remarque :
8A 2 P (E); le saturé de A, 1( (A) est identique à la réunion des classes d’équivalence des
points de A:
Proposition 15 :
L’espace topologique quotient (E=R; O ) est tel que la topologie associée T soit la plus
…ne des topologies sur E=R pour lesquelles la surjection canonique est continue.
Preuve :
1) : (E; O) ! (E=R; O ) est continu.
Soit U 2 O ; on a 1 (U ) 2 O par dé…nition de O :
Proposition 16 :
Soient f : E ! (G; U) une application compatible avec R ie 8x; y 2 E; (xRy) , (f (x) =
f (y); g
l’application de E=R dans G dé…nie par :
8x_ = (x) 2 E=R, g(x)
_ = f (x) ie g (x) = f (x):
On munit E=R de la topologie quotient. Alors :
1) f est continue sur E si et seulement si g est continue sur E=R:
Preuve :
Remarque :
Dans la proposition ci-dessus, g est bien dé…nie car f est compatible avec R:
Proposition 16 :
Soient (A; OA ) un sous-espaces topologique de (E; O); RA la relation d’équivalence induite
par R sur A:
Alors la topologie induite sur A=RA par la topologie quotient T est moin …ne que la
topologie quotient de A=RA notée T A
Preuve :
Notons i l’injection canonique de A dans E:
Puisque (A; OA ) un sous-espaces topologique de (E; O); on a
i : (A; OA ) ! (E; O) continue.
Soient x; y 2 A; (xRA y) , (x) = (y):
, i(x) = i(y):
Donc i est RA compatible.
i : (A; OA ) ! (E=R; O ) est continue comme composée d’applications continues.
Considérons l’application :
(A=RA ; O A ) ! (E=R; O )
j:
x 7! j(x) = j( i(x)) = i(V ):
Exemple :
On considère E = R et R la relation d’équivalence dé…nie sur E par :8x; y 2 R; xRy ,
x y 2 Z:
On munit l’espace quotient E=R noté R=Z de la topologie quotient.
R ! R=Z
1/ Montrons que : est ouverte.
x 7! x_ = x + Z
Soient O un ouvert de R; Montrons que 1 ( (0)) est un ouvert de R: (0) = fx + Z; x 2 Og:
R!S 1
2/- Montrons que l’application f :
x 7! (cos(2 x); sin(2 x))
est cotinue et ouverte. C’est immédiat.
R=Z ! S 1
3/- Déduisons-en que g :
x_ 7! (cos(2 x); sin(2 x))
est un homéomorphisme.
On déduit de la proposition 15, que g est continue et ouverte. D’autre part g est une bijection
de R=Z sur le cercle unité S 1 de R2 :
Donc g est un homéomorphisme.
Exercice :
On considère E = [0; 1]: On dé…nit sur E la relation d’équivalence dont les classes d’équi-
valence sont :
8x 2]0; 1[; x = fxg; O = f0; 1g = 1:
On pose T 1 = E=R muni de la topologie quotient.
1) Montrer que les intervalles ]x; y[; ; avec 0 < x < y < 1 forment une base d’ouverts de E:
2) Montrer que les (]x; y[) et ([0; y[[]x; 1]) avec 0 < x < y < 1 forment une base d’ouverts de
T 1:
E!S 1
4) Montrer que h : est continue, surjective et véri…e f (0) = f (1):
x 7! (cos(2 x); sin(2 x))
En déduire que T 1 est homéomorphe à S 1 :
ESPACES TOPOLOGIQUES
CONNEXES
4.1 INTRODUCTION
Dans ce chapitre, on généralise la notion de connexité déjà rencontrée dans le cadre des
espaces métriques aux espaces topologiques. On reviendra en particulier sur les notion de compo-
santes connexes. On introduira ensuite les notions de composants connexes. On introduira ensuite
les notions de connexité locale, de connexité par arcs locale et de simple connexité.
4.2.1 Dé…nitions
Dé…nition 1 :
On dit qu’une famille (Ai )i2I de partie E forme une partition de E si :
8i 2 I; Ai 6= ;:
8i; j 2 I; (i 6= j) =) (Ai \ Aj = ;):
S
Ai = E:
i2I
Dé…nition 2 :
On dit que l’espace topologique (E; O) est connexe si l’une quelconque des trois conditions
équivalentes suivantes est véri…ée :
Dé…nition 3 :
Soit A une partie E: On dit que A est connexe si le sous-espace topologique (A; OA ) de
(E; O) est connexe.
4.2.2 Exemples
Preuve :
Posons I = ]a; b[ R:
Montrons par l’absude que I est connexe.
Supposons que I n’est pas connexe.
Alors il existe deux ouverts non-vides et disjoints, O1 ; O2 tels que I = O1 [ O2 :
Puisque O1 6= ;; soit x 2 O1 :
Puisque O2 6= ;; l’un des intervalles O2 \ ]a; x[ ; O2 \ ]x; b[ est non vide.
Supposons que O2 \ ]x; b[ 6= ;:
O2 \ ]x; b[ est une partie non vide de R minorée par x:
Posons = inf (O2 \ ]x; b[)
I I
I I
On a m 2 O2 = CI OI = CI O1 ; d’où m 62 O1 = O1 :
m 2 I = O1 [ O2
=) m 2 O2 :
m 62 O1
Puisque x 2 O1 et m 2 O2 avec O1 \ O2 = ;; on a m 6= x:
I
Puisque m 2 ]x; b[ = [x; b[ et m 6= x; on a x < m < b:
Donc O2 \ ]x; b[ [m; b[ et donc ]x; m[ O1
I
I I I
Donc [x; m] = ]x; m[ O1 ; d’où m 2 O1 = CI O2
I
D’où m 62 O2 = O2 :
En dé…nitive, m 62 O1 [ O2 = I; absurde.
Supposons que a < b: O1 \ [a; b] est une partie non vide (car contenant a) de I et majorée
par b: Posons m = sup (O1 \ [a; b]) :
On a a m b; a; b 2 I et I intervalle, donc m 2 I = O1 [ O2 :
Supposons que m 2 O1 :
O1 étant un ouvert de I; 9U1 ouvert de R = O1 = U1 \ I:
0
h 0
i
(m 2 U1 ; U1 ouvert de R) =) (9 2 R+ = m; m + U1 ):
00
h 00 i
Puisque m 2 O1 et b 2 O2 ; on a m < b; d’où 9 2 R+ = m; m + I
0 00
Posons 1 = min( ; ); on a [m; m + 1] U1 \ I = O1 :
Puisque m 2 [a; b[; 9 2 2 R+ = [m; m + 2] [a; b] :
Posons = min( 1; 2 ); on a [m; m + ] [a; b] \ O1 :
D’où m + 2 O1 \ [a; b] ; par suite m + sup(O1 \ [a; b]) = m:
D’où 0; absurde.
Donc m 62 O1 :
Supposons que m 2 O2 :
Comme ci-dessus, 9 1 2 R+ = [m 1 ; m] O2 :
Puisque m 2]a; b]; 9 2 2 R+ = [m 2 ; m] [a; b] :
Posons = min( 1; 2 ): On a [m ; m] O2 \ [a; b] :
Puisque m = sup(O1 \ [a; b]); 9c 2 O1 \ [a; b] = m <c m:
D’où c 2 O2 \ [a; b] et par suite c 2 O1 \ O2 = ;: Absurde
Donc m 62 O2 :
Par suite m 62 O1 [ O2 = I; absurde.
Donc I connexe.
Remarque :
Tout connexe de R est un intervalle.
Preuve :
Soit A un connexe de R contenant au moins deux points.
Supposons que A ne soit pas un intervalle.
Soient x; y 2 A; x < y; 9a 2 ]x; y[ \ Ac :
4.2.3 Propriétés :
Proposition 1 :
Soit (E; O) un espace topologqie.
(E; O) est connexe si et seulement si toute application continue de (E; O) dans l’espace discret
(f0; 1g ; P(f0; 1g)) est constante.
Preuve :
=)) Supposons que (E; O) est connexe.
Soit f : (E; O) ! (f0; 1g ; P(f0; 1g)) une application continue.
Montrons que f est constante.
Puisque f est continue et f0g est ouvert et fermé dans f0; 1g ; on a f 1 (f0g) est ouvert et fermé
dans E:
Puisque (E; O) est connexe, on a f 1 (f0g) = ; ou f 1 (f0g) = E:
Si f 1 (f0g) = ; alors 8x 2 E; f (x) = 1:
Si f 1 (f0g) = E alors8x 2 E; f (x) = 0:
Donc f est une application constante.
(=) Supposons que toute application continue de E dans f0; 1g est constante.
Montrons que (E; O) est connexe.
Supposons que (E; O) n’est pas connexe..
Alors il existe A; B ouverts non vides de E et disjoints tels que E = A [ B:
Considérons l’application :
f : (E; O) ! (f0; 1g ; P(f0; 1g))
0 si x 2 A
x7 !
1 si x 2 B = Ac
1
f (f0g) = A 2 O:
f 1 (f1g) = B 2 O.
f 1 (;) = ; 2 O.
f 1 (f0; 1g) = E 2 O:
Donc f est continue sur E:
Ainsi f est une application continue de E dans f0; 1g qui n’est pas constante ; ce qui est contraire
à l’hypothèse.
Donc (E; O) est connexe.
Preuve :
On suppose que A est connexe et A B A.
Montrons que B est connexe.
Supposons que B n’est pas connexe.
9O1 ; O2 ouverts non vides et disjoints de B tels que B = O1 [ O2 :
O1 ; O2 étant des ouverts de B; 9U1 ; U2 ouverts de E tels que :
O1 = U1 \ B O2 = U2 \ B:
Puisque A B; on a U1 \ A et U2 \ A sont des ouverts de A disjoints.
Puisque U1 \ B 6= ;; soit x1 2 U1 \ B:
x1 2 B A =) x1 2 A
x1 2 U1
=) U1 2 VE (x1 ):
U1 2 O
U1 2 VE (x1 )
=) U1 \ A 6= ;:
x1 2 A
De même on déduit de U2 \ B 6= ;; que U2 \ A 6= ;:
Donc U1 \ A et U2 \ A sont deux ouverts de A qui partionnent A:
Ce qui contredit la connexité de A:
Donc B est connexe.
Corollaire 1 :
Soit (E; O) un espace topologique. L’adhérence de toute partie connexe de E est connexe.
Proposition 3 :
Soient (E; O) est un espace topologique, (Ai )i2I une famille de parties de E:
T S
Si 8i 2 I; Ai est connexe et Ai 6= ; alors Ai est connexe.
i2I i2I
Preuve :
T
Soit (Ai )i2I une famille de parties connexes de E = Ai 6= ;:
S i2I
Montrons que A = Ai est connexe.
i2I
Supposons que A n’est pas connexe.
9O1 ; O2 ouverts non vides de A et disjoints tels que : A = O1 [ O2
D’où 9U1 ; U2 ouverts de E tels que O1 = U1 \ A O2 = U2 \ A:
Puisque 8i 2 I; Ai A; on a 8i 2 I U1 \ Ai ; U2 \ Ai sont des ouverts disjoints de Ai :
Exemple d’application :
Soient A; B deux parties connexes d’un espace topologique (E; O): Si A\B 6= ; alors A[B
est connexe.
Preuve :
Posons F = A [ B: On a B (A [ B) \ B B
Puisque B est connexe, on déduit de la proposition 2 que
F \ B = (A [ B) \ B est connexe.
F \ B = (A \ B) [ B; d’où (F \ B) [ A = (A \ B) [ B) [ A = A [ B:
(F \ B) \ A = (A [ B) \ B \ A = A \ B 6= ;:
Puisque F \ B et A sont connexe, on déduit de la proposition 3 que (F \ B) [ A = A [ B est
connexe, car F \ B \ A = A \ B 6= ;:
Propositon 4 :
0
Soient (E; O), (F; O ) deux espaces topologique, f une application de E dans F:
Si f est continue sur E et (E; O) est connexe alors f (E) est connexe.
Preuve :
Corollaire 2 :
Toute partie convexe de Rn est connexe.
Preuve :
Soient A une partie convexe de Rn ; a 2 A:
On a 8x 2 A; [a; x] = f(1 t)a + tx; 0 t 1g A:
Donc [a; x] qui est l’image de [0; 1] par l’application continue t 7 ! (1 t)a + tx; est
connexe d’après la proposition 4.
S T
Puisque A = [a; x] et a 2 [a; x] ; on déduit de la proposition 3 que A est connexe.
x2A x2A
Proposition 5 :
Le produit de deux espaces topologiques connexes est connexe.
Preuve :
0
Soient (E; O), (F; O ) deux espaces topologique connexes.
Soient a 2 E; b 2 F: Posons Eb = E fbg Fa = fag F:
Eb est connexe comme image du connexe F par l’application continue y 7 ! (a; y):
Puisque (a; b) 2 Eb \ Fa ; on déduit alors de la proposition 3 que Eb [ Fa est connexe.
S T
On a E F = (Eb [ Fa ) et (a; b) 2 (Eb [ Fa ) ; 8b 2 F …xé.
a2E a2E
On déduit de la proposition 3 que E F est connexe.
Exercice :
Montrer qu’un produit quelconque d’espaces connexes est connexes.
Preuve :
On suppose que A est connexe.
Puisque f est une application continue, on a f (A) est une partie connexe R, d’après la
proposition 4.
Donc f (A) est un intervalle de R:
D’où 8a; b 2 f (A); a < b; on a [a; b] f (A)
C0 est à dire 8a; b 2 f (A); a < b; 8c 2 [a; b] ; 9x 2 A = f (x) = c:
Exercices :
1/- Montrer que Cn f0g est connexe.
En déduire que R et C ne sont pas homéomorphes.
0
3/- Soit f : I ! R une fonction dérivable sur l’intervalle ouvert I de R: Montrer que f (I) est
un intervalle de R:
Théorème 1 et dé…nition 4
Soient (E; O) un espace topologique, < une relation binaire dé…nie sur E par : (x<y) () (x
et y appartiennent à une même partie connexe).
< est une relatio d’équivalence sur E:
Les classes d’équivalence suivant < sont appelées les composantes connexes de E:
La composante connexe d’un point x de E notée Cx ou C(x) est la plus grande partie
connexes de E contenant x:
Preuve du théorème :
Remarque :
S
Si 8x 2 E; Cx est la composante connexe de x alors E = Cx et 8x; y 2 E (x<y) ()
x2E
(y 2 Cx ):
Si (E; O) est connexe alors E est l’unique composante connexe de E:
Exemples :
1/- E = [ 2; 1[[ ]2; 4[ a deux composantes connexes qui sont [ 2; 1[ et ]2; 4[ :
Remarque :
Si (E; O) est un espace topologique tel que 8x 2 E; Cx = fxg
On dit que (E; O) est totalement discontinu.
Exemple :
Q muni de la topologie induite par R est totalement discontinue.
Soit x 2 Q: Supposons que Cx contient y 6= x: On peut supposer que x < y: Soit a 2
]x; y[ \ (RnQ) (6= ; carRnQ est dense dans R).
Posons O1 = ] 1; a[ \ Cx O1 = ]a; +1[ \ Cx
On a x 2 O1 ; y 2 O2 ; O1 \ O2 = ;; O1 et O2 ouverts de Cx :
Proposition 7 :
Soit (E; O) est espace topologique.
Les composantes connexes de E sont des fermés de E:
Preuve :
Soit x 2 E: Notons Cx la composante connexe de x.
Montrons que Cx Cx :
Puisque Cx est connexe, on déduit du corollaire 1 que Cx est connexe. On a en outre
x 2 Cx Cx :
Donc Cx est une partie connexe E contenant x. Puisque Cx est la plus grande partie
connexe de E contenant x; on a Cx Cx : Donc 8x 2 E; Cx est un fermé de E:
4.3.1 Dé…nitions
Dé…nition 5 :
Ont dit que (E; O) est localement connexe au point x de E si x possède une base voisinages
dans E formée de parties connexes de E:
Dé…nition 6 :
Ont dit que (E; O) est localement connexe s’il l’est en chacun de ses points.
4.3.2 Exemples.
c) Q muni de la topologie induite par R n’est localement connexe en aucun de ses points.
Remarques :
2/- Un espace topologique peut être connexe sans être localement connexe.
Exemple :
S
Considérons la partie A de R2 dé…nie par : A = (Ar [ A) où 8r 2 Q; Ar = frg R+
r2Q
et A = R f0g :
a) Montrons que A est connexe.
8r 2 Q; Ar est homéomorphe à R+ ; donc est connexe.
A est homéomorphe à R; donc est connexe.
8r 2 Q; Ar [ A est connexe comme réunion de deux connexes dont l’intersection est non vide
((r; 0) 2 Ar \ A):
A est connexe comme réunion de connexes dont l’intersection est non vide.
4.3.3 Propriétés :
Proposition 8 :
Q
Soit (Ei ; Oi )i2I une famille d’espaces topologiques. On pose E = Ei et (E; O) l’espace
i2I
topologique produit.
Si 8i 2 I (Ei ; Oi ) est connexe et localement connexe alors (E; O) est localement connexe.
Proposition 9 :
Soit (E; O) un espace topologique. Pour que (E; O) soit localement connexe il faut et il
su¢ t que tout ouvert de E ait des composantes connexes ouvertes.
Preuve :
=)) Suppososns que (E; O) est localement connexe.
Soit O un ouvert de E:
Soit C une composante connexe de O: Montrons que C est ouverte. Soit x 2 C:
Puisque (E; O) est localement connexe, 9V 2 VE (x) = V connexe.
Puisque C Cx composante connexe de x; et que V est un connexe de E contenant x; on a
V C:
V C
=) C 2 VE (x):
V 2 VE (x)
Donc C est voisinage de chacun de ses points.
(=) Supposons que les composantes connexes de tout ouvert de E sont ouvertes.
Montrons que (E; O) est localement connexe.
Soient x 2 E; V 2 VE (x):
9O ouvert de E = x 2 O V:
Soit C la composante connexe de O qui contient x: D’après l’hypothèse, C est un ouvert de E:
(C 2 O et x 2 C) =) C 2 VE (x):
Donc on a : C 2 VE (x); C connexe et C O V:
Donc (E; O) est localement connexe.
Corollaire 3 :
Preuve :
Supposons que (E; O) est localement connexe.
Soit C la composante connexe d’un point quelconque x de E: D’après la proposition 7, C est
un fermé de E:
Puisque E est un ouvert de (E; O), on déduit de la proposition 9 précédente que C est un ouvert
de E:
Proposition 10 :
Soient (E; O) un espace topologique et A une partie de E:
Si (E; O) est localement connexe et A est un ouvert de E alors (A; OA ) est localement
connexe.
Preuve :
Supposons que (E; O) est localement connexe et A 2 O.
Soient x 2 A; V 2 VA (x):
9U 2 VE (x) = V = U \ A:
(A 2 O; x 2 A) =) A 2 VE (x):
Donc V = U \ A 2 VE (x); comme intersection …nie de voisinages.
Puisque (E; O) est localement connexe,
9W 2 VE (x) = W connexe et W U \ A = V:
(W connexe de E et A 2 O) =) W connexe de A:
W A
Donc W connexe de A = W 2 VA (x) et W V:
Exemple d’application :
Dans R2 ; considérons A = (x; y) 2 R2 = x > 0; y = sin x1
A est l’image du connexe R+ par l’application continue x 7 ! (x; sin x1 ); donc A est connexe.
4.4.1 Dé…nitions.
Dé…nition 7 :
Dé…nition 8 :
Ont dit que (E; O) est connexe par arcs si : 8a; b 2 E il existe un chemin continu dans E
d’origine a et d’extremité b:
4.4.2 Exemples.
4.4.3 Propriétés.
Proposition 11 :
Soit (E; O) un espace topologique. Si (E; O) est connexe par arcs alors (E; O) est connexe.
Preuve :
Supposons que (E; O) est connexe par arcs.
Montrons que (E; O) est connexe.
Soit f : (E; O) ! (f0; 1g ; P(f0; 1g)) une application continue.
Montrons qu’elle est constante.
Soient x; y 2 E; x 6= y:
Puisque (E; O) est connexe par arcs, il existe une application continue g : [0; 1] ! E telle que
g(0) = x et g(1) = y:
f g : [0; 1] ! f0; 1g est continue comme composée d’applications continues. Puisque [0; 1] est
connexe, cette application est constante.
D’où f (x) = f (g(0)) = f g(0) = f g(1) = f (g(1)) = f (y):
Donc f est constante.
D’où (E; O) est connexe, d’après la proposition 1.
Remarque :
La reciproque de la proposition précédente est fausse.
Considérons la partie de R2 ; A = (x; y) 2 R2 = x > 0; y = sin x1
On a établi que A = A [ (f0g [ 1; 1]) est connexe.
On a lim '1 (t) = '1 (t0 ) = 0; '1 est continue sur [0; 1] :
t !t0
<
Le fait que cette dernière limite n’existe pas, contredit la continuité de '2 :
Par conséquent la fonction ' n’existe pas.
Donc A n’est pas connexe par arcs.
Exercice :
Si E est un espace vectoriel normé alors tout ouvert connexe de E est connexe par arcs.
Proposition 12 :
Soit (E; O) un espace topologique, (Ai )i2I une famille de parties connexes par arcs de E
T S
telle que Ai 6= ;; alors Ai est connexe par arcs.
i2I i2I
Preuve :
T S
Supposons que 8i 2 I; Ai est connexe par arcs et que Ai 6= ;: Montrons que A = Ai
i2I i2I
est connexe.
Soient x; y 2 A tels que x 6= y; 9i; j 2 I = x 2 Ai ; y 2 Aj :
T
Soit a 2 Ai :
i2I
On a a; x 2 Ai qui est connexe par arcs. Donc il existe.
fi : [0; 1] ! Ai application continue telle que fi (0) = x; fi (1) = a:
On a a; y 2 Aj qui est connexe par arcs. Donc il existe.
En outre h(0) = fi (0) = x h(1) = fj (1) = y; donc h est un chemin continu dans A de x à
y:
Donc A est connexe par arcs.
Proposition 13 :
0
Soient (E; O) un espace topologique, (F; O ) un espace topologique, f : E ! F une
application.
Si (E; O) est connexe pars arcs alors f (E) est connexe par arcs.
Preuve :
Soient y; z 2 f (E): 9a; b 2 E = f (a) = y; f (b) = z:
Puisque (E; O) est connexe par arcs, il existe un chemin continue ' dans E d’origine a
d’extremité b:
f ' : [0; 1] ! f (E) est continue et f '(0) = f (a) = y; f '(1)) = f (b) = z:
Donc f ' est un chemin continu dans f (E) d’origine y et d’extremité z:
D’où f (E) est connexe par arcs.
Proposition 14 :
Le produit de deux espaces topologiques connexes par arcs est connexe par arcs.
Preuve :
0
Soient (E; O), (F; O ) deux espaces connexes, par arcs
8a 2 E; Fa = fag F est connexe par arcs car homéomorphe à F:
8b 2 F; Eb = E fbg est connexe par arcs car homéomorphe à E:
Pour a 2 E …xé, 8b 2 F; Eb \ Fa 3 (a; b):
S
D’où E F = (Eb [ Fa ) est connexe par arcs d’après la proposition 12.
b2F
Exercice :
Montrons que le produit d’une famille quelconque d’espaces topologiques connexes par arcs
est connexe par arcs.
Théorème 2 et dé…nition 9 :
Soient (E; O) un espace topologique, < une relation binaire sur E dé…nie par : (x<y) () (x
et y appartiennent à une même partie connexe par arcs):
< est une relation d’équivalence sur E:
Les classes d’équivalence suivant < sont appelées composantes connexes par arcs de E:
La composante connexe par arcs du point x de E est la plus grande partie connexe par arcs
de E contenant x:
Preuve du théorème :
< est re‡exive et symétrique.
Montrons que < est transitive.
Soient x; y; z 2 E tels que x<y et y<z: Montrons que x<z:
(x<y) () (9A connexe par arcs = x; y 2 A):
(y<z) () (9B connexe par arcs = y; z 2 B)
On a y 2 A \ B; A et B sont connexes par arcs.
D’après la proposition 12, A [ B est connexes par arcs. En outre x; z 2 A [ B: Donc x<z:
Exemples :
On considère A = (x; y) 2 R2 = x > 0 et y = sin x1 :
A est connexe par arcs.
A n’est pas connexe par arcs.
A = A [ B; où B = f0g [ 1; 1] est connexe par arcs.
Donc A et B sont les composantes connexes par arcs de A:
Dé…nition 10 :
On dit qu’un espace topologique (E; O) est localement connexe par arcs si tout point de
E possède une base de voisinages formée de parties connexes par arcs de E:
Exemples :
Rn est localement connexe par arcs.
Proposition 15 :
Preuve :
=)) Supposons que (E; O) est localement connexe par arcs.
Soient O un ouvert de E; C une composanre connexe par arcs de O:
Montrons que C est voisinage de chacun de ses points.
Soit x 2 C. 9V 2 VE (x); V connexe par arcs, d’après l’hypothèse.
Puisque C est la plus grande partie connexe par arcs de E contenant x; on a V C: D’où
C 2 VE (x):
(=) Supposons que les composants connexes par arcs de tout ouvert sont ouvertes.
Montrons que (E; O) est localement connexe par arcs.
Soient x 2 E; V 2 VE (x): 9O 2 O = x 2 O V:
Soit C la composante connexe par arcs de O qui contient x. D’après l’hypothèse, C 2 O et
x 2 C: Donc C est un voisinage connexe de x dans E; contenu dans O; donc dans V:
Corollaire :
Soit (E; O) un espace topologique. Si (E; O) est localement connexe par arcs alors ses
composantes connexes par arcs sont ouvertes.
Preuve :
Conséquence immédiate de la proposition 15 car E est un ouvert de lui-même.
Proposition 16 :
Soit (E; O) un espace topologique. Si (E; O) est connexe localement connexe par arcs alors
il est connexe par arcs.
Preuve :
Supposons que (E; O) est localement connexe par arcs et connexe.
On a E réunion de ses composantes connexes par arcs.
D’après le corollaire précédent, les composantes connexes par arcs de E sont ouvertes.
Si E a au moins deux composantes connexes par arcs alors celles-ci formeront une partition
ouverte de E; ce qui contredit la connexité de E: Donc E est l’unique composanrte connexe par
arcs de E:
Donc (E; O) est connexe par arcs.
Dé…nition 11 :
On appelle lacet dans E tout chemin dans E (c’est à dire tout application continue ' :
[0; 1] ! E) dont l’origine et l’extremité coïncident (c’est à dire '(0) = '(1))
Exemple :
Tout chemin dans E dé…ni par une application constante de [0; 1] dans E est un lacet dans
E dont l’image se réduit à un point de E:
Dé…nition 12 :
Deux chemins ' et dans E sont dits homotopes s’il existe une application continue
H : [0; 1] [0; 1] ! E;
(t; s) 7 ! H(t; s)
telle que 8t 2 [0; 1] ; H(t; 0) = '(t) et H(t; 1) = (t):
On dit aussi que ' est homotope à et H est appelée homotopie de chemins d’origine '
et d’extremité dans E:
Exemple :
Si E est un espace vectoriel normé ; ' et dans E sont deux chemins dans E alors si on
pose
8(t; s) 2 [0; 1]2 H(t; s) = (1 s)'(t) + s (t); on a H est une homotopie de chemins d’origine
' et d’extremité .
Dé…nition 13 :
Deux lacet ' et dans E sont dits homotopes comme lacets s’il existe une homotopie de
chemins H d’origine ' et d’extremité telle que :
8s 2 [0; 1] ; H(0; s) = H(1; s):
Une telle application H est appelée homotopie de lacets d’origine ' et d’extremité dans
E:
Exemple :
Si E est un espace vectoriel normé ; ' et sont deux lacets dans E alors si on pose
8t; s 2 [0; 1] ; H(t; s) = (1 s)'(t) + s (t); on a H est une homotopie de chemins telle que
Remarque :
Si H est une homotopie de lacets dans E alors
8s 2 [0; 1] 's : t 7 ! 's (t) = H(t; s) est un lacet dans E car 's est une application continue
de [0; 1] dans E telle que :
's (0) = H(0; s) = H(1; s) = 's (1); 8s 2 [0; 1] :
4.5.2 Propriétés.
Théorème3 :
Soit (E; O) un espace topologique. Alors :
1) La relation entre chemins dans E; <c dé…nie par :
('<c ) () (' est homotope à )
() ( il existe une homotopie de chemins d’origine ' et d’extremité )
est une relation d’équivalence sur l’ensemble des chemins dans E:
Preuve :
1)
Montrons <c est re‡exive.
Soit ' un chemin dans E: 8(t; s) 2 [0; 1]2 ; posons H(t; s) = '(t):
H est une homotopie de chemins d’origine ' et d’extremité :
Proposition 17 :
Soient (E; O) un espace topologique, ' et deux chemins dans E:
Pour que ' et soient homotopes, il est nécessaire que leurs images soient dans la même
composante connexe par arcs de E:
Preuve :
Supposons que ' et sont homotopes dans E:
Il existe une application continue H : [0; 1] [0; 1] ! E telle que : 8t 2 [0; 1] ; H(t; 0) = '(t)
et H(t; 1) = (t):
Puisque [0; 1]2 est connexe par arcs et H est continue, on a H([0; 1]2 ) est une partie connexe
par arcs de E:
On a '([0; 1]) = H([0; 1] f0g) H [0; 1]2 :
([0; 1]) = H([0; 1] f1g) H [0; 1]2 :
D’où '([0; 1]) et ([0; 1]) appartiennent à la même composante connexe par arcs de E:
Remarque :
Proposition 18 :
Soit (E; O) un espace topologique.
Tout chemin dans E est homotope à un chemin constant.
Preuve :
Soit ' un chemin dans E c’est à dire une application continue de [0; 1] dans E:
8s; t 2 [0; 1] ; posons H(t; s) = ' ((1 s)t) :
H est continue sur [0; 1]2 à valeurs dans E:
8t 2 [0; 1] ; H(t; 0) = '(t); H(t; 1) = '(0):
Considérons le chemin constant '0 : [0; 1] ! E; t 7 ! '0 (t) = '(0):
H est une homotopie de chemins d’origine ' et d’extremité '0 :
Donc le chemin ' est homotope au chemin constant '0 dans E:
Proposition 19 :
Soit (E; O) un espace topologique.
Si (E; O) est connexe par arcs alors tous les lacets constants de E sont homotopes comme
lacets.
Preuve :
Soient '0 et 0 deux lacets constants dans E:
8t 2 [0; 1], '0 (t) = a; 0 (t) = b; a; b deux éléments …xés de E
Proposition 20 :
Soit (E; O) un espace topologique.
Tous les chemins dans E dont les images sont dans une même composante connexe par
arcs de E sont homotopes.
Puisque la relation d’homotopie de chemins est, d’après le théorème 3, une relation d’équi-
valence, il existe une homotopie de chemins d’origine ' et d’extremité :
Proposition 21 :
Soient (E; O) un espace topologique ; ' et deux chemins dans E:
Pour que ' et soient homotopes dans E il est nécessaire et su¢ sant que leurs images
soient dans la même composantes connexe par arcs de E:
Preuve :
=)) Supposons que ' et sont homotopes dans E.
On déduit de la proposition 18 que leurs images sont dans la même composante connexe
par arcs de E:
(=) Supposons que les images de ' et sont dans une même composante connexe par arcs de
E:
On déduit de la proposition 20 que ' et sont homotopes.
Dé…nition 14 :
Soit (E; O) un espace topologique. On dit que (E; O) est simplement connexe si les deux
propriétés suivantes sont véri…ées :
(i) (E; O) est connexe par arcs.
(ii) Tout lacet dans E est homotope comme lacets à un lacet constant.
Exemples :
1) Tout espace vectoriel normé E est simplement connexe.
Tout espace vectoriel normé E est connexe par arcs.
4) Tout ouvert étoilé d’un espace vectoriel normé est simplement connexe.
ESPACES TOPOLOGIQUES
COMPACTS.
Dans le cadre des espaces métriques, la notion de compacité a été apprise, généralisant
celle de …nitude. Il est question ici d’étendre cette notions à des espaces topologiques quelconques.
Associant cette notion à celle de topologie produit, on verra l’important théorème de Tychono¤.
Lorsqu’un espace nest pas compact, on verra qu’il peut l’être localement, on parle d’espace laca-
lement compact. Seont en…n introduits, d’une part la compacti…cation au sens d’Alexandro¤ qui
permet à parti d’un espace localement compact de construire un espace cpmpact dont le premier y
est dense, et d’autre part les espaces dénombrables à l’in…ni qui jouent un très grand rôle dans les
applications, particulièrement en géométrie.
Dé…nitions 1 :
On dit que (E; O) véri…e la propriété de Borel-Lebesgue si de tout recouvrement ouvert de
E on peut extraire un sous-recouvrement …ni.
Dé…nition 2 :
On dit que (E; O) est quasi-compact s’il véri…e lla propriété de Borel-Lebesgue.
Dé…nition 4 :
On dit que A est un compact (de E) si le sous-espace topologique (A; OA ) de (E; O) est
compact.
Dé…nition 5 :
On dit que A est relativement compact (Dans E) si A est un compact.
Exemples :
1/- R muni de sa topologie usuelle n’est pas compact.
(R; O) est séparé.
S
On a R = ] n; n[; donc (] n; n[)n2N? est un recouvrement ouvertde R: On ne peut
n2N?
en extraire un sous-recouvrement …ni.
Sp
En e¤et, si R = ] nk ; nk [; alors en posant n0 = maxfnk ; 1 k pg
k2N?
on a R =] n0 ; n0 [: Ce qui est impossible car n0 + 1 2 R et n0 + 1 2]
= n0 ; n0 [:
Si x = 1 et y 2 R:
I = [ 1; y 1[2 VR ( 1); J =]y 1; y + 1[2 VR (y) et I \ J = ?:
Si x 2 R et y = +1:
I =]x 1; x + 1[2 VR (x); J =]x + 1; +1] 2 VR (+1) et I \ J = ?:
Si x = 1 et y = +1;
I = [ 1; 0[2 VR ( 1); J =]0; +1] 2 VR (+1) et I \ J = ?:
Exercices :
1/- Soit (E; O) un espace topologique séparé. Montrer que (E; O) est compact et discret si et
seulement si il est …ni.
5.1.2 Propriétés :
Proposition 1 :
Soit (E; O) un espace topologique. Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) est quasi-compact
(ii) De toute famille de fermés de E dont l’intersection est vide, on peut extraire une sous-famille
…nie d’intersection vide.
Preuve :
(i))(ii) Supposons que(E; O) est quasi-compact.
T
soit (Fi )i2I une famille de fermés de E telle que Fi = ?:
T i2IS S
8i 2 I; posons Oi = Fic ; on a ( Fi = ?) , (E = Fic = Oi ):
i2I i2I i2I
D’où (Oi )i2I est un recouvrement ouvert de E:
S
n
Puisque (E; O) est quasi-compact, 9i1 ; :::; in 2 I / E = Oij :
j=1
S
n T
n T
n
D’où E = Fijc = ( Fij )c ie Fij = ?:
j=1 j=1 j=1
T
n
D’où (Fij )i j n est nue sous-famille …nie extraite de (Fi )i2I = Fij = ?:
j=1
Proposition 2 :
Soit (E; O) un espace topologique. Alors (E; O) est un compact si et seulement si les deux
propriétés suivantes sont véri…ées :
(i) (E; O) est séparé.
(ii).De toute famille de fermés de E dont l’intersection est vide, on peut extraire uns sous-famille
…nie d’intersection vide.
Proposition 3 :
Soit (E; O) un espace topologique séparé. Alors les trois propriétés suivantes sont équiva-
lentes :
(i) (E; O) est compact.
(ii) Tout …ltre sur E adment un point adhérent.
(iii). Tout ultra…ltre de E est convergent.
Preuve :
(i))(ii) Supposons que (E; O) est compact.
T
Soit F un …ltre sur E; Montrons que A 6= ?:
T A2F
Supposons que A 6= ?: On déduit de la proposition 2 que :
A2F
Tn T
n T
n T
n
9A1 ; :::; An 2 F = Ai = ?: Puisque Ai Ai ; on a Ai = ?:
i=1 i=1 i=1 i=1
T
n
On déduit de la propriété (F2 ) des …ltres que Ai 2 F ie ? 2 F:
i=1
Ce qui contredit la propriété (F3 ) des …ltres.
Corollaire 1 :
Soit (E; O) un espace topologique séparé. Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) est un compact.
(ii) Toute famille de fermés de E dont les intersections …nies sont non vides a une intersection
non vide
Preuve :
(i))(ii) Supposons que (E; O) est un compact.
Soit (Fi )i2I une famille de fermés de E dont les intersections …nies sont non vides.
Considérons le …ltres F de base B l’ensemble des intersections …nies des Fi :
Puisque (E; O) est un compact, on déduit de la proposition 3 que F admet un point adhérent
a:
T T T T
On a a 2 A= B:Par conséquent a 2 Fi ; par dé…nition de B: Donc a 2 Fi car
A2F B2B i2I i2I
8i 2 I; Fi est un fermé de E:
T
D’où Fi 6= ?:
i2I
(ii))(i) Supposons que toute famille de fermés de E dont les intersections …nies sont non vides,
a une intersection non vide.
(E; O) est séparé par hypothèse.
Soit (Fi )i2I une famille de fermés de E d’intersection vide.
D’après l’hypothèse (ii), (Fi ) admet une sous-famille …nie d’intersection vide. On déduit de la
proposition 1 que (E; O) est quasi-compact.
D’où (E; O) est compact.
Corollaire 2 :
Soient (E; O) un espace topologique, (Fn ) une suite décroissante de fermés de E. Si (E; O)
est compact, alors les propriétés équivalentes suivantes sont véri…és :
Preuve :
Soit (Fn ) une suite décroissantes de fermés de l’espace compact (E; O)=
(i) Supposons que 8n 2 N; Fn 6= ?:
Pour toute famille …nie Fi1 ; :::; Fip extraite de (Fn )n2N ; On a :
T
p
Fik = Fi0 6= ?; où i0 = maxfik ; 1 k pg:
k=1 T
On déduit alors du corollaire 1 que Fn 6= ?:
n2N
(ii) C’est la contraposée de (i) ; elle lui est donc équivalente. Application : (R+ ; OR+ ) n’est
pas compact car il est séparé et ([n; +1[)n2N est une suite décroissante de fermés non vide de R+
d’intersection vide.
Proposition 4 :
Soient (E; O) un espace topologique, (Un ) une suite dans E:
Si (E; O) est compact alos :
(i) (Un ) possède au moins une valeur d’adhérence dans E:
(ii) Si (Un ) possède une unique valeur d’adhérence l alors (Un ) converge vers l:
Preuve :
Supposons que (Un ) est une suite de l’espace compacet (E; O):
Théorème 1 : de Bolzano-Weierstrass.
Soit (E; O) un espace topologique. Si (E; O) est compact alors toute partie in…nie de E
admet un point d’accumullation.
Preuve :
Soient (E; O) un espace topologique compact, A une partie in…nie de E:
Supposons que A n’admet pas de point d’accumulation dans E:
Donc 8x 2 E; 9Ux 2 V(x); Ux ouvert/ Ux \ (Anfxg) = ?:
D’où 8x 2 E; 9Ux 2 V(x); Ux ouvert / Ux \ A fxg:
fUx ; x 2 Eg est un recouvrement ouvert du compact (E; O):
S
n
D’où 9x1 ; :::; xn 2 E = E = Uxi :
i=1
On a 8i 2 [1; n] \ N; Uxi \ A fxi g:
S
n S
n
D’où A = A \ E = A \ ( Uxi ) = (A \ Uxi ) fx1 ; :::; xn g:
i=1 i=1
Ce qui contredit le fait que A soit une partie in…nie de E:
Corollaire 3 :
Soit (E; O) un espace topologique quasi-compact. Alors toute partie de E qui n’a pas de
point d’accumulation est …nie.
Preuve :
Conséquence immédiate du théorème de Bolzano-Weirstrass.
Proposition 5 :
Soient (E; O) un espace topologique , (A; OA ) un sous-espace topologique séparé de E:
Alors les deux propriétés suivantes sont équivalentes :
i) A est compact.
ii) De tout recouvrement de A par des ouverts de E; on peut extraire un sous-recouvrement
…ni.
Preuve :
(ii))(i) Supposont que tout recouvrement de A par des ouverts de E; on peut extraire un
sous-recouvrement …ni.
(A; OA ) est séparé par hypothèse.
Soit (Ui )i2I un recouvrement ouvert de A:
S
On a A = Ui : (8i 2 I; Ui 2 OA ) ) (8i 2 I; 9Oi 2 O = Ui = Oi \ A):
S
i2I S
Donc A = (Oi \ A) ie A Oi :
i2I i2I
(Oi )i2I ; est un recouvrement de A par des ouverts de E . D’après l’hypothèse (ii), 9i1 ; :::; in 2 I
Sn
/A Oij :
j=1
S
n S
n
Donc A = (Oij \ A) = Uij :
j=1 j=1
Ainsi (Uij )1 j n est un sous-recouvrement …ni de A extrait de (Ui )i2I :
Exemple d’application :
Soient (E; O) un espace topologique séparé, (Un ) une suite dans E qui converge vers l dans
E:Alors l’ensemble A = fUn ; n 2 N? g [ flg est compact.
(A; OA ) est séparé car (E; O) est séparé.
Soit (Ui )i2I un recouvrement de A par des ouverts de E:
S
On a A Ui : D’où 9i0 2 I = l 2 Ui0 :
i2I
Puisque Ui0 2 V(l) et que (Un ) converge vers l dans (E; O):
9N 2 N = 8n 2 N; (n > N ) ) (Un 2 Ui0 ):
S
Puisque A Ui ; 8n 2 [1; N ] \ N; 9in 2 I / Un 2 Uin :
i2I
S
N
D’où A = fUn ; n 2 [1; N ] \ Ng [ fUn ; n 2]N; +1[\Ng [ flg Uin :
n=0
Ainsi (Uin )0 n N est un sous-recouvrement …ni de A estrait de (Ui )i2I :
Proposition 6 :
Soit (E; O) un espace topologique séparé. Alors :
(i) Toute réunion …nie de partie compactes de E est compacte.
Preuve :
Supposons que (E; O) est séparé.
(i) Soit (Ai )1 i n une famille …nie de parties compactes de E:
S
n
Posons A = Ai :
i=1
(A; OA ) est séparé car (E; O) l’est.
Soit (Oj )j2J un recouvrement de A par des ouverts de E:
Puisque 8i 2 [1; n] \ N; Ai A; on a (Oj )j2J est un recouvrement de Ai par des ouverts de
E; 8i 2 [1; n] \ N:
Puisque 8i 2 [1; n] \ N; Ai est compact, on déduit de la proposition 5 que 8i 2 [1; n] \ N;
Si
m
9j1 ; :::; jmi 2 I= Ai Ojk :
k=1 Pni
m
S
n S S
n ni [ i
i=1
(ii) Tout singleton est compact. Puisque toute partie …nie est une réunion …nie de singletons,
on déduit de (i) que toute partie …nie de E est compacte.
Proposition 7 :
Soient (E; O) un espace topologique séparé, A une partie de E.
(i) Si A est compacte alors A est un fermé de E:
(ii) Si (E; O) est un espace topologique compact alors A est une partie compacte de E si et
seulement si A est un fermé de E:
Corollaire 4 :
Soient (R; O) l’espace topologique usuel de R; A une partie de R Alors les deux propriétés
suivantes sont équivalentes :
(i) A est une partie compacte de R:
(ii) A est une partie fermée et bornée de R:
Preuve :
(i))(ii) Supposons que A est une partie compacte de R:
Puisque (R; O) est séparé, on déduit dela propriété 7 que la partie compacte A de R est un
fermé de R:
Proposition 8 :
Tout espace topologique compact est régulier.
Preuve :
soit (E; O) un espace topologique compact.
(E; O) est séparé.
Soient x 2 E; V 2 V(x); cherchons U 2 V(x); U fermé /U V:
Soit F(x) l’ensemble des voisinages fermés de x:
T
Puisque (E; O) est séparé, on a U = fxg:
U 2F (x)
(V 2 V(x)) ) (9O 2 O= x 2 O V)
On a fxg \ Oc = ?:
fU \ Oc ; U 2 F(x)g est une famille de fermés de E d’intersection vide. Puisque (E; O) est
T
n T
n
compact, 9U1 ; :::; Un 2 F(x) / (Ui \ Oc ) = ?; d’après la proposition 3. D’où Ui O V:
i=1 i=1
T
n
Prenons U = Ui : On a U est un voisinage fermé de x / U V:
i=1
Corollaire 5 :
Dans un espace topologique compact, tout point admet une base de voisinage compacts.
Preuve :
Soit (E; O) un espace topologique compact.
D’après la proposition 8, (E; O) est régulier.
Soient x 2 E; V 2 V(x):9U 2 V(x); U fermé / U V:
Puisque U est un fermé du compact E; on déduit de la proposition 7 que U est compact.
Donc tout point de E admet une base de voisinages compacts.
Preuve :
Soit (E; O) un espace topologique normal.
(E; O) est séparé.
Soient A; B deux fermés non vides de E disjoints.
Cherchons U; V 2 O / A U; B V et U \ V = ?:
Exercice :
Soiet (E; O) un espace métrique.
1= Montrer que toute partie compacte de E est fermée dans E et bornée.
2= Montrer qu’une partie fermée de E et bornée peut ne pas être compacte.
3= On suppose que les boules fermées de E sont compactes.
Montrer qu’une partie fermée et bornée de E est compacte.
Preuve :
i) (f (A); Of0 (A) ) est séparé comme sous-espace du séparé (F; O0 ):
ii) Soit (Ui )i2I un recouvrement de f (A) par des ouverts de F:
S S S
On a f (A) Ui ; d’où A f 1 (f (A)) f 1 ( Ui ) = f 1 (Ui ):
S i2I i2I i2I
Donc A = (f 1 (Ui ) \ A)
i2I
Puisque f est continue sur A; 8i 2 I; f 1 (U ) \ A 2 OA :
i
Corollaire 6 :
Soient (E; O), (F; O0 ) deux espaces topologiques, f : E ! F une application, si (E; O) est
compact f est continue sur E et (F; O0 ) est séparé alors f (E) est un compact de F:
Preuve :
Conséquence immédiate du théorème de Weierstrass avec A = E:
Proposition 11 :
Soient (E; O), (F; O0 ) deux espaces topologiques séparés, f : E ! F une application
bijective. Si (E; O) est compact et F est continue sur E alors f est un homéomorphisme.
Preuve :
Puisque f est une bijection continue de E sur F , pour montrer que f est un homéomorphisme,
il su¢ t de montrer que f est un fermée.
Soit A un fermé de (E; O). Puisque (E; O) est compact, on déduit de la proposityion 7 que A
est compact.
Proposition 12 :
Soit (E; O) un espace topologique séparé, (F; d) un espace métrique, A une partie de E et
f une application de E sur F:
(i) Si A est compacte et f est continue sur A alors f (A) est une partie fermée et bornée de F:
(ii) Si en outre F = R alors f (A) est un fermé borné de R dont les bornes sont atteintes.
Preuve :
(i) Découle du théorème de Weierstrass et du fait que tout compact d’un espace métrique est
fermé et borné.
(ii) On suppose en outer que F = R:
D’après (i) f (A) est un fermé borné de R:
Montrons que les bornes de f (A) sont atteintes.
Puisques f (A) est un borné de R; 9m; M 2 R= m = inf f (A); M = sup f (A):
(M = sup f (A) ) (8" 2 R?+ ; 9x" 2 A / M " < f (x" ) M < M + ")
) (8" 2 R?+ ; 9x" 2 A / jf (x" ) M j < ")
) (M 2 f (A) = f (A); car f (A) est un fermé de R:
) (9b 2 A / M=f (b))
De même (m = inf f (A)) ) (m 2 f (A) = f (A))
) (9a 2 A / m = f (a)):
Proposition 13 :
Soient (E; O) un espace topologique, R une relation d’équivalence sur E telle que (E=R;
O ) est séparé.
Si(E; O) est compact alors (E=R; O ) est compact.
Preuve :
On a : E ! E=R la surjection canonique est continue sur E:
Puisque (E; O) est compact et (E=R; O ) est séparé, on déduit du théorème de Weierstrass
que (E) est un compact. Puisque est surjective, (E) = E=Rest un compact.
Théorème 2 : de Tychono¤.
Q
Soit (Ei ; Oi )i2I une famille d’espaces topologiques séparés. On pose E = Ei et on
i2I
considère l’espace topologique produit (E; O).
Alors les propriétés suivantes sont équivalentes :
(i) (E; O) est un compact.
(ii) 8i 2 I; (Ei ; Oi ) est compact.
Preuve :
(i))(ii) Supposonts que (E; O) est compact.
8i 2 I; (Ei ; Oi ) est séparé par hypothèse.
8i 2 I; pi : (E; O) !(Ei ; Oi ) est continue. Puisque (E; O) est compact, on déduit du théorème
de Weierstrass que (Ei ; Oi ) est compact, car en outre pi est surjective.
Remarque :
Lorsque I est dénombrable, l’on peut établier qu’un produit dénombrable de compacts est
compact sans utiliser les ultra…ltres, et donc sans utiliser le lemme de Zorn dans sa forme non
dénombrable.
Dé…nitions 6 :
On dit qu’un espace topologique (E; O) est localement compact si les conditions suivantes
sont véri…ées :
(i) (E; O) est séparé
(ii) Tout point de E possède un voisinage compact.
Dé…nition 7 :
On dit qu’un espace topologique (E; O) est dénombrable à l’in…ni si les conditions suivantes
sont véri…ées :
(i) (E; O) est localement compact
(ii) E admet un recouvrement dénombrable fermé de compacts.
Exemples :
1/- Tout espace compact est localement compact et dénombrable à l’in…ni.
2/- 8n 2 N? ; Rn est localement compact et dénombrable à l’in…ni.
3/- L’espace topologique discret (E; P(E)) est localement compact.
4/- Si E est dénombrable, l’espace topologique discret (E; P(E)) est dénombrable à l’in…ni.
5.3.2 Propriétés
Proposition 14 :
Preuve :
(i))(ii) Supposons que(E; O) est localement compact.
Soient x 2 E; W 2 VE (x); montrons qu’il existe V 2 VE (x)= V compact / V W:
Puisque (E; O) est localement compact, 9K 2 VE (x)= K compact.
Puisque K est compact, on déduit de la proposition 8 que (K; OK ) est régulier.
Utilisant alors le fait que W \K 2 VK (x); on a 9V 2 VK (x) / V fermé de (K; OK ) et V W \K:
Puisque V est un fermé de l’espace compact (K; OK ), on déduit de la proposition 7 que V est
compact.
Puisque K 2 VE (x) et V 2 VK (x); on a V 2 VE (x):
Ainsi V 2 VE (x); V est compact et V W \K W:
(ii))(i) Supposons que tout point de E admet une base de voisinages compacts.
(E; O) est séparé par hypothèse.
Soit x 2 E; E 2 VE (x); d’après l’hypothèse (ii), 9V 2 VE (x); V compact / V E: Donc V
est un voisinage compact de x:
Considérons (R; O) l’espace topologique réel usuel. Montrons que (Q; OQ ) n’est pas locale-
ment compact.
(Q; OQ ) est séparé comme sous-espace du séparé (R; O).
Montrons qu’aucun voisinage de 0 dans (Q; OQ ) n’est compact.
Soit V 2 VQ (0): 9 2 R?+ / ] ; [\Q V:
Puisque RnQ = R; on a ] 2 ; 2 [\RnQ 6= ?:
1
Soit a 2] 2 ; 2 [\RnQ: Posons N ( ) = E( 2 ) + 1 et 8n 2 N; n N; Fn = [a n; a + n1 ] \ Q:
8n 2 N; n N; Fn ] ; [\Q V:
8n 2 N; n N; Fn 6= ?; car Q est dense dans R:
Donc (Fn )n N est une suite décroissante de fermés non vides de V: Si V est compact, on déduit
du corollaire 2 que
Proposition 15 :
Soit (E; O) un espace topologique. Si (E; O) est localement compact alors tout compact
de E adment une base de voisinages compacts.
Preuve :
Supposont que (E; O) est localement compact.
Soient K un compact de E; V 2 VE (K):
8x 2 K; on a alors V 2 VE (x):
Puisque (E; O) est localement compact,
8x 2 K; 9Ux 2 VE (x); Ux compact / Ux V:
La famille fUx ; x 2 Kg est un recouvrement de K par des ouverts de E: Puisque K est compact,
S
n
9x1 ; :::; xn 2 K / K Uxi
i=1
S
n Sn
Donc K Uxi Uxi V:
i=1 i=1
Sn
Posons W = Uxi : W est un compact comme réunion …nie de compact, d’après la proposition
i=1
6.
S
n
W contient l’ouvert Uxi contenant K, donc W 2 VE (k):
i=1
Ainsi W est un voisinage compact de K, contenu dans V:
Corollaire 7 :
Tout espace topologique localement compact est régulier.
Preuve :
Supposons que (E; O) est localement compact.
(E; O) est séparé.
Soient x 2 E; V 2 VE (x):
Puisque fxg est un compact de E; on déduit de la Proposition 15 que : 9U 2 VE (x); U compact
/U V:
Puisque U est compact de l’espace séparé (E; O) on déduit de la proposition 7 que U est un
fermé de (E; O).
D’où 9U 2 VE (x); U fermé de E / U V:
Donc (E; O) est régulier.
Preuve :
(i))(ii) Supposons que A est un fermé de E:
Soit B une partie compacte de E telle que A \ B 6= ?:
On a A \ B est un fermé de B; car A est un fermé de E:
On déduit de la proposition 7 que A \ B est compacte.
Proposition 17 :
Soient (E; O) un espace localement compact, O un ouvert de E; et F un fermé de E: Alors
les sous-espaces topologiques (O; OO ); (F; OF ); (O \ F; OO\F ) sont localement compacts.
Preuve :
(O; OO ); (F; OF ); (O \ F; OO\F ) sont séparés comme sous-espaces de l’espace topologique
séparé (E; O):
Montrons que tout point de O admet un voisinage compact dans (O; OO ):
Proposition 18 :
Soient (E; O) un espace topologique séparé, A 2 P(E):Si (A; OA ) est un sous-espace loca-
lement compact alors il existe un ouvert O de E et un fermé F de E tels que A = O \ F:
Preuve :
Soit (A; OA ) un sous espace localement compact de l’espace topologique séparé (E; O).
Cherchons O ouvert de E; F fermé de E / A = O \ F:
Il su¢ t de montrer que A est un ouvert de A:
Soit x 2 A: Puisque (A; OA ) est localement compact, 9U 2 VA (x) / U compact.
(U 2 VA (x) ) (9 2 O / x 2 \A U:)
Puisque est un ouvert de E , on a \A \ A( U ):
Puisque (E; O) est séparé et U compact, on a U est un fermé de E; d’après la proposition 7.
Donc \A U =U A:
( 2 O et x 2 ) ) 2 VE (x):
D’où \ A 2 VA (x): Par conséquent A 2 VA (x); 8x 2 A:
Donc A est un ouvert de A ie 9O 2 O / A = O \ A:
Il su¢ t de prendre F = A , fermé de E:
Preuve :
Soit ! 2 ^ = E [ f!g et O = O [ f{K ; K compact de Eg:
= E: Posons E ^
E
b est un espace topologique.
^ O)
a) Montrons que (E;
(O1) : b car ? 2 O
? 2 O; b
O:
E b car ? est un compact de E et { ^ E:
^ 2 O; ^
E
b Montrons que A \ B
(O2) : Soient A; B 2 O; b
O:
Si A; B 2 O, alors A \ B b
O:
Si A = {E^ K; B = {E^ L; avec K et L compact de E:
A \ B = {E^ K \ {E^ L = {E^ K [ L et K [ L est un compact de E:
b
Donc A \ B 2 O:
Si A 2 O et B 2 {E^ K; avec K compact de E:
A \ B = A \ {E^ K = A \ ({E^ K [ f!g) = A \ {E^ K; car A E et ! 2
= E:
Puisque K est un compact de l’espace séparé (E; O) , on a K fermé dans E:
D’où {E K; A 2 : Par suite A \ {E K 2 O: Donc A \ B 2 O b
O:
b
(O3) Soit (Ai )i2I une famille d’éléments de O:
Notons I1 l’ensemble des i 2 I tels que Ai 2 O:
I2 l’ensemble des i 2 I tels que Ai 2 {E^ Ki ; Ki est un compact de E:
S S S S S S T
Ai = ( Ai [ Ai ) = ( Ai ) [ ( {E^ Ki ) = ( Ai ) [ ({E^ Ki ):
i2I i2I1 i2I2 S i2I1 i2I2 i2I1 i2I2
(8i 2 I1 ; Ai 2 O) ) ( Ai 2 O):
i2I T
Puisque (E; O) est séparé et 8i 2 I2 ; Ki est un compact de E , on a Ki est un compact de
i2I2
b
E: Donc {E^ Ki 2 O:
S
Ainsi Ai O [ {E^ K; avec O 2 O et K compact de E:
i2I
ou {E^ K = {E^ (K \ {E^ O) = {E^ (K \ {E O); car K E et ! 2
= E:
Puisque O 2 O; on a {E O est un fermé de E:
Puisque K est un compact de (E; O) et (E; O) est séparé, K est un fermé de E.
D’où K \ {E O est un fermé du compact K; donc un compact.
Posons K \ {E O = L compact de E:
S S b
On a Ai = {E^ L; avec L compact de E: Donc Ai 2 O:
i2I i2I
Et on a K \ {E^ K = ?:
b
^ O):
c/- Montrons que (E; O) est un sous-espace topologique de (E;
bE = fU \ E; U 2 Og:
Il s’agit de montrer que O = O b
Soit O 2 O; puisque O b on a O = O \ E et O 2 O:
O; b
Donc O bE :
O
bE ; V = U \ E avec U 2 O:
Soit V 2 O b
b est quasi-compact.
^ O)
d/- Montrons que (E;
Soit (Oi )i2I un recouvrement ouvert de E:^
Puisque ! 2 E ^ = S Oi ; 9i0 2 I / ! 2 Oi :
0
i2I
b et ! 2 Oi ) ) ({ ^ Oi est un compact de E):
(Oi0 2 O 0 E 0
^
La famillefOi ; i 2 Infx0 gg forme un recouvrement de Oi0 par des ouverts de E:
Puisque {E Oi0 est un compact de E et que (E; O) est un sous-espace topologique de (E; b
^ O);
S
n
9i1 ; :::; in 2 Infi0 g={E^ Oi0 (Oij \ E):
j=1
^ = Oi [ { ^ Oi = S
n
D’où E 0 E 0 Oij :
j=0
^ extrait de (Oi )i2I :
Donc fOij ; j 2 [0; n] \ Ng forme un sous-recouvrement …ni de E
Dé…nition 8 :
Le point ! est appelé point à l’in…ni de E:
b est appelé compacti…é au sens d’Alexandro¤ de E:
^ O)
(E;
Soit (xn ) une suite dans E:On dit que (xn ) tend vers l’in…ni dans (E; O) si elle converge vers
^ U
! dans (E; ^ ):
Remarque :
Si (E; d) est un espace métrique dans lequel les boules fermées sont compactes, (E; d) est
localement compact. On dit alors qu’une suite (xn ) dans E tend vers l’in…ni dans (E; d) si 8a 2 E;
la suite (d(a; xn ))n tend vers +1 dans R:
Cette dernière dé…nition est équivalentes à celle dé…nie ci-dessus.
b
^ O):
)) Supposons que (xn ) converge vers ! dans (E;
Soient a 2 E; R 2 R?+ : D’après l’hypothèse B 0 (a; R) est compacte.
D’où 9N (R; a) 2 N / 8n 2 N; (n N ) ) (xn 2 {E^ B 0 (a; R)):
ie 9N (R; a) 2 N / 8n 2 N; (n N ) ) (d(a; xn ) > R)
Donc lim d(a; xn ) = +1; 8a 2 E:
n!+1
Exercice :
En utilisant la projection stéographique, montrer que le compacti…é d’Alexandro¤ de Rn
s’identi…e à la sphère unité Sn de Rn+1 :
Proposition 19 :
Soit (E; O) un espace topologique localement compact. Alors les propriétés suivantes sont
équivalentes :
(i) (E; O) est dénombrable à l’in…ni.
b
^ O):
(ii) ! possède une base dénombrable de voisinages dans (E;
Preuve :
(i))(ii) Supposons que (E; O) est dénombrable à l’in…ni.
Soit V 2 VE^ (!):9K compact de E / {E^ K V:
S
D’après l’hypothèse, E = Kn ; où 8n 2 N; Kn est compacte.
n
Puisque (E; O) est localement compact, d’après la proposition 15,
8n 2 N; 9On 2 O; Bn compact / Kn On Bn :
Sn S
8n 2 N; posons Cn = Bk : (Cn ) est une suite croissante de compacts et E = Cn :
k=0 n2N
Puisque K est compact de E , 9n0 2 N=K Cn0 :Cn0 :
D’où {E^ Cn0 {E^ K V: Donc f{E^ Cn ; n 2 Ng est une base dénombrable de voisinage de !
b
^ O):
dans (E;
ESPACES METRIQUES
6.1 Généralités.
Dé…nition 1 :
On appelle distance sur un ensemble E, toute application d : E E ! R+ ayant les
propriétés suivantes :
1) d(x; y) = 0 () x = y:
2) 8x; y 2 E d(x; y) = d(y; x):
3) 8x; y; z 2 E d(x; z) d(x; y) + d(y; z):
Remarque :
Si d est une distance sur E; 8x1 ; :::; xn 2 E; on a :
nP1
d(x1 ; xn ) d(xi ; xi+1 )
i=1
Preuve :
Par induction sur n en utilisant l’inégalité triangulaire.
Proposition 1 :
8x; y; z 2 E jd(x; y) d(y; z)j d(x; z):
Preuve :
Soient x; y; z 2 E
d(x; y) d(y; z) + d(x; z)
(d; yz) d(y; x) + d(x; z)
Donc jd(x; y) d(y; z)j d(x; z):
Dé…nition 3 :
On appelle écart sur un ensemble E une application e : E E ! R+ ayant les propriétés
suivantes :
1) e(x; x) = 0:
2) 8x; y 2 E e(x; y) = e(y; x):
3) 8x; y; z 2 E e(x; z) e(x; y) + e(y; z):
Proposition 2 :
1) La somme d’une famille d’écarts est un écart.
2) L’enveloppe supérieure d’une famille d’écarts est un écart.
3) La limite d’une suite d’écarts est un écart.
Exemples :
a) R muni de la distance d(x; y) = jx yj est appelé droite numérique et cette distance est la
distance naturelle ou canonique de R:
b) Dans R2 ; pour x = (x1 ; x2 ); y = (y1 ; y2 ); on pose :
p
d(x; y) = (x1 y1 )2 + (x2 y2 )2
0
d (x; y) = max(jx1 y1 j ; jx2 y2 j)
00
d (x; y) = jx1 y1 j + jx2 y2 j :
c) Si n 3; on munit de même Rn de distances.
d) Sur R2 ; e(x; y) = jx1 y1 j est un écart.
e) Soit E un ensemble, f : E ! R une application
e(x; y) = jf (x) f (y)j est un écart sur E:
f) 8n 3; 8i 2 [1; n] \ N; sur Rn ei (x; y) = jx1 yi j est un écart
Dé…nition 4 :
Soit (E; d) un espace métrique.
Soit A une parite de E:
La restriction de d à A A est une distance sur A; appelée distance induite.
Dé…nition 5 :
0 0
Soient (E; d) et (E ; d ) deux espaces métriques.
0 0 0
On appelle isométrie de E sur E toute application de (E; d) dans (E ; d ) qui est bijective
et conserve les distances.
0 0
Soit f : (E; d) ! (E ; d )
(f isométrie) () ((f bijective) ^ (8x; y 2 E d(x; y) = d0 (f (x); f (y)))
0 1
Si f est une isométrie de E sur E , alors f est une isométrie de E 0 sur E.
0 0
Soient (E; d) un espace métrique. E un ensemble et f une bijection de E sur E . Alors
l’application
0 0 0 0
d : E0 E ! R dé…nie par : d (y; z) = d(f 1 (y); f 1 (z)) est une distance sur E et f est
0
alors une isométrie de E sur E .
0
On dit qu’on a transporté la distance d sur E au moyen de la bijection f:
R ! [ 1; 1]
8
Considérons f : >
> f (x) si x 2 R
>
<
x7 ! 1 si x = 1
>
>
>
: 1 si x = +1
Dé…nition 6 :
Dé…nition 7 :
0
On appelle boule fermée de centre a et de rayon r; l’ensemble B (a; r) = fx 2 E = d(a; x) rg :
Dé…nition 8 :
On appelle sphère de centre a et de rayon r; l’ensemble S(a; r) = fx 2 E = d(a; x) = rg :
Remarque :
Une boule n’est jamais vide, mais une sphère peut être vide.
Exemple :
(E; d) espace discret 8a 2 E; 8r 2 R+ `n f1g
S(a; r) = ;:
Dé…nition 9 :
Soient x 2 E; A E:
On appelle distance de x à A le réel d(x; A) = inf d(x; y)
y2A
Dé…nition 10 :
Si A et B sont deux parties de E; on appelle distance de A à B; le réel
d(A; B) = inf fd(x; y); x 2 A; y 2 Bg :
Proposition 3 :
Soit A E; x; y 2 E jd(x; A) d(y; A)j d(x; y):
Preuve :
8z 2 A d(x; z) d(x; y) + d(y; z):
D’où d(x; A) = inf d(x; t) d(x; z) d(x; y) + d(y; z); 8z 2 A:
t2A
Donc d(x; A) d(x; y) + d(y; A):
De même d(y; A) d(x; y) + d(x; A):
D’où jd(x; A) d(y; A)j d(x; y):
Dé…nition 11 :
Soit A E; on appelle diamètre de A la borne supérieure des distances des points de A:
diamA = (A) = sup d(x; y) (A) 2 R+ [ f+1g
x;y2A
On dit que A est borné si son diamètre est …ni.
Proposition 4 :
La réunion de deux ensembles bornés A et B est borné et on a : (A [ B) (A) + (B) +
d(A; B):
Preuve :
Soit a 2 A; b 2 B
8x; y 2 A [ B; ou bien x; y 2 A et d(x; y) (A)
ou bien x; y 2 B et d(x; y) (B)
ou bien x 2 A; y 2 B et d(x; y) d(x; a) + d(a; b) + d(b; y):
D’où 8x; y 2 A [ B; d(x; y) d(x; a) + d(a; b) + d(b; y):
(A) + d(a; b) + (B); 8(a; b) 2 A B
D’où sup d(x; y) (A) + (B) + d(a; b); 8(a; b) 2 A B
x;y2A[B
en passant la borne inf sur (a; b) 2 A B; on a :
(A [ B) (A) + (B) + d(A; B):
Dé…nition 12 :
Dans un espace métrique E; les boules ouvertes forment une base d’ouverts pour une
topologie sur E:
La topologie ainsi dé…nie est appelée topologie de l’espace métrique E:
Proposition 5 :
Les boules ouvertes de centre x forment une base de voisinages de x:
Corollaires 1 :
1) Un espace métrique est séparé.
2) Dans un espace métrique tout point admet une base dénombrable de voisinages.
3) Soit A E:
x 2 A () x est limite d’une suite de points de A:
Proposition 6 :
1/- Soit a 2 E; espace métrique :
L’application f ; E ! R est continue.
x 7 ! d(a; x)
2/- L’application d est continue sur E E muni de la topologie produit.
3/- Soit A E:
L’application f ; E ! R est continue.
x 7 ! d(x; A)
Théorème 1 : (Urysohn)
Soient A et B deux fermés de l’espace métrique E disjoints. Il existe une application
continue
f : E ! R+ telle que f = 1 sur A et f = 0 sur B; 0 f 1:
Preuve :
d(x;B)
f (x) = d(x;A)+d(x;B) :
Proposition 7 :
Un espace métrique est normal.
Dé…nition 12 :
Dé…nition 13 :
0
Ont dit que d et d sont métriquement équivalentes si 9a; b 2 R+ = 8x; y 2 E ad(x; y)
0
d (x; y) bd(x; y):
Exemples : E = Rn
1
P
n 2
d1 (x; y) = (xi yi )2 :
i=1
d0 (x; y) = max (jxi yi j) :
1 i n
00 P
n
d (x; y) = jxi yi j :
i=1
0 00 0
On a d d d nd
0 00
(E; d); (E; d ); (E; d ) sont topologiquement, uniformément et métriquement équivalentes.
Propsition 7 :
0
Soient d et d deux distances sur E:
0 0
1) Si d et d sont métriquement équivalentes alors d et d sont uniformément équivalentes.
0 0
2) Si d et d sont uniformément équivalentes alors d et d sont topologiquement équivalentes.
Remarque :
Les réciproques sont fausses
Considérer sur E = R les distances
0 00 jx yj
d(x; y) = jx yj ; d (x; y) = x3 y3 ; d = 1+jx yj
Théorème :
Si E est un espace métrique, les propriétés suivantes sont équivalentes.
1) E est compact.
2) Toute suite in…nie de points de E a au moins une valeur d’adhérence.
3) Toute suite in…nie de ponts de E possède une sous-suite convergente.
4) Toute partie in…nie de E a au moins un point d’accumulation.
Preuve :
) Je choisis x1 2 E
Si B(x1 ; e) recouvre E; Puisque 9! i B(x1 ; e) cet ! i1 recouvre E
Si B(x; e) 6 E; on choisit x2 2
= B(x1 ; e)
Si E = B(x1 ; e) [ B(x2 ; e)
Puisque B(x1 ; e) ! i1 et B(x2 ; e) ! i2
(! i1 ; ! i2 ) est unrecouvrement …ni de E:
nS1
Ainsi par récurrence, on forme une suite de points de E; x1 ; :::; xn tel que : xn 2
= B(xi ; e)
i=1
avec 2 points quelconque de la suite distants de plus :
Montrons que la suite (xn ) est …nie.
Lemme :
Si E est un espace métrique, A E; A compacte ; étant donné un recouvrement (! i )i2I
de A:
Par des ouverts de E, 9' > 0 = 8x 2 A; 9! i = B(x; e) \ A !i:
Théorème 2 :
Soit A une partie d’un espace métrique E:
Pour que A soit relativement compacte il faut et il su¢ t que toute suite in…nie des points
de A contienne une sous-suite qui converge vers un point de E:
Théorème 3 :
Un espace métrique compact est séparable.
Preuve :
Soit E un espace métrique compact. Montrons que E possède une base dénombrable d’ou-
verts
B(x; n1 ); x 2 E est un recouvrement ouvert de E:
D’où 9k 2 [1; p] \ N = B(xnk ; n1 ); k = 1; :::; p récouvre E: Cet ensemble est dénom-
brable.
Montrons que ces boules forment une base d’ouverts de la topologie de E:
Il su¢ t de montrer que 8x 2 E; l’ensemble des B(xnk ; n1 ) qui contiennet x est une base de
voisinage de x:
Soit V 2 V(x); V > B(x; ")
1
On choisit n = n < 2" :
9B(xnk ; n1 ) 3 x:
On a donc x 2 B(xnk ; n1 ) B(x; ") V:
Dé…nition 14 :
0
On dit qu’une application f : E ! E est uniformément continue si :
8" > 0; 9 " > 0 = 8x; y 2 E; d(x; y) < " =) d0 (f (x); f (y)) < ":
Remarque :
Une application uniformément continue est continue. La réciproque étant fausse.
Exemple :
x 7 ! x2 est continue et non uniformément continue.
Théorème 4 :
La composée de deux applications uniformément continues est uniformément continue.
Théorème 5 :
0 0
Si f : (E; d) ! (E ; d ) est continue et E compact alors f est uniformément continue.
Preuve :
f étant continue en tout point x de E; 8x 2 E; 9! x ; voisinage ouvert de x tel que
0
8y 2 ! x ; d (f (x); f (y)) < 2" :
0
Donc 8y; z 2 ! x ; d (f (y); f (z)) < ":
Les (! x )x2E forment un recouvrement ouvert de E; donc il existe ' > 0 = 8y 2 E; 9x0 ; B(y; e)
! x0 :
0
Donc d(y; z) =) d (f (y); f (z)) < ":
Remarque :
On peut avoir deux distances d1 et d2 sur E telles que f est uniformément continue sur
(E; d1 ) et ne l’est pas sur (E; d2 ):
Exemples :
(1)
E = ]1; +1[
g est continue.
Sur (E; d1 ); g est uniformément continue.
Sur (E; d2 ); g n’est pas uniformément continue.
9"0 = 8 ; 9x; y 2 E; d2 (x; y) < et d(g(x); g(y) "0 :
Prenons "0 = 1
d(g(x); g(y) = jx yj :
Prenons y = x + 1:
1 1 1 1
d2 (x; y) = x y = x(x+1) < x2
:
1
8 ; 9x = x2
< :
(2)
h : ]1; +1[ ! R
x 7 ! x2 :
Sur (E; d1 ); h n’est pas uniformément continue.
Sur (E; d2 ); h est uniformément continue.
Dé…nition 15 :
Soient (E; d) un espace métrique.
Une suite (xn ) de points de E est appelée suite de Cauchy si : 8" > 0; 9N (") 2 N = 8p; q 2
N; (p; q N ) =) (d(xp ; xq ) ") :
Dé…nition 16 :
An = fxn ; xn+1 ; :::; g = fxp ; p ng
(xn ) est de Cauchy si 8" > 0; 9N = 8n 2 N; (n N ) =) ( (An ) ") :
Soit F un …ltre sur E; F est dit de Cauchy si 8" > 0; 9A 2 F = (A) ":
Proposition 8 :
Remarque :
Toute suite de Cauchy n’est pas convergente.
Théorème 6 :
0
Soit f : E ! E une application uniformément continue.
0
Si (xn ) est de Cauchy dans E alors (f (xn )) est une suite de Cauchy dans E :
Proposition 9 :
Soit (xn ) une suite de Cauchy dans (E; d): Si (xn ) admet a pour valeur d’adhérence alors
(xn ) converge vers a:
Corollaire 2 :
Une suite de Cauchy ou bien n’a pas de point adhérent ou bien converge.
Dé…nition 17 :
Un espace métrique E est dit complet si toute suite de Cauchy de E est convergente.
Exemples :
R est complet, Q n’est pas complet, ]0; +1[ n’est pas complet.
Remarque :
0 0
Si (E; d) est complet et d et d deux distances uniformément équivalentes sur E alors (E; d )
est complet.
Proposition 10 :
Tout espace métrique compact est complet.
Proposition 11 :
Toute espace métrique dans lequel toute boule fermée est compacte est complet.
Proposition 12 :
Proposition 13 :
Un sous-espace complet A d’un espace métrique E est un fermé de E:
Théorème 7 :
0
Soient X une partie partout dense d’un espace métrique (E; d); (E; d ) un espace métrique
0
complet ; f une application de X dans E uniformément continue.
Alors il existe une unique application continue
fe : E ! E dont la restriction à X est f:
0
Preuve :
1) Unicité.
Supposons que fe : E ! E existe telle que fe est continue et prolonge f:
0
Soit x 2 E; X étant partout dense de E, il existe (xn ) suite de points de X telle que
lim xn = x:
Puisque fe : E ! E est continue, on a lim fe(xn ) = fe(x):
0
2) Existence.
A tout x 2 E = X; on associe une suite (xn ) de points de x telle que lim xn = x:
(xn ) étant convergente est de Cauchy.
0 0
Puisque f : X ! E est uniformément continue on a (f (xn )) est de Cauchy dans E :
0
E étant complet, (f (xn )) converge dans E 0 :
Posons fe(x) = lim f (xn ):
Montrons que fe(x) est indépendant de la suite (xn ) choisie. Soit (yn ) une suite de point de
de E qui converge vers x:
Montrons que lim f (xn ) = lim f (yn ):
Posons z2n = xn z2n+1 = yn :
Remarques :
0
1) L’hypothèse de complétude de E est essentielle.
X !X
En e¤et supposons f :
x7 !x
X = E: X E:
Soit x 2 EnX: Soit (xn ) une suite de points de X qui converge vers x ; si un prolongement
fe : E ! X existe alors
Théorème 8 :
Soit (E; d) un espace métrique.
b ) admettant l’espace E comme sous-espace par-
Il esxite un espace métrique complet (E;
b est appelé espace completé de E:
tout dense. E
b est unique à isométrie près si E
E b1 et E
b2 sont deux completés de E alors il existe une
b1 sur E
unique isométrie de E b2 qui sur E est l’identité.
Preuve :
1) Unicité.
b1 et E
Soient E b2 deux completés de E:
b2 l’injection canonique.
Considérons j : E ! E
b1 dans l’espace
j est une application uniformément continue de E partie partout dense de E
b2 :
métrique complet E
D’après le théorème du prolongement des applications uniformément continues, j se pro-
longe de manière unique en une application e b1 ! E
j:E b2 uniformément continue.
Montrons que e
j est une isométrie.
Montrons que j conserve les distances
b1 ; (xn ) et (yn ) deux suites de E telles que lim xn = x; lim yn = yn ; on
Soient x; y 2 E
a:
2) Existence
b
a) Construction de l’ensemble E:
Soit l’ensemble des suites de Cauchy de E:
Sur on dé…nit une relation < par : (xn )<(yn ) () lim d(xn ; yn ) = 0:
Montrons que < est une relation d’équivalence.
< est évidemment re‡exive et symétrique.
Transitivité de <:
Soient (xn ); (yn ); (zn ) 2 telles que (xn )<(yn ) et (yn )<(zn ):
d(xn ; zn ) d(xn ; yn ) + d(yn ; zn ):
Puisque lim d(xn ; yn ) = 0 = lim d(yn ; zn ); on a lim d(xn ; zn ) = 0
Donc < est transitive.
b = =<:
Posons E
8a 2 E; la suite (an ) telle que 8n 2 N an = a est une suite de Cauchy de E:
_
(xn ) 2 (an ) () lim d(xn ; an ) = 0 () lim d(xn ; a) = 0
La classe de (an ) est donc formé de toutes les suites de Cauchy de E qui converge vers a.
Nous la notons a:
b est injective.
L’application E ! E
a7 !a
b formé des a (classes des suites constantes).
On identi…e ainsi E au sous-ensemble de E
b
c) Montrons que E est dense dans E:
Soit b
2 E:
Soit (xn ) 2 : Montrons que (xn ) tend vers b
dans E
( ; xn ) = limd(xm ; xn ): Soit " > 0:
n
Puisque (xm ) est de Cauchy dans E;
9N (") 2 N = m; n > N =) d(xm ; xn ) < ":
En choisissant n > N et en faisant tendre m vers +1; on a :
9N (") 2 N = n > N =) lim d(xm ; xn ) ":
Donc limd(xm ; xn ) "
m
Donc lim ( ; xn ) = 0:
n
Dé…nition 18 :
. Soit (E; d) un espace métrique.
Une application f : E ! E telle que 8x; y 2 E d(f (x); f (y)) kd(x; y) avec k 2 [0; 1[;
est appelé contraction.
Théorème 9 :
Soient (E; d) un espace métrique complet, f une contraction sur E; alors f admet un unique
point …xe de E:
Preuve :
1) Unicité.
Supposons qu’il y ait deux points …xes a et b:
a = f (a); b = f (b):
d(f (a); f (b)) kd(a; b) () d(a; b) kd(a; b)
() (1 k)d(a; b) 0:
=) d(a; b) = 0 car 1 k > 0:
() a = b:
2) Existence.
Soit x0 2 E:
Considérons la suite récurrente (xn ) dé…nie par :
xn = f (xn 1) 8n 1:
8n 2 N d(xn+1 ; xn ) = d(f (xn ); f (xn 1 )) kd(xn ; xn 1) ::: k n d(x1 ; x0 ):
Remarque :
L’hypothèse k < 1 est essentielle.
Dé…nition 19 :
Un espace métrique E est dit bien enchaîné si 8(a; b) 2 E E; 8" > 0; 9a0 = a; a1 ; :::; an =
b suite …nie de points de E telle que d(ai ; ai+1 ) " 8i 0 i n 1:
Théorème 10 :
Un espace métrique connexe est bien enchaîné.
Preuve :
Soit a 2 E; 8" > 0; E(a; ") = fx 2 E = il existe une chaîne de points de a à x de pas "g
Montrons que E(a; ") est non vide, à lafois ouvert et fermé.
a 2 E(a; ")
E(a; ") est ouvert.
Soit x 2 E(a; "); il existe une chaîne de points de a à x de pas ": Soit y 2 B(x; "); en
complétant la "-chaine allant de a à x par y, on a y 2 E(a; "):
D’où B(x; ") est un voisinage de x contenu dans E(a; "):
Donc E(a; ") est voisinage de chacun de ses points.
E(a; ") est fermé.
Soit x 2 E(a; "); 9y 2 E(a; ") \ B(x; "):
D’où il existe une chaîne de pas " allant de a à y qui en la complétant par x donne une
chaîne de pas " allant de a à x:
D’où x 2 E(a; "):
Remarque :
La réciproque est fausse.
Un espace métrique peut être bien enchaîné sans être connexe. Exemple : Q muni de la
métrique induite par R.
Montrons que Q n’est pas connexe : En e¤et 8x 2 RnQ; ] 1; x[ \ Q et ]x; +1[ \ Q forment
une partition de Q en deux ouverts.
Théorème 11 :
Pour qu’un espace métrique compact soit connexe il faut et il su¢ t qu’il soit bien enchaîné.
Soient " > 0; a; b 2 Q; a 6= b; montrons qu’il existe une chaîne de " réliant a à b:
Si ja bj " on prend a0 = a; b = a1 :
Si ja bj > " on prend a1 2 ]a "; a + "[ \ Q:
Si ja1 bj "; on prend a0 = a; a1 ; a2 = b comme chaîne.
Sinon on prend a2 2 ]a1 "; a2 + "[ \ Q:
On continnue ainsi le processus.
Montrons qu’il s’arrête.
Sinon soit n 2 N 9a0 = a; :::; an = b = d(ai ; ai+1 ) ":
D0 où d(a; b) n":
Or R étant archimédien, 9n0 2 N = n0 " < d(a; b) = ja bj :
D’où on a nécessairement la longueur de la chaîne plus petite que n0 :
Preuve du théorème 11 :
(=)) Supposons E un espace métrique compact et bien enchaîné, montrons que E est connexe.
9F1 ; F2 deux fermés non vides disjoints de E = E = F1 [ F2
Puisque E est compact on a F1 et F2 sont deux compacts de E; d’où d(F1 ; F2 ) > 0:
Posons = d(F1 ; F2 ) > 0:
Il existe une chaîne de pas 2 (car E est bien enchaîné) joingnant a 2 F1 à b 2 F2 :
On a d(a; b) n2 n longueur de la chaine.
Or d(a; b) d(F1 ; F2 ) = :
D’où 8i 2 [1; n] \ N; on a d(ai ; ai+1 ) 2:
ESPACES FONCTIONNELS
On s’interesse dans ce chapitre aux espaces fonctionnels, c’est-à-dire à des espaces dont les
éléments sont des applications d’un ensemble dans un autre. Dans ce cadre, on essaye d’associer
duex types de convergence de fonctions à des topologies : la convergence simple et la convergence
uniforme. On énonce et démontre par la suite le théorème de Dini qui permet de passer d’une
convergence simple à une convergence uniforme. Ensuite, on s’interesse à la notion de famille de
fonctions équicontinues, aboutissant au théorème d’Ascoli qui caractérise les parties relativement
compactes dans l’espace des fonctions continues dé…nies sur un copact. Pour terminer le chapitre,
on s’interesse en particulier aux fonctions à valeurs dans R ou C pour lesquels un théorème de
densité est énoncé : le théorème de Stone-Weierstrass.
Exemples :
1/- E = [0; 1] = F , 8n 2 N , fn (x) = xn : 8
< 1 si x = 1:
(fn ) converge simplement sur [0; 1] vers f : x 7 !
: 0 si x 2 [0; 1[ :
sup jfn (x)j f (x) = sup xn = 1:
x2[0;1] x2[0;1[
Donc (fn ) ne converge pas uniformément sur [0; 1] vers la fonction nulle.
x
2/- E = R = F , 8n 2 N, fn (x) = 1+n2 x2
Remarque :
Une suite de fonctions qui converge uinformément vers f converge simplement vers f:
La reciproque de cette remarque est fausse. (voir exemple 1).
Soient E un ensemble , (F; d) un espace métrique, F (E; F ) l’espace des applications de E dans
F:
Peut-on dé…nir sur F (E; F ) une topologie Z 0 telle que : pour toute suite (fn ) d’élements de
F (E; F ), pour tout f 2 F (E; F ) : (fn ) converge vers f dans (F (E; F ) ; Z 0 ) si et seulement si (fn )
converge uniformément vers f sur E:
c/- Propriétès :
Proposition 1 :
Soient E un ensemble , (F; d) un espace métrique , F (E; F ) l’espace des applications de E
dans F muni de la métrique de la convergence uniforme :
Si (F; d) est complet alors (F (E; F ) ; ) est complet.
Proposition 2 :
Soient (E; Q) un espace topologique , (F; d) un espace métrique , (fn ) une suite d’appli-
cations de E dans F , f une application de E dans F , x0 un point de E: Si :
(i) (fn ) converge uniformément vers f sur E
(ii) 8n 2 N , fn est continue en x0 :
Alors f est continue en x0 :
Preuve :
Soit " 2 R+ , cherchons U 2 VE (x0 ) / 8x 2 E, x 2 U =) d (f (x) ; f (x0 )) < ":
Puisque (fn ) converge uniformément vers f sur E,
9N (") 2 N / 8n 2 N , 8x 2 E , n N =) d (fn (x) ; f (x0 )) < 3" :
Puisque fN est continue en x0 ,
9U 2 VE (x0 ) / 8x 2 E , x 2 U =) d (fN (x) ; fN (x0 )) < 3" :
Ainsi 8x 2 E , x 2 U =) d (f (x) ; f (x0 )) d (f (x) ; fN (x)) + d (fN (x) ; fN (x0 )) +
d (fN (x0 ) ; f (x0 ))
Donc f est continue en x0 :
Proposition 3 :
Soient (E; d) , (F; d0 ) deux espaces métriques , (fn ) une suite d’applications de E dans F
, f une application de E dans f . Si :
(i) (fn ) converge uniformément vers f sur tout compact de E:
Preuve :
Soit x0 2 E:
Puisque (E; d) est un espace métrique, pour montrer que f est continue en x0 il su¢ t de
montrer que f est séquentiellement continue en x0 :
Soit (un ) une suite de points de E qui converge vers x0 dans E:
Montrons que (f (un )) converge vers f (x0 ) dans F:
Posons K = fun ; n 2 Ng [ fx0 g . K est un compact de E contenant x0 .
Il découle des hypothèses et du résultat précedent que f nK est continue en x0
Puisque (un ) est une suite de points du compact K qui converge vers x0 dans K muni de
la topologie induite par celle de E , on a (f (un )) converge vers f (x0 ) dans F:
Théorème 1 : de Dini
Soient (E; Q) un espace topologique compact ; (fn ) une suite d’applications de E dans R ,
f une application de E dans R telle que :
(i) 8n 2 N , fn est continue sur E et f est continue sur E.
(ii) 8x 2 E , (fn (x))n est monotone.
(iii) (fn ) converge simplement vers f sur E.
Alors (fn ) converge uniformément vers f sur E:
Preuve :
Supposons que les hypothèses du théorème sont véri…ées avec 8x 2 E , (fn (x)) est crois-
sante.
Puisque 8x 2 E , (fn (x)) est croissante et (fn ) converge simplement vers f sur E , on a :
8x 2 E , 8n 2 N , fn (x) f (x).
Soit " 2 R+ , cherchons N (") 2 N / 8n 2 N , (n N ) =) 8x 2 E , jfn (x) f (x)j < ".
Posons 8n 2 N , An (") = fx 2 E / jfn (x) f (x)j = f (x) fn (x) "g.
Puisque 8n 2 N , fn est continue sur E , f est continue sur E et 8x 2 E , (fn (x)) est
croissante, ona (An ("))n est une suite décroissante de fermés de E.
Puisque (fn ) converge simplement vers f sur E , on a :
8x 2 E , 9n0 (x) 2 N / 8n 2 N , (n n0 ) =) x 2 Acn (").
[ \
D’où E = Acn (") c’est-à-dire An (") = ?.
n2N n2N
Preuve :
Elle est semblable à celle du résultat précédent en considérant pour " 2 R+ , n 2 N ,
An (") = fx 2 E / d (fn (x) ; f (x)) "g.
Dé…nition 3 :
Soient (E; Q) un espace topologique, (F; d) un espace métrique, A une famille d’applications
de E dans F , x0 un point de E.
On dit que A est équicontinue en x0 si :
8" 2 R+ , 9U (") 2 VE (x0 ) / 8x 2 U , 8f 2 A , d (f (x) ; f (x0 )) < ".
Si A est équicontinue en tout point de E , on dit que A est équicontinue sur E.
Dé…nition 4 :
Exemples :
1/- On considère la famille A = ffn ; n 2 N g où 8n 2 N , 8x 2 [0; 1] , fn (x) = xn .
a/- Montrons que A est équicontinue sur [0; 1[.
Soient x0 2 [0; 1[ , " 2 R+ , cherchons
("; x0 ) 2 R+ / 8x 2 [0; 1[ , jx x0 j < =) jxn xn0 j < " , 8n 2 N .
Soit x 2 [0; 1[. jxn xn0 j = jx x0 j xn 1 + xn 2x
0 + ::: + xxn0 2
+ xn0 1
.
1
Choisissons x 2 [0; 1[ tel que jx x0 j < 2 (1 x0 ).
On a alors 0 x < 12 (1 + x0 ) < 1 et 0 x0 < 1
2 (1 + x0 ) < 1.
n
X1 n 1
D’où xk0 xn 1 k n 1+x
2
0
, 8n 2 N .
k=0
1 1+x0 n 1
Puisque 0 < 2 (1 + x0 ) < 1 , on a lim n 2 =0,
n!+1
n
X1
d’où 9 M 2 R+ / 8n 2 N , xk0 xn 1 k M.
k=0
1
Ainsi donc 8x 2 [0; 1[ , si jx x0 j < 2 (1 x0 ) alors
8n 2 N , jxn xn0 j M jx x0 j.
" 1
Prenons ("; x0 ) = min M; 2 (1 x0 ) .
On a 8x 2 [0; 1[ , jx x0 j < =) 8n 2 N , jxn xn0 j < ".
b/- Propriétés :
Proposition 4 :
Soient (E; d) , (F; d0 ) deux espaces métriques, A une famille d’applications de E dans F .
Si :
(i) A est équicontinue sur E
(ii) (E; d) est compact
Alors A est uniformément continue sur E.
Preuve :
Supposons les hypothèses de la proposition véri…ées :
Soit " 2 R+ , cherchons (") 2 R+ / 8x; y 2 E 8f 2 A ,
d (x; y) < =) d0 (f (x) ; f (y)) < ".
Puisque A est équicontinue sur E , 8x 2 Et; 9 x (") 2 R+ /
8y 2 E , 8f 2 A , d (x; y) < x =) d0 (f (x) ; f (y)) < 2" .
L’ensemble des (B (x; n ))x2E est un recouvrement ouvert du compact E.
D’après le lemme de Borel-Lebesque,
9 (") 2 R+ / 8y 2 E , B (y; ) B (x; x ).
Lemme de Borel-Lelesque.
Soient (E; d) un espace métrique compact , (Ui )i2I un recouvrement ouvert de E.
Alors 9 2 R+ / 8x 2 E , 9i (x) 2 I / B (x; ) Ui .
Preuve :
Supposons le contraire :
C’est-à-dire :8 2 R+ , 9x ( ) 2 E / 8i 2 I , B (x; ) 6 Ui .
On a 8n 2 N , 9xn 2 E / 8i 2 I , Bxn ; n1 6 Ui . ( )
Proposition 5 :
Soient (E; Q) un espace topologique compact , (F; d) un espace métrique , (fn ) une suite
d’applications de E dans F , f une application de E dans F tels que :
(i) (fn ) converge simplement vers f sur E
(ii) f est continue sue E:
(iii) A = ffn ; n 2 Ng est équicontinue sur E:
Alors (fn ) converge uniformément vers f sur E:
Preuve :
Soit " 2 R+ ,
cherchons N (") 2 N / 8n 2 N , n N =) 8x 2 E , d (fn (x) ; f (x)) < ".
Puisque (fn ) converge simplement vers f sur E , 8x 2 E , 9N ("; x) 2 N /
8n 2 N , n N ("; x) =) d (fn (x) ; f (x)) < 3" .
Puisque f est continue sur E , 8x 2 E , 9 Ox0 2 Q / x 2 Ox0 et 8y 2 E , y 2 Ox0 =)
d (f (x) ; f (y)) < 3" .
Puisque A est équicontinue sur E , 8x 2 E , 9Ox00 2 Q / x 2 Ox00
et 8x 2 E , posons Ox = Ox0 \ Ox00 2 Q et x 2 Ox .
fOx , x 2 Eg est un recouvrement ouvert du compact E. Donc 9x1 ; :::; xp 2 E / E =
p
[
Oxk :
k=1
Posons N (") = max N ("; xk ) :
1 k p
Soit n 2 N / n N (") : Soit x 2 E. 9i0 (x) 2 [1; p] \ N / x 2 Oxi0
d (fn (x) ; f (x)) d (fn (x) ; fn (xi0 )) + d(fn (xi0 ); f (xi0 )) + d (f (xi0 ) ; f (x))
Puisque x 2 Oxi0 Ox0 i , on a d (f (xi0 ) ; f (x)) < 3" :
0
Théorème 3 : d’Ascoli
Soient (E; Q) un espace topologique compact , (F; d) un espace métrique , C (E; F ) l’espace
métrique des applications continues de E dans F muni de la distance de la convergence uniforme ,
H une partie de C (E; F ) telle que :
(i) H est équicontinues sur E:
(ii) 8x 2 E , H (x) = ff (x) ; f 2 Hg est relativement compact dans F:
Alors H est relativement compact dans C (E; F ) :
Preuve :
1)- Montrons que H est relativement compact dans C (E; F ) muni de la topologie de la conver-
gence simple
Posons P = H (x):
x2E
D’après (ii) , 8x 2 E , H (x) est compact dans F . Donc P est un compact de l’espace produit
F E c’est-à-dire P est compact de F (E; F ) muni de la topologie de la convergence simple. H est
une partie de P: Donc H est un fermé de C (E; F ) muni de la topologie de la convergence simple
qui est contenu dans le compact P:
D’où H est relativement compact dans C (E; F ) muni de la convergence simple.
2)- Montrons que l’adhérence de H dans C (E; F ) muni de la topologie de la convergence simple
est équicontinue sur E:
Soient " 2 R+ , x0 2 E , g 2 H
Puisque H est équicontinue en x0 , d’après (i), 9U 2 Q / x0 2 U et
8x 2 E , x 2 U =) 8f 2 H , d (f (x) ; f (x0 )) < 3" .
" "
Posons 8x 2 U , V (g; U ) = f 2 F (E; F ) / d (f (x) ; g (x)) < 3 , d (f (x0 ) ; g (x0 )) < 3
3)- Montrons que de toute suite (fn ) d’éléments de H , on peut extraire une sous-suite qui
converge uniformément.
Soit (fn ) une suite d’éléments de H.
S = ffn , n 2 Ng est une partie in…nie de H.
Puisque H est compact dans C (E; F ) muni de la topologie de la convergence simple , on peut
extraire de (fn ) une sous-suite (fnk ) qui converge simplement vers f dansC (E; F ). Ainsi on a :
(fnk ) converge simplement vers f sur E.
f est continue sur f .
ffnk , k 2 Ng H équicontinue sur E.
(E; Q) compact.
D’après la proposition précédente , (fnk ) converge uniformément vers f sur E.
Donc H est relativement compact dans C (E; F ) muni de la métrique de la convergence uniforme.
Corollaire 1 :
Soient (E; Q) un espace topologique compact , C (E; C) l’espace des fonctions continues de
E dans C muni de la topologie de la convergence uniforme , H une partie de C (E; C) telle que :
(i) H est équicontinue sur E.
(ii) H est fermée et bornée dans C (E; C).
Alors H est compact dans C (E; C).
Preuve :
H est équicontinue sur E.
Montrons que 8x 2 E , H (x) = ff (x) ; f 2 Hg est relativement compacte dans C.
Soit x 2 E , puisque H est bornée dans C (E; C) , 9 2 R+ / 8f; g 2 H , sup jf (y) g (x)j < .
y2E
D’où 9 2 R+ , 9g 2 C (E; C) / 8f 2 H , jf (x) g (x)j < .
D’où H (x) fz 2 C / jz g (x)j g.
D’où H (x) est un fermé du compact B 0 (g (x) ; ).
Preuve :
Posons P = H (x)
x2E
P est compacte comme tout produit de compacts. P est un sous-espace de F (E; F ) F E.
La topologie induite sur H par F E est la topologie de la convergence simple.
Donc H muni de la topologie T0 de la convergence simple est un sous-espace de P.
Montrons que l’adhérence de H dans F E pour la topologie de la convergence simple est un
ensemble équicontinu sur E.
Soient " > 0 , x0 2 E , g 2 H
Puisque H est équicontinue en x0 . 9U 2 V (x0 ) / x 2 U =) 8f 2 H , d0 (f (x) ; f (x0 )) < 3" .
ouvert
" "
8x 2 U , V (g; U ) = f 2 F (E; F ) / d0 (f (x) ; g(x)) < 3 d0 (f (x0 ) ; g (x0 )) < 3 appartient
au voisinage de g dans F (E; F ) , donc comme g 2 H , H\V (g; U ) 6= ? ,
d’où 9f 2 H /
" "
d0 (f (x) ; g (x)) < 3 , et d0 (f (x0 ) ; g (x0 )) < 3 ,
d’où 8x 2 U , d0 (g (x) ; g (x0 )) d0 (g (x) ; f (x)) + d0 (f (x) ; f (x0 )) + d0 (f (x0 ) ; g (x0 ))
" " "
3 + 3 + 3 ="
donc 8" > 0 , 8x0 2 E , 9U 2 V (x0 ) , x 2 U =) d0 (g (x) ; g (x0 )) < " 8g2H .
Donc H est équicontinu.
Puisque P est compact, on a H P.
Nous allons montrer que de toute partie in…nie L de H on peut extraire une suite convergeant
uniformément.
Puisque H est relativement compacte dans C (E; F ) pour la topologie de la convergence simple
, de toute suite in…nie L de H on peut extraire une suite (fn ) qui converge simplement vers f dans
C (E; F ).
On a donc f continue ; puisque H est équicontinue, la convergence est uniforme.
Corollaire 2 :
Soient E un espace topologique compact , H une partie de C (E; C) qui est fermée , bornée
et équicontinue . Alors , H est compacte.
Preuve :
Application :
Proposition :
Soit f une fonction continue sur un ouvert U de R2 . 8 (x0 ; y0 ) 2 U , il existe une solution
de l’équation di¤érentielle y 0 = f (x; y) qui véri…e y (x0 ) = y0 .
7.3.1 Généralités.
Les ensembles F (E; R) et F (E; C) ont une structure d’espace vectoriel sur R (sur C).
Ces ensembles sont en outre munis de structures d’algèbre :
8x 2 E , (f g) (x) = f (x) g (x)
f (g1 + g2 ) = f g1 + f g2
(f1 + f2 ) g = f1 g + f2 g
( f ) g = f ( g) = f g.
Une fonction f de F (E; R) est dite positive si 8x 2 E ; f (x) 0.
On note f 0
Soient f; g 2 F (E; R) , on dit que f g si g f 0.
La relation " f g" est une relation d’ordre partiel sur F (E; R).
Cette relation d’ordre a les propriétés suivantes :
(f 0 et g 0) =) (f + g 0 et f g 0).
( 0 et f 0) =) ( f 0).
Pour tout f 2 F (E; R) , on désigne par jf j , la fonction dé…nie par : 8x 2 E , jf j (x) = jf (x)j.
Dé…nition 5 :
Soit (fi )i2I une famille d’éléments de F (E; R).
On appelle enveloppe supérieure de la famille (fi )i2I la fonction g (si elle existe) telle que :
8x 2 E , g (x) = supfi (x).
i2I
C’est la plus petite focntion qui majore toutes les fonctions fi .
Notation : g supfi .
i2I
On appelle enveloppe inférieure de la famille (fi )i2I la fonction h (si elle existe) telle que :
8x 2 E , h (x) = inf fi (x).
i2I
C’est la plus grande fonction qui minore toutes les fonctions fi .
Notation : h inf fi .
i2I
Dé…nition 6 :
Soit (xn ) une suite dans R.
On appelle limite supérieure de (xn ) la borne supérieure de l’ensemble des valeurs d’adhérence
de la suite (xn ).
Remarque :
Pour qu’une suite (xn ) dans R soit convergente , il faut et il su¢ t que lim sup xn = lim inf
xn = l.
l est appelée dans ce cas limite de (xn ) dans R.
Dé…nition 7 :
Soient E un ensemble , f :E ! R une application , F un …ltre sur E
On appelle valeur d’adhérence de f suivant le …ltre F , tout point a de R tel que :
8V 2 V (a) , 8B 2 F , f (B) \ V = ;.
\
A= f (B) est appelé adhérence de f suivant le …ltre F.
B2F
Exemples :
E=R ,f :R ! R , x 7 ! sin x1
F …ltre formé des v r f0g , où v 2 V (0) , on a B = ] "; 0[ [ ]0; "[ ; " 2 R+ est une base de
F et
8" 2 R+ , f (] "; 0[) = [ 1; 1] = f (]0; "[) .
\
D’où f (] "; 0[ [ ]0; "[) = [ 1; 1]. Donc lim sup f = 1 = lim inf f .
F F
"2R
Lemme 1 :
Soient f : E ! R une application , F un …ltre sur E , A l’adhérence de f suivant F.
Pour tout ouvert U de R contenant A , 9B 2 F / f (B) U.
Preuve :
Soit U un ouvert de R tel que A ! U .
\ \
On a ? = A \ CRU = f (B) \ CRU = f (B) \ U c .
B2F B2F
n o
8B 2 F , f (B) \ U c est un fermé de R. D’où f (B) \ U c ; B 2 F est une famille de
fermés du compact R dont l’intersection est vide .
n
\
Donc 9B1 ; :::; Bn 2 F / f (Bi ) \ U c = ? .
i=1
n
\ n
\
C’est-à-dire f (Bi ) U . Posons B0 = Bi .
i=1 i=1
n
!
\
On a B 2 F comme intersection …nie d’éléments de F et f (B0 ) = f Bi
i=1
n
\
f (Bi ) U.
i=1
Proposition 6 :
Soient f : E ! R une application , F un …ltre sur E .
Pour que f converge vers un point a de R suivant le …ltre F , il faut et il su¢ t que
lim inf f = a = lim sup f .
F F
Proposition 7 :
Soient f; g : E ! R deux applications , F un …ltre sur E .
Si f g alors lim sup f lim sup g et lim inf f lim inf g.
F F F F
Preuve :
On suppose que f g.
i)- Montrons que lim sup f lim sup g :
F F
Si = +1 , alors +1 = .
Si < +1.
8" 2 R+ , [ 1; + "[ est un ouvert de R contenant Ag , l’adhérence de g suivant F.
D’après le lemme 1 , 9B 2 F / g (B" ) [ 1; + "[.
D’où 8" 2 R+ , 9B" 2 F / 8x 2 B" , g (x) < + ".
On déduit de l’hypothèse f g que :
8" 2 R+ , 9B" 2 F / 8x 2 B" ,f (x) < + ".
Donc 8" 2 R+ , 9B" 2 F / f (B" ) [ 1; + "[.
Dé…nition 8 :
Soient (E; Q) un espace topologique , f : E ! R ou R une application , a un point de E.
On dit que f est semi-continue inférieurement (s.c.i) au point a si :
8 < f (a) , 9v 2 V (a) / 8x 2 E , (x 2 v) =) < f (x)
On dit que f est semi-continue supérieurement (s.c.s) au point a si :
8 > f (a) , 9v 2 V (a) / 8x 2 E , (x 2 v) =) > f (x)
On dit que f est semi-continue inférieurement (respectivement semi-continue supérieurement)
sur E si f est semi-continue inférieurement (respectivement semi-continue supérieurement) en tout
point de E.
Exemples : 8
< 0 si x 0
1/- E = R , f : x 7 !
: 1 si x > 0
Proposition 8 :
Soient (E; Q) un espace topologique , f : E ! R (ou R) une application , a 2 E.
Pour que f soit continue en a il faut et il su¢ t que f soit semi-continue inférieurement et
semi-continue supérieurement au point a.
Preuve :
=)) supposons que f est continue en a.
Montrons que f est semi-continue inférieurement en a.
Soit 2R/ < f (a) , ] ; +1[ 2 V (f (a)).
Puisque f est continue en a , 9v 2 V (a) / f (v) ] ; +1[
Donc 9v 2 V (a) / 8x 2 v , f (x) > .
Montrons que f est semi-continue supérieurement en a.
Soit 2R/ > f (a) , ] 1; f (a)[ 2 V (f (a)).
Puisque f est continue en a , 9v 2 V (a) / f (v) ] 1; f (a)[ donc 9v 2 V (a) / 8x 2 v ,
f (x) < .
Remarque :
La preuve a été faite pour f à valeurs dans R , si f est à valeurs dans R , il faudrait tenir
compte des cas où f (a) 2 f 1; +1g.
Preuve :
=)) Supposons que f est semi-continue inférieurement en a.
Montrons que lim inf f = f (a).
V(a)
Proposition 10 :
Soient (E; Q) un espace topologique , f; g : E ! R (ou R) deux applications , a 2 E ,
2 R.
1/- Si f et g sont semi-conitnues inférieurement au point a alors f + g est semi-continue
inférieurement en a.
2/- Si f et g sont semi-continues supérieurement au point a alors f + g est semi-continue
supérieurement en a.
3/- Si f est semi-conitnue inférieurement en a et 2 R+ , alors f est semi-conitnue
inférieurement en a.
4/- Si f est semi-conitnue supérieurement en a et 2 R+ , alors f est semi-conitnue
supérieurement en a.
5/- Si f est semi-conitnue inférieurement en a et 2 R , alors f est semi-conitnue
supérieurement en a.
6/- Si f est semi-conitnue supérieurement en a et 2 R , alors f est semi-conitnue
inférieurement en a.
Preuve :
=)) Supposons que f est semi-conitnue inférieurement sur E
Soit 8 2 R , posons A = f 1 (] ; +1[).
Soit a 2 A , on a f (a) > .
Puisque f est semi-conitnue inférieurement en a , 9U 2 V (a) / f (U ) ] ; +1[ ,
D’où 9U 2 V (a) / U f 1 (f (U )) f 1 (] ; +1[) = A.
Donc A 2 V (a) , 8a 2 A , c’est-à-dire A 2 Q.
Proposition 12 :
Soient (E; Q) un espace topologique , f : E ! R une application , A 2 P (E).
1/- f est semi-continue supérieurement sur E si et seulement si 8 2 R , f 1 (] 1; [) est un
ouvert de E.
2/- A 2 Q si et seulement si A est semi-continue inférieurement sur E.
3/- A est un fermé de E si et seulement si A est semi-continue supérieurement sur E.
4/- A est continue sur E si et seulement si F r (A) = ;.
Proposition 13 :
Soient (E; Q) un espace topologique , f : E ! R une application semi-continue inférieu-
rement .
Si E est compact alors f est borné inférieurement et atteint sa borne inférieure sur E.
Preuve :
Posons m = inf ff (x) ; x 2 Eg. Montrons que m > 1.
Soit > m. Posons E = fx 2 E / f (x) g=f 1 (] 1; ]).
Proposition 14 :
L’enveloppe supérieure d’une famille …nie (fi )i2I de fonctions continues est continue.
Preuve :
Il su¢ t d’établir le résultat pour deux fonctions.
Soient f; g : E ! R deux applications continues sur E.
Posons h = sup ff; gg. Soit x0 2 E. Montrons que h est continue en x0 .
Supposons que g (x0 ) f (x0 ) = h (x0 ). 8" 2 R+ , 9U1 ; U2 2 V (x0 ) /
(x 2 U1 ) =) f (x0 ) " < f (x) < f (x0 ) + "
(x 2 U2 ) =) g (x0 ) " < g (x) < g (x0 ) + "
D’où 8x 2 U1 \ U2 2 V (x0 ) , f (x0 ) " < f (x) < f (x0 ) + "
. g (x0 ) " < g (x) < g (x0 ) + ".
Donc 8x 2 U1 \ U2 2 V (x0 ) , f (x0 ) " < f (x) sup ff (x) ; g (x)g < f (x0 ) + ".
Donc 8" 2 R+ , 9U 2 V (x0 ) , (U = U1 \ U2 ) /
8x 2 E , (x 2 U ) =) h (x0 ) " < h (x) < h (x) + ".
D’où h est continue sur E.
Remarque :
L’enveloppe supérieure d’une famille in…nie de fonctions continues n’est pas nécessairement
continue.
Considérons la famille (fn )n2N où 8n 2 N fn : [ 1; 0] ! R.
!x2n+1
x7 8
< 0 si x 2 ] 1; 0]
Posons h = sup fn . On a 8x 2 [ 1; 0] , h (x) =
: 1 si x = 1
Preuve :
Soit (fi )i2I une famille de fonctions semi-continues inférieures de E dans R. Posons h =
supfi .
i2I
Soit x0 2 E. Montrons que h est semi-continue inférieure en x0 .
Soit < h (x0 ) = sup ffi (x0 ) , i 2 Ig. 9i0 2 I / < fi0 (x0 ).
Puisque fi0 est semi-continue inférieure en x0 , on a : 9U 2 V (x0 ) / fi0 (U ) ] ; +1].
Donc 9U 2 V (x0 ) / 8x 2 U , < fi0 (x) h (x).
Donc h est semi-continue inférieure sur E.
Soient (E; Q) un espace topologique ; F (E; R) l’algèbre des applications de E dans R ; C (E; R)
la sous-algèbre de F (E; R) formée des applications continues de de E dans R.
Proposition 16 :
On considère C (E; R) muni de la topologie de la convergence uniforme. Alors :
1/
i/ L’application S : C (E; R) C (E; R) 7 ! C (E; R)
(f; g) 7 ! C (E; R)
est continue.
ii/ 8 2 R , l’application M : C (E; R) 7 ! C (E; R)
f7 ! f
est continue.
Preuve :
1/
i/ Montrons que S est continue sur C (E; R) C (E; R).
D’où 8x 2 E , j(f + g) (x) (f0 + g0 ) (x)j jf (x) f0 (x)j + jg (x) g0 (x)j < ".
D’où (f + g; f0 + g0 ) < " car 0 < " < 1.
"
Il su¢ t alors de choisir et tels que M < 2 , (M + 1) < 2" .
" "
D’où on prend < min 1; 2M , < 2(M +1) .
Corollaire 2 :
Preuve :
On suppose que : E est compact , A est une sous-algèbre de C (E; R).
Soient f; g 2 A , 2 R. Montrons que : f + g , f , f g sont des éléments de A.
On a l’existence de (fn ) ; (gn ) suites dans A telles que :
fn ! f et gn ! g dans (C (E; R) ; ).
On déduit alors de la proposition précédente que :
fn + gn ! f + g , fn ! f et fn gn ! f g.
Puisque A est une sous-algèbre de C (E; R) on a fn + gn , fn , fn gn 2 A
Donc f + g , f et f g 2 A.
Preuve :
La preuve du théorème de Stone-Weierstrass s’appuie sur cinq résultats préliminaires que
l’on établit à présent :
Lemme 2 :
Il existe une suite (un ) de polynômes à coe¢ cients réels telle que :
i)- 8t 2 [0; 1] , (un (t))n est croissante.
p
ii)- (un ) converge uniformément sur [0; 1] vers u : t 7 ! t.
Preuve :
Considérons la suite (un )n 1 , dé…nie récursivement par :
1
8t 2 [0; 1] , u1 (t) = 0 et 8n 2 N , un+1 (t) = un (t) + 2 t u2n (t) .
Par induction , on a les un sont des polynômes.
p
Montrons que 8n 2 N , 8t 2 [0; 1] , 0 un (t) t.
p
Pour n = 1 , 0 0 = u1 (t) t , 8t 2 [0; 1].
Lemme 3 :
Soit A une sous-algèbre de C (E; R).
Si f 2 A alors jf j 2 A.
Preuve :
Soit f 2 A sous-algèbre de C (E; R) , avec f 6= 0.
Posons a = sup fjf (x)j , x 2 Eg. On a a 2 R+ .
Considérons la suite (un ) des polynômes donnée par le lemme 2 et posons
2
f (x)
8x 2 E , gn (x) = un g . 0 (f (x))2 a2
Puisque (un ) est une suite de polynômes et que A est une sous-algèbre de C (E; R) ,
on a 8n 2 N , gn 2 A. r
2
f (x) jf (x)j
D’après le lemme 2 , 8x 2 E , (gn (x))n converge uniformément vers a = a .
Lemme 4 :
Soit A une sous-algèbre de C (E; R).
Si f; g 2 A alors inf ff; gg et sup ff; gg 2 A.
Preuve :
Soient f; g 2 A sous-algèbre de C (E; R).
1 1
inf ff; gg = 2 (f + g jf gj) , sup ff; gg = 2 (f + g + jf gj).
Puisque f; g 2 A et A sous algèbre , f g 2 A.
On déduit du lemme 3 que jf gj 2 A.
D’où inf ff; gg 2 A et sup ff; gg 2 A ; car A est une sous-algèbre de C (E; R) d’après le corollaire
2.
Lemme 5 :
Soit A une sous-algèbre de C (E; R) qui contient les fonctions constantes et sépare les points
de E.
Alors : 8x; y 2 E , x 6= y , 8 ; 2 R , 9f 2 A / f (x) = et f (y) = .
Lemme 6 :
Soit A une sous-algèbre de C (E; R) qui contient les fonctions constantes et sépare les points
de E.
Alors : 8f 2 C (E; R) , 8x 2 E , 8" 2 R+ , 9g 2 A /
8
< g (x) = f (x)
: 8y 2 E , y 6= x , g (y) f (y) + "
Preuve :
Soient f 2 C (E; R) , x 2 E , " 2 R+ .
D’après le lemme 5 , 8z 2 E , z 6= x , 9hz 2 A / hz (x) = f (x) et hz (z) = f (z).
Puisque hz est continue en z , 9v1 (z) voisinage ouvert de z /
"
(y 2 v1 (z)) =) hz (y) hz (z) + 2 = f (z) + 2" .
Puisque f est continue en z , 9v2 (z) voisinage ouvert de z /
"
(y 2 v2 (z)) =) f (z) 2 < f (y).
Posons v (z) = v1 (z) \ v2 (z) 2 V (z) , et v (z) ouvert.
(y 2 v (z)) =) hz (y) f (y) + ".
Donc fv (z) ; z 2 Eg forme un recouvrement ouvert du compact E.
p
[
D’où 9z1 ; :::; zp 2 E / E = v (zi ).
i=1
Donc 8y 2 E , jf (y) ' (y)j " c’est-à-dire sup jf (y) g (y)j ".
y2E
D’où A = C (E; R).
Application .
On considère E = [a; b] compact.
A algèbre des polynômes de E dans R.
A contient les fonctions constantes.
A sépare les points de A.
D’après le théorème de Stone-Weierstrass , toute fonction continue de [a; b]
sur R est limite uniforme d’une suite de polynômes.