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Métallurgie structurale

Filière : 2ème année GM


H. EL BHILAT
A. EL MALIKI
1
Métallurgie structurale:

Métallurgie
Structurale

Hors équilibre
thermodynamique

Les traitements d’amélioration des


caractéristiques, des propriétés d’emploi et
de tenue en service des matériaux
métalliques

Traitements thermiques dans la masse

Traitements superficiels
thermochimiques et mécaniques.
- ELABORATION DES ALLIAGES FERREUX -

Sidérurgie : secteur industriel concerné par la métallurgie d'élaboration des


alliages ferreux et par leur mise en forme visant à fournir des produits semi-
finis aux diverses branches industrielles utilisatrices

Matières premières

- Minerais de fer : sous forme d'oxydes Fe2O3, Fe3O4

- Ferrailles : de récupération ou des équipements hors usage

- Coke : fournit le carbone servant au chauffage et à la réduction des oxydes de fer

- Fondants (calcaire, argile) : facilitent la fusion du minerai et permettent d'éliminer


la gangue rocheuse (roches calcaires ou siliceuses) sous forme de laitier fusible
Elaboration de la fonte – Haut fourneau

- Minerai de fer concassé, broyé et lavé


Minerai Coke
de fer Fondants
- Trieur électromagnétique : choix des
morceaux contenant du fer

- Introduction de couches de (minerai de


gaz fer + coke + fondants) par l'ouverture
400°C
supérieure du haut fourneau ; descente
Structure 800°C progressive de ces couches
réfractaire
Couches de coke 1200°C - Air comprimé chaud : amené par le bas
et de minerai de fer
du haut fourneau par une soufflerie
Air chaud
Laitier fusible 1800°C

Fonte liquide
Combustion du coke par l’air
chaud  génération de chaleur

C + O2 → CO2
- Combustion du coke par l’air
Minerai Coke chaud  génération de chaleur
de fer Fondants
C + O2 → CO2

gaz - Réduction du minerai de fer

Structure CO2 + C → 2CO


réfractaire
3CO + Fe2O3 → 2Fe +3CO2
Couches de coke
et de minerai de fer
Air chaud - Réactions de purification
Laitier fusible
Fonte liquide
CaCO3 → CaO + CO2
CaO + SiO2 + Al2O3 → Laitier fusible
Elaboration de l’acier

- Acier à l’oxygène

Elaboration de l'acier à partir de la fonte liquide en y soufflant de l'oxygène


pur à 1250°C

Elimination de C, Si, P, Mn et S sous forme d'oxydes

Augmentation de la température à 1600°C pour obteni r de l'acier à l'état liquide

Elaboration réalisée dans des convertisseurs à l'oxygène

Analyse d’un échantillon au spectromètre de masse pour prévoir les additions


à introduire afin d'atteindre une certaine composition chimique

- Acier électrique

Obtenu par refusion des ferrailles dans un four à arcs électriques ;


des additions sont à prévoir pour ajuster la composition chimique
- DIAGRAMME D’EQUILIBRE Fe-C -
Ferrite  : solution solide Austénite  : solution solide CFC de C dans Fe
CC de C dans Fe
Ferrite  : solution solide CC de C dans Fe
Cémentite Fe3C : composé T(°C)
défini, formé à 6.7%C 1600 1493°C
 DIAGRAMME METASTABLE
Transformation eutectique à 1400 L
1148°C entre 2.14%C et 6.7%C
 +L
1200 A
refroidissement 1148°C L+Fe3C
L(4.3%) (2.14%) + Fe3C (austénite) 2.14

Fe3C (cémentite)
 
chauffage
1000
  +Fe 3C
Transformation eutectoïde à
727°C entre 0.022%C et 6.7%C 800
•B
727°C = Teutectoïde
refroidissement
 0.022
(0.76%) (0.022%) + Fe3C 600
chauffage +Fe3C
400
Perlite = Lamelles 0 1 2 3 4 5 6 6.7
alternées de  et de Fe3C (Fe) 0.76 4.30
Co, wt% C
Ceutectoïde Fe3C (cémentite-dure)
 (ferrite-peu dure)
Aciers = Alliages Fe-C avec 0.008% < %C < 2.14%

Pas de transformation eutectique des aciers à 1148°C

Fontes = Alliages Fe-C avec 2.14% < %C < 6.7%

Transformation eutectique des fontes à 1148°C

Perlite = Lamelles
Structure granulaire de Structure granulaire de alternées de  (en clair) et
la ferrite  l’austénite  Fe3C (en sombre)
- MICROSTRUCTURES DES ACIERS
NON ALLIES A L’EQUILIBRE -
Acier eutectoïde : Co = 0.76% C

• Point a : phase  (0.76%C)

• T = 727°C : Transformation eutectoïde

refroidissement
(0.76%) (0.022%) + Fe3C a
chauffage
Perlite
b
•Point b : perlite = Lamelles alternées
de  et de Fe3C

• Tambiante : structure perlitique

•Propriétés mécaniques de la perlite :


intermédiaires entre la ferrite (peu dure et
ductile) et la cémentite (dure et fragile)
• Mécanismes de la formation de la perlite :

- Composition de l’austénite  = 0.76% C

- Composition de la ferrite  = 0.022% C  pauvre en C

- Composition de la cémentite Fe3C = 6.7% C  très riche en C


Joint de grain
d’austénite
Redistribution par diffusion des
atomes de C, à partir de la
phase mère  , entre  et Fe3C

- Extension de la perlite par diffusion


des atomes de C des zones près de
 vers celles près de Fe3C

Cémentite Direction de
- Structure lamellaire de la perlite : (Fe3C) croissance
parce que les atomes de C n’ont la perlite
besoin de diffuser que sur de faibles
distances pour former la perlite Diffusion du carbone
Acier hypoeutectoïde : 0.022% C < Co < 0.76% C

• Point c : phase  (Co)

•Intersection avec MO : apparition


des germes de 

• Point d : croissance des germes de 


c

• Point e :  +  proeutectoïde
d
e 727°C
•Intersection avec palier eutectoïde : f
réaction eutectoïde
Perlite
refroidissement
(0.76%) (0.022%) + Fe3C  proeutectoïde
chauffage
 eutectoïde
Perlite

• Point f :  proeutectoïde + perlite

• Tambiante : structure ferrito-perlitique


Microstructure ferrito-perlitique d’un acier hypoeutectoïde

Ferrite
proeutectoïde

Perlite
Détermination des proportions massiques juste au-dessus et au-dessous
de Teutectoïde (727°C) pour un acier hypoeutectoïde

T(°C)
1600

1400 L
  +L
  1200

1148°C L+Fe3C

Fe3C (cémentite)
 
1000
   + Fe3C

 800 r s 727°C
  RS
w  =s/(r +s) 600
 + Fe3C
w  =(1- w)
400 0.76
0 C0 1 2 3 4 5 6 6.7
 (Fe)
perlite Co, wt% C
wperlite= w 
w  =S/(R+S)
w Fe3C =(1-w)
Acier hypereutectoïde : 0.76% C < Co < 2.14% C

• Point g : phase  (Co)

•Intersection avec OP : apparition


des germes de Fe3C
g
• Point h : croissance des germes de Fe3C

•Point juste au-dessus du palier eutectoïde h


(727°C) :  + Fe3C proeutectoïde 727°C
i
•Intersection avec palier eutectoïde : Perlite

réaction eutectoïde
refroidissement Fe3C proeutectoïde
Fe3C
(0.76%) (0.022%) + Fe3C eutectoïde
chauffage
Perlite

• Point i : Fe3C proeutectoïde + perlite


o
• Tambiante : structure cémentite – perlite
Microstructure cémentite – perlite d’un acier hypereutectoïde

Cémentite
proeutectoïde

Perlite
Détermination des proportions massiques juste au-dessus et au-dessous
de Teutectoïde (727°C) pour un acier hypereutectoïde

T(°C)
1600

1400 L

   +L

  1200 1148°C L+ Fe3C

Fe3C (cémentite)
  1000
   + Fe3C
Fe3C
  800 r s 727°C

  
R S
w Fe3C =r/(r +s) 600  + Fe3C
w  =(1-w Fe3C )
400
0 1 Co 2 3 4 5 6 6.7
0.76

perlit(eFe) Co , wt%C
wperlite= w
w  =S/(R+S)
w Fe3C =(1-w )
- RELATIONS STRUCTURES –
PROPRIETES DES ACIERS NON ALLIES -
Aciers les plus utilisés

- Aciers hypoeutectoïdes
- Structure : ferrite + perlite

Fractions massiques des phases

- DuretéPerlite > DuretéFerrite (%CPerlite > %CFerrite)


- Fraction massique de ferrite  Dureté et ductilité

Grosseur du grain ferritique d

d (obstacles au mouvement des dislocations )  Résistance


mécanique et fragilité (énergie de propagation d’une rupture )
Espacement interlamellaire de la perlite 

Cémentite
Ferrite

  Obstacles au mouvement des dislocations  Résistance mécanique

  Nombre d’interfaces ferrite / cémentite  Concentration de contraintes


 Fragilité
Influence de la teneur en carbone

%C  Charge de rupture , Limite d’élasticité , Fragilité , Ductilité

800
1.05%C
Conventionnell (MPa)

600 0.5%C
0.35%C
400 0.2%C

0.05%C
e

200

0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 L/L0


- ACIERS ALLIES -

Acier allié = Acier non allié + Eléments d’alliage

Amélioration des propriétés

Amélioration de Emplois aux Emplois en


la trempabilité températures extrêmes milieux agressifs

Aciers alliés pour - Aciers réfractaires Aciers inoxydables


traitement thermique - Aciers pour emplois
cryogéniques
- INFLUENCE DES ELEMENTS D’ALLIAGE
SUR LE DIAGRAMME D’EQUILIBRE Fe-C -
Influence des éléments d’alliage sur Teutectoïde

• Addition d’éléments d’alliage  changements


dans le diagramme Fe-C

•Modifications de l’étendue et de la forme


des différents domaines de phases du

Teutectoïd (°F)
Teutectoïde (°C)
diagramme Fe-C : dépendent de la nature et
de la concentration de l’élément d’alliage

• Exemple 1 : addition de %Ti ou de %Mo

e
 augmentation de Teutectoïde

Concentration en éléments d’alliage(wt%)


• Exemple 2 : addition de %Mn ou de %Ni
 diminution de Teutectoïde
Influence des éléments d’alliage sur (%C)eutectoïde

•Diminution du (%C)eutectoïde par


addition des éléments d’alliage
Influence des éléments d’alliage sur le domaine austénitique

- Elément gammagène : extension du domaine austénitique ()


Ni, Mn, Cu

T(°C)

1400 Ni

1200

1000
0%
800 2%
3%
600 %C
0 0.4 0.8 1.2 1.6
- Elément alphagène : réduction du domaine austénitique ()
Cr, Si, Mo, V, W

T(°C)

1400 Cr

1200
15%
1000 12% 
5%
800 0%

600 %C
0 0.4 0.8 1.2 1.6
Eléments carburigènes et non carburigènes

- Possibilité de formation de carbures avec les éléments d’alliage

- Classement des éléments par affinité croissante avec le carbone :

Si – Al – Cu – Ni – Co – Fe – Mn – Cr – Mo – W – V – Ti – Nb

Non carburigènes Carburigènes


(ne forment pas de (forment des carbures en
carbures en présence présence de Fe)
de Fe)

- Types de carbures :

Cémentites alliées Carbures spéciaux


(Fe, X)3C (Fe, X)mCn
X = Mn – Cr – Mo – W X = Cr – V – Mo – W – Ti – Nb
Influence des éléments d’alliage sur les propriétés

(Cas des aciers ferrito-perlitiques faiblement alliés)

- Facteurs métallurgiques

Fractions massiques Diamètre de grain Espacement


ferrite, perlite de ferrite interlamellaire de la perlite

- Répartition des éléments entre ferrite et carbures

Ferrite Carbures
P, Si, Al, Cu, Ni, Co, Mn, Cr, W, Mn, Cr, W, Mo, V, Ti, Nb
Mo, V, Ti, Nb
- Influence des éléments solubles dans la ferrite

Eléments d’alliage = obstacles au mouvement des dislocations

Résistance à la déformation

Fragilité (accumulation de dislocations)  amorçage de fissures)

- Influence des éléments formant des carbures

Dureté élevée des carbures  Résistance à la déformation


- FONTES NON ALLIEES -
Fontes = alliages Fe-C dont %C > S1 ( 2.14%C)  Intervention de
la transformation eutectique  Bonne aptitude au moulage
% Mn, Si, P, S > ceux des aciers

T(°C)
1600 1493°C DIAGRAMME Fe-C METASTABLE

1400 L
 +L
1200 1148°C E L+Fe3C
 S1 (4.3) S2

Fe3C (cémentite)
(2.14)
1000
+Fe3C
800 E’ 727°C
 S1 ’ S2 ’
600
+Fe3C
400
0 1 2 3 4 5 6 6.7
(Fe)
wt% C
Fontes blanches = fontes suivant le diagramme Fe-C métastable (existence
de Fe3C) : faible %Si (< 1%) et vitesses de refroidissement rapides

Structure : particules de Fe3C et de perlite  cassure d’apparence blanches

Perlite

Cémentite
Fe3C
1600 1493°C DIAGRAMME Fe-C METASTABLE
 Fonte (1) Fonte (2)
• M0 L • N0
1400
• M1
 +L
1200 1148°C E •N1 L+Fe3C
 • M2 • N2

T(°C)
S1 (4.3) S2

Fe3C (cémentite)
(2.14)
1000
+Fe3C
800 E’ 727°C
 S1 ’ • M3 • N3
S2 ’
600
+Fe3C
400
0 1 2 3 4 5 6 6.7
(Fe) wt% C

Fontes blanches hypoeutectiques Fontes blanches


- M0 : L hypereutectiques
- M1→M2 : germination et croissance de  - N0 : L
- M2 : L(4.3%) → (2.14%) + Fe3C : Lédéburite - N1→N2 : formation de Fe3C
- M3 : (0.77%) → (0.02%) + Fe3C : Perlite - N2 : L(4.3%) → Lédéburite
- N3 : (0.77%) → Perlite
% Fe3C très élevé dans les fontes blanches  extrêmement dures et
fragiles

Inusinables et inutilisables dans cet état-là

Traitement de malléabilisation : chauffage de la fonte blanche entre 800 et


900°C pendant une longue période dans une atmosphère neutre (empêcher
l’oxydation)  obtention de fontes malléables

Décomposition de Fe3C pour former du


graphite sous forme de rosettes baignant
dans une matrice de ferrite ou de perlite

Matrice de
Fontes malléables : ferrite 
résistance relativement élevé
avec une ductilité ou Rosettes
malléabilité appréciable de graphite
Fontes grises = fontes suivant le diagramme Fe-C stable (existence de
graphite au lieu de Fe3C) : %Si  2 à 3% et vitesses de refroidissement faibles

Fe3C → 3Fe () + C (graphite)

Diagramme stable Fe-C

Point
eutectique
Transformation
eutectique

Point
eutectoïde
Transformation
eutectoïde
Diagramme stable Fe-C

Fonte (1) Fonte (2)


• M0 • N0
• M1 • N1
Point

•N2Transformation
eutectique
• M2
eutectique

Point • M3 • N3
eutectoïde
Transformation
eutectoïde

Fontes grises hypoeutectiques Fontes grises hypereutectiques


- M0 : L - N0 : L
- M1→M2 : formation de  -N1→N2 : formation de lamelles de
- M2 : L(4.25%) → (2.1%) + graphite graphite
-M3 : transition du diagramme stable au -A partir de N2 : transformations
diagramme métastable identiques à la fonte (1)
-A partir de M3 : non participation des lamelles de
graphite, refroidissement comme pour un acier
Structure d’une fonte grise à graphite lamellaire  Structure d’un acier +
Lamelles de graphite

Lamelles
de graphite

Matrice en
acier
Relation structures – propriétés des fontes grises à graphite lamellaire

• Les propriétés mécaniques d’une fonte grise dépendent de :

- La fraction massique du graphite : % graphite  Résistance mécanique

- La forme des lamelles de graphite : plus la forme est allongée, plus la


concentration de contrainte (lamelles  fissures)  Résistance
mécanique et ténacité

- La dimension des lamelles de graphite : Lamelles plus fines  Résistance


mécanique

- La répartition des lamelles de graphite : Plus la répartition est homogène


 plus la résistance mécanique
• La présence du graphite implique :

- Une bonne capacité d’amortissement des vibrations utilisation dans


la fabrication des bâtis de machines et d’équipements lourds

Amplitude des vibrations


Acier

Temps

Fonte
grise

- Une bonne usinabilité (formation facile de copeaux car le graphite est peu
résistant)

- Une bonne tenue au frottement, à l’usure et à la corrosion


Fontes à graphite sphéroïdal (fontes GS)

- Addition d’une faible quantité de magnésium et/ou cérium à la fonte


liquide avant moulage  production de sphères de graphite au lieu de
lamelles

- Structure : sphères de graphite baignant dans une matrice de ferrite


ou de perlite selon la vitesse de refroidissement

Matrice de
ferrite  ou
de perlite)

Sphères
de graphite
- Présence de sphères  concentrations de contrainte plus faibles que
près de lamelles  la fonte nodulaire est beaucoup plus résistante et
ductile que la fonte grise à graphite lamellaire

 

m m
r Sphère de r
Lamelle de graphite
graphite

Forte concentration de contrainte Faible concentration de contrainte

- Caractéristiques mécaniques de la fonte GS  celles des aciers ordinaires

- Exemple : 380 MPa < Charge de rupture < 480 MPa – 10% < ductilité <
20% pour les fontes nodulaires ferritiques

- Applications typiques : valves, corps de pompes, arbres, engrenages,


composants de machines et d’automobiles

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